Explosive,

cette formule !

C’est de la dynamite ! Un enfant dans l’Histoire

Et si tu grimpais dans la machine à rem
d’Histoires vraies ? Ton roman t’emmèn
onter le temps
e dans les îles de Tahiti.
NAKHT, MÉDECIN
C’est là, sous les cocotiers, que le pein
l’inspiration à la fin du XIX siècle. Gén
e
tre Paul Gauguin trouva
ial mais incompr is
EN ÉGYPTE
s l’actu car une expo
en son temps, ce grand artiste est dan 49
is. Tu y découvriras
lui est consacrée au Grand Palais, à Par
s!
l’alchimie de ses mer veilleuses couleur
ht, un apprenti médecin au service
Tu voyageras aussi en Égypte avec Nak il y a
Enfin, tu sauras tout sur l’homme qui,
du pharaon, au temps des pyramides. le Nobel !
son nom au plus célèbre des prix :
150 ans, inventa la dynamite et donna
ibués à des lauréats du monde entier...
C’est ce mois-ci que ces prix sont attr
parents pourquoi ils ont été créés !
et tu pourras même expliquer à tes
L’équipe d’Histoires vraies

Ton roman historique

4 32 Ton dossier Personnage
 À toi de lire Tes documents 57
Difficile d’être un artiste ! ALFRED NOBEL, un savant explosif Tes actus
PAUL GAUGUIN À TAHITI 43
Le peintre des îles

Représenter la vie Et aussi

38 À TOI DE JOUER !
62 LE ROI DES MENTEURS
64 TA BD
Le musée
des Bozarts
66 COURRIER
2 Pour trouver l’adresse des maisons de la presse qui vendent Histoires vraies, va sur le site : www.trouverlapresse.com 3
 Ton roman historique

PAUL GAUGUIN
Un récit de Jean-Benoît Durand Illustrations d’Erwan Fagès

Les personnages

E n 1891, le peintre français Paul Gauguin part

pour l’île de Tahiti, en Polynésie. À l’époque,
ses tableaux se vendent mal et il n’arrive pas à vivre
de sa peinture. Sous le soleil des tropiques, il espère
Teha’amana Paul Gauguin trouver de nouvelles inspirations…

GAUGUIN EN QUELQUES DATES

1848
7 JUIN
1886
JUILLET
1888
OCTOBRE
1889
FÉVRIER
1891
4 AVRIL
1893
10 NOVEMBRE
1895
SEPTEMBRE
1901
SEPTEMBRE
1903
8 MAI

Naissance de Le peintre Gauguin part à Arles, Retour Départ 1ère exposition 2ème séjour Le peintre quitte Tahiti Mort de
Paul Gauguin s’installe où il travaille avec le à pour Tahiti. consacrée à Gauguin à Tahiti. pour s’installer Gauguin aux
à Paris. à Pont-Aven. peintre Van Gogh. Pont-Aven. à Paris. aux îles Marquises. îles Marquises.

AU TEMPS DE GAUGUIN
© Shutterstock - Morphart Creation - UbjsP

1815 1830 1870 1872 1882 1886 1889 1914

Chute du 1er Louis Philippe, Après la chute Monet peint Impression, L’instruction Exposition Début
Empire. Exil dernier roi de de Napoléon III, soleil levant, qui est obligatoire Inauguration universelle de la 1ère
de Napoléon France, abdique. la IIIe République inspirera le mot (loi Jules de la statue de à Paris. Guerre
sur l’île de Proclamation est instaurée. “impressionnisme”. Ferry). la Liberté, à New York. Inauguration mondiale.
Sainte-Hélène. de la IIe République. de la tour Eiffel.

4 5
 1
La tentation des îles

L
e 9 juin 1891, le petit bateau La Vire vient
d’accoster à Papeete, sur l’île de Tahiti, en
Polynésie française. Le peintre Paul Gauguin fait
ses premiers pas sur la terre ferme après plus de deux
mois d’un interminable voyage. Il vient d’avoir 43 ans.
Dans sa malle, il a une carabine, une guitare, deux
mandolines, des vêtements et, surtout, des tubes de
peinture, des toiles et des pinceaux. En poche, il a environ
cinq mille francs : de quoi vivre un an sous les tropiques !
– Me voici enfin arrivé, s’exclame-t-il. Ici, je vais devenir
un grand artiste !
En choisissant de partir dans le Pacifique, Gauguin
a tout quitté. Sa femme, Mette, a préféré retourner
vivre chez ses parents au Danemark avec leurs
cinq enfants. Elle regrette que son mari soit devenu
peintre. Quand ils se sont rencontrés, Gauguin
travaillait à la Bourse à Paris. Il était un riche agent
de change et la peinture n’était qu’une distraction
pour lui. Un jour, il a perdu son emploi et a décidé
de se consacrer entièrement à son art. Très vite,

6 7
 la famille a commencé à manquer d’argent…
En Polynésie, Gauguin a l’intention de vivre comme
les Tahitiens, en harmonie avec la nature sauvage.
Il veut se débarrasser de la mauvaise influence de la
civilisation. Il espère ainsi progresser dans son art et
trouver de nouvelles inspirations pour ses tableaux…
En France, il n’est pas encore considéré comme un
grand artiste. On trouve que son style n’est pas assez
personnel, que ses œuvres se rapprochent trop de celles
de ses amis, les peintres Camille Pissarro et Edgar
Degas. Gauguin est persuadé qu’après ce séjour dans
les îles, sa peinture ne ressemblera plus à aucune autre
et sera enfin reconnue !
8 9
Il n’est que cinq heures du matin, mais le soleil est déjà
vif. Gauguin plisse les yeux. Il y a des cocotiers à perte
de vue. Derrière les baraques de bois, le long de la côte,
s’élèvent de hautes montagnes vertes qui dominent le
lagon1. L’air sent bon les fruits mûrs et l’océan. Sur
le quai, des enfants tourbillonnent autour de lui et le
dévisagent. Ils rient de voir cet homme aux cheveux
tombant sur ses larges épaules.
– Taatavahiné ! Taatavahiné ! murmurent-ils, la main
sur la bouche pour étouffer leur rire. Un Français,
qui observe la scène, s’approche du peintre. Gauguin
le salue et l’interroge :
1. Étendue d’eau de mer fermée vers le large par un récif corallien.

– Qu’est-ce qu’ils disent ? Pourquoi rient-ils ?
– Ils vous appellent « l’homme-femme ». Les Tahitiens
n’ont pas l’habitude de voir des hommes avec des
cheveux longs !
Gauguin essuie une goutte de sueur qui perle
sur son front.
– Je suis peintre, dit-il, comme pour s’excuser.
10
2
Un coin de paradis
Q
uelques semaines ont passé. Gauguin a déjà fait
beaucoup de croquis au fusain1 ou au crayon sur
son petit carnet gris, qui contient aussi quelques
aquarelles2. Ces dessins, pris sur le vif, représentent
des visages, des scènes de la vie quotidienne ou des
paysages. Ils lui serviront plus tard de point de départ
pour ses peintures sur toile.
Malgré ces premières esquisses, Gauguin est déçu.
Papeete est une petite ville sans caractère, déjà très
civilisée. L’île de Tahiti est une colonie française depuis
1880 et Papeete est remplie de colons. Il ne reste déjà
plus rien des traditions polynésiennes.
Un matin de septembre, Gauguin entasse dans sa
carriole son matériel de peinture et ses provisions.
– En avant ! crie-t-il, en faisant claquer les rênes
de son cheval.
À midi, sous un soleil écrasant, le peintre atteint le
district de Mataiea, à quarante-cinq kilomètres de
Papeete. C’est le plus bel endroit de l’île et le plus
calme. La végétation est luxuriante. Très vite, il
1. Crayon fait avec du charbon de bois. 2. Peinture diluée dans de l’eau, donnant
des couleurs très claires.
11
 découvre le coin de paradis qu’il est venu chercher la rivière dorée, l’herbe jaune… Que faire ? Le peintre
dans les îles : un modeste terrain situé entre la hésite, déconcerté. Faut-il étaler sur sa toile des couleurs
montagne gigantesque et la mer, près d’une rivière. aussi étranges ? Personne ne va le prendre au sérieux !
– Ce sera parfait pour prendre mon bain ! s’amuse-t-il. – Reproduire ce que j’ai sous les yeux n’a pas beaucoup
Il y a même un faré, une case de bambou au toit de d’intérêt, se dit-il. Ce qui compte, c’est de peindre
feuilles. Gauguin aperçoit un Tahitien et lui fait signe. ce que j’ai dans la tête !
– Ce faré est à toi ? lui demande-t-il dans un mauvais
tahitien.
L’homme hoche la tête.
– Acceptes-tu de me le louer ? interroge Gauguin en
disposant quelques pièces dans le creux de sa main.
Le Tahitien sourit et acquiesce en remuant la tête.
L’affaire est conclue !
À la tombée de la nuit, Gauguin se rend au bord
du lagon. Assis sur le sable, il regarde le soleil qui
illumine la montagne. Sa silhouette noire se découpe
dans le ciel comme les tours d’un château fort. Le voilà
enfin dans un décor digne de ses attentes, dans le Tahiti
primitif dont il rêvait.
Le lendemain, Gauguin se lève de bonne heure. Il est
impatient de se mettre à l’œuvre. Il regarde dehors et
se réjouit :
– Ici, tout est si coloré ! Le paysage ressemble à un
immense tableau dans lequel il me suffit de plonger !
La lumière est forte et les couleurs sont beaucoup
plus vives qu’en Europe. Le sol lui paraît rouge,

12 13
 3
Gauguin le sauvage

D
epuis quelques semaines, Gauguin peint sans
relâche, avec passion. Un jour, il découvre
qu’il n’a plus rien à manger. Pas même une
boîte de sardines ou de haricots ! L’heure est grave :
il a dépensé tout son argent.
– Si seulement je savais grimper aux arbres pour cueillir
des fruits, ou plonger dans la mer pour ramasser
des coquillages… soupire-t-il.
Soudain, un bruit attire son attention. Il tourne la tête
et aperçoit un petit garçon qui s’enfuit. Il a reconnu le
fils de son voisin. Sur le seuil de sa porte, il découvre
quelques aliments, posés sur une feuille de bananier.
Assis devant son faré, Gauguin mange de bon cœur.
Il sait que l’enfant l’observe à travers les feuillages.
Quand leurs yeux se rencontrent, le garçon déguerpit
à toutes jambes. Même si Gauguin vit comme les
Tahitiens, torse nu, pieds nus et vêtu d’un paréo1, pour
eux, c’est lui, le sauvage !
Un peu plus tard, le père du jeune garçon rencontre
le peintre. Sans s’arrêter, il lui demande :
– Paia2 ?

1. Morceau de tissu noué à la taille et qui couvre les jambes. 2. « Es-tu satisfait ? »

14 15
 Peu à peu, Gauguin sympathise avec ses voisins. Ils viennent
souvent échanger quelques mots avec lui. Un jour, une
femme audacieuse ose entrer dans son faré. Elle est intriguée
car, sur les murs, sont épinglées toutes sortes d’images.
Ce sont des reproductions de tableaux que Gauguin admire.
Il y a aussi une photo de la frise du Parthénon3 et plusieurs
de ses enfants… Gauguin aimerait bien lui expliquer que
ces images l’inspirent, qu’il les glisse parfois dans ses toiles.
Hélas, il ne parle pas assez bien le tahitien…
La femme montre un intérêt tout spécial pour Olympia,
3. Temple construit à Athènes, sur l’Acropole,
en Grèce, au Ve s. av. J.-C.
16
le célèbre tableau d’Édouard Manet qui représente
une femme étendue sur un lit.
– Elle est très belle ! Est-ce ta femme ? lui demande-t-
elle, le doigt pointé vers la reproduction.
Gauguin sourit.
– Oui, ment-il sans réfléchir.
Pendant que la Tahitienne continue sa visite, le peintre
saisit son carnet et un crayon pour esquisser son portrait.
– Non ! refuse-t-elle, furieuse, avant de se sauver.
Une heure plus tard, la femme est de retour.
17
 Cette fois, elle porte sa robe du dimanche, une fleur
à l’oreille. Elle s’est parfumée. Ses yeux expriment un
sentiment mêlé de crainte et de curiosité.
Sans un mot, Gauguin attrape son chevalet, pose sa toile
et, à la hâte, fait jaillir les couleurs des tubes. Du jaune !
Du bleu ! Du rouge ! Ses yeux vont et viennent de la toile
au modèle. Il cherche à saisir, au-delà de ses traits, ce
qu’elle cache au plus profond d’elle-même. Il se dépêche.
Il sait qu’elle se fatiguera vite de la pose. C’est son premier
portrait peint. Il l’appellera Vahine no te tiare4.
4. « La femme à la fleur ».
18
4
Triste Noël
E
n ce jour de Noël, il pleut fort à Mataiea.
Dans la lumière tamisée de son faré, Gauguin
achève une toile. Il a retravaillé à l’huile l’un
des croquis qu’il avait fait en extérieur. Il est loin le
temps où il était fasciné par les impressionnistes1, ces
peintres qui travaillent en plein air.
– Il ne suffit pas de restituer les effets de lumière
avec de petites touches de couleur, comme ils
le font. L’artiste doit avant tout laisser parler sa
sensibilité, ses sentiments… La réalité est une sorte
de nourriture que l’imagination doit digérer et
transformer ! songe-t-il, en reculant de quelques
pas pour contempler sa toile.
Depuis son installation à Mataiea, Gauguin a déjà
beaucoup peint : des paysages, des nus aux visages
mélancoliques, des compositions mystiques. Sa
peinture est devenue très audacieuse. Il a simplifié
les formes, supprimé les détails. Il peint souvent sur
de grands aplats2. Les arrière-plans sont mystérieux,
parfois sans perspective.
1. Les impressionnistes peignaient par petites touches pour restituer la lumière
et l’« impression » du moment. 2. Surface de couleur uniforme.
19
 Pourtant, Gauguin est triste. Il se sent si seul qu’il a
moins de plaisir à travailler. Il pense à ses enfants, qu’il
ne voit pas grandir. Bien sûr, il s’est fait quelques amis
à Tahiti. Il les accompagne parfois pêcher ou ramasser
des coquillages. Mais ce n’est pas pareil. Il ne peut pas
discuter avec eux de sa peinture…
Il se souvient avec nostalgie du petit village breton
de Pont-Aven3, où il a séjourné quelques années plus
tôt. Là, il était entouré de jeunes artistes admiratifs.
Il se rappelle encore leurs nombreuses discussions
enflammées, le soir, autour de la table de l’auberge.
Il avait su les convaincre.
3. Village de Bretagne où Gauguin se rendit à plusieurs reprises pour travailler
et créer une école avec d’autres artistes.
20
Gauguin se lève et rejoue la scène :
– Ne recopiez pas trop la nature. Laissez vagabonder
votre imagination et peignez vos rêves !
Puis il se laisse retomber sur sa chaise en soupirant :
– Voilà que je parle tout seul, maintenant…
Le soir venu, la pluie redouble et tambourine sur
le toit de feuilles. La tempête fait vaciller la flamme
de sa lampe à huile, les ombres dansent sur les
murs. Dehors, le ciel est violet et les arbres sont
phosphorescents. Gauguin attrape les quelques lettres
qu’il a reçues d’Europe. Pour tromper son ennui
et sa tristesse, il les relit encore une fois.
21
 5
Un rayon de soleil

Q
uelques mois plus tard, Gauguin profite de la
fraîcheur de la saison sèche1 pour explorer à
cheval la côte est de l’île. S’écartant du chemin
qui borde la mer, il découvre une petite vallée. En le
voyant, les habitants du coin écarquillent les yeux.
– Que vient-il faire ici ? s’étonne l’un d’entre eux.
– Hé ! Viens manger avec nous ! propose un autre
en souriant.
Ils l’emmènent dans un faré où des hommes, des femmes
et des enfants assis par terre discutent joyeusement.
Gauguin se joint à eux et mange avec plaisir les crevettes,
le poisson et les bananes qu’ils lui offrent.
Vers la fin du repas, une jeune femme entre dans le faré.
Elle a l’air doux et déterminé à la fois.
Elle s’approche du peintre et lui demande :
– C’est toi, l’« homme qui fait des hommes2 » ?
– Oui, c’est moi, lui répond-il. Si tu veux, je peux te montrer
mes tableaux.
La jeune fille s’appelle Teha’amana3. Les jours suivants,
elle vient souvent rendre visite à Gauguin.

1. À Tahiti, il fait entre 24 à 30 °C toute l’année. La période la plus fraîche s’étend d’avril
à octobre. 2. C’est ainsi que les Tahitiens surnommaient Gauguin parce que ses tableaux
représentaient des êtres humains. 3. « Celle qui donne la force. »
22 23
 Au début, elle n’est pas très bavarde. Elle reste de longues
heures à observer le peintre. Peu à peu, sa langue se délie
et bientôt, elle parle de son île, des dieux, des traditions
et des coutumes polynésiennes.
Gauguin l’écoute attentivement : il ne maîtrise pas encore
très bien la langue tahitienne !
– Avec toi, lui dit souvent Gauguin, j’ai l’impression
de mieux comprendre les habitants de ton île.
Teha’amana devient son modèle préféré. Grâce à elle,
Gauguin se remet à peindre avec enthousiasme.
24
Elle pose dans son élégante robe du dimanche. Puis le
peintre lui demande de s’allonger sur un lit et de prendre
un air effrayé.
Au cours de cette période heureuse, Gauguin travaille
énormément. Un jour, il s’aperçoit qu’il a épuisé tout
son stock de toiles. Il se met alors à découper un sac
de coprah4.
– Que fais-tu ? lui demande Teha’amana, intriguée.
– Je vais m’en servir de toiles ! répond-il avec entrain,
en se remettant au travail.
4. Amande de coco séchée, prête à être moulue pour en extraire de l’huile.
25
 6
Retour en France

A
u début de l’année 1893, Gauguin tombe
malade. Il ne peut pas aller à l’hôpital, car il
n’a pas assez d’argent pour payer les soins. Il
ne mange plus que du maioré, un fruit sans goût qui
ressemble à du pain, et boit trop d’alcool. Le rêve est
fini. Il n’a plus le choix : il doit rentrer chez lui.
Gauguin quitte Papeete en juin et arrive en France deux
mois plus tard. Il n’a que quatre francs en poche, mais
son trésor est ailleurs : en moins de deux ans, il a peint
environ quatre-vingts tableaux. Cette fois, il espère
bien que tout le monde va reconnaître son talent !
En novembre, sa première grande exposition s’ouvre à
Paris, dans une galerie d’art de la rue Laffitte. Gauguin
vient d’hériter de la moitié des biens de son oncle. Avec
cet argent, il fait imprimer les invitations et le catalogue.
Près de quarante toiles tahitiennes sont exposées dans
leurs grands cadres. Toutes les personnalités importantes
du monde artistique sont présentes. Les portes s’ouvrent,
la foule se presse. Et bien vite, les premières réactions
se font entendre :

26 27
 – Regardez ce ciel rose !
– Et ce chien rouge !
– On n’a jamais vu ça !
– Toutes ces femmes nues, c’est choquant !
– Et ces titres en tahitien, on n’y comprend rien !
Gauguin est consterné. Même son maître d’autrefois,
Camille Pissarro, ne comprend pas son art.
Heureusement, quelques amis fidèles viennent le
féliciter. Edgar Degas lui achète une toile pour essayer
de faire taire la foule ignorante. Hélas, ces maigres
encouragements ne suffisent pas.
Quelques jours plus tard, Gauguin offre une peinture
au musée du Luxembourg, qui la lui refuse.
28
Il s’adresse ensuite au ministère des Beaux-Arts. Là encore,
on le jette dehors.
– Vous m’aviez pourtant promis de m’acheter une toile !
implore le peintre.
– Monsieur Gauguin, vous êtes trop révolutionnaire !
Le peintre se lance alors dans l’écriture d’un livre.
Il l’intitule Noa Noa1. C’est sa dernière tentative pour
expliquer son art. Et essayer de le faire aimer. Mais,
au fond de lui, il n’y croit plus beaucoup.
– Tout est perdu. Jamais je ne pourrai vivre de ma
peinture. Je ferais mieux de repartir dans les îles,
où l’on n’entendra plus parler de moi…
1. Qui signifie « parfumé, odorant ».
29
 À visiter Actu

7 Voyage en couleurs

Épilogue E t si tu partais te promener dans l’œuvre de Paul

Gauguin en Bretagne, en Provence et en Polynésie ?
Cette expo te montre les différentes techniques utilisées
l’alchimis te

par l’artiste qui était également sculpteur et graveur,

un peu comme si tu te trouvais dans son atelier !

E
Tu y verras certaines toiles de ce récit, et tu pourras
n 1895, deux ans après son premier voyage, explorer l’œuvre de ce magicien des couleurs,
Gauguin repart dans les mers du Sud. Après avec des visites en famille et des ateliers pour enfants. EXPO
un deuxième séjour à Tahiti, il va chercher Gauguin l’alchimiste. Au Grand Palais à Paris (VIIIe).
Jusqu’au 22 janvier 2018. Visites en famille et visites-ateliers
Grand Palais
11 octobre 20
l’inspiration aux îles Marquises, qu’il juge encore plus
17
“Impressions de voyage” (pour les 8/11 ans). 22 janvier 201
8
Infos : billetterie.grandpalais.fr
sauvages. Il y compose certains de ses plus grands
chefs-d’œuvre. Il meurt là-bas, le 8 mai 1903. Paul Gauguin
- Merahi metua
no Tehamana
(Teha’amana a
de nombreux

Quelques années plus tard, en France et dans le monde

parents), 1893,
huile sur grosse
toile, 75 cm x
53 cm. The Art
Institute of Chicago,

© Service de presse - © Philiadelphia Museum of Art -

don de Mr. and Mrs.
Charles Deering
McCormick, 1980.613
© Art Institute
of Chicago. design
c-album

entier, on célèbre enfin son talent. Dès 1906, une

grande exposition réunissant l’ensemble de ses œuvres
a lieu à Paris. Elle attire de nombreux peintres, parmi

© Collection particulière
lesquels Pablo Picasso et Henri Matisse. Gauguin n’est
plus là pour voir triompher son art, mais il avait raison :
il est finalement devenu un artiste reconnu. Parahi te Marae (Là où réside le tem
ple), 1892.
Un paysage de Polynésie aux couleurs tre a représenté
vives. Enfant endormi,1884. Le pein
son fils, Clovis.

Fin À lire

NOTE DE L’AUTEUR
Chers lecteurs,
Tous les événements et personnages décrits dans ce récit ont réellement existé. On connaît
beaucoup de choses sur la vie mouvementée de Paul Gauguin grâce aux lettres qu’il a
envoyées à sa femme, Mette, et à ses amis tout au long de sa vie. Il a également écrit
plusieurs livres. Dans Noa Noa1 il raconte son premier séjour en Polynésie, sa rencontre
avec Teha’amana et sa fascination pour les paysages colorés et les légendes de Tahiti. Si tu veux en savoir plus, ce petit livre te Un beau livre de 30 coloriages pour découvrir
Jean-Benoît Durand raconte en détails la vie de Paul Gauguin. les toiles de Gauguin.
Avec aussi des jeux et des infos amusantes. Gauguin coloriage, par Joëlle Jolivet,
Paul Gauguin, Éditions Quelle Histoire. Éd. Musée d’Orsay RMN-Grand Palais.
1. Tu peux admirer le manuscrit illustré de Noa Noa, Voyage de Tahiti dans l’expo
consacrée à Gauguin au Grand-Palais (voir page suivante).
30 31
 Portrait de l’artiste Tes docume nts
au Christ jaune, 1890-1891.
Info dingo
L’école de Pont-Aven
Gauguin quitte Paris à plusieurs reprises.
En 1886, il s’installe en Bretagne, où il
s’associe à d’autres artistes pour créer
l’école de Pont-Aven, dont il est le chef
de file. Il passe aussi deux mois à Arles, en
Provence, avec le peintre Vincent Van Gogh.
Peu à peu, la peinture de Gauguin s’éloigne

© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/René-Gabriel Ojéda

de celle des impressionnistes.
Son style devient dépouillé : il accorde moins
d’importance aux détails et au relief, mais
privilégie les couleurs vives, qu’il étale sur La sig na tur e de l’a rti ste
toiles
ses toiles. À l’Exposition universelle de Paris, En août 1888, Gauguin offre l’une de ses
en,
en 1889, il est fasciné par les objets exotiques à la patronne de l’auberge de Pont-Av
le tabl eau
qui sont exposés. Bientôt, il n’a plus qu’une où il prend ses repas. Elle trouve
a été
idée en tête : gagner les mers du Sud pour si laid que Gauguin lui fait croire qu’il
vivre en harmonie avec la nature et trouver peint par une débutante. Au bas
de nouvelles sources d’inspiration ! de la toile, il signe « Madeleine B. » !

« Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’i nfluence

de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple, très simple […]. »
DIFFICILE D’ÊTRE UN ARTISTE ! Gauguin, 1891

Mille et un métie rs
Gauguin a du mal à vivre de sa peinture. Souvent à court d’argent,
Gauguin
a abandonné ses pinceau
Il quitte Paris, où la vie est chère, et part x pour
faire toutes sortes de mé
tiers.
chercher l’inspiration loin de la civilisation. Représentant de commer
ce
au Danemark, colleur d’affic
hes
à Paris, il a aussi été matel
ot,
Ses débuts employé de bureau et dir
ecteur
Paul Gauguin (1848-1903) a plus de 25 ans vivre sa famille. Sa femme repart chez d’un journal à Tahiti !
quand il réalise ses premiers tableaux, ses parents, au Danemark, avec leurs
encouragé par le peintre Camille Pissarro. cinq enfants. Influencé par les peintres
À cette époque, la peinture n’est qu’une impressionnistes, Gauguin expose des
distraction pour lui. En 1883, il perd son toiles à leurs côtés, mais elles se vendent
La Ronde des petites Bretonnes, 1888.
emploi d’agent de change et décide de se mal. Il accepte alors différents petits Le peintre s’inspire des coutumes et des costumes
consacrer à son art. La vie devient difficile : métiers. Malgré ses difficultés, il reste de la Bretagne où il aime séjourner. Ici les fillettes
© AKG

il n’a bientôt plus assez d’argent pour faire confiant et convaincu de son talent. dansent la gavotte, une danse traditionnelle.
© National Gallery of Art, Washington, collection de M. et Mme Paul Mellon.

32 33

LE PEINTRE DES ÎLES
En Polynésie, Gauguin est ébloui par les couleurs,
les paysages et la beauté des femmes.
Ce qu’il découvre ressemble au paradis terrestre !
L’inspiration
Gauguin passe deux ans sur l’île de Tahiti,
entre 1891 et 1893. Là, il s’imprègne
de la beauté des paysages et des scènes
de la vie quotidienne. Il est fasciné par les
Tahitiens, qu’il représente souvent dans ses
tableaux. L’artiste utilise des couleurs vives
et lumineuses qui accentuent les teintes
naturelles jusqu’à les rendre irréelles (chien
orangé, bananes rouges, cheval bleu..).
34
Arearea ou Amusements (1892).
Quand Gauguin présente cette toile
à son retour de Tahiti, personne ne le prend
au sérieux : peindre un chien en orange
© Photo Josse/Leemage - Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington / photo Lee Stalsworth - The Art Institute of Chicago - M. Cohen/Aurimages
est audacieux pour l’époque !
Merahi metua no Tehamana
(Les aïeux de Teha’amana), 1893.
Info din
go
Parad is pe rd u
Le Tahiti que découvre Gauguin
n’est plus tout à fait sauvage.
Les traditions commencent à
disparaître. L’île est une colonie
française depuis 1880
et certaines coutumes locales La fuite
sont interdites et, en ville, En 1895, le peintre abandonne tout ce qui lui reste
les Tahitiens doivent s’habiller en Europe et s’installe définitivement en Polynésie,
à l’européenne ! d’abord à Tahiti puis aux îles Marquises. C’est là qu’il
réalise ses dernières toiles et meurt en 1903.
Cylindre décoré
de la figure de Hina, 1892. XXXX La ma ison de
Sculpture en bois. Gau gui n, à Tahiti.
XXXX
Sa peinture ne reproduit pas fidèlement
ce qu’il voit, mais révèle sa vision du
monde. Gauguin est aussi intéressé par
les anciennes religions et les légendes
locales. Il s’en inspire dans ses toiles
et sculpte des divinités dans du bois.
35
 XXXXXX
XXXXXX
Xxxxx
Xxxx

REPRÉSENTER LA VIE D’où venons-nous ? Que sommes-nous ?

Où allons-nous ? (1897-1898)

© L. Ricciarini/Leemage
En février 1898, Gauguin évoque ce tableau dans une lettre
à un ami : « Je crois que non seulement cette toile dépasse
En 1897, Gauguin réalise son plus grand tableau : en valeur toutes les précédentes, mais encore que je n’en
il est long de 4,50 m et haut de 1,70 m ! ferai jamais une meilleure ni une semblable. »

De la naissance à la mort
Gauguin se pose des questions sur
l’existence du monde et sur le sens
de la vie. La scène ci-dessus, paisible
en apparence, se passe près d’un
ruisseau, dans un bois. Au fond, on
voit la mer et les montagnes d’une île
voisine. Le bleu et le vert dominent.
Les silhouettes en jaune orangé
se détachent du décor. L’artiste
représente douze personnages
à différents âges, de la naissance
à la mort. Il faut donc « lire »
le tableau de droite à gauche !
À droite, ce bébé endormi
“o uvre” le tableau. Entouré
de trois jeunes femmes,
il représente le début
de la vie : l’enfance.
Au centre, un homme saisit
un fruit qui semble suspendu au
cadre de la toile. Son corps fait
penser à une statue. Avec l’enfant
à ses pieds, il représente le père
qui nourrit la famille.
La statue bleue d’u ne divinité, La femme très âgée “ferme”
les bras levés, représente
la mort et l’au-delà.
L’AS-TU VU ?
Les deux coins supérieurs jaunes font
penser à une fresque abîmée. À gauche
,
on peut lire le titre du tableau ; à droite,
la signature du peintre.
le tableau. Elle va bientôt
mourir. À ses pieds, se tient
un étrange oiseau blanc…

36 37
À toi de jouer !
MOTS CROISÉS
HORIZONTALEMENT
1 C ’est un petit cahier pour faire
des croquis.
2 R ince-le bien quand tu changes
de couleur.
3 L es tableaux des grands peintres
y sont exposés.
4 U ne fois achevé et encadré,
accroche-le au mur !
5 Il aboie quand il entend du bruit.
VERTICALEMENT
1 Quand tu vieillis, ils deviennent gris !
2 C’est le fruit préféré des singes.
3 N e le laisse pas ouvert
ou la peinture séchera.
4 P our réaliser son œuvre, il lui faut
quelques pinceaux et beaucoup
d’inspiration.
38
6 C’est le support en bois sur lequel
le peintre pose sa toile.
7 Les fruits de cet arbre
contiennent du lait.
8 R oses, tulipes ou marguerites,
elles embellissent la vie.
9 C’est la grande copine du vinaigre.
1 0 Mélangé au bleu, il donne
du vert.
5 Tu les ramasses sur la plage
pour faire des colliers.
6 Ce sont les habitants de Tahiti.
7 Bleu, rouge ou jaune, Gauguin
les aime quand elles sont vives.
8 C ette case en bambou servait
de maison aux Tahitiens.
Illustration : Marc Goubier.
Solutions p.67 39
 À toi de jouer !
1
UN PETIT COIN DE PARADIS 8 erreurs se sont glissées dans la copie à droite
du tableau de Gauguin. À toi de les trouver !
2
Parmi les 5 détails en bas à gauche,
lequel n’appartient pas à cette toile ?
Nave Nave Mahana - Jour délicieux (1896). Musée des Beaux-Arts, Lyon. © RDA / Bridgeman

Illustration : Marc Goubier.

40 Solutions p.67 41
À toi de jouer ! QUIZ
Tu es incollable sur Gauguin et sa peinture ?
Pour le savoir, réponds aux questions suivantes !

de
droit du mon
 ans quel en
1 D
Gauguin n’a-t
-il jamais vé
cu ?

A En Bretagne.
B À Tahiti.
C À Madaga
scar.
2 bGeaauugcouinupaccd’iomrdpoertance
:
A Aux détails.
B Aux coule
urs.
C À la réalit
é.

3 PGauguin
ar quel courant artistique
a-t-il été influencé ?
A Le cubisme.
B L’impressionnisme.
C L’expressionnisme.
Gauguin
 uel peintre contré ?
4 Q
n’a-t-il pas
ren
gh.
A Vincent Van Go
B Camille P
issarro.
C Pablo Pic
asso.

Harmonie
éresse pa s
À Ta hiti, Ga ug ui n ne s’ int uv ages
sa
se ule me nt au x pays ages sciné
i fa
et lux uria nts. Il est au ss de l’île.
ants
pa r la be au té des ha bit
la do uceu r
Ses ta ble au x év oq ue nt
Illustration : Marc Goubier.

ec la natu re .
de vi vre en ha rm on ie av

42 Solutions p.67
 Tes actus Voici notre super-sélection
de loisirs, de livres et de BD.
Plein de nouveautés
à découvrir ce mois-ci !

Astérix Deux Gaulois

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Astérix et Obélix
sont nés en 1959. D e l’Italie, Astérix et Obélix ne
connaissent presque rien en dehors
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de Rome, des légionnaires et de leur meilleur ennemi :

37
albums César ! Dans leurs nouvelles aventures, ils découvrent
publiés. avec surprise que tous les Italiques (les habitants d’Italie)
ne sont pas Romains ! Eh oui, les héros

107
e
é de press

créés par René Goscinny* et Albert

Communiqu

traductions Nou
ve
bum
l a l 2017
obre

dans le monde.
19 oct

Uderzo sont de retour, sous la plume de

on le
Paruti lé !
enfin révé r
vous est Si Césa
gaulois ? Non !
nos amis e. Toute ance.
tures de e de Rom indépend
m des aven la coup ent à leur débarque
du 37 albu e l’Italie est sous régions qui tienn bre Astérix
e

: le titre 19 octo
sitalique rist. Tout de mult
iples
ains… Le
et la Tran t Jésus-Ch est constituée res rom nsule !

Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Mais

Astérix 50 avan nsule légionnai de la péni
mes en isons de rocambolesque
Nous som unifi ée, la péni garn
e Italie les rsée
rêve d’un facile pour s à une trave
n’est pas -vou
Et la vie Préparez
Italiques.
chez les

11
films et dessins VE NE
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ST RI c’est tout ce que l’on sait pour l’heure
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animés.
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sur Astérix et la Transitalique, l’album
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très attendu qui sort le 19 octobre.

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GALLICUS

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C ASTRU TINUM
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Romains baffés
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C. C.
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Par Toutatis, quel suspense !

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ET
MA IA

(ce chiffre-là,
M CALABR
RO PICENU
C APUA Vesuv ius
ISIUM
BRUND

lis
A
LUCANI
NEapo

on l’a imaginé !). M A R

ET
BRUTII Astérix et la Transitalique, de Jean-Yves Ferri
et Didier Conrad, éd. Albert René.
O
R E N
T I R

(*) Dont on célébrera en novembre

le 40e anniversaire de la disparition.
43
 des scènes du quotidien, auxquelles
il ajoute sa fantaisie. Avec ses amis
surréalistes, il s’amuse aussi à jouer aux
« cadavres exquis », un jeu très rigolo où
chacun superpose des mots pour former

L’année Prévert !
une phrase très étrange.
L’une de ses œuvres les plus célèbres est
son Inventaire, un texte où il dresse une
liste d’objets sans queue ni tête ! Depuis,
un « inventaire à la Prévert » désigne
Malicieux et fantaisiste, Jacques Prévert, grand poète une liste de choses sans lien particulier LIVRE
du XXe siècle, était le roi des jeux de mots. 40 ans après
entre elles. Ce poète très populaire meurt
au printemps 1977, mais ses mots chantent
sa mort, ses poèmes sont toujours étudiés à l’école toujours à nos oreilles… C. C. chasse en mer
et des expositions lui rendent hommage. Si tu habites à Paris, tu
Moby Dick est la baleine blanche
la plus célèbre de la littérature. Elle
as peut-être lu ce
poème dans le métro ! Du est l’obsession du capitaine Achab,
Né en 1900 à Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert a passé rant l’année 2017,
la RATP a affiché des ex un chasseur de cétacés. Depuis
sa vie à Paris. Il a deux frères : un grand, Jean, et un petit, traits de l’œuvre
de Prévert dans ses wa qu’elle lui a arraché une jambe, le
gons à l’occasion
Pierre, avec qui il travailla plus tard pour le cinéma. Soldat des 40 ans de la disparit marin traque sans relâche Moby
ion du poète.
durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), il revient Dick, devenue sa grande ennemie…
ensuite à Paris, où il commence sa vie d’artiste. Le roman d’Herman Melville, qui
était lui-même marin, est sorti en

© Jamet Pierre / Sipa - © Les films Paul Grimault - illustratin : Yi Wang

Au m usée du Louvre
Un touche-à-tout génial 1851. Cette version simplifiée est

veille en su rsaut,
La nu it, un gard ien se ré
accompagnée d’illustrations épiques
Entouré de ses amis, des photographes, des peintres
et dépaysantes. On en prend plein

il a entendu un bruit.
comme Pablo Picasso ou encore des cinéastes, Jacques les yeux ! C. C.

nt :
Mais il m urm ure en souria
Prévert s’essaie à tout ce qui l’intéresse. La poésie, Moby Dick, d’Herman Melville,

de la Joconde,
bien sûr, mais aussi l’art plastique : il réalise des illustré par Anton Lomaev,
collages étranges et poétiques à partir de photos,
« Ce n’est rien, le fou rire éd. Sarbacane. Dès 10 ans.
temps. »
ça la prend de temps en
sur lesquelles il fait, par exemple, apparaître des animaux

ent.
Et il se rendort tout cont
bizarres. Il est également scénariste de films comme
Notre-Dame de Paris et Les Enfants du paradis1.
ard
Enfin, il écrit l’histoire et les dialogues du magnifique film aginaires © Éd. Gallim
Jacques Prévert, in Im
d’animation de Paul Grimault Le Roi et l’Oiseau (1979)
et inspiré du conte d’Andersen La Bergère
et le Ramoneur, à voir absolument !

Jouer avec les mots ! Pour les curieux

Tu connais peut-être Pour faire le portrait d’un oiseau,
Un super-cahier d’écriture,
Le Cancre ou encore En sortant de l’école…
coloriage et collage pour
Ses poèmes, dont certains sont devenus des chansons, apprendre plein de choses
ressemblent à de petites sur ce poète.
fables. Quand il écrit, Jacques Prévert, cahier
Prévert aime évoquer de collage et coloriage,
éd. P’tit Glénat.
1. Cet automne, des rétrospectives
“Jacques Prévert” ont lieu dans les cinémas
de Paris et de province, car il a collaboré
à une soixantaine de films.
46 47
 Un enfant dans l’Histoire
Quelle Histoire

NAKHT, MÉDECIN EN ÉGYPTE

Un récit d’Aurélie Gaullet-Moissenet Illustrations de Lise Herzog

620 av. J.- C., à Saïs, dans le delta1 du Nil, en Égypte.

Iouti est le chef des médecins au palais du pharaon Psammétique Ier.
Il apprend l’a rt de guérir à son fils et l’e mmène consulter les malades.

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en profondeur à travers des nouveaux portraits, des chronologies, des cartes et des jeux. connaissaient bien le Padiamen puisse tenir debout ?
corps humain. Ils savaient
comment fonctionnaient
Une fois les attelles défaites, Nakht palpe
le foie, le cœur la jambe du vieil homme et répond :
et le système sanguin. – Oui, père, l’os fracturé est guéri.
Ils savaient même
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qui sait lire et écrire. Les pharaons égyptiens employaient les scribes dans leur administration.
49
49
 Désormais, c’est avec lui qu’il complète son apprentissage. Et ça le passionne !
Il apprend à remettre en place un os déboîté et à choisir des plantes pour
en faire des remèdes. Au palais du pharaon,
le travail ne manque pas.
D’ailleurs, la servante Tamit les appelle : Remèdes variés
– Chers médecins très savants, aidez-moi Les remèdes égyptiens se composaient
de minéraux (ocre, argile, sable),
à soulager mon dos ! de fruits, de légumes, de plantes
– Tu as des rhumatismes, explique Iouti (figue, oignon, valériane) et de
substances animales (miel, lait, viande).
après l’examen de la servante. Des recettes retrouvées sur des papyrus
Que conseilles-tu, Nakht ? conseillent même l’emploi d’urine
et d’excréments!

L’école de la vie
Les maisons de vie
étaient des écoles
rattachées à un
temple où des
prêtres et des scribes
En parcourant les couloirs du palais, Nakht se rappelle enseignaient
combien les débuts de son instruction furent difficiles. aux garçons
l’astronomie,
« Nakht, rentre travailler ton écriture ! » les mathématiques
Son sévère précepteur3 n’hésitait pas à le frapper et la médecine.
de sa baguette. Nakht détestait rester
assis à tracer des hiéroglyphes4 sur les ostraca,
des morceaux de poterie, au lieu de jouer
dehors avec les garçons de son âge. À l’époque,
devenir médecin ne le tentait guère…
« Quand tu examines quelqu’un, sers-toi
de ton odorat et de tes doigts… » Nakht pas oublié
les paroles des prêtres de la maison
de vie où il a étudié à partir de ses
11 ans. «  Apprends par cœur
ces enseignements, Nakht, ils nous
ont été dictés par les dieux », lui répétait
son père.

…
3. Enseignant chargé de l’instruction d’un enfant à son domicile. 4. Signes d’écriture des anciens Égyptiens.
50 51
 Merci les dieux !
– Il faut un onguent de graisse de bœuf, de farine, Les Égyptiens pensaient
d’encens et de cumin, père !
5 que les maladies étaient
provoquées par des forces
Satisfait de cette réponse, Iouti dit à Tamit : maléfiques. Aussi les
– Procure-toi cette pommade auprès du gardien médecins demandaient-ils
l’aide des dieux et
des remèdes6. Ta fille te massera avec. recouraient à des formules
Puis c’est au tour du jardinier Sennedjem, magiques, en plus
blessé au genou. Iouti et Nakht soignent la plaie des médicaments!
en appliquant dessus de la viande fraîche,
qu’ils recouvrent d’un bandage.
– Nous changerons ton pansement demain, Sennedjem.
Enfin, ils auscultent un garde qui se plaint d’une douleur à l’œil gauche.
– Nakht ! ordonne Iouti. Prépare un collyre7 à base de galène, de chrysocolle8,
et de foie de vache en poudre !

Formules magiques
Les Égyptiens redoutaient
les animaux venimeux
Une fois le remède prêt, le médecin le dépose comme les scorpions et
dans l’œil du garde avec un roseau tout en les serpents, très nombreux
récitant une formule magique de guérison. dans le pays. Pour s’en
protéger, ils portaient
– Nos consultations sont finies, je vais des pendentifs renfermant
me reposer dans nos appartements, déclare Iouti. des formules magiques.
Nakht, lui, choisit de prendre l’air au bord
du bassin aux lotus... Tout à coup, un cri retentit !
Le garçon se précipite dans l’allée et trouve la servante de la fille
du pharaon en pleurs. La princesse est étendue au sol, inanimée.
– Que s’est-il passé, Apouit ? interroge Nakht.
– Nitocris vient de se faire mordre par cet affreux serpent ! explique
Apouit, en désignant une vipère à cornes en train de prendre la fuite.
Nakht garde son sang-froid. Il réfléchit et ordonne à la servante :

…
5. Résine odorante issue d’un arbuste. 6. Sorte de pharmacien du palais royal.
7. Médicament liquide qu’on injecte dans l’œil. 8. Minéraux.
52 53

– Cours au palais chercher de l’huile,
de l’ail et du sel marin ! Vite Apouit !
Pendant ce temps, Nakht examine la morsure
sur la cheville de la princesse. Il la recouvre
de sable et dit une prière :
– Ô Horus, protège ta fille du venin, empêche-le
d’entrer dans ses chairs, abats le poison !
Apouit revient les bras chargés. Nakht
compose rapidement le remède,
puis le fait boire à la princesse.
En toussotant, Nitocris reprend connaissance : elle est sauvée !
54
Grâce à Nakht, Nitocris a recouvré la santé. Quelques jours plus tard,
le pharaon convoque Iouti et son fils dans la grande salle royale :
– Iouti, pour avoir brillamment formé Nakht à ton art, je te nomme
« Grand des médecins » : tu es désormais mon médecin personnel.
Et voici des colliers d’or pour vous remercier d’avoir sauvé ma fille.
Les yeux de Nakht brillent de fierté.
Il se jure d’exercer le mieux possible son métier Super-médecins
de médecin pour, un jour, dignement succéder Très réputés, les médecins
à son père. égyptiens étaient même
réclamés à l’étranger.
Les médecins grecs, dont le
Fin savoir est à la base de notre
médecine moderne,
correspondaient avec eux.
Horus le guérisseur
Horus, le dieu à tête de faucon,
est le fils d’Isis et d’Osiris. Un jour,
Seth, qui a tué son père, envoie
un scorpion le piquer. Mais la
magie de Rê, le Soleil, le sauve
de la mort. C’est en raison de
cette légende que les Égyptiens
invoquaient Horus pour guérir
les morsures de serpent
ou les piqûres de scorpion.
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57
57
 Info dingo
Un partisan de la paix
Qui es-tu En 1876, Alfred se lie d’amitié avec
une Nobel = 355 inventions !
tner.
Ce sacré inventeu r a également
Alfred Nobel ?
jeune Autrichienne, Bertha von Sut
Elle veut développer la paix entre les
ence
créé le premier vélo à vitesses
peuples. Elle aura une grande influ
ne faut
et il a eu l’idée d’utiliser l’aluminium
sur Alfred. Pourtant, il pense qu’il pour les coques des bateaux .
urer
pas abandonner les armes pour ass
est
la paix. Si une arme très puissante
Un apprenti chimiste créée, il croit que plus per sonne n’os era
olm, en Suède.
Alfred Nobel est né en 1833 à Stockh déclarer la guerre !
ponts et des Bertha, l’amie d’Alfred,
Son père, Immanuel, construit des
né d’explosifs. deviendra prix Nobel.
bâtiments. C’est un inventeur, passion
en France, en
Pour son éducation, il envoie Alfred

Les prix Nobel

ouvre lui servira
Italie et aux États-Unis. Ce qu’il y déc
la poé sie, les arts, mais
pour ses inventions. Il aime
il ren con tre Ascanio
encore plus la chimie ! En Italie,
rine . Ce liquide
Sobrero, qui a inventé la nitroglycé
eux pour être
explosif très puissant est trop danger
manière de
utilisé. Alfred va alors réfléchir à une
cer des tunnels.
l” l’exploiter comme arme, et pour per Un généreux testament
Le laboratoire de Nobel dans la “Villa Nobe
à San Remo (Italie). Avant sa mort, Alfred, qui n’a pas d’en
fant, rédige
son testament. Il souhaite que sa fort
On utilisait la dy une serve à créer
namite des prix qui récompenseront des per
pour percer de sonnes ayant rendu
Un inventeur explosif s tunnels. service à l’humanité, en faisant pro
gresser la recherche
ou la société. Cinq domaines sont
Alfred étudie les explosifs, tandis que La dynamite se présente
concernés :
la physique, la médecine, la chim
son père et ses frères gèrent leurs usines. sous la forme d’un bâton de ie, la littérature
et la promotion de la paix. Alfred meu
Après de nombreuses expériences dans 25 cm, relié à un détonateur rt en 1896
qui déclenche l’explosion.
et les premiers prix Nobel sont déc
son labo, Nobel met au point, en 1863, ernés en 1901.
un détonateur permettant de contrôler
l’explosion de la nitroglycérine.
Il dépose un brevet d’invention et fait des
De célèbres Nobel
démonstrations devant un public apeuré !
Ces expériences sont très dangereuses. Des lauréats de tous pays
D’ailleurs, en 1864, une grave explosion > La fam ille la plus primée : les Curie Ces récompenses, auxquelles a été
tue Emil, le frère cadet d’Alfred. En 1903, Pierre et Marie Curie ont obtenu le prix ajouté un prix d’économie, sont
Nobel de phys ique. En 1911, Marie obtient le Nobel distribuées à Oslo, en Norvège,
de chim ie et, en 1935, sa fille Irèn e le reço it auss i ! le 10 décembre, jour anniversaire
> La plus jeun e : Malala Yousafzaï
de la mort d’Alfred.
Dompter la dynamite
© The Nobel Foundation - AKG - Agnomark/Fotolia

Info dingo
En 2014, elle devient prix Nobel de la paix à 17 ans,
Les lauréats se partagent

© Adoc-Photos - Oneo/Fotolia - J. Samad/AFP

La nitroglycérine est int
alors que l’âge moyen des lauréats est de 67 ans !
erdite dans plusieurs plus d’un million d’euros :
Une maison-volcan pays. Alfred poursuit se cette somme leur
s expériences sur
Le père d’Alfred stockait une péniche, loin des ha
bitations ! Un jour, > Le plus célèbre savant permet de poursuivre
la nitroglycérine chez lui. il a l’idée de mélanger la
nitroglycérine à un 1921 : Albert Einstein, prix Nobel de phys ique. leurs recherches.
Ses fils et lui passaient leur sable absorbant appelé
Kieselguhr. Voilà > Les plus célèbres défenseu rs de la paix
temps à bricoler avec de un moyen sûr de manip
uler l’explosif ! 1964 : Martin Luther King, qui lutta contre le racisme.
la poudre à canon et des En 1867, il dépose le bre
vet de son 1979 : Mère Teresa, qui défendit les plus pauvres.
Barack Obama a obtenu

explosifs. Très dangereux !

le prix Nobel de la paix
1993 : Nelson Mandela, qui lutta contre l’a parth eid.
invention, qu’il nomme
dynamite en 2009.
2009 : Barack Obama, l’ancien prés ident des USA.
(puissance en grec).

> 870 prix Nobel ont été décernés à ce jour,

mais seules 48 femmes en ont reçu un !
58 59
Ta BD personnage 1893, San Remo (Italie)1
Efficace…
ALFRED ET BERTHA : DE LA GUERRE À LA PAIX J’ai inventé
une nouvelle forme
de poudre !
et très destructrice !

En 1876, Alfred rencontre Bertha von Suttner. Celle-ci

devient sa secrétaire. Onze ans plus tard, ils se retrouvent.
Même s’ils ne sont pas toujours d’accord, Alfred s’entend
bien avec cette grande partisane de la paix.

1887, Paris
Bertha ! Quelle joie
de vous retrouver ! Encore avec vos explosifs !
Et la paix, vous y songez ?
Tout en pensant à la paix, Nobel poursuit ses recherches sur les explosifs. … et plus les pays craindront de se lancer
Pour lui, plus les moyens de destruction seront terribles… dans une guerre.

1893 Novembre 1895, Paris

Quelle belle
Voici mon
idée !
testament.

Vingt ans après l’invention de la dynamite, Alfred Il est heureux de revoir son amie Bertha. Celle-ci est très engagée pour la
Nobel est riche et célèbre, mais il se sent seul. paix dans le monde ; elle voudrait qu’Alfred la rejoigne dans ce combat.
1888
Ciel, on me confond Si on pouvait avoir
avec mon frère ! un autre souvenir Il contient mes
de moi après dernières volontés.
ma mort…

Alfred réfléchit longtemps. Puis, il soumet à Bertha son idée Sa fortune servira à la création d’un prix en faveur
de créer un prix récompensant la lutte en faveur de la paix. de ceux qui font progresser les sciences et la paix.

Décembre 1896 9 ans plus tard : 10 décembre 1905

Je pars Félicitations
À la mort de son frère aîné, Ludvig, la presse, croyant qu’il s’agit d’Alfred, Pris de remords, il voudrait donner aux gens en paix… Madame von Suttner !
le traite de « marchand de mort ». Cette erreur le touche beaucoup. une autre image de lui.
1892, congrès de Berne

Il faut Vos congrès

désarmer ! ne servent à rien !

Bertha, très pacifiste, emmène Alfred
à des conférences sur la paix en Suisse.
60
Alfred meurt seul, mais rassuré de savoir Neuf ans après la mort d’Alfred, Bertha reçoit le prix Nobel de la paix !
que sa fortune sera bien utilisée. C’est la première femme récompensée par ce prix.
Alfred voudrait également la paix… mais il croit que les armes
sont nécessaires.
1. La villa Nobel est aujourd’hui devenue un musée. Tu peux la visiter si tu passes par San Remo, en Italie,
non loin de la frontière française.
Le roi des menteurs Bravo pour vos blagues SAVANT
de super kangourous ! … énoncer tous les mots du dictionnaire avec
leur définition. C’était tellement ennuyeux que la
maîtresse s’est endormie. On a pu faire la fête toute
ve nu e en clas se
“ La m aîtr es se es t la journée ! »
u d’Australie.
avec so n ka ngou ro Juliette, 10 ans et demi, Montréal (Québec)

es t mis à... ” Invente la suite

Et le ka ngou ro u s’
de ce mensonge !
LA REINE HÉLOÏSE VOYAGEUR ! route « Ce matin,
us da ns ma poch e et , en
… nous dire : “ Sa utez to
og ra ph ie en Australi e !” » j’ai rencontré les
pour votre leçon de gé
Héloïse, 9 ans, Lyon (69
) rois mages dans
ma rue et… »

s
… boxer la maîtresse et l’a mise dan
e
sa poc he, puis le reste de la jou rné
Bravo Héloïse ! on a sauté des haies ! »
Tu gagnes ce roman Hubert, 11 ans, Évreux (27)
policier drôle et plein
d’action, de la collection
MAMIE POLAR. Paru
aux Éditions Scrineo. … dire “Aujou rd’hui
c’est la récré” ! »
Louis, 8 ans, Trévo
ux (01) Et envoie ton texte
KANGOU-GEEK et ta photo à l’adresse
… écrire un texte bizarre e-mail suivante :
sur l’ordinateur car il sautait courrier.hv@fleuruspresse.com
sur le clavier. »
Mélanie, 11 ans, Castelnau-le-Lez (34)

GOURMAND
… manger toutes les fiches de l’évaluation
surprise que notre maîtresse venait de nous
distribuer ! Ça m’évitera un zéro… »
Zélie, 9 ans, Saint-Laurent-d’Arce (33)
SPORTIF
… faire un cours de gym à la place de la maîtresse,
et après il nous a tous emmenés en Australie
dans sa poche. »
Cassandre, 11 ans, Pontault-Combault (77)
Précise bien ton nom, ton âge, ton numéro
de téléphone et ton adresse (jeu réservé aux
enfants de 7 à 14 ans). Si tu vis à l’étranger,
indique-nous une adresse en France
métropolitaine où nous pourrons t’envoyer
ton cadeau dans un délai de deux mois.

62 63
64 65
Courrier Voici les fabuleuses forteresses des gagnants
du jeu-concours de dessins paru
Le mois prochEnavente
in
dès le 18 octobre
Solutions des jeux
dans Histoires vraies n° 274. PAGES 38-39 : MOTS CROISÉS
Horizontalement
Ton roman historique
Bravo à tous !
1. Carnet - 2. Pinceau - 3. Musée -
4. Tableau - 5. Chien - 6. Chevalet -
7. Cocotier - 8. Fleurs - 9. Huile -

MARIE CURIE 10. Jaune.

La Saint Barthélemy
Verticalement
Une vie au service 1. Cheveux - 2. Banane - 3. Tube -

de la science
4. Peintre - 5. Coquillages - 6. Tahitiens -
7. Couleurs - 8. Faré.

PAGES 40-41 : LES 8 ERREURS

Les gagnants recevront Un enfant dans l’Histoire

ce jeu “Forteresse”.
YAROOK, CHIEN DE GUERRE
et Justinien le soldat
Adem, 10 ans, Oyonnax (01)

Ton dossier personna

ge
NAPOLÉON BONAPARTE
Il y a 100 ans, Napol
sur l’île de Sainte éon I er parta it en
-Hélèn e, prison nier exil
Découvre la vie des Angla is, au milieu

Ton dossier personnage

hors du comm un de l’Atlantique.
de ce jeune Corse
devenu empereur
!

NAPOLÉON BONAPARTE
Le général devenu empereur
Lazare, 9 ans, Saint-André-la-Côte (69) C’est le détail n° 4 qui n’appartient pas
Mélanie, 11 ans, Castelnau-le-Lez (34)
5959
à la toile (la femme représentée sur
ce détail ne porte plus sa couronne de
fleurs comme sur le tableau original).
Ta BD
PAGE 42 : QUIZ
NAPOLÉON 1) c. Madagascar. 2) b. Aux couleurs.
3) b. L’impressionnisme. 4) c. Pablo
Picasso.

Histoires vraies est édité par FLEURUS PRESSE SAS, société par actions simplifiée au capital de 500 000 € – 2, Villa de Lourcine, 75014 Paris. Actionnaire : UNIQUE HÉRITAGE MÉDIA. Comité de direction :
Emmanuel Mounier (Président et directeur de la publication), Sarah Cathelineau (Directrice administrative et financière), Julien Beytout (Directeur commercial et Business development), Odile Kurtzemann (Directrice
des rédactions Jeunesse), Juliette Salin (Directrice des rédactions Juniors et Ados). Gestion des ventes au numéro (réservé aux dépositaires et aux marchands de journaux) : Destination Média, tél. : 01 56 82 12 06,
fax : 01 56 82 12 09. Distribution : Presstalis. www.fleuruspresse.fr. Rédaction – Rédactrice en chef : Valérie Chevereau (01 56 79 36 73) – Première rédactrice graphiste : Joëlle Vitard-Chanton (01 56 79 36 90) –
e-mail : courrier.hv@fleuruspresse.com – Ont collaboré à ce numéro : Vincent Béclin (secrétaire de rédaction) – Fred Peyrichoux (rédacteur graphique) – Jean-Benoît Durand (Roman historique) – Erwan Fagès
(illustrations Roman historique) – Emmanuel Bahu-Leyser, Charline Cœuillas, Pauline Payen, Pamela Pianezza, Louise Pluyaud (Actus) – Céline Lavignette-Ammoun (texte Dossier personnage) – Marc Goubier
(Conception-Illustration jeux) – Éric Meurice (illustrations Dossier personnage et pages doc.) – Sylvain Frécon (BD Dossier personnage) – Aurélie Gaullet-Moissenet (texte Docu-fiction) – Lise Herzog (illustrations
Victor, 11 ans, Trooz, Belgique
Elouan, 7 ans et dem Docu-fiction) – Laurent Audouin (illustrations Roi des menteurs) – Béatrice Bon (iconographe). Publicité : UNIQUE HÉRITAGE MÉDIA. Directrices de publicité : Marie Cabuil (01 56 79 36 51, m.cabuil@fleuruspresse.
i, Saint-Genès-Ch com), Nathalie Demougeot (01 56 79 36 53, n.demougeot@fleuruspresse.com) – Gestion des ventes au numéro (réservé aux dépositaires et aux marchands de journaux) : Destination Média, tél. : 01 56 82 12 06,
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LES AUTRES GAGNANTS : fax : 01 56 82 12 09. Distribution : Presstalis. Fabrication : Isabelle Dubuc, Créatoprint (06 71 72 43 16). Relations abonnés : Fleurus Presse – TSA 37505 – 59782 LILLE CEDEX 9. Tél. : 03 20 12 11 10 du lundi au vendredi
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Florian, 9 ans, Marles-en-Brie (77) - Simon, 9 ans, Asnières-sur-Seine (92) - Léopold, 10 ans, Baltzenheim (68) - Ptot 0,018 kg/tonne. Conditionnement : BRC, ZI du Bois de l’épine, 10 avenue du Front-Populaire, 91130 Ris-Orangis. ISSN 1168-7509 – Commission paritaire n° 0318K85750 – Loi n° 49956 du 16.7.49 sur les
publications destinées à la jeunesse. Octobre 2017 – Dépôt légal à parution. Tous droits de reproduction réservés sauf autorisation écrite préalable © Histoires vraies Les coordonnées de nos abonnés sont
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Ce numéro comporte une offre de réabonnement et un catalogue multititre sur une sélection d’abonnés France, un encart mailing rentrée posé sur les exemplaires destinés aux abonnés.
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 NU S
RO
CE DAN
MÉ Ton roman historique
PAUL GAUGUIN,
UN PEINTRE À TAHITI

En 1891, Gauguin part à Tahiti après avoir créé en Bretagne un courant

artistique nommé l’école de Pont-Aven. Quel dépaysement ! Sous le soleil
des tropiques, dans ce monde aux mille couleurs, il espère trouver une
nouvelle source d’inspiration. Découvre la vie et l’œuvre de ce grand artiste...

Et aussi
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