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Le Soir
Actualité 4

Le jour où l’Algérie arrachait

d’Algérie
Vend. 23 - Sam. 24 février 2024 - PAGE

IL Y A 53 ANS

son indépendance économique

L’importance de la date du tion des hydrocarbures, nous avons décidé
24 février dont on célèbre, aujourd’hui de porter la révolution dans le
aujourd’hui, un double anniversai- secteur du pétrole et de concrétiser les
choix fondamentaux de notre pays dans ce
re, n’est plus à démontrer tant elle
domaine», avait-il lancé à l’assistance pré-
coïncide avec deux événements sente à la cérémonie de la célébration du
majeurs du pays. 15e anniversaire de la création de l’UGTA.
Mohammed Kebci- Alger (Le Soir)- Un processus qui consacrera depuis la
Après la mise sur pied, le 24 février 1956, consécration de la souveraineté de l’Etat
de l’Union générale des travailleurs algé- sur les richesses de son sous-sol grâce à
riens sur instruction de Abane Ramdane l’engagement et au sacrifice de jeunes
qui, en homme visionnaire qu’il était, avait ingénieurs et techniciens algériens qui
jugé plus que nécessaire de regrouper les avaient réussi à relever le défi d’assurer la
travailleurs algériens de l’époque dans une relève après le départ massif des cadres
entité syndicale à l’effet de ne pas laisser le étrangers et ce, armés de leur savoir-faire
terrain libre à l'Union syndicale des tra- et de leur patriotisme. Cette décision de

vailleurs algériens (USTA) lancée le 16
février 1956 par le Mouvement national
algérien (MNA), hostile à l’action armée
adoptée en 1954, a succédé un autre évé-
nement, neuf ans après la recouvrement
de l’indépendance du pays, réaffirmant
l’importance de cette date. Il s’agit de la
décision prise par le défunt président de la
République, Houari Boumediene, le 24
février 1971, de nationaliser les hydrocar-
bures. Une option qui était une réponse au
refus des compagnies pétrolières fran-
çaises de renégocier les prix. «Il serait plus
recherche pétrolière, que les profits réali-
sés dans notre pays soient au moins
dépensés sur place !», soutenait, entre
autres, Boumediene en ce 24 février 1971
dans des propos qui signifiaient, comme
pour reprendre Benjamin Stora, l’amorce
de la «décolonisation pétrolifère» qui faisait
que tous les gisements naturels de gaz et
de pétrole, tout comme les oléoducs et les
Photos : DR
Cette décision historique prise par feu
Boumediene et dont on célèbre, aujour-
d’hui, le 53e anniversaire pour avoir consa-
cré la souveraineté nationale sur les res-
sources naturelles, portait sur la nationali-
sation de l’industrie des hydrocarbures, les
infrastructures de transport et de produc-
tion, ainsi que de 51% des actifs détenus
alors par les entreprises pétrolières fran-
nationalisation des hydrocarbures permet-
tra à la compagnie nationale Sonatrach de
s’imposer sur la scène régionale et interna-
tionale, et de favoriser l’émergence d’une
industrie pétrolière et gazière prometteuse
pour le devenir du secteur et pour l’écono-
mie de la Nation et sa sécurité énergétique.
Une compagnie nationale qui fait face, au
vu de la conjoncture actuelle sur le double
plan régional et international, à toute une
kyrielle de défis dans un environnement
mondial marqué du sceau du renouveau et
des mutations économiques.

«Il faut réformer le monde du travail»

équitable, pour les investissements dans la gazoducs, étaient nationalisés. çaises. «Nous avons décidé la nationalisa- M. K.

LE SG DE L’UGTA PRÔNE LE DIALOGUE SOCIAL :

Le secrétaire général de l’UGTA juge impératif que les conditions de travail pénibles. cations liées à leurs conditions soient signalées. «Il y a lieu de
organisations syndicales renouent avec leur mission pre- Amar Takdjout juge que le cadre socio-professionnelles, dénonce- rappeler qu’une importante part
mière : la défense des travailleurs. En reprenant les du travail devra faire l’objet d’une t-il, en rappelant que les des dépenses de la CNAS est
étude scientifique, car, explique- employés sont la locomotive de liée aux maladies. Aujourd’hui,
espaces du débat, en organisant des assemblées géné-
t-il, «il y a de la pénibilité et de la toute entreprise. «Sans eux, l’en- on dépasse les 15%», a-t-il fait
rales et en favorisant les échanges malgré les divergences, haute pénibilité», citant des treprise ne peut être optimisée ou savoir. Il a révélé d’ailleurs que
les syndicats peuvent réaffirmer leur rôle essentiel dans la exemples de travailleurs qui tra- rentable», a-t-il défendu. l’UGTA a l’intention de «mettre en
protection des droits des travailleurs et dans la construc- vaillent jusqu’à 12 heures par Abordant le volet de la santé place un département, à sa tête
tion d'un monde du travail plus juste et équitable pour jour dans le Grand Sud. mentale dans le monde du tra- un professeur en médecine, qui
tous, a-t-il préconisé. «L’argent ne compensera jamais vail, l’intervenant constate qu’elle va s’occuper de ces questions
Massiva Zehraoui- Alger (Le dicat qui ne produit pas d’idées la santé.» D’où la nécessité n’est pas prise en charge par les sensibles». Amar Takdjout a donc
Soir)- Dans un contexte où les est un syndicat mort». Il regrette d’après lui «d’engager une syndicats. «Des travailleurs par- insisté sur l’importance du dia-
intérêts personnels semblent le fait que la plupart des syndica- réflexion approfondie pour réfor- tent en congé maladie, car il y a logue et de la nécessité de
prendre le pas sur l'action militan- listes se soient éloignés de la mer le monde du travail». Il n’est beaucoup de pression dans l’en- dépasser les différences, dans la
te, le secrétaire général de réalité des travailleurs, jusqu’à pas concevable que des chefs treprise, comme il y a encore du mesure où l’objectif est commun :
l'Union générale des travailleurs couper tout contact. Il fera remar- d’entreprises interdisent à leurs harcèlement moral et sexuel.» Il celui de défendre les travailleurs
algériens (UGTA), Amar quer que pendant ce temps, des employés la création d’un syndi- appelle à la nécessité de légiférer et l’intérêt national.

195 116 dossiers traités depuis 2020

cat pour porter certaines revendi- et de militer pour que ces dérives M. Z.

LE MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE RÉVÈLE :

Takdjout, a souligné jeudi, lors de
son passage à la Radio nationa-
le, l'urgence d'une réorganisation
du monde du travail par le biais
du dialogue et du respect des
divergences d'opinions entre les
organisations syndicales. Au
cœur de ses préoccupations se
trouvent «les droits bafoués des
travailleurs au quotidien». Pour
lui, la reconquête des espaces du
débat, des assemblées géné-
rales et des échanges entre les
différentes entités représentant
les travailleurs est essentielle,
malgré les divergences qui peu-
vent les opposer. Cet appel à
l'unité syndicale se pose ainsi
«comme un impératif pour
défendre efficacement les droits
des travailleurs» et leur garantir
des conditions de travail dignes
et respectables. Le SG de la cen-
trale syndicale estime qu’il est
impératif de renouer avec l’action
syndicale d’antan. «La force
d’une organisation passe par le
dialogue et le débat», insiste-t-il,
en déplorant qu’aujourd’hui, «ces
organisations sont totalement
absentes de la scène.» Le patron
de l’UGTA considère qu’un «syn-
milliers de salariés vivent des
Le médiateur de la République,
Abdelmadjid Ammour, a affirmé que la
plupart des engagements du prési-
dent de la République ont été réalisés
sur le terrain, contribuant ainsi de
manière significative à promouvoir
les valeurs de citoyenneté et à restau-
rer la confiance des citoyens.
Lors de son intervention ce jeudi dans
l'émission «Invité du matin» sur la première
chaîne de la radio nationale, M. Ammour a
souligné que tous les projets politiques, éco-
nomiques et sociaux énoncés dans les 54
engagements du président de la République
ont placé le citoyen au cœur de toutes les poli-
tiques publiques, visant à garantir une prise en
charge optimale de ses préoccupations. Il a
ajouté que suite à la mise en œuvre de la plu-
part de ces projets sur le terrain, «la confiance
des citoyens, ébranlée auparavant, a été res-
taurée». Il a également souligné que la créa-
tion de l'organe constitutionnel représenté par
le médiateur de la République visait à éliminer
les injustices, apaiser les tensions et suppri-
mer les disparités de développement, permet-
tant à tout citoyen considéré comme victime
d'injustice liée à une défaillance dans la ges-
tion d'un service public de saisir cet organe.
Sur sa lancée, l’invité de la matinale a expliqué
que ces décisions du président de la
République découlaient de sa compréhension
de la réalité vécue par les citoyens, que ce soit
en termes de développement ou de qualité du
service public à différents niveaux de l'admi-
nistration, ce qui avait suscité un fort mécon-
tentement parmi la population. Il a ajouté que
le programme "Zones d'ombre" avait été lancé
pour atteindre cet objectif, avec la formation
de 58 délégations locales à travers le pays,
ainsi qu'une délégation locale dans la circons-
cription administrative de Dibdab, afin de rap-
procher l'administration du citoyen et de
répondre à plus de 90 % des problèmes des
zones défavorisées dans le cadre des pro-
grammes de développement. En ce qui
concerne les résultats obtenus par l'organe au
cours des quatre dernières années, M.
Ammour a confirmé avoir reçu 411 364
citoyens pour exprimer leurs préoccupations,
avec le traitement de 195 116 plaintes et une
réponse des administrations aux notifications
de l'organe du médiateur de la République,
dans le cadre d'une approche de travail inté-
grée et de coordination avec diverses adminis-
trations publiques.
Ilhem Tir