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l’Afrique
Rue du 30 Juillet
Résidence Les Champs du Printemps
GH 2, Immeuble D - 2ème Etage, Bureau 6
(Angle Rue Chabbou, Autoroute Contournement
Arrondissement Sidi Moumen)
Casablanca
Tél. : 0520 51 01 25
L
e développement des prouver. De même, les relations
exportations à l’échelle Sud-Sud constituent un moteur de
internationale est une développement aussi bien pour le
tâche ininterrompue Maroc que pour les pays africains
et le Maroc se doit de multiplier partenaires.
constamment les démarches pour Le tour est maintenant aux expor-
agriculturemaghreb@gmail.com conquérir de nouveaux marchés, tateurs marocains et leurs associa-
www.agri-mag.com notamment pour ses produits agri- tions, appuyés par les autorités de
coles. En effet, ce n’est un secret tutelle, de se mobiliser pour faire
Directeur de publication pour personne, nos positions sur
Abdelhakim MOJTAHID converger toutes les bonnes volon-
plusieurs de nos marchés tradi- tés exprimées lors des forums inter-
Rédacteur en Chef tionnels ont été fragilisées ces der- nationaux et bilatéraux et de faire
Ingénieur Agronome nières années.
Abdelhakim MOJTAHID profiter les population du continent
des fruits de leur labeur, après avoir
Journalistes Après les nombreuses et fruc-
été longtemps exploités par les an-
Ingénieurs Agronomes tueuses tournées royales en
Abdelmoumen Guennouni ciennes puissances coloniales.
Afrique, la présence massive des
Hind ELOUAFI Les populations sont ouvertes à
chefs d’états et de gouvernements
ces échanges et à la consomma-
Ont participé à ce numéro : africains à la COP 22 de Marrakech
Pr Mohamed Taher SRAÏRI tion de produits venant d’autres
(et au SIAM), les nombreuses inter-
Dr Abdelhamid Ramdani pays africains et les opportunités
Saïd AMAZOUZ ventions de l’ONU et des pays do-
ne manquent pas, sachant que sou-
Caroline de Rauglaudre nateurs promettant des montants
vent les africains importent des pro-
conséquents à l’agriculture afri-
duits africains via l’Europe (dattes,
Attachée de Direction caine, ainsi que les nombreux pro-
jets lancés par les opérateurs ma- mangues, ananas, cacao…). Les
Khadija EL ADLI
rocains (OCP, banques, etc.) il est visiteurs des autres pays africains
Directeur Artistique temps de faire fructifier toutes ces à nos salons agricoles, que ce soit
NASSIF Yassine
actions par, entre autres, nos expor- des particuliers ou représentants de
Imprimerie tateurs marocains. sociétés ou associations nous l’ont
PIPO De l’aveu de l’ensemble des spé- constamment exprimé.
Restent les questions de transport,
Voir nos archives en ligne cialistes mondiaux, l’Afrique est le
continent de l’avenir, aussi bien pas barrières douanières, aspects po-
sa population que par ses richesses litiques, bancaires, etc. Aux Etats,
et par ses potentialités futures. La organismes et associations de faire
place du Maroc est incontestable- ce qu’il faut pour les aplanir.
ment en Afrique et les actions me- Nous leur souhaitons bon courage,
nées dernièrement sont là pour le pour l’intérêt de tous.
Tous droits de reproduction
autorisés avec mention impérative
www.agri-mag.com Agriculture du Maghreb
et complète du journal. N° 147 - Novembre 2022 3
SOMMAIRE
6 Actualités
46 Pomme de terre
Entre contraintes et modernisation
18 Variétés de blés et résistances
aux maladies au Maroc
54 Fusarioses des racines
DOSSIER et du collet de la tomate
FRUITS ROUGES
22 Fraise 58 Le Botrytis
Les biotechnologies en appui
à la recherche variétale de la tomate
28 Myrtilles,
la production mondiale dépasse 62 La pastèque résiste
1 million de tonnes
malgré les difficultés
34 Myrtilles,
Une variété pour chaque zone
de production
66 Face au manque
38 Oïdium du fraisier structurel d’eau
Une menace à prendre au sérieux et au renchérissement des intrants
40 Gestion des acariens Quelles cultures doit favoriser
Tetranyques en culture de fraisier 40 l’agriculture marocaine ?
42Les thrips,
Ravageurs compliqués à gérer ! 68 8 questions à se poser avant
d’acheter des microorganismes
Nos annonceurs
AGRO SPRAY TECHNIC 29 CFP FERTILISANTS 50 LINAGREEN 11 SYNGENTA 52-53
AGRO SPRAY TECHNIC 43 CMGP/CAS 72 MAMDA 2 TIMAC AGRO MAROC 49
AGRO SPRAY TECHNIC 59 CROPLIFE 17 NOVA SIRI 25 UPL 5
AGRONATURE 32 FELEM 71 NOVAKOR 33 UPL 41
APHYSEM 63 FLORAGARD 26-27 PLASTIC PUGLIA 51
BASF 19 GAUTIER SEMENCES 8 PROBELTE 55
BASF 21 GENSONS 30 SAKATA 57 CAHIER ARABE
BASF 35 GPC 23 SALON EIMA 12 CMGP
BASF 39 IRRISYS 9 SALON INTERPOMA 81 CROPLIFE TRIPLE
CALIMAROC 15 IRRITEC 47 SIPCAM 37 RINÇAGE
CASE 13 LALLEMAN 31 SOLUTIONS AGRICOLES 65 MAMDA
Agriculture du Maghreb www.agri-mag.com
4 N° 147 - Novembre 2022
www.agri-mag.com Agriculture du Maghreb
N° 147 - Novembre 2022 5
Actu
Actu Coopération
JOURNÉES TECHNIQUES DE
L’AGRICULTURE DE PRÉCISION
Du 26 au 29 septembre, se sont tenues les Journées Techniques de l’Agriculture de Précision, organisées par
le Bureau Économique et Commercial de l’Ambassade d’Espagne à Casablanca, en collaboration avec l’ICEX
España Exportación e Inversiones. Ces journées ont connu la participation de huit entreprises espagnoles
leaders venues présenter leurs dernières innovations en matière d’amélioration des techniques de conduite
des cultures pour les adapter aux régions et climats extrêmes, les aider à surmonter la sécheresse et améliorer
L
leur rentabilité.
es journées du coordinateur de l’OR-
ont débuté le MVA-SM, ainsi que des re-
lundi 26 à l’hô- présentants de la Chambre
tel RIU Tikida de Commerce Espagnole
Beach d’Agadir. et des représentants de
Aux premières l’APPEFEL et de la FIFEL.
heures de la matinée, les Ensuite, les 8 entreprises
entreprises ont été reçues espagnoles ont présen-
lors d’un café de bienve- té leurs offres et services,
nue avec la présence de à savoir : AGQ LABS,
la Consule générale d’Es- GREENFIELD, J. HUETE
pagne à Agadir, Mme Mi- International, ODINS, OR-
dans le cadre de réunions - Agriculture de précision
riam de Andrés de Castro, CELIS, RITEC, SANZAR et
ainsi que du Conseiller de B2B, d’abord à Agadir, le 27 et outils d’aide à la dé-
UNICOM (Pour plus d’infor-
l’Agriculture, de la Pêche et 28 septembre, et ensuite cision : images satellite,
mations sur les entreprises
et de l’Alimentation d’Es- à Casablanca jeudi 29 sep- drones, applications, sof-
et leurs coordonnées, voir
pagne, M. José Manuel article pages 6-7 de notre tembre. tware,…
Jaquotot, et du Conseiller édition de juillet/aout 22 ou Lors de ces journées, les - Produits et services des-
économique et commercial scanner le QR code à la 8 entreprises espagnoles tinés à l’amélioration de
d’Espagne à Casablanca, fin de cet article). L’événe- ont présenté aux impor- l’efficacité dans l’usage
M. Manuel Vicente Rodri- ment a été conclu par un tateurs, distributeurs et des intrants, à l’augmen-
guez Díez. cocktail de networking, l’oc- clients marocains, des tation de la productivité et
L’événement a également casion d’échanger sur les technologies et innova- à la réduction des résidus
été honoré par la présence évolutions du secteur et de tions agricoles qui per- chimiques, …
du directeur de l’Institut mettre en réseau les pro- mettent aux cultures de - Fertilisation et analyses,
National de la Recherche ducteurs, les institutions et surmonter les difficultés …
Agronomique (INRA), ain- les fournisseurs de techno- de production, tout en - Nouveaux systèmes de
si que du Pacha d’Agadir logies agricoles de pointe. augmentant leur rentabili- culture (production hy-
Océan, de la Directrice de Au cours des trois jours sui- té, notamment : droponique), serres High
l’Agrégation et du Partena- vants, les entreprises espa- - Équipement et techno- Tech, …
riat de l’ADA, du président gnoles ont rencontré les ac- logie d’irrigation à haute En effet, l’Espagne, grâce à
régional de la CGEM, teurs du secteur au Maroc efficacité, … sa proximité géographique,
L’agroforesterie est un nom pour les cultures associées. puits de carbone, qui atténue le seront cultivées des céréales,
récent pour une pratique an- Sur le plan économique l’arbre réchauffement climatique. ou un pâturage pour ovins, ca-
cestrale, oasis sahariennes, apporte un revenu supplémen- Selon un rapport du GIEC, la prins, et camelins.
bocage normand ou dehesa taire ou une ressource vivrière, conversion en agroforesterie Dans les zones mitoyennes de
ibérique. Elle consiste à asso- du fourrage, du bois de chauffe, de 30% de la superficie poten- forêts naturelles, les essences
cier dans un même espace des ou du miel. tiellement convertible permet- locales s’imposent d’elles-
arbres et une culture céréa- Ce revenu peut paraître faible trait de séquestrer 586 millions mêmes: arganiers dans le
lière, maraîchère ou pastorale voire négligeable. Mais si on le de tonnes de carbone par an. Souss, genévriers autour d’Es-
appelée culture intercalaire. ramène aux millions d’hectares Agroforesterie et foresterie saouira, chêne-liège en péri-
L’écartement des arbres est susceptibles d’être mis en va- peuvent jouer le même rôle phérie de la Maamora ....
calculé de façon à permettre le leur par l’agroforesterie, et sur- en absorbant du carbone at- Comme tout projet à forte com-
passage des engins agricoles. tout aux centaines de milliers mosphérique. Mais en agro- posante environnementale et
On pourrait s’attendre à ce de familles rurales vulnérables foresterie, pratiquée sur des climatique, l’agroforesterie est
que la concurrence des deux qui exploitent le bour défavo- parcelles privées , les arbres susceptible de bénéficier de
cultures nuise à l’une ou aux rable, on arrive à un total si- sont généralement mieux sui- financements internationaux
deux espèces. Pourtant, gnificatif. A titre d’exemple, une vis et mieux protégés par le considérables pour l’achat des
de nombreuses études dé- production moyenne de 100 propriétaire, seul responsable plants et l’arrosage pendant
montrent au contraire un gain litres d’huile d’olive par hec- et bénéficiaire de cette action. les deux ou trois premiers étés
de productivité par rapport à tare peut paraître dérisoire face Par contre les reboisements pour aider à l’installation et au
la monoculture: c’est le co-bé- aux 3.000 litres produits par un forestiers situés sur des ter- démarrage.
néfice, qui peut atteindre 30 % hectare conduit en hyper inten- rains collectifs souffrent d’un
d’après une étude de l’INRA de sif. Mais ces cent litres ne sont manque de suivi et d’une Le petit âge glaciaire
Montpellier. pas produits en puisant dans la faible adhésion des riverains et Une étude parue dans la Qua-
Une étude marocaine dans la nappe phréatique une eau de ayant-droits.C’est pourquoi le ternary Science Reviews rap-
région de Moulay Idriss Ze- plus en plus rare, ni en impor- taux de survie des arbres est porte un refroidissement cli-
rhoun conclut que «...les sys- tant de l’énergie et des intrants. généralement meilleur en agro- matique au 16ème siècle, qui
tèmes agro-forestiers sont plus Et ils sont d’un apport considé- foresterie, de même que leur
productifs, rentables et effi- rable pour une famille rurale. coïncide avec une baisse im-
croissance. portante de la concentration de
cients que les cultures pures». De plus, les surfaces suscep-
tibles d’être cultivées en agro- CO2 dans l’atmosphère.
Quelles essences forestières Selon les auteurs, la séquence
1/ Sous la forêt, le blé foresterie sont assez étendues
Cette synergie entre les pour que la production totale et quelles cultures choisir? qui a causé ce phénomène est
arbres et la culture intercalaire d’huile atteigne des dizaines de Tout dépend du climat et du la suivante:
s’exerce à plusieurs niveaux : milliers de tonnes d’huile. En- sol. Dans des zones relevant 1/ Réduction drastique du
dans notre contexte d’aridité fin, une huile produite dans des du bour favorable, l’olivier, nombre d’amérindiens à cause
croissante, l’arbre réduit l’éva- conditions extensives présente le caroubier, le pistachier, de l’esclavage et des épidé-
poration grâce à l’ombrage et les plus grandes qualités nutri- l’amandier peuvent être as- mies apportées par les euro-
à l’effet brise-vent. Il protège tives et gustatives. sociés aux céréales et aux péens.
le sol de l’érosion. Ses racines légumineuses telles que les 2/ Réduction des surfaces culti-
puisent des éléments nutritifs 2/ Dans la forêt, le carbone lentilles, ou les petits pois. vées (à peu près 50 millions
en profondeur et les restituent En plus de l’apport agrono- En dessous de 250 mm, l’ari- d’hectares)
au sol à la chute des feuilles. mique et économique, l’arbre a dité limite les possibilités. On 3/ Avancée de la forêt. Les
Tout autour de ses racines se un impact écologique notable: il aura alors recours à des arbres arbres absorbent le CO2 at-
développe une microfaune absorbe du CO² atmosphérique et arbustes très rustiques: aca- mosphérique.
de bactéries et de champi- et le fixe dans son tronc, ses cias, parkinsonia, prosopis, 4 / Baisse des températures à
gnons souterrains bénéfiques feuilles et ses racines; c’est un atripex, cactus, entre lesquels l’échelle mondiale.
Machines agricoles :
Grandes évolutions
EXPÉRIENCE GLOBALE Pour les professionnels, c’est une certitude :
il y a aujourd’hui plus de technologie dans un
Bologna, 19-23 ottobre 2021 tracteur que dans une voiture. Depuis plusieurs
années, les constructeurs de matériel agricole
ont mis l’accent sur l’électronique et les sys-
tèmes d’aide à la conduite afin de convaincre
les agriculteurs de renouveler leur parc de ma-
chines, notamment dans les pays où les taux
d’équipement sont déjà importants.
P
armi les évolutions les plus importantes, l’adoption
du guidage par satellite. Désormais, la plupart des
tracteurs et moissonneuses-batteuses embarquent
un GPS qui, grâce à une précision de 2 centimètres
(celle des boîtiers utilisés dans les voitures est de 10
mètres), permet aux agriculteurs de ne jamais repasser deux
fois au même endroit dans leurs champs. Ceci permet de dimi-
nuer de 10 %, voire 20 % la consommation de carburant et de
produits phytosanitaires, qui sont les deux principaux postes de
dépenses des producteurs de céréales par exemple.
«C’est le satellite qui pilote. On n’a plus besoin de conduire, on
est là par sécurité. Comme un cadre dans une usine qui sur-
veille les paramètres sur ses écrans», explique un agriculteur.
La technologie embarquée à bord des engins-tracteurs mais
aussi semoirs, épandeurs, moissonneuses...- ne trahit pas un
BOLOGNE 9 -13 NOVEMBRE 2022 goût pour le gadget, par ailleurs assez coûteux, mais garantit
surtout la précision du travail, qu’il s’agisse de semis ou d’in-
trants notamment.
« Sur une parcelle de 30 hectares, si vous recroisez sur 30 à 40
cm de large à chaque tour pour tout couvrir, vous perdez 2 ha
sur une journée de travail. En semis ou en épandage, on risque
les trous ou les surdoses ». Avec le GPS, le lâcher est précis.
L’efficacité des machines a également été fortement amélio-
rée. A titre d’exemple, grâce à des logiciels qui ont modélisé le
comportement des conducteurs, les moissonneuses-batteuses
sont capables d’adapter elles-mêmes leur vitesse en fonction
de la culture à récolter. Cela permet une amélioration de 20%
du rendement horaire. Le confort des agriculteurs n’est pas en
EXPOSITION INTERNATIONALE DES reste puisque la climatisation est de série sur tous les tracteurs
MACHINES POUR L’AGRICULTURE ET LE JARDINAGE et l’insonorisation n’a plus rien à envier à celles de berlines. De
nouveaux systèmes d’amortissement permettent de travailler
Les salons dans de meilleures conditions.
E
du marché repose sur le
n 2022, les variétés contact direct et constant Centre de recherche et d’expérimentation de NSG à Policoro
NSG ont atteint une avec les opérateurs du
part de 37% (62 secteur, valorisé au sein Grâce au Réseau, la réus- plante, la précocité, la pro-
millions de plants) du projet « NSG Network site est partagée et chaque ductivité et la beauté des
sur les 2500 hectares culti- ». Carmela Suriano ex- sujet est valorisé dans son fruits. C’est aussi une varié-
vés en fraises dans le sud plique : « C’est notre projet domaine d’activité spéci- té apte à être cultivée avec
de l’Italie et 8 % (35 millions de supply chain qui ras- fique ». des techniques durables
de plants) de ceux cultivés semble tous les acteurs Les variétés de fraises les pour la protection de l’envi-
à Huelva, en Espagne. Les avec lesquels nous par- plus appréciées sont cer- ronnement et la santé des
variétés ont également été tageons chaque jour des tainement les NSG 203 consommateurs. Un résul-
testées avec succès dans compétences précieuses, - Marimbella®, NSG 120 - tat récemment obtenu par
d’autres zones de produc- allant de la technico-agro- Rossetta®, NSG 207 Gioe- cette variété est le position-
tion, dont le Maroc. « Ces nomique à la connaissance lita® et Melissa. Pour Ma- nement en tête d’un classe-
résultats récompensent le du marché, du commercial rimbella®, les échos sont ment des cultivars à succès
travail de recherche que et du marketing, et nous plutôt positifs de la part des dans l’avenir, élaboré par
nous menons et confirment obtenons des retours d’ex- pépiniéristes et des grands l’IFAPA, sur la base d’es-
notre vision d’innovation et périence précieux pour groupes coopératifs, qui sais en champ effectués
de durabilité pour la crois- notre activité de recherche. apprécient la rusticité de la dans la région de Huelva.
Beltanol, le fongicide et
bactéricide le plus performant de
Probelte, arrive au Maroc
Ce produit phytosanitaire, fruit de plus de 20 ans de développement et d’innovation, a été homologué et enre-
gistré pour son utilisation dans le traitement de la fusariose de la tomate (Fusarium sp.) au Maroc. Le 19 oc-
tobre, une journée de lancement a été organisée par Probelte à Agadir, en collaboration avec son distributeur
ARD UNIFERT Maroc, afin présenter ce produit innovant aux professionnels de la région.
Testé et enregistré dans et son mode d’application et la vigne, entre autres. développement.
plus de 30 pays, Beltanol selon la nature des cultures Avec une dose recomman- De par son action combinée
est un fongicide qui béné- traitées. dée de 4 litres par Ha et 2 fongicide et bactéricide,
ficie des connaissances Pour rappel, ARD UNI- applications par ferti-irriga- Beltanol assure une bonne
acquises par l’entreprise FERT Maroc propose à ses tion, ce produit liquide as- implantation de la culture,
depuis des décennies clients une gamme com- sure une protection contre un large éventail d’efficaci-
pour lutter contre différents plète de produits testés et Fusarium sp., Phytophthora té et une action qui ne re-
champignons du sol, no- éprouvés qui répondent sp., Xanthomonas sp., Py- tarde pas le développement
tamment le Fusarium sp. aux besoins de différents thium sp. et de nombreux des plantes. Des avantages
La récente autorisation de secteurs comme l’horticul- autres agents pathogènes dont tout le secteur agricole
vente de Beltanol au Maroc ture, l’agrumiculture, l’arbo- qui menacent les cultures marocain peut désormais
sous le numéro F06-6-004, riculture, la viticulture, les dès les premiers stades de profiter immédiatement.
offre désormais aux agri- grandes cultures, etc.
culteurs et techniciens, un
nouvel outil performant pour Une action
protéger leurs cultures. En à trois niveaux
plus du fusarium de la to- Issu de l’hydroxyquinoléine,
mate, il a été démontré que une substance brevetée et
Beltanol a un large spectre exclusive à Probelte, le Bel-
protecteur contre une mul- tanol offre une action multi-
titude de champignons et ple contre les pathogènes :
de bactéries nuisibles, et - Premièrement, il favorise
sur différentes cultures. De la génération d’une quino-
plus, en raison de son mode léine phénolique à action
d’action et de son temps fongicide et bactéricide,
d’utilisation, il est sans dan- - Deuxièmement, il inhibe
ger pour l’environnement et le développement des pa-
la santé humaine, lorsqu’il thogènes grâce à la chéla-
est utilisé selon les recom- tion des cations fer et zinc,
mandations. indispensables au dévelop-
pement des pathogènes,
Beltanol présenté - Troisièmement, ils aident
à Agadir à former un composé
Grâce à la collaboration cuprique qui polarise la
avec ARD UNIFERT qui membrane cytoplasmique
distribue les produits Pro- du micro-organisme, la bri-
belte au Maroc, une jour- sant et entrainant sa mort.
née d’information a été
organisée le 19 octobre à Beltanol a montré une
Agadir, avec la participa- grande efficacité tant en la-
tion de plus d’une centaine boratoire que sur le terrain
d’agriculteurs et de techni- pour les cultures horticoles
ciens qui ont découvert de de toutes sortes, les fruits
près le Beltanol, son utilité rouges, les arbres fruitiers
Variétés de blés et
résistances
aux maladies au Maroc
Dr Abdelhamid Ramdani,
CRRA - INRA Meknès
abdelhamid.ramdani@inra.ma
L
e blé subit de nombreuses marocaines (Planches ci-dessous) la production du blé au Maroc. La
contraintes biotiques par- et pourraient réduire le rendement rouille noire autrefois sans impor-
tout dans le monde. L’im- en grains de 30%. La récolte pour- tance est de plus en plus répandue
pact de chacune sur le rait même être perdue en totalité au Maroc (Figure 1).
rendement en grains dé- lorsque des infections sévères sont Au cours des dernières saisons,
pend de la zone agro-éco- combinées à la sécheresse. Ainsi, la nous assistons à une augmenta-
logique. En guise d’exemple, la pyramidalisation (l’accumulation) de tion importante de son occurrence,
rouille jaune, la septoriose, la rouille plusieurs gènes de résistance chez en passant en 2017-2018 de 2%
noire, la rouille brune et les pourri- le blé est la meilleure stratégie pour de champs de blé tendre infestés
tures racinaires sont les maladies les assurer une longévité d’une telle à 62% et 59% des champs de blé
plus redoutables dans les conditions résistance. Or, la pyramidalisation tendre et de blé dur en 2020-2021
est un processus fastidieux, long et respectivement (Figure 1). L’aug-
couteux. De plus, chaque agent pa- mentation de la prévalence/sévérité
thogène peut avoir diverses races de la rouille noire au Maroc confirme
dans différentes régions. Outre, sa réémergence à grande échelle
les ressources disponibles pour les dans le bassin méditerranéen ob-
programmes nationaux limitent le servée depuis 2015-16.
nombre de maladies pouvant être Un tel changement dans la pré-
incluses dans les objectifs de sélec- valence et la sévérité des rouilles,
tion, malgré l’existence d’une varia- jaune et noire, est probablement dû
tion génétique en termes de réponse à des changements de virulence et,
à la plupart des pathogènes. Ainsi, par conséquent, à une perte d’effica-
les pathologistes et améliorateurs se cité des gènes majeurs (Yr et Sr) et/
concentrent plutôt sur les agents pa- ou à des changements climatiques
thogènes les plus redoutables. Par qui favorisent l’épidémie de ces
1- Effet des maladies foliaires du blé sur le ailleurs, un déploiement judicieux deux rouilles.
rendement via la réduction du PMG des variétés commerciales assure- L’augmentation importante de l’oc-
rait une longévité de la résistance. currence de la rouille noire est ag-
Il est à signaler que la rouille jaune gravée par le fait que toutes les
est devenue de plus en plus répan- variétés de blé commercialisées au
due et sévère dans presque toutes Maroc sont très sensibles, comme
les zones céréalières et constitue approuvé par des études menées
désormais une réelle menace pour à Meknès en 2019-2020 et à Njo-
Ce facteur temps est difficilement - la pathologie (tests biologiques A l’aide de marqueurs molécu-
compressible. Mais depuis la fin d’infection en conditions con- laires, les obtenteurs cherchent
des années 1970, il existe de nou- trôlées), ensuite, dans leur « fraisothèque »,
veaux outils en génétique, les - la biochimie (dosages des métab- les caractères génétiques corre-
biotechnologies, qui améliorent olites), spondants. Puis ils croisent entre
considérablement le processus de - la biologie moléculaire (géné- elles les lignées pures présentant
création variétale. Certaines de ces tique), des aptitudes complémentaires
techniques génétiques ont pour - la bio-informatique (analyse des et trient dans la descendance les
principe d’observer et de localis- données). individus répondant au mieux aux
er des régions d’ADN susceptible objectifs qu’ils se sont fixés. Avant
d’aider les chercheurs. Il s’agit d’un travail de longue ha- de les multiplier.
Les biotechnologies utilisées en leine car entre les premières spéci- Les plants obtenus subissent en-
recherche en appui à la création fications et la mise en étal, il peut suite de nouveaux cycles de sélec-
variétale, permettent de mieux ex- facilement s’écouler dix ans. Il faut tion pour vérifier leur stabilité et
ploiter la diversité, de connaître le d’abord écrire le cahier des charg- leur performance dans différents
génome, de diminuer la durée de es avec les producteurs : le goût re- environnements de culture.
création, de certifier et de protéger cherché, les maladies à combattre, ‘’Sélectionner, c’est éliminer jusqu’à
les nouvelles variétés. Les biotech- la saisonnalité, le rendement cible, obtenir le graal commercial recher-
nologies, en tant qu’outils d’aide à l’adaptation aux conditions clima- ché’’, explique un professionnel.
la création variétale, font intervenir tiques... Parmi les sujets de préoccupation
plusieurs disciplines spécialisées, du moment, la résistance à l’oïdi-
mais complémentaires telles que : um. Les centres de recherche dédi-
- l’expérimentation (essais en con- ent à ce champignon pathogène
ditions naturelles et notations), des programmes particuli-
- la culture in vitro (multiplication ers. Des variétés tolérantes ont
des pathogènes responsables de
maladies),
C
merçants et les consommateurs :
Tab2 : Production de myrtilles fraîches par pays due à des problèmes logistiques.
(milliers de tonnes)
Variation On peut voir dans le tableau 1 que
Pays 2020 2021
annuelle les nouveaux challengers avec des
Pérou 162,75 243,40 +49,6% niveaux de production relativement
Chine 141,85 208,20 +46,8% faibles sont dans le Top 10 en rende-
ment par hectare. Il s’agit de filières
États-Unis 153,07 177,09 +15,7% de démarrage récent qui, contraire-
Chili 138,78 122,90 -11,4% ment aux filières plus matures, n’ont
Mexique 62,38 83,20 +33,4% pas construit leur stratégie concur-
rentielle sur la base de fenêtres de
Espagne 59,29 67,88 +14,5%
production, mais plutôt sur la qualité
Pologne 52,10 52,50 +0,8% de leurs fruits.
Maroc 34,20 37,07 +8,4% Nouvelle-Zélande et l’Espagne, qui
Le Pérou, premier exportateur de
myrtilles fraîches au monde, est abritent des entreprises développant
Canada 31,72 33,39 +5,3%
également en tête du classement quelques unes des variétés de myr-
Afrique du Sud 15,33 24,00 +56,6% tilles les plus modernes au monde.
des rendements à l’hectare, pas-
Tableau développé par Italian sant de la quatrième (2020) à la pre-
Berry avec les données IBO. mière place. Le pays est en voie de Production
substitution variétale, augmentant de myrtilles fraîches
saveur, croustillant et calibre. Ces la proportion de nouvelles variétés Pour la première fois de l’histoire, le
qualités contribuent à augmenter le qui viennent remplacer les myrtilles monde produit plus d’un million de
prix du produit final, ce qui, combiné Biloxi dans les fermes péruviennes. tonnes (MT) de myrtilles fraîches. La
à un rendement accru et, dans de De plus, de grandes entreprises Chine dépasse les États-Unis dans
nombreux cas, à une durée de vie évaluent et développent des essais le classement, devenant le deu-
post-récolte plus longue, réduit ou avec des variétés club. xième producteur mondial de myr-
limite le risque de perte de revenus Il convient également de noter la tilles fraîches, principalement desti-
nées à la consommation intérieure. teur mondial de myrtilles fraîches, moderniser son offre variétale.
Cependant, il convient de préciser augmentant sa production de près Par ailleurs, la production chilienne
que si les données pour les États- de 50 % entre 2020 et 2021. Le seul a été durement touchée par des pro-
Unis (3e) et le Pérou (1er) sont obte- pays à avoir connu une diminution blèmes logistiques, sapant la bonne
nues de sources gouvernementales de sa production fraîche de myrtilles réputation de la qualité de ses fruits,
et syndicales, l’IBO précise que les est le Chili, dont le total a été réduit qui a été altérée par de longs dé-
sources d’information en Chine sont de 11,4 % par rapport à 2020. Ce lais de transport jusqu’aux marchés
moins spécifiques, de sorte que l’es- pays possède un secteur mature, de destination. En plus de cela,
timation de la production fraîche et né à la fin des années 1990 avec une grande partie de ses zones de
de la production totale de myrtilles la stratégie de fournir des myrtilles production ont souffert de la séche-
pourrait être inférieure à celle décla- dans la fenêtre de production allant resse, et les températures imprévi-
rée par le pays asiatique. de décembre à Mars. Mais, avec sibles dues au changement clima-
l’arrivée de variétés à haut rende- tique peuvent retarder ou avancer la
Le Pérou reste le plus grand produc- ment, le Chili doit relever le défi de récolte, faisant ainsi perdre l’avan-
L’efficacité de
GREENSTIM®
est visible... GREENSTIM®
Osmoprotecteur biologique
à action anti-stress
Réduit la chute des fleurs et des fruits (stress climatique et manque d’eau)
Améliore la qualité du fruit (calibre et fermeté)
Augmente le rendement
Importateur - distributeur exclusif :
Le marché de la myrtille n’a cessé de doit reposer sur une bonne connaissance à l’existence d’une importante infrastruc-
croître et s’inscrit dans une tendance per- de la région de production, et notam- ture de production, de conditionnement
manente de développement qui se main- ment: l’altitude et la latitude, les degrés et de logistique, et à la proximité straté-
tient depuis plus d’une décennie. Paral- jours, la fenêtre de production visée, les gique de l’Europe qui fait du produit ma-
lèlement, le marché de l’amélioration va- exigences des marchés…, mais le critère rocain un choix logique pour ce marché.
riétale, s’est développé de la même ma- le plus important à prendre en considé- Selon les experts, la disponibilité de nou-
nière et encore plus rapidement. En effet, ration est certainement le temps de froid velles variétés dans l’avenir devrait même
les universités, les instituts de recherche (heures de froid) nécessaire pour initier permettre à Dakhla, région aux condi-
et les programmes privés d’amélioration la floraison. Ainsi, selon les régions du tions idoines toute l’année, de fournir le
génétique ont réussi à augmenter les monde, il existe des variétés à haut be- marché entre septembre et décembre
caractères souhaités et réduire les ca- soin, à moyen besoin, à faible besoin et avec de très bons prix producteur.
ractères indésirables des plantes et des même à zéro besoin en froid. C’est d’ail- Soulignons l’importance de la taille pour
fruits. leurs grâce au développement de nou- les variétés cultivées au Maroc (zéro ou
De même, l’émergence de nouveaux velles variétés à zéro ou faible besoin en faible besoin en froid). En effet, la mise
pays producteurs a incité le marché de froid que la production de myrtille est au- à fruit est conditionnée par la nature et
la génétique à avancer dans l’améliora- jourd’hui possible dans des pays comme le moment de la taille. On peut ainsi agir
tion variétale pour obtenir de nouvelles le Maroc. sur la charge et le moment de cueillette
alternatives à même de répondre à la de- Ainsi, selon les régions (Dakhla, Agadir, en agissant sur la taille. Cependant, il ne
mande croissante de nouveaux produc- Loukkos et Atlas), il existe sur le marché faut pas la pratiquer après la période cri-
teurs et au nécessaire renouvellement une large gamme de variétés avec un tique au risque de ne pas obtenir de fruits
variétal des anciens acteurs de la filière. échelonnement du calendrier de récolte du tout.
Au cours de la prochaine décennie, la allant de décembre jusqu’à aout. L’éta-
lement et la précocité de la production
géographie de la production de myrtilles
devrait s’étendre à des régions qui auront marocaine lui permettent aujourd’hui de
Améliorer la qualité
besoin de variétés de plus en plus parti- répondre parfaitement aux exigences des productions
culières, qui devront être adaptées à des des marchés à des périodes clés de la Selon les études de satisfaction, les
sols ou à des réalités climatiques très dif- demande. En effet, à certaines périodes, consommateurs veulent bien acheter des
férentes de la trajectoire de la culture à le marché européen est approvisionné myrtilles pour leurs propriétés nutrition-
ce jour. en fruits de fin de saison en provenance nelles, mais constatent souvent que la
du Pérou et du Chili, dont la qualité est qualité des baies peut être très variable
jugée inférieure à cause des longs trajets d’un achat à l’autre. Le secteur a ainsi
Maroc : diversité parcourus par bateau. Ce vide peut au- besoin de cultivars qui possèdent non
des terroirs jourd’hui être comblé par le Maroc grâce seulement de bonnes caractéristiques de
Pour les producteurs qui se lancent dans aux nouvelles variétés, à la maitrise de la qualité des fruits - y compris la taille, la
la production de myrtille, le choix variétal conduite par les producteurs marocains, couleur, la saveur, la texture et la durée
Oïdium du fraisier
Une menace à prendre au sérieux
L’oïdium demeure l’une des principales menaces en culture du fraisier, difficile à maîtriser du fait de l’absence
de variétés résistantes, du nombre limité de substances actives autorisées par les cahiers de charges des
clients, mais également par le caractère intensif du système de production de la fraise.
Les champignons causant l’oïdium sont les deux faces des feuilles, de taches tissement de l’activité photosynthétique
des parasites obligatoires qui tuent blanches poudreuses formées par le entraînant une diminution des réserves
rarement leurs hôtes puisqu’ils sont mycélium sporulant. Ces taches s’élar- carbonées et donc de la croissance
nécessaires à leur survie. Il entraîne gissent jusqu’à recouvrir entièrement de la plante. Ce champignon peut ain-
cependant une baisse de vigueur de la surface de la feuille. si provoquer jusqu’à 50% de perte de
la plante ainsi qu’une dépréciation des En cas de fortes attaques, le champi- production des cultures atteintes.
fruits due au développement du my- gnon provoque l’enroulement du limbe
célium et des conidiophores (feutrage
blanc).
vers le haut, donnant ainsi une forme Stratégie de lutte
de cuillère à la feuille, qui fait alors Parmi les mesures prophylactiques
apparaître la face inférieure avec le recommandées par les professionnels
Conditions favorables mycélium. En fin d’évolution de la ma- de la protection des cultures :
L’alternance de deux périodes, période ladie, un rougissement du limbe peut - Utilisation de plants sains et des va-
humide ou nuit fraîche avec la rosée du survenir de même que des nécroses riétés les moins sensibles (quand elles
matin et période de temps chaud (18 ocres accompagnées de mycélium existent),
à 30°C) et sec (humidité inférieure à non sporulant peuvent apparaître sur - Bonne aération des abris pour éviter
80%) favorisent le développement de la face inférieure. les fortes hygrométries,
la maladie. Plus la période chaude est Ce champignon attaque également, - Raisonnement de la fertilisation azo-
longue, plus le développement du my- plus ou moins, les autres organes de tée,
célium et le risque d’avoir des spores la plante, suivant le degré de résis- - Aération, traitement préventif,
d’oïdium sur l’ensemble de la parcelle tance de l’hôte à ce champignon. Il dé- - Limiter les sources de contamination
est important. La transmission de la veloppe un duvet blanc poudreux sur en supprimant les organes attaqués
maladie est possible et facile par les les stolons, les fleurs et les fruits. Pour et en les évacuant de la parcelle (les
plants frais. les fleurs il affecte les sépales, les éta- enterrer ou les brûler).
mines et le pistil ce qui engendre une
Symptômes mauvaise pollinisation, de plus les pé- Quant à la lutte chimique, elle doit
Les jeunes feuilles encore fermées ou tales rosissent et se dessèchent. être préventive en alternant les divers
juste ouvertes sont très sensibles à l’oï- Sur fruits, le duvet, initialement loca- fongicides homologués pour limiter
dium du fraisier, par contre les feuilles lisé autour des akènes, se développe de risque de développement de résis-
plus âgées ou présentes sur des plants préférentiellement sur fruit vert. Les tances. Il est important de maintenir
portant déjà des fleurs et des fruits sont attaques sont faibles sur fruits rouges. une protection régulière en fonction
moins sensibles et la période d’incuba- Les dégâts peuvent apparaitre sur des risques de contamination. Certains
tion du champignon est plus longue. fruits sans symptômes préalables sur producteurs renforcent également la
Les symptômes dus à l’oïdium du feuilles. résistance de la plante grâce à l’utili-
fraisier sont très reconnaissables, ils La présence du mycélium et de lésion sation de produits à base d’algues,
se caractérisent par la présence, sur sur les feuilles est à l’origine d’un ralen- acides aminés et de silicium.
fraisier
Gestion des acariens
Tetranyques en culture de
Afin d’obtenir un bon contrôle des tétranyques en fraisière, il est important d’intégrer un ensemble de stratégies
de lutte : l’utilisation d’une bonne régie culturale, l’utilisation de la lutte biologique et, au besoin, le recours aux
interventions chimiques avec des produits adéquats, moins nocifs pour la conservation d’espèces prédatrices
autochtones et introduites.
La durée de développement des acariens puissent tolérer des populations plus im- dont certains sont purement acaricides
tetranyques dépend principalement de la portantes avec moins de dommages, et d’autres à effet combiné acaricides-in-
température et de l’humidité. Les condi- - Éliminer les mauvaises herbes qui secticides. Mais quand on examine de
tions optimales sont une température peuvent abriter les acariens, plus près la liste on constate qu’il y a très
comprise entre 22 et 30°C et une humi- - Éliminer et évacuer les vieilles feuilles. peu de molécules actives et que la moitié
dité relative entre 30 et 60%. de ces produits sont à base d’abamec-
Ces acariens se multiplient d’abord sur Quant au monitoring, bien que très utile, tine. Or les producteurs commencent à
la face inférieure des vieilles feuilles de il n’est malheureusement pas pratiqué relever un début de résistance des aca-
la base des plants puis ils montent sous par beaucoup de producteurs. Il est le riens à cette molécule.
les jeunes feuilles. Pour se nourrir, les plus souvent réalisé à leur profit par les La lutte chimique raisonnée permet d’in-
larves, les nymphes et les adultes piquent agents des sociétés spécialisées dans tervenir à deux niveaux :
les cellules et en sucent le contenu. Ces les auxiliaires qui examinent la culture - Réduire la population d’acariens Te-
piqûres entraînent un aspect moucheté pour fournir des recommandations sur tranyques avant le lâcher des auxiliaires
jaunâtre visible à la face supérieure. En les lâchers. (exp famille des acariens prédateurs
cas de forte attaque, les feuilles prennent Phytoseiides) avec des matières actives
une teinte gris jaunâtre à rouge et se Raisonner les interventions
chimiques acaricides à faible persistance.
dessèchent. Les plantes dépérissent ra- - Réduire les populations d’acariens
Il est vivement recommandé de pratiquer
pidement, les fruits sont ternes et restent après le lâcher avec des matières ac-
une lutte chimique raisonnée basée sur :
de petite taille. Dans les cas extrêmes, tives compatibles, si on remarque après
- la surveillance des populations d’aca-
on peut distinguer des toiles à la face in- le monitoring que les agents de contrôles
riens. L’attaque débute par foyers, il faut
férieure des feuilles et sur leur pourtour. biologiques n’arrivent pas à maintenir les
observer régulièrement la culture, repé-
Ces toiles soyeuses sont tissées par les acariens au niveau souhaité.
rer et traiter les foyers dès détection
femelles afin de protéger leurs œufs et
- le choix de produits appropriés (ovi-
permettre la migration du ravageur de Il existe également sur le marché des bio-
cide, larvicide, adulticide) en fonction des
plante en plante. pesticides d’origines botaniques ou mi-
stades de développement des acariens,
- l’alternance de produits de différentes crobiens qui induisent un important taux
Stratégie de contrôle familles chimiques. En effet, des appli- de mortalité et qui peuvent être utilisés en
cations répétées du même acaricide alternance avec les acaricides chimiques.
Pratiques culturales peuvent entraîner le développement Des études ont montré que certains bio-
et monitoring d’une résistance au produit chimique et pesticides présentent l’avantage d’être
- Veiller à utiliser des plants sains in- une maîtrise réduite ou inexistante du ra- efficaces sur les acariens ravageurs T.
demnes d’acarien. vageur. urticae, tout en préservant leurs ennemis
- Assurer un bon suivi de l’irrigation et comme P. persimili et autres ennemis in-
de la fertilisation, afin de garantir une A noter qu’au Maroc 38 produits sont ho- digènes, naturellement présents dans les
bonne vigueur aux plantes pour qu’elles mologués contre les acariens du fraisier cultures de plein champ.
Saïd AMAZOUZ,
Les thrips,
Directeur technique
et du développement
Solutions Agricoles
Ravageurs compliqués à gérer !
Les thrips sont des insectes de l’ordre des Thysanoptères, appartenant à la famille des Thripidae. La fa-
mille renferme plusieurs espèces dangereuses pour les cultures dont Thrips tabaci, Frankliniella occidentalis,
Scirtothrips, etc. Les thrips occasionnent des dégâts directs aux cultures en s’attaquant superficiellement à
différents organes des plantes par leur appareil buccal piqueur suceur, en engendrant des symptômes mul-
tiples (videurs de cellules). Ils provoquent aussi des avortements des fleurs, des déformations des fruits, du
nanisme ou des arrêts de croissance et des décolorations argentées des tissus attaqués.
Les thrips engendrent également des dégâts indirects par la transmission de virus, notamment la maladie
bronzée de la tomate (TSWV : Tomato Spotted Wilt Virus). Certaines espèces ont des régimes alimentaires as-
sez stricts alors que d’autres sont très polyphages. C’est ainsi que T. tabaci est assez spécifique aux Liliacées
(Oignon, Ail, Ciboulette, …), alors que F. occidentalis et Scirtothrips s’attaquent à différentes cultures. En règle
générale, ces insectes affectionnent les fleurs pour le pollen et le nectar et les tissus tendres faciles à attaquer.
Ils aiment également des endroits cachés (aisselles de feuilles, contacts entre les fruits, et entre les feuilles et
les fruits ce qui rend leur maitrise par les traitements assez difficile.
Dégâts de Scirtothrips sur Dégâts de Scirtothrips sur tiges et fruits de framboises
feuilles et tiges de myrtilles
Dégâts de Heliothrips
haemorrhoidalis sur feuilles
de myrtilles
Dégâts de thrips les fruits de la tomate cerise et des nectarines Forte infestation de thrips et
Dégâts de thrips sur feuilles, fruits, pousses et fleurs du poivron
dégâts sur oignon
THRIPS
molécules chimiques autorisées et Sur certaines cultures, notamment giques sur les poivrons, concombres
leur mode d’action uni-site, les agrumes et les fruits rouges, le et tomates.
- Les sécheresses à répétition ne frappage sur papier permet de se
permettant pas aux plantes sauvages renseigner sur le degré d’infestation 3- Piégeage de masse
de fleurir et servir de relais pour les et les espèces présentes. Le piégeage de masse des thrips
ennemis naturels des thrips. peut avoir lieu en utilisant des bandes
2- Lutte mécanique adhésives bleues ou blanches à côté
Les filets insect-proof sont générale- des ouvertures des serres et sur le
Moyens de lutte ment non hermétiques vis-à-vis des côté face au vent dominant. Ces
1- Suivi des populations thrips à cause de la forme effilée de bandes doivent être renouvelées pé-
Le suivi se fait moyennant des plaques leur corps. Mais ils en limitent et re- riodiquement et en cas de salissures
adhésives bleues ou blanches. Il per- tardent grandement la pullulation par par les poussières ou autres insectes.
met d’avoir une idée sur la tendance rapport au plein champ. Les filets
de l’évolution des populations. Sur anti-thrips présentent l’inconvénient 4- Lutte biologique
des cultures très sensible le suivi peut d’affecter négativement l’aération in- Plusieurs ennemis naturels s’at-
être rendu plus sensible par l’usage dispensable pour les myrtilles et les taquent aux thrips dont les principaux
des attractifs et phéromones dispo- framboisiers, et nécessaire pour limi- sont :
nibles sur le marché. ter la prolifération des maladies fon- - Les punaises Orius : elles sont
Pomme de terre
Entre contraintes et modernisation
De manière intuitive, l’on sait que la pomme de terre est le légume le plus consommé par les marocains. En
effet, comme important complément alimentaire aux céréales, elle contribue à leur nutrition sous diverses
formes et offre énormément de potentialités pour toute la filière. La conduite technique de la pomme de terre
a beaucoup évolué et, actuellement, elle est assez bien maitrisée par la plupart des producteurs, d’autant
plus que son cycle de production est court (3-4 mois). Cependant, la filière doit relever de nombreux défis
afin d’occuper la place qu’elle mérite au sein du paysage agricole et agroalimentaire marocain.
A
u cours des 2 dernières en matière d’approvisionnement en d’obtenteurs étrangers. Sur la di-
décennies, la superficie plants certifiés, fluctuation des prix zaine de pays fournisseurs, les 2/3
s’est stabilisée autour à l’importation des plants certifiés des importations proviennent de Hol-
de 60.000 ha. Cepen- avec tendance actuelle à la hausse, lande suivie par l’Ecosse. Le Dane-
dant, l’évolution des risque d’introduction de maladies et mark, la France, etc. suivent avec de
superficies a enregistré ravageurs non existants au Maroc, faibles taux, entre 0,2 et 6%.
des fluctuations avec des baisses in- baisse de la productivité en quantité Pourtant, les variétés inscrites au ca-
terannuelles liées aux résultats com- et qualité par l’utilisation des plants talogue officiel marocain sont nom-
merciaux de l’année précédente qui non certifiés ... breuses (plus de 300) et couvrent
causent fréquemment des baisses toutes sortes d’utilisations, en plus
importantes des recettes des produc-
teurs.
Choix variétal de la possibilité d’accéder aux nou-
velles variétés performantes ob-
Les besoins nationaux en semences
Parallèlement, la production a connu sélectionnées de pomme de terre tenues à l’échelle internationale.
une évolution relativement plus ra- s’élèvent à 150.000 tonnes et sont Cependant, les consommateurs
pide et plus régulière, atteignant ac- couverts à hauteur de 30% par les marocains ne connaissent que deux
tuellement les 1,9 millions de tonnes. importations annuelles de différents types la pomme de terre : la blanche
Cette croissan ce a été possible pays européens, soit 45 000 t par et la rouge au moment où, à travers
suite à une augmentation du rende- an en moyenne. En outre, elles sont le monde, on trouve des centaines
ment par hectare, obtenue grâce à constituées essentiellement des va- de variétés pour tous usages, bien
une amélioration de l’itinéraire tech- riétés du domaine public obsolètes, connues des consommateurs.
nique. En effet, ce rendement a été de plus de 45 ans d’âge comme la De même, le Maroc, où la surpro-
multiplié par 3 en passant de 10 à 30 Désirée (40%) et Spunta (10%) qui duction devient structurelle, en ar-
tonnes/ha (en moyenne). représentent environ la moitié des rive même à importer des produits
Cependant, malgré cette évolution, tonnages importés. Le reste des de PDT transformées, dont plus de
les professionnels n’ont cessé de tonnages est réparti entre de nom- 35.000 t de frites prédécoupées sur-
tirer les sonnettes d’alarme quant à breuses variétés protégées appar- gelées par an, entre autres d’Egypte
certaines difficultés freinant le déve- tenant à différents fournisseurs eu- et destinées aux restaurateurs es-
loppement du secteur : choix varié- ropéens. sentiellement et de plus en plus aux
tal, absence de production nationale Près de la moitié des importations consommateurs particuliers.
de semences et de recherche, dé- sont effectuées par les trois plus
sintérêt des exportateurs, manque
de rentabilité et de compétitivité,
grandes sociétés sur la vingtaine Multiplication des
dépendance du marché extérieur
opérant sur le marché marocain et
sont fournies par une quarantaine
semences
L’idée de produire des semences de
pomme de terre au Maroc a toujours
existé chez les professionnels maro-
cains et les organismes publics inter-
venant dans le secteur. L’objectif
est de réduire la dépendance
vis-à-vis des fournisseurs
étrangers et de limiter les
sorties en devises pour leur
importation. De nombreux
projets ont été établis mais
sans résultats.
Ainsi, vu l’absence d’un
programme national de
création de nouvelles
variétés comme le cas
pour les céréales, la
production locale a
été un véritable
échec, et les
producteurs
de la Cladosporiose
La Tomate de primeurs connaît différents challenges à surmonter, entre autres, la
lutte contre les maladies fongiques qui impactent le rendement en termes de qualité
et de quantité ; une mission qui devient de plus en plus ardue vu la disponibilité des
conditions qui facilitent leur développement d’un côté, mais également la nécessité
d’avoir une connaissance approfondie de l’ennemi pour le contrôler
au mieux au niveau la Tomate cultivée sous abri.
L
’utilisation de porte- - Fruit : pourriture externe A noter que l’effondrement gé-
greffes résistant a et interne. Les tissus sont néral de la plante est similaire à
permis de réduire mous et d’une couleur mate. celui provoqué par d’autres ma-
considérablement les - Tige : progression du chancre ladies de la tomate telles que le
pertes liées au FORL. au collet sur la partie basale de chancre bactérien et la pourriture
Néanmoins, c’est une la tige. Brunissement des tissus du collet. Afin de pouvoir prendre
maladie fréquente et vasculaires. Apparition de ra- les bonnes décisions de gestion,
importante qui peut être un pro- cines adventives au-dessus des il est primordial de soumettre
blème sérieux pour la production lésions et parfois présence d’un des échantillons de plantes à un
notamment avec l’apparition de mycélium blanc rosé à saumon. laboratoire de diagnostic pour
nouvelles races. Le champignon - Collet : présence d’un chancre déterminer l’agent causal avec
survit également très bien dans brun, légèrement déprimé, à exactitude.
les systèmes d’irrigation, de drai- la ligne du sol et qui apparait
nage et de recyclage de la solu- souvent un seul côté du collet. Cycle vital
tion nutritive. Les plants avec Il s’allonge en pointe vers le FORL hiverne sous la forme de
des fruits sont les plus affectés et haut. Brunissement des tissus mycélium, de micro- et macro-
en serre, les symptômes se ma- internes. conidies et de chlamydospores
nifestent juste avant la première - Racine : au début, présente de dans le sol (durant de longues
cueillette. La maladie serait plus petites lésions brunes et rondes périodes), à la surface des se-
sévère dans les sols fumigés ou qui débutent à partir des ra- mences et les résidus de culture.
stérilisés puisque toute forme cines secondaires pourries. Les Après la germination des chlamy-
de compétition est détruite. Des lésions deviennent brunes et dospores, la dissémination des
pertes de rendement peuvent se nécrotiques, d’une grandeur va- micro- et macroconidies se fait
situer entre 20 et 60 % en serre riable, sur les racines principales par l’eau (système d’irrigation,
et entre 20 et 40 % en champ. et secondaires. Dans les cas sé- de drainage et de recyclage de
vères, pourriture brune du cortex la solution nutritive), le vent et les
Symptômes et du cylindre central (péricycle, courants d’air, les travailleurs, le
- Plantule : jaunissement et vaisseaux et moelle) au niveau matériel agricole souillé par de la
chute prématurée des feuilles. du pivot et du collet. Les tissus terre contaminée et les terreaux.
Lésions brunes sur l’hypocotyle. internes sont brun rougeâtre à Le champignon pénètre dans les
Mortalité possible. brun foncé. racines et les tissus corticaux
- Feuille : jaunissement puis - Plant : amincissement marqué par les blessures où il va se lo-
brunissement des feuilles ba- du sommet des tiges et flétrisse- ger dans le système vasculaire
sales débutant à l’apex et pro- ment des jeunes feuilles. Flétris- et entrave le transport de l’eau et
gressant sur le limbe. Ce symp- sement observé le jour lors de des éléments nutritifs. Il pénètre
tôme correspond généralement température chaude et turges- aussi directement par les racines
aux premiers fruits mûrs. Les cence des plants la nuit. Les où émergent les racines secon-
jeunes feuilles fanent en pre- plants peuvent avoir un retard de daires.
mier. Mortalité des feuilles. croissance. Mortalité potentielle. Les infections et le développe-
PORTE GREFFE
ARAUCARIA F1
L’unique combinaison forte vigueur et
résistance à la fusarium 3 (Fol.2)
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Le Botrytis
de la tomate
Bien qu’il existe aujourd’hui une large littérature sur le sujet, il est encore difficile de gérer ce cham-
pignon. Cela s’explique notamment par une grande diversité d’hôtes parasités (plus de 1000 espèces
végétales), des modes d’action variés et une grande capacité d’adaptation. En effet, on a constaté que
ce pathogène est capable de survivre sous de multiples et différentes formes. Il s’agit donc de bien com-
C
prendre le cycle de vie du Botrytis cinerea de chaque culture touchée.
e parasite dit « de fai- sitent moins de spores pour déclen- de réaction réduit aux producteurs.
blesse » s’installe très cher la maladie. Il est également res-
souvent quand la to- ponsable de pourritures et de taches
mate est affaiblie ou à fantômes sur fruits, de taches foliaires,
Indices et
partir d’une blessure de chancres sur tiges, de pourritures Conditions favorables
(taille) ou encore sur racinaires et de fontes de semis. Le L’un des indices caractéristiques qui
les parties âgées de la plante. Il peut botrytis est aussi responsable de pour- permettent de détecter la présence du
provoquer d’importants dégâts aussi riture lors du stockage, du transport, botrytis est l’augmentation de la cou-
bien en pépinière sur jeunes plants de la conservation et tout au long de la lure des fleurs, qui affecte considéra-
qu’en plein champ ou sous abris où chaine de commercialisation. blement le potentiel de rendement, que
il est particulièrement redouté par les A noter que quand son symptôme le ce soit en plein champ ou sous serre. Il
producteurs surtout en hiver et début plus caractéristique ‘’la sporulation’’ y a aussi la tâche en flamme sur les fo-
de printemps. apparait, la maladie est déjà bien ins- lioles qui s’étend ensuite à l’ensemble
Les dégâts concernent les différents tallée. Il faut donc réussir à l’identifier de la feuille. Sous serre, l’attaque sur
organes de la plante et peuvent en- bien avant cette phase et sans pos- tige commence généralement par les
gendrer des pertes significatives, tant sible confusion avec d’autres maladies chicons (bout de feuille ou de bour-
en rendement en raison du flétrisse- fongiques. Ainsi, s’agissant d’une ma- geons qui restent après les opérations
ment de la plante, qu’en qualité, avec ladie omniprésente, les producteurs culturales). Les sclérotes (formes de
des fruits très dépréciés. doivent dès la fin de l’automne sur- conservation du champignon), sou-
Ce champignon cosmopolite touche veiller attentivement les symptômes vent négligés par les producteurs, sont
feuilles et folioles, tiges, fleurs, fruits et se préparer pour réagir à temps. En des sources importantes de démar-
jeunes et murs, et même en post ré- effet, avec la germination très rapide rage de la maladie.
colte. Favorisé par le manque de lu- des spores (germination et pénétration Le botrytis se développe principa-
mière, il s’attaque de préférence aux dans la plante dans les 5 à 8 heures), lement en saison humide. Mais une
tissus jeunes et tendres qui néces- le champignon ne laisse qu’un temps forte densité de plantes ou des plantes
Lutte biologique :
Plusieurs options biologiques à
action préventive ou légèrement
curative sont disponibles sur le
marché marocain (homologuées)
contre la pourriture grise de la to-
mate, 2 sont à base de bactéries
(Bacillus amyloliquefaciens et Ba-
cillus subtilis), 2 à base de cham-
pignon (Pythium oligandrum et
AUREOBA SIDIUM PULLULA NS)
U
ne situation qui s’explique prin- ladie virale. Elle apparait une fois la plante tèque. Conséquences : moins de tonnage
cipalement par la sècheresse est en situation de stress et s’accentue accompagné d’une augmentation des prix
et les rumeurs qui circulaient en avec l’augmentation des températures durant cette période.
début de campagne sur la pos- et au moment du grossissement du fruit.
sible interdiction des forages des puits Pour y faire face et permettre à la culture
par l’Etat et la limitation de la superficie de tenir jusqu’à la récolte, les profession-
Difficultés de
cultivée à 5 Ha/puits. Ces différents fac- nels recommandent de renforcer les mé- commercialisation
teurs ont découragé certains producteurs canismes de défenses du plant pour le Les prix étaient bons au démarrage pour
qui se sont limités à planter la moitié des rendre plus résistant et plus vigoureux. les productions précoces de Zagora et
surfaces habituelles. Par ailleurs, cette campagne la produc- Tata, destinées à l’export. Juste après,
Quant à la répartition des surfaces par ré- tivité a été limitée à cause de conditions pendant la semaine qui a suivi l’aïd, les
gion, elle a été comme suit : 6500 à 7000 climatiques défavorables qui ont coïncidé prix ont chuté de 6-7 Dh à 2,5-3 Dh le kilo
Ha de Zagora à Errachidia (toute la région avec des stades clés de la culture. Les car la plupart des producteurs avaient
de l’est), 2000 Ha à Tassawt-El kalaa, changements de température ont affecté choisi de retarder les récoltes jusqu’à la
2000 à 2500 Ha à Taroudant, 1500 Ha à surtout l’accroche (fécondation), la vitesse fin du ramadan, afin de bénéficier de prix
Chichaoua, 1500 Ha à Bénimellal, 3500 de grossissement du fruit et entrainé une plus intéressants. Malheureusement,
Ha dans le Gharb et la région de Berkane, faible assimilation par la plante. Ainsi, la avec les difficultés logistiques liées au
500 Ha à Doukkala, le reste étant réparti floraison des plantations de fin janvier- dé- problème d’octroi des visas aux chauf-
entre les autres régions (Guelmime …). but février a coïncidé avec le froid tardif feurs de camions, la production s’est re-
du mois de mars, ce qui a entrainé une trouvée groupée et les prix ont chuté. Ils
mauvaise accroche et une mauvaise se sont redressés 15 jours après pour
Difficultés de la production nouaison. Ce problème a impacté aussi atteindre 4 Dh. Ensuite, avec l’entrée en
La campagne a eu son lot de difficultés
bien le rendement que la qualité de la pas- production des autres zones, les cours se
sur le plan de la conduite technique. Ainsi,
devant la flambée des prix des engrais et
des coûts de production en général, beau-
coup de producteurs ont décidé de rem-
placer les fertilisants par du jus de com-
post qui a affecté négativement le calibre
et la qualité interne des fruits, surtout dans
la région de Zagora et Tata.
Cependant, le problème numéro 1 de la
pastèque toutes zones confondues reste
Photo Syngenta
Photo Syngenta
coup d’émigrés marocains et maghré-
bins (France, Espagne, la Belgique,
Allemagne Italie et Hollande), et ce grâce
gissement de la fenêtre d’exportation à 6 heureusement, la raréfaction des res-
à la qualité des fruits et leur taux de sucre
mois pratiquement. sources hydriques dans de nombreuses
élevé, bien appréciés par le consomma- zones de production devient un handi-
teur. D’ailleurs, cette qualité reconnue cap majeur pour cette culture. Selon les
permet aux exportateurs marocains d’ob- Impacts de la rumeurs qui circulent, pour diminuer la
tenir de meilleurs prix en comparaison réduction des surfaces pression sur les ressources de la nappe
avec d’autres origines. La pastèque ma- La qualité gustative, le rendement et phréatique, l’on s’attend dans certaines
rocaine est aussi exportée vers des pays la précocité de la pastèque de Zagora régions à une réduction drastique qui
africains comme le Sénégal, la Maurita- contribuent à sa renommée nationale et va ramener les superficies à 10% seu-
nie et le Mali. Des opportunités sont aus- internationale. Mais à cause de l’amenui- lement de ce qui a été produit lors de
si présentes dans d’autre pays d’Afrique sement des ressources hydriques dans la campagne précédente 2022 (2,5 mil-
subsaharienne et sur les marchés du la région, comme partout ailleurs au Ma- lions de plants contre 20 millions l’année
Moyen Orient, dominés actuellement par roc, on s’achemine vers une réduction dernière). Car en dépit de l’utilisation du
les pastèques iraniennes. des superficies cultivées. goutte-à-goutte, technique d’irrigation
L’amélioration des performances à l’ex- Il va sans dire que la culture de la pas- économe, la culture de la pastèque n’en
port des pastèques marocaines est le tèque revêt une importance capitale dans reste pas moins vorace en eau.
résultat entre autres, des efforts des pro- les régions de production, notamment en Selon les autorités compétentes, comme
ducteurs et des exportateurs, notamment termes d’amélioration des revenus des il n’y pas d’alternative à la pastèque dans
pour l’amélioration de la qualité, le res- agriculteurs et de lutte contre l’exode ru- la région, la meilleure solution est d’opter
pect des normes et de la traçabilité, de la ral par la création d’emplois (cueillette, pour la flexibilité, en adaptant la produc-
diversification des marchés et de l’élar- transport, commerce d’intrants, etc). Mal- tion selon les conditions climatiques. En
A quelque chose, malheur est bon. Quand au début de mars 2022, les Marocains découvrent les dégâts
infligés par deux mois d’arrêt des pluies, conjugués à la spirale inflationniste issue de la pandémie de
la COVID-19 dont les impacts sont amplifiés par le conflit en Ukraine, des voix ont commencé à s’élever
L
pour réclamer un véritable débat sur les orientations agricoles du pays.
e citoyen lambda prend en- la promotion d’un modèle d’agriculture et l’irrigation à partir des barrages quasi
fin conscience de l’extrême marchande, en grande partie destinée à inexistante. Par conséquent, la fourni-
vulnérabilité de l’approvi- l’exportation de biens de contre-saison, ture d’eau domestique aux centres ur-
sionnement en denrées ali- a reposé sur l’intensification de l’irriga- bains en été est compromise ;
mentaires de base, dont les tion jusqu’à atteindre des limites insoute- 3. dans un pareil schéma de pensée,
céréales, les huiles de table, nables. Plusieurs exemples peuvent en l’engouement actuel pour la plantation
les aliments de bétail, en très attester clairement : de l’avocatier dans des zones plus ar-
grande partie importés, et dont les prix 1. le développement de l’agrumiculture rosées du Nord du pays (périmètre du
ont connu des hausses vertigineuses, dans des zones comme la Moulouya Gharb et région de Tiflet) afin de profi-
provoquant une baisse du pouvoir ou le Souss-Massa (où les niveaux an- ter de la rentabilité importante que peut
d’achat. Pire, la situation hydrique du nuels de précipitations ne dépassent garantir cette culture, a amené à ampli-
pays, avec un taux moyen de remplis- pas 200 mm, alors que ces arbres né- fier les creusages de puits et forages.
sage des barrages ne dépassant pas 30 cessitent un minimum de 1 200 mm par En effet, pour couvrir des besoins qui
% (qui voile des disparités régionales an), s’est adossé sur la mobilisation atteignent 1 600 mm par an (l’avocatier
marquées puisque ce taux n’atteint pas des eaux souterraines, d’autant que la étant une culture tropicale), alors qu’il
10 % dans les bassins hydrauliques de fourniture d’eau à partir des barrages pleut moins de 600 mm par an dans ces
l’Est et du Sud) et des nappes fortement est très réduite. Dans ces deux régions, régions, il n’y a pas d’autre alternative
surexploitées, implique que le service de les nappes ont par conséquent été en que l’irrigation abusive durant l’été.
l’eau dans plusieurs périmètres irrigués grande partie épuisées et, pire, la sur-
est arrêté et la sonnette d’alarme est ti- production née de l’absence de régula- Tous ces exemples démontrent claire-
rée quant à la garantie de la fourniture tion ainsi que du manque d’infrastruc- ment qu’en l’absence de régulation, et
de l’eau aux centres urbains, au cours ture de transformation a fait baisser les en laissant les seules logiques de la ren-
de l’été prochain. prix de vente des fruits, compromettant tabilité s’imposer, l’intensification de l’ir-
la rentabilité des vergers, et amenant rigation au prétexte d’une meilleure va-
Comment en certains agriculteurs (même ceux ayant lorisation de l’eau mène inexorablement
profité de larges subventions publiques) à l’épuisement des nappes. En outre, en
sommes-nous arrivés là ? à arracher les arbres … donnant aux agriculteurs l’illusion d’éco-
Force est de constater que pareille
2. l’extension de la surface cultivée en nomies d’eau par le goutte-à-goutte,
situation était prévisible depuis long-
pastèques ou des plantations de pal- les surfaces irriguées se sont envolées
temps. Tout connaisseur averti des ré-
miers dattiers de variété marchande ainsi que les volumes d’eau mobilisés.
alités de terrain savait que les rythmes
dans des confins désertiques (avec des Par contrecoup, cela compromet l’ap-
d’usage d’eau du secteur agricole, liés
niveaux de pluie inférieurs à 50 mm par provisionnement en eau de la population
à l’extension des surfaces irriguées, par
an), afin de profiter de la précocité de dans son ensemble.
l’entremise des subventions publiques,
la production et donc de prix parfois at-
n’étaient pas durables. En effet, dans un
pays à climat structurellement semi-aride
trayants, a été effectuée dans les mêmes Que faire ? Quelles
logiques de mobilisation outrancière
à aride (plus de 80 % de la surface totale
d’eau souterraine. Les contributions des
cultures favoriser
reçoivent des niveaux moyens de pré-
eaux de pluie y sont encore plus réduites dans le futur ?
cipitations inférieurs à 400 mm par an), Une réalité incontournable pour l’agricul-
ture est de devoir s’adapter à un contexte
très mouvementé. Secteur fortement cri-
tiqué pour ses usages d’eau et d’éner-
gie, sans parler de ses émissions de
gaz à effets de serre, l’agriculture peut
néanmoins faire prévaloir de multiples
atouts : vital par la fourniture d’aliments,
important employeur de main-d’œuvre,
contributeur à la mise en valeur des
atouts des territoires et de leur aména-
gement, etc.
Néanmoins, l’agriculture se doit d’être
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questions à se poser
avant d’acheter des
microorganismes
par Caroline de Rauglaudre, Lallemand
Les plantes sont naturellement colonisées par des milliards de microorganismes. L’étude des communautés
microbiennes associées aux plantes a permis de mettre en évidence de nombreux microorganismes d’in-
térêt agronomique. Certains peuvent par exemple protéger les cultures en participant à la lutte biologique,
améliorer la nutrition des plantes en solubilisant par exemple des éléments minéraux bloqués dans le sol ou
encore stimuler la croissance racinaire par la sécrétion de phytohormones. De plus en plus de préparations
microbiennes sont proposées à l’agriculteur avec des vertus « stimulantes », fertilisantes ou phytopharma-
ceutiques. Comment y voir clair dans l’offre actuelle ? comment choisir les bons produits ?
pèce on distingue
enfin la souche,
généralement
c’est une suite de
lettres et de chif-