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Le Soir
d’Algérie Actualité Dimanche 14 janvier 2024 - PAGE 7
SALIM OUALI (PRÉSIDENT DU SYNDICAT NATIONAL DES PHARMACIENS

«Le ministère du Commerce doit revoir sa décision»

ALGÉRIENS AGRÉÉS) AU SOIR D’ALGÉRIE :

Le directeur général de la régulation et de nomenclature des activités économiques soumi- dicales et de pathologie cellulaire sont autori-
l'organisation des activités au ministère du se à inscription au registre du commerce ou sés, eux seuls, à réaliser des examens qui
Commerce, Samy Kolli, a affirmé que le code bien déposer une demande auprès du ministère contribuent au diagnostic des maladies
actuel de l'activité de la pharmacie inscrit au de la Santé. Concernant l'interdiction signifiée humaines. Le président du Syndicat national des
registre de commerce (101 602) autorise tou- aux pharmaciens de fournir certains services pharmaciens algériens agréés (SNPAA) affirme
jours le pharmacien à vendre une liste de pro- liés à la santé, comme les analyses et les exa- que, «le ministère du Commerce s’octroie des
duits en vertu de l'arrêté n°52 du 10 juillet 1995 mens médicaux, ce responsable a précisé que prérogatives qui ne sont pas les siennes en
fixant la liste des marchandises autorisées à la cela est «fondé légalement», conformément à s’immiscant dans l’activité du pharmacien».
vente dans les officines. Selon ce dernier, le une correspondance du ministère de la Santé en Le ministère de la Santé, souligne le docteur
ministère du Commerce n'avait pas interdit aux 2015, fixant la liste des activités non éligibles à Samir Ouali, dans cet entretien au Soir
pharmaciens d'officine de commercialiser les l'inscription au registre de commerce, dont celle d’Algérie, a engagé un travail de fond avec les
équipements médicaux et les produits para- des laboratoires d'analyses médicales, ce qui syndicats des pharmaciens pour trancher le
pharmaceutiques. Pour ajouter la mention empêche le commerçant inscrit au registre de dossier des analyses médicales pratiquées
«vente d'équipements médicaux ou produits commerce, comme le pharmacien, de pratiquer dans les officines de ville. Le travail est toujours
parapharmaceutiques» dans le code 101 602, cette activité. Ajoutant que les dispositions de en cours, dit-il, et le ministère du Commerce «a
explique-t-il, le pharmacien devrait formuler une l'article 251 de la loi sur la santé de juillet 2018 anticipé les choses en se prononçant sur l’inter-
demande à la commission d'actualisation de la stipulent que les laboratoires d'analyses biomé- diction de cette activité aux pharmaciens».
Le Soir d’Algérie : Le minis- tives et les produits dispensés et
Entretien réalisé par
tère du Commerce affirme que même les activités liées à la
le pharmacien est toujours santé par les articles 179 249 Salima Akkouche
autorisé à commercialiser les 212 213 et 207 de la loi sur la soires utilisés dans l’application
équipements médicaux. santé. des traitements médicaux ou
Pourquoi cette agitation de la dans l’administration de médi-
part des syndicats des phar- Quels sont les produits que caments, les produits chimiques
maciens dont le vôtre sur des le pharmacien est autorisé à ou les drogues destinées à des
modifications apportées au commercialiser ? usages non thérapeutiques, à
code de la pharmacie? Selon la nouvelle description condition que ceux-ci soient net-
Dr Samir Ouali : Le Syndicat de l’activité, le pharmacien est tement séparés des médica-
national des pharmaciens agréés autorisé à exécuter les prescrip- ments, sont autorisés à la vente
trouve cette modification précipi- tions médicales et vente de médi- en pharmacie. Dans cette liste
tée et considère qu'elle constitue caments et toutes les préparations de 1995, les actes et les dispo-
un dépassement par rapport à médicales. Dans l’ancienne des- sitifs médicaux ne figurent pas
l'une des activités les plus régle- cription, les tests et les analyses car, à l’époque, il n’y avait pas
mentées. La pharmacie est une médicales ont été cités, or dans la de glucomètres ni de bande-
activité médicale qui possède un nouvelle, ils étaient supprimés. lettes glycémiques.
registre de commerce, mais qui Pour les accessoires, ils citent
n'est pas essentiellement com- la vente d’articles et produits pour Qu’attendez-vous actuelle-
merciale, à l'exception de la l’hygiène des bébés, les produits ment ?
vente de parapharmacie et de cosmétiques et d’hygiène corpo- Il est essentiel que les repré-
quelques compléments alimen- relle spécialisés, ainsi que la liste sentants des pharmaciens soient
taires. Il est important de souli- des produits autorisés à la vente inclus dans les discussions et les
gner que lorsqu'un médecin dans les officines prévues par décisions concernant leur domai-
prescrit des bandelettes glycé- l’arrêté de 1995 qui stipule que, ne d'activité. Une consultation et
miques, par exemple, c'est au outre les médicaments destinés à
Photo : DR

une collaboration entre les par-

pharmacien de les dispenser
conformément à son droit. Il n'est
pas nécessaire de passer par
une autre entité.
C'est pourquoi nous deman-
dons au ministère du Commerce
de revoir sa décision et de
consulter les représentants des
pharmaciens avant de procéder
à des changements dans le code
qui concerne leur profession.
Le ministère du Commerce
argumente que les labora-
toires d'analyses médicales
font partie des activités non
éligibles à l'inscription au
registre de commerce, ce qui
est à noter que cette modification
a été apportée suite à un courrier
d'un autre syndicat, ce qui soulè-
ve des interrogations quant à la
démarche du ministère du
Commerce, sans prendre en
compte l'avis des représentants
des pharmaciens.
Nous ne voulons pas nous
accaparer d’une activité qui n’est
pas la nôtre, mais le pharmacien
est tenu de faire quelques para-
mètres d’analyses médicales.
Sachant que les laboratoires
d’analyses ne sont pas présents
zones enclavées où une pharma-
cie est plus accessible. Et ce
n’est pas du jour au lendemain
que nous allons demander à des
officines d’arrêter cette activité et
laisser la population à son propre
sort, obligée de parcourir plu-
sieurs kilomètres pour une
simple prise de sang.
En ce qui concerne la codifi-
cation, le ministère du
Commerce se base sur le décret
52 de 1995, qui n'est pas
exhaustif et n'a pas été mis à jour
alors que la loi 18/11 clarifie et
la médecine humaine, les pro-
duits vétérinaires, les objets et
articles de pansement, les
plantes médicinales et aroma-
tiques, les produits phytopharma-
ceutiques, les produits diété-
tiques et de régime, les produits
alimentaires spécialement desti-
nés aux enfants, aux vieillards et
aux malades, les objets et
articles destinés à l’hygiène des
nourrissons, les produits d’hygiè-
ne corporelle et de parfumerie,
les bandages herniaires, les
appareils d’orthopédie et des pro-
thèses, à l’exclusion des articles
et appareils dont la destination
n’est pas strictement médicale,
ties prenantes peuvent permettre
de trouver des solutions plus
adaptées et équilibrées pour
toutes les parties impliquées.
Sachant que ce qui nous lie au
ministère du Commerce, c’est
uniquement le registre du com-
merce qui lui confère une autorité
sur la parapharmacie et les com-
pléments alimentaires mais non
pas sur le travail de dispensation
ni de l’éducation sanitaire ou les
analyses médicales. Il n’a pas à
s’immiscer dans notre activité et
se donner des prérogatives qui
ne sont pas les siennes puisque
notre activité relève du ministère
de la Santé.

10 décès et 286 blessés ce dernier week-end

empêche le commerçant ins-
crit au registre de commerce,
comme le pharmacien, de pra-
tiquer cette activité.
Selon le ministère du
Commerce, les pharmaciens
d'officine n'ont pas le droit de réa-
liser des analyses en leur offici-
ne, alors que cette compétence
relève du ministère de la Santé.
Même les laboratoires de biolo-
gie ne possèdent pas de registre
de commerce. Il est intéressant
de noter que la modification
concerne essentiellement les
analyses.
Selon l'ancienne loi, les phar-
maciens étaient autorisés à réali-
ser certaines analyses médicales
dans leurs officines, ce qui est
également permis par le code de
déontologie médicale actuel. Il
ACCIDENTS DE LA ROUTE
partout, en particulier dans les codifie clairement les préroga-
Dix personnes sont décédées et
286 autres ont été blessées dans des
accidents de la route survenus ces
dernières 48 heures à travers plu-
sieurs wilayas du pays, indique same-
di un bilan de la Protection civile.
Par ailleurs, 4 personnes sont mortes
intoxiquées par le monoxyde de carbone à
Tlemcen, Laghouat 1 et Blida 1.
Les éléments de la Protection civile sont
intervenus, en outre, pour prodiguer des
soins de première urgence à 41 personnes
incommodées par le monoxyde de carbone,
émanant d'appareils de chauffage et chauffe-
tous les articles et les acces-
bains à l’intérieur de leurs habitations à tra-
vers plusieurs wilayas. Depuis, le 1er janvier
2024, le bilan des victimes par intoxication
au monoxyde de carbone est de 11 morts et
264 secourus.
Les services de la Protection civile sont
intervenus pour l’extinction de 6 incendies
urbains, industriels et divers à travers les
wilayas d’Alger, In Salah, Mostaganem,
Skikda, Oum el Bouaghi et Khenchela. À
Skikda, une personne est décédée, suite à
un incendie qui s’est déclaré dans une habi-
tation, située au niveau de la zone
Ezzebouka, dans la commune de Zerdaza,
S. A.
alors qu'à Alger, 18 personnes ont été sau-
vées et évacuées, dont 2 atteintes de difficul-
té respiratoire, suite à un incendie qui s'est
déclaré au niveau du centre commercial El
Qods, commune de Cheraga.
Dans la wilaya de Khenchela, une person-
ne a subi des brûlures légères, suite à un
incendie qui s’est déclaré dans une habita-
tion, à la cité 300 logements.
À noter l’intervention des secours de la
Protection civile de la wilaya d’Alger pour
prodiguer les soins de premières urgence et
l’évacuation vers l’hôpital d’une personne
blessée, suite l’explosion d’une bouteille de
gaz dans un domicile, au niveau de la cité