DES ÉTRANGERS À MAURICE APPELÉS

À SAISIR UN VOL SPÉCIAL D’AIR FRANCE

l Un plan d’aide aux locataires des centres commerciaux

l CEB, MT, CWA et CIM : le paiement

des factures échelonné PAGES 3 & 5

TOUR DE FRANCE,
LE CASSE-TÊTE
Des histoires
D’UNE NOUVELLE DATE
racontées
PAGE 11 Mercredi 15 avril 2020
à travers…
12 pages • Rs 15 N°20873 • ISSN 1022-4408
p. 12
57e année • www.lexpress.mu

HUMEUR DE POV
Économie : le FMI prévoit une
croissance de - 6,8 % pour Maurice
MAURICE n’est pas épargné
par les conséquences économiques
du Covid-19. Pour cause, le Fonds
monétaire international (FMI) pré-
voit une contraction de l’économie
à hauteur de 6,8 % pour 2020. En
d’autres mots, une croissance de
-6,8 %. Selon l’instance interna-
tionale, l’inflation devrait, elle, pas-
ser à 8,5 %, ce qui plongera le pays
inévitablement dans une récession.
Ces statistiques ont été rendues
publiques hier par le FMI dans ses
OPPOSITION. LES ROUGES RÉCLAMENT LA REPRISE DU PARLEMENT prévisions sur les perspectives éco-
nomiques mondiales. Ainsi, avec
Ils se rencontrent virtuellement une fois par semaine depuis le début du confinement. Le une croissance négative de 6,8 %,
groupe parlementaire du Parti travailliste (PTr), fort de 12 députés, a tenu une réunion, c’est un «swing» de 980 points de
hier soir, par visioconférence, sous la présidence du leader de l’opposition, Arvin Boolell. pourcentage que l’économie mau-
Plusieurs sujets ont été abordés, dont une requête au président de l’Assemblée nationale ricienne enregistrera cette année,
pour que le Parlement soit rappelé au plus vite. «Suspendre le Parlement pour une durée indé- vu que la croissance du PIB a été
terminée est inacceptable alors que la population se pose beaucoup de questions par rapport à la révisée à la baisse en 2019, passant
situation actuelle, que ce soit d’ordre sanitaire, économique, financière mais aussi sociale», a déclaré à 3 % contre une estimation
Arvin Boolell. Une lettre sera envoyée en ce sens, avec copie au président de la République de 3,6 % réalisée à la fin de l’année
ainsi qu’au Premier ministre. L’application du protocole de «contact tracing», la stratégie de par Statistics Mauritius.
sortie de crise sanitaire, l’impact économique du Covid-19 sur Maurice, le plan de soutien Quant au taux d’inflation an-
proposé par le ministre des Finances ainsi que la responsabilité des acteurs économiques nuel (year-on-year), il connaîtra un
ont également été au centre des discussions. bond de 760 points de pourcentage,
selon le World Economic Outlook du
FMI, publié plus tôt ce mois-ci. Il
NOMBRE DE CAS CONFIRMÉS était estimé à 0,9 % l’année dernière.
400
L’ampleur de la contraction
de l’économie devrait certaine-
350
ment être une source d’inquiétude
de presse le 13 mars dernier, alors de solidarité, les grands groupes
CROISSANCE que Maurice commençait à faire économiques du pays peuvent
face aux premières conséquences avoir recours à leurs propres ré-
du Covid-19. serves, évalués à plusieurs milliards
7 Par ailleurs, le FMI prévoit une de roupies, pour absorber le choc
6 croissance mondiale négative de 3 % économique et laisser à l’État le soin
5
en s’appuyant sur l’hypothèse de subvenir aux besoins de finan-
d’une diminution de la pandémie cements des petites et moyennes
4
3%
le taux de
au second semestre de l’année. Et entreprises et des «self-employed» qui
3 croissance
en 2019 d’ajouter que l’éventualité d’une seront confrontés à des problèmes
2 chute brutale de la contraction éco- de trésorerie.
1 nomique mondiale n’est pas exclue Quant à Kevin Teeroovenga-
0
en 2021. dum, expert financier, il note que
c'est la première fois depuis 1980
-1 CHÔMAGE que Maurice fera face à une réces-
-2
-3 %
Le taux de croissance,
sion, avec une contraction de 6,8 %
estimé par le ministre
des Finances,
Pour l’économiste Eric Ng, de son économie mais qui, selon lui,
-3
Renganaden
Padayachy, quand il a
la situation est jugée très grave devrait dépasser les 10 % vu que
-4 évoqué le «worst case
scenario» vu que tous les indicateurs sont cette estimation a été faite bien avant
-5 le mois dernier.
dans le rouge. Soit une crois- le prolongement du confinement
-6 -6,8 % sance négative, un taux d’infla- national. «Il est évident que l’impact
-7
Le taux de
croissance négatif tion rebondi drastiquement, un économique du Covid-19 aura un
annoncé par le FMI
pour Maurice hier. taux de chômage à deux chiffres effet domino sur l’ensemble des secteurs
(17 %) et une dette publique économiques, ce qui viendra compliquer
(moins 10,6 % du PIB) appelée à davantage la reprise»
filer avec les mesures de relance et Par ailleurs, sur la base des
une roupie fortement dépréciée. prévisions du FMI, le niveau de
pour le ministre des Finances, «Avec ce cocktail explosif, on peut contraction de l’économie de
Renganaden Padayachy. Ce der- dire que nous sommes in a perfect Maurice est le plus élevé en Afrique
nier avait estimé une croissance storm et qu’il faudra engager énormé- subsaharienne, après les Seychelles
négative de 3 % dans un pire scé- ment des réformes tant au niveau du (10,8 %) et le Zimbabwe (7,4 %).
nario pour le pays. Ce chiffre avait secteur privé que du public pour limiter
été annoncé lors d’une conférence la casse». D’ajouter que dans un élan Villen ANGANAN

319 324 324 324

300 314 318
273
250
244
268
COVID-19
Programme scolaire
227
200 196
186
161 169

chamboulé : examens
150

100

50

0
1er 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
compromis ? Déjà cinq semaines depuis que les élèves ont déserté les bancs
PAGE 2
avril avril avril avril avril avril avril avril avril avril avril avril avril avril de l’école. Même si, à l’instar de cette collégienne, ils s’organisent
de la maison, l’enseignement n’est pas le même.

273
268

244

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196
186
169
161
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Actualité
COVID-19 Textes : Melhia BISSIÈRE, Chloé CHELVAN, Priya LUCKOO et Florian LEPOIGNEUR

Secondaire : des examens nationaux en suspens

Si l’annulation des examens de General Certificate of Education de mai/juin a été officialisée par Cambridge, le flou subsiste par rapport
à ceux qui doivent avoir lieu en octobre et novembre. Actuellement, plus de 14 600 candidats du SC et 8 600 du HSC sont incertains.
La première édition du National Certificate of Education (NCE) est aussi dans la balance.
«IT IS vital to Cambridge sacrosainte course vers les cinq «credits» pour être pro-
Sanjana Gopee, élève de HSC
Académies : péril
International to ensure that all bourses et les lauréats du mus en Grade 12, ne sont pas
our students studying in many au QEC, compte concourir pour HSC n’échappe pas à l’in- tous égaux devant le calen-
different countries and contexts décrocher une bourse. Mais elle quiétude généralisée. San- drier scolaire chamboulé.
around the world receive a fair,
valid and globally recognised
avoue être inquiète pour ses études,
perturbées par le Covid-19.
jana Gopee, 17 ans, élève au
QEC, est angoissée. «Est-ce
Grégory Basile, élève en
Grade 11, se dit perdu. «À en la demeure
qualification.» Ces lignes, da- que les examens du HSC au- cause du confinement, j’étudie Avec le confinement, ce ne sont pas uni-
tées du 1er avril, figurent sur le ront bien lieu ? On ne sait pas.» seul. D’habitude, je fais mes de- quement les examens du NCE qui sont com-
site Web de Cambridge Assess- La jeune fille ambitionne de voirs à l’école, avec mes amis, et promis. Toute l’institution des académies en
ment International Education devenir lauréate dans la filière si j’ai des soucis, je consulte mes janvier 2021, de même que les travaux in-
et concernent l’annulation économique. En dépit de sa enseignants. Depuis le confine- frastructurels devant avoir lieu dans des éta-
des examens de mai/juin cette scolarité bouleversée, elle met ment, c’est un vrai casse-tête blissements reconvertis en collèges mixtes
année suite à la pandémie du les bouchées doubles pour se pour certains sujets, comme les se trouvent ainsi gelés. «Sans ces examens, on
Covid-19. Mais, pour l’heure, préparer à ses épreuves qui, mathématiques. C’est plus com- ne peut avoir des académies. Il faut reporter ces
Cambridge ne pipe mot sur le normalement, doivent débu- pliqué par visioconférence ou épreuves. La priorité aujourd’hui, c’est la san-
sort des examens du School ter en septembre. «Je suis tous par WhatsApp.» L’adolescent té. On ne peut mettre nos enfants en danger et
Certificate (SC) et du Higher gouvernement un nouveau propositions et stratégies se nés sur quoi ?» s’interroge un mes cours sur la plateforme en soutient qu’il sera très com- encore moins être esclave d’un programme ou
School Certificate (HSC) calendrier scolaire (voir enca- feront à la reprise des classes. ancien cadre du MES. D’ail- ligne Zoom et je reçois les notes pliqué pour lui d’obtenir les d’un horaire», affirme l’ancien cadre du MES.
pour octobre/novembre 2020. dré), où le premier trimestre Sooryadanand Meetooa, pré- leurs, avance-t-il, la date de la par WhatsApp. Mais c’est cinq «credits» requis aux exa- Kadress Pillay est, lui, en faveur d’un report
La situation à Maurice, devrait se faire de juin à août ; sident de l’Education Officers reprise scolaire demeure elle assez difficile d’étudier ainsi», mens d’octobre, s’ils ont lieu, pour le projet d’académies. «On est déjà dé-
avec le calendrier scolaire déjà le deuxième trimestre de sep- Education (EOU), garde éga- aussi incertaine. avoue-t-elle. et de «monter» en Grade 12 rangé par ce virus. De plus, il reste beaucoup de
chamboulé, met une pression tembre à décembre 2020 et le lement un brin d’optimisme. En dépit de la rentrée, Idem pour Kenishta Ba- en étudiant dans ces condi- travaux d’infrastructures à terminer. Il faudrait
supplémentaire sur les collé- troisième trimestre de janvier «Si nous n’avons pas d’autres dit-il, la peur du virus sub- bajee, du collège Dr Mau- tions. Sa mère, Stella Basile, reporter cela d’une année. Avant le confinement,
giens des Grades 9, 11 et 13, à avril 2021. cas positifs au Covid-19, on sistera toujours, notam- rice Curé. Le confinement est inquiète. «Nous avons re- j’ai rencontré énormément de parents qui ne sont
concernés respectivement par Aux préoccupations pourrait enlever le confinement ment au niveau des leçons bouleverse tous les plans de marqué qu’il semble déstabilisé. pas convaincus par la réforme éducative. Main-
le NCE, le SC et le HSC. Ces concernant les examens de après le 4 mai. Après deux se- particulières, entre autres la jeune fille qui aspire à deve- Il était supposé se préparer pour tenant, faire un changement dans ces conditions,
épreuves sont néanmoins fra- SC et de HSC s’ajoute une maines, les classes pourraient activités scolaires. Quant nir lauréate. Seul le téléphone le SC à l’école. Là, mon enfant ce n’est pas indiqué.»
gilisées, suivant la progression autre : la tenue, en fin d’an- reprendre, disons vers le 18 mai. aux épreuves du SC et du lui permet de maintenir le se retrouve à étudier seul…» Du côté du ministère de l’Éducation, on
de l’épidémie. née, des toutes premières Et nous travaillerons plus si be- HSC, il faut déjà engager contact avec ses professeurs Pour l’heure, le MES n’a nous affirme qu’aucune annulation n’est en-
Si des voix dans le milieu épreuves du NCE pour les soin est. Les examens du SC et les discussions avec Cam- d’école et de leçons particu- pris aucune décision quant à visagée pour la mise en place des académies,
éducatif se prononcent pour élèves de Grade 9. Cette nou- HSC pourraient alors être re- bridge, estime-t-il. Cepen- lières. «Cette situation a déba- la tenue, ou pas, des examens à ce stade. Un travail a déjà débuté pour la
un report de tous ces exa- velle évaluation, prévue pour portés à novembre et décembre». dant, ajoute-t-il, le système lancé toute mon organisation. du SC et du HSC, encore transformation des classes, mais avec le confi-
mens, le ministère de l’Éduca- octobre et organisée par le En ce qui concerne le NCE, il de bourses pour les lauréats Pour réussir, je suis obligée de moins pour celui du NCE. nement, la mobilité des gens est réduite, ce qui
tion souligne qu’ils devraient Mauritius Examinations Syn- devrait évoluer parallèlement est aussi à considérer avec les m’adapter. Je travaille deux Cependant, la date pour les interrompt ces étapes, indique-t-on au niveau
avoir lieu, sans toutefois pré- dicate (MES), fait partie de la avec la progression du cursus, éventuels ajustements au ca- fois plus et ne manque aucun inscriptions aux épreuves du ministère. Le calendrier est donc perturbé.
ciser quand. On sait, par réforme du Nine-Year Conti- espère-t-il. Mais au lieu d’oc- lendrier scolaire. cours en ligne», confie-t-elle. de Cambridge, pour les res- «Mais faut-il pour cela remettre en cause l’entrée
exemple, que les premiers pa- nuous Basic Education et dé- tobre, il faudrait le reporter Pour Kadress Pillay, an- Malgré la situation, Prema- ponsables d’établissements en opération des académies ? On ne peut se pro-
piers de SC doivent se tenir le termineront, entre autres, qui d’un mois environ, à son avis. cien ministre de l’Éduca- nand Babajee, son père, re- secondaires, sera étendue noncer à ce stade. Une équipe travaille là-dessus, à
1er octobre et le dernier papier sont ceux qui vont intégrer les Toutefois, d’autres péda- tion, tous les élèves font face double d’efforts lui aussi. à cause du confinement. distance. Certaines formules sont envisagées.Toute
de HSC le 18 novembre, avec nouvelles académies mixtes, gogues sont plus alarmistes. à un bouleversement sans «Ma fille va concourir pour une Nous avons sollicité la direc- décision sera prise en fonction de l’évolution de la
des examens pratiques prévus en Grade 10, en janvier 2021. «On devrait carrément reporter précédent. «Il faut reporter bourse. Il ne faut pas perdre cet tion du MES pour une décla- situation», affirme-t-on.
en septembre. Plus de 16 000 collégiens tout ce projet d’examens natio- les examens, trouver un autre objectif de vue. Je l’encourage de ration, mais en vain.
Pour Henry Wan, recteur sont concernés. Henry Wan naux en Grade 9. Depuis no- système d’évaluation mais sur- mon mieux.»
du collège Royal de Port- estime que les épreuves du vembre dernier, les enfants n’ont tout ne pas retourner dans le ca- Au niveau du SC éga-
Louis, il est urgent de réunir SC, du HSC et du NCE de- pratiquement pas d’école (NdlR, lendrier initial.» lement, la pression ne cesse
tous les acteurs du secteur
pour élaborer la stratégie à
vraient être reportées face à la
situation sanitaire incertaine et
cela fait cinq semaines main-
tenant, depuis l’annulation LAURÉATS
d’augmenter pour les collé-
giens en Grade 11. L’an der- Les enseignants réclament
adopter après la levée du
confinement. «J’ai pas mal
réfléchi et je ne suis pas contre
qu’ils pourraient se tenir entre
la mi-avril et la mi-juin 2021.
En revanche, Ajay Ku-
des festivités de l’Indépen-
dance et l’annonce du confi-
nement, que les élèves n’ont
L’incertitude est aus-
si grandissante pour les pa-
nier, 14 605 élèves y avaient
pris part. Et avec la pandé-
mie, les candidats de 2020 (les
un nouveau calendrier scolaire
la proposition de l’ancien syn- mar Bissoonauth, recteur du plus classe). Les programmes rents et pour les enfants premières tentatives comme Plus de cours en ligne mais, à la place, propose de redémarrer l’année scolaire du lundi
dicaliste Soondress Sawmyna- Queen Elizabeth College, à la télévision ne marchent pas. directement concernés par les redoublants), qui doivent un nouveau calendrier scolaire. C’est 1er juin au vendredi 21 août (12 semaines)
den». Ce dernier a proposé au affirme quant à lui, que des Ces collégiens vont être exami- ces grands examens. La tous avoir un minimum de l’alternative préconisée par des enseignants pour le premier trimestre, suivi du vendredi
après les divers problèmes rencontrés 11 septembre au vendredi 11 décembre
pour dispenser des cours aux élèves des (13 semaines) pour le deuxième trimestre,
Grades 10 à 13, en ligne. Dans une missive et finalement, du vendredi 15 janvier au
QUAND ZOOM ET SÉCURITÉ NE FONT PAS BON MÉNAGE adressée au «Senior Chief Executive» du
ministère de l’Éducation, hier, l’EOU propose
vendredi 16 avril 2021 (14 semaines) pour
le troisième trimestre.
w Depuis que les classes ont basculé en du confinement à travers le monde, Zoom deux calendriers scolaires. Dans le premier Cette proposition est favorablement
ligne, des enseignants utilisent l’application a connu beaucoup de ratés en matière de cas de figure, Sooryadanand Meetooa, le accueillie par la Federation of Public Sector
Zoom pour être en contact avec leurs sécurité. Plusieurs informaticiens soulignent président, mentionne un second trimestre and Other Unions (FPSOU) et la Federation
élèves. Le ministère de l’Éducation a les failles de cette plateforme. «C’est lorsque étalé du lundi 18 mai au vendredi 21 août of Civil Service and Other Unions (FCSOU).
préconisé cette application disponible le nombre d’utilisateurs augmente que l’on (14 semaines). Et après deux semaines «Tout doit se faire dans le dialogue. Le
sur tablettes, ordinateur portables et décèle des problèmes. Cela va prendre du de vacances, le troisième trimestre serait gouvernement doit venir de l’avant avec
smartphones. Pourtant, Zoom est redoutée temps avant que Zoom corrige ces failles. prévu du lundi 7 septembre au vendredi un plan, et en discuter avec les syndicats
par tous ceux utilisant la vidéoconférence Si on est obligé de l’utiliser, il faut toujours 4 décembre (13 semaines). Dans d’enseignants», affirme Rashid Imrith, président
parce qu’elle n’est pas sécurisée. Par vérifier les mises à jour», souligne Logan l’éventualité d’un prolongement du de la FPSOU. Narendranath Gopee, de la
exemple, ses créateurs ont dû installer Velvindron, informaticien. confinement, le syndicat évoque un FCSOU, estime, lui, qu’il revient au MES
des fonctionnalités pour empêcher des La FPSOU a d’ailleurs écrit au Premier deuxième trimestre du lundi 1er juin au de tâter le pouls de Cambridge quant à
invités surprises d’assister à une classe Zoom est redoutée par tous ceux utilisant la vidéo- ministre, en précisant les difficultés à tenir vendredi 4 septembre (14 semaines). Et la tenue des examens de SC et de HSC.
(ZoomBombing). Aux États-Unis, une conférence en raison des failles dans la sécurité. des cours en ligne sur Zoom et Microsoft après une semaine de congé, le troisième «Car, il ne faut pas oublier que Cambridge
école à New York a banni l’utilisation de Teams. Soulignons aussi que pour Microsoft trimestre se tiendrait du lundi 14 septembre organise ces examens pour plusieurs pays
cette plateforme. Google en a également fait de même pour les réunions Teams, outil de collaboration faisant partie de l’offre Office365, l’obtention au vendredi 11 décembre (13 semaines). et pas pour Maurice uniquement. D’ailleurs,
vidéo, en raison de ces failles de sécurité. À Singapour, le ministère de d’une licence d’entreprise ou la nécessité de création d’un compte par un Rappelons que l’idée d’un nouveau le Royaume-Uni est elle aussi affectée par
l’Éducation a aussi banni l’application car une image obscène est apparue responsable d’une école pour l’institution est impératif. «Sans compter que calendrier scolaire a d’abord été évoquée par le Covid-19», dit-il. Par ailleurs, il nous revient
sur l’écran lors d’une session. La société qui commercialise Zoom tous les acteurs concernés ne sont pas nécessairement au courant pour l’ancien président de l’Association des recteurs que le ministère de l’Éducation envisage
s’est retrouvée plusieurs fois face à des procès pour non-respect de la des offenses liées à la cybercriminalité. Ils peuvent facilement commettre des collèges d’État, Soondress Sawmynaden, d’introduire prochainement des cours
confidentialité et de la sécurité. Selon le site «cnet», c’est surtout l’aspect de une offense grave ou encore, enfreindre la Data Protection Act. This makes parti à la retraite en mars. Dans une lettre enregistrés pour les élèves des Grades 10
protection de données qui figure aux bancs des accusés. Depuis le début the project a hazardous one», écrit Rashid Imrith. ouverte au Premier ministre, le 13 avril, il et 11, à travers la MBC.

La courbe du virus sous la loupe du Dr Caussy

Pas de nouveau cas depuis plus de 72 heures

n Entre la période du 18 mars et 14 avril, 324 cas d’infection au Covid-19, dont neuf décès et 51 guérisons, ont été
signalés. Le nombre de cas est descendu de 41 à 0 dans l’intervalle de ces quatre derniers jours. Cette apparente baisse
subite à zéro pour une maladie infectieuse est inattendue. Il est fort probable qu’une anomalie épidémiologique, due
au nombre limité de cas dépistés et la façon non-aléatoire du dépistage, subsiste. Par conséquent nous ne pouvons
pas encore conclure que nous avons atteint notre pic. Il est impératif de réaliser des tests PCR de façon aléatoire les
14 prochains jours dans les «flu clinics» et chez les personnes à haut risque pour décrypter cette anomalie et guider
toute décision politique.
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Actualité
COVID-19 Karen WALTER, Patrick ST PIERRE,
Priya LUCKOO, Laetitia MELIDOR et Shelly CARPAYEN

Des étrangers à Maurice appelés ÉDITORIAL

à saisir un vol d’Air France
Rs 24 000. C’est ce que des
citoyens français, anglais ou
américains devront débourser
pour tenter d’obtenir une place
à bord d’un vol en partance de
Maurice vers Paris, demain,
à 19 h 55. Une initiative du
gouvernement de l’Hexagone.
ALORS que 3 000
Mauriciens sont tou-
jours coincés en terre
étrangère, un vol de la
dernière chance atter-
rira à Plaisance ce jeu-
di. Ce vol spécial d’Air
France AF671 a été mis
à la disposition des Fran-
çais bloqués à Maurice.
Cependant, ces der-
niers doivent être déten-
teurs d’une réservation
et d’un billet pour pou-
voir embarquer à bord
de ce vol dont le départ
est programmé demain à
19 h 55 à destination de
Paris-Charles de Gaulle.
Ce jour-là, les passagers
doivent être à l’aéroport
à partir de 13 heures.
Pour les passagers
qui n’ont pas de billet Air
France valable, le coût du
précieux sésame en aller
simple est de quelque Rs
24 000 (600 euros).
Cette opportunité
très inusuelle en pareil
temps n’a pas laissé in-
sensibles les missions di-
plomatiques américaine
et britannique dans l’île.
À peine l’avis officiel
publié par l’ambassade
de France sur sa page
Facebook lundi soir que
celles-ci se sont précipi-
tées pour alerter à leur
tour leurs compatriotes
au pays.
L’ambassade amé-
ricaine demande ain-
si à ses concitoyens
qui souhaitent quitter
Maurice de réserver
leurs sièges en achetant
leur billet directement
sur le site d’Air France.
Par contre, ceux qui se
rendent aux États-Unis
doivent également dé-
tenir un billet jusqu’à
leur destination finale
au cas contraire ils ne
seront pas embarqués
et/ou se verront refu-
ser l’accès en France.
L’ambassade rappelle
que les Américains ne
sont actuellement auto-
risés à transiter par l’aé-
roport Paris-Charles
de Gaulle (CDG) que
s’ils prennent un vol
direct vers les États-
Unis. D’ailleurs, un
vol de correspondance
à destination de New
York est actuellement
disponible à Paris-
CDG. Si tel n’est pas
le cas, aucun voyageur
n’est autorisé à quitter
la zone internationale
Cet avis officiel de l’Ambassade de France a été publié lundi soir.
et ne sera admis en
France. L’ambassade
des États-Unis à Mau-
rice conseille également
à ses compatriotes qui
s’apprêtent à faire ce
voyage à être autosuf-
fisants pendant leur
transit à Paris CDG
étant donné que les ser-
vices de restauration et
autres dans la zone
d’escale sont extrême-
ment limités.
Le Royaume-Uni
n’est pas en reste. Son
haut-commissariat à
Port-Louis a égale-
ment adressé un mes-
sage électronique aux
Britanniques otages
des répercussions du
Covid-19 ici. D’autant
qu’il tient à faire ressor-
tir qu’«aucun vol charter
britannique n’est actuelle-
ment prévu à destination
de Maurice».
600 Britanniques se
trouvent actuellement
au pays sur un visa vi-
siteurs. Le haut-com-
missariat britannique à
Port-Louis, se basant
sur ces chiffres de l’im-
migration, ne sait pas si
tous sont bloqués faute
d’avion ou si certains ont
prévu de rester dans l’île
encore un moment.
Il demande ainsi à
tous les ressortissants
britanniques en visite
au pays de réserver
leur billet en soulignant
que «des correspondances
ultérieures sont pos-
sibles», peut-on lire sur
la page Facebook du
haut-commissariat. En
réitérant à ses conci-
toyens en visite à Mau-
rice à «prendre toutes les
options qui s’offrent à eux
pour partir ou être prêts à
rester plus longtemps.»
Toutefois, les dé-
INFOS PRATIQUES POUR CEUX CONCERNÉS
w Veuillez consulter le site Web d’Air France à l’adresse https://www.air-
france.mu ou téléphoner au centre d’appel au +230 402 4900 ou au +230
5258 5878 ; +230 5421 4756 ; +230 5497 2515 pour acheter des billets.
marches ne semblent
pas passer comme une
lettre à la poste car les
demandes explosent.
Sarah Loiseau, d’origine
mauricienne, qui réside
à Chantilly en France
depuis 1990, se retrouve
constamment avec des
lignes saturées depuis
lundi soir. En vacances
avec sa sœur Mélanie
Soobrayen dans la mai-
son familiale depuis le
8 décembre, leur vol re-
tour était prévu le 8 avril
avec Corsair. «L’aéroport
d’Orly est fermé jusqu’au
4 mai. Je suis en long ar-
rêt maladie et mes médi-
caments vont être bientôt
finis. J’ai été obligée d’en
acheter alors que cela coûte
très cher et qu’en France,
je ne paye rien pour mes
médicaments», témoigne
Sarah Loiseau par mes-
sagerie à l’express.
D’ajouter qu’elle es-
saye en vain de joindre
quelqu’un sur les nu-
méros de téléphone
mis à la disposition de
ceux désireux de sai-
sir ce vol. «Le numéro,
soit c’est saturé, soit on
me raccroche au nez. J’ai
également envoyé un mél
à l’ambassade de France
à Maurice mais toujours
aucune réponse», soutient
notre interlocutrice.
Cette dernière fait
également ressortir
qu’elle n’est pas dispo-
sée à payer pour rentrer
en France car sa sœur et
elles ont leur billet retour
et souhaitent être fixées
sur leur sort.
Quelle gouvernance
mondiale après le Covid-19 ?
Sans précédent ! C’est vrai que, dans
une certaine mesure, nous, dans la presse,
avons tendance à abuser, ces temps der-
niers, du terme «sans précédent». Certes,
plus de la moitié de l’humanité reste assi-
gnée à domicile, des systèmes de santé sont
mis à mal, l’économie mondiale est quasi
à l’arrêt, mais, même si le contexte n’est
pas pareil, en raison d’une mondialisation
qui a gagné du terrain, l’histoire récente
comprend quand même les deux précé-
dentes guerres mondiales, la crise écono-
mique des années 1930, et plusieurs crises
sanitaires (le HIV-Sida, la grippe aviaire, la
grippe porcine, l’Ebola…)
À chaque décomposition, il y a eu
une recomposition. Comme un ro-
seau, l’humanité, pliée, s’est relevée, et
un nouveau système économique s’est
mis en place, en s’adaptant aux nou-
velles donnes. Alors que nous attendons
toujours le pic de l’épidémie, et que les
États-Unis ont pris la place de l’Europe
comme l’épicentre de la pandémie, et
que l’ONU et l’OMS semblent dépas-
sées, des questions se posent sur la gou-
vernance mondiale en général, et sur les
deux institutions de Bretton Woods en
particulier, celles-là même qui sont nées
sur les ruines d’un champ de bataille...
***
Premier constat quasi-unanime :
pratiquement partout l’investissement
dans la santé publique se révèle en deçà
de ce dont la société a besoin aujourd’hui
pour lutter comme il le faut contre le Co-
vid-19. Y compris aux États-Unis, qui
soigne d’abord son Département de la
défense avant de financer les budgets de
ses autres agences.  lions de dollars promis récemment par
En attendant que le monde réalise que
les médecins et infirmiers méritent d’être
mieux rémunérés (ou reconnus financiè-
rement) que les footballeurs et les «traders»
de Wall Street, il y a lieu de revoir, sur les
moyen et court termes, la sécurité sociale,
l’impôt progressif, un nouveau droit du tra-
vail, de nouveaux droits syndicaux, voire,
dans certaines économies, un véritable
pouvoir au sein des conseils d’administra-
tion des entreprises. Thomas Piketty rap-
pelle qu’auparavant, ces métamorphoses
n’ont pu avoir lieu «grâce à une transforma-
tion intellectuelle, qui, elle, était en préparation
depuis le XIXe». Selon l’économiste, «dans
l’histoire, ce qu’on voit, après les crises écono-
pression unilatérale des States de Trump,
et de la Chine, qui, elle, veut s’ériger en
leader mondial sur le plan sanitaire, en mi-
sant sur son expérience face au Covid-19.
Cette semaine, le FMI a annoncé le ver-
sement d’une aide d’urgence à 25 pays par-
mi les plus pauvres du monde. Elle doit leur
permettre d’alléger leur dette et de mieux
faire face à l’impact de la pandémie. Les
25 pays bénéficiaires sont l’Afghanistan,
le Bénin, le Burkina Faso, la Centrafrique,
le Tchad, les Comores, la RD Congo, la
Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, Haïti,
le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Mali, le
Mozambique, le Népal, le Niger, le Rwan-
da, São Tomé et Príncipe, la Sierra Leone,
les Îles Salomon, le Tadjikistan, le Togo et le
Yemen. Maurice, qui n’est pas dans cette
liste en raison de son PIB relativement éle-
vé, fait appel à d’autres plan d’assistance
financière ; et certains évoquent même le
besoin de faire tourner la planche à billets
(Helicopter Money).Tout cela comporte un
prix à la fois sur le plan local qu’internatio-
nal, même si le discours de Kristalina Geor-
gieva, patronne du FMI, se veut rassurant
en ces temps exceptionnels : «I am very
pleased that the IMF’s Executive Board just
agreed to provide immediate debt service relief to
25 of the poorest countries for the next 6 months.
This will provide them space to reorient funding
towards critical areas to address…»
L’allègement de la dette, annoncé
par le FMI, passe par le Fonds fiduciaire
d’assistance et de riposte aux catas-
trophes naturelles ou de santé publique
(fonds fiduciaire ARC). Ce fonds dis-
pose d’une capacité de 500 millions de
dollars de ressources immédiatement
disponibles, y compris les 185 mil-
le Royaume-Uni et les 100 millions de
dollars fournis par le Japon. La Chine et
les Pays-Bas ont aussi promis d’impor-
tantes contributions. Le FMI multiplie,
à son tour, des appels aux dirigeants
riches afin de renflouer le fonds, mais
se heurte aux désirs des leaders comme
Trump ou Modi qui veulent tisser leurs
propres liens stratégiques avec les États,
qui peuvent faire avancer leurs intérêts. 
«Nous n’avons pas de très bonne gouver-
nance mondiale qui fonctionne pour le mo-
ment, que ce soit pour l’économie mondiale ou
pour la santé publique planétaire», a reconnu,
hier à Washington, DC, l’ambassadeur de
Chine aux États-Unis, Cui Tiankai. Ré-

Le paiement des factures échelonné miques ou financières, c’est que tout dépend
de la réaction politique, et de la trajectoire qui
est suivie après les crises».
pondant à une question concernant la coo-
pération internationale et la coordination
dans la lutte contre la pandémie, M. Cui a

sur plusieurs mois Alors que la fin du mois d’avril se pro-

COMMENT faire pour
honorer les nombreuses
factures d’électricité, d’eau
ou encore de Mauritius
Telecom (MT) qui s’ac-
cumulent ? C’est la ques-
tion que se posent nombre
de Mauriciens en cette pé-
riode de confinement lié
au Covid-19. Renganaden
Padayachy, ministre des
Finances, avance que son
ministère travaille sur une
méthode pour le paiement.
En attendant, les autorités
et les prestataires de services
s’organisent pour tenter de
soulager autant que possible
les consommateurs.
En effet, au Central
Electricity Board (CEB),
il ressort que la somme à
être payée pour le mois de
mars sera calculée sur une
moyenne de la précédente
facture. Sachant que le CEB
ne fait pas de meter reading
en ce moment. Toutefois, le
Effet du confinement : Sotravic en restructuration
LE ralentissement des ac-
tivités suivant le confinement
se fait sentir du côté de Sotra-
vic. En tout cas, c’est ce que la
direction de cette compagnie,
qui est notamment engagée
dans la gestion de l’eau et de
l’énergie, a laissé comprendre
à ses employés qui seront af-
du côté de la Central Water
Authority (CWA). On n’ap-
pliquera pas de pénalités à
compter du 20 mars, pré-
cise-t-on. Quid de ceux qui
ne pourront pas payer toutes
les factures d’un seul coup ?
Là encore, les paiements
seront échelonnés sur plu-
sieurs mois, dit-on, mais il est
nécessaire que les consom-
mateurs se rendent dans les
Étant donné qu’il n’y a pas eu de «meter reading», la facture
bureaux de la CWA pour
d’électricité de mars sera calculée en fonction de la précédente. informer de leur incapacité
à honorer leurs factures. Un
montant sera réajusté par sonnes qui auront du mal à protocole sera également mis
la suite. «Certains font leurs payer deux factures en une en place après le couvre-feu,
paiements en ligne, mais ils ne fois. «C’est une situation éco- afin que la distanciation so-
représentent pas un gros seg- nomique difficile, surtout pour ciale soit respectée lorsque
ment de la clientèle. Pour ceux les gens qui travaillent à leur les factures seront réglées à
qui habituellement payent à propre compte et ceux qui la caisse.
la caisse, nous n’applique- risquent de perdre leur emploi. MT n’est pas en reste.
rons pas de pénalités», fait Nous prévoyons d’échelon- Aucune pénalité pour retard
valoir Shamshir Mukoon, ner les paiements sur plusieurs sur paiement ne sera appli-
directeur général par intérim mois pour cette partie de la po- quée pendant la période de
du CEB. pulation en difficulté», ajoute confinement. MT propo-
Le CEB compte aus- Shamshir Mukoon. sera, en outre, des facilités
si venir en aide à ces per- Même son de cloche à ses clients ayant des dif-
fectés par ses changements. au redémarrage économique chant également les employés»,
Dans une correspon- tout comme aux mesures peut-on lire dans la lettre si-
dance qui leur a été envoyée prises par la compagnie et le gnée Eddy Ah-Yu, le vice-
la semaine dernière, la direc- gouvernement. «La direction Chairman de Sotravic. Il leur
tion a expliqué au personnel est consciente qu’elle doit agir explique que prochainement,
qu’elle doit agir prompte- vite et en conséquence. Elle a ils auront un courrier avec
ment face à la situation éco- initié une étude pour connaître plus d’informations sur le
nomique actuelle et que l’impact de la situation et un plan de restructuration.
l’avenir de la société est lié exercice de restructuration tou-
DÉGRAISSAGE
L’express a essayé de
contacter la direction de l’en-
treprise pour savoir combien
de salariés risquent de perdre
leur emploi, mais il n’y a pas
eu de retour. Cependant,
Reeaz Chuttoo, le porte-pa-
role de la Confédération des
travailleurs du secteur privé,
affirme que plusieurs em-
ployés de Sotravic lui ont fait
comprendre que la direction
leur a fait part qu’ils seront
invités à quitter la compagnie
sous certaines conditions. «Il
y a un nombre conséquent.
ficultés. «Il est à noter que les
factures papier ne sont pas dis-
tribuées en ce moment. Mais
les clients peuvent régler via
le My.T Selfcare. MT pro-
posera très prochainement
une réduction tarifaire à ses
clients qui optent pour la
facture électronique.»
Pour ceux qui ont ache-
té à crédit à travers CIM
Finance, un plan d’aide est
aussi prévu. «Dès l’annonce
du confinement national,
nous avons avisé notre clien-
tèle de la mise en place d’une
période de grâce. À ce titre,
aucun intérêt supplémentaire
ne leur sera facturé pour tout
paiement effectué durant cette
période», indique la direction
de CIM Finance. Et pour
ceux qui éprouvent des dif-
ficultés financières, il y a la
possibilité d’échelonner les
mensualités sous réserve de
la soumission de documents
justificatifs, poursuit-elle.
Ce n’est pas la seule compa-
gnie qui est dans cette situa-
tion. Malheureusement, il y a
quelques-unes qui en profitent
pour faire un dégraissage, plus
particulièrement ceux qui em-
ploient moins de quinze per-
sonnes. Le ministère du Travail
doit surveiller de près la
situation», dit-il.
Le ministre du Tra-
vail, Soodesh Callichurn,
conseille, pour sa part, aux
employés qui seront ren-
voyés en cette période de
prendre contact avec le
bureau régional de son mi-
nistère. Les fonctionnaires,
dit-il, enquêteront s’il y a eu
abus ou si une compagnie
était effectivement en diffi-
culté. «Nous travaillons éga-
lement sur un plan pour venir
en aide à ceux qui perdront
leur travail en cette période.
Il sera rendu public bientôt»,
rassure-t-il.
file, et qu’il va falloir bientôt décaisser des
milliards pour financer tous ceux qui sont
eu ceci à dire : «Je pense que les gens doivent
vraiment faire de sérieux efforts pour réfléchir
au type de gouvernance mondiale que nous
condamnés chez eux, les deux institutions devrions bâtir. Quelle direction devrions-nous
de Bretton Woods sont encore plus sollici- adopter ? Si nous voulons encore construire un
tées que les urgences des hôpitaux. Elles système de gouvernance internationale basé sur
annoncent des plans d’aide d’urgence un modèle politique particulier ou avec la domi-
pour pratiquement tous les continents et nation d’un ou deux pays en particulier, je ne
les pays, dont le nôtre bien entendu. D’ail- pense pas que nous pourrons réussir. Le monde
leurs, outre le Fonds monétaire internatio- a connu de nombreuses crises au XXIe siècle,
nal (FMI) et la Banque mondiale, nous tout d’abord les attentats terroristes du 11 sep-
aurions sûrement aussi besoin de recourir tembre 2001, puis la crise financière de 2008,
à l’Agence française de développement, à et maintenant le Covid-19, c’est-à-dire des dé-
l’Inde de Modi et à la Chine. Pour le Dr fis en matière de sécurité, d’instabilité finan-
Renganaden Padayachy, il y a aujourd’hui cière et de santé publique; malgré tout, si nous
clairement deux temporalités. L’avant- n’avons pas encore commencé, nous devrions
Covid-19 qui était déjà complexe. Et, ces déployer de vrais efforts pour bâtir un bon sys-
temps-ci, l’après Covid-19; soit un nou- tème de gouvernance internationale pour le
veau monde avec des rapports de force XXIe siècle, tourné vers l’avenir...»
différents. Car la gouvernance mon-
diale, elle-même, risque d’imploser sous la n Nad SIVARAMEN
LE DR ZOUBERR JOOMAYE : «IL NE FAUT PAS BAISSER
DE VIGILANCE»
AUCUN nouveau cas de Covid-19 n’a été enregistré pendant les der-
nières 48 heures. C’est ce qu’a affirmé le Dr Zouberr Joomaye, porte-parole
du National Communication Committee, lors du point de presse hier. Ainsi,
le nombre de cas testés positifs à Maurice reste à 324. «On doit interpréter les
chiffres tels quels sont. On ne doit pas penser que l’épidémie (sic) a été contenue.
Il nous faut observer comment la situation va évoluer dans les jours à venir. Le
ministère de la Santé est conscient qu’il ne faut pas baisser de vigilance. On fait
un appel pour que les gens continuent à respecter les consignes.»
Le Dr Zouberr Joomaye a indiqué qu’à 16 heures, hier, 301 tests avaient
été effectués. Ce qui ramène le nombre total dépistages à 8 279. «On augmente
notre capacité à effectuer des tests. Quand on fait le dépistage, on donne la priorité
aux personnes qui se présentent dans les flu clinics, celles ayant des symptômes,
les cas suspects relevés à travers le contact tracing (à raison de 125 tests par jour)
et les frontliners.», a-t-il affirmé. En outre, le porte-parole du National Com-
munication Committee a souligné qu’hier encore, neuf autres patients ont pu
regagner leur domicile. Ce qui porte le total de personnes considérées comme
étant guéries à 51. Quant au nombre de gens contaminés placés sous respira-
tion artificielle à l’hôpital ENT, il s’élève à deux. «L’état de santé d’un patient
s’est détérioré lundi. Quant à celui qui est intubé et ventilé avant lui, son état est
stable», a soutenu le Dr Zouberr Joomaye.
CINQ CENTRES DE QUARANTAINE TOUJOURS ACTIFS
w Répondant à une question de «l’express», lors du point de presse hier,
le Dr Zouberr Joomaye a soutenu que trois centres de quarantaine sont tou-
jours opérationnels, abritant au total 59 voyageurs. Et d’ajouter que deux
hôtels, convertis en centres de quarantaine, ont été mis à la disposition de
211 employés de la Santé. Ils y séjournent après avoir été en contact direct
avec des patients contaminés. Toutefois, le Dr Zouberr Joomaye n’a pas don-
né le lieu exact de ces cinq centres de quarantaine. Contacté plus tôt dans la
journée, le Dr Vasantrao Gujadhur, directeur des services de santé, avait, lui,
mentionné le centre de Pointe-aux-Sables et l’hôtel de Champs de Mars.
D’autres lieux ont par ailleurs été convertis en centres de traitement pour
personnes infectées.
PAGE 4 • l’express du mercredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu

Actualité
NOUVEAU PROTOCOLE
La remise en liberté via
visioconférence admise
UNE plaidoirie par
écrans interposés. C’est
le nouveau protocole mis
sur pied depuis le vendredi
10 avril par l’Ordre des avo-
cats. Désormais, la justice
aura recours à la visiocon-
férence pour écouter les
débats sur des motions ur-
gentes touchant aux remises
en liberté.
Par le biais d’un com-
muniqué, le Bar Council a
expliqué les étapes à suivre
pour soumettre ladite mo-
tion et mener aux argu-
ments. D’abord, l’avocat de
la défense doit envoyer une
demande pour faire libérer
son client par courriel au
tribunal concerné. Le pré-
posé (court clerk) de cette
instance judiciaire pren-
dra alors contact avec le/la
magistrat(e), qui fixera la
date des débats par visio-
conférence. L’enquêteur
principal dans l’affaire (pro-
secutor), le représentant du
parquet (State Law Office),
le suspect et son avocat de-
vront être présents en ligne
aux dates et heures fixées.
Comme pour une audience
normale, ils devront respec-
ter le temps accordé pour ce
débat. Si le suspect est relâ-
ché sous caution, il devra
faire un dépôt ou un trans-
fert bancaire.
Me Sannidi Pillay Pau-
poo, du bureau du Di-
recteur des poursuites
publiques (DPP), a, pour
sa part, pesé le pour et le
contre de cette méthodolo-
gie. Elle a, dans un premier
temps, cité l’article 5(3) de la
Constitution, qui stipule que
toute personne arrêtée sur
une suspicion raisonnable a
droit à la liberté condition-
nelle, si un procès n’a pas été
intenté dans le délai requis.
«L’énoncé de l’article 12 de
la Bail Act est que le détenu
peut être relâché sur parole s’il
ne peut comparaître en cour
de justice. Mais sa remise en
que toute comparution phy-
sique. Mais elle a tout de
même quelques réticences
par rapport aux débats par
visioconférence. «The situa-
tion could be more complex
than meets the eye.Would the
magistrate be able to effectively
assess the veracity and reliabi-
lity of the witnesses’ testimony
through video conferencing?
How would the production
of documents be handled.»
Me Paupoo soutient que,
pour assurer un procès équi-
table, les «rules of evidence»
doivent être respectées.
L’avocate va plus loin
en citant les principes adop-
tés par la Dubaï Internatio-
nal Financial Centre Court
pendant cette période de
confinement. «Nos cours de
justice devraient s’en inspi-
rer.» Elle propose que que, si
des documents doivent être
produits par des enquêteurs
pour ces débats, une co-
pie scannée peut être faite
et envoyée sur WhatsApp
ou par courriel.
Nadeem Hyderkhan,
avocat du privé, abonde dans
le même sens. «Effectivement,
des débats sur des motions ur-
gentes peuvent être menés par
visioconférence. Si l’on va at-
tendre la levée du couvre-feu,
cela peut porter préjudice aux
détenus. D’ailleurs, il se trouve
que, pour certains délits, la po-
lice maintient son objection
alors qu’elle pourrait très bien,
à sa discrétion, libérer le suspect
sur parole.» Pour lui, la liber-
té du suspect, garantie par la
Constitution, n’a pas de prix.
Il concède toutefois qu’il y
aura une différence entre la
présence physique des par-
ties concernées et celle par la
voie technologique.
Me Neeven Monee-
samy estime, pour sa part,
que cette méthodologie ne
portera certes pas préjudice
à la défense ou à son client.
«Sauf dans des cas de murder
ou de trafic de drogue impli-
Outre les
supermarchés,
les restaurants
assurent
désormais des
commandes
et livraisons à
domicile durant
le confinement.
Tournant en
effectif réduit,
comment ces
établissements
s’organisent-ils ?
Quelles consignes
sanitaires
s’appliquent pour
la préparation
et livraison ?
Tour d’horizon.
STÉPHANIE n’en revient
pas. Après avoir passé une com-
mande en ligne chez Nando’s, la
livraison du repas était plutôt sur-
prenante. «Avant de me remettre le
sac, le livreur lui-même vous donne
du gel hydro alcoolique pour vous
désinfecter les mains», déclare-t-
elle. Rajesh, 41 ans, employé de
banque, tire également une bonne
expérience des menus en ligne.
«Les livreurs portaient des masques et
gants. Les emballages étaient envelop-
pés dans du film alimentaire avant la
remise», déclare-t-il.
En effet, avec le confinement,
plusieurs restaurants se sont lancés
dans l’E-commerce. Par exemple,
la toute récente application mobile
de Nando’s Mauritius est très sol-
licitée. «Il y a une très forte demande
pour la livraison gratuite. On ne
charge pas de frais comme Mau-
rice fait face à une situation difficile.
Et les prix sont inchangés. Hélas, on
ne peut pas encore livrer aux quatre
coins de l’île. Deux restaurants sur
cinq sont opérationnels. 30 % de nos
effectifs sont en service. Le nombre
de livreurs est également restreint en
Restaurants en ligne : de grands
moyens sanitaires déployés
Au Beach Kitchen et à la Clef
des Champs, le personnel
doit se plier à des normes
sanitaires strictes.
confinement. Si on peut avoir des
opérateurs du transport pour collabo-
rer, on pourrait mieux desservir l’île»,
soutient Kelly Wong, qui travaille
à Ennovatek, agence de marketing
de Nando’s Mauritius.
«TOUCH AND PAY»
Qu’en est-il des règles sani-
taires ? Selon elle, avant la détec-
tion du Covid-19, un protocole
bien défini a été instauré, et ce de
la chaîne de préparation à la dis-
tribution. «Tous les employés doivent
systématiquement se laver les mains à
intervalle de 30 minutes. La durée est
de 20 secondes. Le port de masques
et la distanciation sociale sont aus-
si appliqués. Les surfaces, ustensiles,
meubles de cuisine, équipements
sont désinfectés à toutes les étapes»,
déclare-t-elle. Et lors de la livrai-
son, les sanitizers sont aussi utili-
sés pour l’employé et le client. Le
paiement se fait à travers le «touch
and pay» via la carte bancaire, li-
COVID-19
mitant le contact. Puis, l’appareil
bancaire et tout matériel du livreur
sont désinfectés.
Dans la même veine, Ken-
tucky Fried Chicken a intégré ce
service de livraison à domicile de-
puis le 10 avril. L’entreprise, dont
les livraisons seront assurées par
Order Manzer pendant le confi-
nement, vient de recevoir son per-
mis. «Dans un premier temps, c’est le
store de Rose-Hill qui sera fonctionnel
pour ces commandes. Nous travail-
lons pour voir pour les autres res-
taurants», déclare Junaid Muslun,
Managing Director de Pick N Eat
Ltd. Les produits sont prépa-
rés uniquement à la réception
des commandes. Celles-ci
sont prises de 10 heures
à 16 h 30 sur le site d’Order
Manzer. Pour réduire les
risques de contamination
pour les employés, un menu
réduit composé de produits
emblématiques comme des
morceaux de poulet, frites
et nuggets est proposé aux
prix habituels.
Comme pour les autres
prestataires, un personnel
réduit sera à l’œuvre. La
sécurité sanitaire est déjà
renforcée. «La tempéra-
ture de chaque employé sera
prise deux fois par jour, notamment
le matin avant l’entrée au restau-
rant. Le port de gants et de masques
est également obligatoire. D’ailleurs
les masques seront quotidiennement
changés à deux reprises. Le lavage
des mains à chaque demi-heure et
la distanciation sociale sont aus-
si appliquées», précise-t-il. Junaid
Muslun ajoute que les matières
premières réceptionnées sont
désinfectées avant le stockage au
restaurant. En ce qui concerne
la livraison, les produits seront
emballés dans un sac en papier.
Et après la remise des com-
mandes, les clients doivent les en-
lever et placer des emballages dans
une poubelle extérieure.
De son côté, Arnaud Dalais,
directeur des Opérations et Food
Designer à la Clef des Champs,
propose des menus du jour à em-
porter. «Dès la semaine prochaine
(NdlR, cette semaine), la carte
s’agrémentera de plats équilibrés et de
gajacks», indique-t-il. Chaque plat
est à Rs 350 et les desserts à partir
de Rs 125. La livraison est gratuite
pour les clients de Curepipe, Flo-
réal et les alentours. Pour d’autres
localités, un forfait de Rs 100 est
appliqué. Pour la préparation, les
employés appliquent les règles
sanitaires à la lettre. «Tous sont
équipés de masques, gants et
spray hydroalcoolique. Les tempéra-
tures sont prises tous les jours. De plus,
notre équipe de cinq ne peut se rendre
dans des lieux publics. Aussi, pour
leurs repas, nous avons mis en place
un service au restaurant», ajoute
Arnaud Dalais. Ces consignes
s’étendent aussi à la livraison. À
ce titre, les barquettes sont ther-
mo-filmées et n’ont donc aucun
contact avec l’air. «On recommande
aux clients de les laver et les désinfec-
ter. Ils peuvent aussi les conserver au
frais à 4 degrés pendant 48 heures. Ils
peuvent ensuite enlever le repas de la
barquette et le passer le repas au four
à micro-ondes ou à la casserole avant
de le consommer», souligne-t-il.
Chez Beach Kitchen à Grand-
Baie, un protocole sanitaire ri-
goureux est de mise. Comme
l’explique Clifford Ng, directeur
d’Ocean Hospitality Mauritius,
celui-ci comprend des masques,
le lavage fréquent des mains par
l’équipe de cuisine et celle de li-
vraison qui pratique une approche
“contactless”. «À la réception de nos
take-aways, nous conseillons de
transférer la nourriture dans vos as-
siettes et de jeter les conteneurs. Les
clients ne doivent pas oublier de se
laver les mains avec du savon pen-
dant 20 secondes avant de manger»,
affirme-t-il.
Des «comfort foods»,
des plats style bistrot,
entre autres menus, sont
mitonnés et livrés gra-
tuitement entre midi et
16 heures dans le Nord
pour toute commande
minimale de Rs 600.
«On est à cinq en cui-
sine. On maintient la dis-
tanciation sociale. Le
lavage des mains se fait
avant, pendant et après la
préparation des plats», confie
Bruno Juin, le chef de cui-
sine. «La préparation est faite
le jour même, vu que nous
sommes très attachés à la fraî-
cheur et à la qualité des produits»,
précise Clifford Ng.
Certes, les services ne cessent
d’alimenter l’assiette des Mau-
riciens en confinement avec un
dispositif sanitaire rigoureux à
l’appui. Certains prolongeront
même le service au dé-confine-
ment. «Nous introduirons le paie-
ment par Juice pour continuer avec
les transactions contactless. L’appli-
cation mobile sera toujours opéra-
tionnelle lorsque le virus sera derrière
nous», conclut Kelly Wong.
Melhia BISSIÈRE

liberté peut être objectée si la
police est d’avis qu’il peut ré-
cidiver, s’enfuir, manipuler les
preuves, interférer avec les té-
moins ou pour sa propre sécu-
rité», explique l’avocate.
Elle estime que, pendant
cette crise sanitaire, la sécu-
rité publique pèse plus lourd
«Pendant cette crise
sanitaire, la sécurité
publique pèse plus
quant d’importantes sommes
d’argent. Ils peuvent consti-
tuer une complication car plus
de temps est réclamé pour le
contre-interrogatoire. Ce sera
difficile de respecter le temps
accordé, vu que plusieurs té-
moins pourraient être appelés
à déposer.»
Non-respect du confinement :
611 contraventions prises en deux jours
NON, ce ne sont pas des images d’archives. Ces photos
ont été prises hier, mardi 14 avril, et démontrent à quel
point un bon nombre de Mauriciens font fi des consignes
de confinement. Pourtant, le commissaire de police l’a
confirmé à l’express : il n’y a aucun relâchement du côté
des forces de l’ordre. Bien au contraire. En l’espace de
deux jours, soit dimanche et lundi, 611 personnes ont été
prises en contravention pour non-respect de la loi. Qui plus
est, 44 barrages routiers ont été placés à travers le pays.
Mais visiblement, l’amende de Rs 500 n’est pas suffisante
pour dissuader certains Mauriciens. «Que chacun assume la
responsabilité de ses actions», prévient la police.
Belle-Rose : il met le
feu à sa maison pour
contrer son arrestation
UN homme de 40 ans a été placé en état d’ar-
restation. Pour cause, une accusation provisoire
d’«acting with intent to endanger life», en vertu de
l’article 60 du code pénal, a été déposée contre
lui devant la cour de Rose-Hill, hier. Suivant une
plainte de son père, pour «demanding money by
threat», la police a débarqué chez Rashid Ali Bal-
ladin, lundi matin. Mais ce dernier, mécontent de

lourd que toute
comparution physique.
Brève
VOL À MONTAGNE-BLANCHE
DES USTENSILES DE CUISINE ET UNE
BONBONNE DE GAZ EMPORTÉS
Nombreux sont ceux qui ont été coffrés pour vol
pendant cette période de confinement. À Montagne-
Blanche, un homme de 47 ans a rapporté que sa
bonbonne de gaz et quatre ustensiles de la marque
AMC lui ont été dérobés, dimanche. Dans sa
déposition, le quadragénaire raconte qu’il se trouvait
chez lui lorsqu’il a entendu du bruit dans sa cour.
«Je suis allé voir ce qui se passait et j’ai alors surpris deux
individus. L’un portait une bonbonne de gaz rouge et
lorsque je les ai questionnés, ils ont pris la fuite», dit le
plaignant, qui travaille à son compte. Il devait vite
réaliser que la bonbonne et quatre ustensiles, d’une
valeur de Rs 31 500, ont été emportés de sa cuisine.
Une enquête a été initiée et un homme de 39 ans, qui
est en remise en liberté après une affaire de livraison
d’héroïne, a été placé en état d’arrestation.
voir des officiers devant son domicile, a mis le feu
à un rideau et a failli, par la même occasion, pro-
voquer une explosion.
Le portail du domicile du suspect étant ca-
denassé, les enquêteurs ont dû briser le verrou.
À l’intérieur des «booby traps» étaient installés afin
d’empêcher l’accès aux policiers. Rashid Ali Bal-
Les policiers sont toutefois
toujours mobilisés,
ladin a été sommé de se rendre. C’est alors qu’il
a mis le feu à un rideau qui se trouvait près d’une
À Bel-Air, la vie a repris normalement
comme au bon vieux temps.
comme ici à St-Pierre. bonbonne de gaz.
Craignant une explosion, la police a sollicité
Cette personne à G.R.S.E. a le concours des pompiers afin de maîtriser le feu.
peut-être oublié que la pêche Les policiers ont entre-temps brisé un panneau
est illégale en cette période de vitre pour avoir accès à l’intérieur de la maison
de confinement. car le père de Rashid Ali Balladin s’y trouvait. Le
Groupe d’intervention de la police mauricienne
a aussi été mandé car les officiers craignaient que
le suspect, qui était incontrôlable, ne fasse davan-
tage de dégâts. Mais après quelques instants, ce-
lui-ci s’est rendu en lançant : «Pa fer nanyé misié,
mo pé rann lékor.»
La police, ayant objecté à la remise en liberté
de Rashid Ali Balladin, a soutenu qu’il pourrait
manipuler les preuves ou témoins. Pour rappel,
Hier matin, à Montagne-Blanche, il était difficile toute personne reconnue coupable pour avoir
de se frayer un chemin. tenté de provoquer une explosion dans le but de
mettre en danger ou de blesser autrui n’échappe
À St-Pierre, la distanciation sociale pas à la prison.
PHOTOS : DEV RAMKHELAWON
n’est plus d’actualité…

RÉSILIENCE ANCESTRALE-8
Des années, avec sur la tête, l’épée de Damoclès d’une invasion japonaise…
CONFINEMENT prolongé au 4.5.2020.
Déception, découragement, ici et là. D’aucuns
escomptaient la reprise. Mais qui peut décider,
en temps pandémiques ? Même pour faire plai-
sir… Quels parents laisseront leur enfant frôler
la mort parce qu’il l’exige capricieusement ? Les
dirigeants gouvernementaux sont contraints, au-
tant que nous, de respecter sagement les diktats
d’une prudence sanitaire, médicale, pour nous
épargner des dangers ravageurs. Que cela plaise
ou déplaise.
À New-York, les responsables éprouvent
d’immenses difficultés à improviser assez de
morgues. Ils enterrent d’innombrables victimes
dans des fosses communes, à l’aide de camions
réfrigérés. Faut-il encore disposer d’assez de res-
sources humaines pour ces indispensables mis-
sions mortuaires.
Maurice connut, jadis, ces extrêmes, lors
d’épidémies meurtrières. Il en vint des jours où
vivants font défaut pour enterrer les morts, reti-
rer les cadavres des maisons, …d’hôpitaux par-
fois de fortune, les transporter au cimetière par
charrettes, les enterrer en catimini, si fosses sont
disponibles. Fossoyeurs manquent souvent à
l’appel. L’épidémie fauche aussi dans leurs rangs.
La maladie les affaiblit mais leur mission salutaire
se multiplie, devient désespérément infernale.
Ne pas disposer en toute sécurité des ca-
davres, c’est encourir de graves risques. Le virus
survit à ses victimes. Il y prolifère à son aise, at-
tendant l’aubaine pour s’investir en de nouvelles
victimes et s’étendre.
De gré ou de force, acquérons de saines
et prudentes habitudes sanitaires. À moins
d’être covidiots, nous prenons, en cas d’ur-
gence, d’intenses précautions pour sortir de
notre salutaire confinement. Demain, si nous
devons aller travailler, au champ ou à l’usine,
au bureau ou sur un chantier, nous resterons
hyper prudents pour ne pas exposer les nôtres
à des risques évitables.
Plus prudent de prolonger un confinement
salutaire, quitte à autoriser, au cas par cas, des
reprises professionnelles, surtout manufactu-
rières, agricoles, services publics essentiels, dans
le strict respect des exigences sécuritaires. Céder
imprudemment à un déconfinement prématu-
ré est trop risqué.Tout contrordre sapera l’indis-
pensable confiance mutuelle. Hors d’elle, point
de salut.
Un regard sur les années de guerre (1939-
45) nous rappelle que nos arrière-grands-parents
connaissent des moments aussi difficiles.
Le 2.1.1942, en plein banané, Bede Clifford,
gouverneur, convoque les notables au Garri-
son-Hall. La situation s’aggrave. Japonais aux
portes de Singapour. Port-Louis risque d’être
bombardé. Tout prévoir, y compris un débar-
quement ennemi ou l’arrivée de Forces Alliées
pour défendre l’île. Les habitants des régions cô-
tières, Port-Louis compris, devront se réfugier
aux Plaines-Wilhems et Moka. Écoles devien-
dront des centres permanents de refuge. Inven-
taire des maisons spacieuses pouvant devenir des
bâtiments publics.
Autres mesures : couvre-feu, interdiction
de circuler de nuit, aucune lueur pouvant indi-
quer l’île aux bateaux et avions ennemis, cloches
d’église serviront seulement de tocsin, Collège
Saint-Joseph deviendra hôpital militaire, idem
peut-être pour Saint-Enfant-Jésus. Et l’effrayante
mise en garde de Bede Clifford : toute occupa-
tion japonaise de Maurice est une vision telle-
ment hallucinante qu’il renonce à la décrire.
Cela n’est heureusement pas arrivé. Mais
nos arrière-grands-parents vivent longtemps
avec cette épée de Damoclès sur la tête.
Yvan MARTIAL
 l’express du mercredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 5

Économie
COVID-19 Quand marchés fermés rime
avec clients exploités
Centres commerciaux : EN cette période de dû à un manque de Work Ac- il commercialise de plus

Un plan d’aide aux locataires

confinement, seuls les su-
permarchés et les boutiques
sont autorisés à opérer. Les
marchés, eux, sont fermés.
Mais il se trouve que les lé-
Les centres commerciaux sont gumes sont vendus aux
consommateurs à des prix
pris entre deux feux, en cette exorbitants, sans comp-
période de confinement : ter les paniers qu’offrent
les services de livraison à
l’effritement de la capacité domicile coûtant jusqu’à
Rs 2 500. Pour revenir à la
des locataires à payer leurs source, Kreepalloo Sun-
loyers et la pertinence des ghoon, président de la Small
Planters’ Association (SPA),
coûts d’opérations et ceux des explique que les plantations
obligations institutionnelles, qui, étaient remplies de légumes
mais que la récolte n’a pas
eux, ne fléchissent pas. Ils sont à pu se faire convenablement à
la recherche d’une formule pour cause du lockdown. 
«La chaîne de distribution
PHOTO D’ILLUSTRATION
cess Permit, et sans oublier les
vols conséquents, au lieu de
récolter 500 kilos de légumes,
les planteurs en récupère que
250 kilos, cite-il en exemple.
La vente des légumes
a chuté. Et, de l’autre côté,
comme les marchés sont fer-
més, elle est aussi restreinte.
Certains en profitent donc
pour vendre les légumes très
chers, soutient-il. «Si un plan-
teur vend une livre de ‘pipen-
gaille’ à Rs 20, le revendeur
augmente le prix de trois, voire
cinq fois. Comme la production
est en baisse, les prix vont conti-
nuer à augmenter. Il faut donc
des contrôles sur les prix abusifs»,
relève le président de la SPA.
Aman Ramchurn, di-
grands paniers allant jusqu’à
Rs 2 000 avec 25 types de
produits différents.
RS 60
À RS 130
Il affirme que les lé-
gumes sont plus chers ; une
calebasse qui se vendait à
Rs 50 est désormais vendue à
Rs 100. Pour les tomates de
premier grade, le prix est pas-
sé de Rs 60 à Rs 130 et de
Rs 75 à Rs 150. «Il y a
toujours eu une mauvaise
gestion agricole et en cette
période difficile, les légumes
sont plus chers. Je travaille avec
sept personnes. Il y a le ‘risk fac-
tor’ et il y a aussi la logistique

soulager les locataires.
COUP DUR pour les
centres commerciaux dissé-
minés à travers le pays, qui
est secoué par le Covid-19.
De Port-Louis à Trou-aux-
Biches, en passant par le
centre, le problème est le
même : l’impact du coronavi-
rus sur les opérations est réel.
Car lorsqu’il n’y a pas de cir-
culation de consommateurs,
il n’y a pas d’activités. Et les
coûts, en termes de loyers,
pour les locataires d’espaces
commerciaux et, en termes
d’obligations financières, ins-
titutionnelles et fiscales, pour
les propriétaires de ces centres
commerciaux s’accumulent.
Quelle devrait être la part
de sacrifice des locataires et
des propriétaires et le niveau
d’implication financière du
gouvernement pour que les
revers financiers du corona-
virus puissent être atténués le
mieux possible ? Chacun éla-
bore son système d’interven-
tion qui doit être remis à jour
sans pouvoir disposer d’une
quelconque forme de visibi-
lité sur un futur qui évolue au
gré du coronavirus.
L’émergence du Co-
vid-19 a surpris Landscope
Mauritius, un des plus gros
opérateurs dans le secteur
de l’immobilier, en pleine
reconstitution de son conseil
d’administration. Mais Naila
Hanoomanjee, la Chief Exe-
cutive Officer (CEO), a dû
prendre les taureaux par les
cornes et trouver la formule
susceptible de limiter au
mieux les conséquences sur
le côté humain des opérations
de la compagnie.
Naila Hanoomanjee a dû
trouver le juste équilibre entre
le poids des sacrifices que la
société qu’elle dirige est en
mesure de supporter et ses
coûts d’opérations qui, eux,
ne s’amenuisent pas au gré
de la progression de la pan-
démie. «Si nous ne donnons
pas suffisamment d’importance
à la dimension humaine de nos
opérations, on risque de contri-
buer à la chute de ces entreprises
qui seront privées de recettes qui
n’auront pas les moyens pour
rétribuer leurs employés suscep-
tibles de se retrouver au chô-
mage», souligne-t-elle.
SUSPENSION
DES INTÉRÊTS
Au final, la réflexion en-
gagée a débouché sur une
formule qui comprend les
éléments suivants : suspen-
sion des intérêts qui vont se
greffer sur les créances des-
tinées à la société ; étaler le
paiement du loyer et de façon
graduée sur une période dont
l’échéance se termine en juin ;
la mise en place d’une étude
pour vérifier l’impact de la
démarche si elle est étendue
sur une période de six mois
ou d’un an. Mais aussi une
classification du statut des
locataires de Landscope Mau-
ritius afin de trouver une for-
Les centres commerciaux de l’île ont été secoués par la parution inattendue du coronavirus.
mule qui va permettre à cette
entreprise à ne pas pénaliser
les sociétés avec peu de
moyen d’opérations.
Pour Antonio Mau-
rer, Managing Director des
Grandes Surfaces Réunies de
Trou-aux-Biches, le concept
de partage de coûts est inévi-
table là où sa société n’est pas
elle-même bénéficiaire d’un
apport de soutien direct lui
permettant d’alléger le poids
financiers des séquelles du
coronavirus sur les opérations.
Si le côté purement commer-
cial marche tant bien que mal
avec les restrictions sanitaires
occasionnées par le Covid-19,
les appartements que loue la
société à des touristes ont vu
partir les derniers occupants.
Et ce n’est pas du jour
au lendemain que les tou-
ristes y feront leur retour. De
plus, la société à des obliga-
tions à l’égard des proprié-
taires de qui la société a loué
des espaces pour l’agrandis-
sement des espaces dispo-
nibles. «Si ces propriétaires nous
imposent un loyer, nous serons
obligés, malgré nous, de passer
le coût à nos locataires», avance
Antonio Maurer.
La situation est telle
que certains locataires du
centre commercial de Baga-
telle disent, pour leur part,
ne pas apprécier la façon de
faire d’Ascencia – société qui
fait partie du groupe ENL,
qui gère sept centres com-
merciaux et pour laquelle
les loyers constituent une
importe source de revenus.
Dans une lettre qui circule, est
écrite la déclaration suivante :
«Vous nous obligez de payer les
loyers pour les mois de mars et
d’avril quand on est sous un
régime de couvre-feu total.» On
demande à Ascencia de faire
preuve de compréhension et
d’indulgence.
Dans une communi-
cation officielle, la direction
d’Ascencia affirme qu’une
lettre a été expédiée à tous
les locataires indiquant que la
cette société élabore un plan
d’aide et dont le contenu sera
communiqué durant ce mois-
ci. «Nous avons pris l’initiative
d’agir en tant que facilitateur
auprès de Business Mauritius.
Nous avons recueilli les problé-
matiques de nos locataires et les
avons consolidées dans un dos-
sier pour représentation formelle
auprès de Business Mauritius.
Ce dossier a déjà été transmis.»
La direction annonce
qu’un plan d’action pour la
reprise, dans le plus bref dé-
lai, des activités dans les malls
après un retour à la normale
est en préparation. L’objec-
tif consiste à renforcer les
procédures sanitaires pour
les équipes, les locataires,
les prestataires de services et
les visiteurs.
«Nous misons beaucoup sur
les activités liées au tourisme»,
explique, quant à lui, René
Leclézio, Managing Director
de Promotion and Develop-
ment (PAD). «Nos locataires
nous paient par standing or-
ders. Nous n’allons certaine-
ment pas insister auprès de ceux
qui ont du mal à honorer leurs
obligations à notre égard. Nous
sommes à la même enseigne.
Car en l’absence de rentes,
il nous est difficile d’évoluer
comme on l’aurait souhaité. Il
est trop tôt pour se prononcer ce
que nous devons faire. Il faut at-
tendre que le situation revienne
à la normale.»
À noter que PAD est
une société d’investissement.
L’une de ses principales
réalisations concerne la mise
en place d’un vaste projet
visant à transformer le front
de Port-Louis en un centre
commercial de haut standing
pour un prolongement des
attractions pour les touristes
et un cadre de détente, de
distraction et de loisirs pour
les Mauriciens.
Lindsay PROSPER
de légumes a été chamboulée.
Lorsque les planteurs ont pu
se rendre dans les champs, ils
avaient déjà beaucoup perdu.
Et sans travailleurs, la récolte
des légumes a été plus difficile.
Que 30 à 40 % des légumes ont
été récupérés», dit Kreepalloo
Sunghoon. Sans travailleurs
4 200 PME jugent l’aide de l’État
inadaptée à leurs besoins
LES mesures d’accom-
pagnement de l’État aux pe-
tites et moyennes entreprises
(PME), annoncées par le mi-
nistre des Finances la semaine
dernière, sont inadaptées aux
besoins de ces dernières.
C’est l’avis de 4 200 d’entre
elles, qui ont pour porte-pa-
role Jean-François Leckning,
directeur du magazine People.
Pour exprimer leur désac-
cord vis-à-vis des mesures
d’accompagnement de l’État,
elles ont formulé une contre-
proposition en sept points
qu’elles ont adressée au mi-
nistre des Finances, jeudi,
par le biais d’un courriel et
dans lequel elles rappellent
au Grand argentier que son
devoir est «de considérer l’en-
semble des acteurs de l’économie
mauricienne et pas seulement
les mieux lotis».
Ces 4 200 petits entre-
preneurs demandent au
gouvernement de consi-
dérer de leur accorder de
toute urgence : un mora-
recteur de Mauribio, dans
la production organique et
la livraison à domicile, vend
des paniers valant entre
Rs 790 et Rs 1600, incluant
les frais de logistique. Pour
les autres régions comme
Rivière-Noire, qui se
situent un peu plus loin,
toire de six mois sur le rem-
boursement de tous leurs
emprunts, qu’ils soient per-
sonnels ou d’entreprises,
capital et intérêts, auprès
des banques comme des
sociétés de leasing ; un mo-
ratoire de six mois sur les
intérêts liés à leurs décou-
verts autorisés, comptes
personnels et comptes d’en-
treprises ; et le gel des loyers
commerciaux pour une
période de six mois et une
subvention de l’État aux
propriétaires pour qu’ils
TA U X D E C H A N G E
DOLLAR (US)....... 39,95 n
EURO................... 43,82 s
LIVRE STERLING.50,31 s
RAND...................... 2,27 s
pour offrir le service à prendre
en compte.»
Yogida Sawmynaden,
ministre du Commerce, et
Maneesh Gobin, ministre
de l’Agro-industrie, ont
été contactés au sujet des
prix abusifs. L’express est
en attente d’une réponse.
puissent entretenir leurs bâ-
timents, entre autres.
Dans le courriel accom-
pagnant cette contre-propo-
sition, les petits entrepreneurs
Béatrice Bijou-Bellepeau,
Tejranee Ruhee, Jean-Max
Appanah, Jenna d’Hotman
et Jean-François Leckning
demandent au ministre des
Finances de bien vouloir les
rencontrer le plus rapidement
possible, selon sa disponibilité,
pour discuter de cette contre-
proposition. Car il y va de leur
survie, précisent-ils.
ACHAT À L’UNITÉ
YEN (100)............. 37,35 t
DOLLAR (AUS)..... 25,98 s
ROUPIE (INDE)....... 0,53 n

OPINION

SOS Hélico
«Helicopter money.» Cette expres- Tel n’est pas le cas pour Maurice. L’éco-
sion héritée de la crise financière de 2009 nomie réelle est très peu diversifiée. Les biens
est l’autre nom attribué à la technique de et services rapidement échangeables locale-
«Quantitative Easing», qui consiste à créer ment sont rares : poulet, légumes, porc, den-
de la monnaie à tours de bras afin de faciliter tifrice. Notre industrie répond mal à la palette
et faire repartir les échanges économiques. plus large de nos besoins. Pour tout le reste
Peut-on penser que cette technique nous (pétrole, charbon, transport, ordinateurs, té-
sauvera de la crise ? léphones, riz, lait, viande, farine), nous avons
Le Quantitative Easing est utile pour ré- besoin de devises étrangères.
pondre à la situation suivante : En 2018, nous avons exporté pour 80
1. Il existe dans l’économie réelle un par Anne ROBERT milliards de roupies, contre des importa-
acheteur, disposé à acheter un vrai bien. tions de 192 milliards de roupies. Le solde
2. En face, un vendeur, qui a accès aux vient du tourisme, de l’offshore et des ventes
ressources de production et disposé à faire tourner ses immobilières. Si ces entrées de devises s’évaporent,
opérations pour répondre aux besoins de l’acheteur. il nous reste à aller chercher 112 milliards de roupies
3. Les deux agents économiques manquent d’argent, pour satisfaire nos besoins. Nous avons heureusement
faute d’accès aux revenus ou au crédit. des réserves. Le Fonds monétaire international disait il
Pour résoudre le problème, la banque centrale va donc y a un an encore que nos réserves restaient dans une
créer de la monnaie. L’État va créer un déficit et octroyer fourchette raisonnable. Sauf que la volatilité des fonds
des allocations familles. Les règles entourant l’octroi de offshore les rendaient plus vulnérables.
crédit par les banques commerciales sont assouplies afin Un an plus tard, les données ont changé. Le coup de
d’aider les entreprises à produire. La monnaie étant le fac- frein brutal aux entrées de devises notamment du tourisme
teur limitant, l’«helicopter money» met de l’huile dans les fait basculer toutes les analyses. Reste un peu d’outsour-
engrenages. L’économie réelle peut repartir. cing, un peu de textile, du sucre qui, vendu même au ra-
On parle déjà de cet helicopter money pour redémar- bais, demeure une source de devises. Le poisson et les
rer de notre économie. Elle consistera à un gonflement singes nous sauvent du désastre.
sans précédent des déficits publics, et une pression sur Dès lors, nous découvrirons vite que nous n’avons que
les ratios de rentabilité bancaire. Mais c’est un mal pour notre tout petit hélicoptère monétaire n’ira pas aussi loin
un bien. L’arrêt brutal de la machine économique est évité. qu’aux États-Unis. La clé de la résilience sera de gérer
Aussi utile ait-elle été aux États-Unis, cette technique nos devises comme nous gérions les oignons et le pain
monétaire présente cependant des limites dans le cas en temps de confinement. À défaut de quoi, il ne nous
mauricien. Elle suppose effectivement que dans l’écono- resterait plus qu’à nous endetter à l’international. Ce qui
mie réelle, il existe des biens et services échangeables lo- plomberait durablement nos perspectives économiques
calement. Aux États-Unis, en 2009, le pétrole était sous la pour de longues années à venir.
terre. Avec du crédit, les opérateurs ont été le chercher Il va sans dire que nous devrons être créatifs et disci-
et les consommateurs l’ont acheté. Là-bas, les voitures et plinés. Rendre aux producteurs locaux, longtemps sno-
machine-outil sont de construction souvent locale. bés, leur place dans l’appareil productif. L’autosuffisance
Les États-Unis dépendent moins des importations, sauf alimentaire n’est plus une lubie d’écologistes mais une
de la Chine. Là encore, la situation américaine est spéciale. nécessité de gestion prudente. L’emploi local n’est plus
Sa monnaie étant celle de la richesse des Chinois, ces der- un choix d’efficience mais une exigence pour soutenir la
niers ont continué à satisfaire à ses caprices de consom- demande économique. La transition énergétique ne peut
mation. Le génie américain tient moins à son ingénierie plus être reportée à 2050.
financière qu’à ses ressources naturelles, à la taille de son Il faut s’attendre aussi à des mesures d’une écono-
marché et à son poids dans la finance mondiale. mie moins libre et plus dirigée. Des restrictions sur les im-
L’Europe était moins bénie des Dieux. Pas de pé- portations, des contrôles de prix et des choix restreints
trole, et un euro plus faiblard que le dollar. Du coup, le de biens et services pour favoriser la production locale,
«Quantitative Easing» a aussi été utilisé, mais dans une qu’elle soit compétitive ou pas. Au risque de basculer
moindre mesure. L’Europe a continué de creuser son en- en autocratie désagréable mais nécessaire dans ce
dettement. Mais entre-temps, elle s’est équipée d’énergies contexte exceptionnel.
alternatives (nucléaire, éolien, solaire). Ce continent reste Tout cela parait extraordinaire à notre mode de vie
un espace économique diversifié, industrialisé, capables d’avant. En psychologie du comportement, on estime qu’il
dans une certaine mesure de satisfaire ses besoins de cir- faut au moins 21 jours pour changer une habitude. Nous
cuits d’approvisionnements courts. y sommes presque.
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Tribune
Les opinions qui s’expriment librement dans ces pages ne sont pas
nécessairement celles de La Sentinelle Ltd.

COVID-19
Entre le coronavirus et le marasme Pessimisme actif
NOUS voici confinés

économique et social, qui sera le plus scélérat ?

ON n’est pas très sûr
si le coronavirus a été créé
par l’homme. Par contre,
le marasme économique
mondial, qui devient une
réalité incontournable de
jour en jour, est le résultant
du confinement de plus la
moitié des pays du monde.
Ce faisant, la machine
économique mondiale s’est
tout simplement éteinte.
Oublions pour l’instant
les produits durables et
de luxe. La production
de vivres les plus vitaux
pour se nourrir et aussi
de grande nécessité, dont
ont besoin les populations
du monde et sans lesquels
la société civile ne pourra
plus fonctionner, a aussi
été mise en veilleuse. Ainsi,
il est clair que la consom-
mation actuelle de ces den-
rées, telles que le riz, le blé
et les autres céréales se fait
de manière certaine, en
puisant sur le stock existant.
Qu’adviendra-t-il de nous
quand le stock sera épuisé
d’ici quelques mois ?
Dans deux ou trois
mois au plus tard, quand
le virus sera dominé, le
constat sera aussi glacial
que le nombre quotidien
de morts en Europe et aux
États-Unis. Des millions
d’entreprises à travers le
monde vont à coup sûr dis-
paraître, jetant sur le pavé
des centaines de millions de
chômeurs avec pour consé-
quence, sans nulle doute,
une instabilité sociale et po-
litique sans précédent.
On n’écrira jamais assez
sur les conséquences d’une
méga-crise économique
par rapport aux drames
humains qu’elle suscite, le
chômage massif, les sui-
cides, la dépression, la dé-
térioration de la qualité de
la vie et celle des services
Tout comme les gens prennent des précautions devant les supermarchés, l’auteur propose que les Mauriciens
reprennent le travail en observant un protocole strict.
quotidiens auxquels on a
droit en tant qu’être hu-
main, entre autres.
Comme le virus, on
finira bien par vaincre le
marasme. Mais au réveil
du cauchemar, on va sans
doute en subir un autre de
plus longue durée, cette
fois ci le marasme écono-
mique et sociale, paradoxe
du temps, volontairement
créé par l’homme, sans
doute pris en tenaille par la
peur. Pourtant, jamais au-
paravant, la maîtrise de soi,
celle de la technologie et
des sciences de la gestion –
notamment de la médecine
– n’auront été si élaborés.
Certes, on a voulu
que, face à la maîtrise de
la connaissance du fonc-
tionnement d’un virus, par
exemple, laisser la popula-
tion fonctionner comme
il se doit, même si l’OMS
devait, dans un premier
temps, nous conseiller sur
l’importance de cette nou-
velle manière de vivre que
sont le port d’un masque
et le maintien d’une cer-
taine distance, dite sociale,
entre les humains. Cepen-
dant, les images insoute-
nables et dramatiques de
morts à Wuhan d’abord
puis en Espagne, en Ita-
lie, aux États-Unis ensuite,
ont sans doute instauré la
panique parmi nos gou-
vernements, les obligeant à
nous confiner.
Cependant, même si le
couvre feu devrait être to-
tal dans le principe, on au-
ra appris que les humains
ne sont pas fait pour être
confiné. De Hong Kong
à la Suède, en passant par
le Danemark, l’Angleterre
et l’Inde (même à coups
de bâton et de pieds dans
ce dernier cas), les gens
continuaient à chercher à
manger et à se dégourdir
les jambes dans les jardins
publics. Ce n’est pas pour
cela que Hong Kong et
certains pays qui ont dé-
sobéi le confinement total
ont eu les taux les plus éle-
vés de positifs au virus. Il
faut certes faire remarquer
que le confinement total
a sans doute fait basculer
la victoire dans le camp
des autorités chinoises,
face au virus.
Quoi qu’il en soit,
compte tenu de l’autre hor-
reur qui frappe à la porte,
même les plus grandes vic-
times du Covid-19 songent
déjà à se remettre au tra-
vail. Les États-Unis ont, le
lundi de Pâques, déclaré
que le pays va se déconfi-
ner graduellement à partir
de fin avril. Le Danemark
et l’Autriche commencent
déjà à se remettre au travail.
Hong Kong, fort de son ex-
périence du SRAS, a plus
peur du marasme que du
virus et a toujours fait fonc-
tionner la machine, même à
cadence réduite.
Mais dans tout ce re-
tour apparent au travail,
celui de l’Espagne frappe
le plus. En effet, le pays
qui a connu en 1918 le pire
de tous les virus (la grippe
espagnole) a fait diffuser
les images les plus insup-
portables des morts du
Covid-19. Mais l’Espagne
a choisi de reprendre le
travail, tout en prenant les
précautions qui s’imposent
en dépit de ses 17 500
morts. Ainsi, quelque 300
000 employés ont repris
le travail à Madrid lundi,
alors que les usines et les
bureaux ont commencé
à rouvrir. L’Italie, autre
grande victime, décide,
elle, d’ouvrir une partie de
ses magasins aux écoliers.
À Maurice, quand les
rentrées de devises se font
de plus en plus rare et que
la récession est déjà une ré-
alité, avec les conséquences
que l’on peut facilement
deviner, le choix doit être
aussi clair. Chaque jour
Georges CHUNG
Économiste
qui passe fragilise davan-
tage notre société à tous les
points de vue. Combien de
chômeurs et de drames liés
au chômage et à la disette
aurons-nous à subir et à
gérer en conséquence ?
Bien que le produit
national brut doit pas-
ser au second rang face
aux drames du Covid-19,
chaque jour qui passe voit
disparaître l’équivalent de
Rs 1,5 milliard en termes
d’activités économiques.
Et des emplois avec. Certes,
les milliards de «helicopter
money» de certains pays
peuvent donner un sem-
blant de soulagement.
Mais la véritable solution
consiste à rouvrir les usines
le plus vite possible, comme
le font déjà les pays pour-
tant les plus meurtris.
Notre pays doit re-
prendre le travail tout en
observant un protocole très
strict, afin de diminuer les
risques, comme c’est le cas
pour tous ceux qui, chaque
matin, doivent se mettre
dans d’interminables
queues pour se nourrir.
IL EST TEMPS DE RE-
PRENDRE LE TRAVAIL
AVANT QU’IL NE SOIT
TROP TARD. Jamais dans
notre vie, en ce temps dite
de modernité, on n’au-
rait eu à naviguer entre
Charybde et Scylla.
pour un peu moins de trois
semaines encore, alors que
nous espérions être libérés
le 15 avril, c’est-à-dire au-
jourd’hui  ! Dure épreuve
certes, qu’il faudra encore
subir avec l’espoir que ce se-
ra la fin de ce long calvaire le
4 mai prochain. Voyons un
Armand MAUDAVE
peu la situation économique
selon les données récoltées
des diverses émissions de semble condamnée au pire.
nuit, sur les chaînes de télé- L’Afrique «remains a nonen-
vision européennes. tity» économiquement ; sauf
l’Afrique du Sud et le Kenya.
w Mondialement Quant à l’Amérique latine… 
Il s’en dégage deux Alors qui devons-nous
thèses antinomiques.  Cer- croire ?  Chacun choisira
tains économistes et politolo- selon son tempérament : les
gues privilégient un scénario pisse-vinaigre prenant plai-
catastrophique. La situation sir à s’auto-flageller et à
demeurera très longtemps tourmenter autrui ou les
incertaine. Le déconfine- positivistes cherchant à «fill
ment n’aura  qu’un impact the cup that clears to-day of
marginal sur la reprise. Au- past regrets and future fears».
cun répit, du moins pas Ainsi psalmodiait le sage
avant fin 2020 ou début Omar Khayyam.
2021. Le chômage ne se ré-
sorbera pas. Nous sommes w Île maurice
dans la panade pour au Plutôt que de s’atermoyer
moins une décennie. sur le «désastre annoncé», nos
Bien d’autres «experts» propres économistes pensent
tout aussi crédibles, interve- en termes de redémarrage
nant sur les mêmes chaînes, dès que les conditions le
ne partagent pas cette vision permettront, sans toutefois
débilitante. Ils pensent que cacher que ce sera  ardu,
depuis la Seconde Guerre même impitoyable,  mais à
mondiale, les institutions la longue efficace et salutaire.
internationales (BM, FMI, La Bourse, cette semaine,
banques et assurances, plans a repris quelques couleurs.
d’aide etc.) se sont réor- Signes avant-coureurs d’un
ganisées, renforcées, inter- début de reprise ?   Bien que
connectées au point que timide comme un premier
les économies occidentales rayon de jour, il faut y croire.  
devraient pouvoir, laborieu- À défaut de pouvoir être
sement il est vrai, rétablir assurément positifs, adop-
graduellement, par paliers tons la thèse des anciens
continus, les conditions d’un Grecs autour du choix d’un
redéveloppement soutenu.   «pessimisme actif». En bref,
Idem pour les écono- que voulaient-ils dire par
mies des régions où les pessimisme actif ? Qu’en
régimes libéraux, démocra- dépit de l’hiver et de la
tiques, parfois autoritaires, nuit, la nature perpétuelle-
ont créé la richesse : Japon, ment se renouvelle, le soleil
Australie, Corée du Sud, toujours se pointe, le prin-
Malaisie, Nouvelle-Zélande, temps est toujours présent
Singapour.  En Chine, cer- au joli mois de mai. Et les
tains groupes européens braves se remettent toujours
planifient déjà de rapa- debout. Alors, haut les
trier leurs usines.  L’Inde cœurs !  Sereinement.

JE ne parle pas du film
où Mel Gibson tenait le rôle
principal, «L’arme fatale». Le
seul lien, c’est que l’arme,
ici, n’est pas un objet, mais
une personne. Dans le cas
dont je parle, ce sont des
personnes, plusieurs per-
sonnes. Je faisais référence,
dans un récent article (Ré-
veil brutal 2 - l’express du
2 avril), à une certaine ca-
tégorie de Mauriciens qui
n’en a cure du confine-
ment : ceux qui n’ont rien
à perdre. Je citais feu le père
Henri Souchon qui tirait la
sonnette d’alarme depuis les
années 80 : «Ces gens-là nous
gênent et pourtant, ils sont des
nôtres», disait-il au moment
où il lançait un groupe de
jeunes pour organiser un
repas les dimanches pour
les clochards. «Les mam san
baz» comme on les appelait.
Un membre de cette
communauté vient de nous
quitter en même temps que
quelqu’un de financière-
ment bien loti. La mort de
M. Sydney Fréderic nous
lance une gifle en plein vi-
sage, tout en semblant nous
narguer. Covid pa get figir,
ras, kominoté, nasionalité…
li bat brit. M. Sydney Fré-
deric était parmi ceux qui
n’avaient rien à perdre. Il
n’attendait pas grand-chose
de grand monde. Ses seuls
biens étaient la rue où il dor-
mait, son carton qui lui ser-
vait de lit et ses habits que
personne n’oserait voler.
Oui, il n’avait rien à
perdre, ne faisait de mal à
personne, ne semblait dé-
ranger personne. À tel point
qu’au moment du confine-
ment, les autorités n’ont pas
prêté attention à sa com-
munauté. Les ONG qui
s’en occupent ont pour-
tant attiré l’attention. On
s’est plutôt concentré sur les
gens bien et les récalcitrants.
On a donc maintenant un
problème sur les bras, un
gros problème. M. Sydney
Fréderic est mort en moins
de trois jours après avoir
été ramassé dans la rue.
Donc, il a, sans le vouloir
et sans le savoir, probable-
ment contaminé pas mal de
L’arme fatale
gens. Dans sa communauté
d’abord, et pourquoi pas, le
grand public.
Quid des policiers qui
l’ont «ramassé» sur la route ?
Ils ont dû le manipuler, le
soulever pour le placer dans
leur véhicule. Ils se sont assis
à ses côtés. Ils ont fait le tra-
jet jusqu’à l’hôpital Dr Jee-
too avec un contaminé dans
leur véhicule. Pas de social
distancing dans ce cas. Ces
policiers qui n’ont fait que
leur devoir étaient-ils adé-
quatement équipés ? Ont-
ils fait le test ? Ont-ils pris
les précautions nécessaires
avant de rentrer chez eux ?
Autant de questions que le
public se pose.
En même temps, c’est
l’occasion de rendre hom-
mage aux fronts liners qui
prennent tous les risques
pour protéger la population
– une population qui ne joue
pas toujours le jeu – tout en
exposant leurs proches à
une menace permanente
tout le temps que durera
l’épidémie. En sus des po-
liciers, il y a aussi les autres
qui ont été en contact avec
M. Sydney Fréderic.
Comment faire un
«contact tracing» dans une
communauté méfiante
– à laquelle appartenait
M. Sydney Fréderic – à
qui on ne parle générale-
ment pas ? Ils racontent
aux travailleurs sociaux :
«L’ADSU pé vinn poz nou
enn ta kestion.» Le défi est
donc énorme. Selon les
ONG, ils sont quelque 75
sans domicile fixe (SDF)
rien qu’à Port-Louis. C’est
donc une armée avec des
«tueurs» potentiels ! Des
«tueurs» involontaires, abso-
lument pas méchants, mais
dangereux quand même,
soixante-quinze au total,
chacun étant potentielle-
ment une arme fatale !
Il y a probablement
plusieurs contaminés em-
busqués, pas entraînés tacti-
quement pour détruire, mais
qui sont là, peut-être à coté
de nous, sans savoir qu’ils
font partie des armes fatales.
Quel pouvoir ! Ne sentez-
vous pas que vous êtes nar-
gués ? Que peut-on faire
contre eux ? Qui peut mater
cette armée ? CID, ADSU,
SMF, SSU, les fonction-
naires de la Sécurité sociale ?
Il y a urgence. Évitons le
«blame game». Nous sommes
TOUS responsables. Ces
gens-là nous gênent, mais
nous avons oublié qu’ils sont
des nôtres. Assumons donc
collectivement. Ne cher-
chons pas un bouc émis-
saire, ne mettons pas tout
sur le dos du gouvernement
qui, tant bien que mal, gère
une situation inédite avec les
indisciplinés, les pyromanes,
les profiteurs, les opportu-
nistes, les lobbyistes, les dé-
magogues etc.
Il n’y a pas dix solu-
tions. Outre le «contact
tracing» et les tests, il faut
absolument les confiner
immédiatement. Alors là,
attention ! Ce n’est pas
avec l’autoritarisme ou la
force qu’on pourra y arri-
ver. N’oublions pas qu’ils
n’ont rien à perdre et ils le
savent. Ils ne sont pas aus-
si méchants que ceux, qui,
conscients de leur «lethal
power», s’en servent pour
intimider. N’avez-vous ja-
mais entendu un sidéen
dire : «Tansion, pa kosté ! seki
kosté, mo mord li !» Donc,
attention aux grands stra-
tèges qui vont croire pou-
voir les «ramasser» comme
des chiens errants.
L’approche va être
décisive. La seule arme
possible, c’est l’amour,
le respect. Oui, le RES-
PECT. C’est «Monsieur
le SDF» ! C’est un défi
incroyable. Respecter ce-
lui qui n’a rien, qu’on n’a
jamais considéré. On a tel-
lement adopté l’attitude
de bann klosar sa, pa pran
kont qu’on a oublié qu’ils
appartiennent à la com-
Jacques LAFITTE
Travailleur social
munauté des humains, à
notre communauté.
Je ne peux m’empêcher
de parodier un extrait d’une
chanson de Mary-Jane Gas-
pard : «To get to zafer, mo get
mo zafer, toulédé kler». Toulé-
dé kler ? Pa li sa ! Difé lor nou
si nou pa sanz nou regar, nou
latitid. Les rares à pouvoir
négocier avec cette commu-
nauté sont les travailleurs
sociaux qui les respectent,
qu’ils respectent et qui sont
crédibles à leurs yeux. C’est
l’occasion pour le gouverne-
ment d’impliquer les ONG
dans ce défi colossal.
Le premier pas sera de
les confiner, mais je le redis,
pas par la force. Ce sera un
premier grand pas. Il y aura
d’autres défis par la suite. Je
pense au personnel d’enca-
drement, plus particulière-
ment au personnel soignant
qui s’est déjà surpassé et qui
fera face à une catégorie
qu’il connaît un peu, mais
qu’il n’a jamais affronté
comme un collectif, dans un
contexte pareil. Encore une
fois, il faudra faire confiance
à l’expertise de ces travail-
leurs de l’ombre qui ont
quand même crée un pont
avec cette communauté.
Conclusion : de quoi
sera fait le post-Covid-19 ?
Attendons-nous la fin du
tsunami pour reprendre
notre petite vie là où nous
l’avons laissée ? Le Covid-19
aura-t-il été une opportuni-
té ? Comprendrons-nous
dans ce cas précis que ces
gens-là nous gênent et nous
dérangent, mais que là, c’est
nous qui les dérangeons. Ils
ne seront pas facile à ma-
nage. Et après, serait-ce pour
nous business as usual ?

O C É A N
MADAGASCAR • SEYCHELLES • COMORES • RÉUNION • MAYOTTE • RODRIGUES • MALDIVES
Les classes pourront reprendre le 14 mai
Le président de la République
Emmanuel Macron s’est
exprimé lundi soir. Le
confinement sera prolongé
jusqu’au 11 mai et une rentrée
progressive des écoles à
partir du même jour. Mais
cela sera possible que si les
règlementations sanitaires Le recteur Vêlayoudom Marimoutou a annoncé une
reprise des classes progressive à partir du 14 mai.
sont respectées et si la AVANT d’évoquer
propagation du virus continue l’organisation et les com-
mentaires, Vêlayoudom
à ralentir. Marimoutou explique
si cette date sera suivie
à La Réunion, quand on
sait que les vacances de
mai se terminent le jeudi
14 mai. Le recteur de
UNE VINGTAINE DE GUÉRISONS
EN UNE SEMAINE Des livrets pour les enfants porteurs
La préfecture et l’Agence Régionale de Santé (ARS)
ont confirmé 2 nouveaux cas de COVID-19 à
La Réunion, lundi 13 avril, soit au total 391 cas
de handicap
depuis l’apparition du premier cas le 11 mars 2020. LES habitudes et rituels
Voici les chiffres selon la nouvelle classification : sont importants pour les
● Cas importés (personnes qui ont contracté la ma- enfants et les mesures de
ladie en dehors du territoire) : 277 confinement diminuent ou
● Cas autochtones secondaires (personnes ayant un effacent ces éléments pré-
lien direct avec des cas importés) : 66 cieux de leur quotidien. Que
● Cas autochtones (personnes ayant un lien indirect faire comme activité ? Com-
ou n’ayant aucun lien avec un cas importé) : 42 ment l’aider à s’apaiser ?
● Nombre total de cas investigués : 385 Comment le stimuler ou en-
core comment lui donner de
Situation sanitaire nouveaux repères ?
6 cas sont toujours en cours d’investigation. Tous Les membres de l’asso-
les cas confirmés font l’objet de l’identification ciation Famill’Espoir Soli-
de toutes les personnes ayant été en contact avec darités se sont entourés
ces malades. Toutes ces personnes «contact» sont de professionnels compé-
appelées individuellement par la cellule de suivi de tents dans le domaine pour
l’ARS en collaboration avec Santé publique France. créer des outils dédiés aux
Leur état de santé est évalué à cette occasion. Il leur familles d’enfants diffé-
est reprécisé au cours de l’entretien l’importance rents durant la période de
du respect d’un isolement strict. Á ce jour, près de confinement. La situation
3 000 personnes ont été identifiées dans le cadre du de confinement strict ac-
contact-tracing organisé par l’ARS. tuelle est particulièrement
difficile à vivre pour les
familles concernées.
Pour occuper et apai-
ser les enfants atteints de
troubles psychologiques,
deux livrets sont mis en
place en fonction des
troubles de l’enfant. Ces
livrets proposent des solu-
tions pour les enfants, mais
aussi pour les parents qui
La Réunion compte depuis lundi 391 cas officiel. peuvent aussi être surmenés.
MADAGASCAR
Les syndicats des paramédicaux
UNE VINGTAINE DE GUÉRISONS
EN UNE SEMAINE
Même si les personnes contaminées ne cessent
réclament plus de moyens
de croitre, les cas de guérison du Covid-19 com-
mencent également à augmenter. Madagascar a
enregistré 21 personnes guéries du coronavirus
en une semaine, du dimanche 5 avril jusqu’
à mardi, selon le bilan recueilli auprès du Centre ILS dénoncent le
de commandement opérationnel de lutte contre manque de matériels en
le Covid-19 (CCO-Covid-19). cette période d’épidémie
Durant le week-end pascal, dix personnes ont de coronavirus. Les syndi-
ainsi eu la confirmation de leur guérison. «Trois cats des paramédicaux de
des patients guéris ont quitté le Centre hospitalier Madagascar ont lancé un
universitaire (CHU) d’Anosiala, trois autres, l’hôpital appel au gouvernement
Manara-penitra de Morafeno,Toamasina, et deux, après la contamination
l’hôpital Manara-penitra d’Andohatapenaka, après au Covid-19 d’une jeune
avoir rempli les conditions qui leur permettent de interne, le premier cas de
sortir de l’hôpital. Autrement dit, ils ont tous été testés contamination au sein du
positifs à l’issue des deux derniers tests qui confirment corps médical malgache.
l’absence du virus dans leur corps», selon la porte- L’infirmière prenait en
parole du CCO-Covid-19, le professeur Hanta charge des personnes at-
Marie Danielle Vololontiana, dimanche. teintes de la maladie. «Il est
Elle a souligné que durant leur hospitalisation, clair comme de l’eau de roche
parmi les 21 patients guéris, certains ont dévelop- que cette contamination a été
pé des difficultés respiratoires, forme grave de la causée par un manque mani-
maladie, mais avec le même protocole de traite- feste de formation et d’EPI
ment que les autres, ils ont pu triompher du virus. [équipement de protection
«Depuis la découverte des cas positifs au Covid-19 individuelle]», est-il écrit dans
jusqu’à aujourd’hui (Ndlr : lundi), aucun décès n’a le communiqué du président
été enregistré dans le pays», a tenu à préciser le du Syndicat des infirmiers et
Pr Hanta Marie Danielle. des sages-femmes de Mada-
Dimanche, quatre nouveaux cas de coronavirus gascar (SISFM).
ont encore été signalés, selon le rapport du centre Le président du
de commandement CCO-Covid-19. Avec les SISFM, Jerisoa Andriama-
nouveaux cas contacts, le pays a totalisé 106 per- holy Ralibera, a confié que
sonnes contaminées, dont 21 cas de guérison et Madagascar n’est qu’au dé-
85 en cours de traitement. but du combat. Le corps
médical du pays doit se pré-
Fano Rasolo parer à une éventuelle hausse
L’Express.mg du nombre de personnes at-
teintes de la maladie dans les
jours et semaines à venir.
LA RÉUNION
l’académie de La Réu-
nion a réagi hier, soit au
lendemain de l’allocution
du président.
«Comme l’a dit le pré-
sident de la République,
c’est un objectif que l’on se
donne d’avoir un déconfi-
nement progressif. Ce qui
L’association Famill’Espoir Solidarités a mis en place deux livrets en ligne pour aider les
parents à encadrer leurs enfants
Le premier livret ou adaptez une autre proposi- cite, Auxiliaire de puériculture virus sur le territoire. Le
concerne les troubles neuro- tion», indique Annabelle Féli- et collaboratrice du projet.
moteurs et polyhandicap, le
second concerne les Troubles
du Spectre Autistique (TSA)
et les Troubles de Déficit de
l’Attention avec Hyperacti-
vité (TDAH).
Chaque enfant est dif-
férent, aucune proposition
n’est ainsi valable pour tous
les enfants souffrant de TSA
ou de TDAH. «Si la proposi-
tion ne fonctionne pas, essayez
Du matériel médical manque cruellement dans tout le pays.
«Il serait judicieux de
nous confier l’élaboration de
toutes les stratégies de riposte
afin de faire face à la mala-
die. Mais pour cela, il faut
que l’Etat nous dote en ma-
tériels», a lâché le soignant
I N D I E N
nous importe c’est que les
choses se mettent en place
tranquillement. Nous avons
pratiquement 7 semaines
de classe en distanciel et en
présentiel où il y a eu une
montée en puissance des
dispositifs.Tout le monde est
un peu fatigué, aussi bien les
enfants que les parents. Pour
les enseignants, c’est pareil,
c’est un changement de
posture et de façon de faire
dans les apprentissages.»
«On a trois semaines
avant d’arriver aux va-
cances de mai. À ce mo-
ment-là, tout le monde
aura besoin de souffler
tranquillement. Je tiens à
souligner que périodes de
vacances sont importantes
et que les élèves doivent être
en vacances tout comme
les enseignants. La ren-
trée sera progressive se fera
Retrouvez les livrets ici sur :
Livret n°1 Troubles neuro-moteurs et polyhandi- période, le sujet peut être
capé : https://drive.google.com/file/d/1USgw-wm- contagieux : il peut être
wSsRM7N41HsWUW7Zha_Ka9Tcn/view et
Livret n°2 Troubles du Spectre Autistique et tômes ou à l’apparition de
Troubles du Déficit de l’Attention avec ou sans signaux faibles.
Hyperactivité : https://drive.google.com/file/d/1hD
jf9OSUfHvZ3Y0Jm2LQcJd9HwmntubE/view
sur le récit du journal
Midi Madagasikara.
Le syndicaliste a éga-
lement demandé aux
responsables étatiques
d’arrêter de s’immiscer
dans leur travail, car ils
l’express du mercredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 7
Le confinement dans une
maison d’accueil spécialisée
À la maison d’accueil
si les conditions sont rem- spécialisée Père Favron,
plies. Elle devrait se faire le les patients sont atteints
14 mai si les conditions de polyhandicap, de han-
sont réunies.» dicap psychique ou d’au-
Le Recteur explique tisme. En raison de la crise
comment devrait se dé-
rouler la reprise. «Si nous
sanitaire, l’organisation de
l’établissement de santé, a
sommes en période de décon-
finement, ce n’est pas pour
dû être modifiée.
Le personnel a dû
appliquer des règles de confi-
nement. Nous ferons le point
dans un premier temps
expliquer la situation aux
avec les personnels et les collec-
tivités concernées : les mairies
résidents, qui ont vu leur
quotidien changer quelque
pour les écoles, le Département peu du jour au lendemain.
pour les collèges et la Région Lundi, une petite fête a été
pour les lycées. Il est hors de improvisée pour insuffler
question de faire une rentrée si
les conditions d’hygiène et sa-
un peu de légèreté dans ce
quotidien difficile en pé-
nitaires ne sont pas respectées.»
Cependant, les per-
riode de crise.
Pour les résidents de la
sonnes les plus fragiles :
âgées, malades…sont
structure, un confinement
trop strict, ou encore l’ar-
priées de rester confinées rêt des activités pourraient
même après le 11 mai. entraîner des symptômes
dépressifs ou des troubles
L’info.re du comportement.
Pour éviter ce type de
Premières sorties
des centres de quatorzaine
DEPUIS le 30 mars,
un dispositif de quator-
zaine obligatoire en centre
d’hébergement dédié a été
mis en place pour tous
les passagers arrivant à
La Réunion. 141 per-
sonnes ont été installées
dans des centres d’hé-
bergement dédiés à leur
retour de Métropole le
31 mars. Ils ont tous fait
l’objet d’un test de dépis-
tage du Covid-19 qui s’est
avéré négatif.
Le dispositif de qua-
torzaine stricte en centre
dédié a pour objectif
d’éviter la propagation du
délai d’incubation du co-
ronavirus Covid-19 peut
en effet s’étendre jusqu’à
14 jours. Pendant cette
porteur du virus avant
l’apparition des symp-
La sortie des centres
d’hébergement n’est donc
autorisée qu’à l’issue des
MAYOTTE
217 cas confirmés
DEPUIS l’introduc-
tion du virus à Mayotte,
près de 1500 tests ont été
réalisés par le laboratoire
du Centre Hospitalier
de Mayotte (CHM). Le
nombre de cas confirmés
de Covid-19 à Mayotte
est désormais de 217, dont
3 décès.
Tandis que 20 pa-
tients sont hospitalisés
au CHM dont 3 dans le
service de réanimation.
69 patients sont officielle-
ment guéris (absence de
fièvre et d’essoufflement
depuis au moins 48h, à
partir du 8e jour de début
des symptômes).
Comme annoncé,
des renforts de la réserve
sanitaire sont arrivés hier
à Mayotte. Biologistes,
pharmaciens, infirmier(e)
s, médecins, … viennent
prêter main forte aux per-
n’arriveront pas à maîtri-
ser la situation. Enfin, il a
appelé à ne pas sacrifier les
agents de santé qui ont be-
soin d’être protégés.
L’Armée française a débuté sa mission à Mayotte
dans le cadre de l’opération Résilience.
L’Express.mg
situation, le maintien
des liens familiaux est
également essentiel.
«Que ce soit par courrier,
par téléphone, ou par inter-
net, les équipes font vrai-
ment preuve d’initiatives et
sont très vigilantes à main-
tenir les liens et les activités»,
assure une cadre de proxi-
mité de l’établissement.
La structure de santé
mise aussi sur la préven-
tion. Une aile de l’établis-
sement, comportant cinq
lits sera bientôt prête à
accueillir les résidents qui
seraient atteints du Co-
vid-19, en cas de surcharge
des hôpitaux.
Un ingénieur hygié-
niste sera chargé de rendre
cette unité opérationnelle et
sécurisée. Des dizaines de
personnes, aide-soignants,
infirmières, éducatrices, se
sont portées volontaires
pour y travailler.
14 jours. Avant toute sor-
tie du centre d’héberge-
ment, un dépistage est
organisé par l’Agence
régionale de santé. Une
équipe mobile de pré-
lèvement, composée de
praticiens du Centre Hos-
pitalier Universitaire ou
de laboratoires privés, se
rend dans les centres dé-
diés pour tester toutes les
personnes devant quitter
le lieu de quatorzaine.
CEUX GUÉRIS
La campagne de dé-
pistage est réalisée le
12e ou le 13e jour de la
quatorzaine, afin que les
personnes puissent savoir,
à l’issue de leur quator-
zaine, si elles sont atteintes
par le virus ou non. Toutes
les personnes testées le
lundi 13 avril ont eu des
résultats négatifs. Elles ont
donc pu rentrer chez elles
et sont désormais sou-
mises aux mêmes règles
de confinement que le
reste de la population.
sonnels soignants de l’île
pour faire face à la fois à
la crise sanitaire, mais éga-
lement dans le cadre de la
lutte contre l’épidémie de
dengue qui touche l’île de-
puis plusieurs mois.
Ces réservistes ont
tous été testés au Covid-19
avant leur départ de Paris
et le seront à nouveau
lorsqu’ils quitteront Ma-
yotte. Á leurs arrivées, la
quatorzaine ne s’applique-
ra pas mais des mesures
de prévention spécifiques
et les mesures d’hygiène
standards devront être
strictement respectées :
- le port d’un masque
chirurgical pendant la tota-
lité du temps de travail
- la prise de tempéra-
ture deux fois par jour
- la mise à l’écart im-
médiate en cas d’appari-
tion de symptômes.
PAGE 8 • l’express du mrcredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu
As African
countries
grapple
with the
coronavirus
pandemic,
observers
warn that the
traumatic
scenes will
persist if
governments
fail to help
millions of
urban poor
who live hand-
to-mouth.
LAST week, women and
children fell to the ground,
bloodied and trampled in
a desperate surge for food
being handed out in a Nai-
robi slum. Police fired tear-
gas and men with sticks beat
the hungry.
“I give them (the govern-
ment) one to two weeks be-
fore things get worse. Not in
terms of coronavirus, but in
terms of hunger,” said Ken-
nedy Odede, who runs Shi-
ning Hope for Communities
(SHOFCO), a grassroots
movement which works in
the Nairobi slum Kibera and
other informal settlements in
India extends world’s biggest lockdown
INDIA’S nationwide
coronavirus lockdown, the
biggest in the world cove-
ring 1.3 billion people, will
be extended until May 3,
Prime Minister Naren-
dra Modi said yesterday.
The move comes despite
complaints from millions
of poor, a vast underclass
who have been left almost
completely without support
as jobs have vanished and
incomes dried up.
“From the economic
angle, we have paid a big
price,” Modi said. “But the
lives of the people of India
are far more valuable. From
the experiences of the last few
days it is clear that the path
we have chosen is correct.”
India’s current three-
week-old lockdown, in
force since March 25, had
been scheduled to end at
midnight yesterday. Modi
said there would be “limited
relaxations” from April 20
for districts with no cases,
and new guidelines for
industry and agriculture
would be released today.
The announcement
comes as debate rages
China approves trials for two more vaccines
Vaccines are being developed by different
medical institutions.
Africa’s dilemma :
‘Starve or get sick’
During the confinement, sellers are chased by the police on a street in Kampala, Uganda.
Kenya. “If it continues like this,
we might be playing with fire.”
Kenya has so far cordo-
ned off the capital and parts
of its coastline and imposed a
night-time curfew and other
social distancing measures.
Many these restrictions are
having a wrenching impact
on the poor, causing many
to lose their jobs, said Odede.
While President Uhu-
ru Kenyatta has wielded the
threat of a full lockdown to
get citizens to comply with
the rules, officials admit it is
an agonising choice, espe-
Shoes of homeless people are used to secure spots in a queue for food. They are
placed inside circles drawn on the ground for social distancing purposes.
around the world on how
to lift restrictions so that
the economic carnage of
the pandemic can be eased
without a new spike in in-
fections. Official figures
suggest South Asian na-
tions have so far been re-
latively unscathed by the
epidemic, with around
10,000 cases and 339
deaths in India.
Some experts say India
cially as 60 % of Nairobi’s
residents live in slums. “Loc-
king up people in the slums
will be the last option. A lot
needs to be done before that,” a
high-ranking security official
told Agence France-Presse on
condition of anonymity.
The coronavirus ar-
rived late in Africa, but is
slowly taking hold with over
15,000 cases and 800 deaths
across the continent. While
much of the developed world
waited weeks to begin taking
action, countries in Africa ra-
pidly shut borders and ban-
has not conducted enough
tests and that the true num-
ber of infections is much
higher. And with some of
the most crowded cities on
the planet, there are fears
that numbers could take off
and overwhelm the shaky
healthcare system.
Several states inclu-
ding Maharashtra – home
to Mumbai and with the
highest number of cases –
CHINA has approved
clinical trials for two more
experimental vaccines to
combat the novel coronavi-
rus, officials said yesterday,
as the world’s scientists race
to beat the pandemic. The
vaccines use inactivated co-
ronavirus pathogens, and
the approvals pave the way
for early-stage human trials,
WuYuanbin, an official from
China’s Ministry of Science
and Technology told a regu-
W O R L D
COVID-19
ned mass gatherings.
Mauritius, Rwanda and
Tunisia were the first to im-
pose full lockdowns. South
Africa is the biggest economy
on the continent to comple-
tely confine its citizens, while
Nigeria imposed lockdowns
on Lagos – the continent’s
largest city – and its capital
Abuja, which on Monday
were extended for another
two weeks. Both have mil-
lions of people packed tightly
in urban slums.
“The inevitable reaction
has been to follow what the rest
Tamil Nadu and Odisha
have already announced
lockdown extensions. The
World Health Organisation
(WHO) yesterday praised
India’s decision to extend
the lockdown, saying “it
would go a long way in ar-
resting the virus spread”.
“Despite huge and mul-
tiple challenges, India has
been displaying unwave-
ring commitment in its fight
lar press briefing.
China’s state food and
drug administration on
Monday approved one vac-
cine developed by a Beijing-
based unit of Nasdaq-listed
Sinovac Biotech, Wu said.
Another vaccine, being de-
veloped by the Wuhan Ins-
titute of Biological Products
and the Wuhan Institute of
Virology, was approved on
Sunday, he added.
China now has three dif-
ferent clinical trials for three
possible coronavirus vac-
NOTICE
The maximum recommended selling price is applicable with
immediate effect on the following branded milk powder.
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Date: 13.04.2020
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of the world is doing,” said
Jakkie Cilliers at the Preto-
ria-based Institute for Secu-
rity Studies (ISS), who has
called for Africans to come
up with a “unique solution”
to stave off the virus. “A
lockdown is unenforceable and
unsustainable across much of
Africa.You are trying to do so-
mething that is not possible and
you are condemning people to
a choice between starving and
getting sick. It’s not possible for
10 people living in a tin shack...
to not go outside for three weeks.”
In sub-Saharan Africa,
against the pandemic,”
WHO regional director
Poonam Khetrapal Singh
said in a statement. The
shutdown, with strict li-
mits on activity, has been
devastating for the econo-
my – and in particular for
India’s poor.
INDIA’S POOR
Millions of daily wa-
ge labourers suddenly lost
their jobs, forcing hundreds
of thousands to travel hun-
dreds of kilometres back
to their home villages, of-
ten on foot. Some died on
the way, while others were
shunned by locals when
they made it back. Others
have been stranded in ci-
ties in cramped, unsanitary
conditions where the virus
could spread quickly.
New Delhi alone is
providing hundreds of
thousands of free meals.
Farmers have complained
of a lack of workers to har-
vest crops while snarl-ups
of thousands of trucks not
allowed to move because of
the lockdown have hampe-
cines in the works. Beijing
approved the first trial for
a vaccine developed by the
military-backed Academy
of Military Medical Sciences
and Hong Kong-listed bio-
tech firm CanSino Bio on
March 16.
That day the US drug
developer Moderna said
it had begun human tests
for their vaccine with the
US National Institutes of
Health. “Vaccination of sub-
jects during the first phase of
clinical trials and the recruit-
MAXIMUM RETAIL PRICE
Rs 4,557.50
Liberia and Zimbabwe have
also imposed full lockdowns.
However, most nations across
the continent have stopped
short of forcing all of their ci-
tizens to stay indoors.
MAKING
ENDS MEET
Madagascar and Ghana
have completely locked down
selected regions and towns,
while Senegal, Mauritania,
Guinea, Mali, Ivory Coast,
Burkina Faso and Niger have
imposed states of emergency
and night-time curfews. Like
Kenya, Benin has cordoned
off key cities – preventing
movement in and out – while
the capitals of Ivory Coast,
Burkina Faso and Niger are
also cut off.
Ethiopia, with a popula-
tion of over 100 million, has
closed borders and schools
and discouraged large gathe-
rings, but has yet to restrict
citizens’ movement. “We can’t
impose a lockdown like more
developed nations, as there are
many citizens who don’t have
homes,” said Prime Minister
Abiy Ahmed. “Even those who
have homes have to make ends
meet daily.”
On the other end of the
spectrum are Burundi and
Tanzania, where life largely
continues as normal and
whose governments have so
far downplayed the dangers
of the epidemic. “Coronavi-
rus should not be a reason to
destroy our economy at all,”
said Tanzanian President
John Magufuli.
red food transport.
“We have tried to keep
the interests of the poor and
the daily wage workers in
mind while making these
new guidelines,” Modi said
in his 24-minute address.
“The central and state go-
vernments are working toge-
ther to ensure that the farmers
don’t face any problems.”
Reserve Bank of India
governor Shaktikanta Das
has called the coronavirus
an “invisible assassin” that
could wreak havoc on the
economy. A restaurant in-
dustry group, a sector that
employs millions of people
nationwide, warned Mon-
day there could be “social
unrest” if it did not receive
financial relief.
The commerce mi-
nistry has also reportedly
urged the government to
consider opening more
activities “with reasonable
safeguards” even if the
lockdown is extended.
Even before the pande-
mic, the Indian economy
was stuttering, with the
highest unemployment
for decades.
ment of volunteers for the se-
cond phase of clinical trials
began on April 9,” Wu said.
“It’s the world’s first novel co-
ronavirus vaccine to initiate
Phase II clinical studies.”
There are currently no
approved vaccines or medi-
cation for the Covid-19 di-
sease, which has killed more
than 120,000 people world-
wide and infected nearly two
million. Chinese teams were
also racing to develop vac-
cines using other methods
including using attenuated
influenza virus vectors or in-
jecting specific nucleic acid.
Several of these projects
are currently undergoing
animal testing and quality
inspections, Wu said. “The
vaccines using the above tech-
nical methods are expected to
be submitted for clinical trials
in April and May,” he added.
Experts have raised hopes
that a vaccine could be rea-
dy within 18 months.
Australia & New Zealand
flatten virus curve
AUSTRALIA
New Zealand yesterday
brushed aside calls for an
and
easing of tough restrictions
on travel and public gathe-
rings despite their success
in curbing the spread of
Covid-19. The number of
new coronavirus cases in
the neighbouring nations
has fallen dramatically in
the last two weeks, raising
hopes that difficult social
distancing measures may
be relaxed.
But Australian Prime
Minister Scott Morrison
said the country was still
“many weeks away” from
lifting any restrictions. “Pa-
tience has got to be our virtue
here,” he said, noting that
countries like Singapore
and South Korea had initial
success against Covid-19
but saw a surge in new cases
after travel and other restric-
tions were eased.
Australia registered
just 63 new infections
on Sunday and Monday,
bringing the total num-
ber of cases to 6,366 for a
population of 25 million.
It was the lowest two-day
increase in a month.
New Zealand, a nation
of five million, saw just eight
new cases yesterday for a to-
tal of 1,072, its lowest daily
increase in more than three
weeks. “We’ve been relati-
vely successful – I don’t want
to squander that success or
The measures taken to curb the spread of the
pandemic will not be eased right away.
Morocco. Severe rules
are being set up
MORE than 4,300
people were arrested over
the weekend in Morocco
for breaching emergency
rules in place to combat
the novel coronavirus, ac-
cording to official figures.
More than half of those
detained were taken into
police custody.
Since mid-March,
authorities have arrested
28,701 people across the
North African country,
15,545 of whom have
been referred to court af-
ter being held in custody,
according to the country’s
national security force
DGSN. Penalties for vio-
lating measures in place
to curb the spread of the
Covid-19 disease include
up to three months in jail
and fines of up to 1,300
dirhams, or both.
Morocco imposed
a public health state of
emergency on March 19,
confining everyone to their
homes except those with a
permit to be out for work.
Last week, authorities
made wearing face masks
in public obligatory.
Police and security
agents supported by sol-
diers in armoured cars have
In brief
INDONESIAN ARTISTS TEACH CARE
From scythe-wielding monsters to a globe fending off
coronavirus with an umbrella, a group of Indonesian
artists has turned to wall murals to help stem a growing
number of infections.The Jakarta-area artists saw orders
for their work dry up as the pandemic hit and decided to
use that extra time to paint the walls of their neighbou-
rhoods and educate the public about the deadly disease.
As of Tuesday, 459 people had died of the virus with
more than 4,800 confirmed cases, according to
Indonesia’s government.
the sacrifices New Zealan-
ders have made,” New Zea-
land Prime Minister Jacinda
Ardern responded Tues-
day when asked when the
lockdown will be eased.
“Our goal has to be go
early and go hard, so that we
get into a position where we
can ease up restrictions with
confidence,” she said, ad-
ding that no action would
be taken for at least ano-
ther week. Both countries
have closed their borders
to foreigners and imposed
14-day quarantines on re-
turning residents.
New Zealand has en-
forced a strict stay-at-home
lockdown while Aus-
tralia imposed tight res-
trictions on movement,
gatherings and public acti-
vities. “Australians are doing
magnificently, we’ve seen real
progress,” Health Minister
Greg Hunt said yesterday,
linking the slowdown in
new cases to people honou-
ring lockdown rules.
“The rest of the world
would, overwhelmingly in
a heartbeat, swap positions
with Australia.” But the
clampdowns have caused
significant economic da-
mage, with Australian of-
ficials Tuesday predicting
unemployment will double
to 10 % despite a massive
government spending
spree to counter the impact
of the pandemic.
been deployed around the
country, erecting road bar-
riers and control points to
enforce the measures. Mo-
rocco has recorded 1,746
Covid-19 cases, with 120
deaths and 196 recoveries.
Fewer than 7,000 tests
have been carried out.
The largest num-
ber of arrests was made
in the country’s econo-
mic centre of Casablan-
ca and the capital Rabat,
according to the DGSN.
Isolation measures have
proved most challenging
in densely populated,
working-class neighbou-
rhoods, according to local
media reports.
Economic paralysis
brought on by the pan-
demic has left millions
of Moroccans in a pre-
carious existence, with
the bulk of the workforce
made up of informal
workers dependent on
odd jobs and lacking ac-
cess to social safety nets.
In the absence of a so-
cial database, authorities
are working to identify
needy families to distri-
bute direct financial aid
and food baskets.

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period; we have to express our gratitude to them. It goes without saying that we have Tel : 206-8200 Fax : 247-1756
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and will be expressing our thankfulness to all those who have been on the frontline, DIRECTEUR GÉNÉRAL
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PAGE 10 • l’express du mercredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu
Sport
HIPPISME
Narang-Rawa :
le divorce ?
Au sein de l’écurie, certains pensent que Ravi Rawa et Shirish Narang vont finir par se
réconcilier.
Le Champ de Mars,
les amateurs de course
le savent, est un des plus
grands théâtres de Mau-
rice. En période de course,
on a droit pratiquement
chaque semaine à notre
lot de feuilletons à rebon-
dissements impliquant les
acteurs du giron hippique.
En cette période de
confinement, on était
nombreux à penser qu’il
allait y avoir une ‘entracte’.
Mais force est de constater
qu’on s’est grossièrement
trompé car il paraît qu’il
y a eu des remous digne
d’un vaudeville au sein de
l’écurie Shirish Narang
au cours des dernières
semaines.
Selon les renseigne-
ments que nous avons pu
glaner, il y a aurait de l’eau
dans le gaz entre l’entraî-
neur Shirish Narang et
son bras droit Ravi Rawa.
Les deux hommes, qui
s’entendaient comme lar-
rons en foire à la fin de la
saison dernière, auraient
eu des différends derniè-
KICK-BOXING. WAKO WORLD SERIES
Cinq étapes reportées
à 2021
Durant cette période de confinement, nos meilleurs représentants devront garder
intacte leur motivation en vue des prochaines échéances internationales.
En raison de la pan-
démie du Covid-19, la
World Association of Kick-
Boxing (WAKO) a annulé
plusieurs étapes de la
World Series 2020. Le jeu-
di 9 courant, la fédération
internationale a publié les
dates de ces compétitions
qui se tiendront l’année
prochaine.
Valeur du jour, la
Coupe du monde de Rus-
sie prévue du 14 au 19
septembre est maintenue
pour 2020. La fédération
mauricienne projette d’y
envoyer son équipe élite en
repérage pour les Cham-
pionnats du monde seniors
qui s’y tiendront en 2021.
LES ÉTAPES DES WORLD SERIES 2020
REPROGRAMMÉES POUR 2021
Yokoso Dutch Open (26-28 mars)
Turkish Open (8-11 avril)
Austrian Classics (15-18 avril)
Hungarian Open (Mai)
Best Fighter World Cup (10-13 juin)
rement et il nous revient
que Ravi Rawa ne s’est pas
pointé à l’entraînement au
cours des deux dernières
semaines.
Il faut rappeler que
l’arrivée de Ravi Rawa au
sein de l’écurie Narang à la
fin de la saison 2019 avait
insufflé un nouveau dyna-
misme à cet établissement,
qui avait, pour rappel, ter-
miné la saison sur les cha-
peaux de roue après une
entame plutôt médiocre.
A ce stade, on ne sait
pas quelle est l’origine du
différend, même s’il nous
a été rapporté que les deux
hommes auraient eu une
discussion très animée
à l’entraînement récem-
ment. Il serait bon de rap-
peler que ce n’est pas la
première fois qu’il y a un
contentieux entre les deux
hommes. Quelques années
plus tôt, leur association
s’était estompée brusque-
ment car Shirish Narang
avait, paraît-il, du mal à
s’adapter à la personna-
lité envahissante de Rawa.
Deux étapes devaient
se tenir au cours de ce
mois d’avril dont l’Open
de Turquie (2 au 5) et
l’Austrian Classics (24, 25
et 26). Les deux compéti-
tions se tiendront le même
mois l’année prochaine. Le
rendez-vous de Turquie
est annoncé du 8 au 11
avril alors que les Austrian
Classics débuteront quatre
jours plus tard, soit le 15
pour se terminer le 18.
L’Open de Hongrie,
auquel la Fédération mau-
ricienne de kick-boxing
projetait d’inscrire une
équipe en mai, est officiel-
lement annulée. La com-
pétition se tiendra en mai,
Qui plus est, il n’est un
secret pour personne que
l’omniprésence de l’ancien
cavalier mauricien dans les
médias à l’époque n’était
guère appréciée par l’état-
major de l’écurie et cela lui
avait sans doute coûté son
poste.
A la faveur des bons
résultats acquis l’année
dernière, les deux hommes
donnaient l’impression
d’avoir accordé leurs vio-
lons. Ils avaient, d’ailleurs,
entamé la saison 2020 sur
de bonnes bases et leurs
chevaux semblaient fin prêts
en vue du début de saison.
Que va-t-il se passer
maintenant ? Si certains
partisans de Rawa affir-
ment qu’il serait tenté par
une aventure à l’étranger,
d’autres estiment qu’il a
toujours l’oreille attentive
d’un des plus grands pro-
priétaires de l’écurie Na-
rang et que de ce fait, un
retournement de situation
n’est pas à écarter.
Le feuilleton est donc
loin d’être terminé…
l’année prochaine, mais les
dates n’ont pas encore été
arrêtées. La 25e édition de
la Bestfighter World Cup
d’Italie ne se disputera pas
cette année. Elle se tiendra
du 10 au 13 juin 2021.
Seulement deux étapes
des World Series ont pu être
disputées cette année. Le
Challenge d’Athènes s’est
tenu en janvier. La pro-
chaine édition se disputera
en février l’année prochaine.
L’Open d’Irlande a eu lieu
en février et se tiendra du 4
au 7 mars en 2021.
Le mois dernier le
Yokoso Dutch Open 2020
a dû être annulé. Un ren-
voi au 27 et 28 juin avait
été envisagé par le comité
organisateur avant qu’une
décision de reporter le
tournoi à mars 2021 ne
soit prise. Les dates annon-
cées : du 26 au 28 mars.
J.P-L.
TENNIS. COUPE DAVIS ET FED CUP
Les deux rendez-vous décalés
pour une date ultérieure
ATHLÉTISME. EN CONFINEMENT EN IRLANDE
Jérôme Caprice
déjà tourné vers 2021
Le 27 mars, l’Irlande
intégrait la liste des nom-
breux pays européens à
basculer en confinement
total et ce jusqu’au 5 mai.
Avec le renvoi des Cham-
pionnats d’Afrique et des
Jeux olympiques, Jérôme
Caprice, actuellement en
confinement en Irlande, se
retrouve comme tous les
athlètes privés d’objectifs
majeurs cette saison. Si
les efforts fournis ont été
vains, le recordman mau-
ricien du 50km marche se
projette déjà sur 2021.
Les autres pays euro-
péens ayant pris les devants
face à la propagation de la
pandémie, Jérôme Caprice
confie ne pas savoir pour-
quoi l’Irlande a attendu
quelques semaines plus
tard avant de déclarer le
confinement total. «Pour
être honnête, je ne sais pas...
Le gouvernement n’a pro-
bablement pas estimé
que les cas
positifs aug-
menteraient.
Seuls les su-
permarchés
sont ouverts.
On laisse passer
les personnes âgées
d’abord de 9 heures
à 11 heures puis les
autres», relate notre
interlocuteur.
Sous les restrictions
actuelles en Irlande, l’exer-
cice physique peut avoir
lieu à moins de 2 km du
domicile et une distance
de 2 mètres doit être
maintenue avec les autres
membres du public. Une
bonne nouvelle pour le
marcheur mauricien qui
s’entraînait à 4 heures
du matin avant d’aller
au travail puis faisait une
autre séance dans l’après-
Amélie Boy et Zara Lennon (détourée) sont bien placées pour représenter Maurice en Fed cup.
Maurice devait disputer ses matchs
devra patien- en Groupe IV Afrique.
ter pour Nos représentantes en
son retour Fed Cup devaient, elles,
en Coupe s’aligner dans le groupe
Davis et III en Lithuanie. Selon une
Fed Cup. correspondance de la FIT,
Après que la les compétitions se dispu-
fédération de teront à une date ultérieure.
tennis (FIT) a Cela fait plus d’une
décidé d’allonger la décennie que Maurice n’a
période de suspension pas participé à ces deux
de ses activités compétitions. La dernière
jusqu’au 13 juillet, participation de l’équipe
les deux compé- mauricienne remonte à
titions ont été 2007. Le quadricolore
officiellement était représenté par Kamil
renvoyées. Elles Patel, Jean-Marcel Bour-
devaient se dis- gault et Bruno Gorayah.
puter du 8 au La meilleure performance
13 juin. de Maurice a été réalisée
C’est à en 2001 quand l’équipe a
Brazzaville terminé en 5e position du
que l’équipe groupe 3 de la zone Eu-
mauricienne rope/Afrique.
masculine La dernière participa-
midi. «Dieu merci, je peux le renvoi des événements
m’entraîner constamment et majeurs de l’athlétisme
continuellement comme d’ha- mondial. «Pas question de
bitude pour garder la forme. s’entraîner aussi follement
Je fais 45 km à 75 km par qu’avant car il n’y aura pas
semaine… C’est juste une de course pour le moment.
courte session car normale- Alors que je me prépa-
ment mon entraînement va- rais pour des compétitions
rie de 150 km à 200 km par majeures comme les Cham-
semaine. Mais maintenant je pionnats d’Afrique et les
m’entraîne à 5-6 heures du Jeux olympiques de Tokyo, la
matin car on peut sortir en World Athletics a suspendu
gardant des distances et pas toutes les courses jusqu’au 30
loin de chez soi», explique- novembre», déclare le spé-
t-il. cialiste de la marche.
Avec comme objectif Triste de cette nouvelle,
la qualification olympique surtout après avoir passé
sur le 50km marche, Jé- des heures d’entraînement
rôme Caprice s’était rendu à engranger les kilomètres
pour la première fois au de marche, Jérôme Caprice
Kenya en janvier pour relati- vise :
intensifier sa préparation
en altitude. Il y a passé six
semaines grâce au soutien
financier de l’Association
mauricienne d’athlétisme
(AMA). Des efforts qui ont
été vains quad il a appris
Malgré le confinement,
Jérôme Caprice peut
s’entraîner régulièrement.
tion de Maurice en Fed De ce fait, le tournoi in-
Cup remonte à 2008 avec ternational senior prévu du
Marinne Giraud, Astrid 16 au 23 mai à Maurice a
Tixier et Emma Taikie. été reporté. Dans un com-
Comme lors de l’édition muniqué de presse émis le
précédente, l’équipe avait 7 avril, le directeur du tour-
terminé en troisième posi- noi, Laurent Paillusseau,
tion de sa poule. annonce : «En fonction de
l’évolution et des décisions
ITF SENIOR PRÉVU des autorités, nous pourrons
À MAURICE envisager de reporter cet évé-
nement début septembre.» Le
REPORTÉ tournoi grade 4 devait réu-
En raison de la pandé- nir des joueurs de 35 ans et
mie de Covid-19, plus de plus sur les courts du Ten-
900 tournois du circuit in- nis Nord.
ternational ont été reportés. À l’heure actuelle, les
Ce circuit comprend l’ITF tournois qui se déroulent à
World Tennis Tour, l’ITF partir du 13 juillet 2020 de-
World Tennis Tour Juniors meurent au calendrier. De
(incluant toutes les compé- ce fait, la tenue des deux
titions juniors par équipes), tournois internationaux
l’UNIQLO Wheelchair juniors à Maurice du 15
Tennis Tour, l’ITF Beach au 22 août n’est pas encore
Tennis World Tour et l’ITF remise en question.
Seniors Tour. J.P-L.
«Tous les athlètes du monde avec succès et en douceur en
entier sont déçus, mais c’est 2021. Rappelons que les Jeux
mère Nature et nous ne pou- viennent d’être reportés et
vons rien y faire, seulement non annulés...»
prier pour aller mieux car il En attendant le retour à
est question de l’humanité et la compétition, il continue
de la santé. A partir de main- son activité professionnelle
tenant, il suffit de continuer à domicile en tant que Tra-
à s’entraîner, rester concentré vel & Expense Analyst. «Pas
et se préparer mentalement le choix», rigole-t-il.
pour le mieux afin de briller O.C.
RECORDS NOTABLES DE JÉRÔME CAPRICE
Epreuve
3000m marche (piste)
Temps Date
11:46.92 8 juillet 2018
Lieu-Pays
Athlone-Irlande
5000m marche (piste)
5km marche (route)
20:09.63 7 mai 2017
21:46 9 décembre 2017
Blois-France
Dublin-Irlande
10000m marche (piste) 44:12.43 29 juillet 2018 Dublin-Irlande
20000m marche (piste) 1:37:38 4 septembre 2016 Drunen-Pays Bas
20km marche (route) 1:28:49 12 mars 2017 La Roche-sur-Yon-France
30km marche (route) 2:26:28 7 décembre 2019 Dublin-Irlande
50km marche (route) 4:13:41 23 mars 2019 Dudince-Slovaquie
 l’express du mercredi 15 avril 2020 • www.lexpress.mu • PAGE 11

Sport
APRÈS L’ANNONCE PRÉSIDENTIELLE
TRANVERSALES
Tour de France, le casse-tête par Azmaal HYDOO

Salaires astronomiques

d’une nouvelle date

et solidarité
Un mois sans football. Quoi déjà ?!! Face
à la pandémie du coronavirus, notre quoti-
dien a basculé. Notre vie à tous a changé,
Recherche nouvelle organisateurs restent pour plications précédentes père évidemment que nous nos priorités ne sont plus les mêmes. Mais
date : le report du Tour de l’instant silencieux. s’éloigneraient mais les pourrons courir sur le Tour : quand toute cette tragédie sera derrière
France, rendu inévitable Prévu du 27 juin au dates sont déjà celles de pour moi, mon équipe, le sport nous, la vie reprendra son cours. Le 4 mai
par l’annonce présiden- 19 juillet, le Tour entre la Vuelta, un autre grand et tous les fans», a réagi le ou plus tard.
tielle, pose un point d’in- dans la zone temporelle tour national qui est égale- vainqueur 2019, le Colom- Différemment, toutefois. Une chose pa-
terrogation majeur pour des rassemblements inter- ment organisé par ASO. A bien Egan Bernal. «Evidem- raît évidente déjà, tous les matches des
un événement confronté dits (jusqu’à mi-juillet) ceci près que le Tour est la ment, il y a des choses plus trois ou quatre prochains mois devraient
pour la première fois à par l’annonce faite lundi pierre angulaire du calen- importantes à régler d’abord avoir lieu à huis clos. Question de bon sens.
pareille situation. Mais ses soir par le président de drier, de l’avis de toutes mais dès qu’il n’y aura plus Une petite lueur d’espoir dans la grisaille :
la République. Les cou- les parties prenantes du de danger et que nous serons le Bayern Munich et les clubs allemands ont
LE TOUR DE FRANCE reurs, qui doivent encore cyclisme. prêts à passer à autre chose, repris l’entraînement lundi, premier signe
EN CHIFFRES rester confinés, n’auraient Un report en sep- on adorerait que le Tour ait d’un possible retour à la normale dans
Derrière les 176 coureurs, le Tour de France
de toute façon pas pu se tembre ? La situation lieu», a déclaré son pré- quelque temps. Quand ? Trop tôt encore
représente aussi une énorme machine de préparer à temps pour un sanitaire serait alors pro- décesseur au palmarès, le pour tirer des plans sur la comète, mais le
plus de 4 000 personnes qui se déplacent Grand départ fixé moins bablement améliorée mais Gallois Geraint Thomas. maître mot est : solidarité. Soit en opposi-
quotidiennement, mais à des moments dif- de deux mois (le délai fixé ce serait oublier la portée «Dès qu’il n’y aura plus tion totale avec les sommes astronomiques
férents, trois semaines durant.
4 500 personnes (organisation, groupes par le directeur du Tour du Tour, bien plus qu’une de danger» ? C’est bien le que brasse le football.
sportifs, médias partenaires, caravane Christian Prudhomme) course cycliste. Synonyme problème qui se pose pour Selon le chanteur Phil Collins, les foot-
publicitaire, prestataires) après leur première sortie. de vacances d’été, la fête un événement qui attire balleurs sont devenus les idoles du public,
176 coureurs (22 équipes de 8)
450 accompagnateurs (directeurs sportifs, Interrogé sur le sujet est indissociable du public chaque été 10 à 12 mil- en lieu et place des rockstars à partir des
assistants, mécaniciens, etc.) mardi matin, le ministre de au point que l’hypothèse lions de spectateurs sur le années 90. Le phénomène des réseaux so-
SUR LE BORD DE LA ROUTE : l’Intérieur Christophe Cas- du huis clos, une course bord des routes et génère le ciaux n’a fait qu’amplifier cette transforma-
10 à 12 millions de spectateurs (60  % taner a prononcé le mot sans public, s’est éteinte déplacement quotidien de tion. Aujourd’hui, la popularité d’un joueur
d’hommes, 40  % de femmes, 80  % de «incertitude». «Il appartient d’elle-même. quelque 4 500 personnes. se mesure parfois même plus en millions
Français, 20 % d’étrangers)
7 heures de présence sur le bord des routes aux organisateurs d’analyser Même si des voix se sont de followers qu’en talent pur.
92  % des spectateurs viennent accom- leur capacité à organiser cela, DANGER OU PAS ? fait entendre dans le milieu A côté de cela, la valeur des joueurs
pagnés (4 à 5 personnes par groupe en à le reporter», a-t-il déclaré médical pour une tenue du a atteint des proportions folles. Avec des
moyenne)
sur France-Inter, renvoyant L’incertitude amène Tour pendant l’été. chiffres vertigineux, qui n’ont plus vraiment
SÉCURITÉ : la balle à ASO (Amaury chacun à s’exprimer sur «Les gens qui restent sur de sens. De simples espoirs en devenir
250 membres des forces de l’ordre détachés
sur l’intégralité du Tour (Garde républicaine,
Sport Organisation), l’orga- le sujet d’autant que le le bord des routes pour voir dont le potentiel permet des plus-values
CRS, Gendarmerie mobile, Mission Police) nisateur de l’épreuve. Tour, sommet de la sai- passer les coureurs ne repré- de malade, comme Joao Felix qui atterrit à
29 000 policiers, gendarmes et pompiers Pour l’heure, ASO n’a son cycliste, est surtout sentent pas un danger», a l’Atletico Madrid pour 126 millions d’euros.
déployés sur l’ensemble du parcours pas encore pris position. indispensable à l’équi- estimé le virologue belge Le ridicule ne tue plus, c’est juste devenu
3 000 agents des conseils départementaux
En coulisses, les organisa- libre économique de son Marc Van Ranst, samedi, la norme. Le monde du foot marche sur la
ORGANISATION : teurs ont consulté les élus sport. «C’est très simple. à la chaîne de télévision tête, mais ça ne date pas d’hier…
100 permanents ASO (Amaury Sport Orga- locaux, plusieurs d’entre Trouver la période idéale pour la tenue du Tour de France Si le Tour n’a pas lieu, des flamande Sporza. «En Rappelons que l’explosion du marché
nisation) et 400 équipiers représente un véritable casse-tête pour les organisateurs.
Plus de 500 hôtels réservés eux l’ont confirmé à l’AFP équipes pourraient dispa- revanche, la distanciation des transferts découle de l’arrêt Bosman,
180 camions pour transporter chaque jour et à différents médias. Sans
été évoqué ? L’hypothèse, mais aussi le problème po- raître, des coureurs et des sociale est plus problématique la loi qui a révolutionné la libre circula-
la logistique fixer jusqu’à présent le qui a la simplicité de sé par la capacité hôtelière membres d’encadrement se aux départs et aux arrivées tion des joueurs et le visage du football en
MÉDIAS : jour précis pour l’annoncel’évidence, a cependant limitée dans des endroits retrouveraient sans travail», d’étapes, dans les tentes VIP.» décembre 1995. Des ‘business models’
2 000 journalistes et photographes accrédités d’une décision sur le sujet.
contre elle la proximité touristiques (comme la a résumé à l’AFP Marc Pour l’urgentiste français comme Manchester United sont alors appa-
500 personnes pour les équipes de pro-
duction TV du feu vert donné par Charente-Maritime) du- Madiot, le manager de Patrick Pelloux, qui s’est rus pour développer les revenus des clubs
90 journalistes TV et radio en tribune com- LES DIFFÉRENTES Emmanuel Macron rant la première quinzaine l’équipe Groupama-FDJ exprimé à Francetvsport, «il de foot à travers le monde, une tendance
mentateurs
HYPOTHÈSES aux rassemblements, la d’août. qui est aussi le président est envisageable que le Tour de qui a fait école, jusqu’à l’explosion récente
Caravane : difficulté de placer une Un départ à la mi-août de la Ligue nationale de France ait lieu». La significa- des droits TV en Angleterre, dotant la Pre-
160 véhicules festifs pour 11 kilomètres de Un départ de la course de préparation telle pour une arrivée à la fin cyclisme. tion de l’événement ? «Cela mier League d’une arme d’enrichissement
cortège grande boucle fin juillet que le Dauphiné avant de la première semaine Les coureurs sont les serait un retour symbolique de massive sans précédent, écrasant financiè-
600 personnes (480 caravaniers, 120 logis-
ticiens et techniciens) comme cela a souvent le coup d’envoi du Tour, de septembre ? Les com- premiers convaincus. «J’es- la France.» rement tous les autres championnats.
Donc pas étonnant que le brûlant sujet
EN BREF de la réduction des salaires des footballeurs
HISTOIRE passionne tout le monde en ce moment !
ARSENAL.
LUKA JOVIC
POUR
Drames, interruptions, dopage... Beaucoup pensent d’ailleurs que les limites
ont été franchies, que l’argent détruit le jeu
et fausse l’équité sportive.
REMPLACER
AUBAMEYANG ? retour sur les heures difficiles Liverpool, qui a dans un premier temps
pensé à mettre son staff au chômage (en
bénéficiant d’un plan de financement des
Sous contrat LES INTERRUPTIONS LES ARRÊTS salaires à 80% par l’Etat), a dû se raviser
jusqu’en juin 2021, DUES AUX GUERRES: INTEMPESTIFS et faire volte-face face à la levée de bou-
et pas très chaud En 1914, le Tour part Dès 1904, le Tour de cliers. Tottenham Hotspur, vilipendé par
pour prolonger, le 28 juin, le jour de l’at- France a failli s’arrêter. Du l’opinion publique, vient de se résoudre à
Pierre-Emerick Au- tentat de Sarajevo contre côté de Saint-Etienne, des faire la même chose lundi… D’un point de
bameyang pourrait l’archiduc François-Ferdi- supporters du champion vue moral, comment les Reds et les Spurs
quitter Arsenal en nand qui va déclencher les local Alfred Faure s’en peuvent-ils demander le «Coronavirus job
fin de saison. Pour hostilités. Il se termine le prennent à ses adversaires. Il retention scheme» pour clubs en difficulté
le remplacer, le club 26 juillet sur la victoire du faudra des coups de revolver alors qu’ils génèrent eux-mêmes des mil-
londonien songe à Belge Philippe Thys, deux pour rétablir l’ordre. Dans lions d’euros de profit ? Intenable.
l’attaquant du Real jours à peine avant que cette deuxième édition, les Selon les différents sondages, le peuple
Madrid, Luka Jovic l’Empire austro-hongrois incidents et les irrégularités souhaite ardemment que les ‘bater boule’
(22 ans). D’après le ne déclare la guerre à la se multiplient au point que mettent la main à la poche et fassent un
quotidien espagnol Serbie. Le Tour de France les quatre premiers sont geste fort en baissant leurs revenus pour
AS, l’entraîneur suivant, le 13e, n’aura lieu déclassés quatre mois après montrer leur solidarité vis-à-vis du public,
Mikel Arteta est sé- qu’en 1919, année de la l’arrivée, pour violation de leurs supporters, qui sont en première
duit par le profil du création du maillot jaune. des règlements. «Le Tour ligne en ce moment…
Merengue, malgré Vingt ans plus tard, sera mort de son succès, des Or, il se trouve que les joueurs de Pre-
sa première saison l’édition 1939 part sans passions aveugles qu’il aura mier League refusent de baisser leurs
difficile en Espagne, les coureurs de plusieurs déchaînées», écrit alors son salaires de 30%, ne voulant pas être les
et en fait l’une de ses pays (Allemagne, Italie, fondateur Henri Desgrange, seuls à ‘casquer’. Mais avant de les accu-
cibles prioritaires. Ce Espagne) et évite les provisoirement pessimiste. ser d’égoïsme, Il faut comprendre que si
dossier ne sera pas régions du Nord et de A l’époque les rentrées d’argent dans les caisses de
simple puisque le l’Est du pays. Il se conclut contemporaine, c’est clubs sont colossales, ce que gagnent les
Real a fait savoir qu’il le 30 juillet, moins de cinq l’édition 1982 qui frôle le Le Tour de France en 1908. footballeurs ne sont que le fruit du business
souhaitait conserver semaines avant l’entrée KO. Une manifestation qu’ils génèrent. Faut-il les culpabiliser pour
Jovic, pour lequel il en guerre de la France et d’ouvriers sidérurgistes Garonne), Bernard Hinault l’euphorie du triomphe du définitivement à plusieurs ce qu’ils gagnent ou s’interroger sur tout le
a déboursé 60 mil- du Royaume-Uni contre protestant contre des licen- et les autres membres du football français en Coupe reprises, rejoint péniblement système derrière, sans parler des finance-
lions d’euros l’année le régime nazi. L’année ciements provoque l’annu- peloton mettent pied à terre du monde, il affiche à la Paris. ments occultes et des paris sportifs liés au
dernière. Arsenal suivante, le fondateur du lation du contre-la-montre en vue de la ligne. Pour pro- «une» l’étendue du dopage La période de recons- blanchiment d’argent ?
devra donc mettre le Tour Henri Desgrange par équipes à Fontaine-au- tester contre le trop grand sanguin, après l’interception truction, qui sacrifiera toute Le syndicat des joueurs britanniques
paquet pour espérer envisage quelques mois Pire (Nord). A partir des nombre de transferts et par les douanes d’un véhi- une génération de coureurs, craint que l’ensemble des patrons de clubs
convaincre la Casa avant de mourir une années 1980 et 1990, le l’insuffisance des plages de cule d’équipe bourré de sera longue, éclipsée par le profite de la situation actuelle pour serrer la
Blanca. course sur un itinéraire Tour doit composer avec les repos. produits interdits. C’est scandale Lance Armstrong. vis et baisser les salaires des joueurs, uti-
réduit. Sans résultat. Il mécontents qui entendent l’affaire Festina, du nom de Vainqueur sur le terrain lisant le vent de panique actuel pour leurs
GODIN DANS n’y aura pas de Tour de mettre à profit la caisse de LES HEURES SOMBRES l’équipe exclue pendant la entre 1999 et 2005, l’Amé- propres intérêts. Ce qui empêche une ac-
LE VISEUR DES France jusqu’en 1947 résonance de l’épreuve. DU DOPAGE course, sans que le tumulte ricain est déchu en 2012 de tion coordonnée en groupe et occasionne
SPURS ET MAN malgré des tentatives Un peu plus tôt, en 1978, s’apaise, entre descentes son record de sept victoires des réactions individuelles. Par exemple,
UTD (Circuit de France en ce sont les coureurs eux- Plus récemment, le de police, interpellations pour dopage. Banni à vie, il les joueurs de Leeds United ont renoncé
1942, Ronde de France mêmes qui ont manifesté. Tour manque de périr de et tempête médiatique. Le est à jamais le symbole de à leurs revenus d’avril pour sauver le club
Seulement rem- en 1946) sans lendemain. A Valence d’Agen (Tarn-et- l’intérieur. En 1998, dans Tour, qui a failli s’arrêter ces années de plomb. et pour que les employés gardent leur tra-
plaçant sous les vail. Le bras de fer ne fait que commencer
ordres d’Antonio entre les patrons de clubs et les joueurs de
Conte, Diego Godin «DISTANCIATION SOCIALE» la Premier League et pourrait être long.
(34 ans) pourrait Vous avez sans doute vu ce cri du coeur
quitter l’Inter Mi-
lan quelques mois
Quand Bolt affiche la photo de son 100 mètres pour sensibiliser d’une biologiste espagnole il y a quelques
jours qui résume ce que beaucoup pensent
après son arrivée Usain Bolt a fait fureur 600 000 «J’aime» sur Ins- tout bas : «Vous donnez 1 million d’euros à
l’été dernier. Selon sur les réseaux sociaux tagram, 500 000 sur Twit- un footballeur et 1 800 euros à une cher-
les informations de en postant une photo ter et 300 000 réactions cheuse en biologie. Vous cherchez main-
Tuttosport, le défen- de son époustouflante sur Facebook. tenant un traitement ? Allez voir Cristiano
seur central, qui ne victoire au 100 mètres Usain Bolt, icône en Ronaldo ou Messi, pour qu’il vous en trouve
sera sûrement pas des Jeux olympiques de Jamaïque pour ses huit un.» Une réalité qui claque et qui vaut mieux
retenu, intéresse- Pékin-2008 légendée médailles d’or aux JO que 10 000 discours.
rait le Tottenham de d’un insolent «Distancia- (2008, 2012, 2016), prône En même temps, c’est assez injuste de
José Mourinho et tion sociale». Le cliché, du auprès de ses compatriotes tomber sur ces deux-là, qui ne sont que la
surtout Manchester photographe de l’AFP la distanciation sociale et face immergée de l’iceberg. Savez-vous
United qui aurait Nicolas Asfouri, montre le confinement pour lut- que CR7 a accepté une baisse de 30% de
déjà contacté l’Uru- l’athlète jamaïcain fran- ter contre la pandémie de son salaire ainsi que ses coéquipiers de la
guayen. L’ancien chir la ligne en finale du Covid-19 et limiter la pro- Juventus Turin ? Que la Pulga et le Barça
capitaine de l’Atle- 100m, loin devant tous ses gression du coronavirus. ont consenti une baisse de 70%, sans par-
tico Madrid pour- concurrents au Nid d’oi- Dans des vidéos postées ler des dons colossaux effectués par les
rait ainsi découvrir seau de Pékin, établissant sur les réseaux sociaux, on deux multiples Ballons d’Or ? La répartition
la Premier League au passage le record du a vu l’athlète retraité faire des richesses est un vaste débat, qui res-
à partir de la saison monde à 9,69 secondes. des exercices physiques ou sort à chaque crise, mais les vampires ne
prochaine. La publication cumu- des jongles avec un ballon sont pas toujours ceux que l’on croit.
lait, mardi matin, plus de de foot depuis sa maison.
PAGE 12 • l’express du mercredi 15 avril 2020• www.lexpress.mu
Page réalisée par
Marie Annick SAVRIPÈNE
et Jean Stewelderson CASIMIR

ANJANI GOVINDEN Enseignante de kuchipudi

Raconter des histoires à travers

une gestuelle particulière
Il est de ces découvertes terre de taper des pieds sur elle, de sauter,
qui bouleversent une vie. de danser sur elle et on s’excuse de lui faire
mal.» Les enfants de trois ans sont aussi
C’est le cas pour Anjani initiés aux adavus, soit les mouvements
Govinden, qui a flashé sur de base, puis aux mudras, gestuelle précise
dont chaque mouvement a une signification
le kuchipudi, danse classique particulière. «Avec la pratique, ils arrivent à
apprendre et exécuter les 28 asamyuta hastas, les
indienne. En sus 28 gestes que l’on fait avec une seule main. Etant
de l’avoir maîtrisée, donné que le kuchipudi est une danse basée
sur le théâtre, lorsqu’ils seront un peu plus
elle l’enseigne. âgés, ces mudras leur permettront de raconter
une histoire et en particulier, une histoire
de la mythologie indienne», ajoute
Anjani Govinden.
Avec le kuchipudi, ajoute-t-
C’EST dans un studio de danse à Curepipe qu’Anjani elle, les enfants apprennent aussi
Govinden pratique le kuchipudi auprès des enfants de l’importance et le respect des
trois ans à monter. Mais parmi ses élèves, il y a aussi des valeurs, celui des adultes et le
adolescents et des adultes. respect de la Nature.
Sa rencontre avec le kuchipudi (voir encadré) a été Bien que le confinement
fortuite. Son frère prenait des cours d’harmonium avec ait mis une halte à ses cours,
Balakrishna Uppamah. Un jour, par hasard, il demande Anjani Govinden s’est
à son guru (maître) s’il connaît une personne enseignant préalablement assuré que
une danse classique indienne. Balakrishna Uppamah ses petits élèves répètent
réplique que son épouse Premila enseigne le kuchipudi. les mouvements appris à la
Les Uppamah l’ont d’ailleurs introduite à Maurice en 1984. maison. «Avec leurs parents, ils
Le frère en parle à sa sœur. À l’époque, Anjani Govinden peuvent répéter les mouvements
ni.
a 21 ans et travaille dans une banque. Intriguée par les de base appris en cours et même Les petis élèves d’Anja
propos de son frère, elle décide d’en savoir plus sur le les mudras et les shlokas, petites
kuchipudi et prend des cours avec Premila Uppamah, prières liées au kuchipudi que je
qui est aussi enseignante au Mahatma Gandhi Institute leur ai enseignées en classe.»
(MGI). C’est là qu’Anjani Govinden a fait sa Form VI après Ses élèves plus âgés peuvent
une scolarité jusqu’en Form V au Lorette de Rose-Hill. pratiquer chez eux devant le
Au fur et à mesure que la jeune femme découvre le miroir en se basant sur les
kuchipudi, elle est conquise. Son guru a une autre explication notes prises en cours. «Mettre
pour l’intérêt que la jeune femme porte à cette danse en pratique ce que l’on a appris
classique indienne. «Quand le moment est venu, le maître durant les cours peut aider à
apparaît devant l’élève et les choses se font naturellement.» rendre moins pénibles ces
Ainsi, à partir de 2001, Anjani Govinden prend des moments de confinement.»
cours de kuchipudi et s’enflamme pour cette danse. Sa Anjani Govinden
passion prend une telle ampleur qu’elle veut l’enseigner. utilise deux citations
Bien qu’elle soit mariée et mère d’une petite fille, en 2009, d’hommes connus pour
elle suit alors des cours menant au diplôme auprès de son résumer ses sentiments
guru au MGI. Et obtient le précieux sésame en 2012. envers le kuchipudi.
Soutenue par son mari et ses parents, la jeune femme «Laissez lire et laissez
quitte son emploi pour enseigner le kuchipudi. Anjani danser. Ces deux
Govinden déclare qu’il ne faut pas croire que trois ans amusements ne feront
soit trop jeune pour apprendre le kuchipudi. «À trois ans, jamais de mal au
les enfants ont la capacité d’observer, de capter et d’imiter monde», disait Voltaire
h,
Les Balakrishna Uppama
Le saviez-vous ?
les mouvements de danse.» alors que Philippe
rus d’Anjani Go vinden.
Leur initiation se fait sur des grains de riz assemblés Collas, auteur de gu
pour former un cercle. «C’est pour que les enfants comprennent Mata-Hari : sa vraie
que le riz qu’ils mangent c’est pour avoir de la force et de histoire dit ceci : Le «kuchipudi» est une danse classique indienne originaire du village de Kuchipudi, situé
l’énergie et que c’est cette même force dont ils ont besoin pour «La danse est un dans l’État de l’Andra Pradesh, dans le sud de l’Inde. Cette danse se pratiquait autrefois dans
la danse. Sur le riz, on fait le pranam, c’est-à-dire qu’on poème dont chaque les temples et en groupe. Elle était dansée exclusivement par des hommes et des garçons,
leur apprend à montrer leur respect à la terre qu’en sanskrit mouvement est qui assuraient aussi les rôles féminins. Peu après la naissance d’un enfant mâle, les anciens
on appelle Bhoomi Devi. On demande l’autorisation à la un mot». lui attachaient une corde avec une minuscule clochette (gunguroos) autour du ventre pour
signifier que cet enfant était destiné à pratiquer le kuchipudi. Aujourd’hui, le kuchipudi est
dansé par les femmes et même en solo. Cette danse est appréciée pour la fluidité de ses Apprentis
sage sur d
es grains
mouvements sur une musique très rythmée. de riz.

DIS DIX blagues Chasse aux mots

tu w Tu connais la blague du papier ?
n Elle déchire !

w Amitié entre un sucre et une cuillère

Trouvez les mots aussi vite que des oeufs de Pâques
• Un morceau de sucre rencontre une petite cuillère.
n Il tente d’obtenir un rendez-vous :
B J C H O C O L A T C Y B L
Où pourrions-nous nous voir ? demande-t-il. w C’est quoi le sport
n Taquine, la petite cuillère répond :
le plus silencieux ? F E T E Q J S O U H A I T W
Dans un café !
n Le parachuuutttttttttttttttt !!
S I X X V S G L J O I E N J
w Un peu nt G E N F A N T S O E U F S Q
w Cette année pour
en retard S. w Deux frères se dispute
Pâques, les gens sont AQU
mais JOYUS P ainsi : O Z T R U P A Q U E S D F A
restés chez ŒUFS. les «E». Leur mère arrive
n Tête de cochon !
Oui, j’ai caché n Ho ! quel âne ! et dit :
n Ho... la ferme !
R G D U C H A S S E S I M U
n Espèce de dinde !
w Une petite fille O E P A R T A G E R X G E B
fait l’ascension w L’institutrice Y G M Y Q L B A M O U R K Z
d’une montagne w Une maman citron demande aux élèves :
avec son père à ses enfants : n Dans la phrase suivante :
Le malade est mort des
V B Y R E P A S Y G N H S U
n Pour vivre longtemps,
n Papa, je peux te dire il ne faut jamais être pressé ! suites de son affection.
Où se trouve le sujet ? F R I A N D I S E K P Q I N
quelque chose ? n Au cimetière, Madame !
n Quand on sera en haut.
V F A M I L L E N U E O P H
w P’paaaa ? Tu
• Dix minutes
plus tard : pourrais écrire Le saviez-vous ? K P G T R E S P E C T F V V
n Je peux te la dire maintenant ?
Il semble que le zèbre
n Tout à l’heure. dans le noir ?? ait des rayures pour V L A P I N M U J R N L G L
n Oui, bien ne pas être vu par certains
• Une heure plus tard, sûr.
le père se tourne vers sa fille :
n Tu pourrais
aussi signer
insectes piqueurs, notamment la mouche
tsé-tsé et le taon. Ces insectes semblent repérer V Q K C A R E M E T A K D G
n Voilà, on y est, que voulais-tu
sur mon les grands animaux à leur pelage uni. Le zèbre
me dire ? bulletin échappe ainsi plus facilement à ses assaillants,
n J’ai oublié mon sac
AMOUR JOIE CARÊME LAPIN
scolaire ? qui transmettent des maladies et peuvent lui CHASSE OEUFS CHOCOLAT PÂQUES
en bas… sucer jusqu’à un demi-litre de sang par jour ! ENFANTS PARTAGE FAMILLE REPAS
Pas bête, hein ? FÊTE RESPECT FRIANDISE SOUHAIT