400 F Cfa Siège social : Yaoundé- TSINGA Directeur de Publication : Hervé WOUEMETAH

N°021 du 2 Février 2021 Tel : +237 699 30 45 63

Email : financiapresse@gmail.com

L’éducation financière pour tous

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BANQUE CAMEROUNAISE DES PME

ET SI L’ON PRIVATISAIT !!!

Dirigée par les économistes, la Banque Camerounaise des Petites et Moyennes
Entreprises ayant suscité tant d’espoir lors de sa création, va mal.

La Startup’Nkap arrive
P. 5

FINANCEMENT ET INVESTISSEMENT

Cette plateforme sera inaugurée le 9 février 2021 à Yaoundé.

P. 3

PROJETS INTEGRATEURS CEMAC

La Banque Mondiale octroie

BANQUE

L’UEAC adopte un
36 milliards de FCFA au
budget de près de 90
Cameroun pour le développe-
milliards de FCFA
P.11 ment du bassin du Lac-Tchad P. 3
P.7
CE QUE JE PENSE
L’Afrique contemporaine face aux
modèles émergents de financement
REGARD
_______________________
►Hervé WOUEMETAH
_______________________
La flambée des financements alternatifs
ou nouveaux modèles de financement en
Afrique est de nos jours au centre d’une
profonde méditation qui est loin d’être
achevée. Des financements participatifs,
aux partenariats publics et privés en pas-
sant par le trading ou encore les marchés
financiers, les Etats Africains en général
et les acteurs de l’écosystème écono-
mique en particulier partagent les mêmes
ambitions de création des richesses et de
développement de leurs ressources ; de
même que certaines difficultés suscepti-
bles de les orienter vers des solutions al-
ternatives à l’aide classique au
développement ou au financement ban-
caire selon les cas. En effet, les plus
grands financiers et économistes de la
planète s’accordent désormais en s’inter-
rogeant sur les nouvelles perspectives à
la question de l’efficacité du système de
financement traditionnel et son impact
réel sur le développement des acteurs,
pris sous l’angle de leur épanouissement
L
ACTIF
’actif d’une personne ou
d’une entreprise est l’en-
semble des biens qu’elle
possède. Ces biens peuvent être
matériels (par exemple un ordina-
teur ou un édifice) ou immatériels
(par exemple un brevet, une
marque de commerce ou de droits
d’auteurs). L’actif s’oppose au pas-
sif, lequel représente les dettes de la
personne ou de l’entreprise.
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N°021 du 02 février 2021 - Financia
et de la souplesse des timé lors de la signature du contrat et si
charges y afférentes . ce niveau n’est pas atteint, l’Etat versera
Ces solutions alterna- des compensations financières au parte-
tives ont notamment le naire privé, ce qui représente donc des L’éducation financière pour tous
potentiel de limiter la dépenses supplémentaires pour l’Etat.
trop grande dépen- Bien plus, le risque de mauvaise gouver-
dance des acteurs de nance liée aux marchés publics et aux
Directeur de Publication
l’écosystème vis-à-vis concessions lorsque ceux-ci ne sont pas
du système classique de attribués de manière transparente et équi- Hervé WOUEMETAH
financement ; non sans table, reste présent dans les partenariats
combler certaines de publics privés. Conseil Editorial
ses lacunes. Ensuite, les émissions d’emprunt sur les Ibrahim YAOBA
Les financements par- marchés financiers, bien que représentant Dr Willy ZOGO
ticipatifs nous ren- une alternative intéressante à l’aide clas- Florentine ESSO
voient de prime abord sique au développement économique,
aux appels de fonds peuvent également être à double tran- Rédacteur en Chef
auprès d’un très grand chant en raison de leur coût largement
Fabrice PORO
nombre de personnes supérieur à celui des prêts bilatéraux ou
dans le public à partir multilatéraux qui ont des taux d’intérêts
de la description d'un très bas. Rédacteur en Chef Adjoint
projet précis (artistique, Enfin la crypto monnaie, corollaire du Idrissou YAHAYA
humanitaire, entrepre- trading n’en reste pas moins une activité
neurial...), au moyen à risque en raison non seulement du vide Desk anglais
d'une plate-forme en juridique qui entoure sa codification, mais Jonathan ASHU
ligne en vue de recueil- aussi de quelque autorisation administra-
lir de nombreux ap- tive que ce soit que leurs promoteurs Point focal Douala
ports de petits n’ont pas daigné solliciter auprès des au-
Desmond WOUEMETAH
montants ; tandis que les partenariats pu- torités éventuellement compétentes
blics et privés sont des contrats par les- pour parfaire leur existence juridique.
quels les pouvoirs publics et des Souvenons-nous que la première recom- Equipe de rédaction
entreprises privées s’engagent à mandation formulée à l’occasion de la Olivier DANG; Fabrice PORO
construire ou à gérer ensemble des infra- quatrième édition de la semaine mondiale Idrissou YAHAYA;
structures ou d’autres services en se ré- de l’investisseur qui s’est étendue du 5 au Daniel EBOGO
partissant le partage des responsabilités, 11 octobre dernier, consistait à « toujours Eric FOTSO
des droits et des risques. Les marchés fi- vérifier qu’un professionnel de l’investis-
Ismael Atontsa Nguetsop ( Stg)
nanciers quant à eux permettent aux sement est agrée ».
Etats à travers l’émission des obligations, C’est le lieu de déplorer la relative fragilité
Service Commercial
de lever d’importantes cagnottes pour le des systèmes financiers africains qui
financement des projets structurants. Ils fonde la nécessité à repenser les modèles et Marketing
permettent aussi à des investisseurs de de financement traditionnels pour mieux Marie Louise EMAKAM
prendre des risques dans des sociétés co- adapter ceux-ci aux attentes des acteurs
tées à la bourse. de l’écosystème, mais aussi et surtout aux Conseil Juridique
La rigidité des systèmes traditionnels de réalités contemporaines. Faut-il nécessai- Cabinet DMF
financement a progressivement donné rement jeter un regard péjoratif sur les
lieu à l’émergence des nouveaux modèles systèmes classiques de financement sans
Montage
qui n’en présentent pas moins des limites courir le risque de se tromper ? La ré- Branding Africa
ou risques, susceptibles de créer un flou ponse nous semble évidente et nuancée
dans l’esprit des consommateurs des dans la mesure où les deux modèles de
Imprimerie
produits et services financiers. financement se veulent absolument
D’abord, en matière de partenariats pu- complémentaires ; leur cohabitation dans JV GRAF
blics privés, les Etats ne maîtrisent pas la sphère financière des Etats africains
forcément les risques liés à la demande. s’impose pour consolider leurs écono- Tirage
LEXIQUE
Le niveau futur de demande ou d’utilisa- mies et booster par ricochet leur déve- 3000 Exemplaires
tion par les usagers de l’ouvrage est es- loppement.
Distribution
Ca Presse
L
DEFICIT BUDGETAIRE Une production de
Financia
’amortissement a deux définitions. Pour la comptabilité, elle ren-
voie à la répartition du coût d’un achat sur plusieurs années. Par CONTACTS
exemple, si l’achat d’une machine est amorti sur cinq ans, le prix Tel : +237 699 304 563
d’achat n’est pas considéré comme une dépense au moment où il est E-mail: financiapresse@gmail.com
payé. En d’autres termes, acheter la machine ne réduit pas les profits Facebook: Financia
et la valeur de l’entreprise. Ce sont plutôt les actifs qui sont répartis
différemment ; au lieu d’avoir de l’argent, l’entreprise possède une ma- PARTENAIRE
chine neuve. Association Nationale pour la
Pour un prêt, l’amortissement est le remboursement graduel. Par exem- Consommation et la Promotion
ple, si la période d’amortissement d’un prêt hypothécaire est de 25 ans,
des Produits Bancaires,
les versements seront calculés pour que le prêt soit entièrement rem- d’Assurances et Financiers
boursé au bout de ces 25 ans.
MARCHE FINANCIER N°021 du 02 février 2021 - Financia

La plateforme de financement
Startup’Nkap sera inaugurée le 9 février
Née en janvier 2019, Startup’Nkap accessible sur www.startupnkap.fi-
nance est une plateforme qui veut innover en matière de financement
et d’investissement.

Sous la houlette de son directeur général, M. Gilbert Ewehmeh la pla-

teforme de financement ouvre officiellement ses portes le 9 février

C
prochain.
CAMEROUN
_______________________
► Daniel EBOGO
_______________________
ette jeune entreprise spé-
cialisée dans le finance-
ment des startups au
Cameroun procèdera à l’inaugura-
tion de son siège à Yaoundé Bas-
tos en début du mois de février
courant. Plusieurs officiels sont
attendus par le directeur général
de Startup’Nkap pour lancer de la
manière la plus officielle possible
cette aventure. Dans ce sens, sont
notamment attendus, Achille Bas-
silekin III, ministre des Petites et
dustrie, entend mettre des PME et
Start-up en relation avec les inves-
tisseurs. La plateforme vise parti-
culièrement les investisseurs
providentiels, les investisseurs en
capital-risque, les investisseurs en
actions parmi lesquels les fonds
de dotation, les fonds de pension,
les banques ou encore les Hedge
funds.
La cOnfiancE DEs
invEstissEurs
Au moment où le problème de la
confiance et de la protection des
investisseurs est au-devant de la
scène au Cameroun, la jeune en-
treprise se veut rassurante. Aussi,
Startup’Nkap s’engage à faire
montre de toutes les garanties lé-
gales. La question est donc de sa-
voir son positionnement par
rapport aux autorisations de la
Commission Bancaire, de la Com-
mission des marchés financiers ou
du Ministère des Finances pour
assurer les porteurs de projets de
start-up et les apporteurs d’argent
que leurs avoirs sont en sécurité.
Face à cette préoccupation ma-
jeure, le promoteur Gilbert Eweh-
meh explique que « Startup’Nkap
est la résultante d’une collaboration
entre divers acteurs œuvrant pour l’es-
sor économique à travers l’accompa-
gnement et l’encadrement de start-up
à fort potentiel. Aussi, le projet Star-
tup’Nkap à travers l’entreprise so-
ciale Yes Cameroon bénéficie
légalement d’un appui institutionnel
de l’Etat Camerounais via son Mi-
nistère des Petites et Moyennes En-
treprises de l’économie sociale et de
l’artisanat, principal acteur de l’enca-
drement des PME au Cameroun et

Moyennes Entreprises de l'Eco-
nomie Sociale et de l'Artisanat ou
encore le représentant local de la
Banque européenne d’Investisse-
ment (BEI).
De manière concrète, Star-
tup’Nkap qui revendique comme
niche le financement inclusif du
secteur des entrepreneurs de l’in-
STARTUP’NKAP
du soutien de l’Ambassade d’Israël
au Cameroun ».
Par ailleurs, l’entreprise reste dans
REVENDIQUE COMME NICHE LE FINANCEMENT l’attente de la finalisation des rè-
INCLUSIF DU SECTEUR DES ENTREPRENEURS DE gles de crowdfunding en zone
L’INDUSTRIE, ENTEND METTRE DES PME ET CEMAC pour une mise en
START-UP EN RELATION AVEC LES INVESTISSEURS. conformité avec les exigences le
moment venu.

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BANQUE N°021 du 02 février 2021 - Financia

Et si l’on privatisait la banque Camerounaise des Pme

La Banque Camerounaise des PME a été créée pour soutenir et accompagner les petites et moyennes entreprises qui
ont des besoins de financements réels mais n’ont pas facilement accès aux financements bancaires classiques

En dépit de cet objectif salutaire, force est cependant de constater que le modèle structurel de cet établissement de
crédit notamment dans sa formule entièrement dédiée aux capitaux publics, a jusqu’ici posé plus de problèmes
qu’elle n’a apporté de solutions.

L
CAMEROUN ses activités en 2015, les succès de cet ciers aux PME et à l’artisanat, la Banque en croissant au fil des années. En 2019,
_______________________ établissement de crédit à capitaux entiè- Camerounaise des PME a énormément sur 209 482 entreprises effectivement
► Olivier DanG rement publics, non seulement restent cristallisé les espérances et les attentes dénombrées, ils font état de ce que
_______________________ attendus, mais en plus, il enchaîne les quant au meilleur environnement finan- 79,2% d’entre elles sont de très petites
a Banque Camerounaise des Pe- mauvaises performances ; suscitant au cier pour lequel elle a été créée. Les don- entreprises, 19,3% sont des petites en-

ELLE VA MAL
tites et Moyennes Entreprises va demeurant moult inquiétudes au sein de nées recueillies auprès des promoteurs treprises et 1,3% sont des moyennes en-
mal. L’annonce de sa création des PME renseignaient que le très diffi- treprises.
avait été faite par le Chef de l’Etat, Son cile accès aux financements demeure, Sur la base des résultats de la deuxième
Excellence M. Paul Biya lors de son dis- avec la gestion des relations avec l’admi- enquête sur le recensement général des
cours inaugural prononcé en 2011 à
L’ANNONCE DE SA CRÉA- nistration fiscale, la principale difficulté entreprises (2016) de l’Institut National
l’occasion du Comice agropastoral
TION AVAIT ÉTÉ FAITE PAR des PME au Cameroun. de la Statistique, le classement des mo-
d’Ebolowa. Analysant les facteurs de na- LE CHEF DE L’ETAT, PAUL A sa création, la BCPME est appelée à dalités de financement à la création des
ture à booster l’agriculture camerou- BIYA EN 2011 À L’OCCASION intervenir sur un marché constitué de 87 PME les plus utilisées, portant sur 203
naise, il avait alors identifié les « DU COMICE AGROPASTO- 422 entreprises dont 65 986 soit 74,9% 419 entreprises, est amplement dominé
anomalies » que la politique de dévelop- RAL D’EBOLOWA. sont des entreprises dites de très petite par l’épargne (81,7%) ; à laquelle suivent
pement du secteur rural devait résoudre taille, 16 937 soit 19% sont des entre- la tontine (15,2%) et les dons (4,2%) ; le
ainsi que l’ « épineux » problème de l’in- prises de petite taille et 4 499 soit 5,1% prêt bancaire n’intervient qu’en qua-
suffisance des financements publics et sont des entreprises de taille moyenne. trième position avec 3,6%. Ces données
privés ; à la suite de quoi il avait instruit Cet ensemble constituait 95% du total permettaient de comprendre l’extrême
les membres du Gouvernement à ren- l’opinion. des entreprises recensées par le Minis- fragilité des PME en illustrant parfaite-
forcer le dispositif de financement des DEs PErsPEctivEs PLus tère des petites et moyennes entreprises, ment leur exclusion du système de fi-
activités rurales par l’ouverture, entre qu’intérEssantEs au de l’économie sociale et de l’artisanat en nancements bancaires classiques. Il
autres, de la Banque des PME-PMI ; une DéPart 2015. Avec les solutions adoptées par le existait donc effectivement dès le départ
mesure comme d’autres qu’il avait consi- Initialement dotée d’un capital de 10 Gouvernement camerounais pour ac- un marché à satisfaire avec de réels be-
déré comme des « réponses urgentes et milliards de FCFA, avec pour principale compagner l’entreprenariat privé, ces soins de financements.

Une coalition de moyens

appropriées ». Depuis le lancement de mission de fournir des concours finan- chiffres, loin d’être statiques, ont évolué

P our remplir sa mission, la gestion de la

Banque Camerounaise des Petites et
Moyennes Entreprises a été confiée à
un duo de managers avisés. Comme Président
du Conseil d’Administration, le choix était
porté sur M. Théodore Nkodo Foumena, un
économiste de formation qui a notamment
été entraîné par sa carrière professionnelle à la
Banque Mondiale, à la Banque Africaine de
Développement, à l’Institut de Développe-
ment Economique. Mme. Agnès Ndoumbe
épouse. Mandeng Likeng a été nommée au
poste de Directeur Général ; elle aussi écono-
miste de formation, elle a auparavant dirigé la
Coopération Monétaire et Financière à la Di-
rection Générale du Trésor et la Division des
études et des finances extérieures au Ministère
des Finances. Il n’est donc pas surprenant
qu’ils aient été confirmés à ces postes de res-
ponsabilité par la COBAC.
Ils ont reçu l’apport de partenaires stratégiques
dans l’accomplissement de leurs missions dont
le Bureau de Mise à Niveau des Entreprises
qui compte au titre de ses attributs l’appui de
la mise à niveau et la restructuration des en-
treprises industrielles au Cameroun, l’élabora-
tion et la mise en œuvre des programmes de
mise à niveau des entreprises et de manage-
ment de la qualité, en relation avec les dépar-
tements ministériels concernés et les structures
d’encadrement des entreprises, la charge de
proposer les mesures susceptibles de contri-
buer à la réussite des programmes de mise à
niveau et d’amélioration de la qualité dans les
entreprises, de garantir les meilleures condi-
tions de financement du programme en coor-
donnant les différentes sources de
financement ainsi que la négociation des pro-
grammes de financement au niveau bilatéral
et multilatéral.
Les apports de l’Agence de Promotion des
Petites et Moyennes Entreprises (APME) ont
aussi été jugés hautement bénéfiques ; qu’il
s’agisse de mettre en œuvre la stratégie de pro-
motion des PME, de promouvoir et de ren-
forcer les capacités entrepreneuriales des
promoteurs ou d’améliorer la compétitivité
des PME camerounaises à travers la fourniture
des services d’assistance, de facilitation et de
soutien.
La Bourse de Sous-traitance et de Partenariat
du Cameroun, dans la réalisation de ses mis-
sions d’aide aux entreprises adhérentes à trou-
ver de nouveaux clients et éventuellement à
développer leur rentabilité à travers une analyse
de leurs performances et procédés et d’ac-
compagnement aux entreprises dans une uti-
lisation rationnelle de leurs ressources
techniques et humaines, est un autre partenaire
de la BC-PME.
Un tel déploiement de ressources et de com-
pétences à l’endroit des PME se justifiait aisé-
ment ; en effet les PME contribuent largement
à la création d’emplois au Cameroun ; elles réa-
lisent un score équivalent à plus de 70% des
emplois créés dont plus de 30% au titre d’em-
plois permanents et plus de 30 autres % au
titre d’emplois temporaires pour les très petites
entreprises ; plus de 15% au titre d’emplois
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permanents et plus de 15 autres % au titre
d’emplois temporaires pour les petites entre-
prises ; plus de 10% au titre d’emplois perma-
nents et plus de 10 autres % au titre d’emplois
temporaires pour les moyennes entreprises.
Plus encore, même si le nombre de PME aug-
mente continuellement, nous n’observons pas
un effet PME dans le système de production
de richesse nationale ; il faut souligner que 85%
des PME exercent dans les secteurs tertiaires
au Cameroun, secteurs dans lesquels se trouve
une forte concentration d’entreprises relevant
du secteur informel.
A titre d’illustration, les PME ont réalisé 34%
du chiffre d’affaires global des entreprises en
2015 d’un montant de 13 347 milliards de
FCFA. Pour la même année, la valeur ajoutée
totale de 2463,7 milliards de FCFA générée
par les entreprises a une part de 14% due aux
PME. La contribution des PME au PIB de
cette année s’élève à 2%.
suitE a La PaGE 05
BANQUE N°021 du 02 février 2021 - Financia

AFREXIMBANK classée meilleur arrangeur principal

mandaté en Afrique subsaharienne
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) vient d’être classée premier
arrangeur principal mandaté en Afrique subsaharienne, selon les « Capital

C
Markets League Tables» de Bloomberg de l’année 2020.
SPORT
_________________________ tutionnels, des OCE, des IFD ainsi

► idrissou YahaYa
_________________________
ette banque a reçu cette dis-
tinction à cause de ses per-
formances .« Cette
évaluation des transactions de la
Banque reconnaît le rôle de chef de
file de l’institution dans la mobilisa-
tion de capitaux à la fois à l’intérieur
et à l’extérieur du continent auprès
d’un large éventail d’investisseurs et
de parties prenantes pour les besoins
de financement des emprunteurs en
Afrique .» apprend-t-on .
En effet, la banque basée au Caire a
AFREXIMBANK A PRIS
que des fournisseurs de garantie, ve-
nant d’Afrique, des États-Unis,
d’Europe, du Moyen-Orient et Asie.
Mieux, face à la crise subie par les
SUR ELLE DE METTRE EN JEU SON marchés des capitaux induite par la
EXPERTISE EN ÉLARGISSANT L’ACCÈS AU Covid-19, qui a aussi affecté les in-
CAPITAL COMMERCIAL. vestisseurs du continent, Afrexim-
bank a pris sur elle de mettre en jeu
son expertise en élargissant l’accès
au capital commercial. Ce qui a
considérablement atténué le ralentis-
sement économique actuel pour de
joué un rôle de premier plan et de fa- l’Afrique en 2020, en mobilisant des nombreux emprunteurs.
cilitation dans presque toutes les capitaux d’investisseurs comprenant
transactions phares à travers des banques, des investisseurs insti-

L
suitE DE La PaGE 05
e profil de la cible que doit sa-
tisfaire la Banque Camerounaise
des Petites et Moyennes Entre-
prises est problématique. La majorité
des PME ne tiennent pas une compta-
bilité qui reflète leur situation finan-
cière réelle. Il est conséquemment
impossible de suivre l’évolution de
leurs performances ; leur trop courte
espérance de vie qui varie entre 1 an et
3 ans en découle. Leurs besoins de fi-
nancements sont destinés à couvrir les
investissements et le fonds de roule-
ment.
On peut alors comprendre pourquoi
dès le départ, la Banque des PME a
connu des résultats négatifs ; soit res-
pectivement pour 2016, 2017 et 2018
les résultats négatifs de 1,3 milliards de
FCFA, 1,15 milliards de FCFA et 1,1
milliards de FCFA. Ayant enregistré
plus de 200 clients dès l’ouverture de
ses guichets, elle a également octroyé
de nombreux crédits. En 2016, elle a
accordé 3,3 milliards de FCFA de cré-
Des moyens importants mais insuffisants
dit à 377 bénéficiaires ; 6,448 milliards
de FCFA de crédit à 787 bénéficiaires
en 2017 ; et 12,367 milliards de FCFA
de crédit à 846 bénéficiaires en 2018.
Elle a même aussi ouvert un guichet
spécifique de 200 millions de FCFA
pour encadrer et accompagner les ac-
tivités du secteur agricole dont les de-
mandes de financements n’ont cessé
d’affluer. Qui plus est, ces crédits sont
pour la plupart soit 90% des crédits à
court terme ; lorsque 10% seulement
relèvent du moyen terme ; or pour fi-
nancer les investissements seuls les
crédits à long terme sont adaptés. Une
forte concentration de créances dou-
teuses et même aussi de créances en
souffrance a dû se constituer dans le
portefeuille de créances de la BCPME.
Mais encore, elle a probablement eu
du mal à respecter les dispositions ré-
glementaires relatives aux ratios pru-
dentiels dont le ratio des fonds
propres nets, le ratio de couverture des
risques, le ratio de liquidité ou le ratio
de solvabilité.
Toutes choses qui ont motivé la direc-
tion de la BCPME a demandé une
augmentation de capital à l’Etat. Ce
qui lui a été accordé lors de l’Assem-
blée Générale après avis favorable de
la COBAC. Aussi a-t-elle procédé à
une augmentation de 10 milliards de
son capital social ; dont seul la moitié
avait été libéré. Au cours de l’assem-
blée générale ordinaire de la Banque
tenue le 22 janvier 2021, la libération
de la deuxième tranche de 5 milliards
de FCFA représentant le reste de l’aug-
mentation de son capital social a été
requise.
vErs unE PrivatisatiOn
qui Garantirait LE
rEDécOLLaGE
Tous les dispositifs mis en œuvre par
les dirigeants de la Banque Camerou-
naise des PME semblent malheureuse-
ment voués à l’échec et se traduire par
un recul important dans la course aux
performances. Cet état de fait qui n’est
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pas sans conséquence sur l’écosystème
économique et financier mérite davan-
tage de retenir l’attention, et même de
fonder désormais la réflexion sur la
nécessaire et inéluctable privatisation
de cette institution bancaire à capitaux
publics.
Cette solution alternative qui semble
désormais incontournable, consisterait
à ouvrir le capital de la Banque Came-
rounaise des PME à l’actionnariat
privé. Bien sûr qu’un ajustement dans
la poursuite de ses missions serait iné-
vitable car, la direction de la banque se-
rait alors astreinte à des performances
commerciales et des résultats finan-
ciers favorable en conséquence de la
mise en œuvre d’une politique de ges-
tion plus rigide et axée sur le dévelop-
pement. La révision des processus
d’octroi des crédits et de la politique
générale y afférente accélérerait la dy-
namique de croissance.
FINANCEMENTS CONCESSIONNELS N°021 du 02 février 2021 - Financia

La Banque Mondiale octroie 36 milliards de FCFA au Cameroun

pour le développement du bassin du Lac-TCHAD.
Le ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat) et le di-
recteur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, ont signé le 27 janvier à Yaoundé, une
convention de crédit de 36 milliards de FCFA.

Une enveloppe allouée au projet de relance et développement de la relance du lac Tchad (Prolac).
En effet, le 26 janvier dernier à et au Niger. D’après Abdoulaye fragilité. La mise en œuvre du Prolac
Yaoundé, une convention de finan- SECK : «le Cameroun, comme ses voisins, va accroître la capacité de résilience

L
CAMEROUN
_________________________
► ismael atOntsa nGuEtsOP
et fabrice POrO
_________________________
’un des faits marquants de la
finance internationale au
20ème siècle a été sans doute
la naissance des institutions de coo-
pération monétaires et financières de
dimensions multilatérales. Parmi ces
différentes institutions, la Banque
mondiale, institution carrefour qui
cement d’un montant de 36 mil-
liards de FCFA a été signée entre le
Cameroun représenté par le ministre
en charge de l’Economie, de la Pla-
nification et de l’Aménagement du
Territoire (MINEPAT), Alamine
OUSMANE MEY et la Banque
Mondiale représentée de son côté
par son directeur des opérations ré-
sident Abdoulaye SECK. Cet argent
devrait permettre de «renforcer la ré-
s’est engagé pour ramener la prospérité dans
cette zone qui est très importante. Et la
Banque Mondiale est contente de s’y asso-
cier».
« Le concours financier octroyé ce jour par
la Banque mondiale aura un impact indé-
niable sur la région du lac Tchad dont le
potentiel est pris en otage par des crises sé-
curitaires et des vulnérabilités liées à des
conditions climatiques difficiles. Ces fac-
teurs de risque multidimensionnels hypothè-
des populations vivant autour du lac
Tchad, les plus vulnérables, notam-
ment les femmes et les jeunes. Cette
enveloppe va impulser le retour de
cette partie du pays sur le sentier de
la croissance et de l’émergence.
le Prolac vise l’accroissement du ni-
veau de revenu pour environ 40 000
personnes vivant dans la région du
lac Tchad au Cameroun, la généra-
tion et le partage de solutions opé-
rationnelles et innovantes pour le

regroupe la quasi-totalité des Etats
de la planète, représente de facto la
première source de financement
pour le développement. La Banque
mondiale (parfois abrégée BM) pro-
prement parlant, regroupe deux ins-
titutions internationales notamment,
la Banque internationale pour la re-
construction et le développement
(BIRD) qui a pour rôle de financer
des projets bien identifiés, à des
conditions proches de celles du mar-
ché (selon le mécanisme de l’offre et
la demande) et l’Association inter-
nationale de développement (AID)
qui à son tour finance des projets à
des conditions très concessionnelles
(à très faible taux d’intérêts voir
même nuls). Ainsi, selon l’institu-
tion, les financements concession-
nels du Cameroun représentent
66% de son portefeuille.
CONTRIBUER AU
développement durable à travers la
mise en place d’une plateforme ré-
gionale de gestion des connais-
REDRESSEMENT DE LA ZONE DU LAC TCHAD EN SOUTENANT sances, le renforcement des
LA COORDINATION RÉGIONALE ET LA PRÉVENTION DES capacités de 680 chercheurs, ensei-
CRISES, LA CONNECTIVITÉ ET LES MOYENS DE SUBSISTANCE gnants et étudiants issus d'instituts
AGRICOLE DANS LES PROVINCES SÉLECTIONNÉES AU CAME- de recherche et de l’Université de
Maroua, la création d’au moins 1500
ROUN, AU TCHAD ET AU NIGER.
emplois temporaires à travers l’ap-
proche Himo (haute intensité de
silience et les moyens de subsistance quent malheureusement le développement et main d’œuvre), la résolution d’au
dans cette zone (Bassin du Lac créent un cercle vicieux de fragilité difficile moins 60% des griefs dans les ins-
Tchad) située à la frontière de quatre à rompre », indique Alamine Ous- tances mises en place à l’effet
pays: le Cameroun, le Niger, le Ni- mane Mey, Minepat. d’aboutir à une cohabitation paci-
géria et le Tchad». A l'observation, la crise sécuritaire fique des populations riveraines du
Ce projet vise à contribuer au re- régionale causée par Boko Haram a bassin du Lac Tchad, l’entretien de
dressement de la zone du Lac Tchad engendré des conséquences huma- 100% des routes réhabilitées, l’amé-
en soutenant la coordination régio- nitaires graves marquées par les dé- nagement d’au moins 700 hectares
nale et la prévention des crises, la placements forcés, des impacts d’espaces cultivables, etc.
connectivité et les moyens de subsis- sociaux et économiques dévastateurs
tance agricole dans les provinces sé- pour la population et une aggrava- suitE a La PaGE 07
lectionnées au Cameroun, au Tchad tion de la pauvreté extrême et de la
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FINANCEMENTS CONCESSIONNELS N°021 du 02 février 2021 - Financia

suitE DE La PaGE 06

P our concrétiser l'initiative, l'on

apprend auprès des responsa-
bles du projet qu’à date, le re-
crutement du personnel clé est en
cours et devrait s’achever d’ici la fin du
mois de février 2021. Les manuels de
mise en œuvre qui conditionnent l’en-
trée en vigueur du projet sont en cours
de finalisation. Le comité régional de
pilotage est mis en place. De nos jours,
on comptabilise plus de 2,5 millions de
personnes parmi les déplacés forcés
(dont la moitié constituée d’enfants)
depuis le début de la crise de Boko
Haram en 2014. La région du lac
Tchad est l’un des espaces les plus tou-
chés par les déplacements forcés en
Afrique, ce qui complexifie la fourni-
ture de services sociaux de base, no-
tamment l’eau, l’éducation, la santé, les
infrastructures et l’électricité, et plonge
les populations dans la précarité.
Concrètement, le projet comporte
plusieurs composantes à savoir :
La première qui consiste à la mise en
place d’une coordination régionale et
nationale, et de renforcement des ca-
LA BANQUE MONDIALE
A DÉJÀ MOBILISÉ, SOUS FORME D’APPUI
BUDGÉTAIRE, DES FINANCEMENTS
D’UN MONTANT GLOBAL DE 400 MIL-
LIONS DE DOLLARS SOIT PLUS DE 200
MILLIARDS DE FCFA.
pacités locales axée sur l’amélioration
de l’atténuation et de la prévention des
risques et des conflits dans la zone du
Lac Tchad ainsi que sur le renforce-
ment de la riposte régionale.
La deuxième composante porte plutôt
sur le rétablissement de la mobilité et
de la connectivité rurale, l’objectif ici
étant d’améliorer l’accès des commu-
nautés aux marchés et aux services
socio-économiques.
La composante intervention d’urgence
contingente, met quant à elle en place
un fonds de prévoyance en cas de ca-
tastrophe.
Par ailleurs, de la coopération bilatérale
Cameroun avec la Banque mondiale en
2021, « Le volume du portefeuille de
projets s’élève de nos jours à environ
1583,2 millions de dollars américains
soit près de 950 milliards de FCFA
pour 14 projets actifs », a déclaré Ala-
mine OUSMANE MEY. Ces engage-
ments, explique le MINEPAT, sont
majoritairement des prêts concession-
nels (66%) mobilisés auprès du guichet
Association internationale de dévelop-
pement (IDA), branche de la banque
dédiée aux pays les plus pauvres, contre
32%
NOS TARIFS
auprès du guichet Banque internatio-
nale pour la reconstruction et le déve-
loppement (BIRD), guichet non
concessionnel du groupe de la Banque
mondiale. Le reste (2%) est constitué
de dons.
Toujours selon le membre du gouver-
nement, au surplus des financements
apportés pour la réalisation de projets
de développement, il y a lieu de men-
tionner que la Banque mondiale a déjà
mobilisé, sous forme d’appui budgé-
taire, des financements d’un montant
global de 400 millions de dollars soit
plus de 200 milliards de FCFA. Ce type
de prêts (prêts concessionnels) sont
encouragés par sa consœur de Brettons
Wood notamment le FMI, les jugeant
moins onéreux pour les pays pauvres;
mais qui sont regardés avec une cer-
taine méfiance par les souverainistes
du fait des conditionnalités qui les ac-
compagnent.

ESPACE MONTANT DUREE

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EDUCATION FINANCIÈRE N°021 du 02 février 2021 - Financia

Les techniques de réaménagement de la dette

dans les accords multilatéraux
Jadis considéré comme un mystère, les relations internationales et la finance internationale sont de
plus en plus ancrées dans l’esprit des Etats africains comme une nécessité absolue, source de déve-
loppement et plus encore d’aide publique au développement.

Notre ambition de parachever une meilleure compréhension des techniques de gestion de la dette
dans les accords multilatéraux, participe de cette œuvre ô combien salutaire et sociale de vulgarisa-

C
tion des instruments internationaux gouvernant la finance.
FINANCE INTERNATIONALE
_________________________
► alphonse KEnMEGnE
_________________________
haque accord multilatéral dé-
finit d’abord l’assiette des
dettes concernées. En prin-
cipe, seules peuvent être consolidées
c’est-à-dire rééchelonnées ou annu-
lées, les dettes relatives aux contrats
à plus d’un an signés antérieurement
à une date dite « date butoir ». Ce-
pendant les sommes hors consolida-
tion (contrats « post date butoir » ou
crédits à court terme) font de plus
en plus l’objet d’un traitement spé-
cifique pour tenir compte des diffi-
cultés financières aigues de certains
débiteurs.
Depuis 1995, le Club de Paris s’est
donné la possibilité de diversifier ses
accords selon qu’il traite du service
de la dette tombant à échéance au
cours de la période dite de consoli-
dation ou de l’encours restant dû. La
période de consolidation durant la-
quelle pour un accord de flux, les
échéances originelles ne sont pas
payables mais sont rééchelonnées,
refinancées ou annulées, est définie
dans l’accord multilatéral. Elle re-
couvre en règle général, la durée de
l’accord avec le FMI (un à trois ans),
avec éventuellement des phases qui
correspondent aux revues annuelles
de l’accord. La durée de la période
de consolidation mais surtout l’am-
pleur de l’assiette varient en fonc-
tion des besoins de financement du
pays débiteur et de ses perspectives
de viabilité à moyen terme. Avec le
traitement appliqué (ou termes de
l’accord), elle constitue l’objet prin-
cipal de la négociation multilatérale.
Le Club de Paris dispose de plu-
sieurs traitements de rééchelonne-
ment de dettes applicables aux pays
débiteurs selon des critères de pau-
vreté et d’endettement total. Les
traitements peuvent être conces-
sionnels (avec diminution de la va-
leur actuelle nette des créances) ou
non concessionnels (simple rééche-
lonnement ou différé des montants
consolidés). Parmi ces derniers, le
régime dit de « Houston » défini en
1990 au sommet du même nom est
destiné au pays à revenu intermé-
diaire de la tranche inférieure (cas du
Cameroun avant les premiers ac-
cords avec le FMI). L’amortisse-
ment des dettes consolidées s’étale
sur une durée de 15 à 20 ans avec un
remboursement du capital à l’issue
d’une période de grâce de huit ans.
S’agissant des accords concession-
nels qui s’appliquent aux pays pau-
vres moins avancés (PPMA), les
taux d’annulation peuvent varier de
50% à plus de 90% selon le régime
utilisé.
L’annulation des dettes ne porte pas
que sur les dettes autres que celles
d’Aide Publique au Développement.
Elle prend la forme soit d’une ré-
duction du principal (debt reduc-
tion) selon le choix effectué par les
divers pays créanciers, soit d’une ré-
duction du taux d’intérêt applicable.
Actuariellement les deux options
sont équivalentes avec des durées de
remboursement égales.
Les créances d’Aide Publique au
Développement (APD), conces-
sionnelles par définition, ne peuvent
être annulées, mais sont rééchelon-
nées sur des durées variables en
fonction du régime appliqué (20 à
40 ans, dont 10 à 16 ans de période
de grâce), c’est-à-dire sur une pé-
riode toujours plus longue que pour
les créances non APD.
Au fil des ans et poussés plus par la
nécessité que par le désir d’innova-
tion ou d’allègement des charges pe-
sant sur les débiteurs, les créanciers
du Club de Paris ont multiplié les
clauses contenues dans les accords
de rééchelonnement :
- Clause de phasage : avec le
développement des accords plurian-
nuels avec le FMI, le Club de Paris a
découpé le rééchelonnement en plu-
sieurs phases (deux ou trois) dont
l’entrée en vigueur est soumise à
l’accord des créanciers sur la base
notamment du respect des engage-
ments envers le FMI et des paie-
ments dus aux créanciers du Club de
Paris.
- clause d’entrée en vigueur
: elle subordonne l’entrée en vigueur
des accords à l’exécution de cer-
taines conditions (paiement des
sommes consolidées, respect des
conditions FMI).
- clause de « Pull-back » :
elle consiste à annuler purement et
simplement un accord de rééchelon-
nement si certaines conditions ne
sont pas remplies.
- clause de retour à meil-
leure fortune : elle permet la mo-
dification des modalités de
rééchelonnement de l’accord dès
lors que certaines conditions sont
remplies (certains accords anciens
dépendent de l’évolution des cours
des matières premières ; d’autres dé-
pendent des conditions de crois-
sance économique).
- clause de bonne volonté
(goodwill clause) : elle marque
l’accord des pays créanciers pour
ouvrir, à l’issue de la période de
consolidation de l’accord de flux en
négociation, des négociations en
vue d’un traitement en stock de la
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dette du pays débiteur.
- clause de conversion de
dette : elle figure dans la majorité
des accords de rééchelonnement des
pays moins avancés (cas du Came-
roun) et prévoit pour ces économies
en déprime, la possibilité d’opéra-
tions de conversion de dette sur une
base volontaire et bilatérale. Il n’est
pas inutile de signaler qu’une
conversion de dette est la vente ou
l’échange par un pays créancier à un
investisseur, de créances dans le
cadre des projets financés en mon-
naie locale, pour la protection de
l’environnement ou l’aide au déve-
loppement (cf notre étude portant
sur le service de la dette publique
dans les pays en développement : le
tiers monde dans le piège financier
et monétaire, Université de
Yaoundé, 1987).
- clause de comparabilité
de traitement entre les créanciers
: elle rappelle l’obligation pour le dé-
biteur de ne pas accorder un traite-
ment plus favorable à un autre
créancier (banques, créanciers euro
–obligataires …). Cette clause tradi-
tionnelle est destinée à faire barrière
vis-à-vis des créanciers privés, et no-
tamment obligataires (porteurs d’eu-
robonds), désormais parties
prenantes au réaménagement du
stock de la dette au moment le plus
incandescent de la crise de la dette
dès le début des années 1980.
Ce dispositif peut être lié à une
clause de Pull Back prévoyant l’an-
nulation de l’accord si la clause de
comparabilité n’est pas mise en
œuvre (cas de l’accord avec le Pakis-
tan en 1999).
INTERVIEW N°021 du 02 février 2021 - Financia

100 milliards de FCFA pour la promotion du

Made in Cameroon sont insuffisants
Président des Entreprises du Cameroun (ECAM), Protais Ayangma dans une interview accordé à la
CRTV le 25 janvier dernier sur la situation de PME et le report de PROMOTE 2021.

Le président du mouvement patronal déplore l'insuffisance des apports du gouvernement aux PME
fragilisées par la pandémie du Covid-19

INTERVIEW
_________________________
► retranscrite par fabrice POrO
_________________________
Le mois s'est achevé avec cette
nouvelle de report encore de Pro-
mote 2022. quel signal cela ren-
voie à l'acteur de la PME que
vous êtes, c'est pas un mauvais
indicateur ?
C'est un mauvais indicateur. Dans la
mesure où Promote est un peu une
vitrine de l'économie camerounaise.
Voir cet événement reporté, ren-
seigne sur la situation de l'économie
en ce moment.
qu'est-ce que la PME allait véri-
tablement offrir à Promote 2021,
puisqu’elle souffre quand même
de la pandémie du covid-19 ?
La PME voudrait offrir par exemple,
l'état de son économie. On constate
que malgré les difficultés, la PME
survit et elle vit même. Il y a des
choses formidables qui se font au ni-
veau de la PME. Durant cette pan-
démie la PME s'est montrée
relativement combattante. Il faut le
croire que pendant la pandémie la
PME est restée inactive, elle a certes
beaucoup de difficultés mais vous
savez qu'elles sont fragiles certes,
mais elles sont très agiles. Donc
qu'elles arrivent à trouver des solu-
tions parfois originales à des pro-
blèmes structurels.
En 2021, comment vous l'entre-
voyez, avec le concours de l'tEat
qui a été d'un grand apport pen-
dant la pandémie en 2020?
Je ne suis pas peut être d'accord avec
votre affirmation. L'Etat n'a pas été
très présent aux côtés des PME dans
cette pandémie. On ne va pas bou-
der les quelques rares actions que
l'état a faites, mais d'une manière gé-
nérale, il faut reconnaître que ça été
très insuffisant. On ne sait pas ce
qu'on va faire en 2021, les PME
continuent au quotidien à se battre
sans financement. C'est le plus vrai
problème qu'elles ont. Le finance-
ment restera la plus grosse épine des
PME.
2022, on l'envisage sous les aus-
pices du Made in cameroon et
nous avons en mémoire la céré-
monie d'inauguration de l'usine
d'assemblage de tracteurs récem-
ment à Kribi. c'est pas un bon
indicateur ?
C'est un bon indicateur. Mais en la
matière les signaux sont contradic-
toires. D'un côté on inaugure l'usine
des tracteurs, de l'autre côté on
ferme une de la CICAM au Nord.
Mais je pense que ça traduit plutôt
l'espoir de nos dirigeants qui parlent
d'un taux de 8% de progression. Moi
je vois plutôt un signe d'espoir.
il n'y a pas que l'usine des trac-
teurs qui porte ces indicateurs à
l'optimisme. Bientôt l'inaugura-
tion d'une usine de transforma-
tion de fer dans la ville Douala.
tout cela donne des points à la
promotion du Made in came-
roon ?
On peut l'espérer, mais il ne faut pas
trop compter sur des signaux
comme ceux là, qui sont après tout
des signaux isolés. On parle de la dy-
namique d'ensemble, une hirondelle
ne fait pas le printemps, il est diffi-
cile de voir dans ces signaux un signe
de reprise robuste.
vous êtes trop pessimiste des pe-
tites avancées. On ne va pas faire
une reprise robuste économique
à 8% directement. qu'est-ce que
vous proposez de manière
concrète ?
Je mentirai si j'avais une solution ma-
gique. J'essaie tout simplement de
tempérer votre optimisme. Je dis que
les PME vont continuer à se battre
avec les moyens qu'elles ont. On ne
va pas faire des miracles. Qu'il ait ici
et là, les avancées ne doivent pas
masquer les reculades qu'il y a sur
d'autres fronts. Je pense qu'il faut
travailler davantage, continuer à faire
preuve d'imagination, de résilience.
Mais je ne peux pas m'inscrire dans
un optimisme baignant. Parce que
pour l'instant, rien ne nous permet
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d'être très optimistes. La crise sani-
taire va encore se poursuivre, il y a
certes un espoir avec le vaccin qui a
été trouvé. D'ici à ce qu'il arrive en
Afrique il faudra un peu temps.
Dont je pense qu'il faut être modé-
rément optimiste, mais ne pas se
laisser griser par quelques signaux.
vous êtes particulièrement atten-
dus sur le terrain de la promotion
du made in cameroon ?
Le made in Cameroon est une
chance pour le Cameroun. C'est le
terrain de prédilection des PME. Les
difficultés du commerce extérieur
ont fait qu'on est obligé de se
concentrer sur le made in Came-
roon. A ce sujet vous pouvez égale-
ment comprendre que les PME
font des miracles. Nous allons conti-
nuer à labourer ce terrain. Mais si
l'état nous aidait, nous accompagnait
un peu plus, je suis sûr que les résul-
tats seraient encore meilleurs.
100 milliards de fcfa inscrits
dans la loi de finances au titre de
la promotion du made in came-
roon en 2021. ce n'est pas ça ?
C'est un début de solution, mais c'est
largement insuffisant. Vous savez
combien de PME il y a au Came-
roun ? Nous ne disons pas que l'Etat
ne fait rien. Nous disons que ce que
l'Etat fait est largement insuffisant.
INVESTISSEMENTS ETRANGERS N°021 du 02 février 2021 - Financia

Le Qatar investit au Cameroun

Par le truchement de Kasada Capital Management, véhicule d’investissements dédié au secteur de
l’hôtellerie en Afrique subsaharienne, le Qatar Etat du golf riche en pétrole annonce le rachat au
groupe Accor d’un parc de huit hôtels au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Au Cameroun,
c’est l’hôtel Ibis de Douala.

Par cette action , le Qatar pénètre le marché camerounais en affichant sa volonté à influer l’écosys-
tème financier et économique du pays.

KASADA CAPITAL

K
CEMAC cepté », avait déclaré Sheikh Nawaf

_________________________
► idrissou YahaYa
_________________________
asada Capital Manage-
ment, qui a levé 500 mil-
lions de dollars (environ
270 milliards de FCFA) en 2019
pour son Kasada Hospitality Fund
LP dédié aux investissements dans
l’hôtellerie en Afrique sub-saha-
rienne, est contrôlé par le groupe
qatari Katara Hospitality (qui y a
injecté 350 millions de dollars). Il
est en partenariat avec le groupe
hôtelier français Accor (150 mil-
lions de dollars).
En clair, en dépit du transfert de la
propriété de l’hôtel Ibis de Douala
à son partenaire qatari, le groupe
Accor reste dans le tour de table de
cet établissement hôtelier de la ca-
pitale économique camerounaise,
en raison de ses actifs au sein de
Kasada Capital Management.
Cette action déduit que l’arrivée du
MANAGEMENT
EST CONTRÔLÉ PAR LE GROUPE QATARI
KATARA HOSPITALITY (QUI Y A
INJECTÉ 350 MILLIONS DE DOLLARS).
Qatar dans le secteur de l’hôtellerie
au Cameroun n’est pas une sur-
prise. En effet, le 9 septembre 2019
à Doha, la capitale de cet émirat pé-
trolier, au cours d’une rencontre
avec des journalistes africains,
Sheikh Nawaf bin Jassim Al Thani
, chairman de Katara Hospitality,
avait annoncé que le groupe qu’il
dirige peaufine des projets d’inves-
tissements au Cameroun, au Séné-
gal et au Nigeria.
Mieux, dans les trois pays sus-men-
tionnés, Katara Hospitality, avait
révélé son Chairman, envisageait
d’investir jusqu’à 10% des 500 mil-
lions de dollars du Kasada Hospi-
tality Fund LP, ce qui représente
une enveloppe de 50 millions de
dollars (environ 27 milliards de
FCFA).
« Dans les années à venir, l’Afrique
abritera de puissantes économies
(…) Nous comptons influencer le
développement économique de ce
continent, même si c’est à une
toute petite échelle (…) Nous
sommes sûrs que nous allons faire
face à quelques difficultés, mais
nous nous emploierons à être ac-
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bin Jassim Al Thani, pour justifier
l’intérêt de son groupe pour le
continent noir.
LE qatar invEstit
DEs caPitaux
En afriquE
Longtemps l’Afrique s’est réduite
pour Doha ( capitale du Qatar) au
triptyque Maroc-Algérie-Tunisie.
Mais avec le nouvel ordre écono-
mique mondial , l’Afrique subsa-
harienne représente un intérêt
économique et géostratégique pour
cet État du golf arabique .
Le Qatar investit de plus en plus
sur cette partie du monde afin de
contrer ses voisins saoudiens et
émiratis . De ce fait , cet investisse-
ment au Cameroun n'est pas fortuit
, car étant la locomotive de
l'Afrique centrale , le Qatar va
beaucoup gagner en prestige sur le
continent.
CEMAC N°021 du 02 février 2021 - Financia

L’UEAC adopte un budget de près

de 90 milliards de FCFA
Le Conseil des ministres de l’Union Economique de l’Afrique Centrale a adopté le 27 janvier, un projet
de budget 2021 de près de 90 milliards de francs CFA.

Cette enveloppe est destinée à la réalisation des projets intégrateurs et au fonctionnement optimal

L
de l’institution.
CEMAC/BUDGET 2021
Dans son discours de circons- ment de la communauté s’impo milliards de FCFA. Le chiffre a
_________________________ tance, le président de la commis- sent à tous. été révélé, le 23 janvier dernier,
► fabrice POrO
_________________________ sion de la CEMAC, Daniel Ona Outre ce budget à examiner, les par le président de la Commission
Ondo a invité les pays membres à ministres de l’Economie de la de la CEMAC, Daniel Ona Ondo
es travaux de la 36e ses- mettre sur pied des politiques pu- CEMAC ont planché sur d’autres en prélude de la 36e réunion des
sion ordinaire de l’Union bliques concrètes, pour une meil- documents à l’exemple du cadre ministres de l’Économie et des
Economique de l’Afrique leure intégration sous régionale. institutionnel et règlementaire de Finances des États membres de
Centrale ont débouché le 27 jan- Car, a-t-il indiqué, au regard de la mise en œuvre de la stratégie d’in- cette sous-région.
vier sur la validation du projet de crise sanitaire actuelle et son inci- dustrialisation durable de la filière « Afin d’atteindre les objectifs que nous
budget 2021. Une enveloppe de dence sur l’économie sous régio- bois dans le Bassin du Congo, le nous fixons, nous avons besoin plus que
près de 90 milliards de francs nale, l’urgence d’une promotion mécanisme d’alerte précoce des jamais d’injecter davantage de res-
CFA a été adoptée pour l’exercice de la convergence économique et déséquilibres macroéconomiques sources, en vue du fonctionnement opti-
budgétaire en cours. Placé sous le une coordination à l’échelle régio- en zone CEMAC, ainsi que le dis- mal de notre communauté. À cet égard,
signe de la « Prudence », le budget nale des réformes économiques, positif des sanctions pour les in- je vous exhorte, vous les différents plé-
est destiné à la réalisation des pro- la diversification des économies fractions aux règles de la nipotentiaires de nos États, à mener un
jets intégrateurs et au fonctionne- des pays de la CEMAC doivent surveillance multilatérale. plaidoyer en vue non seulement du ver-
ment optimal de l’institution. être actées, afin de les rendre plus La cEMac récLaME sement de la taxe communautaire d’in-
En effet, il a été arrêté en recettes résilientes aux crises diverses. De 80 MiLLiarDs DE tégration, mais également la réduction
et dépenses à la somme de 89,22 même, la préservation des acquis fcfa à sEs états du stock des impayés de cette taxe », a
milliards de francs CFA contre de la libre circulation des biens et MEMBrEs plaidé Charles Assamba Ongodo,
88, 23 milliards de francs CFA en des personnes, l’amélioration du Dans le cadre de la Contribution directeur général de la coopéra-
2020. Soit une légère hausse de recouvrement de la TCI (Taxe statutaire, les États membres de la tion et de l’intégration régionale
1,13 %, sous l’hypothèse d’une Communautaire d’intégration), la Communauté Economique et au ministère camerounais de
amélioration des ressources pro- mobilisation plus efficace des fi- Monétaire de l’Afrique Centrale l’Économie et actuel président du
pres et d’une mobilisation plus ef- nancements extérieurs et la néces- ont accumulé des arriérés de ver- Comité inter-États.
ficace et accrue des concours sité de la mise en place d’un sement de la taxe communautaire
extérieurs. mécanisme alternatif de finance- d’intégration (TCI) d’environ 80
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ANNONCE N°021 du 02 février 2021 - Financia

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