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Le Noir Alain. La situation et les perspectives d'évolution des systèmes financiers d'Afrique noire francophone. In: Revue
d'économie financière, n°41, 1997. Les enjeux de l'information comptable et financière . pp. 169-177.
doi : 10.3406/ecofi.1997.2342
http://www.persee.fr/doc/ecofi_0987-3368_1997_num_41_3_2342
Abstract
The situation and perspectives of evolution of French speaking Black African Countries' Financial
Systems
Banking systems implemented in the aftermath of independence of French speaking African
countries have been greatly upset by the 1980's economic, political and social crises. Major
restructurations have occurred, mainly in development banks, and to a lesser extent some trade
banks, and today most banks look sound and liquid.
The Banking Committees which were set up are the best guarantee for the continuation of this
situation. The weight of French banks, even though still strong, tends to decrease considerably
along with total withdrawal from certain countries. The establishment of new partners, either from
Europe (Belgolaise, in particular), or from the Maghreb (NW Africa) or private locals make it
possible to develop a diversified structure oriented towards a complementary structure involving
both « wholesale banks », with international competence, and « retail banks », often limited to the
national level.
The still slow implementation of specialized institutions in long-term financing of major corporations
(Regional Stock Exchanges, Venture-capital corporations, etc.), and micro-companies
(decentralized institutions) should be rapidly completed by a structure adapted to SME financing
(popular bank system, or mutual guarantee institutions). It is most probably in this field, as well as
in that of social oriented financing, that a great deal of work still remains to be done.
La SITUATION
Alain Le Nom *
* Délégué général pour l'Afrique et l'océan Indien de la Confédération internationale des associations TTB.
Secrétaire exécutif du Club des Dirigeants des Banques d'Afrique francophone.
1. Le thème du Colloque était « les risques bancaires et les moyens de les limiter ».
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
Rappel historique
Les systèmes bancaires d'Afrique noire ont été construits au
lendemain des indépendances sur des bases profondément inspirées de
l'héritage colonial. Ainsi dans les pays de la zone franc, les systèmes
financiers ont été construits sur base de spécialisation en s'inspirant des
lois d'organisation bancaire françaises de 1941 et de 1945.
Au sommet une banque centrale multinationale ayant d'abord
son Siège en France puis délocalisée dans une capitale de chacune des
deux sous-régions (Dakar et Yaounde). Ces banques, cas uniques au
monde de banque centrale multinationale (avant la création de la
Banque Centrale Européenne), disposaient de la plupart des pouvoirs et des
attributions que la Banque de France. On retiendra toutefois que la
commission de contrôle, fonctionnant au niveau de la direction
nationale de chaque pays était sans grande influence par rapport au pouvoir
souverain des Etats.
Les banques nationales de développement. Créées à l'instigation
1 70 de la Caisse Française de Développement et de quelques autres bailleurs
de fonds, elles bénéficiaient de lignes de crédits extérieurs pour financer
la création et le développement des entreprises généralement pubUques
ainsi que les infrastructures économiques et sociales nécessaires à tout
Etat. Investies d'une mission d'intérêt national, U n'était pas choquant
qu'elles aient été conçues, comme des Institutions financières étatiques
aussi bien dans le domaine de l'industrie que dans celui de l'agriculture.
Les banques commerciales, banques de dépôts à structure
capitaUstique différente selon le système politique du pays :
Dans les pays ayant opté pour un régime bUatéral, les banques
françaises (BNP, Crédit Lyonnais, Société Générale, parfois PARIBAS et
surtout BIAO), disposaient sous forme de filiales d'un quasi monopole.
Dans les pays collectivistes (BENIN, MADAGASCAR, GUINEE), les
banques d'Etat, parfois très spécialisées, dépendaient étroitement de la
Banque Centrale donc de l'Etat.
Cette structure pyramidale a relativement bien fonctionné tant que
les finances publiques, alimentées par des recettes budgétaires
confortables et des rentrées des devises que permettaient les cours élevés des
matières premières sont restées saines, soit entre 1960 et 1980.
Malheureusement, ce système financier artificieUement dopé par l'aisance des
finances publiques et la dépendance des maisons mères françaises, est
resté figé et peu innovant. Le renversement des termes de l'échange à
partir des années 1980 allait complètement bousculer l'ordre établi.
SITUATION ET PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DES SYSTÈMES FINANCIERS D'AFRIQUE NOIRE
La situation actuelle
3. Il n'y a plus de banque française au Mali, au Niger, au Bénin, au Congo, en République de Centrafrique,
au Tchad, pour ne citer que les pays de la zone franc.
4. La Belgolaise a aujourd'hui des filiales en Côte d'Ivoire, au Togo, au Burkina Faso, en Mauritanie, en
République Centrafricaine, au Niger, au Congo et dans plusieurs pays anglophones. Elle serait en
négociation au Bénin, au Tchad, au Mali.
SITUATION ET PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DES SYSTÈMES FINANCIERS D'AFRIQUE NOIRE
5. H est courant de trouver sur les marchés de Bamako, Ouagadougou et Cotonou des panneaux « Banque
Populaire »ou* Mutuelle d'épargne et de prêts ».
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE
Annexe
(1) Groupe BNP. (2) Groupe Crédit Lyonnais. (3) Groupe Société Générale.
(4) Groupe Belgolaise. (5) Groupe Libyen.