PROJET DE CEVITAL

À BÉJAÏA

670 jours de blocage

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 26 janvier 2019
Plus de 100 000 chômeurs
N°8621 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. inte rdits d’emploi !
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

DÉCÈS DU PRODUCTEUR YOUCEF GOUCEM

Colère et
consternation
◗ Le décès de Youcef Goucem, suite à ses brûlures,
suscite l’indignation des corporations du cinéma et
de la télévision
◗ L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a
reconnu hier une «recrudescence» des plaintes des
producteurs quant au non-respect par certaines
chaînes privées des contrats passés avec les
professionnels du secteur.

P
eut-on aimer le cinéma et la télévision
jusqu’à en mourir ? Eh bien ! cela s’est passé
en Algérie. Le producteur et directeur de Go-
film est décédé jeudi, à l’hôpital de Douéra, suite à
7 janvier, dans les locaux de la chaîne de télévision
privée Dzaïr TV, dont le propriétaire est l’homme
d’affaires Ali Haddad, comme ultime solution pour
réclamer le paiement de factures d’un feuilleton

PHOTO : D. R.
une tentative de suicide, en s’immolant par le feu, le diffusé en 2017.

LIRE LA SUITE DE L’ARTICLE DE K. SMAÏL EN PAGE 12

VENEZUELA ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE NOUVELLES GRÈVES ANNONCÉES

DANS L’ÉDUCATION
Le pays au
bord de la
LE MSP PARTANT, LES SYNDICATS
guerre civile LE PT DANS LE DOUTE, MAINTIENNENT
■ Le Venezuela
est en proie à
LE FFS BOYCOTTE… LA PRESSION
d’importantes
pénuries et à une ■ L’Intersyndicale appelle ses
hyperinflation adhérents à se mobiliser pour
de 10 000 000 % réussir les prochaines actions de
PHOTO : H? LYÈS/ARCHIVES

annoncée pour protestation, dont la nature et la

2019
date seront annoncées à partir
■ Si la crise
politique persiste, de la mi-février.
le pays risque de se LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 2
retrouver avec deux
gouvernements ◗ La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a laissé entendre hier CROISSANCE ÉCONOMIQUE
que son parti n’est pas très emballé par une participation à l’élection
parallèles.
d’avril 2019. Le FFS compte boycotter activement le rendez-vous. Le
LE GOUVERNEMENT
LIRE L’ARTICLE
DE ZINE CHERFAOUI
EN PAGE 10
MSP, quant à lui, est partant et doit officialiser cette option aujourd’hui. RATE SON OBJECTIF
LIRE LES ARTICLES EN PAGES 2 ET 3 LIRE L’ARTICLE DE H. L. EN PAGE 6

INTEMPÉRIES
PLUSIEURS RÉGIONS DU PAYS SONT TOUCHÉES

Des morts et des dégâts matériels

■ Les intempéries qui ont touché plusieurs wilayas du pays ont nécessité de nombreuses opérations de la
Protection civile pour le sauvetage de personnes piégées, suite aux infiltrations des eaux pluviales, et la recherche
PHOTO : D. R.

des disparus.
LIRE LES ARTICLES DE KAMEL BENELKADI ET M.-F. GAÏDI EN PAGE 5
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 2

L’ACTUALITÉ

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE LE DERNIER DÉLAI

DE DÉPÔT DES
Le FFS opte pour DOSSIERS DE
CANDIDATURE FIXÉ
le «boycott actif» AU 3 MARS
L
e dernier délai de dépôt des dossiers de candidature
pour l’élection du président de la République,
● Le parti considère que les conditions d’une élection démocratique, libre, honnête et transparente, prévue pour le 18 avril, est fixé au 3 mars 2019
à trois mois de la tenue du prochain scrutin présidentiel, ne sont pas réunies. à minuit, a annoncé mercredi dernier le Conseil
constitutionnel dans un communiqué. Conformément

L
e doyen des partis de
l’opposition ne sera pas
dans la course pour la
présidentielle du 18 avril
prochain. Le FFS a tranché
cette question à l’occasion
d’une session ordinaire de
son conseil national, dont
les travaux ont débuté hier
à huis clos et prendront fin
aujourd’hui. La commission
stratégique politique de
l’instance a élaboré, à cet effet,
un rapport et rendu un verdict
partagé par la majorité des
participants à ce conclave et
consistant en le boycott actif
de ce rendez-vous électoral.
Le FFS s’adresse ainsi à la
population en l’appelant
à boycotter activement,
massivement et pacifiquement
le scrutin.
Pourquoi une telle option ?
Le parti de feu Aït Ahmed
considère que les conditions
d’une élection démocratique,
libre, honnête et transparente,
à trois mois de la tenue du pro-
chain scrutin présidentiel, ne
sont pas réunies. Partant de ce
constat, le FFS ne présentera
pas de candidat et ne soutien-
dra aucun autre candidat dont
la participation ne servirait,
selon lui, qu’à donner une fa-
çade faussement démocratique
à un scrutin fermé d’avance au
profit du candidat du régime.
«Nous appelons la popula-
tion – qui sait déjà que son
vote ne reflétera pas la réalité
du scrutin et que les résultats
officiels ne refléteront en rien
le niveau réel de participa-
tion – à boycotter activement,
massivement et pacifiquement
un scrutin qui ne viserait qu’à
pérenniser un régime autori-
taire et liberticide», tranche le
FFS, qui pense que le régime
a failli, que ce soit sur le
plan politique, économique et
social, d’où son appel à la
mobilisation de la population,
«longtemps humiliée et exclue,
pour le boycott du scrutin, et
à sa vigilance pour faire bar-
rage aux desseins politiques
inavoués du régime. Le conseil
national a ainsi instruit les
instances du parti à poursuivre
et à intensifier sa campagne
de mobilisation en direction
des Algériens et des forces
vives de la nation pour impo-
ser au régime une alternative
démocratique et sociale, qui
mettra fin au système actuel
antidémocratique et antisocial,
sans perspective de sortie de
crise. Notre parti, fidèle à ses
convictions, continuera son
combat pour la reconstruction
d’un consensus national et
populaire autour de l’élec-
tion d’une assemblée nationale
constituante et l’avènement de
la IIe République fondée sur un
Etat de droit et les principes
universels de la démocratie,
seuls à même de réconcilier
les citoyens avec leurs institu-
tions».
«DÉLIQUESCENCE AVANCÉE
DES INSTITUTIONS»
Dans la résolution politique
sanctionnant les travaux de
son conseil national, le FFS
explique dans le détail pour-
quoi il s’adresse à la popula-
tion et rend public le contenu
de l’appel en question. Le plus
vieux parti de l’opposition af-
firme que sur le plan politique,
l’Algérie que l’on a dénommée
«République démocratique
et populaire» n’est ni répu-
blicaine, ni démocratique, ni
populaire. «Cet habillage sé-
mantique cache une dictature
avec une façade démocratique
et une rhétorique populiste.
L’Algérie n’est pas encore une
République, car une Répu-
blique est un système politique
dans lequel la souveraineté ap-
partient au peuple, qui exerce
le pouvoir politique directe-
ment ou par l’intermédiaire
de représentants élus», lit-on
dans la résolution. En outre,
l’Algérie, selon le FFS, n’a
pas encore établi un Etat fondé
sur le droit. Et de rappeler
dans ce sillage les violations
systématiques qui ont miné les
fondements de l’Etat de droit
et la légitimité des institutions,
et ce, depuis l’indépendance
nationale. La preuve a été
donnée lors des récents évé-
nements, notamment le départ
forcé du président élu de l’As-
semblée nationale au mépris
de la légalité constitutionnelle
et du règlement intérieur de
cette institution et le report
de l’installation du Sénat au-
delà des délais réglementaires,
sans justification, qui reflètent
la déliquescence avancée des
institutions et leur illégitimité.
«Ces coups de force institu-
tionnels ont miné le corps de
l’Etat, qui n’a plus les capaci-
tés de résister au cancer de la
corruption qui touche le cœur
du pouvoir, gangrène les ser-
vices publics et contamine la
société, jetant ainsi le discrédit
sur les institutions à tous les
niveaux», note le conseil natio-
nal du FFS.
Par ailleurs, et sur le plan éco-
nomique, le FFS pense que la
dépendance d’un seul produit,
les hydrocarbures, la faible in-
tégration des activités, la pro-
duction nationale dépendante
fortement des importations de
matières premières et de biens
d’équipements bureaucra-
tiques reflètent une économie
vulnérable car dépendante de
l’étranger pour son fonction-
nement et son développement,
sans perspective de dévelop-
pement autocentré, générateur
d’emplois et de progrès social.
En outre, s’agissant de la ques-
tion sociale, elle a constitué,
de l’avis du FFS, le terreau
favorable à la mobilisation
des enfants du pays contre
le colonialisme exploiteur de
la misère du peuple. Mais la
promesse faite à ce dernier,
qui a consenti d’immenses
sacrifices pour faire triom-
pher cette Révolution, celle de
l’«instauration de la démocra-
tie et de l’Etat social, n’a pas
été tenue. Aujourd’hui, nous
assistons à la construction
d’un Etat libéral, sous tutelle
étrangère, pour la gestion de
ses ressources et de son écono-
mie». Nabila Amir
au décret présidentiel portant convocation du corps
électoral pour l’élection du président de la République
et à l’article 140 de la loi organique portant régime
électoral, laquelle stipule que «la déclaration de
candidature est déposée, au plus tard, dans les 45 jours
qui suivent la publication du décret présidentiel portant
convocation du corps électoral», et en application de ces
deux textes, le Conseil constitutionnel informe que «le
dernier délai de dépôt des dossiers de candidature pour
l’élection du président de la République est fixé au 3
mars 2019 à minuit». Le dossier de candidature doit être
déposé par le candidat en personne, après un rendez-
vous convenu auprès du secrétariat général du Conseil
constitutionnel, contre accusé de réception, précise
encore la même source. Le dossier de candidature doit
comprendre les documents énoncés dans l’article 139
de la loi organique portant régime électoral. Le candidat
doit présenter les formulaires des signatures, prévus par
l’article 142 de loi organique portant régime électoral,
auprès du Conseil constitutionnel. Les signatures sont
portées sur un imprimé individuel et légalisées auprès
d’un officier public. Lesdits imprimés sont déposés en
même temps que l’ensemble du dossier de candidature.
Le Conseil constitutionnel rappelle aux citoyens et ci-
toyennes désirant se présenter à l’élection du président
de la République les conditions fixées par l’article 87
de la Constitution : pour être éligible à la présidence de
la République, le candidat doit : - ne pas avoir acquis
une nationalité étrangère, - jouir uniquement de la
nationalité algérienne d’origine et attester de la natio-
nalité algérienne d’origine du père et de la mère, - être
de confession musulmane, - avoir 40 ans révolus au jour
de l’élection, - jouir de la plénitude de ses droits civils et
politiques, - attester de la nationalité algérienne d’ori-
gine unique du conjoint, - justifier d’une résidence per-
manente exclusive en Algérie durant un minimum de
dix années précédant le dépôt de la candidature, - justi-
fier de la participation à la Révolution du 1er Novembre
1954 pour les candidats nés avant juillet 1942, - justifier
de la non-implication des parents du candidat né après
juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du
1er Novembre 1954, - produire la déclaration publique
du patrimoine mobilier et immobilier, tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur de l’Algérie.

NOUVELLES GRÈVES ANNONCÉES DANS L’ÉDUCATION

LES SYNDICATS MAINTIENNENT LA PRESSION

L es syndicats de l’éducation ne s’avouent pas
vaincus. Réunie jeudi dernier, l’Intersyndicale
de l’éducation, composée de six organisations
(Unpef, Cnapest, CELA, SNTE, Snapest, Satef),
appelle ses adhérents à maintenir la mobilisation
jusqu’à l’ouverture d’un dialogue sérieux avec
la tutelle. «En attendant que le ministère de
l’Education abandonne sa politique opaque
dans le traitement des dossiers et adopte une
politique de dialogue sérieux, l’Intersyndicale
appelle ses adhérents à se mobiliser plus pour
réussir les prochaines actions de protestation,
dont la nature et la date seront annoncées à
autonome des travailleurs de l’éducation et de la
formation (Satef). Si les syndicats notent «avec
satisfaction» le suivi de leurs deux actions de
protestation, malgré les «blocages», ils déplorent
le caractère «superficiel» du dialogue engagé
avec les représentants du ministère de l’Edu-
cation. «Il (le dialogue) n’a pas abouti à des
réponses satisfaisantes aux dossiers soumis.
Aucun échéancier n’est précisé pour la prise
en charge des préoccupations des travailleurs»,
note le communiqué de l’Intersyndicale.
Dans une déclaration à la presse en marge de la
célébration de la Journée internationale de l’édu-
reflète pas fidèlement le contenu des discussions
qui ont eu lieu entre nous, et les réponses don-
nées durant notre rencontre. Nous avons eu droit
l’amélioration de la formation, des conditions
de travail et de scolarisation, la réalisation d’un
enseignement de qualité, la réduction du volume
à des réponses tronquées… En même temps, il horaire pour l’ensemble des paliers en respectant
nous est demandé d’être conscients de la situa- le volume de travail. Et la levée des restrictions
tion que traverse le pays. J’ai répondu que cela sur l’activité syndicale.
ne doit pas se faire à sens unique. Qu’ils lâchent Nadir Iddir
eux aussi du lest», suggère M. Amoura.
Début janvier, les syndicats de l’éducation, réunis
en collectif, ont rendu publique une plateforme
de revendications. Le document adressé à leur
tutelle porte sur des aspects socioprofessionnels
El Watan
et pédagogiques, à l’instar de la reclassification Pour toutes vos annonces publicitaires à

partir de la mi-février», précise l’Intersyndicale
dans son communiqué rendu public à l’issue de
sa réunion de jeudi, consacrée à l’évaluation de
la grève et du sit-in et à l’examen du projet de PV
qui leur a été adressé par leur tutelle.
L’Intersyndicale accorde à la ministre de l’Edu-
cation nationale, Nouria Benghebrit, un délai
jusqu’à la mi-février. «Ce délai devrait lui
permettre de transmettre nos doléances au gou-
vernement, comme elle l’a promis. Et laisser le
temps à un dialogue sérieux avant de décider
d’une action de protestation», précise Boua-
lem Amoura, secrétaire général du Syndicat
cation, Mme Benghebrit, citée par l’APS, a fait
savoir que «le projet de PV des rencontres bila-
térales a été communiqué à l’ensemble des syn-
dicats», notamment ceux ayant appelé à la grève
du 21 janvier ou ceux souhaitant soulever une
série de préoccupations au ministère, soulignant
que son département œuvrait sur la base d’un
protocole de dialogue avec le partenaire social.
«RÉPONSES TRONQUÉES»
Le Satef, qui vient de revoir le PV de la réunion
bilatérale avec les services de Nouria Benghebrit,
parle d’un «dialogue de sourds». «Ce PV ne
SÉTIF
des corps communs, le maintien de la retraite
proportionnelle sans condition d’âge et la mise
en place de mécanismes rétablissant l’équilibre
du pouvoir d’achat. L’Intersyndicale réclame une seule adresse...
l’actualisation de la prime de zone sur le nouveau Cité des 72 Logts, promotion OPGI, Cité Aïn
salaire de base et de permettre aux professeurs Tabenet, bt C, appat 18, Sétif
formés avant le 3 juin 2012 de bénéficier d’une Tél. : 036 66 43 35
promotion au grade de professeur formateur en
valorisant leur expérience professionnelle, en
plus de préserver les vacances de fin de semaine.
Au plan pédagogique, il est exigé la révision des
programmes scolaires en fonction du niveau des
apprenants et particulièrement ceux du primaire,

«Voilà pourquoi le PT ne doit pas aller
à l’élection présidentielle»
● «A bien des égards, le scrutin d’avril prochain me rappelle personnellement la situation qui prévalait en 2010 en Egypte
et en Tunisie, où les systèmes en place avaient poussé le cynisme et l’arrogance à l’extrême.»
L
ouisa Hanoune estime que le
climat politique qui règne dans
le pays n’est pas favorable
à sa participation à la prochaine
présidentielle. La secrétaire générale
du Parti des travailleurs (PT) précise
d’emblée qu’elle n’exprime que
son «avis personnel». «Je pense
personnellement que le parti ne doit
pas aller à la prochaine élection
présidentielle. Il ne doit pas y aller
cette fois-ci. C’est là mon point de vue
personnel, que j’exprimerai et défendrai
au bureau politique et au comité central.
Cela étant, je respecterai la décision
qui émanera de la majorité du comité
central et je l’appliquerai conformément
au centralisme démocratique qui régit
le fonctionnement du parti, à savoir
la liberté totale dans la discussion et
l’unité dans l’action », a déclaré Louisa
Hanoune à la fin de son intervention
en ouverture de la réunion du bureau
politique du parti hier à Alger. La
pasionaria du PT étaye sa position par la
situation dans laquelle se trouve le pays.
«Je suis très inquiète pour l’Algérie. Je
vais exprimer ma position personnelle
sans exercer une quelconque pression
sur les membres du comité central»,
insiste-elle, soulignant que «ce système
politique putréfié a rendu l’Algérie
exsangue».
«LE PLUS GRAND DANGER POUR
L’ALGÉRIE »
Louisa Hanoune, qui a participé à plu-
sieurs élections présidentielles, consi-
dère que ces élections ne règleront
pas «les problèmes qui rongent notre
pays». Bien au contraire. Elles peuvent,
selon elle, les aggraver, déclencher et
accélérer «des processus extrêmement
dangereux». La première responsable
du PT estime que jamais un scrutin,
«par-delà la nature toujours antidémo-
cratique des processus électoraux», n’a
soulevé «autant d’inquiétudes et autant
de difficultés à faire une lecture précise
de la situation». Elle qualifie cette situa-
tion d’inédite, se distinguant par le flou
persistant sur son issue, même après
la convocation du corps électoral. Elle
évoque dans ce contexte qu’elle juge
«extrêmement dangereux», l’angoisse
que provoque «les lendemains incer-
RÉUNION HIER DU CONSEIL CONSULTATIF DU MSP
La candidature de Makri validée aujourd’hui
L e conseil consultatif du MSP devra
déclarer officiellement le président
du parti Abderrezak Makri candidat à
l’élection présidentielle du 18 avril prochain.
Réuni hier en session ordinaire, le conseil
consultatif s’est penché sur la question.
Bien qu’il n’a pas encore rendu sa décision
officielle, Abderrezak Makri a confirmé
que la participation au scrutin du 18 avril
est définitivement acquise, estimant qu’il ne
reste au conseil consultatif que de choisir le
candidat du parti. «Le MSP est concerné par
la présidentielle de 2019 et il sera présent
par son candidat dans le but de participer
à la construction de l’avenir du pays», a-t-il
affirmé dans une déclaration à la presse, à
l’ouverture des travaux du conseil consultatif
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 3
L’ACTUALITÉ
LOUISA HANOUNE
Louisa Hanoune
tains» en l’Algérie. Ayant déjà assi-
milé le 5e mandat au maintien du statu
quo dangereux pour le pays, Louisa
Hanoune insiste en considérant que la
continuité du même système, à laquelle
appellent les partis au pouvoir, est «le
plus grand danger pour l’Algérie». Cela
surtout, selon elle, c’est une option que
rejette la majorité du peuple algérien.
«CONCESSIONS AUX PUISSANTS»
La dirigeante du PT évoque dans ce
contexte le coût du maintien du système
en place. Elle s’interroge sur les conces-
sions que donnerait ce même système
aux puissances du monde. «S’il s’agit de
maintenir le système en place, quelles
en seront les conséquences sur le pays
et quel en sera le coût à l’international
? C’est-à-dire quelles concessions le
système accordera-t-il aux puissances
impérialistes pour qu’elles ferment les
yeux sur la nature du scrutin et sur
la confiscation de la souveraineté du
peuple ? S’agit-il de la position princi-
pielle de l’Algérie en ce qui concerne
la Palestine. Serions-nous obligés de
normaliser les relations avec l’entité
sioniste qui étend son influence au
Maroc et en Afrique ,surtout que la voix
de l’Algérie est de plus en plus inau-
dible ?» se demande Louisa Hanoune
qui ne s’arrête pas là. Elle évoque aussi
les pressions exercées sur l’Algérie
pour qu’elle s’ingère dans les affaires
des pays voisins au nom de la sécurité.
Elle se demande ainsi si l’ANP serait
du MSP. «La
présence
Mouvement sur la
du
scène est motivée
par la réalisation
du consensus
national, premier
objectif du parti et
qui fait l’objet de
consensus au sein
du parti», poursuit
cet islamiste pour
lequel l’Algérie
«a besoin plus Abderrezak Makri
que jamais de
ce consensus». Pour Makri, «le MSP a
clairement exprimé, lors de ses rencontres
94
PRÉTENDANTS,
DONT 12
PRÉSIDENTS
DE PARTIS
POLITIQUES,
processus démocratique irréprochable.» ONT RETIRÉ LES
«L’ancien moudjahid Abdelaziz Bou-
teflika acceptera-t-il la disparition de FORMULAIRES
l’Algérie comme nation libre et souve- DE CANDIDATURE
raine pour que se maintienne le système
honni en place ? » se demande-elle Quatre-vingt quatorze
dans ce sillage, tout en relevant l’ur- prétendants, dont
gence d’amorcer le renouveau politique. douze présidents de
Louisa Hanoune estime que la situation partis politiques, ont
actuelle de l’Algérie lui rappelle la procédé au retrait
période des élections de décembre 1991. des formulaires
«A bien des égards, le scrutin d’avril de candidature
prochain me rappelle personnellement à l’élection
la situation qui prévalait en 2010 en présidentielle, prévue
PHOTO : D. R.
Egypte et en Tunisie, où les systèmes le 18 avril prochain,
en place avaient poussé le cynisme et indique le ministère
l’arrogance à l’extrême. Ils ont poussé de l’Intérieur, des
les peuples dans leurs derniers retran- Collectivités locales
chements, ce qui a provoqué des soulè- et de l’Aménagement
obligée d’intervenir à l’extérieur du vements populaires révolutionnaires. du territoire dans un
territoire algérien, comme le réclamait Alors que de notre population combat communiqué rendu
la France depuis quelques années. Sur la pauvreté et la misère, la prédation se public jeudi. Selon ce
le même volet des concessions, Louisa poursuit», soutient la dirigeante du PT. bilan provisoire, arrêté
Hanoune relève également la question jeudi en fin de journée,
de la création d’une base militaire «AUX AVANT-POSTES…» 94 lettres d’intention
d’Africom au Sud algérien, l’ouverture Pour elle, participation ou non à ces de candidature ont
sur le sol algérien de «centres de transit» élections, «le PT sera aux avant-postes été déposées au
pour migrants ou encore l’endettement du combat pour défendre la nation ministère, soit 12
extérieur que les autorités algériennes algérienne. Car rien ne saurait être émanant de présidents
ont refusé jusqu’à présent. supérieur à son intégrité et à la souve- de partis politiques
raineté et c’est la condition pour tout et 82 de prétendants
«UNE QUESTION D’EXISTENCE» projet d’avenir. Tel est pour nous l’enjeu indépendants, précise
Aussi du fait du contexte économique du moment». «Tout en relançant la cam- le ministère, ajoutant
mondial, la première responsable du PT pagne politique pour une Assemblée na- que «les concernés
n’exclut pas que des pressions écono- tionale constituante, le bureau politique ont pu bénéficier des
miques soient exercées sur les dirigeants va, à titre conservatoire, prendre des quotas de formulaires
dans ce contexte politique délétère. mesures d’ordre technique et juridique de souscription,
Ainsi, pour défendre la souveraineté na- afin de ne pas orienter le comité central, en application
tionale, Louisa Hanoune ne voit aucun ni le mettre devant le fait accompli» des dispositions
autre moyen possible dans ce contexte sur la question de la présidentielle. La légales en vigueur».
international dangereux que l’exigence réunion du comité central est, comme «Les opérations
d’un scrutin d’une transparence inatta- elle l’affirme, reportée à «une date ulté- se poursuivent au
quable. Il ne s’agit pas,, selon elle, d’une rieure», et ce, jusqu’à la clarification de fur et à mesure que
simple question de démocratie, mais la situation politique. les demandes sont
c’est une condition pour «protéger notre Sur un autre volet, la première respon- formulées et se
pays des interventions étrangères et des sable du PT dénonce les conditions déroulent dans de
provocations des grandes puissances». épouvantables ayant provoqué la mort bonnes conditions»,
Elle considère de ce point de vue que du réalisateur Youcef Goucem, qui s’est note la même source.
la nature des prochaines élections est immolé par le feu récemment par déses- APS
«une question d’existence». L’équation poir d’être payé par des chaînes de télé-
est «claire et simple», selon la première vision privées et publiques. Elle inter-
responsable du PT : «Soit on impose au pelle, dans ce sillage, les ministres de
peuple algérien le maintien du système la Communication et de la Justice afin
actuel à travers un scrutin exposant d’agir pour que soient situées les res-
ainsi le pays à tous les dangers, soit ponsabilités et pour que de tels drames
rendre la parole au peuple à travers un ne se reproduisent plus. M. A. O.
avec les partis et
les personnalités
politiques,
l’Algérie et sa stabilité. Makri a été au
centre d’une polémique qu’avait suscitée la
démarche politique de report de l’élection
sa volonté de présidentielle. Une tentative qui a échoué
construire un comme d’ailleurs son initiative pour le
consensus national consensus national. Après avoir boycotté
dans le but de la présidentielle de 2014 et refusé le retour
faire sortir le au gouvernement, Makri, qui a avoué avoir
pays de la crise rencontré en secret de hauts responsables
actuelle et d’aller algériens, dont le frère cadet du président
PHOTO : D. R.
vers un renouveau Bouteflika, décide donc d’aller cette fois-ci
politique». Accusé à la conquête de la magistrature suprême.
d’être motivé par Après avoir exigé une «année de réformes
des considérations politiques», Makri accepte de participer aux
personnelles, Makri élections selon les règles de jeu fixées par le
tente de rassurer en soulignant que sa pouvoir qu’il dénonce.
seule motivation demeure la défense de M. A. O.
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 4

L’ACTUALITÉ

LES OPÉRATEURS DÉLOCALISÉS À LA TUERIE D’EL HARRACH

Les Abattoirs de Ruisseau

définitivement fermés
● Les opérations de démolition des abattoirs de Ruisseau, dont l’ouverture remonte à 1929, ne devraient pas tarder ● L’activité
des opérateurs à la tuerie d’El Harrach a baissé : moins de 65% ● Des chevillards recourent désormais au privé, ce qui
représente un manque à gagner pour l’EPIC Egesap (230 millions de dinars).

L
es abattoirs des Fusillés
à Ruisseau (Alger) sont
déf initivement fer més.
L’Etablissement de gestion des abattoirs
et des poissonneries d’Alger (Egesap) a
informé les opérateurs de la décision de
délocaliser l’activité vers la tuerie d’El
Harrach. «La décision a été affichée
mardi 7 janvier et son exécution est
intervenue le 9 du même mois. La
salle d’abattage et les chambres
frigorifiques ont été fermées. Il n’est
plus possible d’exercer aucune activité
sur place», s’offusque Tahar Ramram,
président de l’Association des
chevillards de Ruisseau (voir entretien).
Les opérateurs s’étaient rassemblés
les premiers jours dans l’enceinte de
l’établissement, mais les forces de
sécurité avaient été réquisitionnées pour
empêcher toute action de protestation.
Aux derniers jours de l’ultimatum,
jeudi 9 janvier, des policiers antiémeute
s’étaient déployés devant l’entrée de
l’établissement, dont l’accès principal
avait été complètement fermé. La
décision de la wilaya de délocaliser
les abattoirs date d’au moins 2010.
Une note adressée par le secrétaire
général de la wilaya à l’Egesap a exigé
«le début du transfert des opérateurs
vers l’abattoir de Rouiba, les tueries
de Zéralda et Bordj El Bahri et dans
toutes les structures de la wilaya
comme préalable à la fermeture dans
les plus brefs délais des abattoirs». La
décision de démolir le site est venue en
Plusieurs métiers vont disparaître avec la fermeture des abattoirs de Ruisseau
application du décret 10-72 du 6 février
portant déclaration d’utilité publique
l’opération relative à la restructuration
et au réaménagement du périmètre
du pôle urbain dit des abattoirs pour
la réalisation de projets structurants
(sièges de l’APN et du Sénat et hôtel
pour les parlementaires). L’EPIC de
wilaya a promis aux occupants qu’elle
surseoira à sa décision de démolir le
site, et de laisser à terme l’activité
jusqu’au lancement des travaux de
construction du Parlement, prévu à
PHOTO : EL WATAN
cet endroit. «Les gens sont remontés.
L’EPIC a promis d’attendre au moins
deux ans et puis 18 mois pour fermer les
abattoirs et permettre aux opérateurs de
se redéployer, surtout avec la promesse
d’un nouvel abattoir à Baraki», signale
M. Ramram.
EXIGUÏTÉ, INSALUBRITÉ…
Après le début des opérations de dé-
molition des habitations du site de
Ruisseau (Hussein Dey), engagées
en février 2018, la wilaya a promis
CHIFFRES-CLEFS  leurs viandes dans les frigos durant au
ABATTOIRS
DE RUISSEAU  signale M. Ramram, qui affirme avoir
24 000 M2
TRAVAILLEURS
(DIFFÉRENTS
MÉTIERS) 1000
CHIFFRE D’AFFAIRES
Plus de 230
millions
de dinars
de retarder la délocalisation du site
jusqu’au début effectif des opérations
de construction du Parlement. Le délai
n’a finalement pas été respecté et les
opérateurs ont été contraints de sortir
leur matériel. A la tuerie d’El Harrach,
les conditions d’hygiène ne sont pas
remplies, de l’avis de l’Association
des chevillards : exiguïté des lieux,
insalubrité, difficulté d’exercice de
certaines activités... «Un sacrificateur a
été contraint de travailler sous la pluie.
Les opérateurs n’ont pas pu entreposer
moins 36 heures. Même les chambres
ont des infiltrations d’eau, donc, fina-
lement, non fonctionnelles. Il y a une
baisse de 65% de l’activité pour nous»,
été «contraint» de recourir au privé,
comme beaucoup de ses collègues.
L’Association des chevillards a expli-
qué dans un rapport adressé à la wilaya
que les abattoirs du Ruisseau restent
l’unique infrastructure remplissant leur
fonction en conformité avec les normes
et conditions d’abattage et d’hygiène
fixées par la réglementation en vigueur.
«L’existence des équipements adéquats,
tels que les chambres froides, permet
un ressuage post-mortem aux normes
et évite une altération du produit,
source de toxi-infections alimentaires,
lesquelles dans certains cas (enfants
et personnes âgées) peuvent entraîner
la mort», détaille le document dont El
Watan détient une copie. Le projet d’un
abattoir à Baba Ali a été abandonné ;
celui projeté à Baraki n’est pas pour de-
main. «Les premières opérations n’ont
pas encore été lancées», signale une
source à la wilaya. Ni le cabinet du wali
ni le directeur de l’EPIC n’ont répondu
à nos sollicitations pour avoir plus de
détails sur le projet. Des sources affir-
ment que les opérations de démolition
des abattoirs, dont l’ouverture remonte
à 1929, seront lancées aujourd’hui ou
demain.
Nadir Iddir

TAHAR RAMRAM. Président de l’Association des chevillards

«L’impact sanitaire de la fermeture est catastrophique»
Propos recueillis par
Nadir Iddir
La wilaya a décidé de délo-
caliser l’activité des abattoirs de
Ruisseau. Les opérateurs ont été
priés de vider les lieux. Qu’en est-
il exactement ?
Le directeur a mis à exécution
ses menaces de faire sortir les occu-
pants. La décision a été affichée
le mardi 7 janvier et l’exécution
est intervenue le 9 du même mois.
La salle d’abattage et le frigo ont
été fermés. Il n’y a plus d’activité sur place. Des
policiers ont été réquisitionnés pour empêcher
toute action de la part des opérateurs. Ce que nous
trouvons aberrant, c’est que le même responsable
nous a assuré, il y a quelques mois, que notre
activité ne sera pas délocalisée avant deux ans.
Nous avions espoir, d’autant plus que le projet du
siège du Parlement, prévu sur l’assiette, a été gelé
par la loi de finances 2017. Pourquoi alors cette
précipitation ? Visiblement, les autorités veulent
en finir avec le dossier de la démolition à cet
endroit. Pourtant, la wilaya a ici un EPIC qui fait
une recette dépassant les 12 millions de dinars.
Quelle est la situation à El Harrach ?
A El Harrach, où certains s’étaient rendus les
premiers jours, l’espace est d’abord exigu : 2000
m2 – alors qu’aux abattoirs de Ruisseau ce sont
24 000 m2 – soit à peine des carrés où on peut
se tenir debout. Les conditions d’hygiène aussi
sont absentes, puisque les espaces d’abattage et
de nettoiement des abats sont
les mêmes. La situation sanitaire
était déjà difficile aux Abattoirs,
c’est encore pire à El Harrach.
Nous demandons aux autorités
de dépêcher une commission
pour constater l’état dans lequel
se trouve la tuerie d’El Harrach,
où nous avons été dirigés. Nous
proposons qu’elle soit compo-
sée, entre autres, du DSA, du
DSV et du DCP.
Que proposez-vous à la
wilaya ?
On nous a parlé du projet d’un abattoir à l’en-
trée de la ville de Baraki. Nous constatons qu’il
n’avance pas comme nous le voulons ; il n’y a
même pas d’appel d’offres en bonne et due forme.
Les Abattoirs, c’est un établissement important,
qui couvre des wilayas du Centre, à l’instar de
Blida, Boumerdès. Nous abattons jusqu’à 1500
agneaux et de 250 à 300 bovins par jour. Même les
institutions de l’Etat que nous couvrons exigent
notre certification qui est un gage d’hygiène et
de qualité. Contrairement au privé, chez nous, les
gens n’abattent pas des agnelles ou des génisses.
L’impact sanitaire de la disparition des Abattoirs
est catastrophique, avec l’absence de séparation
des lieux d’abattage et de nettoyage. Et puis, l’im-
pact environnemental est aussi important, avec
tous les produits qui seront jetés dans la nature,
puisque non recyclés sur place.
Y aura-t-il un impact sur les prix des
viandes ?
Certainement, déjà que les prix ont aug- d’au moins sept sous-métiers spécifiques, à l’ins-
menté avec la peste des petits ruminants (PPR). tar des marchands d’abats (42), des bergers (8),
Les prix de la viande ont augmenté de 250 DA. les traiteurs de tripes et de boyaux… Nous savons
L’agneau est à 1400 DA/kg au gros. L’impact qu’il y a au moins 1000 travailleurs. Par ailleurs,
de la fermeture des Abattoirs se fera ressentir il y a 42 commerçants, marchands d’abats, qui ne
dans les prochains jours, les salles d’abattage se seront visiblement pas indemnisés, puisqu’ils ne
vident. Au-delà de l’aspect commercial, il y a un disposeront pas de locaux dans la nouvelle tuerie.
problème que pose la démolition des Abattoirs : N. I.
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 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 5

L’ACTUALITÉ

AFFAIRE ADLÈNE MELLAH

Un procès et des interrogations

● La condamnation de Adlène Mellah à 1 an de prison et à 4 mois Abdelaziz Laadjal et Abdelhafid Nekrouche laisse perplexe ● En effet, leurs
avocats dénoncent une «volonté délibérée de la juge de violer le droit des prévenus à la défense».

L
e procès de Abdelaziz Laadjal,
Abdelhaf id Nekrouche
et Adlène Mellah et la
condamnation de ce dernier mercredi
laissent perplexe et soulèvent de
nombreuses interrogations. Ils avaient
été arrêtés en décembre dernier,
au cours d’un rassemblement de
soutien à Réda City 16 et Bouakkaz,
artistes alors incarcérés, à proximité
du TNA (Théatre national d’Alger),
auquel ont pris part de nombreuses
personnes. Adlène Mellah est
placé en détention pour trois chefs
d’inculpation, «attroupement non
autorisé», «rébellion» et «atteinte à un
officier en exercice de ses fonction»,
alors que les deux autres mis en
cause sont inculpés uniquement pour
«attroupement», et sont donc laissés
en liberté. Cependant, l’enquête
préliminaire menée par les policiers
et l’intervention de ces derniers sur
le terrain pour arrêter les trois mis
en cause étaient basées sur deux
réquisitions datées du mois de février
2018 (presque une année avant),
signées par un chef de sûreté de
wilaya qui n’était plus en fonction
depuis plus de cinq mois, et qui
concernaient la marche des médecins
résidents à Alger. Les avocats n’ont
cessé de clamer l’annulation de la
procédure, mais le tribunal de Bab
El Oued, près la cour d’Alger, n’a
pas tenu compte de cette demande.
Adlène Mellah est placé sous
mandat de dépôt en vertu d’une des
trois inculpations, «la rébellion».
Les deux autres mis en cause sont
poursuivis pour «attroupement» et
donc laissés en liberté. Durant le
procès, Adlène Mellah explique au
juge qu’il était sur place en tant que
journaliste, sans pour autant avoir
de carte professionnelle, mettant
«en avant la désorganisation dans
laquelle se trouve la profession de
journaliste et qui fait que beaucoup
de professionnels n’ont que des
cartes délivrées par les organes où
ils exercent».
Le procès a connu une tension très
lourde en raison des incidents d’au-
dience qui l’ont marqué.
Les altercations verbales tantôt avec
la présidente du tribunal, tantôt avec
le procureur, qui a requis 3 ans de
prison ferme contre Adlène Mellah
et un an contre les deux autres mis
en cause. A chaque remarque de la
présidente, la tension monte d’un
cran, jusqu’à ce que le collectif de la
défense, composé d’une quarantaine
d’avocats, décide de se retirer, après
les cinq premières plaidoiries, en
dénonçant «une volonté délibérée de
la juge de violer le droit des prévenus
à la défense». Après une suspension
d’audience, très tard dans la nuit, le
tribunal condamne à une année de
prison ferme Adlène Mellah, et à 4
mois de prison les deux autres préve-
nus. Un verdict que le parquet et les
trois prévenus contestent. Les trois
font appel auprès de la cour. Cette
fois-ci, Adlène Mellah est isolé des
autres détenus. Du fond de sa cellule
à El Harrach, il entame une grève de
la faim, qui lui cause une infection
rénale, une baisse de la vue et des dif-
ficultés de mobilité de son bras et sa
jambe gauches. Son état de santé se
dégrade. Sa femme et ses avocats font
pression sur lui, et difficilement il
accepte le sérum salé et les vitamines
jusqu’à son procès, programmé rapi-
dement pour l’audience du 23 janvier
dernier. La salle est archicomble,
alors qu’un important dispositif de
policiers est déployé autour du siège
de la cour d’Alger. Adlène entre dans
la salle d’audience avec une béquille.
Il a du mal à marcher. Très affaibli,
mais serein. Devant le juge, il réitère
les mêmes propos qu’il avait tenus
en première instance, et ses avocats
jettent un pavé dans la mare en
démontrant que les policiers l’avaient
arrêté avec «deux réquisitions datées
de presqu’une année avant, et donc le
juge aurait dû, selon eux, faire annu-
ler la procédure comme le stipule
la loi. Sans des réquisitions dûment
datées par l’autorité, les policiers
n’ont pas le droit d’empêcher un ras-
semblement et encore moins arrêter
un des manifestants». Plus grave, les
avocats dénoncent le fait que dans le
dossier, «il n’y a aucune trace» de
l’ordonnance de mise sous mandat
de dépôt.
Ce qui, pour eux, constitue une
violation de la procédure. Adlène
Mellah «est depuis des semaines
maintenu en détention arbitraire».
Le procureur s’emmêle les pinceaux
en tentant de répondre aux lourdes
remarques des avocats. Il s’enfonce
en affirmant que la présence, dans
le dossier, des deux anciennes
réquisitions «n’est qu’une omission»
de la police judiciaire. Les avocats
ne le lâchent plus, surtout qu’il
n’avait pas apporté les réponses à
l’absence de l’ordonnance de mise
en détention de Mellah. La grande
énigme c’est son réquisitoire. Le
procureur demande la confirmation
du premier verdict, contre lequel
il avait interjeté appel, après avoir
requis trois ans de prison ferme. Les
plaidoiries vont durer des heures,
et Adlène Mellah finit par avoir un
malaise. Vers 20h30, il s’affaisse
sous les yeux de l’assistance. C’est
la panique des membres de sa
famille. Il est évacué et l’audience
est suspendue. Fait surprenant. Dès la
reprise, les derniers avocats terminent
leurs plaidoiries, et le tribunal se
retire pour délibérer le soir-même. La
rumeur, selon laquelle les autorités
veulent se débarrasser de ce dossier,
se confirme.
C’est exceptionnel que la chambre
correctionnelle délibère la même
journée. Le verdict n’a pas surpris.
6 mois de prison avec sursis contre
Adlène Mellah et la relaxe pour les
deux autres prévenus. La salle éclate
de joie. Adlène Mellah retrouve
la liberté le soir-même après avoir
été évacué pour subir des soins.
Adlène est rentré chez lui, mais les
interrogations autour de cette affaire
n’ont pas trouvé de réponse. La
justice avait-elle besoin d’un procès
la montrant sous une piètre image ?
Salima Tlemçani

PLUSIEURS RÉGIONS DU PAYS SONT TOUCHÉES INONDATIONS À ANNABA

Des morts et des dégâts matériels
L es intempéries qui ont touché
plusieurs wilayas du pays
ont nécessité de nombreuses
opérations de la Protection civile
effectuées pour le sauvetage des
personnes, suite aux infiltrations
des eaux pluviales, et la recherche
de personnes disparues. A El
Tarf et Relizane, les secours ont
effectué plusieurs opérations
d’épuisement d’eau à travers 28
habitations. A Annaba, les secours
ont procédé au sauvetage de 15
personnes à bord d’un bus de
transport de voyageurs cerné par
les eaux, sur la RN44. A Guelma,
il a été procédé au dégagement
d’un bus de transport de voyageurs
avec à son bord 43 personnes,
bloqué suite au cumul de neige sur
la RN80, commune de Khezara. A
Tipasa, il a été signalé le repêchage
d’une personne décédée, emportée
par les eaux en crue de l’oued
Djar, au lieudit Haouch suisse,
commune de Hatatba, à bord
de son véhicule. A Tizi Ouzou,
commune de Bouzeguene, une
personne décédée a été repêchée
après avoir été emportée par les
eaux en crue de l’oued Boubhir.
Concernant l’état des routes, 42
sont coupées et 3 autres difficiles à
la circulation, à travers les wilayas
de Béjaïa (5 routes), Tizi Ouzou
(5), Skikda (1), Bouira (3), Mila
(3), Khenchela (3), Jijel (4), Batna
(1), Sétif (8), Souk Ahras (5), Guel-
ma (6) et Constantine (1).
«Tous les moyens humains et
matériels nécessaires ont été
mobilisés pour l’entretien et la
maintenance du réseau routier, la
garantie de sa praticabilité et de sa
sécurité, au profit des usagers, no-
tamment suite aux récentes intem-
TROIS MORTS DONT
péries enregistrées dans certaines
wilayas du pays», ont indiqué à
du trafic et engendre à la fois une
diminution de la visibilité et une
UN ÉTUDIANT PALESTINIEN
l’APS les services spécialisés au
ministère des Travaux publics et
augmentation de la «glissance»
des chaussées, qui ont un impact
L es intempéries qu’a connues ce week-
end la wilaya de Annaba ont causé la
mort de trois personnes, dont un jeune
la cité Seybouse (ex-Joannonville), 5
Juillet (Les Hongrois), Sidi Achour, Pont
Blanc, Plaine Ouest…, ont passé la
des Transports. direct négatif sur la sécurité. Il faut étudiant de nationalité palestinienne. nuit à dégager les eaux pluviales de
Des détachements de l’Armée adapter sa conduite aux conditions Selon la Protection civile de la wilaya de leurs maisons au rez-de-chaussée. La
nationale populaire (ANP) sont climatiques. La DGSN va accen- Annaba, il s’agit d’un jeune Palestinien circulation routière et piétonnière s’est
intervenus dans des régions de tuer ses messages de sensibilisation de 20 ans. Etudiant de son état, il a transformée en un véritable calvaire
l’est du pays touchées, ces der- lors du Salon international de la été mortellement électrocuté alors qu’il pour les uns et un handicap majeur
nières 24 heures, par les intempé- sécurité et la prévention routières tentait d’éviter les inondations, près de pour les autres. «Voilà le résultat d’une
ries, pour prêter aide et assistance (RS Expo), organisé en partena- sa résidence universitaire, de la faculté incompétence avérée de nos responsables
aux citoyens et rouvrir les routes et riat avec Symbiose Communica- de Sidi Achour (Annaba). A quelques communaux, dont le maire de Annaba
pistes bloquées par la neige, a indi- tion Environnement, du 28 au 30 encablures, c’est un vieillard qui a trouvé qui s’occupe seulement de la corniche.
qué un communiqué du ministère janvier à la Safex, Pins Maritimes, la mort, seul dans sa demeure à la cité Il n’a pas engagé la moindre action pour
de la Défense nationale (MDN). Alger. Boukhadra, cernée depuis avant-hier par entretenir les réseaux d’évacuation et les
La Direction générale de la Sûreté Les causes des accidents qui re- les eaux de pluie. Quant au dernier, il avaloirs, alors qu’on annonçait un hiver
nationale (DGSN) appelle les usa- viennent souvent sont le facteur s’agit d’un sexagénaire qui a été repêché très pluvieux. La cité Seybouse est victime
gers de la route à la prudence et au humain, l’état de l’infrastructure par les éléments de la Protection civile, de cette négligence avérée», s’insurgent
respect du code de la route et les routière, les conditions atmosphé- alors que son cadavre flottait sur les des citoyens de cette cité. La mauvaise
exhorte à procéder au contrôle pé- riques et l’état du véhicule. Par eaux des inondations à hauteur du lieudit gestion des inondations et l’absence
riodique de leurs véhicules (essen- ailleurs, la desserte de transport Laâlaligue (El Bouni). d’investissement dans des canalisations
tiellement le contrôle des pneus), maritime des voyageurs Oran- Durant les dernières 48 heures, les adéquates n’ont fait que perdurer le
notamment suite aux intempéries Alicante (Espagne), programmée éléments de la Protection civile ont phénomène des inondations ces dernières
enregistrées ces derniers jours. jeudi, a été reportée, et celle Oran- secouru 203 personnes et sept familles. années dans une wilaya érigée au-dessous
La neige présente des caractéris- Barcelone, prévue pour le 28 jan- D’importants moyens humains et du niveau de la mer. Ce qui l’a rend
tiques bien particulières en matière vier, a été annulée à cause des matériels, dont des embarcations plus que vulnérable aux inondations.
de circulation routière. Elle en- intempéries, selon l’ENTMV. semi-rigides, ont été mobilisés pour Pour rappel, l’Etat a mis en place à
traîne une diminution de la fluidité K. B. la circonstance. Ainsi, les intempéries Annaba un programme d’aménagement
ont mis à nu les insuffisances des des systèmes de collecte, d’épuration
gestionnaires de la wilaya. En effet, hier, et d’évacuation des eaux pluviales, et
4 PERSONNES DÉCÉDÉES PAR RN44 reliant les communes de Annaba de protection contre les inondations. Le
et Berrahal était fermée à la circulation programme a nécessité un investissement
INTOXICATION AU MONOXYDE DE CARBONE routière, car fortement inondée. Le même public important qui, cependant, n’a
état est constaté au niveau de la RN16, pas donné de résultats concrets. Dans
Quatre personnes sont décédées par intoxication au monoxyde de à la sortie est de la wilaya de Annaba. une de ses déclarations à la presse
carbone émanant de chauffages à gaz, selon un bilan de la Protection A l’arrêt total déjà depuis déjà deux nationale, Ahcène Aït Amara, directeur
civile. Selon la même source, 3 personnes sont décédées par jours, le complexe sidérurgique d’El de l’assainissement et de la protection
intoxication au monoxyde de carbone émanant de chauffages à gaz à Hadjar a reçu également sa grande part de l’environnement au ministère des
Aïn Lahdjar, dans la wilaya de Sétif, et une autre dans la commune de des eaux pluviales, annonçant plusieurs Ressources en eau, s’était engagé en 2014
Bordj Bou Naâma, dans la wilaya de Tissemsilt. Par ailleurs, un bébé autres jours de mise en veilleuse de son à «lancer la réalisation d’un barrage
de sept mois est décédé et cinq personnes ont été blessées suite à une haut-fourneau. Ironie du sort, même le écrêteur sur l’oued Bouhdid. Ce projet va
explosion de gaz ayant provoqué un incendie à Taher, dans la wilaya complexe sportif du 19 Mai a troqué sa coûter plus de 5 milliards de dinars. Et à
de Jijel. 44 personnes sont décédées par intoxication au monoxyde pelouse contre des inondations qui ont l’achèvement de cette infrastructure, on
de carbone et 378 autres ont été secourues depuis le début du mois immergé tout le terrain. Les quartiers pourra dire que la wilaya de Annaba sera
de janvier. La majorité des décès sont dus aux émanations survenant du chef-lieu de Annaba ont aussi connu définitivement sécurisée». Depuis, rien
l’hiver. la même situation, où des familles de n’a été fait. M.-F. Gaidi
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 6

ÉCONOMIE

CROISSANCE ÉCONOMIQUE LES TROUBLES GÉOPOLITIQUES

SERONT «PLUS FORTS ET PLUS

Quand le gouvernement FRÉQUENTS» CETTE ANNÉE

L’AIE prévoit une
rate son objectif grande volatilité
des cours du pétrole
● Le déficit budgétaire représente environ 10% du PIB, en très légère baisse

L
es cours du pétrole seront marqués par une
de 3,9% par rapport à l’an dernier. grande volatilité cette année», a averti hier
Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence
internationale de l’Energie (AIE). Intervenant hier
lors du Forum économique de Davos, le responsable
de l’AIE estime que cette volatilité sera le résultat de
troubles géopolitiques et du ralentissement économique
à prévoir pour l’année en cours. M. Birol souligne que
cette volatilité des prix pourrait bien être encore plus
forte que l’année dernière. «Concernant les inquiétudes
géopolitiques, il semble qu’elles pourraient être plus
fortes et plus fréquentes cette année, comparées à
l’année dernière», prévient-il.
Sur le volet de la croissance économique, le responsable de
l’AIE note que «l’économie mondiale ralentit et nous ne
connaissons pas encore les implications de ce ralentisse-
ment sur la demande». Il évoque en particulier «l’impact
d’un ralentissement de la croissance en Chine», pays qui,
pour rappel, a représenté plus de la moitié de la croissance
de la demande de pétrole ces dix dernières années. Ceci
fait douter Fatih Birol sur l’efficacité de la réduction de
l’offre de pétrole par l’OPEP et ses alliés. «L’efficacité de

PHOTO : D. R.
ces accords est mise à l’épreuve par des argumentations
(de production) qui viennent d’ailleurs», indique-t-il.
M. Birol souligne d’ailleurs que l’impact réel du schiste
américain n’a pas encore tout montré. «Nous n’avons pas
encore vu le plein impact du schiste», dit-il, surtout que

L
’économie algérienne,
ultra-dépendante
des hydrocarbures,
a enregistré un taux de
croissance d’à peine 2,3% en
2018. Ce chiffre du ministère
des Finances, cité avant-
hier par l’agence de presse
britannique Reuters, est
très loin des prévisions du
gouvernement, qui tablait sur
une croissance de 4%, dans le
cadre de la loi de finances 2018.
En revanche, la croissance
de 2018 présente une hausse
par rapport à celle de l’année
précédente, lorsqu’elle s’était
établie à 1,4% en 2017, a ajouté
la même source. Dans un pays
où les hydrocarbures assurent
60% des recettes budgétaires
et 95% des recettes en devises
du pays, les exportations
pétrolières et gazières devraient
atteindre 33,2 milliards de
dollars, en baisse par rapport
à l’objectif de 34,37 milliards
de dollars pour 2018, en
raison de la croissance de la
consommation intérieure.
Le prix des exportations de
pétrole du pays a atteint en
moyenne 72,43 dollars le baril
l’an dernier, contre 52,71 dol-
lars en 2017, d’après le minis-
tère des Finances. L’Algérie n’a
pas réussi pour l’instant à déve-
lopper son secteur hors hydro-
carbures, qui avait augmenté de
4% l’an dernier, contre 2,2% en
2017, selon les chiffres du mi-
nistère. Alors que le pays subit
depuis 2014 la chute des prix du
brut, faisant fondre ses revenus
budgétaires et ses réserves de
change, les dépenses de l’Etat
pour 2018 ont augmenté de
25% après une réduction de
14% en 2017. Pour financer les
déficits budgétaires du pays,
le gouvernement, qui refuse
tout endettement extérieur, a
eu recours au financement non
conventionnel (planche à bil-
lets), présenté comme une solu-
tion «exceptionnelle». En l’es-
pace d’une année, la Banque
d’Algérie a créé plus de 4005
milliards de dinars, soit près
de 34 milliards de dollars. Une
somme qui équivaut à 19% du
PIB. Pour 2019, la loi de fi-
nances, adoptée le 15 novembre
dernier par les députés, est mar-
quée par un maintien du haut
niveau des dépenses sociales
et par l’absence de nouvelles
taxes. La loi de finances mise
sur une croissance de 2,9%,
avec une inflation à 4,5% et
une poursuite de la fonte des ré-
serves de change. Fortes de 195
milliards de dollars en 2014,
avant la chute des prix du brut,
elles devraient s’établir à 62
milliards de dollars en 2019. Le
matelas de devises continuera
de diminuer pour atteindre 76,2
milliards de dollars en 2020.
La loi table sur des recettes
quasi identiques que celles de
2018, à près de 33,2 milliards
de dollars. Le déficit budgétaire
représente environ 10% du PIB,
en très légère baisse de 3,9%
par rapport à l’an dernier. Le
gouvernement s’attend aussi
à une réduction de 1,5% des
dépenses par rapport à l’exer-
cice en cours.
En juin dernier, le Fonds
monétaire international avait
appelé l’Algérie à poursuivre
«l’assainissement des finances
publiques» et à mener des
«réformes structurelles ambi-
tieuses», tout en s’inquiétant
des mesures économiques
controversées du gouverne-
ment. H. L.
la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis pourra
s’écouler plus facilement avec la mise en service de nou-
veaux oléoducs d’ici la fin de l’année.
L’offre de brut reste abondante, notamment aux Etats-
Unis. Les stocks de pétrole brut ont augmenté de 8 mil-
lions de barils pour s’établir à 445 millions, alors que des
analystes s’attendaient à un repli de 750 000 barils. Les
stocks d’essence ont progressé de leur côté de 4,1 millions
de barils, pour atteindre 259,6 millions, ce qui représente le
niveau le plus élevé depuis 1990. «Les Etats-Unis nagent
dans le brut et se noient dans l’essence», résume l’analyste
de PVM, Stephen Brennock. Hier, la crise au Venezuela
a évité au marché de s’écrouler devant l’importance des
stocks. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison
en mars s’affichait à 61,11 dollars à Londres, en hausse de
2 cents par rapport à la clôture de jeudi soir. «La crise au
Venezuela a créé un autre risque sur l’offre qui dope les
prix», analyse ADS Securities. La situation au Venezuela
demeure instable après la tentative de coup d’Etat menée
par Juan Guaido contre le président Nicolas Maduro. Un
pays qui, pour rappel, détient les plus importantes réserves
de brut au monde, mais dont les capacités de production
ont nettement baissé ces dernières années.
N. B.

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Former des managers pour la transition énergétique

P oursuivant une collaboration mutuelle qui
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HEC Montréal, l’une des plus grandes écoles
de commerce au monde, et le MDI Business
School d’Alger, qui caracole depuis des
années aux premiers rangs des meilleurs
instituts de management africains, viennent de
conclure un important accord de partenariat
visant à former des top managers dans la
filière des énergies renouvelables. Une filière
appelée à prendre dans les toutes prochaines
années une importance considérable dans
notre pays, qui doit, de ce fait, rapidement
réunir les conditions favorables à un vaste
écosystème qu’il faudra créer de toutes pièces.
Outre les équipements et les installations
industriels à mettre en place dans le cadre de
ce nouvel écosystème, une des conditions
primordiales est évidemment la formation de
cadres techniques et managériaux compétents,
capables de promouvoir les différentes
déclinaisons des énergies renouvelables
(solaire, éolienne, géothermie, biomasse, etc.).
Pour le directeur général du MDI Alger,
Brahim Benabdeslem, qui avait pris part à la
signature de l’accord en présence du premier
responsable de HEC Montréal, Michel Patry,
et de l’ambassadrice du Canada, Patricia Mc
Cullagh, «la nouvelle formation en top mana-
ger des énergies renouvelables, qui s’ouvre
à la faveur de ce partenariat, arrive à point
nommé à l’aune du grand plan de développe-
ment des énergies renouvelables que vient de
lancer le gouvernement algérien. Il s’agit de
développer une multitude de sources d’éner-
gies durables (soleil, vent, eau, etc.) à l’effet
d’atteindre, à l’horizon 2030, une production
d’environ 22 GW, dont un peu plus de la moitié
proviendra du soleil».
Le directeur général de HEC Montréal consi-
dère, quant à lui, que les enjeux de la transition
énergétique, qui s’opère en s’appuyant sur un
mix de sources, sont considérables. «Il s’agit,
avait-il affirmé, de toute une filière indus-
trielle à promouvoir et à bien gérer, de milliers
d’entreprises et de postes de travail à créer et
à pourvoir en techniciens compétents, mais
aussi et surtout, de personnels d’encadrement
à former, en grand nombre et du mieux pos-
sible, pour piloter la multitude de projets liés à
la transition qui vient d’être engagée. Et c’est
précisément l’objectif de ce partenariat que
nous venons de conclure.»
Au regard de la qualité de l’encadrement
pédagogique de cette nouvelle formation, tout
porte à croire que les enseignements qui y
seront dispensés seront d’une grande qualité.
On citera, pêle-mêle, le «module de géopoli-
tique et enjeux mondiaux de l’énergie», confié
au célèbre expert international Francis Perrin,
«Le contexte global de la transition énergé-
tique» au professeur émérite Pierre-Olivier
Pineau, «La stratégie d’entreprise» au profes-
seur Ahmed Hammadouche, «La gouvernance
des entreprises et RSE» au docteur Pierre
Louart, etc. Plusieurs enseignants de HEC
Montréal seront également mis à contribution
pour mener à bien ce programme de formation
d’excellence d’une durée de 2 années.
Interrogée en marge de la cérémonie de signa-
ture sur les relations économiques qu’entre-
tiennent l’Algérie et le Canada, Patricia
McCullagh a estimé qu’elles sont non seule-
ment excellentes, mais aussi et surtout «des
relations de qualité qui durent depuis l’indé-
pendance de l’Algérie». Même si les échanges
commerciaux ont quelque peu diminué ces
deux dernières années – le Canada achète
moins d’hydrocarbures et livre à l’Algérie
beaucoup moins de blé dur et de produits
agroalimentaires –, l’Algérie reste le premier
partenaire du Canada au niveau africain. Bien
que la tendance de ces deux dernières années
soit à l’équilibre, un léger déficit, toujours au
profit de l’Algérie, persiste encore au niveau
de notre balance commerciale.
L’ambassadrice nous apprend que le Canada
s’intéresse depuis peu au secteur des mines
et que bon nombre de sociétés minières cana-
diennes sont en contact avec les autorités algé-
riennes et leurs potentiels partenaires algériens
en vue d’étudier les possibilités d’associations
dans l’exploration, l’exploitation et la com-
mercialisation, sous diverses formes, des pro-
duits miniers.
Nordine Grim

Les mineurs de plus en plus
visés S
● La protection des mineurs demeure l’une des priorités irréversibles du plan d’action
du gouvernement.
A
l’instar des autres wilayas du pays et
suite à l’instruction ministérielle n°34
du 06/01/2019, concernant la mise
en place d’une stratégie de lutte contre le
tabagisme et ses dérivés, dans le cadre d’un
programme gouvernemental de prévention
contre les maladies non transmissibles,
résultant de la consommation de cigarettes,
surtout après sa propagation abusive par
les jeunes et moins jeunes dans les lieux
publics et la vente dans les kiosques et tables
à proximité des établissements scolaires,
écoles, collèges et lycées, car la protection
des mineurs demeure l’une des priorités
irréversibles du plan d’action du gouverne-
ment. Dans ces conditions, le wali de Blida
et conformément à sa décision n°175 du
15/01/2019, prévoit la création d’une com-
mission qui se chargera de suivre la mise en
œuvre des dispositifs relatifs à la prévention
et l’interdiction de la vente du tabac aux
mineurs et sa consommation dans des lieux
publics.
Cette commission supervisera la mise en
œuvre de cette mesure au niveau de l’en-
semble du territoire de la wilaya, en collabo-
ration avec plusieurs équipes de surveillance
qui seront mises sur place afin de limiter
la propagation de ce phénomène. Tous les
HAUTEURS DE
BOUARFA (BLIDA)
Quand le singe
saccage les
récoltes agricoles
D es agriculteurs des hauteurs de la com-
mune de Bouarfa tirent la sonnette
d’alarme par rapport aux préjudices causés
par les singes. Ces derniers, et d’après des
témoins, saccagent les arbres et les récoltes.
«Il y a toujours un éclaireur qui s’assure que
l’endroit ciblé est sécurisé. Une fois rassu-
rée, une meute de singes se disperse dans les
champs pour saccager, et non pas manger,
la récolte ! Personnellement, j’ai constaté
que plusieurs arbres de fruits secs et de
citronniers ont été endommagés par des pri-
mates», témoigne «ami Rabah», agriculteur
de montagne. Et de poursuivre : «Le singe
étant une espèce protégée, il nous est donc
impossible de l’abattre au risque d’encourir
à de lourdes peines. De plus, les hauteurs de
Bouarfa relèvent du Parc national de Chréa,
du coup tout y est protégé.» Pour une autre
victime, le singe donne l’impression d’être
l’ennemi de l’homme, et agit avec un com-
portement qui semble de «vengeance».
«Le singe grimpe jusqu’aux sommets des
arbres et arrache anarchiquement la récolte
du haut vers le bas. De nature agile, il
peut donc facilement sauter par-dessus les
clôtures, pénètre facilement à l’intérieur
des champs et arrache avec une vitesse in-
croyable les plants qui sont sur son chemin.
Lorsqu’on le voit et qu’on tente de le chasser
loin des champs, il accélère son comporte-
ment destructif avant de prendre la poudre
d’escampette».
Les agriculteurs de montagne, dont l’ambi-
tion est de produire des fruits et légumes
bio, demandent l’intervention des autorités
concernées pour détourner les singes loin
des zones cultivables et mieux préserver et
encourager l’agriculture de montagne.
M. Benzerga
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 7
RÉGION CENTRE
BLIDA
Les consommateurs de cigarettes sont de plus en plus jeunes
acteurs de la wilaya ayant une relation avec
cette opération ont été conviés à participer
en utilisant tous les moyens humains et
matériels .
Pour la direction du commerce, elle doit
prendre toutes les mesures appropriées pour
empêcher l’octroi du registre du commerce
aux vendeurs ambulants de cigarettes, la
vente sera interdite à une distance de 500 m
des installations destinées aux mineurs et
aux jeunes, le gel de l’acquisition du registre
du commerce pour la vente du tabac dans
les bibliothèques, des magasins de produits
alimentaires, nettoyage, produits de beauté,
restaurants et cafés, jusqu’à la modification
du code national de la vente de cigarettes
et les autres activités commerciales. La
participation des autres secteurs, tels que
l’éducation, la formation professionnelle,
la jeunesse et les sports, ainsi que l’action
sociale, où chacun doit œuvrer pour limiter
l’accès de ces mineurs et jeunes aux produits
du tabac, pour des campagnes de sensibili-
sations continues en associant divers canaux
de communication, dont les associations
SUR LE VIF
Les crues ont détruit la deuxième partie du pont de l’oued Chiffa, sur la RN40, après la destruction
de la 1re partie le 15 avril 2018
PHOTOS : DR
et la société civile en coordination avec la
radio locale et les journaux. Pour sa part, la
direction de la culture œuvrera à instruire les
organisateurs des différentes manifestations
culturelles pour mettre en évidence cette
opération au niveau des salles consacrées
aux événements artistiques et ludiques et
sensibiliser davantage les jeunes à travers
des travaux culturels sur les dangers du
tabagisme.
Notons que suite à cette instruction, le
wali a aussi chargé tous les responsables,
chacun à son niveau, de placer des bande-
roles aux niveau de chaque édifice public,
daïras, APC, hôpitaux et autres institutions
publiques, portant le slogan «Lieux sans
cigarettes» et au préalable, réserver des
lieux et des espaces spéciaux pour ceux qui
veulent fumer en dehors de l’ensemble de
ces établissements, sous peine d’une sanc-
tion, comme prévu dans ladite instruction en
cas de consommation dans ces locaux. Un
homme averti en vaut deux !!
T. Bouhamidi
LAGHOUAT
La police assiste
les usagers de la
RN23...
uite aux intempéries qu’a connues la wilaya de
Laghouat ces derniers jours, notamment dans la
région nord, qui a enregistré une chute massive
de neige, la police de Laghouat a mis en place un plan
d’urgence adéquat visant à aider les citoyens et les au-
tomobilistes. «Tous les moyens nécessaires, humains
ou matériels, ont été mobilisés pour éviter tout risque
ou perturbation dans la circulation automobile…
En effet, une campagne a été lancée afin de sensibi-
liser les citoyens à être prudents, des orientations et
des explications ont été aussi données aux usagers de
la route dans le cadre de la prévention routière. Cette
opération permettra aux automobilistes de se rappeler
des dangers de la vitesse, de la neige et des dérapages
pour ensuite poursuivre leur itinéraire dans la séré-
nité» a indiqué un communiqué rendu public récem-
ment par la cellule de communication de la sûreté de
Laghouat.
… La gendarmerie fait
son bilan
L e premier responsable du groupement de la gen-
darmerie de la wilaya de Laghouat a organisé la
semaine passée une conférence de presse pour exposer
son bilan pour l’année écoulée. Le commandant du
groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya
est revenu sur certains faits un peu plus en détail, avec
des chiffres plus parlants. On retient essentiellement le
démantèlement d’un réseau composé de 13 personnes
spécialisé dans le vol de bétail. D’après ce même bilan,
on remarque une tendance à la hausse de la criminalité
sous ses différentes formes dans la wilaya. Par ailleurs,
le nombre d’accidents de la route a diminué par rapport
aux années passées, notamment au niveau de la RN23.
«Grâce à la création d’un escadron de la sécurité
routière dans la wilaya de Laghouat, le nombre d’acci-
dents a diminué en 2018, et ce, en comparaison de
l’année 2017, avec un taux de 51 %. La gendarmerie a
utilisé tous les différents moyens nécessaires, dont les
barrages routiers, ainsi que les campagnes de sensibili-
sation afin d’ arriver à ce résultat», a-t-il affirmé.
Taleb Badreddine
OUED DJER (BLIDA)
Un lycée sur
un terrain litigieux
Uncommune
nouveau lycée en cours de construction dans la
de Oued Djer, à l’extrême ouest de la
wilaya de Blida, est érigé sur un terrain dont la nature
juridique n’est pas encore claire. Son propriétaire, qui
réclame son droit à l’expropriation, se heurte à des ré-
flexes bureaucratiques de la part de l’administration.
Ayant épuisé toutes les voies ‘‘légales’’ de recours, le
propriétaire en question n’a pas trouvé mieux que de
bloquer l’accès aux engins chargés des travaux. Lors
du conseil exécutif de la wilaya, organisé mercredi
dernier au siège de la wilaya de Blida, le wali de Blida,
Youcef Cherfa, a appelé tous les responsables concer-
nés de près ou de loin à accélérer les procédures pour
que l’opération d’expropriation se fasse dans les plus
brefs délais.«Comme le dit si bien l’adage, un bien
mal acquis ne profite jamais. Alors je vous exhorte de
faire le nécessaire pour que nos élèves puisse étudier
dans un établissement digne de ce nom et non fondé
sur des bases malhonnêtes», a-t-il insisté en présence
de la plupart des directeurs de l’exécutif de la wilaya
et autres cadres de l’administration publique.
M. Benzerga
SOS
Roukia a huit ans et elle souffre d’une scoliose
aiguë. Déjà victime d’une erreur médicale à sa
naissance, son père demande de l’aide pour
qu’elle puisse subir une intervention chirurgicale
en Turquie. Muni d’un dossier, il exhibe la facture
liée aux frais de l’opération et de la rééducation
dans un hôpital turc (18 000 euros). Pour le
contacter et rendre le sourie à Roukia, voici son
numéro : 0666 00 35 98 CCP : 70 339 72 clé 58.
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 7

RÉGION EST
INTEMPÉRIES À L’EST
SKIKDA
Une passerelle pour parer POURSUITE DES
OPÉRATIONS DE
à l’urgence à Jijel… DÉNEIGEMENT
L
es chutes de neige se sont poursuivies
hier sur les massifs de Collo et de Zarde-
● Les habitants de la commune de Bouraoui-Belhadef n’ont pas d’autre choix que d’emprunter d’autres chemins zas, occasionnant le blocage de plusieurs
pour pouvoir rejoindre les autres communes. tronçons routiers, ainsi que l’isolement de
quelques hameaux de la commune de Ouled-
Hbaba, au sud de la wilaya. De grandes opéra-

L
es populations de la commune de Bouraoui-
Belhadef, à l’arrière sud-est de la wilaya de tions de déneigement, menées par les services
Jijel, isolée depuis jeudi dernier à la suite Le pont a cédé sous de la direction de travaux publics (DTP), se
de l’effondrement d’un pont reliant cette région les coulées de boue sont par ailleurs poursuivies au niveau des
à la daïra d’El Ancer, devront attendre que la réa- axes sensibles et connues pour être des foyers
lisation d’une passerelle, décidée par les autorités d’enneigement dans le massif de Collo. Ces
de la wilaya pour parer à l’urgence, soit achevée opérations ont concerné le tronçon routier
pour espérer reprendre leur chemin habituel. En passant par le pic de Tarras, sur le CW 132.
déplacement sur les lieux de l’effondrement de cet Le CW7, qui dessert un nombre important
ouvrage, qui s’est rompu sous les coulées de boue de hameaux et de communes, a cependant été
et des averses orageuses qui ont frappé la région, le plus enneigé, nécessitant la mobilisation
le wali, Bachir Far, a instruit les responsables de d’importants moyens pour éviter de voir toute
la DTP de lancer, et dans l’immédiat, les travaux une région isolée.
de réalisation d’une passerelle pour piétons, pour Les services de la DTP, équipés d’engins et
permettre le déplacement des citoyens sur le CW de moyens humains se sont ainsi attelés, 24
135B. En attendant que ce projet se concrétise, heures durant, à poursuivre les opérations de
les habitants des régions se trouvant de l’autre déneigement, évitant ainsi l’accumulation
côté du pont, à Lemharka et dans les hameaux des couches de neige. Ces opérations se sont
relevant de la commune de Belhadef, n’ont pas essentiellement concentrées tout le long du

d’autres choix que d’emprunter d’autres chemins
pour pouvoir rejoindre El Ancer, El Milia ou
Jijel. Des moyens de transport supplémentaires
seront mobilisés, notamment les bus scolaires,
pour permettre le déplacement de la population.
Le projet de réalisation d’un autre pont est déjà
à l’étude. Il sera rapidement confié à l’entreprise
publique spécialisée dans la réalisation des ponts,
…De nombreuses localités isolées au nord de Sétif…
PHOTO: D.R.
viaducs et ouvrages d’art, la Sapta, a-t-on indiqué pont en question a coupé du monde toute une
sur les lieux de l’ouvrage effondré, lors de la visite population estimée à quelque 15 000 person-
du wali. Il faut rappeler que l’effondrement du nes.
ceux d’une grande partie nord, où
de nombreuses localités ont été cou-
pées du reste du monde. Suite aux
fortes chutes de neige atteignant par
endroits plus de 80 cm, de nombreux
axes routiers sont coupés à la circu-
lation routière. Pour étayer ces pro-
pos, la RN76, reliant Harbil à Guen-
zet, était impraticable, tout comme la
RN75, Aïn Abassa-Bouandas, ainsi
que la RN75, Bougaâ-Beni Ouar-
tilane et la RN 77, EL-Eulma-Be-
niAziz. Appuyés par des engins des
secteurs privés, les agents des tra-
PHOTO: EL WATAN
Amor Z.
8 Mai 1945 à baisser rideau ces deux
dernières journées. L’approvision-
nement des commerces, en divers
produits alimentaires, notamment, a
été interrompu, accentuant ainsi les
difficultés des populations des zones
enclavées et difficiles d’accès. Et
comme un malheur n’arrive jamais
seul, les services de la Protection
civile, qui n’ont pas chômé, à l’ins-
tar des équipes de la Gendarmerie
nationale, sur le qui-vive depuis plus
de 48 heures, ont enregistré, jeudi,
trois décès, et ce, suite à l’inhalation
CW7 et ont concerné les agglomérations
suivantes : Kanouâ, Zitouna, Siouane, Mzata
et Afensou. Au sud de la wilaya, les mêmes
services ont mené les mêmes opérations pour
débloquer le CW 33 reliant Zardezas à Ouled
Hbaba. Les fortes chutes de neige qui n’ont
cessé de tomber sur cette région ont cependant
isolé plusieurs agglomérations de OuledHba-
ba, notamment Aïn Slamate et El-Melâb. En
vue de dégager l’accumulation des couches de
neige sur ces routes communales, les services
de la DTP poursuivaient, hier encore, leurs
efforts. K. O.
TÉBESSA
LE GAZ BUTANE
SE FAIT RARE
H ier, sur le long de la route menant vers
la commune de Ouenza, à 90 km de
Tébessa, un paysage désolant qui évoque chez
certains voyageurs l’Algérie des années 70.
Des citoyens des localités de Zayet, Gastal,

vaux publics, luttant parfois à armes de monoxyde de carbone qui a en- Kef Hadid et autres attendaient désespéré-
inégales contre la neige et le vent deuillé la mechta de Ouled Gacem, ment, sous un froid extrême, avec leurs bou-
atteignant parfois les 50 et 60 km/h, commune de Aïn Lahdjar, où ont été teilles, le passage du camion de distribution
font le maximum pour dégager un décimés, le père (42ans), son épouse de gaz butane. «Le point de vente le plus

A près une longue accalmie qui a

accentué les difficultés des ges-
tionnaires de la ressource hydrique
et des agriculteurs, redoutant plus
que tout une insoutenable séche-
resse, la poudreuse refait surface du
…Routes bloquées et pannes électriques à Souk Ahras
côté des Hauts Plateaux sétifiens,
drapés, depuis jeudi, d’un immense
manteau blanc. Soulignons que les
fortes chutes de neige n’ont pas été
sans conséquences sur la vie des
citoyens de la wilaya, notamment
réseau routier pas facile, le plus
souvent. Il convient de souligner
que ces intempéries ont obligé de
nombreux établissements scolaires,
des administrations, des unités de
production, ainsi que l’aéroport du
(37ans), et leur enfant de 9 ans.
Toutefois, ces fortes précipitations
font le bonheur des gestionnaires de
la ressource hydrique, soumis, ces
derniers temps, à une forte pression.
Kamel Beniaiche
proche se trouve à trois kilomètres et depuis
que la vague de froid s’est installée, la quan-
tité de gaz butane qu’on livre aux différents
dépôts s’épuise sans pour autant satisfaire la
demande des habitants d’un seul douar», s’est
indigné Ahmed, habitant du douar Zayet rele-
vant de la commune de Aïn Zerga. Un autre
citoyen rencontré un peu plus loin accuse clai-
rement les distributeurs de Naftal d’être der-
rière cette pénurie, car, selon lui, ces derniers

L es chutes de neige enregistrées ces dernières

48 heures à Souk Ahras ont isolé plusieurs ha-
meaux des communes de Heddada, Mechroha et
Aïn Zana, et perturbé la circulation routière dans
plusieurs axes routiers, notamment les RN 16,
80 et 81. Même les chemins communaux étaient
difficilement accessibles, sinon bloqués, dans
plusieurs communes de la wilaya. Au chef-lieu de
wilaya, un léger mieux a été constaté s’agissant
de la fluidité des eaux dans les avaloirs et certains
points noirs, où les eaux pluviales avaient l’habi-
tude de former des étangs. «Les travaux entamés
depuis des mois par les services de l’ONA (Office
national d’assainissement) ont donné les pre-
miers résultats, même s’il existe encore plusieurs
points noirs, à l’instar de la rue Ouarti Abder-
rahmane et quelques autres routes obstruées à
cause des détritus», a témoigné un commerçant.
Fermeture de commerces, spéculation dans le
transport et sur quelques produits consommables
sont d’autres aspects négatifs qui ont marqué les
deux jours d’intempéries. Les coupures intem-
pestives d’électricité ont été fortement ressenties
par les habitants des différentes communes de la
wilaya. Ainsi, et si les services de la direction des
travaux publics et ceux de l’ONA ont fait preuve
de prévision et de célérité dans leur travail, ceux
de la SDE ont été mis à découvert par les derniers
bouleversements climatiques
Dans la nuit de jeudi à hier, plusieurs aggloméra-
tions, notamment les communes de Aïn Zana, Ter-
reguelt, Zouabi, Aïn Soltane et Ouled Driss ont été
pendant des heures privées d’électricité, à cause
des chutes de neige. «Les installations précaires
des ouvrages de la Société de distribution du gaz
et de l’électricité de l’Est et l’absence de mainte-
nance en sont les causes principales», a conclu
un élu de l’APW, qui a ajouté que les appels anté-
rieurs pour remédier aux câbles pendants et aux
installations approximatives sont restés sans écho.
Au chef-lieu de la wilaya, une panne générale
a été signalée au niveau de plusieurs structures
publiques et privées, ainsi que les habitations de la
partie nord de la ville, notamment les résidences
universitaires. Des témoignages révoltants ont été
apportés par les habitants des cités environnantes
alimentées depuis la station d’El-Mriss, située à
l’entrée principale de la ville de Souk Ahras. «Les
éléments de la SDE qui étaient présents hier ont
refusé de remédier à cette panne, sous prétexte
que les moyens dont ils disposent ne leur per-
mettent pas d’agir la nuit. Cette nonchalance cou-
tumière chez les éléments de la SDE a coûté une
nuit dans le noir et une poussée d’adrénaline chez
les abonnés de l’entreprise à cause de l’arrogance
manifeste des employés de cette SPA», a dénoncé
l’un d’eux. Ce même sentiment était perceptible,
hier aussi, du côté des habitants du quartier popu-
laire de Mezghiche, où une autre panne prolongée
a privé des dizaines de familles d’électricité et où
les mêmes employés de la SDE ont fait montre de
véhémence à leur adresse.
A.Djafri
travaillent de mèche avec les commerçants
informels en l’absence de tout contrôle.
Chaque hiver, ces habitants sont confrontés à
cette pénurie de gaz butane. Malgré le fait que
ce problème récurrent était soumis maintes
fois aux autorités, il n’en demeure pas moins
qu’il n’est pas pris en charge. Ils ne savent
plus à quel saint se vouer pour se procurer
de ce produit vital, qu’ils acquièrent parfois
à des prix exorbitants. En saison hivernale,
la pénurie du gaz butane s’accentue, surtout
dans les régions rurales, laissant libre cours à
la spéculation. Une bonbonne de gaz naguère
vendue à 300 DA est cédée à plus 500 DA,
voire 600 DA. Une situation qui a suscité des
remous au sein de la population, notamment
si ce produit, comme tant d’autres, fait aussi
l’objet de contrebande qui prend de jour en
jour de l’ampleur, contraignant les habitants
des régions éparses à se rabattre sur le feu de
bois pour se réchauffer. Lakehal Samir

La centrale électrique de Boutlélis
mise en service
● La mise en service de la centrale électrique de Boutlélis et l’introduction du gaz de ville dans certaines localités de la Corniche ont été les
étapes essentielles de la visite effectuée jeudi dernier à Oran par le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni.
P
our le premier cas, il s’agit en
fait de la mise en exploitation
d’une première tranche d’un
projet lancé en 2014, ayant donc
pris du retard sur les délais fixés
au départ, mais qui devra fournir
de l’énergie électrique pour 50
000 habitants. La capacité globale
de cette centrale (à turbine à gaz)
devant être livrée entièrement dans
quelques mois, probablement en
juin prochain, est de 446 MW. Pour
cela, un investissement important
a dû être injecté, selon le ministre,
qui entre dans la stratégie globale
des hautes autorités du pays et le
programme ambitieux consistant
à accompagner le développement
de l’agriculture, de l’industrie et
répondre aux besoins de plus en
plus importants de la population,
avec notamment l’augmentation
substantielle du parc de logements.
C’est le cas précis de la nouvelle
ville baptisée «Ahmed Zabana»,
en phase de réalisation du côté
de Misserghin. Le développement
de l’agriculture dans toute cette par le ministre, auront besoin de
zone allant jusqu’à Aïn Témouchent beaucoup d’énergie. C’est ce qui
et les nouveaux projets pétrochi- explique l’impatience du ministre
miques initiés à Arzew, à l’instar qui a déjà visité ce projet il y a à
de la nouvelle usine de propylène, peine trois mois pour inciter ceux
une joint-venture entre Sonatrach qui sont chargés des travaux à
et la firme française Total évoquée lever au plus vite les contraintes
BRÈVES
■ 89 INTERVENTIONS DES POMPIERS EN
RAISON DE VENTS VIOLENTS
Trois personnes ont été blessées après la
chute d’un arbre sur une voiture à Es-Sénia,
avant-hier. Selon un bilan communiqué par
la Protection civile, cet accident, causé par
la chute d’un arbe arraché par la force des
vents ayant soufflé durant cette journée,
a causé des blessures à une fille et deux
garçons âgés entre 15 et 16 ans. Les victimes
étaient à bord d’une voiture de marque Kia.
Les rafales ont atteint au centre-ville les 70
km à l’heure, selon la même source, qui fait
état de 89 interventions à cause des vents
violents qui ont balayé la région et ayant
occasionné plusieurs dégâts et perturbé
la circulation automobile au niveau de
plusieurs axes. Selon le bilan de la Protection
civile, les vents ont provoqué la chute d’une
partie d’une fresque au quartier Colonel
Amirouche et de poteaux d’éclairage public
et panneaux publicitaires, au centre-ville et
à haï Akid Lotfi, sans faire de victime. D’autre
part, la desserte de transport maritime
des voyageurs Oran-Alicante (Espagne)
programmée pour jeudi a été reportée à
vendredi, et celle d’Oran-Barcelone, prévue
pour le 28 janvier, a été annulée à cause des
intempéries. N.H.
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 7
ORAN INFO
ORAN
qui entravaient sa concrétisation.
C’est chose faite aujourd’hui. Pour
le second cas, en procédant à un
allumage symbolique, le ministre
concrétise l’introduction du gaz de
ville au bénéfice des habitants de
la côte ouest d’Oran, un autre pari
■ UN HOMME DÉCOUVERT PENDU À AÏN
EL TURK
Une découverte macabre a été faite avant-
hier. Un homme âgé de 54 ans a été
découvert pendu dans une chambre d’une
villa dans la commune de Aïn El Turck. La
dépouille ne portait aucune trace de violence
ou de décomposition, selon la Protection
civile. Une enquête a été ouverte pour
connaître les causes exactes de cette mort
violente. Le cadavre a été déposé à la morgue
de l’hôpital de Aïn El Turck.
N. H.
■ ILS DÉLESTENT UN RESSORTISSANT
TURC DE 900 MILLIONS DE CENTIMES
AVANT D’ÊTRE ARRÊTÉS
Les services de la police judiciaire de la 9e
sûreté urbaine ont arrêté deux filles âgées de
20 et 24 ans et un individu de 33 ans pour vol.
Les faits remontent à la fin de la semaine
lorsqu’un ressortissant turc a déposé plainte
pour vol de 900 millions de centimes, deux
appareils cellulaires, un cachet officiel et un
micro-ordinateur. Les recherches menées ont
permis d’arrêter dans un premier temps les
deux filles chez qui les policiers ont récupéré
une somme de 257 millions de centimes et
les deux portables de la victime. Poursuivant
leurs recherches, ils ont arrêté un troisième
complice âgé de 33 ans et ont trouvé en sa
possession un montant de 105 000 dinars
plus un portable de marque OPPO F9. Lors de
la perquisition effectuée dans son domicile,
ils ont découvert un montant de 330 millions
de centimes plus un plasma et un climatiseur.
Les trois malfaiteurs seront présentés au
tribunal à l’issue des investigations. F. A.
réussi avec un nouveau raccorde-
ment au réseau au profit de 5000
foyers. Les bénéficiaires n’auront
plus à subir les désagréments liés à
l’alimentation au gaz butane, une
ressource qui sera graduellement
destinée à l’exportation, en Tunisie
■ TROIS CADAVRES DÉCOMPOSÉS
REJETÉS PAR LA MER À GDYEL
Trois cadavres en décomposition de jeunes
migrants clandestins ont été rejetés par la
mer durant les dernières 72 heures à Oran. Le
premier, d’une trentaine d’années, non
identifié, a été retrouvé la nuit de mercredi à
jeudi, au niveau d’une zone rocheuse de la
plage de Aïn Defla (Kristel), dans la commune
de Gdyel. Le corps était dans un état de
décomposition très avancé, selon la
Protection civile. Le jeudi matin, un autre
corps a été rejeté par les vagues au même
endroit. Il s’agit d’un homme non identifié
dans un état de décomposition très avancé,
selon la même source.
Le troisième cadavre a été retrouvé, hier
matin, au niveau d’une zone rocheuse à Aïn El
Franine. Il s’agit du corps d’un Subsaharien
âgé de près de 50 ans, selon un communiqué
de la Protection civile. Les dépouilles ont été
déposées à la morgue de l’hôpital d’El
Mohgoun pour identification et autopsie. En
parallèle, une opération de recherche
d’éventuels cadavres des candidats à
l’émigration clandestine dont l’embarcation
a échoué il y a plus d’un mois sur la côte
oranaise est toujours en cours. N.H.
■ QUATRE CAMBRIOLEURS SOUS LES
VERROUS
Une bande de malfaiteurs, composée de 4
individus, âgés entre 21 et 34 ans, a été
arrêtée par la police judiciaire de la 4e sûreté
urbaine. Les mis en cause sont impliqués
dans une affaire de vol de 800 millions de
centimes, 4000 euros et des bijoux de
l’intérieur d’une maison. Lors des
investigations, les enquêteurs ont saisi deux
notamment, où la demande est
relativement forte, selon le ministre,
qui indique qu’à l’échelle natio-
nale, le taux de couverture en gaz
de ville n’est pour le moment que
de 62%. Pour beaucoup de zones
d’habitation, la difficulté est due
essentiellement à la nature escar-
pée des reliefs, mais le chiffre est
appelé à augmenter avec la concré-
tisation d’autres projets. La visite du
ministre coïncide par ailleurs avec
la généralisation du numéro unique,
le 3303, pour les centres d’appel
à Oran, Constantine et Blida, afin
de répondre efficacement aux do-
léances des clients et pour la prise
en charge rapide des réclamations
ou des demandes de dépannage.
De manière générale, «avec cette
façon de procéder, les clients n’ont
plus besoin de se déplacer vers les
agences», indique le ministre, pour
PHOTO :D.R.
qui l’introduction des nouvelles
technologies est un autre chantier
auquel s’attaque le groupe Sonelgaz
pour améliorer ses offres de service.
Il reste à sensibiliser davantage
la population sur la nécessité de
rationaliser sa consommation éner-
gétique et certaines mesures, telles
que les tarifications non linéaires,
peuvent s’avérer efficaces.
Djamel Benachour
véhicules que deux malfaiteurs avaient
achetés avec l’argent du butin. Ils arrêtent un
troisième complice en possession de 60
millions de centimes. Chez le dernier mis en
cause, les policiers ont récupéré des
bracelets en or, deux chaînes en or, 5 bagues
et deux boucles. Ils ont été présentés au
tribunal et placés sous mandat de dépôt. F. A.
■ LA POLICE SE DOTE D’UN CENTRE
CYNOPHILE
L’inspection régionale de la police de l’Ouest
s’est dotée d’un centre cynophile pour
renforcer le travail des enquêteurs dans la
résolution de plusieurs affaires criminelles,
a-t-on appris de ce corps sécuritaire. Ce
centre est chargé de l’élevage canin et du
dressage, et des policiers ont été formés
dans le domaine. L’inspection régionale, qui
couvre 12 wilayas de l’Ouest, s’est renforcée
en 2018 de plusieurs infrastructures visant à
renforcer la sécurité des biens et des
personnes dont 4 nouvelles sûretés urbaines
à Oued Tlélat, Gdyel, Sidi El Bachir et haï
Bouamama, en plus d’un centre sanitaire et
d’une salle omnisports. Dans la wilaya de
Relizane, un nouveau siège de la brigade
mobile de la police judiciaire a été inauguré,
de même qu’un siège de sûreté urbaine
externe à Ouled Malek, dans la commune de
Mohammadia, wilaya de Mascara. La wilaya
de Sidi Bel Abbès a bénéficié, quant à elle, de
l’ouverture d’un hôpital de la sûreté
nationale et la wilaya d’El Bayadh d’un
dortoir et d’un club de la police dans la daïra
de Bougtob. Le nombre d’éléments des
services de la police a atteint dans les wilayas
de l’ouest du pays 36 206 en 2018. F. A.

BIDONVILLE DE LA CITÉ FAKHARINE 3 B DE ANNABA
Misère et désolation
● Des pères de famille en colère racontent ce qu’ils endurent en périodes de pluie, telles que celles
qui ont vu leurs habitations gravement endommagées.
PHOTO: EL WATAN
C
ela fait plus 11 ans que nous vivons
dans cet endroit, le bidonville de la cité
Fakharine 3 B. Au début de l’année 2008,
nous étions à peine une quarantaine de famille.
Aujourd’hui nous sommes à 212 constructions.
Personne n’a cherché après nous, notamment les
autorités locales. Nous vivons bloqués au milieu
d’une forêt et aux abords d’un Oued inondés
d’eaux usées», déplore un des habitants. Ces
212 constructions illicites sont implantées tout le
long, en empruntant la route qui fait le parallèle
avec la cité des 300 logements sociaux partici-
patifs (LSP) et celle de la cité 220 logements
sociaux locatifs (LSL), en amont de l’hôpital
Dorban de la wilaya de Annaba. Ses occupants
vivent la misère qui rappelle étrangement les
indigènes de l’époque coloniale. Des pères de
famille en colère racontent ce qu’ils endurent
en périodes de pluie telles que celles qui ont vu
leur habitation gravement endommagée. «Un
vent violent a emporté notre toiture. Nous nous
RUSH SUR LE GAZ BUTANE EN MILIEU RURAL À GUELMA
Naftal propose du gaz propane aux gros consommateurs
● La consommation de bonbonnes de 13 kg par notamment les aviculteurs provoque des pénuries chez les habitants,
L a période hivernale est synonyme de grosse
consommation de gaz butane en milieu rurale
à Guelma. Triplée voir quadruplée, comparative-
ment aux saisons douces et chaudes, la consom-
mation des bombonnes de 13 kilogrammes par
des professionnels du secteur de l’agriculture
notamment les aviculteurs, provoque, force de
constater, des pénuries chez les habitants alors
que cette même bouteille est spécialement des-
tinée aux ménages. Une problématique soulevée
par le district de Naftal-Skikda qui chapeaute
et distribue ce type de produits pétroliers dans
les wilayas de Annaba, Tarf, Guelma et Skikda.
«En effet, il ya une grosse pression sur le gaz
butane en période hivernale. Nos analyses ont
déterminé qu’ils ya de gros consommateurs dans
le monde de l’agriculture tels les aviculteurs
qui pénalisent les ménages dans les mechats
et hameaux», explique le staff de Naftal venu
spécialement de Skikda pour rencontrer des
aviculteurs et autres professionnelles de la wilaya
de Guelma et ce lors d’une journée de sensibili-
sation dédiée au gaz propane comme substitution
au gaz butane. Une rencontre organisée, jeudi
dernier, en collaboration avec la chambre de
l’agriculture de la wilaya de Guelma. «Savez-
vous que le gaz propane est un gaz propre
vendu en bouteille de 35 kilogrammes. Nous
vous proposons également des citernes de 1750
kilogrammes. Le comparatif du cout, pouvoir
calorifique et émission de CO2 est à l’avantage
du propane par rapport aux autres combustibles
tel le mazout, le bois, le gaz butane et le gaz de
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 8
RÉGION EST
Etat déplorable de la
route et absence
d’éclairage public
sommes retrouvés avec nos enfants sous une
pluie battante durant plusieurs nuits. L’eau plu-
viale coule de partout sur nos murs lézardés»,
déplorent d’autres familles qui vivent parmi ces
habitants, d’une autre époque. El Watan s’est
déplacé sur les lieux. Nous avons constaté l’état
déplorable des routes et l’absence d’éclairage
public.
Des inondations partout dues à l’absence d’ava-
loirs. Nous avons trouvé une difficulté pour
y accéder tant des monticules sont entourés
d’arbres et d’herbes piquants. La chaussée
est très étroite et glissante du fait de la boue
formée au lendemain des averses, des eaux
usées à ciel ouvert sillonnent les constructions,
dégageant une odeur pestilentielle. «Nous avons
des femmes âgées qui souffrent des maladies
chroniques. Nous trouvons des difficultés à les
évacuer le soir en cas d’urgence. Nos enfants
qui vont à l’école glissent quotidiennement faute
à la boue, au passage très étroit et aux arbres
alors que cette même bouteille est spécialement destinée aux ménages.
ville» expliquent les représentants de Naftal à
l’assistance. Et d’argumenter : «1 kilogramme de
gaz propane revient à 5,89 dinars rendu dans une
citerne de 1750 Kg. Il vous coutera 11,43 dinars
pour une bouteille de 35 kilogramme alors que le
gaz butane que vous consommez en bouteille de
13 kilogramme vous revient à 15,38 dinars. à la
fin de la saison hivernale si vous calculez, vous
allez être surpris des dépenses et l’impact que
cela a sur le prix des viandes blanches. Il faut
ajouter à cela le pouvoir calorifique du propane
supérieur au butane, au Gaz de ville, au mazout
et au bois». Si le gaz propane est produit incon-
qui nous entourent. Notre cité est dépourvue de
l’éclairage public. Au quotidien, nous sommes
exposés aux dangers des animaux errants dans
la soirée. Il en est ainsi, il ya quelques mois, où
un nouveau-né a été gravement mordu par des
rongeurs. Bref, la misère et la désolation forment
notre quotidien.», s’insurgent d’autres habitants.
Le représentant de ces familles nous a remis des
lettres de doléances qui, selon lui, ont été trans-
mises aux autorités locales avec l’espoir de voir
leurs cris de détresse entendus.
En vain, cependant. «Nous devrons encore
attendre et passer ce énième hiver dans nos ba-
raques en espérant voir la décision des autorités
locales de nous attribuer des logements décents.
Nous sommes dans l’attente quotidienne de voir
enfin notre rêve se réaliser, mais notre situation
ne semble pas préoccuper nos responsables. Par
ailleurs, nous n’avons pas besoin de créer une
association de quartier. Nous nous représentons
nous-mêmes devant les autorités locales. Il est
de notoriété que les associations œuvrent seule-
ment pour leurs intérêts tout autant que les élus
locaux qui profitent au maximum de notre situa-
tion. Nous préférons être représentés par nous-
mêmes. Nous lançons un appel aux autorités
de se déplacer pour nous recenser sans aucun
intermédiaire», préviennent-ils. Pour avoir son
avis sur cette situation, nous avons pris attache
avec le président de l’assemblée populaire com-
munale (P/APC) de Annaba. En reconnaissant
l’état déplorable dans lequel vivent ces citoyens,
le maire Merabet Farid a déclaré que : «Nous
sommes au courant de cette déplorable situa-
tion. Les routes sont, en effet, en mauvais état,
dépourvues d’avaloirs et souffrent du manque
d’éclairage public. Nous allons “inviter” le wali
pour se déplacer avec nous à l’effet de constater
de visu cette zone qui nécessite une mise à niveau
avec le concours de toutes les directions de
l’exécutif.». Leila Azzouz.
PHOTO: D.R.
testablement rentable pour les fellahs, il n’en
demeure pas moins que son acquisition passe par
une lourdeur administrative dissuasive. «Cela
fait une année que j’ai déposé une demande pour
une citerne de 1750 kilogrammes. J’ai aménagé
ma piste pour la rendre carrossable comme le
stipule Naftal afin que le camion ravitailleur
puisse accéder à ma ferme. Mais a ce jour rien»,
s’interroge l’un des rares aviculteurs de la région
à avoir déposé une demande. «Je suis un ancien
client de Naftal notamment pour les bouteilles
de 35 kilogrammes de gaz propane. À l’époque il
fallait une autorisation de la gendarmerie pour
KHENCHELA
Deux morts et un
blessé dans un
accident de la route
U
ne forte tempête de neige a frappé la
wilaya de Khenchela durant toute la nuit
de jeudi à vendredi, avec des vents de 60
à 80 km/h, arrachant des arbres et privant provi-
soirement d’électricité plusieurs communes et
localités, avant de baisser d’intensité vendredi
dans la matinée. En effet, c’était une nuit de galère
pour des centaines d’usagers de la route qui ont
été pris au piège pendant toute la nuit sur les
déférents axes qui mènent vers le chef-lieu de
la wilaya. Deux personnes ont trouvé la mort
et une autre a été blessée dans un accident de la
circulation survenu sur la RN 83, reliant Babar à
Chechar, au cours de cette nuit mouvementée. La
voiture qui avait trois hommes à son bord, s’est
renversée dans un fossé, après son dérapage sur
du verglas, où elle été complètement recouverte
d’une épaisse couche de neige.
Les victimes ont été découvertes le lendemain
de la forte tempête. La victime blessée à la tête,
se trouve actuellement à l’hôpital dans un état
critique, selon des sources médicales. Des appels
de détresse ont été lancés à travers les pages
Facebook afin de débloquer plusieurs familles
coincées sur les routes. Parmi les «naufragés»,
figurent des bébés, des enfants, des femmes et des
vieillards. Un réseau de solidarité s’est organisé
spontanément après l’aggravation de la situation,
surtout à la tombée de la nuit.
Des villageois ont ouvert leurs maisons pour
pour héberger des automobilistes. Deux jeunes
ont risqué leurs vies pour sauver la vie d’un bébé
coincé avec ses parents en dehors de la ville.
Ils ont marché environ 7 km à pied, dans des
conditions naturelles difficiles pour lui apporter
du lait. La résidence du wali ainsi qu’un centre
d’hébergement relevant de la DAS et des établis-
sements scolaires ont été mis à la disposition des
«naufragés de la route», qui ne pouvait pas quitter
les lieux d’arrêt. Les différents corps des forces
de sécurité se sont mobilisés pour porter secours à
des dizaines d’automobilistes coincés toute la nuit
dans leurs voitures dans des régions isolées.
Mohamed Taïbi
le transport du site de distribution d’El Fedjoudj
à mon poulailler. Aujourd’hui, il me faut me dit-
on une autorisation de la direction du transport,
des mines et de Naftal en qualité de client». Dans
ce contexte bien précis, le directeur des mines de
la wilaya de Guelma présent lors de cette jour-
née, explique : «il est vrais que le transport, logi-
quement, doit être assuré par Naftal notamment
pour les bouteilles de 35 kilogrammes. Mais le
parc roulant ne suffit pas à pour cette prestation.
Quant aux documents nécessaires il est égale-
ment vrai que la gendarmerie principalement
selon les zones délivre des autorisations pour le
transport du propane. La direction du transport,
l’APC, à également un droit de regard». Le prix
que devra verser l’agriculteur pour l’acquisition
d’une citerne de 1750 Kg, livraison, installation
et maintenance comprise, elle est évaluée à
570000 dinars. «Bien évidemment, cette somme
que vous allez verser est une caution pour Naftal
car la citerne restera sa propriété et la somme
versée sera restituée à l’arrêt de l’activité de
l’agriculteur. Quant aux bouteilles de gaz pro-
pane de 35 Kg la caution est de 7600 dinars par
bouteille». Annonce le staff de Naftal. Quant aux
nombre d’agriculteurs qui ont déposé, à ce jour,
une demande pour une citerne de propane «Une
dizaine d’agriculteurs ont déposé à ce jour une
demande d’installation d’équipement pour le gaz
propane, c’est peu nous sommes ici pour inciter
les gens à opter pour ce combustible» déclare à
El Watan, en marge de cette journée, un respon-
sable de Naftal. Karim Dadci
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 8

KABYLIE INFO
TIDJELABINE (BOUMERDÈS) TIZI OUZOU
PRISE EN CHARGE
L’Assemblée communale DES SDF
D
es actions de solidarité et de prise en charge à

face aux citoyens

l’égard des personnes sans domicile fixe ont été
menées depuis le 12 décembre dernier par les
services de la direction de l’action sociale de la wilaya
de Tizi Ouzou. Il s’agit, notamment, d’un programme
de sorties nocturnes pour venir en aide aux sans-abri.
● La délocalisation du marché hebdomadaire demeure problématique D’ailleurs, depuis le début de cette opération entre-
● Les élus locaux reconnaissent que certaines prestations ne sont pas satisfaisantes. prise en collaboration avec les services de la sûreté
de wilaya, de la Gendarmerie nationale, de la santé,
de la Protection civile, du Croissant-Rouge algérien
et des Scouts musulmans algériens, et qui s’étalera
jusqu’à la fin de la saison hivernale en cours, 23 SDF,
dont 13 femmes, ont été recensés. Ils sont hébergés
Les travaux d’aménagement provisoirement au niveau d’une structure d’accueil
toucheront plusieurs quartiers de la direction de l’action sociale, sise à la sortie est
de la ville de Tizi Ouzou, où des repas chauds, des
couvertures et effets vestimentaires leur sont distribués.
H. Azzouzi

PHOTO: EL WATAN ILLILTEN

travaux de maintenance, dit M.
Guessoum dans son exposé. Le
P/APC a assuré les résidents
du quartier Talaoured que des
travaux d’aménagement seront
lancés dès que le projet sera
attribué à la nouvelle entreprise,
signalant en effet que dont le
lancement des travaux a tardé en
raison «du désistement de l’en-
treprise, en faillite, ils commen-
ceront dès que la procédure de
transfert à une autre entreprise
UNE FEMME
PARAPLÉGIQUE
EN DÉTRESSE
Lkilomètres
es membres de la famille Naït Chabane, du village
Azrou, commune d’Illilten, daïra d’Iferhounen, à 70
au sud-est de Tizi Ouzou, ne sait plus à quel
saint se vouer pour avoir une prise en charge pour leur
sœur, Baya, paraplégique à 100 %.
Cette dernière est également non-voyante et souffre
d’un cancer de la peau au niveau de la tête. Le frère
de Baya Naït Chabane, qui s’est présenté, hier, à notre
rédaction, il a indiqué avoir fait toutes les démarches

L
a commune de Tidjela-
bine, à quelques enca-
blures du chef-lieu de
wilaya de Boumerdès, a ouvert
la semaine dernière sa salle de
réunion aux citoyens pour une
séance de présentation du bilan
et des projets de développement.
Une nombreuse assistance est
venue écouter le président de
l’Assemblée communale. Ce
dernier a reconnu dans son
intervention que le problème
de la délocalisation du marché
hebdomadaire, situé au cœur
de l’agglomération, n’est pas
encore résolu. «Nous sommes
à la recherche d’un terrain de
rechange qui sied à l’activité
commerciale. Il a été convenu
avec les citoyens d’une réunion
conjointe avec l’exécutif com-
munal pour étudier toutes les
propositions et faire ensemble
le choix qui convient», dit le P/
APC, Belkacem Guessoum. Ce
dernier a profité de l’occasion
pour porter à la connaissance de
ses concitoyens «la difficulté de
l’APC à fournir des prestations
de qualité en raison du manque
de personnel. Nous avons saisi
notre hiérarchie pour un dégel
des recrutements». Belkacem
Guessoum est l’un des rares
maires de la wilaya de Bou-
merdès à présenter les bilans
d’une année d’exercice de la
commune, dit un résident du
quartier Tadjouimet.
Lors de cette rencontre, le
P/APC a énuméré pendant une
heure les différentes actions
effectuées et les projets réalisés
par son staff. Il dira dans son
exposé : «Nous avons réalisé
des routes communales, notam-
ment celles d’un bon nombre
de quartiers du centre-ville,
El Anser, Aïssaoui, Tadjouimet,
Tarafi, Kherrat, Haï El Woroud,
Koudia, Talaouled, Ouled Bou-
merdès, Haï El Biyadha. Nous
avons réalisé les réseaux d’as-
sainissement et l’alimentation
en eau potable des foyers situés
dans le quartier El Woroud
pour 600 millions de centimes
et celui de Haï El Safsaf pour
790 millions. L’aménagement
AÏN EL HAMMAM
urbain n’a pas été en reste pour
les quartiers des 210 logements
pour un montant de 425 mil-
lions de centimes. Il en est de
même pour les 60 logements
et Haï Latrèche.» Le P/APC
annoncera à l’assistance qu’une
étude portant sur l’aménage-
ment urbain de la ville de Tidje-
labine dans son ensemble a été
retenue.
Il en est de même pour le projet
d’aménagement du marché de
véhicules. Il est question aussi
de l’éclairage public, qui englo-
bera toute la partie s’étendant
entre la RN 5 jusqu’au nouveau
pont de la route qui reliera
Corso à Seghiret. Le P/APC
fera remarquer que le quartier
M’Rail sera concerné par une
opération similaire pour un bud-
get de 99 millions de centimes.
Au chapitre de la rénovation
des écoles primaires, deux nou-
velles salles ont été construites
sur le budget communal, trois
autres ont été raccordées au
réseau de gaz naturel, alors que
d’autres écoles ont subi des
sera finalisée». Enfin, les in-
frastructures de jeunesse et des
sports, notamment les stades,
«seront tous revêtus de gazon
synthétique de 5e génération.
Le stade communal, à lui seul,
bénéficiera d’une enveloppe de
197 millions de centimes et
celui du quartier Mahsas, de
230 millions». Aux préoccupa-
tions des autres citoyens dont
les quartiers ne figurent pas
dans cette liste des bénéfi-
ciaires des travaux d’aménage-
ment, le P/APC a promis que
«d’ici la fin du mois janvier,
16 nouvelles opérations inter-
viendront et les toucheront».
Dans ce sens, M. Guessoum
a cité les routes de Haï Ouled
Meziane et de Haï Sonatrach,
les stades de la cité AADL, de
Haï 300 logements et de Haï
Belaghoul. Quant à Haï Medj-
ber, il verra son réseau d’AEP
pris en charge. Toutefois, les
citoyens se sont plaints des fré-
quents retards du bus scolaire.
Lakhdar Hachemane
nécessaires pour obtenir une prise en charge pour sa
sœur malade, mais en vain. Les correspondances adres-
sées, avec accusés de réception, au wali, au P/APW
et au directeur de la santé de Tizi Ouzou, ainsi que au
ministre de tutelle sont, a-t-il dit, restées lettre morte.
«Le déplacement de cette malade vers une structure
hospitalière est très pénible. Nous demandons seule-
ment une prise en charge pour des soins à domicile
afin de lui éviter d’énormes souffrances ainsi qu’à
sa famille, surtout lorsqu’on sait que la salle de
soins du chef-lieu communal est loin de la maison»,
ajoute le frère de cette septuagénaire, qui ne demande
que l’intervention des responsables concernés pour
venir à bout du calvaire que subit sa sœur et les
membres de sa famille. Hafid A.
BOUZEGUÈNE
LE DISPENSAIRE
DÉLAISSÉ
Lmateseannées
dispensaire de Bouzegène, construit à la fin des
1970, montre aujourd’hui de sérieux stig-
d’usure, constate-t-on. La structure tombe en dé-
crépitude, et aucun projet de rénovation n’est annoncé.
Les murs se lézardent, perdent leur peinture, le ciment
s’effrite, laissant apparaître à certains endroits les ossa-
tures métalliques des piliers, la boiserie se décompose.
Sans gardien ni d’agent d’entretien, ce dispensaire,
situé en plein centre ville, est livré à l’insécurité. La
cour est recouverte d’herbes sauvages, de buissons et
de ronces. Les barrières métalliques sont tordues et

Les objets anciens reprennent de la valeur rongées par la rouille. La clôture a disparu et les gros
piquets en acier ont été cisaillés. Kamel K.

C omme nous avons eu à le constater lors des différentes exposi-

tions organisées dans la région de Aïn El Hammam, à l’occa-
sion de la célébration de Yennayer, les objets anciens utilisés par nos
aïeux ont repris toute leur valeur aux yeux du public.
Leurs propriétaires les gardent jalousement, leur réservant, selon
eux, une place de choix dans la décoration de leurs salons. «C’est
un souvenir de mes grands parents qui l’ont hérité eux-mêmes
de leurs ancêtres», nous dit un sexagénaire, qui nous montre
un moulin manuel en pierre. Au niveau des stands, les visiteurs
s’arrêtent pour demander les noms et l’usage de tous ces usten-
siles dont certains ont presque disparu totalement. «Thagorsa»,
«akerdache» «achouari» et «thassirth», oubliés dans un coin de
la maison en ruine, s’arrachent à prix d’or, alors qu’une charrue
en bois fabriquée à la main et qui a servi il y a des décennies, est
considérée comme un objet de décoration que peu de personnes
peuvent se targuer de posséder. «Ce sont autant d’objets rappelant
aux anciens leur jeunesse et un chapelet de souvenirs. Ce sont des
objets qui ne se vendent pas», indique un jeune exposant, qui dit que
El Watan
des collectionneurs les ont abordés pour acheter certaines pièces. Pour toutes vos annonces publicitaires à :
«Leurs propriétaires nous les ont confiés pour cette mission et
nous devons les leur restituer intacts», dit-il. Beaucoup d’amateurs
d’antiquités tombent sous le charme du moulin, des lampes à l’huile
et autres objets qui ont attiré les visiteurs et ont fait des envieux.
TIZI OUZOU
Une seule adresse...
Certains objets ont disparu et d’autres sont devenus rares, ce qui
augmente encore leur valeur. Lors d’une exposition, un jeune de Brd Amena Mahieddine,
Tillilit exhibait une lampe à huile datant de plus d’un siècle, un Lot Hasnaoua. N°1.(axe
spécimen rare qui trouverait une place de choix dans un musée. école paramédicale -
«Dommage qu’on se soit rendu compte tard de la valeur de ces stade du 1er Novembre).
objets dont certains ont disparu à jamais, emportant avec eux un Tél./Fax :
pan de notre histoire», dit-il. Nacer Benzekri 026 11 76 86

NOUVELLES
◗ SAISIE DE PRODUITS
ALIMENTAIRES PÉRIMÉS
Lors d’un contrôle routinier pour la
protection du consommateur et de la
santé publique, les éléments de la police
relevant de la sûreté de wilaya de
Mostaganem ont procédé, au courant de
la semaine, au niveau des différents
locaux commerciaux, à la saisie d’une
quantité considérable de produits
alimentaires dont la date de péremption a
expiré depuis fort longtemps. Il s’agit de
boissons gazeuses, d’olives, de fromage,
de yaourt, de gâteaux, du jus Amila et des
sachets en poudre de fabrication locale.
Ces produits ont été saisis chez un
commerçant sans scrupule qui ne se
soucie guère de la santé des citoyens. Le
montant de cette marchandise a été
estimé à plusieurs millions de centimes.
Une contravention a été dressée à
l’encontre du commerçant indélicat et une
procédure a été établie pour sa
présentation devant l’institution
judiciaire compétente pour vente de
produits alimentaires périmés au
détriment de la santé d’autrui. Les
produits saisis ont été incinérés.
Lakhdar Hagani
◗ UN SEXAGÉNAIRE
ARRÊTÉ POUR TRAFIC DE
DROGUE
Dans le cadre de la lutte contre le
phénomène de la drogue, et suite aux
informations recueillies, les services de la
police judiciaire relevant de la sûreté de
wilaya de Mostaganem ont arrêté, avant-
hier, un sexagénaire, M.A., domicilié à
Mostaganem, pour trafic de drogue. Suite
à la fouille corporelle, il a été trouvé en sa
possession deux morceaux de kif traité et
une somme d’argent de 7000 DA,
considérée comme produit de la vente. Il a
été présenté par-devant le procureur de la
République près le tribunal de
Mostaganem. L. H.
◗ DÉMANTÈLEMENT
D’UN RÉSEAU DE
CAMBRIOLEURS
Les éléments de la police judiciaire rele-
vant de la sûreté de wilaya de Mostaga-
nem ont arrêté, cette semaine, une bande
de malfaiteurs spécialisée dans le
cambriolage de nuit. L’opération a eu lieu
suite à une plainte déposée par une
victime, habitant le centre-ville, signalant
que son logement a été cambriolé par des
inconnus qui ont emporté un coffre-fort
contenant 600 millions de centimes. Les
investigations enclenchées ont abouti à
l’arrestation de cette bande composée de
trois individus. Il s’agit de D.A., 21 ans,
C.G., 19 ans, et M.A. 21 ans, domiciliés à
Mostaganem. Le coffre-fort a été
transporté dans un véhicule de type
Toyota Hilux. Lors de la perquisition des
domiciles des malfaiteurs, une somme de
35 millions de centimes a été récupérée.
Les mis en cause ont été placés sous
mandat de dépôt, indique notre source
sécuritaire. L. H.
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 8
RÉGION OUEST
Le plan de développement local
exposé à la société civile
● Les représentants de la société civile ont été conviés, jeudi, à débattre avec les élus et l’exécutif
communal pour apporter les correctifs qui s’imposent dans les projets en cours de lancement
dans la commune de Mostaganem.
U
ne réunion, la première du
genre à Mostaganem, a re-
groupé, dans la matinée de
jeudi dernier, l’exécutif communal,
les élus, les directeurs de secteurs
urbains et de divisions, les délégués
du mouvement associatif, dont ceux
des associations de quartiers, et les
notables de la ville. D’emblée, le
maire, Abdelkader Belkhodja, a tenu
à expliquer les objectifs de cette
rencontre dans le cadre du futur
plan d’action afin de remettre Mos-
taganem sur les rails. Des exposés,
il ressort que plusieurs projets sont
inscrits et seront lancés très prochai-
nement par l’APC de Mostaganem.
De ce fait, il a été demandé aux
représentants de la société civile de
les débattre avec les élus et l’exécutif
communal afin d’apporter les cor-
rectifs qui s’imposent et les erreurs à
éviter. «Une démarche qui favorise la
proximité et la concertation en privi-
légiant les questions d’intérêt géné-
Les accidents de la route en baisse
L e nombre d’accidents de la route
a baissé de 21,18 % en 2018, a
affirmé le commandant du groupe-
ment de gendarmerie de la wilaya
de Chlef, le colonel Azil Nabil, lors
d’un point de presse animé jeudi. Il a
souligné que ce taux est conforme à
l’objectif tracé pour l’exercice écoulé
et a pu être obtenu grâce au déploie-
ment des brigades spécialisées de la
gendarmerie le long des axes routiers
MOSTAGANEM
ral puisque ce sont les citoyens de
cette ville qui en seront les premiers
bénéficiaires», a affirmé M. Belkho-
dja. «Il s’agit de la première phase
du programme d’action qui porte
l’ambition de répondre aux besoins
de la population et aux exigences
d’une ville en pleine expansion»,
souligne-t-il. Ces opérations ont trait
au réaménagement des équipements
publics à travers l’éclairage public, les
espaces verts, la voirie, le revêtement
des routes et des trottoirs du vieux
quartier de Tigditt, ayant nécessité
une enveloppe financière de 12 mil-
liards de centimes. Ces opérations
comprennent en plus la réalisation
d’un centre de biométrie, le réaména-
gement de la plage de Sidi Madjdoub,
l’ouverture d’une autre plage «El Kaf
Lasfer» et la modernisation du stade
de pétanque. L’assistance nombreuse
qui a assisté à l’exposé du maire, a
longuement discuté ces nombreux
points et fait des remarques construc-
CHLEF
les plus fréquentés. «Le sujet est par-
faitement maîtrisé par nos services
sur les grandes voies de circulation,
notamment l’autoroute Est-Ouest
qui traverse la wilaya sur 53 km et les
routes nationales nos 4,19 et 11. Des
brigades mobiles ou fixes sont régu-
lièrement présentes sur ces routes»,
a signalé le commandant du groupe-
ment qui s’est félicité par ailleurs de
l’état des routes nationales par suite
PHOTO : D.R.
tives qui ont été prises en considéra-
tion par le maire et son équipe. «Espé-
rons que cette façon de travailler en
associant la population à tout ce qui
touche à l’avenir de cette ville sera
reconduite régulièrement», diront des
citoyens présents à cette rencontre.
La première phase de ce programme
de développement local a atteint un
coût total de près de 30 milliards de
centimes, a-t-on appris. En effet, fau
noter que les projets de cette enver-
gure engendreraient de nouvelles
activités et de l’emploi qui pourront
bénéficier aux jeunes de la com-
mune. Avant de clôturer la réunion,
le maire a précisé que l’exécutif de la
wilaya a également contribué pour la
concrétisation de tous ces projets de
développement. Il y a lieu de signaler
que Mostaganem a été choisie ville
pilote en matière de numérisation des
naissances de la maternité de la ville
vers l’état civil.
Lakhdar Hagani
des efforts consentis dans ce sens par
les pouvoirs publics. L’intervenant a,
en outre, relevé la baisse sensible des
accidents de la route sur les tronçons
dangereux reliant Chlef à Oued Sly
et Oum Drou à Oued Fodda, en rai-
son du dispositif de prévention et de
surveillance mis en place le long de
ces passages de la RN4. Et d’ajou-
ter que l’amélioration constatée est
appelée encore à évoluer avec le
RELIZANE
LES ABRIS
DE FORTUNE
SUBMERGÉS
PAR LES EAUX
Les inondations provoquées par
le débordement de l’oued Saf,
suite aux fortes précipitations
qui ont touché la région, ont
poussé les riverains à fuir leurs
habitations de fortune. «Les
eaux ont atteint près d’un mètre
de hauteur», a expliqué un des
concernés en ajoutant : «Nous
ne pouvons plus braver les
conditions climatiques. Nous
souffrons loin des regards, et
nos enfants ont contracté de
nombreuses maladies, certains
d’entre eux ont même
abandonné l’école». Un autre
habitant est revenu, quant à lui,
sur les pertes occasionnées par
la furie des eaux. «J’ai tout
perdu !» a-t-il dit en affirmant :
«Même après l’amélioration des
conditions climatiques, je
sentirai encore les
conséquences de ce sinistre».
Walid, un écolier tout frêle, n’a
pu cacher sa profonde anxiété :
«Depuis que les premières
pluies se sont abattues, je n’ai
pu rejoindre mon établissement
scolaire, mes affaires scolaires
ont été charriées par les eaux»,
a-t-il lancé, les larmes aux yeux.
Devant cette inquiétude, une
commission composée des
services de l’hydraulique, de
l’assainissement et des
collectivités s’est déplacée sur
le lieu pour évaluer le degré des
dégradations. «Nous sollicitons
l’intervention des autorités
locales pour nous soustraire de
cette situation et nous épargner
ces dangers», a tempêté un des
habitants de ce bidonville. De
leur côté, les éléments de la
Protection civile se sont
fortement déployés pour
évacuer les eaux des baraques.
Issac B.
projet envisagé de réaliser des voies
à double sens séparées sur les trajets
en question. Le bilan pour 2018 fait
état de 134 accidents de la circulation
contre 170 en 2017, ayant causé la
mort de 46 personnes et des blessures
à 186 autres. L’excès de vitesse et les
dépassements dangereux figurent en
tête des principaux facteurs de ces
accidents.
A.Yechkour
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 10

I N T E R N AT I O N A L

LES PARTISANS DE MADURO ET DE GUAIDO S’AFFRONTENT DANS LA RUE en bref

Le Venezuela au bord MALI
K Deux Casques bleus de l’ONU au
Mali ont péri hier dans l’explosion

de la guerre civile d’une mine au passage de leur convoi

dans le centre du pays, a annoncé la
Mission de l’ONU au Mali (Minusma)
dans un communiqué. «Ce matin vers 6h
(hier, ndlr), un véhicule d’un convoi
● Le Venezuela traverse la pire crise économique de son histoire récente. Il est en proie à logistique de la Minusma a heurté une
mine dans les environs de Douentza,
d’importantes pénuries et à une hyperinflation de 10 000 000% annoncée pour 2019 ● Si la crise région de Mopti», selon le texte. «Deux
politique persiste, le Venezuela risque de se retrouver avec deux gouvernements parallèles. Casques bleus ont trouvé la mort» et
plusieurs autres ont été blessés, a
ajouté la Minusma, sans indication sur

L
a crise politique au Venezuela
leur nationalité. Dix Casques bleus
couve depuis des années ; elle
tchadiens ont été tués le 20 janvier à
a été cependant précipitée en Aguelhok (nord-est), dans l’attaque la
quelques jours. Mercredi, le chef plus meurtrière contre la Minusma
du Parlement, Juan Guaido, s’est depuis son déploiement en 2013. Une
autoproclamé «Président par inté- attaque revendiquée par le groupe
rim» pour chasser l’actuel président, terroriste AQMI.
Nicolas Maduro, du pouvoir. Arrivé
au pouvoir depuis 2013, après la mort
d’Hugo Chavez, Nicolas Maduro, ÉTATS-UNIS
avait été investi le 10 janvier dernier
pour un deuxième mandat de six ans.
Mais, en dépit de ce que prévoit la K Roger Stone, ami de longue date
et conseiller informel de Donald
Trump, a été arrêté hier et inculpé dans
Constitution, son investiture a lieu l’enquête sur une possible collusion
devant la Cour suprême, composée entre l’équipe de campagne
de fidèles au régime et non devant le présidentielle de M. Trump en 2016 et la
Parlement, acquis à l’opposition. Russie, a indiqué le bureau du procureur
C’est en réalité depuis lors que les spécial Robert Mueller. Roger Stone a

partisans des deux camps sont des-
cendus dans la rue pour en découdre
et que la situation a commencé à se
dégrader gravement. Selon la haut-
commissaire aux droits de l’homme
de l’ONU, Michelle Bachelet, plus de
350 personnes ont été arrêtées cette
semaine lors de ces manifestations,
«dont 320 pour la seule journée du
23 janvier». L’ancienne présidente
chilienne a réclamé des «discus-
sions immédiates pour désamorcer
une atmosphère de plus en plus
inflammable». L’ONG Observatorio
Venezolano de Conflictividad Social
indique de son côté que les manifesta-
tions ont fait 26 morts en quatre jours.
BATAILLES DE RUE
La tension est actuellement à son
comble dans ce pays qui – bien que
riche de par ses ressources natu-
relles – se débat dans une grave crise
économique. Le pays est frappé par
d’importantes pénuries de nourriture
et de médicaments, et soumis à une
hyperinflation qui devrait atteindre
10 000 000% en 2019. Il est égale-
ment asphyxié financièrement. Les
Etats-Unis achètent au Venezuela un
tiers de sa production pétrolière, qui a
chuté à 1,4 million de barils/jour et re-
présente 96% des entrées de devises.
Des scènes de violence entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu à Caracas mercredi
Et un plus grand pourrissement de la
situation pourrait bien déboucher sur
une guerre civile, surtout que Juan
Guaido, 35 ans, a appelé les Véné-
zuéliens à poursuivre leurs manifesta-
tions contre le régime.
Nicolas Maduro campe aussi sur
ses positions. Après avoir reçu jeudi
le soutien déterminant des chefs de
l’armée, le président vénézuélien de-
vrait quant à lui de nouveau dénoncer,
hier devant la presse, un coup d’Etat
en cours orchestré, selon lui, par les
Etats-Unis. «Jamais je ne renonce-
rai», a-t-il répété jeudi. Le procureur
général, Tarek William Saab, devait,
lui, se prononcer sur l’ordonnance
émise par la Cour suprême du Ve-
nezuela afin d’ouvrir une enquête
pénale sur le Parlement, contrôlé par
l’opposition, pour avoir «usurpé» les
fonctions de Nicolas Maduro.
GUERRE D’INFLUENCES
Pour sa part, Juan Guaido a déclaré à
la chaîne Univision qu’il se préparait
à annoncer de nouvelles mesures.
«Nous continuerons à aller de l’avant
pour mettre un terme à l’usurpation
du pouvoir (et établir) un gouverne-
ment de transition et des élections
libres», a-t-il dit depuis un endroit
secret dans Caracas. Juan Guaido a
laissé entrevoir une porte de sortie
à Nicolas Maduro, en évoquant une
éventuelle amnistie. Le Parlement
avait promis le 15 janvier une «amnis-
tie» aux soldats qui ne reconnaîtraient
pas le gouvernement Maduro. Une
offre évidemment rejetée par Nicolas
Maduro.
Juan Guaido a été reconnu, très rapi-
dement, par les Etats-Unis puis par
plusieurs pays d’Amérique latine,
dont le Brésil et le Canada. «Il est
dangereux d’avoir des gouverne-
ments parallèles», a relevé Michael
Shifter, du Dialogue interaméricain,
cité par l’AFP.
Nicolas Maduro a, de son côté, mis en
avant le soutien de l’armée, réaffir-
mée par la voix de son ministre de la
Défense, le général Vladimir Padrino.
Il a remercié jeudi les militaires face
à ce qu’il a appelé un «coup d’Etat
PHOTO :D. R.
en marche» dirigé par «l’empire
des Etats-Unis». «Il ne fait aucun
doute que c’est Donald Trump lui-
même qui veut imposer de facto un
gouvernement», a-t-il lancé. Nico-
las Maduro est soutenu également
par Moscou et Pékin qui se disent
opposés à toute ingérence étrangère.
Pour sa part, l’Union européenne,
poussée par l’Espagne, considère
comme illégitime le deuxième man-
dat de Nicolas Maduro et réclame des
«élections libres», sans reconnaître
Juan Guaido. Mais l’Allemagne s’est
déclarée prête, «dans le cadre des
consultations européennes», à recon-
naître Juan Guaido comme président
du Venezuela, si des élections libres
ne peuvent pas être organisées «d’ici
peu».
Au vu des positions des uns et des
autres, il faut s’attendre donc à ce que
la crise vénézuélienne, comme pour
le dossier syrien, fasse aussi l’objet
d’un intense bras de fer entre les
grandes puissances. Ce qui n’est pas
bon du tout pour les Vénézuéliens.
Zine Cherfaoui et agences
été inculpé de sept chefs d’accusation,
dont ceux de «fausse déclaration», de
«subornation de témoin» et
d’«obstruction à une procédure
officielle», ont déclaré les équipes du
procureur chargé de l’enquête russe. M.
Stone, 66 ans, a été arrêté tôt hier matin
à Fort Lauderdale en Floride, «à la suite
d’une inculpation par un grand jury
fédéral le 24 janvier 2019».
ARABIE
SAOUDITE
K Deux ONG internationales,
Amnesty International et Human
Rights Watch ont appelé hier l’Arabie
Saoudite à autoriser une enquête
indépendante sur des accusations
récentes de torture et de mauvais
traitements de militants pour les droits
humains. Des appels similaires avaient
été lancés en novembre et en décembre
par ces ONG, qui affirmaient que les
enquêtes menées par l’Arabie Saoudite
n’avaient pas donné satisfaction. Dans
un communiqué, Amnesty International,
basée à Londres, a dit avoir obtenu de
nouveaux rapports concernant dix
militants pour les droits humains qui ont
été «torturés, victimes de harcèlement
sexuel et soumis à d’autres formes de
maltraitance» au cours de leur
détention.

ATTENTATS CONTRE LA GARE D’ATOCHA DE MADRID EN 2004 SAHARA

OCCIDENTAL
Les services marocains pointés du doigt K L’Observatoire pour la protection
des défenseurs des droits

C ’est un véritable pavé dans la mare que vient de

jeter un ancien commissaire de la police espa-
gnole concernant les attentats de Madrid de 2004 qui
avaient fait 191 morts et 1900 blessés. Selon les mé-
dias espagnols qui ont rapporté mardi l’information,
ce fonctionnaire, qui répond au nom de José Manuel
Villarejo, a accusé les services secrets marocains
d’être derrière ces attentats meurtriers.
La même source explique que l’ex-officier de la po-
lice espagnole a fait ses révélations lundi, au moment
où il s’exprimait devant la Cour suprême espagnole
en tant que témoin. José Manuel Villarejo a soutenu
que «le Maroc et un autre pays ont été derrière les
attaques du 11 mars 2004 à Madrid». Le témoin n’a
pas donné plus de détails sur cet «autre pays» qu’il
n’a pas cité.
L’avocat de José Manuel Villarejo, dont les propos
ont été également abondamment rapportés par les
médias espagnols, a estimé de son côté que la justice
espagnole a eu «tort» de clore le dossier de l’attentat
de Madrid. Les juges espagnols, ajoute-t-il, sem-
blaient pressés de tourner la page. Les observateurs
se demandent aujourd’hui si cette nouvelle révélation
fracassante va convaincre Madrid de rouvrir l’en-
quête. La question se pose, d’autant que de nouveaux
éléments accréditent l’idée qu’il y a effectivement un
lien entre cet attentat et le Maroc.
Le journal Le Point rapporte à ce propos que les
policiers français de la sous-direction antiterroriste
ont récemment interpellé un homme de 43 ans,
Mustapha B., dans la région lyonnaise. Originaire
du Maroc, l’homme arrêté à Lyon a vécu en Espagne
dans les années 2000, écrit l’hebdomadaire. Il était
employé dans le BTP. Une trace papillaire avait été
retrouvée dans un appartement «conspiratif», qui a
servi pour préparer l’attentat, mais n’avait pas été
identifiée. Il pourrait être le suspect que recherche
la justice espagnole depuis 2004. L’enquête avait
en effet démontré qu’un suspect avait échappé à la
justice. Quoi qu’il en soit, des analyses sont en cours
pour comparer l’ADN du suspect avec cette trace. En
2007, vingt-et-une personnes avaient été condamnées
en Espagne dans le procès de l’attentat, dont trois
avec des peines de plus de 40 ans de prison. Selon les
informations du Point, «aucun acte d’enquête n’a été
humains a condamné «fermement» les
violences des autorités marocaines à
l’encontre de Mohamed Mayara,
réalisé par les policiers français concernant l’atten- coordinateur du collectif Equipe Media,
tat». La Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la affirmant que le militant sahraoui a été
DCPJ avait toutefois mis en place, ajoute-t-on, «une agressé par des policiers marocains à
surveillance quelques jours plus tôt afin d’arrêter l’aéroport de Laâyoune occupée.
cet homme – suspecté d’avoir été en relation avec la L’Observatoire pour la protection des
cellule terroriste – dans des conditions optimales de défenseurs des droits humains, issu
d’un partenariat de l’Organisation
sécurité». L’attentat du 11 mars 2004 à Madrid reste à
mondiale contre la torture (OMCT) et de
ce jour le plus meurtrier en Europe. Plusieurs bombes la Fédération internationale des droits
avaient explosé à partir de la gare d’Atocha, à Madrid, de l’homme (FIDH), ont lancé un «appel
dans des stations et trains de banlieue aux heures urgent pour garantir l’intégrité physique
de pointe. La justice espagnole avait retenu la piste et le bien-être psychologique de
islamiste. Le gouvernement espagnol avait quant à lui Mohamed Mayara ainsi que de
accusé d’abord l’ETA d’être derrière l’attentat avant l’ensemble des défenseurs des droits de
de se raviser. Un mois après les attentats, la police l’homme au Maroc et au Sahara
avait retrouvé certains des auteurs et localisé leur occidental», ont indiqué des médias
appartement. Le 3 avril 2004, ils faisaient exploser citant une lettre adressée aux autorités
leur logement, rappelle le Point. Sept suspects avaient marocaines.
péri. A. Z.
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 11

I N T E R N AT I O N A L E

CRISE LIBYENNE RD CONGO

Tshisekedi prête
Haftar gagne des points serment
Le nouveau président de la République

à l’international
démocratique du Congo (RDC), Félix
Tshisekedi, a, jeudi lors de son discours
d’investiture, annoncé la libération de
tous les prisonniers politiques. «Le
ministre de la Justice sera chargé de
● Les réussites en matière de lutte contre le terrorisme de l’Armée nationale libyenne (ANL) recenser tous les prisonniers politiques,
d’opinion ou assimilés, sur l’ensemble
de Khalifa Haftar, dans sa récente campagne au Sud-Ouest libyen, est en train de pousser la du territoire national en vue de leur
communauté internationale à reconsidérer sa lecture de la situation. prochaine libération», a souligné
M. Tshisekedi. Il a aussi promis
Tunis l’Italie, observent avec intérêt ce qui d’améliorer le respect des droits de
De notre correspondant se passe sur les frontières de la Libye l’homme dans le pays. «Sous notre
avec le Tchad et le Niger. Les informa- mandat, nous veillerons à garantir à
chaque citoyen le respect de l’exercice

T
out le monde s’attendait au pire tions, en provenance de cette zone, ne
lorsque Haftar a décidé, il y a dix parlent pas, uniquement de l’immigra- de ses droits fondamentaux. Nous nous
jours, d’envoyer deux divisions engageons à bannir toute forme de
tion clandestine. «Il y a, surtout, des
de son armée au Sud-Ouest libyen, discrimination», a assuré le nouveau
foyers de groupes terroristes, qui ont président congolais, issu du parti
pour «protéger sa population contre choisi de s’installer dans cette région,
les terroristes et les groupes criminels, historique de l’opposition, l’Union pour
en l’absence de troupes régulières la démocratie et le progrès social
qui y sèment la terreur». Toutefois, pouvant les contrer», estime le juge (UDPS). «Dans ce contexte, le
les informations en provenance du Jamel Bennour, ancien-président du gouvernement initiera une campagne
Sud-Ouest ne parlent que des réus- Conseil révolutionnaire de Benghazi. de sensibilisation pour tous les agents
sites de l’ANL dans l’élimination des Pour Bennour, «l’armée de Haftar est de l’Etat sur leur responsabilité vis-à-vis
éléments terroristes, très recherchés considérée, par les puissances étran- de nos populations», a-t-il ajouté lors
à l’échelle internationale, notamment

Abou Talha Al Libi et l’émir d’Al
Qaîda à l’Est, Omar Jomaâ Chaâlali.
Aucun incident interlibyen n’a été, par
ailleurs, enregistré. Les développe-
ments de la situation montrent que
le déploiement des forces de Haftar
au Sud-Ouest libyen n’a pas attisé
les tensions, comme l’avait craint, le
week-end dernier, l’envoyé spécial
de l’ONU, Ghassan Salamé, qui a dit
«craindre des affrontements en raison
des attroupements de groupes armés»,
en faisant allusion aux forces venant
de l’Est. Salamé a même dû, en début
de semaine, revenir sur ses déclara-
tions et dire que ses propos ont été mal
interprétés et qu’il soutient toutes les
actions antiterroristes et favorisant la
stabilité du Sud libyen.
CONSENSUS
Les réussites rapides, obtenues par
l’ANL contre les terroristes, ont
poussé les députés du Sud libyen,
MANIFESTATIONS EN FRANCE
Le maréchal Khalifa Haftar, commandant en chef de l’Armée nationale libyenne
toutes tendances politiques et tribales
confondues, à lancer un appel deman-
dant à toute la population de «soutenir
l’armée». L’appel a insisté sur le fait
que «l’opération militaire de l’ANL
ne vise personne, spécialement, sauf
les terroristes, les bandes criminelles
et les hors-la-loi». L’unanimité des
députés libyens a été acquise suite à
la concentration des actions de l’ANL
sur l’élimination des terroristes. «Il est
clair qu’un grand travail de rensei-
gnement et de préparation logistique a
précédé cette campagne, pour qu’elle
réussisse aussi rapidement», pense le
politologue Ezzeddine Aguil, claire-
ment satisfait d’une pareille issue.
Pareilles attitudes «neutres et natio-
nalistes» des forces armées de l’ANL
PHOTO :D. R.
intéressent la communauté interna-
tionale, selon le politologue. «L’ANL
n’est pas intervenue dans les villes, ni
contre les groupes armés locaux. Elle
n’a agi que contre les groupes terro-
ristes et les groupes armés étrangers
pratiquant le racket sur la frontière
avec le Tchad», explique Aguil à El
Watan, ajoutant que «c’est la première
fois, en Libye, que des forces armées
régulières interviennent avec des ob-
jectifs clairs et ne dépassent pas leurs
prérogatives». Le politologue espère
que la mission se poursuivra avec le
même esprit fraternel et que la quié-
tude s’installe au Sud, «conquis par les
hors-la-loi, terroristes et autres».
De son côté, la communauté inter-
nationale, notamment la France et
gères, comme un bon noyau pour une
armée libyenne, pourvu qu’elle évite
les tiraillements politiques».
Maintenant, si les troupes de Haftar
s’installent de manière permanente au
Sud libyen, en plus de leur mainmise
complète sur l’Est, et que certaines
manifestations montrent que Haf-
tar dispose de soutiens à l’intérieur
même de Tripoli, les observateurs
s’interrogent s’il n’est pas en train
d’encercler la capitale libyenne, en vue
de la dominer, sans combat. «Lorsque
les Tripolitains voient la stabilité et la
quiétude dans les zones dominées par
l’ANL, ils finiront par demander son
renfort pour stabiliser la capitale»,
prévoit le politologue Aguil. Mais,
l’énigme concerne, surtout, la réac-
tion de la communauté internationale,
notamment l’axe Doha-Istanbul, qui
soutient les groupes armés et poli-
tiques de Tripoli et Misrata.
Mourad Sellami
de cette cérémonie solennelle.
M. Tshisekedi a lors de sa prestation de
serment reçu l’étendard national des
mains du président sortant, Joseph
Kabila, un exemplaire de la Constitution
et les armoiries, sous les ovations de
milliers de ses partisans mêlés aux
officiels dans l’enceinte du Palais de la
nation et à proximité. Il a aussi rendu
hommage à ses deux anciens
adversaires à l’élection présidentielle,
l’ex-ministre de l’Intérieur, Emmanuel
Ramazani Shadary, et l’autre opposant
Martin Fayulu, qualifié de «soldat du
peuple». A noter que c’est pour la
première fois de son histoire que la RDC
assiste à une transition politique sans
effusion de sang. R. I.
NIGERIA
Boko Haram
attaque trois
bases militaires
Des éléments du groupe terroriste
Boko Haram ont attaqué trois bases

Une foire d’empoigne

● Après deux mois et demi de contestations, le Une foire aux idées qui tourne à la foire à l’empoigne, écornant peu le système
militaires au cours des derniers jours
dans le nord-est du Nigeria, tuant trois
soldats et pillant armes et
équipements, ont rapporté hier des
contre lequel protestent les manifestants. Ainsi, après sa troisième rencontre avec
mouvement des «gilets jaunes» est pris à revers par le des maires, jeudi à Valence, dans la Drôme, Macron a reçu pour la première fois
sources civiles et militaires. «Vendredi
à l’aube, l’armée nigériane a repoussé
réalisme politique. La journée d’aujourd’hui sera celle du des représentants des «gilets jaunes». Les médias en continu ont diffusé en inté- une attaque à Banki, à la frontière avec
renouveau ou celle de la fin. gralité cette rencontre de trois heures, où on a vu Emmanuel Macron lancer de le Cameroun», a déclaré un officier,
grandes tirades aux citoyens de base dans une réunion où il s’était invité pour la cité par la presse. «L’attaque a été
Lyon. De notre correspondant première fois. Pour leur dire quoi ? En substance : «Je vous ai entendu, mais je suis repoussée et les terroristes sont
un élu responsable, on va voir quoi changer, mais au fond sur vos revendications, partis», a-t-il expliqué, sans évoquer
L e rouleau compresseur médiatique écrasera-t-il le mouvement de protestation
des «gilets jaunes» ? On est en droit de se poser la question au vu de la manière
avec laquelle les grands canaux d’information traitent depuis deux semaines,
attendez la fin du débat national, on prendra des décisions.»
CACOPHONIE AMPLIFIÉE PAR LES MÉDIAS
de pertes du côté de l’armée. La région
de Banki (130 kilomètres au sud-est de
Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno)
qu’ils soient privés ou d’Etat, cette contestation née il y a deux mois et demi. Au- Hormis sa capacité à investir le terrain, avec des moyens étatiques que l’oppo- a été visée de nombreuses fois par les
jourd’hui, ce sera le onzième acte des samedis de contestation dans toute la France. sition dénonce, le régime peut compter aussi sur l’appui des médias. Jeudi soir, terroristes et des dizaines de milliers
Pourtant, il est fort possible que les manifestants soient moins nombreux en raison l’«Emission politique», sur France 2, était consacrée au mouvement des «gilets de personnes vivent toujours dans des
de la lassitude d’une part, et des effets d’une certaine propagande de l’autre. Une jaunes». Avec, comme s’il ne se passait rien dans le pays, toujours les mêmes camps de déplacés autour de la base
propagande qui passe, démocratie oblige, par la persuasion. L’étiolement de la pro- représentants des mêmes partis politiques. Les «gilets jaunes» ne sont là que pour militaire. Mercredi, des éléments de
testa est prévisible, surtout depuis que le président Emmanuel Macron est descen- faire de la figuration. Ou apparaître comme des méchants, lorsqu’un «gilet jaune» l’autre faction de Boko Haram ont mis
du dans l’arène et occupe le terrain, et les écrans, depuis une dizaine de jours. Sans s’en est pris à une de ses camarades, Ingrid Levasseur, qui lance une liste pour à sac deux autres bases militaires
rien promettre aux Français qui ont de longs cahiers de doléances à faire valoir, le les élections européennes de mai prochain. C’est sur cette cacophonie que joue dans le Borno et dans l’Etat voisin de
Président fait tout pour dégoupiller la grenade qui a failli pulvériser son maintien le pouvoir. Ainsi, Le Figaro (journal classé à droite) résume en disant que c’était Yobe. A Gaidam (Yobe), ils y ont mis le
au pouvoir. Arrivé à la magistrature suprême en 2017 grâce à son habileté politique «indigeste» : «Des ‘‘gilets jaunes’’ avec ou sans leur gilet, des politiques, des feu ainsi qu’à des commerces et des
à jouer sur les clivages de la société, il a repris sur ce registre, une fois la surprise économistes, des philosophes, des syndicalistes, un ancien candidat à l’élection maisons à proximité. A Ajiri, dans la
retombée lors du surgissement de ce mouvement de revendications sociales né présidentielle, un ancien patron de club de rugby, la maire de Paris, un réalisateur, région de Mafa (Borno), trois soldats
le 17 novembre 2017. Comme en psychologie, le pouvoir est passé du déni à des éditorialistes, des représentants d’associations caritatives, des lobbyistes, ont été tués lors de l’attaque et des
l’acceptation puis au combat. Jouant l’acte II de son mandat de cinq ans, d’abord des sondeurs, deux ministres... il y avait même des invités en duplex. Copieux. armes pillées, ont rapporté un soldat
estomaqué et désarçonné par un mouvement de revendications inédit et hors de Pour ne pas dire indigeste. En tout cas pas très clair. Chacun a son explication à et un milicien, mais l’armée n’a donné
ses codes de compréhension politico-sociale, le président Emmanuel Macron a la crise, ses idées pour en sortir et ses coupables à désigner.» Hier soir, la botte aucune information officielle
semble-t-il récupéré et met tout en œuvre pour l’étiolement du mouvement. Il sait secrète devait être le débat diffusé dans l’émission de divertissement très populaire concernant cet incident.
que malgré le capital de sympathie populaire envers les «gilets jaunes», montré par «Balance ton post» de Cyril Hanouna sur C8, avec en coanimatrice, la secrétaire Boko Haram attaque de manière
les sondages, le mouvement serait loin de faire le plein. Jonglant avec le tempéra- d’Etat Marlène Schiappa. Quand on sait que cette chaîne appartient au magnat constante les bases militaires dans le
ment très droitier de l’électorat, le but semble d’isoler dans l’opinion publique les Vincent Bolloré, grand ami de Macron, et que tous les médias sont la propriété de Nord-Est depuis le mois de juillet,
contestataires. En donnant de sa personne pour lancer et tenir le débat, Emmanuel grands groupes industriels, on voit tout le poids que la sphère médiatique met dans faisant des dizaines, voire des
Macron gagne des points, sans rien concéder à la protestation, si ce n’est une vague la… balance. Walid Mebarek centaines de morts. R. I.
foire aux idées, comme nous l’écrivions la semaine dernière dans ces colonnes.

DÉCÈS DU PRODUCTEUR YOUCEF GOUCEM SUITE À SES BRÛLURES
Suite de la page 1
Colère et consternation
I
l avait 61 ans. Son fils,
Yacine Goucem, déclarera
à l’AFP : «Il venait d’avoir
61 ans… Je lui avais rendu
visite lundi. Il se portait
plutôt bien et ses médecins
avaient assuré qu’il répondait bien
au traitement.» Le défunt devait être
inhumé hier dans son village natal,
Tamazirt, chef-lieu de la commune
d’Irdjen, dans la daïra de Larbaâ
Nath Irathen, à une vingtaine de kilo-
mètres de Tizi Ouzou. Alors qu’on
espérait un prompt rétablissement,
cette terrifiante, lancinante et cruelle
nouvelle a engendré une réaction en
chaîne sur les réseaux sociaux ayant
suivi et soutenu Youcef Goucem,
dans un grand élan de solidarité indé-
fectible. Car cette extrême détresse
n’a laissé personne insensible à la
souffrance d’un être inhumain, de
surcroît créatif, intellectuel, honnête,
procurant du bien cathodique et oni-
rique aux téléspectateurs algériens.
Voilà la récompense ! Provoquer la
mort par «procuration» d’un produc-
teur, un gars qui fait des films, quoi.
Pousser quelqu’un à l’irréparable,
comme ultime et solution finale face
à «l’autisme», l’impunité, l’injus-
tice, l’insolvabilité, l’insensibilité, le
mépris… Et tout court, face à l’indif-
férence, sans scrupules. Eh bien !
cela se passe en Algérie, au vu et au
su des pouvoirs publics, pour ne pas
dire des hautes sphères, coupées de
la réalité des petites gens, les infra-
humains algériens.
UNE LETTRE PAS DU TOUT MORTE
Il y a deux semaines, des pro-
ducteurs, des réalisateurs et autres
professionnels du cinéma et de l’au-
diovisuel, tels qu’Amina Badjaoui-
Haddad, Moussa Haddad, Lotfi Bou-
chouchi, Djaâfar Gacem, Yamina
Bachir Chouikh, Belkacem Hadjadj,
Ahmed Benkamla, Malek Bensmaïl,
Ahmed Bedjaoui, Cherif Aggoune,
Saïd Mehdaoui, Adila Bendimerad,
Damien Ounouri, Yasmine Chouikh,
Karim Traïdia, Sofia Djama, Bachir
Derraï, pour ne citer que ceux-là,
avaient réagi et eu raison de pétition-
ner, en adressant une lettre ouverte
«aux professionnels du cinéma et de
l’audiovisuel, à eux-mêmes et aux
autres» (l’intitulé de la lettre). Dans
cette lettre ouverte, ils s’interrogent :
«Nous, les plus à même d’entendre
son appel au secours, sommes pris au
dépourvu. Nous, les plus à même de
le comprendre, nous nous avouons
démunis. Aujourd’hui, nous n’avons
rien d’autre à proposer à Youcef Gou-
cem que notre solidarité morale et
notre compassion fraternelle. Quels
moyens pouvons-nous déployer pour
lui venir en aide et tenter de réparer
l’irréparable ?
Vers quelle entité légitime allons-
nous nous tourner pour faire valoir
ses droits et les nôtres ? Sous quel
sceau allons-nous viser notre posi-
tion unanime afin de porter nos voix
à qui de droit ? Jusqu’à quand allons-
nous continuer à nous accommoder
d’être les témoins passifs de nos in-
capacités à servir notre intérêt com-
mun ? Quand allons-nous enfin fixer
notre responsabilité, pour mieux
considérer celle des autres ? Il est
des drames où la réaction ne saurait
être différée. Mais si elle reste indi-
viduelle, elle n’aura de portée que
de fossoyer nos colères et d’atténuer
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 12
notre sentiment d’impuissance. Il est
des silences accusateurs, mais qui
ne sauront être audibles qu’en vertu
d’une action structurelle et structu-
rée… Organisons-nous, créons des
plateformes, hiérarchisons nos pro-
positions, identifions-nous les uns
aux autres, canalisons nos énergies,
chassons toute tentation récurrente
de division ou de clivages, sécurisons
nos arrières, bâtissons des associa-
tions, rétablissons nos syndicats,
œuvrons pour l’amélioration de nos
rapports à nos institutions, soyons
dignes du legs des anciens et en-
courageons le renouvellement du
cinéma algérien… c’est la manière la
plus élevée de dire : plus jamais ça !»
PROJET D’UN COURT MÉTRAGE
SUR DJAMEL ALLAM
Malheureusement, le regretté Youcef
Goucem est parti très tôt. Mais, sa
mort interpelle les professionnels
du cinéma et de l’audiovisuel, tout
autant que les pouvoirs publics et
les décideurs culturels. Aussitôt,
dans un post sur Facebook, Amina
Badjaoui-Haddad, exhortera : «Pour
notre regretté Youcef Goucem, dé-
cédé aujourd’hui des suites de ses
brûlures. Rassemblement spontané
ce soir à partir de 21h00 au 117, rue
Didouche Mourad, devant le siège
de l’ARAV (Autorité de régulation
de l’audiovisuel).» Abdelkrim Taza-
route, journaliste et auteur, postera :
«Je reste sans voix, Youcef était plein
de vie, et avec notre ami Menad nous
avions plein de projets. Youcef espé-
rait régler cette histoire de créance
pour se lancer dans la production,
mission qu’il réussissait à faire par
passion. Sa boîte de production
alimentait régulièrement en feuille-
tons, en fictions et en documentaires
le programme des chaînes de la
Télévision algérienne, surtout la 4,
tamazight. Nous devions produire un
court métrage fiction en hommage
à Djamel Allam. Hélas. Mes amis
cinéastes et producteurs ne doivent
C U LT U R E
Un producteur s’arrête en si bon chemin
COMMUNIQUÉ DE L’AUTORITÉ DE RÉGULATION
DE L’AUDIOVISUEL (ARAV)
Une «recrudescence» des plaintes de
professionnels contre des chaînes TV privées
■ L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a noté,
hier dans un communiqué, une «recrudescence» des
plaintes de professionnels contre certaines chaînes de
télévision privées pour le non-respect des contrats.
Cette réaction intervient au lendemain du décès du
réalisateur Youcef Goucem, après une tentative
d’immolation devant les locaux de la chaîne de
télévision privée Djzaïr-TV. L’ARAV note «une
recrudescence des plaintes de professionnels vis-à-vis
de certaines chaînes, concernant l’exécution loyale des
contrats avec les créateurs», soulignant que «ce
problème qui, en vérité, relève des tribunaux, perturbe
sérieusement les relations entre les contractants et
pas se taire. Ce qui est arrivé est très
grave. Il y a mort d’homme, d’un
artiste. Pas de place pour le silence.
Je suis convaincu qu’Amina Hadd-
dad et ses amis vont se battre pour
que l’acte de Youcef Goucem ne reste
pas vain. Je suis triste d’être loin du
terrain de vos actions futures chers
amis. J’aimerais que le festival du
film amazigh consacre à Youcef un
vibrant hommage. Il avait énormé-
ment contribué à ses succès et lui et
son équipe ont obtenu plusieurs prix.
Youcef Goucem et son ami Djamel
Allam méritent un hommage et je
sais que mon ami Amar Tribèche
et la directrice de la culture de Tizi
Ouzou, Nabila Goumeziane, le feront
par conviction. Merci de ne pas ou-
blier Youcef et tous ceux qui souffrent
pour avoir eu le virus de l’art, du
cinéma, de la peinture, du théâtre et
de la musique… »
IL PRÊTAIT SON MATÉRIEL
GRATUITEMENT POUR AIDER
LES JEUNES
Salim Aggar, le nouveau directeur
de la Cinémathèque, exprimera son
affliction : «C’est avec une grande
tristesse que j’ai appris la mort de
mon ami Youcef Goucem. C’était un
artiste complet. Je l’avais rencontré
il y a plus de 25 ans dans les bureaux
de Ghanem, à Meissonier. Il m’avait
monté mon premier court métrage
en vidéo: Le destin. Il faisait tout
PHOTOS : DR chez Ghanem. Cameraman, monteur,
réalisateur....au début des années
2000 il avait monté sa boîte et il avait
réalisé les vidéo- clips de l’ensemble
des chanteurs kabyles de la région de
Tizi Ouzou. Il maîtrisait le montage
et la réalisation, ce qui lui donnait
une grande facilité pour réaliser ses
clips, rapidement et pour pas cher.
Avec l’arrivée du Festival amazighe,
il avait donné la chance à certains
jeunes réalisateurs pour faire leurs
courts métrages et leur docs en leur
prêtant son matériel gratuitement
parfois. C’était un homme généreux
et affable. Il a travaillé avec toutes
les Télévisions algériennes depuis
2000. Beur TV, Khalifa Tv Berbere
Tv, Chaîne 4, Dzaïr Tv....Ces der-
nières années, il avait réalisé des
œuvres magnifiques. Il a été même
le premier à tourner une caméra
cachée en tamazight. C’est terrible et
triste de mourir ainsi après un long
parcours dans l’audiovisuel…». Que
la mort de Youcef Goucem ne soit
pas vaine. A méditer. A culpabiliser.
A interpeller. K. Smail
bloque le développement de la production algérienne».
Tout en rappelant que toutes les chaînes de télévision
privées sont de droit étranger, l’ARAV affirme qu’elle «ne
saurait se soustraire à ses responsabilités morales et en
appelle, une fois de plus, aux autorités concernées pour
une mise à niveau du paysage audiovisuel algérien».
Des citoyens, parmi lesquels des artistes et des
professionnels du cinéma, se sont rassemblés dans la
soirée de jeudi devant le siège de l’ARAV pour manifester
leur colère suite au décès du réalisateur Youcef Goucem.
L’ARAV assure qu’elle «compatit à la douleur des
proches du défunt auxquels elle présente ses sincères
condoléances». APS
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 13

C U LT U R E

LA SÉRIE R’BIHA DE LA TV ALGÉRIENNE

Une réussite pour Sarah Tafrara

● Durant les 30 jours du mois de Ramadhan, la télé algérienne (Chaîne TV4 en amazigh), aura gratifié le téléspectateur et autres Maghrébins de
Tamazgha, captant ce média en dehors de la capitale de l’Afrique du Nord, l’Algérie ● Elle a explosé l’auditmat avec sa série de 30 épisodes
intitulée R’biha.

L
es épisodes de cette fiction, ni rien d’imaginaire», affirme
série en kabyle, qui Sarah. Il a eu lieu précisément dans la
durent chacun un peu contrée des Aït Ghobri, autrement dit à
plus de 30 minutes, Azazga, Iguersafene, Bouzeguene, Aït
étaient attendus avec Bouhini, Yakouren… «C’est une série
impatience par les instructive qui redonne espoir à tout le
téléspectateurs, sitôt le bol de chorba monde. C’est ma première expérience,
ou de soupe avalé, au terme de l’adhan mais pour mon travail, j’ai parcouru
(appel à la prière et à la rupture quasiment toute l’Algérie». Dans ce
du jeûne). Certaines téléspectatrices, document, ajoute-t-elle, «je voulais
des mamans notamment, nourrissent montrer l’ensemble des facettes et
encore le désir de revoir cette série à des coutumes de la Kabylie, en axant
travers leurs écrans TV au prochain toute ma compétence sur ses riches
Ramadhan (mai 2019), tant l’his- potentialités touristiques, qu’on peut
toire ou les histoires rapportées «sont retrouver dans chaque région de notre
basées sur des faits réels, vécus effec- pays», souligne Sarah.
tivement et en ces mêmes contrées
A suivre ce document, le téléspecta-
de tournage, en Kabylie», affirme
teur découvre tout au long de la série
la jeune scénariste, Sarah Tafrara,
native d’Azazga. Narrant et décrivant le sérieux et les capacités incontes-
des faits authentiques ayant eu lieu tables des jeunes acteurs et actrices,
imbus des riches valeurs ancestrales

dans la région, et tellement appréciée
par beaucoup de jeunes, et même de
vieux, qui y retrouvent leurs propres
histoires, la série suscite chez ces gens
le souhait de la revoir sur grand écran,
ou tout autre document similaire.
D’ailleurs, Fadma L., une septuagé-
naire lettrée, estime, par exemple, que
«la petite fenêtre de mon écran (micro
portable) me paraît insuffisante pour
revoir à l’aise tous ces beaux épisodes
sur YouTube (internet), alors que des
moyens existent, tels ces écrans de nos
salles de cinéma, pourquoi pas, celles
Scène de la série R’biha
des centres culturels ou des Maisons
de la culture, par exemple». Son sou-
hait, ajoute-t-elle, «est de pouvoir un
jour voir ce type de films sur grand
écran, avec cette agréable ambiance
du public, à l’entrée et au sortir des
salles de projection, comme du temps
des années 1960-1970». Mohand C.
rêve, lui, de «revivre vraiment le ci-
néma des années de jeunesse dans les
salles algéroises : Triomphe, Dounya-
zad, Cinémathèque, Régent, Le Paris,
Midi Minuit, Plaza, Rex…», se sou-
vient-il, nostalgique. Sarah Tafrara, la
scénariste et auteure des dialogues de
R’biha, produite par la TV algérienne
et réalisée par Bachir Sellami, nous
dira que lorsqu’elle avait déposé le
PHOTOS : DR
scénario à la direction de la Télé, «le
directeur, me voyant si jeune (29 ans),
a mis en moi sa totale confiance, avec
un avis favorable qui m’a été accordé
sans tarder par la commission de
lecture».
Le tournage de la série s’est déroulé
dans les régions où les faits avaient été
réellement vécus, «sans la moindre
ancrées dans les mœurs de la Kabylie.
Ces coutumes, peut-on constater, sont
adaptées, avec beaucoup de finesse,
aux temps actuels de la modernité.
Souhaitons beaucoup de courage à la
jeune scénariste, qui ne compte pas
s’arrêter en si bon chemin. Fadma L.,
qui a revu plusieurs fois ce document,
tant il l’a marquée, est «convaincue de
la réussite» de Sarah pour ce premier
produit, gardant l’espoir qu’il ne sera
pas le dernier.
S.Yermèche

RESTITUTION DES ARCHIVES DE GUERRE FESTIVAL «SAUTI ZA BUSARA»

DÉTENUES PAR LA FRANCE DE ZANZIBAR

«Les négociations sont très Participation d’«Ifrikya Spirit»

sensibles et complexes»
● Les négociations engagées par l’Algérie pour la restitution de ses archives détenues
par la partie française «sont très sensibles, complexes et demandent du temps et des spécia-
listes», a affirmé, jeudi à Bouira, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.
P our ce qui est de ce
dossier, des commis-
sions mixtes travaillent
lentement, mais sûrement,
parce que les négociations
sont très sensibles et com-
plexes et demandent du
temps et des spécialistes»,
a expliqué M. Zitouni lors
d’un point de presse tenu
en marge de sa visite dans
la wilaya. A une ques-
tion de l’APS relative à
l’indemnisation des vic-
times des essais nucléaires
français dans le Sud algé-
rien, M. Zitouni a rappelé
l’existence de commissions
mixtes qui, a-t-il précisé,
«y travaillent et les négo-
ciations sont en cours».
«La partie française nous
a proposé d’appliquer ce
qu’ils appellent en France
‘‘la loi Morin’’, mais le
ministère des Moudjahi-
dine et la commission mixte
du ministère des Affaires
étrangères algérien ont
rejeté cette proposition,
et ont présenté d’autres,
qui vont être examinées
par la partie française»,
a-t-il ajouté. Le ministre est
revenu sur la question de la
préservation de la mémoire
révolutionnaire nationale
grâce à la collecte de té-
moignages de tous ceux
qui avaient vécu l’époque
révolutionnaire. A ce pro-
pos, M. Zitouni a fait savoir
que, selon l’évaluation faite
jusqu’au mois de décembre
2017, «le ministère des
Moudjahidine a recueilli
plus de 26 000 heures de
témoignages de moudjahi-
dine et de moudjahidate,
ainsi que de mounadhiline
(militants) et d’anciens of-
ficiers de l’Armée de libé-
ration nationale (ALN)».
«Le ministère des Mou-
djahidine a recensé aussi
plus de 30 000 moudja-
hidine et moudjahidate»,
a-t-il fait savoir, tout en
précisant que l’opération
(de recensement) se pour-
suit». «Ces 26000 heures
de témoignage ont été pré-
servées dans des CD et sont
actuellement exploitées par
des étudiants, chercheurs
et des historiens pour la
préservation de la mémoire
révolutionnaire nationale»,
a expliqué M. Zitouni à la
presse.
Le ministre avait procédé,
dans la matinée, au dépôt
d’une gerbe de fleurs au
carré des martyrs de la
wilaya, à la récitation de
la Fatiha du livre saint à
la mémoire des chouhada
de la guerre de Libération
nationale. M. Zitouni a ani-
mé, au terme de sa visite,
une émission spéciale à la
radio locale de Bouira, où il
a mis l’accent sur l’impor-
tance, pour les générations
montantes, de préserver
l’histoire et le passé révo-
lutionnaire, lesquels, a-t-il
dit, «demeurent l’identité
de tous les Algériens».
APS
et «Ithren»
Les groupes de musique
«Ifrikya Spirit» et «Ithren»,
qui revisitent de manière
singulière des styles
algériens et sahéliens
authentiques, sont au
programme du 16e Festiaval
«Sauti Za Busara», prévu du
7 au 10 février prochain sur
l’île tanzanienne de
Zanzibar, a-t-on appris
auprès de membres des
deux groupes. «Ifrikya
Spirit», fondé en 2009 par
l’artiste Chakib Bouzidi,
propose un répertoire varié
alliant des musiques du
Sahara et du Sahel africain
au diwane, genre musical
très répandu en Algérie et
au Maroc. La troupe, qui a
sorti en 2015 Ifrikya Spirit,
son premier album
éponyme, a animé des
scènes dans plusieurs villes d’Algérie et participé à de nombreux
festivals à l’étranger, dont une tournée au Etats-Unis. «Ithran», groupe
rock chaoui fondé en 1992, donne un habillage contemporain à une
musique traditionnelle par un grand enrichissement instrumental. Le
groupe a déjà édité les albums Imazighen, en 1993, et New Tindi, en 2011,
en hommage à Othmane Bali, avant de sortir El Mahfel, (la fête) en 2016.
Les groupes se partageront la scène avec de nombreuses formations
musicales africaines, à l’instar des «Hoba Hoba Spirit» (Maroc), «Lydol»
(Cameroun), «Shamsi Music» (Kenya), «Jackie Akello» (Uganda), Asia
Madani» (Egypte/soudan), ou encore les groupes tanzaniens
«Wamwiduka Band», «Tausi Women’s Tarab» et «Mokoomba. Se
déroulant dans des lieux touristique de l’île, le «Sauti Za Busara», dédié
à la musique du continent, s’est imposé comme une des manifestations
les plus importantes d’Afrique de l’Est. APS

MOHAMED ABDENOUR DIT «P’TITMOH». AUTEUR-COMPOSITEUR-INTERPRÈTE
«La nouvelle génération chaâbie est
très prometteuse malgré les critiques»
P’tit Moh a participé, le mois dernier, au 13e Festival
international de la musique andalouse et des musiques
anciennes. Approché juste après sa prestation sur scène,
l’artiste se dévoile à nous avec une modestie inégalable.
Vous avez été convié avec une
nouvelle formation à Alger dans le
cadre de la tenue du 13e Festival
de la musique andalouse et des
musiques anciennes ?
Pour mon grand bonheur, c’est la
deuxième fois que je participe à un
Festival de la musique andalouse et
des musiques anciennes, sauf que là
je viens avec une nouvelle forma-
tion de «P’tit Moh Project». Cette
dernière compte Smaïl Benhouhou,
au piano, Nacim Brahimi, au saxo-
phone, Adhil Mirghani, à la percus-
sion, Anaïs Laffon Caldeira au vio-
lon, bien sûr moi-même, Abdennour
Mohamed alias «P’titMoh»(rires).
A l’occasion de la 13e édition du
Festival de la musique andalouse et
des musiques anciennes, nous avons
présenté un ancien répertoire avec
tout de même deux nouvelles com-
positions.
A quand remonte la genèse du
projet «P’tit Moh Project» ?
Je dois avouer que le projet
de «Project P’tit Moh» est né en
2010, à la suite du Festival de la
musique andalouse et des musiques
anciennes, mais avant il y a eu la
formation Djelsa. Les organisateurs
du FestivAlgérie m’avaient sollicité
pour une prestation en solo.
C’est à partir de là que j’ai créé
cette formation. Je n’avais pas envie
de jouer seul sur scène, puisque
j’avais des compositions prêtes.
J’avais envie de jouer avec des musi-
ciens avec lesquels j’avais l’habitude
de travailler. J’ai alors proposé en
2010 un quatuor. Il faut savoir qu’au-
jourd’hui le groupe active, mais
timidement, car chacun a ses propres
projets. Ce n’est que cette année que
nous avons décidé de préparer notre
premier album. Je pense que la sélec-
tion sera des plus difficiles, car nous
avons une trentaine de titres.
Les instruments musicaux que
vous utilisez sont ceux typiques que
l’on retrouve dans le chaâbi, avec
cependant une innovation, celle de
l’introduction du violon ?
Habituellement j’utilise unique-
ment la guitare, mais comme les
organisateurs m’ont proposé de me
produire avec ma formation, j’étais
obligé de convoquer certains instru-
ments musicaux. Si nous avions eu
un spectacle entier, j’aurais utilisé
uniquement la guitare. Là notre pres-
tation était de l’ordre de 45 minutes.
Il est vrai aussi que ces derniers
temps j’ai intégré dans mon équipe
un violon avec l’artiste brésilienne
Anaîs Laffon Caldeira.
On vous connaît beaucoup plus
dans le jeu instrumental que dans
le chant. Est-ce une nouvelle expé-
rience pour vous ?
Non, ce n’est pas une nouvelle
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 14
Propos recueillis par
Nacima Chabani
expérience, mais j’ai chanté, ce soir,
dans le cadre du FestiAlgérie juste
comme cela. J’ai proposé au festi-
val de ramener un chanteur de ma
formation, Yuba Adjrad, lequel est
avec moi dans plusieurs projets, mais
les organisateurs ont voulu que je
reconduise le même concept de 2010
à la salle Ibn Zeydoun. Avouons que
je ne suis pas un chanteur de forma-
tion, mais j’ai tout de même chanté
ce soir deux titres. Quand je chante,
je sais que je ne vais pas détonner.
Je connais les notes. Je vais chanter
juste, mais je sais que je n’ai pas une
voix de chanteur. Je ne suis pas, non
plus, un mordu du chant. C’est connu
et reconnu que j’aime faire beaucoup
plus dans l’instrumental.
Sinon, que devient P’tit Moh ?
Je dirais que je suis toujours
égal à moi-même. C’est l’exil et la
nostalgie. Je vis depuis plus d’une
vingtaine d’années en France. J’ai
toujours ce manque du pays natal.
J’en souffre énormément. Je suis
très lié à mon pays. Quand j’y viens
pour une semaine, je repars toujours
en pleurs. J’ai mes souvenirs, dont
la douceur des gens en Algérie, qui
n’est pas la même qu’en France,
même si nous, Algériens, avons
nos défauts. D’ailleurs, j’adore les
défauts des Algériens (rires).
Attention, moi aussi j’ai plein de
défauts. Je me suis exilé car j’avais
perdu mes parents. Il est vrai que j’ai
construit une autre vie en France,
mais je dois avouer que c’était dur
de vivre en Algérie quand j’étais plus
jeune. La musique s’est arrêtée par
rapport à tout ce qui s’était passé à
une certaine époque. Je ne pouvais
plus vivre de mon métier. Je suis
parti, pour ainsi dire, en France, à
l’aventure. J’ai galéré et j’ai souffert
pendant des années pour trouver une
petite place parce que là-bas, les
Français préfèrent prendre un musi-
cien français qu’un musicien algé-
rien. S’ils prennent un musicien al-
gérien, c’est qu’il faut vraiment qu’il
ait un niveau qui dépasse l’autre. Il
faut bosser plus que les autres.
Est-ce que ce n’est pas cela qui
vous a rapproché du jazz-blues et
d’autres influences musicales ?
Non, j’ai toujours aimé ce genre
de musique, même quand je vivais
en Algérie, j’étais fan du chanteur
indien Ravi Shankar. Peut-être bien
que quand on me voit, on se dit que
je suis fou. D’ailleurs mes copains
se moquaient de moi à l’époque. Ils
disaient que cette musique m’a avait
rendu fou. J’ai toujours été fan de ces
musiques-là. Parce que je pense que
le chaâbi sort de là. Ce sont les tripes.
Je ne suis pas issu d’une famille ai-
sée, mais je suis un prolétaire. Nous,
à La Casbah, nous vivions tous les
uns avec les autres.
C U LT U R E
Mohamed Abdenour dit «P’titMoh»
Certes, vous vous êtes imprégné
de la musique châabie depuis votre
jeune âge, mais le regretté chanteur
algérien, Amar Ezzahi, a été d’un
apport particulier dans la propul-
sion de votre carrière...
Le regretté Amar Ezzahi était
mon idole et celui de toute l’Algé-
rie. Je l’ai étroitement approché. Il
est resté chez moi à peu près cinq
années. C’était en 1987. Même après
mon exil, dans les années 90’, en
France, il venait à la maison chez
mes parents. C’était l’un des fils de
la maison. Ce n’était plus le chanteur
avec qui je travaillais. C’était au-delà
de cela. Le regretté maître Amar Zahi
m’a tout appris. C’est lui qui m’a
ramené vers la musique indienne.
Les gens ne le savent peut-être pas,
mais il était fan de musique indienne.
C’est lui qui m’a fait découvrir Ravi
Shankar. Il m’a fait découvrir éga-
lement la musique flamenco et tous
ses anciens musiciens. Il m’a donné
beaucoup de ficelles. C’est lui qui
m’a appris à travailler la main droite
et la main gauche. Il m’a enseigné la
synchronisation. Il m’a appris beau-
coup de choses. Je suis redevable
envers ce grand monsieur. Il faut
dire que quand je l’ai connu, j’étais
un simple amateur. C’est lui qui a
perfectionné mon don. Je le dis haut
et fort : je lui dois tout.
Comment était-il dans le quoti-
dien ?
C’était quelqu’un d’adorable, de
simple, d’humble et d’attachant à la
fois. Il évitait les gens trop collants.
En fait, il flairait ces gens-là. Quand
il voyait que des gens abusaient trop,
il savait installer un petit froid. Par
ailleurs, il n’était pas très tendre
avec la presse nationale, mais le
défunt journaliste, Hamid Kechad,
lui avait consacré une belle émission
radiophonique. En fait, avec Amar
Ezzahi, on pouvait tout avoir, sauf
qu’il fallait aller vers lui. Il était très
timide. A mon humble avis, je pense
que quelque part, il en voulait à la
presse, car à un moment donné, il
avait besoin d’elle dans les années
70’. Personne n’est venu vers lui à
cette époque-là, mais quand il a com-
mencé à briller, tout le monde voulait
se rapprocher de lui. Ce n’est un se-
cret pour personne : il a refusait tout
entretien avec la presse nationale.
Selon vous, comment se porte
actuellement le chaâbi ?
Je dirais que le châabi s’est tou-
jours bien porté, alors que les gens
prétendent qu’il se porte mal. Nous
devions d’ailleurs faire un album
électro-chaâbi, avec le regretté musi-
cien Rachid Taha. Il était très rock
n’roll. C’était quelqu’un avec qui je
m’entendais très bien et que j’ado-
rais. C’était une personne mordue
de chaâbi. J’ai bossé avec de grands
messieurs de la musique, comme
Mick Jones. Et quand je leur compo-
sait des «trucs» chaâbi, en dehors du
travail qu’on fait, ils hallucinaient.
Ils me disaient que nous avons
une musique extraordinaire. Je leur
disais que c’est juste un échantillon
de la culture algérienne. Je leur ai
dit qu’ils ne connaissaient que le
célèbre titre médiatisé, Ya Rayeh,
de Dahmane El Harrachi. Pour la
petite histoire, j’ai rencontré un
musicien américain à Los Angeles,
qui connaissait tous les titres de
Dahmane El Harrachi. J’ai rencontré
dernièrement une autre personne à
Abou Dhabi, qui était originaire de
Brooklyn, qui m’a parlé de Amar
Zahi. J’ai été étonné. A mon petit
niveau, je pense que le chaâbi a tra-
versé les frontières. Pour ma part,
j’ai fait le tour du monde avec mon
instrument musical algérien. Je suis
fier de représenter notre musique à
l’étranger.
Il y a beaucoup de jeunes
artistes algériens qui émergent en
France ces dernières années...
Il est tout à fait exact que ces
dernières années ont vu la naissance
de plusieurs artistes algériens per-
formants en France. Il faut avouer
PHOTOS : SAMI K.
qu’en France, on vous donne, actuel-
lement, votre chance, mais après il
faut vraiment penser sérieusement
à votre carrière et ne pas avoir peur.
Il faut prendre des risques dans la
vie. Tant que nous ne prenons pas de
risques dans la vie, nous resterons les
derniers. Il y a beaucoup d’artistes
algériens qui ont réussi en France.
C’est un plaisir de les voir évo-
luer. La nouvelle génération est très
prometteuse. Je suis étonné quand
j’entends certaines personnes criti-
quer le monde artistique algérien.
Je suis vraiment désolé de le dire,
mais il y a de jeunes artistes qui tra-
vaillent mais je reconnais qu’après
il n’y a pas de communication en
Algérie comme en Europe. Je viens
souvent avec des artistes algériens en
Algérie. Là j’étais avec Idir. Je viens
souvent aussi avec le groupe Gnawa
Diffusion. Il faut dire que j’ai bossé
avec plein d’artistes, notamment en
Europe. Mais franchement, l’Algé-
rie, c’est une mine d’or.
Justement, que vous ont apporté
toutes ces collaborations avec ces
artistes de nationalités différentes ?
Sans prétention aucune, je suis
sollicité un peu partout dans le
monde pour des projets intéressants.
En toute modestie, je peux dire que
je suis priviligié. Je peux choisir les
projets qui me représentent. Toutes
ces collaborations me procurent bon-
heur et enrichissement.
Quels sont vos projets actuels ?
Je suis sur l’album d’El Ghosto,
dont je suis le directeur artistique
et chef d’orchestre à la fois. Nous
comptons terminer l’album d’ici le
mois de mars ou avril prochains.
Il s’agit de Ghosto 2. J’ai d’autres
projets avec d’autres artistes, tels
que Houria Aïcha, avec Gnawa Dif-
fusion, ou encore avec le guitariste
flamenco, Juan Carmona. Je suis un
peu éparpillé, mais j’arrive à gérer
mes projets. N. C.

LES MUSICIENS DE RACHID TAHA FORMENT LE GROUPE «L’ARMÉE MEXICAINE»
L’hommage des frères d’âme
● Quatre mois après la disparition prématurée de la pop star, le regretté Rachid Taha, ses musiciens, désormais réunis en formation
baptisée «L’armée mexicaine», lui rendront hommage, ce soir, au Hangar, une salle parisienne, à la hauteur de sa dimension
P
our la petite histoire,
pourquoi s’affubler d’un
nom à coucher dehors :
«L’armée mexicaine» ?
C’est tout simplement
que Rachid Taha aimait à appeler sa
«smala» affectueusement «L’armée
mexicaine». Marie Helene Audigier,
ex-directrice générale du label Naïve
et ODJ Music, avouera à Rachid Taha
avoir pris «une claque » (agréable-
ment surprise par le groupe) et bien
sûr, Rachid, après leur concert, une
belle et bonne performance au Sziget
Festival, en Hongrie. Rachid Taha
lui rétorquera : «J’ai avec moi une
armée mexicaine et on ne fait pas de
prisonniers, tout le monde danse.»
Une armée de métier à tisser, à filer
du bon son. Ils s’appellent Hakim
Hamadouche, Yves Fredj Aouize-
rate, Kenzy Bouras, Idriss Badarou,
Frank Mantegari, Yan Péchin…
SOFIANE SAÏDI EN GUEST STAR
C’est l’armée pacifique, plutôt
«Army of lovers», pas du tout une
soldatesque fantoche, mais une ar-
mée de salut, rendant hommage à
leur frère, leur grand frère d’armes,
Rachid Taha, le magnifique. Et ce,
en conviant une guest star le chanteur
Sofiane Saïdi, qui n’est plus à pré-
senter, ainsi que d’autres surprises.
Dans un post sur sa page Facebok,
il annoncera : «Samedi prochain,
j’ai l’honneur de faire quelques
chansons avec le groupe de Rachid
Taha qu’il avait surnommé L’armée
mexicaine». C’est sûr, ce sera un
hommage familial, fraternel et sur-
tout émouvant. Ya Rayah, Rock el
Casbah, Nokta,Indie, It’s Now or
■ EXPOSITIONS
*MAMA, Musée d’art moderne
d’Alger
Samedi 26 janvier
A partir de 9h
Algiers20xx
La Rencontre d’Alger
Vers un (nouvel) urbanisme
disruptif ?
25, rue Larbi Ben M’hidi, Alger
Téléphone : + 213 21 71 72 52
Fax : + 213 21 71 72 57
E-mail : contact@mama-dz.com
* Suite au succès aux Ateliers
sauvages
L’exposition «Rien de personnel»
De l’artiste italien Claudio Burei
se poursuit à l’Institut culturel
italien d’Alger
L’exposition est ouverte tous les
jours, sauf le samedi
de 10h à 17h, le vendredi de 10h à
13h
■ RENCONTRE-DÉBAT
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 15
internationale, humaine et créative.
Never, Made in médina, Bent Sahra,
Ida…Tant de souvenirs, d’aventures,
joie et folie partagés avec l’armée
mexicaine.
Rachid Taha ne célébrera pas le 20e
anniversaire de son album Diwan, où
figure le hit international Ya Rayah,
Ida, Habina, Bent sahra, Menfi,
Bani Al insane ou encore Aiya aiya.
Rachid Taha avait des projets plein
la tête. Il répétait depuis un bon mo-
ment pour l’événement musical de la
rentrée à Lyon, il avait enregistré un
album, il préparait sa sortie, il allait
en guise de mise en jambe lancer un
single intitulé Je suis africain, des
concerts, des rendez-vous, un projet
d’écriture… La vie, quoi ! Jusqu’à
Librairie Média-Plus
32, rue Abane Ramdane
Constantine
Samedi 26 janvier 2019
14h-16h
Rencontre-débat à l’occasion de
la parution de la revue de critique
littéraire Fassl, la librairie Média-
Plus organise une rencontre-
débat autour du numéro zéro,
avec Maya Ouabadi (fondatrice de
la revue) et Salah Badis (auteur /
contributeur)
PHOTO : Maya Ouabadi
■ THÉÂTRE
Théâtre national algérien
Square Port-Saïd
Samedi 26 janvier 2019 à 17h
Pièce théâtrale Macbeth
Texte : Eugène Ionesco
Mise en scène : Ahmed Khoudi
Production : Théâtre National
Algérien
Samedi 26 janvier 2019 à 10h30
Conférence de presse «Nathan le
sage»
Mardi 29 janvier 2019 à 14h30
Spectacle pour enfants «Sadiq el
Biaa/L’ami de l’environnement»
Texte de Sid Ali Bouchafaâ
Mise en scène : Houcine Kinani
Production : Théâtre National
Algérien
Mercredi 30 et jeudi 31 janvier
2018 à 18h
Pièce théâtrale Slimane eluk
C U LT U R E
la dernière minute de sa vie, jusqu’à
l’ultime zéphyr de sa vie, Rachid
Taha aura été ce taulier infatigable,
se renouvelant sans cesse.
A ce propos, il nous confiait en
octobre 2017 à Sig (Algérie) : «Je
n’ai jamais arrêté (de faire de la
musique). Je n’ai jamais loupé un
rendez-vous ou un avion…». La
preuve, en novembre 2017, il a rendu
un vibrant hommage à celui qui aura
été sa rampe de lancement, le maître
du chaâbi, le regretté Dahmane El
Harrachi. Il s’agissait d’un spectacle
musical entrant dans le cadre du
«Week-end chaâbi», lancé par l’Ins-
titut du monde arabe (IMA). Rachid
Taha y reprenait le riche répertoire de
BLOC-NOTES
Adaptation Mahieddine Bachtarzi
depuis Le Malade imaginaire de
Molière
Mise en scène : Abdelkrim Beriber
Production : Théâtre National
Algérien
■ MUSIQUE
Opéra d’Alger Boualem Bessaïeh
* Samedi 26 janvier 2019 à 10h
Concert donné par l’Orchestre
symphonique de l’Opéra d’Alger,
sous la direction du maestro
Amine Kouider, intitulé «Enfance
en musique», en collaboration
avec le ministère de l’Education
nationale
* Dimanche 27 janvier 2019 à
19h30
Concert symphonique intitulé
«Symphonie du Nouveau Monde»,
avec la participation du soliste
Yacine Kheddaoui (guitare).
www.operaalger.dz
■ CINÉMA
La Bataille d’Alger, un film dans
l’histoire, le dernier film de Malek
Bensmaïl, continue sa tournée
mondiale, il devait être présenté à
Genève les 24 et 25 janvier 2019,
dans le cadre du Festival Black
Movie, qui fêtera son vingtième
anniversaire. Malek Bensmaïl
prendra part à une table ronde sur
le thème Cinéma et Histoire. Le
film seraégalement présenté
Dahmane El Harrachi d’une manière
exhaustive. Juste après l’événement
de l’IMA, il s’était envolé pour
Bamako, au Mali.
Rachid Taha et ses musiciens avaient
une résidence au festival-concept
intitulé «La croisée des chemins»,
s’étant déroulé du 17 au 25 novembre
2017. Et c’est Rachid Taha et Aly
Keita, le virtuose du balafon, qui ont
inauguré cette rencontre culturelle
pluridisciplinaire, au Parc national
du Mali. Un boulimique du tra-
vail… d’orfèvre, et ce, malgré une
souffrance intérieure, latente. Le 14
octobre 2017, nous recevons un ap-
pel téléphonique depuis la France de
Rachid Taha. Il nous donnait rendez-
toute la semaine au cinéma le
Grütli. Une table ronde qui réunira
sociologues et spécialistes de
l’histoire du cinéma.
Thomas Aïdan, directeur de la
rédaction de la revue Septième
Obsession, sera le modérateur de
cette table ronde.
LA NUIT DES IDÉES 2019
Programme
23 activités dans 14 lieux à Alger
Du jeudi 31 janvier à 18h au
vendredi 1er février à 2h
Entrée libre
1 – Institut français d’Alger, de
18h à 00h
RENCONTRE À LA MÉDIATHÈQUE
JE PRENDS EN MAIN MON PRÉSENT
POUR UN AVENIR MEILLEUR :
19h : L’éducation à l’ère de la
technologie
19h45 : évaluer ses
compétences… Analyser sa
personnalité pour construire son
futur
par Amina Belharizi, psychologue,
fondatrice de «Wissal
Epanouissement»
20h30 : Ils ont réussi, ils
témoignent, ils nous inspirent…
des intervenants de différents
profils nous dévoilent le secret de
leur réussite.
PLACE AUX PETITS !
Animation destinée aux enfants
19h : La Cigale et la fourmi
Hakim Hamadouche, Yves Fredj
Aouizerate, Kenzy Bouras, Idriss
Badarou, Frank Mantegari, Yan Péchin
reprennent du service
PHOTOS: DR
vous à Sig, puis à Mascara (Algérie).
Non pas pour parler de musique,
mais pour nous révéler la maladie
dont il souffrait depuis longtemps.
Celle d’Arnold Chiari. K. Smail
LE HANGAR
Concert de l’Armée mexicaine
Hommage à Rachid Taha
Samedi 26 janvier à 22h30
3/5 Rue Raspail
94200 Ivry sur Seine
Paris - Île-de-France (94)
Accès : 9 et 13 €
MÉTRO : ligne 7 Mairie d’Ivry-
sur-Seine (3 min à pied)
RER C : Gare d’Ivry (3 min à pied)
BUS : 125-182-323-325
ROUTE : A Porte d’Ivry, de Vitry
ou de Choisy, direction Centre-
ville. Le Hangar est à deux pas
de l’Hôtel de Ville.
PARKING : Suivre centre-ville,
parking Hôtel de Ville.
Connaissez-vous la fable de La
Fontaine la Cigale et la Fourmi ?
Zahia vous invite à découvrir une
nouvelle version de l’histoire à
travers la fable de Françoise
Sagan.
LES FABLES DE LA FONTAINE
AUJOURD’HUI
Jouez avec Zahia et découvrez la
fable mystère, le jeu des morales,
fables réelles ou fables fantaisies
?
21h : Découvrez le livre innovant
de Wakatoon : Le père Noël est en
retard
TOURNOI DE JEUX VIDÉO DANS
L’«ESPACE IMAGE ET SON» de
l’Institut français d’Alger
De 19h30 à 21h et de 22h à 00h :
Vous aimez jouer ? Vous aimez
vous divertir ? Venez participer à
notre tournoi de jeux vidéo
sportifs au niveau de l’espace
«Image et son».

La puissance publique soumise aux
Benallal Mohamed
Ancien cadre
L
es Algériens veulent une Algé-
rie forte, juste et équitable issue
des principes du 1er Novembre,
désirent une nation unie et coa-
lescente, exigent une patrie où
chacun aurait sa place selon le
mérite de sa valeur ajoutée physique, morale
et spirituelle. Dans tout cela, l’Algérie a
besoin d’un Etat fort et puissant qui survit
aux hommes et aux vicissitudes ; telle est
la vision d’un véritable citoyen lambda que
sa conviction le pousse pour vivre le plus
normalement et culturellement possible,
imprégné d’un nationalisme inextirpable,
d’un patriotisme fortifié par une jouvence,
dans un Etat de droit, guidé par un gou-
vernement agissant selon les standards et
l’intérêt général de la citoyenneté. Une
Algérie forte par son économie créatrice de
richesse, en utilisant toutes les potentialités
économiques et humaines au profit de ses
propres enfants (Algériens) qui défendent
la richesse du pays, une société algérienne
créatrice capable de faire partie du monde de
la technologie développée et d’évoluer seu-
lement et uniquement avec la force de la loi
et non dégénérer dans la déliquescence par
la mauvaise loi de la force (argent-lobbies-
khobsistes-pouvoir).
Une Algérie qui répond selon ses capacités
aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures, savoir
agir local et penser global. Les Algériens
savent décrypter les messages qui touchent à
l’Algérie, car les disciples des Finkielkraut,
des Zemmour et des BHL ne cessent de
nous empoisonner avec leur nouvelle culture
venimeuse que certains véhiculent comme
une religion ici chez nous en Algérie. La
vigilance doit être de tout instant. Le combat
qui s’annonce pour la sauvegarde de notre
pays sera ardu et aussi noble à mener unique-
ment de l’intérieur en bannissant les mauvais
effets exogènes.
«Un peuple de moutons finit par engendrer
un gouvernement de loups.» (Agatha Chris-
tie)
Il est clair que pour le lambda algé…«rien»
qui n’a rien et l’Alger…«roi» qui se prétend
roi dans ce beau pays très riche, le pouvoir
issu du système et non du peuple incarne
actuellement pour lui la «hogra»(1) une
forme extrême de l’insulte et du mépris ; les
«Alger...rois» sont riches par la «chkara»(2)
qui insinue de l’argent sale issu de la cor-
ruption, du mal acquis, des détournements,
des affaires frauduleuses mises dans un
sac. L’Algérie, c’est aussi le passe-droit, le
laisser-aller, le laisser-faire, l’Algérie c’est
la consommation extrême et le gaspillage à
outrance du pain, de l’eau, de l’énergie et de
et de... L’Algérie est faite pour les épaulés,
les «Si Flen»(3), les «fils à papa» ; l’Algérie
c’est également l’exclusion massive pour les
«povricos»(4) et les «bonnasses», le chômage
cette unique denrée qui se fabrique bien par
la liquidation des entreprises et le désinves-
tissement, l’Algérie des puissants ont des
«droits» très bien protégés par une immunité
prescrite par la saleté de l’utilisation de leur
argent. Il n’y a pas eu de négociations avec
le peuple, seulement un jeu qui consiste à
lâcher des ballons crevés, suffisamment
libidineux pour décourager les plus hési-
tants. L’objectif principal du pouvoir était
de mater toutes les formes de contestations
pour assurer une paix sociale temporaire.
Leur langage est plat et mensonger, répétant
sans cesse qu’ils ont fait le bon choix et pris
la bonne direction pour l’avenir du pays.
Les gouvernements successifs, les partis
politiques ont toujours obéi au diktat de cette
engeance politico-patronale, subissant les
lobbies plus ou moins puissants de la finance
ou tirant profit de certaines corruptions. Ces
El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 16
CONTRIBUTION
politiciens félons, profiteurs, devenus des
valets de ces ventrus du fric savent très bien
que tôt au tard il faudra rendre des comptes
au peuple.
L’important pour ces politiciens, c’est d’em-
pêcher les électeurs de voter pour une poli-
tique révolutionnaire pour et par le peuple.
Ce qu’ils veulent, c’est garder le pouvoir et
continuer leurs petites magouilles. Pour eux,
qu’importe le moyen, même si pour cela ils
préfèrent un totalitarisme dur à une démo-
cratie de façade alors que faire de l’Etat de
droit, de ses règles de l’art qui n’existent que
dans les rêves du petit lambda.
Afin que l’Algérie soit forte et puissante, il
faut un Etat fort et juste au-dessus de tous et
au service de tout le monde, capable d’assu-
rer la sécurité, l’éducation de ses citoyens,
mais aussi de rendre la justice de manière
LES GOUVERNEMENTS
SUCCESSIFS, LES PARTIS
POLITIQUES ONT TOUJOURS
OBÉI AU DIKTAT DE CETTE
ENGEANCE POLITICO-
PATRONALE, SUBISSANT LES
LOBBIES PLUS OU MOINS
PUISSANTS DE LA FINANCE OU
TIRANT PROFIT DE CERTAINES
CORRUPTIONS. CES
POLITICIENS FÉLONS,
PROFITEURS, DEVENUS DES
VALETS DE CES VENTRUS DU
FRIC, SAVENT TRÈS BIEN QUE
TÔT AU TARD IL FAUDRA
RENDRE DES COMPTES AU
PEUPLE.. L’IMPORTANT POUR
CES POLITICIENS, C’EST
D’EMPÊCHER LES ÉLECTEURS DE
VOTER POUR UNE POLITIQUE
RÉVOLUTIONNAIRE POUR ET
PAR LE PEUPLE. CE QU’ILS
VEULENT, C’EST GARDER LE
POUVOIR ET CONTINUER LEURS
PETITES MAGOUILLES. POUR
EUX, QU’IMPORTE LE MOYEN,
MÊME SI POUR CELA ILS
PRÉFÈRENT UN TOTALITARISME
DUR À UNE DÉMOCRATIE DE
FAÇADE.
très efficace et enfin garantir la liberté de ses
citoyens, ce qui suggère un projet de société
et un pouvoir surveillé par un contre-pouvoir
qui oblige le pouvoir à rendre des comptes à
la société car l’article 35 de la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen stipule
que «quand un gouvernement viole les droits
du peuple, l’insurrection est pour le peuple
le plus sacré des droits et le plus indispen-
sable des devoirs», ce qui fait peur au pou-
voir. La sécurité, l’éducation, la justice et la
liberté ne peuvent être mises en application
que dans un Etat régi par des règles de droit,
lui permettant de vivre harmonieusement
avec des valeurs universelles et une morale
exemplaire pour mettre le pays au diapason
du progrès et de la prospérité ; c’est toute une
philosophie et une culture et une éducation
de la citoyenneté qu’il s’agit de mettre en
place tous ensemble.
Cet Etat de droit brave inéluctablement ces
notions précitées dont elles nécessitent une
action résolue à court terme pour mieux
préserver la pérennité de l’Etat dans le long
terme.
Certes, il est vraisemblable que l’Etat fort
dépasse toutefois celle de la sécurité. Avant
d’avoir cette puissance de l’Etat, il s’agit
de mettre en place une structure organisa-
tionnelle et fonctionnelle solide de l’Etat
républicain (institutions) qui répond à un
régime dit de préférence démocratique avec
en prime une administration adaptable au
service de la nation, de la patrie et de l’Etat,
où la compétence des agents publics sera
mise au service pour la pleine satisfaction et
à l’entière ataraxie de la nation, de la patrie,
de l’Etat, du peuple et des citoyens.
L’administration assurera l’application juste,
normale et rigoureuse des règles de la Répu-
blique en s’acquittant de toutes les forma-
lités à réaliser par les citoyens et les agents
économiques lui permettant de faciliter
toute action créative de richesse et de valeur
ajoutée afin de dire que l’on a une société qui
pense pour produire et produit pour se satis-
faire, qui aime travailler, partager… pour le
bien de tout le monde.
Que les actions de l’Etat soient claires et
lisibles, l’Etat fort pense sur le long terme
et doit s’imposer en acteur, en tant qu’Etat
visionnaire qui s’appuie sur la détermination
politique et la respectabilité de ses valeurs
de justesse, de morale, d’équité, de mesure
et de vertu… Un Etat où la force de l’argent
ne doit pas servir de subterfuge pour se
mêler de la politique et faire main basse sur
le gouvernement (pouvoir) au point où ce
dernier serait incapable d’arbitrer entre le
capital et le travail et en fin de compte briser
l’ équilibre et laisser le capital (bourgeoisie
compradore) mener la barque comme il le
veut. La seule et unique force doit être la
loi et rien que la loi sinon la République
bananière changera la donne. Bâtir un Etat
de droit n’est pas une entreprise aisée, elle
est inspirée de principes nobles figurant
dans la Déclaration des droits de l’homme
et les droits de façon en général, nécessitant
une culture de justesse, une philosophie de
droit et un art d’équité. L’Etat devient une
direction qui fonctionne (la puissance, la
force, les ressources) selon des lois écrites
qui s’appliquent à tous les citoyens sans
aucune exception par une justice équitable et
impartiale où l’arbitraire ne saurait y régner,
ni la loi du plus fort ou de celui qui occupe
un poste supérieur dans l’armée ou autres
institutions ; j’insinue par là ces pouvoirs de
politique (chakhssiya)(5) ; d’administration
(Si Flene)(3) ; militaire (Al kiyada)(6) ; public
(Al Moudir)(7) ; financier (Al khanez be dra-
hem)(8)…
L’Algérie est un pays où ceux qui font fonc-
tionner et administrer les rouages de l’Etat
via les institutions ne sont jamais inquiétés
de faire un bilan que ce soit moral ou finan-
cier selon la règle de l’Etat et de rendre des
comptes.
Par exemple, les déclarations de patrimoine
des élus et des hauts cadres pour faire savoir
aux yeux du peuple ou de la société s’il n’y
a pas enrichissement illicite ou anormal
qui puisse tomber sous le coup de la règle
de droit. Ce sont toutes ces irrégularités,
anomalies conformes aux infractions fla-
grantes qui justifient bien l’absence de l’Etat
de droit (Etat faible) et font prévaloir un
Etat de non-droit où l’anarchie, le désordre
économique, l’indiscipline sociale, l’insta-
bilité, la faillite, l’insécurité, l’incompétence
et la médiocrité font la loi. Cette situation de
non-droit enfonce le pays dans le marasme,
l’incivilité, l’immoralité, l’anarchie et la
bureaucratie et le déni de toute expression
citoyenne, où l’arbitraire se généralise, suivi
par une aggravation des injustices sociales ;
par conséquent, il en découle une absence de
la société civile, d’une élite universitaire et
d’une jeunesse performante et novatrice.
Une démocratie de façade comme la nôtre ne
peut entraîner que la désolation de la société
et cet état de fait régressif est pris en charge
par ceux qui veulent le changement soit par
l’émeute, la révolte, la violence... les partis
d’opposition sont inaudibles et ne font plus
partie de cette société… Les institutions de
l’Etat censées encadrer, animer et organi-
ser ces mouvements sociopolitiques afin
de donner un sens à la vitalité politique, à
leurs revendications et d’aider à un dialogue
pouvoir-société civile et politique, car eux-
mêmes ne respectent pas les règles de droit
interne qu’ils ont eux-mêmes promulguées.
L’Etat reconnaît légalement les associations
et admet officiellement le multipartisme,
mais le pouvoir fait la sourde oreille et leur
refuse catégoriquement d’occuper l’arène
politique ; c’est peut-être la violence qui
permet de meubler cet espace alors qu’une
alternance du pouvoir négociée pourrait
produire un projet de société qui permettra
de voir naître une nouvelle gouvernance qui
gère les affaires de l’Etat dans la transpa-
rence, de façon équitable et juste et selon la
conformité de la règle de droit.
La signification d’un Etat de droit exprime
un système institutionnel dans lequel la
puissance publique est soumise seulement
et uniquement au droit. Ce système devrait
être fondé sur le principe essentiel du respect
de ses normes juridiques, c’est-à-dire que la
primauté revient toujours au droit et seule-
ment au droit, chacun étant soumis au même
droit, que ce soit l’individu ou bien la puis-
sance publique. Il est donc possible pour un
particulier de contester les actions de l’Etat
ou d’un dirigeant politique ou autre s’il les
considère comme illégales (non conforme
aux règles). Dans notre langage courant et
pour qualifier un Etat de droit, on dit souvent
«Etat légal» qui désigne plutôt un système
politique dans lequel l’Etat est subordonné
au principe de la légalité et de la légitimité,
où la loi est l’unique expression de la volonté
générale sollicitée par le peuple souverain
via ses représentants au niveau des institu-
tions (pouvoirs publics) qui enracinent les
CERTES, IL EST VRAISEMBLABLE
QUE L’ÉTAT FORT DÉPASSE
TOUTEFOIS CELLE DE LA
SÉCURITÉ. AVANT D’AVOIR
CETTE PUISSANCE DE L’ÉTAT, IL
S’AGIT DE METTRE EN PLACE
UNE STRUCTURE
ORGANISATIONNELLE ET
FONCTIONNELLE SOLIDE DE
L’ÉTAT RÉPUBLICAIN
(INSTITUTIONS) QUI RÉPOND À
UN RÉGIME DIT DE PRÉFÉRENCE
DÉMOCRATIQUE AVEC EN PRIME
UNE ADMINISTRATION
ADAPTABLE AU SERVICE DE LA
NATION, DE LA PATRIE ET DE
L’ÉTAT, OÙ LA COMPÉTENCE DES
AGENTS PUBLICS SERA MISE AU
SERVICE POUR LA PLEINE
SATISFACTION ET À L’ENTIÈRE
ATARAXIE DE LA NATION, DE LA
PATRIE, DE L’ÉTAT, DU PEUPLE
ET DES CITOYENS.
L’ADMINISTRATION ASSURERA
L’APPLICATION JUSTE,
NORMALE ET RIGOUREUSE DES
RÈGLES DE LA RÉPUBLIQUE EN
S’ACQUITTANT DE TOUTES LES
FORMALITÉS POUR LE BIEN DE
TOUT LE MONDE.
limites et les conditions utiles et nécessaires
de l’activité de l’administration (pouvoir
administratif). Par conséquent, aucun autre
pouvoir, quel qu’il soit, n’est au-dessus de
la loi. La loi dispose d’une autorité suprême
dans l’ordre juridique et dans le droit en lui-
même.
Les caractéristiques de l’Etat de droit
sont :
- la séparation des pouvoirs coordonnée par
la Constitution avec une particularité de
l’indépendance du pouvoir judiciaire par
rapport à l’Exécutif et au législatif ;
- égalité de toutes les personnes physiques
ou morales devant les règles de droit ;
- même l’Etat doit respecter les règles de
droit (responsabilité des gouvernants devant
leurs actes.
Par ailleurs, lorsqu’on parle de démocratie
qui devrait seconder l’Etat de droit, c’est une
conception supplémentaire qui ne fait pas
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 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 17

CONTRIBUTION

Règles de droit de garantie la paix sociale

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partie de l’Etat de droit égalitaire (exemple
de la démocratie de façade) mais un pou-
voir poussé vers un Etat administré par un
pouvoir où priment plus le politique, l’admi-
nistratif, le militaire (fraudes, manigances,
trucages, répressions,...)
Le principe de la République démocratique
devrait être un gouvernement du peuple issu
par le peuple et pour le bien du peuple. La
loi étant rendue au nom du peuple, elle est
l’expression de la volonté générale, elle est
la même pour tous ; soit elle le protège, soit
elle le punit, tout le peuple doit la respecter
et personne n’est contraint à faire ce que la
loi ne lui permet pas.
Devant cet état de fait, le droit est au pouvoir
ce que la volonté et le commandement sont
à l’action pour bâtir une société bien ordon-
née, disciplinée et rationaliste. S’arrêter
simplement à la reconnaissance des droits
démunis de ses applications (forme de la dé-
mocratie de façade), c’est-à-dire reconnaître
des droits sans pour autant assurer leurs
usages provoquerait inéluctablement une
situation où le laxisme devient maître, c’est
ce que l’on appelle République bananière.
Un équilibre devrait être instauré pour
ménager le «législatif» et «l’exécutif» avec
une indépendance totale de la justice, car si
l’exécutif possède trop de pouvoir, ce qui
se passe chez nous par exemple le caractère
démocratique n’a plus de sens car le régime
est affaibli par toutes les tares de dépasse-
ments et d’abus (instauration d’injustice et
non-droit), (une partie phagocytée par un
autre pouvoir) ses fonctions nécessaires fai-
blissent et l’efficacité sociale en pâtit.
La solution consiste à mettre en place un
contrôle de l’exécutif par le délibératif (sens
profond de la démocratie) ajouté un qua-
trième pouvoir, celui de la presse libre, car
la liberté de la presse ne suffit pas, il s’agit
d’instaurer une pluralité pour qu’elle soit
mieux équilibrée.
Le mode de contrôle devrait être décidé dé-
mocratiquement et les corrections suivraient
les délibérations populaires.
L’IMPORTANCE DU DÉVELOPPEMENT DE
L’ÉDUCATION ET DE L’OBJECTIVITÉ DE
L’INFORMATION
Dans le cas où comme ça se passe chez nous
des excès de pouvoir (piétinement des règles
de droit), des injustices (injustices fiscales,
évasion, la fraude par exemple entre le for-
mel et l’informel) et les inégalités (corrup-
tion, biens mal acquis, détournements…), la
course aux profits illégaux face à une volon-
té populaire prohibée, il est évident que dans
un Etat de droit, en plus de la démocratie, les
règles de partage des richesses doivent être
imposées et des comptes soient rendus obli-
gatoirement avec quitus à l’appui. Il en est de
même pour la culture, pour la compétence,
pour le savoir, pour la formation soient de
mise pour le citoyen, elles devront être déve-
loppées soit par l’éducation (moyen lourd et
lent, formation long terme), soit par l’informa-
tion (moyen rapide, court terme) tournée vers
la prise en compte de l’intérêt général.
L’Etat fort touche à l’efficacité du politique
en général. La priorité du chef de l’Etat
sera de donner au pays les moyens d’être
gouverné : un Premier ministre puissant,
solide, déterminé, prêt à prendre des risques
dans le champ économique et social, dévoué
à l’intérêt général, des ministres engagés,
responsables, autoritaires, décidés à diriger
leur ministère de façon très efficace selon les
règles et le programme connus par tous.
Il faudra rétablir les valeurs, les notions
de volonté, de gouvernement, de décision,
de choix, d’objectifs et de responsabilité.
Insuffler une énergie, une confiance, une
légitimation nouvelle à l’appareil d’Etat
pour arriver à mettre sur les rails un Etat fort,
orienté vers l’action et l’ambition d’obtenir
des résultats (nouvelle gouvernance).
Se contenter seulement d’une démocratie de
façade ne peut aboutir qu’à la déliquescence
de l’Etat (faible) par la voie de l’incom-
pétence, de la médiocrité, du laxisme, du
clientélisme et tous les mauvais «ismes». Ce
pouvoir émane du système et non du peuple !
Il faut penser que le dossier du changement
est clos par la réussite de ceux qui nous gou-
vernent mal, les tensions économiques et so-
ciales qui sévissent dans le pays démontrent
qu’il y a un besoin crucial de changement
sociétal véritable pour éviter toute explosion
sociale, car un pouvoir qui refuse d’écouter
son peuple quant il le faut, le risque de la
revendication concernant les problèmes
purement économiques (chômage, inflation,
logement…) et sociaux à une demande de
changement de régime, celui incapable
d’assumer ses responsabilité politiques, chez
nous les partis sont partis depuis bien long-
temps avec leur faux statut. L’immobilisme
d’une telle situation socio-économique peut
éventuellement, par le biais d’une violence,
aboutir à un changement de régime sinon de
système. B. M.
1- Hogra : forme de l’insulte et du mépris à
la fois.
2- Chkara : bourse ou sac plein d’argent mal
acquis
3- Si Flen : le monsieur qui fait des affaires
4- Povricos : le minable, le pauvre
5- Chakhssiya : personnalité du pouvoir
6- Al kiyada : personnalité militaire
*7- Al Moudir : le directeur d’une adminis-
tration
*8- Al khanez be drahem : celui qui s’est en-
richi sans travailler (affaires, corruption…)
*L’esprit des lois Montesquieux, art 35

Les enjeux et défis

de la diplomatie électronique
Par le Dr Laïd Zaghlami
Professeur à la faculté de l’infor-
mation et de la communication -
Université d’Alger 3
surmonté l’obstacle du développement
et de l’émergence des télégraphes.
La suite a donné lieu à d’autres inno-
vations technologiques, telles que le
téléphone, la radio, la télévision, le fax,
le satellite et les fibres optiques, sans
oublier l’apport considérable de la Toile
d’araignée. Aujourd’hui, internet est le
la pratique de la diplomatie a donné
lieu à de nouveaux outils, techniques
et approches de la diplomatie électro-
nique. Le rôle des TIC est indéniable
sur la diplomatie et les relations inter-
nationales. Elles ont œuvré à la mise
en place des réseaux sociaux dans le
domaine diplomatique : blogs, wiki et
de la technologie numérique, comment
la rechercher et l’évaluer pour servir
l’activité diplomatique, doivent être
une source de questionnements pour le
diplomate. Imaginer de nouveaux for-
mulaires pour le processus de négocia-
tion à distance et la participation à des
forums via des médias technologiques
russe Vladimir Poutine 2,2 millions,
Antonio Guterres, secrétaire général
des Nations unies, 501 000. En Algérie,
et à titre illustratif, Nouria Benghebrit,
ministre de l’Education nationale, a
387 000 de followers ; le ministre des
Affaires étrangères, Abdelkader Mes-
sahel, en a 206 000 ; Mourad Zemali,

L
e monde a connu, ces der-
nières décennies, une
révolution technologique
extraordinaire, rapide et
qui a pratiquement impacté sur toutes
activités de la vie personnelle, sociale et
politique. Ainsi, la mondialisation et la
numérisation à travers la généralisation
de l’utilisation de la technologie numé-
rique sont les caractéristiques princi-
pales de l’explosion technologique.
En outre, cette dernière a accéléré la
suppression des frontières politiques,
sociales et culturelles entre les pays.
Beaucoup plus, elle a complètement
modifié la perception des concepts de
temps et d’espace.
TÉLÉGRAPHE VERSUS INTERNET
Aujourd’hui, le monde est devenu tech-
nologiquement un petit village plané-
taire, où la technologie de l’information
et des communications est devenue
un lieu central. A cet effet, les TIC ont
contribué à faire évoluer les concepts,
les approches et les applications dans
les domaines politique, diplomatique
et social. L’usage des TIC en politique
et en diplomatie a permis l’émergence
de nouveaux concepts : démocratie
électronique, politique électronique,
vote électronique, diplomatie élec-
tronique, etc. Pour l’histoire et dans
le domaine diplomatique, le Premier
ministre britannique Lord Belmerson
s’étonne de la réception du premier
télégramme télégraphique en 1860. Il
regrette, en affirmant que «c’est la fin
de la diplomatie», mais ce que nous
observons, c’est que la diplomatie a
défi le plus important pour les activités
diplomatiques.
NOUVELLE APPROCHE
DIPLOMATIQUE
Force est de rappeler que la diplomatie
n’est plus l’autorité des seules institu-
tions officielles : Présidence et minis-
tère des Affaires étrangères. Les acteurs
économiques, les membres des Parle-
ments, des Conseils, de la société civile
et des ONG contribuent également à
la politique des affaires étrangères et
aux activités diplomatiques. Les TIC
ont indubitablement apporté plus de
démocratie, d’efficacité et de transpa-
rence sans pour autant compromettre
la discrétion et le discernement dans
l’analyse et la prise de décision diplo-
matique. Ainsi avec l’avènement de
l’internet, de nombreuses questions ont
émergé sur la manière de réconcilier et
de traiter les données relatives à l’émer-
gence d’un nouvel environnement
diplomatique. Internet a modifié cet
environnement en faisant apparaitre de
nouveaux axes ; tels que la gouvernance
de l’internet et les nouveaux médias.
RÉVOLUTION DANS LES AFFAIRES
DIPLOMATIQUES
En plus de la révolution dans les affaires
militaires, internet a révolutionné l’acti-
vité diplomatique grâce aux médias,
à la communication et aux médias
sociaux. Internet a affecté directement
les fondements les plus importants de
la diplomatie : les médias et la commu-
nication.
L’utilisation de nouveaux moyens dans
autres moyens. Ces concepts ont été
transformés en pratiques et applications
sur le terrain en éliminant les méthodes
administratives lourdes et bureaucra-
tiques. Egalement, les technologies
de l’information et la communication
ont introduit les avantages de rapi-
dité, d’interaction et de contrôle dans le
temps, l’élimination de la corruption en
établissant des normes de transparence
et de clarté.
LA DIPLOMATIE ÉLECTRONIQUE
Force est de rappeler que la diplomatie
électronique consiste à obtenir des
résultats en utilisant les médias sociaux,
les réseaux sociaux et les TIC en géné-
ral. Ainsi, la mise en place de nouveaux
outils de communication : compte
électronique, sites web sur internet per-
mettra de préserver les intérêts diplo-
matiques. Aussi, l’usage des réseaux et
médias sociaux : blogs, Facebook, Twit-
ter, YouTube, contribuera à introduire
des changements de l’activité diploma-
tique à travers des aspects économiques
et géopolitiques. La diplomatie électro-
nique se traduit aussi par l’utilisation
de nouveaux supports numériques, y
compris l’archivage numérique, le lan-
gage diplomatique, un moyen essentiel
de l’activité diplomatique. Justement,
comprendre la relation entre les nou-
velles technologies de l’information et
la communication et le langage diplo-
matique est un exercice que doit livrer
le diplomate pour apprendre à récon-
cilier les moyens de communication
formels et informels. Beaucoup plus,
comment gérer l’information à l’ère
(téléconférence et vidéoconférence)
sans faire des déplacements pénibles
et onéreux. L’exemple de la crise finan-
cière en Grèce est édifiant, où la diplo-
matie électronique a été mise en œuvre
dans les négociations commerciales et
économiques dans le sens voulu. Elle a
également contribué aux négociations
entre les pays occidentaux et l’Iran sur
le dossier des armes nucléaires.
DIPLOMATIE DU TWITTER
L’avènement de l’internet a permis à
la diplomatie électronique d’investir
et étendre son champ d’activités à plu-
sieurs domaines, tels que la convention
de Vienne sur les relations diploma-
tiques, privilèges et immunités diplo-
matiques, missions et communications
par satellite, affaires consulaires, docu-
ments et données et procédures de visa
en les numérisant : visa électronique.
Pendant ce temps, certaines chancelle-
ries étrangères établies en Algérie conti-
nuent à exercer du chantage politique
pour l’octroi du visa, d’autres font du
marchandage économique et même une
activité industrielle ; oui, elles se sont
investies dans l’industrie du visa !... Par
ailleurs, il est fort remarqué l’usage de
Twitter, comme étant l’un des outils pri-
vilégiés dont disposent les dirigeants du
monde pour exercer certaines formes
d’autorité et de pressions diploma-
tiques. A titre d’exemple, le président
des Etats-Unis, Donald Trump, a érigé
Twitter comme son média favori pour
communiquer avec 56 millions de
followers, l’ex-président US Barack
Obama en a 103 millions, le président
ministre du Travail, 13 500 ; Nouredine
Bedoui, ministre de l’Intérieur, 13 000 ;
le Premier ministre, Ahmed Ouyahia,
3078 en tant que secrétaire du RND et
229 en tant que Premier ministre avec
une mention spéciale : Ouyahia ne
répond pas aux abonnés de Twitter.
LE DÉFI DE LA SÉCURITÉ ET DE LA
CONFIDENTIALITÉ
L’euphorie que suscite l’émergence de
la diplomatie électronique ne doit pas
occulter certains défis auxquels elle
est confrontée, notamment celui de
la sécurité, la confidentialité et la dis-
crétion. C’est pourquoi les diplomates
doivent s’assurer de l’utilisation des
TIC de manière sûre et non exposée au
piratage, au vol et au contournement.
Les virus, les cyberattaques, la crimina-
lité et le terrorisme sur internet peuvent
constituer une menace. A cela s’ajoute
l’apparition de nouveaux domaines
et de nouveaux problèmes liés à la
cybersécurité, à la cyberguerre et à la
protection des données personnelles.
L’illusion technologique pour les uns, la
techno-phobie ou la peur de l’utilisation
des TIC pour les autres, sont un autre
défi à surmonter face à l’enthousiasme
technologique. Mais le bon sens exige
que toutes ces technologies, loin d’être
des «absurdités technologiques» sont
à consommer avec modération. Après
tout, «l’approche du technologique-
ment correct» nous permet de rattraper
le progrès, l’efficacité, l’autorité et
l’indépendance dans le processus de
prise de décision. L. Z.
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 18

CONTRIBUTION

AGENCES DE VOYAGES EN ALGÉRIE

Une activité illégale, une économie parallèle

et des consommateurs menacés
Mourad Kezzar*
Economiste de formation
PROPOSITIONS DE SORTIE DE CRISE À
COURT ET MOYEN TERME
Depuis le début des années 1990, chaque gou-
vernement apporte ses textes avec leurs lots de
bonnes solutions sur de faux problèmes, accen-
tuant le drame touristique algérien. Trois dé-
cennies après la glasnost qui a définitivement
disqualifié l’approche administrative et cen-
tralisée dans la gestion de la chose économique
dans le propre camp des ex-pays socialistes
on continue, en Algérie, à croire que ce sont
les bons schémas de développement et d’amé-
nagement touristiques qui vont rendre notre
économie touristique performante et notre des-
tination concurrentielle. Dans quelques jours
se tiendront, à Alger, d’énièmes assises sur le
tourisme pour faire le bilan des différents plans
et schémas dans le même esprit des congrès du
FLN des années 1970-1980 traitant des fameux
Plans triennal, quadriennal et quinquennal de
développement.
Entre-temps, l’entreprise touristique algé-
rienne, agence de voyages et hôtel, restera la
dernière de la classe en compétitive. Or, c’est
l’entreprise qui développe l’économie d’un
pays. Le reste n’est qu’engagements de poli-
tiques.
179 ans après la naissance de l’activité touris-
tique moderne, le développement touristique
d’un pays repose toujours sur la bonne santé et
les performances de ses agences de voyages.
C’est toujours l’agence de voyages qui est au
cœur du développement touristique mondial et
on ne peut prétendre avoir une politique de dé-
veloppement touristique alors que nos agences
de voyages sont mal gérées et les textes les
régissant sont archaïques.
Le diagnostic de cette première locomotive qui
pousse l’ensemble de l’industrie touristique,
soit l’agence de voyages, offre une grille de
lecture du tableau de bord de la politique tou-
ristique algérienne.
A travers cette modeste contribution, je
cherche à disséquer les critères d’exploitation
de l’agence de voyages algérienne et à pré-
senter l’esquisse d’un plan de redressement à
court et moyen terme.
1re partie : le marché algérien est le moins
sûr dans le monde
L’exploitation d’une agence de voyages, acti-
vité réglementée de par le monde, repose sur
trois critères : l’assurance responsabilité civile
et professionnelle, l’assurance responsabilité
financière et, enfin, le professionnalisme.
C’est par rapport à ces trois critères qu’on
terie réserve comme retour un Paris - Alger au
lieu d’un Marseille - Paris. Indépendamment
du responsable «physique» de cette erreur, à
déterminer ultérieurement, l’assurance res-
ponsabilité civile professionnelle interviendra
pour couvrir les «sur-dépenses» liées à cette
erreur afin de rapatrier et dans la dignité ces
clients-consommateurs. Ainsi, la souscription
à cette assurance est obligatoire, dans le monde
entier, pour l’exploitation d’une agence de
voyages. La couverture dépend de la nature de
l’activité (billetterie, réceptif, émetteur,…), de
son volume (recettes) et des effectifs du per-
sonnel de l’agence. La prime est proportion-
nellement importante au chiffre d’affaires, au
nombre des touristes traités, des destinations
programmés,… En Algérie, toutes les agences
se souscrivent pour une prime annuelle de
moins de 4000 DA. Une agence de voyages
qui envoie en Arabie Saoudite 10000 pèlerins
par an pour un volume d’affaires moyen de 128
milliards de centimes et une agence de voyages
qui ne traite que 50 touristes par an pour un
volume d’affaires de 3 millions DA souscrivent
la même prime de 3600 DA, incapable de
couvrir les dommages en cas de «perte» par
accident de 3 touristes ! Première conclusion :
l’assurance responsabilité civile profession-
nelle d’une agence de voyages algérienne est
dictée par la nécessité de remplir une condition
règlementaire tout en étant insuffisante pour
assumer les risques qui découlent de l’activité
d’agent de voyages, rendant, cette dernière,
illégale.
La réforme de l’assurance responsabilité civile
professionnelle passe par l’indexation de cette
dernière au volume d’affaires de l’agence de
voyages. Elle sera calculée dès le 1er janvier
2020 au prorata du volume d’affaires de l’an-
née 2019. Les services d’un Office national
du tourisme (ONT) réformé veilleront sur le
respect de ce critère en croisant les données des
agences avec celles de compagnies aériennes
et de l’Office hadj et omra. Le résultat des
données croisé sera adressé aux services de
la fiscalité afin que le secteur du tourisme
commence, réellement et dès 2020, à participer
réellement à l’effort national de développe-
ment.
L’AGENCE DE VOYAGES ALGÉRIENNE
ET L’ASSURANCE RESPONSABILITÉ
FINANCIÈRE
Les deux activités d’une agence de tourisme
et de voyages sont la distribution et la produc-
tion. Pour la distribution, il s’agit des presta-
tions touristiques des autres fournisseurs que
l’agence commercialise en tant que services
(vols secs, chambres d’hôtel, locations de
voitures, billets pour spectacles, produit omra
d’autres agences,…). Pour la production, il
s’agit des forfaits que l’agence Tour opérateur
Pour des causes à déterminer, leur vol de retour
a été reporté suite à un risque majeur (conflit
au Yémen). Dans le cas où la compagnie
aérienne n’honore pas ses engagements et en
attendant que les instances habilitées statuent
sur la responsabilité des uns et des autres, il
faut bien que ce couple soit hébergé dans des
conditions acceptables en Arabie Saoudite. Qui
va s’en occuper ? L’assurance responsabilité
financière est censée répondre à cette attente.
Or, en Algérie, depuis l’année 2000, cette
assurance, qui était de l’ordre de 120 000 DA,
n’est plus exigée aux agences de voyages. Par-
tout dans le monde le montant le l’assurance
garantie financière a été revu à la hausse et sa
gestion s’est modernisée, sauf en Algérie où
nous l’avons carrément annulée. Deuxième
conclusion : l’assurance responsabilité finan-
cière est le dispositif légal de protection du
touriste contre le risque de vulnérabilité causé
par le déplacement. Toutes les agences de
voyages algériennes, dispensées de cette assu-
rance, activent dans l’illégalité. Les intérêts
du client-consommateur du pays émetteur et
de notre propre destination ne sont pas proté-
gés. La réforme de l’assurance responsabilité
financière suppose de passer, en urgence et à
court terme, de l’illégalité à la légalité à travers
l’instauration, dans un délai d’une année, de
l’assurance financière. Son montant de départ
ne doit pas être contraignant. Je propose la
somme de 340 000 DA, soit le coût de location
en urgence d’un bus de 50 places en haute sai-
son pour rapatrier d’éventuels touristes en dif-
ficulté en Tunisie (premier marché de l’agence
de voyages algérienne). Ce montant passera,
en deuxième année, à 500 000 DA pour que
le rapatriement se fasse dans le confort et à
2000 000 DA en troisième année. A partir de
la quatrième année, la base de calcul de l’assu-
rance responsabilité financière sera calculée
au prorata du chiffre d’affaires (commissions
et forfaits fabriqués), sans être au-dessous des
2000 000 DA. Il n’est pas normal que les com-
pagnies aériennes, à travers l’IATA, exigent de
l’agence de voyages algérienne une caution
de 2000 000 DA afin de protéger les intérêts
des pavillons étrangers exerçant en Algérie et
l’Etat algérien n’exige aucun centime pour la
protection de ses citoyens consommateurs et
les hôteliers du pays. M. K.
•Ancien de l’ex-ISHT-El Aurassi. Mourad
Kezzar est un agent de voyages qui fut, aussi,
président d’office de tourisme, directeur
d’un hôtel public et attaché de direction
générale chargé de l’audit et du contrôle de
gestion au sein d’un groupe hôtelier. Ancien
journaliste grand reporter, il est auteur de
deux ouvrages : L’ Algérie à la recherche de
son tourisme (2009) et Agences de voyages,
initiation à la création et à l’exploitation,
cours et exercices (2013). A l’international, il
est membre de l’Association francophone des
experts et scientifiques du tourisme AFEST,
sise Paris. Il fut, aussi, membre du conseil
d’administration de l’association mondiale
pour la formation hôtelière et touristique
Amforht, sise à Nice. Consultant-formateur
agréé par l’ex-GTZ allemande, il fera un
passage chez le cabinet spécialisé FTC, sis à
Montpellier.
PUBLICITÉ

peut juger si les intérêts des touristes-clients
sont protégés, si le secteur touristique est sur
la bonne voie de développement et si la desti-
nation bénéficie de la confiance des marchés.
L’AGENCE DE VOYAGES ALGÉRIENNE ET
L’ASSURANCE RESPONSABILITÉ CIVILE ET
PROFESSIONNELLE
Une agence de tourisme et de voyages est un
établissement d’activités commerciales rece-
vant du public pour lequel elle offre des pres-
tations et services souvent vitaux (rejoindre
son travail par avion, partir recevoir des soins,
rejoindre un grand client,….). D’où la condi-
tion de se souscrire à une assurance de res-
ponsabilité civile professionnelle qui couvre
l’agent de voyages contre les risques liés à son
activité et garantit les intérêts du client. C’est
une assurance contre les dommages causés
suite à d’éventuelles erreurs, fautes et omis-
sions. Prenons le cas d’une agence de voyages
qui délivre des billets Alger - Marseille - Alger
pour des médecins en départ pour un sémi-
naire. Une erreur a fait que le conseiller billet-
«fabrique» au profit de ses clients (voyage
omra, voyage organisé Turquie,…). Ces for-
faits sont commercialisés exclusivement par le
Tour opérateur ou, aussi, par d’autres agences
de la place. Donc, l’essentiel des produits
commercialisés par les agences de voyages
supposent un déplacement où le client devient
fragile et vulnérable du fait de son «déracine-
ment». Un produit touristique est souvent cédé
à un prix nécessitant chez le consommateur un
important effort d’épargne, d’endettement ou,
du moins, le sacrifice sur d’autres chapitres
de son budget domestique. Quand on va au
marché, on peut faire ses courses contre la
somme de 1000 à 2000 DA. Par contre, le pro-
duit le moins cher acquis auprès d’une agence
de voyages, lui, coûte 10 à 20 fois plus. En
général, un touriste qui a déjà payé la facture
de son voyage est dans l’incapacité, dans le
cas d’un imprévu, de puiser dans sa tirelire,
déjà vidée. Dans ces conditions de fragilité
socio-psychologique et de précarité financière,
prenons le cas d’une agence de voyages qui
envoie un couple en voyage organisé omra.
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Se dit de méthodes qui per- Quinze sur 15 N°3030 Mots croisés N°3030
mettent de connaître l'état d'un organe 2.Ver marin. Naissance Par M. IRATNI
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
3.Méprisera. Queue de souris 4.Fin de verbe. Item. Que de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
lustres. Traînasses 5.Peu fréquent. De la famille. Affluent de la 1 I
Seine 6.Acquiesce. Neuf tous les douze. Pesa le contenu de 7.
2 II
Est à Dublin. Astate. Zone de mouillage 8.A recenser. Qui
3 III
marque une intention secrète 9.Visiteur du ciné. Sélectionnées.
Bonne carte. Pronom 10.Fruits de châtaignier. Le dessous des IV
4
cartes 11.Lettre grecque. Platine. Soit. Pièce à boulon 12. V
5
Méditerranéennes. Livrés à eux-mêmes 13.Demi-endormeuse. VI
Reine de beauté 14.Anerie. Procédé utilisé au poker 15.Exciter. 6 VII
Angoisse. 7 VIII
IX
VERTICALEMENT : 1.Ce qui constitue le voisinage de 2.Gaz 8
X
symbolique. Genre de musique. Nationalisât 3.Petite prairie. Ri- 9 HORIZONTALEMENT
goles. Gent 4.Chemin de halage. Ville allemande. Tour symbo- I- Hostile aux juifs. II- Cotiser pour. III - Forme de pouvoir -
10
lique. Préfixe duplicateur 5.Frotté d'huile. Déformées 6.An- Eviter. IV- Coup de karatéka - Avis aux lecteurs. V- Renvoi
cienne république. Coloris de visage. Glisse chez l'architecte 11 de bébé- Garnir d'une matière le dossier d'un siège. VI- De
naissance - Mystifié. VII- Grand plat en terre - Note - Un dur
7.Ventilera. Ont vu le jour. Huile arabe 8.Fruit. Mère d'Horus 9. 12 qui se casse. VIII- A savoir - Exaltation due à quelque chose
Tabasser. Filet de pêche. Possessif 10.Faisait voir rouge. Copula- d'intense. IX- Plante urticante - Précieux auxiliaire. X- Pan
tive. Nœud sur la Tille 11.Lustre. Baies libres. Brome 12.Per- 13 d'étoffe - Banales.
drais. Adhésif 13.Tellement. Précipitation en masse. Spécialité 14 VERTICALEMENT
médicale. Traditions 14.Réfuter. Posséda. Produits de ferme 15. 1- Manifestation d'un être naturel ou surnaturel. 2- Per-
15 sonne qui conduit une barque. 3- Tour symbolique - Ses
Arrêter. Rat palmiste. Métal symbolique. débordements sont redoutables - Thallium. 4- Question à
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1. VERTICALEMENT : 1.CINEMATHEQUES 2.HOULEUSES. NUAGE résoudre - Tache rouge sur la peau. 5- Le quartz en est une
CHARDONNERETS 2.IODE. RUINERA. RH 3.NUANCIER. ESSIEU 3.ADAM. XANTHE. LAS 4.RENES. RN. TATE 5.UE. ESTRADE 6. - Fin de soirée. 6- On ne le frappe plus - Nécropole. 7-
Jeunes filles à la sentimentalité naïve. 8- Arbre des tro-
4.ELME. VA. EST 5.ME. SUIVANT. NI 6.AUX. ENONCER. CLE 7. ORIGINE. ARASERA 7.NUE. VOLAGE. IR 8.NIRVANA. SAIES 9.EN.
piques - On peut le voir en peinture - Libère les brebis. 9-
TSAR. ELARGIRA 8.HENNE. EUROPE 9.EST. SAGA. MOUTON 10. ANCRE. SEINS 10.REE. TEGUMENTS 11.ERSE. RIRONT. TRI 12. Sans éclat - Personnage de conte. 10-Symbole chimique
HETRE. SENTE 11.UNE. RA. SENTI. ST 12.EU. TASSAIT. NIET 13. TASSE. ROUTINIER 13.IT. CAPTE. ILES 14.RE. NL. EO. SEL 15. - Cassées.
SALADE. INSTILLE 14.GATERIES. REE 15.LESE. ARS. CIRSES. AHURIES. NATTEES. SOLUTION N° 3029
HORIZONTALEMENT
Sudoku N°3030
5 1 6 4
1 9 7 3 5 8 6 4 2 I- ANTIPHRASE. II- PAROI - ABAT. III- PTOSES.
IV- ART - TUSSOR. V- RETARDE - UN. VI- EMESE
6 3 2 4 1 9 5 7 8
RÈGLE DU JEU - RA. VII- NI - TSAR - CL. VIII- TENU - REGAL.
8 4 5 2 6 7 3 9 1
1 8 7 9 3 Solution
5 2 1 6 9 4 8 3 7
IX- ECUMER. X- SITE - EUS.

Sudoku VERTICALEMENT
Une grille est composée
de plusieurs
2 1 7 précédent
4 6 3 7 8 1 9 2 5 1- APPARENTES. 2- NATREMIE. 3- TROTTE -
9 7 8 5 2 3 1 6 4 NET. 4- IOS - ASTUCE. 5- PIETRES - 6- SUD -
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
9 1 7 8 4 1 3 6 2 5 9
ARME. 7- RA - SERREE. 8- ABUS - GRE. 9 -
SA - OU - CA. 10- ETERNELLES.
3 5 9 8 7 2 4 1 6
de 1 à 9. Chaque ligne 7 1 5 9
comme chaque colonne
2 1 6 9 4 5 7 8 3 Fléchés Express N°3030
contient aussi tous les 9 4 installation
rapportée
douce et
solutions
chiffres de 1 à 9. sur le trône hypocrite précède la
Certains chiffres vous 5 3 9 qui échappe
à la vue
faible
argile
certificat
matière
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 4 8 7 5 6
cela, procédez par
déduction et élimination. 9 2 8 1
pièces de
harnais
En vous aidant de la définition du mot encadré, com-
Tout Codé N°3030
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant atroces
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. aide

Retrait chirurgical d'une partie d'organe ou d'un tissu pathologique (tumeur).

salue la romains
1 2 3 4 5 1 5 6 7 1 8 8 1 véronique monnaie
page de état de bulgare
9 1 10 6 7 6 11 12 1 1 11 2 canard tension
point
imaginaires
13 11 1 8 1 5 14 15 1 6
V détesterait
14 7 12 1 5 14 16 14 16 6 10 de niveau
élevé
tests
5 4 1 14 12 14 9 7 6 14 avant
Lanka
9 5 14 17 11 1 10 1 1 12 chiffre
G romain
10 4 9 13 1 5 18 8 4 5 7 heureuse
élue
11 6 1 5 14 6 6 14 19 11 6 secs
opposé au
néant
allonge
10 1 19 1 9 6 7 4 5 3 19 7

1 10 8 1 1 5 3 10 14 4 fête au
Vietnam
19 14 9 10 1 10 20 10 1 7 5
contracté mouvement
cuira au basque
16 10 14 12 8 1 18 four pilote de
ligne berge
9 4 4 3 1 10
nationale
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : QIBLA - ORLANDO BLOOM
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : refus
sans tache
HORIZONTALEMENT : CLAIRIERE / AMATEURS / CRAMA / SOS / ID / NE / UFOLOGIE / froid
IULE / MET / ACE / ILI / ARAL / TAU / UT / ILIENS / INDEMNES / GOUET / TEE / NASSE / SR.
VERTICALEMENT : CLARIFICATION / AMADOUER / NUA / SIAM / LL / AIDES / RTA /
OEILLETS / NIE / AG / IM / EUS / IMITENT / ERRONEE / ANEES / ESSE / TOUSSER. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT DÉCÈS D’UNE FEMME AU CHU DE CONSTANTINE TV

Ericsson au Salon de la
sécurité routière, du 28 Incompétence 20.55 Jeu
QUI VEUT GAGNER DES
MILLIONS ?
au 30 janvier
Ericsson sera présent au Salon de la sécurité routière,
organisé par le Centre national de prévention et de
et laisser-aller CamilleCombalreprendlescommandesdu
fameuxjeu,succédantainsiàsonanimateur
historiqueJean-PierreFoucault,revenupour

V
endredi 30 novembre cettepremièreentantque..candidatenduoavec
sécurité routière (CNPSR), qui se tiendra du 28 au 30 2018, à 11h, Rabah
janvier 2019 à la Safex, Pins Maritimes, Alger. Placé Kev Adams.
Rebaï décide d’évacuer
sous le haut patronage du ministère de l’Intérieur, des son épouse vers les urgences
Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du CHU de Constantine. La pa-
cet événement regroupera des spécialistes nationaux et tiente, paraplégique depuis plus
20.55 Musique
étrangers intervenant dans le domaine, afin de proposer de 8 ans, souffrait de douleurs DESTINATION EUROVISION -
des solutions visant à réduire le nombre d’accidents sur abdominales. Selon son mari, FINALE
la route. Ericsson, dont le stand est situé à l’entrée du «un premier diagnostic est éta- Cesoir,lagrandefinalevoits’affronterlesartistes
Salon, délivrera une présentation autour des véhicules bli suivant des observations cli- plébiscitésparlevotedujuryetdupublic.Leshuit
connectés, elle est programmée pour le mardi 29 janvier niques de certains symptômes : candidatssélectionnés,BilalHassani,ChimèneBadi,
à 13h00, à la salle des conférences du Salon. Ericsson hernie et vésicule lithiasée». SilvanAregetAysatentreautres,interprètentleurs
cherche à se placer en leader de la connectivité Une heure et demie plus tard, on chansons.
automobile.  a décidé de lui faire une radio-

PHOTO : D. R.
Avec l’arrivée de la 5G à l’horizon 2020, les industriels graphie abdominale. Ce sera le
commencent à tester de nouveaux usages début d’un long parcours durant
qu’apporteront les capacités du réseau mobile de lequel la patiente et sa famille
20.50 Téléfilm
nouvelle génération, notamment l’industrie automobile, subiront toutes les souffrances. LE PONT DU DIABLE
à laquelle le véhicule connecté devrait donner un nouvel Déjà un premier problème : Il faudra retourner encore une l’intervention chirurgicale est AndréSavignac,mairedeSaint-Guilhem-le-Désert,est
élan en proposant aux clients des voitures plus sûres, «La malade est orientée par le fois au CHU de Constantine, réalisée. Hélas, on détecte tout retrouvépendusurlepontduDiable.C’estFranck
plus «intelligentes» (dans l’optimisation des médecin vers le service de car- où, selon Rabah Rebaï, «un de suite la présence de nécroses Livarois, un berger, qui a découvert le corps. La
déplacements notamment), voire autonomes. Le LTE-V diologie pour une échographie chirurgien intervient et remet intestinales et il fallait refermer scopolamineretrouvéedanssonsang,droguequiôte
permet ainsi de fournir plusieurs applications de cardiaque, cependant ce type l’hernie en place». Mais le pro- rapidement l’incision faite et toutevolontéderésistance,estlapreuvequelesuicide
sécurité aux véhicules connectés, dont la prévention d’appareil est inexistant aux blème ne sera pas pour autant n’est que la mise en scène d’un crime.
transporter la malade au ser-
des risques de collision, l’alerte en cas de brusque urgences cardiologiques, alors réglé. La malade souffre de vice de réanimation. Selon des
ralentissement ou le signalement de la présence de on lui fait un ECG», témoigne douleurs et de vomissements spécialistes, «de telles interven-
piétons sur la route.   Rabah Rebaï. Ce dernier sou- durant des heures. «Le soir de tions ne devraient guère excé- 20.50 Cinéma
tient qu’en l’absence de l’écho- ce vendredi vers 19h, une sca- der les 6 heures après l’hospi-
Une technologie avant- graphe du service, le médecin
demande à la famille de la
nographie est réalisée, et enfin
le samedi, toujours vers 19h, la
talisation du malade», relève
Rabah Rebaï avec une profonde
gardiste au MWC 2019 malade de lui faire une échogra- patiente a subi une angio-sca- amertume. Frappé d’une forte
phie dans une clinique privée. nographie, on décèle un infarc- douleur, malgré tout ce qu’il a
OPPO a récemment dévoilé sa prochaine technologie de «L’appareil du service était ce tus mésentérique et la décision fait pour sa femme, ce dernier
zoom x10 sans perte lors de sa conférence sur les jour enfermé dans le bureau du d’opérer la malade est prise», assistera impuissant avec sa
technologies futures de 2019. médecin-chef», dira notre inter- notera le mari. Le temps passe famille à la mort d’un être cher
Un porte-parole de la marque OPPO a indiqué que la locuteur. Commencera alors et presse et la pauvre malade le 3 décembre à 5h. «C’est
technologie de zoom 10x sans perte était conforme aux une véritable course contre la déjà souffrante et paraplégique le drame de l’incompétence
normes commerciales et qu’elle était prête pour une montre pour soulager les dou- est traînée sur une chaise d’un scientifique, doublée d’une
production de masse. OPPO présentera cette leurs de la pauvre malade par un service vers un autre, faute inconscience révoltante, voire
technologie de pointe à Barcelone, au Mobile Worl vendredi, où il était difficile de d’un fauteuil roulant au CHU de l’empirisme inhumain. Com- THE PASSENGER
Congress (MWC) 2019. Dernière «surprise» de cette trouver des cliniques en service. de Constantine. Des conditions ment en est-on arrivé à cette Michael MacCauley, agent en assurances
conférence de communication, OPPO a également Finalement, la famille réussira indécentes pour une structure ignoble bêtise humaine après consciencieuxdansuneentreprisenewyorkaise,
introduit une nouvelle technologie de reconnaissance à faire cette échographie, qui pareille. «Après tout ce qu’on tant de sacrifices ?» dénonce mèneunevietrèsbienréglée,rythméeparsestrajets
des empreintes digitales par zone optique, qui reconnaît révélera une «hernie étranglée». a enduré durant deux jours, Rabah Rebaï. S. Arslan quotidiensentraindebanlieue.Alorsqu’ilvient
efficacement une zone jusqu’à 15 fois supérieure à la d’apprendrequ’ilétaitrenvoyéaprèsdixansdebons
solution optique traditionnelle actuelle. ENQUÊTE RUSSE etloyauxservices,Michael,ancienpolicier,rejoint...
Les utilisateurs peuvent déverrouiller le téléphone en
utilisant l’empreinte digitale n’importe où dans la zone
définie. Le capteur d’empreinte digitale optique à
l’écran offre aux utilisateurs une expérience flexible,
Un proche conseiller de Trump 20.50 Documentaire
JACK LONDON, UNE AVENTURE
gratuite et interactive à la fois simple, naturelle et juste.
inculpé et arrêté AMÉRICAINE
Disparuen1916,l’auteurde«Croc-Blanc»futtémoin
Clôture du Programme R oger Stone, ami et conseiller de longue
date de Donald Trump, a été arrêté, hier, et
toute communication directe avec M. Stone. Or,
Roger Stone était membre de l’équipe de cam-
etacteurdesévolutionsdel’Amériqueentrelafinde
laconquêtedel’OuestetlaPremièreGuerremondiale.
d’appui à la gouvernance inculpé dans l’enquête sur les soupçons de collu- pagne de Donald Trump «jusqu’à août 2015 et Leréalisateurretraceleparcourshorsnormedecet
sion entre l’équipe de campagne de milliardaire a maintenu un contact régulier et soutenu publi-
(Spring) républicain et Moscou, dernier proche en date quement la campagne Trump jusqu’à l’élection
aventurierdansl’âme,quifutaussigrandreporter...

Le Programme d’appui de la gouvernance politique et
économique (Spring), concrétisé dans le cadre du
Programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord
d’association Algérie-Union européenne (P3A),  s’est
clôturé récemment à Alger en enregistrant des résultats
«satisfaisants et   concrets», selon les partenaires.  «Le
programme a permis la signature de neuf contrats-
cadres et de deux jumelages, avec des résultats
concrets», a indiqué le directeur national du P3A et du
Spring, Djillali Lebibet.  suite d’une inculpation par un grand jury fédéral
Le volet de l’appui aux médias a bénéficié d’un
programme de 263 000 euros pour la formation des
enseignants de l’Ecole supérieure de journalisme et de
journalistes de l’APS (Algérie Presse Service), à travers
12 sessions de formation ayant profité à 78 enseignants
et journalistes. Les journalistes de la Radio algérienne
ont également bénéficié de stages et de formations pour
un budget de 283 000 euros. Le Spring a, en outre,
consacré 250 000 euros pour le renforcement des
capacités de communication institutionnelle des
organismes bénéficiaires de ce programme.   d’influencer l’élection présidentielle au détri-
du président américain à être mis en cause par
ces investigations empoisonnant son mandat.
Roger Stone a été inculpé de sept chefs d’accu-
sation, dont ceux de «fausses déclarations», de
«subornation de témoin» et d’«obstruction à une
procédure officielle», ont déclaré les équipes du
procureur spécial, Robert Mueller, chargé de
l’enquête russe. M. Stone, 66 ans, a été arrêté tôt
hier matin à Fort Lauderdale, en Floride, «à la
le 24 janvier 2019», selon l’acte d’inculpation.
CNN a diffusé des images de l’interpellation
montrant des agents du FBI lourdement armés
entourant la maison où se trouvait Roger Stone
avant l’aube. Selon le document de justice,
Roger Stone «clamait à la fois publiquement et
en privé avoir communiqué avec l’Organisation
1» autour d’août 2016. Cette organisation, Wiki-
Leaks, a diffusé en octobre 2016 des messages
piratés du camp démocrate dans le but affiché
ment de Mme Clinton. Le site a, de son côté, nié
de 2016», poursuit le document judiciaire. «Pen-
dant l’été 2016, Stone a discuté avec des hauts
responsables de la campagne Trump à propos
de l’Organisation 1 et des informations qu’elle
pourrait avoir qui seraient préjudiciables à la
campagne de Clinton».
En décembre 2018, Roger Stone avait nié tout
contact durant la campagne présidentielle amé-
ricaine de 2016 avec Julian Assange, le créateur
de WikiLeaks.
Le conseiller informel de Donald Trump est no-
tamment accusé d’avoir «pris des mesures pour
entraver» les investigations sur les ingérences
russes dans l’élection présidentielle américaine
de 2016. Il lui est reproché d’avoir «fait de nom-
breuses fausses déclarations» à la commission
du renseignement de la Chambre des Représen-
tants sur ses interactions avec WikiLeaks. M.
Mueller et ses services tentent de déterminer
depuis plus d’un an et demi s’il y a eu collusion
ou coordination entre l’équipe de campagne de
Donald Trump et Moscou en 2016.
20.55 Série
NCIS
ZoeMorris,agenteduFBI,proposeauNCISde
collaboreràuneenquêtesurlamortd’unmarinedont
lecorpsaétéretrouvédansunerued’Hollywood
quelquesjoursplustôt.Ilpourraitavoirétéintoxiqué
parungazrare.L’affairesecompliquelorsquele
cadavreestenlevéàlamorgue.ZoeMorrisapportede
nouvelles informations à Callen et Hanna...
20.50 Série
LES SIMPSON
BartSimpsonaeuunebrèvecarrièredansl’équipede
basket-balldel’écoleélémentaire.Ils’estfaitremarquer
enjouantavec...lacorbeilleàpapier.LorsqueHomer
estdevenul’entraîneurdel’équipe,Bartluiamanqué
derespect.Plusieursconflitsontéclatéentreeuxà
chaque match.

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 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 22

SPORTS
ÉQUITATION CAN-2019
Cours de perfectionnement
ce week-end L’Egypte désigne les villes
Lle volet
a Fédération équestre algérienne (FEA) organise, dans le
cadre de son plan d’action de l’année 2019 et notamment
relatif à la formation, un cours de perfectionnement
et les stades
(refresher) destiné aux vétérinaires de compétitions équestres étaient dans le stade) alors que
(saut d’obstacles et endurance) les 25 et 26 janvier 2019, en son le CA menait par deux buts à
siège, au niveau de l’OPLA (Caroubier, Alger). L’objectif de ce un. Une affaire qui a rappelé
regroupement est de former des vétérinaires aptes à exercer les aux uns et aux autres que ce
fonctions de vétérinaire officiel sur des épreuves nationales et pays vit depuis quelques an-
aborder le contexte international. N. M. nées au rythme des violences
dans les stades. En 2012, des
émeutes ayant éclaté dans le
14e CHAMPIONNAT stade de Port-Saïd avaient fait
D’ALGÉRIE D’AVIRON EN SALLE 73 morts. Depuis, les matchs
se jouaient sans le public.
Aujourd’hui à Tichy Ce n’est qu’en février 2018
que les autorités égyptiennes
avaient autorisé à nouveau
D ans le cadre de l’inauguration de la saison sportive 2019,
la Fédération algérienne des sociétés d’aviron et canoë
kayak organise la première compétition inscrite au calendrier
l’ouverture partielle des tri-
bunes des stades abritant des
national, à savoir le 14e championnat d’Algérie d’aviron en rencontres de championnat
salle (Ergomètre), à partir d’aujourd’hui, samedi 26 janvier aux supporters. La situation
2019, à la salle OMS Tichy, dans la wilaya de Béjaïa. Cette reste apparemment délicate
manifestation regroupera les catégories suivantes : juniors, en Egypte. Il faut rappeler que

PHOTO : DR
seniors, vétérans et handisport (messieurs et dames), issus de ce pays avait décroché l’orga-
13 clubs, avec un total de 115 athlètes participants. N. M. nisation de cette CAN aux
dépens de l’Afrique du Sud,
également candidate, presque
ALGERIAN OLYMPIC AND SPORT Hani Abo Rida, président de la Fédération égyptienne de football
à l’unanimité des voix des
AWARDS membres de l’exécutif de la

Les lauréats connus
aujourd’hui
e Selon le président de la Fédé-
Ljourd’hui
e Comité olympique algérien (COA) organisera la 4
édition des «Algerian Olympic and Sport Awards» au-
à 18h30 à l’hôtel Sheraton (Staouéli), en présence
des représentants de la famille du mouvement sportif algé-
rien, des personnalités du monde politique et économique et
des représentants de la presse nationale et étrangère. Parmi
les sportifs qui seront honorés, les deux athlètes qui ont été
retenus pour recevoir le trophée du meilleur athlète espoir
de l’année 2018, Loubna Benhadja, spécialiste du 400 m, et
Mohamed Gouaned, qui s’est illustré dans le 800 m lors des
JOJ d’Argentine. N. M.
DISPARITION DE SALA
Problème d’habilitation
du pilote
Largentin
e pilote du petit monomoteur, qui a disparu lundi entre
Nantes et Cardiff, avec à son bord le footballeur italo-
Emiliano Sala, n’était pas habilité à transporter des
passagers payants, a affirmé hier le Times. Originaire de
Crowle, dans le nord de l’Angleterre, David Ibbotson, 59 ans,
disposait d’un certificat de pilotage à titre privé, écrit le quoti-
dien britannique, en citant le registre de l’Agence fédérale de
l’aviation américaine (FAA). Or, avec ce genre de licence, il ne
pouvait pas transporter de passagers payants, ajoute le journal,
qui souligne qu’une licence pour ce faire réclame davantage
d’heures de vol et d’entraînement. Jeudi soir, la police de l’île
anglo-normande de Guernesey, au large de laquelle l’avion a
disparu lundi soir, a annoncé mettre fin aux recherches entre-
prises, jugeant «infimes» les chances de retrouver vivants le
footballeur et son pilote. La famille et les amis du joueur ont
imploré les secouristes de revenir sur cette décision.
CORRUPTION
Un arbitre nigérien
suspendu à vie
LFIFAedeNigérien Ibrahim Chaibou, ancien arbitre international
footall, a été suspendu à vie par la justice interne de la
pour avoir «accepté des pots-de-vin», a annoncé jeudi la
Fédération internationale. M. Chaibou a été reconnu coupable
de violation du code d’éthique et suspendu à vie de «toute
activité liée au football» par la chambre de jugement de la
Commission d’éthique de la FIFA. Il devra en outre s’acquit-
ter d’une amende de 200 000 francs suisses (177 000 euros).
M. Chaibou avait notamment arbitré une rencontre en 2010
remportée par l’Afrique du Sud face au Guatemala (5-0),
durant laquelle plusieurs penalties avaient été accordés pour
des fautes peu évidentes.
L
’Egypte, qui a hérité les transports et l’ambiance de la Ligue des champions
de l’organisation de la dans une ville hôte», a dé- d’Afrique. En effet, recevant CAF. Les deux nations ont
CAN-2019 au début de
ce mois, a finalement dési-
claré celui-ci. Ainsi, la ville
d’Ismaïlia a été choisie par les
les Tunisiens du Club Africain
dans le cadre de la deuxième
postulé après le retrait de cette
CAN-2019 au Cameroun,
gné les villes et stades qui
accueilleront la compétition.
autorités égyptiennes, même
si elle a connu tout récemment
journée de la phase de poules,
la rencontre a été arrêtée par
jugé non prêt. Le tirage au
sort pour la constitution des
des violences dans un stade l’arbitre à la 84e minute suite groupes de la phase finale de
ration égyptienne de football
(EFA), Hani Abo Rida, qui
ayant conduit son club d’Al
Ismaily à se faire exclure
à un envahissement de terrain
(10 000 supporters environ
cette édition est prévu au mois
d’avril. Abdelghani A.
s’est exprimé jeudi sur une
chaîne de télévision locale,
les matchs de cette Coupe
africaine se dérouleront «au «La Guinée organisera seule la CAN-2025»
Caire et dans sa banlieue ■ La Guinée a confirmé à la Confédération avec le président guinéen. Or, il y a deux jours,
(El Nahda), à Alexandrie et africaine de football (CAF) son intérêt pour le président de la Fédération sénégalaise
dans sa banlieue (Al Meks), l’organisation de la CAN 2025, après le de football, Augustin Senghor, a déclaré
ainsi qu’à Ismaïlia, à Port «décalage» décidé par l’instance africaine. que «le Sénégal ambitionne de coorganiser
Saïd et à Suez». «Nous ne (Le Cameroun, désigné dans un premier l’édition 2025 avec la Guinée, la Gambie et
choisissons pas seulement un temps pour la CAN 2019, organisera celle la Mauritanie». Pas question, d’après les
stade parce que sa pelouse est de 2021, ce qui fait que la Côte d’Ivoire a été autorités guinéennes. Avant-hier, le ministre
verte. Nous prenons aussi en décalée vers 2023 et la Guinée vers 2025). guinéen des Sports, Sanoussy Bantama Sow, a
compte d’autres facteurs-clés
tels que les hébergements,
C’est le président de la CAF, Ahmad Ahmad,
qui l’avait signalé à l’issue d’une rencontre
déclaré qu’ «il n’y aura pas de coorganisation,
la CAN 2025 se jouera en Guinée». A. A.
BRÉSIL
Le tirage sourit à la Seleçao pour
«sa» Copa America
L a Seleçao pouvait difficilement espé-
rer mieux : avec un groupe comptant
le Pérou, la Bolivie et le Venezuela, le
de connaître la composition des groupes.
QUID DE NEYMAR ET MESSI ?
titre majeur depuis 1993, rêve d’une
épopée victorieuse au Brésil, où elle
s’était hissée en finale du Mondial-2014,
Brésil n’a pas à se plaindre du tirage au La poule A est largement à la portée de la perdue face à l’Allemagne en prolonga-
sort de la Copa América, qu’il disputera Seleçao, même si elle doit se méfier du tion (1-0). Les supporters espèrent que la
à domicile du 14 juin au 7 juillet. Marta, Pérou. Lors de la dernière édition de la star Lionel Messi mettra fin à sa «pause»
Javier Zanetti, Cafu, Zico et Francisco Copa America, en 2016, aux États-Unis, avec l’Albiceleste pour participer au
Maturana, légendes du ballon rond choi- c’est une défaite contre cette équipe (1- tournoi. Si le Qatar, invité pour la pre-
sies pour répartir les 12 équipes en lice 0) qui l’avait éliminée piteusement dès mière fois à disputer le tournoi sud-amé-
dans trois groupes, jeudi soir à Rio de le premier tour. Neymar et compagnie ricain, ne devrait pas poser de problème,
Janeiro, ont eu la main plus lourde pour ont d’autres choses à se faire pardonner, le Paraguay et surtout la Colombie
l’Argentine et l’Uruguay, autres favoris
de la plus ancienne compétition interna-
notamment le couac du Mondial-2018
en Russie, et surtout le traumatisme du
devraient donner du fil à retordre. Le
choc Argentine-Colombie, le 15 juin, à
tionale de football. Mondial-2014 à la maison. Rien de tel Salvador, est un des plus alléchants du
L’ «Albiceleste» argentine, qui a perdu
les deux dernières finales continentales
que de gagner le premier titre continen-
tal depuis 2007.
tournoi, tout comme Uruguay-Chili, le
24 juin, au Maracana. Double cham-
aux tirs au but contre le Chili, aura un Reste à savoir si le crack du Paris SG pionne en titre, la «Roja» chilienne de-
match difficile dès son entrée en lice,
contre la Colombie, avant d’affronter
sera en pleine possession de ses moyens,
après avoir souffert mercredi d’un réveil
vra se remettre en selle après l’échec en
qualifications du Mondial-2018. AFP
le Paraguay et le Qatar. Nation la plus de la blessure au pied droit qui avait
titrée de l’histoire du tournoi, l’Uruguay écourté sa saison dernière.
est tombée dans le groupe qui semble le Le Brésil garde un excellent souvenir de ■ LES GROUPES :
plus équilibré, avec l’Equateur, le Japon la dernière fois qu’il a organisé la Copa Groupe A : Brésil, Bolivie, Venezuela,
et le Chili. «Nous espérons que le Brésil America, il y a 30 ans, en 1989, quand Pérou
va survoler la compétition, mais nous le jeune tandem Romario-Bebeto, avait Groupe B : Argentine, Colombie,
savons que ce sera difficile», avait affir- brillé à domicile pour mettre fin à 40 ans Paraguay, Qatar
mé Ronaldinho, jeune retraité du foot et de disette dans la compétition. Groupe C : Uruguay, Equateur, Japon,
invité de marque du tirage au sort, avant L’Argentine, qui ne remporte plus de Chili
 El Watan - Samedi 26 janvier 2019 - 23

SPORTS
USM ALGER ES SÉTIF - MC ALGER
A huis clos face
à la JSS La neige se met de la partie !
L ’USM Alger affrontera, au-

jourd’hui, à huis clos, au stade
Omar Hamadi de Bologhine, la JS
Saoura, dans le cadre de la 19e jour-
née du championnat. L’arbitre de la
rencontre des 8es de finale de la coupe
d’Algérie, ESS-USMA, avait signalé
«l’utilisation et le jet de fumigènes»
de la part des supporters usmistes.
Ce qui serait, peut-être, une «bonne
chose» pour Ardji et ses coéquipiers
qui subissent beaucoup de pression de
la part de leurs fans qui n’arrivent plus
à accepter leurs nombreux «ratages».
En tout cas, avec une JS Kabylie
aux aguets, le moindre faux pas de
l’équipe face à la JSS accentuerait
A
près avoir aligné une pour les mêmes motifs, fait,
série de mauvais résul- le moins que l’on puisse dire,
tats, qui a failli em- le bonheur des agriculteurs
porter dans ses flots un des et des gestionnaires de la
fleurons du football natio- ressource hydrique, qui se
nal, le onze sétifien devait frottent les mains...
se racheter lors des 8es de
finale de la coupe d’Algé- ON REPARLE DE SCAEK
rie, lui proposant un sérieux Dans l’optique de mettre un
prétendant, l’USM Alger, qui terme à la crise financière
n’est autre que le leader de la secouant le club phare de la
Ligue 1. Cloués au pilori, les capitale des Hauts-Plateaux,
protégés de Zekri retrouvent l’Aigle noir sera, nous dit-on,
non seulement les ressources parrainé par une entreprise
mentales et physiques mais se
publique, spécialisée dans la
permettent le luxe de planter
production du ciment. Selon

certainement la pression sur le groupe.
Des informations font état d’ailleurs
de l’éventuel départ de l’entraîneur
Thierry Froger et du directeur général
du club, Abdelhakim Serrar. A cet
effet, le secrétaire général de l’USMA,
Mounir Debbichi, a été obligé d’inter-
venir sur la Radio nationale pour dé-
mentir ces informations. D’après lui,
aucune décision n’a été prise à ce sujet
jusque-là. Néanmoins, il a indiqué
qu’une réunion devrait se tenir dans
les tout prochains jours pour analyser
la situation. C’est à partir de là qu’une
décision sera prise. A. A.
trois banderilles, atténuant par
là même les effets d’une grave
crise qui aurait pu faire très
mal à l’édifice de l’Entente,
qui sort ses griffes au bon
moment. Ce sursaut d’orgueil
précède l’affiche de la 19e
journée, ESS-MCA, prévue
cet après-midi à partir de 16h,
au stade du 8 Mai 1945, cou-
vert d’une importante couche
de neige qui s’est abattue sur
Sétif et sa région durant tout le
week-end.
L’Aigle noir veut s’offrir le MCA, trois jours après avoir éliminé l’USMA en coupe
Selon les prévisions de la
météo, les conditions clima-
tiques ne devraient pas s’amé-
liorer de sitôt. Le mauvais
temps a faussé les calculs
du staff technique, obligé de
programmer l’entraînement
de jeudi en salle. La séance
d’hier a été effectuée au stade
de Aïn Oulmane (chef-lieu
de daïra situé à 32 km au sud
de Sétif). Face aux caprices
de la nature, Zekri et ses col-
laborateurs ont été contraints
de revoir leur programme de
préparation. A cause donc
des fortes intempéries sévis-
sant actuellement du côté de
PHOTO : DR
l’antique Sitifis, le déroule-
ment du choc ESS-MCA est
compromis. Avec le probable
report de cette rencontre,
l’Entente risque de se re-
trouver avec deux matchs en
retard. D’autant que le derby
ESS-ASAM comptant pour la
17e journée, qui a été ajourné
une source digne de foi, qui a
préféré se confier à El Watan
sous le sceau de l’anony-
mat, on reparle de la Société
des ciments de Aïn El Kebira
(SCAEK), une des plus im-
portantes filiales du Groupe-
ment industriel des ciments
d’Algérie (GICA). La venue
du SCAEK serait une véri-
table bouée de sauvetage pour
une ESS criblée de dettes…
Kamel Beniaiche

RÉSULTATS MC ALGER
ET CLASSEMENTS
Amrouche en sursis
■ LIGUE 1 (19e J)
MC Oran - USM Bel Abbes
JS Kabylie - AS Aïn M'lila
2-2
1-1
L ’élimination du MC Alger, mer-
credi dernier, en quart de finale
de la coupe d’Algérie face au voisin,
sion que Adel Amrouche abordera le
match de ce soir en championnat, à
Sétif, face à l’ESS dans une rencontre
NAHD, mais aussi de son capitaine
Hachoud et son avant-centre Souibaâ,
suspendus. Des défections de taille qui
des indiscrétions font état du mécon-
tentement des propriétaires du club
devant les résultats de l’équipe, bien
DRB Tadjenanet - CRB (reporté) le NAHD, a plongé le club dans une où la défaite est interdite. Un match compliquent davantage la tâche d’un en deçà des sommes d’argent investies
Aujourd’hui crise ouverte : les ratages successifs qui risque d’être en fait déterminant Mouloudia dos au mur face à un adver- cette saison, alors que le Mouloudia se
O. Médéa - Paradou AC (15h)
ES Sétif - MC Alger (16h) des différents objectifs tracés en début pour l’avenir du coach, qui n’aura pas saire, l’ESS, qui semble avoir retrouvé dirige vers une saison à blanc. Toujours
USM Alger - JS Saoura (16h) de saison (Coupe d’Afrique, cham- les coudées franches. Déjà contraint sa verve. selon les mêmes sources, Kaci-Saïd est
Demain pionnat et coupe d’Algérie) ne sont de travailler avec un effectif très af- dans le collimateur des propriétaires,
NAHD - CABB Arréridj (15h) pas passés sans attiser la colère des fecté moralement, et dans un temps RÉUNION DÉCISIVE KACI-SAÏD – en étant le premier responsable sportif
CSC - MO Béjaïa (17h) supporters, mais surtout des respon- court pour préparer ce match décisif SONATRACH du club, à qui on reproche beaucoup
sables du club, et plus précisément (3 jours), avec ce dernier objectif à En retrait depuis quelque temps, mal- de choses depuis le début de la saison,
Classement Pts J du propriétaire, Sonatrach. Une crise atteindre en championnat, à savoir gré les résultats mitigés de l’équipe, dont ses choix à la barre technique,
1). USM Alger 37 18 ouverte, qui a valu au directeur sportif, espérer terminer sur le podium pour l’élimination en coupe d’Algérie en 8es avec le limogeage de Casoni et la dési-
2). JS Kabylie 36 19 Kamel Kaci-Saïd, et à son entraîneur, décrocher une participation à une joute de finale a fait réagir les propriétaires gnation de Amrouche, en passant par le
3). MC Alger 28 18
4). CS Constantine 25 17
Adel Amrouche, des critiques et des africaine la saison prochaine, le coach du MCA, en l’occurrence Sonatrach. recrutement opéré durant les deux der-
5). JS Saoura 24 17 exigences de changement radical. A aura du mal à composer son onze, Les responsables de la compagnie niers mercatos, pour finalement louper
--). Paradou AC 24 18 cet effet, une réunion regroupant les avec une infirmerie qui ne désemplit pétrolière ont décidé de convoquer le les objectifs les uns après les autres.
--). ES Sétif 24 17 deux hommes s’est tenue jeudi soir. pas et des suspensions qui arrivent au premier responsable sportif du club, en C’est dire qu’il n’y pas que Amrouche
8). NAHD 23 17 Une rencontre qui n’a pas accouché mauvais moment. Ainsi, Amrouche l’occurrence Kaci-Saïd, à une réunion qui soit sur la sellette, et Kaci-Saïd
--). MC Oran 23 19 de décisions radicales comme attendu, sera contraint de se passer des services d’urgence, qui devrait se tenir en début devra s’expliquer sur sa gestion d’une
10). O Médéa 22 18 puisque Kaci-Saïd a renouvelé sa de Nekkache et Amada (blessés), de de semaine, soit juste après le match de saison loin d’être à la mesure des
11). AS Aïn M'lila 20 18 confiance au coach, qui est désormais Derrardja, qui souffrait toujours de ce soir face à l’ESS. Une réunion qui attentes et des dépenses consenties.
12). CABB Arréridj 19 18 en sursis. C’est d’ailleurs sous pres- sa blessure mercredi dernier face au s’annonce des plus chaudes, puisque T. A. S.
--). MO Béjaïa 19 18
--). USM Bel Abbès 19 19
15). DRB Tadjenanet 17 17
16). CR Belouizdad 13 18 CS CONSTANTINE MO BÉJAÏA
■ LIGUE 2 (19e J)
JSMS – WAT 2-0 Tout sourit aux Constantinois Le bureau se renforce
MCS - ASMO 1-0
USMB - RCK
NCM - USB
1-1
3-1 A près une victoire reten-
tissante contre le TP Ma-
avoir laissé derrière lui les
péripéties de la première partie
le club ouargli. Pour en revenir
à la LDC, la disqualification Lla réunion
e renforcement du bureau directeur envisagé par la
direction du MO Béjaïa a été rendu effectif, suite à
du conseil d’administration (CA) qui s’est
ESM - MCEE 2-0 zembe, synonyme, depuis les de la saison, marquée par une d’Al Ismaïly devrait permettre
Aujourd’hui sanctions décidées mercredi série de résultats en dents de à Lavagne de gérer de manière tenue avant-hier. Il a été ainsi décidé de renforcer le
USMH - RCR (15h) par la CAF à l’encontre du scie ayant conduit au départ de sereine son effectif, en ce sens conseil de gestion avec l’intégration de Arab Bennai
ASO - ABS (16h) club égyptien d’Al Ismaïly, de l’entraîneur Abdelkader Amra- que le CSC jouera deux matchs (vice-président du CA), Djelloul Meddas (coordina-
JSMB - USMAn (17h, à huis clos) teur) ainsi que Akli Adrar, qui rejoignent ainsi l’équipe
quasi-qualification aux quarts ni, artisan du titre de champion de moins, et qu’il lui suffira
de finale de la Ligue des cham- tant attendu par les supporters. d’un nul dans ses confronta- dirigeante, tandis que Mohand Sadji a officiellement
Classement Pts J décidé de se retirer de la gestion des affaires du club.
1). NC Magra 35 19 pions, le CS Constantine a Accueilli plutôt froidement, le tions avec le Club Africain à
2). ASO Chlef 33 18 ajouté à son tableau de chasse recrutement du Français De- domicile et le TP Mazembe L’entraîneur Madoui, invité de l’émission «Tous les
3). MC El Eulma 31 19 le MB Rouissat, équipe évo- nis Lavagne s’est révélé une à Lubumbashi, pour valider sports» de Radio Soummam, présentée par notre
--). WA Tlemcen 31 19 luant en Ligue Inter-régions, option gagnante, le technicien son ticket pour le tour suivant. confrère Mohand Cherif Ranebi, a tenu à rassurer les
5). RC Relizane 30 18 en remontant le handicap d’un ayant enchaîné une série de Enfin, il convient de signaler fans quant aux chances du club de se maintenir en
6). US Biskra 28 19 but en seconde période, respec- neuf matchs sans défaite, avec qu’après une nuit passée à Has- Ligue 1. Il a dit à ce propos : «Les trois prochaines
7). USM Annaba 27 18 tivement par l’intermédiaire comme marque de fabrique si Messaoud, les coéquipiers de rencontres face au CSC, l’USMA et le NAHD seront
--). ES Mostaganem 27 19 de la nouvelle recrue Yattou et un coaching gagnant à tous les Rahmani ont regagné par route décisives pour l’avenir de notre équipe, puisque l’on
9). JSM Skikda 25 19 mise sur sept points au minimum pour s’éloigner de
10). JSM Béjaïa 24 18
par l’inévitable Benayada, ce coups, à l’image de l’incor- Constantine jeudi, après une
qui leur a permis d’accéder aux poration mercredi de Lamri, escale à Annaba, et ont repris la zone de turbulences afin de se mettre à l’abri. Nous
--). Amel Bou Saâda 24 18
12). MC Saïda 22 19 quarts de finale de la Coupe milieu de terrain à vocation dé- les entraînements hier en vue allons disputer des matchs de coupe et on ne doit pas
13). USM El Harrach 17 18 d’Algérie pour la quatrième fensive, à la place de Beldjilali, de la préparation du match de perdre de points.» De son côté, le président du CA,
14). ASM Oran 16 19 fois depuis l’instauration du ce qui a libéré Yattou, ou encore dimanche contre le MO Béjaïa, Amar Boudiab, a laissé entendre que tous les moyens
--). RC Kouba 16 19 championnat professionnel. celle de l’arrière Benayada, au- comptant pour le championnat étaient mobilisés pour assurer le maintien en Ligue 1.
16). USM Blida 10 19 Ainsi, l’antique club semble teur du but de la victoire contre de Ligue 1. Mohamed B. L. Hama
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 26 janvier 2019

COMMENTAIRE

Démocratie
en peine
Par Djaffar Tamani

L
a première semaine qui a suivi la convocation
du corps électoral pour la présidentielle du 18
avril prochain a été marquée par deux phéno-
mènes qui retardent l’instauration du débat
attendu à la veille d’un rendez-vous politique majeur.
Le premier a trait au défilé des dizaines de préten-
dants à la magistrature suprême devant le palais du
gouvernement pour obtenir, sur simple demande, les
formulaires de souscription. Ce spectacle pathétique
infligé aux citoyens électeurs a donné au débat de
précampagne une tournure totalement déroutante,
suscitant des avis partagés à propos des déclarations
de ces âmes en peine, qui affichent plus une souf-
france qu’une ambition quelconque. D’aucuns affir-
ment que cette saturation du débat public et, acces-
PROTECTION DES DONNÉES soirement, les allées du ministère de l’Intérieur est
voulue ou encouragée afin de discréditer l’acte de

Plus de 95 000 plaintes candidature au profit de celle qui sera revêtue du

caractère officiel. Cette irruption des urgences psy-
chiatriques dans le magasin des formulaires de can-

dans l’UE en huit mois didature pourra, en fait, être facilement résorbée à
l’avenir en exigeant quelques signatures de parrai-
nage de la part des élus locaux. Cette situation inter-

P
lus de 95 000 plaintes tchèque, du Portugal, de la pelle par ailleurs les instances sanitaires sur les failles
ont été déposées dans Slovénie et de la Grèce, a indi- du système de santé publique.
les pays de l’UE depuis qué une source européenne, Le second phénomène qui a alourdi le débat national
l’entrée en vigueur, en mai citée par l’AFP, tout en souli- ces derniers jours concerne la résurgence des
2018, de nouvelles règles de gnant que cela n’empêchait concepts et des termes liés à des conflits politiques et
protection des données person- pas l’application des nouvelles des drames passés. Près de trois décennies se sont
nelles, selon des chiffres règles dans les pays en ques- écoulées depuis l’impasse sanglante des législatives
publiés hier par la Commission tion. de décembre 1991, mais cela ne dissuade pas cer-
européenne. Ces plaintes ont Le RGPD impose notamment taines voix de rouvrir cette page sombre à l’heure où
déjà débouché sur trois sanc- à toute entreprise, sur internet l’enjeu est précisément d’éviter de nouveaux périls
tions financières, selon l’Exé- ou non, de demander un qui pointent à l’horizon. Il est des questions, comme
PHOTO : D. R.

cutif européen, dont l’amende «consentement explicite et

l’islamisme belliqueux, qui ont été tranchées par la
record de 50 millions d’euros positif» pour utiliser des don-
infligée lundi en France au nées personnelles collectées
société elle-même et les antagonismes d’alors, autour
géant américain Google (qui a ou traitées dans l’UE. de l’interruption ou de la poursuite du processus
décidé de faire appel), pour ne Il donne aussi aux citoyens le électoral qui n’ont plus cours aujourd’hui. Disposée
des données les plus strictes et un communiqué commun à prendre connaissance des propositions pour enrayer
pas suffisamment informer ses les plus modernes au monde, publié en amont de la Journée «droit de savoir» quand leurs
utilisateurs sur l’exploitation données sont piratées, comme le spectre de l’effondrement économique et social,
qui sont en passe de devenir européenne de la protection l’opinion publique n’est pas prête à assister à la
de leurs données. Il s’agit des une norme universelle», se des données, le 28 janvier. lors de la fuite massive subie
premières conséquences par la société Uber en 2016. reconstitution du décor des guerres passées ou la
sont réjouis hier quatre com- «Nous attendons des cinq reconvocation des acteurs politiques qui n’ont pas
concrètes de l’entrée en Environ 41 000 «fuites de don-
vigueur, le 25 mai 2018, du missaires européens, Frans Etats membres, qui ne l’ont nées» ont ainsi été signalées réussi à prémunir le pays contre l’échec présent.
«Règlement général sur la pro- Timmermans, Andrus Ansip, pas encore fait, qu’ils adaptent par des entreprises aux autori- Le défi de la classe politique actuelle est de ne pas
tection des données» (RGPD), Vera Jourova et Mariya leur cadre juridique aux nou- tés compétentes depuis mai accompagner le régime dans sa chute annoncée. Pour
dans un contexte de scandale Gabriel. «Ce qui est en jeu, velles règles établies à 2018, selon les chiffres de la cela, elle doit réussir la jonction avec une génération
planétaire provoqué par les c’est non seulement la protec- l’échelle de l’UE dans les Commission. En cas de non- qui ne se débat pas dans les traumatismes de la fin du
négligences de Facebook, le tion de notre vie privée, mais meilleurs délais», ont toutefois respect des règles, les entre- siècle dernier ou du début de l’indépendance. Si tous
réseau social américain dirigé aussi la protection de nos regretté les commissaires prises s’exposent à des sanc- les observateurs et les acteurs de la vie nationale
par Mark Zuckerberg. «Nous démocraties et la durabilité de européens, sans nommer les tions pouvant atteindre jusqu’à attestent que la victoire électorale est impossible
sommes fiers d’avoir mis en nos économies fondées sur les Etats en question. Il s’agit de 4% de leur chiffre d’affaires contre le candidat du système, c’est parce que le
place les règles de protection données», ont-ils estimé dans la Bulgarie, de la République annuel mondial. APS discours comme l’action politique n’ont pas été réin-
ventés depuis des décennies. Des leaders des pays à
AGROALIMENTAIRE forte tradition démocratique sont en train de redes-
cendre dans l’arène publique et la société réelle pour
LE SYSTÈME ALIMENTAIRE INDUSTRIEL MONDIAL POURRAIT adopter le langage des simples citoyens. Les jeunes
Algériens ne lisent plus les longs discours écrits,
CAUSER 5 MILLIONS DE MORTS PAR AN D’ICI 2050 mais ils ont atteint le niveau universel dans la maî-
■ Les effets associés à la production production alimentaire, d’une valeur de trise des nouvelles technologies de la communica-
alimentaire industrielle, comme la 1 trillion de dollars, est actuellement tion. Pour l’heure, ils ne les utilisent que pour lancer
pollution de l'air, de l’eau et l’exposition gaspillée alors que 821 millions de leur ultime appel de détresse dans les barques de
aux pesticides, pourraient entraîner le personnes souffrent de la faim, d’après l’infortune.
décès de 5 millions de personnes par an l’Organisation des Nations unies pour
d’ici 2050, révèle la fondation Ellen Mac l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Arthur, une association caritative L’approche circulaire mise en avant veut
britannique. Dans son rapport «Cities and préserver les ressources naturelles et
Circular Economy for Food», publié en
marge du Forum économique mondial de
optimiser leur utilisation avec pour
fondements : la réduction du gaspillage, météo
Davos, la fondation Ellen Mac Arthur la réutilisation des matières premières et Aujourd’hui Demain
souligne que ce chiffre représente le des produits dérivés. Les villes devront
quadruple du nombre de morts causés à être au cœur de ce changement dans la 6° ALGER
l’échelle mondiale par les accidents de la mesure où elles absorberont 80% de la
9°
16° 19°
route. Pour ne pas en arriver là, le production alimentaire mondiale d’ici
système alimentaire actuel devrait opter 2050. «Ce que nous mangeons importe,
PHOTO : D. R.

pour une production circulaire en lieu et mais les conditions dans lesquelles cela
7° ORAN 9°
place du mode actuel de développement est produit sont encore plus importantes.
20° 19°
linéaire (extraire, fabriquer, jeter), qui Vous pouvez très bien manger mais être
présente des impacts économique et tout de même exposé aux impacts -1° CONSTANTINE 4°
environnemental importants. En effet, qu’un manque à gagner de 5,7 trillions de négatifs liés au processus de production», 9° 16°
l’industrie agroalimentaire génère dollars à l’économie mondiale, en raison a confié, à la fondation Thomson Reuters,
actuellement le quart des émissions de ces dégâts environnementaux et Clémentine Schouteden, directrice du 5° TLEMCEN 6°
mondiales de gaz à effet de serre, ainsi humains. En outre, le tiers de la rapport. 18° 17°