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Vendredi 11 janvier 2019
weekend@elwatan.com >> @elwatan_weekend >> facebook.com/weekendelwatan >> Prix : 30 DA - France : 1 euro

Pages 4 à 9

ILLUSTRATION : SAÂD
Lire en pages 4-5

I lmend n useggas amaynut

CÉLÉBRATION
El Watan Week-end DE YENNAYER
Yessaram-awen
ASEGGAS Dépasser
AMEGGAZ le folklore
Lire en pages 6, 7, 8 et 19
2 7 jours
Météo Algérie
annonce de la
neige
Les chutes de neige
continueront d’affecter les
reliefs des wilayas de l’Est
et du Centre, dépassant les
700 m d’altitude, indique
un bulletin spécial (BMS)
émis par les services de
l’Office national de la
météorologie. Les chutes
de neige concernent les
wilayas de Souk Ahras,
Guelma, Constantine, Mila,
Sétif, Bordj Bou Arréridj,
Batna, Khenchela, Tébessa,
Oum El Bouaghi, Bouira,
Béjaïa, Jijel, Tizi Ouzou,
Boumerdès, Blida, Médéa
et Aïn Defla, où l’épaisseur
des neiges atteindra ou
dépassera localement
25 cm, et ce, jusqu’à ce
soir à 21h. Les chutes
de neige continueront
également d’affecter
les reliefs des wilayas
du Centre dépassant les
900 m d’altitude, à savoir
Tissemsilt, Tiaret, le nord
de Djelfa et le nord de
Laghouat où l’épaisseur des
neiges atteindra localement
entre 10 et 15 cm jusqu’à
aujourd’hui à 12h, précise
la même source. APS
Suspension
d’eau dans
plusieurs
communes
d’Alger
L’alimentation en eau
potable sera suspendue
du lundi 14 janvier à 8h
jusqu’au mardi 15 janvier
à la même heure dans cinq
communes de la wilaya
d’Alger, en raison des
travaux de raccordement
d’une nouvelle canalisation
alimentant le réservoir de
Kouba-centre, a indiqué
hier la Société des eaux
et de l’assainissement de
la wilaya d’Alger (Seaal)
dans un communiqué.
Il s’agit des communes
de Bachdjarrah (101
logements, Haï El Badr,
488 logements), de Kouba
(centre-ville de Kouba,
Parc Ben Omar, Cité Djilali
Lyabes, Lotissement CADAT,
Cité El Bahia, Cité BAG
et le quartier Appreval),
d’Hussein Dey (avenue
Boudjatit, Mer et Soleil, La
Résidence, Cité Amirouche,
la Patrimoine, Le Panorama,
le Palais de justice et
l’hôpital Drid Hocine), de
Belouizdad (Oued Knis, HLM
Rouisseau, Rue Belouizdad
du n°202 au n°224, rue
Rabah Takjourt, rue des
Fusillés, rue Hassiba Ben
Bouali du n° 201 au n° 258
et le Complexe Sonelgaz
El Hamma) et de Sidi
M’hamed (Les Groupes du
1er Mai, le Port d’Alger,
quartier Menani, quartier
Meissonnier et la Rue
Didouche Mourad du n°01
au n° 71), a précisé la même
source. Le rétablissement
de l’alimentation en
eau potable se fera
progressivement, durant la
journée du mardi 15 janvier,
a ajouté la même source,
assurant qu’un dispositif de
citernage sera mis en place
afin d’alimenter, en priorité,
les établissements publics
et hospitaliers. Pour toute
information, la Seaal met à
la disposition de ses clients
le numéro de son centre
d’appel 1594, accessible
7/7j et 24h/24.
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
Les premières doses de vaccin contre la peste
des petits ruminants seront disponibles fin
janvier
Le ministre de l’Agriculture, du Développement maladie en mettant à la disposition des services quel pays au monde. Saluant la contribution
rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a vétérinaires, à travers le territoire national, des walis dans l’accompagnement des mesures
déclaré hier à Constantine que «les premiers lots des quantités suffisantes de doses de vaccin. de prévention, à savoir fermeture des marchés
de vaccins contre la peste des petit ruminants L’opération de vaccination contre la fièvre à bétails, interdiction de déplacement de
seront disponibles d’ici à la fin du mois de aphteuse a déjà été lancée sur tout le territoire cheptel notamment en zones frontalières, et le
janvier». S’exprimant lors d’une conférence national, a indiqué le ministre, rappelant les renforcement des contrôles vétérinaires, entre
de presse, en marge d’une visite de travail multiples opérations préventives menées et autres, le premier responsable du secteur de
dans cette wilaya, M. Bouazghi a indiqué que encadrées par le secteur. l’agriculture a mis en avant l’implication des
«des mesures d’urgence ont été prises par le éleveurs ayant pris en considération les directives
gouvernement pour l’acquisition de grandes MESURES PRÉVENTIVES et les orientations d’hygiène pour lutter contre
quantités de vaccin afin de les mettre à la Se montrant rassurant quant à la maîtrise de la l’épidémie. A noter que M. Bouazghi a présidé
disposition des éleveurs en vue de contenir la situation, notamment dans les wilayas les plus l’ouverture d’un séminaire national sur le
propagation de l’épidémie». En ce sens, le affectées (Djelfa, Naâma, El Bayadh, Laghouat, développement de la filière céréalière auquel
ministre de l’Agriculture a affirmé que «les Tiaret, Biskra et M’sila), M. Bouazghi a ont pris part des professionnels venus de plus de
mesures administratives relatives à l’acquisition également rappelé que les mesures préventives trente wilayas du pays. APS
de ces vaccins ont été finalisées», soulignant ont été lancées dès l’apparition des premiers
que son ministère œuvre à lutter contre cette cas de cette maladie qui peut toucher n’importe
Plus de 6,3 milliards de dinars de Louh s’entretient
avec le président
marchandises non facturées exposées de l’Union
à la vente en 2018 à Alger internationale des
avocats
La valeur des marchandises non facturées exposées consommateurs. Durant la même période, «la valeur Le ministre de la Justice, garde des
à la vente à travers les différents marchés et locaux des infractions relatives au non-respect des prix Sceaux, Tayeb Louh, s’est entretenu
commerciaux de la wilaya d'Alger a dépassé 6,3 réglementaires s'élève à 6,014 milliards DA contre hier à Alger avec le président de
milliards de dinars en 2018, tandis que la valeur des 4,515 milliards DA en 2017», a ajouté la même source. l’Union internationale des avocats
marchandises saisies s'élève à près de 91 millions La valeur globale des marchandises saisies pour (UIA), Issouf Baadhio, qui effectue
DA pour non conformité aux normes ou parce non-conformité des normes ou parce qu'impropres une visite en Algérie dans le cadre
d’un séminaire qu’abrite l’Algérie
qu'impropres à la consommation, a-t-on appris hier à la consommation «s'élève à 90 424 millions DA aujourd’hui sur le rôle de l’avocat
auprès du représentant de la Direction du commerce contre 71 290 millions DA en 2017», a noté la même dans le développement économique.
de la wilaya, Dehar Ayachi. « Le bilan global des source, expliquant que cela est dû à la quantité des «J’ai pu m’informer auprès de M. Louh
activités des agents de contrôle et de répression de produits alimentaires saisie qui s'élève à plus de sur les développements enregistrés
par l’Algérie au niveau judiciaire et
la fraude relevant de la même direction fait état,
durant la période allant de janvier à décembre
331 000 tonnes de produits impropres à la
consommation contre 232 000 tonnes en 2017. Les dans le cadre des textes de loi pour
améliorer non seulement la qualité
2018, d'une valeur de 6,3 milliards de dinars de agents de contrôle ont dressé 30 500 infractions du système judiciaire, mais aussi les
marchandises non facturées exposées à la vente durant l'année 2018 au niveau des différents espaces infrastructures et la formation, ainsi
à travers les différents marchés et magasins de la commerciaux contre 27 000 infractions en 2017, selon que sur le rôle de l’avocat à travers la
capitale contre 9,1 milliards DA en 2017», a précisé le même bilan. Près de 1600 locaux ont été proposés à vie judiciaire», a déclaré M. Baadhio
à la presse à l’issue de son entretien
M. Dehar qui a souligné que ce bilan reflète les efforts la fermeture, dont 1300 pour pratiques commerciales
consentis en matière de contrôle et de répression de illicites et 276 locaux dans le cadre de la répression de avec le ministre de la Justice. Il s’est,
en outre, félicité du fait que l’Algérie
la fraude en vue de préserver la santé publique des la fraude. APS «soit mise au niveau des standards
internationaux» dans le domaine
de l’amélioration de la qualité
Lancement d’une campagne de du système judiciaire, relevant à
ce propos «les efforts et le travail
sensibilisation aux risques de remarquable accomplis par M. Louh et
son équipe». APS
consommation des psychotropes Le colonel El Habiri
Des cadres de la sûreté de la la sûreté d’Alger, a indiqué de police a expliqué aux élèves et l’ambassadeur
wilaya d’Alger ont organisé, que cette rencontre comptait les risques psychologiques et hollandais à Alger
hier à Zéralda, une rencontre de parmi celles qu’organiseront les physiques que représente la
sensibilisation aux risques de cellules d’écoute et de suivi, à consommation des différents types passent en revue
consommation des psychotropes travers les 13 circonscriptions de drogue, en leur dévoilant les les perspectives
en faveur des écoliers et des jeunes, administratives de la wilaya, dans «ruses» auxquelles recourent les
plaidant, à cette occasion, pour le cadre de la campagne nationale trafiquants de drogue pour piéger de coopération
l’ouverture du dialogue avec les lancée par la Direction générale les élèves des différents cycles entre la police
différentes franges de la société. de la sûreté nationale (DGSN) qui d’enseignement. Il y a plusieurs Le Directeur général de la sûreté
Intervenant lors de cette rencontre s’étale du 8 au 14 janvier. Cette raisons qui incitent les jeunes à nationale (DGSN), le colonel
Mustapha El Habiri, a reçu, hier à
à laquelle ont pris part des élèves campagne touchera les différents consommer ces psychotropes,
des cycles primaire et secondaire cycles d’enseignement, dont des a-t-elle dit, citant, outre «les Alger, l’ambassadeur du Royaume
des Pays-Bas, Robert Embden,
et d’apprentis des centres de universités et des cybercafés, raisons socio-psychologiques avec lequel il a passé en revue
formation professionnelle et en vue de «sensibiliser» les et la déperdition scolaire, les perspectives de coopération
d’apprentissage, le lieutenant différentes franges de la société l’absence du référent religieux et entre les polices des deux pays
de police, Selma Saoudi, cadre aux risques de consommation des d’accompagnement». dans plusieurs domaines, indique
un communiqué de la DGSN.
dans la cellule de communication psychotropes et leurs effets sur
et des relations publiques de la santé publique. Le lieutenant Les deux parties ont abordé «les
perspectives de coopération entre
les polices des deux pays en matière
Mila : démantèlement d’un réseau de formation, d’entraînement, de
police scientifique, de soutien aux
principes d’échange d’expériences
spécialisé dans le trafic de véhicules et d’expertises afin de faire face à la
criminalité sous différentes formes,
à l’instar du crime transfrontalier
Les services de sûreté de la daïra de Tadjenanet également appréhendé trois autres individus de et de la cybercriminalité», précise
dans la wilaya de Mila, en collaboration avec la la commune de Barika, dans la wilaya de Batna. la même source. De son côté,
l’ambassadeur hollandais a mis
police judiciaire, ont démantelé un réseau spécialisé Cette opération qualifiée de «qualitative» a permis
dans le trafic de véhicules activant dans les wilayas également la récupération à Barika, après extension en valeur «les efforts de la police
algérienne dans la sauvegarde et la
de Mila et de Batna et récupéré six voitures, a-t-on de la compétence territoriale, d’accessoires, de pièces
garantie de la sécurité du citoyen», se
appris hier auprès de la sûreté de wilaya. L’affaire détachées, de plaques d’immatriculation utilisées par félicitant par la même occasion «du
a démarré lorsque des éléments de la police ont les membres de ce réseau, a-t-on noté. Les cinq mis en professionnalisme des éléments de la
déjoué une tentative de vol d’un véhicule dans la cause seront présentés devant les instances judiciaires Sûreté nationale, et de leur rôle dans
le renforcement de la coopération
localité de Tadjenanet et procédé à l’arrestation après le parachèvement des procédures nécessaires,
de deux personnes, originaires de Mila, a indiqué a-t-on affirmé. L’opération a contribué à la résolution policière aussi bien au niveau
régional qu’international». APS
l’APS, précisant que les investigations ont permis de plusieurs affaires qui faisaient l’objet d’enquêtes
de remonter la piste à ce réseau et récupérer six enregistrées aussi bien dans la wilaya de Mila que
véhicules, dont un camion. Les enquêteurs ont dans des régions limitrophes, a-t-on rappelé. APS
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 7 jours 3

Tomate industrielle : l’importation taxée à 200%

Slim Sadki et ceux qui les soutiennent dans les arcanes
weekend@elwatan.com du pouvoir.

C’est l’une des annonces majeures faites par le wali d’El
Tarf lundi lors d’une seconde rencontre sur la filière de la
tomate industrielle, la première ayant eu lieu le 12 décembre
dernier, mais cette fois en présence des transformateurs
venus en force des wilayas voisines, celles d’Annaba, de
Guelma et de Skikda. A noter également la présence du
directeur de la succursale régionale de la Banque algérienne
du développement rural (BADR) d’Annaba. Le décret qui
fixe à 200% – le taux le plus fort – la taxe douanière pour
l’importation du double et triple concentré de tomate est à la
signature, selon Mohamed Belkateb, le wali d’El Tarf. Ceci
pour essayer de mettre fin aux interpellations des producteurs
(agriculteurs) et transformateurs (conserveurs) pour qui la
situation dans laquelle est plongée la filière est la conséquence
directe des importations massives qui n’ont pas cessé du
concentré de tomate de Chinois alors que la production
TRANSFORMATION
Autre question à élucider : les unités de
transformation existantes – certaines
sont fermées depuis plusieurs années
– sont-elles en mesure d’absorber la
production annoncée pour 2019, soit près
de 6 millions de quintaux sur les 7000 ha
d’emblavement prévus à El Tarf ? Oui,
selon le Directeur des services agricoles
(DSA), Kamel Benseghir, qui indique
que pour la prochaine saison il y aura en
activité à El Tarf 8 unités de transformation
qui pourront traiter 8600 quintaux par
jour. La chaîne des camions et tracteurs
pleins à ras bord devant les conserveries
est la hantise des producteurs impuissants

nationale est en mesure de couvrir les besoins nationaux et
même d’exporter. C’est ce qu’a tenté d’expliquer dans une
intervention, au nom des transformateurs, le patron de la
conserverie Seybouse et Aurès, Hanafi Fawzi. Le wali n’a
pas eu la patience de l’écouter jusqu’au bout et l’assistance
également par la même occasion. Dialogue de sourds. Le
wali, comme les pouvoirs publics au plus haut niveau,
semble mettre en doute les assurances des producteurs et
de transformateurs de pouvoir couvrir les besoins nationaux
en concentré de tomate. Une ambiguïté que confirmera le
patron des conserveries Izdihar et Lalla Salha, M. Mansouri,
l’un des deux gros importateurs décrié par sa corporation,
et qui lors de son intervention reconnaîtra que lors d’une
réunion au secrétariat général du ministère de l’Agriculture à
laquelle il a été convié, le représentant du commerce n’a pas
été en mesure de se prononcer sur la question. A tirer au clair
ou pas, comme le signalera un observateur pour qui cette
confusion probablement entretenue profite aux importateurs
PHOTO : DR
devant le fruit de leur labeur qui fond au
soleil de juillet et d’août. Autre épineuse
question qui inhibe le redéploiement de Comment en est-on arrivé là, alors que la production nationale peut couvrir nos besoins ?
la filière, objet de la rencontre, souhaité
par le wali qui veut redonner à El Tarf son cachet perdu de ans dette sur dette et à la longue cela complique les cas qui
première région du pays pour la tomate industrielle, c’est n’ont pas les moyens de s’en acquitter. Le wali a promis de
le financement. Les agriculteurs ne sont pas payés parce saisir les ministres concernés pour essayer de trouver une
que les conserveurs n’ont pas d’argent au moment opportun solution, comme celle proposée par un intervenant d’ajuster
pour cause de mévente de leurs produits qui sont pourtant le rééchelonnement des dettes aux capacités de production
bien présents en stocks. Le directeur de la succursale de de l’unité concernée. Autre annonce par le wali, celle d’un
la BADR a été mis en cause par des intervenants. Selon contrat type pour régir les relations entre les producteurs et
eux, les aides, essentiellement les rééchelonnements, les conserveurs. En effet, les agriculteurs se sont plaints de
seraient accordés aux uns et pas aux autres. Favoritisme ? cette carence qui donne libre cours aux humeurs des uns et
Fort possible dans un pays rongé par la corruption et où des autres. Il a également déclaré que la CRMA, la Caisse
on parle d’un système bancaire défaillant à deux vitesses. nationale de mutualité agricole, l’organisme d’assurance du
Le directeur de la BADR explique que les situations sont monde agricole, a décidé d’ouvrir une succursale régionale
différentes d’un transformateur à un autre et que les dossiers à El Tarf. ■
sont traités à Alger au cas par cas. Ils ont accumulé au fil des

Scandale à Sider El Hadjar : des équipements chinois
de plus de 3 millions de dollars non conformes
Après les sept dossiers portant
sur des «marchés non conformes»
conclus par la direction de Sider
El Hadjar et qui sont actuellement
instruits par la brigade économique
de la Gendarmerie nationale de
Annaba, un autre scandale similaire
vient d’éclater. Il s’agit, selon nos
sources, d’un marché ayant trait à
l’importation de six poches tonneaux,
destinées au transport, par voie
ferrée, de la fonte liquide, depuis le
Haut fourneau vers les autres unités
de transformation. Elles se sont
avérées non conformes par rapport
aux équipements du complexe
sidérurgique d’El Hadjar, affirment
les mêmes sources. D’une valeur
de plus de trois millions de dollars,
(500 millions DA), ce marché a
été conclu en juillet 2016 avec une
société chinoise de fabrication des
machines lourdes, Dalian Huarui
Heavy Industry Co. Group Ltd
(DHHI). Préalablement, une équipe
d’ingénieurs de Sider El Hadjar a été
envoyée en Chine pour constater sur
place ces nouveaux équipements qui
vont remplacer les vieilles poches
tonneaux, en service depuis la mise
en service du complexe. Visite
concluante puisque les deux parties
se sont mises d’accord pour les
installer à l’unité ATCx. Au début de
l’année 2017, les poches tonneaux
chinoises ont été expédiées depuis
l’usine de DHHI en plusieurs lots et
montées au niveau du complexe d’El
Hadjar par des ingénieurs chinois en
Khenchela : perquisition suivie d’affrontements
Des affrontements entre jeunes et
policiers ont éclaté dans la nuit du
mercredi à jeudi, dans le quartier
populaire «Maritou», au chef -lieu
de wilaya, après une perquisition
sans mandat judiciaire menée par
la police, a-t-on appris de certains
habitants du quartier. Des policiers
étaient venus pour une perquisition
l’absence des Algériens. L’opération
a été achevée en septembre 2017
sous garantie de 12 mois. Cependant,
les essais n’étaient pas concluants
pour des raisons sécuritaires et
techniques. «La vitesse de la rotation
pour verser la fonte ou l’acier
liquide est très faible. La hauteur
des poches ne convient pas avec la
distance du versement au niveau
des unités de transformation de
l’ACO1 et l’ACO2. La dimension
des roues n’est pas compatible
avec le rail menant aux ateliers de
transformation. Ce qui représente
un risque certain d’accidents
matériels et humains», relèvent des
techniciens en sidérurgie à Sider El
Hadjar. Pour remédier à la situation,
des modifications ont été apportées
à ces équipements non conformes
pour les adapter avec ceux de Sider
El Hadjar, en vain. Actuellement,
les six poches tonneaux chinoises
sont exposées à la dégradation et
leur sort demeure inavoué. Contacté
par téléphone et par message,
Chemseddine Maatallah, le PDG de
Sider El Hadjar, ne répond pas pour
donner plus d’éclaircissement sur ce
marché et les suites réservées à cet
équipement chinois non conforme.
On aurait aimé savoir si le cahier
de charges de ce marché prévoit cet
imprévu et le cas échéant laquelle des
deux parties assumera cette situation
? Par ailleurs, les installations du
complexe sidérurgique sont dans
un état déplorable. Les pannes
en lien avec des crimes d’ordre
social. Nos sources ont indiqué
que ces forces ont effectué une
incursion dans le «quartier chaud»,
et la perquisition de deux maisons
s’est soldée par l’arrestation d’une
personne. Ce qui a conduit à
l’éclatement d’affrontements qui ont
duré au moins une heure à proximité
récurrentes sont le quotidien des
sidérurgistes. Il en est ainsi de la
PMA dont le même PDG, Maatallah
Chemseddine, était le chef de projet
avant son ascension fulgurante.
Interrogé sur ce problème qui a fait
l’objet d’une récente inspection
ministérielle, l’un des jeunes
employés a expliqué que «lorsque
notre PDG était le chef du projet de
la PMA en 2015, il avait supervisé
la mise en place de deux roues-
pelles combinées (Rep 201, Rep
202). Leur rôle est l’alimentation
de l’agglomération (AG) n°2 en
minerai homogène et bien traité.
Il s’est avéré par la suite qu’elles
sont non conformes par rapport au
sol. Un problème latent qui menace
d’un moment à un autre l’arrêt de
l’AG n°2 qui, à son tour, provoque
l’arrêt du HF 2.» C’est ce qu’est
arrivé, durant cette semaine, où le
Haut fourneau a été mis à l’arrêt
par manque d’approvisionnement
en matière première (minerai).
Selon des sidérurgistes sur place,
«les deux roues-pelles combinées
(Rep 201, Rep 202) qui alimentent
l’agglomération n°2 en minerai
de fer vers le Haut fourneau
sont à l’arrêt. Des opérations de
maintenance sont engagées pour
reprendre l’activité du HF. Reste
à savoir si l’entretien obéit à une
intervention professionnelle ou à un
simple bricolage. La pérennité de
l’activité du HF en dépendra.»
M-F. Gaidi
du quartier, et au cours desquels les
jeunes ont brûlé des pneus et érigé
des barricades de pierres dans les
rues. Toutefois, nous n’avons pas
pu confirmer la véracité de ces
informations auprès d’une source
officielle. Mohamed Taïbi
Tipasa : la revalorisation des biens
patrimoines des APC à l’ordre du
jour
La revalorisation des biens communaux ne figure pas dans la
feuille de route des responsables des APC de la wilaya de Tipasa,
d’une part, et, d’autre part, l’impuissance de l’administration
fiscale de la wilaya se plaint de l’absence de moyens, un prétexte
pour perpétuer le statu quo en matière de création de richesses
au profit des collectivités locales. Les discours des hautes
autorités de l’Etat n’ont pas incité les P/APC et leurs services
concernés à agir à leur niveau afin de renflouer les caisses de leurs
communes respectives. Le wali a constaté que le recouvrement
est non seulement trop insignifiant, mais surtout l’absence des
initiatives locales pour réévaluer les biens communaux. «Il y a
des restaurants ici au chef-lieu de la wilaya qui vous font payer
des plats de crevettes et autres poissons à des prix exorbitants
dit-il, alors que le loyer du local est fixé à un prix dérisoire. Ce
n’est pas normal. Ce n’est qu’un exemple ! L’administration
fiscale devra faire un effort avec les communes pour remédier à ce
problème, sachant que beaucoup de citoyens exercent des activités
commerciales sans documents et ne paient pas les taxes. Je suis en
mesure de vous aider, dit-il au directeur des impôts, en mettant à
votre disposition des moyens matériels et vous faire accompagner
par les fonctionnaires de sécurité dans vos missions, mais il faut
débusquer ces commerçants et agir dans un cadre réglementaire
pour récupérer les taxes et assainir la situation fiscale. Cet
argent récupéré contribuera au développement des communes
locales», explique-t-il. Les complicités de certains fonctionnaires
avec l’informel sont en effet nombreuses, l’absence des rapports
de l’administration avec les citoyens honnêtes, communication
inefficace entre l’APC et les différents services ayant un lien
direct avec la fiscalité, sont autant de carences qui ont fait l’objet
de débats lors du 1er conseil de l’exécutif de la wilaya tenu en
ce début d’année 2019. Le cas des grandes entreprises installées
à Tipasa et qui paient leurs impôts à Ben Aknoun (Alger) a été
soulevé. Une frustration pour les communes. Le P/APC d’Attatba
se plaint de l’absence d’un service de l’administration fiscale dans
sa commune, sachant qu’elle abrite le marché de gros des fruits
et légumes et autres commerces de gros. Le P/APC d’Ahmeur El
Aïn, lui, s’inquiète de la présence d’investisseurs de l’agriculture
venus s’installer dans le cadre du partenariat dans sa commune,
mais ne voit rien arriver en matière fiscale, précisant que leurs
investissements se chiffrent à plusieurs milliards de centimes. Le
P/APC de Koléa regrette l’inexistence des saisies depuis plus de
dix ans. 70% des milliers de commerces et des unités de fabrication
artisanale exercent dans sa commune sans registre de commerce.
Les interventions des P/APC ont suscité des interrogations chez
le wali. L’habile directeur des impôts de la wilaya, un redoutable
orateur qui emprunte plusieurs «sentiers» dans ses interventions,
sans pour autant répondre aux questions, s’est contenté d’une
longue narration pour dévoiler les chiffres et les prévisions
fiscales. L’assistance n’a pas été convaincue. La fiscalité, l’un
des maillons faibles dans l’économie de la wilaya, est devenue
un handicap qui entrave le développement local. Autres dégâts de
l’omerta dans la «Principauté» de Tipasa. M’hamed H.
4 contrechamp
Voilà 90 ans, à Atlanta, aux
Etats-Unis d’Amérique,
naissait un garçon dans
l’humble mais confortable
maison d’un pasteur afro-
américain, bien que ce
qualificatif n’avait pas
cours à une époque où il
était admis de parler de
«nègres». C’était le 15
janvier 1929 et, aujourd’h-
ui, chaque troisième lundi
de janvier, on commémore
aux USA le Martin Luther
King Day’s, jour férié
fédéral en hommage à cet
homme devenu une icône
de l’Amérique et du monde.
Ameziane Ferhani
weekend@elwatan.com
Très jeune, il découvre le racisme que des
adultes blancs inoculent aux enfants. Il
étudie dans des institutions scolaires de
sa communauté avant d’obtenir en 1955
un doctorat en théologie à l’Université
de Boston qui, sur le modèle de son père,
le mène à exercer en tant que pasteur à
Montgomery, Alabama. L’esclavagisme a
disparu, mais il demeure fortement présent
dans les esprits, nourri au quotidien par
d’innombrables ségrégations qui inspireront
le régime de l’Apartheid en Afrique du Sud.
C’est un temps particulièrement dur pour les
Noirs aux Etats-Unis, où leurs aspirations à
l’égalité dans un pays qui se proclame «le
bastion du monde libre» révulsent certains
milieux nostalgiques et entraîne des violences
terribles. L’année 1955 est symptomatique
avec le meurtre en juillet, parmi d’autres, du
jeune adolescent, Emmett Till, au Mississipi
et l’arrestation en décembre de Rosa Parks
(1913-2005) qui a refusé de céder sa
place à un homme blanc dans un bus de
Montgomery. Le symbole fera déborder le
vase des ressentiments envers des actes qui
relèvent du moyen-âge quand l’Amérique
prépare le lancement, deux ans plus tard,
de son premier engin spatial. Le boycott
des transports publics de Montgomery voit
Martin Luther King s’engager fortement
et connaître une arrestation, une agression
physique et l’explosion d’une bombe
incendiaire dans sa maison. Après plus d’une
année, la Cour suprême donne raison aux
insurgés pacifiques en déclarant illégales les
ségrégations raciales dans les lieux publics,
les écoles, les transports… Mais du verdict à
la réalité, le chemin est long.
PRIX NOBEL
De là se déploiera l’action de MLK qui
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
PHOTOS : DR
Khadidja Benhamou, Miss Algérie 2019
De Martin Luther King
à Miss Algeria
s’inspire de son attrait juvénile pour le entrent dans les nouvelles lois sur les Droits sévir aux USA. Ces dernières années, la série
socialisme mais surtout de son admiration civils et les Droits de vote. Mais, alors qu’il de «bavures policières» contre des Noirs,
pour la non-violence du Mahatma Ghandi. étend sa lutte contre la pauvreté et la guerre suivies d’émeutes, a défrayé la chronique
Son aura et son éloquence le placent au au Vietnam, Martin Luther King est assassiné comme en témoigne l’exemple de la ville
cœur du leadership du Mouvement pour les le 4 avril 1968 à Memphis par un repris de de Fergusson où un policier a abattu un
droits civiques qui culmine avec la marche justice engagé dans une conspiration plus adolescent non armé. Au point que Barack
nationale sur Washington où il prononce, le que probable mais jamais prouvée. Il est Obama, premier président noir du pays, ait
28 août 1963, son discours-culte, «I have a certain que le combat de Martin Luther déclaré alors qu’il était en exercice et que
dream» (J’ai fait un rêve) devant le Lincoln King, comme celui d’autres leaders noirs et certains lui reprochaient de ne pas assez agir
Memorial. Une année plus tard, il devient de militants blancs antiracistes, a amélioré en la matière : «Il nous suffit d’ouvrir nos
le plus jeune Prix Nobel de la Paix (35 ans) la situation des minorités dites de couleur. yeux, nos oreilles et nos cœurs pour savoir
tandis que des revendications du mouvement Il reste que le démon du racisme continue à que l’ombre de l’histoire raciale de ce pays
6Au Sud aussi, Khadidja divise l’opinion
Ouargla. Houria Alioua mur de l’écrivain dont l’une décrivant «une pathologie nécessitant
hallioua@elwatan.com un traitement de choc voire une amputation». C’est dire qu’une
partie de l’opinion publique locale a soutenu la liberté de Kadidja
Insidieux, banalisé, tu, le comportement et la parole raciste font
à se présenter à ce concours et son droit à être respectée en tant que
pourtant partie du quotidien des Algériens. Même dans les coins
personne. L’on estime alors quand même que «cette sélection a établi
reculés du pays, les plus proches des frontières africaines où la Adrar dans un sentiment de fierté et de représentativité nationale,
population métissée regorge de couleurs et d’origines ethniques, une euphorie et une joie commanditées devant un public qui se
la loi des castes a la peau dure. L’affaire de Khadidja Benhamou, joue de nous à présent». Les gens sont suspicieux au Sud et crient
la nouvelle Miss Algérie sélectionnée pour porter ce titre tout au au complot politique ourdi par les autorités pour miroiter à cette
long de l’année 2019, aura marqué ce début d’année en remontant région du pays en quête d’équité territoriale et de développement
à la surface la question du racisme au sein de la population un semblant de poids sur l’échiquier national, dira Radia. Et du Dr
algérienne. Choqués par les attitudes et propos blessants sur cette Ziouani d’ajouter «Je suis confus entre l’accusation d’apostasie
peau trop basanée ou ces traits trop africains au goût de certains, ne venant d’Adrar et l’impossibilité de trouver un joyau dans les sables
représentant pas la beauté algérienne selon d’autres ou ne rentrant pour le reste de l’Algérie. Le sujet est digne d’une thèse de doctorat
pas dans les canons de la beauté classique telle qu’appréhendée par en psychologie de la pensée collective face à la mondialisation.»
le commun des gens, les voix ayant soutenu la diversité ethnique et Ailleurs au Sud, des voix se sont élevées contre «la discrimination
l’africanité de l’Algérie sont restées inaudibles. Au Sud, les réactions et le racisme dans les propos des uns et des autres non seulement à
sont multiples. Pour ou contre le concours en tant que tel, blessé ou l’encontre de Khadidja, mais aussi envers tout ce qui est brun ou
pas par la véhémence des propos qui ont circulé sur la Toile et dans noir et qui vient du sud du pays». Khaled n’en démord pas : «Cette
les médias, le sujet n’a pas laissé insensible et les interactions sur la sélection n’est pas fortuite, elle veut nous détourner de l’essentiel.»
Toile et au-delà dans la rue fusent de partout. A Adrar, où le choc a Souad estime, quant à elle, qu’«il est impossible d’imaginer qu’une
commencé le jour même de l’élection d’une fille du cru en tant que fille d’Adrar, sanctuaire du soufisme et des zaouïas, soit salie par ce
Miss Algérie 2019, l’écrivain et chercheur universitaire Seddik Hadj concours de Miss et toute la polémique qui s’en est suivie, c’est une
Ahmed Ziouani a publié un post sur son compte Facebook évoquant honte.» Pour finir sur une note optimiste dans ce brouhaha raciste et
un «traumatisme immédiat, puisque l’opinion publique locale est intolérant, Lakhdar pense que «le Sud pluriel, vaste et beau, reste
encore sous le choc du fait qu’une de ses filles désobéisse à ses codes méconnu des Algériens et qu’il mérite d’être connu et promu par les
sociaux». Un constat qui a provoqué une kyrielle de réactions sur le plus éclairés d’entre eux.»
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
plane toujours sur nous.» Cette histoire est
celle d’un horrible et persistant sommet de la
bêtise humaine qui plane toujours aux Etats-
Unis où l’élection d’un Président, soutenu par
les suprématistes blancs, a accru les dangers.
Il plane aussi dans le monde. Début 2017,
grâce à son ADN bien préservé, le visage de
l’ancêtre des Britanniques dont le squelette
remonte à 10 000 ans, a été reconstitué en 3D
par le Musée d’histoire naturelle de Londres.
Et, surprise, il s’est avéré qu’il était noir de
peau, confirmant ce que l’on pensait déjà,
à savoir que les pigmentations plus claires
ne sont apparues qu’avec de moindres
expositions à l’ensoleillement et l’invention
de l’agriculture amenant de nouveaux types
d’alimentation moins riches en vitamine
D. On est toujours plus noir ou plus blanc
qu’un autre… Aussi, la coïncidence du
90e anniversaire de la naissance de Martin
Luther King avec le déferlement raciste sur
le sacre de Miss Algérie 2019 ne pouvait
que nous interpeller. Déjà, nous avions
eu à déplorer ces dernières années des
comportements à caractère raciste. Mais,
comme ils concernaient des migrants
subsahariens, insultés voire agressés, ils
avaient été souvent assimilés à des formes
de xénophobie. En quelque sorte, on pouvait
croire, ou faire croire, que c’était l’étranger
qui était d’abord visé et non une couleur de
peau particulière. Avec ce lamentable épisode
d’une Algérienne qui se voit outragée au
prétexte qu’elle serait noire quand elle n’est
que splendide, on doit désormais s’inquiéter
plus sérieusement de la présence dans
notre pays d’opinions racistes, si l’on peut
parler d’opinion à propos de ce mélange
nauséabond de haine et d’imbécillité. Bien
entendu, il faut, a contrario, relever que le
phénomène a ses limites et que la société
algérienne conserve quelques antidotes.
Pour les migrants, on a pu par exemple
constater de nombreux actes de compassion
et de solidarité à leur égard. Et, pareillement,
pour notre belle et sympathique compatriote
d’Adrar, de nombreuses voix se sont élevées
pour dénoncer les attaques pitoyables à son
encontre. Non, l’Algérie n’est pas l’Amérique
de Martin Luther King ni celle de Trump.
De plus, il est certain que l’anonymat des
réseaux dits sociaux privilégie et amplifie
les bas instincts. Mais, si l’on ignore
l’ampleur de ce racisme, et donc ce qu’il
peut représenter quantitativement, il est trop
grave et dangereux pour le sous-estimer. En
effet, il n’offense pas seulement une jeune
fille qui avait fait le rêve de représenter son
pays, mais aussi des valeurs censées fonder
le roman national. Dans cette Algérie qui
proclame sa foi musulmane avec ardeur,
que fait-on de Bilal l’Abyssin, le premier
muezzin de l’Islam ? Dans cette Algérie qui
se montre fière de sa guerre d’indépendance
et de l’extraordinaire solidarité
internationale qui l’a accompagnée, que
fait-on du Martiniquais Frantz Fanon ? Et
que faire donc de la découverte récente près
de Aïn Lahnech (Sétif) d’outils en pierre
taillée vieux de 2,4 millions d’années qui
positionnent la terre algérienne comme un
berceau de l’humanité ?
IMAGE
Il est d’ailleurs remarquable que les
attaques contre Miss Algérie 2019 suivent
de près la promotion de cette découverte
scientifique majeure, nous permettant de
mesurer non pas les écarts de temps, qui
sont évidents, mais la distorsion des images
opposées que peut donner notre pays à
seulement quelques semaines d’intervalle,
intra comme extra-muros. C’est là une
expression des contradictions qui animent
notre société comme de l’incapacité
des pouvoirs publics, sans doute depuis
l’indépendance, à favoriser une harmonie
apaisée du champ socio-culturel et à générer
une véritable stratégie de communication
nationale et internationale. Plus complexes
et inquiétantes, certaines lectures
géostratégiques intègrent l’épisode de Miss
Algérie dans une batterie d’encouragements
à la division sur des critères divers
(religieux, historiques, régionaux, pseudo-
ethniques…) en vue d’une partition du pays
sur le modèle soudanais. Cette approche
qui peut paraître «complotiste» signifierait
que les manifestations à caractère raciste
relèveraient davantage de manipulations
internationales que la nébuleuse d’internet
permettrait de couvrir en les présentant
comme des expressions locales. Mais
l’histoire a prouvé que l’on ne manipule
que ce qui est manipulable. Le mal est
contrechamp 5
là et, quelle que soit sa taille, il ne faut
surtout pas mésestimer sa capacité à
s’étendre, notamment dans une période de
crise économique où, nous le savons par
l’histoire, les aventures les plus nocives
peuvent prendre des allures pandémiques.
Khadidja Benhamou, incarnation de notre
diversité nationale, a montré qu’elle avait du
répondant en infligeant sa douce sérénité à
la face des internautes cachés qui devraient,
eux, afficher leur appartenance à la race
aryenne. S’il est certain qu’il faut œuvrer
au plan socioculturel et dans l’Education
notamment, il appartient aussi à l’Etat de sévir
contre des comportements inadmissibles
et d’afficher clairement et fermement son
point de vue en référence à la Constitution
qui bannit, parmi d’autres, toute distinction
de race. La moindre des choses serait que
Miss Algérie soit reçue par un membre du
gouvernement, lequel devrait financer sa
participation au concours de Miss Univers.
Cela ne coûterait pas autant qu’une sortie
de l’EN de football où figure heureusement
toute la diversité physique des Algériens.
Et si l’on a besoin d’un symbole, tenez. Il
existe dans le monde, hors Etats-Unis, plus
d’un millier de rues et avenues ainsi que
des centaines d’établissements scolaires
et universitaires au nom de Martin Luther
King. Pourquoi pas en Algérie, à l’occasion
de son 90e anniversaire de naissance ? J’ai
fait un rêve. C’était Khadidja d’Adrar qui
dévoilait la plaque. ■

DR MOHAMED SAÏB MUSETTE. Sociologue

“ Nous sommes bien devant un phénomène

de racisme avéré en Algérie
# Que pensez-vous de la polémique qui
a éclaté suite à l’élection de Miss Algérie
2019 ?
Toute élection provoque, de manière
ouverte ou cachée, des réactions et souvent
des contestations. La polémique en soi
n’est pas nouvelle en ce qui concerne
Miss Algérie, car il s’agit dans ce type de
concours d’un choix selon différents critères
devant permettre d’évaluer «la beauté d’une
femme», qui symboliserait l’Algérienne
à un moment donné. Les candidates sont
informées et s’y préparent, souvent avec
des «coaches». Quels que soient les critères
retenus, il y a un processus de sélection
à la fin par une commission qui validera
l’heureuse élue. L’opinion publique compte
aussi et s’organise parfois – car c’est elle
qui va donner la dimension médiatique,
nationale et internationale de l’événement.
Voilà en ce qui concerne le processus de
l’élection de Miss un peu partout dans le
monde. Cette fois, l’heureuse élue provient
d’une partie de l’Algérie (le Sud), très peu
présente sur la scène médiatique. Cette scène
est généralement occupée par les Algériens
du Nord. Il y a dans la formation sociale
algérienne une «diversité de couleurs» qui
font la beauté de l’unicité de l’Algérie. La
beauté du Sud est généralement présentée
lors des événements folkloriques, c’est
dommage. La polémique qui a éclatée sur ce
choix a fait ressurgir à la surface – donc de
manière ouverte – des perceptions à la limite
du racisme Noir/Blanc et des contrastes Sud/
Nord. Ces formes de discriminations ne sont
pas nouvelles, elles sont enfouies dans les
différences culturelles, bien que notre culture
partagée soit celle de l’unicité de la nation
et de son territoire, avec des spécificités
plurielles.
# Nous avons l’impression que les
Algériens ne sont pas conscients des
différentes composantes de la société.
Quel est votre avis ?
L’Algérie, comme je disais, est une société
plurielle mais notre perception est formatée
par la dominance ou la suprématie d’un
seul modèle de référence. La coexistence
des différents modèles (vestimentaire,
culinaire, langagier…) n’est pas une donnée
naturelle… Cette coexistence repose
beaucoup sur l’éducation fondamentale
(familiale, scolaire, religieuse...), comme
celle de la culture du «vivre-ensemble»
avec l’autre et avec la nature. Tout Algérien
sait pertinemment, bien que l’Algérie est
composée d’une diversité culturelle, ce
qui représente aussi notre fierté au reste du
monde.
# Y a-t-il des études autour du racisme
en Algérie ?
Le racisme est un phénomène social qui
existe partout dans le monde. Il existe une
riche littérature sur ce phénomène ; des Etats
ont été constitués sur ces discriminations
en fonction de la couleur da la peau, bien
que scientifiquement il n’existe pas de
suprématie d’une race par rapport à une
autre. C’est une idéologie qui semble
ressurgir dans les discours «politiques» ces
derniers temps un peu partout dans le monde,
elle est portée notamment par des courants
de l’extrême droite dans certaines sociétés.
A l’échelle mondiale, il me semble que la
lutte antiraciste s’est essoufflée… on pensait
que ce phénomène allait mourir tout seul.
L’éradication n’est pas totale. En Algérie, j’ai
eu à observer ce phénomène dans les études
sur les migrations internationales. L’étude de
la perception des Chinois et des Subsahariens
(2008) dans leurs rapports aux Algériens
indique l’existence d’une discrimination
vécue au quotidien fondée sur la race et
la couleur de la peau notamment dans le
discours langagier, avec des expressions
récurrentes blessantes quant à l’intégrité et
la dignité de l’Autre. Une récente étude sur
les migrations estudiantines (2018) indique
la permanence de ce phénomène : les
étudiants étrangers en Algérie, tout comme
les étudiants algériens à l’étranger, affirment
qu’ils sont victimes régulièrement des
discriminations et de racisme.
# Nous sommes dans quel état d’esprit ? Il a fallu une longue lutte pour que la culture être permanente, car nous entrons dans une
Sommes-nous vraiment dans le racisme amazighe soit admise comme élément nouvelle ère où les idéologies racistes sont
ou dans le régionalisme ou autre ? constituant de l’identité algérienne. Le ravivées par des courants de pensée qu’on
Nous sommes bien devant un phénomène concept de «vivre-ensemble» a été aussi mis croyait d’un autre âge. L’Algérien n’est pas
de racisme avéré en Algérie. Nous avons à rude épreuve récemment dans le M’zab. à l’abri de ces tentations, de la reprise de ces
souffert de ce racisme contre l’Algérien Nous avons porté ce concept aux Nations discours qui se banalisent actuellement par
durant la longue période coloniale. La unies. Et pourtant, il y a des relents de les NTIC qui entrent dans nos maisons, dans
diversité culturelle de l’Algérie post- racisme qui sont observés quotidiennement nos têtes.
indépendance n’était pas pourtant un acquis. en Algérie. La lutte contre le racisme doit Ryma-Maria Benyacoub
6 aujourd’hui El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

Un rite millénaire
«instrumentalisé»
Par Amar Fedjkhi

L’Algérie entame la deuxième

célébration officielle de Yennayer,
le Nouvel An berbère. La
reconnaissance par l’Etat et sa
proclamation, par décret présidentiel
en janvier 2018, comme fête
nationale chômée et payée, sont
venues après des manifestations,
des marches et des émeutes dont
on subit les conséquences et les
séquelles aujourd’hui encore. A
Bouira, 17 jeunes militants sont
poursuivis en justice pour avoir
participé à des marches appelant les
pouvoirs publics à une promotion
efficace de la langue amazighe.
L’acquis de la reconnaissance par
les autorités du pays de Yennayer
est en soit positif, en même
temps que la reconnaissance de
tamazight comme langue nationale
et officielle dans la Constitution
de 2002 puis dans celle de février
2016. Néanmoins, les autorités sont
appelées à mettre beaucoup plus
de moyens pour la promotion de la
langue amazighe. L’enseignement
de tamazight accuse un retard
énorme. Au lieu de mettre en œuvre
l’article 3 de la Constitution dans ce
qu’il a en termes de réhabilitation
de l’amazighité et de promotion
de la langue amazighe, il a été
créé une Académie dont on ne
connaît pas encore les contours,
ni les missions ni même son
fonctionnement. La «folklorisation»
de Yennayer a travers des festivités
pour lesquelles les pouvoirs publics
ont mis des moyens colossaux a
aussi suscité des réactions et des
questionnements. En effet, la
célébration officielle de Yennayer
pour la deuxième fois consécutive
au niveau national d’une manière
officielle, dans les communes,
les établissements scolaires, les
organismes publics de culture…
semble, à première vue, relever
beaucoup plus du folklore que
d’une réhabilitation par des travaux
académiques, scientifiques et
linguistiques. Tamazight, matière
obligatoire, langue enseignée et
langue d’enseignement dans tous
les établissements scolaires partout
dans le pays, attendra encore. Et ce
n’est pas faute d’encadrement. Des
milliers de licenciés et de titulaires
de mastère en tamazight sont
PHOTOS : DR

chômeurs et on injecte d’énormes

sommes d’argent dans ce folklore
que nos mères ont célébré depuis
des millénaires sans grands moyens.

YENNAYER, PAS QUE

Beaucoup d’argent a été mis dans
ces festivités ces commémorations
qui se résument à des activités
culinaires, des tâches domestiques et
des tenues vestimentaires. Plusieurs

DU FOLKLORE !
ministères ont été mis à contribution
– ceux de l’Education nationale,
de la Culture, de l’Intérieur et des
Affaires religieuses – alors que
l’enseignement de la langue, de
l’histoire et sa réhabilitation restent Même s’il s’agit d’un patrimoine immatériel, la célébration de Yennayer se
sous-estimés. Ce rite millénaire
continue, après le déni, d’être
folklorise de plus en plus. Aucune dimension historique n’y est apportée.
la cible des manœuvres visant Zoom sur le rôle de l’école.
tout bonnement à le banaliser,
et ce, à travers des activités et
des manifestations purement
folkloriques.
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
Nassima Oulebsir
weekend@elwatan.com
Yennayer 2969 est le premier Nouvel An
berbère que l’Algérie célébrera de manière
officielle. La journée est officiellement
introduite dans la liste des fêtes légales.
La loi n°18-12 du 2 juillet, modifiant et
complétant la loi n°63-278 du 26 juillet 1963
fixant la liste des fêtes légales, a finalement
été publiée au Journal officiel en août passé.
Amenzu n’Yennayer, marquant le premier
jour de l’An amazigh, fixe Yennayer au
12 janvier de chaque année. Aujourd’hui
et demain, dans plusieurs villes du pays,
les festivités battent le plein. Sans surprise,
le folklore est au rendez-vous. Un cachet
qu’on veut imposer à cette fête, même si
dans la tradition ancestrale liée à Yennayer,
considéré comme une célébration festive
par excellence, selon Azeddine Kinzi,
anthropologue et enseignant-chercheur
(lire l’entretien réalisé par Samir
Ghezlaoui, publié par El Watan Week-end
le 12 janvier 2018). Dans le programme
des festivités entamées depuis mercredi,
les conférences et les débats sur l’histoire
de Yennayer sont quasi-inexistants ou du
moins pas vulgarisés. L’Office national
de culture et d’information (ONCI), par
exemple, annonce un programme spécial
enfant sous le slogan «Notre Patrimoine...
Notre identité» (lire le détails des
événements en page 12). A Alger, Tipasa,
Constantine, Oran, Béjaïa et Boumerdès, il
va y avoir, entre autres, la pièce théâtrale
Ayazit, un concert animé par Cheba Yamina
et Boualem Chaker, le spectacle Hakawati
avec Djamila Sandouk, des expositions
artistiques et autres spectacles de chants et
danses… Bref rien qui symbolise la vraie
identité !.Pas normal, selon Abderazzak
Dourari, professeur en sciences du langage
et traductologie et aussi directeur du Centre
national pédagogique et linguistique pour
l’enseignement de tamazight (Cnplet) :
«Le folklore, dans son sens premier,
scientifique, est le patrimoine, le trésor du
peuple. Et à ce titre, il n’est pas normal
de dédaigner. Mais le réduire à cela n’est
pas normal non plus. Sans réécriture du
récit national fondateur, intégrant cette
dimension historique et anthropologique,
sans citoyenneté et sans démocratie, cette
officialisation risque de rester sans effet
sur la société. Nous avons noté que le
discours religieux le plus convenu continue
à dévaloriser ce patrimoine et nos référents
nationaux historiques sans que personne
ne les interpelle.» Mais il ne dresse non
plus pas un tableau négatif.
SYMBOLE
Car dans le sens de Yennayer, il y a la
valeur du partage : les célébrations sous
forme de festivités ne doivent être ni le
aujourd’hui 7
seul moyen ni sous-estimées. Elles ont leur ce concept fondamental d’algérianité et
valeur car les moments de joie et de partage enseigne la préhistoire de notre pays, ses
entre les membres d’une société autour ou fêtes, ses langues… Elle intègre l’histoire
à l’occasion de la célébration d’un symbole de l’Algérie pour la première fois de
commun met en valeur ce symbole et son manière massive…elle programme des
caractère commun, et est d’une grande sorties comme celle de Aqlam Biladi,
importance dans la constitution et le en tourisme dans le sud du pays pour
renforcement du corps de la nation. En fait, découvrir le pays, l’immensité de son
quand on se fait une vision plus grande de territoire autant que la diversité de ses
cette occasion et la façon dont elle est fêtée, couleurs, de son climat, de sa culture et
on retrouve quand même qu’il existe dans ses langues.Yennayer est expliqué dans les
les moyens audiovisuels et la presse écrite classes, il est fêté. C’est tout un programme
beaucoup d’interventions d’hommes de mis en place pour faire avancer de manière
science sur cette occasion…Cette année, plus lumineuse l’algérianité citoyenne
le ministère de l’Education nationale a pour l’immuniser contre les détracteurs
instruit l’ensemble des établissements de son identité historique et les exiguïtés
mentales et idéologiques dangereuses pour
scolaires à célébrer l’événement ; des
directives leur ont été transmises dans ce l’avenir de notre nation algérienne.» Mais
sens. Des activités pédagogiques le matin aujourd’hui, Yennayer est inexistant dans
puis d’autres culturelles et artistiques les livres scolaires. «C’est quoi en fait
l’après-midi. Mais, à bon entendeur ! Car Yennayer», avons nous demandé à quelques
ce n’est pas étonnant de trouver des écoles écoliers. «On mangera du couscous»,
qui refusent d’exécuter cet «ordre». Rares répond une élève de 5e année primaire à
sont les personnes qui viennent contredire Alger. Sa camarade dit ne pas savoir du tout.
aujourd’hui l’idée que la méconnaissance Un collégien par contre, sûr de lui, tente de
de la symbolique de Yennayer est venue prendre la parole devant ses camarades qui
de l’école elle-même, censée éduquer et bloquent sur la question : «C’est un truc
promouvoir les principes de l’identité kabyle, mais je connais pas les détails.» Le
nationale et du patrimoine algérien. «meilleur» de ce groupe arrive à prononcer
Abderazzak Dourari explique : «L’école, le nom de Chachnak avec difficulté. Il dit
minée par le salafisme et l’arabisme être Chaoui d’origine. Courte explication
désincarné, professait l’aliénation simplifiée pour les enfants : Yennayer
identitaire jusque-là et la dévalorisation de dans la majorité des sociétés amazighes ou
soi, pour ne pas dire carrément la haine de Nayer pour quelques-unes, a généralement
soi et des origines amazighes notamment.» deux significations : Ixef Usgwas (début
Ce n’est heureusement plus le cas, mais il du Nouvel An) et Yen Ayer (premier
en a fallu du temps et des efforts explicatifs du mois). Ce deuxième sens renvoie au
et pédagogiques intenses. Des personnes calendrier agraire berbère, fonctionnel
mues par des idéologies qui datent et sous un depuis la nuit des temps dans les sociétés
emballage scientifique la plupart du temps paysannes traditionnelles d’Afrique du
mensonger, continuent malheureusement Nord. Elles se sont toujours situées dans le
à traiter les langues maternelles des temps par rapport aux différentes saisons
Algériens comme des sous-produits de l’année qui impactent la paysannerie
linguistiques indignes d’intérêt ! Comment et son économie, basée principalement
peut-on, au XXIe siècle, continuer à sur l’agriculture. C’est pourquoi on parle
s’insulter soi-même et à stigmatiser les de rites de passage d’une saison à une
langues maternelles d’un peuple entier au autre. En effet, il est de coutume chez
profit d’une langue d’un autre peuple ? les différentes communautés berbères de
fêter aussi le premier jour du printemps, le
RESPONSABILITÉ premier jour de l’été, etc. Dans la tradition
Mais M. Dourari n’incombe non plus pas ancestrale liée à Yennayer, ce jour est
toute la responsabilité à l’école. Son point considéré comme une célébration festive
de vue : «L’école, depuis quatre ans déjà, par excellence. Mais toujours floue dans
intègre dans les programmes scolaires leur tête. ■
DJAMEL LACEB. CHERCHEUR, CONSULTANT AUPRÈS DU HCA
“ C’est à nous de dépoussiérer nos
mythes
Cette année, plus précisément demain 12 janvier, l’Algérie célébrera officiellement,
pour la première fois de son histoire, le jour de l’An amazigh. Mais quelle est la portée
historique et culturelle de cette célebration ? Selon Djamel Laceb, chercheur et consultant
auprès du HCA,Yennayer a une très grande portée historique et sociétale. «On peut même
le considérer comme un ciment qui pourrait unir toute la nation amazighe et tout le nord
de l’Afrique autour de cet héritage ancestral. C’est une fête extraordinaire et nous militons
afin qu’elle devienne un patrimoine de l’humanité», a t-il confié, hier, sur les ondes de la
Chaîne 3. Selon lui, si cette célébration est diversement célébrée à travers les pays et à
travers l’Afrique du Nord, «c’est car les climats sont différents, nos teints sont différents,
mais au fond, on reste les mêmes : nous sommes tous Amazighs». Poiur Djamel Laceb,
l’essentiel est que ça tourne autour de la même racine et «nous avons les mêmes racines,
et c’est ce qu’il faut mettre en exergue», a-t-il précisé. En ce qui concerne les légendes qui
entourent Yennayer, M Laceb a une explication bien précise : «Depuis quand les historiens
se soucient de la vérité ? L’histoire n’est pas très objective. L’histoire est toujours écrite par
les vainqueurs. Les vaincus subissent les conséquences de cette écriture. Les nôtres n’ont
jamais écrits ces choses. Ce sont des information qui se sont transmises grâce à l’oralité. Les
mythes sont fondateurs. Ils fondent les nations. C’est à nous de dépoussiérer nos mythes.»
Il est à noter que les festivités officielles marquant la célébration du Nouvel An amazigh
(Yennayer 2969) ont été lancées mardi dernier depuis Laghouat, en présence du secrétaire
général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si Hachemi Assad. Sofia Ouahib
8 aujourd’hui
BELKACEM SAÏD MELLIKECHE. Doctorant en philosophie et chercheur en philosophie amazighe.
“ Le sens de Yennayer/Yennar est une
«défolklorisation» de timuzgha en tant que
culture ; c’est une vision et une philosophie
pratique de la vie quotidienne
Omar Arbane
weekend@elwatan.com
# Comment estimez-vous aujourd’hui
les connaissances des écoliers, tous
paliers confondus sur Yennayer ?
Je les estime, si elles existent vraiment,
comme des connaissances superflues,
puisque ce sont des connaissances
superficielles, narratives et descriptives
du «phénomène» Yennayer, non des
connaissances transgressives de son
«noumène» dans son «historicité». Ce sont
des connaissances de «l’actuel déprécié»
du rituel festif de Yennayer ; ce sont des
connaissances partielles et miniaturisées,
non prises dans leur totalité et dans leur
cohérence et complémentarité et en rapport
avec leurs symboliques et «herméneutique»
par leurs inter-liens avec les textes poétiques
et narratifs qui accompagnent Yennayer
comme fête. Un exemple de cette partialité :
on parle de Yennayer dissocié de la fête de
Amenzu Tefsut et d’autres fêtes du calendrier
agraire amazigh, avec ses spécificités dans
la dimension du temps comme conception
d’abstract ; on en parle aussi dissocié de
leurs relations avec la terre «akal, tafarka»
comme concept amazigh. «Tafarka» dont
vient le nom Africa/Ifriqia de l’Afrique
(de et avec ifri, ifer, yefer, yefraq, etc.),
où le slogan politique d’économie et de
politique extérieure du roi Massinissa (leur
seigneur) – «Tafriqt i yefriqen / Tafarka i
yefarkiwen » (l’Afrique aux africains) –
trouve les sources, et se trouve en actualité,
du moins dans l’actualité de la revendication
identitaire amazighe : ni orientale ni
occidentale mais natale.
# Pensez-vous que l’école a joué un
rôle négatif dans la méconnaissance de
Yennayer ?
C’est sûr. D’ailleurs, si l’école avait joué
sont rôle, et si il y a eu une non-négation
du soi amazigh dans l’école en tant
qu’outil idéologique de l’Etat (comme
superstructure) et d’une certaine «vision»
d’elle et de la société subordonnée; il
n’y aurait pas eu le militantisme engagé
très politiquement pour tamazight et sa
reconnaissance en tant que langue et terre
de culture. L’école a non pas joué un rôle
de méconnaissance de Yennayer, mais un
rôle de continuité de ré-aliénation» – au sens
marxien – de soi à autrui ou à autre chose, et
d’un embrouillement et une dépréciation du
sujet. Pis encore, à la différence de l’école
publique, même «l’école du public» joue un
rôle négatif et l’amplifie, avec folklorisation
de Yennayer qui, au contraire, a un sens
profond de défolklorisation de «timuzgha»
en tant que culture, car c’est une vision et
une philosophie pratique du quotidien,
même inconsciemment.
# Pouvons-nous parler de philosophie
amazigeh ?
Oui bien sûr, tant qu’on peut parler de
philosophie française, allemande, anglo-
saxon, chinoise, hindoue et même africaine,
arabe et islamique. Pourquoi ce qui est permis
aux autres et surtout par nous même, n’est-
il pas permis pour nous ?! Votre question
«pouvoir parler de la philosophie amazighe»
est une ligne historique dans la philosophie
amazighe ; une ligne de négation de soi
réflexif et au sens négatif de «la négation
de soi» morale. Un aperçu des échanges
qui ont lieu entre Apulée de Madaure et
Saint Augustin avec leurs contemporains
amazighs sur la question, par exemple,
vous donnera une vue philosophique
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
amazighe claire de la question. Et votre
question est l’une des problématiques
dont traite toute philosophie et surtout un
thème central et une problématique de
refondation moderne de la philosophie
amazighe et dans la philosophie amazighe
elle-même. Le problème est qu’on a une
«histoire colonisée» qu’il faut décoloniser,
comme disait Mohamed Cherif Sahli
par une contemporaine «école d’histoire
amazighe» libératrice dans la conception et
dans les outils culturels et conceptuels. Le
problème, aussi, est nous avons une histoire
culturelle déjà en marge et totalement
mise aux oubliettes, une histoire culturelle
compliquée avec une vue de soi et un regard
sur soi aliéné ; un regard et une vue de soi (le
soi collectif surtout) via les yeux des autres
– qui ne nous veulent pas forcément du bien
et ne nous traitent pas en égaux – non pas un
regard ou une vue de soi via nous-mêmes.
De cela, on a une tendance accablante et
dominatrice dans notre «épistémè» et notre
paradigme amazigh à l’époque actuelle,
qui est de considérer l’inconnu sur nous-
mêmes comme impossible et inexistant, au
lieu de le considérer comme possible et le
chercher. Bref, un rapport de soi historique
négationniste.
# Où avez-vous trouvé ces corpus écrits
ou oraux ?
La question du corpus est aussi une
problématique de la philosophie amazighe
refondée, qui soulève d’autres questions, du
moins celle de pouvoir considérer un écrit
philosophique qui traite de ce qu’il a en lien
avec tamazight et Imazighen, ou qui est
écrit par un Amazigh comme un corpus de/
ou pour la philosophie amazighe ? C’est à
débattre faire des recherches en refondation.
Ma réponse est que, tout d’abord pour parler
du corpus et pour le voir parmi le corpus
culturel amazigh global et le déterminer,
il faut définir le concept de la philosophie
amazigh. Et pour ce faire, il faut savoir physique et morale), Tafarka (propriété et relations avec ses pairs et avec le monde
dans quelle mesure et quelle définition attachement a la terre), etc. Une pyramide de physique ou d’idées. C’est une ontologie
est prise la philosophie en tamazight et valeurs comme philosophie de l’amazighité de valeurs horizontales ou ni l’homme, ni
timuzgha ? Autrement dit : y aura-t-il une dans «Taqvaylith n uqvayli», «Tachawith n le monde, ni Dieu ne tiennent la position du
définition particulière en tamazight pour uchawi», par exemple. Car parler tamazight centre ; le centre n’est que l’interactivité à
la philosophie ? En premier lieu, pour et parler en langue amazighe, comme parler même distance entre les trois composantes
moi, je préfère parler de la philosophie kabyle ou chaoui et parler en kabyle et en de la trilogie ontologique sous le guide de
«la liberté pour tous (Tilleli yelle-layen)»
en tamazight par le concept «tizumna» en chaoui, c’est la «différence» philosophique
relation avec la définition de la philosophie et de comportement dans la vie pratique comme valeur pyramidale suprême. Une
laïcité positiviste qui se manifeste dans deux
comme «filiation» et amour de la sagesse avec tous leurs rapports.
(Tayri n : rzana ylaqen, di kulech. yarnu ; proverbes courants : dans l’expression «jma3
# Selon vous, quelle est la dimension limine»(en nom de tous les dieux) et dans
i Trugza), et en relation avec l’étendue et
l’entendu du vulgaire «sage» cher à nous, philosophique de Yennayer ? l’expression «ad n sars swav ar lqâa» (on
fait retomber la vérité sur terre, contre tout
«mghar azemni». En un bref condensé de En résumé, philosophiquement, c’est une
les dieux égoïstes), de là un attachement à
réponse à votre question : le concept de dimension du rapport personnel et/ou
«philosophie amazighe» dans ses corpus collectif avec le soi (individuel ou collectif). la terre et un nationalisme dans l’expression
«miss n tmurt» (fils de la terre/du pays) pour
écrits et oraux,nous mène et nous ramène Aussi que, à travers cette conception du
a considérer d’autres concepts liés et à rapport avec le soi individuel et collectif, les semblables et pour la modestie afin d’un
égalitarisme dans l’expression «d-araw n
distinguer, comme la philosophie de (ce dernier –le collectif- conçu comme
l’amazighité «Tizumna n tmuzgha » (qui une « inter-individualités » et pas une lqâa n tmurt ak i nella i n ellel» (nous somme
tous des fils de la terre en liberté – aucun de
implique, comme philosophie amazighe ; totalité, puisque la valeur prépondérante en
une définition philosophique de Timuzgha), Timuzgha c’est la liberté (T illel-«i»li) en nous n’est dieu ni fils unique du ciel). Toutes
la philosophie de la langue amazighe tant que telle en attachement avec la terre cette dimension se matérialise dans un
«Tizumna n tmeslayth tamazight» (qui traite et pas au ciel, cela veut dire en attachement corpus de textes oraux avec une esthétique
de la logique de la langue dans sa structure aux individus physiques tels qu’il sont et poétique dans «timuchuha» (mythes/
et de son conceptuel et de sa vision du ils veulent pour eux même, d’une manière mythos avec Ethos contre Logos) et de la
monde par sa logique), la philosophie de immanente – une émanation – et non pas tel poésie dominante comme outil d’expression
Tamazgha ou de l’Amazigh, tous dénués qu’il faut d’une manière transcendantale) et de transmission et de mémoire, un corpus
du vouloir idéologique de l’amazighité de c’est un rapport citoyen avec le monde- qui accompagne le rituel de passation de
la philosophie, non d’une philosophie. En nature comme œufs de vie «racinale» la fête de Yennayer et qui est en train de se
dernier lieu et en exemple, parmi les corpus (Tamillelt n w azar) –représenté par la déprécier. L’universalité de A Vava Inouva
de la philosophie amazighe. On trouve dans terre (Akal, Tafarka), en tant que concept du renommé chanteur Idir est un bon
le corpus oral du code d’honneur amazigh – de l’épanouissement de l’homme et de sa exemple.
ces concepts - je dis bien «concepts» et citoyenneté comme conception de soi avec.
j’appuie – : Taqvaylith (la kabylité), Awal C’est un non-désenchantement du monde
(la parole), Tirugza (la virilité avec respect et de soi, et à travers. C’est une conception *A lire aussi en page 19 la contribution
et protection), Nnif (dignité), Tilleli (la vitaliste du monde et un non-centrisme de «Yennayer, symbole de convivialité et de
liberté), Avarnus (la protection et propreté l’homme et de l’individu-homme dans ses vivre-ensemble».
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 géo 9

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PHOTO :DR
Retrait des forces
Ryma Maria Benyakoub
rymamariabenyakoub@gmail.com

UNE PROMESSE ÉLECTORALE

RESPECTÉE
Sur le plan politique, le Dr Sekhri assure que
la décision du retrait des troupes Américaines
de Syrie n’est que la concrétisation de l’une
des promesses électorales de Trump qui
s’inscrit dans sa logique de «America First».
Autrement dit, retirer les troupes américaines
des zones de conflit et éviter toute protection
au Moyen-Orient sans rémunération. Dans
ce contexte, il convient de souligner que
l’administration américaine a dépensé
environ 70 milliards de dollars pour mener
sa mission militaire en Syrie. «Le problème
majeur avec la décision de retrait est un
problème sécuritaire et géostratégique car
les objectifs de la présence américaine en
Syrie n’ont pas été totalement achevés, et
contrairement aux déclarations du président
Trump, certains éléments des forces de
Daech sont toujours actifs en Syrie et en
Irak et la pénétration iranienne est toujours
forte dans la région», souligne le Dr Sofiane
Sekhri. Et d’ajouter : «D’autre part, la
confusion des alliés de Trump en Syrie
suite à l’annonce du retrait et la démission
du Secrétaire américain à la Défense,
James Mattis, et celle de l’émissaire des
Etats-Unis pour la coalition internationale
antidjihadiste, Brett McGurk, démontre que
la décision de Trump n’a pas été précédée
d’une large coordination et concertation
avec ses partenaires militaires à l’étranger
et ses associés dans le dossier à la Maison-
Blanche.»
DAECH VAINCU ? ON N’EN EST
PAS SÛR !
Concernant les déclarations de Donald
Trump indiquant que les groupes djihadistes
de Daech sont «en grande partie vaincus», le
Dr Sofiane Sekhri explique que la stratégie
de la coalition internationale pour combattre
Daech en Syrie est basée sur la reprise des
territoires occupés par l’Etat islamique et la
préservation des zones libérées. «Sans aucun
doute, les forces de la coalition ont remporté
de grands succès sur le terrain, mais cela ne
suffit pas car Daech a été largement affaibli
mais n’est pas complètement vaincu»,
avance-t-il. Par ailleurs, l’expert souligne
que le retrait de 2000 militaires américains
de Syrie pourrait créer un vide qui aiderait
le redéploiement des troupes de Daech dans
le nord-est de la Syrie. «C’est pourquoi le
calendrier de retrait n’est pas encore fixé,
afin que les forces de la coalition ne perdent
pas leur avancée dans la région».
américaines de Syrie :
ce qu’il faut retenir !
L’AMÉRIQUE TOUJOURS AUSSI
INTÉRESSÉE PAR LE MOYEN-
ORIENT...
Ce qui est sûr, selon le Dr Sekhri, c’est qu’il est
faux de croire certaines thèses qui parlent du
déclin de l’intérêt américain pour le Moyen-
Orient qui est toujours considéré comme une
zone vitale dans la stratégie américaine pour
plusieurs raisons, entre autres sa situation
géostratégique, son importance énergétique
et son statut symbolique de berceau des
religions célestes qui en font le centre des
conflits de civilisations ou de religions
qui se produiront à l’avenir. «Au Moyen-
Orient, l’administration américaine fait
face à des rivaux, notamment la Russie et la
Chine. D’autre part, la stratégie américaine
considère certains pays comme des pays
amis, à l’instar d’Israël, qui bénéficie d’un
soutien absolu et inconditionnel de la part
des Etats-Unis. Pour l’administration Trump,
le plus grand ennemi qui menace la stabilité
du Moyen-Orient est l’Iran et ses alliés dans
la région, comme le Hezbollah», explique-t-
il. Dans la même optique, avance l’expert,
les Etats-Unis considèrent «certains Etats
du Moyen-Orient comme des Etats pivots, à
l’exemple de la Turquie et l’Egypte, ou des
équilibreurs offshores (Offshore Balancers),
comme l’Arabie Saoudite et la Turquie aussi.
Ces Etats peuvent se livrer à des guerres par
procuration, comme le fait l’Arabie Saoudite
au Yémen».
PREMIER BÉNÉFICIAIRE DE
CE RETRAIT : LE RÉGIME DE
BACHAR AL ASSAD
La Syrie est transformée depuis des années
en une arène où s’affrontent des forces
locales, régionales et internationales. Pour
cela, le Dr Sekhri affirme que le premier
bénéficiaire du retrait américain est le régime
de Bachar Al Assad, soutenu par la Russie,
«car il renforcera sa zone d’influence en
Syrie et son pouvoir politique, tout en
promouvant des solutions politiques plutôt
que militaires», explique-t-il. D’autre part,
il est fort probable que la Syrie réintègre la
Ligue arabe et que les relations diplomatiques
entre le régime de Bachar Al Assad et la
communauté internationale se normalisent.
Pour cette raison, le président Poutine a
salué la décision de Trump et l’a qualifiée de
correcte, estimant que la présence des forces
américaines en Syrie n’était ni légitime ni
légale, car ni le gouvernement syrien ni le
Conseil de sécurité de l’ONU n’avaient
demandé l’intervention militaire des Etats-
Unis.
LA FRANCE ET LA TURQUIE
PAS PRÊTS À SE RETIRER
«Les alliés des Etats-Unis en Syrie, tels
que la France, la Grande-Bretagne et le
Canada n’étaient pas enthousiastes suite à la
décision du retrait des troupes américaines
de Syrie, parce que le vide stratégique créé
par ce retrait pourrait rendre ces pays en
position de vulnérabilité», assure M. Sekhri.
Les nombreuses déclarations officielles
françaises ont confirmé que la France ne
quittera pas la Syrie avant l’éradication
totale de Daech dans la région. Par contre,
la Turquie est le principal bénéficiaire du
départ des Etats-Unis. «Après avoir renforcé
son rapprochement avec l’administration
américaine en concluant d’importants
contrats militaires avec Washington, le
président turc Tayyip Erdogan a réussi à
convaincre le président Trump de retirer ses
troupes de Syrie, ce qui entrîne implicitement
la fin de la protection américaine des Kurdes
en Syrie et un feu vert, ou du moins un feu
orange, donné à Ankara pour lancer des
frappes militaires contre les Kurdes au nord-
est de la Syrie, bien que l’administration
Trump essaie d’écarter un tel scénario»,
analyse-t-il.
COUP DUR POUR LES KURDES
Pour l’expert, dans toute cette affaire, les
Kurdes de Syrie ont été les dindons de la
farce. Les forces de la coalition ont réussi à
affaiblir considérablement Daech en Syrie
grâce aux Forces démocratiques syriennes,
composées principalement de milices kurdes.
«Les Etats-Unis fournissaient les armes, la
formation et le soutien logistique aux Forces
démocratiques syriennes pour combattre
Daech et l’armée gouvernementale syrienne
et, en retour, le rêve des forces kurdes était
l’autonomie de leur région fédérale». En
conséquence, la décision de retirer les forces
américaines de Syrie a laissé les milices
kurdes entre deux feux : les représailles
du régime syrien ou d’éventuelles frappes
turques. Le Dr Sofiane Sekhri souligne :
«Cela reflète l’histoire des Kurdes, qui sont
souvent utilisés par des forces extérieures
pendant les guerres, puis poignardés dans
le dos. Cela reflète également la nature de
la politique étrangère des Etats-Unis, qui
n’ont pas d’amis ni d’ennemis permanents
au Moyen-Orient, à l’exception de leur fidèle
allié, Israël», ajoute-il. Et de poursuivre :
«C’est pourquoi l’opinion publique aux
Etats-Unis et de nombreux politiciens
américains ont considéré la décision de
Trump de se retirer de Syrie comme immorale
en raison des engagements des USA envers
les Kurdes en Syrie. Ainsi, les Kurdes de
Syrie ont deux solutions : rester en Syrie
dans le cadre d’un accord politique avec le
régime de Bachar Al Assad, ou s’enfuir vers
le Kurdistan irakien voisin en cas d’attaques
de la Turquie».
QUE CONCLURE ?
En conclusion, il convient de noter que
l’intérêt actuel des Etats-Unis et d’Israël se
concentre sur l’Iran plutôt que sur la Syrie
car, selon l’administration Trump, le pays
de Hassan Rohani a un projet de pénétration
économique, religieuse et idéologique au
Moyen-Orient qui menace la sécurité d’Israël
et les intérêts des Etats-Unis. La décision
de retirer les troupes américaines de Syrie
coïncide avec une autre décision du président
Trump de retirer 7000 soldats américains
d’Afghanistan et une grande volonté des
Etats-Unis de renforcer leurs bases militaires
en Irak, sans négliger les fortes déclarations
du Premier ministre Israélien, Benjamin
Netanyahu, contre l’Iran et ses alliés dans la
région. Alors, il est probable que ces données
signifient que les USA et Israël se préparent
à une guerre contre l’Iran et ses alliés dans
la région.■
10 monde El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

TUNISIE D’anciens
manuscrits historiques
«volés en Libye» saisis
par les gendarmes
D’anciens manuscrits «rares» et d’une
grande importance historique, volés en
Libye, ont été saisis mardi par la brigade
de recherches et d’investigations de la
Garde tunisienne, impliquant des membres
d’un réseau de trafiquants, a rapporté hier
l’agence de presse TAP. Trois individus ont

été arrêtés, a déclaré le porte-parole de la
Garde nationale Houssem Eddine Jbebli,
cité par la TAP. Les documents historiques
«ont été volés dans des musées en Libye lors
de la période du vide sécuritaire», après la
chute de Maâmar El-Gueddafi, fin 2011. Ils
ont été «en possession de membres d’un
réseau de trafiquants opérant entre Tunis,
Bizerte et la Libye qui avaient l’intention
de les vendre pour plus de 1,5 million de
dinars»,a ajouté l’agence.
RD CONGO Des partisans
de l’opposant Fayulu
manifestent dans le
nord-ouest du pays
Des partisans de l’opposant Martin
Fayulu, arrivé deuxième position
à la présidentielle en République
démocratique du Congo, ont manifesté hier
à Kisangani contre les résultats proclamés
par la commission électorale donnant
vainqueur l’opposant Félix Tshisekedi,
rapportent des médias locaux. La police
a tiré des gaz lacrymogènes et procédé
à des tirs de sommation pour disperser
des attroupements dans trois des cinq
communes de Kisangani, selon des témoins
cités par les médias. Des pneus et des étals
ont été brûlés dans les rues, qui étaient par
ailleurs couvertes de pierres, d’après des
correspondants de presse sur place.
SYRIE Une attaque turque
sera lancée si le retrait
américain est retardé
Le chef de la diplomatie turque a averti
hier qu’Ankara lancerait une offensive dans
le nord de la Syrie si le retrait américain
prévu de ce secteur devait être retardé.
«Si (le retrait) est retardé avec des excuses
ridicules qui ne reflètent pas la réalité du
genre ‘les Turcs vont massacrer les Kurdes’,
alors nous mettrons à exécution notre
décision» de lancer une opération dans
le nord de la Syrie, a déclaré le ministre,
Mevlut Cavusoglu, lors d’une interview
à la chaîne NTV. Il faisait allusion à des
déclarations de son homologue américain
Mike Pompeo, qui avait affirmé le 3 janvier
que Washington voulait s’assurer que «les
Turcs ne massacrent pas les Kurdes» en
Syrie après un retrait américain.
YÉMEN Six morts dans
l’attaque de drone contre
une base loyaliste dans le
sud
Six militaires ont été tués et 12 autres
personnes, dont des officiers et des
responsables locaux, blessées dans une
attaque de drone hier contre une parade
militaire sur une base loyaliste du sud du
Yémen, a annoncé une source hospitalière
locale. L’attaque a visé la base aérienne
d’Al Anad, la plus grande du Yémen, utilisée
dans le passé par des forces spéciales
américaines pour traquer les terroristes
d’Al Qaîda au Yémen. L’ONU a réclamé
mercredi aux parties belligérantes en
conflit au Yémen «des progrès substantiels»
après les accords obtenus en décembre
en Suède, alors que 80% de la population
dépend toujours de l’aide humanitaire
internationale.
PHOTO : D. R.
SOUDAN Trois personnes sont mortes et plusieurs autres ont été blessées
à la suite à une intervention de la police pour disperser une
manifestation anti-gouvernementale à Omdurman, ville jumelle de
la capitale soudanaise Khartoum, a indiqué hier la police locale. «Un
rassemblement illégal s’est tenu à Omdurman et la police a dispersé les
manifestants par des tirs de gaz lacrymogènes», a dit le porte-parole de
la police, Hashim Abdelrahim, dans un communiqué. «Ultérieurement,
la police a été informée de la mort de trois manifestants. Nous avons
ouvert une enquête», a-t-il précisé.
VENEZUELA Mécontentement
après la réélection de Nicolas
Maduro
Nicolas Maduro est une nouvelle fois à la tête du Venezuela. Une situation qui
ne réjouit par forcément l’opposition ni une grande partie de la communauté
internationale, particulièrement avec la crise économique.
Le premier mandat de Nicolas Maduro a renforcer leur influence qui, selon des deux généraux, et quelque 180 militaires
connu de nombreuses secousses, mais le analystes, n’a cessé de croître à mesure que ont été emprisonnés en 2018, accusés de
président vénézuélien est toujours à la tête chutait la popularité de Nicolas Maduro. conspirer contre le gouvernement, selon
de son pays. Il a entamé, hier, un deuxième Le Président socialiste considère d’ailleurs Rocio San Miguel. « Le gouvernement
mandat auquel il n’aurait pu accéder sans l’armée comme «la colonne vertébrale» vénézuélien s’est attaqué brutalement
un soutien de poids : l’armée. Il ne cesse du pays, jadis un des plus prospères aux militaires accusés de conspiration »,
de remercier les militaires pour «leur d’Amérique latine et désormais plongé dénonce José Miguel Vivanco, directeur
loyauté et discipline», qu’il récompense dans une profonde crise économique. pour les Amériques de l’ONG Human
en leur attribuant toujours plus de Le Venezuela (31 millions d’habitants) Rights Watch. En septembre, le New York
pouvoirs politiques et économiques. Après compte 365 000 soldats et 1,6 million de Times avait révélé que des responsables
son investiture pour un nouveau mandat réservistes. L’état-major militaire, qui se américains avaient rencontré des
de six ans devant la Cour suprême, une déclare «chaviste», nationaliste et anti- militaires vénézuéliens rebelles pour
cérémonie spécifique aura lieu devant impérialiste, exprime régulièrement sa évoquer le renversement de Nicolas
les représentants de l’armée. Sous l’ex- loyauté envers le régime qui s’appuie aussi Maduro. Plus tard, le président américain
président Hugo Chavez (1999-2013), sur une Assemblée constituante 100% Donald Trump a déclaré que le régime
lui-même ancien soldat, les militaires chaviste, créée pour court-circuiter le vénézuélien «pourrait être renversé très
représentaient 25% de l’Exécutif. Avec Parlement, seule institution aux mains de rapidement par l’armée si les militaires
Maduro, ils ont représenté jusqu’à 43% l’opposition. A la veille de l’investiture, le décidaient de le faire». Nicolas Maduro
de l’Exécutif en 2017, avant de revenir à haut commandement a rappelé son soutien accuse la Maison-Blanche d’avoir alloué
26% actuellement, selon l’ONG Control sans restriction au chef de l’Etat, dont la 120 millions de dollars pour «acheter» des
Ciudadano. Sur 32 ministres, neuf sont réélection est contestée par l’opposition officiers. Dans un pays où rares sont ceux
des militaires, détenant notamment les et une grande partie de la communauté qui parviennent à échapper aux pénuries
portefeuilles de la Défense, l’Intérieur, internationale. alimentaires ou de médicaments, plus de
l’Agriculture, l’Alimentation, supervisant 4300 soldats ont quitté la Garde nationale
la compagnie pétrolière nationale PDVSA LE «DIABLE» RÔDE DANS LES en 2018, selon un document de l’institution
CASERNES
qui rapporte au pays 96% de ses revenus, citée par Control Ciudadano. L’ONG
et les services de Renseignement. «Maduro s’appuie sur les militaires et estime qu’environ 10 000 militaires ont
Pour Rocio San Miguel, président de eux s’appuient sur Maduro pour faire des demandé à démissionner depuis 2015.
Control Ciudadano, cette plus faible profits économiques et pour éviter de faire Pour l’analyste Luis Salamanca, les hauts
l’objet de poursuites judiciaires en cas
présence s’explique car «les ministères responsables militaires sont pris dans un
ne représentent plus des sources de déroute du régime», explique à l’AFP dilemme entre suivre Maduro au risque
d’enrichissement comme auparavant». Les le politologue Luis Salamanca. Malgré de couler avec lui ou sauver leur peau,
militaires préfèrent gérer l’importation et les efforts pour faire apparaître l’armée en se présentant à la justice d’autres
la vente de produits subventionnés, selon comme unie, le ministre de la Défense, pays comme les Etats-Unis, qui ont ciblé
lui. Une chaîne de télévision, une banque, le général Vladimir Padrino, reconnaît un certain nombres d’entre eux par des
que le «diable» rôde dans les casernes.
une usine d’assemblage de voitures, une sanctions, avec interdiction d’entrée sur le
entreprise de bâtiment, des compagnies Parmi les 25 personnes incarcérées, territoire américain et gelée de leurs avoirs
minière, pétrolifère et gazière : d’autres accusées d’avoir organisé un attentat financiers. AFP
domaines ont permis aux militaires de contre le chef de l’Etat le 4 août, figurent

L’apprentissage du français en débat : approfondir la
réflexion sur l’enseignement du texte littéraire
L
e séminaire sur «La compréhension de
l’écrit dans l’enseignement/apprentissage
du français langue étrangère (FLE) en Algérie
: réalités, enjeux et perspectives», organisé
par la Coordination nationale des
enseignants de français d’Algérie à Biskra, en
partenariat avec le ministère de l’Education nationale
et avec le soutien de la wilaya, a débouché sur des
recommandations allant dans le sens d’approfondir la
réflexion sur l’enseignement du texte littéraire. «Il y a
un besoin urgent de pratiques de terrain afin de faire
face aux élèves lors des situations de lecture/
compréhension, notamment chez les enseignants de
primaire», a-t-il été relevé par les intervenants lors de
cette rencontre qui a enregistré une importante
participation d’enseignants venus de plusieurs
wilayas du pays. Ainsi, Salah Arrar, maître-assistant à
l’école normale de Sétif, a préconisé de «lire des
textes littéraires dans une perspective interculturelle»
tandis que le docteur Radhia Cherak, du centre
universitaire de Barika (Batna) a parlé du «Texte
littéraire au service de la compréhension de l’écrit».
Ahmed Elosmani et Karima Birem, respectivement
inspecteur de l’enseignement moyen et formatrice de
l’enseignement secondaire, ont évoqué la pratique de
la compréhension de l’écrit au collège et au
secondaire. Pour sa part, Hana Djebbari, de
l’université Aboulkacem Saad Allah (Alger 2) a axé sa
communication sur «L’effet de l’enseignement qui
explicite des stratégies de lecture sur la
Hocine Redjala.
Réalisateur
Les
bandits
d’honneur est
une histoire
encore récente
que nous devons
regarder en face,
sans peur
Lire en pages 16-17
Vendredi 11 janvier 2019
compréhension en lecture en FLE. Cas des élèves du
secondaire de la wilaya de Tébessa».
La communication de Dzaïr Bouzid de l’université
Larbi Ben Mhidi d’Oum El Bouaghi a porté sur «La
place et l’intérêt de la littérature dans l’apprentissage
du FLE. Comment enseigner une langue étrangère à
travers les textes littéraires ?», avant que Ammar
Banni, professeur de l’enseignement moyen dans la
willaya d’El Oued, parle du «Passage de la lecture à la
compréhension». Thameur Brahimi, inspecteur de
l’enseignement moyen, a tenté d’expliquer, dans sa
communication, comment aborder la compréhension
de l’écrit. Le docteur Zineb Haroun, coordinatrice
scientifique de ce séminaire, a souligné que les
objectifs de ce rendez-vous «se sont articulés autour
d’une réflexion sur ses propres pratiques à la lumière
des nouveaux éclairages de la compréhension de
l’écrit. Ces éclairages ne sortent guère des choix
théoriques de l’enseignement du français tels que fixés
par le système éducatif algérien. Néanmoins, il est
indispensable de revoir leur usage dans le but d’un
alignement ou d’un réajustement en fonction des
constats relevés à travers les bilans annuels. Ainsi, ce
séminaire se voulait une sorte de régulation
concernant l’enseignement/apprentissage de la
compréhension de l’écrit. Une régulation faisant
fonction d’une évaluation d’un système
d’enseignement lié à l’activité de compréhension de
l’écrit dans les différents paliers». «Il y a lieu
d’approfondir la réflexion sur l’enseignement du texte
PHOTO : DR
littéraire pour les cycles moyen et secondaire. Je
propose une réflexion sur son enseignement pour le
cycle primaire au moyen des albums de jeunesse. Notre
culture ainsi que les autres cultures regorgent
d’histoires porteuses de valeurs locales et universelles
qu’il est possible d’enseigner à nos élèves du primaire»,
a-t-elle ajouté. «Il faut s’interroger sur le rôle et la
place de ces instructions dans les pratiques
enseignantes. Quelle lecture font nos enseignants de
ces instructions? Quels sont leurs apports aux
pratiques enseignantes? Ces questions ouvrent une
perspective très intéressante sur laquelle il y a lieu de
réfléchir : l’opérationnalisation des concepts
théoriques circulant dans les instructions officielles et
dans la formation préalable des enseignants», a-t-elle
précisé. Pour leur part, Mohand Outahar et Fatiha
Bousmaha, respectivement président et secrétaire
générale de la CNEFA, ont relevé l’importance de ce
genre de rencontres qui se multiplient à travers le
pays. Il est utile ainsi de rappeler que la CNEFA a
organisé des séminaires dans plusieurs wilayas :
Tamanrasset, Boumerdès, Tizi Ouzou et Naâma. «La
rencontre de Biskra s’est déroulée dans de bonnes
conditions grâce à l’apport et le soutien de la direction
de l’éducation qui n’a ménagé aucun effort pour la
réussite de cet événement. Nous tenons aussi à
remercier Mme Mimouni qui a fait un grand travail
pour la mise sur pied d’une section CNEFA dans cette
wilaya», a déclaré Mme Bousmaha.
Hafid Azzouzi
PHOTO : EL WATAN WEEK-END
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

Yennayer…12 idées
pour se dire Assegass
Amegass 2969

ALGER. Depuis mercredi jusqu’au demain samedi. Le

Grand marché de Yennayer 2969. Des produits de
terroir et de l’artisanat. Evénement en collaboration
avec « la maison Lahlou » et la participation d’une
panoplie d’artisans venus des quatre coins du
pays. Il est prévu l’organisation du Grand concours
culinaire « meilleur couscous » animé par des grands
chefs. A la ferme pédagogique d’Alger.
ALGER. Jusqu’à demain 12. Semaine culturelle
amazighe. La Direction des activités culturelles de
la wilaya d’Alger en collaboration avec le Centre des
Arts et de la Culture du Palais des Raïs, organise une
Semaine culturelle amazighe. Au programme, des
expositions d’artisanat amazigh, friandises servies
lors de Yennayer (tresse), exposition et dégustation
de plats traditionnels, conférence (Med Arezki Ferrad),
déclamation de poésie amazighe, théâtre, chant et
danse avec une animation spéciale Idebalen. Contact  :
021 43 96 44. Au Palais des Raïs (Bastion23)
ALGER. Samedi 12. De 10h à 18h. 6e exposition
artisanale organisée dans le genre. Une exposition
regroupe une pléiade d'artisans dans différents
domaines. Au restaurant La Cabane. Chéraga.
ALGER. Samedi 12. De 9h à 17h30. Une journée Spécial
Nouvel An amazigh Yennayer. Une exposition-vente. A la
salle Mondial (ex-cinéma le Mondial), 27 rue Mohamed
Belouizdad.
ALGER. A 14h. Concert musical à l’occasion de Yennayer
avec Ferhat Medrouh. Salle Ibn Zeydoun-OREF.
BOUIRA.. Fêtons Yennayer ensemble. Des expo, ateliers
et marché et d’autres activités à l’occasion du Nouvel An
berbère. Au village Merkala. Bouira.
BÉJAÏA. A 10h. Salon du livre Yennayer 2969, organisé
par l’APC en hommage à Mohend Aït Ighil : «Yennayer ad
aghegh adlis». A la place Ifri, Béjaïa.
TIZI OUZOUZ. A 9h. L’association « Art et Culture Ath
Mendes », en collaboration avec le comité et la maison
de jeunes de Ath Mendes, organise la 2e édition de la
fête de Yennayer au village Ath Mendes. L’édition de
cette année sera sous le thème : Yennayer, un devoir
de mémoire «Yyennayer, tu unt n tmektit». A l’école
primaire Les frères Belarbi. A Ath Mendes. Boghni.
ALGER. Demain samedi. A 19h30.Yennayer à l’Opéra
d’Alger. Concert de Massa Bouchafa et Zingdam, ainsi
que le ballet. A l'Opéra d'Alger. Ouled Fayet.
ALGER. Aujourd’hui. A 15h. L’association Solidarité
Populaire «Le cœur sur la main» organise un couscous
citoyen qui verra la présence de Chawki Amari, Farid
Belhoul (Diaz MBS), El Moustach, Aziz Hamdi, Syphax,
Chris, ainsi que d’autres artistes au centre SOS femmes
en détresse d’Alger. Contact  : 0560611205.
ALGER. Jusqu’à demain. Une expo-vente est organisée
au cinéma L’Afrique. Sidi M’hamed.
ALGER. Samedi 12. A 10h. Une visite guidée à travers
les ruelles de La Casbah, un voyage dans le temps,
remonter aux origines de l’antique cité, découvrir Dzair
Mezghenna avec nous et fêtez Yennayer à La Casbah.
BOUMERDÈS. Samedi 12. L’association Imnayen du
village Iraf3en, dans la région de Bordj Menaïel, à
Boumerdès célèbre pour la première fois la grande fête
de Yennayer. Ce village, qui a été déserté durant de
longues années par ses habitants lors de la décennie
noire, veut renouer avec ses traditions et redonner vie
au village. Les villageois qui habitent autour du village
se réunissent régulièrement et espèrent organiser de
plus en plus d’activités culturelles pour encourager
ceux qui n’ont pas quitté le village à ressusciter l’intérêt
pour la terre désertée.

Associations, organisations et autres,

pour toutes vos activités, événements
et rendez-vous, contactez-nous à
weekend@elwatan.com
 El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

CINÉMA… VENDREDI 11
CONCERT
ALGER. A 20h. Concert flamenco avec le
groupe Nessma. Formule  : dîner complet
et concert. Prix : 2500 DA. Au restaurant
Havana. Bab Ezzouar.

DÉDICACE
BÉJAÏA. A 14h30. L’écrivain Kamel Daoud
signera son ouvrage La peinture dévorant la
femme. A la salle Youcef Abdjaoui. Sidi Aïch.

SPIDER-MAN : NEW GENERATION
Spider-Man  : New Generation suit les aventures de Miles Morales, un
adolescent afro-américain et portoricain qui vit à Brooklyn et s’efforce
de s’intégrer dans son nouveau collège à Manhattan. Mais la vie de Miles
se complique quand il se fait mordre par une araignée radioactive et se
découvre des super pouvoirs  : il est désormais capable d’empoisonner
ses adversaires, de se camoufler, de coller littéralement aux murs et
aux plafonds ; son ouïe est démultipliée... Dans le même temps, le
plus redoutable cerveau criminel de la ville, le Caïd, a mis au point un
accélérateur de particules nucléaires capable d’ouvrir un portail sur
d’autres univers. Son invention va provoquer l’arrivée de plusieurs autres
versions de Spider-Man dans le monde de Miles, dont un Peter Parker plus
âgé, Spider-Gwen, Spider-Man Noir, Spider-Cochon et Peni Parker, venue
d’un dessin animé japonais. A partir de 6 ans. Aujourd’hui à 15h30. A la
salle Ibn Zeydoun.
AQUAMAN
Les origines d’un héros malgré lui, dont le
destin est d’unir deux mondes opposés,
la terre et la mer. Cette histoire épique
est celle d’un homme ordinaire destiné à
devenir le roi des Sept Mers.
Aujourd’hui à 19h45 à la salle Ibn Zeydoun.
OREF.
SAMEDI 12
PLEIN AIR
MÉDÉA. A 9h30. Visite guidée à la région
de Tibhirine. Journée de détente et de
découverte. A découvrir la nature et les
couleurs de l’hiver et également visiter
le monastère de Tibhirine. Contact  :
0671291501.
ALGER. A 10h. Visite guidée à La Casbah
d’Alger avec une Djawla 3assimiya.
ALGER. Conférence-débat sur le harcèlement
numérique. La conférence est organisée
par les étudiants de l’Ecole supérieure
algérienne des affaires. Des psychologues
et des bloggeurs seront présents pour
débattre de la question et apporter leurs
témoignages. A l’ESAA.
DIMANCHE 13
CONFÉRENCE
ALGER. A 18h. Conférence sur la thématique
«Faire de la philosophie arabe aujourd’hui»
présentée par Ali Benmakhlouf. Résumé  : il
y a une réelle fécondité philosophique dans
les analyses qui reposent conjointement sur
deux périodes éloignées dans le temps : le
médiéval et le contemporain. La logique est
une discipline fondationnelle dans les deux
cas et la philosophie du langage dénoue
bien souvent des crampes métaphysiques
comme celles qui sont liées à l’éternité ou
non du monde. A travers quelques figures
philosophiques comme Averroès ou Ibn
Khaldûn, je tâcherai de montrer les motifs
de longue durée venues des philosophes
grecs et transmis aux philosophes arabes
ainsi que les affinités de la philosophie
contemporaine de tradition européenne
avec la philosophie arabe médiévale.

MARDI 15
ATELIERS
ALGER. Début, à partir aujourd’hui, des
inscriptions pour des ateliers de nouvelles
technologies et la robotique pour enfants.
Si vos enfants sont passionnés par les
nouvelles technologies et la robotique,
vous pouvez les inscrire au nouveau Club
robotique de Bab Ezzouar ou Ouled Fayet en
formule mensuelle. Au programme :
- 2 heures Ateliers programmation de jeux
vidéos et robotique.
- 1 heure Ateliers ludiques divers (dessins,
lecture, lego, travaux manuels...)
Contact  : 0559 403 630.

Prêts pour une

dictée ?
Alger. Mardi 15. A 14h. Concernées par
l’événement les personnes âgées à partir
de 9 ans. La «Dictée des Graines du savoir»
invite écoliers et adultes à déjouer les
pièges de la langue française dans la bonne
humeur. Au programme de cette 2e édition :
14h : rendez-vous à l’école Graines du
savoir à Tixeraine pour participer dans une
ambiance chaleureuse et décontractée à la
deuxième édition de la dictée des Graines
du savoir ! Aucun niveau n’est requis, petits
et grands peuvent participer. 14h15 : début
de la dictée. 14h45 : pendant la correction
des copies, les participants pourront en
profiter pour faire connaissance et une
collation leur sera proposée. 15h30 :
remise des prix au meilleur participant
de chaque catégorie (enfants d’école
s élémentaire, collégiens, puis lycéens-
adultes). Tarif : 200 DA/ personne. Contact  :
05 55 73 85 89 ou 07 98 80 15 27. A
m l’école Graines du savoir à Tixeraine (juste
PHOTOS : DR

derrière l’hôtel Les Capucines).

14 publicité El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 aujourd’hui 15

Youcef
Hadj Ali,
patriote
dans
l’âme
Youcef Hadj Ali, économiste
et militant algérien, est
décédé le 3 janvier dernier.
Ses amis témoignent de
sa valeur et de sa grande
sagesse. Il a su, en dépit du
danger, s’imposer entre les
intellectuels orgueilleux.
Hommage.

Amina Semmar
weekend@elwatan.com

Youcef Hadj Ali, jeudi 3 janvier. A 64 ans,

son patriotisme et son amour pour l’Algérie
lui ont forgé un destin sans précédent. Ancien
rédacteur en chef d’Alger républicain (1991-
1992) et membre du PAGS et autrefois
enseignant à l’Université d’Alger, son
parcours ne peut que rendre fière l’Algérie.
Il est mort des suites d’une longue maladie.
Il a été inhumé au cimetière El Alia, à Alger,
où repose son père, le poète Bachir Hadj Ali.
Père et fils font partie de générations qui ont
marqué la société algérienne. Bien que ses
dires aient ébranlé de nombreux intellectuels
ayant des pensées antagonistes, Youcef Hadj
Ali a toujours été un Algérien enraciné dans
le petit peuple. Un homme qui ne va perdre

pas un seul instant pour défendre son pays,
ses alliés et ses idées par la même occasion.
Depuis l’annonce de sa mort sur les réseaux
sociaux, beaucoup sont peinés. Des centaines
de messages ont été laissés par les internautes.
Amis, collègues, famille ou simplement
admirateurs sont particulièrement peinés.
Son départ a marqué de nombreux hommes
et femmes. Beaucoup admirent cet homme
exilé qui s’est sacrifié pour une Algérie
prospère, avec des vraies valeurs. Une
Algérie qui aujourd’hui lutte encore contre
le conservatisme et l’extrémisme. Mourad
Preure et Jessica Northey, deux amis,
deux admirateurs, évoquent son esprit
révolutionnaire toujours présent parmi nous
malgré son départ précipité. Mais qui mieux
que les personnes qui l’on côtoyé pour lui
rendre réellement hommage ?
MILITANT DANS L’ÂME
Entre Youcef et Mourad, c’est une amitié de
plus de 30 ans. Partageant la même passion
pour la musique chaâbie, ils baignent tous
deux dans une ambiance patriotique sans
égale. Mourad Preure, expert pétrolier
international, décrit son ami comme «un
amoureux de l’Algérie». Lorsque la décennie
noire est arrivée, il a dû partir en France. La
raison de son départ : des menaces de mort.
Toutefois, «son exil ne l’a pas empêché de
continuer à se battre sur le plan intellectuel»,
déclare Mourad Preure, grand ami du défunt.
Le contexte socio-politique de l’Algérie
des années 1980 face à l’ex-colonisateur
français prêchait dans un mouvement de
massacre civil. Une histoire déformée par
des journalistes français afin de semer la
confusion sur la réalité algérienne. Le débat
sur la situation n’a fait que confronter le
courage de Youcef Hadj Ali, de s’en prendre
à tout courant qui encourageait l’ascension
fulgurante d’un FIS déterminé. Youcef Hadj
Ali était résolu à écrire un livre. Trouver une
maison d’édition prête à publier son livre n’a
pas été une mince affaire. Et c’est finalement
chez Albin Michel, en 1998 dans la
collection «lettre ouverte à…» que le vent a
tourné. Néanmoins, il est curieux de préciser
qu’avant l’accord de la publication de Lettre
ouverte aux Français qui ne comprennent
décidément rien à l’Algérie, le manuscrit
a dû être glissé entre les mains de l’avocat
en charge de l’édition. D’ailleurs, «il a été
demandé à l’auteur de faire quelques petits
arrangements, ce qu’il a fait avec beaucoup
de réticence», atteste Mourad Preure. Selon
Mourad Preure, la lettre ouverte de Youcef
Hadj Ali est une démonstration mathématique
qui met en lumière la responsabilité des
intégristes ainsi que ceux qui se battaient
pour la démocratie, pour un état moderne,
pour l’égalité des hommes-femmes et pour
toutes les valeurs universelles. Le livre
était construit pour expliquer la cause, les
tenants et les aboutissants. Il mettait donc en
évidence une vision moderne, républicaine
et humaniste de l’Algérie. De plus, Lettre
ouverte aux Français qui ne comprennent
décidément rien à l’Algérie va apporter de
la clarté pour les «intellectuels» français du
moins. «Youcef, s’est attaqué à tous ceux qui
doutaient de la responsabilité des criminels,
mais surtout à tous ceux qui voulait endosser
cela à l’armée algérienne», explique
Mourad Preure. Cependant, s’attaquer aux
intellectuels français ne lui a pas facilité la
vie en exil. Il a assisté à un affaiblissement
de sa carrière. «Il a beaucoup dérangé,
notamment lors de débats sur des plateaux
de télévision français. Il avait des temps de
parole restreints et de nombreuses tentatives
de coupures, mais grâce à son sens de la
répartie il a su s’imposer», ajoute-t-il.
Youcef était quelqu’un de très méticuleux,
il se documentait beaucoup et ne manquait
pas d’étayer des arguments structurés à
quiconque soutenait un avis ou un jugement
immuable.
DISCRET ET BRILLANT
C’est notamment le point fort de Youcef
Hadj Ali. Il ne manque pas une occasion
de partager son savoir en organisant
des conférences et débats autour de son
livre. Il a autrefois participé sur plusieurs
aspects d’un programme d’appui aux
associations algériennes de développement.
Un programme affilié au ministère de la
Solidarité pour les institutions algériennes.
Mais, qui mieux que les personnes qui
l’on côtoyer dans le milieu du travail pour
pouvoir réellement épiloguer sur cet homme
accompli. C’est le cas pour Jessica Northey,
doctorante en société civile en Algérie.
«Pendant les années où nous avons travaillé
ensemble à Alger, il a tout donné de lui pour
appuyer les institutions algériennes qu’il
formait, et les personnes participant à ses
formations. Discret, Youcef était un homme
sans prétention et très brillant. Il a su nous
redonner confiance dans des moments
difficiles avec dans l’espoir de contribuer
à un meilleur avenir pour l’Algérie.»
Jessica explique que «Youcef Hadj Ali était
PHOTOS : DR
un homme de principe qui ne se détachait
jamais de son engagement à défendre son
pays, l’Algérie, dans des contextes hostiles.
Sa lettre ouverte démontre l’impact de la
négativité de certains acteurs, dont l’élite
française. Quant à la présence d’analyses
incomplètes, fondées ou bien néfastes,
elles ont provoqué des ramifications en
Algérie. Un contexte qui a enflammé au lieu
d’apaiser du fait de graves conflits durant
la décennie noire». Dans les recherches que
Youcef entreprit, il y a une certaine réflexion
sur la manière de réfléchir aux possibilités
de réforme et de changement. Autrement dit,
réfléchir de façon intelligente sur la vraie
relation avec la France. Elle ajoute que «pour
des chercheurs algériens ou pour ceux qui
dans le monde portent l’Algérie dans leurs
cœurs, il est important de s’intéresser aux
écrits de ce patriote. Cela va redonner un
souffle nouveau dans la réflexion actuelle,
sur l’avenir de la société et sur la politique en
Algérie». Selon les mots du regretté Youcef,
«contribuez à la production d'analyses
novatrices, audacieuses et donc susceptibles
de rendre compte des processus socio-
politique complexes et des voies inédites
par lesquelles une société peut cheminer
vers la démocratie et ce faisant asseoir les
éléments constitutifs de la nation moderne
avec son propre rythme et ses spécificités
historiques.» (Hadj Ali, 2003 : 278). Plus de
20 ans après, sa Lettre... garde encore toute
son actualité. Ses mots sont comme une
profonde inspiration qui donne une certaine
réflexion humaniste. ■
16 en aparté El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

El Watan Week-end a
visionné en exclusivité
plusieurs séquences du
film documentaire sur
les bandits d’honneur en
Kabylie du réalisateur
Hocine Redjala. Intitulé
Le serment rebelle, ce
travail remarquable évoque,
entre autres, Ahmed
Oumeri, ce personnage
légendaire que retient
l’histoire et l’imaginaire
des populations de Kabylie,
chanté notamment par
Aït Menguellat, Lounes
Matoub, Madjid Soula et
d’autres.

Paris, Meziane Abane

mabane@elwatan.com

# Vous préparez un documentaire sur

les bandits d’honneur de Kabylie, un
sujet dont on n’entend pas beaucoup
parler. En fait, qui sont-ils, ces bandits
d’honneur ?
Les bandits d’honneur et les hors-la-loi,
comme les qualifiait l’administration
coloniale à l’époque, sont des personnes
qui n’ont jamais accepté d’être sous la botte
de quelqu’un qui les opprime et ils finissent
par basculer vers l’autre côté de la rive. Ils
étaient considérés par le seigneur ou l’Etat
aux commandes comme des hors-la-loi,

PHOTO : EL WATAN WEEK-END

mais ils étaient vus comme des justiciers,
parfois même comme des libérateurs par les
populations. Dans l’imaginaire populaire,
le hors-la-loi alimente les révoltes et pousse
les consciences populaires à se prendre en
charge, à ne pas avoir peur des exactions
et à aller dans le sens de leur libération. Le
terme «bandit d’honneur» existe depuis
longtemps et dans plusieurs cultures. Il y a
celui qu’on appelle le «bandit social» qui,
par nécessité économique ou misère sociale, HOCINE REDJALA. Journaliste et réalisateur
est poussé à basculer. Le déséquilibre

“ Mon film sur les bandits

social et les richesses mal réparties par le
pouvoir poussent ce dernier à voler aux
riches pour donner aux pauvres. Mais un
bandit d’honneur, c’est celui qui défend sa
dignité, sa liberté spoliée et son honneur
bafoué. Les deux concepts sont utilisés.
Mais chaque culture a ses propres bandits
d’honneur et ses propres bandits sociaux.
Me concernant, cela fait longtemps que
je voulais réaliser un documentaire sur
ce sujet. Je viens d’un village de Kabylie
qu’on appelle Ouadhias (Tizi Ouzou). C’est
une région qui a connu ce phénomène dans
les années 1940 jusqu’au déclenchement
de la Révolution notamment avec le
bandit d’honneur Ahmed Oumeri. J’ai
baigné dans une culture marquée par cette
personne. Beaucoup de métaphores ont été
construites dans la tradition orale autour de
lui. Je me suis dit qu’il fallait se pencher sur
l’histoire de ce personnage très particulier.
Mais pour le sortir du tourbillon de l’oubli,
il a fallu s’amarrer à l’universalité. J’ai
eu un océan d’informations. L’idée,
donc, était de réaliser un documentaire
avec une approche internationale car en
fouillant dans les cultures du monde, j’ai
trouvé beaucoup de choses intéressantes à
explorer sur ce sujet.
# Lesquelles justement ? Pouvez-vous
nous en donner quelques exemples ?
Il y a beaucoup de bandits d’honneur qui
d’honneur peut donner des
idées aux personnes
opprimées de par le monde
sont connus dans le monde tels que Marion
du Faouët la Bretonne, Carmine Crocco E
Michelina Di Cesare l’Italienne, lez Corses
Danielle Casanova et Castelli, Lampia
le Brésilien, Benzelmat l’Auresien, etc.
Ce sont des justiciers qui ont été retenus
par l’histoire et qui ont alimenté bien des
légendes dans leurs cultures respectives.
L’exemple le plus connu peut-être serait
Robin des Bois. De par le monde, là où
il existe des exactions, il y a toujours des
personnages qui rebellent. Chez nous
aussi, dans les cultures berbères d’Afrique
du Nord, des hommes libres qui refusaient
d’être dominés ont existé de par l’histoire.
Nous avons beaucoup d’exemples comme
après les pacifications qui ont émaillé
l’histoire. Il y a toujours des personnes
qui se sont révoltés et qui ont démarré
des petites révolutions personnelles. Je
pense notamment à Jugurtha qui a levé une
armée et qui s’est retrouvé dans les geôles
de Rome, ou Dihya qui s’est révoltée
face à la culture arabo-musulmane qui
était perçue comme envahissante. Il y a
aussi beaucoup d’autres exemples mais
l’accentuation de mon documentaire fait
référence à l’Algérie et se situe entre 1830
et la colonisation française.
# Revenons au personnage-clé de votre
documentaire. Pouvez-nous dire qui
était Ahmed Oumeri ?
Avant d’arriver à Ahmed Oumeri, il faut
savoir que durant la colonisation française,
la Kabylie n’a été mise sous soumission
qu’à partir 1857. Au tout début, les
Français se sont cantonnés dans les grandes
métropoles. C’est en novembre 1839 que
le gouvernement de Louis-Philippe dut
se résoudre à la conquête totale. Il fallut
encore dix ans pour soumettre les Aurès,
la Kabylie et les oasis du Sud. Ce qui
veut dire qu’il y avait eu beaucoup de
résistances. Entre autres, dans le village
d’Aït Bouaddou d’où il est issu, Ahmed
Oumeri – qui a participé au soulèvement
de 1857 – la population a été poussée à
se retrancher dans les hautes montagnes
après avoir subi beaucoup de pertes. Les
villageois ont été décimés et expropriés de
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019
leurs rares terres fertiles. Après avoir passé était constituée à 90% de Kabyles.
beaucoup de temps en montagne dans le
froid et la neige, ils ont décidé de descendre # Et concernant Ahmed Oumeri ?
vers les plaines pour reprendre des forces Ahmed Oumeri a été envoyé, lui aussi, par
et participer à l’insurrection de 1871. Les son père en France pour travailler. Il avait
villageois d’Aït Bouaddou se sont aussi laissé sa femme et ses deux filles à Aït
insurgés en 1871. Il y a eu beaucoup de Bouddou. Il a été arrêté puis mobilisé de
morts parmi eux et plusieurs déportations. force, en France, pour la Deuxième Guerre
La famille d’Oumeri avait subi aussi la mondiale. Mais il a fini par déserter car il
même chose. Il y a même un adage sur considérait que ce combat n’était pas le
cette perte : «Wi bghan ad yissin xellu, adi sien. Il a décidé de repartir dans sa région
muqel s adrum nath hemmu.»Il y a eu donc en Kabylie, ce qu’il a d’ailleurs fait. Dès
une résistance très ancienne, ce qui poussa lors, il a été recherché. Il a reconstitué son
Ahmed Oumeri à prendre le maquis à partir groupe. Il a vu les exactions, les maladies
de 1941. Les inégalités et les exactions et la misère après la Deuxième Guerre
de l’administration française, appuyée et mondiale. Il s’est donc rangé du côté des
soutenue par les supplétifs qui travaillaient populations démunies sans s’attaquer
avec la France, l’ont révolté. Ahmed directement à l’administration française,
Oumeri est un peu dans la continuité d’une mais aux supplétifs et aux intérêts de
certaine résistance à partir de 1871, qui l’administration coloniale. Il a été rejoint
par son ami Hadj Ali Arezki, qui vivait alors
s’est soldée par de grandes expropriations
en France. Quand il a vu un film de Jean
terriennes et par des déportations dans
les bagnes, notamment à Cayenne et en Renoir Le Bled, réalisé en 1919, montrant
Nouvelle Calédonie. A cette époque, de des femmes kabyles danser pour les colons,
petits groupes ont donc vu le jour, dont les il a pris son pistolet et a tiré sur l’écran !
plus connus sont ceux d’Arezki El Bachir Cette scène troublante l’avait touché dans
(Arezki L’bachir) et des frères Abdoun. son honneur. Il faut noter qu’il a été tué
avec Oumeri dans le guet-apens tendu par
C’étaient des résistants kabyles qui n’ont pas
la gendarmerie française en 1947. C’étaient
accepté d’être dominés. Les frères Abdoun,
déportés à Cayenne, ont dû s’évader pour des groupes qui ont été quelquefois
revenir en Kabylie, reconstituer leur groupe soutenus par la population, parfois redoutés
et se venger, après un périple au Brésil et car ils s’attaquaient aussi à des intérêts. On
dans les iles australiennes. Cinq personnes leur collait quelquefois des méfaits qu’ils
du groupe d’Arezki L’bachir ont été n’ont pas commis.
guillotinées sur la place d’Azazga. J’ai fait # Quelles étaient réellement leurs
un travail de recherche dans les archives actions ? Des exemples à nous donner ?
d’Outre-Mer, en France. J’ai trouvé Par exemple, ce groupe s’est attaqué en
beaucoup d’informations sur les différents
1942 à la maternité des Ouadhia pour
groupes constitués un peu partout en
prendre des draps, des serviettes et des
Kabylie. Les rapports de l’administration
française ou de la presse qui couvrait les
objets qu’ils ont redistribué aux populations
pauvres. Ils ont attaqué le «Dock Mechtras»
événements faisaient beaucoup référence où les denrées alimentaires étaient stockées
à cela. Ces groupes ont muté à partir de par l’administration coloniale, pour les
l’immigration qui a débuté dès 1905. Les
distribuer à une population affamée. Ils se
premiers flux migratoires kabyles sont sont aussi attaqués à un camion en 1945
partis en Europe dans le but de travailler
pour délester les gros riches qui venaient
pour racheter les terres que l’administration acheter des bovins de leur argent et le
coloniale française voulait bien leur
redistribuer à une partie du peuple. Oumeri,
rétrocéder ou revendre. Donc, c’est en qui redoutait d’être assassiné, avait même
Europe que la mutation a été faite. Et c’est
demandé à son ami d’épouser sa femme au
cela qui a changé la façon de résister des
cas où il était pris. Sa femme et ses deux
bandits d’honneur.
filles n’avaient pas de quoi manger et
# C’est-à-dire ? Comment la migration n’avaient aucune protection. Cela veut dire
a-t-elle changé leur façon de résister ? qu’il menait surtout un combat politique. Il
Les premiers immigrés étaient venus prenait parti pour le plus faibles aux dépens
d’Algérie et surtout de Kabylie, qui a connu des plus pauvres.
un grand flux migratoire, à partir de 1905.
Ils sont venus travailler particulièrement
# Mais ils n’étaient que deux dans ce
groupe ?
dans les usines à Marseille suite aux grèves
Effectivement. Ils n’étaient que deux
observées par les travailleurs italiens,
personnes mais ils
espagnols et portugais.
avaient des appuis dans
Une fois recrutés, ils
les villages de la région
sont remontés vers
et ils étaient accueillis
le Centre et le Nord,
du côté de Paris Le film de Hocine Redjala, partout. Ces derniers
(Levallois) dans les Le Serment rebelle, traite activaient vers Sidi
Ali Bounab dont est
bas-fonds, dans les
des bandits d’honneur issu Krim Belkacem
hauts fourneaux de la
carrosserie et dans les et des hors-la-loi qui qui était, depuis sa
désertion en 1945, au
tunnels du métro. Puis sévissaient durant la maquis. Le groupe était
ils sont partis vers le
Nord dans les mines colonisation française. Le assez solide. De l’autre
côté du Djurdjura, il y
de charbon de Lille. plus connu d’entre eux avait un autre groupe.
Le grand tournant était Ahmed Oumeri, le
s’est fait au moment Ils étaient tout le temps
des grandes mutations «Robin des Bois» kabyle. en contact mais c’était
politiques à l’échelle difficile, à l’époque,
internationale, avec d’évoluer en grand
nombre.
la reconsidération
du mouvement # Mais ils n’étaient pas que justiciers
communiste qui aidait les travailleurs et les aux yeux des gens. On leur reproche
mouvements libérateurs qui revendiquaient aussi des actes commis contre les
la libération de leur pays. Les travailleurs populations...
algériens ont compris que la France Amed Oumeri était très considéré et redouté
n’avait pas une idée unilatérale et qu’elle en même temps. La tradition orale peut
était traversée par des courants politiques raconter ce qu’elle veut. Elle diffame le fait
différents. Ils ont compris aussi qu’il et elle le traduit autrement. Mais ce qui est
était possible de se battre autrement. Ils intéressant, c’est qu’il est présent dans la
ont intégré dans ce sens des mouvements
poésie kabyle et dans l’imaginaire. On dit
syndicaux et des partis politiques surtout beaucoup de bien de lui. J’ai pu voir les
de gauche. Ce qui a donné lieu, à partir commentaires de sa femme et interviewer sa
de 1920, avec les Berbères du Rif et de belle-sœur qui m’ont donné un point de vue
Djerba, l’Etoile nord-africaine. Celle-ci «domestique» de l’intérieur de sa famille,
en aparté 17
et j’ai pu discuter avec les gens qui l’ont Médéa, de Bordj Bou Arreridj... et je les
côtoyé dans l’immigration. On dit qu’il y cite dans mon film pour dire que c’est un
avait eu des bavures et des dépassements, phénomène qui ne touchait pas seulement
mais nous n’avons pas de preuve ni d’écrit la Kabylie. Dans mon film, je me suis
sur ces derniers. Il n’y a pas de témoignage centré sur la Kabylie car c’est ma région,
sur les bandits d’honneur de l’intérieur. où je maitrise la sociologie des gens. C’est
Nous ignorons, malheureusement, un sujet très vaste mais dont on peut faire
comment ils pensaient et ce qui les animait un grand film de fiction intéressant. Il faut
de l’intérieur. Nous savons globalement savoir aussi qu’Oumeri ont été tué en 1947
qu’il y avait une colonisation et qu’ils et un mois après, le mouvement armé de
s’attaquaient aux intérêts de la France. Krim Belkacem a été créé. Benjamin Stora
Je vous donne un exemple : quelqu’un a parle de contacts entre Krim et Ahmed
volé les bœufs de transhumance et ils ont Oumeri pour s’organiser et constituer un
endossé le vol Ahmed Oumeri. Ce dernier a groupe solide de libération .
arrêté celui qui l’avait fait et il l’a dénoncé
au village. Il y a # Comment arrivez-
d’autres actes rapportés vous à travailler avec
aussi. Des personnes vos propres moyens,
ont été détroussées pour un documentaire
par des individus Le sujet des bandits nécessitant un budget
important et d’une
se revendiquant du d’honneur est délicat, grande valeur comme
groupe d’Oumeri. Bref.
J’ai aussi retrouvé dans c’est une histoire encore celui sur les bandits
mes recherches que la récente que nous devons d’honneur ? N’y a-t-il
presse qui était acquise pas une production
à la colonisation était
regarder en face, sans qui vous soutien dans
aussi dernière plusieurs peur. Il faut la reprendre, ce projet ?
manipulations sur scientifiquement parlant. C’est des
vrai que de l’avis
professionnels,
Ahmed Oumeri. Elle
montait de toutes il est quasiment
pièces des scénarios impossible de
pour discréditer son travailler sans moyens
groupe. Le préfet de Tizi Ouzou saisissait sur des projets parfois budgétivores. Cette
les maires et les brigades dans les régions idée reçue est purement nourrie par les
de Boghni pour couper le contact entre ce producteurs et autres réalisateurs proches
groupe et les populations afin d’éviter de des systèmes rentiers. Ce qu’il faut savoir,
donner des idées libératrices. Ils étaient c’est qu’il suffit d’avoir au moins une caméra
recherchés par l’administration. Mais elle professionnelle, un trépied et un micro HF
pour pouvoir réaliser des entretiens, faire
les a finalement tués.
aisément des images et une immensité de
# Il y a eu des précédentes tentatives de courage et d’abnégation. C’est évident
«
travail sur ce sujet, mais aucune d’elle que la logistique est importante, mais c’est
n’a abouti. Pourquoi, selon vous ? aussi primordial de savoir évoluer avec le
Effectivement. C’est vrai que le sujet est peu dont on dispose quand il y a une bonne
délicat. C’est une histoire encore récente. connaissance du sujet en amont. Pour le
Il faut savoir que nous sommes appelés projet de ce film, Le Serment rebelle, qui
à regarder notre histoire en face et ne traite des bandits d’honneur et des hors-la-
pas avoir peur d’elle. Il faut surtout la loi, je l’ai fait avec mes maigres moyens et
reprendre, scientifiquement parlant. Nous l’intervention de mon entourage immédiat,
possédons des éléments qui permettent de en l’occurrence ma famille. Sur ce travail,
traiter ce sujet et pas seulement sur Oumeri. j’ai eu aussi le concours de Aziz Sadat,
C’est un documentaire soutenu car j’ai un ami qui m’a soutenu avec une petite
travaillé avec des spécialistes, notamment somme pour survivre dans les montagnes
des historiens comme Ali Guenoun et en enquêtant dans les grottes des hors-la-
Benjamin Stora, sur la partie des années loi et faisant les images sur les hauts monts.
1940 et du Mouvement national, ainsi Sinon, pour la partie faite en France, j’avoue
que des anthropologues comme Alain que c’est ma famille qui me soutient dans
Mallet qui a travaillé sur l’«encyclopédie cette aventure, que d’aucuns situent dans le
kabyle», qui a fait beaucoup d’études sur cadre du cinéma militant. J’ai par ailleurs
ce sujet et a produit l’un des plus grands saisi quelques producteurs pour m’épauler
corpus sur la socio-anthropologie kabyle, dans la production de ce film de recherche,
ainsi que l’historien Mohamed Dahmani mais je n’ai malheureusement reçu aucune
qui a travaillé dans les années 1970 sur les suite positive. Parfois, il m’arrive de
bandits d’honneur de Boghni. mettre mes connaissances au profit des
personnes pour lesquelles je réalise des
# Une pression venant de qui ? films, soit personnels soit institutionnels,
Ce sont surtout les familles qui ont eu en contrepartie d’un pécule qui me permet
affaire aux bandits d’honneur qui ne veulent de progresser dans mes recherches. Ce
pas remuer le couteau dans la plaie, comme film ,qui n’est pas encore fini, nécessitera
je l’ai dit dans l’avant-propos de mon film un apport pour les finitions, la post-
où j’ai expliqué que ce film est un travail production, surtout en ce qui concerne
scientifique et n’a pas de parti-pris, flagrant les travaux techniques d’étalonnage et de
du moins, et qu’on ne veut pas brusquer des mixage sonore final. Sinon quelles que
familles ou froisser des personnes. Après, soient les conditions, le film finira bien
le film est d’actualité au vu du système, du par être vu. Je dispose de toute la matière
monde actuel et de la situation que nous documentaire. J’espère qu’il sera prêt d’ici
vivons, du fait que ce film peut donner des début de l’année prochaine.
idées aux personnes opprimées de par le
monde de devenir des bandits d’honneur...
est né à Tizi Hibel en 1970 et a
Hocine Redjala
# Les bandits d’honneur ont-ils existé grandi à Ouadhias, au sud de la
dans d’autres régions d’Algérie ou wilaya de Tizi Ouzou. Il intègre la
d’Afrique du Nord ? presse écrite dans les années 1990
Oui bien sûr. Il y a un beau livre qui a et travaille notamment pour Le
Matin, La Tribune et El Watan. En
été écrit fin du XIXe siècle, en 1895, par 1995, il quitte l’Algérie pour
Emile Viola. Ce dernier était journaliste, l’Allemagne et effectue une
dépêché par son journal pour couvrir le formation dans les techniques de la
procès du groupe Arezki L’bachir et des presse filmée et le grand reportage.
frères Abdoun. Il en est revenu avec un De retour en Algérie, il lance une
livre intitulé Bandits d’honneur d’Algérie agence de presse spécialisée dans
le reportage. Hocine Redjala est
car il était en contact direct avec ce groupe. installé depuis quelques années en
Dans son livre, il a évoqué plusieurs autres France, où il a créé la société de
bandits d’honneur. Moi-même, j’ai trouvé production audiovisuelle RH Prod.
au tribunal un carton avec plusieurs autres
noms dans les Aurès avec Ben Zermat, de
18 idées El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

KARIM KIA. Blogueur et ingénieur passionné par l’histoire et le 7e art

Mon ami Kamel Daoud

E
n ce début d’année 2019,
nous avons eu l’idée, avec
un ami, de visiter le village
de Zemoura, surnommé «la
ville de la montagne dominante», une
forteresse perchée dans les montagnes des
Bibans culminant à 1200 m au nord-
est de la wilaya de Bordj Bou Arreridj.
Sa population berbère, composée de
descendants des Hammadites, peuple la
région depuis le XIe siècle. Le village a
été construit avec de la pierre taillée et
des tuiles rouges typiques de la région, le
résultat est très plaisant pour les yeux et
l’esprit. Une cohérence reposante, en plus
de l’air frais et de l’eau claire jaillissant de
multiples fontaines. La population de la
région est conservatrice et très portée sur
la sauvegarde des traditions, des valeurs de
solidarité, d’entraide et d’apprentissage du
Coran. Le Coran est depuis des siècles le
cœur battant de Zemoura. Filles et garçons
vont encore aux zaouïas du village (il y a
26 zaouïas à Zemoura) pour apprendre le
texte sacré. Il y a dans chaque maison au
moins quelqu’un qui connaît le Coran par
cœur, nous dit-on.
Tous les travaux d’aménagement des routes
et ruelles sont financés par des
donateurs et réalisés en mode twiza par la
population. C’est le cas également de la
construction des zaouïas et autres biens
communs : fontaines, reboisement, tout
comme les aides destinées aux nécessiteux.
Les jours de waâda (authentique moment
de ferveur et de communion populaire)
sont coorganisés avec les femmes du
village, très actives et présentes dans les
moments-clés de la vie de la cité. Pour
Yennayer qui arrive, elles se préparent déjà
à cuisiner toutes sortes de mets et se
chargent d’animer la vie des familles de
Zemoura.
A la sortie de la mosquée, un homme
portant une kechabia, la cinquantaine,
difficiles, selon lui. Avant de
nous séparer, je lui demande son
nom. «Kamel Daoud», me dit-il.
Mon ami Kamel Daoud est un
être aimable et doux, il n’a de
haine pour personne, il aime ses
semblables, il aime sa femme,
il aime ses enfants, il aime ses
voisins, il aime son peuple...
Nous l’avons vu répondre
discrètement aux sollicitations
multiples des plus démunis sans
les rejeter.
Mon ami Kamel Daoud parle
avec respect et compréhension
de ceux avec qui il est en
désaccord : «Peut-être qu’ils ne
savent pas, même le Prophète
(saaws) n’a pas pu rallier toute sa
famille à son message.»
Mon ami Kamel Daoud a une
ouverture d’esprit qui lui permet
d’essayer de comprendre ce
monde dans sa complexité, sans
prétendre détenir une vérité
absolue et exclusive, sans donner
de leçons, sans nier l’autre ou
l’humilier, sans le juger ou le
rabaisser.
Mon ami Kamel Daoud est un
être lumineux qui rayonne par
sa positivité. Il n’existe pas par la
polémique, mais par sa profonde
sincérité et son honnêteté
incommensurable, tout en
restant lucide.
Mon ami Kamel Daoud incarne
pour de vrai cet humanisme tant
faussement galvaudé par ceux
qui déclarent des guerres dans le
monde, et ceux qui les
soutiennent au nom des valeurs
de démocratie et de vivre-
ensemble.
C’est peut-être une histoire

se présente à nous. Souriant et affable,
il se propose de nous faire le guide
gracieusement. Il commence par nous
inviter à prendre un café, puis insiste
pour nous convier chez lui, à la maison.
Il envisage même des achats en parlant
tendrement au téléphone à sa femme,
qui va nous préparer le couscous local. Je
décline dans un sourire en invoquant la
corvée que sa pauvre femme va subir,
mais il nous rassure en nous disant avec
des yeux pétillants : «Rze9ni rebi b’mra
raw3a» (mon épouse est une femme
magnifique) me dit-il dans un bel arabe,
bien loin des clichés sur la place que revêt
la femme dans la société traditionnelle.
Nous déclinons tant bien que mal
l’invitation, et il finit par nous
accompagner pour visiter la région qui n’a
aucun secret pour lui, un fin connaisseur
des confréries présentes historiquement
dans la région : Rahmania, Chadoulia et
Alaouia. Et même s’il est adepte de cette
dernière, il n’est guère fanatique d’une
quelconque tarika. D’ailleurs, pour lui,
tous les hommes sont ses frères, même
ceux qu’on croit sur la marge : «Qui suis-je
pour juger qui est bon et qui est mauvais ?
Dieu seul le sait !» C’est tellement simple
pour lui. Très affecté mais lucide, il nous
raconte comment les villageois ont pu
résister à la radicalité qui a flambé durant
les années 1990, qui furent pénibles et
simple, mais il est important de
dire qu’il existe des Algériens
en paix avec leur culture et
leur identité, des Algériens qui, sans
s’isoler du monde, résistent aux sirènes
de la mondialisation qui uniformise et
standardise à tout-va, des Algériens qui
ne tombe pas dans le consumérisme béat
et résistent aux assauts du capitalisme
sauvage dans une simplicité assumée. Ils
sont même très nombreux, et il est temps
qu’ils soient moins sous-représentés dans le
paysage médiatique.
Histoire vraie.
Zemoura, ou la ville hospitalière
Zemoura ou Bordj Zemoura, située à
30 km au nord-est de Bordj Bou Arréridj
sur les hauteurs des Bibans est surnommée
à juste titre «la ville de la montagne
dominante». Elle se trouve dans la daïra
de Bordj Zemoura qui comprend trois
communes : Bordj Zemoura, Ouled
Dahmane et Tassameurt. Selon le
recensement général de la population et
de l’habitat de 2008, la population de
la commune de Bordj Zemoura est de
10 296 habitants.
La région de Zemoura, qui signifie «terre
d’oliviers» en kabyle, et de Bordj Zemoura
(le fort de l’olivier), est considérée
comme un site touristique et religieux
remarquable. Ses habitants sont reconnus
pour leur grande hospitalité et leurs
traditions.
Selon les historiens, la cité date du
Xe siècle. Elle a été construite à flanc
de montagne, autour d’une mosquée
et d’une fontaine. De plus, Zemoura
était un passage important pour les
caravanes venant du Sud, de M’sila et Bou
Saâda, pour remonter vers la vallée de la
Soummam et le port de Béjaïa.
La zaouïa d’El Goléa, qui fait partie de la
même daïra, a été construite vers 1350.
La cité devient un fort ottoman en 1560 et
est baptisée Bordj Zemmoura. D’ailleurs,
de nombreuses familles portent des noms à
consonance turque.
Pendant la conquête de l’Algérie par la
France, une insurrection éclate en 1871,
dirigée par El Mokrani. L’insurrection
s’est répandue à toute la Kabylie. Elle a
été suivie d’une sévère répression, qui a
entraîné l’exécution et la déportation de
centaines d’Algériens.
Bordj Zemoura est composé de trois
quartiers historiques distincts, qui
remontent à trois périodes différentes. La
ville berbère est caractérisée par des
maisons basses à toiture en tuiles, typiques
de la région de Kabylie. Le quartier de
Souiga est une petite Casbah quadrillée de
PHOTO : DR
ruelles étroites comme
celles d’Alger ou de Constantine.
Le quartier européen est composé
d’immeubles de deux ou trois étages. La
cité a connu ces dernières années des
transformations urbaines considérables et
des avancées socioéconomiques
multiples. Il y a plusieurs sites touristiques
intéressants à visiter dans cette localité.
Nous vous conseillons la mosquée Ben
Hidous, construite en pierre, qui trône
sur un léger promontoire au centre du
village, ; les collines de Goléa ,très boisées ;
la source Ançor Ouzlou ; labhayar (les
jardins) ; le village d’El Goléa, doté d’une
architecture berbère, qui apparait comme
une petite Casbah construite en briques
d’argile ; ainsi que le viaduc séparant les
quartiers Souiga et Draâ Hlima, où se
trouvait l’ancien centre-ville.
Sources
«Bordj Zemoura, la cité de la montagne
dominante» (APS)
Pour toutes vos contributions :
weekend@elwatan.com
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 idées 19

NADIA AGSOUS. Journaliste, écrivaine

Yennayer, symbole de
convivialité, de vivre-ensemble
et de «thamousni»
«Win yugaden Yennayer yella kra
i-gessexser» (Celui qui prend garde à ce qu’il
fait n’a pas peur de Yennayer)

Les 11, 12 et 13 janvier 2019, le comité changement, peut être conçu

citoyen Yennayer 2969 de Béjaïa comme un liant dont la
célébrera le Nouvel An berbère sous fonction est de rassembler
le signe de la solidarité collective et les Algériens et Algériennes
intergénérationnelle, du savoir et de autour de l’identité amazigh,
la connaissance. Cette fête ancestrale, socle de la composante
populaire et païenne qui a des origines identitaire algérienne.
lointaines dans l’histoire de l’Afrique du
Nord, est, depuis janvier 2018, décrétée YENNAYER, VECTEUR
jour férié et chômé en Algérie. DE TRANSMISSION DU
Pour fêter cet événement ancestral, le PATRIMOINE
comité citoyen Yennayer 2969, constitué
de particuliers et d’un groupement Tradition millénaire,
d’associations de la ville de Béjaïa, en longtemps négligée voire
partenariat avec le Centre de recherche oubliée, Yennayer est
en langues et cultures amazighes de l’occasion de mettre à
Béjaïa et le Centre national de recherches l’honneur, de transmettre
préhistoriques, anthropologiques et et de perpétuer l’héritage
historiques d’Alger (CNRPAH), organise ancestral. Cette transmission
une panoplie de festivités culturelles dont permet, à moyen terme,
deux journées d’étude qui auront lieu les l’ancrage, dans le tissu social
11 et 12 janvier à la Bibliothèque de la et dans les représentations
ville. collectives, des us et
coutumes associés à cette
QU’EST-CE QUE YENNAYER ? pratique culturelle et
Yennayer, premier jour de l’An berbère sociale qui participe de la
Fête de nature séculaire, Yennayer, connu consolidation de la mémoire
également sous le vocable berbère de collective commune.
««amenzou n’yennayer», correspond YENNAYER, SYMBOLE
au premier jour du mois de la nouvelle DE CONVIVIALITÉ ET
année agraire chez les Berbères. De DE VIVRE-ENSEMBLE
nos jours, il est fêté chaque 12 janvier Il est de coutume de fêter
PHOTO : DR

du calendrier grégorien (calendrier Yennayer par des mets

universel). Dans son acception latine, le
terme calendrier, «calendae», «calende»
en français, renvoie au premier jour du
mois chez les Romains.
Yennayer, mois du renouveau
Yennayer, c’est «ixf u seggwas», le jour de
l’an berbère; c’est «la porte de l’année»,
c’est-à dire «tabburt u seggwas» en
berbère. A la lumière de cette définition,
la porte peut être appréhendée comme
une métaphore qui évoque l’idée du
franchissement d’un seuil, du passage
d’une année vers une autre, d’une
saison ancienne à une saison nouvelle,
de l’ombre à la lumière. «Adffghen
iberkanen, akecmen imellalen», dit l’adage
amazigh pour illustrer le passage d’un
cycle solaire aux journées «courtes» et
«noires», au cycle aux journées «longues»,
«blanches» et ensoleillées.
A l’aube de cette journée chargée en
symboles et riche en événements et en
émotions, femmes, hommes et enfants
iront cueillir les jours porteurs d’espoir et
d’espérance.
Abondance. Prospérité. Paix. Bonheur.
Santé. Tels sont les vœux formulés à
l’occasion de cet événement symbolique
qui, depuis quelques années, se fête
à travers quasiment tout le territoire
national. En ce sens, Yennayer, symbole
du renouveau et du blanc, couleur
positive, porteuse de bon augure et du
traditionnels préparés
avec des ingrédients
symbolisant l’abondance, la longue vie
et la prospérité. Pour fêter l’arrivée des
journées blanches et ensoleillées, les
anciens sont sollicités pour transmettre
leurs savoir-faire et les usages se
rapportant à cette tradition. On s’invite,
on échange des mets. On se réunit
autour d’un plat, on mange. On déguste.
On savoure. On apprécie. On raconte
des histoires : «il était une fois, Yemma
Yennayer...» On se remémore le passé.
On se souhaite «Assegaz amegaz» (bonne
année).
En ce jour de solidarité et d’unité
nationale, «l’autre», c’est-à-dire le voisin,
la voisine, le cousin, la cousine, l’oncle,
la tante, l’ami... devient un pair avec
lequel on se rassemble autour de valeurs
communes pour faire vivre le «goût»
de soi, des autres et du vivre-ensemble.
Cette pratique rituelle culturelle est
l’occasion de favoriser la rencontre,
de promouvoir l’hospitalité et la
convivialité, de sensibiliser à la solidarité
collective et intergénérationnelle et à la
diversité culturelle.
SOUS LE SIGNE DE THAMOUSNI
(SAVOIR ET CONNAISSANCE )
«Les paroles s’envolent, les écrits restent», dit
l’adage. Yennayer est un capital culturel
qui a survécu grâce à la transmission
orale. Depuis quelques années, le
patrimoine culturel immatériel amazigh
fait l’objet de recherches scientifiques.
Cette démarche vise à combler le vide
existant dans l’historiographie culturelle
officielle ; elle permet de produire des
travaux qui se focalisent sur une étape
cruciale de l’histoire de l’Algérie et de
donner des clés pour comprendre le
passé, éclairer le présent et envisager
l’avenir.
A Béjaïa, à l’initiative du comité citoyen
Yennayer 2969, en partenariat avec
le Centre de recherche en langues et
cultures amazighes et le CNRPAH, des
travaux de recherche ayant pour objet
la culture amazighe et Yennayer en
tant que patrimoine culturel, vecteur
de ressourcement et d’unité nationale,
feront l’objet de deux journées d’étude
auxquelles participeront des chercheurs
qui joueront un rôle important
dans la transmission des savoirs et
des connaissances auxquels il faudra
impérativement intéresser et associer
les jeunes générations. D’Algérie, de
Tunisie, du Mali, du Sénégal, de Libye,
du Burkina Faso, des chercheurs, des
universitaires, des ethnomusicologues
participeront à ces deux journées d’étude,
multilingues et transnationales, durant
lesquelles elles et ils exposeront leurs
travaux et feront l’état de l’avancement
de leurs recherches.
Perpétuer la tradition ancestrale
dans la fête, la joie, l’espoir et le
renouveau. Promouvoir la transmission
intergénérationelle de ce patrimoine
culturel. Faire dialoguer le passé, le
présent et l’avenir. Tel est le défi auquel
nous invite et nous incite la célébration
de Yennayer dans la ville de Béjaïa qui,
en ce jour de fête nationale, prendra
l’allure d’une immense scène où la paix,
la prospérité, la convivialité, la solidarité,
le savoir-faire, le vivre-ensemble, le
savoir et la connaissance se côtoieront, se
mêleront et s’entremêleront.
«Yennayer n’aime pas les conflits !», dit
l’adage. «Amdegger, ur t-ihemmel Yennayer
!»
Pour toutes vos contributions :
weekend@elwatan.com
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Pensée Pensée Pensée

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Le 12 janvier 2014, cela fait déjà cinq ans que tu née Naamani
as quitté ce monde. La perte ne s’estompe pas, la Ouerdia
Triste fut et sera pour nous
douleur est sourde même si elle se fait discrète. épouse cette journée du 12 01 2016
Puisse Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux te
réserver une place de choix dans Son Vaste Paradis. Halet quand tu nous as quittés
Nous demandons à tous ceux qui t’ont connu à jamais pour un monde
d'avoir une prière pour toi. 18/09/1953- meilleur, laissant derrière toi
un vide que personne ne pourra
"A Dieu nous appartenons et à lui nous 11/01/2016 combler.
retournons."
Ton épouse et tes enfants Mama, trois ans Tu resteras toujours gravée
dans nos cœurs.
déjà…comme si Que Dieu t’offre Sa
Cherche médicament Profertil cp.
c’était hier Miséricorde et t’accueille en
SOS

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----oo0oo---- Amour éternellement Ton mari Hamid, tes enfants,
J.F. handicapée moteur à 100 %, dont la famille est dans le besoin, demande une Lylia, Imène, Amine ta mère, ton frère, tes sœurs et
aide et des couches 3e âge. Dieu vous le rendra. Tél. : 0776 438 567 tous tes proches.
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 relax 21

Que voir à la télé

ce soir ?
MLK : révélations autour
d’un assassinat
>> Histoire à 20h40
Retour sur l’assassinat du pasteur américain Martin
Luther King, militant contre la ségrégation raciale,
abattu en avril 1968 sur le balcon d’un hôtel.

Venise : trésor d’îles Rendez-vous Grand-Place 2018
>> Voyage à 22h50
La sérénissime Venise en compagnie de Pierre Brouwers : >> TV5MONDE à 20h59
navigation sur ses célèbres canaux, découverte du palais des La traditionnelle Fête de la fédération Wallonie-Bruxelles propose
Doges ou encore de la place Saint-Marc. cette année une programmation exclusivement féminine. Ont
répondu présentes : Zazie, Angele, Jain, Alice On The Roof, Typh
Barrow, Zaz, Nolwenn Leroy, Hyphen Hyphen...
Jackie Chan dans le Bronx
>> Action à 21h00
Le sympathique Keung, policier à Hongkong et maître en arts
martiaux, se rend à New York pour assister à un mariage. Il
profite de son séjour pour donner un coup de main dans l’épicerie
familiale. Mais le magasin se trouve en plein Bronx, un quartier où
sévissent de nombreux gangs, dont une bande qui rançonne les
commerçants. Keung décide de ramener la sérénité, quitte à jouer
des pieds et des poings.

A vous de jouer... HORIZONTALEMENT

1. Vendeur de pièces détachées. 2. Mettre fin à un
accord. 3. Chemin numéroté. Ferma le cercle. 4.
Tué il y a longtemps. Au cœur de l’action. 5. Petite
lucarne. Unité sans dimension. 6. Fait bouger une
monture. Cri de surprise vaudevillesque. 7. Cède à
la tentation. 8. Pour répéter. Ville du Luxembourg.
9. Gardienne en permanence. 10. Monnaie de
singe. Acide cellulaire. 11. Elle faisait fulminer nos
ancêtres. Lève la séance. 12. Pour situer. Terre de
qualité.
VERTICALEMENT
A. Réadaptation par le travail. B. Instrument
à percussion. Messager porteur de code. C.
Champion des circuits. Anglaises, pour boulonner.
Une couleur qui fait taches... D. Corrompu. Elle
s’expose au Cernuschi. E. Glorieuses pour l’indien.
Salut étranger. Pour tout ce qui se fait à deux. F.
Churchill en était un. Ne pensez pas la visiter tous
les ans. G. Prête à pécher. Il s’inscrit sur un effet.
H. S’ils sont dans la voix, celle-ci ne risque pas de
vous charmer.
Solutions des jeux précédents

El Watan
Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA “El Watan Presse” au
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22 sports El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019

CAN-2019 La course contre la

montre a commencé pour l’Egypte
L’Egypte, désignée mardi pays hôte de
la Coupe d’Afrique des nations 2019
(15 juin-13 juillet), est engagée dans une
course contre la montre pour organiser
la compétition, mais le défi ne paraît pas
insurmontable pour ce poids lourd du
continent, selon des experts interrogés
par l’AFP. Pour accueillir le plus grand
événement sportif africain, qui regroupera
pour la première fois 24 équipes – au lieu
de 16 et se déroulera en été, du 15 juin
au 13 juillet, l’Egypte a été préférée à
l’Afrique du Sud. Elle remplace au pied
levé le Cameroun, à qui l’organisation a
été retirée par la Confédération africaine
de football (CAF) en raison de retards
dans sa préparation et de l’instabilité
politique. Dès l’annonce officielle mardi,
le ministère de la Jeunesse et des Sports
et la Fédération égyptienne de football
(EFA) ont réaffirmé que le pays serait prêt,
comme ils l’avaient proclamé dès le retrait
du Cameroun fin novembre. «Nous devons
être prêts deux mois avant la compétition,
nous avons donc trois mois», a déclaré
à l’AFP Ossama Ismaïl, porte-parole
de l’EFA. Un comité organisateur de la
compétition «va être formé», a-t-il ajouté.
«Il sera composé de toutes les autorités
concernées, dont le ministère des Sports,
les services de sécurité, des représentants
de la Fédération», a précisé M. Ismaïl. Les
détails concernant les préparatifs seront
connus «dans les jours qui viennent»,
a-t-il assuré. La sécurité reste l’un des

principaux défis pour l’Egypte, confrontée
à une sérieuse menace djihadiste. Depuis
la révolte de 2011, le pays a également
connu des violences meurtrières dans
et autour des stades dans le cadre du
championnat national. La sécurité autour
des stades a été renforcée, mais les
autorités ont surtout interdit aux supporters
d’assister aux matches locaux, après une
série d’affrontements meurtriers. Cette
interdiction s’est récemment assouplie.
VALEURE SÛRE
Ce n’est pas la première fois que
l’organisation d’une CAN est ré-attribuée
in extremis. Fin 2014, le Maroc s’était
désengagé à deux mois de l’édition de
2015, par crainte de l’épidémie d’Ebola.
C’est la Guinée équatoriale qui avait alors
accueilli la compétition en urgence. Selon
des experts interrogés par l’AFP, l’Egypte,
mastodonte du football continental, reste
une valeur sûre pour organiser un tel
événement, même à échéance resserrée.
Cinquième organisation de la phase finale de CAN pour l’Egypte
«Comparée aux autres pays africains,
l’Egypte est considérée comme l’un des
meilleurs en termes d’infrastructures»,
affirme à l’AFP Tarek Talaat, journaliste
spécialiste du football africain pour le site
«Yalla Kora». Le président de la FIFA,
l’Italo-Suisse Gianni Infantino s’est lui
aussi montré confiant : «Je suis sûr que
l’Egypte va être en mesure de mettre sur
pied une très très belle Coupe d’Afrique
des nations. On connaît le pouvoir des
Egyptiens, des Africains en général, c’est
un petit peu comme les Italiens, on fait
tout à la dernière minute, mais tout est
parfait à la fin de toute façon», a-t-il lancé
en marge d’un déplacement au Bénin. En
Egypte, qui a déjà accueilli quatre CAN –
la dernière en 2006, au moins huit stades
sont déjà prêts à l’emploi, notamment
au Caire, à Alexandrie (nord), à Ismaïlia
et à Suez (nord-est). Parmi eux, le stade
international du Caire, inauguré en 1960
par le président Djamel Abdel Nasser, a
connu plusieurs phases de rénovation, dont
la dernière a été entamée en 2018. Avec une
capacité d’accueil de 75 000 personnes, il
est présenté comme le deuxième plus grand
stade de football du monde arabe, après le
stade Borg Al-Arab situé à Alexandrie. Ce
dernier peut accueillir 86 000 supporters,
en comparaison avec d’autres stades dans
le pays pouvant contenir entre environ
10 000 et 40 000 personnes.
OPPORTUNITÉ
Par ailleurs, le pays, qui a l’expérience du
tourisme de masse, dispose d’une multitude
d’hôtels, de deux aéroports internationaux,
au Caire et près d’Alexandrie, et d’un
réseau routier reliant les principales villes.
PHOTO : D R
L’Egypte est «techniquement capable»
d’organiser la CAN-2019, confirme à l’AFP
James Dorsey, analyste en géopolitique du
Moyen-Orient et chercheur à l’université
RSIS de Singapour. Selon lui, l’événement
tombe même à un moment opportun pour
un pays qui tente de revenir sur le devant
de la scène et de redorer son image. Dans
un contexte de crise économique, «c’est
une opportunité pour le gouvernement
de proposer quelque chose qui intéresse»
sa population, note l’expert. Sur le plan
international, le régime de M. Sissi
reste en effet régulièrement accusé par
les organisations de défense de droit de
l’homme de graves violations. «Je ne
pense pas que (la CAN) détournera les
critiques du gouvernement égyptien»,
tempère néanmoins M. Dorsey.
AFP

Tournoi national de rugby à Blida

Le stade annexe du stade Mustapha Tchaker
de Blida sera le théâtre, aujourd’hui, d’un
tournoi national de rugby, organisé par
la Fédération algérienne de rugby en
compagnie de la Ligue de rugby de Blida.
Cette manifestation sportive sera
rehaussée par la présence du représentant
de World Rugby, Steph Nel, du représentant
de Rugby Afrique, le Marocain Mustafa
Jelti, ainsi que le président de la
Fédération algérienne de rugby, Sofiane
Benhassen. Une conférence de presse est
programmée à cet effet à 11h au salon
d’honneur du stade Mustapha Tchaker. La
compétition englobera la participation
des équipes masculines et féminines dans
les catégories U14, U16, U18 ans en plus
des seniors. La Fédération algérienne de
rugby vise à travers cet événement sportif
à encourager le produit local. A noter que
le programme des rencontres sera établi
aujourd’hui en présence des clubs. A. C.
Les équipes participantes :
U14 Garçons :
AS Bologhine Alger, SMR M’sila, Ennadjah
Sidi Bel Abbès, JMR M’sila, El Hilal Blida.
Le championnat U14 se jouera en une seule
poule.
U16 Garçons :
L’AS Bologhine, SMR M’sila, Ennadjah SBA,
JMR M’sila, El Hilal Blida, AS Raffour Bouira,
JFBK Alger, Stade Oranais, RC Arzew
Poule A : Bologhine, Raffour, SMR, Ennadjah.
RCArzew
Poule B : JFBK, JMR, Stade oranais, El Hilal
Les deux premiers de chaque poule A et
B animeront la finale, les autres équipes
seront classées selon le goal-average
U18 Garçons :
JFBK Alger, SMR M’sila, Ennadjah Sidi Bel
Abbès, JMR M’sila, El Hilal Blida, Stade
Oranais Oran
Les poules A et B seront établies selon le
classement du dernier tournoi
Seniors à 15 :
Les équipes participantes seniors à 15 :
JFBK Alger, JMR et SMR M’sila, Stade
Oranais, Arzew et Bel Abbès, Oran
Filles U14, U16, U18 et seniors
rugby à 7 :
JFBK Alger, SMR M’sila, Ennadjah Sidi Bel
Abbès, JMR M’sila, Etoiles Blida, Bouschido
Oran, OBK Alger.
Les chaînes qataries beIN de retour
Les chaînes de télévision du groupe de
médias qatari beIN sont de nouveau
accessibles en Egypte après une brève
coupure liée à un différend avec la société
locale partenaire, ont annoncé les deux
parties. BeIN est régulièrement confronté
à des difficultés en Egypte depuis que
Le Caire, aux côtés d’autres pays arabes
dont l’Arabie Saoudite, a rompu en juin
2017 ses relations diplomatiques avec le
Qatar, l’accusant notamment de soutenir
des mouvements islamistes radicaux.
«Les chaînes cryptées beIN fonctionnent
de nouveau mercredi 9 janvier 2019 de
façon normale», a indiqué la société
Cable Network Egypt (CNE) sur sa page
Facebook. Le groupe qatari a confirmé
sur Twitter la signature d’«un accord
permettant la diffusion des services de
beIN via le réseaux (CNE)» à compter du 9
janvier. Mardi, les deux entreprises avaient
annoncé la cessation de la transmission
des chaînes beIN en Egypte. Cette coupure
était la conséquence «du refus de CNE
d’accepter des conditions commerciales
raisonnables», avait précisé beIN sur sa
page Facebook. Dans un communiqué,
CNE avait attribué cette coupure à beIN,
assurant œuvrer pour «résoudre le problème
au plus vite». Le nombre d’Egyptiens
abonnés à beIN est estimé à environ 300
000, dans un pays de près de 100 millions
d’habitants. BeIN, propriétaire de droits
particulièrement onéreux de retransmission
de nombreux événements sportifs, détient
le monopole dans le monde arabe pour
la diffusion notamment des grandes
compétitions de football. En 2018, la
justice égyptienne a condamné le groupe
et son président Nasser Al Khelaïfi à deux
amendes de 400 millions de livres (environ
19 millions d’euros) pour «violation» de la
loi sur la concurrence. Par ailleurs, beIN
accuse l’opérateur satellitaire Arabsat basé
en Arabie Saoudite de piratage, commis
par une chaîne se faisant appeler «beoutQ».
L’Arabie Saoudite et Arabsat ont nié cette
accusation. AFP
El Watan Week-end
Vendredi 11 janvier 2019 foot 23
Ligue 1 Mobilis
Le nouveau stade de Aïn M’lila
17e journée
homologué aujourd’hui

La commission d’audit de la journée sur cette pelouse. Ce OM 15h00 USMBA

Ligue de Football professionnel match est prévu le 19 janvier
ESS 16h00 ASAM
(LFP) a donné son accord pour prochain à 15h. Le stade est
l’homologation du nouveau doté d’une pelouse en gazon 17h45
stade de Aïn M’lila, qui porte le naturel. Il reste seulement JSK MOB
nom du chahid Touhami Zoubir à l’équiper du système 18h00 h-c
Khelifi. Ainsi, la formation d’éclairage que les autorités
MCA DRBT
locale pourra accueillir son locales ont assuré qu’il sera demain
prochain adversaire, l’O Médéa, prêt pour la prochaine saison.
pour le compte de la 18e A. C. CRB 15h00 PAC
mardi 15 janvier

LIGUE 1 Chaud derby USMA

CSC
17h45

17h45
USMA
CABBA

kabyle
MCO 17h45 JSS
Ligue 1 Mobilis
CLASSEMENT
Ce sont les grandes retrouvailles Pts J Diff
entre la JS Kabylie et le MO
1 USMA 33 16 +14
Béjaïa, à l’occasion de la 17e
journée du championnat de 2 JSK 29 16 +10
la Ligue 1. Revenue à quatre
points du leader usmiste après sa 3 ESS 24 16 +3
belle victoire acquise la semaine 4 MCA 24 16 -2
dernière, en déplacement, devant
la JS Saoura, la JS Kabyle veut 5 JSS 23 16 +7
prouver que ce succès n’est 6
pas du tout le fruit du hasard
NAHD 23 16 0
et qu’il faudra compter avec 7 CSC 22 16 +4
elle jusqu’au bout pour le titre.
Pour cela, elle doit vaincre son 8 PAC 20 16 +4
adversaire qu’elle n’a plus battu 9 MOB 19 16 -7
à Tizi Ouzou depuis 2015 (2-1).
Les poulains de Franck Dumas 10 MCO 18 16 -3
semblent avoir toutes les cartes 11 CABBA 18 16 -3
en main pour s’imposer, du moins
sur le papier. Leur adversaire du 12 OM 18 16 -5
jour, le MOB est condamné à
réaliser un résultat positif, car le 13 ASAM 18 16 -5
club n’est qu’à un seul point des 14 USMBA 18 16 -7

PHOTOS : DR
rélégables. En tout cas, l’affiche
s’annonce très prometteuse. Ayant 15 DRBT 17 16 -4
retrouvé la 3e place du classement 15 CRB 11 16 -6
en compagnie de l’ES Sétif après
son dernier succès dans le derby
devant le Paradou AC (1-0), le
LIGUE 2 Mobilis
MC Alger veut rester sur cette
Grande concentration chez les joueurs de la JSK
17e JOURNÉE
sur terre après sa dernière défaite match de la journée opposera absolument éviter la défaite. aujourd’hui
lancée, surtout qu’il recevra à Bel Abbès (0-2), l’Entente de l’O Médéa à l’USM Bel Abbès. Demain, les débats seront chauds
le DRB Tadjenanet. Le fait de ABS 15h00 NCM
Sétif est condamnée à réagir cet Solide formation en déplacement, dans le derby opposant le CR
jouer ce match à huis clos ne JSMS 15h00 MCEE
après-midi sous peine de quitter l’OM a plus que jamais besoin de Belouizdad au Paradou AC. Les
changera rien pour Hachoud et ASO 16h00 h-c USMAn
le podium. L’ASAM, elle, vise victoire à domicile, où elle trouve autres confrontations, dont celle
ses coéquipiers. Leur adversaire USB 17h00 RCK
aussi un résultat positif après son toutes les peines du monde pour du leader, l’USM Alger face au
du jour espère grappiller au moins demain
dernier nul concédé devant le s’imposer. Capable du meilleur NA Hussein Dey, se joueront
un point. Revenue brutalement USMH 15h00 ESM
CR Belouizdad (1-1). Le dernier comme du pire, l’USMBA doit mardi prochain. A. C.
MCS 15h00 RCR
JSMB 15h00 WAT
Mahrez 4e Africain le plus cher Les 8 joueurs africains les plus chers
USMB 15h00 ASMO

L’international algérien de Manchester position, devançant notamment Gareth DN Amateurs - 16e JOURNÉE
(en millions d’euros)
City, Riyad Mahrez, occupe la quatrième Bale (Real Madrid). C’est Mohamed EST
place au classement des joueurs africains Salah, meilleur joueur africain de 1. Mohamed Salah (Liverpool/Egypte/26 ans) 184,3 M € aujourd’hui
les plus chers évoluant en Europe, selon l’année 2018, qui est le plus cher du 2. Sadio Mané (Liverpool/Sénégal/26 ans) 137,4 M € MOC 15h00 CAB
la première lettre hebdomadaire de continent africain avec 184,3 millions 3. Pierre-Emerick Aubameyang (Arsenal/Gabon/29 CRVM 15h00 h-c UST
l’année 2019 publiée par l’Observatoire d’euros de valeur de transfert et 5e ans) 95,4 M € CRBK 15h00 HBCL
de football CIES dont le siège est à joueur le plus cher de la planète, suivi 4. Riyad Mahrez (Manchester City/Algérie/27 ans) 76,0 USC 15h00 CRBAF
Neuchâtel (Suisse). Mahrez profite de de près par Sadio Mané avec 137,4 M €. M€
CRBOD 15h00 USMAB
son transfert à Manchester City lors Pierre-Emerick Aubameyang complète ABCL 15h00 USMK
5. Naby Keita (Liverpool/Guinée/23 ans) 68,4 M € EC 15h00
du mercato d’été pour prendre plus de le podium africain avec 95,4 M €. Au JSD
valeur, tout comme Naby Keita qui niveau mondial, le Français Kylian 6. Bertrand Traoré (Lyon/Burkina Faso/23 ans) 66,3 M € ABM 15h00 ASK
booste sa valeur marchande avec son Mbappé (218,5 M €) est en tête de liste 7. Kalidou Koulibaly (Naples/Sénégal/27 ans) 65,2 M €
CENTRE
arrivée à Liverpool. Au niveau mondial, devant l’Anglais Harry Kane (200,3 M 8. Franck Kessié (AC Milan/Côte d’Ivoire/22 ans) 58,3
demain
le joueur algérien est logé à la 54e €) et le Brésilien Neymar (197,1 M €). M €.
NTS 15h00 JSHD
ARO 15h00 RCB

Ligue 2 : virée compliquée Ecrasante victoire de Manchester City en Coupe de la IBKEK 15h00 IBL
WAB 15h00 CRBAO
Ligue
pour le leader Comme prévu, le champion d’Angleterre et tenant du trophée Manchester City
WRM
ESBA
15h00
15h00
RCA
NARBR
Le leader de la Ligue 2, le MC El Eulma, fera une virée a écrasé le pensionnaire de D3, Burton, 9 à 0, grâce notamment à un quadruplé
USBD 15h00 CRBT
compliquée à Skikda à l’occasion de la 17e journée, où il de Gabriel Jesus, en demi-finale aller de la Coupe de la Ligue anglaise,
mercredi. L’Algérien Riyad Mahrez a joué l’intégralité de la partie. Il a inscrit ESMK 15h00 NRBT
tentera de défendre sa première place du classement. La
mission ne s’annonce pas facile, surtout que son adversaire le neuvième but à la 83e minute de jeu et a été aussi l’auteur de deux passes
décisives sur les cinquième et huitième buts. Les Citizens doivent attendre le
OUEST
du jour, à savoir la JSMS, reste sur un succès acquis en aujourd’hui
déplacement devant l’ES Mostaganem (1-0). Une victoire 22 janvier pour connaître l’identité de leur adversaire. Car, mardi, Chelsea a été
battu 1 à 0 à Tottenham, Harry Kane ayant marqué le seul but de la partie sur ASBM 15h00 SKAF
pourrait permettre à l’équipe de s’éloigner de la zone rouge,
d’où la difficulté du match pour les Eulmis. L’ASO Chlef va jouer penalty. AFP demain
face à l’USM Annaba avec l’idée d’effacer son dernier revers SCMO 15h00 GCM
à Oran et aussi reprendre sa première place du classement, MCBOS 15h00 CRBB
même si elle évoluera sans l’apport de ses supporters en raison
Le PSG éliminé par Guingamp de la Coupe de la Ligue USR 15h00 USMMH
du huis clos. L’US Biskra et l’A Bou Saâda auront l’avantage du Le Paris SG, quintuple tenant de la Coupe de la Ligue, a été éliminé en quarts CRBDEB 15h00 OMA
terrain à l’occasion de la réception du RC Kouba et le NC Magra. de finale par Guingamp 2 à 1, mercredi, au Parc des Princes, enregistrant sa
RCBOR 15h00 IRBM
La 17e journée se poursuivra demain avec de belles affiches, première défaite de la saison sur le plan national. Le PSG avait pourtant ouvert
notamment JSM Béjaïa – WA Tlemcen et USM El Harrach - MC El la marque par Neymar (63’), mais deux penalties transformés par Ngbakoto MBH 15h00 JSMT
Eulma. A. C. (81’) et Thuram (90’+3) ont donné la qualification à Guingamp. AFP SAM 15h00 IRBEK
L’AIBA avertit de nouveau la Fédération
algérienne de boxe....
L’Association internationale de boxe amateur (AIBA) vient de nouveau avertir
la Fédération algérienne de boxe (FAB) concernant la stricte application des
règlements. «L’AIBA ne reconnaîtra pas vos élections si vous décidez de les
organiser le 12 janvier», lit-on dans la correspondance de L’AIBA, datée du 8
janvier, transmise au secrétaire général de la Fédération algérienne de boxe, Vendredi 11 janvier 2019
Mohamed Ayache. L’instance internationale insiste pour que l’organisation de
l’Assemblée générale élective (AGE) de la Fédération algérienne puisse obéir
au respect des statuts et les règlements de l’AIBA. Cette dernière, qui n’a pas
accepté les derniers documents fournis à l’AIBA par la Fédération algérienne de
boxe, «exige entre autres une explication complète du motif de désapprobation
en ce qui concerne les articles 40 à 43...». Après cette énième mise en garde,
la Fédération est ainsi face à un scandale sans précédent dans l’histoire de la
boxe algérienne. Ce bras de fer opposant la FAB à l’AIBA aurait pu être évité si
la réglementation avait été tout simplement appliquée... Chafik B.

PHOTO : B. SOUHIL
Les joueurs du CSC doivent tout faire pour réussir une belle entame de la phase des poules

COUPES AFRICAINES

Le CSC et le NAHD à l’heure

tunisienne
Le CS Constantine et le NA Farouk Bouamama
fbouamama@elwatan.com
Hussein Dey ont rendez-vous Le CS Constantine semble
aujourd’hui en Tunisie avec surfer sur une bonne vague
les compétitions africaines. depuis l’arrivée à la tête de
la barre technique du club du
Le champion d’Algérie coach français Denis Lavagne.
en titre affrontera le Club En effet, sous sa coupe, les
Constantinois ont aligné 2
Africain pour le compte de succès en Ligue des champions
la phase des poules de la
africaine devant les Ougandais
Ligue des champions. Quant de Vipers Sports Club (1-0 et
2-0), deux victoires en coupe
aux Nahdistes, ils doivent d’Algérie (RC Bougaâ 3-1
donner la réplique au Ahly de et IB Lakhdaria 1-0), en plus
d’un succès important en
Benghazi en match comptant déplacement devant l’autre
pour les seizièmes de finale bis club algérien engagé dans une
compétition africaine, le NA
de la Coupe de la CAF. Hussein Dey (1-0), pour le
compte du championnat de la
Ligue 1. Le staff technique va
certainement s’appuyer sur
cette bonne dynamique afin
de pouvoir chercher ce soir, à
partir de 20h, au stade Sousse,
un résultat positif devant le
Club Africain, et ce, pour le
compte de la 1re journée du
groupe C. En tout cas, le coach
français Denis Lavagne a
assuré que son adversaire ne lui
fait pas peur, ni à lui ni à son
équipe. Le club tunisien avait
sorti lors des précédents tours
le club rwandais de l’Armée
patriotique FC (0-0 et 3-1) ainsi
que le Hillal du Soudan (3-1
et 0-1). Cette formation avait
également éliminé le le MC
Alger en quart de finale de la
précédente Coupe de la CAF
(0-1 et 2-0). Alors méfiance...
LES POULES EN LIGNE DE
MIRE
Le NA Hussein Dey de
Mohamed Lacet affrontera
pour sa part le club libyen
du Ahly de Tripoli cet après-
midi, au stade Chedly Zouiten
de Tunis, à partir de 17h, avec
comme enjeu une qualification
à la phase des poules. Bien
que manquant d’expérience,
les Husseindéens ont réussi à
passer avec succès les obstacles
des Diables noirs du Congo et
les Zambiens de Green Eagles.
Ils espèrent réussir la passe
de trois devant les Libyens du
Ahly de Benghazi. Ce dernier
avait été versé en Coupe de la
CAF après avoir été éliminé en
Ligue des champions africaine
par le club sud-africain de
Mamelodi Sundowns (0-0 et
0-4). En tout cas, par le passé,
les Sang et Or ont toujours
réussi à prendre le meilleur
sur les clubs libyens. En 1978,
en Coupe des vainqueurs de
coupe, le NAHD s’était imposé
devant Al Madina de Tripoli
(2-1 et 1-1) et en 2004 en Coupe
arabe, il avait pris le meilleur
sur Al Ittihad de Tripoli (2-1
et 1-0). Alors, pourquoi pas
la passe de trois ? Le dernier
représentant, à savoir la JS
Saoura, jouera demain à Dar Es
Salam face aux Tanzaniens du
Simba SC, et ce, pour le compte
du groupe D. ■