MOULOUDIA D’ALGER

LE TITRE COMME
OBJECTIF POUR LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 6 février 2020
NEGHIZ N°8938 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.
LIRE L’ARTICLE DE T. A. S. EN PAGE 23 USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

NOMINATION DE HAUTS
CADRES DE L’ÉTAT

CONFUSION
AU SOMMET

PHOTO : DR
LIRE L’ARTICLE DE ABDELGHANI AÏCHOUN EN PAGE 3

MAGHREB
LE POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES EN NETTE BAISSE
LE MAROC LÂCHE
LES PALESTINIENS LA NÉCESSAIRE REVALORISATION
POUR FAIRE PLAISIR DES SALAIRES
À ISRAËL ● Les dernières études,
notamment celles de l’Office
■ Le makhzen est prêt à tout pour national des statistiques, font état
avoir le soutien américain à son d’un salaire moyen qui ne dépasse
entreprise de colonisation du Sahara pas les 41 000 DA. Une
rémunération qui ne pourrait en
occidental. Y compris pactiser avec aucun cas suffire à une famille de 4
l’Etat hébreu. personnes. Mohamed, père de 4
LIRE L’ARTICLE DE A. Z. EN PAGE 10 enfants, tous scolarisés, dit avoir
besoin d’au moins 100 000 DA par
mois pour pouvoir subvenir aux
besoins les plus rudimentaires de
sa petite famille
Environnement
● Face à cette situation, des
BOUCHONS EN PLASTIQUE mesures ont été récemment
annoncées. Le président
Abdelmadjid Tebboune a annoncé
la suppression de l’Impôt sur le
revenu global (IRG) sur les faibles
salaires (moins de 30 000 DA).
PHOTO : H. LYÈS

LIRE L’ARTICLE DE
ASMA BERSALI EN PAGE 2

CODE DE L’INVESTISSEMENT, ENTREPRISES PUBLIQUES

Le recyclage EN DIFFICULTÉ, MONTAGE AUTOMOBILE

solidaire FERHAT AÏT ALI LIVRE SES

RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT
EN PAGES 13, 14, 15, 16 ET 17
PRIORITÉS
LIRE L’ARTICLE DE NADJIA BOUARICHA EN PAGE 5
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 2

L’ACTUALITÉ
LE POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES EN NETTE BAISSE

LA NÉCESSAIRE REVALORISATION DES SALAIRES

L
es questions des salaires et
du pouvoir d’achat des Al-
gériens sont parmi les prin-
cipales revendications des derniers
mouvements de protestation, notam-
ment ceux de l’éducation nationale.
Les protestataires réclament une
amélioration de leur niveau de vie.
L’Algérien aujourd’hui, et ce, pour
plusieurs raisons, a des fins du mois
difficiles. La dévaluation du dinar
et la flambée des prix des produits
de large consommation ont fini par
dynamiter le déjà très fragile pouvoir
d’achat des ménages. Quel devrait
être le niveau du salaire mensuel
minimum ? Les dernières études, no-
tamment celles de l’Office national
des statistiques (ONS), font état d’un
salaire moyen qui tournerait autour
des 41 000 DA. Une rémunération
qui ne pourrait en aucun cas suffire
à une famille de 4 personnes. Mo-
hamed, père de 4 enfants, tous sco-
larisés, dit avoir besoin d’au moins
100 000 DA par mois pour pouvoir
subvenir aux besoins les plus rudi-
mentaires de sa petite famille. Dans
ce budget, on comptabilise l’habille-
ment, les affaires scolaires, les cours
particuliers, devenus nécessaires, le
goûter des plus petits, sans oublier
les frais liés à l’alimentation, les fac-
tures et les soins. Si le problème ne
se pose pas avec acuité pour ce cadre
et son épouse, cadre également, la
situation est nettement plus difficile
pour les plus démunis, dont le salaire
ne saurait dépasser les 25 000 DA, et
18 000 DA pour d’autres. Générale-
ment, cette catégorie ne possède pas
de logement et doit payer un loyer
annuel qui dépasse, dans certaines
régions, les 200 000 DA. Les dettes
sont ainsi inévitables. Concernant le
travail de l’épouse, il implique des
frais de garderie pour les enfants.
Ce n’est pas tout, étant donné que
la crise économique et financière
qui frappe le pays a poussé plusieurs
entreprises à réduire leur effectif à
défaut de mettre carrément la clé
sous le paillasson. Une situation qui
n’arrange en rien le pouvoir d’ach-
at qui s’érode de plus en plus. La
dernière étude réalisée en 2007 par
la Confédération générale autonome
des travailleurs en Algérie (CGATA/
Snapap) a dévoilé qu’une famille
algérienne de 5 personnes aurait be-
soin de 73 000 DA/mois. Ce budget
n’inclut évidemment pas les loisirs.
DES MESURES À L’EMPORTE-
PIÈCE
Face à cette situation, des mesures
ont été récemment annoncées. Le
président Abdelmajid Tebboune a
déclaré la suppression de l’Impôt sur
le revenu global (IRG) sur les faibles
revenus (moins de 30 000 DA).
Pour l’économiste Kouider Bouta-
leb, ce type de décisions prises à
l’emporte-pièce sont loin de régler
définitivement, ou du moins soul-
ager la problématique du pouvoir
d’achat. «Le salaire est un coût pour
les entreprises et un pouvoir d’achat
pour le salarié. On ne peut prendre
de décisions sans mener de vérita-
bles études sérieuses dans ces deux
variables. Exonérer les revenus de
moins de 30 000 DA de l’IRG impli-
que un coût à l’Etat. L’absence d’un
ministère de la planification, qui
veillerait sur la cohérence des déci-
sions prises, projette le pays dans le
flou en matière d’équilibre financier.
On ne peut en aucun cas prendre
des décisions ‘‘populistes’’, notam-
ment dans la situation économique
actuelle, sans études qui puissent
optimiser leur impact», déclare notre
interlocuteur. Pour ce professeur en
économie à l’université de Tlemcen,
la question de la revalorisation des
salaires est très complexe. Elle doit
absolument reposer sur un plan à
trois assurant l’équité salariale, la
productivité et la création de l’em-
ploi. Pour M. Boutaleb, la politique
des salaires en Algérie depuis 1962
jusqu’à aujourd’hui n’a jamais été
efficiente. Il argumente son constat
par le fait que le différentiel entre la
productivité et l’augmentation des
salaires est nul, notamment dans la
Fonction publique où justement la
productivité est indirecte et donc
non mesurée. Il faut rappeler que
la Fonction publique repose sur le
Budget de l’Etat, qui dépend certes
des taxes mais surtout de la rente
pétrolière. D’après son analyse, la
question du pouvoir d’achat néces-
site un travail de longue haleine et
sur plusieurs chantiers. Rappelons
enfin que les salaires des Algériens
n’ont pas été réellement révisés
depuis 2012. Une petite révision du
SNMG a tout de même été opérée
en 2015, l’élevant de 12 000 DA à
18 000 DA. Depuis cette date, rien
n’a été fait. Asma Bersali

NOUREDDINE BOUDERBA. Syndicaliste, spécialiste et consultant en questions sociales

« La solution passe par une augmentation conséquente du SNMG»
Entretien réalisé par
Asma Bersali
La revendication salariale est l’une des
principales revendications soulevées en ce mo-
ment par les travailleurs de certains secteurs.
Qu’en est-il réellement du niveau des salaires
en Algérie ?
Les salaires en Algérie sont très bas, les plus
bas du bassin méditerranéen. En 2018, la part des
salaires dans le PIB était égale à 27,5%, contre
50%, voire 75% dans les pays développés. Ce
ratio s’élevait à 34,5% en 1993 et à plus de 40%
durant les années 1980. Les travailleurs paient
les conséquences de la politique d’ajustement
structurel des années 1990, de privatisation des
années 2000 et la politique d’austérité des années
2015-2020, aggravée par la dévaluation du dinar.
Aujourd’hui, le SNMG journalier qui n’a pas été
revalorisé depuis 9 ans, un record mondial, ne
permet pas d’acheter 500 g de viande. En 2011,
une enquête de l’ONS a conclu que la moitié des
salariés algériens percevaient un salaire mensuel
inférieur à 1,6 fois le SNMG et que celui-ci ne
dépassait pas 40 000 DA pour plus de 80% d’en-
tre eux, soit moins que le revenu minimal de sub-
sistance d’une famille de 4 personnes, mis en évi-
dence par au moins deux enquêtes menées durant
la même année. Ajouter à cela, 60% des retraités
perçoivent une pension mensuelle inférieure
à 20 000 DA et 30% d’entre eux moins de
15 000 DA. Même avec les subventions alimen-
taires et énergétiques, que certains voudraient
supprimer, les prix sont élevés. A titre d’illus-
tration, il faut 6 minutes de travail à un smicard
algérien pour acheter une baguette de pain, et 15
min pour un sachet de lait, contre respectivement
5 et 6 min pour un Français. Une autre compara-
ison intéressante celle du prix d’une consultation
chez un médecin spécialiste qui représente 20
heures de travail pour le premier, de surcroit
remboursée à moins de 5%, contre seulement 4
heures pour un Français et prise en charge à plus
de 80%. La dernière enquête de consommation
réalisée par l’ONS auprès des ménages a mis en
évidence que 80% des Algériens les moins aisés
consacrent en moyenne 50% de leurs dépenses à
l’alimentation. Ce coefficient alimentaire s’élève
à 57% si on exclut les loyers imputés, qui ne
sont pas des dépenses réelles mais une simple
écriture. Plus ce coefficient alimentaire est élevé
plus le pouvoir d’achat est faible, et c’est un indi-
cateur de quasi-pauvreté.
Qu’en est-il de l’équité salariale ?
Justement, ces indicateurs moyens ne pren-
nent pas en compte la distribution des salaires.
Aujourd’hui, le salaire d’un cadre dirigeant
d’une entreprise économique représente jusqu’à
25 fois le salaire d’un smicard, celui d’un cadre
supérieur de la nation jusqu’à 35 fois, alors que
dans les pays développés, ce rapport ne dépasse
pas 12 fois. Une autre discrimination est rep-
resentée par la différence des salaires entre la
Fonction publique et certains secteurs rentiers et
le secteur économique, notamment privé. Cette
situation est le résultat de la politique des salaires
menée durant ces 15 dernières années et qui a été
soumise à la loi des rapports de force sans que
l’Etat ne joue pleinement son rôle de régulateur
social dans ce domaine en ajustant les salaires
et les niveaux des pensions et autres allocations
par le biais du SNMG. La solution passe par une
augmentation conséquente du SNMG, tout en
veillant à réduire le fossé entre les hauts et les bas
salaires et à mettre fin aux discriminations entre
les différents secteurs. Cette augmentation n’est
qu’une mesure nécessaire mais non suffisante
pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs
et des démunis, qui dépendent d’une politique
fiscale réellement redistributive et des transferts
sociaux qu’il y a lieu de consolider.
Le gouvernement a annoncé justement un
projet de supprimer l’IRG pour les revenus
inférieurs à 30 000 DA. Qu’en dites-vous ?
Cette décision annoncée par le gouvernement
sera une petite mesure qui va dans le sens positif
mais elle sera certainement insuffisante. Un pen-
sionné de la CNR de moins de 20 000 DA ou un
salarié du pré-emploi ne gagneront aucun dinar
puisque, aujourd’hui, ils ne paient pas d’IRG.
Un travailleur actif smicard aura un gain d’à
peine 600 DA. La solution doit consister, de mon
point de vue, en une augmentation du SNMG
de 50%, répartie sur deux années, couplée à une
exonération d’IRG pour tout revenu de moins de
36 000 DA et de relever le seuil de l’abattement
de l’IRG de 40 000 DA à 60 000 DA. Cela sera
possible en présence d’une politique respect-
ant le principe d’égalité des citoyens devant
l’impôt. Elle doit instituer l’impôt sur la fortune
et rendre effectif l’impôt sur le patrimoine. Une
politique de lutte réelle contre l’évasion fiscale
qui abrogera les dépenses fiscales sans con-
trepartie réelle, qui sont en réalité des cadeaux
aux capitaines d’industrie sans industrie. Je tiens
à préciser que l’évasion fiscale et sociale ainsi
que le niveau très élevé du montant de l’impôt
non recouvré s’élève, selon le dernier rapport
de la Cour des comptes, à 11 300 milliards de
dinars, soit l’équivalent de 60 ans de subventions
alimentaires.
La politique fiscale, telle qu’elle est
aujourd’hui est injuste. Elle fait que l’impôt payé
par les salariés est supérieur à l’impôt des autres
revenus et celui des bénéfices des sociétés réunis.
Les transferts sociaux et différentes aides
participent-ils réellement au soulagement des
plus démunis ?
En Algérie, le montant équivalent à 17 mil-
liards de dollars (8,4% du PIB), présenté comme
montant des transferts sociaux explicites, est
erroné. Il inclut le soutien aux moudjahidine, le
financement des hôpitaux, les allocations famil-
iales, qui devraient être à la charge des entrepris-
es, les dépenses en capital, qui profitent souvent
aux copains, les aides à la retraite, dont les deux
tiers vont aux moudjahidine, à la caisse des mil-
itaires et au fonds spécial de retraite des cadres
supérieurs de l’Etat. Il inclut aussi l’aide au loge-
ment, qui est déjà ciblée mais que l’Etat est ap-
pelé à revoir pour instaurer plus de transparence
dans son octroi et pour revoir toute la politique de
logement afin d’aller vers le logement locatif. Au
final, le montant du soutien qui va aux prix des
produits alimentaires, à l’éducation, aux démunis
et aux handicapés ne représente que 2,19% du
PIB dont 0,8% du PIB de soutien aux produits
alimentaires. Un taux très en deçà des chiffres
avancés ici et là et inferieur au 1,6% du PIB de
soutien alimentaire en Tunisie, par exemple. Pour
les experts mondiaux, les bénéfices destinés
exclusivement aux pauvres finissent souvent par
être de pauvres bénéfices. Une thèse confortée
par le rapport de l’OCDE de 2012, qui confirme
que là où les transferts ne sont pas universalistes
mais ciblés, les inégalités du revenu disponible
des ménages, comme le taux de pauvreté, sont
nettement supérieurs à la moyenne.
Vous avez récemment lié le pouvoir
d’achat à la Sécurité sociale. Pouvez-vous
nous dire comment ?
La Sécurité sociale permet d’assurer la
population contre les aléas de la vie, notamment
l’accès aux soins et un revenu de substitution en
cas d’accident, de maladie et à la vieillesse. De ce
fait, elle assure un revenu indirect aux assurés et
contribue largement à la lutte contre la pauvreté
et les inégalités. Seulement, on assiste depuis
25 ans à une remise en cause graduelle des ac-
quis en matière de sécurité sociale. La révision
à la baisse des pensions suite aux changements
de leur mode de calcul ainsi que celui de leurs
revalorisations, du mode de calcul des majora-
tions, la réduction du taux de remboursement
des médicaments et des listes des médicaments
remboursés, tout cela concourt à la réduction du
pouvoir d’achat des assurés. Je peux citer aussi
l’exemple du niveau de remboursement des actes
médicaux, toujours indexé sur la nomenclature
de 1987 qui représente, en moyenne, moins de
5% des dépenses réelles des patients, ou bien
encore le montant mensuel par enfant des allo-
cations familiales qui représente, aujourd’hui,
moins de 2% du SNMG, alors qu’il en représen-
tait 15% en 1995, du fait de leur indexation, à
ce jour, sur le SNMG de 1994. Consolider la
Sécurité sociale basée sur la répartition et la soli-
darité est aussi un moyen d’améliorer le pouvoir
d’achat et de lutter contre la pauvreté. A. B.
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 3

L’ACTUALITÉ

NOMINATION DE HAUTS CADRES DE L’ÉTAT ABDERREZAK MAKRI REÇU

HIER À LA PRÉSIDENCE DE
CONFUSION LA RÉPUBLIQUE
Le MSP parle de
AU SOMMET
● La nomination d’un nouveau directeur général des Douanes algériennes, puis son annulation
«rapprochement de
points de vue» avec
quelques heures après, a été très largement commentée par les Algériens ● Que s’est-il passé ? Abdelmadjid Tebboune
S’agit-il tout simplement d’une erreur, ou est-ce le résultat de luttes d’intérêts ou de pressions ?

L
e président Abdelmadjid Tebboune poursuit ses

A
vant-hier, une dépêche consultations avec les acteurs politiques dans le
APS, citant la direction cadre de sa démarche tendant à réviser la Consti-
générale des Douanes tution. Après les personnalités et le président du parti
(DGD), a indiqué que «Ha- Jil Jadid, Soufiane Djilali, le président du Mouvement
kim Berdjoudj a été désigné de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri,
nouveau directeur général des a été reçu à son tour, hier, au palais d’El Mouradia.
Douanes, en remplacement de Cette audience s’inscrit, selon un communiqué de la
Mohammed Ouaret, nommé en Présidence, cité par l’APS, dans le cadre des «consul-
avril dernier». En fin de jour- tations initiées par le président de la République
née, retournement de situation. avec des personnalités nationales, chefs de parti et
La même agence répercute un représentants de la société civile concernant la situa-
communiqué de la DGD dé- tion générale du pays et le projet d’amendement de la
mentant cette information et Constitution». «Le président de la République a pris

affirmant que «Mohamed Oua-
ret assure toujours les fonc-
tions de directeur général des
Douanes». Pourtant, la nomi-
nation de Berdjoudj à la tête
de cette importante institution
aurait été décidée, la veille, en
Conseil des ministres, d’autant
plus que les nominations à ces
postes se font par le biais de
décrets présidentiels. Que s’est-
il donc passé entre-temps ? Les
autorités n’ont pas, jusque-là,
jugé utile de réagir à ce limo-
geage, puis maintien du DG des
Douanes. Il y a quelques jours
aussi, une polémique similaire
avait éclaté à propos de la nomi-
nation du patron de l’EPTV.
Le nom de Amar Bekhouche
a circulé pendant trois jours,
avant que le ministre du secteur
n’installe Ahmed Bensebane à
ce poste. Néanmoins, dans ce
cas précis, la supposée nomina-
tion de Bekhouche n’avait pas
été annoncée officiellement. Ce
qui n’est pas le cas du DG des
Douanes. S’agit-il simplement
d’un «cafouillage» lié à l’arri-
vée d’une nouvelle équipe aux
commandes, ou serait-ce autre
chose ? Les explications fusent,
notamment sur les réseaux so-
ciaux. Les interrogations aussi.
Si certains minimisent la portée
de ce retournement de situation,
d’autres par contre y voient
des problématiques beaucoup
plus complexes. Les plus «opti-
mistes» d’entre eux évoquent
une «anomalie» relative à l’en-
quête d’habilitation, d’autres
font une lecture en droite ligne
avec la nature du système poli-
tique en Algérie. A cet effet, la
question posée avec insistance
est : est-ce que cette «affaire»
des Douanes est le résultat de
lutte de clans ou de pressions
exercées par certains lobbys ?
Parce qu’il est clair que l’agence
officielle n’annoncerait pas
la nomination d’un nouveau
DG des Douanes si l’informa-
tion ne lui était pas parvenue
d’une source institutionnelle.
Le président de la République
s’aventurerait-il à nommer une
personne à ce poste sensible
sans un rapport préalable la
concernant ? Pourquoi, dans ce
cas-là, s’est-il rétracté quelques
heures après ?
Il faut rappeler qu’il y a moins
de trois ans, une affaire simi-
laire avait défrayé la chronique.
Un certain Messaoud Benagoun
avait été nommé le 25 mai
2017 ministre du Tourisme et
de l’Artisanat dans le gouverne-
ment justement de Abdelmadjid
Tebboune, avant que le chef
de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika,
ne décide de le démettre de ses
fonctions trois jours plus tard. A
ce moment-là, certaines sources
avaient évoqué un problème
lié à l’enquête d’habilitation
qui, apparemment, n’aurait pas
été menée comme il se doit.
Est-il permis, à ce stade de
responsabilité, de faire erreur
sur le profil d’une personne
censée devenir ministre, et de
PHOTO : D. R.
ne s’en apercevoir qu’après sa
nomination ? Dans les deux cas,
problème d’enquête d’habilita-
tion ou pressions de lobbys, la
situation prêterait à confusion
et soulèverait des inquiétudes.
Le pouvoir en place aura tout
intérêt à apporter les clarifi-
cations nécessaires sur cette
affaire. Sinon, la polémique ne
risque pas de s’estomper de sitôt
et cela porterait certainement
un coup à la «crédibilité» de
l’Etat. Il faut noter, en dernier
lieu, que quelques minutes après
avoir annoncé la nomination
d’un nouveau DG à la tête
des Douanes, l’agence officielle
avait également fait état de la
désignation de Amel Abdellatif
en tant que directrice générale
des Impôts. Or, cette nomination
n’a pas été remise en cause,
comme se fut le cas avec celle
concernant la direction générale
des Douanes.
Abdelghani Aïchoun
note des avis et propositions de la délégation du parti
concernant l’enrichissement de la Constitution et le
parachèvement de la concrétisation des revendications
et aspirations du peuple», note le communiqué. Et
d’ajouter : «A cette occasion, le président Tebboune a
réitéré avoir honoré son engagement électoral à satis-
faire progressivement ce qui reste des revendications
légitimes soulevées par le peuple le 22 février dernier,
et ce, afin d’opérer un changement radical dans le mode
de gouvernance et les méthodes de gestion qui puisse
permettre au pays d’amorcer un nouveau départ dans
tous les domaines et réhabilité les bonnes mœurs dans
la vie publique.» Selon la même source, Abdelmadjid
Tebboune souligne que «cette démarche exige un plus
large consensus national sur le projet d’amendement
de la Constitution, suivant une méthodologie basée
sur le dialogue et la concertation, afin de mobiliser les
énergies pour l’édification de la nouvelle République».
Dans un communiqué rendu public dans la journée, le
MSP parle d’«un rapprochement de points de vue» sur
toutes les questions nationales et internationales avec le
chef de l’Etat. Premier chef de parti à avoir exprimé son
intention de prendre part au dialogue avec le nouveau
locataire d’El Mouradia, le président du MSP, selon le
communiqué, «insiste sur la nécessité d’aller vers des
élections législatives et locales après la révision de
la Constitution et l’amendement de la loi électorale».
Outre les questions économiques, Abderrazak Makri,
ajoute-t-on dans le même document, «évoque également
la nécessité de la poursuite des mesures d’apaisement et
la libération des détenus du hirak ». M. M.

PROCÈS DE KAMEL CHIKHI RENVOYÉ AU 26 FÉVRIER

Un report et de lourdes interrogations
C omme à chaque procès de Kamel Chikhi,
principal accusé dans l’affaire des 701 kg
de cocaïne encore en instruction, un dispositif
impressionnant de policiers et de gendarmes est
déployé autour de l’imposant palais de justice
Abane Ramdane, qui abrite le tribunal de Sidi
M’hamed, à Alger.
Dès 9h, le juge a prononcé les délibérés des
affaires qu’il a eu à juger puis levé l’audience
en attendant, dit-il, l’arrivée des détenus. Il est
déjà 10h30 et les avocats s’impatientent, mais
les prévenus ne sont toujours pas là. Vers 11h,
Chakib Hamel, fils de l’ancien patron de la
police, Abdelghani Hamel, fait son apparition
dans la salle, escorté par deux gendarmes. Placé
en détention à la prison de Koléa, dans le cadre
de l’affaire de son père, il est cité comme témoin
dans ce dossier. Une demi-heure plus tard, le
juge reprend l’audience. Il surprend l’assistance
en annonçant que celle-ci va être renvoyée en
raison d’«un problème technique survenu lors
de l’extraction des détenus de la prison d’El
Harrach». Il fait l’appel de plus d’une dizaine
de témoins, cités dans le procès et parmi lesquels
Ahmed Kara, journaliste d’une chaîne de télévi-
sion privée, Hamza Abdelmoumen, Adel Yazi,
Dekkar Mohamed, Mohamed Haloz, Djillali
Boudalia, ancien directeur des Renseignements
● Alors que tout le monde attendait le procès de Kamel Chikhi, lié à
ses activités immobilières et où il comparait avec six autres prévenus,
Ben Aknoun (et non pas Yacine Benamer comme
annoncé par erreur dans notre édition de lundi
dernier), Mohamed Jajal Lemhel, fils d’un an-
dont Khaled Tebboune, fils du chef de l’Etat, le président du tribunal cien wali de Relizane, Hadef Meslem, ex-procu-
de Sidi M’hamed annonce le renvoi de l’examen de l’affaire reur de Boudouaou, son adjoint, Youcef Seddik,
et Abdelkader Benzahra, chauffeur personnel de
au 26 février en raison d’«un problème technique lors de l’extraction des l’ancien patron de la police, Abdelghani Hamel,
prévenus de la prison d’El Harrach». En fait, une contre-décision de leur tous poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpa-
transfert au tribunal est tombée à la dernière minute pour des tion dont «trafic d’influence», «abus de fonc-
tion», «perception d’indus cadeaux» et «corrup-
raisons inconnues. tion». Elle a connu plusieurs péripéties. D’abord
au niveau de l’instruction lorsque le juge a décidé
généraux au niveau de la Sûreté nationale, mais D’autres, par contre, écartent cet avis et préfèrent de correctionnaliser les faits. Le procureur a
aussi de nombreux policiers, puis les informe lier ce renvoi à ce qui se passe en haut lieu. «Le fait appel auprès de la chambre d’accusation,
que procès est renvoyé au 26 février. permis d’extraction était signé et, à la dernière mais celle-ci l’a débouté. Il se pourvoit alors en
Pour les avocats, c’est la surprise. Ils étaient minute, il y a eu une décision contraire. Par qui cassation devant la Cour suprême, où le dossier
nombreux à être convaincus que le procès ne et pourquoi ? C’est encore trop tôt pour le dire», peine à être examiné. Concours de circonstances
connaîtrait pas de report. Que s’est-il donc pas- déclare un avocat d’un des détenus. ou pas, cette haute juridiction ne statue qu’après
sé ? Pourquoi les détenus n’ont-ils pas été trans- En tout état de cause, ce renvoi laisse perplexe et l’élection de Tebboune à la tête de l’Etat. Elle
férés de la prison d’El Harrach au tribunal de Sidi suscite de lourdes interrogations. Il faut dire que donne raison au juge et renvoie l’affaire devant le
M’hamed ? Certains avocats font le lien avec la cette affaire est exceptionnelle. Non pas parce tribunal, lequel l’enrôle en moins d’une semaine.
tentative de mutinerie qui a eu lieu à la prison de qu’elle concerne Kamel Chikhi, ce magnat de Une célérité très rare en matière de programma-
Tazoult, à Batna, durant la nuit de mardi à hier, l’immobilier et accusé principal dans le dossier tion des procès. Il est clair que pour les autorités
menée, nous dit-on, par des détenus mécontents des 701 kg de cocaïne, saisis au port d’Oran judiciaires, ce dossier est comme une épine
de leur exclusion de la grâce présidentielle. «Le en mai 2018, mais en raison de la présence de dont il faut se débarrasser, même si, comme le
dispositif de sécurité a dû être renforcé après Khaled Tebboune, le fils du président de la Répu- précisent de nombreux avocats, «son contenu est
un tel incident dans toutes les prisons. Ce qui a blique, parmi les sept inculpés en détention, dont très léger».
retardé leur transfert», nous explique un avocat. Kamel Chikhi, Kamel Bouaraba, ex-maire de Salima Tlemçani
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 4

L’ACTUALITÉ

STRESS HYDRIQUE ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Quelles réponses et quelle politique ?

● Pas de pluies, pas de neige, pas d’oiseaux, vents de sable et épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, températures trop élevées pour la
saison et rivières presque à sec ● Tous les signes d’un dérèglement climatique annonciateur de profonds changements et bouleversements
régionaux, nationaux ou planétaires sont là.

N
ous sommes au beau milieu développement des nations. La guerre
d’un étrange hiver qui affiche pour l’or bleu a déjà commencé. L’Al-
des températures insolentes de gérie a ratifié toutes les conventions
douceur estivale. Sous un ciel cou- internationales pour la lutte contre le
leur sable du désert, le Djurdjura réchauffement climatique et a même
qui, habituellement, arbore un épais adopté un Plan national du climat
manteau de neige à cette époque de (PNC) pour la période 2020-2030.
l’année, offre le triste spectacle de sa Elaboré par la Commission natio-
totale nudité. Une seule tache blanche, nale de l’environnement, regroupant
rescapée de la seule neige de l’année, plusieurs secteurs concernés, et un
persiste sur le flanc le moins exposé au groupe d’experts et de chercheurs, le
soleil du mont Tamgout. En bas, dans plan en question prévoit pas moins
la vallée, sur les poteaux électriques de 155 opérations et activités visant à
plantés le long de la route nationale, s’adapter aux effets des changements
juchées sur leurs nids de branchages et climatiques et à les limiter pour la
brindilles, les cigognes sont de retour prochaine décennie, notamment à
depuis déjà longtemps. Leur éclipse travers la réduction des émissions de
a été très courte, si tant qu’elles aient gaz à effet de serre et l’intégration
effectué leur émigration saisonnière de la dimension climat au sein des
cette année. Sur les contreforts des différentes politiques publiques de

Bibans, les amandiers sont en fleurs,
bernés par cette chaleur et douceur
printanières. Dans les champs d’oli-
viers, les arbres sont orphelins des
milliers de grives et étourneaux qui
les visitaient chaque année pour se
repaître de leurs fruits gorgés d’huile.
Cette année, même les serpents ont
quitté précocement leurs trous douil-
lets d’hibernation pour semer la pa-
nique dans quelques oliveraies, mais
beaucoup plus sur les réseaux sociaux.
Dans le lit du principal cours d’eau de
la vallée Sahel-Soummam, la seule
vallée que possède le Djurdjura, il
n’y a plus qu’un ruisseau noirâtre qui
charrie les eaux usées des villes, des
villages et des nombreuses huileries
de la région. Dame Nature semble
avoir perdu la boussole. L’hiver est fini
avant même d’avoir commencé.
Pas de pluies, pas de neige, pas
d’oiseaux, vents de sable et épi-
sodes caniculaires de plus en plus
fréquents, températures trop élevées
pour la saison et rivières presque à
sec. Tous les signes d’un dérèglement
climatique annonciateur de profonds
changements et bouleversements ré-
gionaux, nationaux ou planétaires
sont là. Ces 20 dernières années, ce
qui était une exception est devenu une
L’hiver est fini avant même d’avoir commencé
habitude : des hivers trop doux et trop
courts ainsi que des pluies rarissimes.
Quand on entend les anciens racon-
ter les longs mois d’hiver d’antan,
les villages bloqués par les épais
manteaux de neige, les rivières qui
débordaient en emportant tout sur leur
passage, on est tentés de croire qu’ils
évoquent quelque mystérieuse et loin-
taine contrée qui n’a existé que dans
leur imagination.
Pourtant le pays a bel et bien changé
et basculé dans un autre climat et un
autre âge. Au fur et à mesure que les
hivers raccourcissaient en devenant
plus secs, les étés se sont mis à s’allon-
ger indéfiniment tout en étant toujours
plus torrides. Nous sommes réelle-
ment entrés dans cet autre âge que les
scientifiques appellent «anthropo-
cène», cette nouvelle ère de l’histoire
de la Terre où les activités humaines
ont une incidence globale significative
sur l’écosystème terrestre. Et l’Algérie
est aux premières loges pour vivre de
près les effets de ce réchauffement cli-
matique qui s’annonce dévastateur. Le
pays ne dispose ni de grands fleuves
ni de grandes montagnes pouvant
servir de réservoirs hydriques. «Située
dans une zone de transition entre les
régimes tempérés et subtropicaux,
l’Algérie est un pays majoritairement
aride et semi-aride et son taux de
pluviométrie est l’un des plus bas du
bassin méditerranéen. Avec moins
de 500 m³/hab/an d’eau en moyenne,
le pays est caractérisé par un stress
hydrique très fort et la situation est
plus proche de la pénurie. En Algérie,
les ressources potentielles en eau
sont extrêmement limitées et inégale-
ment réparties», souligne le chercheur
Mohamed Chabane dans un article
intitulé «Comment concilier chan-
gement climatique et agriculture en
Algérie ?».
La situation n’était déjà pas reluisante
et elle promet de se corser davantage,
car les faits sont là. Têtus. D’année en
année, la réalité rattrape et dépasse les
prévisions les plus sombres des clima-
tologues. Toutefois, stress hydrique
passager ou changements climatiques
PHOTO : D. R.
qui s’inscrivent dans la durée, en
face, côté politique, il n’y a guère de
réponse à un état qui devient de plus
en plus préoccupant, même pour le
citoyen lambda qui s’angoisse à suivre
les bulletins météo ou scrute le ciel à
la recherche de nuages annonciateurs
de pluie. Les pouvoirs publics ne
sont toujours pas sortis de l’attitude
fataliste qui consiste à prévoir une
«salat el istisqa» (prière de la pluie)
à l’approche, comme par hasard, des
perturbations météorologiques. Il n’y
a même plus ces fameuses campagnes
de prévention façon grand-mère que
l’on voyait avant à la télévision pour
expliquer que l’eau est précieuse et
qu’il convient de la préserver. Dans
les villes, les enfants grandissent en
continuant de croire que l’eau vient
du robinet et le lait des sachets qui
poussent dans les usines. On leur
annonce encore que la pluie, c’est du
«mauvais temps» et le soleil du «beau
temps».
Dans les prochaines décennies, l’eau
va devenir un enjeu majeur dans le
développement.
Concrètement pourtant, il n’y a rien
de nouveau sous le soleil de plus en
plus brûlant d’Algérie. Pas le moindre
début d’une politique de gestion de
l’eau qui commencerait déjà par son
recyclage systématique, du moins
dans les grandes agglomérations et
dans les industries très gourmandes en
eau. Ce serait pourtant là un premier
pas important. La pression démogra-
phique dans notre pays, son climat
semi-aride et le niveau de pollution
qui ne cesse d’augmenter font qu’il
est plus que vital et urgent de préser-
ver cette ressource et de l’utiliser de
manière rationnelle et intelligente au
quotidien.
Fort à propos, les questions de la
gestion intelligente des ressources
hydriques, de la lutte contre le réchauf-
fement climatique, de la protection de
l’environnement, des énergies renou-
velables, d’une agriculture respon-
sable et raisonnée, sont intimement
liées et imbriquées les unes dans les
autres. Cela s’appelle le dévelop-
pement durable. C’est cette vision
politique globale qu’il faudrait aux
dirigeants de ce pays. Pour cela, il
convient peut-être de sortir de la rente
pétrolière avant tout. Djamel Alilat

JOURNÉE D’ÉTUDE À L’ÉCOLE DE JOURNALISME D’ALGER SUR LE SYSTÈME TÉLÉVISUEL NATIONAL

La régulation audiovisuelle
bloquée par la tutelle du pouvoir
L a régulation audiovisuelle connaît d’énormes
difficultés en Algérie, où le paysage audio-
visuel évolue dans une anarchie totale. Tel est
le constat fait par des intervenants lors de la
journée d’étude organisée, hier, par le labora-
toire Médias, usages sociaux et communication
(MUSC) de l’Ecole nationale supérieure de
journalisme et des sciences de l’information
(ENSJSI) d’Alger, sous le thème : «Panorama
du système télévisuel en Algérie : dispositifs
législatifs et réglementaires, régulation et ques-
tions de service public». Intervenant au début
de la rencontre, le directeur de l’ENSJS, le
professeur Abdessalem Benzaoui, plante le
décor : chaînes de télévision publiques en qua-
si-monopole et floraison de chaînes privées
au statut «bizarre» (offshore). Coordinatrice
scientifique de la journée d’étude, Belhadji
Wahiba a brossé, pour sa part, un tableau noir du
champ audiovisuel algérien, où il existerait, en
plus des chaînes publiques, 25 chaînes privées
après que ce chiffre était de 60 en 2016. Pour
elle, il y a «opacité» et «absence de transpa-
rence» dans la gestion de ces établissements. «Il
y a opacité. En 2017, l’arrêté relatif à l’appel
à candidature pour l’octroi d’autorisations de
création de chaînes de télévision signé le 28
septembre 2017 a été vite annulé le 28 octobre
2017 (…). Il y a absence de transparence dans
la gestion de ces chaînes. Il y a aussi anarchie
dans la gestion financière et les ressources de
financement, sachant que la plupart de ces
chaînes bénéficient de la publicité étatique et en
dinar algérien. Comment peuvent-elles payer
en devise le signal qui coûte entre 30 et 34 000
euros ?» s’interroge Mme Belhadji, lançant une
prédiction qui ne plairait guère aux dirigeants de
ces «supérette à images», comme le note, à rai-
son, le Pr Mostefaoui : des chaînes risquent de
disparaître avec la crise financière et les chan-
gements politiques que connaît le pays depuis
le début du mouvement populaire du 22 Février
2019. Quelle serait la victime de cette situation
d’anarchie ? M. Mostefaoui parle du service pu-
blic. Mettant en avant le caractère «a-légal» de
ces chaînes de droit étranger, lancées à la faveur
de l’adoption des textes sur l’information et
l’audiovisuel par le régime Bouteflika en 2012,
le responsable du MUSC estime que le «service
public», notion sacrée en démocratie, doit être
l’alpha et l’oméga de toute action information-
nelle, mais elle est sacrifiée en Algérie. «Dans
un Etat de droit, on ne peut pas concevoir de
régulation sans service public», tranche-t-il,
en revenant sur l’impossibilité de changement
dans un contexte d’absence de liberté.
S’intéressant aux concepts et expériences pra-
tiques liés à la régulation du champ audiovi-
suel, le professeur Cherif Dris, enseignant à
l’ENSJSI, considère que pour le cas algérien
«la situation de tutelle» constatée se décline par
la désignation et non l’élection des membres de
l’Autorité de régulation audiovisuelle (ARAV),
les conditions prévues dans le cahier des
charges qui devait être imposé aux nouvelles
chaînes privées, mais aussi les attributions du
ministre de la Communication face à l’autorité
de régulation. «Vous avez une instance de régu-
lation (ARAV), mais d’un autre côté vous avez
le décret exécutif 11-217 du 12 juin 2011 fixant
l’organisation de l’administration centrale du
ministère de la Communication. Le ministre a
le droit de réguler les activités de communica-
tion… Cela s’est confirmé avec l’affaire KBC,
où c’est le ministre (Hamid Grine, ndlr) qui a
décidé d’annuler la transaction en s’appuyant
surs ses prérogatives», note M. Dris, précisant
que ce texte, devant être amendé, est en contra-
diction avec la loi organique sur l’activité audio-
visuelle (2012). Nadir Iddir

CODE DE L’INVESTISSEMENT, ENTREPRISES PUBLIQUES EN DIFFICULTÉ,
MONTAGE AUTOMOBILE...
Ferhat Aït Ali livre ses priorités
D
epuis les studios de la
télévision algérienne, le
ministre de l’Industrie et des
Mines, Ferhat Aït Ali, assure qu’il
reste fidèle à ses convictions et ses
visions d’expert économique pour
lesquels, dit-il, il a été d’ailleurs
choisi pour occuper ce poste de
responsabilité. Comme premier
chantier pour développer son secteur
et le sortir de son marasme, M. Aït Ali
évoque la révision des textes de loi le
régissant. Très critique sur la façon
avec laquelle les gouvernements
successifs ont usé et abusé des textes
de loi, le ministre de l’Industrie
estime qu’il y a urgence à revoir
toute la législation et l’organisation
des secteurs économiques. «On est
arrivé à une situation telle, que
des institutions et des organismes
se sont octroyés indûment des
prérogatives qu’elles ne doivent pas
avoir et décidé des secteurs qui ne la
concernent même pas. Cela dépasse
le cadre purement bureaucratique,
c’est même une bureaucratie utilisée
à des fins personnelles et des intérêts
privés», révèle M. Aït Ali. L’invité
de l’émission «Hiwar Essaa» prend
l’exemple du Conseil national de
l’investissement qui «s’est donné
des prérogatives pour bénéficier
d’avantages fiscaux et douaniers,
ce qui a représenté un coût énorme
pour le Trésor public, il s’agit de
milliards de dollars de préjudice».
Ferhat Aït Ali, qui plaide pour une
révision du code de l’investissement,
constate que le CNI et d’autres
organismes et institutions se sont
mis à légiférer en dehors du cadre
législatif, outrepassant même
les articles de la Constitution et
donnant aux circulaires une force
plus importante que la loi. «Le
code de l’investissement souffrait
avant 2009 de flou et d’instabilité,
notamment dans le chapitre
‘‘obligations et avantages’’ accordés
aux opérateurs nationaux et
étrangers. Après 2009 et avec la
loi de finances complémentaire, le
code de l’investissement est soumis
aux improvisations des uns et des
autres, qui se sont donné le droit
de changer ses dispositions à
leur guise. C’est une grave erreur
Le ciment algérien face à la chute des prix
D
’importateur, l’Algérie est
devenue un pays exportateur
de ciment. L’Algérie qui a
importé entre 2015 et 2016
plus de 6 millions de tonnes de
ciment conditionné dans des sacs
de 50 kg pour 300 millions de
dollars (l’équivalent d’une
cimenterie), inverse la tendance.
Puisque la production nationale
est excédentaire. «Déréglé»
par la politique de l’ex-ministre
de l’Industrie, Abdesselam
Bouchouareb, ayant fait dans une
politique à la fois hasardeuse et
pénalisante pour l’économie
nationale, le secteur se retrouve avec
une surproduction. Ayant besoin
annuellement de 25 millions de
tonnes, l’Algérie a produit, en 2019,
plus de 37 millions de tonnes de
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 5
Ferhat Aït Ali
commise à l’encontre du patriotisme
économique», soutient le ministre de
l’Industrie, relevant que le premier
reproche fait à l’Algérie par les
partenaires étrangers est cette
instabilité dans les textes juridiques
et le manque de transparence.
REVOIR LES TEXTES DE LOI POUR
PLUS DE TRANSPARENCE
«Ce flou a permis des interprétations
différentes des textes de loi selon les
situations et les intérêts. On s’est
retrouvé avec un texte de loi avec
une double lecture», s’alarme Ferhat
Aït Ali en notant que le code de
l’investissement est truffé de pièges.
«Ce code est un vrai champ de mines
à cause de la panoplie d’avenants
apportés depuis 2001 jusqu’à la
LFC-2009 et de 2016. Des avenants
qui ont aménagé des vides juridiques
pour permettre les opérations
douteuses que nous connaissons tous
maintenant», dit-il. Et d’annoncer
la révision de ce texte avant l’été
prochain pour le «déminer». «Il
est impératif d’arriver à établir
des textes transparents écartant
l’implication des administrations de
EXPORTATIONS HORS HYDROCARBURES
ciment. Avec la mise en service
de la cimenterie de Béchar et les
extensions des complexes de Chlef et
de Zahana (Mascara), la production
nationale dépassera les 40 millions
de tonnes en 2020. Pour protéger et
sauvegarder des milliers de postes
de travail, amortir et rentabiliser les
gros investissements consacrés par
les deux secteurs (privé et public),
placer le cas échéant un excédent des
15 millions de tonnes, l’exportation
est la seule alternative. Dans ses
prévisions, GICA (Groupement
industriel des ciments d’Algérie)
tablait sur l’exportation de 800 000
tonnes en 2019, pour une valeur
de 25,6 millions de dollars. «En
déclarant que l’Algérie allait
exporter 10 millions de tonnes de
ciment en 2019, l’ex-ministre de
ÉCONOMIE
l’acte économique. Ce dernier ne
peut pas être régi directement par le
pouvoir politique ou l’administration
dont le rôle est seulement
d’encadrer», soutient encore le
même responsable en plaidant pour
l’égalité des opérateurs devant la loi,
qu’ils soient nationaux ou étrangers
du moment que leur investissement
est algérien. Evoquant la règle 51/49,
le ministre estime qu’il est urgent
de définir les secteurs stratégiques
qu’il faut soumettre à cette mesure.
«La loi de finances 2020 a créé
un problème en laissant le soin
à une loi organique de décider
quels sont les secteurs stratégiques
non concernés par la suppression
de la règle 51/49. Il va falloir
le faire maintenant et rapidement.
Par ailleurs, le secteur économique
doit se développer afin de pouvoir
imposer cette règle.» Interrogé sur
le cas des difficultés financières
dont souffre l’Eniem, le ministre a
tenu à préciser que c’est la BEA qui
a débloqué un prêt de 1 milliard de
dinars pour aider cette entreprise à
remonter la pente. «L’Eniem a été
victime de beaucoup de facteurs,
l’Industrie ne rend pas service au
produit national, ‘‘alerte’’ un grand
exportateur, en l’occurrence la
Turquie qui revoit le prix de vente
à la baisse. De 32 dollars la tonne,
le ciment est vendu par les Turcs
à 27 dollars. La perte de 5 dollars
pénalise le ciment algérien. Ayant
préalablement exporté 500 000,
dont 400 000 tonnes proviennent de
Société des ciments de Aïn El Kebira
(Sétif), GICA est freiné. Puisqu’il
n’a réalisé aucune transaction,
entre septembre et décembre
2019», révèlent sous le sceau de
l’anonymat des cadres de SCAEK.
«Pour soutenir la filière ciment,
le gouvernement turc rembourse à
hauteur de 80% les frais portuaires
et de transport. De meilleure qualité,
on ne peut vendre notre ciment à
PHOTO : DR
comme d’autres entreprises du
domaine de l’électroménager, telles
que l’ENIE et Sonaric. Depuis 20
ans, il a été permis à une centaine
d’opérateurs d’entrer dans ce
domaine sans aucune expertise
pour une production fictive. Alors
que le secteur public avait acquis
depuis les années 1970 des taux
d’intégration appréciable», regrette
l’invité de la télévision, en notant
que si tout l’argent qui avait été
déboursé pour lancer ces entreprises
de montage fictif avait servi à aider
des entreprises comme Eniem et
ENIE, elles seraient aujourd’hui à la
pointe de la technologie actuelle.
DÉBLOQUER LES CONTENEURS
DE CKD EN SUSPENS
«Comment pouvaient-elles
se développer avec en face des
importateurs de kits CKD travaillant
hors taxes ?» s’interroge-t-il en
notant que donner 2 milliards de
dinars à l’Eniem pour la sauver n’est
rien devant les facilités douanières
et fiscales dont ont bénéficié des
fabricants fictifs. Pour le cas d’El
Hadjar, M. Aït Ali annonce qu’un
perte. Nous attendons la prise en
charge de 50% des frais du transport,
par le Fonds spécial pour la
promotion des exportations (FSPE).
Avec 9 dollars en frais de transport
et tarif portuaires, on ne va pas tenir
le coup. Pour rester dans le circuit
et garder nos parts de marchés dans
de nombreux pays d’Afrique de
l’Ouest, la SCAEK a, en décembre
dernier, expédié vers la Gambie
30 000 tonnes pour un prix de 28
dollars la tonne. Malgré, toutes ces
contraintes, on entame l’année 2020
avec une première opération de
40 000 tonnes», précisent les
managers de SCAEK, bouclant
l’année 2019 avec un résultat
net de 6 milliard de dinars (600
milliards de centimes). Le ciment
pétrolier, qui coûtait annuellement
plan de relance est en préparation
et sera prêt d’ici la fin de l’année.
«Je peux juste dire que ce plan
est différent de l’approche qui a
été adoptée jusqu’à présent,
consistant à pomper de l’argent
sans aucun résultat. Il s’agira
pour nous de trouver une solution
définitive», promet le ministre. Ce
dernier annonce la tenue, en mars
prochain, des assises de l’industrie
nationale pour sortir avec une
stratégie consensuelle en vue de
développer le secteur. Un secteur
qui a été éclaboussé par l’échec de
l’aventureux dossier de montage
automobile. Tout en annonçant le
déblocage des conteneurs de kits
CKD retenus au niveau des ports
depuis avril dernier, avec la décision
de mettre fin à l’importation de
ces kits, M. Aït Ali avertit les
entreprises concernées par ce dossier
de montage automobile et autres
qu’elles ne bénéficieront plus des
avantages dont elles jouissaient
avant. «On débloque ce qui est resté
bloqué afin de désengorger les ports,
avec le régime préférentiel accordé
à l’époque de la commande, mais
ce sera la dernière fois. Si ces usines
veulent continuer à travailler, elles
ne le feront pas avec des avantages
douaniers ou fiscaux», déclare le
ministre en prédisant toutefois la fin
de ces usines qui «disparaîtront sans
les importations des constituants
du produit qu’elles sont censées
monter». «Parfois elles importent
le produit fini emballé», affirme M.
Aït Ali en disant n’exclure personne,
pas même Renault en terme de
taux d’intégration. «Personne ne
déclare le taux d’intégration réel»,
ajoute le responsable en annonçant
avoir demandé aux services des
Douanes et des Impôts un bilan
détaillé année après année, et par
importateur sur le niveau réel et
la nature des importations. «Avec
toutes les facilitation accordées par
le Trésor, ces entreprises sortent
avec un bénéfice annuel de 1% avec
des intrants représentant 99% de
leur chiffre d’affaires», s’étonne le
ministre en regrettant que l’Etat a
encouragé des industries qui ne le
sont pas. N. B.
au Trésor public 30 millions de
dollars, est non seulement produit
par SCAEK, la filiale de GICA,
mais exporté. Fortement apprécié
des multinationales, telle l’entreprise
Schlumberger implantée dans les
quatre coins de la planète, la filiale de
GICA qui a exporté, à la fin de 2019,
6000 tonnes de ciment pétrolier
agrémenté par un rapport qualité-
prix (207 dollars la tonne) défiant
toute concurrence, est en mesure
de répondre aux besoins nationaux
(100 000 tonnes) et de multiplier
par vingt ses exportations. Pourvu
que les pouvoirs publics suivent
et accompagnent les nombreuses
sociétés algériennes créatrices de
richesses…
Kamel Beniaiche
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 6

ALGER INFO
RESTAURATION DE LA CASBAH TRAMWAY
SETRAM ET
Une nouvelle feuille de route SES 6 UNITÉS
OPÉRATIONNELLES
pour rattraper le retard CERTIFIÉES ISO 9001
L a Société d’exploitation des tramways
algériens (Setram) a obtenu la certification

L
e wali d’Alger, Youcef ISO 9001-2015 au niveau des unités opéra-
Cherfa, a annoncé la mise tionnelles de Sétif, Sidi Bel Abbès, Alger et
en place prochaine d’une Ouargla, a indiqué lundi l’entreprise dans un
nouvelle feuille de route pour communiqué. Ces quatre unités récemment
rattraper le retard accusé dans certifiées viennent s’ajouter à l’unité de
les travaux de restauration de la Constantine et de la direction générale cer-
citadelle d’Alger (palais du Dey), tifiées en 2017 et à l’unité d’Oran certifiée
à La Casbah. S’exprimant lors de en 2018, a précisé la même source. Cette
sa première sortie sur le terrain démarche entre dans le cadre de la politique de
pour inspecter les travaux de res- Setram visant à déployer un système de mana-
tauration de la citadelle d’Alger, gement et de la qualité qui permet de fournir
appelée également le palais du constamment une offre de service conforme
Dey, le wali a indiqué qu’une aux attentes de ses clients et usagers, a-t-elle

nouvelle feuille de route sera mise
en place dans les plus brefs délais,
pour rattraper le retard accusé
dans les travaux de restauration
de ce monument culturel classé
patrimoine mondial par l’Unesco.
«Les travaux de restauration res-
tants sont importants aussi, d’où
la nécessité de les parachever
dans les délais impartis pour
ériger La Casbah en destination
touristique par excellence. Le pro-
jet de réhabilitation de La Casbah
d’Alger, qui est d’une impor-
tance capitale, a bénéficié d’enve-
loppes financières conséquentes,
affectées par l’Etat», a affirmé
M. Cherfa. Tant attendu par les
Algériens, «ce projet vise à revivi-
fier le patrimoine et à préserver la
mémoire historique de l’Algérie»,
a-t-il poursuivi. Ces travaux de
restauration ont pour objectif la
revitalisation de La Casbah sur
tous les plans et dans tous les
domaines, notamment le patri-
moine, l’urbanisme, la culture
et le tourisme, et ce, à travers
l’exécution du plan et le respect
du cachet urbain de La Casbah, a
LUTTE CONTRE LES MAUVAISES HABITUDES
Distribution de plus de 150 000 sacs
en papier aux boulangeries
souligné le wali. S’adressant aux
responsables du projet, M. Cherfa
a mis l’accent sur la nécessité de
veiller à la qualité des travaux réa-
lisés et des matières premières, en
se référant aux études techniques
élaborées, aux orientations des
experts, aux cahiers des charges,
outre le respect des délais de réa-
lisation et la garantie d’une main-
d’œuvre qualifiée. Pour leur part,
les architectes et représentants des
bureaux d’études qui supervisent
les opérations de restauration ont
évoqué certaines difficultés ren-
contrées sur le terrain, en raison
de la vulnérabilité et de la vétusté
des bâtisses, impliquant le confor-
tement des fondations et des murs
et une période supplémentaire
pour le parachèvement de la res-
tauration, outre la découverte de
certains vestiges archéologiques
importants durant la restauration.
Selon les explications de la re-
présentante de la direction des
équipements publics de la wilaya
d’Alger, une enveloppe finan-
cière de 23,4 milliards de dinars
a été affectée à la wilaya pour
l’exécution de la première partie
des opérations de restauration
des monuments et vestiges de la
vieille ville de La Casbah, dans
le cadre du plan permanent de sa
sauvegarde.
Des travaux de restauration et de
rénovation sont en cours actuelle-
ment au niveau des sites et monu-
ments historiques ou relatifs à la
révolution, tels que des mosquées
et des ksour ainsi que des doui-
rettes, sises à la rue Ouslimani
(ex-Lézard) à La Basse Casbah et
la maison de la moudjahida Dja-
mila Bouhired, a précisé la même
responsable.
La wilaya d’Alger supervise, à
travers la direction des équipe-
ments publics, l’opération de res-
PHOTO : B. SOUHIL
tauration de La Casbah classée
patrimoine mondial de l’Unesco
en 1992, et ce, conformément à la
décision de décembre 2016 por-
tant transfert de son dossier de la
tutelle du ministère de la Culture
aux services de la wilaya d’Alger,
tandis que le ministère continue
à assurer le suivi technique par
le biais de l’Agence nationale
des secteurs sauvegardés (ANSS).
Bâtie sur une superficie de 1,5
hectare, à hauteur de 118 mètres
du niveau de la mer, la kalaâ (cita-
delle) de La Casbah a été fondée
en 1516 par les frères turcs Bar-
berousse. Elle était, au début, une
caserne munie de deux canons,
avant de devenir, à partir de 1816,
le siège du Dey Ali Khodja puis
du Dey Hussein qui l’a trans-
formée, à son tour, en centre de
pouvoir politique, économique et
financier pour toute l’Algérie.
R. A. I.
ajouté. «L’adhésion à cette norme internatio-
nale démontre la volonté de Setram de s’enga-
ger dans l’amélioration continue, donner la
priorité aux clients en veillant constamment
à répondre à leurs exigences et besoins et à
pérenniser ce mode de fonctionnement», a
déclaré le PDG de Setram.
LUTTE CONTRE LA
CRIMINALITÉ
DÉMANTÈLEMENT
D’UN RÉSEAU
CRIMINEL
INTERNATIONAL
L es services de la sûreté d’Alger ont déman-
telé un réseau criminel international orga-
nisé, spécialisé dans l’importation et le trafic
de drogue dure, et ont saisi plus de 230 g de
cocaïne pure et des quantités de cannabis et
de psychotropes, a indiqué lundi un respon-
sable sécuritaire. Lors de la présentation des
membres de ce réseau devant la presse natio-
nale au siège de la sûreté de la circonscription
administrative de Dar El Beïda, le chef de
brigade de la police judiciaire, le commissaire
de police Khaled Menai, a fait savoir que cette
bande composée de 5 individus des deux sexes
(âgés entre 30 et 50 ans) a été arrêtée en posses-
sion de 48 capsules de drogue dure, soit 236 g
de cocaïne pure, en sus de 20 g de cannabis, de
20 comprimés psychotropes et de 6 téléphones
portables. Après avoir indiqué que le réseau
faisait entrer la drogue dans des capsules ava-

P lus de 150 000 sacs en papier ont été dis-

tribués aux boulangeries dans la wilaya
d’Alger, depuis le début du mois de janvier, au
titre de la campagne de vulgarisation de l’utili-
sation de ces sacs, a affirmé lundi le directeur
du commerce de la wilaya. «Depuis le début
du mois de janvier, plus de 150 000 sacs en
papier, fabriqués par deux opérateurs publics
et un privé, ont été distribués à Alger, wilaya
pilote dans le cadre de l’application d’un pro-
gramme national de lutte contre l’utilisation
des sachets en plastique dans l’emballage des
produits alimentaires, en vue de préserver la
santé publique», a expliqué Abdellah Benhela
dans une déclaration à l’APS, en marge de la
journée de sensibilisation organisée à proxi-
mité du lycée sportif dans la circonscription
administrative de Draria, sous le slogan «En-
semble contre la gaspillage du pain».
L’opération, qui s’étalera jusqu’en décembre
2020, a été «bien accueillie» par les citoyens,
qui ont salué cette initiative visant à préserver
leur santé en premier lieu et à inculquer les
bons gestes à adopter en matière de consom-
mation. De leur part, les boulangers ont
«adhéré massivement» à l’opération. Le même
responsable a appelé à réfléchir à l’importance
de renoncer aux sacs en plastique qui sont
néfastes pour la santé et à trouver d’autres
alternatives au plastique pour conserver le
pain, dans un sac en papier ou en tissu.
La direction du commerce de la wilaya d’Alger
prendra en charge «la distribution» de ces sacs
aux différentes boulangeries que compte la
wilaya, au nombre de 656, outre les surfaces
commerciales autorisées à la vente du pain, en
consacrant des quotas qui répondent aux quan-
tités produites quotidiennement par chaque
boulangerie, a ajouté M. Benhela, précisant
que pour le moment, «l’usage du sac en plas-
tique ne sera pas interdit». «Les services du
commerce ne peuvent pas, dans la phase ac-
tuelle, imposer aux boulangers d’assumer les
frais des sacs en papier», a-t-il fait savoir, ajou-
tant qu’il sera procédé, d’abord, à l’évaluation
des résultats de l’opération pilote des boulan-
geries d’Alger en termes de coûts d’utilisation
des sacs en papier, en attendant de trouver des
mécanismes efficaces pour la généralisation de
cette mesure au niveau national.
La campagne de sensibilisation pour la lutte
contre le gaspillage de pain, qui concernera 13
circonscriptions administratives, vise à sensi-
biliser le citoyen à l’impérative rationalisation
de la consommation de ce produit, grâce aux
conseils et orientations donnés par les agents
de la direction et à travers la distribution de dé-
pliants, en sus de l’organisation d’une semaine
de sensibilisation dans chaque circonscription
au niveau des établissements éducatifs, des
centres de formation professionnelle et des
places publiques. Pour M. Benhela, les grandes
quantités de pain jetées quotidiennement par
les restaurants, les résidences universitaires,
les hôpitaux, les écoles et les crèches té-
moignent d’un comportement irrationnel, d’où
la nécessité d’ancrer la culture de la lutte contre
le gaspillage chez les enfants et les différentes
catégories de la société, au vu de ses retombées
négatives sur l’économie nationale, faisant état
de la production et de la commercialisation de
près de 1 200 000 baguettes de pain. Il a relevé,
par ailleurs, que la wilaya d’Alger recensait
près de 100 locaux commerciaux spécialisés
dans la confection du pain traditionnel, qui at-
tire un nombre important de citoyens, en raison
de «sa valeur nutritionnelle». La vente de pain
dans les magasins d’alimentation générale
implique pour les commerçants l’obtention
d’une autorisation délivrée par la direction du
commerce et la garantie des bonnes normes
de conservation du pain, outre l’inexistence
d’une boulangerie proche de leurs magasins,
a-t-il précisé, ajoutant qu’un manque notable
de boulangeries a été enregistré au niveau des
nouvelles cités.
lées par les passeurs, le commissaire de police
Khaled Menai a précisé qu’un plan bien ficelé
mis en place par la police judiciaire de la sûreté
de la circonscription administrative de Dar El
Beïda a permis l’interpellation de 3 membres
au niveau d’un point de contrôle. L’accusé
principal et le reste de ses acolytes ont été arrê-
tés suite à la perquisition du domicile de l’un
des membres du réseau criminel en vertu d’un
mandat de perquisition délivré par le procureur
de la République territorialement compétent,
a-t-il ajouté, précisant que la perquisition a
donné lieu en outre à la saisie de quantités de
cannabis et de comprimés psychotropes. Après
achèvement des procédures légales, les mis en
cause ont été présentés devant le procureur de
la République territorialement compétent.
HORAIRES DES PRIÈRES
Alger et ses environs
JEUDI 6 FÉVRIER 2020
06:18
Fadjr…………...………
13:02
Dohr ………………
15:55
Asser………………
18:18
Maghreb…………
19:41
Îcha ……………
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 7

KABYLIE INFO
ANSEJ DE TIZI OUZOU BOUIRA
REMOUS DANS
Une cartographie des LE SECTEUR DE
L’ÉDUCATION
activités pour les R
épondant à l’appel de leur syndicat, des
dizaines d’enseignants affiliés au Cna-
peste ont observé hier un rassemblement

jeunes entrepreneurs de protestation devant l’entrée du siège de la di-

rection de l’éducation, a-t-on constaté sur place.
Brandissant des pancartes, dénonçant «les pra-
tiques et blocages» de l’administration, les
● Cette initiative va cibler le développement local en aidant et en orientant les jeunes à contestataires qui ne sont pas à leur première
entreprendre des projets en fonction des besoins de chaque commune. action de rue, ont exigé le départ «sans condi-
tion» du premier responsable du secteur de

U
ne cartographie des acti- l’éducation dans la wilaya. Ils ont rappelé que
vités est en cours d’éla- les doléances exprimées et soulevées au niveau
boration par l’Agence de des établissements scolaires ne sont pas prises en
wilaya de soutien à l’emploi des charge. L’activité syndicale est aussi remise en
jeunes (Ansej) de Tizi Ouzou. Ce cause au niveau des structures éducatives, a-t-on
projet a pour but de répertorier précisé sur place. Les enseignants qui ont bloqué
les activités relatives à la création la route empêchant le passage aux usagers ont
de micro-entreprises selon les rappelé aussi les dérapages survenus au niveau
besoins, les spécificités et les de quelques lycées de la wilaya en apportant au
potentialités de chaque commune passage leur soutien à leurs collègues du lycée
de la wilaya. Amzil Mhamed de la commune de Haïzer, qui
C’est ce que souligne Naïma Fa- attendent les résultats d’une commission minis-
thi, chargée de la communica- térielle dépêchée récemment après une grève
tion à la direction de l’Ansej de qui a duré plusieurs jours. A préciser que l’entrée
Tizi Ouzou. «Cette initiative va principale du siège de la DE était fermée sur

cibler le développement local en
aidant et en orientant les jeunes
à entreprendre des projets en
fonction des besoins de chaque
commune», souligne notre inter-
locutrice. Elle explique que l’éla-
boration de cette cartographie a
nécessité un travail de terrain pour
le recensement des données de
plusieurs domaines à travers les 67
communes notamment l’agricul-
ture, les services, l’industrie, les
sports et loisirs, la pêche, l’envi-
ronnement ou encore le tourisme.
«Ce travail une fois finalisé sera
une base de données à la disposi-
tion des futurs entrepreneurs pour
les aider à faire le choix et réussir
dans un projet innovant», a-t-elle
expliqué. La responsable de la
communication à l’Ansej souligne
dans ce sillage que le dispositif
est désormais plus orienté vers
l’accompagnement des jeunes
diplômés dans des projets inno-
vants, dit start-up. «Nous assurons
un accompagnement spécifique
et un suivi personnalisé pour les
start-up à travers le programme
Couloir vert», affirme-t-elle. La
responsable revient sur les projets
créés durant l’année 2019. Elle
note que 290 projets ont été créés
durant cette période dont 22 sont
des extensions d’activités déjà
PHOTO: EL WATAN
décision du DE, que nous avons tenté vainement
de joindre afin de s’exprimer sur ce dossier.
A. Fedjkhi
Les micro-entreprises lancées en 2019 ont permis la création de 800 emplois EXTENSION DU
existantes. «68 de ces projets ont d’entreprises créées a été enre- lieu de noter qu’une cinquantaine
été réalisés par des femmes», a-t- gistrée en 2019 par rapport à d’activités restent gelées et aux- RÉSEAU ÉLECTRIQUE
elle dit, soulignant que la totalité l’année d’avant où 185 projets quelles les jeunes entrepreneurs
de ces activités créées l’année der-
nière ont permis la création de 800
ont été mis sur pied et dont le
nombre d’emplois créés étaient
ne peuvent prétendre. Cette liste
affichée au hall de l’agence com-
L a wilaya de Bouira a bénéficié dans le cadre
du programme de la Caisse des garanties et
de solidarité des collectivités locales (CGSCL),
emplois. de 520, selon la même source. prend notamment les différents d’une enveloppe de l’ordre de 53, milliards de
Le secteur le plus convoité reste Cette même année, les porteurs services de transports, les élevages centimes destinée aux travaux d’électrification
celui du bâtiment avec 76 diffé- de projets étaient au nombre de de caprin et d’ovin, les laiteries, rurale, a précisé la Société de distribution du
rentes activités créées, suivi des 380 alors qu’en 2019 le nombre de certains commerces (pâtisserie, centre (SDC), dans un communiqué. Les travaux
professions libérales (34 activi- dossiers déposés auprès de l’Ansej bijouterie...), les diverses locations visant le raccordement de quelque 101 foyers,
tés), de la maintenance (28) ou à Tizi Ouzou était de 390 pour une dont celle des voitures, d’engins et précise la même source, ont été lancés «par les
encore des services (27 projets prévision de plus de 1 000 postes autres matériels agricoles. entreprises sous-traitantes pour la réalisation
créés). Une hausse du nombre d’emplois directs prévus. Il y a Tassadit Ch. d’un important tronçon sur les 212 km prévus,
permettant à 101 foyers (sur 2706 prévus) d’être
FORMATIONS AU PROFIT DES PORTEURS DE PROJETS alimentés en énergie électrique», a-t-on souli-
gné. Les travaux en cours de réalisation touchent
■ L’Ansej de Tizi Ouzou a élaboré une convention de sensibilisation animés par des formateurs du les localités de Dechmia, Hamadia, Ouled
avec le secteur de la formation et de Bureau international du travail». Yekhlef et Ouled Amar, relevant de la commune
l’enseignement professionnels dans le but La représentante de l’Ansej ajoute qu’une autre de Dechmia, a indiqué le communiqué de la
d’accompagner les jeunes stagiaires porteurs de convention a été signée avec l’Agence de SDC qui a précisé aussi qu’une ligne de 5,2 km
projets. développement social (ADS) dans le but pour le raccordement de 58 foyers en énergie
«Cela contribuera à les préparer à la création de d’accompagner et sensibiliser la population rurale électrique est prévu dans le projet en question. A
leur micro-entreprise», affirme Naïma Fathi, sur la création de projet. La responsable de la l’est de la wilaya, ce sont les villages de Chekra
chargée de la communication à l’Ansej de Tizi communication ajoute qu’une autre convention est et Beni Ikhlef qui sont retenus dans le cadre du
Ouzou. Elle ajoute que ces cycles de formation en cours d’élaboration, visant cette fois-ci le projet d’électrification. Pour le reste des localités
«comprennent un programme sur les techniques secteur agricole «pour le développement et la concernées par ce projet et pour lequel les entre-
de recherches d’idées de projet, de création puis promotion de l’entrepreneuriat agricole innovant», prises sont retenues, les travaux démarreront
de la gestion d’une entreprise en plus des ateliers soutient-elle. T. Ch. dans un délai très proche, a-t-on indiqué. A. F.

LOTISSEMENT UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI BARRAGE KOUDIAT

HAMMOUTÈNE
Les habitants réclament
l’aménagement de leur cité
Les habitants des 293 Logements sociaux participatifs
(LSP) au lotissement Hammoutène au chef-lieu de la wilaya
de Tizi Ouzou interpellent les autorités locales pour
bénéficier d’un programme d’aménagement de leur cité. Le
président de l’association des locataires, Madjid Belamri,
s’étant présenté à notre bureau, soutient que ce
lotissement a été livré en 2014 sans VRD ni aucune
commodité. Il déplore en effet la situation des routes non
aménagées, le manque d’accès ainsi que l’absence de
trottoirs et d’avaloirs. «Notre cité est dans un état
lamentable. L’accès aux bâtiments est difficile. L’absence
d’aménagement est un danger permanent pour les
habitants», a-t-il dit, affirmant que la cité est aussi
dépourvue d’aire de jeu pour les enfants. Le représentant
des habitants de la cité affirme avoir interpellé les
responsables de la mairie, de la daïra, de la direction de
l’urbanisme ainsi que le cabinet du wali mais aucune suite
n’a été donnée à la doléance des citoyens à ce jour. T. Ch.
Conférence sur la transition
énergétique
février prochain, à 13h30, une confé-
rence sur le thème de la transition
énergétique en Algérie, a-t-on appris
d’un communiqué adressé à notre
bureau. «L’Algérie est plus que ja-
mais appelée à entamer sa transition
énergétique pour passer des énergies
fossiles aux énergies renouvelables.
La conférence abordera les conditions
et les enjeux de cette transition. Les
conférenciers dresseront un état des
lieux du secteur de l’énergie en Algérie
et vont suggérer les mécanismes et les
conditions nécessaires pour opérer
cette transition. Les contraintes, les
coûts et autres aspects de cette tran-
sition seront abordés à l’occasion de
L ’université Mouloud Mammeri
de Tizi Ouzou organise, le 17
cette conférence», a-t-on indiqué dans
le communiqué.
ACERDOUNE
PÉNURIE
D’EAU DANS 20
COMMUNES
U ne vingtaine de communes de la wilaya de
Bouira, alimentées par les eaux du barrage
de Koudiat Acerdoune dans la localité de Malla,
à l’est de Bouira, connaissent une pénurie d’eau
depuis mardi dernier.
La cause serait des travaux de réparation de la
station de pompage SP6, a annoncé l’Algérienne
des eaux dans une déclaration faite à la radio
locale. Les coupures d’eau en raison des opéra-
tions de réparation sont devenues récurrentes.
L’ADE a rassuré ses abonnés que le réseau sera
rétabli ce jeudi. Récemment, plusieurs localités
de la wilaya ont été également privées d’une
alimentation en eau à partir des eaux du barrage
de Tilesdit. La qualité des travaux des réseaux est
ainsi remise en cause. A. F.

Ces chômeurs qui subissent
les verrouillages
● La bureaucratie, les mesures hâtives et le vide juridique minent le quotidien des jeunes postulants.
L
e chômage pèse de
tout son poids sur la
population juvénile de
Souk Ahras. Les quelques
rares concours pour le re-
crutement organisés çà et
là dans le secteur indus-
triel et dans les directions
relevant de la Fonction pu-
blique peinent à produire
les effets escomptés. Des
témoignages accablants
sont faits par les jeunes
lésés dans tous les secteurs.
En voici un, apporté par une
licenciée en droit: «Dans
le secteur de l’éducation
comme dans celui des fi-
nances ou les collectivités,
les concours sont destinés
à une caste bien connue
et leurs organisateurs ont
plusieurs tours dans leur
besace pour contourner la
vigilance des contrôleurs, si
contrôleurs il y a», a-t-elle
déclaré. Pour Ali Gassemia,
dans la dizaine de concours
dans lesquels il s’est inscrit
en candidat, les textes exis-
tants favorisent les anoma-
lies et ne prévoient aucune
sanction à l’encontre de
leurs auteurs. Chose qui
donne toute latitude à la
partie organisatrice de sévir.
La toute récente opération
d’intégration des jeunes du
pré-emploi est loin d’endi-
guer le problème. Ce sont
encore des milliers de de-
mandeurs de travail qui at-
tendent des opérations simi-
laires à leur adresse et l’on
sait déjà que celles-ci sont
loin d’être une sinécure.
Aucune visite ministérielle
n’a été épargnée jusqu’à
ce jour par les ruées des
chômeurs qui viennent faire
entendre leur voix. Parmi
eux, ceux qui triment depuis
de longues années dans le
cadre du pré-emploi, entre
autres formules, voire ceux
qui n’ont même pas réussi à
décrocher un contrat dans le
cadre de l’un des palliatifs
proposés par le ministère du
Travail. Les quelques déro-
gations décrochées au profit
de quelques cas sociaux
sinon des compétences non
reconnues par l’échelle des
valeurs mis en application
par les tenants des concours
officiels, viennent de faire
l’objet d’une instruction du
wali adressée aux différents
secteurs, privant, du coup la
wilaya de ces postes salu-
taires pour certains (voir
encadré). Seuls les postes
distillés à doses homéo-
pathiques depuis quelques
ministères et les jeunes du
pré-emploi sont tolérés,
selon ladite instruction qui
dresse également d’autres
entraves à la recherche
active de l’emploi, entre
MARCHÉ DE L’EMPLOI À SOUK AHRAS
Les autorités peinent à trouver des solutions à cette situation
autres, une concomitance
dans le recrutement sou-
mise à l’appréciation de
l’AWEM et de l’organisme
employeur. Une situation
inédite pour une wilaya où
les débouchés sont presque
à l’état néant.
L’ANEM À PIED D’ŒUVRE
Lancées dans la précipita-
tion et sans concertation
aucune avec les parties por-
teuses d’idées novatrices
dans le domaine, les for-
mules précaires de l’em-
ploi, maintenues malgré
leurs limites depuis des
décennies, ont déjà pro-
duit l’effet boule de neige.
L’entame de l’opération
d’intégration annoncée
depuis l’ère Bouteflika ne
couvre qu’une infime partie
de ces dizaines de milliers
de chômeurs poussés vers
la dépravation, la contre-
bande, la harga et le suicide.
Les plus chanceux à savoir
ceux ayant bouclé huit an-
nées de labeur dans les rares
directions pourvoyeuses
de postes d’emploi à Souk
Ahras seront intégrés pro-
chainement.
Les 4 411 candidats à l’inté-
gration recensés jusqu’au
31 octobre 2019 par les
services de l’agence de wi-
laya de l’emploi (AWEM)
est un premier pas vers la
concrétisation d’une rup-
ture avec les formules de
replâtrage tant attendue par
des milliers de jeunes dont
certains sont déjà quadragé-
naires. Pour Djamel Hezam,
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 8
RÉGIONS
le directeur de l’AWEM
de Souk Ahras, toutes les
dispositions ont été prises
pour faciliter l’intégration
des jeunes concernés par
cette opération à l’échelle
locale. «Nous travaillons
en collaboration avec les
services de la wilaya et ceux
de la CNAS entre autres,
sous les auspices du wali et
c’est grâce à cette concer-
tation et à l’engagement de
tous nos partenaires que
nous pouvons d’ores et déjà
parler de maitrise totale
du dossier et de franc suc-
cès de l’opération», a-t-
il indiqué. Pour les autres
opérations de recrutement,
notre interlocuteur a fait
part de la mise en applica-
tion depuis des années d’un
dispositif d’assainissement
et de suivi des listes des de-
mandeurs d’emploi qui ne
tolère aucune erreur dans le
classement des demandeurs
de travail.
Cela n’inclut pas les
concours professionnels
organisés dans les diffé-
rents secteurs de la Fonc-
tion publique où la pression
est ressentie le plus. Tarek
Aouini, un juriste parle de
vide juridique. «Pour les
épreuves écrites organisées
dans certains secteurs de
la Fonction publique, le re-
cours est interdit aux candi-
dats non retenus, chose qui
sacralise l’opacité et prive
les candidats de leur droit à
la révision des résultats; pis
encore aucun texte explicite
ne prévoit des sanctions à
l’encontre des auteurs des
falsifications des résultats
ni une instance de recours
que celle de l’inspection
de la fonction publique,
elle-même bridée par des
textes surannés», a-t-il fait
savoir. C’est à partir de ces
brèches que des anomalies
deviennent coutumières au-
près de quelques directions
où les résultats sont parfois
connus sur la place publique
avant même la date du dépôt
des dossiers. Le secteur
industriel, les SPA et les
autres organismes finan-
ciers, les caisses ne sont
pas mieux loties par rapport
aux opportunités de recru-
tement. Des projets à carac-
tère économique demeurent
au stade de vœux pieux et
d’autres se perdent dans les
dédales de la bureaucratie.
Le mégaprojet du complexe
de transformation du phos-
phate d’Oued El Kabarit
n’a pas encore vu le jour et
les 6000 postes annoncés
depuis une dizaine d’années
ne servent qu’à alimenter
les discours de festivités.
Une EPIC pour le nettoyage
et la protection de l’envi-
ronnement et pour laquelle
était prévu une enveloppe
de plus de 30 milliards de
centimes n’a jamais vu le
jour. Tout comme un inves-
tissement privé qui aura
servi à hypothéquer des
centaines d’hectares du
foncier industriel dans les
daïras de M’daourouch, Bir
Bouhouch et Souk Ahras
entre autres.
◗ SKIKDA
CINQ MAIRES CONVOQUÉS
PAR LA JUSTICE
La wilaya de Skikda a vécu hier une journée
exceptionnelle, marquée par la présentation
de cinq maires, dont deux en fonction, devant
des magistrats instructeurs. Au niveau du
chef-lieu de wilaya, deux P/APC, l’actuel et le
précèdent, ont été présentés dans la matinée
devant le juge d’instruction près le tribunal
d’Azzaba en compagnie d’un autre élu et d’un
ensemble d’entrepreneurs. Aucune
information n’a été divulguée au sujet des
motifs essentiels de ces convocations, même
si des sources informelles laissent supposer
qu’il s’agirait de plusieurs chefs d’accusation
qui auraient été retenus contre certains
d’entre eux suite à des enquêtes
menées par la brigade économique.
Par ailleurs, l’actuel maire de Collo, son
prédécesseur, un cadre de l’APC ainsi que des
fournisseurs exerçant à Collo et à Cheraia ont
également été présentés hier devant la juge
d’instruction près du tribunal de Skikda dans
le cadre d’une affaire de surfacturation
relevée dans l’octroi d’un marché
d’acquisition de produits de nettoyage.
Le juge d’instruction près le tribunal de Collo
a également eu à écouter l’ancien maire de
Tamalous dans le cadre d’une affaire de
passation de marchés publics. Jusqu’à
l’heure où nous mettons sous presse, aucune
information n’a été rendue publique au sujet
des suites réservées par la justice à
l’ensemble des personnes précitées.
Khider Ouhab
◗ PRÉ-EMPLOI
À KHENCHELA
VERS LA TITULARISATION
PHOTO:EL WATAN
DE 3248 CONTRACTUELS
Pas moins de 3248 contractuels du pré-
emploi dans la wilaya de Khenchela, exerçant
dans les administrations publiques, seront
PRÉCARITÉ DU TISSU titularisés lors de la première phase de cette
INDUSTRIEL opération, a-t-on appris hier, auprès des
services de la direction de l’Emploi.
Les quelques entreprises à Cette opération, qui va toucher les personnes
caractère industriel implan- cumulant 8 ans de travail sans interruption,
tées dans les différentes vient en application du décret exécutif 336-19
communes de la wilaya du Gouvernement publié le 8 décembre
ne dépassent pas, toutes dernier, fixant les modalités d’insertion des
réunies, les 4000 employés jeunes diplômés dans des postes
permanents et un même
permanents. La titularisation concernera
nombre pour les quelques différents secteurs publics dont: l’éducation
EPIC et SPA performantes. (1292 postes), les collectivités locales (1 031
Les investisseurs privés postes), la santé (229 postes), le secteur des
fiables et surtout solvables, sports et de la jeunesse (216 postes), et 480
tous secteurs confondus, postes ont été distribués aux autres secteurs.
se comptent sur les doigts En outre, 482 autres bénéficiaires du
d’une main et les débouchés programme d’insertion des diplômés (PID),
qu’ils sont incapables de seront intégrés dans le cadre de dispositif
créer sont souvent com- DAIP (Dispositif d’aide à l’insertion
blés auprès des palliatifs de professionnelle), a-t-on indiqué.
l’ANEM. Un économiste, Mohamed Taïbi
en l’occurrence Rezki N. a
fait le point, à ce sujet, dans ◗ AÏN FAKROUN
les propos suivants: «Il ne
peut y avoir de création
(OUM EL BOUAGHI)
de postes d’emploi sans DEUX DEALERS ARRÊTÉS
aspirations macroécono-
miques et/ou ambitions de Le phénomène ne semble pas connaître de
performances. Or le pre- répit ni de recul. La commercialisation des
mier constat à faire est loin comprimés de psychotropes et de kif touche
de ces choix où priment les une grande frange de la jeunesse de la wilaya
acquis sociaux personnels à d’Oum El Bouaghi. Mardi, les services de la
moindre effort et à moindre police judiciaire de la ville d’Aïn Fakroun sont
risque et surtout à moindre parvenus à mettre la main sur une grosse
coût. Ceci est valable tant quantité de psychotropes et de kif traité. Les
pour les usines publiques mis en cause sont deux personnes âgées de
que pour les acquéreurs 26 et 27 ans qui écoulaient leur dangereuse
des lignes de crédit et d’as- marchandise dans un local commercial.
siettes foncières chez les Agissant sur renseignement, les enquêteurs
investisseurs privés». Pour ont investi les lieux et entrepris des
ces milliers de jeunes qui recherches qui se sont soldées par la saisie
n’ont pas encore réussi à de 1213 comprimés de psychotropes de
faire valoir leur droit au différentes marques, de 100 gr de kif traité et
travail par voie de concours une somme de 83 270 DA. Les deux individus
ou à boucler les huit lon- ont été traduits devant la justice pour
gues années exigées pour commercialisation de produits
leur intégration, le calvaire pharmaceutiques sans autorisation.
continue. A. Djafri L. Baâziz
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 9

RÉGIONS

TIARET SAÏDA
Quarte

Protestation dans le secteur profanateurs

de tombes
chrétiennes
de l’insertion professionnelle arrêtés

L
es services de la police judiciaire
relevant de la sûreté de wilaya, lors
de la semaine écoulée, ont procédé à
● Des dizaines de jeunes de l’IAIG, communément appelé «filet social», ont tenu avant-hier l’arrestation de quatre malfaiteurs pilleurs
un mouvement de protestation devant le siège de la wilaya pour «exiger leur permanisation» et profanateurs de tombes chrétiennes du
comme leurs collègues employés dans le cadre des différents dispositifs d’aides à l’emploi. cimetière de Saïda. Trois d’entre eux sont de
la région de Sidi Bel Abbès. Après les inves-
tigations et interrogatoires pour connaître

L
es protestataires, des trente- les ramifications de ce réseau, les mis en
naires et quarantenaires qui cause ont été traduits devant le parquet terri-
ont passé pour certains plus de torialement compétent qui les a placés sous
vingt ans dans leurs postes, disent mandat de dépôt. Sid Ahmed
«ne pas comprendre pourquoi ceux
qui percevaient 8000 dinars ont
été régularisés et pas eux», ajou- BÉCHAR
tant qu’ils «se considèrent comme
des bannis de la société». Certains Les éleveurs ne
d’entre eux sont déjà partis à la
retraite avec une pension de misère décolèrent pas
et d’autres continuent de «mendier»
comme l’expliquaient certains de-
vant les médias locaux en marge du
sit-in. Un sit-in bruyant où, à l’aide
N ’ayant pas entièrement obtenu satisfac-
tion de leurs revendications en matière
de livraison de quota de son auprès du com-
de banderoles, on explique que «leur plexe industriel Agrodiv (ex-Erriadh) de
demande n’est pas une faveur mais Béchar, les éleveurs, au nombre d’une cen-
une réalité sociale que le président taine, se sont rassemblés hier devant le siège
de la république et son ministre du de la wilaya pour protester contre le manque
travail devraient s’y pencher». Dans d’aliments de bétail pour leurs animaux.
d’autres pancartes, on signifie que Plusieurs éleveurs ont mis en relief l’aggra-
«cette demande est un droit social», vation de la situation de sécheresse et sa
alors que d’autres font référence à persistance qui frappe depuis plusieurs mois
«l’esclavagisme». Cela intervient la région du sud ouest. «Nous sommes entre
3000 et 3500 éleveurs dans la région et nous

quelques jours après d’autres mou-
vements de protestation organisés
à l’intérieur de l’EPH Youssef Da-
merdji et devant plusieurs sièges
d’APC, et à un moment où la wilaya
connaît une série de mise au chô-
mage forcé comme pour les travail-
leurs des chemins de fer (ETRHB),
de l’usine TMC Hyndai et d’autres.
Une récession économique des plus
Des jeunes du filet social manifestent à Tiaret
dramatiques qui intervient alors que
l’Algérie traverse une période de
flottement politique et au moment où
la wilaya s’est vu désignée un nou-
veau wali. S’agissant des emplois
SIDI KHALED (SIDI BEL ABBÈS)
crées dans le cadre des différents
dispositifs, l’offre a commencé à se
raréfier depuis que l’administration
s’est mise au nom de l’assainisse-
ment à réduire le nombre de jeunes
PHOTO :D.R.
postulants. En moins de cinq ans
depuis l’avènement de l’austérité in-
duite par la chute des revenus pétro-
liers, plus de 5000 postes d’emplois
ont été supprimé. A. F.
avons pu obtenir le mois dernier, auprès
de l’Agrodiv, un quota de son insignifiant
au prix de 3000, 00 DA le quintal soit un
prix dépassant même le quintal de céréale,
ce qui est une aberration», indiquent les
protestataires.
Les trois ou quatre minoteries privées ins-
tallées à Béchar n’ont pas voulu obtempérer
aux recommandations de livraison émises
par la chambre agricole détentrice des listes
des éleveurs agrées et à qui échoit initiale-
ment la prérogative d’approvisionner ces
derniers. Les éleveurs d’Abadla (à 90 km au
sud de Béchar) protestent aussi contre la fer-

Des habitants ferment la route meture de l’antenne de l’organisme national

Des habitants de Sidi Khaled, localité située à
10 kilomètres de la ville de Sidi Bel Abbès, ont
fermé hier la route nationale RN 95 pour
protester contre la recrudescence des accidents
de la route. Les protestataires ont érigé une
tente au milieu de la chaussée et occupé la voie
publique après le décès, en début de semaine,
de deux jeunes hommes dans un accident de la
circulation survenu à l’entrée de cette localité.
Originaires de Sidi Khaled, les victimes ont
trouvé la mort après que leur véhicule ait heurté
un mur Jersey en béton armé longeant le cours
de l’Oued Mekerra. «Depuis l’installation du
mur de protection, les risques d’accidents
mortels au niveau de l’intersection principale
menant vers Sidi Khaled ont augmenté»,
affirme un jeune manifestant.
Selon lui, les habitants de la localité réclament
depuis plusieurs mois un réaménagement de la
route à travers le dédoublement de la voie et la
réalisation d’un rond point et de ralentisseurs.
«Nous avons eu de nombreuses promesses de
la part d’autorités locales, mais rien n’a été fait.
Le nombre de victimes sur cette route augmente
de jour en jour, mais les responsables tardent
à réagir pour protéger nos vies et celles
des automobilistes», expliquent
des habitants de la région. La fermeture hier
de la RN 95 a fortement perturbé la circulation
automobile sur cet axe routier et contraint de
nombreux usagers de la route à faire de longs
détours pour se rendre à l’ex-Palissy.
M. Abdelkrim
des aliments de bétail (ONAB) dans cette
daïra et ce, depuis 2008, une fermeture
inexpliquée dont nous avons essayé d’en
connaître les raison mais en vain. En outre,
les mêmes éleveurs réclament une révision
complète des textes portant sur l’organi-
sation et la distribution par les organismes
publics des aliments de bétail et la défini-
tion de la mission de chaque intervenant
au marché des aliments de bétail pour que
cesse définitivement le calvaire de ceux qui
approvisionnent régulièrement en viande les
marchés publics. M. Nadjah

De grands projets en attente de réalisation
P lusieurs défis et d’importants dossiers at-
tendent le nouveau wali de Mascara, Abdelk-
halek Siouda, qui vient d’hériter d’une wilaya
plongée, depuis une demi-décennie, dans le
désordre profond et l’incurie totale. Le chef
d’exécutif aura certainement du pain sur la
planche. L’image de la Cité de l’Émir Abdelkader
est ternie par les pratiques courantes de corrup-
tion, de détournements et autres dilapidations en
tous genres. Selon les dires du Procureur général,
rapportées par deux activistes du hirak reçu le 25
août dernier, à l’issue d’un sit-in observé devant
la Cour de Mascara pour demander l’ouverture
d’enquêtes judiciaires sur les différentes affaires
de corruption, de détournement de fonciers,
d’abus de fonctions, de blanchiment d’argent
MASCARA
et d’enrichissement illicite, «il existe au moins
cinquante affaires de corruption qui font ou
qui ont fait l’objet d’enquêtes par les instances
judiciaires à Mascara.» Le nouveau wali hérite
d’une région marquée par une administration
gangrénée par un laxisme ambiant, des com-
munes à la merci des élus, dont beaucoup sont
très occupés à se servir plutôt qu’à servir leurs
concitoyens, des divers projets en retard frappés
de malfaçon et des villes affectées par le phéno-
mène du commerce informel qui a pris des pro-
portions importantes au point où les trottoirs et
autres chaussées de toutes les villes de la wilaya
ont été purement et simplement accaparés. Des
citoyens habitant des bidonvilles à Sidi Abdeld-
jebar, à Mamounia, qui n’ont pas eu le droit à un
logement décent ; des projets de logements, tous
types confondus, en retard, -certains ont battu le
record en matière de retard- ; les routes, partout
dans la wilaya, dans un état déplorable etc. À
Mamounia, à l’intérieur des quartiers urbains,
l’état des routes est catastrophique. «Depuis deux
jours, les autorités locales de Mamounia ont
lancé une opération de colmatage des crevasses.
Malheureusement, les travaux sont réellement
non-conformes aux standards. Ils sont de mau-
vaise qualité», nous dira un professionnel dans
le domaine. Le transport scolaire fait défaut dans
plusieurs régions : les cantines scolaires offrent
soit des repas froids soit qui laisse à désirer. Il y
a également le problème des établissements sco-
laires construits avec de l’amiante en préfabriqué
souffrant de dégradation et de manque d’espace.
Les citoyens endossent la responsabilité de la
dégradation du cadre de vie notamment aux
élus locaux. «Les élus de toutes les assemblées
(Sénat, APN, APW et APC) sont beaucoup plus
préoccupés par leurs intérêts personnels, ceux
de leurs familles et autres proches. L’intérêt de
leurs régions et des pauvres citoyens sont le der-
nier de leurs soucis», nous dira Madani, un com-
merçant de profession. «L’intérêt générale n’a
jamais été que le cadet des soucis de nos élus»,
écrit un jeune artiste activiste du mouvement
populaire à Mascara. En outre, les citoyens de la
wilaya de Mascara veulent un wali qui descend
sur le terrain à la rencontre des citoyens.
Souag Abdelouahab

Le Maroc lâche les Palestiniens
pour faire plaisir à Israël
● Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a martelé mardi devant les membres de la Chambre des
conseillers, qui lui reprochaient son alignement prononcé sur le plan de paix de Donald Trump, que «le Sahara reste la première
cause du Maroc et non la Palestine» ● Il a invité les députés marocains à «ne pas être plus palestiniens que les Palestiniens eux-mêmes».
L
e makhzen est prêt à tout pour
avoir le soutien américain à
son entreprise de colonisation
du Sahara occidental. Y compris
pactiser avec l’Etat hébreu. Le site
d’information américain Axios
révèle à ce propos justement
qu’Israël et les Etats-Unis ont
discuté d’un accord trilatéral qui
verrait les Etats-Unis reconnaître
la souveraineté marocaine sur le
Sahara occidental. En contrepartie,
le Maroc a fait comprendre de son
côté à Tel-Aviv et à Washington
qu’il n’aurait aucun problème
à normaliser ses relations avec
Israël. Autrement dit, Rabat accepte
aussi de lâcher sans scrupules les
Palestiniens.
La même source estime qu’il
s’agirait là d’«un accomplissement
diplomatique majeur pour le roi du
Maroc, Mohammed VI, et un coup
de pouce pour le Premier ministre
israélien, Benyamin Netanyahu –
qui obtiendrait ainsi la possibilité
de se rendre officiellement au Maroc
dans ce contexte géopolitique
‘‘périlleux’’, suite à la présentation
par Washington de son ‘‘plan de
paix’’ qui a reçu un accueil négatif
des Palestiniens et de la Ligue
arabe, mais moins tranché de
la part de l’Arabie Saoudite, du
Qatar et du Maroc». «Il pourrait
également faire progresser
l’objectif de l’administration Trump
de rapprocher Israël et les États
arabes», conjecture Axios, repris
par le site marocain Le Desk.
MEIR BEN-SHABBAT À LA
MANŒUVRE
Axios ne dit cependant pas ce que
Washington aurait véritablement
à gagner en soutenant un tel deal,
surtout que les Américains essayent
depuis plusieurs années d’avoir des
relations équilibrées avec l’Algérie
et le Maroc. Le site d’information
Brahim Ghali : «Les Sahraouis ont perdu
confiance dans les Nations unies»
● Le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé que les Sahraouis utiliseront tous les moyens légitimes pour
L e président de la République
sahraouie démocratique
(RASD), Brahim Ghali, a affirmé
que l’Etat sahraoui appliquera
strictement les lois de l’exercice de
sa souveraineté sur les territoires
libérés et renforcera la lutte contre
le crime organisé et la sauvegarde
des ressources nationales. Dans son
discours à l’occasion de la clôture
de la réunion prolongée de l’état-
major général de l’Armée populaire
de libération sahraouie, tenue dans
la 5e Région militaire, le président
Ghali, commandant suprême des
forces armées sahraouies, a souligné
que «la réunion jettera les bases
organisationnelles et morales du
succès du programme annuel du
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 10
I N T E R N AT I O N A L E
MAGHREB
américain reconnaît en revanche
qu’il s’agirait d’«une mesure très
controversée qui va à l’encontre du
consensus international», compte
tenu du fait que le territoire est
considéré comme «non autonome»
par les Nations unies et que sa
résolution fait l’objet d’un processus
politique complexe.
Axios avance que les contacts entre
Netanyahu et les Marocains ont
«commencé à s’intensifier après
une réunion secrète avec le ministre
marocain des Affaires étrangères,
Nasser Bourita, en marge de
l’Assemblée générale des Nations
unies en septembre 2018». Axios
précise que cette rencontre a été
rendue possible grâce au contact
établi entre Bourita et le conseiller
de Netanyahu pour la sécurité
nationale, Meir Ben-Shabbat, par
Yariv Elbaz, homme d’affaires juif
marocain et proche collaborateur de
Jared Kushner.
Axios, qui cite des sources
israéliennes, soutient que «Ben-
Shabbat voulait utiliser les
relations étroites d’Israël avec
l’administration Trump pour
parvenir à une percée avec
le Maroc». Il a, précise-t-on,
«approché les responsables de
l’administration Trump et a proposé
aux Etats-Unis de soutenir la
position marocaine sur une question
sensible de sécurité nationale –
celle du Sahara occidental».
La proposition d’un accord trilatéral
a également été transmise aux
Marocains. Rabat l’a naturellement
acceptée. Comment les Marocains
auraient-ils pu dire non du moment
qu’ils n’attendaient que cela ?
Mardi, le ministre marocain des
Affaires étrangères a d’ailleurs
martelé devant les membres de
la Chambre des conseillers, qui
lui reprochaient son alignement
prononcé sur le plan de paix de
SAHARA OCCIDENTAL
parvenir à l’autodétermination.
ministère de la Défense».
M. Ghali, cité par l’Agence sahraouie
SPS, a souligné, à cette occasion,
que «la priorité sera d’augmenter la
préparation combative, notamment
en ce qui concerne le facteur
humain et le redoublement des
efforts pour construire les forces
armées sahraouies pour faire face à
l’occupation marocaine et faire face
à toute éventualité, en tenant compte
de l’objectif principal de parachever
la souveraineté nationale sur
l’ensemble du territoire sahraoui».
M. Ghali a également souligné
que «le rôle des cadres militaires
est essentiel dans la réalisation
des programmes et des plans,
notamment en ce qui concerne la
Le roi Mohammed VI avec le président palestinien Mahmoud Abbas
Trump, que «le Sahara reste la
première cause du Maroc et non la
Palestine». Et de les inviter à «ne
pas être plus palestiniens que les
Palestiniens eux-mêmes».
L’INSISTANCE DE NETANYAHU
Axios explique que Benyamin
Netanyahu a essayé de faire
avancer l’accord avant les élections
israéliennes d’avril 2019, mais
il a été mis en veilleuse lorsque
les détails de la visite de Ben-
Shabbat au Maroc ont été divulgués.
«Il a essayé de nouveau avant
l’élection de septembre 2019, mais
le conseiller à la sécurité nationale
de l’époque, John Bolton, un
farouche opposant à la souveraineté
marocaine sur le Sahara occidental,
a tué l’idée.» La question est
revenue sur le tapis en novembre,
avant la visite du secrétaire d’Etat
Pompeo au Maroc. Rien n’en est
sorti pendant que Pompeo était à
Rabat, conclut Axios. On explique
à ce propos que le chef de la
supervision directe de la formation
et des qualifications».
Dans une interview accordée
cette semaine au quotidien italien
Il Manifesto, le président Ghali,
secrétaire général du Front Polisario,
a soutenu que le peuple sahraoui a
perdu confiance dans les Nations
unies parce qu’«elles n’ont pas
fait preuve de suffisamment de
fermeté face à l’intransigeance de
l’occupant marocain», affirmant
que les Sahraouis utiliseront tous les
moyens légitimes pour parvenir à
l’autodétermination.
Le secrétaire général du Front
Polisario a déclaré que «les jeunes
ont perdu patience et ne sont pas
seuls... Tous les Sahraouis se sentent
PHOTO : DR
diplomatie américaine n’avait pas
pu rencontrer Mohammed VI,
qui se trouvait au Gabon, avait
rapporté des sources diplomatiques
occidentales. Est-ce vraiment la
bonne explication ?
Un «observateur avisé de la scène
moyen-orientale», auquel le site
marocain Le Desk donne la parole,
estime que «si l’information a tout
pour être solide venant d’un média
très introduit à Washington, cela
ne veut pas dire que ce plan se
mettra en œuvre». Il faut croire que
la proposition a fini effectivement
par tomber à l’eau puisque des
sources sahraouies indiquent que
l’administration américaine a rejeté
récemment une demande marocaine
de fermer la représentation du Front
Polisario à Washington et d’ouvrir
un consulat dans la ville occupée de
Laâyoune, en échange du soutien
du Maroc à ce que l’on appelle
«l’accord du siècle».
A. Z.
victimes d’un mensonge». «Nous
avons perdu confiance dans les
Nations unies parce qu’elles n’ont
pas fait preuve de suffisamment de
fermeté face à l’intransigeance du
Maroc, perdant ainsi en crédibilité
envers notre peuple qui avait fait
confiance à l’ONU», a-t-il souligné.
Le peuple sahraoui dirigé par
son seul représentant légitime, le
Front Polisario, a ajouté M. Ghali,
«utilisera tous les moyens légitimes
pour atteindre ses objectifs. Sans
exclure la lutte armée, comme un
droit universellement reconnu pour
les peuples qui se défendent d’une
force coloniale d’occupation».
A. Z. et agences
LIBYE
Boukadoum
rencontre Haftar
à Benghazi
Le ministre libyen des Affaires
étrangères, Sabri Boukadoum,
a rencontré, hier à Benghazi, le
commandant en chef de l’Armée
nationale libyenne, le maréchal Khalifa
Haftar, dans le cadre des efforts
fournis par l’Algérie pour mettre fin à
la crise en Libye. Selon le service de
presse du maréchal Haftar, les deux
responsables ont discuté des «derniers
développements» en Libye ainsi que
du «rôle de l’Algérie appuyant le retour
de la stabilité» dans ce pays déchiré
par la guerre civile. Khalifa Haftar a
salué «le rôle positif de l’Etat algérien
qui œuvre à trouver une solution à
la crise» en Libye, a-t-on ajouté de
même source. Le déplacement de Sabri
Boukadoum en Libye intervient après
la rencontre à Alger des ministres
des Affaires étrangères des pays
voisins de la Libye. Une réunion qui
a réaffirmé le rejet de l’intervention
étrangère militaire en Libye et a
appelé à une solution politique entre
les deux parties en conflit, Tripoli et
Benghazi. Pour rappel, une délégation
du maréchal Khalifa Haftar conduite
par Abdesselam Al Badri, vice-
président du Conseil des ministres
du gouvernement établi à Tobrouk, a
été reçue le 11 janvier dernier à Alger
par Sabri Boukadoum. L’Algérie a
par ailleurs proposé jeudi dernier, à
Brazzaville, d’accueillir un «forum
de réconciliation nationale» entre
protagonistes de la crise en Libye,
selon le comité de l’Union africaine
(UA) chargé de «trouver des solutions»
au conflit. Z. C.
ÉTATS-UNIS
Les démocrates
en campagne
Pete Buttigieg, 38 ans, a créé la
surprise mardi dans la primaire
présidentielle démocrate de l’Iowa en
prenant l’avantage d’une courte tête
sur le sénateur Bernie Sanders, selon
des résultats partiels, s’imposant
comme un candidat incontournable
dans la course à la Maison-Blanche.
L’autre surprise vient du mauvais score
de Joe Biden, le vice-président de
Barack Obama, qui arrive quatrième
derrière la sénatrice Elizabeth Warren,
alors qu’il dominait les sondages au
niveau national depuis des mois. En
campagne dans le New Hampshire,
qui votera le 11 février, le modéré
Pete Buttigieg a célébré une «victoire
stupéfiante», soulignant qu’il était
parti de presque zéro l’an dernier,
avec «quatre salariés, aucune
notoriété, pas d’argent, seulement
une belle idée». Visiblement ému,
l’ancien maire de la petite ville de
South Bend dans l’Indiana, premier
candidat ouvertement gay à se
placer ainsi pour l’investiture d’un
grand parti américain, a semblé faire
référence à son orientation sexuelle
et à son histoire personnelle. Selon
des résultats partiels actualisés,
Pete Buttigieg a obtenu 26,8% des
délégués, contre 25,2% pour Bernie
Sanders. Elizabeth Warren, autre
représentante de l’aile gauche du
parti, arrive troisième avec 18,4%,
suivie de Joe Biden (15,4%) et de la
sénatrice modérée Amy Klobuchar
(12,6%). Le président du parti
démocrate de l’Iowa, Troy Price, a
présenté ses excuses pour le retard
«inacceptable» dans la publication des
résultats, dû, selon lui, à un problème
informatique avec l’application utilisée
pour les remontées des bureaux de
vote. R. I.

ABDELKADER BELHADJ. UN DES PREMIERS GÉOLOGUES CHERCHEURS POSTINDÉPENDANCE
Gaz de schiste : lâcher la proie pour l’ombre…
«Une sincère et complète
abnégation est une vertu
préférable à toutes les vertus.»
(Eckhart Tolle)
HAMID TAHRI
htahri@elwatan.com
E
nième visite à Miliana, la ville des
arts et des cerises qui nous accueille
en ce mardi hivernal du 4 février
2020, splendidement printanier,
avec des narcisses, car pour les
cerises, il faudra attendre ! L’his-
toire riche de Miliana n’est pas faite seulement
de platanes, de jardins luxuriants et d’agrumes
et de fruits succulents. En contant l’histoire
de la ville, faite de prodigieux faits et de gloire,
nos hôtes trouvent le courage nécessaire pour
aborder un pan entier du passé sombre et dou-
loureux de la contrée que les gens ici gardent
indélébiles comme une tache dans leur subcons-
cient. Leurs souvenirs sont hantés par l’histoire
héroïque et dramatique, à la fois des mineurs,
qui ont dompté, souvent à leur corps défendant,
les célèbres mines du Zaccar. Leurs aïeux ont
contribué à l’émergence de la Tour Eiffel le 31
mars 1889 grâce au fer algérien, fourni par ces
carrières à ciel ouvert, qui font la fierté des Milia-
nais, mais aussi leur désappointement. Qu’a-t-on
fait, près d’un demi-siècle après la fermeture
de ces mines, pour perpétuer la mémoire ? Le
musée envisagé, rêvé depuis belle lurette, n’est
pas près de voir le jour. L’endroit où est prévue
sa construction ne paie vraiment pas de mine
en lieu et place de l’ancienne école des mines,
sauvagement détruite par le terrorisme en 1995.
Décor lunaire. Un hideux bâtiment qui garde
encore les stigmates béantes de l’épouvantable
déflagration ! Spectacle désolant qu’on a du mal
à digérer ! Cette école avait accueilli de brillants
élèves, parmis lesquels les vaillants martyrs de
la Révolution : les frères Dellouci, Mohamed et
Djillali, ainsi que Mohamed Belabdelwahab.
QUE RESTE-T-IL DE NOS MINES
DÉFAITES ?
Miliana, suspendue au flanc du Zaccar, a été
fondée au Xe siècle, en même temps qu’Alger
et Médéa par Bologhine Ibnou Ziri. L’Emir
Abdelkader y installa un califat et une armurerie.
C’est Sidi Ahmed Benyoussef, le patron de
Miliana, qui veille sur la ville et dont le mauso-
lée nous a été fait visiter par nos amis et hôtes
Belhadj Abdelkader, 84 ans, l’un des premiers
géologues algériens, et Khelia Ahmed, 74 ans,
ancien éducateur sportif. Avec son air décon-
tracté et peu regardant envers les inconstances
de la vie, Abdelkader est réputé par sa simplicité
et sa décontraction. Ce jeune homme de 84 ans,
sportif accompli, a gardé intacts son esprit et son
style d’adolescent. Ce fringant adepte du travail
bien fait paraît en phase avec sa manière et son
propos avec ce qu’il est. Un homme intelligent,
amoureux de son métier plus que toute autre
chose et intimement convaincu qu’il lui revient,
mieux que quiconque, de défendre crânement
ses principes auxquels il tient comme à la pru-
nelle de ses yeux ! Il s’emploie, en toute sincérité,
à sa manière, de nous dérouler le fil de sa vie et
comme il sied aux gens biens élevés, on sait ne
pas trop parler de soi et de ses misères et Dieu
sait que les gueules noires, ceux qui jouent leur
vie au fin fond de la terre, en ont eu des paquets !
Abdelkader, pudique, affecte d’en sourire avec
cette vérité qu’un mineur, en l’occurrence son
père Bachir, est un homme de caractère, qui, à
force de labeur, a su surmonter l’adversité en
restant lui-même. Son père lui a légué ses quali-
tés. C’est pourquoi Abdelkader est allé chercher
dans la plèbe et le concret , plutôt que les grandes
théories, les outils avec lesquels il a construit sa
carrière.
Abdelkader a fait sa scolarité à l’école puis au
collège de Miliana. En 1948, il est admis en 6e.
Son cursus moyen terminé, il réussit au concours
d’entrée à la célèbre Ecole des mines de la ville,
qui n’avait que celle de Rabat comme concur-
rente dans toute l’Afrique. «Pourquoi spécia-
lement ce choix ? Je voulais venger mon père,
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 11
PORTRAIT
Parcours
Abdelkader est un enfant de Miliana où il est
né en 1936. Comme la plupart de ses
congénères, son père travaillait dans les mines
du Zaccar. Abdelkader s’est lancé un défi : il ne
voulait pas vivre le même sort que son
paternel Bachir. Ses études le consacrèrent
géologue-chercheur. A 84 ans, son vœu le plus
cher : réhabiliter l’école des mines pour en faire
un grand centre de rayonnement culturel
englobant un musée dédié aux gueules noires
qui font partie de la mémoire collective de
Miliana et toute sa région. Notre géologue est
père de deux garçons et une fille.
mineur, gueule noire parmi tant d’autres, qui a
souffert sur et sous terre. Je voulais démentir
cette fatalité ‘‘tel père tel fils’’ en optant pour
‘‘père simple et modeste, fils prodige’’. Je suis
fier d’avoir démontré mes compétences, étant
l’un des rares Algériens noyé dans la multitude
d’Européens, majoritaires au Collège d’avoir
émergé. L’autre raison de mon attirance par
cette institution, c’est ma fascination par les
élèves de cette école, bien dans leurs beaux cos-
tumes et leurs calots étoilés. Franchement, leur
tenue impeccable qui plaisait aux filles était...
sublime.» Puis, Abdelkader d’enchaîner : «A la
sortie de ma promotion en 1957, on m’a proposé
deux choix. Soit une mine, soit la géologie au
bureau des recherches géologiques et minières.
J’ai opté pour la deuxième proposition. C’est
ainsi que j’ai été nommé au poste d’ingénieur
assimilé au Hoggar en 1957 où je suis resté 2 ans.
C’était fabuleux. J’ai tout appris dans ce site. Je
suis devenu imbattable en minéralogie et en géo-
logie. Comme j’étais studieux et sérieux, on m’a
envoyé en France, au Commissariat de l’Energie
atomique près de Limoges où j’ai obtenu le di-
plôme de chercheur d’uranium et minéralogiste.
Mon diplôme était signé par le Premier ministre
de l’époque, Georges Pompidou, devenu par la
suite président de la République française. Je
suis resté en France jusqu’en 1964 en faisant de
l’hydro-géologie près de Verdun. A mon retour
en Algérie, j’ai opté pour la Repal en 1964. J’ai
exercé à Hydra pendant 3 ans, puis à Hassi Mes-
PHOTO :D. R.
saoud en qualité de géologue. J’ai fait 10 puits
et supervisé deux autres à Gassi Touil avec tous
les risques encourus. En 1967, j’ai opté pour la
recherche à la Sonarem en tant que directeur des
recherches de l’Est algerien, basé à Skikda avec
près d’une centaine de collaborateurs russes. J’y
ai travaillé jusqu’en 1975. De retour à Alger, j’ai
opté pour la division exploitation à El Harrach.
Le directeur général m’a chargé d’étudier la
sécurité minière, de toutes les mines d’Algérie. Il
y avait trop de morts sous terre. Une hécatombe
à laquelle il fallait mettre fin ! Notre mission à El
Abeud, lors d’un historique séminaire, consistait
à former des ingénieurs dans le domaine de la
sécurité. En 1977, le DG m’a nommé directeur
des équipements. Ce n’était pas mon rayon . Il
m’a forcé la main. Il m’a dit : ‘‘Je te donne 6 mois,
si tu ne réussis pas, c’est que tu es un vaurien !’’
Ces paroles, tout en me choquant ont titillé mon
orgueil. Ah bon ! j’ai relevé le défi, et au lieu de
6 mois, je suis resté 5 ans ! A ce poste, j’aurais
pu tricher et devenir multimilliardaire, mais
ma conscience et mon éducation étaient les
plus fortes. Je n’ai fait que m’incliner devant ma
rectitude morale. J’ai ensuite exercé à l’Inped de
Boumerdès en 1980, année de la déstructuration
des entreprises publiques et de leur lente et
inexorable agonie. Comme le siège social de la
Sonathermes était à Miliana, j’ai opté pour ma
ville natale, en qualité de directeur des réalisa-
tions. Tout dormait. Les thermes étaient plon-
gés dans un profond sommeil, et en sous main,
d’incroyables magouilles. On est parvenu, tant
bien que mal, à redresser la barre et le ministre
du Tourisme de l’époque M. Abdelmadjid Alla-
houm, en était content au moment des bilans !»
CONTRADICTIONS DU SYSTÈME
En 1985, Abdelkader quitte le secteur public et
crée sa propre entreprise. La décennie noire est
venue ternir un présent douloureux. Miliana
n’a pas été en reste. L’école des mines, fleuron
de la ville, a sauté et n’est plus aujourd’hui que
vestiges. Une surface de 1200m2 à l’abandon. «Il
faut que l’on parvienne à déterminer son statut
et le ministère de l’Enseignement supérieur est
le plus indiqué pour trancher», suggère Lotfi
Khouatmi, dynamique activiste culturel bien
visible à Miliana, qui rêve pour cet espace d’un
grand centre culturel doté d’un musée dédié
aux mineurs. «Idée farouchement défendue par
nos amis Belhadj et Khelia, d’une agréable com-
pagnie, durant tout notre séjour, Abdelkader, le
géologue chercheur, a été un sportif qui s’est dis-
tingué lors des premières années de l’indépen-
dance en basket-ball et en handball en s’offrant
les faveurs des équipes nationales respectives.
C’était la belle époque où le sport était encore doté
de ses vertus cardinales. On se faisait plaisir dans
l’amitié et la convivialité. Le sport était pour
nous aussi un facteur de solidarité. Cette ferveur,
je l’ai imposée aussi à Skikda à Sonatrach où nous
dominions à l’aise pratiquement tous les sports
collectifs», se souvient-il avec beaucoup d’émo-
tion. Cette émotion s’est aussi emparée de lui
lorsque ses amis de l’association culturelle prési-
dée par Lotfi Khouatmi lui ont organisé à Milia-
na un inoubliable jubilé au cours de l’année 2018.
Un bel hommage de reconnaissance de la part de
ses anciens équipiers basketteurs… «Cet amour
du sport, je l’ai transmis à toute la famille bien que
mon épouse était déjà pratiquante de haut niveau,
à mon fils Ramzi, Dr chirurgien orthopédiste qui
préside l’association locale, l’OMS Miliana.»
GAZ DE SCHISTE : MALÉDICTION OU
BÉNÉDICTION ?
Le gaz de schiste, ses impacts et ses contro-
verses ? Abdelkader semble nous dire à ce sujet
devenu encombrant qu’on a bien l’air de laisser
la proie pour l’ombre ! A travers ses propos, on
décèle son refus de cautionner une opération
périlleuse : «Cela risque de perturber la nappe
albienne ou la mer souterraine. En agissant de la
sorte, on risque de polluer la nappe pour des siècles
; il faut beaucoup d’eau qu’il faut aller chercher
dans les profondeurs en fracturant. Des dégâts,
sans compter les coûts ! Je pense qu’il faut éviter
absolument cette option. Pour lui, l’Algérie recèle
de potentialités minières énormes peu ou inexploi-
tées. Cela fait plus de 20 ans qu’on ne parle plus de
mines. Un pays sans matière premiere qui existe,
mais incroyablement négligée est voué à l’échec.
On se complaît à importer à coups de devises fortes
alors que notre sous-sol déborde de richesses.
Les référents : le minerai de fer de l’Ouenza et de
Boukhadra sont mondialement connus. Djebel
Onk renferme d’énormes réserves en phosphates.
Pour le sel, les référents ce sont les montagnes de
ce minerai à Djebel Outaya près de Biskra, de qua-
lité et exportable. Le feldspath liant céramique est
importé par Sonatrach alors que les gisements de
l’Edough et du Zaccar sont là et bien là ! Le kaolin
industriel ? Des collines et des collines de ce métal
se trouvent à El Milia. Quant à la bentonite qu’on
utilise dans les forages pétroliers, elle est légion
dans la région de Skikda. La dolomie, qu’on utilise
pour fabriquer l’aluminium, on la trouve en quan-
tité près de Guelma. La serpentine, pierre d’orne-
ment très prisée, existe aussi bien à Collo qu‘à El
Mellah près d’Oran. Le fer en profondeur se trouve
près de la ville de Boumaïza, précisément à Oued
El Anab. A Azzaba, on a fermé l’usine de mercure
inaugurée par le président Boumediène en 1974.
Par qui et pourquoi ? Le stronstium, exploité
comme agrégat et sous forme de fausse poudre de
marbre est vendu à Mekla, alors que ce minéral est
utilisé en radio chronologie dans les pays avancés.
Il y a le sable de grande qualité à Ksar El Boukhari.
L’argile est pratiquement partout en Algérie, de
même que le calcaire. Le mercure ? On est 3e pro-
ducteur mondial, mais la production est inexplica-
blement à l’arrêt. Le marbre de Filfila à Skikda est
de la même famille que celui de Catane en italie,
mais son exploitation laisse à désirer. Que dire
aussi du marbre fossilisé de Oued Athmania près
de Constantine et du granite de Filfila contenant
un minéral noir appelé tourmaline. Le fer autour
du Zaccar, on peut le ressusciter à Rouina et Brera.
Le plomb, le zinc et le cuivre se trouvent en Kaby-
lie, précisément à Timezrit. A l’Ouest, on peut citer
le sel du Chott à Relizane et Oran. Le granite et
le kiselghur. La mine d’El Abeud avec son plomb
et son cuivre en dormance. La bentonite près de
Aïn Témouchent et la pierre ponce à Beni Saf. Au
Sahara, on dénombre des trésors. La serpentine,
l’or, l’uranium au Hoggar...» Pour Abdelkader, les
blocages proviennent des lois scélérates émises
par des bureaucrates calfeutrés dans leurs bu-
reaux qui favorisent les fortunés au détriment
des géologues chercheurs et de la collectivité.
Une réforme de fond est assurément un vaste
chantier si l’option du changement est de mise,
bien sûr. H. T.
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 12

C U LT U R E

ASSIA DJEBAR. ROMANCIÈRE ET CINÉASTE

Cinq ans ans déjà depuis sa dispartition

● Aujourd’hui, cela fera cinq ans que la romancière algérienne la plus connue dans la sphère littéraire nous a quittés ● Ses œuvres ainsi que son
militantisme sont-là comme des reliques pour toutes les générations futures ● A travers la commémoration de la disparition de cette femme de
lettres, El Watan revient sur son parcours et sur la présence de ses œuvres auprès des librairies et des lecteurs.

E
mportée en 2015 suite de Médine. Cela va sans dire que les la maison de mon père, je l’utilise
à une longue maladie, livres les plus recherchés sont son dans les cours autobiographiques»,
Assia Djebar, de son vrai premier et son dernier. «Générale- déclare-t-elle. Cependant, ce sont
nom Fatima-Zohra Ima- ment, ils choisissent La soif, car c’est généralement les étudiants des par-
layène, est une femme son premier roman et qui a été réédité cours littéraires et philosophiques qui
de caractère qui a laissé un vide que en 2017. Il y a aussi Femmes d’Alger sont à la recherche de ses ouvrages
beaucoup ressentent encore. La qua- dans leur appartement qu’on n’a déjà pour leurs recherches de thèses ou
lité de ses ouvrages s’explique par un plus et L’amour, la fantasia. Ce sont travaux. «C’est une grande perte
style littéraire limpide et d’une quali- ces trois livres que les gens achètent, pour la littérature algérienne et pour
té honorable. D’ailleurs, sa grandeur que ce soit pour les anciens, mais le monde entier. Selon moi, ses écrits
s’illustre par étant l’Algérienne la aussi les jeunes qui veulent la décou- sont un symbole et un pilier pour tous
plus honorée au monde. En effet, As- vrir. Car c’est une lecture vraiment les travaux entrepris en littérature»,
sia Djebar est lauréate d’une dizaine importante», déclare la libraire de confie Fateh, diplômé en Littérature
de prix. Elle a même été élue membre l’Arbre à Dires. française à l’Université d’Alger 2.
de l’Académie française en 2005. Par Par ailleurs, ce sont généralement
ailleurs, elle a également été décorée DES ÉCRITS ÉTUDIÉS les personnes d’un certain âge qui

du titre de Chevalier de la Légion
d’honneur ainsi que du Commandeur
de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Avec sa première publication en 1957
La soif jusqu’à sa dernière en 2007
du roman Nulle part dans la maison
de mon père, la romancière a cumulé
l’écriture de 16 ouvrages. Chacun
de ses écrits dissimule un message
d’une profonde délicatesse, mais
promet au lecteur une intense puis-
sance. Son illustre parcours est un
souvenir, mais aussi une force pour
toutes et tous, et en particulier pour
les femmes. En effet, pionnière dans
son monde littéraire, Assia Djebar
est surtout une grande militante des
droits des femmes algérienne musul-
manes, maghrébines et celle du reste
du monde. Le roman Loin de Médine
reste le symbole de sa lutte féministe.
Sa vie est également marquée par
un parcours de cinéaste dont elle
était très fière. Elle est connue pour
avoir réalisé deux films, Nouba des
femmes du Mont Chenoua et La zerda
ou les chants de l’oubli ayant rem-
porté tous les deux respectivement
le prix de la critique internationale à
Venise en 1979 et le prix du meilleur
film historique au Festival de Berlin,
en 1983.
OÙ EN SONT LES LIBRAIRIES ?
Parmi les librairies à Alger, la plupart
font en sorte de toujours renouveler
leur stock concernant les romans de
la célèbre romancière. Toutefois, les
ouvrages disponibles dépendent de la
demande de la clientèle. A la librairie
Kalimat de Didouche Mourad, deux
livrs uniquement sont disponibles,
PHOTOS : DR
dont son dernier, Nulle part dans la
maison de mon père. A la libraire
Tiers-Monde de la place Emir Ab-
delkader, la majorité est disponible,
y compris une version traduite de
Femmes d’Alger dans leur apparte-
ment. Il en est de même à la librairie
du Val d’Hydra Des Arts et les lettres.
De plus, au niveau de la librairie des
Beaux-arts, cinq titres parmi les 16
sont en vente, entre autres L’amour,
la fantasia et La disparition de la
langue française. A la librairie Ibn
Khaldoun, trois titres uniquement
sont à vendre, il s’agit de La femme
sans sépulture, Ombre sultane et Les
enfants du nouveau monde. Quant
à la librairie L’étoile d’or, on en
trouvera seulement deux, dont Loin
A travers sa plume dotée d’une
grande richesse littéraire, Assia Dje-
bar est un exemple pour tous les
académiciens. Dans le monde entier,
ses ouvrages sont traduits et étudiés
comme étant des exemples dans
la littérature algérienne. Inévitable-
ment, ses œuvres sont également des
éléments d’appui dans son pays natal,
l’Algérie. A l’Université des Lan-
gues étrangères d’Alger 2, chaque
ouvrage a sa particularité et un ensei-
gnement qui lui est propre. Krim
Nawel est professeur de littérature
à l’Université d’Alger 2 et enseigne
dans le cadre des écrits de femmes,
ses différents ouvrages. «Dans le
cas du master, j’enseigne dans le
cadre des femmes pionnières avec
le roman La soif Dans le cadre des
écrivains des années 80’, l’ouvrage
L’amour, la fantasia. Pour ce qui est
de son dernier roman Nulle part dans
sont ses premiers admirateurs. Il
n’en demeure pas moins que depuis
son décès, les jeunes s’y intéressent
davantage. Et avec le hirak encore
plus. «Je veux lire tous les écrivains
qui ont marqué notre pays. Et, Assia
Djebar est ‘‘la’’ référence de la litté-
rature», confie Rym, une étudiante
en sciences politiques. A noter que
des initiatives privées autour des
œuvres de la romancière sont à l’hon-
neur. A titre d’exemple, l’Académie
de la circonscription Alger-Ouest 3 a
organisé samedi dernier un concours
de dictée destinée à certains lycéens.
En outre, pour promouvoir la produc-
tion littéraire algérienne, mais aussi
pour rendre hommage à la défunte,
un prix «Assia Djebar du roman» a
été créé en 2015 pour récompenser
les meilleurs romans en langues
arabe, tamazight et française.
Amina Semmar

COMMÉMORATION DU 10 ÉME ANNIVERSAIRE DE LA MORTE DE ALI-KHODJA ALI

Peintre et concepteur de timbres

S on nom restera à jamais gravé dans le cata-
logue philatélique algérien qu’il a enrichi
d’une cinquante de vignettes : Ali-Khodja Ali,
miniaturiste et peintre disparu il y a dix ans, a
marqué de son empreinte la mémoire collec-
tive, surtout à travers le timbre-poste.
Elève et neveu des artistes Mohamed et Omar
Racim, ses oncles maternels, Ali-Khodja Ali
signe le premier timbre émis le 5 juillet 1963,
portant la mention «EA» (Etat algérien).
La vignette, émise à l’occasion du premier
anniversaire de l’indépendance, sera suivie
par d’autres commandes du ministère de la
Poste pour le compte duquel l’artiste réalisera
des timbres jusqu’en 1981. Natif d’Alger en
1923, Ali-Khodja Ali a grandi entouré de ses
deux oncles artistes qui le recueilleront à l’âge
de 4 ans après le décès de son père. Ancien
élève d’Omar Racim à l’Ecole des Beaux-
arts d’Alger, il dévoile ses premières œuvres
à l’âge de 23 ans, après avoir suivi des cours
de calligraphie et d’enluminure avec comme
condisciples Mohamed Temmam et Bachir
Yelles. Ali-Khodja a enseigné durant une
effondré émotionnellement, une forme d’ex-
pression et de compréhension de l’univers». Le
style figuratif était pour Ali-Khodja une sorte
souvient son fils, Abderrahmane, rencontré
dans son cabinet dentaire algérois. «Mon père
qui croyait en ses choix esthétiques, ne s’était
de «libération émotionnelle dans une dimen- jamais occupé de la gestion de sa carrière
sion où l’espace est plus grand», expliquera artistique. Il n’attachait aucun intérêt à la
le miniaturiste Mustapha Adjaout, son ancien promotion de son œuvre», témoigne-t-il. Un
élève. Jusqu’à la fin de sa vie, Ali-Khodja Ali témoignage qui fait écho au portrait que lui
continuera à peindre, sans que le poids de l’âge avait consacré en 1990 le poète et journaliste
n’ait jamais eu d’emprise sur sa créativité. Tahar Djaout décrivant ainsi Ali Khodja Ali :
«Dans son atelier à El Biar, il passait le plus «Un artiste exigeant et discret qui n’excelle
clair de son temps entre son chevalet et son guère à brasser du vent ou à emboucher des
ordinateur à écouter la musique universelle trompettes, qui tient avant tout à son plaisir et
et la musique traditionnelle algérienne», se à sa liberté... de créer.» APS
Ali Ali-Khodja s’intéresse autant au dessin
qu’à la peinture à l’huile et finit par opter
pour la peinture abstraite. Sa passion pour
les chevaux et les chats particulièrement,
s’illustre à partir de la fin des années 1960 à
travers ses peintures qui prenaient pour thème
les animaux. Cette tendance est perceptible
notamment dans «Les chats» (1972) et «La
PUBLICITÉ

trentaine d’années la décoration à l’Ecole des
Beaux-arts, après avoir quitté, en 1961, le poste
de dessinateur au Bureau d’étude du service
de l’Artisanat, ancêtre du Musée des arts et
traditions populaires. Après l’indépendance,
il se consacre à la conception d’affiches, en
se distinguant notamment par celle consacrée
au premier Festival panafricain (1969). Mais
n’abandonnera pas pour autant la peinture et
continuera à participer aux expositions collec-
tives. En 1990, il présente ses nouvelles toiles
dans une exposition individuelle à Alger avant
d’y exposer – pour une dernière fois – en 2009.
harde» (1979), une des plus célèbres œuvres
d’Ali Khodja représentant des chevaux dans
une exquise palette de couleurs. Traumatisé par
l’assassinat de son oncle, Mohamed Racim, et
de son épouse en 1975, l’artiste cessera toute
activité artistique jusqu’au début des années
80. Cette période de la vie de l’artiste coïncide
avec l’abandon des thèmes animaliers et des
paysages pour la peinture abstraite, avec des
titres allusifs comme dans «Signe des temps»
(1982), «Cosmogonie» (1983), «Obsession»
(1985), ou encore «Ambivalence» (1986).
Ce passage à l’abstrait «était, pour un artiste
 ENVIRONNEMENT
N° 21 JEUDI 6 FÉVRIER 2020 - environnement@elwatan.com

✍ ÇA VOUS REGARDE
Coronavirus et
perturbation de Bouchons en plastique
l’environnement
Par Slim Sadki

environnement@elwatan.com
LE RECYCLAGE
SOLIDAIRE
La planète est en ébullition, les Terriens
sont collés à leur écran, guettant les
cas de coronavirus qui se rapprochent
d’eux. Les Etats, les organismes
internationaux, les associations sont
en alerte maximum. Tout ce qui vient
de Chine, personnes et biens, en Lire le dossier
particulier de la province de Wuhan, de Sofia Ouahib
foyer du nouveau virus «2019nCoV»,
est soigneusement isolé, décontaminé, en pages 14 et15
surveillé. Le dernier bilan de l’épidémie
en Chine donne 490 morts et plus
de 20 000 personnes infectées. Des
cas suspects sont signalés sur tous
les continents. Chikungunya, Mers-
CoV, Ebola, Zika, grippes aviaires,
les menaces virales se multiplient à
un rythme soutenu. Les coronavirus,
virus en forme de couronne, sont eux
très répandus et peuvent causer des
maladies généralement bénignes
chez l’homme. Cependant, deux
d’entre eux ont entraîné de graves
épidémies : le Sras-CoV en 2002 et
le Mers-CoV en 2012. Une pandémie
mortelle menace l’humanité, prédisent
les épidémiologistes les moins
optimistes. Nul ne connaît l’identité
de la prochaine, mais les chercheurs
savent déjà «qu’elle devrait surgir d’un
milieu inexploré jusque-là». Car c’est
presque toujours de là que viennent
les pathogènes qui nous infectent. Ils
trouvent en l’être humain un hôte inédit
avec lequel ils développent une maladie
émergente. C’est de cette façon qu’ont
notamment émergé Ebola ou le sida.
Nos civilisations doivent s’attendre
donc à des pandémies virales et
potentiellement dangereuses. La
déforestation en serait la principale
cause, selon les épidémiologistes et les
biologistes. L’humain s’aventure dans
des endroits autrefois inaccessibles,
augmentant les chances de tomber
PHOTO :SAMI K

sur un virus inconnu. «On augmente

de la sorte la surface d’échange entre
les humains et ce monde sauvage,
animal, peu étudié et porteur de virus
inconnus», explique le chef de service
des urgences de l’hôpital Avicenne, à
Paris. L’organisation de nos sociétés
(urbanisation, conditions sanitaires,
Janvier 2020 : le mois le Forêt Ath Mansour :
etc.), les voyages, la facilité de traverser
les continents en quelques heures, mais
encore les changements climatiques
plus chaud jamais un massacre à ciel ouvert
transforment les écosystèmes où ces
germes sont en dormance depuis des
enregistré Page 16
siècles. S. S. Page 17

ENVIRONNEMENT N 20
Dossier
Le recyclage solidaire
Sofia Ouahib
souahib@elwatan.com
Deux tonnes, c’est le poids des
bouchons en plastique entassés
dans le hangar de stockage prêté
aux bénévoles de la page Facebook
«Recyclage des bouchons pour les
enfants Lune» qui vient en aide à
l’association le Bonheur. Leur mission :
collecter un maximum de bouchons
afin de les recycler. Les profits sont
directement destinés à l’association
des enfants de la Lune. Une initiative
honorable et bénéfique autant pour
les enfants mais également pour
l’environnement.
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 14
I
l est 9h. Les premiers bénévoles com-
mencent à arriver, comme chaque samedi,
au hangar situé à Kourifa, aux Eucalyptus,
à Alger. Un petit groupe, composé princi-
palement de femmes ce jour-là, s’est rapi-
dement formé à l’extérieur. Elles ramassent
et trient les bouchons échappés d’un gros
sac troué. Devant elles, plusieurs bouteilles
d’eau et d’huile remplies de bouchons, sont
entassées. L’idée est ingénieuse : redon-
ner une seconde vie aux bouteilles en
plastique. Il suffit de faire une entaille en
haut de ces dernières pour y insérer les
bouchons. Désormais, elles font fonction
de porte-bouchons. Réda Ouziane, l’un des
coordinateurs des bénévoles, fait savoir que
l’association Saâda avait entamé l’action de
collecte de bouchons, mais cela n’a pas eu
grand écho car celle-ci était en dehors des
réseaux sociaux et ne faisait donc que de
petites collectes. Puis c’est Kahina Hadjara,
également coordinatrice, qui s’est chargé
de médiatiser l’initiative sur les réseaux
sociaux en juin. «J’ai rejoint le groupe en
septembre. J’ai vu les posts sur Facebook.
L’appel était est clair : ‘‘Ne jetez plus aucun
de vos bouchons. Faites le tri par couleur,
car tout aide est la bienvenue’’. Cela m’a
donné envie de me lancer», raconte-t-il. Ce
dernier assure qu’il a même initié sa petite
famille à cela. Sa fille de 6 ans, présente
sur place, aide elle aussi les bénévoles à
faire le tri. «Il m’arrive parfois, après une
collecte, de commencer le tri à la maison.
Je suis aidé par mes deux filles âgées de
4 et 6 ans. Je leur ai expliqué le principe
et aujourd’hui, elles le font avec moi»,
confie-t-il, fier. Au programme des same-
dis : élaborer, en premier lieu, un plan de
travail pour la semaine. «Cela se fait après
une concertation avec les bénévoles, car
les coordinateurs cherchent à les impliquer
dans toutes les décisions. Tout se fait en
équipe», confie Réda. Puis commence la
session tri et nettoyage des bouchons récol-
tés. Sachant que les bénévoles se déplacent
aux différents lieux de dépôt et même chez
les particuliers pour récupérer les bouchons
pratiquement tous les jours afin de les
transporter vers le hangar ou tout est stocké.
Car vu l’énorme quantité récoltée, il est
impératif de vider les petits lieux de dépôt
afin qu’ils soient toujours aptes à recevoir
de plus belle. «Certains nous donnent les
PHOTOS : SAMI K
bouchons déjà triés par couleurs, sinon, on
se charge de le faire», poursuit Reda. Pour
cela, des pots sont entreposés.
STOCKAGE
Chacun est dédié à une couleur spécifique.
Une fois remplis à ras bord avec tout type
de bouchons en plastique, pas seulement
ceux des bouteilles d’eau, le contenu est
versé dans des sacs. Dès lors, cette tâche
finie, vient celle de l’organisation et du
stockage. Et c’est dans deux grandes pièces
de la grande bâtisse que les grands sacs sont
entassés. Il y en a partout, jusque dans le
hall. «Arrivé à une certaine quantité, pré-
cisément une tonne, le recycleur envoie son
camion pour tout charger», explique Réda.
Si la première vente ne s’est faite qu’au bout
de 5 mois, les bénévoles sont aujourd’hui
fiers d’assurer que désormais ils peuvent en
tenir une toutes les 2 semaines voire même
chaque semaine vu l’importante quantité de
bouchons collectés. En termes de prix, c’est
50 DA le kilo pour les bouchons non triés et
70 DA le kilo pour ceux triés. «Le recycleur
avec qui on travaille nous a proposé le
meilleur prix. ●●●
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 15
●●●
Il lui arrive même de nous accorder une faveur en nous
achetant les bouchons non triés au prix des triés. C’est sa
contribution à lui», confie Reda. De son côté, Hamid Khaldi,
le recycleur en question, assure qu’il a entendu parler de
cette action à la radio. «Etant donné que je travaille dans le
recyclage, je les ai contactés. J’ai fait une offre au-dessus
des prix du marché et celle-ci a été acceptée. Depuis, dès que
la quantité souhaitée est ramassée, je passe la récupérer.»
M. Khaldi explique qu’une fois chez lui, ces bouchons sont
triés s’ils ne le sont pas, puis lavés et broyés. «Cela devient
une matière première pour ceux qui font de l’intégration.
Ils peuvent donc entrer dans les processus de fabrication
d’autres pièces en plastique», conclut-il. D’ailleurs, selon
des études, on estime qu’une tonne de bouchons recyclés
équivaut à 3 tonnes de pétrole économisé ! Ainsi, si l’action a
pour but principal d’apporter de l’aide aux enfants de la Lune,
l’impact écologique de cette action n’est pas des moindres,
sachant qu’un bouchon en plastique met quelque 500 ans pour
disparaître. La sensibilisation pour ce genre d’action devient
alors primordiale. A cet effet Nesrine*, une enseignante de
32 ans et bénévole confie : «J’en ai parlé à mes collègues et
mes élèves au collège. Ces derniers obligent aujourd’hui leurs
parents à collecter les bouchons. Même ma directrice s’y est
mise.» Celle-ci confie avoir pris connaissance de l’action sur
les réseaux sociaux et a vite rejoint le groupe de bénévoles en
octobre assure : «Je viens chaque samedi. Comme je travaille
à temps partiel, je peux me permettre de passer ici même en
semaine. Comme je suis véhiculée, je passe faire la collecte.
Ça m’arrive même de passer récupérer les bouchons le soir.
Tout dépend de la disponibilité des gens.»
SOLLICITATIONS
En termes de bénévoles, Réda avance le nombre de 110
pour Alger et quelque 300 bénévoles à l’échelle nationale.
D’ailleurs, Souad*, employée dans la téléphonie mobile et
nouvelle bénévole, raconte : «C’est mon amie qui m’a initiée.
On a alors commencé à récolter les bouchons et c’est elle qui
se chargeait de les trier avec l’aide de ses neveux et nièces.
C’est la première fois qu’on vient ici et on compte y revenir
continuellement car l’ambiance est bonne.» De son côté,
Kahina*, une étudiante de 21 ans, assure que c’est elle qui se
charge de la collecte au niveau de sa cité universitaire. «J’ai
connu l’action via les réseaux sociaux et je m’y suis directe-
ment intéressée. Etant à la fac, je me suis dit que je pouvais me
ENVIRONNEMENT N 21
Dossier
charger de la tournée dans ma cité». Si, au départ, c’étaient
les particuliers qui venaient en aide au groupe de bénévoles,
l’action a pris une plus grande ampleur. A cet effet, Amine
Mesbah, la trentaine, pharmacien d’officine et bénévole
avoue : «Depuis quelque temps, on rencontre un phénomène
ou même les sociétés s’organisent à leur niveau pour collecter
et faire le tri des bouchons et parfois même les acheminer ici
au niveau de notre hangar.» Ce denier assure que le groupe
reçoit beaucoup de sollicitations de la part d’entreprises afin
de développer un partenariat. «Désormais, on doit mieux s’or-
ganiser mais les résultats sont là», dit-il fièrement. En effet,
PHOTOS : SAMI K
sur 6 à 7 mois, le groupe a réussi à collecter plus de 8 tonnes
de plastique entre bouteilles et bouchons. Sachant que l’action
est menée sur 44 wilayas à présent, Reda assure : «On préfère
tout de même que tout soit centralisé. Et c’est Yacine, un béné-
vole, qui se charge de faire la tournée de nombreuses wilayas,
une fois un certain stock accumulé, et tout est acheminé à
Alger. Il le fait évidemment gracieusement.» Par ailleurs, M.
Mesbah estime que cette action a un double volet. Le premier
est de venir en aide aux enfants de la Lune qui ne sont pas cou-
verts par la sécurité sociale et qui ont des besoins spécifiques
en crèmes solaires qui coûtent relativement cher. «Le second
est évidemment écologique, d’éducation et de civisme. C’est
très intéressant quand on voit des écoles s’y mettre, avec des
enfants qui le font», ajoute-t-il. «Comme je travaille en offi-
cine, je sensibilise les clients mais également les employés. On
utilise notre carnet d’adresse pour sensibiliser les profession-
nels de santé entre médecins, pharmaciens et usines de médi-
caments», précise-t-il. Ce dernier assure qu’il y a aussi des
affiches collées un peu partout pour sensibiliser le plus grand
nombre à cette honorable action. «Et cela va en cascade, car
une personne sensibilisée, c’est 10 de sensibilisés derrière.»
«On a besoin de médiatiser la prise en charge des enfants de
la Lune à travers le ministère du Travail et la CNAS.» Pour ce
qui est des difficultés rencontrées, les bénévoles assurent que
ce sont les moyens logistiques qui posent problème. «On a dû
arrêter le recyclage des bouteilles, car ça prend beaucoup
d’espace», se désolent-ils. Aujourd’hui, dans une grande
pièce de la bâtisse, des milliers de bouteilles sont entassées
l’une sur l’autre. «On tente de liquider cet ancien ancien stock
au fur et à mesure. C’est un recycleur de Tizi Ouzou qui vient
nous prendre quelques quantités de temps à autre. On ne peut
pas se permettre de les jeter, car c’est de l’argent de perdu
pour les enfants et ça ruine l’environnement», expliquent-ils.
S. O.

ENVIRONNEMENT N 21
Aujourd’hui
Massacre à ciel ouvert
de la forêt à Ath Mansour
Bouira. Omar Arbane
environnement@elwatan.com
Le phénomène de la déforestation a
pris des proportions alarmantes à
Ath Mansour, à l’est de la wilaya de
Bouira. Cette région de la lisière de
la chaîne montagneuse des Bibans
attire de plus en plus la convoitise.
Des individus «insoucieux» se
permettent tout dans le but
d’accaparer un morceau des
terrains défrichés illicitement.
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 16
I
ls viennent des communes voisines pour
saccager des hectares de la forêt sise dans
la région du sud-ouest de la commune. Si
le phénomène persiste, nos belles forêts
sont vouées à la disparition. Il ne restera
que des plaines hideuses et désertes»,
regrettent les membres de l’Association de
développement agricole et de protection de
l’environnement (Adapen) Tafsouth, de la
commune d’Ath Mansour. Lors d’une virée
effectuée avec les membres de l’association
sur le site, le premier constat désolant qui
saute aux yeux, ce sont les dizaines d’arbres
fraîchement coupés à l’orée de la forêt et
laissés sur place. Il s’agit notamment de
l’espèce du pin d’Alep, répandu dans ladite
zone. Hocine, écologiste actif de Tafsouth,
se penche sur le troc de l’un des arbres
coupés pour compter les cernes afin d’avoir
une idée sur son âge. «Ce pin a plus de 90
ans ! Il y en a sûrement ceux qui ont plus
parmi les autres arbres abattus», conclut-il,
et d’ajouter que tout indique que la coupe a
été faite avec une tronçonneuse, vu la pré-
cision avec laquelle elle a été effectuée. En
poursuivant la marche à l’intérieur des bois,
un nouveau phénomène profile à l’horizon.
De petites parcelles de terrain ont été plan-
tées avec de jeunes oliviers. Leur âge ne
dépasse pas deux années, selon les consta-
tations des écologistes de l’association.
«C’est ainsi qu’ils procèdent. En plantant
des arbres, ils mettent les agents forestiers
devant le fait accompli», expliquent nos
interlocuteurs. «Lorsqu’on surprend un
individu en train de défricher, la moindre
des choses est de le dissuader pour ne plus
remettre les pieds sur les lieux. Nous avons
adressé des correspondances au direc-
teur général des forêts, nous n’avions eu
aucune réaction. Nous nous sommes même
entretenus avec lui sur le sujet du mal qui
frappe nos forêts à Ath Mansour. Il nous a
demandé de lui adresser un recours pour
sévir ensuite. Plus tard, nous avons même
adressé une correspondance au ministre de
l’Agriculture, à l’époque. Deux mois après,
une commission, composée d’une armada
d’éléments de la Conservation des forêts,
dont des cadres, a été dépêchée sur les
lieux», dira le président de Tafsouth, qui fait
savoir que parmi les décisions prises lors
d’une réunion à laquelle ont pris part des
membres de ladite commission et des élus
locaux, la résiliation de tous les contrats de
location des terrains forestiers. Cependant,
deux jours après, l’un des mis en cause avait
labouré un terrain suite au renouvellement
de son contrat, déplore-t-il. Le vice-P/APC
d’Ath Mansour, Meziane Akkouche, a de
son côté confirmé les dires des membres
de l’association. «Des bénéficiaires des
terrains forestiers en contrat de location
ont même déposé des dossiers au niveau de
l’APC pour l’obtention des actes de posses-
sion. C’est grâce à l’opposition et la plainte
de l’association que la procédure a été an-
nulée», témoigne-t-il. En outre, des citoyens
de la commune que nous avons rencontrés
pointent aussi du doigt l’inertie des autori-
tés locales face au problème de la déforesta-
tion. «La protection du patrimoine forestier
était et demeure le dernier des soucis des
APC qui se sont succédé à la tête de la com-
mune. Pourtant ça se passe sur notre terri-
toire», résume un jeune. Toujours au sud-est
de la commune, une large cuvette dénom-
mée Lâazla Oubahloul a été complètement
plantée avec des centaines d’oliviers. «Des
citoyens des autres communes ont accaparé
l’endroit. Pourtant, nous avons monté un
ambitieux projet que nous avons soumis à la
direction de l’environnement et qui consiste
en la réalisation d’un lac sur la cuvette. Il
aurait été d’une grande utilité pour la faune
et la flore de la région. Maintenant après le
squattage du terrain, on ne sait plus quoi
faire», diront avec amertume les bénévoles
de Tafsouth. Dans sa dernière requête adres-
sée jeudi dernier au chef de la circonscrip-
tion des forêts de la daïra de M’Chedallah,
l’association a réclamé aux responsables
du secteur de dépêcher ses agents afin
d’établir un constat des dégâts occasionnés
dans les brefs délais avant la disparition des
preuves matérielles des délits commis. Par
ailleurs, mis à part le «défrichement illi-
cite» qui ronge le patrimoine forestier, les
PHOTO : EL WATAN ENVIRONNEMENT
feux de forêts, qu’ils soient volontaires ou
accidentels, ont ravagé des hectares de tissu
végétal de la région durant les dernières
années. Ce qui a contribué à l’accélération
de la dégradation de tout l’écosystème déjà
fragile de ladite zone. Les répercussions à
long terme seraient difficiles à surmonter
si des mesures draconiennes ne sont pas
prises contre les agresseurs de la nature.
Contacté au sujet des plaintes de l’associa-
tion Tafsouth, le conservateur des forêts de
la wilaya de Bouira dit qu’il ne ménagera
aucun effort pour protéger la faune et la
flore selon les moyens disponibles. «Les
agents de la circonscription des forêts
de la région de M’Chedallah sont à pied
d’œuvre pour mettre fin au phénomène du
défrichement illicite et les autres atteintes.
Idem pour les autres circonscriptions à
travers le territoire de la wilaya. Cepen-
dant, nous regrettons l’agressivité et les
intimidations récurrentes contre nos agents
de la part des contrevenants.» Cependant,
le manque de moyens matériels et humains
limite le champ d’action et l’efficacité des
agents protecteurs de la nature. Face aux
contrevenants, les forestiers ne peuvent
qu’émettre des procès-verbaux et les dépo-
ser au niveau des tribunaux. A titre de
rappel, en décembre de l’année 2018, les
agents de la Conservation de Bouira et
ceux des autres wilayas avaient observé
des sit-in de protestation et une grève pour
réclamer la restitution des armes à feu ainsi
que d’autres revendications, et ce, pour
améliorer leurs conditions de travail. En
ce qui concerne ce qui se passe au niveau
des forêts de la commune d’Ath Mansour,
le conservateur a tenu à rassurer qu’une
enquête est en cours pour démasquer les
responsables du désastre écologique. En
dernier lieu, le conservateur révèle qu’une
grande opération de reboisement est prévue
prochainement au niveau de la même com-
mune. «Nous avons programmé de planter
pas moins de 400 ha pour la reconstitution
du patrimoine forestier au niveau de la
commune d’Ath Mansour.»

Janvier 2020 a été le mois de janvier
le plus chaud jamais enregistré
Janvier 2020 a été le mois de
janvier le plus chaud jamais
enregistré sur la planète,
très légèrement devant 2016,
a annoncé mardi le service
européen Copernicus sur le
changement climatique. Après
une décennie record, qui s’est
conclue avec une année 2019 qui
était la deuxième plus chaude
jamais enregistrée sur la planète,
les années 2020 démarrent sur
la même tendance. En janvier, la
température moyenne du globe
a ainsi dépassé de 0,03 °C celle
de janvier 2016, jusque-là le mois
de janvier le plus chaud jamais
enregistré, et a été de 0,77 °C
plus élevée que la moyenne pour
un mois de janvier de la période
de référence 1981-2010, selon un communiqué
de Copernicus. La plupart des zones à travers le
monde ont connu des températures supérieures aux
moyennes, notamment l’Europe qui a enregistré
des températures de 3,1 °C supérieures à la
moyenne de la période de référence 1981-2010.
Dans la partie nord-est de l’Europe – Scandinavie et
Ryanair épinglé pour des publicités
trompeuses sur l’environnement
La compagnie aérienne Ryanair a été épinglée
au Royaume-Uni pour des publicités trompeuses
sur les émissions de CO2, semant le doute sur
la capacité du secteur à convaincre du sérieux
de ses engagements climatiques. L’autorité
britannique de régulation de la publicité (ASA)
a annoncé mercredi avoir interdit des publicités
diffusées par le transporteur à bas coût en
septembre 2019 dans la presse écrite, à la radio
et à la télévision. Le régulateur du secteur a
estimé que le groupe irlandais avait induit en
erreur les consommateurs, en se présentant
comme celui ayant les plus faibles émissions de
CO2 en Europe parmi les grandes compagnies
aériennes. Or, l’ASA a jugé qu’il était difficile
de définir ce qu’est une «grande compagnie
aérienne» et que les consommateurs pourraient
avoir l’impression de moins contribuer aux
émissions carbone, ce qui ne peut pas être prouvé.
Ces «publicités (...) ne doivent pas apparaître une
nouvelle fois sous leurs formes actuelles», a exigé
le régulateur, qui demande à Ryanair d’apporter
Incendies en Australie : le Premier ministre
propose une enquête nationale sur la
réponse à «l’été noir»
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a
écrit mardi aux chefs des Etats et des territoires
du pays continent pour obtenir leur accord pour
lancer une commission d’enquête royale sur la
réponse aux feux de brousse, qui ont ravagé le
pays durant une saison qu’il a qualifiée d’été
noir. «Nous le devons à ceux que nous avons
perdus, à ceux qui ont combattu ces incendies.
Nous le devons à nos enfants et à la terre elle-
même afin de tirer les leçons nécessaires», a
souligné M. Morrison devant le Parlement, qui
a dédié la journée entière à la crise des feux de
brousse qui ont fait 33 morts, alors que plus de
100 incendies sont toujours actifs sur la côte
est du pays. M. Morrison a proposé l’ancien
chef des forces de défense, Mark Binskin, pour
diriger la commission royale proposée, qui devrait
se pencher notamment sur les moyens à même
de réduire les risques d’incendies face à des étés
plus chauds, plus longs et plus secs. Le Premier
ministre a qualifié la saison des feux de brousse
d’été noir». «Ces incendies doivent encore prendre
fin et le danger est toujours à nos portes dans
de nombreux endroits, mais aujourd’hui nous
nous réunissons pour pleurer, honorer, réfléchir
et commencer à tirer les leçons de cet été noir»,
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 17
une partie de la Russie notamment – le différentiel
a même dépassé les 6 °C avec la période 1981-2010.
Selon Copernicus, les cinq années les plus chaudes
ont toutes eu lieu ces cinq dernières années, où le
mercure est monté entre 1,1 et 1,2 °C au-dessus de la
température de l’ère pré-industrielle. La décennie
2010-2019 a également été la plus chaude depuis le
début des mesures.
« les preuves nécessaires» pour être en mesure
de faire de telles promesses sur l’environnement.
Dans un communiqué, Ryanair s’est dit «déçu
et surpris » par la décision, et assure qu’il est
le transporteur aérien «le plus vert» en Europe.
Selon ses chiffres, il émet 66 grammes de CO2
par passager et par kilomètre, soit une pollution
25% inférieure aux autres grandes compagnies,
toujours selon lui.
a-t-il relevé. L’Australie a une longue tradition de
faire référence à des journées particulières pour
qualifier les incendies, comme le Black Thursday
en 1851, le Ash Wednesday (Mercredi des cendres)
en 1983 ou le Black Saturday en 2009, mais jamais
à une saison entière. Tous les territoires ont connu
des feux de brousse qui ont commencé plus tôt que
par le passé. Quatre Etats ont été particulièrement
touchés, avec plus de 12 millions d’hectares partis
en fumée, 3000 logements détruits et plus d’un
milliard d’animaux tués.
Allemagne : un projet minier en
Australie s’invite à l’assemblée
générale de Siemens
«Siemens, sors du charbon !» : des
militants écologistes entendaient
s’inviter hier à l’assemblée générale de
Siemens pour dénoncer la participation
du géant industriel allemand à un projet
minier en Australie. Plusieurs dizaines
de militants ont formé hier matin une
chaîne humaine devant la salle de
conférence de l’Olympiahalle, à Munich,
où la réunion annuelle des investisseurs
doit débuter. L’organisation écologiste
Greenpeace avait déployé la veille
une banderole depuis le toit du siège
social de l’entreprise à Munich. Et une
manifestation était prévue hier en début
d’après-midi pour demander au géant
industriel allemand de «renoncer au
charbon». L’objet de la contestation est
le contrat d’un montant de 18 millions
d’euros qui prévoit que Siemens
fournisse la signalétique pour le
chemin de fer du projet Carmichael, une
immense mine de charbon à ciel ouvert
dans le Queensland, près de la Grande
La Thaïlande bloque un projet
chinois controversé de dragage du
Mékong
La Thaïlande a bloqué un projet
chinois controversé visant à draguer
le lit du Mékong pour faire naviguer
d’importants cargos, un rare revers
pour Pékin qui multiplie les projets
d’infrastructures en Asie du Sud-
Est. Le gouvernement thaïlandais
a «approuvé l’arrêt du projet»,
expliquant que les autorités chinoises
n’avaient pas fourni de plan de
financement pour procéder à de
nouvelles enquêtes sur les travaux
à accomplir, a-t-il annoncé mardi.
Pékin souhaitait depuis longtemps
faire sauter des rapides et draguer
le lit du fleuve sur 97 kilomètres
côté thaïlandais afin qu’il soit assez
profond pour faire passer d’énormes
cargos, voire des navires de guerre.
Objectif : relier par voie fluviale la
province chinoise du Yunnan aux eaux
ENVIRONNEMENT N 21
Ailleurs
PHOTOS : DR
barrière de corail. «Quel est le plus
important : une légère perte financière,
de court terme, ou les conséquences
désastreuses d’un tel projet sur des
générations ?» s’est indignée mardi
lors d’une conférence de presse Helena
Marschall, représentante du mouvement
Fridays for Future. Le patron de Siemens,
Joe Kaeser, avait déjà rencontré mi-
janvier Luisa Neubauer, tête de file de
Fridays for Future en Allemagne, après
une journée de mobilisation dans une
dizaine de villes. Quelques jours plus
tard, Siemens avait pourtant maintenu
sa participation au projet, expliquant
vouloir «respecter la parole donnée»
afin de «rester crédible», la «plus
haute priorité» de l’entreprise, selon
M. Kaeser. Il avait toutefois promis la
création d’une instance interne chargée
du développement durable pour
«mieux gérer à l’avenir les questions de
protection de l’environnement ».
très disputées de
la mer de Chine
méridionale.
Et renforcer
son contrôle
sur «la Mère
de toutes les
eaux», qui après
avoir dévalé
avec fureur
les plateaux
de l’Himalaya
poursuit sa
route en Chine,
Birmanie,
Laos, Thaïlande, Cambodge et
Vietnam. Fort du slogan «Rivière
partagée, avenir partagé», le géant
asiatique s’était défendu de toute
volonté expansionniste, assurant
que ses grands travaux n’avaient
pour but que le développement
durable du fleuve, long de 5000
kilomètres. Mais des défenseurs de
l’environnement s’étaient inquiétés
de ce projet de dragage, susceptible
selon eux de mettre en danger les
habitats des espèces sous-marines.
En mars, ils avaient réussi à le faire
temporairement suspendre. La
décision des autorités thaïlandaises
d’aujourd’hui stopper ce programme
est «audacieuse», s’est félicitée
mercredi Pianporn Deetes de l’ONG
International Rivers.

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 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Très exigeants envers eux-mêmes Quinze sur 15 N°6045
Mots Croisés N°6045
2.Ensemble des frères et sœurs d'une famille. Parcouru des
yeux. Sert à l'étamage des glaces 3.Drapeau. Instruments de 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
musique 4.Sur une borne. Homme cruel. De même 5.Mille- 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
pattes. Possèdent. Réservoirs à grains 6.Grivois. Exagérer. I
2
Bouts de nuit 7.Ecris. Aber 8.Reconnu vrai. Aime bien. Ruban II
d'asphalte 9.Conjonction. Bien charpenté. Se dresse sur le chef. 3
III
Fâcheuse habitude 10.Difforme. Ebauches à grands traits.
4 IV
Pronom 11.Article de Madrid. Nacre. Pronom vague. Staff
militaire 12.Gros dormeur. Nous font bronzer. Habiller 5 V
13.Habile. Ouf ! Sied 14.Moyen de transport. On y entasse des VI
6
os humains 15.Canaux organiques. Hommes de chambre. VII
Règle. 7
VIII
8 IX
VERTICALEMENT : 1.Séduisantes. Métal symbolique 2.
Planète. Délit sexuel. Flan breton 3.Ecorce de chêne. Ville du 9 X
Cher. Bouquiner 4.Inflammation de pavillon. Usure lente 5. 10 HORIZONTALEMENT
Campagnes menées pour créer un mouvement d'opinion. I- Embarrasse. II- Alarmées. III- Note. IV- Garde à vue - Il
Pouffé. La barre belle 6.Aire de coqs. Préfixe. Homme de main 11 tape sur le système. V- Fibre textile synthétique -Inutile de
tourner autour. VI- Effet saisissant - Camarade. VII-
7.Soit. Teintes rouges sur la peau. Possessif 8.Supposés. 12 Alcaloïde - Symbole chimique. VIII- Possessif. IX- Métal
Produits de ferme 9.Rivière d'Alsace. Essaies. A pour objectif symbolique - Disposés. X- Interdit au monsieur -
10.Plate-forme de gare. Avant facto. Personne 11.Anciens 13 Récalcitrant.
impôts. Ville de France. Contracté 12.Etriqué. Opinion 13.Ivre. 14
VERTICALEMENT
Barre de fermeture 14.Branché. Ensemble des images du rêve.
15 1- Qui ne s'accorde pas. 2- Dans - Moulins à paroles -
Monstre émouvant du ciné 15.Persévérance. Malice. Pour un gars. 3- Crustacés comestibles. 4- Article -
Avant les lettres -Outil de sculpteur. 5- Se bidonne -
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.INQUISITION. SIR 2.NOUVELLE. HOMERE 3. Matière de muscles. 6- Démonstratif - Parler avec
1.INCORRUPTIBLE 2.NORIA. TERREUSES 3.QUILLARD. US 4.UVA. CRIA. REMUERAI 4.OIL. SWING. VRAIS 5.RALER. DIETE. IS 6.AV. peine et en hésitant. 7- Traité d'alliance - Inclinaison
EVIAN 5.IE. SR. CLOCHARDS 6.SLOW. GUE. LORI 7.IL. ID. SEN. REVAIT 7.UTRICULE. AUX. CU 8.PEDALE. NA. DA 9.TR. NO. d'un terrain. 8- Fin de règne - Garniture de chausson -
ARA 8.TERNIRENT. TE. AN 9.EGEE. ARRETAIT 10.OHM. TVA. STRIER. SO 10.IRE. CLE. RD. UR 11.BE. EHONTEES. ALE 12.LUT. Cardinal de droite. 9- Cellules indivisibles. 10- A vie -
IDEALE 11.NOUVEAUTE. STASE 12.MER. IX. RU. IB 13.SERAIT. AR. ETATISER 13.ES. ARIA. ALABAMA 14.EU. RAIES. DAN 15. Rappel flatteur - Sorte de hérisson
RASADE 14.IRAIS. CAS. LEMAN 15.REIS. OU. OPERANT. ASSISTANT. EVENT. SOLUTION N°6044
HORIZONTALEMENT
Sudoku N°6045
9 7
5
8
2
9
4
1
8
6
1
7
9
3
3
2
6
5
7
4
I- CALORIQUES. II- ABOMINABLE. III-FATS -
ETUIS. IV- ASE - ARA. V- ROSE - TROIS. VI- DU -
BLE - PSI. VII- ERRE - SPAM. VIII- UDINE - EN. IX-
RÈGLE DU JEU 3 6 7 5 2 4 1 8 9
3 7 6 2 Solution
4 3 9 2 8 1 5 7 6
SITELLES. X- ER - SUEDINE.

Une grille est composée Sudoku VERTICALEMENT

de plusieurs
1 4 8 précédent
6 7 2 9 4 5 8 3 1 1- CARFARDEUSE. 2- ABASOURDIR. 3- LOTES- RIT. 4.
1 8 5 7 3 6 9 4 2 OMS - EBENES. 5- RI - ELU. 6- INERTES - LE. 7- QATAR
carrés. Chaque carré 5 - PIED. 8- UBU - OPA - SI. 9- ELITISME. 10- SES - SI
contient tous les chiffres
8 2 4 6 1 5 8 7 9 3 - NUE.
7 5 3 4 9 2 6 1 8
de 1 à 9. Chaque ligne 7 6
comme chaque colonne
9 1 8 3 6 7 4 2 5 Fléchés Express N°6045
contient aussi tous les 7 1 recherche heure de
aéronef information
chiffres de 1 à 9. attentive référence
célébrités
Certains chiffres vous 1 4 3 défauts mouche
poète id est
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 2 4 3 5
cela, procédez par
déduction et élimination. 3 9
habit

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-

Tout Codé N°6045
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
article
possessif
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. note rideau
relatif à
la santé
Personne qui, dans les courses, donne le signal du départ.
angoisser
1 2 3 1 4 5 6 7 6 8 2 3 9
coin doux
2 10 4 11 8 4 3 1 4 12 8
caches
3 2 9 7 6 13 5 3 8 3 9
altère
9 14 7 15 4 9 8 5 2 3 8 4
fin de série écarteurs
instrument
4 4 8 3 9 6 4 4 14 de musique de bloc
big boss

3 16 4 9 9 8 4 14 5 9 5 qui relève
M de la mer
9 6 7 5 6 4 5 5 8 1 4
sans éclat
astate prendre
13 5 17 4 3 4 5 4 6 5 4 le sein
G singe-
4 14 4 8 3 7 6 13 5 4 14 araignée fatigué
oreille
14 8 4 3 8 4 1 4 9 7 14 attentive

9 4 6 4 2 9 4 4 3 6 4 fils de Noé
courant
possessif
d’aire
10 4 5 3 7 5 11 2
réfléchi
accablé
10 4 5 6 2 14 13 1 1 8

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : NUISIBLE - MILOS FORMAN

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT : venu parmi
nous prononces
HORIZONTALEMENT : POSTULANT / NATREMIE / ASTI / AISE / EURO / ES / ECRASE / OU /
RANIMENT / PATTE / TIERCES / NIO / RV / ONCTUEUX / ON / OO / ETE / SOUPESES.
VERTICALEMENT : CONSECRATIONS / SATURATION / ATTIRANTE / COU / UR / OSIER /
TOP / ALEA / EM / CRU / AMIE / ELEVEES / UNISSON / UTE / TEE / UTE / AXES. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT TIPASA EN BREF…

L’association des experts attend son
agrément
Un emballeur au service des ELLE PORTE LE NOM
DE VALEUREUX
L’Association nationale des experts internationaux
algériens n’a toujours pas d’agrément, quinze mois après sa
création suite à une assemblée générale organisée en
apiculteurs et oléiculteurs MOUDJAHIDINE
LE CRI DE
DÉTRESSE D’UNE
novembre 2018, en présence d’un huissier de justice et avec
l’autorisation des services de la wilaya d’Alger ! «Nous FAMILLE À LA RUE
avons pourtant déposé le dossier au ministère de l’Intérieur Les opérations de
il y a quinze mois afin d’officialiser notre association et relogement ne cessent de
travailler dans la légalité. Malheureusement, les entraves faire couler beaucoup
bureaucratiques pénalisent nos ambitions», regrette son d’encre. Si cette situation
président. Et de poursuivre : «Il s’agit pourtant d’une résulte parfois d’un
initiative émanant d’une cinquantaine d’experts de 19 manque de transparence
wilayas et d’une dizaine de spécialités. Notre but est des pouvoirs publics,
d’accompagner l’économie algérienne dans sa relance et certains cas relèvent du
contribuer à reformuler la stratégie de l’administration champ de la complexité
publique afin de la débureaucratiser et rendre ses dépenses s’agissant de leur prise en
plus optimales. Le fait de creuser, de bitumer et recreuser charge. C’est le cas de Mme
juste quelques jours après le bitumage de la chaussée Mentouri et de ses enfants
démontre un manque flagrant en coordination et en recul, qui ne savent plus à quel
d’où l’intérêt d’avoir recours à des experts pour travailler et saint se vouer. Pourtant, le
dépenser utile.» nom de famille est plus
qu’évocateur. Il est sans
rappeler celui des
Campagne de répression contre les valeureux frères Mentouri,

PHOTO : DR
tombés au champ
réseaux sociaux au Maroc d’honneur pour
l’indépendance du pays.
Les autorités marocaines ont arrêté depuis septembre 2019 Mme Mentouri, qui se dit

N
au moins 10 activistes, artistes ou autres citoyens «qui n’ont otre interlocuteur, marché et à la demande de nos de mayonnaise, de moutarde,
fière de porter le patronyme
fait qu’exprimer pacifiquement des opinions critiques» sur Abdelkader Aïous, ren- clients, apiculteurs, oléicul- de compote doivent utiliser de ces «chouhada» qui sont
les réseaux sociaux, ont déclaré hier deux ONG, dont Human contré à Tipasa lors de teurs et les autres du secteur de inévitablement l’emballage en ses aïeux, est abandonnée
Rights Watch (HRW), appelant à leur libération. Les la Fête du miel qui avait eu l’agro-alimentaire», nous dit- verre par mesure d’hygiène malheureusement à son
concernés sont accusés de «manque de respect dû au roi», lieu en janvier dernier, n’a il. Cette entreprise conçoit des alimentaire. L’entreprise d’em- triste sort. Son combat
«offense aux institutions de l’Etat» et «outrage envers des pas voulu nous divulguer le modèles de moules envoyés ballage s’évertue à dévelop- perdure depuis presque
fonctionnaires publics», écrivent HRW et l’Association nombre de ses clients ni le en Belgique. Dès la récep- per le design de son produit, trente ans sans qu’elle
Marocaine des Droits Humains (AMDH) dans un communiqué nom de l’opérateur belge qui tion des moules, l’opérateur de y compris des capsules. Elle puisse connaître son
conjoint, en exhortant les autorités à «les libérer lui fabrique les moules des Oued El Alleug s’adresse à ses fabrique des coffrets en carton épilogue. En quête d’un
immédiatement et abandonner les poursuites contre eux». emballages. Son entreprise partenaires spécialistes dans destinés pour l’exportation. logement décent et après
«Aucun n’a été poursuivi en vertu du code de la presse et de familiale est implantée à Oued la fabrication des emballages D’ailleurs, notre interlocu- plusieurs tentatives
l’édition», mais sur la base du droit pénal, soulignent les El Alleug (Blida). C’est une (bouteilles, bocaux, pots) en teur dit que l’exportation de conformes aux exigences
ONG. «Face à l’autocensure qui s’érode, les autorités centrale d’emballage au ser- verre, l’un se trouve à Oran et ses emballages s’effectue au administratives, le cas de
répriment frénétiquement dans le but de rétablir les lignes cette famille a été à chaque
vice du secteur de l’agro-ali- le second à Chlef. Les capsules niveau de certains pays, sans fois recalé des opérations,
rouges», a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la mentaire. «Nous produisons des emballages fabriquées en s’étaler sur les détails. Ces ren-
communication de HRW pour la région Moyen-Orient et sans en connaître les
les pots en plastique et en Algérie sont personnalisées. contres avec les producteurs tenants et les aboutissants.
Afrique du Nord. Les deux ONG citent, entre autres, le cas du verre d’un poids qui varie de L’Algérie enregistre un défi- agricoles permettent de nouer
journaliste Omar Radi, qui risque jusqu’à un an de prison Il aura fallu attendre 2015
30 g à 5 kg, nous dit-il. On cit d’investissement dans ce des contacts avec l’emballeur pour qu’elle puisse
pour avoir critiqué un juge sur Twitter, et celui de deux
crée des solutions d’emballage secteur, bien que les produc- pour consolider le business. bénéficier du programme
Youtubeurs condamnés à quatre et trois ans de prison «pour
manque de respect au roi». «Pour la même infraction, des
par rapport aux besoins du teurs de diverses confitures, M’hamed H . de relogement suite à une
opération d’éradication de
tribunaux ont condamné à trois ans et quatre ans de prison l’habitat précaire à
deux lycéens», regrettent HRW et l’AMDH. LE MINISTRE DE LA JUSTICE INTERPELLÉ Bachdjarrah. Mais les aléas
de la vie ont fait que la
La chef démocrate Nancy Pelosi famille s’est disloquée !

déchire le discours de Donald Une famille privée de son L’époux, dont le dossier est
à son nom, décide
brusquement de briser la
Trump
La chef démocrate de la
Chambre des
indemnisation légale destinée de la famille. S’en
est suivie une procédure de
divorce et l’«expulsion» de
toute la famille qui s’est
représentants, Nancy
Pelosi, a manifesté de A près avoir mené une longue bataille judi-
ciaire suite à l’expropriation qu’ils ont
subie pour les besoins de la réalisation du tron-
nons pas pourquoi le greffier du Conseil d’Etat
s’entête à nous bloquer en refusant de nous
délivrer la grosse au motif qu’il nous faut four-
retrouvée du jour au
lendemain plongée dans la
façon spectaculaire précarité et le déni. La
mardi son désaccord çon de Constantine de l’autoroute Est-Ouest, nir une procuration de nos 7 cousins pour nous famille, ainsi fragmentée,
avec Donald Trump en 26 héritiers de la famille Benkhebchache de accorder l’autorisation d’être payés ; c’est une vit présentement sans
déchirant sa copie de Constantine se battent encore pour avoir droit aberration. Cette mesure nous a créé un grand domicile fixe depuis
son discours prononcé à leur indemnisation. Pourtant, la décision en problème et un conflit avec nos cousins, car ces plusieurs années. Elle tire
devant le Congrès. Alors leur faveur prononcée par le Conseil d’Etat derniers ont été payés et refusent toujours de la sonnette d’alarme et
que le président américain venait d’achever son discours sur remonte à 2016, mais pour son application, ils parler de procuration pour un droit qu’ils n’ont demande l’aide des
l’état de l’Union, Mme Pelosi qui était, suivant la tradition, sont soumis à un véritable parcours du com- pas eu. Nous avons obtenu gain de cause, alors autorités. «Je ne vois que
debout derrière lui à côté du vice-président Mike Pence, a battant. Dans une requête adressée au ministre pourquoi cette mesure qui nous prive de nos rarement mes enfants. Ils
ostensiblement pris le document disposé devant elle et l’a de la Justice, dont nous détenons une copie, droits depuis 2016, en dépit d’un certificat de essayent à chaque fois de
déchiré. A la sortie, priée par un journaliste de dire pourquoi les plaignants notent : «En dépit d’un arrêt non-opposition et de non-appel ?» réclament- chercher un gîte, mais sans
elle avait eu ce geste, elle a lancé une réponse sybilline : définitif n°100235 du 27/10/2016, émanant du ils. Cette situation anormale dans laquelle se succès. Quant à moi, je
«parce que c’était la chose la plus courtoise à faire, par Conseil d’Etat, le greffier de cette institution sont retrouvés les héritiers concernés par cette crèche dans les dortoirs du
rapport aux alternatives». La Maison-Blanche a réagi en centre-ville grâce aux dons
refuse de nous délivrer la grosse du jugement affaire a étonné plus d’un parmi les spécialistes des âmes charitables, mais
déplorant que Nancy Pelosi ait ainsi symboliquement nécessaire pour recouvrer nos droits auprès de la loi. Certains l’ont même qualifiée de sin-
«déchiré» un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, un cela ne peut pas durer. Je le
du Trésor public de Constantine.» Pour rappel, gulière, d’inhabituelle et même d’unique dans fais pour préserver ma
bébé qui a survécu après être né prématuré à seulement 21 les concernés sont une partie des 33 héritiers les annales des institutions judiciaires. Un blo- dignité et celle de ma
semaines de grossesse, ou encore la famille de Kayla Benkhebchache de Constantine à être indem- cage qui persiste, malgré les courriers adressés famille de
Mueller, tuée par les djihadistes du groupe Etat islamique en nisés pour le passage de l’autoroute sur leurs à la présidente du Conseil d’Etat et l’inspecteur révolutionnaires», a-t-elle
Syrie – autant d’invités qui étaient dans les travées du terres. Leurs cousins, au nombre de 7, ont général du ministère de la Justice, mais restés témoigné. «Je souhaite que
Congrés et que Donald Trump avait cités dans son discours. accepté le taux fixé à 100 DA/m2 et ont été sans suite à ce jour. «En dernier recours, nous les cadres de la wilaya, dont
Le rendez-vous institutionnel annuel devant la Chambre des certains connaissent bien
représentants et le Sénat au grand complet avait commencé
payés, mais eux, au nombre de 26, ont décidé lançons un appel urgent à Monsieur le ministre
de faire recours, et ils ont finalement obtenu de la Justice pour intervenir et faire en sorte mon cas, d’étudier au mieux
par une autre scène qui résume la division de la classe ma situation», renchérit-
politique américaine : Donald Trump avait évité la main gain de cause auprès du Conseil d’Etat pour que nos droits soient pleinement reconnus»,
avoir un taux de 300 DA/m2. «Nous ne compre- concluent les plaignants. S. Arslan elle. Aziz Kharoum
tendue de Nancy Pelosi, en rupture avec les usages.

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interdite de tous articles sauf accord de
la rédaction.

Pensée
La famille
Aid ainsi que
M. Berkouk
Kamel ont
la douleur
de faire part
du décès de
leur cher et
regretté
Aid Amar
survenu le 2 février 2020.
L’enterrement a eu lieu le 03
février 2020.
«A Dieu nous appartenons et à
Lui nous retournons.»
Condoléances
Le président et l’ensemble
des membres de l’Association
nationale MALG, très affectés par
le décès du regretté
Beja Aïssa
Moudjahid, ex-membre de la
Direction des transmissions
nationales (DTN-MALG)
présentent sa famille leurs sincères
condoléances et l’assurent en
cette pénible circonstance de leur
profonde sympathie.
Qu’Allah le Tout-Puissant accorde
au défunt Sa Sainte Miséricorde et
l’accueille en Son Vaste Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à
Lui nous retournons».
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 22
PUBLICITÉ
Pensée
Il y a déjà
quatre ans, le
6 février 2020,
nous quittait
à jamais
notre chère et
regrettée
Abderrahim
Rosa
En cette douloureuse
commémoration, ses sœurs, son
frère, ses neveux, sa nièce, sa
belle-sœur, son beau-frère, ainsi
que tous ses proches vous prient
d’avoir une pieuse pensée à sa
mémoire.
Condoléances
La direction générale du
Groupe Hydrapharm et
l’ensemble du personnel
de sa filiale ABC MED,
profondément attristés
par le décès du
père de
Mme Amel Moulai
présentent à la famille Moulai
leurs sincères condoléances et
l’assurent en cette douloureuse
circonstance de leur grande
compassion et sympathie.
«À Dieu nous appartenons
et à lui nous retournerons.»
AFIA International Algeria Spa lance un appel d’offres
pour les sociétés spécialisées dans la récupération et
l’achat des déchets industriels valorisés.
Toutes les sociétés souhaitant déposer une offre sont
priées de se présenter sur le site de Afia International
Algeria Spa sise à la zone industrielle de Hassi Ameur,
Hassi Bounif, Oran, afin de retirer le cahier des charges.
La date limite de dépôt des offres est fixée au 15 mars
2020.
Pensée
A ma maman
Roulem épouse Assad Kheïra
partie le 07.02.2002.
Ton départ au pays des anges
généreux n’effacera jamais le
souvenir des jours heureux.
Maman, tu as été pour moi la
meilleure des mères.
Une mère en or dont le cœur est fait de lumière.
Repose en paix ma mère. En ma vie, tu restes
mon plus grand thème. Maman je t’aime. Ton
amour aujourd’hui est encore une joie saine.
Ta fille Assad Karima
Pensée Pensée
Le 06 février Pieuse pensée à notre chère et
1995 était inoubliable mère et grand-mère
assassiné à Tahar Baya née Medjoubi
l’âge de 30 décédée le 7 février 2016 à Béjaïa.
Ses enfants, ses petits-enfants, ses
ans
belles-filles et tous ses proches
M. Yousfi continuent de lui manifester leur
Ahcene amour et leur reconnaissance
laissant infinies. Dans sa vie terrestre, elle
a suivi le chemin de la piété, de la
derrière lui un vide difficile à
combler. En cette douloureuse bienveillance et de la compassion
malgré les aléas du temps.
circonstance, sa famille
Puissions-nous continuer d’évoquer
demande à tous ceux qui l’ont Allah en sa faveur.
connu d’avoir une pieuse Qu’Allah lui fasse don de sa plus
pensée à sa mémoire. grande Miséricorde.
Repose en paix. Saida Tahar
Condoléances
La direction générale du
Groupe Hydrapharm et
l’ensemble du personnel
de sa filiale ABC MED,
profondément attristés par le
décès du
frère de M. Karim
Talantikite
présentent à la famille
Talantikite leurs sincères
condoléances et l’assurent en
cette douloureuse circonstance
de leur grande compassion et
sympathie.
«À Dieu nous appartenons
et à Lui nous retournerons.»

STADE BARAKI
Livraison retardée
L a livraison du nouveau stade de Baraki,
prévue début 2020, ne pourra se faire
avant le mois de juin 2021. C’est le nouveau
wali d’Alger, Youcef Cherfa, qui l’a annoncé
hier lors de la visite d’inspection effectuée
sur le lieu du site. «Les travaux au niveau
du stade de Baraki accusent un retard en
dépit de l’avancement enregistré à hauteur
de 58%. Malgré les efforts constatés, le stade
de Baraki ne pourra être livré avant le mois
de juin 2021», a déclaré le wali. En revanche,
le stade de Douéra, qui accuse lui aussi un re-
tard, «sera réceptionné en fin d’année 2020»,
ajoute le wali d’Alger. M. Cherfa explique ce
retard par le manque de moyens financiers et
les contraintes pour leur réalisation selon les
normes de la FIFA. A. C.
LFP
Les matchs du mois
de février fixés
La Ligue de football professionnel (LFP)
a fixé, hier, le programme des matchs des
Ligues 1 et 2 pour le mois de février. Pour
ce qui est de la 17e journée, dont les matchs
sont programmés pour les 8 et 9 février, il faut
noter que le match MCA - PAC a été reporté
à une date ultérieure en raison de la rencontre
de la Coupe arabe devant opposer le MCA
face au Raja de Casablanca. Dans ce nouveau
calendrier, il faut noter que plusieurs confron-
tations ont été avancées.
■ PROGRAMME
Ligue 1
- 17e journée : samedi 8 février, sauf USB - JSK
(9 février) et MCA - PAC à programmer
- 18e journée : lundi 17 février, sauf MCA - JSS
(15 février)
- 19e journée : samedi 22 février
- 20e journée : samedi 29 février, sauf ASO -
PAC et JSS - USMA avancés au 27 février
Ligue 2
- 18e journée : samedi 8 février
- 19e journée : samedi 15 février, sauf RCR-
USMAn, RCA-MOB et ABS-ASMO programmés
le 18 février
- 20e journée : samedi 22 février
- 21e journée : samedi 29 février.
FÉDÉRATION
ALGÉRIENNE
D’ESCRIME
A quand
l’assemblée
générale élective ?
On vient d’apprendre que la Fédération
algérienne d’escrime (FAE) a désigné un
président par intérim, il s’agit d’Ame-
ziane El Houcine, et ce, après une
vacance ayant duré presque une année.
Ameziane, 1er vice-président, remplace
ainsi Raouf Bernaoui, ex-ministre de
la Jeunesse et des Sports. Il faut dire
que conformément à la réglementation,
l’article 17 prévu dans le décret 1430 des
fédérations sportives nationales a été ba-
foué. Celui-ci stipule qu’en cas d’absence
ou défection d’un président de fédération,
c’est le premier vice-président qui doit
assurer l’intérim pour une période ne dé-
passant pas 60 jours. Mais aussi étonnant
que cela puisse paraître, c’est la première
fois que la fédération évoque le nom
d’un intérimaire à la tête de l’escrime
algérien. Pour rappel, le dernier commu-
niqué qu’on a reçu le 2 janvier de la part
de la FAE, à propos de la participation
«algéro-israélienne», n’était pas signé…
Par ailleurs, au lot des «nominations»,
Bernaoui avait nommé avant son départ
Hadj Chibani (membre du bureau de la
Fédération algérienne d’escrime) comme
DJS de la wilaya d’Oran… N. H.
El Watan - Jeudi 6 février 2020 - 23
MOULOUDIA D’ALGER
Le titre comme objectif
pour Neghiz
C
omme annoncé dans notre
édition d’hier, le Moulou-
dia d’Alger a un nouvel en-
traîneur en la personne de Nabil
Neghiz, qui succède ainsi officiel-
lement à Bernard Casoni, limogé
il y a près de deux mois. Ayant
pratiquement tout conclu avec le
président, Abdenacer Almas lundi
soir par téléphone, avant de le ren-
contrer mardi soir à Alger, Neghiz
a officialisé son engagement hier
en début d’après-midi, en paraphant
un contrat de 18 mois renouvelable.
L’ancien sélectionneur national ad-
joint de l’époque de Gourcuff s’est
vu assigné comme objectif de jouer
le titre en championnat ou à défaut,
décrocher au moins une place qua-
lificative à la prochaine édition de
la Ligue des champions d’Afrique,
qui passe par une 2e place au clas-
sement. En outre, et pour éviter
tout malentendu en fin de saison,
il a été conclu que Neghiz quittera
à l’amiable ses fonctions en fin de
saison, avant le terme de son contrat,
s’il ne réussit pas à atteindre l’objec-
tif assigné en championnat.
Par ailleurs, le nouvel entraîneur du
Mouloudia a accepté de travailler
avec les deux adjoints que la direc-
tion lui a proposés, à savoir Faouzi
Larfi et l’ancien capitaine des Vert
et Rouge, Réda Babouche. Seul
l’entraîneur des gardiens de l’ancien
staff, en l’occurrence Fouad Che-
riet, a été maintenu à son poste. Pour
contourner la problématique de
L’embellie continue
E n surclassant le champion en
titre (3-1), le onze sétifien signe
de fort belle manière l’entame de
la deuxième phase de l’exercice.
Enterré avant l’heure, l’Aigle noir
piloté par un Nabil Kouki, qui a
osé faire confiance à des jeunots
pétris de qualités, revient au-devant
de la scène. Au grand bonheur de
son public envahissant le chaudron
affichant à l’occasion complet. Pour
les besoins d’une belle affiche,
le vieillot stade du 8 Mai 1945
retrouve une seconde jeunesse et la
folle ambiance du bon vieux temps.
De retour d’Espagne où il a rechargé
ses batteries et peaufiner sa prépara-
tion, l’Aigle noir devait impérative-
ment confirmer son rétablissement.
Faisant fi du statut de l’adversaire
qui venait de boucler un difficile
et harassant safari africain, le onze
sétifien se présentant sans cinq élé-
Les Rouge et Noir rechutent
L e retour à la compétition nationale a été très brutal
pour l’USM Alger avec la défaite concédée, mardi
soir, devant l’ES Sétif sur le score de 3 buts à 1 pour le
compte de la 16e journée de la Ligue 1. Le coach Billel
Dziri, très fair-play, a reconnu la supériorité de son
adversaire du jour. Il a d’ailleurs même affirmé que l’ESS
aurait pu gagner par un score plus lourd, n’était le gardien
de but Zemmamouche, qui a sauvé plusieurs actions
chaudes. La succession des matchs semble avoir eu rai-
son des Usmistes, qui ont enchaîné, mardi dernier, le 26e
SPORTS
Le nouvel entraîneur du Doyen en compagnie du président Abdenacer Almas
licence qui lui donne le droit de diri-
ger l’équipe en championnat, Nabil
Neghiz se verra affecter une déro-
gation de deux semaines, en tant
qu’entraîneur adjoint, en attendant
que la direction du Mouloudia règle
la problématique de son prédéces-
seur, avec une résiliation du contrat
de Bernard Casoni qui devient dé-
sormais une urgence absolue.
A noter qu’il est prévu que Neghiz
soit du voyage aujourd’hui, au Ma-
roc, en prévision du match retour
des quarts de finale de la Coupe
arabe des clubs, dimanche face au
Raja de Casablanca. Cependant le
nouvel entraîneur a convenu, avec
la direction, de n’entamer officiel-
lement sa mission qu’au retour
de l’équipe à Alger, où il aura à la
préparer pour le match retard de la
ES SÉTIF
ments prend les commandes d’un
rendez-vous marqué par l’engage-
ment et la correction des 22 acteurs,
freinés, de temps à autre, par les
interventions hasardeuses et injus-
tifiées d’un arbitre qui n’a pas fait le
match qu’il fallait. Ceci dit, les gars
de la capitale des Hauts Plateaux,
qui restaient sur une petite série de
cinq matchs (toutes compétitions
confondues) sans le moindre accroc,
tenaient à confirmer leur sursaut
d’orgueil.
Au point physiquement, tactique-
ment et psychologiquement, l’Aigle
noir profite du soutien du 12e
homme omniprésent, pour venir à
bout des gars de Soustara, éreintés
par les problèmes internes et le
marathon africain. Ne pouvant rien
faire devant un collectif déchaîné,
les Usmistes, amoindris eux aussi,
baissent les bras au bout des qua-
USMA
match depuis le début de la saison. Les plus fervents sup-
porters des Rouge et Noir commencent à se faire à l’idée
qu’il sera très difficile, voire impossible pour l’USMA
de conserver son titre avec déjà 8 points de retard sur
l’actuel leader du championnat, le CR Belouizdad. Tous
les espoirs reposent désormais sur… la coupe d’Algérie,
dont le match retard des 16es de finale aura lieu le 13
février prochain, en déplacement, devant l’ASM Oran,
pensionnaire de la Ligue 2.
PHOTO : DR
17e journée du championnat, face au
Paradou AC. Ainsi, et en attendant
que Neghiz prenne les commandes
pour les matchs de championnat,
le Mouloudia d’Alger s’envole au-
jourd’hui à Casablanca en prévision
du match face au Raja.
La délégation algéroise, qui sera
conduite par le coordinateur de
l’équipe Tarek Lazizi, suite à la
décision d’Almas de rester à Al-
ger, verra la défection de plusieurs
joueurs pour diverses causes, à
l’image de Ouartani, Allati et Lama-
ra blessé, Djabou incertain et Harag
suspendu suite à son expulsion lors
du match aller disputé à Blida, et
qui avait vu le représentant algérien
dans cette Coupe arabe s’incliner
face aux Marocains (1-2).
T. A. S.
rante-cinq premières minutes. Et
c’est grâce à un grand Zemma-
mouche et les nombreux ratages
des Saïdi, Ghacha et Daghmoum,
que l’USMA échappe à un véritable
naufrage. Avec ce sixième succès
d’affilée, l’ESS recolle au peloton
de tête, lequel devrait désormais
composer avec les Noir et Blanc,
embusqués à deux longueurs du
podium. En prenant le meilleur sur
le champion en titre, l’Entente qui
n’a rien gagné pour le moment,
se relance dans la course aux mé-
dailles, booste son moral, soigne
son goal-average, glane de nou-
veaux points et des places au classe-
ment, aspire à mieux. Pour atteindre
ce «mieux», la bande à Kouki doit
impérativement garder la tête sur
les épaules, continuer à travailler et
rester humble.
Kamel Beniaiche
A. C.
PAC - USB,
AUJOURD’HUI (17h)
Rester sur la
dynamique de
la Coupe de la
CAF
L e Paradou AC affrontera cet
après-midi, à partir de 17h,
au stade Omar Hamadi de Bolo-
ghine, l’US Biskra pour le compte
de la 16e journée de la Ligue 1.
Bien que l’aventure de la Coupe
de la CAF a pris fin dimanche, le
Paradou AC compte bien conser-
ver le même état d’esprit, qui
lui a permis de s’imposer lors
de la 6e et dernière journée chez
le premier du groupe D, le club
marocain de Hassania Agadir sur
le score de 3 à 0. Les Pacistes ont
rendez-vous aujourd’hui avec la
lanterne rouge, l’USB, qui compte
14 points. Si sur le papier, ce
match s’annonce à la portée des
poulains de Francisco Chalo, sur
le terrain rien n’est aussi sûr. Pour
preuve, quatre points seulement
séparent ces deux formations ac-
tuellement. La victoire est donc
plus qu’obligatoire pour les Jaune
et Bleu afin de s’éloigner de la
zone rouge. Tous les spécialistes
qui suivent la formation du PAC,
affirment que l’équipe a pour ha-
bitude de se créer beaucoup d’oc-
casions au cours d’un match, mais
elle ne concrétise que si peu, faute
d’un avant-centre de métier. Le
club algérois semble avoir trouvé
la solution avec le recrutement,
en décembre dernier, de l’atta-
quant Oussama Kismoun. Formé
à l’Entente de Collo, l’attaquant
de 24 ans avait évolué lors de la
phase aller avec le club du NRB
Beni Oulbane (5e palier du foot-
ball algérien). Ce dernier a réussi
à s’illustrer lors du match face à
Hassania Agadir en inscrivant un
doublé. Le match d’aujourd’hui
sera une bonne occasion pour ce
joueur de confirmer tout le bien
qu’on pense de lui. Le succès
pourrait aussi permettre au PAC
de passer de la 12e à la 10e place du
classement. F. B.
TOURNOI LOUNÈS
MAÂTOUB
La 4e édition
ce samedi
L a 4e édition du tournoi de
football en salle «Lounès Maâ-
toub» aura lieu samedi prochain
à la salle omnisport, à proximité
du stade du 1er Novembre 1954 de
Tizi Ouzou. Ce tournoi, qui verra
le déroulement de plusieurs ren-
contres, sera une occasion pour
tous les amoureux du football
de la région d’appuyer l’idée
de baptiser le nouveau stade de
Tizi Ouzou du nom de Lounès
Maâtoub qui était un fervent sup-
porter de la JSK. Le programme
de cette 4e édition comporte trois
rencontres. Le premier match
opposera l’équipe de la presse
à l’équipe des avocats (14h). Le
deuxième match entre les anciens
de l’USMH et une sélection com-
posée des joueurs de toutes les
régions. Le rideau tombera avec
le déroulement du troisième et
dernier match entre l’équipe na-
tionale (toutes générations) et les
anciens de la JSK. A. B.
 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 6 février 2020

COMMENTAIRE

Inquiétant !
Par Omar Kharoum

A
près presque deux mois aux commandes du
pays, Tebboune et son gouvernement peinent
à faire démarrer les affaires publiques. Ce qui
était un programme de campagne électorale
dense et ambitieux semble marquer le pas à
être appliqué sur le terrain, confronté aux réalités com-
plexes du système politico-policier national. Depuis son
installation à la présidence de la République, Abdelmadjid
Tebboune ne montre pas la volonté de s’imposer dans la
sphère décisionnelle que lui confèrent ses (très) larges pré-
rogatives présidentielles.
Quelques contre-décisions récentes ont soulevé de nom-
breuses interrogations au sein de l’opinion publique. Un
directeur général des Douanes sitôt nommé, sitôt dégommé
dans une opacité regrettable (la communication officielle
n’existant pas encore) a donné du grain à moudre à la
rumeur locale et aux analystes de tout bord… La Télévision
nationale attendait l’installation à sa tête d’un vieux routier
de la presse, transfuge de la cellule de communication du
Sénat dont il en a été le chef pendant de longues années
RÉUNION DU GOUVERNEMENT sans que l’on trouve à redire. Alors qu’il a fait consensus au
sein de l’équipe dirigeante (normalement) du pays, Amar

Le Plan d’action adopté Bekhouche s’est vu refuser, on ne sait par qui, de présider
au destin du groupe télévisuel public. Pareillement pour
l’élargissement des détenus d’opinion que d’aucuns atten-
daient comme une première mesure de Tebboune dans sa

L
e Plan d’action du gouvernement «main tendue» au hirak, auquel il semble aujourd’hui tour-
pour l’exécution du programme du ner le dos. Les gens sentent comme une difficile adaptation
président de la République a été du chef de l’Executif par rapport à l’équilibre des forces en
adopté hier à Alger par l’Exécutif, lors présence, lui qui ne s’attendait pas, à quelques encablures
d’une réunion présidée par le Premier avant le 12 décembre, à accéder à la magistrature suprême
ministre, Abdelaziz Djerad, indique un et qui l’a été grâce à un extraordinaire concours de circons-
communiqué des services du Premier tances et à l’appui déterminant dans la ligne droite de feu
ministre. Gaïd Salah. C’est pour cela, pensons-nous, que trépassée la
Le document finalisé, qui sera présenté toute puissance des frères Bouteflika et de leurs acolytes,
pour examen au président de la d’autres forces nées de la gestion sécuritaire et de la mani-
République à la faveur de la tenue d’un pulation de l’ombre surgissent peu après le 22 février 2019,
Conseil des ministres avant d’être soumis restent encore actives pour perpétuer, nourrir et entretenir
à l’approbation de l’Assemblée populaire les lignes rouges émises du temps du chef d’état-major
nationale, «a donné lieu à une dernière autoritaire et imposant aujourd’hui disparu. Les Algériens
lecture ainsi qu’à des propositions éma- ne sont pas dupes des interférences visibles ou souterraines
nant de certains départements ministé- qui minent et mineront encore le pouvoir décisionnel
riels pour les parties qui les concernent», «plein et entier» du nouveau locataire d’El Mouradia. La
précise la même source. Intervenant à compétition qui s’engage engage le devenir national pour
l’issue de ces contributions, le Premier les mois et les années à venir dans la mesure où les citoyens
ministre a tenu à rappeler que le Plan revendiquent et attendent des actes démocratiques et trans-
d’action du gouvernement «ne constitue parents éloignés des pratiques antérieures tellement
pas, en soi, un plan détaillé dans lequel décriées depuis le 22 février. Plus encore, l’on ressent qu’il
PHOTO : DR

seraient énumérées toutes les actions à
venir des secteurs, avec des objectifs
quantitatifs et un échéancier de réalisa-
tion».
A ce propos, il estimera «plus indiqué de
le considérer comme point d’ancrage
d’une méthode pour le gouvernement
dans son approche visant à assurer la
prise en charge des besoins de dévelop-
pement du pays, dans leurs différents
volets». M. Djerad a appelé «l’ensemble
des départements ministériels à œuvrer à
affiner les politiques et les programmes à
POINT ZÉRO
mettre en place en les déclinant, dans le
détail, sur leurs feuilles de route respec-
tives qui seront établies après l’adoption
du Plan d’action par les deux Chambres
du Parlement». Le Plan d’action du gou-
vernement destiné à la mise en œuvre du
programme du président de la République
a ensuite été adopté par l’ensemble des
membres du gouvernement, souligne le
communiqué. Le président de la
République, Abdelmadjid Tebboune, pré-
sidera, aujourd’hui, une réunion extraor-
dinaire du Conseil des ministres pour
l’examen et l’adoption du Plan d’action
du gouvernement, en prévision de sa
présentation aux deux Chambres du
Parlement, avait indiqué un communiqué
de la présidence de la République. APS
n’y a pas en haut lieu une logique de gouvernance qui dicte
d’aller vers l’apaisement afin de faciliter la prise en charge
des grands problèmes de l’heure. Atténuer la crise multi-
forme, réhabiliter l’Etat et ses actions, rééquilibrer les
pouvoirs ne pourra faire renaître la confiance du plus grand
nombre que si Abdelmadjid Tebboune parvient à fortement
s’imposer dans ce magma qu’est devenu le champ politique
et décisionnel national, que les nationaux appellent ironi-
quement «le pouvoir occulte du téléphone».
Dans ce premier round dit d’observation, Tebboune a laissé
quelques plumes face à ses adversaires de l’ombre et dont
se gaussent déjà de lui les réseaux sociaux. Pourra-t-il se
sortir de ce cafouillage qui ne sert ni sa pleine liberté d’agir,
ni renforcer sa crédibilité en tant que détenteur absolu du
pouvoir aux yeux des Algériens ? Dans ce jeu d’influence
et de confusion, des jours difficiles attendent le Président.

Hadj Cosinus et les statistiques

F
évrier 2020, le printemps pointe le bout de ses
fleurs et la liste est bouclée : il y a un (1) Président,
un (1) chef d’état-major (par intérim), un (1)
gouvernement, une (1) Assemblée (provisoire) et un (1)
hirak, voire deux (2), si l’on compte les vendredis et
mardis. C’est pour cette raison que Hadj Cosinus
n’ayant rien à faire, il s’est lancé dans les statistiques :
1 million de naissances par an, 140 000 morts, dont
20 000 par cancer et 5000 dans des accidents de la
route, 340 000 mariages pour 68 000 divorces, 1
million et demi de martyrs, autant que de chômeurs
pour une population active de 12 millions de laquelle il
faut bien sûr retirer députés et sénateurs qui n’ont
d’actif que la main. Enfin, il y a 43 millions d’Algériens
ou qui prétendent l’être, 2 millions de chats et avec
l’ambitieux programme «un arbre pour chaque citoyen»
lancé par l’ex-ministre de l’Agriculture, Cherif Omari, 43
millions d’arbres plantés cette année, même s’il ne
reste plus que 62 milliards de dollars de réserves de
change. C’est là où le génie de hadj X intervient, il a
croisé ces statistiques et en a tiré les résultats
suivants : un(e) Algérien(ne) aura en 2020
mathématiquement 1 chance sur 2500 d’avoir un
cancer, 1 sur 10 000 de mourir dans un accident de
voiture avec une bonne chance de percuter un arbre, 1
chance sur 5 de divorcer après avoir eu une chance sur
100 de se marier, tout comme 100 fois plus de chance
de se retrouver au chômage que de mourir et 1 chance
sur 20 de croiser un chat, mais tout va bien, chacun(e)
possède en théorie 1441,86 dollars de réserve au cas
où. Les statistiques peuvent rendre fou mais pour celui
qui n’a pas de chance, même pauvre, au chômage,
divorcé, accidenté, atteint d’un cancer avec le refus du
président Tebboune de lui donner son argent, parce
qu’il l’a offert à un Tunisien, il lui reste un arbre. C’est
ainsi qu’après avoir hésité entre brûler le sien pour se
réchauffer ou le découper pour en faire une porte, Hadj
Cosinus s’est pendu. A son arbre.