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Management fiscal

Chapitre I : Introductif De la réforme fiscale au Mali


Entreprendre une réforme du système fiscal d’un pays ne se résume pas simplement à
l’élaboration de modifications fiscales. En effet, ces dernières peuvent survenir plus
fréquemment et contrairement à la réforme, elles s’additionnent et s’harmonisent à la
fiscalité déjà existante. Par exemple, le budget annuel de l’État est composé de
modifications fiscales qui ne représentent pas des réformes fiscales. Lorsqu’il s’agit d’une
réforme fiscale, les changements sont plus importants, ils affectent la structure du système
existant. La réforme est l’aboutissement d’un processus complexe qui se planifie et
s’organise sur une longue période.

La réforme fiscale dans tout Etat est un exercice complexe et délicat. Cette entreprise de
réforme est rendue d’autant plus difficile au Mali, qu’elle s’inscrit dans un contexte de faible
disponibilité des ressources techniques, financières et humaines.

L’élaboration d’une réforme fiscale, dans un pays en développement, implique des


changements aussi bien sur la plan législatif qu’administratif. En effet, « l’administration
fiscale n’est pas périphérique, mais est l’issue centrale de la réforme fiscale ».

La fiscalité peut être définie comme « l’ensemble des pratiques relatives à la perception des
impôts et autres prélèvements obligatoires. Elle est régie par une loi qu’on appelle loi des
finances ».

Rappels historiques
La Direction Générale des Impôts, d’aujourd’hui est l’héritière et la gardienne de plusieurs
politiques fiscales initiées et mises en œuvre par les différents gouvernements qui se sont
succédés de 1960 à nos jours. Ces différentes politiques fiscales ont reflété les évolutions
politiques sociales et économiques successives que le Mali a connues. En effet, la fiscalité
est, par comparaison au domaine de la mathématique, une fonction dérivée dont la
primitive est constituée par le contexte politique, social et économique. C’est pourquoi, pour
comprendre la sociologie de l’impôt, ici comme ailleurs, il importe de savoir établir le lien
entre le système fiscal et les choix politique, social et économique. La fiscalité apparaît
comme l’un des outils privilégiés de mise en œuvre des politiques macroéconomiques.

Sur la base du critère lié au degré du centralisme en matière décisionnelle, l’histoire


économique du Mali peut être découpée en deux grandes périodes, à savoir :

• la période de 1960 à 1980 marquée par le centralisme constant dans la planification avec
des objectifs relativement stables ;

• la période de 1981 à 2010 caractérisée par une certaine ouverture en matière de prise de
décision dans le domaine politique et économique.

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A- Réformes économiques et fiscales entreprises au cours de la période de


1960 à 1980 :
Le Mali depuis son accession à l’indépendance a mis en œuvre plusieurs politiques
économiques qui se subdivisent en 2 périodes, et ces différentes politiques sont
accompagnées de mesures fiscales inhérentes à ces politiques économiques.

1. Réformes économiques entreprises au cours de la période de 1960 à 1980 :


La période de 1960 à 1980 est caractérisée par l’adoption et la mise en œuvre d’un plan
Quinquennal de Développement Economique et Social couvrant la période 1961 – 1965,
d’un Programme Triennal de Redressement Economique et Financier déroulé sur la période
de 1970 à 1972 et un Plan Quinquennal de Développement Economique et Social étalé sur la
période 1974 à 1978.

a. Le Plan Quinquennal de Développement Economique et Social 1961-1965

Les objectifs assignés au premier plan quinquennal étaient les suivants :

● développer en priorité la production agricole et animale pour accroître les exportations et


permettre d’augmenter parallèlement les importations de biens et d’équipements ;

● implanter une infrastructure ferroviaire, routière, fluviale et aérienne conforme aux


besoins du pays ;

●diversifier l’économie afin d’éviter des importations onéreuses et valoriser les productions
locales ;

● accentuer systématiquement les recherches minières pour jeter les bases d’une
industrialisation ;

●diriger et contrôler l’économie du pays par une prise en charge progressive des secteurs
clés ;

●promouvoir l’investissement humain ;

●Sur le plan africain et international, coopérer le plus largement et le plus efficacement


possible avec tous les Etats pour élargir le marché.

b. Le Programme de Redressement Economique et Financier de 1970 à 1972

Les objectifs de ce programme sont très proches de ceux du premier plan quinquennal.

Cependant, il innove sur les points ci-après :

● L’abandon de l’investissement humain comme moyen d’investissement ;

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● L’orientation des investissements vers les projets productifs et la réduction de façon


sensible des investissements dans les secteurs non directement productifs.

c. Le plan quinquennal 1974 -1978

Ce plan innove dans ses objectifs en prévoyant la reconstitution du cheptel (détruit pendant
la grande sécheresse de 1973), la valorisation des produits primaires, le désenclavement et
la décentralisation. d. Le plan de financement des plans et programme

Selon les prévisions, le volet "financement intérieur" des différents plans et programme de
développement rappelés ci-dessus devait être assuré par les recettes fiscales, les bénéfices
des entreprises publiques et l’épargne privée. Ce dispositif de financement devait être
complété par l’investissement humain, en ce qui concerne le premier plan quinquennal. e.
L’intervention de la fiscalité dans la réalisation des différents plans et programmes

L’intervention de la fiscalité dans la réalisation des différents plans et programmes se situe,


d’une part, au niveau des objectifs assignés et, d’autre part, à celui du financement.

En lien avec ces deux considérations, les réformes fiscales visées au tableau suivant ont été
initiées et appliquées.

2. Réformes fiscales entreprises au cours de la période de 1960 à 1980 :


Un processus de réforme dynamique et engagé Depuis la fin des années 1980, le Mali est
engagé dans un vaste programme de réformes économiques et des progrès importants ont
été réalisés. On peut mentionner entre autres, le Programme d’Ajustement Structurel (PAS),
en vigueur entre 1992 et 1995 qui a permis d’atténuer les déséquilibres intérieurs et
extérieurs, d’assainir les finances publiques, e promouvoir la croissance économique, la
viabilité financière à moyen terme et le désengagement de l’Etat au profit du secteur privé.

B-réforme fiscale de 1990 à nos jours


En sus de ce programme, différentes initiatives et actions ont été récemment mises en
œuvre pour renforcer les dispositifs administratifs, législatifs et techniques dans le secteur
des finances publiques et plus particulièrement de la fiscalité dans le pays :

- La phase I du programme d’appui à la mobilisation des ressources internes (PAMORI II


programme d’appui à la mobilisation des ressources internes) a été mise en œuvre entre
1997 et 2005. Elle a permis à la Direction générale des impôts

D’augmenter les rentrées fiscales d'environ 11 % par année. La phase II étalée sur la période
2009- 2013, vise également à mieux contribuer au financement de la décentralisation au
Mali. En effet, une partie des recettes fiscales est transférée aux collectivités locales et
contribue à soutenir les élus locaux et les populations pour conduire leur propre
développement. En somme, le projet PAMORI visait à optimiser la fiscalité du pays par

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rapport au potentiel fiscal de l’économie malienne. Il était donc envisagé de proposer une
réforme devant permettre de mieux mobiliser les recettes intérieures que l’économie peut
générer de façon durable.

- Le Plan d’Action Gouvernemental pour l'Amélioration de la Gestion des Finances Publiques


(PAGAM/GFP) approuvé par le Conseil des Ministres du 20 avril 2005, s’inscrit dans le
prolongement d’un précédent processus de réforme des finances publiques conformément à
la stratégie de développement arrêtée dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP). L’évaluation de la mise en œuvre du programme sur la période 2006- 2009 révèle
que près de 63% des indicateurs ont été atteints.

- Le processus d’intégration sous régionale amorcé dans le cadre de l’Union Economique et


Monétaire ouest africaine (UEMOA) a nécessité l’adoption par le pays d’un certain nombre
de mesures fiscales communautaires. Le Mali s’investi dans la mise en œuvre de ces mesures
fiscales.

Section I : Ajustement et réforme fiscale :


Pour tenir une réforme fiscale, il est indispensable de suivre une démarche aussi
scientifique que technique. Il est logique de commencer le travail à partir de
l’évaluation et puis de donner un contenu pour ajuster l’existant et le rendre plus
performant.
A- Ajustement
En effet, les besoins financiers d’un pays en développement comme le Mali étaient
très importants, mais la capacité de sa population à payer les impôts semblait, pour
la plupart, très minime.
Pour ce faire, le projet devait évaluer le potentiel fiscal au Mali. Dans un premier
temps, il fallait repérer les champs fiscaux mal ou insuffisamment exploités. Il était
certes possible de combiner plusieurs champs, mais il était important de déterminer
la combinaison optimale pour le Mali. Ainsi, il était nécessaire de tenir compte du
potentiel des différentes sources de taxation. Il apparaissait donc important de
connaître les revenus susceptibles d’être générés par chacune des formes
d’imposition. Dans un deuxième temps, il fallait évaluer le poids actuel et la capacité
contributive des différents secteurs économiques, compte tenu de la concurrence
avec les pays limitrophes.
Ainsi, le défi du PAMORI (programme d’appui à la mobilisation des ressources
internes) en matière de réforme fiscale consistait à accroître l’importance relative
des recettes fiscales de manière soutenable tout en prenant bien en compte la
capacité contributive de la population et en maintenant la compétitivité fiscale des
entreprises maliennes. Ainsi, le principal enjeu consistait à concilier une
augmentation durable des recettes tout en subvenant aux pressants besoins de fonds
du gouvernement et en sauvegardant les intérêts des investisseurs.

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La réforme fiscale au Mali doit relever deux défis majeurs celui de la gouvernance et
de la souveraineté économique.
B- réforme fiscale :
La réforme fiscale ne consiste pas seulement à apporter un correctif au système en
place, ou à supprimer des avantages accordés aux contribuables, peu importe la nature
de cet avantage. Il faut d’abord prendre en compte un certain nombre de considérations
et par ailleurs de déterminer la procédure à suivre.

1- Considérations d’ordre général


Nous pouvons penser que lorsqu’un pays procède à une réforme fiscale, il est à la
recherche du meilleur système fiscal possible. Ce « bon » système fiscal doit
permettre aux autorités d'un pays de mettre en œuvre la politique fiscale de la façon
la plus efficace. Les caractéristiques principales d'un tel système passent par une
structure fiscale optimale permettant de générer des revenus suffisants, l'atteinte de
l’efficacité économique, le respect de l’équité, la simplicité de gestion et de
conformité, le tout avec une administration fiscale efficace et transparente.
Bien évidemment, il est pratiquement impossible d’atteindre à la fois toutes ces
caractéristiques. Bien que nécessaires pour financer les activités gouvernementales,
les impôts créent généralement des distorsions dans les décisions économiques.
Dans ce contexte, le système fiscal sera considéré comme « bon » lorsqu’il permet
d’atteindre les besoins financiers d’un État tout en minimisant les impacts négatifs
sur l’efficacité économique.
Entreprendre une réforme du système fiscal d’un pays ne se résume pas simplement
à l’élaboration de modifications fiscales. En effet, ces dernières peuvent survenir plus
fréquemment et contrairement à la réforme, elles s’additionnent et s’harmonisent à
la fiscalité déjà existante. Par exemple, le budget annuel de l’État est composé de
modifications fiscales qui ne représentent pas des réformes fiscales. Lorsqu’il s’agit
d’une réforme fiscale, les changements sont plus importants, ils affectent la structure
du système existant. La réforme est l’aboutissement d’un processus complexe qui se
planifie et s’organise sur une longue période.

2- Les orientations de la réforme fiscale


Les études et l’analyse des réformes fiscales dans les pays en développement
montrent que deux tendances de politique fiscale s’affrontent. D’une part, il y a le
développement d’une politique fiscale fortement ponctuée de mesures d’exception
et, d’autre part, l’application d’une politique fiscale uniforme, sans mesure
d’exception, mais avec un taux d’imposition significativement plus bas.
Les expériences récentes des réformes fiscales dans les pays en développement
tendent, pour la plupart, vers la diminution des exonérations. À ce titre, le cas de L’Île
Maurice représente un bon exemple. L’imposition des sociétés y a été revue pour

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préconiser un taux d’imposition plus bas tout en étant basée sur une assiette fiscale
plus large.
Or les changements sont de même nuancés d’un pays à l’autre. La réforme soutient
parfois une élimination presque complète des mesures d’exception, mais elle peut
aussi les abolir en partie ou simplement cesser d’encourager de nouvelles mesures.
Par exemple, les pays africains accordent, encore aujourd’hui, beaucoup de congés
fiscaux et de réductions fiscales temporaires.
Il faut noter que le choix d’utiliser une politique fiscale incitative et
l’interventionnisme fiscal qu’elle génère repose sur l’hypothèse que la fiscalité est un
paramètre majeur dans la décision d’investir des agents économiques. La fiscalité
peut évidemment influencer la décision économique, mais elle n’est pas le seul
paramètre à considérer. Avant de prendre la décision d’implanter une entreprise
dans un pays donné, particulièrement dans les pays en voie de développement,
l’investisseur prend notamment en compte le niveau de formation de la main-
d’œuvre, le niveau de salaires, les coûts de transports, l’accès aux matières premières
et aux marchés de capitaux, la localisation des clients, les infrastructures nationales,
la stabilité politique, etc.
En fonction de l’importance des autres paramètres, la fiscalité peut n’influencer que
partiellement la décision, sans pour autant être un élément déterminant. L’efficacité
de la politique fiscale incitative est donc tributaire des autres paramètres entrant
dans la décision économique. Ainsi, même si un pays offre une fiscalité des plus
avantageuses, il a peu de chance d’attirer des investissements s’il ne satisfait pas aux
autres paramètres entrant dans la décision d’investir.
Le choix d’utiliser une politique fiscale uniforme à taux d’imposition faible repose sur
l’hypothèse que la libre concurrence favorise le développement économique. La
diminution des barrières fiscales entre les pays permet aux investisseurs de circuler
librement et d’investir à plusieurs endroits sans contraintes importantes. De plus, il
sera très intéressant pour un investisseur étranger de s’installer dans un pays de
libre-échange, car Cela lui permet d’acheter sans impacts fiscaux majeurs. La
compétitivité d’un pays est d’autant plus importante lorsqu’il est situé à l’intérieur
d’une zone de libre-échange.
Section II : Finalité et nouveautés de la réforme fiscale :
Les objectifs de telles réformes, bien que divers et spécifiques à chaque pays, se
concentrent généralement sur une revalorisation du principe de neutralité dans
les systèmes fiscaux.
La recherche d’une plus grande neutralité est basée sur l’acceptation croissante
qu’un système fiscal proportionnel a plus de chances d’être optimal d’un point de
vue de l’efficience qu’un système fiscal progressif et sélectif […] Aussi, jusqu’à
tout récemment, l’idée de réduire au minimum l’impact du système fiscal sur le
comportement des agents économiques n’a guère préoccupé la plupart des

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gouvernements du Mali. Les gouvernants ont souvent utilisé le système fiscal


délibérément pour changer la consommation ou le modèle d’investissement.

A- finalité de la réforme :
Toute réforme recherche un objectif bien déterminé, ayant une répercussion sur le
système, qui peut être d’ordre structurel ou économique. Ces objectifs se résument
en 3 points ci-dessus énumérés :
1- Des services professionnels de qualité répondant aux besoins des contribuables
sont fournis ;

2- Le traitement de l’impôt est modernisé ;

3 -Un système de partenariat avec le contribuable est établi.

1- Offrir des services professionnels de qualité répondant aux


besoins des contribuables:
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Orientation de son Plan Stratégique à savoir :
« Offrir des services professionnels de qualité répondant aux besoins des
contribuables », il a été apporté au niveau de la Direction Générale des Impôts un
changement important dans le comportement des agents afin d’offrir des services
aux contribuables. Ce changement vise à s’assurer que la qualité des services offerts
aux contribuables réponde aux besoins de ceux-ci. Il a été réalisé à travers :
- la création d’une structure centrale, la Cellule de Communication à la Direction
Générale des Impôts. Elle est chargée de l’élaboration et de l’application de la
nouvelle politique de communication interne et externe de la Direction Générale des
Impôts ;
- la mise en place des mécanismes d’écoute des contribuables afin de mieux
connaître leurs besoins et attentes. Des boîtes à idées ont été installées pour
recueillir les critiques et suggestions des contribuables ; - l’amélioration des services
d’accueil et d’information des contribuables. Des Bureaux d’Assistance et de Conseils
(BAC) sont déjà installés dans les Centres des Impôts de Bamako ainsi que les salles
d’entrevues. Il en sera de même pour les Centres des Impôts de l’intérieur. Les
contribuables y sont informés de leurs obligations en matière de déclaration et de
paiement d’impôts ; - institution de l’émission « Connaître l’impôt » ;
2- Moderniser l’administration fiscale :
Cette modernisation a porté essentiellement sur : - l’informatisation pour réduire
l’intervention humaine dans la chaîne de traitement des impôts. Tous les Centres des
Impôts de Bamako sont informatisés. Le processus va s’étendre à tous les Centres
des Impôts de l’Intérieur ; - le renforcement des capacités et la formation des agents
par :
● La mise en place d’un système de formation ;
● L’adoption d’un plan de carrières des agents des impôts ;

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●le renforcement des mécanismes de communications internes. - l’écriture et la


diffusion des procédures de travail pour toutes les structures ainsi que la description
des postes de travail ; - l’adoption de la méthode de Gestion Axée sur les Résultats
(GAR). Un plan stratégique (le troisième), est en cours d’élaboration pour la période
2009-2011. - la mise en place de l’Assurance Qualité en matière de contrôle fiscal
procède du souci de transparence et d’équité dans les vérifications. Une structure
centrale, la Sous- Direction Recherches et Appui à la Vérification, est chargée de
veiller à la qualité de toutes les vérifications ; - la création de la Cellule de Politiques
Fiscales qui vise à renforcer la capacité nationale à concevoir des politiques fiscales,
planifier leur mise en œuvre et évaluer leur impact ; - la création de la Cellule de
Formation qui répond au souci d’assurer, d’une part, une formation de base aux
métiers de l’impôt des agents nouvellement recrutés ou
transférés à la Direction Générale des Impôts et, d’autre part, une formation en cours
de carrière des agents promus à un nouveau poste ; - la création de la Direction des
Moyennes Entreprises qui s’inscrit dans le cadre de la spécialisation des services en
fonction de la segmentation des contribuables selon leur taille suivant le seul critère
du chiffre d’affaires. Ceci aura un effet structurant entre les petites entreprises
gérées par les Centres des Impôts et les grandes entreprises gérées par la Direction
des Grandes Entreprises.
3- Développer un système de partenariat avec les contribuables :
La Direction Générale des Impôts a adopté une approche plus dynamique et
participative dans laquelle le contribuable est traité dans ses relations avec les
services des impôts comme un client et non un citoyen (usager). Dès lors, le rôle du
contribuable-client est renforcé et valorisé.
Dans ce cadre, la Direction Générale des Impôts entretient de bonne relation avec la
Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, l’Assemblée Permanente des
Chambres de Métiers du Mali, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture
du Mali, les organisations professionnelles (Ordre des conseils fiscaux, Ordre des
Comptables et Experts Comptables agréés,.....). - tous les projets de loi sont discutés
avec les partenaires au stade de la conception pour prendre en compte leurs
préoccupations. Il en est de même pour les textes déjà existants qui présentent des
difficultés dans leur application ; - la fiscalisation de l’économie informelle requiert
une autre forme de partenariat : le volet information, sensibilisation et formation des
adhérents aux organisations professionnelles revêt une grande importance. Sa
réussite requiert l’adhésion des partenaires aux stratégies de lutte contre l’économie
informelle définies par l’administration ; - la commission de conciliation comprenant
l’administration et des représentants des contribuables peut statuer sur les
différends issus de la classification au tarif de l’Impôt Synthétique ; - l’institution du
modérateur du cadre de concertation Etat/Secteur privé.

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B- les nouveautés de la réforme fiscale :


Les résultats attendus à la suite de toute réforme fiscale au mali se présentent comme suit : -
Le processus des réformes fiscales est présenté ainsi que son impact sur l‘économie
nationale ; - Une vision commune est établie sur les facteurs de blocages sociologiques et
techniques, des esquisses de stratégie sont identifiées pour un changement de situation ; -
Un taux d’imposition susceptible d’avoir l’assentiment des citoyens est retenu de façon
consensuelle ; - Un Cahier de propositions est élaboré à l’usage des acteurs intervenants
dans le domaine des réformes fiscales au Mali.

Les questions relatives à l’administration de l’impôt au Mali sont aussi importantes que
celles liées au cadre législatif et règlementaire. C’est pourquoi, le Mali a jugé nécessaire de
compléter les mesures de réformes fiscales par de nouvelles mesures liées à l’administration
de l’impôt. Il s’est alors attaqué aux préoccupations ci-après :

- assurer une plus grande délégation de pouvoir ;

- assurer une plus grande responsabilisation des cadres à travers une large imputabilité dans
la gestion ;

- intensifier le contrôle et l’audit internes

- introduire dans la gestion de l’impôt certaines fonctions nouvelles mais stratégiques telles
que la planification et la communication.

1- Accès aux données fiscales :


Étant donné la structure informelle de l’économie de beaucoup de pays en développement
et à cause de certaines restrictions financières, les services de la statistique et de l’impôt ont
du mal à gérer des statistiques fiables.

L’élaboration d’une réforme fiscale nécessite l’accès à plusieurs données et statistiques.


L’utilisation de ces différentes informations permet d’une part, de dégager des pistes en vue
d’identifier des bassins fiscaux inexploités et d’autre part, d’identifier parmi la fiscalité en
vigueur les bassins les moins efficaces. Ainsi, ces informations constituent la base du travail à
effectuer.

Au Mali, les responsables du PAMORI (programme d’appui à la mobilisation des ressources


internes) ont fait face à un manque flagrant de données et de statistiques. Par exemple, il
était très difficile de connaître le nombre exact de contribuables assujettis à l’impôt, puisque
les données à cet effet étaient partielles ou tout simplement manquantes. Comme
mentionné ci-devant, l’insuffisance de matériels et d’équipements de bureau ne facilitait pas
la tâche. Toutes les informations étaient comptabilisées manuellement. De plus, il y avait
très peu de communication entre les services, donc les informations possédées par l’un
n’étaient pas nécessairement transmises à l’autre36 Jusqu’en 2002, la Direction des impôts

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était une direction nationale alors que depuis la promulgation de l’arrêté de 2002, elle est
devenue une direction générale.

Pour pallier ce problème, une équipe d’intervention a dû, entre autres, recenser, dépouiller
et comptabiliser les données financières et fiscales d’environ 400 entreprises, et ce, pour
trois années consécutives. Par conséquent, le temps nécessaire à la cueillette de
l’information et à l’analyse de données a dépassé de beaucoup le temps initialement alloué
à cette tâche. De plus, le PAMORI devait composer avec des données qui avaient un sérieux
problème de qualité et de validité.

Par contre, l’implantation du système informatique SIGTAS (système intégré de gestion….) a


eu des effets positifs directs sur l’accès aux données, en plus des effets bénéfiques sur la
gestion des dossiers. En fait, tout ce qui était fait manuellement devait maintenant se
retrouver informatisé. Il faut cependant vérifier si cet instrument de travail s’avère utile et
efficace.

2- Unités de politiques fiscales


L’absence d’une structure formelle responsable d’élaborer et d’évaluer la politique fiscale
nationale ne signifie pas qu’il y ait absence de politique fiscale.

Au sein du gouvernement malien, aucune structure du ministère chargé des Finances ne se


voyait confier explicitement et entièrement la responsabilité de déterminer le cadre général
de la politique fiscale nationale et d’en évaluer sa performance. Ce mandat était plutôt
morcelé et confié à chacune des directions dans le cadre de leurs fonctions. Entre autres, la
DGI se voyait confier la conception liée à la mise en œuvre de la politique fiscale touchant les
impôts et les taxes. Il en allait de même pour la DGD en matière de tarification du commerce
extérieur. Dans ce contexte, chaque direction élaborait son propre cadre de politique fiscale
de manière autonome. Il en résultait une vision de politique fiscale segmentaire propre à
chacun des services.

Les constats soulevés lors du diagnostic préliminaire, tels qu’énumérés ci-haut, serviront de
référence tout au long de la présente étude. Ils permettront d’analyser l’évolution de la
situation qui a suivi la réforme fiscale et les efforts soutenus du gouvernement malien. De
plus, ils permettront de bien comprendre dans quel contexte la réforme instaurée par le
PAMORI devait se développer.

Section III : Le système fiscal Malien :


Le système fiscal malien présente bien des caractéristiques aussi diverses que techniques.

Il comprend de nombreux prélèvements dont tous ne sont pas des impôts, puisque l’on
retrouve également des taxes et autres formes de cotisations fiscales. Donc il devient
impératif de définir la notion d’impôt.

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Il est organisé autour des textes de valeurs inégales et doit respecter de nombreux principes
dont certains ont des valeurs constitutionnels.

Différents services sont à la base du système fiscal malien, qui intervient dans l’élaboration
des règles fiscales, pour déterminer le montant de l’impôt, permettre l’encaissement des
recettes publiques et contrôler le respect des obligations, qui incombe aux contribuables.

Depuis la réforme initiée en 2002, le système fiscal malien connait une véritable mutation
tant au niveau de ses performances que dans son organisation structurelle.

A- définition de la notion d’impôt :

Gaston jèze définissait l’impôt dans son cours de finances publiques en 1936 « une
prestation pécuniaire requise des participants, par voie d’autorité, à titre définitif et
sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques »
Depuis d’autres auteurs ont proposé des définitions différentes sans pour autant
remettre en cause les critères posés….pour le professeur Raymond Muzellec:«
l’impôt est un prélèvement pécuniaire, autoritaire, définitif, sans contrepartie,
réalisé au profit des collectivités publiques et des établissements publics
territoriaux»
Les professeurs Jacques gros Claude et Philipe Marchessou définissent également
l’impôt « comme un prélèvement pécuniaire à caractère obligatoire et sans
contrepartie, qui est perçu au profit d’une collectivité publique » mais ils ajoutent
qu’au-delà de ce noyau dur, la définition s’enrichit de plusieurs éléments qui
donnent à l’impôt son image contemporaine…. « .dans un Etat respectueux d’une
certaine justice sociale, il sera perçu en fonction des capacités contributives des
citoyens… »
L’impôt est un prélèvement pécuniaire c’est-à-dire en argent effectué par l’Etat sur
les citoyens en vue de la couverture des charges publiques et sans contrepartie
directe.
La fiscalité est l’ensemble des règles et procédures qui nous permettent de calculer
les impôts à payer.
B- sources et principes :
Les principes et sources du système fiscal permettent d’encadrer les prélèvements
afin de protéger les citoyens contre les abus éventuels de l’administration fiscale ou
des hommes politiques.
Les sources du droit fiscal :
Les sources du droit fiscal sont nombreuses. Si on reprend l’ordre imposé par la
hiérarchie des normes : les sources constitutionnelles, les traités et engagements
internationaux, les sources législatives et réglementaires, la jurisprudence et la
doctrine administrative.

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Les principes du droit fiscal


La plupart de ces principes trouve leur fondement dans la DDHC. On peut citer le
principe de légalité, d’égalité, de liberté, de non rétroactivité des lois fiscales et enfin
de territorialité de l’impôt.
§1 le principe de légalité
Il trouve son fondement dans l’article 14 de la DDHC « tous les citoyens ont le droit
de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la
contribution publique, dans l’article 70 de la constitution du 25 févr. 1992 « la loi
fixe les charges et les recettes de l’Etat…. »
Ce principe signifie que les dispositions fiscales résultent de la loi.
§2 le principe de l’égalité
Ce principe repose sur l’article 13 de la DDHC, que la contribution soit également
répartie entre les citoyens en raison de leurs facultés. Mais ils relèvent de l’article 6
de la DDHC que la loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège ou qu’elle
punisse »
§3 le principe de liberté :
Ce principe s’illustre bien par la protection des droits et libertés individuels dans les
procédures fiscales.
§4 le principe de non-rétroactivité des lois fiscales
Le principe de non retro activité ne concerne pas que les lois fiscales, il est en fait le
prolongement de la règle annoncée à l’article 2 du code civil « la loi ne dispose que
pour l’avenir, elle n’a pas d’effet rétroactif »
Ce principe garantit la sécurité juridique du contribuable, en raison des enjeux
financiers importants
§5 le principe de territorialité de l’impôt
Ce principe résulte seulement de la loi, il implique que la loi fiscale s’applique sur le
territoire de l’Etat qui l’a adoptée, pour les contribuables présents sur ce territoire.
Mais les conventions fiscales, qui tendent à éviter une double imposition pour les
contribuables, jouent un rôle majeur dans la limitation de l’application territoriale de
l’impôt.
C- administration fiscale :
D’une manière globale, le terme administration fiscale, est le lieu où s’effectue
l’ensemble des services qui interviennent dans les procédures d’encaissement des
recettes publiques.
L’organisation de ces administrations est complexe. Il existe 3 grandes directions qui
sont en réalité des services du ministère des finances, et qui s’organise tant à
l’échelon central, qu’à l’échelon local : la direction générale des impôts (DGI), la
direction générale de la comptabilité publique (DGCP), et la direction générale des
douanes. Et la Direction générale des Impôts est la seule administration fiscale qui
accomplit depuis peu toutes les procédures concernant l’imposition, de

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l’établissement de l’impôt en passant par le recouvrement et naturellement une


partie du contentieux fiscal.
Section IV : Conventions internationales et accords de réciprocité :
La fourniture de l'assistance prévue par la Convention est toutefois soumise à
des limitations de caractère général contenues dans le chapitre IV où sont
préservés les droits des contribuables et où sont stipulées certaines possibilités
de décliner les demandes présentées ainsi que les limites mises à l'obligation de
fournir l'assistance requise. De plus, le principe juridique de réciprocité constitue
un autre facteur d'équilibre dans l'application de la Convention puisqu'un État ne
pourra pas prétendre à une forme d'assistance qu'il n'est pas disposé à fournir
aux autres. Le même principe de réciprocité est aussi un facteur de
développement de l'assistance mutuelle étant donné qu'un État qui souhaite
bénéficier davantage de la Convention sera amené à offrir aux autres États une
assistance plus étendue. Cette réciprocité se traduit par les formes d’application
de l’assistanat administratif
I-L’assistance administrative
L’assistance administrative est définie comme «l’ensemble des opérations
traduisant une coopération entre les administrations fiscales de deux ou plusieurs
Etats en vue de permettre une application correcte des dispositions régissant
l’assiette, le contrôle et le recouvrement, des impôts de chacun des Etats
concernés. En d’autres termes, les Etats qui se prêtent assistance acceptent de
mettre en œuvre les divers moyens juridiques et pratiques que leur confère leur
législation nationale pour aider une administration étrangère à remplir ses
attributions fiscales sans se heurter aux limites de souveraineté ….. » Cette
définition est aussi donnée par le professeur Guy Gest (dictionnaire
encyclopédique de finances publiques). L’assistance administrative peut prendre
plusieurs
A-Les aspects de l’assistance administrative
La plupart des conventions fiscales prévoient une clause d’assistance
administrative réciproque permettant aux états d’échanger des renseignements,
des informations pertinentes, relatifs à un contribuable, qui cherche à tout prix à
éviter l’imposition ou à choisir l’imposition qui lui semble la plus favorable.
L’assistance administrative dans le cadre de l’application des dispositions de la
convention, permet aux Etats de résoudre les cas de double imposition qui sont
de deux ordres : économique et juridique,
• Double imposition économique : les doubles impositions de ce type se
produisent quand deux entreprises liées très étroitement (mère et filles) sont
installés dans deux pays différents et qu’il y’a un conflit entre les deux
administrations sur les revenus à prendre en considération pour l’assiette de
l’impôt. Ces phénomènes de double imposition se produisent le plus souvent à
l’issue d’une vérification de comptabilité dans les deux Etats.

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• Double imposition juridique : qui peut être définie comme l’imposition d’un
même contribuable dans deux Etats au titre d’un même revenu.
Dans ces cas une procédure amiable est engagée entre les deux Etats, à la
demande du contribuable lésé.
L’assistance administrative est mise en œuvre pour permettre l’application du
droit interne, concernant les impôts visés par la convention. Cette disposition
permet à l’administration de demander à l’autre Etat des renseignements afin de
lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.
En général l’échange de renseignement n’est pas limité aux seuls résidents des
deux Etats, mais concerne aussi des non résidants.
Et le dernier aspect de l’assistance se manifeste par la demande de recouvrement
des créances fiscales à un Etat pour l’autre Etat partie de la convention cette
clause est moins répandue que celle concernant les impôts visés par la
convention.
Mais aussi de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales. Elle permet en outre de
mieux réguler les conflits par rapport à une matière économique qui peut être
imposée par deux Etas différents. L’assistance administrative à plusieurs aspects,
qui constituent ces limites. Mais l’assistance administrative est un phénomène
transfrontalier car il nécessite la réciprocité de vue des Etats parties dans
l’assistanat administratif.
B- Les modalités de l’assistance administrative
L’assistance administrative s’illustre à travers deux modalités, en matière de
recouvrement de créance fiscale, ou à propos de l’assiette.
a- L’assistance en matière de recouvrement :
L’assistance de l’assiette peut être définie comme « la procédure par laquelle un
Etat procède, sur un contribuable résidant sur son territoire ou sur les biens que
celui-ci possède, au recouvrement d’une créance fiscale détenue sur cette
personne par l’autre Etat contractant ou prend les mesures conservatoires
nécessaires pour assurer le dit recouvrement.
L’assistance en matière de recouvrement n’est pas automatique, elle est soumise
à certaines conditions notamment les conditions de seuil de somme à recouvrer.
Certaines conventions prévoient que les créances fiscales de l’Etat requérant ne
sont pas recouvrées en deçà d’un certain seuil fixé : en deçà du seuil, l’assistance
au recouvrement ne peut être déclenchée. Notamment la convention entre la
France et le Danemark qui prévoit que l’assistance au recouvrement ne peut être
déclenchée si le montant ne dépasse pas « 1000 euros ou 125 couronnes
danoises ».
En revanche d’autres conventions ne prévoient pas de seuil minimum pour
déclencher l’assistance au recouvrement, ces pays conditionnent le
déclenchement à une simple demande, c’est le cas de la grande Bretagne, de la

La réforme fiscale au Mali-sup ’management : Ibrahima Camara. Page 14


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Belgique…. Par contre les américains ne déclenchent pas la procédure


d’assistance si la demande concerne les nationaux : personnes physiques ou
sociétés.
b- L’assistance en matière d’assiette :
Pour contrôler les opérations internationales de leurs résidents, les Etats peuvent
directement coopérer avec les administrations étrangères en les demandant des
informations pertinentes.
L’assistance de l’assiette est définie comme la procédure d’entre aide organisée
entre les administrations des différents Etats en vue de faciliter les opérations
internationales d’assiette, c’est-à-dire une même base imposable est susceptible
d’être imposée par deux administrations distinctes. Pour Bruno Gouthière les
opérations internationales, sont les opérations faites par un résident d’un Etat sur
le territoire d’un autre Etat ou avec un résident d’un autre Etat.
Cette transmission d’information est faite par le truchement de renseignements
donnés par l’administration qui reçoit la demande d’assistance. Cette
transmission de renseignement s’effectue selon des modalités.
L’échange sur demande :
Ces échanges résultent de l’application des conventions fiscales. Cette demande
porte sur les renseignements ou sur les informations particulières concernant le
contribuable incriminé.
1-Les demandes de renseignement :
Qui sont la traduction parfaite de la coopération internationale entre
administration fiscale de deux ou plusieurs Etats différents. Son objet est très
généralement global et porte sur tout qui est relatif au contribuable, ses activités
professionnelles, ses relations avec l’administration fiscale du pays où il se
considère comme résidant, sa situation matrimoniale.
Toutefois l’administration fiscale qui fait la demande est obligée de donner les
motifs suffisants qui le poussent à faire cette demande concernant tel
contribuable.
L’administration qui reçoit la demande dispose d’un délai de deux ou trois mois
pour donner une réponse. Si l’administration qui a fait n’est satisfaite elle peut
aussi faire une d’information auprès de la même administration.
2-Les demandes d’information :
Cette demande est plus contraignante et recherche des informations précises sur
le contribuable incriminé. Ainsi elle peut porter sur les revenus du contribuable,
jusqu’au montant près de son salaire, ou le bénéfice net qu’il a réalisé, et même
les demandes peuvent concerner la privée du contribuable jusqu’à la composition
de son foyer fiscal, et le montant des impôts payés les trois ou quatre dernières
années.
3-L’échange d’office ou Transmission automatique d’information :

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Cette demande concerne des informations relatives aux revenus ayant leur
source dans un Etat et perçus par un résident de l’autre Etat ou éventuellement la
transmission de renseignement concernant les biens situés dans un Etat et
dépendant de la succession d’une personne qui était domiciliée dans l’autre Etat.
Cette façon pour les conventions fiscales internationales, cette modalité
d’échange de renseignement requiert également la conclusion d’accords
bilatéraux. Par exemple accord du 10 juillet 2002 entre la France et la Belgique,
dont l’article 5 précise que « si la fourniture de ces informations se heurte à des
obstacles ou si elle est refusée, cette autorité en informe sans délai l’autorité
requérante en indiquant la nature des obstacles ou les raisons de son refus ».
Cette procédure résulte de l’application en vertu des conventions fiscales, que
l’échange de renseignement ou d’information est déterminé d’un commun
accord par les parties, donc c’est de l’assistance administrative mutuelle.
L’échange spontané : elle serait la modalité de l’échange de renseignement la
plus profitable pour l’administration qui en bénéficie.
Cet échange spontané est déclenché dans le cadre de contrôles fiscaux
simultanés.
Selon la définition donnée par la convention modèle dans son article 8-2 : « un
contrôle fiscal simultané est un contrôle entrepris en vertu d’un accord par lequel
deux ou plusieurs parties conviennent de vérifier simultanément, chacune sur son
territoire, la situation fiscale d’une ou plusieurs personnes présentant pour elles
un intérêt commun ou complémentaire, en vue d’échanger les renseignements
ainsi obtenus ».
Ainsi on observation et l’assistance administrative peut se traduire par une
collaboration directe entre différents administrations fiscales ayant les mêmes
intérêts.

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Bibliographie

Ouvrages généraux :
Précis de fiscalité des entreprises, Maurice cozian 28e Ed, litec.
Mémento Francis Lefebvre : 2005
Doctrine fiscale en France, gros Claude, litec (2 tomes)
Ouvrages spécialisés :
Fiscalité internationale : Bernard castagnède, PUF, 2008
Les impôts dans les affaires internationales : Bruno Gouthière, Ed Francis Lefebvre
2004.
Documentation pratique : conventions internationales, feuillet Francis
Lefebvre 1er mars 1994.
Les opérations internationales : Lamy fiscal 2005
L’année fiscale, revue annuelle-2005, PUF
L. GODBOUT, Étude sommaire de la politique fiscale à Madagascar, étude faite
dans le cadre du projet de renforcement des capacités en administration fiscale,
2003.
Texte et lois :
Code général des impôts, Loi n°06 du 1er décembre 2006
(BOI 14B-3-03 du 22 mai 2003),
Instruction du 24 février 2004, BOI 14B-3-04, à propos de la convention du 15
avril 1999 avec le Botswana et instruction du 9 juillet 2004, BOI 14B-5-04, à
propos de la convention du 22 avril 1996 avec l’Ouzbékistan).
Jurisprudence :
(CE 17 décembre 2003, n°239677,9e et 10e Ss, Heskes, RJF 3/04 n°249, avec
conclusion Vallée au BDCF 3/04 n°37).
(CE 30 décembre 2003, n°233894), section, S A Andritz, RJF 03/04, n°238, avec
conclusions Bachelier au BDCF 3/04 n°33).
CE 29 juin 1990, n°78519, assemblée, groupe d’information et de soutien des
travailleurs immigrés GISTI, RJF 8-9/90, n 1069
(CE 28 février 1913, Cie des chemins de fer de l’Est, Lebon P. 307).
(CAA Nancy 21 octobre 1993, n°92899, 2e ch., SA Quartz d’Alsace, RJF 3/94,
n°266)
Algérien (par exemple instruction du 24 février 2004, BOI 14B-3-04, à propos de la
convention du 15 avril 1999 avec le Botswana et instruction du 9 juillet 2004, BOI
14B-5-04, à propos de la convention du 22 avril 1996 avec l’Ouzbékistan).

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