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La réforme fiscale dans tout Etat est un exercice complexe et délicat. Cette entreprise de
réforme est rendue d’autant plus difficile au Mali, qu’elle s’inscrit dans un contexte de faible
disponibilité des ressources techniques, financières et humaines.
La fiscalité peut être définie comme « l’ensemble des pratiques relatives à la perception des
impôts et autres prélèvements obligatoires. Elle est régie par une loi qu’on appelle loi des
finances ».
Rappels historiques
La Direction Générale des Impôts, d’aujourd’hui est l’héritière et la gardienne de plusieurs
politiques fiscales initiées et mises en œuvre par les différents gouvernements qui se sont
succédés de 1960 à nos jours. Ces différentes politiques fiscales ont reflété les évolutions
politiques sociales et économiques successives que le Mali a connues. En effet, la fiscalité
est, par comparaison au domaine de la mathématique, une fonction dérivée dont la
primitive est constituée par le contexte politique, social et économique. C’est pourquoi, pour
comprendre la sociologie de l’impôt, ici comme ailleurs, il importe de savoir établir le lien
entre le système fiscal et les choix politique, social et économique. La fiscalité apparaît
comme l’un des outils privilégiés de mise en œuvre des politiques macroéconomiques.
• la période de 1960 à 1980 marquée par le centralisme constant dans la planification avec
des objectifs relativement stables ;
• la période de 1981 à 2010 caractérisée par une certaine ouverture en matière de prise de
décision dans le domaine politique et économique.
●diversifier l’économie afin d’éviter des importations onéreuses et valoriser les productions
locales ;
● accentuer systématiquement les recherches minières pour jeter les bases d’une
industrialisation ;
●diriger et contrôler l’économie du pays par une prise en charge progressive des secteurs
clés ;
Les objectifs de ce programme sont très proches de ceux du premier plan quinquennal.
Ce plan innove dans ses objectifs en prévoyant la reconstitution du cheptel (détruit pendant
la grande sécheresse de 1973), la valorisation des produits primaires, le désenclavement et
la décentralisation. d. Le plan de financement des plans et programme
Selon les prévisions, le volet "financement intérieur" des différents plans et programme de
développement rappelés ci-dessus devait être assuré par les recettes fiscales, les bénéfices
des entreprises publiques et l’épargne privée. Ce dispositif de financement devait être
complété par l’investissement humain, en ce qui concerne le premier plan quinquennal. e.
L’intervention de la fiscalité dans la réalisation des différents plans et programmes
En lien avec ces deux considérations, les réformes fiscales visées au tableau suivant ont été
initiées et appliquées.
D’augmenter les rentrées fiscales d'environ 11 % par année. La phase II étalée sur la période
2009- 2013, vise également à mieux contribuer au financement de la décentralisation au
Mali. En effet, une partie des recettes fiscales est transférée aux collectivités locales et
contribue à soutenir les élus locaux et les populations pour conduire leur propre
développement. En somme, le projet PAMORI visait à optimiser la fiscalité du pays par
rapport au potentiel fiscal de l’économie malienne. Il était donc envisagé de proposer une
réforme devant permettre de mieux mobiliser les recettes intérieures que l’économie peut
générer de façon durable.
La réforme fiscale au Mali doit relever deux défis majeurs celui de la gouvernance et
de la souveraineté économique.
B- réforme fiscale :
La réforme fiscale ne consiste pas seulement à apporter un correctif au système en
place, ou à supprimer des avantages accordés aux contribuables, peu importe la nature
de cet avantage. Il faut d’abord prendre en compte un certain nombre de considérations
et par ailleurs de déterminer la procédure à suivre.
préconiser un taux d’imposition plus bas tout en étant basée sur une assiette fiscale
plus large.
Or les changements sont de même nuancés d’un pays à l’autre. La réforme soutient
parfois une élimination presque complète des mesures d’exception, mais elle peut
aussi les abolir en partie ou simplement cesser d’encourager de nouvelles mesures.
Par exemple, les pays africains accordent, encore aujourd’hui, beaucoup de congés
fiscaux et de réductions fiscales temporaires.
Il faut noter que le choix d’utiliser une politique fiscale incitative et
l’interventionnisme fiscal qu’elle génère repose sur l’hypothèse que la fiscalité est un
paramètre majeur dans la décision d’investir des agents économiques. La fiscalité
peut évidemment influencer la décision économique, mais elle n’est pas le seul
paramètre à considérer. Avant de prendre la décision d’implanter une entreprise
dans un pays donné, particulièrement dans les pays en voie de développement,
l’investisseur prend notamment en compte le niveau de formation de la main-
d’œuvre, le niveau de salaires, les coûts de transports, l’accès aux matières premières
et aux marchés de capitaux, la localisation des clients, les infrastructures nationales,
la stabilité politique, etc.
En fonction de l’importance des autres paramètres, la fiscalité peut n’influencer que
partiellement la décision, sans pour autant être un élément déterminant. L’efficacité
de la politique fiscale incitative est donc tributaire des autres paramètres entrant
dans la décision économique. Ainsi, même si un pays offre une fiscalité des plus
avantageuses, il a peu de chance d’attirer des investissements s’il ne satisfait pas aux
autres paramètres entrant dans la décision d’investir.
Le choix d’utiliser une politique fiscale uniforme à taux d’imposition faible repose sur
l’hypothèse que la libre concurrence favorise le développement économique. La
diminution des barrières fiscales entre les pays permet aux investisseurs de circuler
librement et d’investir à plusieurs endroits sans contraintes importantes. De plus, il
sera très intéressant pour un investisseur étranger de s’installer dans un pays de
libre-échange, car Cela lui permet d’acheter sans impacts fiscaux majeurs. La
compétitivité d’un pays est d’autant plus importante lorsqu’il est situé à l’intérieur
d’une zone de libre-échange.
Section II : Finalité et nouveautés de la réforme fiscale :
Les objectifs de telles réformes, bien que divers et spécifiques à chaque pays, se
concentrent généralement sur une revalorisation du principe de neutralité dans
les systèmes fiscaux.
La recherche d’une plus grande neutralité est basée sur l’acceptation croissante
qu’un système fiscal proportionnel a plus de chances d’être optimal d’un point de
vue de l’efficience qu’un système fiscal progressif et sélectif […] Aussi, jusqu’à
tout récemment, l’idée de réduire au minimum l’impact du système fiscal sur le
comportement des agents économiques n’a guère préoccupé la plupart des
A- finalité de la réforme :
Toute réforme recherche un objectif bien déterminé, ayant une répercussion sur le
système, qui peut être d’ordre structurel ou économique. Ces objectifs se résument
en 3 points ci-dessus énumérés :
1- Des services professionnels de qualité répondant aux besoins des contribuables
sont fournis ;
Les questions relatives à l’administration de l’impôt au Mali sont aussi importantes que
celles liées au cadre législatif et règlementaire. C’est pourquoi, le Mali a jugé nécessaire de
compléter les mesures de réformes fiscales par de nouvelles mesures liées à l’administration
de l’impôt. Il s’est alors attaqué aux préoccupations ci-après :
- assurer une plus grande responsabilisation des cadres à travers une large imputabilité dans
la gestion ;
- introduire dans la gestion de l’impôt certaines fonctions nouvelles mais stratégiques telles
que la planification et la communication.
était une direction nationale alors que depuis la promulgation de l’arrêté de 2002, elle est
devenue une direction générale.
Pour pallier ce problème, une équipe d’intervention a dû, entre autres, recenser, dépouiller
et comptabiliser les données financières et fiscales d’environ 400 entreprises, et ce, pour
trois années consécutives. Par conséquent, le temps nécessaire à la cueillette de
l’information et à l’analyse de données a dépassé de beaucoup le temps initialement alloué
à cette tâche. De plus, le PAMORI devait composer avec des données qui avaient un sérieux
problème de qualité et de validité.
Les constats soulevés lors du diagnostic préliminaire, tels qu’énumérés ci-haut, serviront de
référence tout au long de la présente étude. Ils permettront d’analyser l’évolution de la
situation qui a suivi la réforme fiscale et les efforts soutenus du gouvernement malien. De
plus, ils permettront de bien comprendre dans quel contexte la réforme instaurée par le
PAMORI devait se développer.
Il comprend de nombreux prélèvements dont tous ne sont pas des impôts, puisque l’on
retrouve également des taxes et autres formes de cotisations fiscales. Donc il devient
impératif de définir la notion d’impôt.
Il est organisé autour des textes de valeurs inégales et doit respecter de nombreux principes
dont certains ont des valeurs constitutionnels.
Différents services sont à la base du système fiscal malien, qui intervient dans l’élaboration
des règles fiscales, pour déterminer le montant de l’impôt, permettre l’encaissement des
recettes publiques et contrôler le respect des obligations, qui incombe aux contribuables.
Depuis la réforme initiée en 2002, le système fiscal malien connait une véritable mutation
tant au niveau de ses performances que dans son organisation structurelle.
Gaston jèze définissait l’impôt dans son cours de finances publiques en 1936 « une
prestation pécuniaire requise des participants, par voie d’autorité, à titre définitif et
sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques »
Depuis d’autres auteurs ont proposé des définitions différentes sans pour autant
remettre en cause les critères posés….pour le professeur Raymond Muzellec:«
l’impôt est un prélèvement pécuniaire, autoritaire, définitif, sans contrepartie,
réalisé au profit des collectivités publiques et des établissements publics
territoriaux»
Les professeurs Jacques gros Claude et Philipe Marchessou définissent également
l’impôt « comme un prélèvement pécuniaire à caractère obligatoire et sans
contrepartie, qui est perçu au profit d’une collectivité publique » mais ils ajoutent
qu’au-delà de ce noyau dur, la définition s’enrichit de plusieurs éléments qui
donnent à l’impôt son image contemporaine…. « .dans un Etat respectueux d’une
certaine justice sociale, il sera perçu en fonction des capacités contributives des
citoyens… »
L’impôt est un prélèvement pécuniaire c’est-à-dire en argent effectué par l’Etat sur
les citoyens en vue de la couverture des charges publiques et sans contrepartie
directe.
La fiscalité est l’ensemble des règles et procédures qui nous permettent de calculer
les impôts à payer.
B- sources et principes :
Les principes et sources du système fiscal permettent d’encadrer les prélèvements
afin de protéger les citoyens contre les abus éventuels de l’administration fiscale ou
des hommes politiques.
Les sources du droit fiscal :
Les sources du droit fiscal sont nombreuses. Si on reprend l’ordre imposé par la
hiérarchie des normes : les sources constitutionnelles, les traités et engagements
internationaux, les sources législatives et réglementaires, la jurisprudence et la
doctrine administrative.
• Double imposition juridique : qui peut être définie comme l’imposition d’un
même contribuable dans deux Etats au titre d’un même revenu.
Dans ces cas une procédure amiable est engagée entre les deux Etats, à la
demande du contribuable lésé.
L’assistance administrative est mise en œuvre pour permettre l’application du
droit interne, concernant les impôts visés par la convention. Cette disposition
permet à l’administration de demander à l’autre Etat des renseignements afin de
lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.
En général l’échange de renseignement n’est pas limité aux seuls résidents des
deux Etats, mais concerne aussi des non résidants.
Et le dernier aspect de l’assistance se manifeste par la demande de recouvrement
des créances fiscales à un Etat pour l’autre Etat partie de la convention cette
clause est moins répandue que celle concernant les impôts visés par la
convention.
Mais aussi de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales. Elle permet en outre de
mieux réguler les conflits par rapport à une matière économique qui peut être
imposée par deux Etas différents. L’assistance administrative à plusieurs aspects,
qui constituent ces limites. Mais l’assistance administrative est un phénomène
transfrontalier car il nécessite la réciprocité de vue des Etats parties dans
l’assistanat administratif.
B- Les modalités de l’assistance administrative
L’assistance administrative s’illustre à travers deux modalités, en matière de
recouvrement de créance fiscale, ou à propos de l’assiette.
a- L’assistance en matière de recouvrement :
L’assistance de l’assiette peut être définie comme « la procédure par laquelle un
Etat procède, sur un contribuable résidant sur son territoire ou sur les biens que
celui-ci possède, au recouvrement d’une créance fiscale détenue sur cette
personne par l’autre Etat contractant ou prend les mesures conservatoires
nécessaires pour assurer le dit recouvrement.
L’assistance en matière de recouvrement n’est pas automatique, elle est soumise
à certaines conditions notamment les conditions de seuil de somme à recouvrer.
Certaines conventions prévoient que les créances fiscales de l’Etat requérant ne
sont pas recouvrées en deçà d’un certain seuil fixé : en deçà du seuil, l’assistance
au recouvrement ne peut être déclenchée. Notamment la convention entre la
France et le Danemark qui prévoit que l’assistance au recouvrement ne peut être
déclenchée si le montant ne dépasse pas « 1000 euros ou 125 couronnes
danoises ».
En revanche d’autres conventions ne prévoient pas de seuil minimum pour
déclencher l’assistance au recouvrement, ces pays conditionnent le
déclenchement à une simple demande, c’est le cas de la grande Bretagne, de la
Cette demande concerne des informations relatives aux revenus ayant leur
source dans un Etat et perçus par un résident de l’autre Etat ou éventuellement la
transmission de renseignement concernant les biens situés dans un Etat et
dépendant de la succession d’une personne qui était domiciliée dans l’autre Etat.
Cette façon pour les conventions fiscales internationales, cette modalité
d’échange de renseignement requiert également la conclusion d’accords
bilatéraux. Par exemple accord du 10 juillet 2002 entre la France et la Belgique,
dont l’article 5 précise que « si la fourniture de ces informations se heurte à des
obstacles ou si elle est refusée, cette autorité en informe sans délai l’autorité
requérante en indiquant la nature des obstacles ou les raisons de son refus ».
Cette procédure résulte de l’application en vertu des conventions fiscales, que
l’échange de renseignement ou d’information est déterminé d’un commun
accord par les parties, donc c’est de l’assistance administrative mutuelle.
L’échange spontané : elle serait la modalité de l’échange de renseignement la
plus profitable pour l’administration qui en bénéficie.
Cet échange spontané est déclenché dans le cadre de contrôles fiscaux
simultanés.
Selon la définition donnée par la convention modèle dans son article 8-2 : « un
contrôle fiscal simultané est un contrôle entrepris en vertu d’un accord par lequel
deux ou plusieurs parties conviennent de vérifier simultanément, chacune sur son
territoire, la situation fiscale d’une ou plusieurs personnes présentant pour elles
un intérêt commun ou complémentaire, en vue d’échanger les renseignements
ainsi obtenus ».
Ainsi on observation et l’assistance administrative peut se traduire par une
collaboration directe entre différents administrations fiscales ayant les mêmes
intérêts.
Bibliographie
Ouvrages généraux :
Précis de fiscalité des entreprises, Maurice cozian 28e Ed, litec.
Mémento Francis Lefebvre : 2005
Doctrine fiscale en France, gros Claude, litec (2 tomes)
Ouvrages spécialisés :
Fiscalité internationale : Bernard castagnède, PUF, 2008
Les impôts dans les affaires internationales : Bruno Gouthière, Ed Francis Lefebvre
2004.
Documentation pratique : conventions internationales, feuillet Francis
Lefebvre 1er mars 1994.
Les opérations internationales : Lamy fiscal 2005
L’année fiscale, revue annuelle-2005, PUF
L. GODBOUT, Étude sommaire de la politique fiscale à Madagascar, étude faite
dans le cadre du projet de renforcement des capacités en administration fiscale,
2003.
Texte et lois :
Code général des impôts, Loi n°06 du 1er décembre 2006
(BOI 14B-3-03 du 22 mai 2003),
Instruction du 24 février 2004, BOI 14B-3-04, à propos de la convention du 15
avril 1999 avec le Botswana et instruction du 9 juillet 2004, BOI 14B-5-04, à
propos de la convention du 22 avril 1996 avec l’Ouzbékistan).
Jurisprudence :
(CE 17 décembre 2003, n°239677,9e et 10e Ss, Heskes, RJF 3/04 n°249, avec
conclusion Vallée au BDCF 3/04 n°37).
(CE 30 décembre 2003, n°233894), section, S A Andritz, RJF 03/04, n°238, avec
conclusions Bachelier au BDCF 3/04 n°33).
CE 29 juin 1990, n°78519, assemblée, groupe d’information et de soutien des
travailleurs immigrés GISTI, RJF 8-9/90, n 1069
(CE 28 février 1913, Cie des chemins de fer de l’Est, Lebon P. 307).
(CAA Nancy 21 octobre 1993, n°92899, 2e ch., SA Quartz d’Alsace, RJF 3/94,
n°266)
Algérien (par exemple instruction du 24 février 2004, BOI 14B-3-04, à propos de la
convention du 15 avril 1999 avec le Botswana et instruction du 9 juillet 2004, BOI
14B-5-04, à propos de la convention du 22 avril 1996 avec l’Ouzbékistan).