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Les hommes, les affaires, les réseaux UNE

PUBLICATION
DU SITE
Nº840
PARIS, LE 14 MAI 2019

Pétrole Gaz Electricité Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir

Kenya Total veut des Tanzanie Tanzania LNG : Angola Rushydro, Rosatom : Afrique Barclays/Equity : les Nigeria Benedict Peters
meilleurs coûts récupérables Equinor et Shell désormais en Poutine avance ses pions argentiers du brut poussés (Aiteo), plus que jamais dans
sur le Turkana, sinon… NP.3 opposition frontale NP.2 sur l'électricité NP.6 vers la finance verte NP.7 les mains de Shell N P.8

Algérie/Ghana/Mozambique ricain et a proposé à Oxy de les racheter pour
8,8 milliards $. En cas d'un - très probable -
accord final entre Oxy et Anadarko - estimé
L'HISTOIRE à plus de 57 milliards $ -, Total s'emparera
ainsi de tous les blocs africains d'Anadarko.
SECRÈTE DU RAID La principale raison de l'activisme de Pou-
comme Anadarko l’avait prévu. Tous les
plans de développement ont été acceptés
par le gouvernement mozambicain en 2018.
Autre intérêt pour la major française dans
le portefeuille d'Anadarko, les blocs 6/7 et
8 dans l'offshore d'Afrique du Sud, jouxtant

DE TOTAL yanné sur ce dossier est que, si Chevron

SUR ANADARKO
Voulant conserver sa suprématie en Afrique,
Total n'a pas voulu se laisser distancer par
Chevron dans la course au rachat des actifs
africains d'Anadarko. La major française a
donc fait cause commune avec Occidental
Petroleum (Oxy), ce dernier visant les actifs
américains d'Anadarko tandis que le pétro-
lier français garderait les permis africains.
Enquête sur une course de vitesse à coups
de milliards de dollars.
Rush hour. Le PDG de Total, Patrick Pou-
yanné, sait que le temps compte. Avec son
nouveau directeur financier, Pierre Sbraire,
Pouyanné a ainsi constitué une petite
d'équipe d'une dizaine de cadres capables
de proposer en un temps record une offre à
Oxy pour le rachat de tous les actifs africains
d'Anadarko dont ils ne veulent pas. En dix
jours, dès l'annonce de la contre-proposition
d'Oxy à Anadarko mi-avril - Chevron avait
auparavant proposé 33 milliards $ et a décidé
de ne finalement pas renchérir -, Total a étu-
dié tous les actifs africains du groupe amé-
rachetait Anadarko, la major américaine allait
largement distancer Total en termes de pro-
duction et de chiffres d'affaires. Inacceptable
pour le PDG de Total, qui tient à sa place de
numéro quatre des majors privées dans le
monde après ExxonMobil, Shell et BP.
Rovuma et l'Afrique du Sud : les joyaux
gaziers. Alors que les autorités mozambi-
caines ont régulièrement approché la major
française pour qu'elle entre dans le pays,
les géologues de Total n'ont pourtant jamais
cru au potentiel du Mozambique, où près
de 180 trillions de pieds cubes ont finale-
ment été découverts à partir de 2010 par
Anadarko et ENI. Le rachat d'Anadarko, qui
contrôle 26,5% du bloc 1 où près de la moi-
tié des volumes mozambicains sont concen-
trés, permettrait à Total de reprendre la main
dans ce pays dans lequel ils n'ont pas osé
prendre des risques il y a dix ans. Total a
rendu ses seuls blocs mozambicains (3 et
6), sans aucune découverte, il y a trois ans.
Total a envoyé en catimini deux de ses
cadres, Momar Nguer et Laurent Vivier, à
Maputo le week-end dernier afin de réaf-
firmer que la major appuierait bien une
décision finale d’investissement sur les deux
premiers trains de liquéfaction à la mi-juin,
le 11B/12B qu'elle opère en coopération
avec Qatar Petroleum, et où une découverte
significative de gaz a été annoncée en février
(   AEI nº834). Les géologues de Total se
projettent déjà dans un projet de dévelop-
pement du 11B/12B dans l'hypothèse où
les forages d'appréciation seraient positifs.
Une découverte dans les 6/7 et 8 permettrait
une synergie en termes d'infrastructures.
Algérie/Ghana. En volume de brut, Anadarko
est le premier producteur privé d'Algérie. Ce
très probable rachat de Total permettrait au
groupe de devenir le partenaire privilégié
d'Alger grâce aux gisements pétroliers d'Ou-
rhoud, HBNS et El Merk sur lesquels il est
déjà actif depuis 2018 via le rachat des Danois
de Maersk Oil. En Algérie, Total était déjà
parvenu à se renforcer depuis 2017 grâce à
la signature de nouveaux permis avec le
ministère et l'ex-patron de Sonatrach Abdel-
moumen Ould Kaddour (voir  p. 2). Quant
au Ghana, après plusieurs tentatives man-
quées, Total y prendrait enfin une position
privilégiée étant donné qu'Anadarko est un
des partenaires des gisements géants de
Jubilee (120 000 b/j) et ceux de TEN (80 000 b/j)
dont la production a été lancée respective-
ment en 2010 et en 2016 avec le concours de
Tullow Oil et Kosmos Energy.

En coulisses
CONGO-B TOTAL DÉGOÛTE NOBLE ENERGY DU BUSINESS PÉTROLIER À BRAZZAVILLE
Le vice-président exploration de
Noble Energy, Jim Demarest, ne
risque pas de se rendre à nouveau
dans les locaux du ministère congo-
lais du pétrole à Brazzaville. Alors
que la société américaine avait reçu
des autorités congolaises un docu-
ment officiel lui attribuant le bloc
Marine XX, compris dans l'appel
d'offres lancé en 2018, elle s'est fait
doubler par Total (   AEI nº830).
C'est finalement la major française
qui opérera ce bloc situé dans l'off-
shore profond. Noble Energy, qui
n'a aucun permis dans le pays, a
ainsi compris, avec cette expérience,
que le Congo-B était un terrain péril-
leux pour tout nouvel entrant.
Perenco, ENI et Total contrôlent la
quasi-totalité de la production et
jouissent d'une influence considé-
rable au ministère du pétrole dirigé
par Jean-Marc Thystère Tchicaya
et surtout à la présidence, où ils ont
un accès privilégié au chef de l'Etat
Denis Sassou Nguesso. Pourtant,
les Congolais souhaiteraient attirer
de nouveaux investisseurs dans le
nouvel appel d'offres en cours.
Actuellement, en Afrique, Noble
Energy est uniquement actif en Gui-
née équatoriale et au Cameroun. La
plus grande partie de ses investis-
sements est en Israël, où la société
a découvert les champs gaziers de
Tamar et surtout de Leviathan, qui
sera mis en production cette année.
Noble Energy a d'importants gise-
ments de gaz et pétrole de schiste
aux Etats-Unis.

Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 1/8 14 MAI 2019 - Nº840

Pétrole & Gaz
Tanzanie
TANZANIA LNG :
EQUINOR ET SHELL
DÉSORMAIS
EN OPPOSITION
FRONTALE
Les Norvégiens d'Equinor tentent
une nouvelle percée en solo
afin de développer une petite
usine GNL avec le gouvernement
Magufuli.
Le projet Tanzania LNG ne cesse d'être
reporté. Cette unité de trains de liqué-
faction dans la province de Lindi, appro-
visionnée par les gisements de Shell et
Equinor, est encore loin de voir le jour.
Les deux majors, qui étaient parties sur
une unité de minimum 10 millions de
tonnes via deux trains, sont aujourd'hui
brouillées.
Et le gagnant des parts
CONGO-B
de New Age sur Marine XII est…
En vente depuis plusieurs mois,
l'actif Marine XII de New Age va
être racheté par une firme russe,
pas encore active dans le pays.
Révélations.
Selon nos sources, c'est la société russe
Lukoil qui devrait s'emparer des 25% déte-
nus par New Age sur Marine XII. Le mon-
tant de la transaction, négociée en partie
par les banques conseils Evercore et Bank
of America Merrill Lynch, devrait s'appro-
cher des 400 à 500 millions $. Ce permis
produit du pétrole et du gaz - via les gise-
ments de Litchendjili depuis 2014 et Nene,
dont le débit sera en phase plateau cette
année - grâce à son opérateur, l'italien ENI.
Le contact entre New Age et son acheteur
a été plutôt aisé, étant donné que Lukoil
et New Age sont déjà partenaires sur le
bloc camerounais d'Etinde.
Lukoil fait ainsi son premier investisse-
ment dans l'offshore congolais, jusqu'alors
chasse gardée des français Total et
Perenco ainsi que d'ENI. Ce dernier
connaît toutefois bien Lukoil, les deux
pétroliers venant de s'associer pour opé-
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Electricité Réseaux d'affaires
Equinor défend sa partition. Ce que Shell
craignait depuis plusieurs années est en
train de se produire. La major norvégienne
Equinor privilégie une négociation directe,
sans Shell, avec le représentant désigné de
l'Etat tanzanien sur le GNL, le cadre du
ministère des mines et de l'énergie Norbert
Kahyoza (  AEI nº838). Equinor souhaite-
rait désormais développer un plus petit
projet grâce à ses seules réserves sur le bloc 2,
et ce sans attendre de se mettre d'accord
avec Shell, opérateur des blocs 1 et 4. Equi-
nor, dont le capital est détenu en majorité
par l'Etat norvégien, est moins critique sur
les demandes de contrôle sur le projet GNL
de la part de la Tanzanie, exprimées de façon
encore plus forte depuis l'arrivée en 2015
de John Magufuli comme président.
ExxonMobil mis au coin. Difficulté supplé-
mentaire pour Equinor : son principal par-
tenaire sur le bloc 2, ExxonMobil, est de
moins en moins intéressé par ce projet. Le
pétrolier américain concentre ses investis-
sements gaziers dans le bloc 4 du bassin
de Rovuma, au Mozambique, au sud de la
Tanzanie (  AEI nº839). La major n'est d'ail-
leurs même pas conviée à la table des dis-
cussions avec les autorités tanzaniennes.
rer trois blocs au Mexique ensemble. Leur
coopération date de la fin des années
1990 dans les pays de l'ex-URSS comme
le Kazakhstan ou l'Azerbaïdjan. Cependant,
c'est leur première association en Afrique.
New Age avait lancé le processus de
vente mi-2018 et de nombreuses firmes
s'étaient montrées intéressées. Comme
nous l'avions révélé, Perenco et
Maurel & Prom étaient sur les rangs
(   AEI nº838). New Age était poussé
par ses actionnaires, comme les Chinois
d'HOPU Investment ou le fonds d'inves-
tissement Kerogen Capital, à vendre
au plus vite Marine XII. New Age a connu
une année 2018 très difficile avec le
départ de son fondateur et président
Steve Lowden et la réorganisation de
son management. La firme est désormais
dirigée par David Stoopin (ex-BP).
Lukoil a été fondé au début des années
1990 par le milliardaire Vaguit Alekperov,
devenu au fil des années un très proche
du président russe Vladimir Poutine.
Lukoil est la plus importante société pri-
vée pétrolière russe après les masto-
dontes Gazprom et Rosneft.
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Hommes de pouvoir
ExxonMobil tente de vendre son actif tan-
zanien mais se retrouve totalement para-
lysé, car le contrat d'exploration a expiré
depuis 2018 (  AEI nº832). Seules des "let-
ters of comfort" ont été envoyées aux opé-
rateurs par le ministère des mines et de
l'énergie afin de garantir que les licences
ne soient pas vendues à d'autres pétroliers.
Shell attentiste. La major anglo-néerlandaise
qui a l'habitude de développer des gros projets
de GNL (Australie, Nigeria, Brunei, Russie,
Oman, Qatar, Trinidad-et-Tobago, etc.) ne
croit pas à une petite unité, comme celle
poussée actuellement par Equinor, la consi-
dérant non rentable sur un marché où
d'énormes projets seront prochainement
lancés aux Etats-Unis, en Australie et au
Mozambique. De plus, Shell considère que
les mesures de règlement des conflits propo-
sées par le gouvernement depuis 2017, où les
tribunaux tanzaniens seraient rendus obliga-
toires, sont de nature à freiner sa volonté
d'investissement. La construction d'une usine
GNL coûte plusieurs milliards $ et aucune
banque ne souhaiterait mettre de l'argent dans
un projet pour lequel la résolution d'éventuel
conflit passerait par des tribunaux étant poten-
tiellement soumis à un pouvoir politique.
ALGÉRIE MAJOR
Total inquiet depuis le départ de Kaddour
Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, est très
anxieux de la situation politique algérienne pour sa
société. Depuis la mise à l'écart du patron de
Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, le
23 avril, et son remplacement par Rachid Hachichi,
la société craint un retour à un fort protectionnisme,
plutôt rétif au secteur privé étranger. L'embellie des
relations entre Total et Sonatrach depuis 2017 était
principalement due aux relations de confiance
nouées entre Pouyanné et Kaddour (  AEI nº807,
 AEI nº826). Total avait notamment obtenu
l'extension sur le bloc TFT, ainsi que le feu vert
d'Alger sur l'acquisition des actifs de Maersk Oil.
LIBYE MAJOR
Kidnapping du salarié de Total :
un message anti-France ?
Le salarié libyen de Total, Bashir Bzezi, kidnappé le
26 avril à Tripoli (  AEI nº839), a été libéré le
week-end du 4 mai. Il était payé depuis plusieurs
mois par la major, acquéreur en février 2018 des
16,33% de Marathon Oil dans la concession de
Waha - transaction contestée par la NOC libyenne
qui l'a préempté (  AEI nº839). La major française
considère que le rapt est la conséquence directe
du mouvement anti-Français à Tripoli. Le
gouvernement de Fayez Sarraj soutenu par l'ONU
reproche le soutien de Paris à Khalifa Haftar, qui
assiège la capitale depuis plusieurs semaines.
14 MAI 2019 - Nº840

Pétrole & Gaz
KENYA Total
veut des meilleurs coûts
récupérables sur le Turkana, sinon…
La major française Total n'est pas
enthousiasmée par les conditions
actuelles proposées par
le gouvernement. Son départ
du projet est possible.
Selon nos sources, de nouvelles négocia-
tions ont débuté le 2 mai au ministère du
pétrole entre les représentants de l'adminis-
tration, Total-Tullow Oil-Africa Oil et le
National Treasury (ministère des finances).
Objectif de ces échanges : se mettre d'accord
sur les coûts récupérables pour les pétroliers
afin de permettre le développement des
blocs 10 BB et 13T, sur lesquels 600 millions
de barils sont théoriquement récupérables.
Tullow, tout comme Total, dont les dossiers
relatifs au Kenya sont supervisés à Paris par
son vice-président Khaled Kouki, considère
que la formule de coût récupérable prévue
actuellement dans les accords avec le gou-
vernement rend le projet non-rentable. Ce
dernier prévoit notamment la construction
d'un oléoduc de plus de 600 kilomètres allant
de la zone de production, dans le comté de
GABON Le FMI veut-il oui ou non
liquider la Gabon Oil Co (GOC) ?
La publication, dans notre dernière
édition, des échanges entre le FMI et
le ministère du budget sur la GOC, a
suscité un torrent de démentis.
Retour sur un dossier sensible.
A la suite de la publication, dans l'édition
du 30 avril d'Africa Energy Intelligence
(   AEI n°839), d'un article sur le point
de vue du Fonds monétaire internatio-
nal (FMI) sur la Gabon Oil Co (GOC) et
sa filiale, la Gabon Oil Marketing (GOM),
le ministère gabonais du pétrole a large-
ment diffusé un communiqué niant les
faits, publié par les principaux journaux
locaux. Il faut dire que la publication de
notre article a coïncidé avec la visite d'une
délégation du FMI à Libreville, emmenée
par l'économiste Boileau Loko. Dans son
démenti, le ministre du pétrole Pascal
Houangni Ambouroué indique qu'il s'est
entretenu avec les fonctionnaires du FMI
et que ces derniers n'ont pas "donné
d'injonction au gouvernement gabonais
de liquider la GOC et la Sogara" (nous
n'avions parlé que de la GOC et de la
GOM, et pas de la Sogara).
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Electricité
Turkana (ouest) au port de Lamu (nord de la
côte du pays). Total, qui détient 25% du 10BB
et 13 t à la suite du rachat de Maersk Oil en
2018 et est représenté à Nairobi par la ken-
yane Purity Karau, ne souhaite pas rester
cantonné à un rôle de partenaire secondaire.
Si les négociations sur les coûts récupérables
patinent trop longtemps, la major française
pourrait envisager de vendre ses parts. En
cas d'accord avec le gouvernement, elle
pourrait au contraire prendre le rôle d'opé-
rateur et racheter une partie des actifs de
Tullow Oil, scénario identique à ce qui s'est
déjà passé en Ouganda avec la junior bri-
tannique (  AEI nº836). Cependant, l'une
des raisons qui avaient poussé Total à privi-
légier le passage par le territoire tanzanien
et éviter le Kenya pour exporter le brut
ougandais demeure dans le cas du déve-
loppement du brut du Turkana. Le pétrolier
craint que la proximité de Lamu - où devrait
aboutir le pipeline - avec la frontière soma-
lienne, où les terroristes islamiques d'Al-
Shabaab ont déjà frappé, soit facteur de
risque sécuritaire.
Le FMI, lui, est resté muet durant tout l'épi-
sode. Et pour cause : l'institution a effecti-
vement fait part de son inquiétude sur les
finances très dégradées de la GOC et de la
GOM (  AEI n°835) à ses deux interlocuteurs
au sein du gouvernement gabonais, à savoir
le ministère du budget et de l'économie. Le
FMI, qui mène depuis 2017 un programme
visant, entre autres, à réduire le nombre des
sociétés publiques au Gabon en échange
de ses prêts (642 millions $) au pays, ne voit
pas comment la GOC et sa filiale peuvent
apurer leurs comptes, grevés par une masse
salariale hypertrophiée et des revenus insuf-
fisants. Le fonds a donc demandé aux auto-
rités gabonaises de lui soumettre des pro-
jections sur l'évolution de ces deux sociétés
qui, si elles étaient privées, auraient été
liquidées depuis longtemps. L'institution veut
absolument régler le problème avant la fin
de son programme dans le pays, prévu pour
s'achever l'an prochain. Dans le secteur
pétrolier, le FMI s'inquiète également des
créances de TVA considérable détenues par
les pétroliers sur le trésor gabonais (  AEI
n°827), qui faussent les indicateurs macro-
économiques du Gabon.
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
NIGERIA ARBITRAGE
P&ID bataille toujours contre Abuja
et réclame ses 9 milliards $
Les avocats de la société Process & Industrial
Development (P&ID) domiciliée aux Îles Vierges
britanniques font feu de tout bois pour obtenir la
confirmation par la justice américaine de
l'arbitrage qui les a opposés en 2017 à l'Etat
nigérian. Alors qu'Abuja a fait valoir le 1er avril sa
"souveraineté" pour refuser de payer à la société
les 9 milliards $ auxquels le tribunal arbitral de
Londres l'avait condamnée (  AEI n°838), la
firme dirigée par l'irlandais Michael Quinn a
riposté le 1er mai. Dans un texte soumis à la Cour
d'appel du district de Columbia, la défense de
P&ID soutient que l'immunité du Nigeria n'a pas
été établie par le tribunal et que la clause de
souveraineté ne peut être examinée. Elle
rappelle qu'Abuja a accepté que l'arbitrage soit à
Londres et reconnu une convention qui lie les
juridictions nigériane et américaine et ne peut
donc y échapper, appelant le tribunal à rejeter la
clause de souveraineté. Le litige remonte à 2010
et au refus du Nigeria de livrer du gaz à P&ID, qui
développait un projet gazier. La firme avait
obtenu de l'arbitrage que le Nigeria leur verse
les profits qu'elle aurait pu réaliser en 20 ans
avec des intérêts, soit 9 milliards $.
ANGOLA CONSEIL
Proche du MPLA, Pugliese représentera
la chambre africaine de l'énergie
La Chambre africaine de l'énergie, plateforme
d'intermédiation entre acteurs privés et
gouvernementaux du secteur sur le continent, va
pouvoir compter sur un ambassadeur de poids à
Luanda après avoir nommé le 1er mai Sergio
Pugliese à la tête de son antenne angolaise.
Fondateur des cabinets de conseil Amipa et
Motiva et ex-cadre des majors BP et Statoil
(devenu Equinor) en Angola, il s'est marié en
2012 avec la chanteuse Irina Jardim França. La
première dame de l'époque, Ana Paula dos
Santos, mais aussi l'actuel chef de l'Etat João
Lourenço, qui était alors député et secrétaire
général du MPLA au pouvoir, et son épouse Ana
Dias Lourenço, alors ministre du plan, étaient
présents à la cérémonie. Par ailleurs, Irina França
est la fille du général Antonio dos Santos
França, dit Ndalu, ancien chef d'état-major et
vice-ministre de la défense sous la présidence
dos Santos (  LC n°207). Ancien footballeur
star du pays dans les années 1970 et longtemps
membre du bureau politique du MPLA, Ndalu a
fait fortune dans le secteur minier (  AMI
n°118) et s'est rapproché de João Lourenço. Fin
2018, il a notamment pris la tête d'un groupe de
cadres du MPLA appelant à la démission
d'Eduardo dos Santos de la direction du parti,
poste qu'il occupait encore après son départ du
pouvoir en septembre 2017. Dirigée par l'influent
avocat équato-guinéen NJ Ayuk (Centurion), la
chambre africaine de l'énergie est partenaire du
sommet Angola Oil & Gas, du 4 au 6 juin, lors
duquel Luanda devrait lancer un nouvel appel
d'offres pour neuf nouveaux blocs d'exploration.
14 MAI 2019 - Nº840

Pétrole & Gaz
SOUDAN Qui est le maître du pétrole
depuis le départ d'el-Béchir ?
Le régime militaire Transitional Military
Council, qui a succédé mi-avril au gouver-
nement d'Omar el-Béchir, continue de se
reposer sur les élites en place pour gérer
les questions pétrolières. Le départ de
l'éphémère ministre du pétrole et du gaz
Ishag Bashir Gamaa, nommé en mars
(  AEI n°837) et débarqué avec le reste du
gouvernement le 11 avril, a laissé le champ
libre à Ali Abdul-Rahman pour prendre en
main le secteur. Désigné sous-secrétaire du
ministère à l'arrivée de Gamaa, cet ingénieur
de formation connaît particulièrement bien
le sérail pétrolier. Entre 2011 et 2018, il était
directeur adjoint puis DG de la raffinerie de
Khartoum, la plus grande du pays avec une
MADAGASCAR A qui Lalanirina Ranoroarisoa
doit-elle sa couronne de l'Omnis ?
Nommée en avril DG par intérim de
l'Omnis (Office des mines nationales et
des industries stratégiques,  LOI n°1497),
Lalanirina Ranoroarisoa devrait en bonne
partie son poste à l'activisme de la juriste
du groupe, Diane Ramaroson. Jusqu'ici
directrice des hydrocarbures au sein de
l'Omnis, Ranoroarisoa serait très proche
de cette dernière, qui serait particulière-
ment influente parmi les différents conseil-
lers du premier ministre Christian Ntsay.
Diplômée du prestigieux Centre d’études
ZIMBABWE Invictusfait son nid à Harare
grâce à l'empire Masawara
La junior australienne Invictus Energy, qui
détient le bloc d'exploration SG 4571 dans
le nord du Zimbabwe, multiplie les connexions
avec l'élite politique et financière du pays.
Le groupe dirigé par Scott Macmillan (ex-
Woodside) a signé le 7 mai un mémorandum
d'entente avec un groupe industriel particu-
lièrement en vue à Harare, Sable Chemicals,
qui détient le monopole sur la fabrication de
fertilisants au nitrate dans le pays. Non
contraignant, le texte prévoit la fourniture
de 70 milliards de pieds cube annuels de
gaz pendant 20 ans en cas de découverte
importante d'hydrocarbures. Sable Chemicals
est détenu par le fonds d'investissement
Masawara du millionnaire Shingai Mutasa,
soutien revendiqué de la politique d'Emmer-
son Mnangagwa. Le PDG de Sable,
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Electricité
production de 90 000 b/j, en novembre 2018.
Située à 70 km au nord de la capitale sou-
danaise, elle est gérée par Khartoum
Refinery Co (KRC), une joint-venture à parts
égales entre la China National Petroleum
Corp (CNPC) et le gouvernement. Abdul-
Rahman doit cependant se contenter
d'expédier les affaires courantes, dans un
contexte d'instabilité où la transition militaire
subit de nombreuses défections sous la
pression des manifestations (  LOI n°1497).
Selon nos sources, les négociations sont au
point mort avec l'Egypte au sujet de l'appel
d'offres pétrolier lancé par Le Caire au large
de la zone frontalière contestée de Hala'ib
(  AEI n°837).
diplomatiques et stratégiques (CEDS) de
Madagascar où sont formés les cadres de
la fonction publique, Ramaroson est éga-
lement proche de l'ancien DG de l'Omnis,
Bonaventure Rosoanaivo, qui avait quitté
son poste en février 2018 au profit de
Voahangy Nirina Radarson. Dans les
hydrocarbures, l'Omnis aura pour principale
mission de relancer l'appel d'offres pétro-
lier pour 44 blocs d'exploration, suspendu
par Andry Rajoelina après son retour au
pouvoir en janvier (  AEI n°837).
Bothwell Patrick Nyajeka, est le bras droit
de Mutasa et figure lui-même au board de
nombreuses firmes détenues par Masawara,
à l'instar du fonds TA Holdings, dont il est
le directeur financier, qui investit dans le
tourisme en Afrique de l'Est (  LOI n°1216).
Invictus disposait déjà de relais très connec-
tés grâce à son partenaire local One-Gas
Resources, qui détient 20% du bloc SG 4571
et est dirigé par Paul Chimbodza, actif dans
le secteur minier depuis le début des années
2000. Ce dernier s'était notamment associé
à MacDonald Chapfika, frère de l'ex-vice-
ministre des finances du président Robert
Mugabe, David Chapfika, en fondant
Needgate Mining, qui a racheté en 2003
les 15% du géant minier Zimplats dédiés
aux entrepreneurs noirs (  LOI n°1058).
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
Premier cercle
NIGER AGADEM : POURQUOI LA CNPC
DEVRAIT FINALEMENT PRIVILÉGIER
LE BÉNIN AU TCHAD ?
Selon nos sources, la cadence des réunions au
sujet de l'exportation du brut d'Agadem entre
les cadres du ministère nigérien du pétrole et
les fonctionnaires béninois s'est récemment
accélérée. Plusieurs rencontres se sont
déroulées fin avril à Paris en présence du
ministre nigérien du pétrole Pierre Foumakoye
Gado et de son directeur des hydrocarbures
Adolphe Gbaguidi. Les discussions autour de
la construction d'un oléoduc entre Agadem (est
du Niger) et Cotonou sont largement
encouragées par l'opérateur chinois CNPC qui
a fait comprendre au ministre nigérien
Foumakoye Gado que la solution de passer par
le Tchad - puis par le Cameroun pour atteindre
Kribi - n'était plus souhaitable. CNPC s'inquiète
d'investir près d'1 milliard $ dans un pipeline
vers le Tchad où le président Idriss Déby a
déjà fait fermer en 2012 la raffinerie qu'il
contrôle (  AEI nº682). Il lui avait aussi infligé
de fortes amendes pour absence de respect de
la législation environnementale en 2013
(  AEI nº705). Si l'oléoduc à construire entre
Agadem et Cotonou, soit 1 800 kilomètres,
serait largement plus long que celui envisagé
vers le Tchad, il représenterait moins de risques
politiques. De plus, la relation entre le
président béninois Patrice Talon et son
homologue nigérien Mahamadou Issoufou est
plutôt bonne.
CONGO-B SIÈGE DE L'APO : SASSOU
POURSUIT SON OPÉRATION SÉDUCTION
AVEC BUHARI ET KACHIKWU
Le président congolais Denis Sassou Nguesso
est de plus en plus obsédé par le premier
sommet des chefs d'Etat de l'Organisation des
producteurs africains (APO) qui se déroulera en
janvier 2020. Après avoir marqué des points lors
de la conférence, début avril, des ministres de
l'APO à Malabo (  AEI nº839), le Congo-B voit
déjà le coup d'après afin de rapatrier le siège de
cette institution à Brazzaville, depuis 2017 à
Abuja. Selon nos informations, le secrétaire d'Etat
aux ressources pétrolières du Nigeria, Emmanuel
Ibe Kachikwu - également président par intérim
de l'APO - a prévu de se rendre courant juin dans
la capitale congolaise afin de s'enquérir des
capacités du pays de recevoir les futurs locaux. Il
se déplacera notamment sur le site prévu pour la
construction du siège. Sassou Nguesso voudrait
impressionner Kachikwu afin que non seulement
le sommet des chefs d'Etat de janvier se tienne
bien à Brazzaville, comme il est prévu, mais qu'il y
soit annoncé que l'APO revienne pour de bon
dans le pays. Le président congolais fait de ce
dossier une véritable affaire personnelle. Et
pourtant, les moyens manquent : l'Etat est
incapable de payer la cotisation annuelle à
l'OPEP et est contraint de demander aux
pétroliers de lui avancer la somme
(  AEI nº839). Lors du transfert en 2017 à Abuja
du personnel de l'APO dirigé par l'ex-ministre
nigérien Mahaman Laouan Gaya, le Congo-B
avait plus de trois ans de cotisation en retard.
14 MAI 2019 - Nº840
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Pétrole & Gaz Electricité Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir

GAMBIE BP enterre l'ère African Petroleum

en rejoignant Petronas dans l'offshore
Après son acquisition, le 1er mai, du bloc
offshore gambien A1, la major britannique
BP devient le poids lourd du bassin MSGBC
(Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée
Bissau et Conakry) au détriment de la
junior australienne African Petroleum
(APCL, devenue Petronor -  AEI n°837).
Le bloc faisait partie des quatre licences
que cette dernière détenait au Sénégal
et en Gambie et qui lui ont été retirées en
2017, notamment pour absence de forage
(  AEI n°832), ce que conteste APCL dans
un arbitrage en cours devant le Cirdi
(   AEI n°833). Depuis, le permis séné-
galais Rufisque Offshore Profond (ROP) a
été attribué à la major française Total, et
l'arrivée de BP enterre les chances de la
junior de reprendre la main sur son ancien
actif gambien à court terme.
Cette acquisition renforce BP en Afrique
de l'Ouest, où la major est représentée par
sa présidente régionale Emma Delaney.
BP possède déjà 60% sur les blocs sénégalo-
mauritaniens de Saint Louis Offshore Profond
et C8 du gisement gazier Tortue dont la
production commencera en 2022. Le pré-
sident gambien Adama Barrow peut, lui,
se réjouir de l'arrivée d'une nouvelle major
dans l'offshore, après Petronas, qui détient
le bloc voisin A2. Banjul peinait à attirer les
pétroliers depuis le lancement de son appel
d'offres en 2017 (  AEI n°835).
CONGO-B STRATÉGIE D'ÉTAT
Sur quels champs Sassou reprend-il
le contrôle de son brut à ENI ?
Après avoir construit en 2010 à Pointe-Noire la
Centrale électrique du Congo (CEC, 300 MW) qui
fonctionne au gaz, ENI vient de finir de se
rembourser en nature sur ses coûts grâce à du brut
congolais de la SNPC et en a été notifiée par le
ministre des hydrocarbures Jean-Marc Thystère
Tchicaya et celui des finances et du budget Calixte
Nganongo. La fin de cette période permettra à
Brazzaville de récupérer davantage de pétrole
produit dans le pays : jusqu'à janvier, le Congo-B
laissait chaque mois l'équivalent d'un peu plus de
171 000 barils au groupe italien dans le cadre de cet
accord. Ce pétrole était issu des champs non-
opérés par ENI, à savoir Moho Nord, Moho Bilondo,
Nkossa et Secteur Sud qu'opère la major Total.
ANGOLA STRATÉGIE D'ÉTAT
Pouyanné (Total) pas mécontent
du choix de Martins à Sonangol

ZIMBABWE Carburant :
Mnangagwa gâte
Total, Engen… et son allié Zuva
Le gouvernement zimbabwéen d'Emmer-
son Mnangagwa multiplie les concessions
aux principaux distributeurs de carburant
pour faire face aux pénuries qui affectent
régulièrement le pays depuis
novembre 2018. Le ministre de l'énergie et
de l'électricité Joram Gumbo a annoncé le
10 mai avoir octroyé pour 50 millions $ aux
fournisseurs du pays en lettres de crédit
pour les aider à approvisionner le marché
local. Si le sud-africain Engen reçoit le gros
lot avec 25 millions $ devant Total Zimbabwe
(13  millions  $), le groupe local Zuva
Petroleum peut aussi se satisfaire d'une
aide de 12 millions $. Disposant de 72 sta-
tions-service, Zuva appartenait à la major
BP jusqu'en 2010, date de son rachat par
le groupe Masawara de l'influent Shingai
Mutasa. En 2013, Zuva a ensuite été racheté
par John Mushayavanhu. Réputé très
proche de Mnangagwa, ce banquier est à
la tête du puissant FBC Holdings, histori-
quement lié au parti au pouvoir ZANU-PF
et au sein duquel l'actuel chef de l'Etat a
joué un rôle important dans les années 2000
(  LOI n°1120). A l'automne, en pleine crise
monétaire, Mushayavanhu avait été pres-
senti pour prendre la tête de la banque
centrale, la Reserve Bank of Zimbabwe
(RBZ), sans succès.
Nommé le 8 mai pour remplacer Carlos Saturnino
à la tête de la Sonangol (voir ci-dessous),
Sebastião Pai Querido Gaspar Martins aurait déjà
la bénédiction des pétroliers du pays, notamment
Total. Malgré la proximité affichée de son PDG
Patrick Pouyanné avec Saturnino lors du sommet
pétrolier de Paris en avril (  AEI n°839), la major
française verrait d'un bon œil l'arrivée de Martins
du fait de son expérience. Accompagné de
techniciens nommés le même jour au board de
Sonangol, il a passé 41 ans au sein du groupe et est
devenu un interlocuteur fréquent des opérateurs
en Angola. PDG de la branche exploration et
production de Sonangol dans les années 2000, au
moment où Pouyanné était secrétaire général de la
branche angolaise de Total, Gaspar Martins a eu
l'occasion de travailler avec Total sur le prolifique
bloc 17 (600 000 b/j en 2017) lors de son passage
(2015-2017) à la tête de la junior angolaise Somoil,
qui détient 10% de cet actif.

Focus
ANGOLA LOURENÇO NOMME UN ALLIÉ DE MANUEL VICENTE POUR METTRE SONANGOL AU PAS
Le limogeage de Saturnino fait
suite aux tensions l'opposant
à l'Agence nationale
du pétrole et du gaz (ANPG).
En remplaçant le 8 mai Carlos Satur-
nino par Sebastião Pai Querido Gas-
par Martins à la tête de la Sonangol,
le président João Lourenço veut faire
preuve de tolérance zéro, à trois
semaines de la grande conférence
pétrolière nationale Angola Oil & Gas.
Saturnino, qui avait remplacé la fille
de l'ex-président Eduardo dos Santos,
Isabel dos Santos, en 2017 à la tête
du groupe, doit son licenciement à une
accumulation d'erreurs. D'une part, il
paie sa mauvaise gestion des pénuries
de carburant qui affectent le pays
depuis début mai, sachant que Sonan-
gol est en charge de l'importation de
produits raffinés dans le pays et est le
principal distributeur via sa filiale
Sonangol Distribuidora. Cette crise
est due à la difficulté pour Sonangol
de s'approvisionner en devises auprès
de la banque centrale Banco Nacional
de Angola (BNA), qui exercerait un
contrôle accru sur les transactions du
groupe depuis plusieurs semaines. Par
ailleurs, Saturnino fait les frais de sa
réticence à transférer le rôle de conces-
sionnaire de Sonangol au profit d'une
Agence nationale du pétrole et du gaz
(ANPG) créée en février (   AEI
n°835). L'ex-PDG, qui s'est toujours
opposé à cette structure (   AEI
n°821), aurait fait le coup d'éclat de
trop en demandant à l'ANPG le chan-
gement du contrat du bloc 21/09 que
Sonangol a racheté à la junior Cobalt
International Energy (  AEI n°839).
Cette nomination démontre le poids
des réseaux de Manuel Vicente, ex-
président de Sonangol (1999-2012) et
vice-président (2012-2017) de José
Eduardo dos Santos, qui conseille
désormais Lourenço (  AEI n°817).
Comme Saturnino, Martins est un
proche de Vicente et a gravi les éche-
lons à Sonangol sous sa présidence,
en étant directeur général (1999-
2000), DG de la branche exploration
& production Sonangol P&P (2000-
2010), puis membre du board du
groupe (2010-2013). Entre  2015
et 2017, il a été PDG de la junior Somoil,
fondée à la fin des années 1990 par
des caciques du MPLA au pouvoir,
dont Vicente (  AEI n°817). 

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Pétrole & Gaz
Angola
RUSHYDRO,
ROSATOM : POUTINE
AVANCE SES PIONS
SUR L'ÉLECTRICITÉ
Les entreprises énergétiques
russes passent à l'offensive pour
conquérir le marché angolais.
Les ténors russes de l'énergie cherchent à
profiter de la lune de miel entre les prési-
dents de la Russie et de l'Angola Vladimir
Poutine et João Lourenço pour rempor-
ter de gros contrats. La rencontre à Moscou,
le mois dernier, des deux chefs d'Etat au
cours d'un forum bilatéral a permis d'évo-
MOZAMBIQUE CSIrevient à Maputo
en soignant sa Japan connection
Le groupe mauricien CSI Energy Group
fait son retour à Maputo en y ouvrant en
mai une filiale en charge d'un projet de
sous-station électrique financé par l'agence
de coopération japonaise JICA, et avec pour
principal exécutant le géant japonais Hitachi
Plant Construction. Co-fondée en 2007
par Christopher Glasson, la branche élec-
trique CSI Electrical fournit des services
d'ingénierie à la plupart des mastodontes
japonais en Afrique dont les projets sont
financés par la JICA, comme Toshiba Plant
MOZAMBIQUECadres du PC chinois et
du Frelimo s'allient dans le thermique
Le consortium Central Térmica de Tete
Moçambique a été créé en avril pour
construire une centrale thermique dans la
province du Tete. Il a pour actionnaire la firme
hongkongaise ZhuoSheng Holdings (70%)
que dirige Cheng Bing. Diplômé de la pres-
tigieuse Ecole centrale du Parti communiste
qui forme les élites politiques du pays, celui-ci
est à la tête du géant Sino-Harbor Construc-
tion Group, qui dit prendre part à la politique
des Nouvelles routes de la soie du chef de
l'Etat chinois Xi Jinping. Le groupe a investi
depuis 2016 dans une usine de ciment dans
le Cabo Delgado, au Mozambique. Actionnaire
à 29% via son groupe Mineral Resources, le
Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr
Electricité
quer le secteur électrique devant plus de
100 entreprises angolaises et 400 russes.
Ces dernières veulent suivre l'exemple de
Technopromexport, filiale du géant d'Etat
Rostec, qui a construit le barrage de
Capanda (520 MW) entre 1987 et 2007.
Numéro deux mondial de l'hydroélectri-
cité, la société d'Etat RusHydro, un temps
intéressée par le Gabon (  LC n°786), pour-
rait accroître sa présence en Angola. Sa
filiale, Lenhydroproject, avait fourni ses
services d’ingénierie pour le barrage de
Chicapa (16 MW) dans la province de
Lunda Norte. Alors que les travaux pour
raccorder les quatre segments du réseau
électrique du pays représentent un marché
alléchant, la Russie mise aussi sur le
nucléaire avec Rosatom, qui multiplie les
investissements sur le continent (   LC
n°790). Enfin, les Russes peuvent compter
sur la VTB-Africa, filiale luandaise de la
banque publique russe VTB, qui a prêté
1,5 milliard $ à l'Angola en 2014.
Systems & Services, que la société a aidée
dans la construction de la centrale tanza-
nienne à cycle combiné de Kinyerezi II. En
2013-2014, CSI a également travaillé avec
Mitsubishi sur les réseaux de Tanzanie
continentale et de Zanzibar. CSI est aussi
actif dans les hydrocarbures, et a été sollicité
sur le projet gazier tanzanien de Songo
Songo. La firme devrait poursuivre son rap-
prochement avec Tokyo avec le déplace-
ment de Glasson au sommet Japon-Afrique
Ticad7 de Yokohama, du 28 au 30 août.
chinois Xuhong Lu est à la tête de Mozam-
bique Mining Resources et Golden Garden.
Leur partenaire local est Marrangwe & Com-
panhia, de l'ex-ministre des mines et de
l'énergie de l'ancien président mozambicain
Joaquim Chissano (1986-2005), Castigo
José Carreia Langa. Très présent dans le
secteur des hydrocarbures, il est membre du
comité central du Frelimo au pouvoir (  AEI
n°777). Bing et Lu ont accueilli fin 2018 en
Chine le DG de l'opérateur public Electrici-
dade de Moçambique (EDM), Antonio Gimo
Jr, et lui avaient fait visiter le barrage des
Trois-Gorges ainsi que la centrale thermique
de Yuting (700 MW).
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Réseaux d'affaires Hommes de pouvoir
AFRIQUE DE L'OUEST
Nyota à la chasse aux contrats avec
Philip Rand, son pétrolier connecté
Fondateur de la junior Simba Essel Energy,
Hassan Hassan recourt à ses réseaux pétroliers
pour développer sa société électrique Nyota
Power, créée en 2016. La firme canadienne vient
de recruter Philip Rand à son board dans l'optique
de se renforcer en Afrique de l'Ouest. Nyota
possède des bureaux au Liberia, au Ghana, en
Guinée et au Mali et devrait signer son premier
contrat en juin. Ayant occupé des fonctions de
directeur financier dans des sociétés pétrolières
(Equator Exploration, Burren Energy), Rand a
travaillé en 2010 sur un projet de centrale
thermique de 120 MW à Grand-Bassam en Côte
d'Ivoire aux côtés de la firme américaine Lushann
International Energy Corp et de l'avocate Lucie
Bourthoumieux, proche de l'ex-président ivoirien
Laurent Gbagbo. Rand a aussi été DG d'Allied
Energy en 2012-2013, années où la junior, contrôlée
par Kase Lukman Lawal, a vendu les blocs
nigérians OML 120 et 121 à Erin Energy, conduisant
à un long feuilleton judiciaire (  AEI n°834).
CÔTE D'IVOIRE
Artisan de Grand Inga, Yehudi Levy
(AEE Power) fait irruption à Abidjan
Déjà présente dans huit pays d'Afrique, l'entreprise
espagnole spécialisée dans les infrastructures
électriques AEE Power s'apprête à mettre le pied
en Côte d'Ivoire, après avoir créé une filiale
domiciliée dans le quartier des affaires abidjanais
du Plateau. Ayant pour mission de construire et
exploiter des centrales électriques, l'antenne
ivoirienne sera dirigée par le directeur pays d'AEE
Power au Congo-K, Yehudi Levy. Le groupe est
particulièrement influent à Kinshasa, où il est
membre du consortium ProInga rassemblant ses
compatriotes ACS et Eurofinsa, en charge de
construire le projet de barrage Inga III aux côtés du
groupement, Chine d'Inga (  AEI n°796).
Actuellement
sur le site
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GRANDE ENQUÊTE
BURKINA FASO/AFRIQUE
Mahamadou Bonkoungou soigne
ses activités BTP en faisant voler
les présidents
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LIBYA - Khalifa Haftar relance
la vente du pétrole de l'Est
avec Sulaco
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AFRIQUE Barclays/Equity : les argentiers

du brut poussés vers la finance verte
Les banques sont incitées
à se tourner vers le financement
de projets décarbonés en Afrique,
au détriment des pétroliers.
En accordant le 29 avril un prêt de 140 mil-
lions $ sur sept ans à l'antenne mauricienne
de la banque britannique Barclays pour
promouvoir ses investissements dans la
finance climatique, la Société financière
internationale (SFI) tente de décarboner
une banque jusqu'alors très active dans le
secteur pétrolier. Barclays Bank Mauritius
avait pris part en 2016 à un prêt de 43 mil-
lions $ pour que le distributeur Star Oils
Tanzania développe ses activités
downstream en Afrique de l'Est. L'un des
membres du board de Barclays à Maurice,
Kiran Juwaheer, est également le directeur
exécutif de l'antenne de Vivo Energy.
D'autres banques bénéficient de largesses
de l'IFC en échange de miser sur l'énergie
verte. En février, cette branche de la Banque
mondiale a débloqué 100 millions $ pour
l'Equity Bank Kenya afin de soutenir ses
investissements dans les énergies renouve-
lables, alors même que la banque a signé un
partenariat début 2018 avec la société pétro-
lière d'Etat National Oil Corp (NOC) pour
améliorer l'accès au carburant dans le pays.
En février, dix filiales de la Bank of Africa
(BOA) ont également bénéficié de 60 millions $
de l'IFC pour investir dans les PME actives
dans les projets environnementaux.
SOUDAN CONSULTANT
Mis hors-jeu, le dernier pétrolier
d'el-Béchir se relance dans le privé
Chassé avec le reste du gouvernement le 11 avril
dernier en même temps que le président
soudanais Omar el-Béchir (voir  page 4),
l'ancien ministre du pétrole et du gaz Ishag Bashir
Gamaa n'a pas pour autant quitté le jeu pétrolier.
Selon nos informations, celui-ci a repris dans la
foulée de son départ ses activités de consultant
avec la société de conseil qu'il a fondée il y a
plusieurs années, Viking Energy. Membre jusqu'à
sa nomination au gouvernement du parti politique
Umma, Gamaa a l'atout d'être actif dans plusieurs
secteurs : outre une expérience en tant que
secrétaire d'Etat au pétrole en 2012-2013, il a
travaillé dans le département énergies
renouvelables du gouvernement soudanais dans
les années 1980 (  AEI n°837). Bon connaisseur
de l'Afrique de l'Est, il avait été invité à Madrid en
2015 avec Viking par le consultant espagnol
Office for Sustainable Architecture (OSA),
spécialisé dans les bâtiments à énergie passive,
pour évoquer une collaboration au Soudan, en
Ethiopie et au Tchad.

MOZAMBIQUE Rachat d'Anadarko : qui est

Berkshire Hathaway, l'allié d'Oxy ?
Soutien crucial d'Occidental pour le
rachat d'Anadarko, le fonds de Warren
Buffett Berkshire Hathaway a déjà
des ramifications sur le continent.
Le groupe américain Occidental
Petroleum a pu compter sur un partenaire
de poids pour racheter son compatriote
Anadarko, dont les actifs de schiste aux
Etats-Unis et gaziers au Mozambique atti-
raient les convoitises de la supermajor
Chevron (voir  p. 1 et  AEI n°839). Le
groupe Berkshire Hathaway du milliardaire
américain Warren Buffett a en effet promis
le 30 avril à Occidental un investissement
de 10 milliards $ dès l'acquisition d'Anadarko.
Si les activités de la branche énergétique,
Berkshire Hathaway Energy, restent tour-
nées vers l'Amérique du Nord, le groupe a
aussi tissé des liens avec le continent africain.
Dans les années 2000, Berkshire fournissait
20% de la réassurance des contrats d'assu-
rance de la société d'Etat algérienne Sonatrach
(   AEI n°525), partenaire clé d'Anadarko.
Plusieurs dizaines des quelque 4 700 filiales
ou sociétés dans lesquelles Berkshire a des
parts sont également domiciliées sur le conti-
nent, comme le producteur de lubrifiants
Lubrizol South Africa et le géant de l'assu-
rance General Reinsurance South Africa. De
son côté, le fils aîné de Warren Buffett, Howard
G. Buffett, connaît bien le Congo-K, où il
s'implique dans des projets hydroélectriques
dans le parc des Virunga (  AEI n°769). Pour
ses activités, ce dernier a été décoré par le
président rwandais Paul Kagame.
MADAGASCAR BAILLEURS DE FONDS
Pour son arrivée à la Banque
mondiale, Malpass gâte la Jirama
Première destination de la tournée africaine
inaugurale de David Malpass, devenu en avril le
nouveau président de la Banque mondiale,
Madagascar va bénéficier d'une rallonge
budgétaire bienvenue, malgré des annonces de
prêts en demi-teinte (  LOI n°1496). Celle-ci,
qui fait passer à 100 millions $ un prêt d'un
montant originel de 40 millions $, va renforcer en
priorité la compagnie électrique nationale
Jirama. L'état critique des finances de celle-ci
(  LOI n°1487) avait été pointé du doigt par
l'institution de Bretton Woods en mars dernier, à
l'occasion d'un prêt de 150 millions $ destiné au
secteur électrique (  AEI n°836). Ce nouveau
financement viendra notamment renforcer la
solvabilité de l'entreprise d'Etat, dont la
transparence et le contrôle par le parlement
seront aussi renforcés dans ce programme.

Consultants
MOZAMBIQUE CONTROL
RISKS CHASSE LES CONTRATS
PÉTROLIERS ET FAIT VENIR
JACK LITTLE D'IRAK
Le géant britannique de la sécurité
Control Risks Group compte se
renforcer au Mozambique avec
l'arrivée au conseil d'administra-
tion de son antenne locale de Jack
Little, spécialiste des questions
énergétiques et pétrolières. Ce
dernier était auparavant l'un des
deux partenaires du groupe au
sein du bureau irakien de Bassora.
Little a passé 17 ans dans l'armée
britannique, prenant part à des
opérations militaires en Sierra
Leone ou encore dans les Balkans.
Control Risks, qui gère déjà la
sécurité de la supermajor Exxon-
Mobil dans le nord du pays,
s'affaire à doubler son concurrent
GardaWorld. Elle vient notam-
ment de racheter la société
mozambicaine Neptune Segu-
rança (  LOI n°1496).
NAMIBIE KAPENDA (GROOT)
RECRUTE UN POIDS LOURD DU
CONSULTING SUR SA CENTRALE
Le namibien Simon Kapenda veut
mettre toutes les chances de son côté
pour développer la centrale solaire
de Tses (80 MW) que construit son
groupe Groot Glass dans le sud du
pays. Pour ce faire, il vient de recruter
le cabinet de conseil allemand
Suntrace. En Afrique, ce dernier col-
labore régulièrement avec des géants
comme Siemens, Total ou encore la
Société financière internationale
(SFI), notamment en Ethiopie. Un
soutien de poids qui renforce Groot,
dont le projet phare de centrale à gaz
namibien de Silentu (900 MW) était
décrit comme "ayant très peu chances
de se poursuivre" dans un rapport de
2018 de l'agence américaine USAID.
Kapenda est un ancien ingénieur du
son, revendiquant sa participation à
des interviews de personnalités
comme George H. W. Bush, Tony
Blair ou Nelson Mandela.

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Pétrole & Gaz
Nigeria
BENEDICT PETERS
(AITEO), PLUS QUE
JAMAIS DANS
LES MAINS DE SHELL
Invités à la dernière minute fin avril à Accra,
la ville d'adoption du nigérian Benedict
Peters, le patron d'Aiteo, les principaux
directeurs de ce dernier se demandaient
bien ce qu'allait annoncer le grand chef.
Aiteo, qui opère le prolifique OML 29, racheté
en 2014 à Shell, va donc changer la plupart
de ses têtes du fait d'un manque de perfor-
mance, selon les mots de Peters. Exit l'ex-
cadre de Shell et DG du pétrolier nigérian,
dossiers que Rachid
ALGÉRIE Les
Hachichi (Sonatrach) devra enterrer
L'arrivée fin avril du nouveau patron de
Sonatrach, Rachid Hachichi, pourrait com-
promettre des investissements à l'étranger.
L'ex-patron, Abdelmoumen Ould Kaddaour,
bénéficiait de l'appui du clan d'Abdelaziz
Bouteflika et donc de confortables marges
de manœuvre pour faire aboutir ses projets
(  AEI nº838) alors que Hachichi jouit, dans
le contexte actuel, d'une légitimité très faible.
La signature d'un partenariat de long terme
avec Glencore ne devrait par exemple pas
Les dessous de la discussion
OUGANDA
Museveni-Pouyanné (Total) à Entebbe
Si la rencontre à Entebbe, le 29 avril, du
patron de Total, Patrick Pouyanné, et du
président ougandais, Yoweri Museveni, a
bien été rendue publique, le contenu des
échanges ne l'a pas été. Selon nos sources,
Pouyanné a promis que la vente des 22% de
Tullow Oil à son groupe et à Cnooc serait
finalisée avant la fin juin. Lors de leur dernière
entrevue, le 18 janvier (  AEI nº833), les
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Electricité Réseaux d'affaires
Chike Onyejekwe, mis à la retraite et rem-
placé par l'actuel vice-président du groupe,
également un ancien responsable commer-
cial de Shell pour la production de NLNG.
Autre départ, celui du directeur des opéra-
tions Emmanuel Ukegbu, passé par Addax
Petroleum, qui verra ses responsabilités
transférées à un autre ex-Shell, Emmanuel
Ogagarue. Même passé pétrolier avec la
major anglo-néerlandaise pour le nou-
veau directeur de la production James
Iwoh. Quant au poste de directeur
financier par intérim, il échoit à Taiye
Eyewuoma, ex-Seplat/Schlumberger.
Embauché en 2017 en tant que directeur
financier, Bruce Burrows a été écarté en
octobre (  AEI nº828). Depuis 2018, c'est un
proche de Peters établi à Accra, Razak
Shittu, banquier de l'United Bank for Africa,
qui épaule Aiteo sur ses finances. Cepen-
dant, aujourd'hui, personne n'a le titre de
directeur financier plénipotentiaire.
voir le jour. Et ce d'autant que l'activité trading
de Sonatrach fait l'objet de soupçons pour
des transactions douteuses (  AEI nº839).
De même, aucune signature de contrats
d'exploration avec les majors occidentales
(Total, ENI, Equinor...) dans le gaz de schiste
n'est désormais concevable. Enfin, le projet
de partenariat en Turquie pour la production
de polypropylène est aussi menacé. Cela
nécessiterait l'accord de la Banque d'Algé-
rie, ce qui semble inenvisageable.
deux hommes tablaient plutôt sur un règle-
ment du dossier en avril. Afin d'accélérer le
processus, Total a avancé à Tullow Oil une
partie des fonds que lui réclame l'Uganda
Revenue Authority, au titre de la taxe sur
les plus-values de cession (  AEI nº837).
Pouyanné a également assuré à son hôte
que la décision finale d'investissement sur
les blocs ougandais ne devrait plus tarder.
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Hommes de pouvoir
UN PATRON OMNIPRÉSENT ET OMNIPOTENT
BENEDICT PETERS
Le fondateur d'Aiteo n'est pas homme à déléguer
facilement lorsqu'il s'agit de ses affaires. Si la nouvelle
organisation de la société est officiellement la
conséquence d'un manque de performance, Benedict
Peters n'a jamais pu transférer les fonctions essentielles
d'Aiteo. Même son frère, Francis Peters, qui gère les
affaires courantes depuis le Nigeria, n'aurait qu'un rôle
mineur. L'OML 29, seul actif du groupe, produit entre
60 000 et 80 000 b/j, mais son débit est fortement
impacté par la persistance de vols de brut le long de
l'oléoduc d'exportation (Nembe Creek Trunk Line) et
surtout au niveau du terminal de Bonny opéré par Shell.
L'absence de réaction d'Aiteo quant à ce phénomène,
durant depuis près de quatre ans, inquiète les
banquiers qui viennent pourtant d'accepter de
nouvelles discussions quant au refinancement des
prêts du pétrolier (  AEI nº836). Sur les
2,58 milliards $ qu'a coûté la transaction d'achat des
parts de Shell, Total et ENI, plus d'1,5 milliard $ aurait
été prêté par des banques nigérianes.
SÉNÉGAL Que se sont dit
Macky Sall et Andrew
Inglis (Kosmos) lors de
leur rencontre à Dakar ?
Le président de Kosmos Energy, Andrew
Inglis, et les deux vice-présidents, Mike
Anderson - en charge des relations gouverne-
mentales - et Todd Niebrugge - responsable
des projets sénégalo-mauritanien - ont été reçus
fin avril par le président Macky Sall. Si la visite
a été rendue publique, la teneur de la discussion
ne l'a pas été. Selon nos sources, les trois
hommes étaient venus expliquer le calendrier
de la vente des 20% du bloc de Saint Louis
offshore profond où se situe la découverte
géante de Tortue - 15 tcf - (  AEI nº836). Inglis
a expliqué qu'ils évalueraient toutes les offres
en juillet et boucleraient la vente avant la fin
de l'été. L'objectif étant que Kosmos Energy en
conserve 8 à 10%. Ce bloc est opéré par BP,
tout comme le C8 en Mauritanie où se prolonge
le gisement et où Kosmos compte aussi vendre
ses participations. Autre sujet de discussion
avec le président Macky Sall, le plan de déve-
loppement des autres gisements de gaz situés
sur le bloc de Cayar offshore profond : Yakaar
(15 tcf) et Teranga (5 tcf).
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14 MAI 2019 - Nº840