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Intervention cubaine en Angola

À la fin de 1975, le gouvernement marxiste d'Angola est menacé par une offensive de l'Afrique du
Sud qui appuie l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA). À la demande
de Moscou, Cuba dépêchera des troupes sur place. Elles joueront un rôle déterminant dans la
victoire du régime en place.
En novembre 1975, Moscou se porte au secours de l'Angola. Son gouvernement de gauche, qui est dirigé
par le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), fait face à une large offensive de
l'Afrique du Sud et de l'UNITA, un mouvement de guérilla pro-occidental soutenu notamment par
les États-Unis. Ne voulant pas intervenir directement, l'Union des républiques socialistes
soviétiques (URSS) demande à son allié cubain de le faire. L'URSS assume les coûts de l'opération, dont
un pont aérien qui sert à transporter 36 000 soldats cubains en Angola. Ces troupes arrêtent l'offensive de
l'UNITA. L'intervention cubaine ne se limite pas à l'Angola. Un contingent de conseillers est également
envoyé au Mozambique, en 1975, et en Éthiopie, en 1977, afin de venir en aide à un gouvernement de
gauche. Des Cubains épaulent aussi les forces de Robert Mugabe en Zambie et entraînent des membres du
Congrès national africain en Rhodésie. Entre 1975 et 1989, on évalue à plus de 2 000 le nombre
de Cubains qui perdront la vie en Afrique. La Havane apportera également une aide économique et
médicale à ses alliés du continent. En 1982, par exemple, 10 000 travailleurs de la construction serviront
en Angola. Des écoles secondaires seront même construites à Cuba pour former des étudiants angolais,
éthiopiens et mozambicains. Les Cubains joueront un rôle majeur en Afrique pendant la Guerre froide. En
tout, 500 000 d'entre eux y seront impliqués d'une façon ou d'une autre. Cette présence prendra fin avec
l'effondrement du bloc communiste, à la fin des années 1980.
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/846
LA GUERRE D’INDÉPENDANCE
La guerre d'indépendance d'Angola a duré de 1961 à 1975. Elle a opposé le Portugal aux différentes
rebellions indépendantistes angolaises.
Au XVIème siècle, l'Angola est le premier pays à être colonisé par une puissance européenne, le
Portugal. Quand le portugais Antonio de Oliveira Salazar arrive au pouvoir en 1932, sa priorité est de
rentabiliser au maximum les colonies. Alors que dans les années 1950-1960, la décolonisation est en
marche, favorisée par des pays tels que l'URSS, les USA et l'ONU, l'Angleterre, la France, la Belgique, la
Hollande rendent de gré ou de force leur indépendance aux pays sous la coupe de leurs anciens empires.
Le Portugal, en revanche, s'y refuse.
Agostinho Neto, intellectuel angolais, fonde alors le MPLA, Mouvement Populaire de Libération de
l'Angola qui va œuvrer et militer pour l'indépendance de son pays.
En 1960, des manifestations indépendantistes pacifiques sont très violemment réprimées par les troupes
portugaises. Le MPLA va lancer en 1961, une insurrection armée, appuyé par deux autres organisations
concurrentes, le FNLA (Front National de Libération de l'Angola) et l'UNITA (Union Nationale pour
l'Indépendance Totale de l'Angola). Ils servent d'exemple à deux autres colonies portugaises africaines, la
Guinée Bissau et le Mozambique qui se rebelleront en 1963 et 1964.
Pour éradiquer cette rébellion massive, le Portugal envoie 190 000 soldats dont 65 000 en Angola, tout
en tentant d'accélérer la colonisation (600 000 colons portugais en 1973).
En 1974, depuis 10 ans, le Portugal a consacré 40% de son budget à ses guerres africaines. En avril
1974, lors de la Révolution des Oeillets, les officiers portugais prennent le pouvoir et proclament la
démocratie et la fin de la guerre.
L'Angola est alors en pleine confusion car les partis UNITA et MPLA commencent à s'affronter. Le
conflit prend une ampleur internationale à cause de l'implication de l'Afrique du Sud qui soutient le
Portugal et Cuba qui soutient les indépendantistes.
L'indépendance de l'Angola est signée le 11 novembre 1975.
Le pays entre dans une guerre civile qui durera jusqu'en 2002.
LA GUERRE D'INDÉPENDANCE :
Entre 1961 et 1970, une période de confrontation a éclaté entre les forces armées portugaises et les forces
organisées par les mouvements de libération des colonies portugaises, la Guinée Bissau, le Mozambique,
Sao Tomé et Principe, le Cap-Vert et l’Angola.
Le début de cet épisode de l'histoire militaire du Portugal eut lieu en Angola le 4 février 1961, dans la
zone qu'on désignait alors comme Zone Insurgée du Nord (Zona sublevada do Norte, ZSN). Ce même
jour les membres du MPLA (Movimiento Popular de la Liberación d' Angola) attaquent la prison de
Luanda afin de libérer les prisonniers politiques et massacrent 2 000 colons portugais. Les représailles de
l’armée portugaise font 10 000 victimes dans la communauté noire et des centaines de milliers d’Angolais
doivent fuir vers le Congo-Léopolville.
Le Portugal est présent avec un contingent d'environ 200 000 hommes venus de métropole et des corps de
colons volontaires. Trois groupes armés se constituent en face :
 le MPLA ( Movimiento Popular de la Liberación de Angola) d'Agostinho Neto,
 le FNLA ( Frente Nacional para la Liberación de Angola) d'Holden Roberto soutenu par le Congo et les
États-Unis, la Chine
 et l'UNITA (Union Nacional para la Independencia Total de Angola) e Jonas Savimbi expression de
l’Ethnie Mbundu soutenue par les États-Unis et la Chine.

COMMENT CUBA ENTRE-T-IL DANS L'HISTOIRE DE L'ANGOLA ?


En 1965, le commandant Ernesto Che Guevara rencontre Agostinho Neto à Brazzaville où se trouvait
le personnel du MPLA. Accompagné de Jorge Risque et Rafael Moracen Limonta, Guevara propose à
Agostinho Neto son expérience dans la lutte de guérilla pour la préparation militaires des soldats angolais.
A partir de ce moment, le MPLA commence à recevoir le soutien de Cuba dans sa lutte pour
l’indépendance.
Le soulèvement militaire du MFA (Movimiento das Forças Armadas) le 25 avril 1974, également connu
sous le nom de La Révolution des Oeillets, met fin à la dictature salazariste, qui dominait le Portugal
depuis 1926. Établissant ainsi un nouveau gouvernement qui était en faveur de la souveraineté des
colonies. En 1974, l'indépendance est accordée à la Guinée-Bissau, puis au Mozambique, au Cap-Vert, à
Sao Tomé-et-Principe et enfin à l’Angola.
Le traité d'Alvor signé le 15 janvier 1975 à Alvor, au Portugal pour les mouvements de
libération UNITA, FNLA, MPLA et le nouveau gouvernement portugais , a accordé la liberté à l'Angola.
Elle deviendra effective le 11 novembre de la même année, mettant ainsi fin à la guerre d'indépendance
angolaise.
LA LUTTE POUR LE POUVOIR :
Le gouvernement provisoire établi en Angola par l'accord d'Alvor, est tombé rapidement en raison des
sentiments nationalistes des différentes factions, qui doutaient les unes des autres : chacune a essayé de
prendre le contrôle du gouvernement par la force, provoquant la guerre civile angolaise.
A l'approche de la date de l'indépendance (11 novembre 1975), la capitale Luanda, contrôlée par le
MPLA, devient un objectif politique et militaire fondamental pour la proclamation de la naissance de la
nouvelle nation. En octobre 1975, anticipant la date fixée pour la décolonisation, l'armée sud-africaine
occupe Cunene dans le sud, tandis que les forces zaïroises ainsi que des groupes armés et soutenus par la
Zambie entrent dans le pays par le nord. Le FNLA (Front national pour la libération de l'Angola) et les
armées alliées ont avancé en direction de la capitale dans le but de s'emparer de la ville et d'y faire la
proclamation d'indépendance, expulsant le MPLA.
La colonne du FNLA, qui descend du nord, parvient à atteindre Cacuaco (municipalité qui sépare Luanda
de Bengo). Ces groupes : l'UNITA et le FNLA, étaient armés et soutenus financièrement par les États-
Unis, la France et la Chine principalement.

Pour y faire face, le MPLA demande l'aide militaire de l'Union soviétique et de Cuba.
 Cuba accepte d'aider l'Angola :
Le gouvernement cubain répond à la demande du MPLA et envoie dans un premier temps des instructeurs
militaires cubains qui s'installent à Benguela et créent une école d'entraînement. Devant l'imminence de
l'attaque du FNLA et de ses forces alliées, le président du MPLA Agostinho Neto demande plus d'aide à
Cuba. Le 5 novembre 1975, le gouvernement cubain s’implique directement avec l'envoi de troupes.
Cette intervention de l'armée cubaine dans la guerre civile en Angola a été appelée «Opération Carlota».
Pour créer la surprise, les premières troupes cubaines sont arrivées discrètement et pour éviter d'attirer
l'attention de l’ennemi : la plupart des soldats envoyés étaient noirs.
 La stratégie du pont de Kifangondo :

Le 10 novembre 1975, les FAPLA (Forces armées populaires de libération de l'Angola) et l'armée cubaine
ont établi leurs positions défensives à Kifangondo où ils détruisent le pont, et bloquent ainsi la route
vers la capitale. Grâce au courage et à la stratégie militaire de l'armée au combat, l’ennemi est neutralisé.
Aujourd’hui, vous pouvez visiter le monument de la bataille de Kifangondo construit à la mémoire de
tous les soldats qui ont perdu la vie ce jour et en particulier le colonel Raúl Díaz Argüelles, mort sur une
mine, qui commandait l'armée cubaine à côté de Leopoldo Cintra Frías.
Ce fut la bataille décisive qui permit à Agostinho Neto de proclamer l'indépendance de l'Angola le 11
novembre 1975 et d’acceder à la présidence du pays.
Le FNLA et l'UNITA procédèrent à des auto-proclamations similaires dans les zones qu'ils contrôlaient.
 Une guerre civile de 13 ans :
Mais Kifangondo n’a pas été la seule grande bataille menée par le FAPLA et l'armée cubaine, ce n'était
que le début des 13 années de guerre civile qui ont suivi.

Impossible de parler d'histoire entre l'Angola et Cuba sans évoquer la bataille de Cuito Canavale, bataille
qui a duré près d'un an (entre 1987 et 1988). Elle est connue pour de nombreux historiens comme le
"Stalingrad sud-africain" pour le coût énorme de la défaite au combat, qui a conduit l'Afrique du Sud à
mettre fin à ses opérations en Angola.
Les Cubains et les Angolais ont ensemble vaincu pleinement les envahisseurs sud-africains et ont
réaffirmé la souveraineté de cette nation africaine.
300 000 combattants et 50 000 collaborateurs civils cubains ont participé aux 15 ans de l'opération
Carlota. Pas moins de 2 077 Cubains sont morts sur les terres angolaise. C'est la plus grande opération
militaire de Cuba à l'étranger qui a permis la victoire du MPLA et a contribué à l'affaiblissement du
régime raciste d'Apartheid en Afrique du Sud, qui est tombé peu de temps après. Le 13 décembre 1988,
un accord a été signé entre l'Afrique du Sud, Cuba et l'Angola mettant fin à la guerre civile et donnant
naissance à l'indépendance de la Namibie.
LA COOPÉRATION CIVILE :

Mais Cuba n'a pas seulement collaboré avec les forces militaires. Depuis 1977 les Cubains ont également
amené des médecins, des enseignants et des ingénieurs. L'assistance médicale cubaine était si importante
que l'espagnol est devenu la langue de la médecine en Angola. La création d’une bourse d'études a permis
à des angolais d'étudier dans les universités cubaines. Aujourd'hui, plus de 194 000 étudiants (médecins,
techniciens, ingénieurs, entre autres) ont obtenu leur diplôme à Cuba. Cet aspect clé des relations
angolaises-cubaines existe toujours à ce jour.
CUBA E ANGOLA, LIÉS À JAMAIS...
Il fût difficile de vous écrire cet article car l'Angola n'a pas d'archive officielle qui raconte sa Vraie
Histoire. Peut-être parce que c'est une guerre récente. Grace aux archives cubaines et aux témoignages de
personnes qui l'ont vécue, je peux aujourd'hui partager cette Histoire avec vous. Je remercie d'ailleurs le
Général Rafael Moracen Limonta et le Secrétaire des Communications Institutionnelles et des Affaire de
Presse Sr Luis Fernando pour le temps qu'il m'ont accordé.
Probablement je quitterai ce pays dans quelques mois, et bien que je ne sache pas ce que me réserve
l'avenir, peu importe où j'irai, je garderai pour toujours un bout d'Angola dans mon coeur ! Et comme on
dit en Angola autant qu'à Cuba : La luta continua e a victória é certa !
LA GUERRE CIVILE 1975-2015
Après la déclaration d'indépendance du pays le 11 novembre 1975, une guerre civile s'est déclarée,
résultat de l'opposition des 3 partis en place.
La guerre civile a duré jusqu'au 4 avril 2002.
Les 3 partis
Pour conter l’Histoire angolaise depuis l’indépendance du pays en 1975, il est primordial de passer par
une rétrospective des trois principaux mouvements politiques nationaux, en désaccord sur le partage du
pouvoir, à savoir :
 le MPLA
 l'UNITA
 le FNLA

Le Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola (MPLA)


Parti créé en 1956 avec une forte orientation politique à gauche, le MPLA est étroitement lié au Parti
Communiste portugais, ce qui lui offre un soutien logistique important de la part de l’URSS, du bloc
soviétique et de Cuba.
Le parti était dirigé par Agostinho Neto, considéré par le plus grand nombre comme le Père de la Nation
(post-coloniale) et devenu également Héro National.
À la mort d'Agostinho Neto en 1979, José Eduardo dos Santos, Président de l’Angola pendant 38 ans,
lui a succédé.
Entre 1961 et 1974, le parti a mené une guérilla contre le pouvoir colonial.
En 1990, l’idéologie marxiste-léniniste du parti intègre l’engagement social démocrate.
En 2008, le MPLA gagne les premières élections depuis 1992. Il confirme sa position de première force
politique nationale en remportant le scrutin de 2012 avec près de 72 % des voix.
L'actuel Président João Lourenço, élu en 2017 est issu de ce parti.
L'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola (UNITA)
Fondée en 1966 par Jonas Malheiro Savimbi, l’UNITA a rapidement uni ses forces avec le FNLA pour
combattre le gouvernement au pouvoir du MPLA. Dans cette bataille, l’UNITA a fait de l’exploitation
illégale des diamants son fer de lance. Rapidement, l’UNITA suivra la doctrine militaire maoïste ainsi que
sa structure politique.
L’UNITA a bénéficié d’importants soutiens financiers et matériels de l’Afrique du Sud, l’ex-Zaire, la
Chine et les États-Unis.
Le parti a été froidement marqué par la mort de son leader : Jonas Savimbi, tué lors d’affrontements
contre les forces armées du gouvernement le 22 février 2002.
Le Front National pour la Libération de l'Angola (FNLA)
Ce mouvement indépendantiste a très vite été une importante force armée luttant pour
l’indépendance mais son combat originel était une volonté de réhabiliter le royaume Kongo, au Nord.
D’ailleurs ses sympathisants étaient majoritairement de l’ethnie Bakongo. En 1962, Holden Roberto a pris
la tête du parti et a recentré le combat sur l’indépendance de tout le pays. Le mouvement a bénéficié du
soutien de nombreux pays étrangers (les mêmes que ceux ayant soutenu l’UNITA, avec la France en
plus).
Suite à de lourdes défaites dans les années 1970, le parti a été démantelé et son leader s’est exilé dès
1979. En 1992, le mouvement est devenu un parti politique officiel, ce qui a permis le retour d’exil de
Holden Roberto, dans le but de contester les élections présidentielles de l’époque.
Le FNLA est en constante diminution, d’autant plus depuis le décès de Holden Roberto en 2007.
Tableau comparatif des 3 partis politiques majeurs d'Angola (1974-1992) :
Parti Date de Soutien internationaux
politique création Fondateur Courant politique historiques
ex-URSS, bloc
Agostinho Neto soviétique
MPLA 1956 († 1979) Communisme Marxisme Cuba
Afrique du Sud
ex-Zaïre
Jonas Malheiro Chine
UNITA 1966 Savimbi († 2002) Maoïsme Etats-Unis
FNLA 1962 Holden Roberto Nationalisme (en faveur du Afrique du Sud
(† 2007) royaume du Kongo, au Nord) ex-Zaïre
Chine
États-Unis
France
À noter qu'il existe un autre parti fort mais pas aussi important que les trois précédents, il s’agit du :
Le Front de Libération pour l'Enclave de Cabinda (FLEC)
L’un des plus petits mouvements politiques d’Angola, le FLEC a beaucoup souffert des divisions et
morcèlements internes. Son unique combat est l’indépendance de Cabinda, c’est d’ailleurs la raison pour
laquelle il ne s’est jamais rallié aux autres grands partis angolais. Depuis 1963, le parti mène une guérilla,
au départ qui était contre les portugais et qui est, depuis 1975, contre le gouvernement du MPLA.
Source : Bradt
VERS LA STABILITÉ
Après 27 ans de guerre civile, l’Angola a retrouvé la paix avec l’accord de cessez-le-feu de Luanda du 4
avril 2002. Des tensions et des troubles sporadiques persistent cependant dans l’enclave de Cabinda entre
les forces gouvernementales et les mouvements indépendantistes malgré la signature, le 1er août 2006,
d’un mémorandum d’entente pour la paix et la réconciliation dans la province de Cabinda.

Depuis l’indépendance (1975), le pays est dirigé par la Mouvement Populaire pour la Libération de
l’Angola (MPLA), d’origine marxiste.

Le principal parti d’opposition, l’UNITA, a obtenu en décembre 2002 la levée des sanctions à son
encontre par le Conseil de sécurité. Le parti s’est orienté dans une démarche résolument pacifiste et
démocratique depuis la fin de la guerre civile. Isaías Samakuva, président du parti depuis juin 2003, a
été réélu en juillet 2007 avec 73% des suffrages. Conformément au Protocole de Lusaka (1994), l’UNITA
a participé, jusqu’aux élections législatives de septembre 2008, au Gouvernement d’Unité et de
Réconciliation Nationale (GURN) avec 4 ministres et 7 vice-ministres.
Un nouveau projet de constitution a été approuvé début 2010 et la nouvelle constitution est entrée en
vigueur le 5 février 2010.
Depuis Septembre 2017, le Président est João Lourenço. Fin décembre 2016, le MPLA, dirigé par
José Eduardo Dos Santos, choisit João Lourenço comme candidat à la présidence. Suite à la victoire du
MPLA en aout 2017, il est élu président de la république. Il succède à José Eduardo dos Santos, qui
était au pouvoir depuis septembre 1979.
1979 : la guerre d'Angola par-delà la guerre froide
Blog Africa4dossier

Série "WikiLeaks 1979" #4 La fin des années 1970 a-t-elle été un virage dans l'ordre international ?
Plongée dans les archives de WikiLeaks et les méandres de la diplomatie américaine.Africa4 présente le
chantier de recherche des étudiants du Master d'histoire transnationale de l'Ecole nationale des chartes
(ENC) et de l'Ecole normale supérieure (ENS) sur les Carter Cables dévoilés par WikiLeaks. Questions
à... Océane Amette, étudiante à l'Ecole nationale de chartes.
En quoi la guerre d’Angola en 1979 participe-t-elle d’un «linkage» ou «Grand Jeu» de la guerre
froide en Afrique ?

Pour visualiser la carte complète de l’Afrique australe en guerre (1961-1990), entre les guerres
d’indépendance, la ligne de front et la lutte contre le régime de l’apartheid, cliquer ici.
1979 est pour l’Angola en guerre une année décisive: en effet, c’est celle de sa reconnaissance
internationale en tant que nation souveraine, souveraineté qui prend la forme d’une lutte armée et
politique depuis 1975 entre deux partis nationalistes : l’un au pouvoir, le MPLA de Neto, l’autre son
fervent opposant, l’UNITA de Savimbi.
Cette reconnaissance s’inscrit dans le contexte de la guerre froide qui recompose les mécanismes
diplomatiques. En effet, les puissances américaines et soviétiques voient leur ingérence militaire au
service d’idéologies se renforcer tandis que des états nouvellement indépendants, en proie à des
rivalités politiques concernant l’avenir de leur nation, à l’image de l’Angola, développent un nouveau
réseau diplomatique, qui se bipolarise mécaniquement.
La deuxième phase du “linkage” diplomatique est un “linkage” territorial qui a la particularité en
Afrique australe, d’être transnational. En fait, l’Angola devient le terrain de jeu de plusieurs groupes
paramilitaires, angolais ou étrangers, qui revendiquent leurs intérêts nationaux de manière
transnationale, c’est à dire en s’associant sur le terrain avec l’un des deux principaux partis angolais.
Ainsi, les forces armées en présence sur le territoire angolais en 1979 sont le MPLA, son armée
officielle la FAPLA et les troupes cubaines alliées, la SWAPO, mouvement armé namibien luttant
contre la colonisation sud-africaine et pour l’indépendance, l’ANC, parti nationaliste sud-africain
luttant contre l’apartheid, ces derniers étant en guerre contre l’armée sud-africaine, elle-même alliée à
l’UNITA de Savimbi et au FNLA, Front National de Libération de l’Angola, tous deux soutenus par le
Zaïre et les États-Unis.
La grande variété des acteurs, de leur organisation, de leurs revendications et de leur impact local
exacerbent les tensions et empêchent une résolution du conflit en interne. En effet, la caractéristique du
système des alliances en Angola est qu’il implique un effet domino.
Par exemple, Neto refuse de renvoyer les troupes cubaines d’Angola tant que des relations avec les
États-Unis ne sont pas établies et que l’armée sud-africaine ne s’est pas retirée. Or l’armée de l’Afrique
du Sud combat la SWAPO et l’ANC, alliés du MPLA, sur le territoire angolais et vient ainsi grossir les
rangs de l’UNITA...
Enfin, 1979, année de la mort de Neto, alors président de la République Populaire d’Angola, marque un
tournant pour le parti d’opposition, l’UNITA de Savimbi. En effet, c’est aussi l’année de la
reconnaissance de ce dernier comme prétendant potentiel à la présidence angolaise et d’un engagement
officialisé par les États-Unis pour sa cause. La levée du Clark Amendment qui interdisait officiellement
toute aide aux groupes armés angolais en est l’illustration la plus probante. La guerre d’Angola en 1979
est donc une guerre qui territorialise, à plusieurs échelles, le système de lutte des alliances importé par
les puissances de la guerre froide et ses effets.
En quoi ce prisme de la guerre froide est-il trop réducteur pour l’histoire de la guerre d’Angola
en 1979 ?
Un prisme, même s’il peut être dans une certaine mesure un outil de conceptualisation, ne laisse
apparaître qu’une facette d’un phénomène. Ainsi, réduire l’histoire de la guerre d’Angola à une guerre
proxy des puissances américaine et soviétique, dissimule les tenants et aboutissants d’une guerre qui en
1979 est un conflit nationaliste traversé par des dynamiques socio-historiques et économiques propres à
l’Angola. Le contexte de guerre froide est certes à prendre en compte mais les forces extérieures ne
viennent qu’exacerber des tensions déjà présentes dans le pays.
Nation devenue indépendante en 1975, les partis qui s’affrontent en 1979 en Angola sont des anciens
partis de lutte contre la colonisation portugaise qui ont construit leur programme politique à tâton,
définissant et redéfinissant leur concept de nation, souveraineté et régime politique.
Aux idéologies des gouvernants, plus ou moins inspirées de celles des deux blocs, s’ajoute la
mobilisation politique des populations qui est peut-être l’illustration la plus probante du caractère
fondamentalement national de la guerre. En effet, on pourrait citer plusieurs facteurs de mobilisation
politique des élites et des populations; la conviction politique pure et dure en un programme qui répond
au mieux aux besoins des populations en est l’une d’elle mais elle concerne, le plus souvent, les élites
éduquées. De manière plus générale, les populations sont engagées dans des réseaux familiaux,
commerciaux, religieux et culturels qui peuvent influencer leur affiliation politique tout comme peuvent
le faire leur cadre géographique. Les modes de vie d’un travailleur urbain angolais, celui d’un paysan
du sud ou d’un minier du nord sont inscrits dans des cadres socio-économiques différents ce qui change
complètement leur système de représentations et ainsi leurs opportunités économiques et statuts
sociaux. L’histoire de la guerre d’Angola est donc aussi et surtout l’histoire de la recomposition de
groupes socio-économiques dans un contexte de mobilisation politique. Le contexte de la guerre froide
n’a eu pour seul effet que d’accélérer ces affiliations en bipolarisant les opinions et actions des
populations concernées, qui, elles, se nationalisaient.
Que représente Jonas Savimbi dans cette économie politique de la guerre d’Angola ?
Savimbi émerge comme un nouveau type de figure politique dans la guerre d’Angola en 1979. Fervent
opposant politique de Neto, il est le leader d’un parti nationaliste qui propose une alternative au MPLA
et qui est reconnu comme tel sur la scène internationale. En effet, la mort de Neto cette même année
offre une brèche dans le paysage politique angolais, brèche qui apparaît dans un contexte de guerre
froide à la fois comme un danger et une opportunité. C’est l’occasion pour les États-Unis d’intensifier
les relations diplomatiques avec l’Angola et ainsi éviter tout divorce avec son gouvernement. Avec la
levée du Clark Amendment qui interdisait officiellement toute aide aux groupes armés angolais, le
gouvernement américain imagine l’Angola de Savimbi comme la possibilité d’une démocratie pro-
occidentale en Afrique.
En parallèle à cela, Savimbi joue le rôle d’un acteur militaire et économique prédominant à l’échelle
nationale et transnationale. Il est à la tête d’un groupe paramilitaire, l’UNITA, dont les troupes sont
réparties dans les zones frontières, en particulier le Sud-Est angolais, frontalier avec la Zambie et la
Namibie, cette dernière étant à cette période sous la tutelle de l’Afrique du Sud. Allié de la SWAPO et
de l’ANC, respectivement le mouvement armé namibien luttant pour l’indépendance et le parti
nationaliste sud-africain luttant contre l’apartheid, Savimbi donne une dimension de libération nationale
et transnationale à son parti, il fait figure de chef révolutionnaire.
Enfin, la guerre d’Angola est aussi une guerre économique où chaque camp mise sur ses ressources
pour avoir la main-mise sur le territoire et gagner la guerre. Pétrole pour le MPLA, diamants et autres
matériaux pour l’UNITA, Savimbi et son armée s’arrogent les zones de production et réseaux de
redistribution des matières premières et développent ainsi un marché parallèle. Employant le sabotage à
répétition, notamment sur la seule ligne ferroviaire qui traverse le pays d’Est en Ouest et relie d’autres
régions minières d’Afrique centrale, le Benguela railway, l’UNITA de Savimbi empêche ainsi certaines
matières, notamment le cuivre, d’être redistribuées sur les réseaux mondiaux. Toute tentative de
processus de paix est donc largement dépendante d’un consensus avec Savimbi et ses alliés territoriaux
concernant les ressources économiques.

L'Angola depuis l'indépendance


Une guerre civile internationalisée
La guerre d'indépendance se transforme donc rapidement en une guerre civile internationalisée,
tributaire d'une logique de guerre froide, mais surtout nourrie par les profondes divisions
sociales et historiques entre les trois mouvements nationalistes. Rapidement abandonné par ses
alliés zaïrois, le F.N.L.A. disparaît pratiquement de la scène politico-militaire angolaise. La guerre
se réduit à un affrontement entre le M.P.L.A. et l'U.N.I.T.A., et leurs alliés respectifs, c'est-à-
dire Cuba et U.R.S.S. pour le premier, États-Unis et Afrique du Sud pour le second.

Le M.P.L.A., alliance complexe et fragile entre différents groupes sociaux angolais, ne sort pas
indemne des années de lutte nationaliste, même si c'est à son président Agostinho
Neto qu'échoit le pouvoir dès l'indépendance. Le 27 mai 1977, Nito Alves, à la tête d'une
branche dissidente du M.L.P.A., tente de prendre le pouvoir. Son coup d'État échoue et une
sanglante répression s'abat sur tous les dissidents potentiels et déclarés au président Neto, dont
le pouvoir sort renforcé. En décembre de la même année, le M.P.L.A. devient officiellement
M.P.L.A.-Parti du travail (M.P.L.A.-P.T.), et Neto instaure un régime de parti unique à la
soviétique. Deux ans plus tard, en 1979, il meurt à Moscou et est remplacé par José Eduardo Dos
Santos.

Président jeune, sans grande expérience du pouvoir et sans réel poids face aux ténors du parti,
Dos Santos parvient toutefois à renforcer peu à peu son autorité, puis à concentrer entre ses
mains et celles de sa garde rapprochée tous les leviers importants du pouvoir angolais. Il
s'appuie, pour cela, sur les immenses ressources pétrolières, dont l'exploitation en offshore ne
souffre que très peu de la guerre. Dans les années 1980, le M.P.L.A.-P.T. et l'élite dirigeante de
Luanda se transforment en une nomenklatura profitant de l'argent du pétrole et du vaste réseau
clientéliste mis en place par la présidence, et qui contrôle étroitement la société angolaise.

Au moment de l'indépendance, l'U.N.I.T.A. est fermement installée à Huambo, deuxième ville du


pays, d'où elle annonce la création, avec le F.N.L.A., d'une République démocratique d'Angola.
Celle-ci ne durera pas et, en 1976, l'U.N.I.T.A. est chassée de Huambo par le M.P.L.A. et les
troupes cubaines. Commence alors la « longue marche » des partisans de Jonas Savimbi, jusqu'à
l'extrême sud-est du pays, dans ce que les Portugais appelaient les « terres du bout du monde ».
Jamba, proche de la frontière avec la Namibie (alors sous contrôle sud-africain) sert de quartier
général au mouvement jusque dans les années 1990. Maniant habilement les registres du chef
traditionnel, du commandant militaire et du freedom fighter soutenu par le bloc occidental,
Jonas Savimbi règne d'une main de fer sur la ville de Jamba et sur ses troupes.

Espoirs, échecs et destructions


Guerre de guérilla à ses débuts, le conflit angolais du milieu des années 1980 ressemble plus à
une guerre conventionnelle, tant les moyens militaires des deux camps sont importants, surtout
après que le gouvernement américain de Ronald Reagan a levé, en 1985, l'interdiction de vente
d'armes à l'Angola. Les affrontements s'étendent à l'ensemble du pays. Dès 1988, pourtant, la
détente dans les relations est-ouest et l'essoufflement du régime d'apartheid en Afrique du Sud
permettent une première tentative de règlement du conflit angolais. Une solution, dite liée, se
dessine, en effet, entre les divers protagonistes, et l'Afrique du Sud accepte d'octroyer
l'indépendance à la Namibie en 1990, en échange de la garantie du retrait des troupes cubaines
d'Angola. Poussés par leurs alliés respectifs, le M.P.L.A. – qui, en[...]

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