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La Guerre d’Algérie 

- Une guerre complexe : 3 guerres en 1


Chap 2 et chap 3
- La guerre d’indépendance : 1954-1962 (G franco-algérienne)

• Le contexte- Conquise à partir de 1830, l’Algérie est la seule colonie de peuplement dans l’empire colonial français. Elle est divisée en trois
départements au statut semblable à ceux de la métropole. Elle regroupe 10 millions de personnes : 9 millions d’« indigènes musulmans » et 1
million d’Européens (appelés ensuite pieds-noirs). Les mouvements nationalistes* nés dans les années 1920 (L’étoile nord-Africaine de Messali
Hadj par exemple) se sont affirmés pendant et après la 2de Guerre Mondiale. Ces partis nationalistes sont de plus en plus virulents dans leurs
revendications et réclament l’indépendance. Face à l’échec des revendications, le FLN* (Front de libération nationale) décide d’avoir recours à
d’autres solutions, plus violentes.
• La guerre débute le 1er novembre 1954 (Toussaint rouge) avec les attentats du FLN contre des postes de police et des casernes militaires (=
symboles de la présence coloniale française). Le gouvernement décide d’éliminer l’opposition algérienne et envoie des troupes en Algérie :
l’idée d’indépendance est totalement écartée par la France (« l’Algérie c’est la France »). Le FLN multiplie alors les attentats et mène une
guérilla (ALN* : Armée de Libération nationale = branche armée du FLN) contre l'armée française.
La guerre s'enlise pendant 8 ans avec une radicalisation de la violence des 2 côtés et l'usage de la torture (bataille d'Alger en 1957).
De Gaulle, revenu au pouvoir en 1958 (passage de la IVème à la Vème République), décide de négocier avec le FLN mais les négociations sont
longues (enjeux politiques, économiques et stratégiques : gaz, pétrole, essais nucléaires). L’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) est contre ce
processus et utilise aussi les attentats (contre DG par exemple en 1962) pour faire pression sur le gouvernement.
Finalement le 18 mars 1962 les accords d'Evian sont signés, c’est le cessez le feu : la France accepte l’indépendance de l’Algérie.
• Les conséquences
 L’Algérie est indépendante le 5 juillet 1962 ; Ben Bella est élu président.
 Lourd bilan humain :
- Algériens = 300 000 morts (combattants, civils, harkis*).
- Français : 25 000 militaires – 3 000 civils (attentats) + 1 700 disparus.
 L’exil vers la France pour les pieds-noirs* et harkis* (soldats algériens ayant combattu au côté de l’armée française durant la guerre
d’Algérie).
 Une mémoire douloureuse des deux côtés de la Méditerranée.
- Guerre de libération nationale / « événements » (le mot « guerre » est utilisé des années plus tard)
- Le traumatisme des soldats (appelés du contingent*), des civils, des pieds-noirs, etc
- Relations franco-algériennes toujours entachées par le souvenir et la mémoire de la guerre.
- La guerre algéro-algérienne
Guerre civile = les nationalistes entre eux.
Le FLN veut être l’unique interlocuteur et élimine les messalistes (partisans de Messali Hadj : MNA = mouvement national algérien).
Politique de la terreur pour obtenir le soutien massif de la pop. Exemples :
- 374 habitants de Melouza soupçonnés d’appartenir au MNA sont massacrés en mai 57.
- Mêmes pressions en métropole contre les Algériens (200 000 immigrés algériens en France (= 30 Glorieuses, recours à la main d’œuvre
immigrée) au début de la G puis 400 000 fin G). La Fédération de France du FLN demande des cotisations aux immigrés algériens en France
(pour les armes).
+ Répression contre les Algériens qui ont choisi la France (= les Harkis*) : massacres de harkis pendant et après la guerre (de 30 000 à 150 000
victimes).

- La G franco-française
→ Opposition d'une partie de l'armée à la politique suivie par le gouvernement qui veut l'indépendance de l'Algérie : tentative de  coup d'Etat
en avril 1961. C'est le Putsch d'Alger = 4 généraux (Challe, Jouhaud, Salan et Zeller) veulent renverser De Gaulle qui a engagé l'Algérie vers
l'autodétermination et donc l'indépendance. Ils prennent d'assaut les bâtiments administratifs qui permettent le contrôle d'Alger. Les
quatre généraux forment un «Conseil supérieur de l'Algérie». Mais ils n'arrivent pas à rallier les officiers de haut rang et se heurtent surtout
à l'hostilité des jeunes appelés du contingent*, qui n'ont que faire de l'Algérie et ont hâte de rentrer chez eux.
→ Opposition et radicalisation des partisans de l’Algérie française (Les Ultras)
- Janvier 1960 : la semaine des barricades. Pendant une semaine, jusqu’au 1er février 1960, les plus radicaux des Algérois tentent de
renverser le pouvoir républicain à Alger. Echec car l'armée ne s'est pas ralliée au mvt mais la fracture est consommée entre la
population française métropolitaine qui est lasse de la guerre et est favorable à l’autodétermination, et la population française
algérienne qui se sent profondément abandonnée et trahie.
- Opposition de l'OAS (Organisation de l’Armée secrète): création en 1961.Tentatives d’assassinats (attentats) sur DG, Sartre, Malraux.
1962 (Février) : manifestation anti OAS à Paris car la population de la métropole en a assez (pour eux : OAS = fascistes) : 8 morts et plus
de 100 blessés.
→ Forte mobilisation des intellectuels (Sartre, Beauvoir, A. Breton, M. Duras, A Resnais, S. Signoret) opposés à la guerre. « Manifeste des
121 » paru ds le magazine « Vérité-liberté » en septembre 1960 qui proclame le droit à l’insoumission (ne pas aller faire la guerre). + porteurs
de valises (ex: réseau du philosophe Francis Jeanson) qui aide au transport (et à la mise à l'abri) des militants du FLN, ainsi qu'à celui des armes,
des matériels de propagande et de l'argent des cotisations.
Nationalisme* : volonté d’un peuple qui a le sentiment de former une nation unie par des valeurs et une histoire commune d’accéder à
l’indépendance.

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