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8 mai 1945 : en Algérie, armée et police française tiraient sur les manifestants.

Le 8 mai 1945, le jour même ou la France fêtait « la victoire sur le nazisme », en Algérie, les troupes et
les gendarmeries françaises tiraient sur une foule de manifestants.

Cette victoire ne réglait rien pour les Algériens , « sujets »de la France , à qui elle refusait les droits des
citoyens .Pourtant , la défaite de la France en juin 1940 avait porté un rude coup au prestige du pays
colonisateur .Les déclarations des USA évoquant , à partir de 1941, le droit des peuples à disposer d’eux même ,
destinées à rallier le soutien des peuples colonisés , avaient été comprises en Afrique du Nord comme un
encouragement à se libérer de la tutelle des colonisateurs .

De Gaulle lui –même, au début de 1944 à Brazzaville, avait fait la promesse d’amélioration du statut des
peuples appartenant à l’empire colonial français.

En Algérie comme dans d’autres pays, la fin de la guerre accentua l’espérance et renforça le sentiment
nationaliste.

Le 1er mai 1945, la répression, des manifestations réclamant l’indépendance de l’Algérie et la libération
de Messali Hadj avait fait plusieurs morts à Alger et à Oran.

Le 8 mai, à Sétif ou le PPA avait décidé d’organiser sa propre manifestation au moment de la


célébration de l’armistice à peine signé, et de faire entendre ses revendications, un militant brandissait un
drapeau algérien .L’agression par la police de ce porte-drapeau fut le point de départ de l’émeute. Quelques
dizaines d’européens furent tués .Dans une autre ville du Constantinois, Guelma, des événements identiques se
produisent ce jour-là. La révolte s’étendit alors aux campagnes environnantes.

Dans les jours qui suivirent, la répression fut impitoyable .La gendarmerie, des milices formées au sein
de la population européenne et bientôt l’armée se livrèrent à un véritable massacre. L’aviation bombarda ainsi
que la marine de guerre. Des villages entiers furent anéantis.

L’armée parla de 1000 ou 1500 victimes de la répression. Mais il y en eut des dizaines de milliers.
L’ampleur des moyens utilisés pour la répression visait à semer la terreur dans la population du constantinois
comme du reste de l’Algérie .Il fallait briser dans l’œuf tout risque d’une contagion d’une révolte anticoloniale.

Ces massacres ne firent que renforcer le sentiment national algérien .Neuf ans plus tard, la guerre
d’Algérie commençait.

Michel Rocco, « Lutte ouvrière » n° 1918 DU 6 2005

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