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DAtes clés afin de mieux comprendre le déroulement du conflit.

La guerre d’indépendance
1954
1er novembre : la « Toussaint sanglante »
Orchestrée par les nationalistes du MTLD, l'insurrection de la Toussaint 1954 frappe surtout par la
simultanéité des actions lancées contre les bâtiments civils et militaires, même si, militairement, les
résultats ne sont pas à la hauteur des espérances de ses instigateurs. Mais les esprits sont frappés et les
réactions violentes : les colons réclament une vigoureuse répression. L'armée démantèlera d'ailleurs la
plupart des réseaux du FLN. Pierre Mendès France, président du Conseil, et le ministre de l'Intérieur
François Mitterrand multiplient les déclarations musclées, comme l’illustre notamment la phrase de ce
dernier, le 7 novembre : « L'Algérie, c'est la France ».
Cependant, conscients du malaise qui existe en Algérie, ils concluent à la nécessité de réformes et
nomment Jacques Soustelle gouverneur général d'Algérie.

1955
C'est durant l'été 1955 que la guerre prend un tournant décisif. Le FLN encadre alors un soulèvement des
musulmans du Constantinois les 20 et 21 août 1955, dans le but d'empêcher un rapprochement entre le
gouvernement général et les nationalistes modérés. Les civils ne sont pas épargnés et on dénombre 123
morts.

Il s'ensuit une répression spontanée et sanglante des Européens. Désormais, les deux communautés sont
ennemies et le processus de guerre est irréversible.

1956
12 mars 1956 : les pouvoirs spéciaux
Après le départ de Jacques Soustelle en février 1956, brièvement remplacé par le général Catroux, Robert
Lacoste est nommé ministre résident en Algérie et réclame des « pouvoirs spéciaux », qui lui sont accordés
le 12 mars 1956 par l'Assemblée nationale.

200 000 jeunes du contingent sont rappelés, portant les effectifs à 400 000 hommes environ, chiffre qui
restera maintenu jusqu'à la fin du conflit. L'armée transforme l'Algérie en une véritable province militaire
et ferme les frontières avec le Maroc et la Tunisie, par où transitent les hommes et les armes à destination
du FLN. Parallèlement, elle met en place une série d'actions psychologiques pour tenter de gagner
l'adhésion de la population civile. Pendant ce temps, les attentats se multiplient et le FLN remporte
d'incontestables succès politiques, notamment en réunissant, le 20 août 1956, un important congrès dit
« de la Soummam » où le FLN définit le but de sa lutte : une république algérienne, unitaire, sociale et
démocratique.

22 octobre 1956 : l'enlèvement d'Ahmed Ben Bella


Le congrès du parti SFIO s'étant prononcé pour le cessez-le-feu, Guy Mollet, président du Conseil, procède
à des contacts avec le FLN, ce qui n'est pas du goût de l'armée. Le 22 octobre 1956, un avion marocain qui
transporte Ahmed Ben Bella, Boudiaf, Aït Ahmed, Khider et Mostefa Lacheraf est détourné sur l'ordre de
Max Lejeune, secrétaire d'Etat aux forces Armées. Si le prestige d'Ahmed Ben Bella, leader de la résistance
extérieure, est rétabli, cet enlèvement marque la fin des négociations possibles entre la France et les
nationalistes.

1957
janvier 1957 : la « bataille d'Alger »
Le quadrillage par l'armée française du territoire algérien reste peu efficace contre le terrorisme urbain. Le
général Massu se voit alors confier la responsabilité de la sécurité. C'est ainsi que débute la «  bataille
d'Alger » en janvier 1957 qui va durer neuf mois.
Contrôles, fouilles, arrestations et même pratique de la torture se multiplient alors pour répondre aux
attentats. Si l’opération est un succès sur le plan militaire ― les réseaux du FLN sont démantelés ―, cette
bataille est pourtant un échec d'un point de vue psychologique. L'intimidation et la torture conduit à une
radicalisation communautaire et provoque l'hostilité des musulmans qui se rallient à la cause du FLN.

1958
8 février 1958 : bombardement de Sakhiet Sidi Youssef
Les membres du FLN, traqués en Algérie, se réfugient au Maroc et en Tunisie. L'armée française, arguant
du « droit de suite » bombarde alors le village tunisien de Sakhiet Sidi Youssef, base du FLN. En faisant des
victimes civiles, la destruction du village provoque une vague d'indignation de la communauté
internationale, déjà échaudée par l'opération contre le canal de Suez, en octobre 1956. Ce bombardement
marque dès lors l'internationalisation du conflit.

13 mai 1958 : la constitution d'un comité de salut public


En France, la IVe République, atteinte d'instabilité chronique, ne permet pas à ses dirigeants d'imposer
une solution au conflit algérien. L’investiture de Pierre Pflimlin, favorable à des négociations avec le FLN, et
désigné par le président du Conseil, donne lieu à une manifestation à Alger, le 13 mai 1958. Elle
débouchera sur l'instauration d'un pouvoir insurrectionnel.

Les activistes prennent le gouvernement général et proclament la constitution d'un comité de salut public
à la tête duquel est placé le général Salan. L'armée gouverne donc l'Algérie, mais sans en avoir les
pouvoirs. Le 15 mai, poussé par le général Massu, Salan fait appel au général de Gaulle.

1er juin 1958 : retour au pouvoir du général de Gaulle et chute de la IVe République
Rappelé officiellement au pouvoir par le président de la République René Coty, le général de Gaulle est
investi par l'Assemblée nationale le 1er juin 1958. Le lendemain, il reçoit les pleins pouvoirs et obtient, le 3
juin, le droit de réviser la Constitution.

Adoptée par le Conseil des ministres, le 3 septembre 1958, la constitution de la Ve République est soumise
aux Français par référendum le 28 septembre, qui l'approuvent massivement (80 % de oui).

4 juin 1958 : le discours de De Gaulle sur l'Algérie


La guerre d'Algérie est le principal problème politique que doit affronter le général de Gaulle à son retour
au pouvoir. Le lendemain de son investiture, il se rend à Alger, où il prononce son très ambigu «  Je vous ai
compris », qui déchaîne l'enthousiasme des foules. Pragmatique, il n'a pas de solutions mais sera amené,
face à la lassitude des Français du continent et la pression internationale, à accorder l'indépendance à
l'Algérie.

1960
24 janvier 1960 : la « semaine des barricades » à Alger
S'estimant trahis par de Gaulle, dont les discours sont de plus en plus favorables à l'indépendance, les
Européens d'Algérie ainsi que quelques officiers, manifestent à Alger, conduits par Pierre Lagaillarde
(député d'Alger et ex-parachutiste) et le cafetier Ortiz.

Les activistes tirent sur les gendarmes mobiles et font 14 victimes, avant de se retrancher dans des réduits
symboliques pour obliger l'armée à se prononcer contre la politique de De Gaulle. L'opinion
métropolitaine condamne cette tentative de putsch et le général de Gaulle parvient à convaincre l'armée
de lui rester fidèle. Les émeutiers sont contraints de se rendre. Le fossé entre Français d'Algérie et ceux de
la métropole s'accroît encore.

mars 1960 : vers l'Algérie algérienne


En septembre 1958, le général propose au FLN la « paix des braves », une simple reddition, qui reste lettre
morte.
En septembre 1959, il franchit une étape décisive en reconnaissant à l'Algérie le droit à
l'autodétermination, qu'il définit progressivement, en parlant, en 1960, d' « Algérie algérienne » puis de
« République algérienne » avant d'aboutir à l'idée d'un « Etat algérien souverain » qui conduira aux
accords d'Evian en 1962.

1961
21-22 avril 1961 : le putsch d'Alger
L'alerte est plus sérieuse en avril 1961 lorsque Salan, Challe, Jouhaud et Zeller, quatre généraux,
provoquent un putsch à Alger et se préparent à tenter une opération militaire en métropole, considérant
que le président de Gaulle abandonne l'Algérie française. Les soldats du contingent refusent cependant de
suivre les rebelles et de Gaulle condamne fermement le putsch lors d'une intervention télévisée :
« J'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route à ces
hommes-là ».

Le 25 avril, Challe se rend, tandis que ses trois acolytes prennent le maquis. Désormais, les activistes qui
luttent contre l'indépendance se retrouvent dans l'Organisation armée secrète (OAS).

17 octobre 1961 : le massacre des Algériens


Une manifestation non violente, organisée par le FLN, à Paris, donne lieu à une répression sanglante sous
la responsabilité du préfet de police Maurice Papon. On dénombre entre 100 et 200 morts.

1962
17 au 18 janvier 1962 : « Nuit bleue »
Les plasticages de l'Organisation armée secrète (OAS) culminent lors de cette nuit à Paris avec 17
attentats.

8 février 1962 : le drame métro Charonne


En réponse aux plasticages des domiciles de plusieurs personnalités par l’OAS, et notamment l’attentat
contre André Malraux, le PCF (Parti communiste français) et le PSU (Parti socialiste unifié) appellent à une
manifestation. La foule, brutalement chargée par le service d'ordre, s'écrase contre les grilles du métro
Charonne. Bilan : 8 morts.

22 août 1962 : l’attentat du Petit-Clamart


Quelques mois après la fin de la guerre d’Algérie, le général de Gaulle échappe de justesse à un attentat
perpétré par l'OAS au Petit-Clamart.

18 mars 1962 : les accords d'Evian


Les accords d'Evian sont signés, le 18 mars 1962, entraînant le cessez-le-feu dès le lendemain avant d'être
approuvés massivement par les Français, le 8 avril 1962 (90 % de oui au référendum) puis soumis aux
Algériens (1er juillet 1962). La France reconnaît la souveraineté de l'Etat algérien, mais conserve un statut
privilégié, notamment sur le Sahara et ses ressources pétrolières et en conservant sa base militaire de
Mers-el-Kébir.

5 juillet 1962 : l'Algérie est indépendante


Le 5 juillet 1962, l'indépendance de l'Algérie, votée le 1er Juillet par référendum dans le cadre des accords
d’Evian et reconnue par la France le 3 juillet, est officiellement proclamée. 

En contrepartie, la France s'engage à aider économiquement l'Algérie en continuant de réaliser le plan de


Constantine de 1958 (attributions de terres, construction de logements, scolarisation, etc.). Dans les
textes, les Européens d'Algérie (« pieds-noirs ») ont trois ans pour choisir entre la nationalité française ou
algérienne. Mais, malgré la fin de la guerre, les violences perpétrées par l'OAS ‒ attentats, politique de
terre brûlée ‒ séparent définitivement les communautés musulmane et européenne. C'est dans la
panique que les Français quittent l'Algérie pour la France (200 000 Européens de mars à mai). Le jour de
l'indépendance même, à Oran, deuxième ville d’Algérie, des centaines de pieds-noirs sont tués par la
foule.

Les harkis (musulmans ayant combattu auprès des Français), laissés pour compte, sont la cible de violentes
représailles. L'Algérie, fraîchement indépendante, est en proie aux divisions. Le 25 septembre 1962, Ferhat
Abbas, affaibli, proclame toutefois la République algérienne démocratique et populaire. Ahmed Ben Bella
en est élu le premier président de la République, le 15 septembre 1963.

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