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Le souffle d’une révolution

La lutte c’était la guerre, les grèves de la faim dans les prisons, le football, la culture…

Les Algériens ont célébré, hier, le déclenchement de leur révolution d'indépendance. Elle s'est avérée
être l'une des plus grandes du XXe siècle. Lancée via une déclaration qui revient sur les causes qui l'ont
engendrée et ses objectifs à court, moyen et long terme, l'on pouvait qualifier le rêve des initiateurs d'utopie
irréalisable. Mais lorsqu'on met un rêve à la portée d'un peuple, ce dernier réalise des miracles. Chaque citoyen
a transmis son énergie à l'autre, de sorte que le souffle de la révolution a très vite atteint toutes les classes
sociales et pénétré tous les métiers. En quelques mois, le peuple se l'est appropriée et le reste a suivi.

Ce sont là les propos d'un révolutionnaire anonyme qui a pris le maquis, à l'image de milliers d'autres
jeunes Algériens et qui a découvert au fil du temps la dimension inimaginable de ce que fabriquait le peuple
avec toutes ses composantes. Les étudiants qui ont rejoint les rangs de l'ALN, la voix de l'Algérie à l'ONU, au
niveau de la Ligue arabe, dans les terrains de football, dans les salles de spectacle à travers le monde entier,
dans les journaux et la radio. Tout était champ de bataille pour ces centaines de milliers de militants de la cause
d'indépendance.

La lutte c'était aussi les gigantesques grèves de la faim dans les prisons du colonialisme en Algérie et
en France. C'était aussi les manifestations populaires en décembre 1960 à Alger et le 17 octobre 1961 à Paris.
Lesquels étaient suivis par un appel du FLN aux Français que les Algériennes de France étaient chargées de
distribuer. «Les tenants du colonialisme qui espèrent de la guerre d'Algérie pendant encore de longs mois, les
Comploteurs-plastiqueurs-fascistes, pressent le gouvernement français d'intensifier la guerre», disait l'appel des
révolutionnaires au peuple de France. Le souffle du 1er Novembre 1954, ce sont toutes ces actions qui
convergent vers la détermination d'en finir avec le système colonialiste français. Aujourd'hui, 69 ans après cet
acte fondateur de la révolution, l'Algérie est une nation véritablement indépendante avec son économie, sa
culture et son armée forte, puissante et républicaine.

Saïd BOUCETTA. L’Expression, 02/11/2023

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