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Les hommes, les affaires, les réseaux UNE

PUBLICATION
DU SITE
Nº859
PARIS, LE 3 MARS 2020

Stratégie d'Etat Exploration-production Finance et justice Hommes de pouvoir

Tchad Petronas, ExxonMobil, Gabon Ce qui empêche Carlyle Angola Pourquoi le procureur Algérie Mustapha Hanifi,
Glencore : tous les pétroliers de se défaire de l'encombrant Gros attaque-t-il le fonds chinois l'empereur des hydrocarbures
fuient Idriss Déby NP.2 Assala NP.6 allié de Sonangol ? NP.7 du ministère, est tombé N P.8

Guinée équatoriale
GABRIEL OBIANG,
UN MINISTRE
DU PÉTROLE SOUS
INFLUENCE
Fils du président Teodoro Obiang Nguema
qui règne sans partage sur la Guinée équa-
toriale depuis 1979, le ministre du pétrole
Gabriel Obiang Lima s'appuie sur quelques
cadres et membres de sa famille. Les résul-
tats mitigés des deux derniers appels
d'offres et le niveau d'exploration pèsent
cependant grandement sur son bilan.
Le bras droit de Gabriel Obiang. C'est
l'homme qui monte au sein du ministère
du pétrole. Cousin et assistant de Gabriel
Obiang, Akim Lima Razaki a eu une
influence décisive sur la liste des vainqueurs
du dernier appel d'offres, en novembre
(   AEI nº853). Selon nos sources, Lima
Razaki a été le soutien, au sein du ministère,
de certaines firmes nigérianes comme
Levene Energy, qui a obtenu trois permis
aux côtés des Américains de Vaalco. Comme
nous l'avions révélé, Levene Energy est très
influent à Abuja depuis l'arrivée de Muham-
madu Buhari en 2015. L'un de ses adminis-
trateurs est Asue Ighodalo, le fils de l'ancien
émir de l'Etat de Kano, Nasir Ado Bayero.
L'ascension d'Akim Lima Razaki au sein du
ministère du pétrole a commencé il y a
deux ans mais, désormais, tous les directeurs
le craignent. C'est le cas de celui des hydro-
carbures, Robustiano Ndong Eyegue, qui
n'a pu s'opposer au lobbying d'Akim Lima
Razaki en faveur de Levene alors que celui-
ci n'a pas d'expérience en E&P, étant seule-
ment actif dans le trading au Nigeria. Les
liens familiaux et personnels entre Gabriel
Obiang et Akim Lima Razaki se doublent
d'une complicité politique : Razaki est en
effet en charge de la "propagande et mobi-
lisation" d'Antorcha, la branche jeunesse
du parti au pouvoir, PDGE. Gabriel Lima est
le coordinateur général et le président du
conseil de discipline d'Antorcha.
Zafiro/ExxonMobil. Le dossier brûlant du
départ de la major américaine ExxonMo-
bil sur le gisement de Zafiro est également
un test pour la crédibilité de Gabriel Obiang
Lima. Ayant donné un très clair ultimatum
pour obtenir le feu vert du ministère, Exxon-
Mobil veut lâcher au plus vite un champ
qui n'a plus de sens économiquement pour
lui. Gabriel Obiang Lima, pourtant plutôt
apprécié des pétroliers, a toujours porté
un message de fermeté sur les aspirants
candidats au rachat, comme Trident
Energy. Seulement, s'il fait l'interface avec
les pétroliers sur Zafiro, ce dernier dossier
montre clairement qu'il n'est pas le seul
décisionnaire dans le secteur. L'un des trois
candidats actuellement en lice - Marathon
Oil, Lukoil et GazpromNeft - devra égale-
ment convaincre le président Teodoro
Obiang Nguema et son fils de vice-pré-
sident, Teodorin Obiang Nguema. Ce
dernier est le principal responsable de
l'échec de Trident Energy, Teodorin ayant
fait payer à la société le fait d'être dirigée
par des Français, élément suffisant pour la
mettre à l'écart depuis la condamnation de
Teodorin à trois ans de prison avec sursis
à Paris en 2017. ExxonMobil peut se pré-
valoir de l'oreille attentive de certains cadres
du ministère du pétrole, comme le directeur
des participations de l'Etat Oscar Garcia
Berniko ou encore Robustiano Ndong
Eyegue. Mais ces derniers ne peuvent pas-
ser outre les décisions politiques venant
de la présidence sur l'acceptation ou le
refus des candidats intéressés par Zafiro.
Exploration. Avec à peine plus de 120 000 b/j,
le niveau de production de la Guinée équa-
toriale ne cesse de chuter depuis une décen-
nie. Or, les résultats des deux derniers appels
d'offres ne sont pas parvenus à attirer des
sociétés aux capacités financières et tech-
niques importantes. En dehors des deux
blocs d'ExxonMobil, EG-06 et EG-11, ainsi
que du bloc P de Vaalco, rares sont les per-
mis qui connaîtront d'importants investis-
sements ces prochains mois. Le ministre
du pétrole compte néanmoins beaucoup
sur l'arrivée de Lukoil sur l'EG-27, sur lequel
se trouve le champ gazier de Fortuna, ainsi
que celle d'Africa Oil sur l'EG-18 pour redy-
namiser un secteur bien terne.

En coulisses
CONGO TOTAL PERD SES AVANTAGES
FISCAUX CONSENTIS DEPUIS 1968
La convention d'établissement entre
Total et l'Etat congolais n'a finalement
pas été renouvelée fin 2019. Elle avait
été signée en 1968 pour 25 ans et
renouvelée une fois pour une durée
similaire. Denis Sassou N'Guesso a
décidé il y a quelques jours de mettre
fin à ces avantages et de l'officialiser
via le Journal officiel. Ces conventions
TOUS LES JOURS.
prévoyaient pour le pétrolier des exo-
nérations fiscales et garantissaient TOUT LE CONTINENT.  
une imposition stable. Aucune mesure AU CŒUR DU POUVOIR.
ne pouvait ainsi accroître les taxes
d'importation, modifier des taux
d'impôt ou assujettir la firme à des
taxes comme celle sur le chiffre d'af-
faires, dont Total était jusqu'à peu RENDEZ-VOUS LE 20 AVRIL
totalement exonérés.

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Stratégie d'Etat
Tchad
PETRONAS,
EXXONMOBIL,
GLENCORE : TOUS
LES PÉTROLIERS
FUIENT IDRISS DÉBY
Les compagnies actives dans le
bassin de Doba décident d'en partir
les unes après les autres. Enquête.
Chevron avait ouvert le bal en 2014 avec
la vente de ses 25 % dans le bassin de Doba,
au sud du pays, à la Société des hydro-
carbures du Tchad (SHT) au sud du pays.
Désormais, ce sont ses deux ex-partenaires
qui jettent l'éponge. Enquête sur un bas-
sin qui ne fait plus rêver au moment où le
président tchadien Idriss Déby paraît
politiquement de plus en plus affaibli avec
les rébellions venues de Libye et une situa-
tion économique difficile.
NIGERIA OML 29 : Benedict Peters
(Aiteo) forcé de changer de partenaire
Après le départ de son soutien
historique, le milliardaire nigérian
Benedict Peters est contraint
de trouver de nouvelles sociétés
de services.
La société de conseil genevoise IS45 fondée
par Philippe Michel, ex-Total, vient de résilier
le contrat qui le liait depuis près de cinq ans
à Aiteo pour l'épauler techniquement et finan-
cièrement sur l'operatorship de l'OML 29 dans
le delta du Niger. 40 % de ce bloc avaient été
rachetés par Aiteo en 2014 pour plus de
2,5 milliards $ à Shell, le reste de l'actionna-
riat étant toujours contrôlé par NNPC. Selon
nos sources, c'est à son conseiller stratégique,
Ratko Knezevic, que le patron de la société
d'Aiteo Benedict Peters a confié le soin de
dénicher un nouveau partenaire technique
pour l'OML 29. Natif du Monténégro, Knezevic
ne vient pas du monde du pétrole mais de la
finance. Il a été vice-président de la banque
Macquarie Capital pour la région EMEA et a
pris ce rôle de conseiller d'Aiteo en 2017 à la
demande de Peters. Knezevic chercherait
actuellement à faire venir le géant des services
pétroliers américain Halliburton sur l'OML 29.
Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr
Exploration-production Finance et justice
Petronas, le dernier sur la liste. La major
malaisienne Petronas est désormais sur les
rangs pour vendre les 35 % qu'elle possède
sur le bassin de Doba depuis le début de la
production au Tchad en 2003. Mettre la
main sur un client devrait s'avérer compli-
qué pour Petronas, tant l’offre d’actifs tcha-
diens disponibles à l’achat est déjà floris-
sante. Comme nous l'avions révélé
(  AEI nº846), ExxonMobil veut également
se séparer depuis la mi-2019 de ses 40 %
sur les mêmes gisements que Petronas.
Ainsi, en dehors des 25 % que détient la
SHT, tout est à vendre sur cette concession
dont la production en 2019 tournait, selon
nos sources, autour de 34 000 b/j alors qu'il
y a une décennie, le débit tutoyait les
120 000 b/j. Il est probable que les cartes
soient rebattues avec le souhait de Petronas
de partir. Ainsi, un seul investisseur pourrait
tout acheter en vue de contrôler 75 % de la
concession et devenir ainsi opérateur. Le
manque d'attractivité touche également
Glencore, à la tête de plusieurs gisements
au sud de ceux d'ExxonMobil et Petronas,
dans le bassin de Doba. Produisant
12 000 b/j en moyenne en 2019 via les gise-
ments de Mangara et Mandila, Glencore
a missionné il y a déjà plus de six mois
Ce bloc produit aujourd'hui entre 60 000 et
90 000 b/j mais pourrait atteindre un débit
bien supérieur. L'un des freins aux investisse-
ments est la persévérance des vols de brut
sur l'oléoduc d'export vers le terminal de Bonny
opéré par Shell. Benedict Peters n'a jamais
vraiment combattu le vol, malgré l'engage-
ment de nombreux consultants proposant
d'autres voies pour exporter le brut.
Knezevic a également occupé des postes
plus politiques, notamment en tant que
conseiller économique de l'homme fort du
Monténégro, l'actuel président Milo
Dukanovic. Knezevic a travaillé avec ce der-
nier dès les années 1990 alors que Dukanovic
n'était encore que premier ministre d'une zone
aspirant à l'indépendance, finalement obtenue
en 2006. Knezevic a aussi été l'un des lob-
byistes de son futur pays à Washington, afin
de préparer son émancipation. Depuis l'arrivée
au pouvoir de Muhammadu Buhari, Benedict
Peters est persona non grata au Nigeria - il vit
au Ghana. Il était très proche du pouvoir
précédent de Goodluck Jonathan et surtout
de sa ministre du pétrole Diezani Alison-
Madueke, actuellement sous le coup d'une
procédure à Londres pour corruption.
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Hommes de pouvoir
Natixis et Morgan Stanley pour tenter de
trouver un acquéreur (  AEI nº846).
Qui pour acheter les actifs ? Les compagnies
qui recherchent en Afrique ce type de gise-
ments matures, comme au Tchad dont le
débit est en chute libre, ne sont pas légion.
Cependant, la société familiale française
Perenco avait déjà fait montre d'un certain
intérêt pour s'emparer des actifs de Chevron
en 2014. Elle contemplerait aujourd'hui
l'opportunité de contrôler le permis à 75 %,
mais le prix attendu demeure prohibitif
(au-delà d'un milliard $). Trident Energy,
fondé par l'ancien directeur général de
Perenco, Jean-Michel Jacoulot, et financé
par le fonds américain Warburg Pincus,
serait également sur les rangs. La firme a
repris avec Kosmos Energy les gisements
équato-guinéens de Hess en 2017 et accu-
mule les échecs de négociation pour Zafiro
dans le même pays ainsi que le rachat d'ENI
en Tunisie (   AEI nº848). Si la nouvelle
société d'Aidan Heavey (fondateur de Tul-
low Oil), Boru Energy, aurait pu être inté-
ressée par ces actifs tchadiens, son objectif
est plutôt de ne pas prendre de rôle d'opé-
rateur et de rester dans les roues des grandes
majors occidentales.
AFRIQUE DU SUD
Pourquoi Panoro se marie-t-il avec
Africa Energy sur le bassin d'Orange ?
La firme norvégienne Panoro Energy vient
d'acquérir 12,5 % du bloc 2B sud-africain auprès
de son ex-opérateur Africa Energy Corp (galaxie
Lundin). Situé dans le bassin d'Orange partagé
entre la Namibie et l'Afrique du Sud, ce permis a
déjà une découverte à son actif à la suite du
forage d'A-J1 ayant mis en valeur quelque
37 millions de barils de potentiel en 1988. Le
nouvel opérateur, Azinam, va forer au dernier
trimestre 2020 un nouveau prospect dont le coût
pour Africa Energy Corp sera porté par Panoro et
Azinam. Présidé par l'homme d'affaires français
Julien Balkany, Panoro a laissé la négociation
de son entrée sud-africaine dans les mains de
son directeur général John Hamilton, qui a
mené les pourparlers avec son vis-à-vis au sein
d'Africa Energy Corp Garrett Soden. Selon nos
sources, Panoro était appuyé lors des
pourparlers par Ken Mildwaters du cabinet
britannique Mildwaters Consulting et par Geir
Evenshaug de la firme norvégienne Schjødt.
Quant à Africa Energy Corp, il était conseillé par
Lizel Oberholzer du bureau sud-africain de
Norton Rose Fulbright. Côté namibien, Total
prévoit également de forer cette année sur l'un
de ses deux blocs, 2912 ou 2913B, dans le bassin
d'Orange.
3 MARS 2020 - Nº859
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En savoir plus sur les changements prévus le 20 avril


Stratégie d'Etat
KENYA Très affaibli, Tullow négocie avec
Nairobi pour éviter de tout perdre
Les conditions du développement
du brut ont encore fait l'objet de
négociations serrées avec les
ministères.
Le directeur Kenya de Tullow Oil (opé-
rateur des blocs 10 BB et 13T, 500 millions
de barils récupérables dans l'est du pays),
Martin Mbogo a débuté le 18 février des
négociations avec le ministère kenyan du
pétrole, celui des finances et de la justice.
Objectif : transposer en loi les résultats
des négociations menées précédemment
par les équipes du secrétaire général du
pétrole, Andrew Kamau, sur les conditions
de développement des réserves de
Lokichar (   AEI nº854). Les premières
discussions se sont déroulées à Mombasa,
à la suite d'une formation des cadres de
ces trois ministères sur la question centrale
des coûts récupérables dans les contrats
pétroliers. C'est le cabinet de conseil amé-
ricain Swale House Partners, dirigé et
fondée par Laura Robinson, qui menait
cette formation. Swale House Partners
avait déjà été choisi en 2019 par le minis-
tère pour auditer les coûts de Tullow
entre 2010 et 2016 (  LOI nº1498).
Pourquoi Marathon
GUINÉE ÉQUATORIALE
mise tant sur Zafiro d'ExxonMobil
Allant à l'encontre de son souhait
de se concentrer uniquement sur
le pétrole et gaz de schiste aux
Etats-Unis, Marathon remet plein
gaz sur Malabo. Voici pourquoi.
Comme nous l'avons révélé (  AEI nº856),
la société américaine Marathon Oil est aux
prises avec Lukoil et GazpromNeft pour
s'emparer du gisement pétrolier équato-
guinéen Zafiro, actuellement dans les mains
d'ExxonMobil. En contradiction complète
avec sa stratégie visant à se séparer de tous
les actifs en dehors des Etats-Unis - la Libye
a été cédée à Total en 2018 ainsi que ses
actifs dans une dizaine d'autres pays depuis
2013 -, Marathon veut désormais démontrer
au ministre du pétrole équato-guinéen
Gabriel Obiang Lima son souhait de s'ins-
crire dans la durée dans son pays.
Selon nos sources, Marathon Oil a besoin
de cash alors que plusieurs de ces projets
américains de gaz et pétrole de schiste - en
dehors de Eagle Ford et Permian - ne sont
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Exploration-production
A l'issue de la présentation du cabinet,
Martin Mbogo ainsi que des représen-
tants de Total ont pu s'entretenir avec
le chef de l'administration du ministère
du pétrole John Mosonik afin de s'en-
quérir des éventuelles divergences entre
les ministères sur ce qui avait déjà été
négocié en 2019.
Tullow veut à tout prix que ce qui a été
négocié précédemment, notamment au
niveau des coûts récupérables, devienne
contractuel. Cela lui permettra de vendre
plus facilement ses parts sur les blocs
kenyans. Il a confié à la fin 2019 la vente
de 20 % de ses 50 % à la banque française
Natixis. Total, qui souhaite également
passer de 25 % à 12,5 %, est également
partie prenante dans le processus
(  AEI nº857). Le futur acquéreur pour-
rait ainsi, avec 32,5 %, devenir le plus
important investisseur et devenir opéra-
teur. Tullow a besoin au plus vite d'argent
frais, la junior se trouve dans une situation
compliquée, sa présidente exécutive
Dorothy Thompson ayant annoncé le
départ prochain de 30 % de ses effectifs
après de mauvaises nouvelles opération-
nelles au Ghana (AEI nº858).
pas aussi rentables que la firme américaine
l'espérait. A contrario ses actifs en Guinée
équatoriale comme l'usine d'EGLNG
demeurent très profitables. La reprise de
Zafiro permettrait ainsi à Marathon de
répondre aux constantes pressions de
Malabo de consentir à davantage d'inves-
tissements dans le pays. Cette étape lui
permettrait de poursuivre sereinement le
développement de son hub gazier "E.G.
Gas Mega Hub" - comprenant également
la production de méthanol - pour lequel
Gabriel Obiang a menacé d'ouvrir le capital
à d'autres firmes en cas de baisse d'inves-
tissement de Marathon Oil.
Selon des informations internes à la société,
Marathon Oil discute depuis quelques mois,
très discrètement, avec certains Etats comme
le Nigeria ou le Cameroun afin de déterminer
s'il est possible d'importer du gaz vers Punta
Europa, où se situe le hub gazier équato-
guinéen, ainsi qu'accroître la capacité en
production de GNL et d'autres produits déri-
vés du gaz comme le méthanol.
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Finance et justice Hommes de pouvoir
NIGERIA
OML 86/88 : Chevron établit
une 1re présélection
Comme nous l'avions révélé (  AEI nº853),
Chevron tente de se séparer depuis la fin de
l'année dernière des 40 % qu'il détient dans deux
de ses blocs du delta du Niger, OML 86 et 88. Selon
nos sources, une première short-list a déjà été
arrêtée par le conseil de Chevron, la banque conseil
Scotiabank dont les quatre responsables du
dossier sont Brooke Matthews et son associé
Scott Hunthausen, sous la supervision du directeur
Afrique et Amérique latine Moncef Attia et de celui
en charge de questions techniques, Alonso Mago.
Plusieurs sociétés nigérianes ont reçu un courrier
mi-février leur annonçant que leur dossier n'avait
pas été qualifié pour la deuxième étape de la data
room. Dans le prospectus de promotion établi par
Chevron et Scotiabank en novembre 2019, le
pétrolier américain demandait que toute société
intéressée par les OML 86 et 88 puisse prouver une
capitalisation minimale d'au moins 200 millions $.
Beaucoup de compagnies n'ont cependant pas
candidaté, faute de réserves de pétrole en place
suffisantes : elles ne sont que de 50 millions de
barils. Des volumes importants de gaz restent à
développer (7,7 trillions de pieds cubes) mais ils sont
répartis sur plusieurs gisements.
SAO TOMÉ ET PRINCIPE
Bloc 4 : Total et Kosmos en pleins
pourparlers musclés
Qui de Total ou Kosmos Energy deviendra
finalement l'opérateur du bloc 4 dans les eaux
territoriales de Sao Tomé et Principe ? La question
demeure toujours ouverte. Après que la junior ERHC
a signé en 2017 deux accords de cession de parts
similaires sur ce bloc, incluant le rôle d'opérateur,
avec Kosmos puis Total (  AEI nº811), les deux
firmes l'ont traîné en justice aux Etats-Unis (pour
Kosmos) et à Londres (cas de Total). ERHC ayant
perdu son arbitrage contre Kosmos ainsi que son
procès contre Total, les deux sociétés sont
désormais en droit de réclamer le contrôle du bloc 4.
Selon nos sources, afin de trouver une solution
négociée, les deux firmes ont commencé il y a
quelques semaines à mener des discussions entre
elles, sans la présence du gouvernement de Sao
Tomé. Ce dernier et son autorité pétrolière Agência
Nacional do Petróleo de São Tomé e Príncipe
(ANP-STP), dirigée par l'ancien ministre de la justice
Olegario Tiny, préfère pour le moment laisser se
dérouler les négociations entre les deux firmes sans
intervenir. Kosmos est de loin le premier investisseur
pétrolier du pays avec pas moins de six blocs (5, 6,
10, 11, 12 et 13), dont deux avec BP. Quant à Total, il
opère depuis 2019 trois blocs dans la zone de
développement conjoint entre Sao Tomé et le
Nigeria (7,8 et 11) ainsi que le bloc 1 dans les eaux
économiques exclusives de Sao Tomé au côté de la
Sonangol angolaise. Le directeur général adjoint de
Total en Angola, Pedro Ribeiro (  AEI nº851), en
charge des affaires de Sao Tomé, était d'ailleurs
mi-février sur l'île pour lancer plusieurs projets
sociaux prévus dans le contrat du bloc 1.
3 MARS 2020 - Nº859

Stratégie d'Etat
MAROC Gelde la vente de Tendrara :
le mauvais calcul de Sound Energy
La junior britannique active au Maroc Sound
Energy a plus de mal que prévu à vendre
51 % de ses actifs de la concession de Tendrara
(région de l'Oriental). La firme a révélé la
paralysie des négociations avec un potentiel
acheteur - qui n’a pas été en mesure de
présenter des garanties financières -, laissant
son directeur général par intérim Mohammed
Seghiri dans l'embarras. L'annonce de ce
blocage intervient peu après le départ de
trois piliers de Sound Energy, qui géraient la
société depuis plusieurs années. La firme
ne peut plus compter sur son directeur finan-
cier John Joseph Traynor, qui a, selon nos
informations, quitté le navire fin décembre.
Ancien vice-président de Shell chargé des
relations avec les investisseurs, Traynor se
ANGOLA Qui compose la dream team
d'Algoa, renfort de Chevron sur le bloc 0 ?
Le champ offshore de Takula (bloc 0), au
large de la province du Cabinda, sera bien-
tôt doté d'une nouvelle plateforme pour
appuyer les activités de Chevron et de ses
partenaires Sonangol et ENI. Le chantier
sera réalisé par l'entreprise Algoa Cabinda
Fabrication Services, dirigée par le Suisse
Kevin Christen qui travaille depuis une
dizaine d'années en Angola. Christen est
l'ancien directeur pays de la filiale angolaise
de la compagnie Services Algoa
International Anstalt, qui détient 55 % des
parts d'Algoa. Les 45 % restant sont possé-
dés par l'entreprise de BTP Imovias -
Urbanisme e Construçao, dirigée par le
MOZAMBIQUE À Maputo aussi, Worley
ne jure que par PwC
Le cabinet australien de conseil et d'ingénie-
rie Worley, qui vient de se voir attribuer par
Total deux contrats dans le cadre du projet
Mozambique LNG, entretient des liens
étroits  avec le cabinet de conseil
PricewaterhouseCoopers (PwC). La filiale
mozambicaine de Worley a été enregistrée en
mars 2013 à Maputo par deux cadres de PwC
Mozambique : Malaika Ribeiro et Carolina
Balate, alors respectivement directrice asso-
ciée et manager de la société de conseil.
Partenaire majeur de Worley au-delà des
frontières mozambicaines, PwC a conseillé
la firme australienne dans le cadre de son
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Exploration-production
consacre désormais à son rôle de Senior
Advisor de la junior allemande Wintershall
DEA, active en Egypte et en Libye.
Le départ de Traynor est l'une des consé-
quences du profond remaniement du board de
Sound Energy décidé en novembre, après que
la firme a annoncé qu'elle avait trouvé un ache-
teur pour ses actifs de Tendrera. Dans la foulée,
Sound Energy s'est séparé de son président
Simon Howard Davies et de son directeur
général James Parsons. Sans acheteur sûr et
sans les ex-cadors de Sound Energy, le Français
Mohammed Seghiri, ex-patron de la firme au
Maroc, hérite d'une situation explosive. Il pourra
cependant s'appuyer sur le nouveau président
exécutif Graham Lyon (ancien vice-président
de Petro-Canada), nommé le 26 février.
Portugais Silvio Fernandes. L'un des action-
naires d'Imovias est l'influent avocat ango-
lais António Manuel Vicente Marques,
fondateur du cabinet d'avocats AVM. Ce
dernier a pignon sur rue à Luanda et dans
le monde lusophone (Portugal, Mozambique).
Le lancement de ce chantier pour reboos-
ter l'exploration sur le bloc 0 est une bonne
nouvelle pour le ministre du pétrole
Diamantino Azevedo, qui a fait le dépla-
cement mi-février dans la commune de
Malembo où sont situés les locaux d'Algoa.
Il était accompagné de Dereck Mark,
directeur général de CABGOC, filiale de
Chevron dans la province du Cabinda.
acquisition en avril dernier de l'américain
Jacobs Engineering Group pour 4,55 mil-
liards $. En 2015, Worley avait choisi de
placer à la tête de sa branche dédiée au
conseil Advisian l'ancien vice-président
monde de PwC, Dennis Finn. Advisian
devrait d'ailleurs appuyer les activités
mozambicaines de Worley. Le pays a lancé
fin juin un projet de GNL à plus de 20 mil-
liards $. Il est opéré par Total, désormais
propriétaires des ex-actifs d'Anadarko. De
son côté, ExxonMobil tergiverse toujours
sur ses deux trains de plus de 15 millions
de tonnes au total (  AEI nº857).
4/8
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Finance et justice Hommes de pouvoir
ANGOLA LE CADOR DU CONSEIL NUNO
DE MIRANDA CATANAS (MC JURIST)
SE LANCE DANS LES SERVICES
Les activités des avocats du cabinet angolais
MC Jurist, spécialisé dans le conseil à l'industrie
pétrolière, ne se limitent pas au droit. Le
cofondateur du groupe, Nuno de Miranda
Catanas, vient de créer la joint-venture de
services pétroliers Ixora Stream, qui rassemble
son cabinet de conseil MC - Fiducia Petroleum
Corporate Services et MC - Fiducia Holdings.
Ixora Stream, enregistré à Luanda fin janvier, a
pour objet l'exploration, la maintenance
d'infrastructures pétrolières et l'import-export
d'hydrocarbures. MC - Fiducia Petroleum
Corporate Services, qui détient plus de la moitié
d'Ixora Stream, a été créé en novembre 2016
par Catanas et son épouse Ana Martins De
Carvalho Catanas, partner et patronne du
département taxes et ressources humaines au
sein de MC Jurist. Une autre employée du
cabinet, la juriste (paralegal) Nerica dos Santos,
est également nommée représentante de
MC - Fiducia Holding. Nuno de Miranda Catanas
est aussi actif dans l'agroalimentaire : il est à la
tête de l'entreprise Bonjour, qui avait signé en
2012 un contrat de 22 millions $ avec l'Agência
de Investimento Privado (ANIP) pour réaliser
une usine de pâtes à Luanda. La représentante
officielle de Bonjour est la juriste Nerica Helena
Bento dos Santos, qui sera par ailleurs
actionnaire d'Ixora Stream.
MADAGASCAR L'ANCIEN PATRON
DES FINANCES DE SOMA OIL & GAS
PREND LES RÊNES DES COMPTES
DE MADAGASCAR OIL
La compagnie malgache Madagascar Oil
vient de recruter comme Chief Financial
Officer Philip Wolfe, ancien directeur
financier de la société britannique Soma Oil &
Gas (2013-2017). Cette compagnie
d'exploration pétrolière active en Somalie
compte parmi ses ex-administrateurs l'actuel
premier ministre somalien Hassan Ali Khaire.
Soma Oil & Gas a connu de nombreuses
péripéties en Somalie : accusé par les
Nations unies d'avoir rémunéré des agents
du ministère pour obtenir des contrats, il a fait
l'objet en 2015 d'une enquête du Serious
Fraud Office (SFO), avant d'être blanchi en
décembre 2016. Philip Wolfe, 51 ans, a passé
près de quinze ans dans les banques
d’affaires UBS Investment et Merrill Lynch
comme responsable des départements
pétrole et gaz. Avant de rejoindre
Madagascar Oil, dont le principal actionnaire
est le Benchmark Group du Canadien Al
Njoo, Wolfe était le directeur financier d'une
société pétrolière active en Argentine,
Phoenix Global Resources. Wolfe a
officiellement rejoint en janvier Madagascar
Oil, qui tente depuis plusieurs années
d’exploiter l’huile lourde du gisement de
Tsimiroro (  AEI nº849). Wolfe remplace
Duncan Reynolds du Benchmark Group, qui
continuera de travailler pour Madagascar Oil.
3 MARS 2020 - Nº859
 Exemplaire destiné exclusivement à Laurent MAGANGA - Abonné n°AA010945
Stratégie d'Etat Exploration-production Finance et justice Hommes de pouvoir

NIGERIA Taofik
Adegbite, allié "Oslo
friendly" favori de Chevron/Yinson
Quatre ans après avoir réalisé pour
l'américain Chevron les raccordements
sous-marins du champ géant d'Agbami
(OML 128), la firme nigériane Marine
Platforms (MPL) s'attaque au champ
d'Anyala (OML 83). Selon nos informa-
tions, la société dirigée par l'homme
d'affaires Taofik Adegbite a été choisie
pour réaliser le système de raccordement
du FPSO Abigail-Joseph du groupe malai-
sien Yinson sur ce champ, opéré par
First E&P de l'ancien secrétaire d'Etat au
pétrole Odein Ajumogobia. Yinson avait
remporté il y a un an un contrat pour
l'affrètement, l'exploitation et la mainte-
nance d'un navire sur Anyala.
Le patron de MPL, Adegbite, est le
consul général de Norvège au Nigeria
depuis octobre 2018. Chantre du local
content, il travaille au sein de MPL avec
l'ingénieur et Chief Technical Officer
Angus Kerr (ex-Technip Offshore).
Deux banquiers nigérians - Baji Nyam,
ancien de la banque domiciliée à Lagos
FSB International Bank, et Biodun
Odunsi - complètent l'équipe de MPL,
occupant respectivement les postes de
Chief Financial Officer et de chef des
opérations.
De son côté, Yinson est très actif au
Ghana - il a fourni le FPSO pour le gise-
ment offshore de Sankofa d'ENI. Le
groupe malaisien devrait également
louer à Aker Energy un FPSO pour ses
activités sur le champ offshore
de Pecan.
MOZAMBIQUE
La reine des médias Denise Cortês-
Keyser prend pied dans le pétrole
La femme d'affaires et consultante Denise Cortês-
Keyser vient d'entrer au capital de la filiale
mozambicaine de la société de services nigériane
International Energy Services (IES). Ancienne
commentatrice vedette sur les sujets économiques de
la télévision mozambicaine Televisão de
Moçambique, elle est devenue récemment actionnaire
à 10 % de cette société active principalement au
Nigeria ainsi qu'au Ghana, en Guinée équatoriale, en
Angola et au Mozambique. Spécialiste du secteur
pétrolier, Denise Cortês-Keyser est à la tête du cabinet
de conseil DCK Global qu'elle a fondé en Afrique du
Sud. Elle a notamment travaillé pour la banque
Barclays au Mozambique et pour la Standard Bank
sud-africaine à Maputo. Actuelle directrice du fonds
d'investissement mozambicain Core Investments,
Cortês-Keyser a été pendant quatre ans (2015-2019)
membre du board de la fédération mozambicaine de
football, alors dirigé par Alberto Simango. Ce dernier
est le frère de David Simango, maire de Maputo
membre du Frelimo au pouvoir.

MOZAMBIQUE Lesdeux Kom créent
un géant des services à trois têtes
Les deux hommes d'affaires Flavio Kom
et Ganha Ah-Kom viennent de lancer à
Beira, ville dont ils sont originaires, la
société Kom e Companhia (Kom & Co),
active dans le secteur pétrolier/gazier, les
mines et les produits agricoles. Dirigeant
de la filiale mozambicaine de la firme zim-
babwéenne Exor Petroleum, Flavio Kom
a quitté en août 2019 la tête de la désor-
mais défunte African Mining Investment
Agency (AIMA). Très actif dans les mines
au Mozambique, il détient des parts dans
la société Aureus Mining, fondée par
Dingane Abreu Mamadhusen, fils de la
ministre de l'environnement et membre
du Frelimo au pouvoir Alcinda Abreu.
Actionnaire majoritaire de Kom & Co
(90  %), Flavio Kom est associé à un
membre de sa famille, Ganha Ah-Kom.
Ce dernier est en business avec le géné-
ral à la retraite et cacique du Frelimo
Alberto Chipande au sein de la firme
Minerais de Moçambique (Mimoc).
Ganha Kom est le directeur général de
Pestrai, actif dans l'import-export de
fruits de mer au Mozambique.
AFRIQUE DU SUD
Vers quelle destination Gino Bloys
quitte le navire SFG Engineering ?
Le Sud-africain Gino Bloys, ancien directeur des
opérations de la firme de ressources humaines SFG
Engineering Services, a rejoint ce mois-ci Southey
Contracting Offshore Division, filiale sud-africaine
de la société de services maritimes Southey
Mauritius. Il sera chargé du développement des
marchés de Southey, qui propose des services
d'inspection et de maintenance des infrastructures
pétrolières offshore. Outre l'île Maurice et l'Afrique
du Sud, la firme mauricienne possède des filiales au
Mozambique et au Ghana. Gino Bloys travaillait
pour SFG Engineering, fondé par l'homme d'affaires
Duncan Macnab, depuis près de douze ans. Il sera
remplacé par le Sud-africain Danny Teles.

Focus
GUINÉE ÉQUATORIALE LA "MALAYSIAN FORCE" DERRIÈRE DE RAJ, NOUVEL ALLIÉ DE GEPETROL
Antonio Oburu, patron
de la firme d'Etat GEPetrol, a
réussi à séduire une société
allemande aux importantes
ramifications à Kuala Lumpur.
Qui contrôle la firme pétrolière
domiciliée à Cologne (Allemagne)
De Raj Group, qui vient de créer
une joint-venture avec la société
d'Etat équato-guinéenne GEPetrol ?
Alors que la puissante famille bri-
tannique de Raj garde une main-
mise directe sur ce mini-empire - la
vice-présidente Renata de Raj et
ses deux enfants, Alexander de
Raj (président) et Nicholas de Raj
(directeur adjoint), se partagent
chacun 17,5 % des parts -, le groupe
est également détenu par trois
fonds d'investissement malaisiens.
Le premier d'entre eux est TAEL
Partners (The Asian Entrepreneur
Legacy - 17,5  %), dirigé par ses
cofondateurs Michael Sng Beng
Hock et Loong Mei Yin. Actif dans
l'agrobusiness au Vietnam, Hock
est membre du board des directeurs
du groupe agro-alimentaire The
Pan Group. Yin est directrice non
exécutive du géant malais d'ingé-
nierie et de construction Ranhill.
Le fondateur du groupe de Raj
Nagendran Nadarajah - époux de
Renata de Raj - contrôle également
la société via son fonds d'investis-
sement Maya Terang Sdn Bhd
(5 %), créé en 2003 en Malaisie.
Familier des secteurs pétrolier et
financier, Nadarajah a fondé la
junior Gryphon Energy et a été
jusqu'en 2010 le directeur de la
compagnie Perisai Petroleum
Teknologi, dans laquelle Renata de
Raj détenait des parts. Le groupe
de Raj, qui réalise la plupart de ses
activités en Asie, est également
détenu par le fonds d'investisse-
ment Lexanda International (10 %),
domicilié à Kuala Lumpur.
La création d'une JV avec GEPetrol
est une bonne nouvelle pour le
patron de la société d'Etat et ex-
conseiller du président, Antonio
Engonga Oburu, qui voit d'un bon
œil l'arrivée des capitaux malaisiens
en Guinée équatoriale. Selon nos
sources, le groupe De Raj espère
à terme s'imposer dans le trading
du brut équato-guinéen.

Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 5/8 3 MARS 2020 - Nº859

Stratégie d'Etat
Gabon
CE QUI EMPÊCHE
CARLYLE
DE SE DÉFAIRE
DE L'ENCOMBRANT
ASSALA
Un verrou contractuel bloque le fonds
CIEP dans sa volonté de vendre le petit
groupe Assala implanté au Gabon,
dont il est propriétaire. En arrière-plan,
des conflits internes ravagent la junior.
Cela fait déjà plusieurs mois que Marcel van
Poecke, le managing director de Carlyle
International Energy Partners (CIEP), pro-
priétaire d'Assala Energy, ronge son frein
sur la vente des permis gabonais de la junior.
La menace de ce rachat plombe un peu plus
le moral des équipes d'Assala Gabon, qui
s'estiment déjà marginalisées par le mana-
gement londonien. Une relation dégradée
que dément catégoriquement l'entreprise.
NIGERIA Impartialité des juges : cinglante
réplique de NNPC contre Chevron/Equinor
La société d'Etat NNPC
a convoqué ses propres experts
du droit pour contrer Chevron
et Equinor, qui tentent
de convaincre la justice US de la
partialité des tribunaux nigérians.
Après avoir laissé Chevron et Equinor
abattre la carte maîtresse de leur
défense - l'appui de l'ex-procureur de
Lagos Olasupo Shashore -, c'est au
tour de NNPC de répondre. Opposée
aux deux firmes au sujet d'un trop-perçu
lors de la redistribution des revenus de
l'OML 128, la société publique nigériane
espère remporter la partie grâce à
l'atout Fidelis Oditah, président de la
branche nigériane de l'influente asso-
ciation de conseil en droit international
International Law Association. Oditah
soutient NNPC, qui estime que le conflit
ne doit pas être réglé devant une cour
américaine. Chevron et Equinor plaident
pour cette option, mettant en cause le
manque d'indépendance des tribunaux
au Nigeria (  AEI nº858).
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Exploration-production Finance et justice
Vente : les raisons du blocage. L'un des obs-
tacles à la vente des actifs d'Assala se loge
dans les clauses du contrat signé au moment
où Shell lui a cédé ses actifs en 2017. Selon
nos sources, le gouvernement du président
Ali Bongo avait alors fixé au repreneur des
objectifs en termes d'investissements et
d'emplois et Assala s'était engagé à présen-
ter un rapport d'activité devant être validé
par les autorités gabonaises. La firme a
jusqu'à fin février pour soumettre ce compte
rendu, toute transaction étant bloquée
jusque-là. Carlyle aurait toutefois déjà pris
les devants, en approchant Maurel & Prom
(groupe Pertamina) et Perenco pour un
possible rachat (  AEI nº852). Assala exploite
cinq permis au Gabon (Rabi Kounga II, Tou-
can II, Bende M’Bassou Totou II, Koula/
Damier et Gamba/Ivinga).
Londres/Port-Gentil, le désamour ? Selon
nos informations, les relations sont loin
d'être au beau fixe entre le staff londonien
d'Assala et les équipes à Port-Gentil. Les
employés gabonais de la junior dirigée par
David Roux (ex-Tullow Oil) ont le senti-
ment que le top management ne leur fait
pas confiance. Ces employés, issus pour
la plupart des rangs de Shell, estiment
manquer de latitude décisionnelle.
Dans un document transmis le 18 février
au tribunal de Southern District de New York,
Oditah fustige la "condescendance" de l'un
des soutiens des deux sociétés, l'Américain
Matthew T. Page, ancien officier adjoint du
renseignement américain pour l'Afrique au
Conseil national du renseignement (National
Intelligence Council). Ce dernier avait affirmé
que "la nomination des juges est perçue
comme un moyen d'assurer le soutien des
élites politiques" au Nigeria.
En réponse, Fidelis Oditah énumère
plusieurs situations où la Supreme Court
nigériane a annulé la victoire à des élec-
tions de candidats du parti au pouvoir,
l'APC du président Muhammadu Buhari.
Il prend notamment l'exemple du candidat
APC David Lyon, élu gouverneur de l'Etat
pétrolier de Bayelsa (  AEI nº854), dont
l'élection a été annulée pour présentation
de faux certificats de diplômes.
Dans cette affaire contre Chevron/
Equinor, NNPC est aussi soutenu par Osaro
Eghobamien, cofondateur du cabinet
d'avocats nigérian spécialisé dans le droit
commercial Perchstone & Graeys.
6/8
Exemplaire destiné exclusivement à Laurent MAGANGA - Abonné n°AA010945
Hommes de pouvoir
Contacté, Assala Energy affirme avoir une
"confiance totale" dans les équipes d'Assala
Gabon, rappelant que le plan d’investis-
sement de 300 millions $ prévu pour 2020
en est l'une des illustrations. Au cœur du
top management couvent parfois égale-
ment des différends entre le "clan" Tullow
Oil (le CEO David Roux ainsi que la direc-
trice aux affaires externes et DRH Caroline
Sourt) et celui des ex-Perenco (le COO
Jérôme Garcia et le directeur général
d'Assala Gabon Jean-Yves Grall).
Piquet de grève. La mobilisation contre
le nouveau code du travail des travailleurs
du secteur pétrolier gabonais, fin janvier,
est venue achever d'enflammer une situa-
tion déjà explosive. Grall a immédiatement
envoyé une missive aux travailleurs gré-
vistes d'Assala Gabon pour demander la
reprise du travail. La frustration à Port-
Gentil a également ressurgi à cette occa-
sion, les syndicats soupçonnant leur mana-
gement de vouloir placer des Français à
des postes opérationnels afin d'éviter les
arrêts de production pendant les mobili-
sations. En réponse, le management d'As-
sala affirme se baser uniquement sur les
compétences techniques de ses employés
dans le choix de leur affectation.
AFRIQUE
Vivo s'offre l'ex-conseil juridique
vedette de Tullow Oil, Kevin Massie
Le Canadien Kevin Massie, ancien avocat spécialiste
des finances et des fusions-acquisitions (Associate
general counsel) de Tullow Oil, avait-il vu venir la
tempête ? Il a quitté les rangs de la junior début
novembre, soit un mois avant le départ forcé du DG
Paul McDade mi-décembre. Massie est aujourd'hui à
la tête du département juridique de la société
néerlandaise Vivo Energy, qui commercialise tous
les produits Shell en Afrique. Diplômé de la Queen's
University Kingston (Canada), Massie a rejoint Vivo
comme General Counsel après plus de huit ans au
sein de Tullow, dont trois passés au Cap, en Afrique
du Sud, comme conseiller juridique (Senior Legal
Advisor) en charge de l'Afrique centrale et l'Afrique de
l'Ouest. Spécialiste du continent africain et du Moyen-
Orient, il a commencé sa carrière au sein du cabinet
d'avocat canadien Blake, Cassels & Graydon. Kevin
Massie, qui travaillait sous la férule du General
Counsel de Tullow Oil Rupert Rowland-Clark
(ex-associé de Freshfields Bruckhaus Deringer), a
quitté le navire Tullow juste avant le naufrage. De
multiples problèmes de développement sur les
champs de Jubilee et ceux de TEN au Ghana, opérés
par Tullow, ont conduit mi-décembre à la démission
du directeur général Paul McDade et de son directeur
E&P Angus McCoss. La présidente exécutive de
Tullow Oil, Dorothy Thompson, a annoncé début
février aux salariés un plan de réduction des effectifs
et de nouvelles baisses des coûts (  AEI nº857).
3 MARS 2020 - Nº859
 Exemplaire destiné exclusivement à Laurent MAGANGA - Abonné n°AA010945
Stratégie d'Etat Exploration-production Finance et justice Hommes de pouvoir

ANGOLA Pourquoi le procureur Gros attaque-

t-il le fonds chinois allié de Sonangol ?
La saisie des propriétés du partenaire
de Sonangol, le China International
Fund, est une déclaration de guerre
à l'architecte des relations sino-
angolaises Manuel Vicente.
Le procureur Hélder Fernando Pitta Grós
ne semble vouloir épargner aucun membre
du clan dos Santos. Après Isabel dos
Santos, fille de l'ex-chef d'Etat José Eduardo
dos Santos soupçonnée de corruption
lorsqu'elle était à la tête de Sonangol, il
s'attaque désormais à l'ancien vice-président
Manuel Vicente via un chemin détourné :
les réseaux chinois de Sonangol, que Vicente
a minutieusement mis sur pied lorsqu'il était
entre 2012 et 2017 le numéro deux du régime
dos Santos. Le bureau du procureur géné-
ral a signé le 19 février une note annonçant
la saisie de plusieurs dizaines de propriétés
détenues par le China International Fund
(CIF), qu'il soupçonne d'avoir été construites
grâce à des fonds publics. Le CIF forme avec
la firme publique Sonangol la joint-venture
China Sonangol. Ancien PDG de Sonangol
(1999-2012), Manuel Vicente entretient des
liens étroits avec China Sonangol, qu'il a
dirigé avant son arrivée au pouvoir en 2012.
La JV contrôle toujours 10 % du bloc pétro-
lier 19/11.
L'enquête en cours devrait rafraîchir les
relations entre l'Angola et la Chine, desti-
nataire en 2019 de plus de 55 % des expor-
tations de brut angolais (  AEI nº857).
AFRIQUE
Qui est le "Monsieur pétrole" made
in Maurel & Prom d'Asafo & Co ?
Déjà très présent dans le secteur minier,
notamment en Guinée (  AMI nº446), le
cabinet d'avocats Asafo & Co - établi à Paris,
Casablanca, Abidjan et Nairobi - compte muscler
sa présence dans le pétrole grâce à l'avocat
Duncan Williams. Cet Américain, qui travaille
dans les locaux parisiens du groupe, a été
pendant douze ans le conseiller juridique de la
firme pétrolière Maurel & Prom, principalement
active au Gabon, Nigeria et en Tanzanie. Williams
a rejoint dès son lancement en juin le nouveau
cabinet Asafo & Co, fondé par l'ancien directeur
de la division Afrique d'Orrick Herrington &
Sutcliffe, le Franco-togolais Pascal Agboyibor.
Asafo possède des antennes au Maroc, en Côte
d'Ivoire, au Kenya et en Afrique du Sud. Le
célèbre avocat Patrick Larrivé a quitté en août
l'antenne marocaine de Dentons pour prendre
les rênes du bureau de Casablanca.

NIGERIA Public Investment Corp arrache
un deal avec le liquidateur d'Erin
La Public Investment Corp sud-
africaine, ex-actionnaire de la
société en faillite Erin Energy, a
trouvé le moyen de rembourser
une partie de ses créances.
Un compromis a été trouvé entre l'un
des anciens prêteurs de la défunte Erin
Energy, le gestionnaire de fonds publics
en Afrique du Sud Public Investment
Corp (PIC) et le "trustee" d'Erin Ronald
J. Sommers. Ce dernier est chargé de
la gestion des créances d'Erin, qui a fait
faillite en avril 2018 après la saisie de ses
actifs au Nigeria sur l'OML 120.
Dans une motion déposée fin janvier
devant la cour du Southern District du
Texas, Sommers demande au tribunal
d'accéder aux requêtes du PIC. Celui-ci
demandait la levée du gel d'un dépôt de
garanties de 9,4 millions $ effectué par
Erin sur un compte de la Mauritius
Commercial Bank (MCB), dont PIC est le
cessionnaire. Cette annulation de la sus-
pension automatique ("automatic stay")
sur le dépôt permettra au gestionnaire de
fonds publics sud-africain de rembourser
une petite partie de ses créances. Au total,
PIC estime avoir perdu environ 333 mil-
lions $ après ce placement à risque dans
Erin Energy, dont il était actionnaire à 29 %.
PIC devra également ordonner à MCB
de verser 30 000 $ au trustee Ronald
J. Sommers. Ce dernier a accepté d'inter-
rompre l'intégralité des actions en justice
lancées contre PIC.
MAROC
Samir : comment Rabat plombe
un peu plus l'arbitrage face à Carlyle
Le tribunal arbitral de la Banque mondiale, le Cirdi,
a décidé le mois dernier de suspendre la procédure
sur le fond dans l'arbitrage Rabat/Carlyle, en conflit
dans l'affaire de la liquidation de la raffinerie Samir.
Objectif : laisser le temps aux arbitres de considérer
les quatre objections du Maroc. Régulièrement
accusé par le fonds américain de vouloir faire
traîner la procédure (  AEI nº855), Rabat espère
provoquer le rejet complet de la demande de
compensation de 400 millions $ de Carlyle. En
2014, ce dernier dit avoir acheté pour 400 millions $
de produits pétroliers à la Samir, qui avait fait faillite
avant de pouvoir effectuer la livraison. Selon le
Maroc, ces investissements ont été réalisés par des
sociétés établies aux îles Caïmans et non par
Carlyle, rendant impossible la demande de
compensation (  AEI nº858). Si les arbitres jugent
que Carlyle n'est pas investisseur au sens défini par
le traité de libre-échange signé en 2004 entre le
Maroc et les Etats-Unis, le fonds d'investissement
ne pourra pas poursuivre la procédure arbitrale.

Consultants et avocats
MAURITANIE TORTUE :
QUEL EST LE PLAN D'ABDEL
VETAH POUR FORMER DANS
L'URGENCE LES FUTURS
CADRES PÉTROLIERS ?
Le ministère du pétrole dirigé par
Mohamed Ould Abdel Vetah va
s'appuyer sur le ministère de l'ensei-
gnement secondaire et de la for-
mation technique et professionnelle
pour combattre le manque criant
de formateurs dans les filières du
pétrole et du gaz. Boosté par les
activités de BP et Kosmos Energy
sur le gisement transfrontalier Séné-
gal/Mauritanie Grand Tortue-
Ahmeyim (GTA), la Mauritanie veut
à tout prix former au plus vite des
cadres pétroliers nationaux, et donc
des professeurs pour les encadrer.
Le ministère de l'enseignement
dirigé par Mohamed Malainine
Ould Eyih vient de lancer à cet effet
le recrutement d'un consultant
chargé d'assister son département
dédié à la formation professionnelle.
Il devra appuyer la mise en place
d'un centre chargé de former les
professeurs qui délivreront ensuite
des formations professionnelles aux
métiers du pétrole et du gaz.
Sur des financements de la
Banque mondiale, le consultant
sera embauché pour un an renou-
velable une fois. Le temps presse :
les opérateurs de GTA BP (62 %),
Kosmos Energy (28 %) et la Société
mauritanienne des hydrocarbures
et du patrimoine minier (SMHPM,
10 %) espèrent démarrer l'exploi-
tation à l'horizon 2022. Les
consultants ont jusqu'au 2 mars
pour postuler.
La question de la formation des
cadres du ministère du pétrole a,
quant à elle, déjà été réglée : la
Mauritanie compte sur les compé-
tences de l'Institut français du
pétrole et des énergies nouvelles
(IFPEN) pour former les équipes
d'Adbel Vetah à la négociation de
contrats (  AEI nº858).

Tous les articles depuis 1992 sur AfricaIntelligence.fr 7/8 3 MARS 2020 - Nº859

Stratégie d'Etat
Algérie
MUSTAPHA HANIFI,
L'EMPEREUR DES
HYDROCARBURES
DU MINISTÈRE,
EST TOMBÉ
Depuis la mise à l'écart de l'omnipotent
PDG de la Sonatrach, Abdelmoumen
Ould Kaddour (2017-avril 2019), le direc-
teur hydrocarbures Mustapha Hanifi fai-
sait figure d'exception dans le paysage
pétrolier algérien. Ce dernier demeurait
un ovni, étant parvenu à son poste voici
près d'une décennie alors que la valse des
NIGERIA/MAROC Garba Farouk Said demeure
le pilote NNPC sur le gazoduc avec Rabat
Le projet de gazoduc entre le delta du
Niger et le Maroc en passant au large d'une
dizaine de pays du golfe de Guinée lancé
en grande pompe par le roi Mohammed
VI et le président nigérian Muhammadu
Buhari en 2018 vient, selon des sources
au sein de NNPC, de rentrer dans une
deuxième étape avec le lancement
d'études techniques qui devront coûter
KENYA Comment le choix de Leparan
Gideon Morintat à la NOCK s'est-il opéré ?
L'arrivée de Leparan Gideon Morintat à la
tête de la compagnie d'Etat NOCK met fin à
une longue instabilité depuis le départ préci-
pité en octobre 2019 de Mary Jane Mwangi
- l'épouse du patron de Tullow Oil à Nairobi
Martin Mbogo (  AEI nº849,  AEI nº849).
Morintat a d'abord envoyé son CV pour
prendre le poste de DG de la Kenya Pipeline
Co (KPC), mais a finalement retenu l'attention
du board de la NOCK dirigé par un proche du
président Uhuru Kenyatta, Kibuga Kariithi.
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Exploration-production Finance et justice
ministres ne s'est jamais arrêtée. Tout au
long de l'année 2019, Hanifi a été l'une des
chevilles ouvrières avec Toufik Hakkar,
alors vice-président Business Development
de Sonatrach, de la promotion de la nou-
velle loi sur les hydrocarbures et de la
campagne de la communication établie
pour convaincre le parlement de l'adopter.
Hanifi a pu compter sur sa bonne
connaissance des arcanes politiques
et médiatiques en Algérie. Il était
d'ailleurs pressenti pour devenir le
PDG de Sonatrach, mais c'est finale-
ment Toufik Hakkar qui a obtenu le poste
il y a un mois. Opposé à l'acquisition de
la raffinerie Augusta en Italie rachetée à
ExxonMobil en décembre 2018 pour 1 mil-
liard $, Hanifi a finalement perdu son
arbitrage, la présidence Bouteflika étant
favorable à cet achat, largement critiqué
depuis pour son coût exorbitant ainsi
qu'en raison de l'état de l'usine.
quelque 25 millions $. Le développement
de l'infrastructure de plus de 10 milliards $,
dont la finalité est l'approvisionnement du
marché européen, est toujours piloté par
le même duo de part et d'autre. D'un côté,
le directeur des opérations de NNPC Garba
Farouk Said et de l'autre, la patronne de
l'ONHYM marocaine, l'ancienne ministre
de l'énergie Amina Benkhadra.
Ces deux derniers, d'ethnie kikuyu, ont sou-
haité nommer un Masaï comme Morintat pour
éviter d'être accusé de ne favoriser que des
Kikuyus aux postes de premier plan dans
l'administration. Morintat a travaillé dans le
passé pour la filiale distribution de Shell au
Kenya ainsi que pour le conglomérat japonais
Mitsui. La NOCK est largement court-circuitée
dans les dossiers E&P, se contentant de la
distribution d'essence, secteur où la multipli-
cation des scandales a emporté Mwangi.
AFRICA ENERGY INTELLIGENCE est une publication du site Africa Intelligence, édité par le groupe
Indigo Publications. Elle parait tous les 15 jours depuis 1983, en français et en anglais
X Directeur de publication : Maurice BOTBOL X Rédacteur en chef : Benjamin AUGE
X Journaliste : Clotilde RAVEL X Coordinateur des enquêtes : Philippe VASSET
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Africa Mining Intelligence, Intelligence Online, La Lettre A.
8/8
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Hommes de pouvoir
QUI ÉTAIENT LES PARRAINS DE HANIFI ?
CHAKIB KHELIL
C'est l'ancien tout-puissant ministre de l'énergie
(1999-2010), proche du clan de l'ex-président
Abdelaziz Bouteflika, Chakib Khelil, qui a
nommé Hanifi au poste clé de directeur des
hydrocarbures. Même après son départ du
ministère de l'énergie, Khelil a continué de jouir
d'une importante influence à la présidence, et
sur le secteur pétrolier en général, grâce à son
réseau sous l'ère Bouteflika.
MOHAMED ARKAB
L'actuel ministre de l'énergie en place depuis la
mi-2019, Mohamed Arkab, avait laissé beaucoup
de place à Hanifi, mais en a finalement pris
ombrage et aurait milité pour son éviction. Arkab
est un spécialiste de la distribution d'électricité,
ayant passé toute sa carrière au sein de Sonelgaz,
et n'a donc qu'une connaissance modeste des
domaines de l'exploration/production
contrairement à Hanifi sur qui il a pu s'appuyer,
surtout au vu du nombre de PDG de Sonatrach
depuis un an (  AEI nº858).
AFRIQUE Pourquoi
Dorothy Thompson
(Tullow Oil) opte-t-
elle pour la politique
de la terre brûlée ?
Avec la réduction des effectifs de 30 à 40 %,
la présidente exécutive de Tullow Oil, Dorothy
Thompson, veut sauver les meubles d'une junior
ayant fait ces dernières années certains choix
opérationnels au Ghana qui ont accéléré la crise.
Cependant, le départ de certains cadres, res-
ponsables de l'obtention des blocs producteurs
comme au Ghana, en Ouganda et au Kenya,
comme le vice-président Afrique Tim O'Hanlon,
en poste quasiment depuis la création de la
société, risque de conduire à un strict repli sur
les actifs déjà obtenus et ouvrir la voie à un
rachat. Après avoir renvoyé des centaines d'em-
ployés, la compagnie de 600 à 700 salariés sera
une proie encore plus tentante avec 80 000 b/j
nets produits. Total et ENI seraient les majors
les plus tentées. Cependant, Tullow n'a de
contacts réguliers qu'avec Total en Ouganda. De
plus, l'ancien président et fondateur de Tullow,
Aidan Heavey, était très proche du management
de la major française (  AEI nº856).
142, rue Montmartre
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Tél : + 33 1 44 88 26 10
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3 MARS 2020 - Nº859
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