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INTRODUCTION GENERALE

Le problème de la stabilité des talus dans les mines à ciel ouvert ou


carrières et la stabilité des terrains en général constitue l’une des
préoccupations majeures des gestionnaires d’ouvrages miniers et d’arts.
Dans le cas des mines ou carrières, ce problème est d’une importance
capitale surtout avec l’approfondissement pour :
 Assurer la sécurité du personnel et du matériel;
 Sauvegarder les vies humaines et les engins de production.
L’étude de la stabilité dans une mine nécessite une bonne maîtrise
et la connaissance des lois naturelles qui gouvernent dans les massifs
dérangés par les travaux d’exploitation avec comme conséquence le
déplacement du centre de gravité des massifs rocheux en place.
Avec la libéralisation du domaine minier en République
Démocratique du Congo, certains exploitants miniers, dans le but de
gagner vite, poursuivent singulièrement la minéralisation et évitent
d’excaver beaucoup de stériles. Cette manière de travailler, entraîne des
grands retards en découverture autrement dit des angles de talus
beaucoup plus vifs avec des risques pouvant compromettre la poursuite
normale des travaux miniers suite soit aux glissements de terrains et
éboulements lorsque l’équilibre dans le massif rocheux est rompu, soit
encore l’abandon du chantier lorsque le retard en découverture est
d’autant plus grand nécessitant des fonds importants pour le recarrage.
Le flanc Sud de la mine de Mukondo n’est pas épargné. En effet, ce
flanc est constitué des schistes supérieurs et de calcaire à minerais
noirs(CMN) de tenue médiocre, quelques éboulements y ont été enregistrés
avec l’angle de talus de liquidation de 45° utilisé et nécessite une
redéfinition.
Pour mener à bien notre étude intitulée « Etude de la stabilité du
flanc Sud de la mine de Mukondo pour la détermination de l’angle
de talus de liquidation de la fosse ultime », outre l’introduction
générale et la conclusion nous avons subdivisé notre travail en quatre
chapitres notamment :

1
 Chapitre I Généralités sur la mine de Mukondo : Ce chapitre
présente le site dans le quel nous avons mené notre étude et
l’entreprise qui le gère.
 Chapitre II Caractérisation des roches de Mukondo : Ce chapitre
est consacré à la reconnaissance des massifs rocheux du flanc Sud
de la mine de Mukondo sur base de l’analyse des carottes des
sondages géotechniques ayant traversés le dit flanc.
 Chapitre III Analyse structurale du flanc Sud de la mine de
Mukondo : Ce chapitre nous a permis de faire une analyse sur les
conditions de glissement grâce au logiciel DIPS par le regroupement
des familles des discontinuités, les quelles discontinuités ont été
prélevées sur terrains par la mesure des directions et pendages des
plans des fracturations.
 Chapitre IV Etude géotechnique : Dans ce chapitre nous avons
procédé à la détermination des caractéristiques géo-mécaniques des
roches encaissantes de ce flanc grâce aux essais effectués au
laboratoire de mécanique des roches du bureau d’études
minières(EMI) de la Gécamines, caractéristiques qui nous
permettront de définir les conditions de la stabilité d’une manière
générale.

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Chapitre I. GENERALITES SUR LA MINE DE MUKONDO

I.1 Présentation de l’entreprise Boss Mining


Boss Mining est une société privée à responsabilité limitée. Elle est
née à la suite d’un arrangement à l’amiable du litige opposant la société
Ridgepointe Overseas Developpement LTD et la Gécamines. Cet
arrangement a abouti à la création de la société Boss Mining sprl par
Shaford Capital LTD(SCL) et la Gécamines en 2003.
L’année 2007 a été une année extrêmement difficile pour cette
société, mais aussi une année en pleine mutation. En effet, dans le
rapport de gérance de l’année 2006, il a été épinglé les rapports difficiles
entretenus avec le partenaire Savannah Mining sprl dans la société
Mukondo Mining sprl. Ces rapports tendus ont abouti à l’arrêt de
l’exploitation commune des de la mine de Mukondo et du concentrateur
de Kakanda respectivement en Août et en Septembre 2006.
En janvier 2007, Shaford Capital LTD a cédé totalement ses parts
sociales à la société CAMEC PLC (Central African Mining and Exploration
Company) au sein de l’actionnariat de Boss Mining sprl, avec effet à partir
du 1er Mai 2007. A partir de cette date, CAMEC est devenue associé
majoritaire dans Boss Mining sprl. A ce titre, elle a apporté en
financement tous les investissements faits par elle à Luita et à Kakanda
ainsi que l’absorption de la société CASMIN par cette dernière.
Cet apport substantiel en financement a permis à Boss Mining sprl
de très vite entrer en production industrielle des concentrés de Cobalt et
des cathodes de Cuivre. Pour l’exploitation de ses mines, Boss Mining sprl
a continué à recourir à la société Congo Cobalt Corporation sprl (CCC) qui
est un entrepreneur minier de renom.
En outre, Boss Mining est parvenue à acquérir les usines de
traitement métallurgique ainsi que le matériel roulant de la société CCC
sprl.
Le capital est entièrement souscrit et libéré comme suit :
 CAMEC PLC : 80%;
 Gécamines : 20%

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I.2. Aperçu général de la mine de Mukondo

I.2.1 Historique
Les premières investigations sur les potentialités des ressources de
la colline de Mukondo orientées par des tranchées creusées du Nord vers
le Sud par la Gécamines en 1963 ont mis en évidence un ensemble formé
de deux écailles qui se font face à savoir Mukondo/Nord et Mukondo/Sud
comme nous montre la figure I.1[1].

Figure I.1 : Le gisement de Mukondo avec ses deux flancs.

En 1968 une série des sondages étaient exécutés pour évaluer la


profondeur et l’extension de la minéralisation mise en évidence dans les
tranchées .Six sondages ont été réalisés dont cinq ont recoupé le Nord et
le Sud du gisement comme indiqué dans la figure ci-dessous.

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Figure I.2 : Localisation des sondages effectués par la Gécamines sur la colline de
Mukondo

La pré-estimation de l’ore body supérieur de Mukondo Nord,


tranche 1505-1490 faite par la Gécamines a donné des réserves ci-après :
1.870.000 tonnes de minerai à 1,85% de cuivre et 1,40% de cobalt soit
34.500 tonnes de cuivre et 26.000 tonnes de cobalt [2].
Aucune attaque n’avait été faite sur le gisement de Mukondo
jusqu’à ce que l’entreprise Kababankola Mining Company (K.M.C.)
commence l’exploitation minière à ciel ouvert au milieu de 2003.
Arrêt des activités minières en juillet 2006 ou les excavations
avaient atteint le niveau 1490 et seulement 1.632.758 tonnes de minerais
ont été extraites.
Une reprise des activités minières à eu lieu le 25 janvier 2008 par
l’entreprise Boss Mining sprl. Un programme des sondages carottés à été
élaboré dans le but d’évaluer les réserves résiduelles. Les réserves tant
initiales que non encore exploitées sont en cours d’évaluation.

I.2.2 Situation géographique

La mine à ciel ouvert de Mukondo est située à 6 km à l’ouest du


concentrateur de Kakanda, qui à son tour est situé à approximativement

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65 km au Nord-Ouest de Likasi et à 200 km au Nord-Ouest de
Lubumbashi dans la province du Katanga en République Démocratique
du Congo[1].

Figure I.3 : Localisation de la mine de Mukondo

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Figure I.4 : Localisation des concessions minières voisines de Mukondo

Ses coordonnées géographiques sont :


 1280 m d’altitude;
 26° de longitude Est;
 10° de latitude Sud.
Ce site minier et compris entre les coordonnées Lambert ci-après :
 X=237400 et Y=23900;
 X=309140 et Y=3O9700.

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I.3. Topographie actuelle de Mukondo
La mine à ciel ouvert de Mukondo s’étend sur une longueur
d’environ 1500 m (Est-ouest) et à une ouverture Nord-Sud de 400m
environ.
L’exploitation avait débuté au niveau 1505 et le fond actuel de la
mine se situe au niveau 1455m. Ces 10 niveaux ont été exploités en
laissant une ouverture au fond d’environ 360m. L’exploitation en cours
évalue par la méthode des fosses emboitées à flanc de coteau vers le Nord
de la mine et transversalement par rapport au fond des gradins au Sud.
Les éléments principaux de base de l’exploitation ont comme
dimensions :
 La hauteur des gradins : 5m
 L’angle de talus de gradin : 60°
 L’angle de talus de liquidation : 45°
 La pente des pistes et inclinés : 8%.
Les quelques sondages réalisés n’ont pas révélé l’existence d’une
nappe aquifère entre les niveaux et les limites des sections retenues
jusqu’au niveau 1295.
Dans le cadre de cette étude, le problème d’exhaure sera limité à
l’évacuation des eaux de pluie qui se fait naturellement en suivant la
pente des pistes jusqu’à la plate forme de travail.
C’est à ce niveau que nous préconisons d’aménager des drains
aux alentours de la colline pouvant permettre à cette eau d’affluer dans
les tranchées drainantes hors de la mine à ciel ouvert de Mukondo.

I.4 Aperçu géologique[1]

I.4.1. Géologie générale


Le Copperbelt de l’Afrique centrale (aussi appelé l’arc Lufilien)
forme une ceinture d’une minéralisation polymétallique et polygénique qui
s’étend sur une distance de plus de 600 km. L’arc Lufilien contient une
minéralisation cupro-cobaltifère formant des grands gisements des
minerais y compris ceux de Mukondo.

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La colline de Mukondo est à environ 1525 mètres d’altitude et à
250 m au dessus de la surface topographique de la région de Kakanda et
s’étend sur environ 1800 m dans une direction Est-ouest.

La minéralisation de cuivre et de cobalt est hébergée par les roche


du super groupe de ROAN souvent dénommé "Série des Mines". Le super
groupe de ROAN est regroupé en quatre sous groupes principaux, ROAN 1
à ROAN 4 (R1 à R4) avec chaque groupe séparé par une discordance. Ci-
dessous nous montrons l’échelle la stratigraphique du katanguien.
Tableau I.1 : Le système stratigraphique du Katanga

I.4.2 Géologie de la région de Kakanda


Cette région contient les roches plissées katanguiennes au Nord de
l’arc Lufilien, suivi des roches tabulaires katanguiennes du plateau de
Kundelungu (couvertes par les couches du Kalahari d’âge plio-pléistocène
et des alluvions récents).La région est couverte par les roches plissées

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katanguiennes se présentant en série d’orientation de ENE-WSW à WNW-
ESE d’une structure anticlinale et synclinale. Les synclinaux sont occupés
par les couches du Kundelungu Supérieur alors que les anticlinaux sont
exposés en roche du groupe de Roan.
La minéralisation dominante stratiforme cupro-cobaltifère est
considérée comme la clé économique du Copper belt de l’Afrique centrale.
De nos jours, on pense qu’elle est diagénétique (mais pré-déformée) à
l’origine et provenant des roches dans lesquelles le mélange des fluides et
des fortes fluctuations ont joué un rôle dans la précipitation des métaux.
En RDC, la minéralisation stratiforme se trouve dans les méga
fragments sédimentaires allochtones et très déformés qui s’étaient mis en
place avant la déformation et l’emplacement des allochtones du Nord.

I.4.3 Géologie locale


Le gisement de Mukondo est essentiellement lenticulaire. Les
affleurements s’étendent à plus ou moins 1800m de l’Ouest à l’Est et la
largeur atteint approximativement 150m du Nord vers le Sud sur la partie
centrale de ce corps lenticulaire. Ces affleurements sont localisés et
contrôlés par une série des failles.

Figure I.5 : Vue en plan de la stratigraphie, la position des tranchées et sondages


effectués par la Gécamines sur la colline de Mukondo

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Le matériel pouvant montrer la minéralisation cupro-cobaltifère(en
se référant à la série des mines) est encaissé inconfortablement dans les
sédiments récents du Kundelungu Inférieur. On croit que ces sédiments
s’étaient mis en évidences le long des failles au cours de l’orogénie
Lufilienne.
A partir des activités d’exploitation et des programmes de sondage,
on a pu développer un modèle anticlinal isoclinal représenté par la figure
I.6.

Figure I.6 : Modèle géologique du gisement de Mukondo

I.5 Description du gisement de Mukondo

I.5.1 Nature du gisement [2]


Le gisement de Mukondo est de type sédimentaire dont la
minéralisation est située dans les schistes de base et aux contacts des
schistes de base et de roches siliceuses cellulaires(RSC). Le gisement se
présente sous forme d’un anticlinal à gangues tendres et un flanc Nord
fournissant des minerais durs.
Les minerais sont oxydés et contiennent le cobalt et le cuivre
essentiellement sous forme d’hétérogenite et de malachite.

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I.5.2 Morphologie du gisement
Le gisement de Mukondo est un anticlinal isoclinal du Roan
amputé du sommet du plissement détruit par l’érosion. La structure
résiduelle consiste donc en 2 ensembles minéralisés dont les successions
des couches sont symétriques par rapport à une position centrale occupée
par la RAT (Roche Argileuse Talqueuse) comme indiquée à la figure I.7 [1].

Figure I.7: Surface géologique de la colline de Mukondo

Parallèlement à cette structure, on voit plus au Nord l’émergence


de la structure de la série des mines.
Le premier modèle géologique du gisement de Mukondo, construit
sur base des indicateurs de surface et des sondages de prospection en
nombre très réduit, met en évidence deux groupes d’éléments du Roan de
direction parallèle et présentant des pentes différentes dans le sens Sud-
Nord ; ce qui explique que la partie Sud du gisement en semi-dressant
semble plonger dans la partie Nord en dressant.

Toujours à partir de ces données disponibles, l’ore body


supérieur(OBS) du Sud est très incomplet en couches de la série des

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mines et est constitué principalement par les schistes de base alors que le
Nord semble être plus complet en couche de la série des mines.

On retiendra sur base du modèle géologique par défaut que :


 Le Nord va donner les produits lixiviables et flottables.
 Le Sud, dont les schistes de base présentent la particularité
d’être constitués essentiellement d’argile à tendance type
RAT lilas contenant des plaquettes d’hétérogenite
disséminées ; ce qui prédispose ce minerais à un mode de
lavage à eau, va donner des produits lavables et flottables
[1].

I.5.3 Stratigraphie [1]


Les gisements de Mukondo appartiennent à la série des mines et
ci-dessus nous donnons une brève description stratigraphique du plus
ancien ou plus jeune :
 Brèche hétérogène (BH) : ces brèches sont composées des
fragments anguleux et parfois des roches bien arrondies de divers
type des roches du Roan. Ces fragments ont une taille variant de
quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre alors que
la matrice est composée des particules plus fines de sable de la
même matière que les fragments.
 Brèche de RAT (B RAT) : une pierre rose-rouge brèchée avec des
veinules de calcite et de silice et parfois bien minéralisé avec de
l’hématite spéculaire survenant en veinules.
 Roches Anguleuses Talqueuses (RAT) : La RAT est considérée
comme la limite entre les formations R2 et R1 et se compose des
RAT grises supérieures (R2) et RAT lilas inférieures (R1). La
minéralisation sous forme de malachite et d’oxydes noirs est
associée à la RAT supérieure (RAT grise).
 Dolomie stratifiée (D.strat) : il s’agit d’une roche bien stratifiée, la
dolomie argileuse qui constitue la base du traditionnel "Ore body
inferieur dans la terminologie Gécamines. La minéralisation est
sous forme d’oxydes de cuivre et de cobalt.

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 Roches siliceuses feuilletées(RSF) : il s’agit d’une roche grise avec
des laminations minces brunes claires et de la dolomie
silicifiée.Cette unité est généralement bien minéralisée avec des
oxydes de cuivre et de cobalt. En collaboration avec la D.strat, les
RSF sont incluses dans l’ore body inferieur dans la terminologie
Gécamines.
 Roches siliceuses cellulaires (RSC) : vacuolaires et remplie de
dolomie à stromatolithes silicifiées massives. La minéralisation de
cuivre est presque absente dans cette roche qui fait qu’elle soit le
plus souvent considérée comme roche stérile. Toute fois, les
remplissages sont souvent enrichis en liasse (oxyde de manganèse)
et heterogenite (oxyde de cobalt).
 Schiste de base (SDB) : Brun rougeâtre à gris limoneux et
constitué de la dolomie nodulaire à siltstone. Cette unité est bien
minéralisée en cuivre et cobalt en quantités variables et forme l’ore
body superieur dans la terminologie Gécamines.
 Shales dolomitiques supérieurs (SDS) : jaunâtre aux laminations
rouges. La roche est très peu minéralisée avec de la malachite.
 Calcaire à minerais noirs(CMN) : un peu en lignes et stratifiés de
couleur gris à gris clair et est constitué de la dolomie silicifiée
minéralisée avec de l’oxyde de fer noir, le manganèse et le cobalt.
Cette unité comporte quelques similitudes avec les RSC. Le CMN
marque le sommet de la formation R2.

I.5.4 Eléments géométriques du gisement

Le gisement présente un pendage Nord vers le Sud avec des


valeurs faibles dans la partie Ouest d'environ 45° qui se redressent
sensiblement dans la partie centrale en atteignant une valeur moyenne de
70° avant de fléchir à nouveau dans la partie Est avec une valeur de
35°environ. La direction est Est-Ouest [1].
La puissance du gisement varie entre 14m et 17m avec 10m à 12m
dans les SDB et 4m à 5m dans les RSC et cette puissance décroît avec la

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profondeur au flanc Sud. Le flanc Nord a une puissance d’environ 14m à
la surface mais elle décroît jusqu’à atteindre 7m à une profondeur de
15m.

I.5.5 Minéralisation
La minéralisation du gisement de Mukondo est essentiellement
oxydée sur toute la hauteur de la colline et est constituée d’oxydes noirs,
principalement d’hétérogenite CuCo(O,OH) H20 pour le cobalt et de la
malachite Cu2 (OH)Co3 pour le cuivre, on y rencontre aussi la chrysocole.
La minéralisation est rencontrée dans les 2 ore bodies et quelquefois dans
les RSC et la RAT grise.
Les minéralisations du flanc Sud sont communément appelées PCS
(Particulate Cobalt Silicieuse) en raison de ses caractéristiques de lavage.
La roche (SDB) qui les contient est relativement molle, ce qui prédispose
ce minerai à un mode de lavage à eau pour obtenir des concentrés dont la
teneur varie entre 8% et 12% de cobalt. Le flanc Sud est constitué des
minerais dont la teneur est d’environ 2,0% pour le cobalt et 0,23% pour le
cuivre alors que le flanc Nord donne des minerais dont la teneur est de
1,0% pour le cobalt et 1,5% pour le cuivre.

I.5.6 Réserves géologiques


Les réserves tant initiales que non encore exploitées sont en cours
d’évaluation grâce à un programme des sondages carottés. Ci-dessous le
tableau I.2 montrant l’ancienne évaluation des réserves exploitables du
gisement de Mukondo jusqu’au niveau 1350.

Tableau I.2 : Réserves géologiques du gisement de Mukondo.

Volume total (m3) 40883274,84


Volume stérile (m3) 37702551,84
Volume minerais (m3) 3180723,00
Densité 1,65
Tonnes sèche (m3) 4985783,30
Tempérament (m3/TS) 8,20
Rapport de découverture (m3/m3) 11,85

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Figure : Mapping des sondages géotechniques pour la réévaluation des réserves de Mukondo

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Chapitre II. CARACTERISATION DES ROCHES DE MUKONDO

II.1 But d’un levé des discontinuités


Le levé des discontinuités est fondamental pour permettre une
définition correcte du massif au point de vue de la résistance et de la
déformabilité. On considère généralement les 4 aspects suivants dans un
levé des discontinuités :
 Fréquence et orientation ;
 Etendue et continuité ;
 Rugosité ;
 Epaisseur.
Dans la pratique, on utilise certains coefficients pour évaluer
l’ampleur ou la qualité du massif rocheux. Les principaux coefficients sont
[3] :
o Taux de carottage tc ou pourcentage de récupération.
∑𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑠
𝑡𝑐 = 𝑥100
𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑑𝑎𝑔𝑒
o Massivité
C’est l’épaisseur des couches selon la terminologie SMIR
(Société International de Mécanique des Roches.
o Espacement des fractures (J.S : Joint Space)
C’est la distance moyenne entre deux discontinuités
successives ayant une résistance à la traction nulle ou très faible.
∑𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑠
𝐽. 𝑆 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑠

o Module de fracturation ( t c )

C’est une distribution statistique des longueurs des carottes


de sondage : la médiane ou longueur des carottes correspondant à 50
% de la population. Les deux quartiles sont des longueurs des
carottes correspondant à 25% et 75% de la population. Ceci
caractérise la dispersion entre fracturation homogène et fracturation
dispersée.

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o Indice de qualité de la roche RQD (Rock Quality Designation).

Le RQD est le coefficient de récupération des carottes pour


lesquels on élimine les bouts des carottes de longueurs inférieures à 10
cm. Les carottes éliminées correspondent à des couches dont la résistance
est très faible et la déformabilité très grande. Il faut noter cependant que
le RQD dépend de la qualité du forage.

∑𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑐𝑎𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑠 > 10𝑐𝑚


𝑅. 𝑄. 𝐷 = ∗ 100
𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛𝑑𝑎𝑔𝑒

A partir de cet indice, on propose les classifications des données


montrées dans le tableau II.1.

Tableau II.1: Classification du RQD en fonction de la qualité du massif rocheux et de sa


densité de fracturation.

R.Q.D. Qualité du massif Densité de fracturation


100% Excellente Nulle à très faible
90% Bonne Faible
75% Moyenne Moyenne

50% Mauvaise Forte

25% Très mauvaise Très forte

o Contraste de résistance
Il caractérise l’affaiblissement d’une masse rocheuse par
rapport à la résistance intrinsèque de la roche du fait de la présence des
discontinuités des zones affaiblies ou altérées. Le contraste de résistance
est un paramètre qui donne une idée de la différence entre la résistance de
la matrice et celle du massif discontinu.
Le contraste de résistance C est défini comme la fraction de la
longueur de la passe correspondant à l’épaisseur des matériaux faibles
rapportée à la longueur L de la passe.
o Diagraphie de forage
 Elle mesure la vitesse d’avancement de l’outil ;
 Elle mesure les accélérations du train de tige;

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 Le carottage sismique mesure la vitesse de propagation des
ondes p (ondes primaires) dans la paroi du sondage.
L’indice de qualité en carottage sismique est donné par :

VLCS vitesse en carottage sismique


I QLS  
Vl vitesse théorique max

Dans le cadre de notre étude, nous nous limiterons à la


détermination de l’indice de qualité des massifs rocheux(RQD) et de la
récupération à partir des levés des sondages géotechniques exécutés à
Mukondo et qui ont traversés le flanc Sud.

II.2 Analyse des sondages géotechniques


6 Sondages géotechniques seront analysés à savoir :
 MKND 095
 MKND 097
 MKND 098
 MKND 100
 MKND 111
 MKND 112
Tableau II.2 : Etude du sondage MKND 095

From To Av Réc Réc RQD RQD Formation Qualité


[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%]
0.0 26.5 26.5 26.9 101.51 3.59 13.55 SD Très mauvaise
26.5 53.5 27 27 100 11.18 41.41 Br Mauvaise
53.5 65.5 12 12 100 2.53 21.08 SD2b+c Très mauvaise
65.5 67.0 1.5 1.5 100 0.24 16 SD2a Très mauvaise
67.0 74.5 7.5 7.5 100 1.79 23.87 SDB Très mauvaise
74.5 76.0 1.5 1.5 100 0.65 43.33 SDB Br Mauvaise
76.0 98.5 22.5 22.5 97.87 15.23 67.69 RAT Br Moyen
98.5 118 19.5 17.75 91.03 10.87 55.74 Br Moyen
118.0 121 3 2.4 80 0.96 32 D.Str Mauvaise
121 125 4 4.5 112.5 1.63 40.75 RSF Mauvaise
125 166.03 41.03 25.2 61.42 8.24 20.08 RSC Très mauvaise

- 19 -
Tableau II.3 : Etude du sondage MKND 097

From To Av Réc Réc RQD RQD Formation Qualité


[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%]
0.0 23.5 23.5 23.5 100 7.53 32.04 SD2d Mauvaise
23.5 46.0 22.5 22.45 99.78 6.74 29.96 SD2b+c Mauvaise
46.0 56.5 10.5 10.3 98.09 3.75 35.71 SD2a Mauvaise
56.5 58.0 1.5 1.25 83.33 0.22 14.67 SDB Très mauvaise
58.0 82.0 24.0 17.87 74.46 3.35 13.96 RSC Très mauvaise
82.0 89.5 7.5 7.25 96.67 1.32 17.6 RSF Très mauvaise
89.5 92.6 3.0 2.95 98.33 1.43 47.67 D.Str Mauvaise
92.6 97.0 4.5 4.45 98.89 1.85 41.11 RAT Gr Br Mauvaise
97.0 115.0 18.0 17.37 96.50 7.26 40.33 RAT Mauvaise
115.0 121.0 6.0 6.0 100 2.45 40.83 RAT Br Mauvaise
121.0 124.0 3.0 3.0 100 0.81 27.0 D.Str Mauvaise
124.0 131.33 7.33 7.15 97.54 3.58 48.84 RSF Mauvaise
131.33 145.33 14.0 13.44 96.00 7.62 54.43 RSC Moyen
145.33 153.13 7.8 7.27 93.21 3.19 40.90 SDB Mauvaise
153.13 159.33 6.3 5.6 90.32 3.13 50.48 SD2a Moyen
159.33 184.53 25.2 24.97 99.09 15.11 59.96 SD2b+c Moyen

Tableau II.4 : Etude du sondage MKND 098


From To Av Réc Réc RQD RQD Formation Qualité
[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%]
0.0 3.9 3.9 3.4 81.18 1.05 26.92 SD3b Mauvaise
3.9 25.0 21.1 20.2 95.73 8.17 38.72 SD3a Mauvaise
25.0 26.3 1.3 1.3 100 0.84 64.62 SD2d Moyen
26.3 55.8 29.5 28.64 97.08 9.77 33.12 SD2b+c Mauvaise
55.8 58.6 2.8 2.8 100 0.69 24.64 SD2a Très mauvaise
58.6 69.8 11.2 11.2 100 1.6 14.29 SDB Très mauvaise
69.8 95.0 25.2 24.3 96.43 8.35 33.13 RSC Mauvaise
95.0 103.4 8.4 7.2 85.71 1.02 12.14 RSF Très mauvaise
103.4 111.8 8.4 3.6 42.86 0.32 3.81 D.Str Très mauvaise
111.8 114.6 2.8 2.4 85.71 0.64 22.86 RAT Gr Br Très mauvaise
114.6 159.43 44.83 38.88 86.73 14.01 31.25 RAT Gr Mauvaise
159.43 165.03 5.6 5.6 100 2.02 36.07 D.Str Mauvaise
165.03 167.03 2.0 2.8 140 0.75 37.5 RSF Mauvaise
167.03 181.83 14.8 10.02 67.70 3.84 25.95 RSC Mauvaise
181.83 190.23 8.4 6.65 79.17 2.55 30.36 SDB Mauvaise
190.23 195.83 5.6 5.47 97.68 2.59 46.25 SD2a Mauvaise
195.83 201.43 5.6 5.6 100 0.74 13.21 SD2b+c Très mauvaise
201.43 209.83 8.4 7.6 90.48 4.22 50.24 SD2d Moyen

- 20 -
Tableau II.5 : Etude du sondage MKND 100

From To Av Réc Réc RQD RQD Forma- Qualité


[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%] tion
0.0 11.6 11.6 5.82 50.17 1.38 11.90 SD3b Très mauvaise
11.6 16.1 4.5 2.16 48.0 0.23 5.11 SD3a Très mauvaise
16.1 32.6 16.5 13.34 80.85 5.49 33.27 CMN Mauvaise
32.6 43.1 10.5 8.33 79.33 3.49 33.24 SD3a Mauvaise
43.1 46.1 3.0 3.0 100 1.4 46.67 SD2d Mauvaise
46.1 65.6 19.5 18.22 93.44 6.97 35.74 SD2b+c Mauvaise
65.6 68.6 3.0 3.0 100 0.16 5.33 SD2a Très mauvaise
68.6 85.1 16.5 16.5 100 5.42 32.85 SDB Mauvaise
85.1 103.13 18.03 12.93 71.71 3.37 18.69 RSC Très mauvaise
103.13 107.63 4.5 3.0 66.67 0.91 20.22 RSF Très mauvaise
107.63 116.63 9.0 6.39 71.0 1.91 21.22 D.Str Très mauvaise
116.63 122.63 6.0 5.22 87.0 1.46 24.33 RAT Gr Très mauvaise
122.63 157.23 34.6 34.02 98.32 20.58 59.48 RAT Moyen
157.23 162.83 5.6 4.56 81.43 1.98 35.36 RAT Br Mauvaise
162.83 165.63 2.8 2.8 100 1.23 43.93 D.Str Mauvaise
165.63 171.23 5.6 5.6 100 3.05 54.46 RSF Moyen
171.23 183.43 12.2 9.11 74.67 4.38 35.90 RSC Mauvaise
183.43 189.93 6.5 5.12 78.77 4.29 66.0 SDB Moyen
189.93 192.93 3.0 3.0 100 0.34 11.33 SD2a Très mauvaise
192.93 201.93 9.0 9.0 100 4.44 49.33 SD2b+c Mauvaise
201.93 201.93 3.0 3.0 100 1.29 43.00 SD2d Mauvaise
204.93 225.93 21.0 21.0 100 13.86 66.00 SD3a Moyen
225.93 234.93 9.0 9.0 100 4.0 44.44 SD3b Mauvaise

Tableau II.6 : Etude du sondage MKND 111

From To Av Réc Réc RQD RQD Formation Qualité


[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%]
0.0 7.1 7.1 7.1 100 3.34 47.04 SD3a Mauvaise
7.1 10.1 3.0 2.6 86.67 0.58 19.33 SD2d Très mauvaise
10.1 23.6 13.5 12.6 93.33 3.05 22.59 SD2b+c Très mauvaise
23.6 28.1 4.5 4.5 100 1.99 44.22 SD2a Mauvaise
28.1 35.6 7.5 6.05 80.67 1.47 19.6 SDB Très mauvaise
35.6 55.1 19.5 16.15 82.82 4.67 23.95 RSC Très mauvaise
55.1 59.6 4.5 4.4 97.78 0.24 5.33 RSF Très mauvaise
59.6 65.6 6.0 3.4 56.67 0.43 7.17 D.Str Très mauvaise

- 21 -
65.6 68.6 3.0 2.75 91.67 1.79 59.67 RAT Br Moyen
68.6 74.6 6.0 4.3 71.67 0.58 9.67 RAT Gr Très mauvaise
74.6 80.6 6.0 2.2 36.67 0.23 3.83 RSF Très mauvaise
80.6 92.23 11.63 6.8 58.47 3.11 26.74 RSC Mauvaise
92.23 100.63 8.4 8.1 96.43 4.88 58.10 SDB Moyen
100.63 106.23 5.6 5.1 91.07 2.15 38.39 SD2a Mauvaise
106.23 131.41 25.2 24.95 99.01 13.72 54.44 SD2b+c Moyen

Tableau II.7 : Etude du sondage MKND 112

From To Av Réc Réc RQD RQD Formation Qualité


[m] [m] [m] [m] [%] [m] [%]
0.0 47.8 47.8 41.1 85.98 15.66 32.76 SD Mauvaise
47.8 64.3 16.5 16.0 96.97 8.51 51.58 SD2b+c Moyen
64.3 70.3 6.0 5.85 97.5 1.3 21.67 SD2a Très mauvaise
70.3 71.8 1.5 1.3 86.67 0.24 16 SDB Très mauvaise

Avec :
 From[m] : début en mètre ;
 To[m] : fin en mètre ;
 To[m] : avancement en mètre ;
 Réc[m] : la récupération en mètre ;
 Réc[%] : la récupération en pourcentage ;
 RQD[m] : le RQD en mètre ;
 RQD[%] : le RQD en pourcentage ;
 Formation : la formation géologique rencontrée ;
 Qualité : la qualité de la formation rencontrée par rapport au
RQD.
Quand on effectue un sondage carottant, on suppose récupérer la
carotte toute entière (c'est-à-dire sans particules, ni fracturée, ni fissurée,
ni cisaillée), mais cela n’est pas toujours le cas car elle se retrouve sous
diverses formes qui peuvent avoir comme origine :
o Une faille ;
o Les carottes sont mal récupérées suite à un mouvement de
cisaillement ;

- 22 -
o Un joint intense qui cause la rupture de la roche lorsqu’elle
est soumise à un état de contrainte (force déstabilisante) ;
o Un joint minéralisé ;
o Une matière déformable ;
o Un forage intense.

II.3 Classification des terrains

Il existe plusieurs façons de classifier les masses rocheuses ; nous


citerons la classification selon TERZAGHI, la classification géométrique
d’Afrique du sud « RSR » (Rock Structure Rating), la classification
développée par Baron, Lunde et Lien « RMQ » (Rock Mass Quality), la
classification selon Bieniawski « RMR » (Rock Mass Rating), la
classification selon AFTES, …

II.3.1 Classification de Bieniawski


Dans cette classification on donne une cote à une masse rocheuse
en fonction de cinq paramètres pondérés (voir tableau II.8) qui sont :
 La résistance à la compression de la roche intacte c.à.d. sans
fissure ou bien la résistance de la roche obtenue à partir de
l’essai à la pointe (pointe load test) ;
 Le RQD (Rock Quality Designation) ;
 L’espacement des discontinuités ;
 L’état de discontinuité (remplissage ou pas, qualité des
matériaux de remplissage) ;
 Les conditions d’écoulement dans les discontinuités.
C’est la somme de ces 5 paramètres pondérés qui confère à la
masse rocheuse une côte globale représentant la qualité de la masse
rocheuse et appelée RMR [3].

- 23 -
Tableau II.8 : Paramètres de la classification des roches d’après Bieniawski

PARAMETRES COEFFICIENTS

Résistance Indice Indice Franklin non


de la Fanklin >8 4-8 2-4 1-2 utilisable
1 roche (MPa)

Résist. > 200 100-200 50-100 25-50 10-25 3-10 1-3

Compr.(MPa)

Note 15 12 7 4 2 1 0

R.Q.D 90-100 75-90 50-75 25-50 < 25

2 Note 20 17 13 8 3

Espacement des joints <3m 1-3 m 0,3-1 m 50-300 mm < 50 mm

3 Note 30 25 12 6 0

Surfaces Surfaces Surfaces Surfaces Remplissage mou > 5


très légèrement légèrement lustrées ou mm ou
rugueuses rugueuses rugueuses Remplis- Joints ouverts > 5 mm
non Epaisseur< Epaisseur< Sage < 5 Joints continus
mm ou
4 Nature des joints continue 1 mm 1 mm Joint ouvert
Eponte en Epontes non Epontes 1 à 5 mm
contact altérées altérées joints
Epontes non continus
altérées
Note 25 20 12 6 0

Débit sur 10 m Aucune venue d’eau < 25 l/min 25-125 > 125 l/min
l/min

Venues Pression d’eau

5 d’eau contrainte 0 0,0-0,2 0,2-0,5 >0,5


principale

Suintements Pression Problèmes sérieux de venues


d’eau
Hydrogéologie Complètement sec (eau interst- d’eau

titielle) modérée

Note 10 7 4 0

La classification de BIENIAWSKI a été établie à partir des


observations effectuées en Afrique de Sud, elle est donc très indiquée pour
des ouvrages souterrains.
Cette appréciation générale doit ensuite être ajustée pour tenir
compte de l’orientation de la fracturation par rapport à l’axe de l’ouvrage à
creuser comme indiqué dans le tableau ci-dessous.

- 24 -
Tableau II.9 : Note d’ajustement pour l’orientation des fractures

DIRECTION PERPENDICULAIRE A L’AXE DU DIRECTION


TUNNEL PARALLELE A L’AXE
DU TUNNEL
Creusement du tunnel Creusement du tunnel Pendage
dans le sens pendage dans le sens inverse
pendage Pendage Pendage 0-20°
Pendage Pendage Pendage Pendage 20-45° 20-45°
45-90° 20-45° 20-45° 20-45°
Très Très
favorable favorable
Favorable Moyen Défavorable Moyen Défavorable

Très
Orientation des joints Très Favorable Moyen Défavorable défavorable
favorable
Note d’ajustement 0 -2 -5 -10 -12

Après addition des notes obtenues pour les 5 paramètres


principaux et ajustement pour tenir compte de l’orientation de la
fracturation, on obtient une cote globale qu’on appelle RMR qui permet
d’identifier la masse rocheuse en fonction de laquelle les auteurs
recommandent le type de soutènement et donnent une idée de la stabilité
de la galerie en fonction de ses dimensions.
On utilise le tableau II.9 pour connaître :
 la classe du massif rocheux (de très bon à médiocre) ;
 Le temps pendant lequel une excavation est stable sans
soutènement.
Tableau II.10 : Classe du rocher d’après Bieniawski

Note globale 100-81 80-61 60-41 40-21 < 20


Classe de rocher Très bon Bon rocher Rocher Rocher Rocher très
et description rocher moyen médiocre médiocre
Temps de tenue 10 ans 6 mois pour 1 semaine 5 heures 10 min pour
moyen pour 5 m 4 m de portée pour 3 m pour 1.5 m 0.5 m de
de portée de portée de portée portée

Ainsi, par manque de certaines informations comme la nature des


joints, leur espacement, il nous a été difficile de déterminer les valeurs de
RMR pour les différentes formations.

- 25 -
II.3.2 Classification des terrains suivant la résistance à la compression

C’est une classification des terrains élaborée par le bureau


d’études minières (EMI) de la Gécamines. On distingue les diverses
catégories suivantes :

II. 3.2.1 Catégorie 2


Toutes les roches classées dans la catégorie 2 représentent des
terrains tendres que l’excavateur charge sans qu’il y’ait nécessité de tir.
Nous distinguons principalement :
 La terre rouge (latérite) ;
 Les roches gréseuses supérieures (RGS) friables par
altération ;
 Les schistes dolomitiques supérieurs (SDS) très altérés ;
 Les roches argilo-talqueuses (RAT).

II.3.2.2 Catégorie 2D
Ce sont des terrains relativement tendres mais qui possèdent une
certaine cohésion telle qu’une excavation à la pelle nécessite qu’ils soient
ébranlés d’abord par une faible charge explosive.
On distingue :
 Les calcaires à minéraux noirs (CMN) plus on moins altérés ;
 Les roches gréseuses supérieures (RGS) semi-dures ;
 Les schistes dolomitiques supérieurs (SDS) noirs ou gris ;
 Les schistes dolomitiques de base (SDS) altérés ;
 Les RAT altérées mais compactes.

II.3.2.3 Catégorie 3
Ce genre de terrain est dur et demande un tir d’abattage avec une
charge relativement élevée. Ce sont :
 Les roches siliceuses cellulaires (RSC) altérés ;
 Les RAT dolomitiques ;
 Les SDB et les SDS dolomitiques ;

- 26 -
 Les roches siliceuses feuilletées (RSF) dolomitiques ;
 Les RGS dolomitiques ;
 Les CMN homogènes.

II.3.2.4 Catégorie 3D
Les terrains classés dans cette catégorie sont les plus durs que l’on
rencontre dans les formations géologiques de la série des mines. Ces
terrains nécessitent une charge de fragmentation beaucoup plus élevée.
On peut citer :
 Les RGS dolomitiques.
 Le RGS dolomitiques très durs.
Nous remarquons que dans le faciès dolomitique, les roches sont
très dures par suite de la présence de la dolomie qui leur sert de ciment,
formant un ensemble compact. Par contre dans le facies altéré, nous
constatons que le faciès dolomitique a subi des transformations chimiques
par le fait du départ de la dolomie, ce qui diminue la dureté de la roche.

Tableau II.11 : Catégories des roches d’après la résistance à la compression


(EMI, Gécamines)
Catégories Description Résistance à la
compression
2 Roches tendes : s’effritent sous des coups avec la pointe <25 MPa
d’un marteau de géologue, se coupent avec un couteau
de poche.
2-2D Roches moyennement tendres : ce type de terrain se 25 à 50 MPa
marque profondément avec la pointe du marteau de
géologue sous des coups fermes, se coupe et se gratte
difficilement avec un couteau de poche.
2D Roches modérément dures : la surface de la roche ne 50 à 1OO MPa
peut-être grattée avec un couteau, des fermes coups
avec un marteau de géologue produisent des faibles
indentations.
3 Roches dures : on obtient un échantillonnage moyen 100 à 200 MPa
avec un coup ferme d’un marteau de géologue.
3D Roches très dures : un échantillon s’obtient après >2OO MPa
plusieurs coups avec un marteau de géologue.

- 27 -
II.4 Facteurs de rupture des talus rocheux

Dans les mines à ciel ouvert, les facteurs qui peuvent influencer la
rupture des talus rocheux sont [4] :
 La nature lithologique et la structure du massif ;
 L’altération ;
 La présence d’eau ;
 Les fissures ;
 L’excavation profonde ;
 Les pentes des talus.

II.4.1 La nature lithologique et la structure du massif

Les roches meubles ou compétentes beaucoup altérées se prêtent


mieux au glissement, et on peut citer les matériaux plastiques glissants
par nature comme l’argile, les niveaux talqueux,…
La structure du massif intervient beaucoup dans le glissement, les
discontinuités affectant la roche influent sur le son état de stabilité.
L’hétérogénéité des flancs peut favoriser le glissement surtout entre les
bancs rigides et les bancs plastiques.

II.4.2 L’altération

L’existence des nombreux joints et diaclases ainsi que le pendage


des couches sous l’action des eaux météoriques, chargées d’acide jusqu’en
profondeur, facilite l’altération avec comme conséquence la diminution de
la tenue de la roche souvent marquée par la réduction de la cohésion.

II.4.3 La présence d’eau

L’influence de l’écoulement est considérée sous forme de l’eau


agissant perpendiculairement aux surfaces de discontinuité. Cette
pression s’ajoute aux forces motrices de glissement qui diminuent les
contraintes normales existantes sur les joints et réduit la résistance du

- 28 -
cisaillement particulièrement ses paramètres (cohésion et angle de
frottement interne).

II.4.4 Les fissures

La fracturation multiple des roches présente une structure


déformable de la stabilité des terrains. Les matériaux rigides reposant sur
les matériaux plastiques peuvent modifier leur état initial suite à leur
poids. Il y’ aura ouverture des fissures anciennes et nouvelles qui peuvent
constituer les surfaces de moindre résistance par les quelles le glissement
peut se réaliser.

II.4.5 L’excavation profonde

L’enlèvement des matériaux à un terrain ne laisse pas les


roches dans leur état initial de contrainte. Toute modification géométrique
du terrain peut-être du point de vue mécanique comme un déplacement
du point d’appui.
C’est ainsi que l’accroissement de la profondeur de la force lors
d’une excavation diminue la stabilité des talus par modification des
moments moteurs.

II.4.6 Les pentes des talus

Un glissement se produit lorsque la pente est favorable à ce


glissement (condition obligatoire). Pour certaines formations notamment
les argiles, les horizons talqueux, quelques degrés des pentes suffisent
pour provoquer le mouvement des masses ainsi que l’augmentation de la
pente des talus de liquidation.

II.5 Modes de rupture des talus rocheux [5]

Il en existe trois modes principaux à savoir :


 La rupture plane;

- 29 -
 La rupture en coins;
 La rupture par basculement.

NB : La rupture circulaire est un mode de rupture généralement rencontré


dans les milieux pulvérulents ou les sols. Ce type de rupture est rare
dans les roches sauf dans le cas des roches très fracturées et
fortement altérées

Tableau II.12 : Illustration des différents modes de rupture des talus

Paramètre Modes de Rupture

Circulaire Basculement Plan Coin

Illustration

- 30 -
Chapitre III. ANALYSE STRUCTURALE DU FLANC SUD DE LA
MINE DE MUKONDO
III.1 But

Toute étape préliminaire dans l’étude de stabilité ou de


destructibilité des roches consiste à lever les différentes discontinuités
qui affectent l’ouvrage ou la masse rocheuse. Cette opération est appelée
levé structural [3].
L’étude structurale d’une région ou d’un gisement donné fait
toujours appel aux connaissances relevant de la géologie structurale,
branche qui équivaut à la tectonique et étudie les déformations de l’écorce
terrestre, partant des connaissances des caractères pétrographiques et
stratigraphiques des structures étudiées.
Pendant les travaux d’exploitation minière, les excavations
occasionnées par lesdits travaux laissent apparaitre des nouvelles
conditions d’équilibre de l’ensemble du massif rocheux. Si ces derniers ne
sont pas contrôlés, des catastrophes graves peuvent subvenir
occasionnant ainsi l’arrêt de la bonne poursuite de l’activité minière voire
des conséquences humanitaires.
L’aspect structural n’est pas de moindre intérêt, surtout dans les
ouvrages miniers lorsque l’on veut assurer la stabilité d’un massif rocheux
donné.
En général, les techniques stéréographiques qui seront abordées
dans ce chapitre permettent de retrouver facilement les différentes familles
des discontinuités.

III.2 Marqueurs de déformation à l’échelle mésoscopique [6]

L’étude de la déformation est basée sur l’analyse des marqueurs


tectoniques observés sur le terrain, ces éléments structuraux (plissement,
boudinage et fractures) nous ont permis entre autre de définir deux
phases de déformation D1 et D2.

- 31 -
En effet, les mesures structurales sont effectuées dans trois plans
d’observation XZ, XY et YZ déterminés par les axes de déformation X, Y et
Z en coordonnées trirectangulaires (figure III.1)
Le plan XZ permet de voir les objets déformés et la quasi-totalité
des éléments structuraux qui ont été observés dans ce plan.
Le plan YZ permet quant à lui de mesurer le pendage d’un plan de
schistosité et de déterminer son sens. C’est dans ce plan que les objets
étirés sont observés en coupe transversale. Y
X
Elongation maximale
Linéation étirement
σ2
xz Z
xy

σ1 σ1 Raccourcissement
maximal

YZ

σ2
Figure III.1 : Bloc Diagramme montrant les plans d’observation des éléments structuraux
(Kapajika B. 2002)

III.2.1 Phase de déformation D1

La phase de déformation D1 affecte le pli majeur du gisement de


Mukondo, cette phase comporte le plissement, la flexure et le boudinage.
 Plissement : qui est une déformation des couches résultant de
la flexion. Sur le terrain, nous étions en présence d’un pli
déversé vers le Sud dont la surface axiale et le pendage des
flancs étaient inclinés dans le même sens montrant l’allure du
pli érodé au sommet.
 Flexure : qui est une structure qui décale des couches comme
le ferait une faille normale mais sans les briser, de telle sorte
qu’elles restent parallèles à elles-mêmes.

- 32 -
 Boudinage : il s’agit des micros boudinages des bancs à axe
parallèle à la stratification. Il se traduit par un tronçonnage en
plans et ces plans sont perpendiculaires à la surface de
stratification. Cette déformation est due à un effort de
compression et d’étirement qui a agi simultanément. Ils sont
localisés au flanc Sud dans les formations de SDb.

III.2.2 Phase de déformation D2


La phase de déformation D2 qui affecte le gisement de Mukondo
comporte deux types de fractures. Nous avons les fractures de type joint et
celles de type diaclase.
 Fractures de types joints : elles sont communément appelées
joints de stratification. Ce sont des fractures qui sont
parallèles à la surface de stratification. De nombreux joints
ont été observés dans les formations de D. str de tous les
deux flancs.
 Fractures de type diaclases : ce sont des fractures
perpendiculaires et légèrement obliques à la surface de
stratification.

III.3 Analyse structurale

III.3.1 Définition de la géologie structurale


La géologie structurale ou l’analyse structurale est une branche de
la géologie tectonique, autrement dit de la discipline de la géologie qui
étudie les particules de l’arrangement et de l’évolution de l’écorce terrestre
en rapport avec les actions mécaniques qui s’y déroulent c'est-à-dire les
mouvements et les déformations.
L’analyse structurale porte sur les points suivants :
 La hiérarchie ou l’importance relative dans un site : on
distinguera les failles majeures des événements répétitifs
telles que la stratification ou les diaclases ;
 La géométrie : c’est-à-dire la position des surfaces des
discontinuités dans l’espace;

- 33 -
 Le degré de continuité permettant de définir l’extension d’une
surface;
 L’état des épontes que l’on peut caractériser par la planéité, la
rugosité et l’imbrication;
 Le remplissage : il peut s’agir par exemple d’une brèche de
faille, d’un remplissage calciteux, ou du délit argileux d’un
joint de stratification.

III.3.2 Différentes échelles de l’analyse structurale


D’après l’ordre de dimension des objets qu’elle concerne, l’analyse
structurale s’effectue à trois échelles appelées par L. GLANGEAUD « les
niveaux d’organisation » et ces trois échelles sont :
 Au delà du mètre (ou à l’échelle kilométrique) :c’est le
domaine de la tectonique proprement-dite dont l’étude se
mène sur terrain, essentiellement par la construction de la
carte géologique. Trois grandes familles sont distinguées à
cette échelle dont les plis, les failles et les nappes de
charriage. Elle se fait aussi par photographie aérienne.
 En deçà du mètre (à l’échelle de l’affleurement) : c’est le
domaine des observations que l’on fait sur terrain, sur les
affleurements de quelques mètres à quelques centaines de
mètre environ. C’est la mini-tectonique ou la petite tectonique
et c’est elle qui fera l’objet de notre étude.
 Au niveau des lames minces : c’est le domaine des
observations microscopiques. Il s’agit de la microtectonique
qui exige un microscope bien installé au laboratoire.

III.3.3 Représentation d’une discontinuité

Une discontinuité est considérée localement plane. On définit


complètement ce plan par deux angles : la direction (azimut de
l’horizontal du plan) et le pendage (angle β entre l’horizontal et la droite de
la plus grande pente).

- 34 -
N
ik e
s tr

Dip direction

D
ip
Figure III.2 : Représentation d’un plan de discontinuité [3]

 Strike (direction du pendage) : c’est la trace laissée par


l’intersection de la discontinuité avec un plan horizontal (  
90° et non φ90°) ;
 Dip direction (la direction) : c’est la trace horizontale de la ligne
de pente mesurée dans le sens horlogique par rapport au nord
et matérialisé par l’angle  (0°  360°) ;
 Dip : c’est l’inclinaison max. de la discontinuité plane
par rapport à l’horizontale et définie par l’angle φ(φ90°).
Dans le cadre de l’étude de stabilité des talus ou des mines
souterraines, on a coutume de représenter les différentes discontinuités
sous forme des projections sur un canevas dont les plus utilisés sont:
 La projection à conservation des aires ou projection de
LAMBERT utilisant le canevas de SCHIMIDT.
 La projection à conservation des angles ou projection
stéréographique utilisant le canevas de WULF.
Dans le cadre de ce travail, on utilisera la projection de LAMBERT
ou projection à conservation des aires. En adoptant le système de
projection sphérique, on a les mêmes informations dans les deux
hémisphères, vue la symétrie sphérique, on utilise une seule des deux et,
dans ce cas-ci c’est l’hémisphère Sud qui est choisie.

- 35 -
III.4 Traitement des mesures des discontinuités

III.4.1 Mesures des directions et pendages des plans des fracturations du


flanc Sud de la mine de Mukondo

Toute étude de terrain débute par les travaux de reconnaissance de


terrains lesquels travaux nous permettront d’avoir des renseignements
certains et précis sur le site à étudier. Pour cela, nous devons user de
plusieurs méthodes d’investigations en occurrence : la documentation, les
petits travaux de surface ainsi que l’investigation profonde. En effet, dans
le cadre de notre travail, nous n’avons pris en compte que les deux
premières méthodes d’investigation.

Le tableau III.1 regorge les mesures des plans de fracturation


prélevées au flanc sud de la mine de Mukondo à l’aide d’une boussole.
Puisqu’il s’agit d’une étude de la fracturation laquelle étude consistera en
une analyse statistique globale permettant de mettre en évidence les
grandes familles des fracturations.

Tableau III.1 : Mesures des plans des fracturations du flanc Sud de Mukondo

Station Direction pendage Station Direction Pendage


1 N20°E 90°NW 35 N55°E 60°SE
2 N10°E 90°NW 36 N30°E 40°SE
3 N19°E 90°SW 37 N60°E 45°SE
4 N15°E 90°NW 38 N5°E 90°SW
5 N54°E 76°SE 39 N25°E 30°NE
6 N170°E 60°SE 40 N168°E 90°SW
7 N30°E 90°SW 41 N60°E 38°SE
8 N130°E 90°NW 42 N90°E 40°SE
9 N40°E 60°SE 43 N172°E 88°SW
10 N120°E 80°SE 44 N90°E 48°SE
11 N55°E 70°SE 45 N170°E 52°SW
12 N15°E 90°SW 46 N120°E 48°SW
13 N10°E 90°NW 47 N90°E 58°SE
14 N0°E 90°SW 48 N16°E 40°SE
15 N170°E 90°SW 49 N160°E 86°SW
16 N70°E 30°NW 50 N100°E 55°SW
17 N15°E 90°NW 51 N108°E 58°SW
18 N150°E 90°SW 52 N60°E 44°NW
19 N25°E 90°SW 53 N168°E 88°SW

- 36 -
20 N30°E 50°SW 54 N93°E 54°SE
21 N160°E 70°SE 55 N120°E 57°SE
22 N5°E 65°SW 56 N110°E 50°NE
23 N125°E 50°SE 57 N86°E 43°SW
24 N10°E 60°SW 58 N162°E 68°SE
25 N90°E 10°SE 59 N177°E 87°SE
26 N120°E 50°SE 60 N170°E 52°SE
27 N110°E 90°SW 61 N123°E 52°SW
28 N60°E 75°SE 62 N15°E 80°SE
29 N160°E 90°NW 63 N164°E 80°NE
30 N70E° 90°NW 64 N10°E 84°SW
31 N35°E 90°SW 65 N109°E 72°SE
32 N115°E 70°SW 66 N148°E 70°NE
33 N25°E 60°SE 67 N38°E 59°SE
34 N60°E 50°SW

III.4.2 Traitement des mesures

Les mesures ci-dessus seront traitées avec le logiciel DIPS 5 qui est
un outil numérique mis au point en 1999 par l’Université de Toronto
permettant de faire une représentation automatique des familles des
discontinuités sous forme de:
 canevas de SCHIMIDT;
 canevas de WULF;
 Rosace.

Ce logiciel comprend une fenêtre de calcul composée des rubriques


suivantes :
 ID (identification);
 Dip (pendage);
 Dip direction (direction).

Le logiciel DIPS 5 permet ainsi d’obtenir :


 Les pôles des discontinuités;
 Les grands et petits cercles des discontinuités;
 Le regroupement global des intensités;
 Le regroupement des discontinuités en familles préférentielles.

- 37 -
En général le canevas SCHIMIDT ou LAMBERT est le plus utilisé.
Ce type de canevas qui conserve les aires ne permet pas des déformations
des mesures aux limites du canevas. Le canevas de WULF par contre
entraine des déformations qu’il faut chaque fois filtrer et réduire. En
définitif, les deux types de canevas donnent les mêmes résultats lorsque la
quantité de données à traiter est la même. Les rosaces sont les plus
utilisées par les géologues pour les mêmes buts mais leur lourdeur de
manipulation fait qu’elles sont de moins en moins utilisées actuellement.
Les données destinées au logiciel Dips 5 suivent le cheminement
ci-dessous [5]:
 Le traitement est toujours précédé de l’encodage des données
qui sont les mesures des directions et pendages des cassures.
 Après la création des bases de données on lance le calcul. Les
résultats obtenus sont évalués en termes de coefficient de
sécurité.

III.4.2.1 Présentation des résultats

Les données des terrains sont regroupées dans un tableau que


nous présentons sous forme de pendage (Dip) et sous forme de direction
de pendage (Dip direction). Les données seront ensuite exportées vers la
fenêtre du logiciel Dips5. A partir de là, nous choisissons le type de
canevas à utiliser qui est bien-sûr celui de Schimidt dans le cas du
présent travail. La concentration des pôles autour des points et la
recherche des familles préférentielles des discontinuités est effectuée à
l’aide de la méthode statistique de FISHER. Les résultats de calculs sont
présentés sur la figure III.3 :

- 38 -
Figure III.3 : Représentation des familles préférentielles des cassures sur canevas

III.4.2.2 Traitement des résultats


Les familles des discontinuités sont présentées non seulement
sous forme de pôle mais aussi sous forme de petits cercles. Le traitement
des mesures réalisées au flanc Sud de la mine de Mukondo a conduit à
dégager trois types de familles comme le montre la figure ci-dessous :
 la famille I (87/102);
 la famille II (87 /283) et;
 la famille III (41/163).
La tendance générale de ces trois familles est représentée par le
pendage et la direction 50/127.

Figure III.4 : Représentation des trois familles préférentielles dans le canevas de


Schimidt

- 39 -
Ce logiciel nous permet également de représenter d’autres
paramètres qui sont caractéristiques du comportement des fractures
comme le cas de l’angle de frottement interne représenté en rouge sur la
figure III.4.

Figure III.5 : Représentation des familles préférentielles sous forme des pôles

Figure III.6 : Représentation des trois familles préférentielles sous forme des petits
cercles

Les figures III.4 et III.5 nous montrent le regroupement des familles


des discontinuités et leur disposition spatiale sous forme des pôles et
petits cercles respectivement. De ce qui précède, on remarque que la

- 40 -
famille F1 est la plus dominante du fait qu’elle représente une
concentration plus dense par rapport à celle des deux autres. De ce fait,
elle sera considérée comme la plus influente du point de vue stabilité et
destructibilité du flanc et c’est avec elle qu’on effectuera la recherche des
mécanismes de glissement du flanc Sud de la mine de Mukondo. Toutefois
les autres familles ne seront pas négligées, seulement que leur influence
est moindre vis-à-vis de la première famille.

Figure III.7 : Combinaison de la famille dominante F1 avec l’angle de frottement interne

III.4.2.3 Mécanismes de glissement des talus


La recherche des mécanismes de glissement des talus s’obtient en
combinant les valeurs des directions des discontinuités avec celles des
flancs des carrières.

Figure III.8 : Combinaison des paramètres géométriques des cassures avec ceux du
flanc Sud de Mukondo

- 41 -
En faisant référence à la figure ci-dessus, nous avons comparé le
pendage et la direction de la famille F1 avec la direction et le pendage du
flanc Sud de la mine Mukondo.
Cette analyse a montré que le glissement plan est la seule
probabilité de glissement pouvant subvenir sur le flanc Sud de Mukondo.
Les résultats sont illustrés par la figure ci-dessous :

b
a

Figure III.9 : Simulation d’un glissement plan provoqué par la famille F1 pour
différentes valeurs de l’angle de frottement interne

La figure III.9 nous donne une idée générale sur les glissements
pouvant être provoqués par la famille F1 par rapport à l’orientation du
flanc. De plus, en étudiant l’incidence de l’angle de frottement interne par
rapport à l’orientation du flanc et de la famille dominante F1 avec le
logiciel Dips 5 pour simuler les conditions de glissement, nous
remarquons que pour un faible angle de frottement interne (fig. III.9a) la
probabilité de glissement était élevée alors que pour un angle de
frottement élevé (fig. III.9b), le cercle de glissement se trouve aminci.

- 42 -
Chapitre IV. ETUDE GEOTECHNIQUE
IV.1 But de l’étude
Cette étude a pour but de déterminer les propriétés géo-
mécaniques des roches du flanc Sud de la mine de Mukondo. Celles-ci
sont nécessaires pour déterminer les angles de frottement interne à partir
desquels on déduira les angles de talus de liquidation garantissant la
stabilité de ce flanc.
La géo-mécanique fait allusion aux propriétés physiques et
mécaniques des roches, c'est-à-dire à la densité ou au poids spécifique de
la roche en ce qui concerne les propriétés physiques ; et aux contraintes à
la rupture, aux coefficients statiques, à la cohésion ainsi qu’à l’angle de
frottement interne en ce qui concerne les propriétés mécaniques.
Plusieurs essais mécaniques peuvent être effectués sur les
échantillons. Ainsi pour ne pas s’écarter des limites du champ de notre
étude, nous nous limiterons seulement aux essais de compression simple
(essai uni-axial) et aux essais de traction simple (essai Brésilien) que nous
avons pu réaliser au département d’Etudes Minières (EMI) de la
Gécamines.

IV.2 Echantillonnage
Les essais ont été effectués sur des carottes forées dans les blocs
rocheux récoltés au flanc Sud de la mine de Mukondo suite à
l’indisponibilité des carottes de sondage géotechnique effectué sur ce
flanc. Ces échantillons ont par la suite été soumis à une observation
macroscopique, compilés aux données bibliographiques rendant possible
l’étude pétrographique.
NB : De ces blocs, seuls huit ont donné des carottes de dimensions
requises pour les essais dont il sera l’objet dans cette partie.

IV.3 Etude géo-mécanique


Elle comprend quatre parties suivantes:
 La préparation des échantillons;
 La mesure des densités;
 Les essais en laboratoire;

- 43 -
 L’analyse et l’interprétation des résultats.

IV.3.1 Préparation des échantillons


L’objectif principal de la préparation des échantillons est
l’adaptation de ceux-ci aux dimensions standards exigées en laboratoire
de mécanique des roches pour les essais uni-axiaux et brésiliens. Ce
travail a consisté dans le forage, le sciage et le polissage des carottes en
respectant les normes standards [7].
Concernant les blocs, ceux-ci sont acheminés vers le laboratoire de
préparation afin de leur donner des dimensions et des formes favorables
pour les essais ultérieurs. Le dimensionnement des échantillons consistait
à leur conférer une forme cylindrique de hauteur et diamètre bien
déterminés.
La préparation proprement dite des échantillons se fait en trois
étapes ou mode opératoire :
 Le forage des blocs des roches de diverses dimensions sont soumis à
un forage à couronne diamantée et on obtient les échantillons de
forme cylindrique.

Figure IV.1 : Foreuse à couronne diamantée


 Les carottes de forme cylindrique obtenues à l’étape précédente sont
soumises à un sciage de telle manière que les deux bases soient
parallèles entre elles et perpendiculaires à l’axe du cylindre afin que
la répartition des contraintes soit uniforme dans l’échantillon. On
utilise pour cela une scie à disque diamanté. La tolérance pour le
sciage est de 3 mm.

- 44 -
Figure IV.2 : Scie à disque diamanté

 Le polissage est la dernière étape dans la préparation des


échantillons, on utilise la poudre de carborundum qui est un
mélange de carbure de silice et de l’oxyde d’aluminium pour
éliminer les 3mm laissés au sciage tout en respectant le rapport
entre la hauteur h et le diamètre d pour les essais ultérieurs.

Figure IV.3 : Polisseuse

Les tolérances suivantes sont alors admises lors de la préparation


des échantillons :
 1% pour la planéité et le parallélisme des bases;
 0,5% pour la perpendicularité;
 2% pour la longueur.

- 45 -
Il est à noter que la perpendicularité dont il est question est
vérifiable à l’équerre tandis que le parallélisme et la planéité au
comparateur.

IV.3.2 Mesures des densités


La détermination de la densité est faite pratiquement à l’aide d’une
balance à immersion. L’éprouvette de dimension connue qui constitue
l’échantillon à partir duquel sera déterminée la densité est pesée à l’air
libre et l’on obtient le poids émergé (Pe) de la roche, on mesure le poids de
l’échantillon, mais cette fois plongé dans l’eau et l’on obtient le poids
immergé (Pi) de la roche.
La pesée des échantillons pour la mesure des densités a été
effectuée au moyen d’une balance de précision METTLER P3N.
A partir des valeurs de Pe et Pi, on détermine la densité réelle (dr)
de l’échantillon en se servant du principe d’Archimède en utilisant la
relation suivante :
Pe
dr= , avec : Pe=poids de l’échantillon émergé ;
Pe−Pi
Pi=poids de l’échantillon immergé ;
Pe-Pi représente le volume de l’échantillon correspondant au
volume d’eau déplacé en considérant le poids spécifique de l’eau égal à
l’unité.
La densité apparente (da) est déterminée en utilisant la formule
suivante :
4Pe
da= , avec D : le diamètre de l’échantillon;
π𝐷2 L
L : la longueur de l’échantillon.

- 46 -
Figure IV.4 : Balance Mettler P3N

Ces calculs ont été faits pour chaque échantillon, puis les résultats
regroupés dans le tableau ci-dessous.
Tableau IV.1 : Mesures des densités

N° Ech. D [cm] L [cm] Pe [g] Pi [g] dr da


1/1 4.18 4.18 153.5 97.0 2.72 2.68
2/1 4.20 8.44 318.0 202.0 2.74 2.72
2/2 4.19 4.25 161.0 103.0 2.78 2.75
2/3 4.20 8.34 314.0 199.0 2.73 2.72
2/4 4.20 8.42 314.0 199.0 2.72 2.69
2/5 4.19 4.10 152.0 96.5 2.74 2.69
3/1 4.19 8.36 313.0 198.5 2.73 2.72
3/2 4.20 4.21 152.0 94.0 2.62 2.60
3/3 4.19 8.47 317.0 201.0 2.73 2.71
3/4 4.18 4.23 150.0 93.0 2.63 2.58
3/5 4.19 4.20 150.0 93.0 2.63 2.59
4/1 4.20 4,20 150,0 94,0 2,68 2,58
4/2 4.20 8,38 320,0 200,0 2,67 2,75
4/3 4.19 4,21 150,0 94,0 2,68 2,58
5/1 4.17 4.11 147.0 92.0 2.67 2.62
5/2 4.19 8.40 315.0 199.0 2.72 2.72
6/1 4.19 8.36 314.0 200.0 2.75 2.72
6/2 4.17 4,18 154.0 97.0 2.72 2.70
7/1 4,18 4,23 162,0 100,0 2,61 2,79
7/2 4,20 8,43 317,0 200,0 2,71 2,71
8/1 4,17 4,20 152,0 95,0 2,67 2,65
8/2 4,20 4,23 154,0 97,0 2,70 2,63
8/3 4,20 8,40 313,0 195,0 2,65 2,69

- 47 -
IV.3.3 Essais de caractérisation au laboratoire

Deux types d’essais ont été effectués :


 L’essai de traction simple (essai brésilien) : qui se fait sur un
échantillon dont D=L.
 L’essai de compression simple : qui se fait sur un échantillon
dont 2D=L.
La presse mécanique Thuringer Industrie Werk Ravenstein de 10T
et l’enregistreur Hewlette Packard ont été utilisés pour faire les essais
brésiliens tandis que pour les essais de compression,on a utilisé la presse
hydraulique WPM de 300T et le même enregistreur.

IV.3.3.1 Essai de compression simple


Cet essai a pour but de déterminer les propriétés mécaniques des
roches, ces propriétés sont :

 La résistance à la compression simple σc;


 Le module d’élasticité statique E (module de Young) ou module
d’élasticité longitudinal;

 Le coefficient de Poisson ν.
𝐹
σc =
𝑆
Avec F : La force de rupture de l’échantillon
S : Section transversale de l’échantillon menée dans le plan
perpendiculaire à la direction de la charge appliquée.

 C  kg cm² 
 

 C max
2 1

 C d
tg  E  h échantillon

 C  2
 plateau de la
1 presse


2 1

Figure IV.5 : Courbe de déformation d’un échantillon soumis à un essai de compression

- 48 -
Cet essai consiste en la mesure de la résistance à la rupture des
échantillons soumis à un effort de compression. Cette résistance dépend
des conditions dans lesquelles sont effectués les essais au laboratoire.
Quant à la dispersion des contraintes de rupture, elle varie avec la
forme et les dimensions de l’éprouvette, les conditions d’appui, la vitesse
de mise en charge, l’humidité, la température ainsi que l’orientation.

Figure IV.6 : Echantillons apprêtés pour les essais de compression simple

Mode opératoire

L’essai de compression simple débute par la mise de l’éprouvette


cylindrique dont de dimension 2D=L entre les plateaux d’une presse
hydraulique. Cette dernière sera soumise à la compression jusqu’à la
rupture. Avant la rupture, l’éprouvette se raccourcie dans la direction de
sa longueur lors de la mise en charge et accroit latéralement dans la
direction de son diamètre, cette situation aboutit à la détermination de
son module d’élasticité statique.
La vitesse de mise en charge est constante jusqu’à la rupture de
l’éprouvette. L’accroissement de la charge s’effectue à un rythme tel que la
vitesse de déformation avant rupture soit comprise entre une valeur
fourchette de 5 à 15mm par minute.
Lors de la réalisation des essais de compression simple,
l’échantillon est relié à deux jauges de contraintes collées sur l’échantillon
qui enregistrent les déformations. Ces dernières ont des fonctions

- 49 -
différentes, l’une sert à enregistrer la déformation transversale de
l’échantillon en donnant la courbe correspondante et l’autre nous fournit
la courbe correspondant à la déformation longitudinale. Les deux courbes
servent à la détermination des valeurs de E et ν. Ainsi à partir des essais
de compression simple, les différentes phases de déformation ainsi que les
paramètres mécaniques peuvent être donnés.

Les phases de la déformation

Certes, il est de toute évidence que l’échantillon soumis à la


compression uni-axiale va se raccourcir dans le sens de la contrainte,
c'est-à-dire dans la direction de la longueur.
En premier lieu, l’éprouvette en place subira un tassement plus ou
moins apparent dû aux porosités, cette situation est traduite sur la figure
IV.5 par le segment OA de la courbe. Lorsque la charge croit, c’est
l’élasticité du matériau qui est dominante et cela est matérialisé par la
partie rectiligne AB de la courbe caractérisant ainsi les déformations
réversibles. Enfin le point C de la courbe représente la phase de rupture.
Tableau IV.2 Résultats des essais de compression simple
N°Echantillon
σc [kg/cm2] E [T/cm2] ν
2/1 1336 484 0.23
2/3 1581 - -
2/4 1029 392 0.13
3/1 1505 - -
3/3 761 405 0.31
4/2 1284 456 0,16
5/2 1052 - -
6/1 1436 398 026
7/2 1430 427 0,24
8/3 968 - -
Appareillage pour l’essai de compression simple

- 50 -
Figure IV.7 : Presse hydraulique WPM de 300T Figure IV.8 : Enregistreur Hewlette Packard

Figure IV.9 : Enregistrement sous papier millimetré

IV.3.3.2 Essai de traction simple (essai Brésilien)


La résistance à la traction des roches se classe parmi les propriétés
très importantes en génie minier parce que la plupart des accidents sont

dus à une fracture dépassant la valeur de la résistance à la traction σt.


On sait qu’une roche résiste très mal à la traction et généralement
que les résistances à la traction des différentes roches sont très faibles.

Le rapport entre σc et σt varie généralement entre 8 et 15 avec une


moyenne autour de 12 [3].
A cause de l’impossibilité d’effectuer l’essai de traction au sens
strict pour une roche, on utilise une méthode indirecte appelée essai
Brésilien. La condition admise pour cet essai est que la longueur de
l’échantillon doit être égale au diamètre, soit L=D.

Mode opératoire

Pour réaliser ces essais, il faut disposer d’une presse hydraulique


qui exerce une charge sur les deux génératrices de l’éprouvette
cylindrique.
Cette dernière est placée entre deux plateaux de telle manière que
l’axe du cylindre soit parallèle aux faces des plateaux. La situation

- 51 -
précédente conduit à déduire la résistance à la traction obtenue à la
rupture, laquelle rupture se produit suivant un plan passant par l’axe du
cylindre et perpendiculaire aux plateaux. On comprime l’échantillon de
même dimension pour h et d ainsi que d’essai de compression, on
provoque la traction.

Appareillage pour les essais Brésiliens

Figure IV.10 : Presse mécanique Thuringer Industrie Werk Ravenstein de 10T

h : hauteur de l’éprouvette
d h d : diamère de l’éprouvette

Figure IV.11 : Illustration d’un essai Brésilien [3]

En connaissant la charge à la rupture F et la surface latérale Sl de


l’échantillon, la résistance de la traction est déterminée par la formule
suivante :

- 52 -
2𝐹
σt=
𝑆𝑙

Avec Sl =𝝅dh

Tableau IV.3 : Résultats des essais Brésiliens

N°Echantillon Sl [cm2] F [kg]


σt [kg/cm2]
1/1 54.89 2450 89
2/2 55.94 2725 97
2/5 53.97 2425 90
3/2 55.42 2700 97
3/4 55.55 1500 54
3/5 55.29 1675 61
4/1 55,39 2490 90
4/3 55,39 2410 87
5/1 53.89 1362.5 61
6/2 54,76 1780 65
7/1 55,55 2055 74
8/1 55,02 2340 85
8/2 55,81 1870 67

IV.3.3.3 Détermination de la cohésion et de l’angle de frottement


interne [8]
Les deux essais ci-hauts décrits, à savoir l’essai de compression
simple et l’essai brésilien ont permis d’obtenir les valeurs moyennes de la

contrainte uni-axiale σc et la contrainte de traction σt. Ces valeurs

permettent d’évaluer de façon approximative la valeur moyenne de la


cohésion et de l’angle de frottement interne. Nous savons qu’à la traction

la valeur de la contrainte principale majeure vaut zéro (1=0), alors que la

contrainte de traction σt vaut 3/2, quant à la compression, la contrainte


principale mineure appelée contrainte de confinement 3 vaut zéro (3=0).
De ce qui précède σc vaut 1/2.
Les deux couples de points ainsi obtenus permettent de tracer
deux cercles appelés cercles de Mohr. La tangente commune aux deux

- 53 -
cercles définis précédemment constitue une courbe qu’on appelle Courbe
intrinsèque de stabilité tandis que la pente de cette droite tangente définit
l’angle de frottement interne et l’ordonnée à l’origine définit la valeur de la
cohésion caractérisée par la relation mathématique :

=C+ tanφ (équation de la courbe intrinsèque caractéristique d’un sol).

 

Figure IV.12 : Courbe intrinsèque de Coulomb. 


Tableau IV.4 : Valeurs moyennes des résultats des essais géo-mécaniques

Densité σt σc c  E ν
[kg/cm2] [kg/cm2] [kg/cm2] [kg/cm2] [degrés] [T/cm2]

2,68 78 1242 295 155 61 427 0.22

Les propriétés des massifs rocheux sont très faibles, les valeurs
des résistances trouvées font référence aux roches superficielles qui sont
exposées aux effets d’altération. Les propriétés de ces roches sont proches
des sols ou matériaux non cohérents.

IV.3.4 Critère de rupture de Mohr


Dans toute étude de mécanique des roches ou des sols, l’étude de
la rupture détient une part très importante. La rupture est une forme non
homogène des déformations pouvant être envisagées à différents
échelles [3]:

- 54 -
 A l’échelle atomique, la rupture se produit par la séparation
des liaisons atomiques perpendiculairement à un plan (ou le
clivage) ou obligatoirement par rapport au plan de
cisaillement.
 A l’échelle microscopique, correspondant à la propagation des
macro-fractures au niveau des grains du matériau.
 A l’échelle macroscopique, correspondant à la propagation des
macro-fractures visibles à l’œil nu.

La théorie de la rupture de Mohr suppose que pour un état de


contrainte 1>2>3, la contrainte intermédiaire n’intervient pas dans la
rupture. Lorsque la rupture par cisaillement apparait sur un plan la
contrainte normale et la contrainte de cisaillement sont liées par une

relation qui est caractéristique du matériau : =f(σ)

Cette relation est déterminée à partir des essais réalisés sur les
éprouvettes à contraintes croissantes. Dès lors on reporte le cercle de
MOHR correspondant à la rupture et on dessine l’enveloppe de ces cercles
qui est la courbe intrinsèque du matériau. Notons enfin que dans ce
critère, la rupture apparait lorsque le cercle de Mohr touche la courbe
intrinsèque.

IV.3.5 Applications du cercle de Mohr


Le cercle de MOHR donne des renseignements sur l’équilibre d’un
massif donné, ses applications sont les suivantes [8] :
 L’intérieur du cercle donne un domaine stable, tandis que
l’extérieur donne un domaine instable;
 En faisant une série d’essai de rupture pour différentes
valeurs de 1 et 2, on aura plusieurs cercles dont la tangente
commune constitue une enveloppe qui définit ce qu’on appelle
courbe intrinsèque permettant d’obtenir les valeurs de la
cohésion c et de l’angle de frottement interne . Cette courbe a
comme équation = 𝑐 +  tg ; elle permet à son tour de
fournir un certain nombre de renseignements dont:

- 55 -
o La définition des domaines ou pour différentes valeurs
de 1 et 3, une roche est stable, c'est-à-dire qu’elle se
déforme sans rupture;
o Permettre immédiatement de connaître l’angle  que
font les cassures avec 3 ou l’angle 2 que font les
cassures conjuguées;
o Permettre également à partir des différentes valeurs de
l’angle de frottement interne  de la roche, de connaître
si la roche est cassante ou ductile, lorsque  est fort,
la roche est cassante dans le cas contraire elle est
ductile, c'est-à-dire elle peut se plier facilement;
o Montrer que la résistance des roches à l’allongement
est beaucoup plus faible qu’à la compression;
o L’allure de la courbe intrinsèque qui peut prendre des
allures très différentes suivant les types des roches :
c’est par exemple les argiles qui sont caractérisées par
un frottement interne très faible, elles résistent grâce à
la cohésion ; également les sables secs caractérisés par
le manque de la cohésion, ils résistent grâce aux
frottements internes.

Figure IV.13 : Courbe intrinsèque caractéristique pour les argiles

- 56 -

0 

Figure IV.14 : Courbe intrinsèque caractéristique pour les sables secs

IV.4 Valeurs réelles des caractéristiques mécaniques du


massif rocheux
Les valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement interne
déterminées au point IV.3.3.3 par application du critère de Coulomb ont
conduit à la sous-estimation de la cohésion et à la surestimation de
l’angle de frottement interne parce qu’en réalité le modèle de Coulomb

dont la droite caractéristique a pour équation =c+ tanφ est applicable

uniquement dans le cas des sols.


Généralement, dans le cas des roches on ne donne pas une
expression mathématique de cette courbe, mais elle est déterminée plutôt
à partir des essais réalisés sur des éprouvettes à contraintes croissantes.
Dès lors on reporte le cercle de Mohr correspondant à la rupture et on
dessine l’enveloppe de ce cercle qui est la courbe intrinsèque du matériau
et qui donne le modèle de Mohr- Coulomb approprié pour les matrices
rocheuses.
Par manque de la réalisation des essais triaxiaux, nous avons
recouru à une méthode analytique pour la détermination de la cohésion et
de l’angle de frottement interne.

- 57 -
IV.4.1 Détermination analytique de la cohésion et de l’angle de frottement
interne
La cohésion et l’angle de frottement interne d’un échantillon sont
fonction des résistances à la compression et à la traction. Les valeurs de
ces deux caractéristiques mécaniques (c et φ) des massifs rocheux
peuvent-être déterminées analytiquement lorsqu’on ne dispose que des
résultats des essais de compression et de traction [9].

La cohésion d’un échantillon est donnée par la relation


suivante [9]:
𝜎𝑐 . 𝜎𝑡
𝑐𝑒𝑐ℎ =
2. √𝜎𝑐 . 𝜎𝑡 − 3𝜎𝑡2

L’angle de frottement interne est donné par la relation [9]:


𝜎𝑐 − 4𝜎𝑡
𝜑𝑒𝑐ℎ = 𝑎𝑟𝑐 𝑠𝑖𝑛 ( )
𝜎𝑐 − 2𝜎𝑡
Les valeurs obtenues de la cohésion et de l’angle de frottement
interne sont reprises dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV.5 : Valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement interne
Densité σt[kg/cm2] σc[kg/cm2] cech[kg/cm2] φech[degrés]
2,68 78 1242 170 58

IV.4.2 Caractéristiques mécaniques des massifs rocheux en place [9]


Soient Cm et φm la cohésion et l’angle de frottement interne des
roches se trouvant dans le massif rocheux.
Pour déterminer les propriétés mécaniques Cm et φm du massif
rocheux, il est nécessaire de tenir compte de plusieurs facteurs correctifs
qui sont principalement [9]:
 Le coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux λ;
 Le coefficient de diminution de l’angle de frottement interne λφ.
Les valeurs de Cm et φm sont déterminées par les formules
suivantes :
Cm= λ. Cech
φm= λφ. φech

- 58 -
Avec :
Cm et φm : cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en
degré du massif ;
Cech et φech: cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en
degré de l’échantillon ;
λ et λφ : coefficients correctifs (sans unités).

IV.4.2.1 Coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux


Le coefficient d’affaiblissement structural du massif rocheux (λ) est
calculé en utilisant la relation suivante :
1
λ= 𝐻
1+𝑎.ln

Avec :
a: coefficient dépendant de la résistance des roches et du caractère
des fissurations;
H: la hauteur moyenne du gradin(m) ;
h: la distance moyenne entre les fissures(m).
Les valeurs du coefficient « a » en fonction de la cohésion sont
données dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV.6 : Coefficient « a » en fonction de la cohésion C

a 0 0,5 2 3 4 7 10
C (kg/cm2) 0-1,5 1,5-9 10-30 50-80 100-200 200-300 > 300

IV.4.2.2 Coefficient de diminution de l’angle de frottement interne


Généralement, la valeur du coefficient de diminution de la valeur
de l’angle de frottement interne est prise égale à 0,8 (λφ =0,8).

IV.4.2.3 Détermination de la cohésion du massif rocheux en place


La cohésion de la formation rocheuse dans le massif n’a pas pu
être déterminée par manque de la connaissance avec précision du facteur
h qui est la distance moyenne entre les fissures de la relation nous
permettant de déterminer la valeur de λ le coefficient d’affaiblissement
structural du massif rocheux.

- 59 -
IV.4.2.4 Détermination de l’angle de frottement interne du massif
rocheux en place
L’angle de frottement interne du massif rocheux est donné par la
relation : φm= λφ. φech

Avec : φech = 58°


λφ= 0,8
D’où φm= 0,8 x 58°= 46,4°

φm= 46,4°

IV.5 Le coefficient de sécurité

IV.5.1 Définition du coefficient de sécurité [10]


Le coefficient de sécurité est un indicateur de la stabilité
mécanique d’un versant. Il est défini comme un facteur par lequel les
paramètres de résistance au cisaillement peuvent être réduits afin
d’amener la pente dans un état d’équilibre limite (Morgenstern, 1991). Les
pentes peuvent céder sous l’influence de plusieurs effets perturbateurs,
comme les forces sismiques, les surcharges en surface comme le poids
d’un remblai, l’augmentation de la pression interstitielle, les excavations
en pied de talus, etc… ; ces éléments ou du moins leur influence
interviennent à un degré ou à un autre dans le calcul du coefficient de
sécurité. La valeur du coefficient de sécurité est calculée en divisant la
valeur de la résistance au cisaillement, obtenue par l’équation de
coulomb, par celle de la contrainte en cisaillement à chaque point de la
surface de rupture.
Effortbrésis.   c   n tg 
F =
Effortbmoteur  mn dl
Où : dl est une unité de longueur de la surface de rupture, et où c
et  sont la cohésion et l’angle de frottement de la surface de rupture. Son
calcul est effectué sur une épaisseur de valeur unitaire. Suivant les
notations de la figure, les efforts suivants sont démontrés au niveau de la

- 60 -
surface de rupture : Le poids W   V où  désigne le poids volumique de la
roche et V le volume de la masse potentiellement instable. Les actions
hydrauliques peuvent éventuellement être prises en compte, ud et u f ,

elles agissent sur la discontinuité et sur la cassure de tension en arrière.


Dans le cas d’un terrain saturé en eau avec un drainage nul, la relation
suivante nous permet de déterminer la résultante des pressions
hydrauliques le long de la rupture :

 wh2
ud 
2d sin 
Où:  w est le poids volumique de l’eau et ou h et  représentent

respectivement la hauteur et l’angle par rapport à l’horizontale de la


surface de rupture. Si la discontinuité est faiblement, moyennement ou
fortement drainée, la résultante des pressions hydrauliques est égale à un
demi, un quart ou huitième de Ub, respectivement.
Les réactions R (normale effective) et T (tangentielle) au plan de
rupture sont déterminées par projection sur les directions tangentielle et
normale au mouvement, définies par les vecteurs normés u et n des efforts
énumérés ci-dessus. Le coefficient de sécurité Fs est défini à partir de la
composante tangentielle T et de la résultante des contraintes de
cisaillement mobilisables sur la surface de rupture.

IV.5.2 Choix du coefficient de sécurité [11]


Il vaut mieux attacher au coefficient de sécurité une valeur
probabiliste. L’expérience montre que sans erreur grossière sur les
hypothèses de calcul :
 Les talus étaient toujours stables si Fs>1.5;
 Le glissement était pratiquement inévitable si Fs< 1;
 Entre ces deux valeurs nous avons un domaine à risque de
rupture, risque d’autant plus grand que Fs diminue.

Dans le cas de la stabilité des talus des carrières, on adopte en


général un coefficient de sécurité variant entre 1.2 et 1.3. Ceci constitue

- 61 -
un compromis entre la sécurité et le volume de stérile à excaver compte
tenue de la durée de vie de la carrière. Notons toutefois que sur si certains
flancs des carrières certains ouvrages doivent y être posés (bandes
transporteuses, incliné,…), il est nécessaire d’adopter des valeurs de Fs
supérieurs à 1.5.

Etant donné qu’on observe une variabilité des valeurs des


différents paramètres qui interviennent dans le calcul du coefficient (c, γ,
φ,…), il est impératif d’intégrer ces différentes variations dans la formule
du coefficient, d’où le passage de l’approche déterministe à l’approche
probabiliste. En considérant que chaque paramètre est une variable
aléatoire qui respecte une loi de distribution (généralement la loi normale),
on admet que le coefficient de sécurité devient aussi une variable aléatoire
et donc respecte une loi de distribution.

Probabilité de
rupture

0,9 1 1,1 1,2 1,3 Coef. de sécurité (Fs)

Figure IV.15 : Loi de distribution du coefficient de sécurité

IV.6 Evaluation de l’angle de talus de liquidation

IV.6.1 Angles de talus de la liquidation


Les angles de talus de liquidation sont très importants tant du
point de vue technique que du point de vue économique dans le cas d’une

- 62 -
mine à ciel ouvert. Ils doivent constituer « un compromis entre les
impératifs de sécurité liés à la stabilité de talus et les impératifs des coûts
liés à la découverture».
En faisant varier l’angle de talus, on obtient différents volumes et
différents coûts opératoires. Une diminution de l’angle de talus entraîne
un volume supplémentaire à excaver, ce qui a pour conséquence une
dépense additionnelle. Dans certaines circonstances, ce volume
supplémentaire peut même « compromettre la rentabilité « de
l’exploitation si on adopte des angles de talus assez inférieurs à ceux
prévus dans le projet [12].

Hg Bs Ts

Hx

α
β

γ1

γ2
Hf
γ'1

γ' 2

Figure IV.16 : Représentation des éléments principaux de base d’une mine à ciel ouvert
 β: la pente de talus des gradins du bord de travail;
 α : l’angle de talus des gradins du bord inexploité;
 γ1 et γ2 : les angles de talus durant l’exploitation de la mine à
ciel ouvert respectivement du bord de travail et du bord
inexploité;
 γ’1 et γ’2 ‘ : les angles de talus de liquidation au stade final de
l’exploitation respectivement du bord de travail et du bord
inexploité. A ce stade γ’1= γ’2 si la roche encaissante est
identique;

- 63 -
 Hx : la profondeur de la mine à ciel ouvert pour un moment
fixe x de l’exploitation;
 Hf : la profondeur finale d’exploitation à ciel ouvert;
 Bs : la largeur de la banquette de travail;
 Ts : la largeur de la banquette de sécurité ou la largeur de la
bande de transport lorsqu’il se fait sur le bord inexploité.

IV.6.2 Evaluation de l’angle de talus de liquidation


D’une façon générale, les angles de talus sont déterminés selon le
type de terrain et les conditions de saturation en eau de talus en utilisant
les propriétés physicomécaniques de la roche encaissante. On utilise
quelques fois les valeurs empiriques qui sont fonction de la nature des
roches et de la profondeur d’exploitation comme le montre le tableau ci-
après :
Tableau IV.7 : Angles de talus de liquidation en fonction de la nature des roches et de la
profondeur d’exploitation [12]
Nature des roches Hauteur de 0 à 100m Hauteur de 100 à 300
Roches massives compactes,
60 à 70 ° 50 à 55 °
très durables et stables
Roches éruptives, dures, saines
50 à 60 ° 45 à 50 °
et stables

Roches sédimentaires, stables


45 à 50 °
et dures 35 à 45 °

Roches schisteuses, calcaires,


conglomérats semi-dures et 30 à 45 ° 25 à 35 °
demi stables
Roches argileuses 20 à 30 ° -

Selon les standards de la Gécamines l’angle de talus de liquidation


est déterminé en fonction de la formule empirique ci-après :
𝜑
γ’1=
𝐹𝑠
Avec φ: l’angle de frottement interne de la roche encaissante qui vaut
46,4° dans ce cas;
Fs: le coefficient de sécurité.

- 64 -
IV.6.3 Sensibilité de l’angle de talus de liquidation en fonction du coefficient
de sécurité

Tableau IV.8 : Variation de l’angle de talus de liquidation en fonction du coefficient de


sécurité
Fs γ’1[°]
1.0 46,4
1.1 42,2
1.2 38,7
1.3 35,7
1.4 33,1
1.5 30,9

Courbe de sensibilité de l'angle de talus de liquidation en


fonction du coefficient de sécurité
50

47.5

45
Angle de talus de liquidation [°]

42.5

40

37.5

35

32.5

30

27.5

25
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
Coefficient de sécurité [ ]

Figure IV.17 : Courbe de sensibilité de l’angle de talus de liquidation en fonction du


coefficient de sécurité

- 65 -
IV.7 La banquette de sécurité

La banquette de sécurité est une plate-forme que l’on laisse à


chaque gradin et sur les bords inexploités ou les bords de la fosse ultime
pour améliorer la stabilité des flancs ou des buttes. Elle varie
habituellement entre 20 et 50 % de la hauteur des gradins suivant la
nature de terrain.

La connaissance des angles de talus de gradins et de liquidation


ainsi que la hauteur de gradins permet également de calculer la banquette
de sécurité en utilisant l’expérience ci-dessous :
𝐵𝑆 = 𝐻𝑔(cotg γ’1-cotg β)

Avec :
 Hg : la hauteur de gradin (5 m);
 γ’1: l’angle de talus de liquidation;
 β : l’angle de talus de gradin (60°);
 𝐵𝑆 :la banquette de sécurité.

Tableau IV.9 : Variation la banquette de sécurité en fonction de l’angle de talus de


liquidation
γ’1[°] 𝑩𝑺 [m]
46,4 1,9
42,2 2,6
38,7 3,4
35,7 4,1
33,1 4,8
30,9 5,5

- 66 -
CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre travail qui s’est proposé d’étudier la stabilité du


flanc Sud de la mine de Mukondo pour la détermination de l’angle de talus
de liquidation dont le choix a été justifié par l’importance économique de
la mine qui connait actuellement des problèmes d’instabilité (écroulement
des blocs,…) sur ce flanc constitué principalement des schistes
dolomitiques supérieurs (SDS) et de calcaire à minerais noirs (CMN) de
mauvaise tenue.

Pour réaliser au mieux cette œuvre, nous nous sommes proposé


une étude du comportement du massif rocheux sur ce flanc. De ce fait,
nous avons effectué une analyse des sondages géotechniques qui ont
franchi ce flanc afin d’avoir une idée sur la qualité du massif qui le
constitue, ensuite nous avons prélevés les mesures des directions et
pendages des discontinuités (plans des cassures) qui s’y retrouvent pour
en dégager les familles préférentielles pouvant être à l’origine des
glissements des terrains et ceux grâce au logiciel DIPS 5. Enfin les essais
géo-mécaniques ont été effectués sur des échantillons récoltés au flanc
Sud de la mine pour nous permettre de dégager la valeur du frottement,
valeur qui nous servira à la détermination de l’angle de talus de
liquidation.

En ce qui concerne la qualité du massif, si on ne peut se limiter


qu’aux SDS (SD2d, SD2b+c, SD2a, SD3b, SD3a) et CMN, elle varie de la
très mauvaise à la mauvaise qualité avec une qualité moyenne pour
certaines de ces roches se retrouvant en profondeur. Mais certains
paramètres n’ont pas été pris en compte comme l’altération, l’humidité, la
nature des joints, la dureté,…

Pour ce qui est des discontinuités, deux grandes familles


préférentielles ont été dégagées sachant que les familles I et II sont
confondues et sont les prédominantes au risque de provoquer un

- 67 -
glissement plan sur ce flanc lorsqu’étant combinées aux paramètres
géométriques (directions et pendages) du flanc.

Enfin, les essais géo-mécaniques (essais de compression simple et


brésiliens) effectués au laboratoire de mécanique des roches du bureau
d’Etudes Minières de la Gécamines ont donné les valeurs moyennes
suivantes :

 σc = 1242 kg/cm2
 σt = 78 kg/cm2
 Es = 427 T/m2
 ν = 0,22
 d = 2,68

Les valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement interne ont


été déterminées par une méthode analytique parce que l’utilisation du
modèle de Coulomb (critère applicable aux sols) conduit à la surestimation
de l’angle de frottement interne et à la sous-estimation de la cohésion.
D’où les valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement interne retenues
seront 170 kg/cm2 et 46,4° respectivement.

Quant à la valeur de l’angle de talus de liquidation, elle peut-être


prise en adoptant un coefficient de sécurité soit :
 1,2 entrainant un angle de talus de liquidation de 39° et une
banquète de sécurité de 3,4m;
 1,3 entrainant un angle de talus de liquidation de 36° et une
banquète de sécurité de 4,1m.
L’adoption de l’une ou l’autre valeur comme angle de talus de
liquidation doit-être prise en tenant compte de la sécurité et des
paramètres économiques qu’on a pas pu déterminés sachant que les
réserves exactes du gisement de Mukondo sont en cours d’évaluation
grâce à un programme des sondages carottés qui s’y effectuent.

- 68 -
BIBLIOGRAPHIE

[1] SRK Consulting,(October 2005). Mukondo Hill site visit.

[2] Exploitation du gisement de Mukondo, Evolution du profil


d’exploitation de la carrière et extractions prévisionnelles.

[3] NGOIE NSENGA, D. (2009). Mécanique des Roches,


Polytechnique/UNILU, Cours inédit ;

[4] MBUYU BULEDI, P. (2006). Le rôle de l’analyse structurale dans


l’étude de la stabilité des massifs rocheux, TFC, Fac des Sciences/UNILU.

[5] AMISI BUUSE, B. (2010). Analyse prévisionnelle de la stabilité des


talus (Application au flanc Sud de Ruashi I), TFE, Polytechnique/UNILU ;

[6] KATINDI IDOLWA, S. et NGOY MWANABUTE, A. (2006). Microstructure


relation tectonique-Minéralisation (cas du gisement de Mukondo), TFE,
Fac des Sciences/UNILU ;

[7] COMICO/MEMO 01/2008.

[8] MBAYA BULABA, G. (2009).

[9] Kamel M’ZOUGHEM et Walid CHENAFA, (2006). Etude de la stabilité


des talus dans la carrière de Ain El Kebira (Setif), TFE, Faculté des
Sciences (Géologie de l’Ingénieur)/Université Ferhat Abbas, République
Algérienne Démocratique et Populaire.

[10] MWENZE KASSONGO, (2006) Contribution à l’étude des


mouvements des terrains à la mine à ciel ouvert de Lwiswishi, TFE,
Polytechnique/UNILU.

[11] NGOIE NSENGA, D. (2008). Mécanique des sols,


Polytechnique/UNILU, Cours inédit.

[12] KAMULETE MUDIANGA, P. (2010). Projet des mines à ciel ouvert,


Polytechnique/UNILU, Cours inédit.

- 69 -
TABLE DES FIGURES
Figure I.1 : Le gisement de Mukondo avec ses deux flancs………..…………p4

Figure I.2 : Localisation des sondages effectués par la Gécamines sur la


colline de Mukondo……………………………….….…………………p5

Figure I.3 : Localisation de la mine de Mukondo………………………………p6

Figure I.4 : Localisation des concessions minières voisines de Mukondo….p7

Figure I.5 : Vue en plan de la stratigraphie, la position des tranchées et


sondages effectués par la Gécamines sur la colline de
Mukondo……………………………………………………………….p10

Figure I.6 : Modèle géologique du gisement de Mukondo……………………p11

Figure I.7: Shows the surface geology of the Mukondo Hill……………….p12

Figure I.8: Mapping des sondages géotechniques pour la réévaluation des


réserves de Mukondo…………………………………………………..16

Figure III.1 : Bloc diagramme montrant les plans d’observation des éléments
structuraux (Kapajika B.2002)…………………………………p31

Figure III.2 : Représentation d’un plan de discontinuité……………………p34


Figure III.3 : Représentation des familles préférentielles des cassures sur
canevas………………………………………………………………p38
Figure III.4 : Représentation des trois familles préférentielles dans le
canevas de Schimidt………………………………………………p38
Figure III.5 : Représentation des familles préférentielles sous forme des
pôles……………………………………………………………………p39
Figure III.6 : Représentation des trois familles préférentielles sous forme des
petits cercles…………………………………………………………..p39
Figure III.7 : Combinaison de la famille dominante F1 avec l‘angle de
frottement interne……………………………………………………p40
Figure III.8 : Combinaison des paramètres géométriques des cassures avec
ceux du flanc Sud de Mukondo……………………………………p40
Figure III.9 : Simulation d’un glissement plan provoqué par la famille F1
pour différentes valeurs de l’angle de frottement interne……p41
Figure IV.1 : Foreuse à couronne diamantée…………………………………p43

Figure IV.2 : Scie à disque diamanté……………………………………………p44

Figure IV.3 : Polisseuse……………………………………………………………p44

Figure IV.4 : Balance Mettler P3N………………………………………………p46

- 70 -
Figure IV.5 : Courbe de déformation d’un échantillon soumis à essai de
compression…………………………………………………………………..………p48

Figure IV.6 : Echantillons apprêtés pour les essais de compression


simple..p48

Figure IV.7 : Presse hydraulique WPM de 300T………………………………p49

Figure IV.8 : Enregistreur Hewlette Packard…………………………………p49

Figure IV.9 : Enregistrement sous papier millimétré……………………….…p50

Figure IV.10 : Presse mécanique Thuringer Industrie Werk Ravenstein de


10T…………….…………………………………………………p51

Figure IV.11 : Illustration d’un essai Brésilien…………………………………p51

Figure IV.12 : Courbe intrinsèque de Mohr-Coulomb…………………………p53

Figure IV.13 : Courbe intrinsèque caractéristique pour les argiles………p55

Figure IV.14 : Courbe intrinsèque caractéristique pour les sables secs…p56

Figure IV.15 : Loi de distribution du coefficient de sécurité…………………p61

Figure IV.16 : Représentation des éléments principaux de base d’une mine à


ciel ouvert…………………………………………………………..p62

Figure IV.17 : Courbe de sensibilité de l’angle de talus de liquidation en


fonction du coefficient de sécurité……………………...……p64

- 71 -
TABLE DES TABLEAUX
Tableau I.1 : Le système stratigraphique du Katanga…………………………p9

Tableau I.2 : Réserves géologiques du gisement de Mukondo……………p15

Tableau II.1 : Classification du RQD en fonction de la qualité du massif


rocheux et de sa densité de fracturation………………..……p17

Tableau II.2 : Etude du sondage MKND 095…………………………………p18

Tableau II.3 : Etude du sondage MKND 097…………………………………p19

Tableau II.4 : Etude du sondage MKND 098…………………………………p19

Tableau II.5 : Etude du sondage MKND 100…………………………………p20

Tableau II.6 : Etude du sondage MKND 111…………………………………p20

Tableau II.7 : Etude du sondage MKND 112…………………………………p21

Tableau II.8 : Paramètres de la classification des roches d’après


Bieniawski………………………………………………………p23

Tableau II.9 : Note d’ajustement pour l’orientation des fractures…………p24

Tableau II.10 : Classe du rocher d’après Bieniawski………………………..p24

Tableau II.11 : Catégories des roches d’après la résistance à la compression


(EMI, Gécamines)…………………………………………………p26

Tableau II.12 : Illustration des différents modes de rupture des talus…p29

Tableau III.1 : Mesures des plans des fracturations du flanc Sud de


Mukondo………………………………………………………………………..p35

Tableau IV.1 : Mesures des densités……………………………………………p46

Tableau IV.2 : Résultats des essais de compression simple………………p49

Tableau IV.3 : Résultats des essais Brésiliens………………………………p52

Tableau IV.4 : Valeurs moyennes des résultats des essais géo-


mécaniques……………………………………………………p53

Tableau IV.5 : Valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement


interne…..p57

Tableau IV.6 : Coefficient « a » en fonction de la cohésion c…………………p58

Tableau IV.7 : Angles de talus de liquidation en fonction de la nature des


roches et de la profondeur d’exploitation……………………p63

- 72 -
Tableau IV.6 : Variation de l’angle de talus de liquidation en fonction du
coefficient de sécurité……………………………………………p64

Tableau IV.7 : Variation de la banquette de sécurité en fonction de l’angle


de talus de liquidation……………………………..………….p65

- 73 -
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................... 1
Chapitre I. GENERALITES SUR LA MINE DE MUKONDO ................................................... 3
I.1 Présentation de l’entreprise Boss Mining ................................................................... 3
I.2. Aperçu général de la mine de Mukondo .................................................................. 4
I.2.1 Historique ....................................................................................................................... 4
I.2.2 Situation géographique ............................................................................................. 5
I.3. Topographie actuelle de Mukondo .............................................................................. 8
I.4 Aperçu géologique............................................................................................................. 8
I.4.1. Géologie générale ....................................................................................................... 8
I.4.2 Géologie de la région de Kakanda .......................................................................... 9
I.4.3 Géologie locale ........................................................................................................... 10
I.5 Description du gisement de Mukondo.................................................................... 11
I.5.1 Nature du gisement.................................................................................................... 11
I.5.2 Morphologie du gisement ....................................................................................... 12
I.5.3 Stratigraphie ............................................................................................................... 13
I.5.4 Eléments géométriques du gisement .................................................................. 14
I.5.5 Minéralisation ............................................................................................................. 15
I.5.6 Réserves géologiques ............................................................................................. 15
Chapitre II. CARACTERISATION DES ROCHES DE MUKONDO ............................... - 17 -
II.1 But d’un levé des discontinuités .......................................................................... - 17 -
II.2 Analyse des sondages géotechniques .................................................................. - 19 -
II.3 Classification des terrains ....................................................................................... - 23 -
II.3.1 Classification de Bieniawski .............................................................................. - 23 -
II.3.2 Classification des terrains suivant la résistance à la compression ........ - 26 -
II.4 Facteurs de rupture des talus rocheux ............................................................... - 28 -
II.4.1 La nature lithologique et la structure du massif ........................................... - 28 -
II.4.2 L’altération .............................................................................................................. - 28 -
II.4.3 La présence d’eau ................................................................................................. - 28 -
II.4.4 Les fissures ........................................................................................................... - 29 -
II.4.5 L’excavation profonde ........................................................................................ - 29 -
II.4.6 Les pentes des talus ........................................................................................... - 29 -
II.5 Modes de rupture des talus rocheux .................................................................. - 29 -
Chapitre III. ANALYSE STRUCTURALE DU FLANC SUD DE LA MINE DE MUKONDO -
31 -

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III.1 But ................................................................................................................................. - 31 -
III.2 Marqueurs de déformation à l’échelle mésoscopique .................................... - 31 -
III.2.1 Phase de déformation D1 ................................................................................... - 32 -
III.2.2 Phase de déformation D2 ................................................................................... - 33 -
III.3 Analyse structurale .................................................................................................. - 33 -
III.3.1 Définition de la géologie structurale ............................................................... - 33 -
III.3.2 Différentes échelles de l’analyse structurale ............................................... - 34 -
III.3.3 Représentation d’une discontinuité ................................................................ - 34 -
III.4 Traitement des mesures des discontinuités ..................................................... - 36 -
III.4.1 Mesures des directions et pendages des plans des fracturations du flanc
Sud de la mine de Mukondo ......................................................................................... - 36 -
III.4.2 Traitement des mesures ..................................................................................... - 37 -
Chapitre IV. ETUDE GEOTECHNIQUE ............................................................................. - 43 -
IV.1 But de l’étude ............................................................................................................ - 43 -
IV.2 Echantillonnage ....................................................................................................... - 43 -
IV.3 Etude géo-mécanique ............................................................................................. - 43 -
IV.3.1 Préparation des échantillons............................................................................ - 44 -
IV.3.2 Mesures des densités......................................................................................... - 46 -
IV.3.3 Essais de caractérisation au laboratoire ....................................................... - 48 -
IV.3.3.2 Essai de traction simple (essai Brésilien) .............................................. - 51 -
IV.3.4 Critère de rupture de Mohr ................................................................................ - 54 -
IV.3.5 Applications du cercle de Mohr ....................................................................... - 55 -
IV.4 Valeurs réelles des caractéristiques mécaniques du massif rocheux ...... - 57 -
IV.4.1 Détermination analytique de la cohésion et de l’angle de frottement
interne ................................................................................................................................ - 58 -
IV.4.2 Caractéristiques mécaniques des massifs rocheux en place [9] ........... - 58 -
IV.5 Le coefficient de sécurité ........................................................................................ - 60 -
IV.5.1 Définition du coefficient de sécurité............................................................... - 60 -
IV.5.2 Choix du coefficient de sécurité ...................................................................... - 61 -
IV.6 Evaluation de l’angle de talus de liquidation ................................................... - 62 -
IV.6.1 Angles de talus de la liquidation .................................................................... - 62 -
IV.6.2 Evaluation de l’angle de talus de liquidation .............................................. - 64 -
IV.6.3 Sensibilité de l’angle de talus de liquidation en fonction du coefficient de
sécurité .............................................................................................................................. - 65 -
IV.7 La banquette de sécurité ....................................................................................... - 66 -
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. - 67 -

- 75 -
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... - 69 -
TABLE DES FIGURES ............................................................................................................ - 70 -
TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................ - 72 -
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... - 74 -

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