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Chapitre I Généralités sur la mine de Mukondo : Ce chapitre
présente le site dans le quel nous avons mené notre étude et
l’entreprise qui le gère.
Chapitre II Caractérisation des roches de Mukondo : Ce chapitre
est consacré à la reconnaissance des massifs rocheux du flanc Sud
de la mine de Mukondo sur base de l’analyse des carottes des
sondages géotechniques ayant traversés le dit flanc.
Chapitre III Analyse structurale du flanc Sud de la mine de
Mukondo : Ce chapitre nous a permis de faire une analyse sur les
conditions de glissement grâce au logiciel DIPS par le regroupement
des familles des discontinuités, les quelles discontinuités ont été
prélevées sur terrains par la mesure des directions et pendages des
plans des fracturations.
Chapitre IV Etude géotechnique : Dans ce chapitre nous avons
procédé à la détermination des caractéristiques géo-mécaniques des
roches encaissantes de ce flanc grâce aux essais effectués au
laboratoire de mécanique des roches du bureau d’études
minières(EMI) de la Gécamines, caractéristiques qui nous
permettront de définir les conditions de la stabilité d’une manière
générale.
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Chapitre I. GENERALITES SUR LA MINE DE MUKONDO
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I.2. Aperçu général de la mine de Mukondo
I.2.1 Historique
Les premières investigations sur les potentialités des ressources de
la colline de Mukondo orientées par des tranchées creusées du Nord vers
le Sud par la Gécamines en 1963 ont mis en évidence un ensemble formé
de deux écailles qui se font face à savoir Mukondo/Nord et Mukondo/Sud
comme nous montre la figure I.1[1].
4
Figure I.2 : Localisation des sondages effectués par la Gécamines sur la colline de
Mukondo
5
65 km au Nord-Ouest de Likasi et à 200 km au Nord-Ouest de
Lubumbashi dans la province du Katanga en République Démocratique
du Congo[1].
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Figure I.4 : Localisation des concessions minières voisines de Mukondo
7
I.3. Topographie actuelle de Mukondo
La mine à ciel ouvert de Mukondo s’étend sur une longueur
d’environ 1500 m (Est-ouest) et à une ouverture Nord-Sud de 400m
environ.
L’exploitation avait débuté au niveau 1505 et le fond actuel de la
mine se situe au niveau 1455m. Ces 10 niveaux ont été exploités en
laissant une ouverture au fond d’environ 360m. L’exploitation en cours
évalue par la méthode des fosses emboitées à flanc de coteau vers le Nord
de la mine et transversalement par rapport au fond des gradins au Sud.
Les éléments principaux de base de l’exploitation ont comme
dimensions :
La hauteur des gradins : 5m
L’angle de talus de gradin : 60°
L’angle de talus de liquidation : 45°
La pente des pistes et inclinés : 8%.
Les quelques sondages réalisés n’ont pas révélé l’existence d’une
nappe aquifère entre les niveaux et les limites des sections retenues
jusqu’au niveau 1295.
Dans le cadre de cette étude, le problème d’exhaure sera limité à
l’évacuation des eaux de pluie qui se fait naturellement en suivant la
pente des pistes jusqu’à la plate forme de travail.
C’est à ce niveau que nous préconisons d’aménager des drains
aux alentours de la colline pouvant permettre à cette eau d’affluer dans
les tranchées drainantes hors de la mine à ciel ouvert de Mukondo.
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La colline de Mukondo est à environ 1525 mètres d’altitude et à
250 m au dessus de la surface topographique de la région de Kakanda et
s’étend sur environ 1800 m dans une direction Est-ouest.
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katanguiennes se présentant en série d’orientation de ENE-WSW à WNW-
ESE d’une structure anticlinale et synclinale. Les synclinaux sont occupés
par les couches du Kundelungu Supérieur alors que les anticlinaux sont
exposés en roche du groupe de Roan.
La minéralisation dominante stratiforme cupro-cobaltifère est
considérée comme la clé économique du Copper belt de l’Afrique centrale.
De nos jours, on pense qu’elle est diagénétique (mais pré-déformée) à
l’origine et provenant des roches dans lesquelles le mélange des fluides et
des fortes fluctuations ont joué un rôle dans la précipitation des métaux.
En RDC, la minéralisation stratiforme se trouve dans les méga
fragments sédimentaires allochtones et très déformés qui s’étaient mis en
place avant la déformation et l’emplacement des allochtones du Nord.
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Le matériel pouvant montrer la minéralisation cupro-cobaltifère(en
se référant à la série des mines) est encaissé inconfortablement dans les
sédiments récents du Kundelungu Inférieur. On croit que ces sédiments
s’étaient mis en évidences le long des failles au cours de l’orogénie
Lufilienne.
A partir des activités d’exploitation et des programmes de sondage,
on a pu développer un modèle anticlinal isoclinal représenté par la figure
I.6.
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I.5.2 Morphologie du gisement
Le gisement de Mukondo est un anticlinal isoclinal du Roan
amputé du sommet du plissement détruit par l’érosion. La structure
résiduelle consiste donc en 2 ensembles minéralisés dont les successions
des couches sont symétriques par rapport à une position centrale occupée
par la RAT (Roche Argileuse Talqueuse) comme indiquée à la figure I.7 [1].
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mines et est constitué principalement par les schistes de base alors que le
Nord semble être plus complet en couche de la série des mines.
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Roches siliceuses feuilletées(RSF) : il s’agit d’une roche grise avec
des laminations minces brunes claires et de la dolomie
silicifiée.Cette unité est généralement bien minéralisée avec des
oxydes de cuivre et de cobalt. En collaboration avec la D.strat, les
RSF sont incluses dans l’ore body inferieur dans la terminologie
Gécamines.
Roches siliceuses cellulaires (RSC) : vacuolaires et remplie de
dolomie à stromatolithes silicifiées massives. La minéralisation de
cuivre est presque absente dans cette roche qui fait qu’elle soit le
plus souvent considérée comme roche stérile. Toute fois, les
remplissages sont souvent enrichis en liasse (oxyde de manganèse)
et heterogenite (oxyde de cobalt).
Schiste de base (SDB) : Brun rougeâtre à gris limoneux et
constitué de la dolomie nodulaire à siltstone. Cette unité est bien
minéralisée en cuivre et cobalt en quantités variables et forme l’ore
body superieur dans la terminologie Gécamines.
Shales dolomitiques supérieurs (SDS) : jaunâtre aux laminations
rouges. La roche est très peu minéralisée avec de la malachite.
Calcaire à minerais noirs(CMN) : un peu en lignes et stratifiés de
couleur gris à gris clair et est constitué de la dolomie silicifiée
minéralisée avec de l’oxyde de fer noir, le manganèse et le cobalt.
Cette unité comporte quelques similitudes avec les RSC. Le CMN
marque le sommet de la formation R2.
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profondeur au flanc Sud. Le flanc Nord a une puissance d’environ 14m à
la surface mais elle décroît jusqu’à atteindre 7m à une profondeur de
15m.
I.5.5 Minéralisation
La minéralisation du gisement de Mukondo est essentiellement
oxydée sur toute la hauteur de la colline et est constituée d’oxydes noirs,
principalement d’hétérogenite CuCo(O,OH) H20 pour le cobalt et de la
malachite Cu2 (OH)Co3 pour le cuivre, on y rencontre aussi la chrysocole.
La minéralisation est rencontrée dans les 2 ore bodies et quelquefois dans
les RSC et la RAT grise.
Les minéralisations du flanc Sud sont communément appelées PCS
(Particulate Cobalt Silicieuse) en raison de ses caractéristiques de lavage.
La roche (SDB) qui les contient est relativement molle, ce qui prédispose
ce minerai à un mode de lavage à eau pour obtenir des concentrés dont la
teneur varie entre 8% et 12% de cobalt. Le flanc Sud est constitué des
minerais dont la teneur est d’environ 2,0% pour le cobalt et 0,23% pour le
cuivre alors que le flanc Nord donne des minerais dont la teneur est de
1,0% pour le cobalt et 1,5% pour le cuivre.
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Figure : Mapping des sondages géotechniques pour la réévaluation des réserves de Mukondo
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Chapitre II. CARACTERISATION DES ROCHES DE MUKONDO
o Module de fracturation ( t c )
- 17 -
o Indice de qualité de la roche RQD (Rock Quality Designation).
o Contraste de résistance
Il caractérise l’affaiblissement d’une masse rocheuse par
rapport à la résistance intrinsèque de la roche du fait de la présence des
discontinuités des zones affaiblies ou altérées. Le contraste de résistance
est un paramètre qui donne une idée de la différence entre la résistance de
la matrice et celle du massif discontinu.
Le contraste de résistance C est défini comme la fraction de la
longueur de la passe correspondant à l’épaisseur des matériaux faibles
rapportée à la longueur L de la passe.
o Diagraphie de forage
Elle mesure la vitesse d’avancement de l’outil ;
Elle mesure les accélérations du train de tige;
- 18 -
Le carottage sismique mesure la vitesse de propagation des
ondes p (ondes primaires) dans la paroi du sondage.
L’indice de qualité en carottage sismique est donné par :
- 19 -
Tableau II.3 : Etude du sondage MKND 097
- 20 -
Tableau II.5 : Etude du sondage MKND 100
- 21 -
65.6 68.6 3.0 2.75 91.67 1.79 59.67 RAT Br Moyen
68.6 74.6 6.0 4.3 71.67 0.58 9.67 RAT Gr Très mauvaise
74.6 80.6 6.0 2.2 36.67 0.23 3.83 RSF Très mauvaise
80.6 92.23 11.63 6.8 58.47 3.11 26.74 RSC Mauvaise
92.23 100.63 8.4 8.1 96.43 4.88 58.10 SDB Moyen
100.63 106.23 5.6 5.1 91.07 2.15 38.39 SD2a Mauvaise
106.23 131.41 25.2 24.95 99.01 13.72 54.44 SD2b+c Moyen
Avec :
From[m] : début en mètre ;
To[m] : fin en mètre ;
To[m] : avancement en mètre ;
Réc[m] : la récupération en mètre ;
Réc[%] : la récupération en pourcentage ;
RQD[m] : le RQD en mètre ;
RQD[%] : le RQD en pourcentage ;
Formation : la formation géologique rencontrée ;
Qualité : la qualité de la formation rencontrée par rapport au
RQD.
Quand on effectue un sondage carottant, on suppose récupérer la
carotte toute entière (c'est-à-dire sans particules, ni fracturée, ni fissurée,
ni cisaillée), mais cela n’est pas toujours le cas car elle se retrouve sous
diverses formes qui peuvent avoir comme origine :
o Une faille ;
o Les carottes sont mal récupérées suite à un mouvement de
cisaillement ;
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o Un joint intense qui cause la rupture de la roche lorsqu’elle
est soumise à un état de contrainte (force déstabilisante) ;
o Un joint minéralisé ;
o Une matière déformable ;
o Un forage intense.
- 23 -
Tableau II.8 : Paramètres de la classification des roches d’après Bieniawski
PARAMETRES COEFFICIENTS
Compr.(MPa)
Note 15 12 7 4 2 1 0
2 Note 20 17 13 8 3
3 Note 30 25 12 6 0
Débit sur 10 m Aucune venue d’eau < 25 l/min 25-125 > 125 l/min
l/min
titielle) modérée
Note 10 7 4 0
- 24 -
Tableau II.9 : Note d’ajustement pour l’orientation des fractures
Très
Orientation des joints Très Favorable Moyen Défavorable défavorable
favorable
Note d’ajustement 0 -2 -5 -10 -12
- 25 -
II.3.2 Classification des terrains suivant la résistance à la compression
II.3.2.2 Catégorie 2D
Ce sont des terrains relativement tendres mais qui possèdent une
certaine cohésion telle qu’une excavation à la pelle nécessite qu’ils soient
ébranlés d’abord par une faible charge explosive.
On distingue :
Les calcaires à minéraux noirs (CMN) plus on moins altérés ;
Les roches gréseuses supérieures (RGS) semi-dures ;
Les schistes dolomitiques supérieurs (SDS) noirs ou gris ;
Les schistes dolomitiques de base (SDS) altérés ;
Les RAT altérées mais compactes.
II.3.2.3 Catégorie 3
Ce genre de terrain est dur et demande un tir d’abattage avec une
charge relativement élevée. Ce sont :
Les roches siliceuses cellulaires (RSC) altérés ;
Les RAT dolomitiques ;
Les SDB et les SDS dolomitiques ;
- 26 -
Les roches siliceuses feuilletées (RSF) dolomitiques ;
Les RGS dolomitiques ;
Les CMN homogènes.
II.3.2.4 Catégorie 3D
Les terrains classés dans cette catégorie sont les plus durs que l’on
rencontre dans les formations géologiques de la série des mines. Ces
terrains nécessitent une charge de fragmentation beaucoup plus élevée.
On peut citer :
Les RGS dolomitiques.
Le RGS dolomitiques très durs.
Nous remarquons que dans le faciès dolomitique, les roches sont
très dures par suite de la présence de la dolomie qui leur sert de ciment,
formant un ensemble compact. Par contre dans le facies altéré, nous
constatons que le faciès dolomitique a subi des transformations chimiques
par le fait du départ de la dolomie, ce qui diminue la dureté de la roche.
- 27 -
II.4 Facteurs de rupture des talus rocheux
Dans les mines à ciel ouvert, les facteurs qui peuvent influencer la
rupture des talus rocheux sont [4] :
La nature lithologique et la structure du massif ;
L’altération ;
La présence d’eau ;
Les fissures ;
L’excavation profonde ;
Les pentes des talus.
II.4.2 L’altération
- 28 -
cisaillement particulièrement ses paramètres (cohésion et angle de
frottement interne).
- 29 -
La rupture en coins;
La rupture par basculement.
Illustration
- 30 -
Chapitre III. ANALYSE STRUCTURALE DU FLANC SUD DE LA
MINE DE MUKONDO
III.1 But
- 31 -
En effet, les mesures structurales sont effectuées dans trois plans
d’observation XZ, XY et YZ déterminés par les axes de déformation X, Y et
Z en coordonnées trirectangulaires (figure III.1)
Le plan XZ permet de voir les objets déformés et la quasi-totalité
des éléments structuraux qui ont été observés dans ce plan.
Le plan YZ permet quant à lui de mesurer le pendage d’un plan de
schistosité et de déterminer son sens. C’est dans ce plan que les objets
étirés sont observés en coupe transversale. Y
X
Elongation maximale
Linéation étirement
σ2
xz Z
xy
σ1 σ1 Raccourcissement
maximal
YZ
σ2
Figure III.1 : Bloc Diagramme montrant les plans d’observation des éléments structuraux
(Kapajika B. 2002)
- 32 -
Boudinage : il s’agit des micros boudinages des bancs à axe
parallèle à la stratification. Il se traduit par un tronçonnage en
plans et ces plans sont perpendiculaires à la surface de
stratification. Cette déformation est due à un effort de
compression et d’étirement qui a agi simultanément. Ils sont
localisés au flanc Sud dans les formations de SDb.
- 33 -
Le degré de continuité permettant de définir l’extension d’une
surface;
L’état des épontes que l’on peut caractériser par la planéité, la
rugosité et l’imbrication;
Le remplissage : il peut s’agir par exemple d’une brèche de
faille, d’un remplissage calciteux, ou du délit argileux d’un
joint de stratification.
- 34 -
N
ik e
s tr
Dip direction
D
ip
Figure III.2 : Représentation d’un plan de discontinuité [3]
- 35 -
III.4 Traitement des mesures des discontinuités
Tableau III.1 : Mesures des plans des fracturations du flanc Sud de Mukondo
- 36 -
20 N30°E 50°SW 54 N93°E 54°SE
21 N160°E 70°SE 55 N120°E 57°SE
22 N5°E 65°SW 56 N110°E 50°NE
23 N125°E 50°SE 57 N86°E 43°SW
24 N10°E 60°SW 58 N162°E 68°SE
25 N90°E 10°SE 59 N177°E 87°SE
26 N120°E 50°SE 60 N170°E 52°SE
27 N110°E 90°SW 61 N123°E 52°SW
28 N60°E 75°SE 62 N15°E 80°SE
29 N160°E 90°NW 63 N164°E 80°NE
30 N70E° 90°NW 64 N10°E 84°SW
31 N35°E 90°SW 65 N109°E 72°SE
32 N115°E 70°SW 66 N148°E 70°NE
33 N25°E 60°SE 67 N38°E 59°SE
34 N60°E 50°SW
Les mesures ci-dessus seront traitées avec le logiciel DIPS 5 qui est
un outil numérique mis au point en 1999 par l’Université de Toronto
permettant de faire une représentation automatique des familles des
discontinuités sous forme de:
canevas de SCHIMIDT;
canevas de WULF;
Rosace.
- 37 -
En général le canevas SCHIMIDT ou LAMBERT est le plus utilisé.
Ce type de canevas qui conserve les aires ne permet pas des déformations
des mesures aux limites du canevas. Le canevas de WULF par contre
entraine des déformations qu’il faut chaque fois filtrer et réduire. En
définitif, les deux types de canevas donnent les mêmes résultats lorsque la
quantité de données à traiter est la même. Les rosaces sont les plus
utilisées par les géologues pour les mêmes buts mais leur lourdeur de
manipulation fait qu’elles sont de moins en moins utilisées actuellement.
Les données destinées au logiciel Dips 5 suivent le cheminement
ci-dessous [5]:
Le traitement est toujours précédé de l’encodage des données
qui sont les mesures des directions et pendages des cassures.
Après la création des bases de données on lance le calcul. Les
résultats obtenus sont évalués en termes de coefficient de
sécurité.
- 38 -
Figure III.3 : Représentation des familles préférentielles des cassures sur canevas
- 39 -
Ce logiciel nous permet également de représenter d’autres
paramètres qui sont caractéristiques du comportement des fractures
comme le cas de l’angle de frottement interne représenté en rouge sur la
figure III.4.
Figure III.5 : Représentation des familles préférentielles sous forme des pôles
Figure III.6 : Représentation des trois familles préférentielles sous forme des petits
cercles
- 40 -
famille F1 est la plus dominante du fait qu’elle représente une
concentration plus dense par rapport à celle des deux autres. De ce fait,
elle sera considérée comme la plus influente du point de vue stabilité et
destructibilité du flanc et c’est avec elle qu’on effectuera la recherche des
mécanismes de glissement du flanc Sud de la mine de Mukondo. Toutefois
les autres familles ne seront pas négligées, seulement que leur influence
est moindre vis-à-vis de la première famille.
Figure III.8 : Combinaison des paramètres géométriques des cassures avec ceux du
flanc Sud de Mukondo
- 41 -
En faisant référence à la figure ci-dessus, nous avons comparé le
pendage et la direction de la famille F1 avec la direction et le pendage du
flanc Sud de la mine Mukondo.
Cette analyse a montré que le glissement plan est la seule
probabilité de glissement pouvant subvenir sur le flanc Sud de Mukondo.
Les résultats sont illustrés par la figure ci-dessous :
b
a
Figure III.9 : Simulation d’un glissement plan provoqué par la famille F1 pour
différentes valeurs de l’angle de frottement interne
La figure III.9 nous donne une idée générale sur les glissements
pouvant être provoqués par la famille F1 par rapport à l’orientation du
flanc. De plus, en étudiant l’incidence de l’angle de frottement interne par
rapport à l’orientation du flanc et de la famille dominante F1 avec le
logiciel Dips 5 pour simuler les conditions de glissement, nous
remarquons que pour un faible angle de frottement interne (fig. III.9a) la
probabilité de glissement était élevée alors que pour un angle de
frottement élevé (fig. III.9b), le cercle de glissement se trouve aminci.
- 42 -
Chapitre IV. ETUDE GEOTECHNIQUE
IV.1 But de l’étude
Cette étude a pour but de déterminer les propriétés géo-
mécaniques des roches du flanc Sud de la mine de Mukondo. Celles-ci
sont nécessaires pour déterminer les angles de frottement interne à partir
desquels on déduira les angles de talus de liquidation garantissant la
stabilité de ce flanc.
La géo-mécanique fait allusion aux propriétés physiques et
mécaniques des roches, c'est-à-dire à la densité ou au poids spécifique de
la roche en ce qui concerne les propriétés physiques ; et aux contraintes à
la rupture, aux coefficients statiques, à la cohésion ainsi qu’à l’angle de
frottement interne en ce qui concerne les propriétés mécaniques.
Plusieurs essais mécaniques peuvent être effectués sur les
échantillons. Ainsi pour ne pas s’écarter des limites du champ de notre
étude, nous nous limiterons seulement aux essais de compression simple
(essai uni-axial) et aux essais de traction simple (essai Brésilien) que nous
avons pu réaliser au département d’Etudes Minières (EMI) de la
Gécamines.
IV.2 Echantillonnage
Les essais ont été effectués sur des carottes forées dans les blocs
rocheux récoltés au flanc Sud de la mine de Mukondo suite à
l’indisponibilité des carottes de sondage géotechnique effectué sur ce
flanc. Ces échantillons ont par la suite été soumis à une observation
macroscopique, compilés aux données bibliographiques rendant possible
l’étude pétrographique.
NB : De ces blocs, seuls huit ont donné des carottes de dimensions
requises pour les essais dont il sera l’objet dans cette partie.
- 43 -
L’analyse et l’interprétation des résultats.
- 44 -
Figure IV.2 : Scie à disque diamanté
- 45 -
Il est à noter que la perpendicularité dont il est question est
vérifiable à l’équerre tandis que le parallélisme et la planéité au
comparateur.
- 46 -
Figure IV.4 : Balance Mettler P3N
Ces calculs ont été faits pour chaque échantillon, puis les résultats
regroupés dans le tableau ci-dessous.
Tableau IV.1 : Mesures des densités
- 47 -
IV.3.3 Essais de caractérisation au laboratoire
Le coefficient de Poisson ν.
𝐹
σc =
𝑆
Avec F : La force de rupture de l’échantillon
S : Section transversale de l’échantillon menée dans le plan
perpendiculaire à la direction de la charge appliquée.
C kg cm²
C max
2 1
C d
tg E h échantillon
C 2
plateau de la
1 presse
2 1
- 48 -
Cet essai consiste en la mesure de la résistance à la rupture des
échantillons soumis à un effort de compression. Cette résistance dépend
des conditions dans lesquelles sont effectués les essais au laboratoire.
Quant à la dispersion des contraintes de rupture, elle varie avec la
forme et les dimensions de l’éprouvette, les conditions d’appui, la vitesse
de mise en charge, l’humidité, la température ainsi que l’orientation.
Mode opératoire
- 49 -
différentes, l’une sert à enregistrer la déformation transversale de
l’échantillon en donnant la courbe correspondante et l’autre nous fournit
la courbe correspondant à la déformation longitudinale. Les deux courbes
servent à la détermination des valeurs de E et ν. Ainsi à partir des essais
de compression simple, les différentes phases de déformation ainsi que les
paramètres mécaniques peuvent être donnés.
- 50 -
Figure IV.7 : Presse hydraulique WPM de 300T Figure IV.8 : Enregistreur Hewlette Packard
Mode opératoire
- 51 -
précédente conduit à déduire la résistance à la traction obtenue à la
rupture, laquelle rupture se produit suivant un plan passant par l’axe du
cylindre et perpendiculaire aux plateaux. On comprime l’échantillon de
même dimension pour h et d ainsi que d’essai de compression, on
provoque la traction.
h : hauteur de l’éprouvette
d h d : diamère de l’éprouvette
- 52 -
2𝐹
σt=
𝑆𝑙
Avec Sl =𝝅dh
- 53 -
cercles définis précédemment constitue une courbe qu’on appelle Courbe
intrinsèque de stabilité tandis que la pente de cette droite tangente définit
l’angle de frottement interne et l’ordonnée à l’origine définit la valeur de la
cohésion caractérisée par la relation mathématique :
Densité σt σc c E ν
[kg/cm2] [kg/cm2] [kg/cm2] [kg/cm2] [degrés] [T/cm2]
Les propriétés des massifs rocheux sont très faibles, les valeurs
des résistances trouvées font référence aux roches superficielles qui sont
exposées aux effets d’altération. Les propriétés de ces roches sont proches
des sols ou matériaux non cohérents.
- 54 -
A l’échelle atomique, la rupture se produit par la séparation
des liaisons atomiques perpendiculairement à un plan (ou le
clivage) ou obligatoirement par rapport au plan de
cisaillement.
A l’échelle microscopique, correspondant à la propagation des
macro-fractures au niveau des grains du matériau.
A l’échelle macroscopique, correspondant à la propagation des
macro-fractures visibles à l’œil nu.
Cette relation est déterminée à partir des essais réalisés sur les
éprouvettes à contraintes croissantes. Dès lors on reporte le cercle de
MOHR correspondant à la rupture et on dessine l’enveloppe de ces cercles
qui est la courbe intrinsèque du matériau. Notons enfin que dans ce
critère, la rupture apparait lorsque le cercle de Mohr touche la courbe
intrinsèque.
- 55 -
o La définition des domaines ou pour différentes valeurs
de 1 et 3, une roche est stable, c'est-à-dire qu’elle se
déforme sans rupture;
o Permettre immédiatement de connaître l’angle que
font les cassures avec 3 ou l’angle 2 que font les
cassures conjuguées;
o Permettre également à partir des différentes valeurs de
l’angle de frottement interne de la roche, de connaître
si la roche est cassante ou ductile, lorsque est fort,
la roche est cassante dans le cas contraire elle est
ductile, c'est-à-dire elle peut se plier facilement;
o Montrer que la résistance des roches à l’allongement
est beaucoup plus faible qu’à la compression;
o L’allure de la courbe intrinsèque qui peut prendre des
allures très différentes suivant les types des roches :
c’est par exemple les argiles qui sont caractérisées par
un frottement interne très faible, elles résistent grâce à
la cohésion ; également les sables secs caractérisés par
le manque de la cohésion, ils résistent grâce aux
frottements internes.
- 56 -
0
- 57 -
IV.4.1 Détermination analytique de la cohésion et de l’angle de frottement
interne
La cohésion et l’angle de frottement interne d’un échantillon sont
fonction des résistances à la compression et à la traction. Les valeurs de
ces deux caractéristiques mécaniques (c et φ) des massifs rocheux
peuvent-être déterminées analytiquement lorsqu’on ne dispose que des
résultats des essais de compression et de traction [9].
- 58 -
Avec :
Cm et φm : cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en
degré du massif ;
Cech et φech: cohésion en kg/cm2 et angle de frottement interne en
degré de l’échantillon ;
λ et λφ : coefficients correctifs (sans unités).
Avec :
a: coefficient dépendant de la résistance des roches et du caractère
des fissurations;
H: la hauteur moyenne du gradin(m) ;
h: la distance moyenne entre les fissures(m).
Les valeurs du coefficient « a » en fonction de la cohésion sont
données dans le tableau ci-dessous :
Tableau IV.6 : Coefficient « a » en fonction de la cohésion C
a 0 0,5 2 3 4 7 10
C (kg/cm2) 0-1,5 1,5-9 10-30 50-80 100-200 200-300 > 300
- 59 -
IV.4.2.4 Détermination de l’angle de frottement interne du massif
rocheux en place
L’angle de frottement interne du massif rocheux est donné par la
relation : φm= λφ. φech
φm= 46,4°
- 60 -
surface de rupture : Le poids W V où désigne le poids volumique de la
roche et V le volume de la masse potentiellement instable. Les actions
hydrauliques peuvent éventuellement être prises en compte, ud et u f ,
wh2
ud
2d sin
Où: w est le poids volumique de l’eau et ou h et représentent
- 61 -
un compromis entre la sécurité et le volume de stérile à excaver compte
tenue de la durée de vie de la carrière. Notons toutefois que sur si certains
flancs des carrières certains ouvrages doivent y être posés (bandes
transporteuses, incliné,…), il est nécessaire d’adopter des valeurs de Fs
supérieurs à 1.5.
Probabilité de
rupture
- 62 -
mine à ciel ouvert. Ils doivent constituer « un compromis entre les
impératifs de sécurité liés à la stabilité de talus et les impératifs des coûts
liés à la découverture».
En faisant varier l’angle de talus, on obtient différents volumes et
différents coûts opératoires. Une diminution de l’angle de talus entraîne
un volume supplémentaire à excaver, ce qui a pour conséquence une
dépense additionnelle. Dans certaines circonstances, ce volume
supplémentaire peut même « compromettre la rentabilité « de
l’exploitation si on adopte des angles de talus assez inférieurs à ceux
prévus dans le projet [12].
Hg Bs Ts
Hx
α
β
γ1
γ2
Hf
γ'1
γ' 2
Figure IV.16 : Représentation des éléments principaux de base d’une mine à ciel ouvert
β: la pente de talus des gradins du bord de travail;
α : l’angle de talus des gradins du bord inexploité;
γ1 et γ2 : les angles de talus durant l’exploitation de la mine à
ciel ouvert respectivement du bord de travail et du bord
inexploité;
γ’1 et γ’2 ‘ : les angles de talus de liquidation au stade final de
l’exploitation respectivement du bord de travail et du bord
inexploité. A ce stade γ’1= γ’2 si la roche encaissante est
identique;
- 63 -
Hx : la profondeur de la mine à ciel ouvert pour un moment
fixe x de l’exploitation;
Hf : la profondeur finale d’exploitation à ciel ouvert;
Bs : la largeur de la banquette de travail;
Ts : la largeur de la banquette de sécurité ou la largeur de la
bande de transport lorsqu’il se fait sur le bord inexploité.
- 64 -
IV.6.3 Sensibilité de l’angle de talus de liquidation en fonction du coefficient
de sécurité
47.5
45
Angle de talus de liquidation [°]
42.5
40
37.5
35
32.5
30
27.5
25
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6
Coefficient de sécurité [ ]
- 65 -
IV.7 La banquette de sécurité
Avec :
Hg : la hauteur de gradin (5 m);
γ’1: l’angle de talus de liquidation;
β : l’angle de talus de gradin (60°);
𝐵𝑆 :la banquette de sécurité.
- 66 -
CONCLUSION GENERALE
- 67 -
glissement plan sur ce flanc lorsqu’étant combinées aux paramètres
géométriques (directions et pendages) du flanc.
σc = 1242 kg/cm2
σt = 78 kg/cm2
Es = 427 T/m2
ν = 0,22
d = 2,68
- 68 -
BIBLIOGRAPHIE
- 69 -
TABLE DES FIGURES
Figure I.1 : Le gisement de Mukondo avec ses deux flancs………..…………p4
Figure III.1 : Bloc diagramme montrant les plans d’observation des éléments
structuraux (Kapajika B.2002)…………………………………p31
- 70 -
Figure IV.5 : Courbe de déformation d’un échantillon soumis à essai de
compression…………………………………………………………………..………p48
- 71 -
TABLE DES TABLEAUX
Tableau I.1 : Le système stratigraphique du Katanga…………………………p9
- 72 -
Tableau IV.6 : Variation de l’angle de talus de liquidation en fonction du
coefficient de sécurité……………………………………………p64
- 73 -
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................... 1
Chapitre I. GENERALITES SUR LA MINE DE MUKONDO ................................................... 3
I.1 Présentation de l’entreprise Boss Mining ................................................................... 3
I.2. Aperçu général de la mine de Mukondo .................................................................. 4
I.2.1 Historique ....................................................................................................................... 4
I.2.2 Situation géographique ............................................................................................. 5
I.3. Topographie actuelle de Mukondo .............................................................................. 8
I.4 Aperçu géologique............................................................................................................. 8
I.4.1. Géologie générale ....................................................................................................... 8
I.4.2 Géologie de la région de Kakanda .......................................................................... 9
I.4.3 Géologie locale ........................................................................................................... 10
I.5 Description du gisement de Mukondo.................................................................... 11
I.5.1 Nature du gisement.................................................................................................... 11
I.5.2 Morphologie du gisement ....................................................................................... 12
I.5.3 Stratigraphie ............................................................................................................... 13
I.5.4 Eléments géométriques du gisement .................................................................. 14
I.5.5 Minéralisation ............................................................................................................. 15
I.5.6 Réserves géologiques ............................................................................................. 15
Chapitre II. CARACTERISATION DES ROCHES DE MUKONDO ............................... - 17 -
II.1 But d’un levé des discontinuités .......................................................................... - 17 -
II.2 Analyse des sondages géotechniques .................................................................. - 19 -
II.3 Classification des terrains ....................................................................................... - 23 -
II.3.1 Classification de Bieniawski .............................................................................. - 23 -
II.3.2 Classification des terrains suivant la résistance à la compression ........ - 26 -
II.4 Facteurs de rupture des talus rocheux ............................................................... - 28 -
II.4.1 La nature lithologique et la structure du massif ........................................... - 28 -
II.4.2 L’altération .............................................................................................................. - 28 -
II.4.3 La présence d’eau ................................................................................................. - 28 -
II.4.4 Les fissures ........................................................................................................... - 29 -
II.4.5 L’excavation profonde ........................................................................................ - 29 -
II.4.6 Les pentes des talus ........................................................................................... - 29 -
II.5 Modes de rupture des talus rocheux .................................................................. - 29 -
Chapitre III. ANALYSE STRUCTURALE DU FLANC SUD DE LA MINE DE MUKONDO -
31 -
- 74 -
III.1 But ................................................................................................................................. - 31 -
III.2 Marqueurs de déformation à l’échelle mésoscopique .................................... - 31 -
III.2.1 Phase de déformation D1 ................................................................................... - 32 -
III.2.2 Phase de déformation D2 ................................................................................... - 33 -
III.3 Analyse structurale .................................................................................................. - 33 -
III.3.1 Définition de la géologie structurale ............................................................... - 33 -
III.3.2 Différentes échelles de l’analyse structurale ............................................... - 34 -
III.3.3 Représentation d’une discontinuité ................................................................ - 34 -
III.4 Traitement des mesures des discontinuités ..................................................... - 36 -
III.4.1 Mesures des directions et pendages des plans des fracturations du flanc
Sud de la mine de Mukondo ......................................................................................... - 36 -
III.4.2 Traitement des mesures ..................................................................................... - 37 -
Chapitre IV. ETUDE GEOTECHNIQUE ............................................................................. - 43 -
IV.1 But de l’étude ............................................................................................................ - 43 -
IV.2 Echantillonnage ....................................................................................................... - 43 -
IV.3 Etude géo-mécanique ............................................................................................. - 43 -
IV.3.1 Préparation des échantillons............................................................................ - 44 -
IV.3.2 Mesures des densités......................................................................................... - 46 -
IV.3.3 Essais de caractérisation au laboratoire ....................................................... - 48 -
IV.3.3.2 Essai de traction simple (essai Brésilien) .............................................. - 51 -
IV.3.4 Critère de rupture de Mohr ................................................................................ - 54 -
IV.3.5 Applications du cercle de Mohr ....................................................................... - 55 -
IV.4 Valeurs réelles des caractéristiques mécaniques du massif rocheux ...... - 57 -
IV.4.1 Détermination analytique de la cohésion et de l’angle de frottement
interne ................................................................................................................................ - 58 -
IV.4.2 Caractéristiques mécaniques des massifs rocheux en place [9] ........... - 58 -
IV.5 Le coefficient de sécurité ........................................................................................ - 60 -
IV.5.1 Définition du coefficient de sécurité............................................................... - 60 -
IV.5.2 Choix du coefficient de sécurité ...................................................................... - 61 -
IV.6 Evaluation de l’angle de talus de liquidation ................................................... - 62 -
IV.6.1 Angles de talus de la liquidation .................................................................... - 62 -
IV.6.2 Evaluation de l’angle de talus de liquidation .............................................. - 64 -
IV.6.3 Sensibilité de l’angle de talus de liquidation en fonction du coefficient de
sécurité .............................................................................................................................. - 65 -
IV.7 La banquette de sécurité ....................................................................................... - 66 -
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. - 67 -
- 75 -
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... - 69 -
TABLE DES FIGURES ............................................................................................................ - 70 -
TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................ - 72 -
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... - 74 -
- 76 -