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Chapitre I Economie minière

I- Position de l’industrie minière et importance économique


1. Introduction
L’Algérie est un pays vaste qui possède un potentiel géologique intéressant, en substances
métalliques et non métalliques telles que le fer, le plomb, le zinc, les phosphates, le sel, le marbre,
etc. Cette richesse en ressource minérale peut contribuer au développement socioéconomique du
pays. Malgré cela, le secteur minier reste très peu productif par rapport au potentiel que recèle le
pays et ne contribue qu'à hauteur de 1% au produit intérieur brut (PIB) du pays. Les granulats et
les phosphates sont les principaux matériaux exploités.

Un important effort de prospection a été effectué durant les 30 dernières années, ce qui a
permis de développer l'infrastructure géologique de base et d'inventorier un grand nombre de gîtes
et indices, dont certains offrent de réelles perspectives d'investissement pour leur exploitation.

2. Aperçu Historique
L’activité minière en Algérie est connue depuis l’antiquité selon des études archéologiques. Par
ailleurs, de nombreux vestiges d’une activité minière durant l’époque romaine ont été identifiés
tels que l’exploitation de cuivre à l’Ouenza, le plomb argentifère à Sidi Kamber, le marbres à
Filfila, le sel des Chotts, etc. Deux principales périodes peuvent être distinguées : la période avant
l’indépendance et celle après l’indépendance.

2.1. Période de la colonisation française


Dès les premières années de colonisation, la France a fait beaucoup de travaux d’exploration et
d’exploitation de plusieurs mines avec la création de plusieurs sociétés minières dont le service
d’état-major confie à des militaires les travaux d’élaboration de la carte géologique du pays ; les
premières études géologiques et la reconnaissance des richesses naturelles du sous-sol furent
d’abord effectuées par des officiers d’état-major comme le capitaine Rozet . En 1830, Rozet
signala des filons de fer et de cuivre de Mouzaïa. Au début de 1874, l'industrie minière employa
déjà en Algérie plus de 3,345 ouvriers. Au début du 20ème siècle, la production se situe entre 500
000 et 600 000 t pour les différents minerais exploités et elle dépasse les 1300 000 t en 1913
(Tableau 1).

En 1954, les mines au sens strict étaient plus de quarante (40) : la houille (1 gisement), minerais
de fer (13 gisements), plomb-zinc-cuivre (6), antimoine (2), pyrite (1), baryte (2), kaolin (1),
kieselguhr (3) bentonite-terre décolorantes (3), marbres (1), sel (5), phosphates (2).

La France n’a pas créée une vraie industrie minière en Algérie mais elle a favorisé
l’exploitation de ses ressources minérales pour alimenter ses usines en France.

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Tableau 1. Exemple des exportations de produits minéraux de l’Algérie durant la période


1932-1934 (en tonne)
1932 1933 1934
Minerai
489.917 915.923 1.418.727
Minerai de fer
Minerai de 689 2.411 3.060
manganèse
10.544 1.750 213
Minerai de plomb
3.918 9.470 2.250
Minerai de zinc
Minerai - - 1.770
d’antimoine
566.385 595.634 651.156
Phosphate
Prenant l’exemple de l’exploitation de fer. Entre les deux guerres mondiales, l’Algérie fit
partie des grands producteurs de minerai de fer dans le monde. En 1930, Tout le minerai de fer
extrait des gisements algériens est exporté : 1 million de tonnes vers l'Angleterre, 6 à 700 000
vers la Hollande, 2 à 300 000 vers les États-Unis, 70 000 vers l'Allemagne, 40 000 vers l'Italie,
15 000 vers la Belgique. D’autre pays tels que l'Autriche, la Norvège et le Canada achète aussi le
fer algérien durant cette période.

2.2. Phase après l’indépendance


Après l’indépendance, les sociétés étrangères ont abandonné et fermé beaucoup de mines, d’où
la nécessité de relancer l’ouverture de ces mines dans le contexte de l’activité minière. La
nationalisation des mines, intervenue le 6 mai 1966, a mis sous l’autorité d’une entité étatique ;
le Bureau algérien de recherches et d’exploitations minières (BAREM). En 1967, le BAREM
cédait sa place à la Société Nationale de Recherches et d’Exploitations Minières (SONAREM).
C’est à partir de cette date que l’activité minière nationale s’est organisée pour la recherche et
l’exploitation des substances minérales. La nationalisation des richesses du 6 mai 1966 et les
décisions historiques du 24 février 1971, relatives aux ressources nationales des hydrocarbures,
ont constitué des étapes majeures dans l’édification du pays, dans ses dimensions économiques
et sociales.

La période 1968-1980 est caractérisée par :

• Potentiel d’exploration minière appréciable,


• Mise en valeur rapide de plusieurs gisements :
o gisement mercuriel d’Ismaïl,
o réalisation d’une usine de traitement de minerais plomb-zinc de 680 000 t/an et d’un
puits d’extraction et d’aérage d’une profondeur de 466 m dans la mine d’El Abed
o développement de la production des mines de fer d’Ouenza et de Boukhadra à 5
millions de tonnes/an qui alimente le complexe sidérurgique d’El Hadjar.

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o développement de la production de phosphates du complexe minier de Djebel Onk


qui a été triplé à partir de 1977, par rapport aux années 1965-1975, o doublement
des ateliers de traitement du minerai de phosphates du Djebel Onk
o développement des productions des mines de baryte, de marbres, de bentoniteterre
décolorantes, de sel…
• Entre 1974-1977, la SNMC (Société nationale de matériaux de construction) mettre en
œuvre un important programme de carrières de calcaires pour production de granulats, y
compris de sables concassés pour la construction.
La mise en œuvre de la restructuration de SONAREM à partir de 1983 a donné lieu à la
naissance de de six grandes entreprises minières : FERPHOS, EREM, ENOF,
ENAMARBRE, ENASEL et l’ENG. Pour de multiples raisons, cela a conduit à l’arrêt de
développement de plusieurs opérations se rapportant notamment aux phosphates, aux
minerais de fer, aux marbres… et à la perte du savoir-faire capitalisé dans l’engineering
minier.

En 1985, la mise en place d’une Banque Nationale de Données Géologiques qui prend la
dénomination de «Office National de la Géologie, (ONIG) »

En 1992, l’Office National de la Géologie fusionne avec l’Entreprise de Recherches Minières


(EREM) pour former l’«Office National de Recherches Géologiques et Minières (ORGM)»

Période 2005 à ce jour

En 2005, en application de la Loi Minière du 03 juillet 2001, deux nouvelles agences sont
installées, dont l’«Agence Nationale de la Géologie et du Contrôle Minier » (ANGCM)
avec missions principales, la mise en place d’un «Service Géologique National » reprenant
les missions du Service Géologique de l’Algérie retirées de l’ORGM.

La création du groupe industriel minier MANAL en 2010 regroupant toutes les entreprises
publiques du secteur des mines.

En 2014, Création de l’Agence du Service Géologique de l’Algérie (ASGA), dont la


principale mission est la gestion de l’infrastructure géologique de l’Algérie.

3. Organisation
Les services géologiques algériens sont organisés actuellement au niveau du Ministère de
l’industrie et des Mines sous forme des directions et des organismes de soutien à l’industrie.

3.1. La Direction Générale des Mines (DGM) qui est chargée :


• de contribuer à la définition de la politique d’infrastructure géologique, de recherche et
d’exploitation minières, et veiller à leur mise en œuvre ;

• de proposer les mesures législatives et règlementaires relatives aux activités minières et


para-minières et veiller à leur application ;
• de coordonner les activités de l’État et des organes publics en matière d’infrastructures
géologiques, de recherche géologique et minière et d’exploitation minière.
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Elle comprend deux divisions :

 La Division de la Géologie et des Ressources Minérales chargée, notamment :

o d’élaborer la politique de développement, de valorisation et de préservation des


ressources minérales et veiller à leur mise en œuvre ;
o de contribuer à l’élaboration des programmes d’infrastructures géologiques et veiller
à leur mise en œuvre ;
o d’initier et contribuer à l’élaboration des textes juridiques et veiller à leur application ;
o d’élaborer des synthèses sur les activités de la branche.

 La Division des Mines et Carrières qui est chargée, principalement :

o de suivre les activités minières et contribuer à leur développement ;


o de contribuer à la formulation de la réglementation et des normes relatives à
l’activité minière et veiller à leur application ;
o de veiller à la conservation du patrimoine minier et à l’exploitation rationnelle des
gîtes et gisements miniers en tenant compte des principes du développement durable
o de participer à l’élaboration des textes réglementaires régissant les activités et veiller
à leur respect.

3.2. Organismes de soutien à l’industrie :


3.2.1. l’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA)

L’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA) est chargée de :


o Acquisition, validation, conservation et restitution des connaissances géologiques
de base relative à la géologie du pays au profit des activités économiques ;
o Élaboration du programme national d’infrastructure géologique (cartes géologiques,
géophysiques et géochimiques régionales) ;
o Analyse et prévention des risques géologiques hors aléas sismiques ;
o Inventaire, classement et préservation des sites géologiques remarquables ;
o Gestion de la banque des données géologiques ;
o Publication des revues et autres ouvrages à caractère géo-scientifique ;
o Délivrance des autorisations d’exportation d’échantillons de substances minérales
sans valeur commerciale.

3.2.2. L'Agence Nationale des Activités Minières (ANAM) : Elle est créée en 2014 et
chargée de la gestion du patrimoine minier, de la recherche et de la promotion
minière ainsi que le contrôle des activités minières.

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II- Production minérale national


a- Définition :

L’Algérie est un pays vaste et sous exploré et qui présente un potentiel géologique et minéral
riche et varié, qui est intéressant pour l'investissement et le partenariat visant l’exploration
minière, le développement et la production de certaines substances minérales. L’Algérie exploite
plusieurs substances minérales provenant des mines qui sont réparties sur le territoire national.
Les principales substances exploitées sont :

Dès les premières années de l’indépendance, l’Algérie a ré-ouvré plusieurs gisements


abandonnés et lança la loi de nationalisation des richesses minière en 1966. Les travaux
d’exploration ont permis de découvrir de nombreux gisements de substance utiles.
Selon les résultats de travaux et les campagnes de prospection de l’ORGM (Office
National de Recherche Minier) de 2014, l’Algérie possède :
 Plus de 100 gites et gisements,
 Plus de 50 districts miniers,
 Plus de 3 500 indices minéralisés.

Les principales ressources minérales en Algérie sont :


1- Les Agrégats : exploités de plusieurs carrières sur le territoire national avec un taux de
production qui dépasse les 30 millions t/an.
 Le Gypse : Le pays a un grand potentiel en gypse convenant pour les matériaux de
construction (plâtre), ciment retard, et application dans l’agriculture. Les grands gisements
existent à Dahra (région du chellif), Djebel Chegga, Mostaganem, Arzew, Sidi Bel abbès,
Habouch (montagnes mina) et les Babors. Les informations existantes sont très faibles mais
le gypse est un minéral très commun dans la région méditerranéenne.

2- Pierres et roches décoratives :


 Les Granites et Les Roches Ornementales
Le potentiel en granites et roches ornementales est largement répandu en Algérie. Il s’agit
d’un produit très compétitif pour le marché international. Le Marbre algérien, dans toutes
ses variétés et couleurs est très apprécié en Europe (Espagne, Italie, France) et dans les
pays du Moyen Orient.
Près de 140 sites ont été répertoriés.
Les principaux gisements de roches ornementales sont de type carbonaté : marbres, calcaires
marbriers, calcaires organogènes, onyx et travertins. On les trouve dans des contextes
géologiques différents, allant des formations métamorphiques du Précambrien aux dépôts
hydrothermaux du Quaternaire. Les principaux gisements de roches ornementales du nord
renferment plus de 70 millions de m3 identifiés. Les wilayas de Tlemcen, Aïn
Temouchent, Mascara, Tizi Ouzou, Constantine et Skikda sont particulièrement riches en
matériaux de haute qualité.
 Le Marbre, L’onyx et Le Travertin
Les réserves, toutes catégories confondues (gisements en exploitation et projets) sont évaluées
à 24 millions de m3.

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Les gisements les plus importants sont :


 Marbre : Filfila, Krystel, Amal, Guendou, Honain et Aïn Defla.
 Onyx : Takbalet, Bouhanifia, Mahouna et Aïn Smara
 Travertin : Takbalet. Le gisement de Filfila est le plus grand actuellement en activité et se
caractérise par la très haute qualité de son marbre blanc.
Les principaux gisements de marbre, tous exploités par l'entreprise nationale ENAMARBRE,
sont :
 Gisement de marbre de Filfila (Skikda, Nord-Est algérien) : Marbre blanc de grande qualité
avec des réserves de 6 Millions de m3
 Gisement de marbre de Kriste (Oran, Nord-Ouest algérien) : Marbre rouge, jaune et rose
avec des réserves de 7 Millions de m3.
 Gisement d’onyx de Mahouna (Guelma, Nord-Est algérien) : Onyx rubané polychrome
avec des réserves de 700.000 m3.
 Gisement d’Onyx d’Ain Smara (Constantine, Nord-Est algérien) avec des réserves de
60.000 m3.
 Gisement d’onyx de Bouhnifia (Mascara, Ouest algérien) : Onyx rose et gris avec des
réserves de 4 Millions de m3.
 Gisement de travertin de Takbalet (Tlemcen, Ouest algérien) : De couleur jaune avec des
réserves de 01 Million de m3.

3- Minéraux industriels
Le Phosphate
C’est l'une des plus importantes richesses naturelles du pays, avec près de deux (2) milliards
de tonnes de ressources/réserves principalement localisées dans l'Est du pays. Le grand
gisement de Djebel Onk, au Sud de Tébessa, exploité depuis 40 ans, renferme environ la moitié
de ces réserves/ressources.
Ces réserves ne constituent qu’une partie de celles que recèlerait le bassin phosphatier. Au
rythme actuel de la production, la durée de vie de ces réserves/ressources approcherait deux
siècles.
L’importante zone à phosphate de Djebel Onk devra très rapidement constituer un centre de
développement économique d’exploitation et de transformation massive de phosphate.
Les principaux gisements de phosphate sont :

- Djebel Onk Sud : 500 Mln tonnes, 24 - 30 % en P2O5 et 2-3% en MgO


- Djebel Onk Nord : 100 Mln tonnes, 20-26 % en P2O5 et 3.1 % en MgO
- M’Zaita : 29 Mln tonnes, 23 % - 31% en P2O5
- Ras El Oued : 0.7 Mln tonnes, 26 % - 27% en P2O5
- El Kouif : 27 Mln tonnes, 25 % - 30 % en P2O5
- Djebel Dyr : 8 Mln tonnes
La Bentonite
La bentonite est produite à partir de plusieurs bassins volcaniques du Tertiaire à l’Ouest du
pays, dans la région de Maghnia et de Mostaganem où 20 000 tonnes sont produites
annuellement. Cette production satisfait largement les besoins des forages avec des
exportations sporadiques vers d’autres pays producteurs de pétrole.
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Le pays recèle d’importantes réserves de ces variétés d’argiles, dépassant les 20 millions de
tonnes, et leur développement dépend essentiellement de leurs débouchés à l’exportation.

La Baryte
Le potentiel géologique est évalué à 6,7 millions de tonnes dont près de 1,6 million de tonnes
en catégorie industrielle.
Le potentiel de production est représenté par les mines de Boucaïd et Aïn Mimoun
actuellement en exploitation et qui fournissent 50 000 tonnes de baryte utilisée principalement
dans le secteur des forages pétroliers.
Les gisements de baryte présentant un intérêt économique sont localisés au Nord du pays à
Aïn Mimoun (W. Khenchela), Boucaïd (W. Tissemsilt), Mellal (W. Tlemcen) et Koudiat Safia
(W. Médéa).
Par ailleurs, des travaux de recherche minière ont permis de mettre en évidence plusieurs
gisements dans le Sud-Ouest algérien près de Béchar. Il s’agit des gisements de Draïssa
Sud-Ouest, Djebel Draïssa, Draïssa Nord-Est et Draïssa Guelb El Tahtani. Cet ensemble
de gisement totalise des réserves près de 07 Mln de tonnes de baryte.

La Fluorine
De nombreux indices sont connus dans le Nord du pays, souvent en tant que gangue dans les
gisements de substances métalliques, mais la production fut uniquement sporadique.
Dans le Hoggar, la recherche minière a mis en évidence deux zones particulièrement
intéressantes :
Gisement d’Ait Oklan : situé à 150 Km de Tamanrasset avec 1.220.000 tonnes de minerai à
30% soit 226.500 tonnes de réserve en fluorine,
Indice de Déhine : Situé également à quelques 150 Km de Tamanrasset avec des résultats
préliminaires de 2000 tonnes de fluorine.

La Célestine
Un gisement important de Célestine situé à150 Km à l’Est d’Alger (gisement de Beni
Mansour) a été mis en valeur et a fait l’objet d’une étude technico-économique. Sa
réalisation pourrait entrer dans le cadre de la production de Carbonate de strontium
destinée principalement à l’exportation.
Outre celui de Beni Mansour, le pays possède des gîtes prometteurs de Célestine. Dans le
passé, cette substance était produite sporadiquement mais le pays a un potentiel pour
devenir producteur dans le futur.

Le Kaolin
Quatre gisements à potentiel économique sont déjà identifiés, dont Tamazert, Sidi Ali
Bounab, Chekfa et Djebel Debbagh. La production limitée satisfait quelques besoins
locaux mais ce potentiel nécessite une prise en charge plus solide pour améliorer la qualité
tant pour les besoins internes que pour l’exportation vers l’Europe.
La production actuelle est de 25 000 tonnes/an de kaolin marchand pour les besoins des
industries céramiques et du papier. Les réserves en place sont de 20 millions de tonnes.

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Le Feldspath
Le gisement d’Aïn Barbar situé dans la Wilaya d’Annaba possède des réserves importantes
(7 millions de tonnes). Un schéma de valorisation a été retenu pour la mise en place d’une
nouvelle unité d’extraction et de traitement. Les niveaux de production attendus peuvent
fournir le marché national et le marché extérieur.

Le Sel
L’Algérie possède des potentialités importantes en sel, grâce notamment à la richesse de son
sous-sol en sel rocheux (diapirs visibles ou cachés, couches souterraines) et aux conditions
climatologiques très favorables pour la production de sel solaire dans les chotts ou lacs
intra montagneux du Nord, chotts ou lacs des hauts plateaux et des hautes plaines et les
chotts ou vastes dépressions de la plateforme saharienne.
Le potentiel des réserves de sel en Algérie est considérable et se compose de :
- Sel gemme avec des réserves évaluées à un Milliard de tonnes.
- Sel lagunaire avec des réserves évaluées à 1,5 Milliards de tonnes en apports annuels
renouvelables dans les chotts du Sud-Est Algérien.

Ce potentiel peut être largement augmenté grâce à l’évaluation détaillée des gisements connus.
Toutes ces ressources dont certaines ont déjà fait l’objet d’étude de maturation (Arbal, Djelfa),
peuvent être mobilisées dès que le besoin, la faisabilité technico-économique et la
rentabilité en sont démontrées.

Enfin, il y’a aussi un grand nombre de petits gisements, qui font l’objet d’exploitation
artisanale par la population locale, dont la production est destinée soit à satisfaire des petits
besoins locaux, soit pour la vente directe à des utilisateurs de sel.
On distingue deux catégories de gisements de sel : le sel rocheux et le sel lagunaire.
1- Le Sel Rocheux :
Le sel gemme sous forme de roche, est disponible au Nord du pays et il forme de nombreux
gisements visibles ou cachés. Les résultats de la recherche minière menée par l’Entreprise
Nationale de la Recherche Minière (EREM), durant la période 1984-1987, ont permis
d’évaluer et de confirmer un potentiel de près de un milliard de tonnes. Les principaux
gisements évalués sont présentés ci-dessous :

Lieu Type de gisement Réserves


Arbal (W.Aïn Témouchent) diapir souterrain 260 millions de tonnes
Guergour Lamri (W.Sétif) couches souterraines 263 millions de tonnes
Aïn Nouissi (W.Mostaganem) couches souterraines 400 millions de tonnes
El Outaya (W.Biskra) diapir apparent 150 millions de tonnes
Rocher de sel (W.Djelfa) diapir apparent 120 millions de tonnes
Kerakda (W. El Bayadh) diapir apparent 45 millions de tonnes

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2- Le Sel Solaire :
Le sel solaire est produit dans des dépressions (chotts ou lacs), parfaitement isolées de la mer,
au-dessous de son niveau et alimentées en sel par lessivage des terrains salifères
antérieurs.
La fabrication du sel dans ces dépressions est le résultat de phénomènes naturels qu’on peut
résumer par des apports en eaux salées souterraines et superficielles qui font l’objet d’une
évaporation naturelle (généralement d’avril à septembre) à l’aide des vents favorables.
Du Nord au Sud du pays, on distingue :
a) Les lacs intramontagneux : Béthioua, Sidi Bouziane et Ouled Zouai.
b) Les chotts des Hauts Plateaux : El Hodna, Zahrez Chergui et Zahrez Gherbi.
c) Les chotts de la plateforme saharienne : Mérouane et Melghir

Les principaux gisements connus sont présentés ci-dessous :


Lieu Type de Réserves
gisement
Béthioua (W. Oran) Lac 7,2 millions de tonnes
Sidi Bouziane (W.Relizane) Lac 6,4 millions de tonnes
Ouled Zouai (W.O.E.Bouaghi) Lac Apport annuel non
évalué
El Hodna (W. Constantine) Chott Apport annuel non
évalué
Zahrez Chergui et Gherbi Chotts 35 à 45 millions de
(W.Djelfa) tonnes
Mérouane (El Oued) Chott 0,8 million tonnes/an
Melghir (W. El-Oued) Chott 0,9 million tonnes/an

Parmi tous ces gisements de sel solaire, seuls les lacs salés de Béthioua, Sidi Bouziane, Ouled
Zouai et le grand chott Mérouane, font l’objet actuellement d’exploitation.
L’importance de ces ressources conduit à privilégier le développement de l’industrie salinière
en matière de production et de transformation dont une grande partie trouverait des
débouchés à l’exportation.
L’Entreprise Nationale ENASEL a d’importantes ambitions. C’est à cet effet que les unités
de production ont été modernisées pour une meilleure qualité du produit en plus de
l’augmentation de la production.
Unique en Algérie et en Afrique, la raffinerie d’El Outaya dans la région de Biskra (Sud-Ouest
du pays), produit à partir de la roche de sel gemme, un sel raffiné de haute qualité (99,85
%) très prisé par les consommateurs.

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4- Minerais métalliques
L’or
Il existe actuellement plusieurs gisements d’Or localisés essentiellement au Sud du pays dans
la région du Hoggar. Seul celui de Boudouaou est situé au Nord dans la Wilaya de
Boumerdes.
Les principaux gisements sont :
Amesmessa : Le gisement d’Amesmessa est situé au Hoggar, à environ 400 km au Sud –
Ouest de Tamanrasset, à 60 km au Sud de la mine de Tirek. Les réserves en métal sont
estimées à 61 T à 18 g/t.
Tirek : Le gisement de Tirek situé à 400 km de Tamanrasset, les réserves en métal sont de
l’ordre de 10.7 T d’or,
Tirririne – Hanane : situé à 450 km à l’Est de Tamanrasset, les réserves en métal sont de
l’ordre de 8 T à 17 g/t,
Tekouyet : situé dans le Hoggar occidental, les réserves en métal sont de l’ordre de 1.9 T à 15
g/t,
In Abbegui : situé dans le Hoggar central, les réserves en métal sont de 10 T à 3.6 g/t,
Tin Zakri : Situé dans le Hoggar oriental, les réserves sont de l’ordre de 3.8 T à 23 g/t.
Boudouaou : situé à 50 km à l’Est Alger, district de Grande Kabylie, les réserves en métal
sont de l’ordre de 1.7 T à 5 g/t.
Les gisements de Tirek et d’Amesmessa sont en exploitation par l’Entreprise ENOR.
Parallèlement à ces gisements, ils existent plusieurs indices prometteurs répartis à travers tout
le territoire du Hoggar .
Le Plomb-Zinc
Le potentiel en Zinc/Plomb est évalué à 150 millions de tonnes de minerai. Il est localisé
principalement au Nord du pays. Des recherches sont menées sur des sites perspectifs dans
la région Est du pays (Batna, massif du Guergour etc...).
Les perspectives de développement sont principalement contenues dans la mise en valeur du
gisement d’Oued Amizour (Béjaïa) dont les réserves totales sont estimées à 33 millions
de tonnes dont 10 millions de tonnes à 11% Zn et 3.2% Pb (épaisseur moyenne de 49 m).
Une étude de faisabilité est déjà lancée pour déterminer les paramètres technico-économiques
et déboucher sur la réalisation d’un module de production de 100.000 tonnes/an de
concentré de zinc et de plomb.
Les principaux gisements de Pb-Zn dans le Nord de l’Algérie sont :
 Oued Amizour : 30 Mln tonnes de minerai, 5.50 % en Zn et 1.40 % de Pb.
 Oued El Kebir : 11.52 Mln tonnes de minerai, 2.09 % en Zn et 2.63 % de Pb.
 Achab : 1.23 Mln tonnes de minerai, 1.66 % en Zn et 1.92 % de Pb.
 Tiri : 2.87 Mln tonnes de minerai, 3.37 % en Zn et 2.27 % de Pb.
 Boudoukha : 3.81 Mln tonnes de minerai, 5.84 % en Zn et 1.04 % de Pb.
 Ain Barbar : 1.86 Mln tonnes de minerai, 4.30 % en Zn et 1.40 % de Pb.
 Guerrouma : 3 Mln tonnes de minerai, 6.45 % en Zn et 1.85 % de Pb.
 Boukhdema : 8.38 Mln tonnes de minerai, 4.89 % en Zn et 2.32 % de Pb.

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 Ain Sedjra : 3 Mln tonnes de minerai, 12 % en Zn.


 Kef Semmah : 2 Mln tonnes de minerai, 5 % en Zn.
 Hammam N’Bails : 2.4 Mln tonnes de minerai, 5.30% en Zn et 1.50 % en Pb.
 El Abed : 17.70 Mln tonnes de minerai, 3.70 % en Zn et 2.88 % de Pb.
 Chaâbat El Hamra : 4.8 Mln tonnes de minerai, 5.40 % en Zn.
 Kherzet Youcef : 1.6 Mln tonnes de minerai, 18 % en Zn et 3.60 % de Pb.
 Ain Kahla : 7 Mln tonnes de minerai, 9.37 % en Zn et 1.79 % de Pb.
 Ichmoul : 1.24 Mln tonnes de minera, 4.04 % de Pb.

Le Fer
L’essentiel du potentiel géologique en fer se trouve au Sud-Ouest du pays avec 3,5 milliards
de tonnes à 57% Fe. Il s’agit des gisements de Mecheri Abdelaziz et de Gara Djebilet,
situés à 250 km à l’Est de Tindouf.
Le potentiel localisé au Nord du pays est évalué à environ 70 millions de tonnes réparties entre
les gisements d’Ouenza et Boukhadra dans la wilaya de Tébessa (60 Millions de tonnes)
et l’indice de Djebel Hanini dans la wilaya de Sétif (12 Millions de tonnes à 60% Fe).
Par ailleurs, la recherche minière a dénombré près de 150 occurrences ferrifères sur
l’ensemble du pays. Les occurrences sont réparties dans l’Ougarta, le Bassin de Tindouf,
dans le Hoggar et la Chaîne de l’Atlas.
Les principaux gisements de fer sont :

 Gara Djebilet : 1 540 Mln de tonnes, de 56 % de Fer,


 Mecheri Abdelaziz : 702 Mln tonnes, 52 % de Fer,
 Ouenza : 80.3 Mln tonnes, 59.5 % de Fer
 Boukhadra : 41.7 Mln tonnes, 48 % de Fer,
 Beni Saf : 15.3 Mln tonnes, 53% de Fer
 Ain Mokra : 5.7 Mln tonnes, 52% de Fer.
 Chaâbat El Ballout : 5.3 Mln tonnes, 53 % de Fer,
 Ain Babouche : 4.2 Mln tonnes, 40 % de Fer,
 Anini : 3.7 Mln tonnes, 55 %, de Fer
 Rouina : 2.8 Mln tonnes, 40 %, de Fer

Le Manganèse
Les travaux d’exploration menés sur le gisement de manganèse de Guettara dans la Wilaya
de Béchar ont fait apparaitre des ressources globales, calculées dans les catégories
certaines et prévisionnelles (332 333), de 3 875 307 tonnes de minerai, 33% Mn, soit 1
275 503 de tonne de métal.

11
Chapitre I Economie minière

5- Les Métaux Rares (Niobium, Tantale, Rubidium)


Le potentiel est estimé à :
13,76 tonnes de tantale, 0,02 % de teneur dans le minerai
4,12 tonnes de niobium, 0,006 % de teneur,
133 tonnes de rubidium, 0,187 % de teneur.

Le tableau suivant présente la production minière algérienne en 2017/2018 :

(*) autre(s) exploitation(s) minière(s) déjà comptabilisée(s )

N° Unité Exploitations Production Evolution


de minières en
Rappel Année 2018 2018/2017
Produits miniers mesure activité
Année
2017
1 Minerai de fer T 7 1 309 642 2 252 112 72 %
2 Phosphates T 1 1 112 300 1 248 100 12 ,2%
3 Or Kg 134 128 -4 ,5%
1
4 Argent Kg 25 26 4%
5 Concentré de zinc T 1 1 524 2 045 34 ,2%
6 Sel T 190 253 321 407 68 ,9%
78 588 75 885
- Sel alimentaire T 20 -3 ,4%
111 665 245 522
- Sel industriel T 119,9 %
7 Baryte T 6 44 812 39 426 -12,0 %
8 Bentonite T 2 35 588 36 041 1 ,3%
9 Kaolin T 2 114 181 276 885 142,5 %
10 Feldspath T 2 170 182 95 114 -44,1 %
11 Kieselguhr T 1 2 439 2 468 1 ,2%
12 Castine T 1 17 879 33 269 86 ,1%
13 Carbonate de calcium T 3* 331 485** 353 776 6 ,7%
14 Calcaire pour chaux T 2* 124 437 110 862 -10,9 %
15 Calcaire pour ciments T 27 26 909 963 31 895 558 18 ,5%
16 Pouzzolane T 3 760 580 458 194 -39,8 %
17 Schistes, dont : T 2* 588 163 42 977 -92,7 %
35 599 42 977
- Industrie T 2* 20 ,7%
552 564
- Travaux publics T -
18 Argiles T 199 13 947 783 14 377 702 3 ,1%
19 Gypse T 46 2 399 269 1 883 727 -21,5 %

12
Chapitre I Economie minière

20 Produits pour M2 8 589 141 793 938 34 ,8%


enrochement
21 Grés, dont : M3 4 16 506 66 033 300,1 %
- Céramique, ajout M3 3 137,6 %
dégraissant, et 11 468 27 251
construction M3 1

- Verrerie, abrasifs et 669,9 %


5 038 38 782
industrie
22 Granulats, dont : M3 67 597 603 72 028 314 6 ,6%
52 684 008 56 656 041
- Agrégats M3 875 7 ,5%
14 913 595 15 372 273
- Sable concassé M3 3 ,1%
23 Sable naturel, dont : M3 125 1 970 874 3 657 838 85 ,6%
1 911 023 3 639 122
- Construction M3 120 90 ,4%
- Verrerie, ciment blanc M3 5 59 851 18 716 -68,7 %
(sable siliceux)
24 Tuf M3 99 3 186 963 5 384 368 68 ,9%
25 Marbre, dont : M3 9* 5 ,3%
22 652 21 449
- Blocs T 4* 6 ,5%
183 320 195 225
Dérivés - 5*
26 Travertin M3 3 1 051 3 173 201,9 %
27 Pierre de taille M3 8 12 031 18 052 50 ,0%
28 Tout Venant des carrières M3 66 1 745 034 3 171 514 81 ,7%

b- Perspectives d’avenir

Sur la base de son potentiel géologique et minéral et la faible surface explorée par rapport à la
superficie du pays, le secteur minier algérien peut jouer un rôle important dans le développement
économique et social du pays. Dans cette perspective, l’état algérien a pris plusieurs décisions :

• Développement des grands projets tels que le projet d’exploitation de Fer de Gara Djebilet
et le projet de transformation des phosphates de Djebel Onk par installation d’une usine
dans la région de Souk Ahras, ainsi que des projet pour le sel, le marbre et les polymetaux;
• Lancement de nouveaux projets d’exploration dans le but de la découverte de nouveaux
gisements et de nouvelles substances minérales ;
• Création de l’Institut Algérien des Mines et l’École des Métiers de la Mine d’El Abed
pour la formation de personnel qualifié dans le domaine minier ;
• La valorisation des ressources minérales disponibles dans une perspective de
développement durable ;
• Encouragement du partenariat dans l’investissement minier.

13
Chapitre I Economie minière

c- Législation

L’activité minière en Algérie est encadrée par des lois sous le nom de code minier algérien qui
est révisé chaque fois. Ce code minier s'applique aux activités d'infrastructure géologique, de
recherche et d'exploitation des substances minérales ou fossiles, à l'exception des eaux, des
gisements d'hydrocarbures liquides ou gazeux et des schistes combustibles pétrolifères et gaziers,
qui sont soumis aux dispositions législatives qui leur sont spécifiques.

La loi minière apparue au journal officiel le 30 mars 2014 est organisée en chapitres qui
déterminent :

- Les dispositions générales qui comprennent :

o La définition législative des termes utilisés dans le domaine minier (gite, gisement,
exploitation minière) ;

o Le mode de formation, la composition du patrimoine minéral et classification des


substances minérales ou fossiles en mines et carrières ;

o la nature juridique des activités de recherche et d’exploitation minières ;

o les activités de la recherche minière ;

- Les activités d'infrastructure géologique, de recherche et d'exploitation minières qui


définisse :
o l'infrastructure géologique comme étant tous les travaux ayant pour but l'acquisition
de connaissances de base du sol et du sous-sol ;

o Les activités d’exploitation minière ;

o Les travaux de la recherche minière des gîtes et gisements de substances minérales


;

- Le cadre institutionnel des activités minières : elle détermine l'action de l'État qui s’appuie
sur :
 l'administration chargée des mines ;
 deux agences du service géologique de l’Algérie :
 une agence pour la gestion de l’infrastructure géologique qui est l’Agence du
service géologique de l’Algérie (ASGA),
 une agence pour la gestion du patrimoine minier et du contrôle des activités
minières qui est l’agence nationale des activités minières (ANAM).
- l'organisation du contrôle administratif : est disposé de police des mines, constituée par le
corps des ingénieurs des mines de l'agence nationale des activités minières. La police des
mines a comme mission le contrôle administratif et technique des activités de recherche
et d'exploitation minières, dans le respect des règles et des normes propres à garantir
l'hygiène, la sécurité et les conditions d'exploitation selon les règles de l'art minier.
- les conditions d’obtention d’un permis pour exercer les activités de recherche et
d’exploitation minières.

14
Chapitre I Economie minière

III- Industrie minière et économie minière

1- Introduction
L'industrie minière est le secteur économique qui regroupe les activités de prospection et
d'exploitation des mines. Elle concerne l'extraction des ressources minérales. Son activité est
cadrée dans la plupart des pays par un Code minier.

La plupart des activités industrielles reposent sur l’extraction des minerais et des produits
minéraux, et les activités extractives s’exercent dans presque tous les pays du monde, sous une
forme ou une autre. Les industries extractives ont d'importantes répercussions sur l'économie,
l’environnement, le travail et les aspects sociaux.

Aujourd’hui, les minéraux entrent dans beaucoup d’industries, telles que : le quartz, les argiles et
les différents métaux. L’industrie minière comprend plusieurs secteurs qui correspondent à la
chaine allant du gisement au produit fini tels que les métaux. Ces secteurs sont :
• le secteur d’exploration et travaux géologiques qui ont pour but l’identification et la
délimitation des gisements ;
• le secteur minier proprement dit qui comprend les travaux d’exploitation et la séparation
des minerais et stériles ;
• le secteur de minéralurgie qui consiste à l'enrichissement des minerais par un ensemble de
procédés de traitement (techniques mécaniques, thermiques, chimiques, biologiques, etc.) qui
permet de passer du minerai brut au minerai marchand.
• La métallurgie qui désigne l’industrie de la fabrication des métaux et des alliages et leur
mise en œuvre.

L’industrie minière joue comme rôle économique :


• la source de la production de nombreux biens d’équipements et de consommation.
• la création d’emploi ;
• de poids dans l'économie mondiale.

2. Notions de macroéconomie
L'économie est une activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la
consommation de biens et de services. Le terme économie peut aussi désigner une réalité
économique donnée, i. e. l’ensemble des activités d’une collectivité humaine en termes de
production et de consommation de richesses.
La macroéconomie étudie le fonctionnement économique d’un pays dans son ensemble et cherche
à expliquer sa performance globale. La macroéconomie est l'approche théorique qui étudie
l'économie à travers les relations existantes entre les grands agrégats économiques, le revenu,
l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc.
La macroéconomie constitue l'outil essentiel d'analyse des politiques économiques des États ou
des organisations internationales. Il s'agit d'expliquer les mécanismes par lesquels sont produites
les richesses à travers le cycle de la production, de la consommation, et de la répartition des
revenus au niveau national ou international.

15
Chapitre I Economie minière

2.1. Paramètres généraux d’économie


C’est l’ensemble des paramètres qu’il faut tenir compte dans le processus économique.
 Agent économique : personne ou entité ayant une part (décision) active dans la vie
économique. Exemple : entreprises, population (ménages), banques, gouvernements.
 La situation économique est caractérisée par l'état, à un moment donné, des grandes
variables économiques et sociales : production, consommation, épargne, investissement,
commerce extérieur, valeur de la monnaie, emploi…
 Facteurs de production : pour produire les entreprises doivent acheter des éléments
notamment la main-d’œuvre et le capital (des machines, des équipements, des matières
premières…), facteurs qu’elles devront rémunérer.

2.2. Le circuit économique


Les agents économiques d’un circuit économique simplifié sont (Fig. 1) :

 Les Ménages :

- offrent les facteurs de production (main d’œuvre, capital) dont la rémunération constitue
leur revenu ;
- Répartissent leur revenu entre consommation de B (biens) et S (services) ; Impôts et
Épargne.
 Les Entreprises :
- Achètent les facteurs de production (matières consommable, machine, bâtiments)
qu’elles rémunèrent ;
- Produisent et vendent leur bien final ;
- Investissent en Biens et Services en empruntant sur le marché financier.
 L’État :
- Prête (excédent) ou s’endette (déficit) ;
- Perçoit les impôts ;
- Achète des Biens et des Services.
 Le Reste du monde
- Prête ou s’endette auprès des résidents ;
- Achète et vends des biens et service aux résidents.
Les ménages vont contribuer de plusieurs manières à la production :
1. Ils y participent directement en y travaillant en tant que salariés ; les entreprises les
rémunèrent alors en leur versant des salaires.
C’est donc avant tout en participant à la production que les ménages en tirent des revenus ; ces
derniers sont qualifiés de « revenus primaires »

2. Certains ménages sont les propriétaires et en reçoivent par conséquent une partie des
profits.
Lorsqu’une entreprise réalise un chiffre d’affaires en vendant ses produits, elle doit en utiliser une
partie pour acheter les matières premières, les composants, etc. ; le reste correspond à la valeur
ajoutée, qui sera répartie entre salaires et profits.

16
Chapitre I Economie minière

Figure 1. Schéma simplifié de circuit économique

2.2.1. Le rôle des entreprises financières


Le rôle des institutions financières consiste à servir d’intermédiaire financier entre les entreprises
et les ménages. Les ménages ne consomment pas la totalité de leur revenu ; ils en épargnent une
partie et ils la placent auprès des banques (bourses). Ces entreprises financières interviennent sur
deux grandes variables économiques : l’investissement et l’épargne.

Les ménages vont déposer leur épargne en leur sein et elles l’utiliseront pour accorder des prêts.
Les entreprises devront alors rembourser leur emprunt aux banques et leur verser en plus des
intérêts ; les banques vont quant à elles verser des intérêts aux déposants (Fig. 2).

Figure 2. Schéma modifié de circuit économique


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Chapitre I Economie minière

2.2.2. Le rôle de l’état


Le quatrième acteur est l’état qui assure des services collectifs (défense, justice, éducation,
santé…), mais aussi crée et entretient des infrastructures (ponts, routes, éclairage public…)
via ses propres dépenses d’investissement (Fig. 3).

L’état achète des biens et services auprès des entreprises et il doit lui-même embaucher et
rémunérer des travailleurs. Il assure aussi une redistribution des revenus, en versant des aides
sociales aux ménages les plus modestes et des allocations sociales aux retraités, aux chômeurs,
etc.
Ces prestations sociales, qui sont également appelées revenus de transfert, ne correspondent pas
à des revenus primaires, car elles ne sont pas obtenues en contrepartie d’une participation à la
production. L’État doit nécessairement financer leurs dépenses ; il prélève des impôts aux
entreprises et aux ménages, mais aussi directement des cotisations sociales sur le revenu du
travail.

Figure 3. Schéma modifié de circuit économique -rôle de l'état

2.3. Stock et flux


Un stock est un inventaire de la situation économique à un moment donné. Un flux est composé
de toutes les rentrées et sorties d’argent entre deux périodes données (deux périodes de stock),
par exemple un an.
Les stocks sont très souvent liés à des flux. Par exemple, la quantité d’eau contenue dans
la baignoire varie selon le débit du robinet et le débit d’eau évacué : pour que le « stock » d’eau
de la baignoire augmente, il faut que le débit du robinet soit plus important que le
débit d’eau évacué (Fig. 4).

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Chapitre I Economie minière

Figure 4. La métaphore de la baignoire de Gregory Mankiw (2013)

En principe, un stock à un moment donné est composé de :

Stock final = Capital du début (un stock) + solde des flux accumulés durant la période -

amortissements éventuels

Exemple :
Stock initial : 2.000 M Da Flux durant l’année :

+500 M Da

- 150 M Da

+400 M Da

-750 M Da

Amortissements : 100 M Da
Stock final : 1.900 M Da

3- Notions de Marché
Un marché est un lieu où des acheteurs et des vendeurs s’échangent des produits (marchandises,
Fig. 5) :

- L’ensemble des vendeurs constituent l’offre.


- L’ensemble des acheteurs forment la demande.
- La monnaie permet l’échange des marchandises par le biais d’un étalon de mesure, extérieur
aux produits échangés.

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Chapitre I Economie minière

Monnaie
Acheteur Vendeur

Marchandise
Bien
Service

Figure 5. Principe d'un marché

3.1 L’offre d’une marchandise


• Plus le prix augmente, plus la quantité offerte (la production) augmente.
• Par rapport à un graphique où sur l’axe des ordonnées (axe des y) on indique les quantités
et sur l’axe des abscisses (axe des x) on note le prix, l’offre forme une courbe ascendante (Fig.
6).

Figure 6. L’offre d’une marchandise en fonction du prix

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Chapitre I Economie minière

3.2 La demande d’une marchandise


• Plus le prix diminue, plus la demande (la consommation) augmente.
• Par rapport à un graphique où sur l’axe des ordonnées (axe des y) on indique les quantités
et sur l’axe des abscisses (axe des x) on note le prix, la demande forme une courbe descendante
(Fig. 7).

Figure 7. La demande d’une marchandise en fonction du prix

La demande et l’offre se rencontrent en un point. Celui-ci correspond à la quantité qui sera vendue
et au prix auquel celle-ci sera vendue. C’est l’optimum, la satisfaction maximale entre vendeurs
et acheteurs.

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