Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I- GENERALITES
I-1 Pression des terrains
La cause principale de la pression des terrains et la force de la pesanteur, car les couches
de roches, situées au-dessus, compriment par leur poids les couches inférieures qui à leur tour
résistent à cette pression.
Dans les conditions normales, ces forces sont en équilibre mais les roches se trouvent sous
contraintes. Après l’exécution d’un ouvrage minier dans le massif, une redistribution des
contraintes se produit autour de cet ouvrage minier.
Pendant ce processus de redistribution, des roches tendent vers un nouvel état d’équilibre,
en subissant certaines déformations. Si l’ouvrage minier est creusé dans une roche
suffisamment dure et compacte, il peut rester sans soutènement. Cependant, du fait que les
roches ne sont pas toujours dures et compactes, et que les ouvrages ont des fois des
dimensions considérables, il y a formation de fissures et en résulte une déformation (Fig 1
p24) et une dégradation des roches, puis des éboulements. Pour remédier à cela, il faut
prévoir des soutènements suffisants pour conserver l’ouvrage minier et sa forme.
Selon la théorie d’équilibre naturel de voûte, les contraintes existantes dans les roches,
avant le creusement d’un ouvrage horizontal, subissent une redistribution pendant le
creusement et s’équilibrent suivant une certaine ligne de voûte. Seules les roches se trouvant
à l’intérieur de cette voûte restent en déséquilibre et par conséquent, ont tendance à tomber
à l’intérieur de l’ouvrage nécessitant ainsi un soutènement. La hauteur de la voûte naturel et
la valeur de la pression des terrains seront données ultérieurement dans la section calcul de
soutènement.
I-2 Stabilité
On dit qu’un massif est stable, lorsque celui-ci ne subit aucun affaissement dans un temps
déterminé. Compte tenu de l’importance de la stabilité du minerai et des roches encaissantes,
cette propriété est caractérisée par le mode de soutènement des galeries ou de l’espace vide
laissée après extraction du minerai.
D’après sa stabilité, un massif rocheux peut être classé en massif :
a- Pulvérisant (très mauvaise stabilité) : Exige un soutènement très efficace des toits
(voûtes) et des mûrs des galeries. Comme règle générale avant de continuer le
creusement des galeries il faut tout d’abord plasser un soutènement.
b- Instable : un certain affleurement des toits des galeries est toléré, mais demande un
soutènement très efficace derrière soit au fur et à mesure que le front d’abattage
progresse.
c- De stabilité moyenne : un affleurement moyen du toit de la galerie peut être toléré,
mais pas pour très longtemps, donc le soutènement doit être réalisé.
d- Stable : les galeries peuvent ne pas être soutenues, mais elles peuvent être soutenues
partiellement.
m. σ Kc. ɣ . H
Durée de vie de m
l’excavation, ans Roches sèches Roches humides
5 1,00 0,95
5 - 10 0,90 0,80
>10 0,80 0,70
En tenant compte que, le plus souvent, dans le toit de l’excavation les roches subissent
des contraintes de traction, et dans les parois les contraintes de compression ; et aussi que
les contraintes dans les parois sont calculées en tenant compte du coefficient de poussée
latérale λ, on obtient les formules structurales suivantes :
Dans ces deux formules structurales, la partie gauche représente les propriétés des
roches et la partie droite l’état des contraintes.
Si la partie gauche est supérieure à la partie droite, les roches ne sont pas cassées (elles
sont en état stable), et au contraire si la partie gauche est inférieure à la partie droite, les
roches commencent à se casser et l’état de ces roches devient instable.
Par exemple
- Pour la partie gauche, on fait une consolidation (par exemple le tamponnage des
roches autour de l’excavation) : on augmente ainsi la valeur de σ.
- Pour la partie droite, on change la forme de la section transversale de l’excavation
(on change le coefficient KC )
Selon la relation entre les deux parties de la formule structurale, dans le toit et dans les
parois de l’excavation on distingue théoriquement 4 cas générales de la stabilité de
l’excavation, à savoir :
1er cas de stabilité : les contraintes autour de l’excavation sont inférieures à la résistance
des roches :
m . σt > KC1 . ɣ . H
m . σC > KC2 . λ . ɣ . H
m . σt < KC1 . ɣ . H
m . σC > KC2 . λ . ɣ . H
L’état de l’excavation est la suivante : dans le toit se forme la voûte naturelle des roches
ayant perdue la liaison avec le massif ; et dans les parois les roches sont stables (fig 2).
3e cas de stabilité : les contraintes dans le toit et dans les parois de l’excavation sont
supérieures à la résistance des roches :
m . σt < KC1 . ɣ . H
m . σC < KC2 . λ . ɣ . H
L’état de l’excavation est la suivante : Dans le toit se forme la voûte naturelle, plus grande
par rapport au deuxième cas de stabilité, et dans les parois se forment les prismes de
rupture (fig 3).
4e cas de stabilité : dans ce cas la résistance des roches dans n’importe quel point autour de
l’excavation est inférieure aux contraintes.
Où Kf1 : coefficient tenant compte de la fissuration des roches. Dans cette formule Kf1 varie
de 0 à 0,2
𝜎𝑡 : limite de résistance des roches au toit à la traction, en tf/m 2 ;
m : coefficient de perte de résistance (voir ci-dessus)
Où Kf2 : coefficient tenant compte de la fissuration des roches. Dans cette formule Kf1 varie
de 0,3 à 0,35
𝜎𝑐 : limite de résistance des roches dans les parois à la compression, en tf/m 2 ;
Pratiquement, on calcule préalablement ces trois critères et ensuite on les compare avec la
profondeur de l’excavation H, et sa largeur B.
Les conditions de chaque cas de stabilité sont les suivants :
1er cas 2e cas 3e cas 4e cas
H < Hlt H > Hlt H > Hlt H > Hlt
H < Hlp H < Hlp H > Hlp H > Hlp
B < Bl B < Bl B < Bl B > Bl