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CHAPITRE I.

APERCU GENERAL SUR LA MINE A CIEL


OUVERT DE KAMFUNDWA
I.1 Aperçu historique
L’exploitation à ciel ouvert du gisement de Kamfundwa a été démarrée en 1984 pour être
arrêtée momentanément en 1987 suite à l’attente de la fermeture de l’exploitation souterraine
et repris vers 1989, sa durée n’a été que de 4 ans pour raison de rentabilité. En 1992,
l’exploitation a été arrêtée à cause de la métallurgie difficile du minerai de cuivre. C’est pour
cette raison que la Gécamines s’était rabattue sur le gisement de Kamoya qui offrait une
minéralisation cupro-cobaltfère. A cette époque, le cobalt était beaucoup plus recherché.
En 2008, la mine de Kamoya a été cédée à un partenaire à la suite d’un contrat, l’exploitation
de la mine de Kamfundwa a repris en partenariat avec SOMIKA puis avec MCK.
Vers 2009, arrêt de l’exploitation à Kamfundwa sur décision de MCK.
En 2010, toutes les activités minières du siège de Kambove étaient principalement focalisées
sur la surveillance des sites miniers (Kamfundwa, Shanguluwe, Kamwale et Luisha).
La reprise des activités à Kamfundwa depuis 2011 par l’entreprise RULCO, puis avec
KOVAS, TRUST MINING, MIKAS, REACH MARK cela suite aux multiples problèmes
qu’a connus la Gécamines. Actuellement, la mine de Kamfundwa est exploitée par la
Gécamines en partenariat avec SCORPION et la sous-traitance Katanga Service Company
(KCS).
I.2 Aperçu géographique

Figure 1:carte géographique (localisation satellitaire du site minier de Kamfundwa)

I.2.1. Localisation du site

Le gisement de Kamfundwa est situé non loin du territoire de Kambove à environ 10km au
NW par rapport aux installations du siège de Kambove, sur 26°33’30’’ de longitude Est,
10°48’30’’ à 10°49’20’’ de latitude Sud, et à une altitude de 1429 m.

Les installations du siège de Kambove sont à environ 4km au Sud-Est de la mine de


Shanguluwe sur le PE 𝑛° 465 appartenant à la GECAMINES/GROUPE CENTRE. Le
territoire de Kambove où le siège est situé à 25km Nord-Ouest de la ville de Likasi sur
+26°36’30’’de longitude Est, 10°49’40’’ de latitude Sud, et à une altitude de ±1395 m. Les
installations s’étendent sur 1,5𝑘𝑚 de longueur et 0,9𝑘𝑚 de largeur.

I.3 Aperçu géologique de la mine de Kamfundwa


I.3.1. Géologie du Katanga
Il est évident que l’exploitation minière est toujours précédée d’une exploration
géologique et géochimique en vue d’une connaissance approfondie du gisement retrouvé.
Ainsi, les prospections géologiques et géophysiques nous conduisent à un ensemble des
données lesquelles nous permettent de connaitre à merveille les propriétés physico-
mécaniques de notre gisement ainsi que de la roche encaissante, les différentes formations
rencontrées, les zones minéralisées de notre gisement et autres éléments importants.

Grace à ces données nous pourrions connaitre les teneurs et les tonnages du gisement, la
nature du minerai, la para-genèse (les associations minérales), la structure, la profondeur, et la
puissance du gisement ; en bref ; les facteurs qui peuvent influencer l’exploitation d’un
gisement. Ces facteurs peuvent nous permettre d’élaborer une étude technico-économique
enfin de choisir rationnellement le mode d’exploitation et la limite de l’exploitation (fond de
la fosse d’exploitation) pour une extraction minière efficiente de notre gisement.

Le Katanga situé au Sud-Est de la république démocratique du Congo est un vaste


territoire d’une province métallogénique appelée COPPER BELL de l’Afrique centrale
caractérisée par la présence des minéraux de cuivre, de cobalt et d’uranium.

La géochronologie indique un âge de dépôt des sédiments du Katanga d’environ 800 millions
d’années et sa déformation pendant l’orogenèse est inférieure à 650 millions d’années.

Cette déformation a conduit à la formation de l’arc lufilien qui s’étend de la


Namibie sur la cote occident de l’Afrique en passant par la Zambie puis remonte au Sud de
la République Démocratique du Congo ;cet arc se prolonge au Nord-ouest de Kolwezi sur
plus de 300 Km. La partie Sud du Katanga est située dans l’échelle stratigraphique au système
appelé : KATANGUIEN. Ce système KATANGUIEN est divisé en 3 super-groupes à savoir :

 LE ROAN,
 LE NGUBA (Ancien KUNDELUNGU INFERIEUR),
 LE KUNDELUNGU (KUNDELUNGU SUERIEUR).

Ces trois super-groupes sont séparés par deux mixités dénommées ; Grand conglomérat et
petit conglomérat. IL est à noter que ces unités stratigraphiques sont aussi divisées en
groupes, formation, niveaux et sous niveaux.

Selon la stratigraphie, les sédiments riches en cuivre et en cobalt de la R.D.C et de la Zambie


sont localisés dans le super- groupe de ROAN et surtout le groupe des Mines. Ce dernier étant
constitué essentiellement de dolomies, Shales et Grés résultant de l’érosion continentale du
socle.

Ce groupe est compris entre le groupe des R.A.T (Roches argilo-talqueuses) et le groupe de
la DIPETA dont la base contient des dolomies gréseuses appelés : RGS (Roche Gréseuses
Siliceuses). Lors de la tectonique Katanguienne, le groupe des mines avait subi de
morcellements qui ont conduit à une dispersion des nombreux lambeaux des écailles
diversement orientés et parvenus au jour par diapirisme (Soulèvement sous forme de
champignon le long de failles).

Voici les différentes formations rencontrées dans le groupe des mines :

1 R.A.T Grise (Roche Argilo-Talqueuse),


2 D.Strat (Dolomie Stratifiée),
3 R.S.F (Roche siliceuse Feuilletée),
4 R.S.C (Roche Siliceuse Cellulaire),
5 S.D (Shales ou Schistes Dolomitiques),
6 C.M.N (Calcaire à Minerai Noir).

I.3.2 Géologie locale


I.3.2.1 Type de gisement
Le gisement de Kamfundwa est classé parmi les gisements sédimentaires stratiformes de
cuivre. Ce gisement de Kamfundwa est constitué d’un ensemble de 7 écailles majeures du
groupe des mines, entourées des brèches à éléments calcaires appartenant vraisemblablement
au Groupe de la Dipeta. Ce gisement est d’allure synclinale. Il présente des ores bodies
élargies.

L’Ore Body Supérieur (OBS) s’étend jusqu’aux Shales Dolomitiques (SD), tandis que
l’apophyse du CMN (calcaire à minerai noir) constituant le troisième ore body se prolonge
sous formes des lentilles dans les horizons finement lités.

I.3.2.2 Minéralisation, nature et répartition


Le minerai de Kamfundwa est essentiellement oxydé, riche ou pauvre. On trouve la plupart
des écailles dans les ore-bodies classiques de la série de Mines, ainsi qu’à la base du CMN.

L’ensemble des écailles minéralisées s’étend sur une surface de 1,5 km de longueur et de
largeur variant entre 200 à 900 mètres et en profondeur entre les niveaux 1420 et 1160. Il
comprend un grand nombre de blocs, répartis de façon hétéroclite (variable). Le minerai est
en effet d’abord lié à l’agencement des écailles dans la brèche et ensuite est distribué de
manière assez variable au sein des écailles.

La minéralisation est composée principalement des oxydes siliceux (peu d’oxydes


dolomitiques) contenant le cuivre et le cobalt. Les minéraux essentiels utiles contenus dans les
minerais sont les suivants :
 Pour le cuivre : malachite (principalement) Cu2CO3(OH)2, cuprite(Cu2O), et une très faible
quantité de chrysocolle [CuSiO3(H2O)2],
 Pour le cobalt : l’hétérogénite [CoO(OH)].

Cette minéralisation est essentiellement oxydée (95%) avec une gangue siliceuse. La
proportion des oxydes dolomitiques est faible (5%).

On observe également une minéralisation uranifère sous forme de lentilles d’uraninite à la


base de la RAT grise. Le flanc Nord du synclinal contient une minéralisation épigénétique
constituée de veinules de chalcocite (Cu2S) et de bornite (Cu5FeS4) dans les fissures.

I.3.3 Tectonique
Le Katanguien a largement subi les effets de l’orogenèse Lufilienne caractérisé par les
mouvements présentant toute sorte de déformation qui s’était déroulée en plusieurs épisodes
échelonnés (885, 680 et 620Ma) que François (1974) a appelé phase Kolwezienne, phase
Kundeluguienne, et phase Monwezienne.

Il convient de signaler tout de même que les deux premières phases tectoniques ont pu
donner naissance à un grand arc appelé ‘’Arc Lufilien’’ de 500 Km de long environ et de 50
Km

de large, cet arc renferme presque tous les gites cupro-cobaltifère du Katanga et est par
conséquent appelé ‘’Arc ou Ceinture cuprifère’’.

La forme arquée de la ceinture cuprifère Zambien-Katangaise daterait de cette


orogenèse Lufilienne qui a donné naissance aux successions d’anticlinaux et des synclinaux
orientés SE-NW dans la région du dôme granitique de la Luina et NE-SW vers le NW de
Lubumbashi. Le Katanguien se trouve en deux régions bien distinctes : le Nord du Katanga
qui a échappé à cette orogenèse est resté tabulaire, le Sud du Katanga a par contre été le siège
de la tectonique très intense.

Au sud du Katanga, le Katanguien s’est plissé sous forme d’un grand arc dont la
concavité est tournée vers le Sud.

Dans le sud du Katanga aussi tectonisé, DEMESMAEKER (1962) ainsi que François (1973 et
1987) distinguent trois secteurs aux effets tectoniques inégaux :

 Le secteur SE : la tectonique est simple et caractérisée par des anticlinaux complets,


 Le secteur centre : la tectonique est extrusive et les plis sont déversés vers le sud ; Il
s’agit des régions de Likasi, Shanguluwe, Kambove et Fungurume où ces effets se
traduisent par des ondulations qui s’atténuent de plus en plus au fur et à mesure que
l’on avance vers le nord où les formations Katanguiennes sont restées tabulaires.
 Le secteur ouest : la tectonique est extrusive, chevauchante et se termine par un
charriage. C’est le secteur de Kolwezi qui présente une structure très complexe et
faillée.

Dans la région de Kambove où l’on localise la mine de Kamfundwa, la tectonique est


extrusive et chevauchante ; les anticlinaux sont faillés et des plis sont déversés vers le Sud.

I.3.4 catégorie des terrains


Généralement les carrières et les mines classifient les terrains plus
fréquemment rencontrés en 5 catégories des duretés qui sont les terrains du types 2, 2D, 3,
3D et 3D* mais en ce qui concerne la mine de Kamfundwa nous trouvons souvent les
terrains 2D, 3 et rarement les terrains du type 2 et 3D quant au terrain 3D* il n’existe pas
dans la mine de Kamfundwa.
 Le terrain du type 2 : sont des terrains tendres qui sont esclaves et
Nécessitant peu ou pas de tir d’ébranlement au préalable,
 Le terrain du type 2D : sont des terrains relativement tendre mais ils ont une
cohésion telle que leur chargement dans les bennes nécessitent qu’ils soient ébranlés
par une faible charge d’explosifs,
 Les roches du type 3 : les terrains de ce type sont durs et exigent un tir avec une
charge d’explosifs importante,
 Les roches du type 3D, ce genre des terrains est qualifié de très dur et nécessite pour
leur abattage une charge de fragmentation conséquente ;
 Les roches du type 3D* : sont des terrains qualifiés d’extra dur et nécessitent pour
leur abattage des très grandes charges d’explosifs.
I.3.5 Résultat de prospection et réserves géologiques
La prospection a montré que le gisement a un pendage d’environ 75 ° vers le
Nord-Est pour la lèvre Nord, la lèvre Sud par contre s’ouvre largement au Sud-Ouest pour se
redresser à proximité de la surface. Son pendage moyen oscille entre 30 ° et 50 ° vers le Nord-
Est. En profondeur, les deux lèvres tendent à se refermer et la faille garde sans doute alors
l’allure générale de la lèvre Sud.
L’ensemble des écailles de Kamfundwa a été entièrement reconnu par trois
campagnes suivantes de prospection 

1. Entre 1929 et 1930


 Levés électriques par polarisation spontanée et résistivité (1929) ;
 levés de surface préliminaires ;
 creusement de 450 mètres de galeries de prospection ;
 forage de 8 sondages totalisant 698 mètres en 1930.
2. Entre 1967 et 1973
 Levés complémentaires de surface ;
 Forage de 142 sondages totalisant 18607 mètres.
3. Entre 1980 et 1981
 Levés complémentaires de surface ;
 Forage de 59 sondages carottant totalisant 6063 mètres ;
 Forage de 67 sondages stenuick totalisant 4059 mètres.

Les deux dernières campagnes de prospection ont permis d’établir les coupes et
plans de niveaux très complets et d’estimer l’essentiel du potentiel Cu – Co du gisement.

Le grand nombre de sondages mis en œuvre pour couvrir l’entièreté du


gisement était dû principalement à sa complexité.

Dans le contexte GECAMINES de minerais valorisables (teneur Cu ≥2%), le


solde des réserves géologiques certaines en place est reconnues jusqu’au niveau 1160 se
présente de la manière ci-après.

Tableau 1: Réserves géologiques

%
Minerai TS T Cu % Co T Co
Cu
Oxydes siliceux valorisables 6 373 161 3.96 252 134 0,26 16 863

Oxydes siliceux pauvres 9 411 906 1.48 139 755 19 962


0.21
Oxydes pauvres de Co 0 0 0 0 0
Oxydes dolomitiques 320 233 3.07 9 835 0.33 1 060
Mixtes et sulfures 0 0 0 0 0
Dolomitiques pauvres 161 612 1.66 2 679 0.2 324
TOTAL 16 267 492 2.49 404 404 0.23 38 209

Les minerais de cette phase sont essentiellement constitués des oxydes siliceux (97 %) et
dolomitiques (3 %), ils ont été classifiés dans le calcul des réserves selon qu’ils proviennent
des ores bodies classique (47 % T Cu totales) ou du CMN (53 % T Cu totales).

I.4 Méthode d’exploitation a la mine à ciel ouvert de Kamfundwa


Le gisement de Kamfundwa est exploité par la méthode d’excavation globale ou
la méthode des fosses emboitée c'est-à-dire l’exploitation se développe verticalement en contre
bas par fosse successive de 10 m comportant du minerais sous forme des écailles et du stérile
que l’on est obligé d’excaver et de déplacer hors mine au fur et à mesure que l’on évolue avec
l’approfondissement des travaux d’exploitation, actuellement l’exploitation se réalise dans la
phase B entre les niveaux 1300 et 1280.
Le projet d’exploitation de ce gisement par la Gécamines avec une planification du projet de la
phase C suite à la particularité et la puissance que présente le gisement de Kamfundwa :
I.5. Phases d’exploitation
Actuellement la Gécamines prévoit l’exploitation de la mine à ciel ouvert de Kamfundwa en
quatre phases successives pour des raisons technico-économique A, B, C et D

I.5.1.Phase A (Projet 1280)

Le projet 1280 couvre la partie du gisement délimitée entre les coordonnées locales X=3450
et Y=1800 d’une part et X=2450 et Y=2300 d’autre part. Cette phase concerne l’exploitation
des autres écailles du gisement de Kamfundwa notamment les écailles 2 A, 2 B, 2 C, 3 A, 3 S-
J, 4 A, 4 B, 6 A et 7 depuis le même niveau 1340 jusqu’au niveau 1280.

I.5.2.Phase B (Projet 1225)

Le projet 1225 couvre la partie du gisement délimitée entre les coordonnées locales X=3200
et Y=2000 d’une part et X=3700 et Y=1600 d’autre part. Cette phase concerne principalement
l’exploitation de l’écaille 1 du gisement de Kamfundwa notamment les écailles 1 Aa, 1 Ab, 1
Ba et 1 Bb depuis le niveau 1340 jusqu’au niveau 1220 avec un fond à 1225.

I.5.3.Phase C (Projet 1220 Nord-Est)

Le projet 1220 Nord-Est couvre la partie du gisement de Kamfundwa délimitée entre les
coordonnées locales X=3200 et Y=2250 d’une part et X=2800 et Y=1850 d’autre part. Cette
phase concerne l’exploitation des écailles du gisement de Kamfundwa notamment les écailles
2 AB, 2 B, 3 A, 4 B, 3 S-J, et 6 A depuis le niveau 1280 jusqu’au niveau 1230 avec fond à
1220.

I.5.4.Phase D (Projet 1220 Nord-Ouest)

Le projet 1220 Nord-Ouest couvre la partie du gisement de Kamfundwa délimitée entre les
coordonnées locales X=2900 et Y=2160 d’une part et X=2550 et Y=1890 d’autre part. Cette
phase concerne l’exploitation des écailles du gisement de Kamfundwa notamment les écailles
3 A, 3 S-J, 4 A, 4 B, 6 A, 6 B et 7 depuis le niveau 1280 jusqu’à l’horizon 1220. (DRP, EMI).

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