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PLAN

AVANT PROPOS

I. HISTORIQUE

II. ETUDE TECHNIQUE DU SECTEUR DU CIMENT

III. ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE


A. L’ENVIRONNEMENT DU SECTEUR
B. LES SOCIETES DE FABRICATION DE CIMENT

IV. POSITION DE L’ETAT DANS CE SECTEUR

V. RECOMMANDATIONS

BIBLIOGRAPHIE

Aissatou Diatta – Mouhamed Diédhiou – Demba Sibère Diouf – Mame Aby Kane – Mame Penda Kane
AVANT PROPOS

Les cimentiers sont présents au Sénégal depuis 1948. Le marché fut un monopole jusqu’en
2002 année à laquelle il a été ouvert.
Le marché du ciment connait moultes problèmes avec diverses ramifications qui nous
poussent à les étudier et essayer de les solutionner.
A travers cet exercice, nous avons rencontré divers problèmes à savoir des données
statistiques en quantité sur le secteur et une estimation fiable sur les populations impactées par
les industries du ciment.
A travers cet atelier, nous allons essayer d’élucider ses problèmes et essayer de formuler
des recommandations pour l’autorité publique.

Aissatou Diatta – Mouhamed Diédhiou – Demba Sibère Diouf – Mame Aby Kane – Mame Penda Kane
I. HISTORIQUE
L’utilisation du ciment date de l’Egypte antique. Au Sénégal, les premiers bâtiments en dur
furent l’œuvre des esclavagistes européens. Cependant, la première cimenterie sénégalaise
(Sococim) fut créée en 1948 par André Lindenmeyer à Rufisque, sous l’appellation de la Société
de Chaux et du Ciment avant d’être vendue à la famille Crémieux. En 1999 le groupe Vicat
devient son propriétaire. De nos jours, 3,5 millions de sortent chaque année de la cimenterie
basée à Rufisque. La Sococim Industries emploie plus de 500 personnes et a plus de 1.600
prestataires. Cette dernière a joui d’un monopole pendant un demi-siècle avant la création de la
seconde cimenterie. En effet, Les Ciments Du Sahel ont été créés en 2002 par la famille
Layousse. Situés dans la Commune de Diass, dans le village de Bandia à moins de 70 km de
Dakar, la cimenterie produit plus de 600 000 tonnes de ciment annuellement. Malgré la présence
de deux producteurs de ciment, le magnat nigérian Alika Dangoté créa Dangote Cement Sénégal.
Son démarrage fut longtemps retardé par un litige foncier l’opposant aux Héritiers de Serigne
Saliou Mbacké. Finalement, l’exploitation a démarré en 2015 dans ses usines sises à Pout à
environ 60 km de Dakar. Elle a une capacité actuelle de production de 1,5million de tonnes par
an.
II. L’ETUDE TECHNIQUE DU SECTEUR DU CIMENT
La fabrication du ciment requiert un ensemble de techniques et savoir-faire assez
complexe. Il est primordial d’avoir une maîtrise des outils et techniques de production combinée
à des contrôles pour respecter les normes de qualité.
A. Fabrication et composition

Le ciment est un liant à base de silicate de chaux hydraulique ou calcaire à 80% et d’argile
à 20%. Parfois mixé à l’alumine sous forme de bauxite, il chauffe à haute température (1450°C)
dans un four en forme de tube où il circule à proximité d’une flamme de 2000°C avant d’être
refroidi brutalement. Le produit cuit s’appelle « clinker ».
B. Procédés et techniques de fabrication du ciment

La création chimique de base de fabrication du ciment commence avec la décomposition


du carbonate de calcium (Ca C03) en chaux (Oxyde de Calcium (Ca0) accompagnée d’un
dégagement de gaz carbonique (C02) à environ 900°C.
Ce processus appelé clinkérisation durant laquelle, l’oxyde de calcium réagit à haute
température (en général 400°et 1500°C) avec la silice, l’aluminium et l’oxyde de calcium. Ce
composant subit ensuite quatre grands procédés de fabrication du ciment :
La voie sèche
La voie semi- sèche
La voie humide
La voie semi- humide

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Cependant, il faut noter que le choix du procédé dépend dans une large mesure de l’état des
matières premières.
Les opérations suivantes sont communes à tous les procédés :
Extraction des matières premières
Stockage et préparation des matières premières
Stockage et préparation des combustibles
Cuisson du clinker
Broyage et stockage du ciment

III. ANALYSE DE LA PROBLEMATIQUE


Le marché du ciment est très complexe avec divers acteurs aux intérêts différents et il y a
fréquemment des conflits et tensions. Les principaux acteurs sont les cimentiers et les activités
accessoire, les populations riveraines, les collectivités territoriales, les exploitants agricoles,
l’Etat et ses démembrements. Les principaux problèmes rencontrés par les acteurs sont :
1. Tension sur les prix
2. Problèmes techniques relevés chez certains producteurs
3. Problèmes de santé pour les populations environnantes
4. Pollution (émissions de CO2)
5. Cultures des zones riveraines détruites
6. Menaces sur plus de 100 espèces de la réserve de Bandia
7. Modification de l’écosystème
8. Baisse du pouvoir d’achat des populations impactées
9. Pénuries sur le marché local
10. Instabilité du marché
11. Surcapacité de la production locale
12. Surcoûts dus aux nombreux intermédiaires entre les cimentiers et le consommateur final
13. Non-respect de la réglementation commerciale
14. Epuisement de la nappe phréatique avec utilisation de centrale avec refroidissement à eau
15. Perte de recettes fiscales conséquentes pour les collectivités territoriales à cause des
exonérations faites aux cimentiers

A. Impacts écologiques et sanitaires


Les activités industrielles des sociétés de fabrication de ciment au Sénégal provoquent la
pollution dans les localités où elles sont implantées.
Pour cuire le ciment, il est nécessaire d’utiliser 250.000 tonnes de charbon chaque année.
Ainsi, la zone est polluée avec des nuages épais de poussière qui envahissent toute la localité.

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Donc impactant la santé des populations avec des maladies pulmonaires comme l’asthme, la
bronchite, la pneumonie ou la tuberculeuse, impactant aussi l’agriculture et l’élevage. Les
poussières de ciment détruisent la culture servant de nourriture aux populations. A quelque
kilomètre de Bandia, Les Ciments du Sahel risquent de détruire sa réserve naturelle entrainant la
disparition de plus de 100 espèces animales modifiant aussi négativement le paysage et
l’écosystème. La Sococim utilise des explosifs pour déloger le minerai, c’est ainsi que les
maisons environnantes de la cimenterie subissent des fissures et des éboulements à cause des
détonations.
La pollution n’épargne non plus les arbres, on peut citer les manguiers, les eucalyptus, les
acacias, les baobabs etc. qui sont en voie de disparition dans ces localités.
Malgré ses vertus médicinales, ses usages multiples et son importance dans la culture
africaine, le baobab est menacé par les sociétés de fabrication de ciment.

B. Impacts économiques
Le marché du ciment créé de nouveaux emplois directs et indirects mais également en
détruit parallèlement. En effet, les cimenteries détruisent toutes les cultures aux alentours de
leurs installations, ainsi qu’une partie du cheptel. Les cimentiers sont responsables de la
disparition de ces unités économiques et sans dédommagement ni réparations pour les impactés.
En outre, les collectivités territoriales souffrent de pertes de recettes fiscales dues
principalement à des avantages fiscaux faits par l’Etat du Sénégal aux cimentiers. Mais ces
exonérations d’impôts locaux sont jugées abusives par les autorités municipales concernées car
ces derniers ne sont nullement des recettes de l’Etat mais plutôt celles des collectivités
territoriales ; donc elles dénoncent un abus de pouvoir de la part de l’autorité. A titre d’exemple,
la Sococim verse gracieusement au titre de son implication dans la RSE, la somme d’un milliard
trois cent cinquante millions à la ville de Rufisque chaque année. Mais le Maire dénonce cet acte
et il juge que ce montant est dérisoire par rapport à l’assiette fiscale. Il évalue à au moins cinq
milliards le montant minimal que sa ville devrait percevoir de la Sococim annuellement pour les
impôts locaux.

IV. LA POSITION DE L’ETAT DANS LE SECTEUR DU CIMENT


Dans un contexte où les activités de construction explosent où le déficit de logements reste
criant, le gouvernement a procédé à l’homologation des prix de ce produit hautement sensible.

C’est la deuxième fois en l’espace d’une année que les producteurs de ciment tentent en
vain d’augmenter leur prix de vente.

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Les trois cimenteries mettent en avant l’imposition de taxes par le gouvernement pour
justifier leur décision. Ces dernières années, afin de renflouer son budget, l’Etat sénégalais a en
effet institué au titre de la construction spéciale sur les mines et les carrières.

Le marché local du ciment est aujourd’hui hautement concurrentiel et en suroffre avec trois
cimenteries en activités dont la production s’élevait à environ 6,5 millions de tonnes en 2017.
Ces dernières exportent d’ailleurs une partie de leur production sur les marchés de la sous-
région. Toutefois, plusieurs projets de cimenteries sont en développement dans ces différents
pays. Selon le prix de vente du ciment au Sénégal est moins chères dans tout l’Afrique de
l’Ouest. Le différentiel entre les prix pratiqués dans notre pays et ceux de la sous-région est de
l’ordre de 20.000 et 25.000 FCFA, alors que le sénégalais achète la tonne de ciment entre 20.000
et 25.000.

V. RECOMMANDATIONS
Les problèmes que rencontre le secteur du ciment sont variés et complexes. Il s’agit d’un
secteur qui connait régulièrement des turbulences. Afin de les endiguer, nous allons proposer des
solutions curatives aux problèmes recensés.
Chaque année, un trio de problèmes est le plus récurrent à savoir la tension sur les prix, les
problèmes techniques et les pénuries. Les besoins pour le marché national étaient de 5,62
millions de tonnes pour une production totale de 7,2 millions de tonnes en 2020. Ainsi, il est aisé
de constater qu’il y a une surcapacité de production. Donc les pénuries et tensions sur les prix ne
peuvent se justifier car l’offre est supérieure à la demande. Par conséquent, les problèmes
techniques semblent être provoquées délibérément. Ainsi, nous recommandons à l’autorité
publique de se doter de techniciens et d’ingénieurs formés pour tester et contrôler régulièrement
les installations techniques et détecter de possibles pannes créées. De même qu’une autorité
dotée de moyens techniques, financiers, humains, législatifs suffisants pour contrôler, inspecter
et sanctionner négativement les producteurs de ciment qui déstabilisent le marché.
Par ailleurs, ces cimenteries posent d’énormes problèmes écologiques, sanitaires, sociaux
et économiques. En effet, les populations riveraines de ces installations industrielles et
l’écosystème, souffrent de différentes manières de ces exploitations. Ces usines les impactent
négativement et agissent également sur le climat avec des effets néfastes et dévastateurs. Avec
tous les dégâts collatéraux nés de ces cimenteries, il serait préférable de recommander à l’Etat,
de mettre en place un concept de pollueur-payeur. Ce qui permettra de d’indemniser les
impactés, de prendre en charge les maladies causées par ces exploitations, les encourager à
mener des actions RSE, et d’imposer à ces exploitants des centrales et fours qui permettraient de
réduire leurs émissions de CO2 de 70% à l’horizon 2030.

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Ainsi à l’ère des conférences et rencontres sur les changements climatiques, la valorisation
de combustibles de substitution tels que pneus, bois, papier, résidus, de broyage automobile,
huiles, usagées, sciures de bois imprégnées et la pierre doivent être privilégiés pour asseoir le
développement durable. En effet, les combustibles de substitution utilisés proviennent
directement de collecteurs reconnus. Cependant, ils ne sont introduits dans les fours qu’après
contrôle de composition et vérification donc l’aptitude à être utilisée dans la fabrication du
ciment sera intégrée afin de garantir la sécurité du personnel et riverains ainsi que la qualité du
ciment. La valorisation peut provenir des centrales électriques au charbon, gypse issu de
l’industrie chimique. Lorsque ces matières se substituent au clinker, elles permettent en plus,
l’économie de l’énergie nécessaire à la clinkérisation. Porter un grand volume de matières à une
température de 1450 °C dans les fours à clinker, demande une grande quantité d’énergie
thermique. Ainsi, l’accent est mis sur la priorisation des matières secondaires et la mise en place
des filières de récupérations aboutissant aux combustibles alternatifs.
En outre, certaines municipalités se plaignent d’abus d’autorité de la part de l’Etat faisant
des exonérations sur des taxes qui les incombent. Or l’acte 3 de la décentralisation leur confère
En résumé, nous pouvons dire que l’Etat du Sénégal se doit pour une bonne régulation du
secteur du ciment, se doter d’une Agence Nationale de Régulation du Ciment. Cette agence, sera
chargée de gérer tout le marché du ciment et son environnement. Elle devra avoir un arsenal
juridique contraignant en premier instance afin de dissuader les cimentiers d’enfreindre les règles
édictées et de protéger en retour les populations, l’écosystème et le climat.
Les sociétés cimentières du Sénégal prennent leurs responsabilités vis-à-vis des problèmes
liés au ciment en réduisant la pollution à 15% mais elles semblent insuffisantes.
Le droit à un environnement sain est un droit humain que tout le monde doit en voir. Pour
préserver l’avenir de l’humanité, il est indispensable de veiller à protéger notre environnement
car l’environnement est notre source de nourriture et d’eau potable, mais il est également notre
source d’air, d’oxygène, on utilise la biodiversité pour la fabrication de nombreux médicaments.
La conservation de la nature consiste donc en la protection des populations d’espèces animales et
végétales, ainsi que la conservation de l’intégrité écologique de leurs habitats naturels ou de
substitution.
Par ailleurs, la maîtrise de l’impact environnemental direct doit mener au réaménagement
des carrières des cimenteries de sorte que l’exploitation des gisements et la fabrication de ciment
qui aient un impact visible sur l’environnement. Ceci doit être pris en compte dans l’élaboration
des plans de secteur et dans les définitions des permis d’exploiter. Mais ces réserves ne sont pas
extensibles et sont fortement hypothéquées par l’exploitation et l’occupation foncière d’une zone
très limitée. En accord avec les autorités, nos plans d’exploitation des carrières de cimenterie
prévoient la réhabilitation des sites. Aujourd’hui, la Sococim est le seul exploitant de carrière à
avoir mis en place un plan novateur de réhabilitation de carrières en étroite collaboration avec les
services de l’Etat et notamment la Direction des Eaux forets et la Direction de l’Environnement

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Pour ce faire, il est nécessaire d’isoler les sociétés de fabrication de ciment c’est-à-dire de
les distancer des habitations d’au moins 500 mètres. Soit de délocaliser les usines ou bien de
reloger et indemniser les populations les plus touchées, faire le reboisement si nécessaire

Aissatou Diatta – Mouhamed Diédhiou – Demba Sibère Diouf – Mame Aby Kane – Mame Penda Kane
BIBLIOGRAPHIE

Article de Gate-news Africa du 17 Mars 2021 par Ny Fenitra Maminiaina


Article du SOLEIL du 02 Mai 2019 par El Hadji Ibrahima Thiam
Article Jeune Afrique du 18 Mars 2019 par Amadou Oury Diallo

Aissatou Diatta – Mouhamed Diédhiou – Demba Sibère Diouf – Mame Aby Kane – Mame Penda Kane

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