Vous êtes sur la page 1sur 4

Béton armé : Introduction et généralités ………………………………………………. Enseignant : A.

Chaid

Chapitre 1
Introduction et généralités

1- Historique
1-1 les mortiers de chaux
Depuis l’antiquité, l’homme a toujours essayé d’imiter la pierre en utilisant des
matériaux disponibles dans la nature pour confectionner des mortiers dont la mise en
œuvre est plus facile et beaucoup plus rapide. Les mortiers de chaux en tant que
matériaux de construction ont déjà été utilisés 12000 ans av.j.c dans l’est de la
Turquie. 6000 ans plus tard, les Palestiniens ont utilisé la chaux comme liant pour les
travaux de maçonnerie en brique et 2600 ans av.j.c, les Égyptiens utilisaient un
mélange de chaux, d’argile et de sable dont l’un des mortiers les plus anciens est celui
de la pyramide d’Abou Rawash. Plus tard, les Phéniciens découvrent que la roche
volcanique broyée et mélangée à de la chaux, du sable et de l’eau donnait un mortier
résistant à l’eau, une découverte qui se propage dans tout le bassin méditerranéen.
Des découvertes ont aussi attesté l’utilisation d’un mortier de chaux à Babylone en 600
av.j.c, à Athènes 450 av.j.c et en Chine 300 av.j.c pour la stabilisation du sol de
quelques parties de la grande muraille.
En 1755, l’anglais John Smeaton établit les fondements de l’hydraulicité. En 1815 à
Berlin le chimiste Johann Friedich démontra que l’effet liant est dû à l’action de la
température élevée sur un mélange dans des proportions préétablies de silice,
d’alumine et de chaux.
En 1824, l’anglais Joseph Aspdin mit au point un mélange d’argile et de calcaire qu’il
désigne du nom de ‘’Ciment Portland’’ et une année plus tard, le premier ciment
portland est lancé sur le marché, en Angleterre.

1-2 les armatures dans le béton


Les premiers bâtiments furent édifiés en France et en Angleterre au début du XIX
siècle.
En 1852, William Boutland Wilkinson réussit à armer une dalle d’étage au moyen de
câbles métalliques et en 1865, il construit à New Castle (Angleterre) sa propre maison
entièrement en béton ; il déposait déjà les armatures dans la zone tendue et la
remontait au droit des colonnes et des appuis.
En 1855, le Français François Coignet dépose en Angleterre, une demande de brevet
pour l’armature des dalles en barres métalliques croisées et construit à Saint Denis, un
bâtiment à trois étages en béton.
A la même époque le Français Joseph Luis Lambot travaillait sur le problème
d’armatures métalliques des éléments soumis à la traction et déposa un brevet pour
cette combinaison de fer et de mortier qu’il baptisa le "ferciment" (fig.1).
Un autre français Joseph Monier a également apporté sa contribution à la création du
béton armé ; en 1867, il déposa à Paris, une demande de brevet pour "un système de

5
Béton armé : Introduction et généralités ………………………………………………. Enseignant : A.Chaid

caisses-bassins mobiles en fer et ciment applicables à l'horticulture" et appliqua ce


principe pour la construction de ponts en béton armé (fig.2)

Fig.1 : Barque en béton armé de Joseph


Luis Lambot (1849) présentée à
l’exposition universelle de 1855 Fig.2 : Joseph Monier 1875

En Allemagne, les premiers ouvrages en béton datent de 1871 et les premières normes
sur le ciment entrent en vigueur en 1877.
Aux Etats-Unis, en 1878, Thadeus Hyatt déposa un brevet dans lequel il déclare : ‘’avec
des fers ronds ou plats, on peut exécuter des dalles, des poutres ou des coques en
béton de ciment en n’utilisant le fer qu’en zone tendue (fig.3). Il étudia aussi
l’adhérence entre l’acier et le béton, les coefficients de dilation des deux matériaux et
leur différence d’élasticité.

Fig.3 : Dalle d’étage avec armatures en zone tendue (Brevet : Juillet 1878)

La technologie ne cessa de se développer et le béton armé devient le matériau le plus


utilisé dans le génie civil.

2- Principe de dimensionnement des poutres en béton armé


Sous l’effet d’une charge verticale et de son poids propre, une poutre horizontale
s’incurve vers le bas (fig.4) ; la partie inférieure de la poutre s’allonge et sa partie
supérieure se raccourcit. La partie inférieure est donc soumise à une traction et la
partie supérieure est soumise à une compression. Si on augmente les charges, des

6
Béton armé : Introduction et généralités ………………………………………………. Enseignant : A.Chaid

fissures apparaissent sur la partie inférieure de la poutre. Pour conférer à la poutre


une plus grande résistance, le principe est de placer des armatures d’acier dans la
partie inférieure de la poutre, ainsi les efforts de traction sont repris par les aciers et
les efforts de compression par le béton.

Fig.4 : Comportement d’une poutre sous charge verticale

3- Règles pour la conception et le calcul des ouvrages en béton armé


Les calculs sont conduits suivant les règles du BAEL.91 (Béton Armé aux Etats Limites)
et celles du règlement CBA.93 (Règles de conception et de calcul des structures en
béton armé) données par le DTR-BC-2-41

3-1 Domaine d’application


Les présentes règles de calcul sont applicables à tous les ouvrages et constructions en
béton armé, soumis à des ambiances s’écartant peu des seules influences climatiques
et dont le béton est constitué de granulats naturels normaux avec un dosage en
ciment au moins égal à 300 kg/m3 de béton mis en œuvre.
Restent en dehors du domaine des présentes règles :
- les constructions en béton non armé.
- les constructions en béton constituées de granulats légers.
- les constructions en béton caverneux ou cellulaire mixtes acier-béton
- les éléments soumis à des températures s’écartant sensiblement de celles qui
résultent des seules influences climatiques.

3-2 Calcul aux états limites


Le développement de la connaissance des actions et des propriétés mécaniques des
matériaux et des structures ainsi que l’introduction de la théorie des probabilités dans
l’étude de la sécurité des ouvrages ont conduit à l’élaboration de la méthode de calcul
semi-probabiliste aux états limites.
Cette méthode présente l’avantage de la prise en compte du comportement local ou
d’ensemble de la structure.

7
Béton armé : Introduction et généralités ………………………………………………. Enseignant : A.Chaid

3-3 Principe des règles BAEL


Les règles BAEL se basent sur le principe des états limites. Un état limite est un état au-
delà duquel une structure ou un élément de cette structure cesse de remplir les
conditions pour lesquelles elle a été construite.
Les règles BAEL distinguent deux catégories d’états limites :
Les états limites ultimes : dont le dépassement entrainerait la ruine de l’ouvrage.
Les états limites de service : dont le non respect compromet la durabilité ou la bonne
exploitation de l’ouvrage.

4- Unités et notations
Pour le calcul on utilise les unités suivantes :
grandeurs unités abréviations Unités autorisées
(abréviations)
Longueur mètre m cm, mm
Aire mètre carré m2 cm2
Volume mètre cube m3 cm3
Moment d’inertie mètre puissance quatre m4 cm4
Force concentrée méganewton MN KN
Force linéaire méganewton par MN/m KN/m
Force surfacique mètre MN/m2 KN/m2 , daN/m2
Force volumique méganewton par m2 MN/m3 KN/m3
méganewton par m3

Moment d’un force Méganewton-mètre MNm KNm


Contrainte
Module d’élasticité mégapascal MPa KPa
ou de déformation
Temps Seconde s Jours (j)
Angles Radian radian degré (°)
°
température Kelvin Kelvin C

1MN = 103 KN et 1MPa = 1 N/mm2 = 103 KN/m2

Vous aimerez peut-être aussi