Vous êtes sur la page 1sur 158

COMITÉ FRANÇAIS DES GRANDS BARRAGES

BARRAGE DE LA GANGUISE
(AUDE)

Journée technique

Samedi 16 octobre 2004


5505_CFGB_16.10.04-Pg.doc
COMITÉ FRANÇAIS DES GRANDS BARRAGES – JOURNÉE
TECHNIQUE AU BARRAGE DE LA GANGUISE (AUDE)
SAMEDI 16 OCTOBRE 2004 - DOSSIER TECHNIQUE

A. LE PROJET DE SURÉLÉVATION
1. Présentation générale 1
2. Nécessité de la surélévation du barrage de la Ganguise 2
3. Financement de l’opération 3
4. Opérations réalisées par BRL dans le cadre de la surélévation 3

B. HYDROLOGIE
1. Le bassin versant de la Ganguise 1
2. Les apports propres de la Ganguise 4
3. Les apports extérieurs au bassin 6
3.1 Eaux de la Montagne Noire 6
3.2 Eaux de l'Hers-Vif 7

4. Les crues de la Ganguise 7


4.1 Méthodologie 7
4.1.1 Étude des précipitations maximales 8
4.2 Ruissellements maxima observés 9
4.2.1 Ruissellements maxima journaliers 9
4.2.2 Ruissellements maxima horaires 11
4.3 Déficits d'écoulements 12
4.3.1 Déficits d'écoulement théoriques 12
4.3.2 Déficits d'écoulement observés 13
4.4 Estimation des crues de faible fréquence 15

5. Écrêtement des crues par le barrage 20


6. Risque associé aux crues 21

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. GÉOLOGIE
1. Introduction 1
2. Cuvette de retenue 3
2.1 Lithologie 5
2.2 Structure 7
2.3 Étanchéité à la cote 235 7

3. Site du barrage 10
3.1 État actuel (couronnement 232) 10
3.1.1 Lithologie 10
3.1.2 Étanchéité du site 11
3.2 Surélévation du barrage 11
3.2.1 Travaux de reconnaissance pour la surélévation 11
3.2.2 Lithologie 12
3.2.3 Structure 13
3.2.4 Perméabilité 13
3.2.5 Valeur de la nouvelle fondation 15
3.2.6 Étanchéité complémentaire 15
3.2.7 Drainage 17

4. Sismicité 17
5. Auscultation du barrage 17
6. Matériaux 18
7. Conclusion 19
Annexes "Géologie" 20

D. L'OUVRAGE - PRÉSENTATION TECHNIQUE ET RÉALISATION


1. Présentation technique du projet de surélévation 1
1.1 Caractéristiques générales du projet 1
1.1.1 Principe et conception générale 1
1.1.2 Descriptif du projet 5

2. La réalisation d'un chantier de surélévation - La phase "exécution" 25


2.1 Les ouvrages génie civil 25
2.1.1 Les études d’exécution 25
2.1.2 Les travaux 27
2.2 Les remblais généraux 30
2.2.1 Précautions et spécifications particulières prévues lors de l’exécution des
remblais 30
2.2.2 L’exécution des remblais 32
2.2.3 Le compactage 34
2.2.4 Le système de drainage 38

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
E. LES ÉQUIPEMENTS HYDROMÉCANIQUES
1. Caractéristiques principales des équipements 1
2. Équipements liés au transfert Hers-Lauragais 1
3. Travaux liés à la surélévation 1

F. AUSCULTATION
1. Bref rappel concernant le barrage avant travaux 1
1.1 Niveaux caractéristiques 1
1.2 Profil-type 1
1.2.1 En parties courante 1
1.2.2 En rives 2
1.3 Traitement des fondations 2
1.3.1 Étanchéité 2
1.3.2 Drainage 2
1.4 Rappel des caractéristiques mécaniques de la fondation 2

2. Etude comportementale du barrage avant travaux 4


2.1 Rappel des dispositifs d’auscultation 4
2.1.1 Dispositifs d’auscultation topométrique 4
2.1.2 Dispositif d’auscultation piézométrique 4
2.2 Nature des auscultations et analyses effectuées 5
2.3 Comportement géomécanique du remblai 6
2.3.1 Résultats des mesures topométriques 6
2.3.2 Analyse des résultats 8
2.4 Étude des mesures piézométriques 10
2.4.1 Groupes de piézomètres G1a et G1b 10
2.4.2 Groupe de piézomètres G2 14
2.4.3 Groupe des piézomètres G3 15
2.4.4 Groupe des piézomètres G4 17
2.4.5 Groupe des piézomètres G5 20
2.5 Conclusions sur l’analyse comportementale du barrage avant travaux 22
2.5.1 Du diagnostic visuel sur l’état du barrage avant travaux 22
2.5.2 Sur le comportement géomécanique de l'ouvrage 23
2.5.3 Sur l’étude de la piézométrie 23

3. Evaluation comportementale du barrage pendant et après la réhausse 24


3.1 Prévision de l’evolution de la piézométrie due à la réhausse 24
3.2 Conséquences à tirer de l’étude comportementale pour le projet de réhausse 24

Annexes "Auscultation" extrait de l’étude MECASOL 28

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. ÉTUDE COMPORTEMENTALE DU BARRAGE EN COURS
DE CHANTIER DE REHAUSSE (2004)
1. Introduction 1
2. L’auscultation en phase chantier 1
2.1 Les équipements 1
2.2 Les mesures 4

3. Observations sur les pressions interstitielles 6


3.1 Observations 6

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation

A. LE PROJET DE SURÉLÉVATION

Richard STALENQ, Directeur du Développement Local -


Région Ouest de la C.N.A.R.B.R.L.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 1

1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Le barrage de la Ganguise, ouvrage structurant régional pour le stockage, la compensation
et la régularisation des volumes nécessaires à l’irrigation du Lauragais Audois, est situé
dans la partie Ouest du département de l’Aude sur le cours d’eau « La Ganguise », affluent
de l’Hers Mort, lui-même affluent de la Garonne (cf. carte de localisation ci-jointe). Il fait
partie de la Concession d’État de BRL.

Le barrage et la retenue actuelle, d’une capacité utile de 22 Mm3, sont situés sur les
communes de Belflou, Gourvieille, Baraigne, Cumiès et Molleville.

La construction du barrage de 1ère phase a été entreprise au début de l’été 1977. Sa


réalisation a duré 27 mois. La première mise en eau date de novembre 1979. Le barrage et
ses ouvrages associés (liaison Ganguise-Naurouze) sont en exploitation depuis maintenant
24 ans.

Du fait de sa position géographique dominant les bassins versants atlantique et


méditerranéen et de sa liaison directe avec le Canal du Midi, la retenue de la Ganguise est
une pièce essentielle du système hydraulique régional (cf. schéma de fonctionnement
hydraulique ci-joint).

Elle satisfait directement aux besoins en eau de toute la partie Ouest du sillon du
Lauragais, qui représente la moitié environ de la superficie équipée à l’irrigation actuelle,
et à la régularisation partielle des eaux de la Ganguise et de l’Hers Mort.

Jusqu’en 1991, le remplissage du barrage a été assuré par les apports propres de la
Ganguise (5 Mm3 en moyenne) et par le pompage à Naurouze des excédents du flanc Sud
de la Montagne Noire, extrêmement variables selon l’hydraulicité de l’année.

La mise en service de l’adducteur Hers Lauragais permet depuis 1992 de dériver du


barrage de Montbel alimenté par les apports de l’Hers Vif, un volume annuel de 26 Mm3
qui est ainsi réparti :
¾ Alimentation « en ligne » des périmètres Audois tributaires de l’adducteur :  8 M m3,
¾ Alimentation des périmètres Audois à l’aval de la Ganguise : 6 M m3,
¾ Salubrité Hers Mort et Irrigation Haute Garonne : 7 M m3,
¾ Navigation : 5 M m3,

Sur les 14 Mm3 destinés aux périmètres Audois, 5 Mm3 sont réellement consommés en
ligne sur l’adducteur, sans transiter par le barrage. Ce sont donc 21 Mm3 qui peuvent
transiter par le barrage de la Ganguise et subissent une régularisation importante puisque la
quasi-totalité de ce volume est transféré par l’adducteur avant la période estivale
(novembre à juin).

La répartition des volumes entre les usagers actuels (Département de l’Aude à travers
BRL, Département de la Haute Garonne, Institution Inter-Départementale pour
l’Aménagement Hydraulique de la Montagne Noire) est régie par une convention de
mutualisation, regroupant les ouvrages de l’AHL, la Ganguise et la station de Naurouze I.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 2

2. NÉCESSITÉ DE LA SURÉLÉVATION DU BARRAGE DE LA


GANGUISE
La surélévation de 6 mètres du barrage de la Ganguise, lui permettant de stocker 44 Mm3,
soit un quasi doublement de sa capacité actuelle, correspond à la 2ème phase de réalisation
qui avait été envisagée dès les premiers schémas hydrauliques réalisés dans les années
1970 pour faire face à la mise en place et à l’extension future des périmètres agricoles du
Lauragais Audois.

Aujourd’hui, cet ouvrage associé à l’adducteur Hers Lauragais, bénéficie à plus de


20 000 ha de réseaux collectifs d’irrigation dont 18 500 ha dans le seul Département de
l’Aude. Par ailleurs, les dispositifs d’alimentation mis en place lui permettent de participer,
directement ou indirectement, à la régularisation de plusieurs cours d’eau atlantiques ou
méditerranéens (conventions de restitution sur la Vixiège, l’Hers Mort, le Fresquel, le
Tréboul, …).

La surélévation du barrage et la constitution d’une réserve pratiquement doublée en


volume permettra de répondre d’une part, à la demande d’extension des besoins
(8,5 Mm3 dont 6 Mm3 au bénéfice des irrigations Audoises et 2,5 Mm3 au bénéfice de la
navigation) et d’autre part, à une nécessité de sécurisation de l’ensemble des besoins
existants tout en faisant bénéficier le versant Méditerranéen (Fresquel et Tréboul) de
soutien d’étiage entre le barrage et les points de prélèvement d’eau, jusqu’à 25 km en aval.

On doit insister sur le caractère multiple des nouveaux objectifs et résultats attendus de la
surélévation du barrage de la Ganguise avec 3 points principaux :
¾ Satisfaire de nouveaux usages agricoles orientés vers la production de cultures
spécialisées de qualité.
¾ Protéger les milieux aquatiques : soutien d’étiage.
¾ Garantir les activités du Canal du Midi.

A noter que la surélévation du remblai par l’aval permet d’éviter de vider la retenue. Ainsi,
tous les usages du barrage restent opérationnels pendant la période de réalisation des
travaux.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 3

3. FINANCEMENT DE L’OPÉRATION
Le coût global de la surélévation du barrage de la Ganguise a été estimé à 21 038 000 € HT
en 1998 (138 millions de Francs), dont le financement est assuré de la façon suivante :

¾ Ministère de l’Agriculture et de la Pêche : 11 708 000 € (60 %)


¾ Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse 4 878 500 € (25 %)
¾ Région Languedoc-Roussillon 1 951 000 € (10 %)
¾ Département de l’Aude 976 000 € (5 %)
19 513 500 € (100 %)
+ participation d’un fonds de concours VNF + 1 524 500 €
21 038 000 €

4. OPÉRATIONS RÉALISÉES PAR BRL DANS LE CADRE DE


LA SURÉLÉVATION
¾ Montage du programme de l’opération et accords des bailleurs de fonds.
¾ Interventions complémentaires (hydrologie, hydrobiologie, reconnaissances
géologiques, essais géotechniques, topographie, …).
¾ Avant Projet Sommaire et Avant Projet Détaillé.
¾ Présentation au Comité Technique Permanent des Barrages qui a donné un avis
favorable au projet technique.
¾ Dossier d’enquête préalable à la Déclaration d’Utilité Publique comportant l’étude
d’impact de l’aménagement.
¾ Ce dossier a été instruit par une procédure d’Instruction Mixte à l’Échelon Local
(IMEL) permettant une enquête publique commune à la DUP et à l’Autorisation Loi
sur l’Eau.
¾ Dossier d’installation classée pour l’exploitation d’une carrière destinée à l’emprunt de
matériaux utilisés pour la surélévation du barrage de la Ganguise, avec enquête
publique
¾ Diagnostic archéologique de la zone d’emprunt et de la zone submergée et mise en
place de mesures de sauvegarde.
¾ Déplacement des réseaux (conduites d’irrigation, d’AEP, lignes EDF et Télécom, …).
¾ Déplacement de la station de pompage de Molleville qui prélève dans la retenue
actuelle.
¾ Extension des galeries de drainage en RG et de restitution en RD.
¾ Rétablissements routiers de Cumiès et de Saint-Jean en queue de retenue (ponts).
¾ Réalisation d’un mur de soutènement en béton armé en pied aval du barrage et du
terrassement de la digue.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 4

¾ Réalisation de l’étanchéité par deux parois moulées sur les appuis du barrage.
¾ Mise en place des dispositifs et des procédures d’auscultation de la digue.
¾ Établissement du Plan Particulier d’Intervention (P.P.I.) comportant la modélisation de
l’onde de submersion en cas de rupture de la digue, l’extension du réseau de sirènes et
la redéfinition du plan d’alerte.
¾ Extension du bâtiment de surveillance avec réalisation d’une « vigie » permettant la
surveillance de la nouvelle digue.
¾ Remodelage de la zone d’emprunt des matériaux pour la digue, d’une surface de 25 ha.
¾ Acquisition à l’amiable de près de 110 ha (zone noyée + zone d’emprunt des
matériaux) concernant une soixantaine de propriétaires fonciers, et de deux bâtiments.
¾ Mise en œuvre d’une procédure d’expropriation pour le solde à acquérir, soit de l’ordre
de 1 ha réparti sur 7 propriétaires ainsi que 3 bâtiments.
¾ Étude de remplissage de la retenue en fonction des contraintes émises par le C.T.P.B. et
des ressources disponibles.

Toutes ces opérations nécessaires à la surélévation du barrage de la Ganguise se sont


déroulées sur une période d’une dizaine d’années.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 5

Carte 1 : Localisation des affluents

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
Le projet de surélévation 6

Schéma 1 : Fonctionnement hydraulique

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie

B. HYDROLOGIE

Jacky ASTIER, Expert de BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 1

1. LE BASSIN VERSANT DE LA GANGUISE


Le bassin versant de la GANGUISE est situé dans les collines du LAURAGAIS qui
s'étendent depuis CASTELNAUDARY jusqu'à TOULOUSE entre les vallées de l'HERS-
VIF puis de l'ARIÈGE au Sud-Ouest, et la vallée de l'HERS-MORT au Nord-Est, en
culminant à une altitude voisine de 300 m.

La GANGUISE est un affluent rive droite de l'HERS-MORT qu'elle rejoint, 4 km à l'aval


du barrage projeté, à hauteur de BEAUTEVILLE.

L'HERS-MORT est lui-même un affluent rive droite de la GARONNE qu'il rattrape


quelques kilomètres à l'aval de TOULOUSE.

Le barrage de la GANGUISE barre la vallée de la GANGUISE à l'aval immédiat de son


confluent avec le ruisseau de PEYRAT et en amont de la RD 507 reliant GOURVIEILLE à
SAINT MICHEL de LANES.

Situé 4 km au sud du seuil de NAUROUZE et à une dizaine de km de


CASTELNAUDARY, le bassin de la GANGUISE a sa ligne de crête rive droite qui
constitue sur 12 km la ligne de séparation des eaux Mer-Océan.

Il s'agit d'un petit bassin versant (S = 28,4 km²) de forme très allongée, sa longueur
(12,2 km) étant égale à près de 5 fois sa largeur moyenne.

Bassin de collines, moyennement vallonné, les pentes, aussi bien pentes des versants que
pente longitudinale, restent peu marquées pour un petit bassin.

L'indice de pente global, représentatif de la pente moyenne du cours en dehors des


extrémités, est de 7,85 m/km, alors que la pente sur les 8 derniers kilomètres, relativement
constante, est égale à 5 m/km.

La courbe hypsométrique montre que la répartition des surfaces en fonction de l'altitude est
relativement symétrique.

Bien que très encombré de végétation, très importante sur les berges sous forme d'arbres ou
d'arbustes, le lit permettait de laisser passer sans débordement la majorité des crues avant
réalisation du barrage, au moins jusqu'à des fréquences de l'ordre de 10 ou 20 ans. Il
laisserait passer aujourd'hui le débit maximum de l'ouvrage de vidange actuel (23,5 m3/s)
mais également celui qui correspondra au nouvel ouvrage prévu lors de la surélévation
(25 m3/s).

Le bassin versant de la GANGUISE est entièrement constitué de mollasses oligocènes


(Sannoisien et Stampien) sous forme de marnes avec de nombreux niveaux de grès et
conglomérats et quelques niveaux de marno-calcaires.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 2

La mollasse transformée en surface en "terrefort", sol lourd et doué d'un fort pouvoir de
rétention, devient beaucoup moins imperméable et ne permet plus que le ruissellement des
averses importantes, une fois le sol saturé.

La presque totalité du bassin versant est mise en culture et seule la partie haute de la limite
de bassin est boisée.

Le bassin versant de la GANGUISE a été équipé depuis avril 1971 d'un pluviographe et
d'un pluviomètre.

D'autres postes pluviométriques proches, mais extérieurs au bassin versant, peuvent


préciser les précipitations sur le bassin, particulièrement :
¾ CASTELNAUDARY - FONTERS du RAZES - SALLES sur L'HERS -
MONTFERRAND NAUROUZE

Sur tous ces postes, un seul permet d'avoir des relevés pluviométriques très complets
(depuis 1859), il s'agit de CASTELNAUDARY qui est distant de 10 km du centre de
gravité du bassin et c'est donc essentiellement cette station qui sera prise pour référence.

Le climat de cette partie du LAURAGAIS est conditionné très nettement par sa situation
par rapport au couloir reliant l'Atlantique et la Méditerranée et qui détermine la direction
des vents.

L'examen des précipitations montre qu'à CASTELNAUDARY, ne persiste pratiquement


plus que l'influence Océanique.
Le tableau ci-après montre que la précipitation annuelle moyenne à CASTELNAUDARY
(calculée sur 128 années complètes - 1859-1991) est de 716 mm répartie sur 103 jours de
pluie.
¾ la répartition dans l'année de cette précipitation fait apparaître une très faible variabilité
d'un mois à l'autre avec cependant 2 saisons sèches (janvier-février et juillet-août) et
2 saisons humides, (une principale en avril-mai et une secondaire en novembre-
décembre),
¾ les pluies importantes et de forte intensité y sont relativement rares puisqu'il ne tombe
plus de 50 mm en 24 h qu'une fois tous les 3 ans environ et que la pluie maximum
observée en 24 h sur 128 ans est seulement de 118 mm.
L'ajustement graphique montre que la fonction de répartition des pluies annuelles est une
loi normale de moyenne m = 716 mm et d'écart-type V = 148 mm. Le coefficient de
variation est de 0,21 ce qui traduit une faible variabilité d'une année à l'autre.
En 128 ans les extrêmes observés ont été de 393 mm en 1865 et 1051 mm en 1930 ce qui
représente un écart de 658 mm entre 2 valeurs de fréquence sensiblement centennale.
Toutes ces valeurs caractérisent donc très nettement le climat atlantique.
L'examen sur 27 années de mesures communes aux 4 stations de CASTELNAUDARY,
FONTERS du RAZES, SALLES sur l'HERS et MONTFERRAND NAUROUZE montre
que la variabilité spatiale des précipitations, au moins au niveau des pluies annuelles ou
mensuelles est relativement faible.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 3

Tableau 1 : Castelnaudary - Précipitations moyennes annuelles – Période d'observation 1859-1991


J F M A M J Jt A S O N D Année

Précipitations moyennes m (en mm) 57 51 63 76 77 62 41 49 57 58 61 65 716

Coefficient pluviométrique en % du 8.0 7.1 8.8 10.5 10.8 8.7 5.7 6.8 8.0 8.1 8.5 9.0 100
module annuel

Ecart-type V (en mm) 36 31 39 43 44 39 31 30 37 40 39 41 149

Coefficient de variation 0.64 0.62 0.61 0.57 0.58 0.63 0.77 0.63 0.65 0.68 0.64 0.63 0.21
Cv = V
m
Maximum observé en 128 ans 182 160 162 207 234 196 173 168 192 188 239 195 1051

Minimum observé en 128 ans 0 3 0 1 5 0 0 0 0 4 0 1 393

Nombre moyen de jours de pluie 9 8 10 11 10 8 6 6 7 8 10 11 103

Nombre moyen de jours de pluie 0.01 0.01 0.01 0.01 0.05 0.03 0.05 0.06 0.07 0.06 0.02 0.02 0.38
supérieure à 50 mm

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 4

Au-delà des postes pluviométriques et pluviographiques déjà cités, les dispositifs de


mesure des débits sont constitués :
1. De la station de jaugeage de GOURVIEILLE, située 1,3 km en aval du barrage et
installée en Novembre 1970, qui contrôle un bassin versant de 30,8 km² peu différent de
celui du barrage (28,4 km²).
2. De la station de jaugeage de CUMIES, située sur le cours de la GANGUISE, en amont
du plan d'eau créé par le barrage. Installée en Décembre 1979, elle contrôle un bassin
versant de 11,8 km².
3. Des bilans hydrauliques de fonctionnement de la réserve (variations de plan d'eau-
volumes lâchés-volumes introduits par pompage).
La première station (GOURVIEILLE) ne fournit des données représentatives du bassin que
pour la période antérieure à la mise en eau du barrage (novembre 1970-octobre 1979). Au-
delà de cette date, ses données sont influencées par la gestion du barrage.
Malgré la différence importante de bassin versant, la deuxième station (CUMIES) fournit
les données les plus fiables pour estimer les apports naturels au barrage depuis sa mise en
eau.
Les bilans de gestion hydraulique du barrage restent intéressants et fiables à une échelle de
temps importante (mensuelle) mais sont peu précis à une échelle journalière ou inférieure,
compte tenu des nombreux paramètres à mesurer (apports artificiels par pompage à
NAUROUZE ou par l'adducteur HERS-LAURAGAIS, volumes lâchés à l'aval du barrage,
volumes injectés directement dans les réseaux, volumes restitués au canal du Midi,
variations du plan d'eau, évaporation et pluie directes sur le plan d'eau).

2. LES APPORTS PROPRES DE LA GANGUISE


Le tableau ci-après récapitule les valeurs mensuelles et annuelles des apports naturels de la
GANGUISE au barrage.
L'apport annuel moyen, calculé sur 23 années, est de 5,4 Mm3 correspondant à :
¾ un débit moyen annuel de 171 l/s
¾ un débit spécifique de 6,0 l/s/km²
¾ une lame d'eau écoulée de 195 mm
La variabilité inter-annuelle des apports est très grande puisque, sur la série d'observations
(23 années), ceux-ci varient entre 0,5 Mm3 (années 1989 et 1990 exceptionnellement
sèches) et 12 Mm3.
Sur une moyenne de 5,4 Mm3/an, les apports de janvier à mai représentent à eux seuls
3,9 Mm3 (72 % des apports annuels), les apports d'été (juillet à septembre) ne représentant
que 0,3 Mm3.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 5

Tableau 2 : Barrage de la Ganguise - Débits moyens mensuels entrant dans la retenue en l/s (1971-1993)
Année J F M A M J Jt A S O N D Année Volume ruisselé (Mm3)
1971 133 650 908 263 211 166 42 7 1 5 10 91 207 6,535
1972 1005 932 362 816 728 222 57 18 46 35 35 35 358 11,270
1973 88 765 335 108 59 50 22 18 12 11 2 53 127 4,008
1974 106 655 784 733 185 51 23 16 74 236 416 350 302 9,527
1975 269 305 281 230 174 228 45 20 28 18 84 160 160 5,054
1976 74 110 104 217 210 36 12 12 8 7 100 232 94 2,963
1977 242 142 93 131 678 271 319 179 62 31 33 57 187 5,896
1978 319 1135 756 894 678 411 105 45 16 4 9 12 365 11,502
1979 69 326 220 192 217 35 4 3 3 12 37 345 122 3,838
1980 402 204 320 204 163 150 43 9 9 9 36 137 141 4,435
1981 823 223 218 181 134 52 50 17 9 9 2 234 163 5,142
1982 375 439 517 244 57 42 8 25 17 91 103 446 196 6,184
1983 198 393 402 186 99 59 8 2 2 1 9 2 111 3,501
1984 25 225 93 183 109 84 8 2 2 1 17 51 65 2,057
1985 101 406 306 248 280 136 33 16 8 7 1 8 127 4,013
1986 227 380 192 275 199 34 2 8 2 2 1 26 110 3,465
1987 111 217 314 329 142 17 17 2 18 2 8 6 97 3,070
1988 9 179 379 533 304 75 8 8 0 0 0 0 124 3,900
1989 3 4 15 76 69 6 0 0 1 1 0 4 15 0,475
1990 8 24 7 40 83 40 11 4 0 1 7 24 21 0,655
1991 79 43 245 178 810 75 25 15 5 435 90 40 170 5,355
1992 10 155 325 810 240 705 825 40 10 605 625 510 405 12,750
1993 125 85 115 730 505 360 80 95 275 300 365 400 285 9,015
Moyenne 209 348 316 338 275 145 75 24 26 80 87 122 171 5,420

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 6

3. LES APPORTS EXTÉRIEURS AU BASSIN


Le barrage de la Ganguise bénéficie de deux sources complémentaires d'apports :
¾ les eaux excédentaires du flanc Sud de la Montagne Noire,
¾ les eaux de l'Hers-Vif, régularisées par le barrage de Montbel.

3.1 EAUX DE LA MONTAGNE NOIRE


Il s'agit des eaux captées par la Rigole de la Montagne sur les affluents rive gauche du
Fresquel descendant du versant méditerranéen de la Montagne Noire (Alzeau –
Bernassonne – Lampy – Rieutord).

Une partie de ces eaux est stockée dans les barrages du Lampy et de Saint Ferréol pour les
besoins estivaux du Service de Navigation.

Les autres sont utilisées au fil de l'eau, par ce même service, après qu'elles aient été
acheminées jusqu'au bief de partage de Naurouze par la Rigole de la Plaine.

Les eaux "excédentaires" (non utilisées par le Service de Navigation) peuvent être
pompées à la station de pompage de Naurouze (étage 1) et envoyées dans le barrage de la
Ganguise via la conduite et la galerie de Mandore.

Ce système de remplissage complémentaire du barrage a fonctionné pendant les premières


années de mise en service du barrage et jusqu'à ce que ne soit construit l'adducteur
gravitaire Hers-Lauragais décrit ci-après.

Les apports excédentaires annuels moyens, potentiellement disponibles à Naurouze, sont


de 13,5 Mm3.

Cependant les volumes réellement mobilisables sont bien inférieurs à cette valeur en
raison :
¾ du débit de pompage limité sur l'étage 1 de la station (1,2 m3/s) ;
¾ des apports de l'Hers-Vif qui sont mobilisés en priorité en raison du caractère gravitaire
de l'adducteur ;
¾ de la très forte variabilité inter-annuelle et inter-saisonnière de ces excédents.

Dans ces conditions, on estime que le volume moyen réellement mobilisable sur cette
ressource est de 1,75 Mm3/an.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 7

3.2 EAUX DE L'HERS-VIF


Les eaux de l'Hers-Vif, qui a un bassin important et à caractère pluvio-nival avec des débits
de fin de printemps très soutenus, sont dérivées vers le barrage de Montbel (capacité
60 Mm3) situé dans le Département de l'Aude, dont l'objectif est d'assurer les irrigations et
les soutiens d'étiage sur l'Hers-Vif et l'Arriège d'une part, les irrigations dans le Lauragais
Audois d'autre part et, en complément, le soutien d'étiage et les irrigations le long de la
vallée de l'Hers-Mort.
Le volume affecté à ces différents usages (et garanti avec une probabilité de 90%) est de
34 Mm3 sont consommés "en ligne" sur l'adducteur Hers-Lauragais, 21 Mm3/an arrivant
donc jusqu'au barrage de la Ganguise. En moyenne cet apport est plutôt de 22 Mm3/an.
L'apport annuel moyen total au barrage (bassin versant propre + pompages à Naurouze +
apports gravitaires par l'adducteur Hers-Lauragais) est donc voisin de 29 Mm3/an.
Les simulations effectuées sur la période 1931-1997 montrent que les apports globaux
varient entre 19,7 Mm3 et 35,8 Mm3.

4. LES CRUES DE LA GANGUISE


L'étude hydrologique des crues de la Ganguise a fait l'objet d'une réactualisation en 1994
en vue de son intégration au dossier de consultation du CTPB relatif au projet de
surélévation de l'ouvrage.

4.1 MÉTHODOLOGIE
La méthodologie proposée pour l'estimation des crues de faible fréquence au barrage de la
GANGUISE, a repris "classiquement" l'évaluation des ruissellements de faible fréquence à
partir de deux des hypothèses essentielles de la méthode du GRADEX :
¾ fréquence des précipitations à décroissance exponentielle simple (fonction de répartition
asymptotique des précipitations maximales saisonnières à comportement Gumbélien),
¾ existence d'une rétention limite pour une période de retour T0 à partir de laquelle tout
accroissement de précipitation se traduit par un accroissement égal de ruissellement, en
tenant compte de deux particularités propres au barrage de la GANGUISE :
i les hydrogrammes de crue (ou les débits sur de faibles pas de temps) au barrage ne
sont connus de manière précise que sur une courte période (1971-1978; c'est-à-dire,
avant mise en eau du barrage),
i le barrage ne dispose pas d'évacuateur de crues à proprement parler, la maîtrise des
crues se faisant par l'intermédiaire d'une tranche haute spécifiquement dédiée à cette
fonction et par l'intermédiaire de l'ouvrage de vidange. La tranche d'écrêtement des
crues ne mobilisant qu'une faible hauteur, le débit évacué à pleine ouverture de
l'ouvrage de vidange peut être considéré comme constant pendant toute la durée de
la crue. Ainsi, il n'est pas strictement nécessaire d'accéder à la connaissance du débit
de pointe de la crue de projet mais davantage à la connaissance des apports possibles
en un temps donné.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 8

Sur la période historique (1971-1993), où sont accessibles des données sur les
ruissellements, ceux-ci ont été estimés soit à partir de la station aval (Gourvieille-
BV = 30,8 km² - période 1971-1978), soit à partir de la station amont (Cumiès-
BV = 11,8 km² - période 1980-1993).

Pour ce qui concerne les données pluviométriques, utilisées notamment pour


l'extrapolation des ruissellements dans les faibles fréquences, on a valorisé le maximum de
données disponibles soit sur le bassin versant propre de la GANGUISE, soit à proximité
immédiate, soit à plus grande distance (TOULOUSE et CARCASSONNE) pour ce qui
concerne l'approche spatiale des précipitations de courte durée.

4.1.1 Étude des précipitations maximales


On a retenu un découpage de l'année en 2 saisons hydrologiques caractéristiques :
¾ Saison I (Eté-Automne) de juin à novembre
C'est la saison à fort risque pluviométrique sur de courtes durées (t < 3 jours) et à fort
déficit d'écoulement donc à ruissellement ordinairement faible mais pouvant devenir
fort dans les faibles fréquences.
¾ Saison II (Hiver-Printemps) de décembre à mai
C'est la saison pluvieuse mais à risque pluviométrique modéré sur de courtes durées et
à faible déficit d'écoulement. Les ruissellements ordinaires sont plus fréquents et plus
marqués mais ne sont pas forcément les plus forts dans les faibles fréquences.

Les précipitations de différentes durées et de différentes périodes de retour pour chacune


des deux saisons sont les suivantes :

Tableau 3 : Saison I (juin à novembre) (en mm)


Durée 1h 2h 3h 6h 12 h 24 h 48 h 72 h
Période
de retour

2 ans 16,1 20,0 22,6 28,0 34,7 43,0 49,3 54,9


5 ans 25,9 31,3 24,8 42,1 50,8 61,4 71,8 78,5
10 ans 32,4 38,7 42,9 51,4 61,5 73,7 86,8 94,1
20 ans 38,6 45,9 50,7 60,3 71,7 85,4 101,1 109,1
50 ans 46,7 55,2 60,7 71,9 84,9 100,6 119,6 128,5
100 ans 52,8 62,2 68,3 80,5 94,8 112,0 133,5 143,0
1000 ans 72,8 85,2 93,2 109,2 127,6 149,6 179,5 191,0
10 000 ans 92,8 108,1 118,1 137,7 160,3 187,1 225,3 238,9

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 9

Tableau 4 : Saison II (décembre-mai) (en mm)


Durée 1h 2h 3h 6h 12 h 24 h 48 h 72 h
Période
de retour

2 ans 10,0 13,2 15,6 20,6 27,3 36,2 45,9 50,8


5 ans 14,8 19,3 22,5 29,2 38,1 49,6 63,1 69,2
10 ans 18,0 23,2 27,0 34,9 45,3 58,6 74,5 81,5
20 ans 21,0 27,1 31,4 40,4 52,2 67,1 85,4 93,2
50 ans 25,0 32,0 37,0 47,5 61,1 78,2 99,6 108,4
100 ans 28,0 35,7 41,2 52,8 67,8 86,5 110,2 119,8
1000 ans 37,8 48,0 55,2 70,3 89,8 114,0 145,3 157,4
10 000 ans 47,5 60,2 69,1 87,8 111,9 141,4 180,3 194,9

4.2 RUISSELLEMENTS MAXIMA OBSERVÉS

4.2.1 Ruissellements maxima journaliers

Tableau 5 : Ruissellements maxima journaliers de la saison I (mm)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 6,2 10,2 11,9 13,5

5 ans 9,7 16,2 18,8 21,2

10 ans 12,1 20,1 23,4 26,3

20 ans 14,4 23,9 27,7 31,2

Tableau 6 : Débits moyens journaliers maxima de la saison I (m3/s)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 2,01 1,65 1,29 1,09

5 ans 3,14 2,63 2,03 1,72

10 ans 3,92 3,26 2,53 2,13

20 ans 4,67 3,87 2,99 2,53

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 10

Tableau 7 : Volumes ruisselés journaliers maxima de la saison I (Mm3)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 0,176 0,290 0,338 0,383

5 ans 0,275 0,460 0,534 0,602

10 ans 0,344 0,571 0,665 0,747

20 ans 0,409 0,679 0,787 0,886

Tableau 8 : Ruissellements maxima journaliers de la saison II (mm)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 8,6 13,9 16,9 19,9

5 ans 18,2 28,6 32,8 37,1

10 ans 24,6 38,4 43,3 48,5

20 ans 30,7 47,7 53,4 59,4

Tableau 9 : Débits moyens journaliers maxima de la saison II (m3/s)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 2,8 2,3 1,9 1,6

5 ans 6,0 4,7 3,6 3,0

10 ans 8,1 6,3 4,7 4,0

20 ans 10,1 7,8 5,9 4,9

Tableau 10 : Volumes ruisselés journaliers maxima de la saison II (Mm3)


Durée 1 jour 2 jours 3 jours 4 jours
Période de retour

2 ans 0,244 0,395 0,480 0,565

5 ans 0,517 0,812 0,932 1,054

10 ans 0,699 1,090 1,230 1,377

20 ans 0,872 1,355 1,517 1,687

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 11

4.2.2 Ruissellements maxima horaires

Tableau 11 : Saison I (juin à novembre)


Période de retour Ruissellement en Débit moyen en
6h 6h

2 ans 4,0 mm 5,2 m3/s


5 ans 6,3 mm 8,2 m3/s
10 ans 7,8 mm 10,2 m3/s
20 ans 9,3 mm 12,1 m3/s

Période de retour Débit de pointe

2 ans 5,7 m3/s

5 ans 9,0 m3/s

10 ans 11,2 m3/s

20 ans 13,3 m3/s

Tableau 12 : Saison II (décembre à mai)


Période de retour Ruissellement en 6 h Débit moyen en 6 h

2 ans 3,8 mm 5,0 m3/s


5 ans 8,9 mm 11,8 m3/s
10 ans 12,3 mm 16,2 m3/s
20 ans 15,6 mm 20,5 m3/s

Période de retour Débit de pointe

T = 2 ans 5,5 m3/s

T = 5 ans 13,0 m3/s

T = 10 ans 17,8 m3/s

T = 20 ans 22,5 m3/s

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 12

4.3 DÉFICITS D'ÉCOULEMENTS

4.3.1 Déficits d'écoulement théoriques

Tableau 13 : Déficits d'écoulement théoriques (T = 20 ans) - Saison I (juin à


novembre) en mm
Durée 6h 24 h 48 h 72 h

Précipitations 60,3 85,4 101,1 109,1

Ruissellements 9,3 15,4 24,9 28,3

Déficits d'écoulement 51,0 70,0 76,2 80,8

Tableau 14 : Déficits d'écoulement théoriques (T = 20 ans) - Saison II (décembre à


mai) en mm
Durée 6h 24 h 48 h 72 h

Précipitations 40,4 67,1 85,4 93,2

Ruissellements 15,6 32,8 49,6 54,5

Déficits d'écoulement 24,8 34,3 35,8 38,7

Les valeurs de déficits d'écoulement restent cependant relativement faibles (60 mm/jour et
30 mm/jour pour chacune des deux saisons et pour T = 10 ans) ce qui traduit l'aptitude au
ruissellement du bassin (mollasses argileuses) lors des forts épisodes pluvieux.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 13

4.3.2 Déficits d'écoulement observés


Les déficits d'écoulement (D = P-R) observés pour les principaux évènements de 1971 à
1993 sont indiqués, pour les saisons I et II dans les tableaux ci-après.

Tableau 15 : Relations Di = Pi - Ri observées sur la période 1971-1993 - Saison I


Date P1j R1j D1j P3j R3j D3j
09/09/71 36,5 0,0 36,5 36,5 0,0 36,5
20/09/71 37,0 0,1 36,9 40,5 0,1 40,4
03/09/72 41,0 0,5 40,5 47,5 1,1 46,4
13/07/74 32,2 0,1 32,1 32,2 0,2 32,0
29/08/74 34,8 0,1 34,7 36,0 0,2 25,8
16/09/74 37,9 1,7 36,2 66,9 4,0 62,9
11/06/75 34,5 2,4 32,1 48,6 6,1 42,5
21/08/75 39,0 0,3 38,7 44,5 0,5 44,0
17/11/75 26,5 0,9 24,6 56,5 2,3 54,2
29/07/77 42,0 6,5 35,5 58,0 10,5 47,5
14/06/78 30,8 4,0 36,8 41,3 7,9 33,4
10/10/79 35,0 0,1 37,9 65,6 0,2 65,4
26/10/79 36,5 0,1 34,4 58,7 0,3 58,4
07/06/80 30,2 1,8 28,4 38,2 3,4 34,8
04/06/82 40,0 0,2 39,8 42,3 0,4 41,9
19/08/83 48,0 0,0 48,0 58,0 0,0 48,0
06/06/85 47,5 0,9 46,6 47,5 2,7 44,8
27/10/85 44,0 0,0 44,0 44,0 0,0 44,0
05/10/87 32,0 0,0 32,0 34,5 0,0 34,5
23/06/92 122,0 14,0 108,0 130,0 24,0 106,0
04/10/92 57,0 7,4 49,6 84,0 12,6 71,4
23/09/93 76,0 14,6 61,4 139,0 22,9 116,1

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 14

Tableau 16 : Relations Di = Pi - Ri observées sur la période 1971-1993 - Saison II


Date P1j R1j D1j P3j R3j D3j

22/03/71 45,4 20,5 35,0 68,3 45,3 23,0


31/12/71 35,5 7,4 28,1 56,0 18,3 37,7
10/02/72 25,0 10,0 15,0 40,6 22,8 17,7
18/04/72 18,5 11,0 7,5 23,0 19,0 4,0
24/02/73 28,0 15,5 12,5 50,0 37,2 12,8
24/12/73 62,9 1,0 61,9 68,4 2,4 66,0
20/03/74 30,2 12,0 18,0 60,7 28,4 32,3
04/04/74 43,0 15,6 27,4 51,8 24,0 27,8
17/05/77 23,4 15,3 8,1 68,6 25,7 42,9
15/01/81 27,0 30,6 0 48,5 49,2 0
15/01/82 48,0 7,7 10,3 48,2 13,5 34,7
06/12/82 34,0 3,0 31,0 38,5 7,1 31,4
16/03/88 48,0 5,9 42,1 55,8 13,4 42,4
23/04/88 33,0 7,5 26,5 61,0 15,6 45,4
12/02/90 52,0 0,8 51,2 70,5 1,2 69,3
23/03/91 40,0 5,3 44,7 71,0 14,0 57,0
04/04/92 55,0 13,9 41,1 63,0 27,0 36,0
15/04/93 30,0 3,9 26,1 39,0 10,2 28,8
27/04/93 50,0 28,9 21,1 62,0 37,0 25,0
23/12/93 49,0 22,3 26,7 49,0 36,0 13,0

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 15

4.4 ESTIMATION DES CRUES DE FAIBLE FRÉQUENCE


Pour chacune des saisons I et II, et pour chacune des durées considérées (6 h, 24 h, 48 h et
72 h) on a appliqué, à partir de la période de retour T = 20 ans, l'hypothèse du Gradex qui
consiste à considérer que tout supplément de précipitation au-delà de P20 se traduit par une
augmentation égale de ruissellement au-delà de R20.

Rappelons que les déficits limites et les Gradex associés à chacune de ces saisons et de ces
durées sont les suivantes :

Tableau 17 : Déficits limites saisonniers (mm)


Saison 6h 24 h 48 h 72 h

I (Juin-Novembre) 51,1 70,0 76,2 80,8

II (Décembre-Mai) 24,8 34,3 35,8 38,7

Tableau 18 : Gradex saisonniers (mm)


Saison 6h 24 h 48 h 72 h

I (Juin-Novembre) 12,4 16,3 19,9 20,8

II (Décembre-Mai) 7,6 11,9 15,2 16,3

Au-delà de T0 = 20 ans, les lois de probabilité des ruissellements, exprimés en mm,


deviennent :

SAISON I (JUIN À NOVEMBRE)


R6 = 12,4 yT - 27,5
R24 = 16,3 yT - 33,0
R48 = 19,9 yT - 34,2
R72 = 20,8 yT - 33,5

SAISON II (DÉCEMBRE À MAI)


R6 = 7,6 yT - 7,0
R24 = 11,9 yT - 2,5
R48 = 15,2 yT + 4,5
R72 = 16,3 yT + 6,1

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 16

Il leur correspond les quantiles suivants :

Tableau 19 : Ruissellements maxima de la saison I (juin à novembre) en mm


Durée
Période de 6h 24 h 48 h 72 h
retour

50 ans 20,9 30,6 43,4 47,7


100 ans 30,0 42,0 57,3 62,2
1000 ans 58,2 79,6 103,3 110,2
10000 ans 86,7 117,1 149,1 158,1

Tableau 20 : Ruissellements maxima de la saison ii (décembre à mai) en mm


Durée
Période de 6h 24 h 48 h 72 h
retour

50 ans 22,7 43,9 63,8 69,7


100 ans 28,0 52,2 74,4 81,1
1000 ans 45,5 79,7 109,5 118,7
10000 ans 63,0 107,1 144,5 156,2

Les débits moyens en 6 h au droit du barrage (hors influence du plan d'eau) sont les
suivants :

Tableau 21 : Débits moyens en 6 h au droit du barrage (en m3/s)


Période de retour Saison I (juin à novembre) Saison II (décembre à mai)

50 ans 27,5 29,0


100 ans 39,5 37,0
1000 ans 76,5 60,0
10000 ans 114,0 83,0

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 17

Les débits maxima instantanés au droit du barrage (hors influence du plan d'eau), en
Q
supposant un rapport Q i = 1,10, sont les suivants :
6

Tableau 22 : Débits maxima instantanés au droit du barrage (m3/s)


Période de retour Saison I (juin à novembre) Saison II (décembre à mai)

50 ans 30,0 32,0


100 ans 43,5 40,5
1000 ans 84,0 66,0
10000 ans 125 91,0

Les apports sur différentes durées, au droit du barrage, ont été calculés en supposant que
s'additionnent concomitamment :
¾ les ruissellements calculés ci-dessus appliqués à la surface du bassin (28,4 km2)
diminuée de la superficie du plan d'eau à la cote de retenue normale (S = 4,0 km2).
¾ les précipitations directes sur le plan d'eau suivantes, de période de retour
T = 10 000 ans, pour tenir compte du décalage entre précipitations et ruissellements :
i Pour t = 1 h P2/2
i Pour t = 3 h P6/2
i Pour t = 6 h P12/2
i Pour t = 24 h P24

On obtient ainsi les apports suivants :

Tableau 23 : Saison I - apports en 6 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 0,512 0,168 0,680


100 ans 0,735 0,188 0,923
1000 ans 1,426 0,252 1,678
10000 ans 2,124 0,317 2,441

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 18

Tableau 24 : Saison I - Apports en 24 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 0,750 0,392 1,142


100 ans 1,029 0,437 1,466
1000 ans 1,950 0,583 2,533
10000 ans 2,869 0,730 3,599

Tableau 25 : Saison I - Apports en 48 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 1,063 0,466 1,529


100 ans 1,404 0,521 1,925
1000 ans 2,531 0,700 3,231
10000 ans 3,653 0,879 4,532

Tableau 26 : Saison I - Apports en 72 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 1,169 0,501 1,670


100 ans 1,524 0,558 2,082
1000 ans 2,700 0,745 3,445
10000 ans 3,873 0,932 4,805

Tableau 27 : Saison II - Apports en 6 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 0,556 0,121 0,677


100 ans 0,686 0,134 0,820
1000 ans 1,115 0,177 1,292
10000 ans 1,544 0,221 1,765

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 19

Tableau 28 : Saison II - Apports en 24 h au barrage (Mm3)


Ruissellements sur le Précipitations sur le
Période de retour Apports Totaux
bassin plan d'eau

50 ans 1,075 0,305 1,380


100 ans 1,286 0,337 1,623
1000 ans 1,953 0,445 2,398
10000 ans 2,624 0,551 3,175

Tableau 29 : Saison II - Apports en 48 h au barrage (MM3)

Période de retour Ruissellements sur Précipitations sur le Apports Totaux


le bassin plan d'eau

50 ans 1,563 0,388 1,951


100 ans 1,823 0,430 2,253
1000 ans 2,687 0,567 3,250
10000 ans 3,540 0,703 4,243

Tableau 30 : Saison II - Apports en 72 h au barrage (Mm3)

Période de retour Ruissellements sur Précipitations sur le Apports Totaux


le bassin plan d'eau

50 ans 1,708 0,423 2,131


100 ans 1,987 0,467 2,454
1000 ans 2,908 0,614 3,522
10000 ans 3,827 0,760 4,587

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 20

5. ÉCRÊTEMENT DES CRUES PAR LE BARRAGE


Le barrage de la GANGUISE ne possède pas d'évacuateur à proprement parler. Le grand
volume de la retenue et les faibles apports relatifs du bassin versant, qui ont nécessité par
ailleurs le recours à des alimentations artificielles extérieures au bassin versant, justifient
ces dispositions.
Le contrôle des crues se fait donc par l'intermédiaire de l'ouvrage de vidange, d'une
débitance de 25 m3/s sous la cote de retenue normale (235 NGF), associé à une tranche
spécifiquement dédiée à cet usage, au-delà de la cote 235 NGF.
En période de crue de la GANGUISE intervenant alors que le plan d'eau a atteint la cote de
retenue normale, l'ouverture de l'ouvrage de vidange sera asservie au niveau du plan d'eau
de la retenue (ouverture progressive entre Z = 235,00 NGF et 235,15 NGF environ).
Il pourra également être manoeuvré par intervention manuelle sur la servo-commande.
A pleine ouverture (ou à ouverture partielle), l'ouvrage de vidange a un débit qui varie
extrêmement peu avec le niveau du plan d'eau (débit proportionnel à la racine carrée de la
charge).
Sous le niveau de la retenue normale (235 NGF), par exemple, une variation du plan d'eau
de 30 cm (1/100 de la charge) n'entraîne qu'une variation du débit de 0,5 %.
Ainsi on peut considérer, qu'au-delà du niveau 235 NGF, le débit lâché reste constant, pour
une ouverture donnée, et indépendant du niveau du plan d'eau.
Pour préciser la courbe Ve = f (t) dans les faibles durées (on a précédemment calculé les
valeurs de Ve pour t = 6 h, 24 h, 48 h et 72 h) on peut facilement calculer les points
correspondant à t = 1 h et t = 3 h par exemple en supposant que :
Q1h # Qi
Qi
Q3h # 1,05

Qi
sachant que Q6h = 1,10

Pour la crue décamillénale par exemple, on aurait ainsi les apports maxima suivants en 1 h
et 3 h :

Ruissellements Précipitations sur Apports totaux


Saisons Durée
sur le bassin le plan d'eau entrants
t=1h 0,387 0,216 0,603
Saison I t=3h 1,105 0,276 1,381
t=1h 0,281 0,120 0,401
Saison II t=3h 0,804 0,176 0,980

Les hydrogrammes de crue ont été construits empiriquement en respectant les différentes
composantes précédemment définies (débit de pointe - volumes apportés au barrage en 3 h,
6 h, 24 h, 48 h, 72 h) et en considérant que le temps de montée de l'hydrogramme était de
9 h.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
B. Hydrologie 21

Pour la crue de projet (crue de période de retour T = 10000 ans de la Saison I), les
graphiques en annexe A2 font apparaître :
¾ les hydrogrammes entrant et sortant,
¾ les volumes correspondants,
¾ la variation du niveau du plan d'eau.
Pour la crue de projet, dont le volume en 24 h est 3,60 Mm3, le volume maximum à
stocker dans la tranche réservée au contrôle des crues est de 2,740 Mm3.
Il lui correspond un niveau maximum du plan d'eau de 235,67 NGF. La cote 235,70 NGF
sera considérée comme le niveau des plus hautes eaux exceptionnelles (P.H.E.E.).
Le taux d'écrêtement ramené, non au débit de pointe amené au barrage (qui comprend pour
une large part les précipitations directes sur le plan d'eau), mais au débit naturel en
l'absence de barrage (Qi = 125 m3/s) est de 80 %.

6. RISQUE ASSOCIÉ AUX CRUES


Le niveau de la crête du barrage étant fixé à la côte 238 NGF, la revanche par rapport aux
P.H.E.E. est de 2,30 m, le volume complémentaire compris entre la cote des P.H.E.E. et la
cote du couronnement étant de 10,28 Mm3, soit une valeur 3,6 fois plus grande que le
volume de la tranche d’écrêtement. Si l’on prend en compte le muret antibatillage de 1 m
de hauteur, le volume de stockage disponible au delà de la cote de P.H.E.E est alors de
15 Mm3, soit 5,2 fois le volume de la tranche d’écrêtement.
En supposant que le débit de la conduite de vidange reste égal à 25 m3/s pour les niveaux
d’eau dans le barrage compris entre 235 et 238 NGF, il faudrait une crue dont toutes les
caractéristiques (débit maximum instantané – volumes ruisselés pour différentes durées …)
seraient multipliées par 3,375 par rapport à la crue de projet (T =10 000 ans – Probabilité
de retour P = 10-4) pour que la cote du couronnement (238 NGF) soit atteinte par le plan
d’eau si la crue en question intervenait alors que le niveau du plan d’eau était à la cote de
retenue normale.
Il lui correspond une fréquence de 10 –12 environ.
Le risque correspondant à une submersion du couronnement de la digue par une crue
intervenant à la cote de retenue normale présente donc une probabilité estimée à 10 –12, si
l’on admet que l’organe de vidange du barrage continue à fonctionner normalement
pendant la crue et sans prendre en compte la présence du muret antibatillage. En prenant en
compte cette dernière la probabilité devient de l’ordre de 10-16.
Si l’on fait l’hypothèse d’un blocage total de l’organe de vidange, il faudrait l’occurrence
d’une crue 2,7 fois plus volumineuse que la crue décamillennale de projet pour observer un
début de déversement sur le couronnement au bout de 3 jours, sans tenir compte du muret
antibatillage.
Cette crue aurait alors une probabilité d’occurrence de 10 –10 et de 10-14 en tenant compte
du muret antibatillage. Dans ce cas resterait néanmoins la possibilité d’une évacuation à
débit limité (Q = 7 m3/s) du volume stocké, par l’intermédiaire de la Galerie de Mandore.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie

C. GÉOLOGIE

Bernard COUTURIER, Expert de BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 1

1. INTRODUCTION
Le barrage de la Ganguise est une digue en terre à noyau de limon avec des recharges
marno-gréseuses (PL. 1).

Arasée à la cote 2321, elle a une hauteur au-dessus du TN de 27 m et stocke à la côte 229
un volume d'eau de 24,7 hm3. L'étanchéité des fondations est assurée en thalweg par une
paroi moulée et sur les rives pour un voile normal complété par un voile au large.

Le suivi actuel de l'ouvrage est assuré, entre autres par un réseau de piézomètres (11 en
RG, 13 en RD, 9 sur le barrage, 10 en pied aval et 24 puits de décharge également en pied
aval) et de drains (24 en RG, 21 en RD et 15 dans le tapis).

Le premier remplissage s'est étalé sur 3 ans, la cote de retenue normale (229) ayant été
atteinte en mai 1982.

Aujourd'hui une surélévation du barrage est envisagée pour porter sa capacité à 44,6 hm3
avec une retenue normale à la cote 235, pour un couronnement de l'ouvrage à 238.

La présente étude a donc pour but d'examiner les conditions géologiques de la cuvette et du
site vis à vis de cette surélévation.

1 Toutes les cotes sont en NGF.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 2

Carte 2 : Plan de situation

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 3

2. CUVETTE DE RETENUE
La retenue de la Ganguise et ses ouvrages annexes sont situés géologiquement dans la
partie Sud-Est du Bassin d'Aquitaine. Ce bassin correspond essentiellement à un grand
golfe existant déjà au Secondaire mais dont le remplissage s'est surtout effectué au
Tertiaire. Ce remplissage est dû à la fois à des formations marines et à des formations
continentales dont les apports réciproques ont varié suivant les étages, mais la partie
Sud-Est, qui nous intéresse, est toujours restée à l'abri des mers.

Le remplissage de cette partie, provenant essentiellement du démantèlement de la chaîne


pyrénéenne après sa surrection entre le Lutétien inférieur et moyen, a donné naissance aux
molasses lutétiennes et bartoniennes de la région de Castelnaudary puis ludiennes,
sannoisiennes et stampiennes dans les environs du barrage.

Les couches de marnes, grès, sables alternent de façon relativement régulière mais
affleurent mal.

Il a été néanmoins possible d'y distinguer 8 niveaux qui ont été décrits de façon précise lors
des études précédentes et d'établir une carte géologique détaillée de la cuvette, ci-après.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 4

Figure 1 : Carte géologique de la retenue

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 5

2.1 LITHOLOGIE
Il a ainsi été distingué :

LE NIVEAU II
Le complexe marno-gréseux est, comme son nom l'indique, un complexe de marnes plus
ou moins argileuses, roses ou bariolées, très souvent détritiques, et de grès, conglomérats et
sables, en lentilles avec terminaisons en biseau et passages latéraux. Cette formation
constitue l'extrémité tout à fait amont de la cuvette de retenue.

LE NIVEAU III
Le marno-calcaire correspond au calcaire de Briatexte. Il s'agit d'un marno-calcaire blanc
parfois rosé, crayeux et légèrement dolomitique. Il est souvent associé à des marnes
argileuses roses plus ou moins détritiques auxquelles il passe parfois latéralement. Ce
niveau de nature plus dure et plus rigide que les formations qui l'encadrent présente
quelques cassures subverticales ouvertes orientées Nord Ouest - Sud Est.

Ce marno-calcaire s'enfouit sous les terrains plus récents, un peu à l'aval de la route D517
qui va de Molleville à Cumiès.

Son épaisseur est de 0,5 m à 2,5 m.

LE NIVEAU IV
La marne inférieure est constituée de marnes plus ou moins argileuses bariolées, avec
passées de marnes détritiques ou sableuses. Ce niveau renferme quelques lentilles minces
et de faible extension de grès et de sable. Cependant une lentille plus importante (niveau
IV b) de sable et de grès peut s'y développer et donner dans la cuvette quelques
affleurements qui n'ont pu être cartographiés en raison de leur exiguïté. Vers le sommet du
niveau les marnes argileuses deviennent plus détritiques. D'une façon générale les marnes
sont effritées à l'affleurement.

L’épaisseur de ce niveau est de 10 à 20 m.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 6

LE NIVEAU V
Le grès inférieur est formé de sables et de grès plus ou moins conglomératiques et de
conglomérats vrais. Les passages des sables aux grès ou aux conglomérats, et vice versa,
sont très irréguliers et on observe souvent des litages entrecroisés qui peuvent parfois
amener à une mauvaise interprétation des pendages.

Le ciment des grès et des conglomérats est essentiellement calcaire et les grains ou les
galets sont surtout de nature quartzitique ou calcaire mais peuvent aussi provenir de roches
cristallines. Ces grès et conglomérats présentent souvent à cause de leur dureté quelques
cassures localisées à l'affleurement où ces roches sont cependant moins compactes à cause
de l’altération de surface. Enfin ce niveau de "grès" inférieur devient par endroit argileux
ou renferme des poches ou lentilles de marnes.

L’épaisseur de ce niveau varie de 2 à 10 m.

LE NIVEAU VI
Cette marne moyenne ressemble exactement à la marne inférieure tant au point de vue
nature que dépôt.

Son épaisseur est de 5 à 15 m.

LE NIVEAU VII
Le grès moyen est de la même façon semblable au grès inférieur mais cependant renferme
plus de conglomérats avec galets de grande taille, localisés plus particulièrement dans la
partie amont de la cuvette. Ce grès moyen forme, surtout en rive gauche et dans la partie
amont de la cuvette, des crêtes aplaties et constitue ainsi un certain impluvium qui se
traduit au contact de la marne moyenne par de petites sources temporaires à débit très
faible : de telles sources étaient rares dans le grès inférieur à cause de son impluvium
réduit.

L’épaisseur de ce niveau varie de 5 à 20 m.

LE NIVEAU VIII ET LE NIVEAU IX


La marne supérieure (VIII) et le grès supérieur (IX) présentent en gros les mêmes
caractéristiques que leurs homologues moyens et inférieurs mais on note plus d’irrégularité
au point de vue faciès et épaisseur.

La marne supérieure est très souvent détritique et renferme un grand nombre de petites
lentilles de grès ou de sables. De même le grès supérieur contient de nombreuses lentilles
marneuses et en fait ce niveau est surtout sableux ou gréseux mais toujours plus ou moins
argileux. D'une façon générale l’individualité de ces niveaux devient de moins en moins
nette au fur et à mesure que l'on se dirige vers l'aval et que l'on monte dans la série et ceci
s'accompagne d'une augmentation de la phase argilo-marneuse.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 7

Des éboulis de constitution argilo-sableuse couvrent les pentes presque toujours plantées
en bois : leur épaisseur est de quelques mètres. Ailleurs la roche mère est souvent masquée
par une couche d’altération ou de remaniement en place dont épaisseur ne dépasse pas un
mètre.

Des alluvions de nature argilo-limono-sableuse occupent les points bas de la vallée sur une
largeur augmentant vers l'aval et d'une épaisseur de quelques dizaines de cm à 5 m. Elles
masquent un niveau inférieur essentiellement gravelo-sableux dont l'existence a été révélée
par les travaux de reconnaissance, faits à l'emplacement du barrage.

2.2 STRUCTURE
La structure de ces formations molassiques est simple avec un plongement faible mais
régulier vers l'Ouest - Sud Ouest seulement interrompu par quelques ondulations locales et
de faibles amplitudes.

Quelques cassures, de direction générale Nord Ouest - Sud Est et plus rarement Nord Est -
Sud Ouest, affectent les terrains les plus durs, particulièrement les marno-calcaires et les
grès. Elles sont souvent ouvertes et peuvent entraîner un léger déplacement de quelques
centimètres avec basculement des deux compartiments, mais elles sont toujours limitées à
l’échelle de l'affleurement.

On peut également rencontrer quelques flexures, dues à des mouvements relativement plus
importants, qui arrivent à décaler les niveaux de quelques mètres.

2.3 ÉTANCHÉITÉ À LA COTE 235


La retenue à la côte 235 baigne de l'amont vers l'aval la série allant du niveau II complexe
marno-gréseux, au niveau VII grès moyens, les niveaux VIII et IX marne et grès supérieurs
apparaissent aux abords du site et seront pris en compte à ce titre.

LE NIVEAU II
Ce complexe marno-gréseux occupe l’extrémité amont de la retenue jusqu’à un peu à l'aval
du pont de la route D517 de Molleville à Cumiès ; il est en grande partie masqué par la
couche d’altération et par les alluvions et ne présente aucun risque de fuite car ses niveaux
sableux ou gréseux sont bloqués au mur et au toit par des marnes étanches. C'est lui qui est
engagé par une élévation du plan d'eau.

LE NIVEAU III
Le marno-calcaire n'est noyé qu’à l'aval du pont de la route D517 sur une petite surface
partiellement couverte par les terrains récents. Ce marno-calcaire, de faible épaisseur d'une
part, et intercalé d'autre part entre deux assises marneuses, peut être considéré comme
pratiquement imperméable : les cassures qu'il présente sont en effet à petite échelle et de
plus ne communiquent pas entre elles.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 8

LE NIVEAU IV ET LE NIVEAU VI
Les marnes inférieures et moyennes sont étanches de par leur nature lithologique et les
quelques formations sablo-gréseuses, que l'on peut y rencontrer, sont lenticulaires comme
nous l'avons signalé plus haut.

LE NIVEAU V ET LE NIVEAU VII


Les grès inférieurs et moyens qui, par leur nature lithologique, leur disposition en couches
continues et leur pendage aval, peuvent être à priori perméables, sont en fait étanches à
l’échelle d'une retenue. En effet les résultats des essais d'eau effectués dans les sondages au
droit du barrage nous ont montré que ces grès étaient perméables plutôt dans les zones
décomprimées et altérées tout à fait superficielles mais qu'ils l’étaient beaucoup moins à
l’intérieur des versants.
En admettant même une perméabilité générale faible pour le grès inférieur qui est soumis à
la plus forte charge, mais qui en raison du pendage et de la morphologie ne peut présenter
que des points bas dans la vallée de l'Hers Mort à moins de 1,5 km de distance, la longueur
de filtration est suffisamment longue pour freiner puis annuler les fuites. Le grès moyen
réapparaît également dans la vallée de l'Hers Mort mais la différence d'altitude entre ces
affleurements et ceux baignés dans la retenue est très faible pour une longueur de
percolation minimum de 600 m environ près du Château de Belflou à peu près au droit de
l'emplacement du barrage (PL. 3). Notons tout de suite que les risques de fuite ne
paraissent pas justifiés dans ce niveau qui est soumis à une faible pression en raison de sa
position relativement élevée dans la retenue.

Rappelons d'autre part que dans ces niveaux de grès inférieur et moyen, les passages
latéraux de faciès et la présence de lentilles marneuses peuvent contribuer à freiner toute
éventuelle infiltration au large.

Enfin, en rive droite de la retenue le pendage vers l'Ouest-Sud-Ouest relève les couches
vers les vallées du Fresquel et du Tréboul et toute fuite est donc impossible dans cette
direction.

CONCLUSION
Pour conclure, nous dirons qu'un plan d'eau à la côte 229 n'a pas posé de problème
particulier d’étanchéité depuis la mise en eau du barrage.

A la côte 235, le niveau II qui sera submergé ne présente pas de risque de fuite et la faible
surcharge apportée aux niveaux III à VII ne devrait guère modifier le comportement de ces
derniers.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 9

Figure 2 : Coupe géologique au large de la cuvette

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 10

3. SITE DU BARRAGE

3.1 ÉTAT ACTUEL (COURONNEMENT 232)


Durant la construction du barrage, de nombreuses observations géologiques ont pu être
faites au vu des fouilles, des résultats des sondages du voile d'injection, des sondages pour
les réseaux de piézomètres et drains, et lors du creusement de la paroi.

Ces données ont permis de dresser des coupes géologiques précises et détaillées constituant
les documents de récolement des travaux.

3.1.1 Lithologie
On retrouve sur le site une partie des formations évoquées pour la cuvette (Pl I, II et III).

Les niveaux intéressés par l'ouvrage sont (de bas en haut) :


¾ le niveau IVb : grès lenticulaires
¾ le niveau IV : marnes inférieures
¾ le niveau V : grès inférieurs
¾ le niveau VI : marnes moyennes
¾ le niveau VII : grès moyens
¾ le niveau VIII : marnes supérieures
¾ le niveau IX : grès supérieurs

Les coupes des planches citées précédemment à l’échelle du 1/200, constituent les
documents de référence pour le nouveau projet.

Ces coupes mettent bien en évidence le léger plongement des couches vers l'WSW, c'est à
dire de la rive droite vers la rive gauche.

De ce fait le haut de la rive droite est constitué par les grès moyens du niveau VII (entre la
côte 222 - 238) alors qu'en rive gauche on retrouve au-dessus de ces dernières les grès
supérieurs du niveau IX (entre les côtes 232 et 240).

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 11

3.1.2 Étanchéité du site


Elle a été réalisée en thalweg par une paroi moulée (Pl III) de 10 à 15 m de hauteur
recoupant les alluvions et s'ancrant de 3 à 5 m dans les substratums marno-gréseux
(niveaux IV et IVb).

Sur les rives le voile d'injection normal à une hauteur de 10 à 15 m sous le fond de fouille
du noyau étanche alors que le voile au large varie de 15 à 20 m en RG et de 20 à 22 m en
RD sachant qu'il est arasé à la cote 230 environ (Pl I et II).

Dans tous les cas le voile (normal et au large) pénètre et traite les marnes et grès sur toute
leur hauteur.

Rappelons enfin que la rive droite a fait l'objet d'un traitement particulier par injection de
résines (Pl IV) dans les grès des niveaux V et VII afin de parfaire l’étanchéité de cette
zone.

3.2 SURÉLÉVATION DU BARRAGE

3.2.1 Travaux de reconnaissance pour la surélévation


Des reconnaissances complémentaires ont été réalisées afin de préciser la lithologie et la
perméabilité au large des appuis actuels du barrage, sur l'axe du voile existant, et les
conditions de fondation en thalweg sous le pied de la future recharge aval
(INFRASOL, 1993).
Ces travaux ont consisté en la réalisation de 7 sondages carottés (Pl V) dont les
caractéristiques sont les suivantes :
¾ deux sondages carottés de 30 m de profondeur en rive gauche (EC1 et EC2) assortis
d'essais d'eau.
¾ trois sondages carottés en rive droite avec essais d'eau dont deux de 30 m (EC3 et EC4)
et un de 15 m (EC5).
Ces sondages testent la partie voile au large de la surélévation et se trouvent
respectivement à :
¾ 25 m de l’extrémité actuelle du voile au large (EC2 et EC3)
¾ 50 m de l’extrémité actuelle du voile au large (EC1 et EC4)
¾ 130 m de l’extrémité actuelle du voile au large (EC5)
Ce dernier sondage vérifie les conditions géologiques de l’éperon étroit constituant le haut
de l'appui rive droite.
¾ deux sondages carottés sans essais d'eau en thalweg.
Les nouveaux travaux, ainsi que ceux réalisés pendant la construction ont apporté un
certain nombre de résultats concernant la lithologie et la perméabilité au large et dans la
zone de raccordement au barrage actuel.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 12

3.2.2 Lithologie

HAUT DE LA RIVE GAUCHE


La coupe de la planche VI met en évidence la succession lithologique que l'on a trouvé en
cuvette à savoir du haut vers le bas, 4 ensembles principaux :
¾ Niveau IX : grès, sable, galets, conglomérats d'épaisseur variant entre 6 m (côte 238),
et 11 m (extrémité du futur voile au large).
¾ Niveau VIII : essentiellement marneux, mais assez mince, de 2 à 4 m selon les points.
¾ Niveau VII : à nouveau détritique il offre des sables, grès, galets, conglomérats plus ou
moins indurés, épais de 5 à 15 m.
¾ Niveau VI : ce sont des marnes compactes, qui viennent s'imbriquer dans
l'horizon VII.

THALWEG
Lors de la construction du barrage, au droit de la paroi, on a rencontré (Pl III) :
¾ des alluvions constituées de limons (4 à 5 m épaisseur) surmontant des galets et sables
(1 à 3 m).
¾ un substratum molassique avec de haut en bas :
i Niveau IV : marne (1 à 6 m)
i Niveau IVb : grès (1 à 3 m)
i Niveau IV : marnes > 5 m

Au droit de la future recharge aval, les nouvelles reconnaissances (EC6 et EC7) ont montré
des conditions pratiquement équivalentes avec :
¾ limons : 3à4m
¾ galets et sables : 2,5 à 3,7 m
¾ marnes du niveau IV : 1m
¾ grès et sables du niveau IVb : 4 à 5 m
¾ marnes du niveau IV : >4m

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 13

HAUT DE LA RIVE DROITE


Le sommet de l'appui est constitué (Pl V) par les grès, sables et galets du niveau VII,
lesquels sont couronnés au large par les marnes du VIII. On note également de fortes
variations d'épaisseur pour le niveau VII, détritique, avec plus de 10 m en SR19 et moins
de 3 m en EC4.

Au-dessous de ces formations déjà décrites en rive gauche, on retrouve :


¾ Niveau V : formé de grès, sables plus ou moins argileux et galets il se termine en
biseau entre SR19 et EC3 mais peu atteindre plus de 10 m de puissance à l'aplomb de
SC14 puis réapparaît très au large (EC5)
¾ Niveau IV : il constitue les marnes inférieures qui ne forment qu'un seul gros ensemble
marneux avec le VI en EC4
¾ Niveau IVb : c'est une bande de grès lenticulaires à l’intérieur du IV. On semble la
retrouver au fond du sondage EC4.

3.2.3 Structure
L'examen des planches précédentes montre que, dans l'ensemble, on a une alternance de
niveaux marneux et détritiques, d'épaisseur variable, que l'on peut assez bien corréler d'un
sondage à l'autre.

Le mode de dépôt est parfois lenticulaire avec quelques biseaux et généralement un léger
pendage de la rive droite vers la rive gauche, ce qui explique la présence du niveau IX
uniquement sur cette dernière et confirme les observations faites en cuvette.

Il est bien évident que dans le détail cette hétérogénéité de la molasse du Lauragais est
encore plus nette.

3.2.4 Perméabilité

HAUT DE LA RIVE GAUCHE


Considérons l'ensemble des sondages dans la zone de raccordement avec le barrage actuel
et au large à savoir (Pl VI) :
¾ sondages de reconnaissance antérieure : SR1, SR16, SR17
¾ sondages de contrôle des injections : SC1, SC16, SC17
¾ sondages de reconnaissance pour la surélévation : EC1, EC2

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 14

Il apparaît sur cette coupe que :


¾ dans la tranche supérieure du substratum (0-10 m) les obturateurs sont rapidement
contournés pour des pressions de 1 à 2b (EC1 et EC2) dans le niveau IX.
¾ les valeurs d'absorption sont généralement faibles (<1 l/m/mn sous 5b) et seuls les
niveaux détritiques montrent une certaine absorption tels que le VII (29,2 l/m/mn à
5,2b et 7 l/m/mn à 0,8b sur EC1 dans une passée de galets ou de conglomérats non
consolidés et 11,2 l/m/mn à 5b sur SC1, également dans des galets).
¾ les niveaux détritiques sont cependant très compacts puisqu'ils ont pu tenir une
pression de 5b ou plus (EC2, SC17, SC16) même avant injection.
¾ on remarque aussi qu'il y a une bonne concordance entre les résultats des différentes
campagnes de sondage et cela malgré la grande hétérogénéité du terrain.
¾ on constate enfin que l’extrémité du voile normal de la surélévation (SC17)
correspondra au voile au large existant et l'on peut considérer qu’à cet endroit les
terrains sont très peu perméables.

A l'aplomb du futur voile au large (entre SR17 et EC1) le terrain étanche se trouve à
environ 20 m sous le TN (# côte 219).

THALWEG
La vallée n'a pas fait l'objet de reconnaissances complémentaires, l’exécution de la paroi
ayant permis d'en avoir une coupe presque continue (Pl III). On voit que cette dernière
vient s'encastrer dans les niveaux marneux IV imperméables (0 l/m/mn sous 5b en SR5 et 0
l/m/mn sous 5b en SC20) ou VI (0 l/m/mn à 5b en SR5) sur la plus grande partie de son
développement. Au droit des panneaux 8, 9 et 10, la paroi pénètre dans les grès IVb sur
une quinzaine de mètre de long, leur perméabilité de 7,9 l à 5b reste faible (SR5) et ils sont
peu épais (# 4 m). Compte tenu du niveau marneux qui les recouvre (IV) ils ne sont pas
baignés en fond de vallée par les eaux de la retenue.

HAUT DE LA RIVE DROITE


Comme en rive gauche, on s'est intéressé au voile au large pour la surélévation et à la zone
de transition avec le voile au large existant c'est à dire :
¾ sondages de reconnaissance antérieure : SR14, SR18, SR19
¾ sondages de contrôle des injections : SC14, SC18
¾ sondages de reconnaissance pour la surélévation : EC3, EC4, EC5

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 15

Cette coupe montre que :


¾ comme en rive gauche, dans la tranche très supérieure des terrains (0-8 m) les
obturateurs sont contournés pour des pressions de l'ordre de 1 à 3b, mais ceci de façon
moins nette (EC3, EC4, SR19) dans les niveaux VIII et VI (marneux) ou VII (gréso-
sableux).
¾ les valeurs d'absorption sont faibles (< 1 l/m/mn sous 5b) même pour un niveau
détritique comme le VII.
¾ généralement l'ensemble des niveaux lithologiques tient bien la pression jusque vers
7 bars ou des claquages commencent alors à se produire (SR14).
¾ là encore les différentes campagnes donnent des résultats cohérents entre eux.
¾ au-delà du voile au large existant, les terrains sont très peu perméables à 5b ou plus, au-
dessous de 12 à 15 m de profondeur et il en est de même si l'on poursuit vers le petit
col qui se trouve derrière la maison du gardien (EC5).

3.2.5 Valeur de la nouvelle fondation


¾ en rive droite, le substratum existant entre SR14 et SR19 (niveau VII et VIII)
constituera une fondation suffisante, de qualité équivalente à celle que l'on avait pour la
digue à 232.
¾ il en est de même en rive gauche entre SC1 et SC17 où l'ouvrage sera concerné par le
niveau IX détritique.
¾ au-dessous de 232, l’épaississement de la digue engagera les mêmes formations que
l'ouvrage initial, en particulier en thalweg où l'on pourra se fonder sur les alluvions
existantes après décapage de la zone végétalisée.

3.2.6 Étanchéité complémentaire

3.2.6.1 Conséquences de la surélévation


Compte tenu du fait que la digue est surélevée par l'aval, son nouvel axe va se trouver plus
en aval d'environ 16,5 m. L’étanchéité actuelle est donc à compléter sinon entre 229 et 235
l'eau de la retenue passera par dessus le voile. Cela est d'autant plus vrai en rive droite que
le voile au large n'est pas dans le prolongement du voile normal mais revient légèrement
vers l'amont d'environ 27° par rapport à l'axe du barrage existant. Il est donc nécessaire de
reprendre l’étanchéité par un organe approprié et de la poursuivre au large au-delà du
couronnement.

Ceci est particulièrement net en rive droite où l’éperon constituant l'appui du barrage est
relativement mince.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 16

TYPE D’ÉTANCHÉITÉ À ENVISAGER


Envisager de poursuivre le voile actuel par un voile traditionnel ne semble pas très adapté.
En effet, compte tenu du déplacement du couronnement vers l'aval, il faut retraiter toute la
hauteur de l'appui. En effet, l’étanchement de la partie supérieure par injections reste trop
incertain puisque, dans de tels terrains, il est pratiquement impossible de monter en
pression et que les coulis traditionnels et les résines pénètrent mal.

Nous proposons alors d'assurer l’étanchéité de la surélévation de la digue par l’exécution


d'une paroi moulée. Sa géométrie et sa profondeur sont adaptées pour qu'elle vienne
nettement s'encastrer dans le voile actuel au moins sous la limite supérieure du voile
existant (normal et au large).

Étanchéité rive gauche


¾ A l'aplomb du voile au large actuel, la paroi sera descendue de la côte 235,7 à la
côte 219, à partir du point C. Elle s'encastrera donc dans le voile au large existant dans
les marnes du niveau VI.
¾ Au-delà elle sera poursuivie sur une cinquantaine de mètres pour constituer la nouvelle
étanchéité au large. Elle pénétrera également les marnes du niveau VI étanche
(< 1 l/m/mn sous 5 b) en ayant recoupé tout le VII qui a montré les plus fortes
perméabilités (30 l/m/mn sous 5 b en EC1) lors des dernières reconnaissances.

Étanchéité rive droite


¾ Au droit du voile au large existant et sur environ 23 m vers le versant la paroi viendra
recouper tout cet appui, qui avait fait l'objet d'une étanchéité supplémentaire (niveau
détritique V) avec des résines, jusqu’à la côte 208 (marnes du niveau II) qui correspond
à la limite du voile étanchéité existant. Puis, compte tenu des faibles perméabilités, on
remontera la paroi progressivement jusqu’à la côte 222 à l'aplomb de l’extrémité du
voile au large actuel en englobant la fermeture lenticulaire du niveau V.
¾ Au delà, compte tenu de la minceur de l'appui sur cette rive et de la piézométrie élevée
observée, la paroi sera poursuivie au large sur 50 m à la côte 222, ce qui correspond à
un bon encastrement dans les marnes du niveau IV et devrait éviter le contournement
de l'ouvrage par les eaux de la retenue. Comme en rive gauche, la limite supérieure de
la paroi sera 235,7.

Étanchéité en thalweg
¾ En thalweg, nous avons vu sur la Pl III que la paroi coupait toute circulation dans les
alluvions et se fermait dans les marnes étanches du niveau IV, ne touchant que très
localement les grès du IV b. Les rapports d'auscultation ont montré qu'en vallée la
piézométrie du substratum réagit faiblement avec la charge du plan d'eau et que, par
conséquent, la paroi et le noyau étanche jouent bien leur rôle. Il ne semble donc pas
nécessaire, pour la surélévation de 6 m envisagée, de reprendre l'étanchéité
actuellement satisfaisante en thalweg.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 17

3.2.7 Drainage
Compte tenu des résultats d'auscultation de la rive droite il est prévu de drainer
particulièrement les niveaux détritiques V et VII avec un placage drainant et des puits.

4. SISMICITÉ
Pour le barrage actuel, les calculs de stabilité de la digue et des ouvrages ont été établis en
considérant que la sismicité du site était négligeable.

Cette hypothèse de calcul avait été tirée des règles parasismiques 1969 classant le
département de l'Aude dans un zone de sismicité nulle ou négligeable et d'une note du
Professeur ROTHE qui confirmait le choix de cette hypothèse.

Pour la surélévation, une enquête a été faite par l'Institut de Physique du Globe de
Strasbourg qui a fourni la liste des séismes enregistrés par le Réseau National de
Surveillance Sismique depuis 1974.

Deux événements apparaissent significatifs sur 63 répertoriés (amplitude 4,5


le 23 avril 1981 et 5,6 le 18 février 1996) ce qui correspondait à une intensité
macrosismique (échelle MSK) proche de VI pour le premier, et sans doute proche de VII
pour le second (communication orale de M. GRANET de l’Institut de Physique du Globe
de Strasbourg). Rappelons que, pour les constructions, ne sont destructives que les
intensités supérieures à VII.

Le projet de zonage sismique de la France révisé en 1985 classe toujours le département de


l'Aude en zone 0 où la sismicité est négligeable et les règles parasismiques non
obligatoires. Les hypothèses faites en 1975 ont donc été reconduites.

5. AUSCULTATION DU BARRAGE
L'auscultation actuelle du barrage est assurée, au niveau des drains et des piézomètres, par :
¾ 9 piézomètres disposés sur les risbermes
¾ 11 piézomètres implantés en rive gauche
¾ 13 piézomètres implantés en rive droite
¾ 21 drains dans la galerie rive droite
¾ 24 drains dans la galerie rive gauche
¾ 24 puits de décharge en pied aval
¾ 15 drains de pied du tapis filtrant

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 18

Dans la mesure du possible, la surélévation du barrage devra respecter ces ouvrages et en


conserver le maximum de façon à avoir un suivi continu d'auscultation entre la digue
actuelle à 232 et la future à 238. Il faudra donc prévoir leur adaptation lors de la montée du
remblai et renforcer cette auscultation par des implantations nouvelles (CPI) pour ceux qui
seront abandonnés.

Quelques piézomètres et puits drainants supplémentaires seront à faire à l'aval, en rive


droite et en rive gauche surtout pour contrôler la saturation des appuis.

6. MATÉRIAUX
Il en existe deux grandes catégories :
¾ en fond de vallée les alluvions constituées d'une couche supérieure de limons (4 à 5 m
d'épaisseur sur le site du barrage actuel) qui ont servi à la confection du noyau et qui
surmontent des graves sableuses (2 à 4,5 m de puissance).
¾ sur les versants on retrouve des éluvions et le substratum dont la répartition est plus
irrégulière et qui sous le vocable "marno-grèseux" ont été utilisés pour les recharges
amont et aval de la digue.

Compte tenu du contexte géologique régional, il faut chercher des gîtes de type équivalent
aux précédents afin d'assurer une bonne "reprise" de l'ouvrage. Une recherche à proximité
du barrage actuel est intéressante car elle limite le transport. Si l'on envisage de prospecter
les versants au-dessus du plan d'eau actuel, la rive gauche est la plus commode. En rive
droite, où se trouve l'ancienne zone d'emprunt, le ruisseau du Peyrat oblige à faire un trop
long détour.

Les sites ont été sélectionnés en amont rive gauche du barrage et ont fait l'objet d'études et
de prospections par le bureau MECASOL et la SCP. Il s'agit de la zone dite Mas en
Gaillard - la Bouscare - Fontaurie étalée sur 28 ha et de la zone la Taillade - Bordeneuve -
le Moulin - la Faure sur 32 ha.

Elles ont l'avantage d'être proches du barrage et faciles d'accès. Les résultats de ces études
ont montré que l'on pouvait disposer d'environ 1 500 000 m3 de matériaux pour la
confection du noyau et des recharges.

En ce qui concerne les zones retenues en phase travaux, il apparaît que l'on peut compter
réellement sur un peu plus de 400 000 m3 en fonction des contraintes d'exploitation.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 19

7. CONCLUSION
La surélévation de la digue de la Ganguise se présente dans des conditions géologiques
satisfaisantes :
¾ l'augmentation de 6 m du niveau de l'eau ne devrait pas poser de problème particulier
en cuvette, aussi bien en ce qui concerne son étanchéité que la stabilité de ses versants.
¾ au droit du site, l'organe d'étanchéité du barrage devra être complété et poursuivi au
large sur les deux rives. Afin d'assurer un bon traitement la solution la plus sûre est une
paroi moulée venant s'encastrer dans le voile existant, de préférence à une reprise de
voile toujours délicate dans la zone superficielle, avec des formations peu perméables
qui s'injectent difficilement et nécessitent l'utilisation de produits spéciaux.
En rive droite cette paroi reprendra en partie la zone traitée antérieurement par les
résines et le niveau V dont l'analyse détaillée des auscultations montre certaines
insuffisances.
En rive gauche, existe un niveau un peu plus perméable (VII) qui sera aussi traité par la
paroi moulée.
¾ en thalweg l'étanchéité actuelle (paroi encastrée dans les marnes recoupant les
alluvions) apparaît suffisante pour la surélévation envisagée compte tenu des résultats
des différentes auscultations.
¾ le problème des matériaux est délicat pour avoir l'assurance de trouver les volumes
suffisants en rive gauche du plan d'eau.
¾ enfin, l'actualisation de la sismicité du site a montré que l’intensité probable, compte
tenu du séisme du 18 février 1996 (amplitude : 5,6) devrait se situer aux alentours du
degré VII sur l’échelle MSK.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 20

ANNEXES "GÉOLOGIE"

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 21

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 22

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 23

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 24

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 25

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 26

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 27

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
C. Géologie 28

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation

D. L'OUVRAGE - PRÉSENTATION
TECHNIQUE ET RÉALISATION

Éric VUILLERMET, Chef de Projet BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 1

1. PRÉSENTATION TECHNIQUE DU PROJET DE


SURÉLÉVATION

1.1 CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DU PROJET

1.1.1 Principe et conception générale

1.1.1.1 Situation générale


Le barrage de la Ganguise, ouvrage structurant régional important pour le stockage, la
compensation et la régularisation des volumes nécessaires à l’irrigation du Lauragais, à la
Navigation sur le Canal du Midi et au soutien des étiages de l’Hers-Mort, se situe dans le
département de l’Aude à 13 km à l’Ouest de CASTELNAUDARY, sur le cours de la
Ganguise, affluent de l’Hers-Mort, lui-même affluent de la Garonne.

Localisation du barrage

Le barrage et la retenue actuelle d’une capacité de 24,6 Mm3, soit un volume utile de
21,9 Mm3, sont situés sur les communes de BELFLOU, GOURVIEILLE, BARAIGNE,
CUMIES, MOLLEVILLE et MAS SAINTES PUELLES.

La construction du barrage a été entreprise au début de l’été 1977 et s’est déroulée sur
27 mois.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 2

La première mise en eau date de novembre 1979. L’ouvrage a par ailleurs fait l’objet de
deux vidanges décennales au cours des mois de décembre 1989 et décembre 1999.

Le barrage de la Ganguise contrôle un bassin versant propre de 28,4 km² fournissant un


apport annuel moyen observé de 5,4 Mm3, variant de 0,5 Mm3 lors de l’année la plus sèche
(1989) à 12 Mm3 lors de l’année la plus abondante (1992).

Le volume apporté à la retenue par son bassin versant propre est complété par des ouvrages
d’amenée d’eau importants : le complexe NAUROUZE/MANDORE et l’adducteur de
transfert HERS-LAURAGAIS

1.1.1.2 La surélévation
Dès l'origine du projet, il avait été envisagé pour des raisons économiques de réaliser le
barrage de la Ganguise en deux étapes.

Cette prévision de surélévation avait en fait surtout consisté à concevoir un profil-type de


digue facilement "rehaussable" par l'aval : on peut citer pour exemple l'inclinaison
particulière du noyau étanche et du drain cheminée.

Le principe et la conception générale de la surélévation du barrage consistent à renforcer la


recharge aval et à prolonger le parement amont afin d'atteindre la cote 238 NGF (rehausse
de 6 m) en prolongeant et en renforçant les dispositifs particuliers d'étanchéité et de
drainage.

Les matériaux de mêmes natures sont mis en oeuvre pour la surélévation dans la continuité
de l'existant après recépage du couronnement, décapage et préparation des fonds de forme
en vallée, en rives et sur le parement aval.

Les étanchéités sont poursuivies en rives et implantées dans la continuité des voiles aux
larges existants. Les dispositifs de drainage et de collecte concernent le barrage lui-même
(fond de vallée, rives, recharge) et le versant rive droite pour lequel des dispositions
particulières sont prises.

La forme générale du parement amont n’est pas modifiée, sa protection par enrochements
est prolongée jusqu’au couronnement.

La largeur finale du couronnement est portée à 10 mètres ce qui permettra de rétablir la


route existante avec une largeur de 6 m. Lors des études APD, deux points importants ont
fait l’objet d’analyse spécifique :
¾ d'une part, l'adaptation de la géométrie du parement aval (pentes des talus, largeurs des
risbermes) aux résultats des essais géotechniques effectués dans la recharge du barrage
et des calculs de stabilité afférents,
¾ d'autre part, le choix du maintien de l'ouvrage de vidange dans sa conception actuelle
(conduite DN 1 650 mm et vantellerie) qui conduira néanmoins à un aménagement
spécifique de la tête amont et de l'ouvrage aval pour y adjoindre en particulier une prise
sur conduite et un ouvrage de restitution à la Ganguise.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 3

L'adaptation de l'ouvrage de vidange (en particulier la tête amont) a nécessité pour la


réalisation des travaux correspondants à une vidange totale de la retenue. Cette
intervention a été anticipée afin d’être exécutée lors de la vidange décennale de 1999.
L’organisation dans le temps des autres travaux permet d'assurer un niveau de service
minimum correspondant à la cote 227 NGF soit un volume stocké de 20 Mm3 et permet
donc de satisfaire les usages et besoins tant agricoles qu'environnementaux ou touristiques
pendant toute la durée du chantier.
Le nouvel ouvrage et sa retenue auront les principales données techniques suivantes :

Le barrage en quelques chiffres

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 4

Vue en plan du barrage surélevé

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 5

1.1.2 Descriptif du projet


Les travaux de surélévation de la digue s’articulent sur deux phases principales :
¾ L’adaptation et le renforcement des ouvrages génie civil existant que sont l’ouvrage de
vidange et l’accès à la galerie de drainage rive gauche ;
¾ Les travaux de surélévation proprement dits.

Les travaux d’adaptation des ouvrages ont consisté :


¾ A la modification et au renforcement de l’ouvrage de vidange dit « tête aval » ;
¾ A la création d’un nouvel accès à la galerie de drainage en remplacement d’un puits
d’accès
¾ L’adaptation des équipements hydromécaniques

Les travaux de surélévation comprennent :


¾ Les travaux de déblais préparatoires
¾ La réalisation d’un mur de soutènement et d’un dalot visitable servant d’exutoire des
eaux de drainage de la galerie Rive Gauche ;
¾ Les travaux de réalisation des remblais de la recharge aval associés aux dispositifs de
drainage
¾ Les travaux d’exécution d’étanchéité des rives par paroi moulée

Concernant les ouvrages hydrauliques, le maintien des ouvrages de vidange existants avec
quelques adaptations notamment sur les accès a permis d’éviter la vidange de la retenue.
Le contexte hydrologique de ce barrage dont le remplissage est essentiellement artificiel
conduit à conserver les caractéristiques des équipements hydromécaniques et notamment
les caractéristiques des organes de vidange.

Les divers travaux annexes liés à la surélévation du barrage sont :


¾ Extension du bâtiment d'exploitation : le bâtiment existant en rive droite sera agrandi et
aménagé afin de loger le matériel de surveillance et d'exploitation de l'ouvrage ;
¾ Rétablissements des réseaux : l'ensemble des réseaux existants affectés par la rehausse
du plan d'eau (électricité, téléphone, conduites d'eau …) sera modifié et réimplanté
hors de l'emprise du futur plan d'eau ;
¾ Rétablissements routiers : les CD 5 et CD 217 en queue de retenue ont été rehaussés et
maintenus sensiblement selon leur tracé initial avec une variante de quelques dizaines
de mètres plus en aval concernant le rétablissement de St Jean ;
¾ Déplacement de la station de pompage de Molleville : la station existante doit être
déplacée en retrait de quelques centaines de mètres par rapport à son emplacement
actuel, en dessus de la côte des plus hautes eaux ;

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 6

1.1.2.1 Les ouvrages génie civil

ADAPTATION ET RENFORCEMENT DE L'OUVRAGE DE VIDANGE - TÊTE AVAL


La nature des travaux a été décomposée en deux familles :
¾ Les travaux de démolition et de renforcement de la structure existante ;
¾ Les travaux d’exécution de l'ouvrage de tête aval proprement dit,

Il a été fait le choix de maintenir l'accès à la galerie de vidange (qui n'est pas modifiée dans
le cadre de ce projet) et à la tête amont, par la tête aval actuelle, en conservant dans leur
position actuelle l'ensemble des ouvrages aval (bassin, raccordement, canal de fuite revêtu)
mais aussi les positions des organes de vidange (vanne jet creux DN 1500).

Cette disposition nécessite bien évidemment d'adapter ces ouvrages au projet de


surélévation.

Le principe retenu est la réalisation d'un accès couvert en forme de voûte calée à la cote
207,00 NGF à l'aplomb du bassin de dissipation et de la tête aval proprement dite. Il
permet, outre l'accès à la galerie de vidange et à la future commande du jet creux,
l'installation d'une conduite acier DN 1 200 mm alimentant la station de pompage de la
Ganguise et les nouveaux besoins haut-garonnais (dérivation vers les ouvrages de
restitution existants).

Précédant la galerie d'accès, un pont-dalle couvrant l'extrémité du bassin de dissipation


permettra l'accès de la rive droite à la rive gauche du canal de fuite.

Les dispositions et contraintes appliquées aux parties de Génie Civil existantes ayant varié,
il a été nécessaire de renforcer les fibres supérieures des radiers du bassin de dissipation et
de la tête aval par la mise en place d’un lit d’armature ancré au radier existant et noyé dans
une chape de béton de renforcement.

Pour la réalisation de la galerie supérieure, des travaux de découpe et de démolition de la


structure BA existante sont nécessaires pour retrouver des sections de béton suffisantes.

A l'interface entre structure existante et nouvelle structure, des aciers de connexion ont été
mis en place par perforation et scellement.

L’ouvrage se compose de 2 éléments indépendants:


¾ Bassin de dissipation
¾ Tête aval proprement dite

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 7

Tête aval – Avant / Après

3

5

Tête aval – Coupe de l’ouvrage

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 8

Bassin de dissipation
L’ouvrage aval existant est conservé. C’est un ouvrage en U en béton armé dont le radier
mesure 8.00 m de large (épaisseur de 1.00 m) et les bajoyers 7.50 m de haut à partir de la
face supérieure du radier (cote 199 NGF). Longueur : 19.00 m

Une galerie est créée en partie supérieure comprenant une dalle intermédiaire de 4.70 m de
large et une voûte de 4.00 de haut à partir de la face supérieure de la dalle intermédiaire.
Cette galerie permet un accès à la galerie de vidange et à la nouvelle commande du jet
creux. Une conduite DN 1200 y est installée au vu de l’alimentation de la station.
L’ouvrage existant est arasé à la cote approximative de 205.25 NGF. Longueur de la
galerie : 11.00 m

En aval du bassin de dissipation, la dalle intermédiaire (épaisseur 0.60 m) est prolongée et


assure le franchissement de l’ouvrage pour les véhicules. Longueur : 8.00 m

Tête aval proprement dite


L’ouvrage existant est un ouvrage en U en béton armé.

Il possède 3 sections types :

Section 1 : Section 2 : Section 3 :


Radier : 8.00 m à 4.70 m de large Radier : 4.70 m de large Radier : 5.60 m de large
Épaisseur : 1.00 m à 1.40 m Épaisseur : 1.40 m Épaisseur : 1.40 m
Longueur : 6.80 m Longueur : 4.20 m Cote radier : 202.95 NGF
Longueur : 6.10 m

La galerie créée en partie supérieure a les mêmes caractéristiques que celle réalisée pour le
bassin de dissipation. La cote supérieure de la dalle intermédiaire est d’environ 207.00
NGF.

LE RAMEAU D'ACCÈS À LA GALERIE DE DRAINAGE RIVE GAUCHE


Cet ouvrage est constitué par une galerie de 38 mètres de longueur, de section
rectangulaire en radier et semi-circulaire en voûte. Elle est implantée en flanc de versant à
une profondeur variant entre - 1 mètre et - 6 m 50 par rapport au terrain naturel. Formée
d'éléments de 5 m 60 de longueur, elle est pentée à 21,8 % et se connecte au puits d'accès
existant à la galerie de drainage rive gauche.

Les fouilles ont été réalisées entre deux rideaux de palplanches PU20 qui ont évité la
décompression des sols attenants et ont servi de coffrages perdus.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 9

Exécution des rideaux de palplanches Rive gauche

Le puits existant a été consolidé sur sa partie supérieure. Un de ses voiles a été découpé
pour réaliser la continuité d'accès à la galerie de drainage.

Les refus prématurés dans des niveaux marneux lors du vibro-fonçage et battage des
palplanches ont conduit à adapter en phase chantier un rideau avec deux niveaux de
butons.

LES MURS DE SOUTÈNEMENT AVAL


De part et d'autre de l’ouvrage "tête aval", des soutènements sont prévus pour maintenir les
accès à la galerie de vidange et à la station de pompage.
La solution retenue pour ces soutènements a été des murs en béton armé exécutés de façon
traditionnelle.
Ce mur sera soumis à des efforts sub-horizontaux dus aux effets de poussée et de fluage du
parement aval.
La réalisation des murs est soumise à des contraintes très strictes de calage, notamment du
radier, car la collecte et l'évacuation d'une partie des eaux drainant le barrage s'effectuent
au pied de ces murs.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 10

1.1.2.2 La digue

TRAVAUX PRÉPARATOIRES : DÉCAPAGE ET TERRASSEMENTS


Dans le phasage de la surélévation du barrage et précédant l'exécution des remblais : les
travaux préparatoires intègrent la dépouille du couronnement existant, le décapage et les
terrassements du talus aval du barrage actuel, le décapage des versants, le décapage et le
terrassement en fond de vallée et le terrassement du couronnement ainsi que les travaux de
raccordement au tapis drainant et tranchées drainante existantes.

Les terrassements en fond de vallée sont réalisés sous embarras des 24 puits de décharge
existants qui ont été conservés et adaptés à la nouvelle configuration du barrage.

Travaux de terrassement – Fouille en fond de vallée

PROFILS TYPES DE LA DIGUE


Le profil du barrage existant se caractérise par :
¾ Une recharge amont en matériaux les plus perméables (sablo-gréseux) ;
¾ Un noyau de limon argileux associé à un filtre granulaire. Il se singularise par une
inclinaison vers l’amont. Ce choix permet sa prolongation par un remblaiement aval ;
¾ Une recharge aval en matériaux marno-gréseux.
¾ Un tapis drainant tri-couche (sable - gravier –sable) se raccordant au filtre cheminée.
La couche de sable supérieure a été en tout ou partie remplacée par un géotextile Bidim
U64.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 11

Après préparation du sol d'assise des remblais et terrassement du couronnement à la


cote 230 NGF, la digue est surélevée selon une géométrie de profil type voisine du profil
initial. Le filtre incliné est poursuivi de la cote 227 NGF à la cote 235,70 NGF (PHE)
tandis que le couronnement passe de la cote 232 NGF à la cote 238 NGF.

Après prolongement du réseau drainant en vallée et sur les rives, par la mise en œuvre de
drains et d’un tapis tricouche, la recharge est mise en place sur les limons de fond de
vallée, sur les molasses des rives et sur le parement aval de la digue existante.

En outre, il est prévu l'interposition d'un dispositif de drainage complémentaire au cœur du


remblai constitué par deux « tapis » sableux sub-horizontaux de 0,30 m d'épaisseur
minimum, se recoupant par rapport à la verticale et situés vers les cotes 213 NGF et
226 NGF.

Pour protéger de la dessiccation la recharge aval vis à vis des sollicitations météoriques et
hygrothermiques, on prévoit la mise en œuvre d’une couche anti-retrait sablo-graveleuse
0/30 de 0,8 m d'épaisseur surmontée de 0,20 m de terre végétale.

La forme générale du parement amont n'est pas modifiée (conservation des banquettes
intermédiaires, prolongement du fruit supérieur). Sa protection en enrochements est
prolongée jusqu'au couronnement.

Le parement aval évolue du fait d'une modification des fruits et des largeurs et cotes des
banquettes intermédiaires. Trois banquettes de cinq, huit et trois mètres de large
(à 226 NGF, 213 NGF et 206 NGF) organisent ce parement selon un premier fruit de 2,5/1,
puis 3/1 puis 3,5/1.

En partie aval, un cavalier de pied réalisé en petits enrochements 0/160 mm, mis au contact
du tapis drainant et réalisé selon une pente de 3,5/1 protègera le pied du barrage rehaussé.

Selon ces dispositions, le fruit moyen du parement aval est de 3,33/1.

La largeur finale du couronnement est portée à 10 m. Elle est notamment destinée à


recevoir une route de 8 mètres de large, dont 5 mètres de chaussée.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 12

MATÉRIAUX DE LA RECHARGE
On disposera sur le flanc sud, en rive gauche du barrage, après décapage, d'un emprunt de
matériaux meubles.

Les matériaux mis en évidence sous la couche végétale sont :


¾ Limons argileux jaune brun « L »,
¾ Argiles silteuses jaunâtres « AS »,
¾ Sables argileux jaunes avec ou sans rognons et petits bancs grésifiés « S ».
Les essais de laboratoire réalisés sur les différents matériaux des zones d'emprunt ont
montré que les argiles et limons silteux rencontrés sous la couverture végétale convenaient
à la constitution d'un noyau étanche.
Toutefois la transition entre les matériaux AS et les matériaux S n'étant pas franche, les
argiles et limons silteux peuvent être localement contaminés par des sables argileux. Des
essais ont néanmoins montré que pour ces derniers matériaux la teneur en fines était
suffisamment élevée pour que leur perméabilité soit faible et que leur utilisation
accidentelle en noyau ne présente pas de danger.
La recharge nécessite environ 480 000 m3 de matériau.
On réalisera, dans ces conditions, la recharge en exploitant les sols meubles sur toute ou
partie de leur épaisseur. Étant donné les pourcentages respectifs des matériaux AS et S
(3 pour 1), la recharge sera constituée en majeure partie par les matériaux AS.

Fuseaux granulométriques des matériaux des zones d’emprunt (Mécasoi)

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 13

PROFIL TYPE ET MATÉRIAUX DE LA DIGUE

Partie d’ouvrage Nature Granulométrie Provenance Nature


c Corps du barrage Argiles silteuses, limons variable Zone d’emprunt mise à disposition -
d Filtre incliné Sables fins 0 - 4 mm Carrières Alluvionnaire, roulé lavé
e Tapis drainant Tri-couche : sables fins + graviers + Sable 0 - 4 mm Carrières Alluvionnaire, roulé lavé
sables fins Graviers 4 – 30 mm
f Tapis intermédiaire Sables fins 0 - 4 mm Carrières Alluvionnaire, roulé lavé
h Protection parement amont Enrochement 200 – 900 mm Carrières Calcaire
i Protection pied parement Petits enrochements 0 – 160 mm Carrières Calcaire, concassé
aval
j Protection anti-retrait Sables - Graviers 0 – 30 mm Carrières Calcaire, concassé

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 14

PROTECTION DES PAREMENTS AMONT - AVAL

Parement amont
La protection du parement amont sera réalisée, au-delà de la cote 230 NGF, en
enrochements appareillés (rip - rap) d’un diamètre compris entre 200 et 900 mm. Une
solution pour le filtre sous-jacent prévu initialement sur une épaisseur de 30 cm en
matériau granulaire dont les conditions de filtre restaient complexe quant à leur validation
consistera à le remplacer par un géotextile répondant au double critère : filtre et anti-
poinçonnement. Il a été retenu un géotextile Bidim F80.

Parement aval
Entre les cotes 206 NGF et 238 NGF, la recharge aval est recouverte d'une couche de terre
végétale ensemencée de 0,20 m d'épaisseur surplombant un mélange de sables et graviers
(0,80 m) faisant office de couche anti-retrait.
Cette protection complémentaire est essentielle. Destinée à couper l'ascension capillaire,
elle protégera le parement aval de l'effet de l'ensoleillement et du ruissellement des eaux de
pluie.
Entre 206 NGF et le fond de vallée, le talus continuera d'être protégé par une recharge en
petits enrochements 0-160 mm.

DRAINAGE

Dispositions d'ensemble
Eu égard à l'hétérogénéité des terrains du site en particulier du point de vue des
perméabilités, il est absolument nécessaire de poursuivre et de compléter le drainage
existant à l'aval des organes d'étanchéité.
Le drainage de l'ensemble du remblai est assuré d'une part par le filtre incliné qui sera
poursuivi de la cote 227 NGF à la cote 235,70 NGF et d'autre part par un tapis filtrant
placé en fondation (fond de vallée et rives).
Le drain cheminée (sable fin 0/4) sera prolongé avec sa pente originelle (0,9/1). Sa largeur
horizontale est de 2,65 m, son épaisseur (comptée perpendiculairement aux parois) est de
2,0 m.
Le tapis filtrant placé en fondation draine la fondation du barrage et la recharge. Sa
vocation est également d'évacuer vers l'aval les eaux en provenance du drain cheminée.
L'extension du tapis filtrant (sable fin 0/4 - graviers siliceux 4/30), en vallée et en rives,
sera constituée par un filtre tricouche de 0,90 m d'épaisseur (3 x 0,30 m). Une adaptation
de ce tapis a consisté à remplacer la couche de sable supérieure par un géotextile filtre, tout
en maintenant le concept tri-couche dans les zones de raccordement.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 15

Mise en œuvre du tapis drainant en fond de vallée

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 16

Mise en œuvre du géotextile et de la couche de "protection" (1ère couche de remblai)

En fond de vallée, les fossés drainant équipés de drains DN 100 mm du barrage actuel
sont prolongés par des tranchées drainantes équipées de collecteurs DN 150 mm jusqu'au
fossé aval.
Onze tranchées drainantes complémentaires (avec drains DN 150 mm) leur sont associés
dans l'emprise de la recharge.

Tranchées drainantes en fond de vallée

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 17

Un fossé collecteur aval, maillé avec une conduite DN 1 000 mm, raccorde ensuite les
eaux de drainage à l'exutoire général que constitue le chenal d'évacuation de la vidange
principale.

Les 24 puits de décharge implantés sur deux lignes parallèles au pied aval du barrage ont
été maintenus et connectés au tapis filtrant.

Récupération des puits drainants existant en fond de vallée

Sur les rives, le tapis filtrant latéral débouchera théoriquement vers l'extérieur. Il sera
protégé par le matériau anti-retrait.

En rive gauche, quatre drains DN 150 mm en tranchée sont disposés sur le versant dans
l'emprise de la recharge.

La partie supérieure du versant est coupée partiellement par la galerie de jonction à la


galerie de drainage de rive gauche. Le premier drain est disposé contre cet accès et vient
déboucher dans la galerie de drainage. Cette disposition doit permettre un drainage efficace
du haut du versant.

En rive droite, 4 drains complémentaires en diamètre DN 150 mm en tranchée sont prévus


sur le versant. Les deux drains existants sous la recharge actuelle (DN 100 mm), espacés
de 40 mètres, étant poursuivis par un collecteur jusqu'au puisard de collecte créé à
proximité de la tête aval.

Sur chaque rive, un fossé latéral évacue les eaux collectées vers l’aval puis vers le chenal
d'évacuation.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 18

¾ Galeries de drainage
La galerie de drainage rive droite est raccordée à l'ouvrage de vidange principale.
Parallèle au plan des injections sur le versant, et équipée de 21 drains (dont 6 doubles),
elle continue sans modification d'assurer son rôle après la surélévation du barrage.
En revanche, la galerie de drainage (24 drains) en rive gauche voit son accès concerné
par l'emprise de la surélévation.
Un dalot visitable de dimension 0,70 x 1,50 m, d'une soixantaine de mètres de long
réalisé dans le prolongement de la conduite d'évacuation DN 500 mm installée en rive
gauche permettra l'évacuation des eaux de drainage de la galerie jusqu'au fossé
collecteur.
¾ Dispositions particulières sur les versants
Les études ont montré que sur les versants, la piézométrie dans les "niveaux
perméables" (IV b, V, VII et IX en rive gauche) augmentera de façon notable lors de la
montée du plan d'eau.
En particulier en rive droite où, malgré la présence du rideau d'injection actuel et de la
future paroi moulée recoupant les niveaux V et VII, l'éperon pourra faire l'objet d'un
contournement (que l’on observe à un degré moindre en l’état actuel).
Les dispositions de protection détaillées en rive droite sont présentées ci-après :
i Puits de décharge au nombre de 10 (DN = 300 mm) crépinés entre les cotes 194 et
214 NGF, espacés de 10 m autour de la cote 216 NGF (traitement des niveaux IV b
et V).
i Placage drainant sous la cote 215 NGF, de l'appui rive droite, sur une cinquantaine
de mètres de longueur.

Traitement de l'interface des remblais


Un drainage d'interface entre remblai ancien et remblai nouveau a été jugé nécessaire, en
particulier pour améliorer les conditions de stabilité en phase de premier chargement.
Il a pour but essentiel d'accompagner la dissipation des pressions interstitielles lors de
l'édification de la rehausse du barrage.
Les dispositions suivantes sont retenues :
¾ interposition dans le corps du barrage de deux tapis sub-horizontaux en sable
(épaisseur = 0,30 m) et aux cotes 213 m NGF et 226 m NGF, légèrement en pente en
direction des banquettes intermédiaires,
¾ tapis drainant en sable d'épaisseur 0,5 m recouvrant l'ensemble du massif depuis le
tapis filtrant jusqu'au tapis sub-horizontal à la cote 213 m NGF.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 19

Mise en œuvre du tapis en sable sur le talus inférieur de la digue existant

Mise en œuvre d’un tapis intermédiaire en sable

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 20

PUITS DE DÉCHARGE EN FOND DE VALLÉE


En fond de vallée, des puits de décharge appelés puits drainant crépinés soit dans les
alluvions récentes, soit dans le substratum, sont implantés sur une ligne parallèle au pied
aval du barrage à quelques mètres de celui-ci.
Leurs caractéristiques sont les suivantes :
¾ Puits de décharge dans les alluvions : 6 de diamètre 1 000 mm, tubé en DN 300
¾ Puits de décharge dans le substratum marneux : 6 de diamètre 150 mm, tubé en DN 80

1.1.2.3 Les travaux d’étanchéité


Le barrage actuel avait fait l'objet de travaux particuliers relatifs à l'étanchéité :
¾ Paroi moulée en vallée
¾ Injection sur les versants et les appuis
Ces dernières dispositions doivent être complétées dans le cadre du projet de surélévation.

PAROI MOULÉE EN VALLÉE


La paroi moulée existante est implantée en fond de vallée sous le noyau du barrage
existant. Sa réalisation a été entreprise après exécution des premières levées du noyau, la
plate-forme de travail étant calée à 205,5 NGF.
Ses principales caractéristiques sont les suivantes :
¾ longueur totale : 168,6 m
¾ profondeur des panneaux : 7,8 m < p < 14,0 m
¾ surface : 1820 m²
¾ épaisseur : 0,80 m
¾ constitution : béton d'argile
La paroi traverse les alluvions sablo-graveleuses et est ancrée dans le substratum marno-
gréseux (niveaux IV et IVb).
En vallée, la paroi coupe toute circulation dans les alluvions. Compte tenu, par ailleurs, des
résultats des différentes auscultations, l'étanchéité actuelle de fond de vallée est jugée
suffisante pour la surélévation.
En conséquence, il n’est pas prévu de travaux d’étanchéité complémentaires dans cette
zone.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 21

VOILES D'INJECTION SUR LES VERSANTS ET LES APPUIS


Les voiles d'injection sont implantés sur chaque rive sous le noyau.
Ils se ferment sur la paroi moulée de fond de vallée.
Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

Voiles sur les versants Voiles au large (appuis)

Rive gauche Rive droite Rive gauche Rive droite

- Longueur développée 120 m 140 m 50 m 50 m

- Hauteur moyenne 10 m < h < 15 m 15 m < h < 20 m 20 m < h < 22 m

- Surface développée 1500 m² 1750 m² 875 m² 1050 m²

Espacement : 2 lignes de forage


- entre lignes 1,50 m à 2,00 m
- entre forages 2,50 m à 3,00 m

- Nature du coulis :
- ligne amont Utilisation simultanée de gel de silicate et de ciment pour clavage
- ligne aval Ciment

Qu'il soit situé sur les versants ou les appuis, le voile pénètre et traite les marnes et les grès
sur toute leur hauteur.
Rappelons enfin que la rive droite a fait l'objet d'un traitement particulier par injection de
résines dans les grès des niveaux V et VII afin de parfaire l'étanchéité de cette zone.

ÉTANCHÉITÉ COMPLÉMENTAIRE
Les dispositions d’étanchéité du barrage actuel (paroi moulée en fond de vallée et voiles
d’injection sur les versants et les appuis) doivent être complétées dans le cadre du projet de
surélévation.
Il est proposé d'assurer l'étanchéité des appuis du barrage par l'exécution de deux parois
étanches de 100 mètres de long environ, chaque écran étant disposé suivant les axes des
voiles existant.
Les écrans devront se raccorder aux voiles d'injection existants sur chacun des versants,
c'est-à-dire au point d'intersection de ces voiles avec l'axe actuel du barrage.
En rive gauche, l’écran étanche sera calé entre les cotes 235,70 NGF et 219 NGF (marne
du niveau VI) sur la longueur du voile au large actuel et poursuivi à ces mêmes cotes sur
cinquante mètres pour constituer la nouvelle étanchéité au large.
En rive droite, dans l'axe du voile au large et sur 23 m environ, l’écran sera descendu
jusqu'à la limite inférieure du voile d'étanchéité existant (cote 208 NGF - marne du
niveau IV) puis remontera progressivement jusqu'à la cote 222 NGF (marne du niveau IV).
Il sera poursuivi sur 45 mètres environ à cette même cote pour constituer la nouvelle
étanchéité au large.
Comme en rive gauche, la côte supérieure de l’écran sera à 235,70 NGF.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 22

Les caractéristiques principales de ces deux écrans étanches sont résumées ci-après :

Caractéristiques des écrans étanches


Étanchéité complémentaire
Rive gauche Rive droite

¾ Longueur totale ~100 m ~100 m


¾ Profondeur des panneaux ~16,7 ~13,7 m < h < ~27,7 m
¾ Surface ~1 670 m² ~1930 m²
¾ Épaisseur 1m
¾ Constitution Béton plastique

Les écrans seront mis en œuvre après que le remblai de la recharge aval ait atteint la cote
des PHEE, soit 235,70 NGF, tout au moins dans la zone d’exécution de ces dernières.

Les travaux sont prévus à l’automne – hiver 2004 2005.

La perforation sera réalisée à l’aide de l’hydrofraise.

1.1.2.4 L’auscultation

INTRODUCTION
L’auscultation du barrage de la Ganguise s’articule sur deux volets :
¾ Une auscultation liée à l’exploitation du barrage comprenant notamment le suivi des
niveaux piézométriques en fonction de la cote du plan d’eau ;
¾ Une auscultation du comportement des ouvrages sous l’effet des nouvelles
sollicitations liées à la surélévation proprement-dite.

Le contrôle du comportement à court terme de la digue est assuré :


¾ Par neuf capteurs de pression interstitielle dédiés au suivi des pressions internes
pouvant se développer lors du chargement et à leur dissipation ;
¾ Par trois extensomètres de forage qui serviront au suivi du tassement de l’ancienne
digue sous l’effet du nouveau remblai.

Ce dispositif est complété par le suivi des déformations des ouvrages de génie civil
comprenant dix mesures de convergence en galerie, et le suivi de dix fissures.

A terme le dispositif général comprendra un réseau de 22 piézomètres ouverts, et


l’ensemble du réseau de drainage sera suivi au travers de mesures ponctuelles de drains
débitants, ou de mesures au droit de seuils répartis sur les collecteurs.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 23

PIÉZOMÉTRIE DE LA DIGUE
L'évolution de la piézométrie, ou plus exactement des pressions interstitielles du barrage
actuel a été suivie avant le démarrage des travaux de surélévation. L'instrumentation
correspondante a été installée par anticipation (avant la mise en oeuvre de la recharge).

Cette première intervention a été programmée en 1996. Chaque nouveau profil de mesure a
été équipé de la façon suivante :
¾ Deux CPI installés dans des sondages à partir de la banquette intermédiaire à 223 NGF,
auscultant :
Pour la première, une zone où est susceptible de se développer des valeurs maxima de
surpressions interstitielles dues à la rehausse,
Pour la seconde, une zone immédiatement supérieure au tapis drainant horizontal.
¾ Une CPI installée dans un sondage à partir de la banquette à 214 NGF auscultant une
zone située approximativement à mi-profondeur par rapport au tapis drainant.

Une seconde intervention sera programmée en fin de chantier de surélévation. Chaque


profil de mesure recevra alors l'équipement complémentaire suivant :
¾ Un piézomètre réalisé sur la banquette intermédiaire à 226 NGF crépiné soit dans les
alluvions soit dans les éboulis de pente.

Deux piézomètres complémentaires seront réalisés en pied aval (profils P5 et P10)


intéressant ces mêmes niveaux.

Piézométrie dans les versants


13 piézomètres existants (sur 19) auscultant les niveaux IVb, V et VII sont destinés à
suivre la saturation des versants :
¾ 4 en rive droite
¾ 4 en rive gauche (PZ6, 7, 9 et 10)
¾ 6 en pied de versant rive droite (PZ 11 - 12 - 15 - 16 et 17)

Ils devraient être suffisants pour le projet de surélévation, on prévoit néanmoins, un


piézomètre supplémentaire en rive gauche et en aval immédiat de la paroi

DÉFORMATION DES PAREMENTS DU BARRAGE ET DU COURONNEMENT


Des bornes topographiques en béton, munies de repères amovibles sont prévues sur le
couronnement à 238 NGF et sur les banquettes intermédiaires aval à 226 NGF et 213 NGF
en complément de celles installées sur le parement amont.

Elles sont disposées suivant des profils transversaux du barrage espacés de 50 mètres.

Les déplacements de ces bornes repères seront mesurés à partir d'une base fixe de
triangulation constituée de 8 piliers en béton implantés en dehors de l'emprise du barrage.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 24

Ces dispositifs de mesure ne permettant de connaître les déformations du barrage qu'après


la fin de sa construction et ne permettant pas de séparer les déformations du remblai de
rehausse de celles de la recharge aval actuelle et de sa fondation, chaque profil de mesure
sera équipé à la cote 223 NGF d'extensomètres en forage (quatre ou cinq points de mesure)
installés dans le barrage actuel et en fondation.

DÉFORMATION DE LA GALERIE DE VIDANGE ET DES GALERIES DE DRAINAGE


Les tassements des galeries de vidange et de drainage (y compris la galerie de jonction)
sont mesurés sur des repères topométriques scellés dans les parois. L'opération de
nivellement comprendra un rattachement aux bornes-repères du parement aval et à la base
fixe. Le système existant est maintenu.

Afin de suivre le comportement des revêtements des voussoirs les plus chargés et de
surveiller l'influence des travaux de surélévation du barrage sur cette galerie, nous
effectuons durant les travaux des mesures de convergence.

DÉBITS DE FUITE
Les débits de fuite du barrage et de sa fondation sont captés par :
¾ les drains verticaux ou inclinés existants dans les galeries de drainage,
¾ le tapis filtrant (une distinction est faite entre les drains du barrage actuel qui sont
collectés et poursuivis par un collecteur et ceux de la nouvelle recharge),
¾ les puits de décharge disposés à l'aval du barrage,
¾ les puits de décharge en pied de l'appui rive droite.

Ils sont évacués soit vers le fossé collecteur en pied de barrage, soit vers les fossés
latéraux, soit encore dans un puisard ménagé à proximité de l'ouvrage de vidange.

La mesure des débits de fuite est en général individualisée.

Néanmoins le débit global de la galerie de drainage rive gauche et les débits des drains et
collecteurs des rives installés en partie basse des versants se jettent dans des regards
comportant des seuils de mesure triangulaire.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 25

2. LA RÉALISATION D'UN CHANTIER DE SURÉLÉVATION -


LA PHASE "EXÉCUTION"
2.1 LES OUVRAGES GÉNIE CIVIL

2.1.1 Les études d’exécution


Les études d’exécution ont été menées :
¾ A l’aide du logiciel EFFEL en ce qui concerne les calculs de structure
¾ Les plans de coffrage et ferraillage ont été réalisés sous ALLPLAN permettant un
travail en 3D pour l’ensemble de cette phase

Tête aval – Résultats de calcul sur EFFEL et maillage

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 26

Tête aval : vue 3D : coffrage et ferraillage partiel (ALLPLAN)

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 27

2.1.2 Les travaux


La reprise de l’ouvrage aval existant a consisté à un découpage à la scie diamant de la
structure existante en éléments manutentionnables. Les épaisseurs maximales de voile
découpé ont été de 80 cm. A partir des plans de récolement de l’ouvrage tant en plan de
coffrage qu’en plan de ferraillage, le projet précisait les cotes de sciage permettant de
retrouver une section de béton armé suffisante pour une reprise.

Découpage des voiles Scellement des attentes

Après repiquage de la surface sciée pour permettre une reprise béton ancien – béton frais,
les armatures pour attente ont été scellées à l’aide de produit de scellement à base de liant
hydraulique de norme NF. Trois tests d’arrachage non destructifs ont été menés avec
succès sur ces attentes.

L’exécution de la structure a pu ensuite être menée de façon classique, un mortier de


collage étant mis en œuvre au droit de la reprise. La complexité de l’exécution tant au
coffrage qu’au ferraillage a été liée à la variation des sections de béton de la voûte.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 28

Tête aval : Coffrage de la voûte

Pour le renforcement du radier du bassin de dissipation, les travaux ont du être menés à
l’abri d’un batardeau, et ont consisté en un repiquage de la surface à reprendre, aux
scellements d’attentes HA 12 à crosser après mise en œuvre d’une nappe d’armatures. S’en
est suivi le bétonnage de cette dalle de 15 cm à l’aide d’un béton adjuvanté.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 29

Pour les ouvrages, le béton retenu est un B35 dosé à 400 kg de ciment CHF CEM III/B.

BCN B35 - TP - CEM III / B 42.5 PMES 0/20 P/Re


Ciment : CHF CEM III/B 42.5 : 400 kg
Granulats : Classes 0/6 – 6/12 + 12/20 : 1 760 kg
Eau : 185 litres (Eeff/C = =0.42)
Adjuvant : Plastifiant réducteur d’eau

Les convenances ont porté d’une part sur les résistances à la compression à 28 jours mais
aussi sur le maintien de la rhéologie du béton frais. Ce dernier point reste important compte
tenu des délais d’approvisionnement liés à la capacité de la centrale à béton basée à
Castelnaudary et de la durée de transport mais aussi des formes en voûte à bétonner
nécessitant le maintien de la consistance « souple » du béton.

Démolition par découpage à la scie diamant : 170 m3


Tête aval
Scellement armature : 2 600 unités
Béton : 480 m3
Coffrage : 1 200 m2 dont coffrage courbe : 255 m2
Béton : 280 m3
Galerie de
Coffrage : 440 m2 dont coffrage courbe 110 m2
jonction :
Rideau de palplanche PU 20 : 38 tonnes
Béton B35 : 1 100 m3
Mur de
Coffrage plan : 1 800 m2
soutènement :
Dimensions principales :
* RG : L= 92 ml , H= 4,60 à 9.80 m
* RD : L= 20 ml, H = 4,90 à 7,40 m

Bétonnage d’un voile du mur de soutènement aval

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 30

2.2 LES REMBLAIS GÉNÉRAUX

2.2.1 Précautions et spécifications particulières prévues lors de


l’exécution des remblais
Les diverses investigations exécutées sur la recharge aval (essais au piézocône, essais de
pompage aux abords du piézomètre PZ8, carottages intacts) dans le cadre des études de la
surélévation, les résultats des essais géotechniques, ainsi que ceux relatifs aux mesures
d’auscultation piézométriques, donnent à penser que, localement, des zones de la recharge
aval peuvent être le siège de pression interstitielle pouvant résulter en particulier de la
présence d’eau météorique non dissipée.

C’est ce qui nous a conduit à retenir l’adoption de coefficients Ru conservatifs dans les
calculs de stabilité du talus aval.

Ces éléments conduisent à adopter pour la rehausse du barrage des spécifications


particulières précises permettant de contribuer à la stabilité « court terme » de l’ouvrage,
en sus de l’aspect purement théorique de la stabilité.

Ces précautions et spécifications particulières d’exécution sont édictées sommairement ci-


après :
¾ Mise en oeuvre des matériaux de la recharge aval à une teneur en eau comprise entre
Wopt - 1 % et Wopt + 2 %.
¾ Sujétion de dépôt-reprise imposée si cette première condition ne peut pas être satisfaite.
¾ Obligation de mettre en oeuvre le remblai général entre le 15 mai et le 15 novembre.
¾ Contrôle en temps réel de la piézométrie interne des fondations de la recharge (barrage
actuel) par l’exploitation régulière de 9 cellules CPI installées en phase préparatoire
(2e semestre 1996).
¾ Limitation des cadences de montée du remblai aux valeurs suivantes :
par jour par semaine par mois
2 couches 3,00 m 8m

Les études du comportement de la digue ont porté sur :


¾ L’estimation des tassements. Cette approche effectuée à l’aide d’un logiciel aux
éléments finis (Plaxis) a conduit à retenir une estimation du tassement de la nouvelle
digue de l’ordre de 50 cm au droit du couronnement, ce qui se traduit à l’exécution par
une contre-flèche destinée à compenser ces déformations. En complément de
l’approche initiale menée en contraintes totales long terme, l’analyse en comportement
non drainé associé à des phases de consolidation a permis de valider les zones de
développement de pressions interstitielles.
¾ La stabilité :
Lors des études (Dossiers CTPB), les calculs de stabilité ont été menés sur le profil P10
Fond de vallée pour différentes hypothèses sur les caractéristiques mécaniques de la
recharge et pour différentes hypothèses de valeurs de Ru.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 31

On retiendra dans l’étude de stabilité du talus aval :

CAS Caractéristiques Hypothèses Ru Conditions de calcul Coefficient de


mécaniques dans la digue stabilité Fs
existante
A Valeurs moyennes Ru moyens Fin de construction 1.54
Ru1= 0.2
Ru2= 0.4
B Valeurs minimales Ru moyens Fin de construction 1.32
Ru1= 0.2
Ru2= 0.4
C Valeurs moyennes Ru maximaux Fin de construction 1.20
Ru1= 0.3
Ru2= 0.6
D Valeurs moyennes Ru maximaux En cours de 1.45
Ru1= 0.3 construction
Ru2= 0.6 cote 227

Ru1 : valeur de Ru prise pour le remblai aval de la digue existante situé à une cote supérieure à 212 NGF et Ru2
pour la partie inférieure
On retient que le cas le plus critique reste en fin de construction.

Résultats de calcul de stabilité (MECASOL)

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 32

2.2.2 L’exécution des remblais


Extraits dans une zone d’emprunt située en rive gauche par deux échelons comprenant
deux pelles Komatsu (PC 600 et PC 450), les matériaux sont acheminés sur la digue à
l’aide de 7 tombereaux articulés (BELL B40D, Volvo A35).
Les échelons sont complétés de 4 bulls (D8 au décapage, D7 et D6 à la mise en oeuvre, D5
au réglage notamment des matériaux drainant,..), 3 compacteurs (VP5 et V5 et CC120),
2 pelles pour le réglage des talus et les terrassements divers, une niveleuse et une
arroseuse.

Remblais généraux : Extraction – Première couche - Remblai

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 33

Compte tenu de l’hétérogénéité des matériaux molassiques, le laboratoire géotechnique de


chantier permet quotidiennement d’appréhender la nature des matériaux mis en œuvre, et
de retenir les critères de réception des couches que sont les caractéristiques de l’Optimum
Proctor. Sur cette base, les contrôles à l’aide d’un gammadensimètre permettent de
s’assurer d’avoir atteint des Indices de Compacité IC moyen de 100%. La réactivité au
changement de la nature des matériaux plus ou moins argileux, plus ou moins sableux,…
permet d’adapter le traitement du matériau et notamment son arrosage, mais aussi de
retenir les références de compactage nécessaire au contrôle.

Exemple de graphe de suivi de la vitesse de montée du remblai

Les contrôles ont porté sur la qualité du compactage mais aussi sur le respect des vitesses
de montée des remblais. Pour ce faire, un suivi de points topométriques levés à chaque
couche a été mené de façon continue.

Déblais dans l’emprise de digue existante tout compris (décapage, fouille,..) 145 000 m3
Remblais de la recharge 480 000 m3

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 34

2.2.3 Le compactage

2.2.3.1 Les planches d’essai


Elles ont été réalisées en deux phases :
¾ La planche d’essai pour la mise en œuvre du tapis tri-couche et la première couche de
remblai ;
¾ La planche d’essai pour la mise en œuvre du remblai avec comparaison des résultats
pour deux compacteurs : V5 normal et V5 "pied de mouton"

Les essais ont été menés pour trois épaisseurs de couche : 50 cm – 45 cm – 40 cm


(épaisseur après compactage) et un nombre croissant de passes, le tout en vérifiant que l’on
se trouve dans les critères de mise en œuvre concernant la teneur en eau du matériau. Le
contrôle de la densité étant réalisé dans la moitié supérieure de la couche et la moitié
inférieure de la couche.

Les conclusions ont conduit à retenir pour le compactage des remblais :


¾ Épaisseur maximale 40 cm
¾ Nombre de passes : 6
¾ Pas de réelle différence entre les deux compacteurs, sauf en partie supérieure de la
couche où le V5 PM décomprime de sol. Cette zone correspondrait à la zone de
scarification de la surface pour assurer une bonne reprise dans le cas de l’usage du
rouleau lisse.

Compactage – V5 & V5 PM

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 35

2.2.3.2 Le Proctor de référence journalier


La démarche retenue, compte tenu de l’extraction de matériau "sec", est présentée sur le
schéma ci-après.

Dans un premier, l’ensemble des essais Proctor réalisés sur des échantillons prélevés lors
de campagnes de reconnaissance sur les zones d’extraction a été compilé. Ils ont été
classés par nature de matériaux, et l’on distingue trois grandes familles.
¾ Les limons "argileux" classés A2 selon le GTR
¾ Les matériaux "sableux" de classe A1
¾ Les matériaux "marneux" de classe A1/A2 ou A1 ou A2.

Les résultats des essais Proctor montrent aussi une dispersion des résultats en relation avec
la nature hétérogène des matériaux présents. On retiendra que les densités OPN varient
entre 17,9 et 19,6 kN/m3.

Courbes Proctor de référence

La campagne de reconnaissance nous indique aussi que l’on a des matériaux à teneur en
eau naturelle situés du coté "sec" des courbes Proctor.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 36

Procédure Proctor de référence - Cas de matériaux coté « secs » de la courbe


Proctor

Enrichissement de la BDD

J-1
Un point Proctor à
teneur en eau

Choix
d’un
On poursuit NON Proctor de Base de données
l’essai référence
des essais Proctor
Proctor réalisés :
* Reconnaissance en
zone d’Emprunt
* en cours de chantier

O
U
I

Cette courbe devient


Proctor de référence
pour le jour J

J
Résultats VBS + fractions
granulométriques 80 Pm et 5 mm

VALIDATION du
Proctor de référence
pour le jour J

La méthodologie permettant le choix d’une référence combine les éléments concernant la


nature des matériaux (granulométrie, essai VBS, …) soient issus de la base de données des
reconnaissances, soit des résultats des zones voisines), et la valeur du point Proctor.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 37

2.2.3.3 Les contrôles


Ils s’articulent sur deux volets :
¾ le contrôle de la géométrie des couches soit un contrôle de l’épaisseur après
compactage par nivellement topométrique sur un maillage prédéfini ;
¾ un contrôle du compactage de chaque couche au gammadensimètre avec comme
critères de réception : Jd moyen > 100% JOPN et Jd mini >97% JOPN
En cas de résultats non satisfaisants, il est procédé à un compactage complémentaire avec
contrôle de l’amélioration de la compacité.

Analyse des résultats des contrôles de densité

Sur les 1133 mesures de contrôle (effectuées au 20 septembre 2004), on peut retenir les
résultats suivants :
¾ Indice de compacité moyen : 101.7 %
¾ Jh moyen = 21,8 kN/m3
¾ Nombre de mesures dans la plage de teneur en eau optimale
« WOPN-1% – WOPN+2% » : 85 %

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 38

2.2.4 Le système de drainage

2.2.4.1 Les travaux


Lors des travaux de déblaiement des appuis de la nouvelle recharge, tant en fond de vallée,
que sur les appuis de rives, il a fallu conserver les puits de décharge existant, et rechercher
le tapis drainant existant pour permettre son raccordement au nouveau tapis.
Ce travail préparatoire minutieux de raccordement du tapis tricouche à consister, après un
premier déblai, à tailler le talus à l’aide d’une pelle équipée d’un godet de curage, et ainsi
terrasser en marche d’escalier découvrant successivement la première couche de sable, puis
celle de gravier et enfin la couche sous-jacente de sable. Le raccordement avec le nouveau
tapis à consister à faire coïncider lors de la mise en œuvre au bull les nouvelles couches
avec les anciennes.

Travaux de recherche du tapis drainant existant : en fond de vallée & en rives

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 39

Les contrôles principaux ont été portés :


¾ Sur les granulométries et notamment celle du gravier drainant avant et après mise en
œuvre, s’assurant ainsi du respect des spectres granulométriques sans ségrégation
majeure. En cas de détection de zone de ségrégation, il a été procédé à la purge des
secteurs incriminés.
¾ Sur la géométrie : épaisseur et raccordements à l’ancien, qui a nécessité localement des
adaptations.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 40

2.2.4.2 Les filtres et drains granulaires


L’agrément des produits pour filtres et drains granulaires a consisté à analyser les fiches
produits afin de répondre aux diverses exigences. Il a été retenu comme matériau de base
pour le dimensionnement, les matériaux fins limoneux (d85 = 80 Pm à 100 Pm).
Les critères ont été les suivants :
¾ Satisfaction des conditions de Terzaghi :
D15 filtre
i Le critère de rétention : <4à5
D85 matériaux de base
D15 filtre
i Le critère de perméabilité : >4à5
D15matériauxdebase
¾ Satisfaction aux caractéristiques géotechniques minimales : LA, VB, ES
Des critères complémentaires ont fait l’objet d’analyse :
i comportement vis-à-vis de la ségrégation : Cu < 6 pour les sables et Cu < 3 pour les
graviers
Les produits validés ont été :
¾ Les matériaux roulés et lavés issus d’alluvions silico-calcaires.
¾ Sable 0/4
¾ Gravier 4/30

Fiche des produits retenus

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 41

2.2.4.3 Le filtre géotextile


En phase « exécution », il a été analysé le remplacement du filtre granulaire (sable 0/4)
situé en couche supérieure du tapis tri-couche par un filtre géotextile.

Cette proposition a été motivée par :


¾ La difficulté de mettre en œuvre le complexe tri-couche et plus spécialement en rive ;
¾ La possibilité d’avoir une solution de mise en œuvre plus rapide et plus économique ;
¾ Le fait que dans le barrage actuel, ce choix avait été retenu, et ce filtre granulaire avait
été remplacé par un géotextile BIDIM U64.

Il est à préciser que la mise en œuvre du géotextile ne supprime pas totalement la quantité
de sable de la couche supérieure notamment au droit des raccordements avec les ouvrages,
l’ancien tapis ou en limite aval, ces dispositions techniques ont été abordées lors de la
validation technique de cette modification.

Pour les géotextiles dans les barrages, on s’est référé essentiellement aux documents
suivants :
¾ Géotextiles Filtres et transitions pour les barrage en remblai Bulletin 55 1986 du CIGB
- ICOLD
¾ Articles du colloque Saint-Etienne 18 & 19 juin 2002 CFG-CFGB – Les géotextiles
dans les barrages : matériaux et utilisations - Cemagref Editions
¾ Engineering use of geotextiles 1995 Technical manual – Departments of the army and
air force (Army TM 5-818-8)
¾ Article du 7th International Congres Geosynthetics 2002 , dont :
i Soil-geotextile compatibility in filtration EM Palmeira & al.
i The number of constrictions concept as mean to predict the filtration behaviour of
non woven geotextile filters – M. Bouthot & al.
i Permeability of geotextile and granular filters – JP Giroud & al.

On retiendra essentiellement :
¾ Une certaine prudence à l’usage de géotextile dans les barrages (et notamment dans des
zones inaccessibles) du fait du faible retour d’expérience, environ 25 ans, par rapport à
l’usage des filtres granulaires. Tout en soulignant l’intérêt grandissant de leur usage
notamment du point de vue économique, les matériaux de carrière étant coûteux.
¾ Une certaine difficulté aux dimensionnements des filtres géotextiles, notamment du
point de l’adéquation du rôle filtre et de la nécessité du non-colmatage.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 42

Le fonctionnement hydraulique du système de drainage du barrage de la Ganguise est dicté


par le complexe :
¾ Étanchéité assurée par un noyau en limon argileux pour la partie "Remblai"
¾ Drainage :
i Filtre incliné constitué de sable accolé au noyau avec pour exutoire le tapis drainant
tri-couche associé à des fossés drainants ;
i Puits de décharge
Il est à noter que le concept "étanchéité – drainage" du barrage surélevé correspond
à celui du barrage existant.

Le filtre incliné joue un rôle de collecteur des eaux de percolation pouvant traverser le
noyau, il abaisse donc la ligne piézométrique aval.

Le tapis drainant joue les rôles suivants :


¾ Transit des eaux collectées par le filtre incliné
¾ Collecte et transit des eaux provenant de la fondation, il dissipe les sous-pression
¾ Abaisse l’éventuelle ligne piézométrique située dans la partie aval du remblai. Il s’agit
d’un rôle secondaire du fait que théoriquement les écoulements permanents provenant
de l’amont sont rabattus par le filtre cheminée. Son rôle reste néanmoins important en
cas de défaillance ou "saturation" du système.

On a donc validé la possibilité de remplacer le filtre granulaire de la couche supérieure par


un géotextile, ce filtre n’étant pas théoriquement sollicité par un écoulement permanent. Il
restait donc à le dimensionner.

Le dimensionnement du géotextile doit permettre de définir ses caractéristiques vis-à-vis


de son comportement à la filtration avec son aptitude au non colmatage (notion de
rétention optimale), ainsi que ses caractéristiques "mécaniques".

En résumé, le mécanisme de filtration par géotextile consiste à empêcher les plus grosses
particules du sol de se déplacer, pour quelles fassent un auto filtre, tout en laissant passer
les particules les plus fines. La partie de géotextile située au-delà de la première épaisseur
qui a arrêté le squelette présente l’avantage de donner de la perméabilité au géotextile et
l’inconvénient d'accroître la probabilité qu’une particule fine se trouve piégée dans
l'épaisseur. Il faut donc éviter un géotextile trop épais.

D’autre part, il faut éviter un géotextile trop fin, pour des raisons de durabilité et de
résistance.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 43

Il a été retenu un géotextile non-tissé aiguilleté en regard aux observations présentées dans
le tableau ci-dessous :

Calculs de l'ouverture de filtration selon différents critères de rétention


Non tissé aiguilleté Non tissé thermolié Tissé
Colmatage Perméabilité initiale Plus sensible au colmatage externe
supérieure
Mouillabilité bonne Produits à faible porosité pouvant présenter
des problèmes
Souplesse Bonne Moins souple

Et l’on a prédimensionné le géotextile en déterminant son ouverture de filtration :

Le critère de rétention totale (fascicule du CFGG, norme NF G 38061) donne une


ouverture de filtration définie par :

Of (O95) < C d85 avec C= C1 x C2 x C3 x C4


¾ C1 : influence de la granulométrie : C1 = 1 pour les granulométries continues et étalées
et C1=0.8 pour les granulométries uniformes
¾ C2 : compacité du sol : C2=0.8 pour les sols lâches ou non confinée et C2 = 1.25 pour
les sols denses et confinés
¾ C3 : écoulement hydraulique, fonction du gradient i:
C3=1 pour i<5, C3= 0.8 pour 5<i<20 et C3 = 0.6 pour 20<i<40
¾ C4 : rôle du géotextile : C4=1 pour le rôle filtre seul et C4=0.3 pour le rôle filtre ET
drain

Dans les cas de sol non cohérent ou peu cohérent, on doit avoir en plus, Of > 4 x d15.
Ce critère peut être retenu pour nos sables argileux.

Dans notre cas, nous pouvons retenir :


C= 1 x 1.25 (ou 0.8) x 1 x 1 = 1.25 à 0.8
Les matériaux mis en œuvre seront un mélange des divers matériaux extraits du site, le
dimensionnement va donc se faire en retenant les caractéristiques suivantes :
¾ d85 : 100 Pm
¾ d15 : 10 Pm
Ce qui nous donnerait selon cette première approche, une ouverture de filtration : 40 Pm
< Of (O95) < 80 à 100 Pm.
Des approches du critère de rétention sont abordées dans l’article de Palmeira Congrès
International des Géotextiles et Géomembranes de Nice 2002. Quelques uns des résultats
issus des critères variant selon les auteurs sont présentés ci-après.
Hormis le calcul mené selon le critère de Giroud, les valeurs sont relativement homogènes,
et l’on peut retenir une valeur d’Ouverture de filtration O90 de l’ordre de 80 à 100 Pm.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 44

Critères de rétention extrait de l'article de Palmeira CIG Nice 2002

Retention criterion (Giroud 1982)


soil density Of<
loose 0.011 mm 11 Pm
medium 0.017 mm 17 Pm
dense 0.022 mm 22 Pm

CGS 1992 Of< 300.00 Pm pour sol ??

OMT 1992 Of< 100 Pm non tissé et epaisseur > 1mm


Of> 50 Pm

Bhatia and Huang 1995 Of< 254.8 Pm pour n< 60% & Cc<7
Of< 100 Pm pour n< 60%

John 1987 O95< 81.4 Pm

US Corps of Enginnerers 1977


149 Pm < O95 < 211 Pm D50>0.074mm
149 Pm < O95 < d85 D50<0.074mm
geotextile not used if D85< 74 Pm

Heerten 1982
O90< 100 et O90< 100 sols non cohésif et CU >5
O90< 25 et O90< 100 sols non cohésif et CU <5
O90< 100 et O90< 100 sols cohésifs
et O90< 0.1mm

Lawson 1987
O90< 100 Pm pour sols granuleux
80 < O90 < 120 pour sols non cohésifs (silt, …) mais non dispersif
30 < O90 < d85 pour sols dispersifs

De plus, pour minimiser le risque de colmatage, il faut suivre les recommandations


suivantes :
¾ utiliser la plus grosse ouverture possible qui satisfasse le critère de rétention,
¾ pour les géotextiles non-tissés, choisir la plus grande porosité, jamais inférieure à 30%.

Concernant les caractéristiques de perméabilité, on se basera sur les perméabilité des


matériaux de la recharge, soit :
¾ valeurs minimales issues des essais (étude MECASOL) : kv = 2.10-8 m/s

soit une perméabilité du géotextile VI50 > 2.10-5 m/s (\ > 2. 10-3 m-1)

Concernant les caractéristiques mécaniques minimales, les conditions de mise en oeuvre


sont déterminantes. On retiendra les valeurs suivantes :
¾ Résistance au poinçonnement statique : valeur minimale 1 kN
¾ Résistance à la perforation dynamique : < 20 mm
¾ Allongement : > 50%

Le choix s’est porté sur un BIDIM S71.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
L'ouvrage - Présentation technique et réalisation 45

Mise en œuvre du géotextile du tapis drainant

Mise en œuvre du géotextile du tapis drainant

Matériaux drainant 35 000 m3


Géotextile filtre du tapis : 20 000 m2

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
E. Les équipements hydromécaniques

E. LES ÉQUIPEMENTS
HYDROMÉCANIQUES

Rémy POISSON, Directeur de Projet BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
E. Les équipements hydromécaniques 1

Les équipements hydromécaniques concernent essentiellement les organes relatifs à la


vidange du barrage, l'écrêtement des crues et la restitution d'eau en aval. La prise en
compte de la surélévation dès la conception des ouvrages de 1ère phase, notamment le
déport de la tête aval, a fait que l'incidence de la surélévation n'a été que très limitée sur les
équipements.

1. CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES ÉQUIPEMENTS


Les équipements installés, dès la phase initiale, consistent principalement en :
¾ à l'aval immédiat de la prise, une vanne de sécurité (DN 1600 mm) avec dispositif de
déclenchement par survitesse et fermeture par contrepoids,
¾ une conduite de vidange en acier (DN 1650 mm) d'une capacité maximale de débit
23,5 m3/s, longueur 170 m,
¾ un robinet à jet DN 1600 pour la dissipation de l'énergie à l'aval,
¾ un ouvrage de restitution pour le débit réservé DN 400, débit 200 l/s,
¾ une conduite DN 500 de liaison avec la station de pompage située à l'aval immédiat du
barrage (réalisée ultérieurement en 1986).

2. ÉQUIPEMENTS LIÉS AU TRANSFERT HERS-LAURAGAIS


Consécutivement à la réalisation des ouvrages de transfert des eaux de l'Hers Vif vers le
Lauragais, il a été réalisé un ouvrage de restitution permettant de maintenir un débit de
soutien d'étiage dans l'Hers Mort (via la Ganguise) débit maximal 2,5 m3/s.

3. TRAVAUX LIÉS À LA SURÉLÉVATION


Comme indiqué précédemment les travaux relatifs aux équipements ont été très limités. Ils
concernent principalement les installations électriques (armoires de la tête aval), les
équipements hydromécaniques de la vidange n'étant pas modifiés.

Par ailleurs, la conduite de liaison vers la restitution et la station de pompage a été


remplacée par une conduite en DN 1200 mm.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation

F. AUSCULTATION

Denis CARLIER, Directeur de Projet BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 1

1. BREF RAPPEL CONCERNANT LE BARRAGE AVANT


TRAVAUX
La période d'exécution des travaux du barrage de la Ganguise et de ses ouvrages connexes
-ouvrage de vidange et d'évacuation des crues – a démarré durant l'été 1977 et s’est
terminée à l'automne 1979 ; elle s'est donc étendue sur 27 mois.

La date de démarrage des remblais ayant été retardée par les nombreux jours d'intempéries
de l'hiver 1977 et du printemps 1978, sa réalisation initialement prévue sur onze mois s'est
déroulée sur six mois entre juin et novembre 1978.

La première mise en eau du barrage a débuté en novembre 1979.

1.1 NIVEAUX CARACTÉRISTIQUES


La cote de couronnement actuel est à 232 NGF. La hauteur du barrage au-dessus du fond
de vallée (cote 205 NGF) atteint donc 27 mètres.

Les niveaux du plan d'eau caractéristiques sont les suivants :


¾ retenue normale : 229,00 NGF
¾ retenue maximale : 229,70 NGF
¾ retenue minimale utile : 215 NGF

1.2 PROFIL-TYPE

1.2.1 En parties courante


Le barrage actuel est fondé en vallée sur les alluvions. Il comprend :
¾ un noyau incliné en limons,
¾ une recharge désignée sous le vocable "marno-gréseux" à l'amont et à l'aval,
¾ un filtre aval incliné entre noyau et recharge,
¾ un filtre aval horizontal entre recharge et limons de fondation,
¾ une protection amont en enrochements (entre 212,5 et 229 NGF),
¾ une végétalisation légère du parement aval,
¾ une recharge de pied aval en petits enrochements,
¾ Une paroi moulée ancrée de 5 m dans les marnes de niveau IV,

A ce profil est incorporé le batardeau amont.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 2

1.2.2 En rives
En rives, le profil type du barrage se différencie du précédent par :
¾ des fondations fondées sur le substratum,
¾ pas de recharge de pied aval en petits enrochements,
¾ pas de batardeau,
¾ un tapis amont posé sur le substratum,
¾ un voile d'injections sous le noyau.

1.3 TRAITEMENT DES FONDATIONS

1.3.1 Étanchéité
Pour assurer l'étanchéité de la fondation sous le barrage, deux organes distincts ont été
prévus :
¾ une paroi moulée en béton d'argile2 de 2400 m2 (160 x 15 m) traversant les alluvions
sablo-graveleuses et descendant de 5 mètres environ dans les marnes du niveau IV.
¾ un voile d'injection (normal et au large) implanté dans les versants sous le noyau et
descendu jusqu'au niveau IV (marne inférieure) et VI (marne moyenne).

1.3.2 Drainage
En fond de vallée et en rives, le drainage est assuré par un drain-cheminée et des tapis
horizontaux équipés de collecteurs de drainage, ce dispositif étant complété par :
¾ en fond de vallée : un fossé de collecte et des puits de décharge,
¾ en versants : une galerie visitable en rive droite et une en rive gauche associés à des
forages verticaux et inclinés jouant le rôle de drains et/ou de piézomètres ouverts.

1.4 RAPPEL DES CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DE LA


FONDATION

Les caractéristiques géotechniques et mécaniques des matériaux intacts de la fondation du


barrage, issues d'essais réalisés durant l'année 1971 sont rappelées dans le tableau ci-après.

2 Sa composition et sa mise en oeuvre en une phase l'identifient à ce qu'il est convenu d'appeler un coulis
autodurcissable en bentonite ciment.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 3

Tableau 31 : Caractéristiques géotechniques et mécaniques des matériaux de la fondation (Extrait note MECASOL n° 3 - Mai 1971)
Compacité en Consistance Caractéristiques mécaniques Caractéristiques de
place et humidité compressibilité
Caractéristiques apparentes Caractéristiques
intergranulaires
Limons de fond de vallée (F1) Y= 20,2 % - n < 325 KPa Ca = 80 KPa Ma = 10° Cd = 10 Kpa ; Md = 25° -
Jd = 16,4 KN/m3 n > 325 KPa Ca = 130 KPa Ma = 0°

Limons de versant (F2) Y= 17,9 % - - - Pc = 200 KPa ; Cc =


Limons de versant (FV) Jd = 17,9 KN/m3 - - 0,196
Pc = 190 KPa ; Cc =
0,085
Alluvions sablo-graveleuses Cd = 0 Kpa ; = Md 35°
Marnes indurées (IV et VIII) Y= 7,7 % Rc = 900 KPa - - -
Jd = 22,1 KN/m3
Marnes tendres (IV et VI) Y= 13,4 % Rc = 200 KPa n < 900 KPa ; Ca = 80 KPa ; Ma = 27° Cd =30 KPa ; Md = 29° Pc = 250 KPa : Cc =
Jd = 19,9 KN/m3 n > 900 KPa; Ca = 530 KPa ; a = 0° 0,086
Argiles (IV et VI) Y= 17,7 % Rc = 280 KPa n < 600 KPa ; Ca = 80 KPa ; Ma = 21° Cd = 35 KPa ; Md = 27° Pc = 260 KPa ; Cc =
Jd = 18,4 KN/m3 n > 600 KPa ; Ca = 310 KPa ; Ma = 0° 0,076
Autres matériaux (grès) - 1200 KPa < Rc < 6400 - - -
KPa

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 4

2. ETUDE COMPORTEMENTALE DU BARRAGE AVANT


TRAVAUX

2.1 RAPPEL DES DISPOSITIFS D’AUSCULTATION

2.1.1 Dispositifs d’auscultation topométrique


Le dispositif d'auscultation topométrique du barrage de la Ganguise est constitué d’un
réseau de bornes topographiques en béton munies de repères amovibles disposées en
couronnement (232 NGF) et sur les banquettes intermédiaires amont (224 NGF) et aval
(223 NGF et 214 NGF).

Ces bornes topographiques, au nombre de 23, sont installées à chacun des 4 niveaux
précités, à l'intersection de profils transversaux du barrage espacés de 50 mètres numérotés
n°1 à n°23 de la rive gauche à la rive droite comme indiqués dans le tableau suivant :

Rive gauche Fond de Vallée Rive droite

Profils 3-4 6 8-9 11 13 - 16 16 18 - 19


Niveaux
224 amont - RD 8 RD 9 RD 10 RD 11 RD 12 RD 13
Couronnement 232 RD 1 RD 2 RD 3 RD 4 RD 5 RD 6 RD 7
223 aval - RD 14 RD 15 RD 16 RD 17 RD 18 -
214 aval - RD 19 RD 20 RD 21 RD 22 RD 23 -

Les déplacements des bornes topographiques sont mesurés à partir d'une base fixe de
triangulation constituée de 8 piliers en béton solidement implantés en dehors de l'emprise
du barrage.

2.1.2 Dispositif d’auscultation piézométrique


La piézométrie du site : fondation du barrage et versants des rives, est observée à partir de
43 piézomètres à tube ouvert répartis géographiquement comme suit :

A) EN RIVE DROITE

Horizon IVb Horizon V Horizon VII


Haut de versant Piézo. 1A, 2A, 3A, 5A Piézo. 1B, 2B, 3B, 5B, 4A 4B
Milieu de versant Piézo. 11A, 12A 11B, 12B 11C
Bas de versant 13A, 14A, 15A, 16A, 13B -
17A, 18A, 19A

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 5

B) EN RIVE GAUCHE
Horizon IVb Horizon V Horizon VII
Haut de versant Piézo. 7A 6A, 7B, 9A 6B, 7C, 9B
Milieu de versant 8A, 10A 8B, 10B -
Bas de versant - - -

C) EN FONDATION DU BARRAGE
Rive gauche Axe vallée Rive droite
Sur risberme à 214 NGF Piézo. R4 R2 R6
Sur risberme à 224 NGF Piézo. R3 R1 R5

Piézomètres auxquels s’ajoutent :


¾ 3 piézomètres auscultant la recharge aval, et crépinés sur toute la hauteur du remblai,
étiquetés comme suit :
Vers rive gauche centre Vers rive droite
Sur risberme à 224 NGF Piézo. R8 R7 R9

¾ 3 piézomètres récents (installés en 1994) implantés à proximité immédiate de ces


derniers, mais crépinés au niveau du tapis aval, et étiquetés respectivement R8bis,
R7bis et R9bis.
¾ 24 puits aval, notés PUIDC001 à PUIDC024, positionnés en pied aval sur 2 lignes
distantes de 8 m et crépinés soit dans les alluvions, soit dans le substratum.
Pour l’implantation détaillée de tous ces piézomètres, se référer au plan d’implantation.

2.2 NATURE DES AUSCULTATIONS ET ANALYSES EFFECTUÉES


Les mesures d'auscultation régulièrement relevées par l'exploitant ont donné lieu à trois
types d’investigations dans le cadre du dossier définitif relatif au projet de rehausse :
¾ Un bilan des déformations et du comportement géomécanique du corps du barrage, à
partir de l’analyse exhaustive des campagnes de mesures topométriques effectuées de
1980 à 1996 (à raison de 2 campagnes par an).
¾ Un dépouillement et une analyse statistique de l'ensemble des résultats des mesures
piézométriques effectuées de la mise en eau à 1996, par mise en œuvre et calage d’un
modèle statistique multicritères de type HST+ pluie,
¾ Une étude complémentaire de la réponse de la nappe captive IVb aux fluctuations
saisonnières de la retenue exécutée par MECASOL en 1996, et dont l’essentiel est joint
en annexe.
Ces analyses sont actualisées chaque année à l’occasion du rapport annuel d’analyse
comportementale du barrage. Celles qui sont présentées dans ce qui suit correspondent à
une actualisation à fin 2002.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 6

2.3 COMPORTEMENT GÉOMÉCANIQUE DU REMBLAI

2.3.1 Résultats des mesures topométriques


Les tassements observés entre 1979 et 1996 sont indiqués en mm dans le tableau ci-
dessous :

Tableau 32 : Tassements observés depuis septembre 1979 (en mm)


Rive gauche Fond de vallée Rive droite

N° de profil 3-4 6 8-9 11 13 - 14 16 18 - 19 moy.

Couronnement 170 235 230 278 360 260 205 248

risberme aval à - 120 105 148 195 98 - 133


223 NGF

risberme aval à - 57 73 76 135 66 - 81


214 NGF

Ces tassements s’accompagnent de déplacements horizontaux non négligeables, comme le


montre le tableau suivant.

Tableau 33 : Déplacement horizontaux observés depuis septembre 1979 (en mm)


Rive gauche Fond de vallée Rive droite

N° de profil 3-4 6 8-9 11 13 - 14 16 18 - 19 moy.

Couronnement 103 80 46 86 153 110 105 98

risberme aval à - 70 43 80 117 120 - 86


223 NGF

risberme aval à - 42 46 72 100 80 - 68


214 NGF

Il résulte de la combinaison des 2 la mise en évidence d’une obliquité du vecteur


"déplacement" dont il est intéressant de noter les variations spatiales :

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 7

Tableau 34 : Obliquité du vecteur déplacement (par rapport à la verticale, en °)


Rive gauche Fond de vallée Rive droite

N° de profil 3-4 6 8-9 11 13 - 14 16 18 - 19 moy.

Couronnement (232) 31° 19° 11° 17° 23° 23° 27° 22°

risberme aval à 30° 22° 28° 31° 51° 33°


223 NGF

risberme aval à 36° 32° 43° 37° 50° 40°


214 NGF

Graphique 1 : Évolution du tassement dans le temps

BARRAGE de la GANGUISE
mars-83

mars-94

mars-00
août-81

août-87

août-93

août-99

août-04
sept-82

sept-88

sept-94
janv-81

janv-87

janv-93

janv-98

janv-04
févr-82

févr-88

févr-99

févr-05
mai-79
déc-79

nov-84
déc-85

mai-90
nov-90

déc-91

mai-96
déc-96

nov-01
mai-02
déc-02
juin-80

juin-85

juin-91

juin-97

juin-03
avr-84

avr-89

avr-95

avr-01
oct-83

oct-89

oct-95

oct-00
juil-86

juil-92

juil-98
0,00
-20,00
-40,00
-60,00
-80,00
-100,00
Tassements (en mm)

-120,00 RD1
-140,00
-160,00 RD2
-180,00 RD3
-200,00 RD4
-220,00
-240,00 RD5
-260,00 RD6
-280,00 RD7
-300,00
-320,00
-340,00
-360,00
-380,00
-400,00 Niveau 232.00 NGF
-420,00
-440,00

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 8

2.3.2 Analyse des résultats

2.3.2.1 En nivellement
Au vu des graphiques et des valeurs numériques, deux constations s'imposent :
¾ d'une part, il est patent que 25 ans après le début de première mise en eau, les
tassements du barrage n’ont toujours pas atteint leur niveau d'équilibre, non seulement
au niveau du couronnement mais même y compris au niveau 214 NGF
¾ d'autre part, il apparaît clairement que la zone centrée sur le profil 13-14 (cf. repère R5)
situé à la jonction fond de vallée - rive droite est le siège de tassements grosso modo
40% à 50% supérieurs à la moyenne de ceux mesurés partout ailleurs, à niveau égal.
Ceci est lié à l'épaisseur des limons de fond de vallée laissés en place au droit de cette
zone.

Il reste que ces tassements restent en ordre de grandeur, conformes aux valeurs prévues par
MECASOL en 1976.

2.3.2.2 En planimétrie
Il est précisé qu'il n'a été considéré que la composante horizontale des vecteurs
déplacements3, et que les éventuels changements de direction en plan n'ont pas été
analysés.

L’observation des graphes de déplacements en plan aboutissent aux constats suivants :


¾ si les courbes de déplacement marquent une inflexion (concavité vers le bas), les
valeurs asymptotiques ne semblent atteintes nulle part, sauf peut-être en rive gauche au
niveau 214 NGF ;
¾ d'une manière générale les déplacements sont toujours plus faibles en rive gauche qu'en
rive droite ;
¾ comme pour les tassements, les déplacements plans mesurés en droit de profil 13-14
sont les plus importants.

3 de la forme 'l 'x 2  'y 2

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 9

2.3.2.3 Évolution de l'obliquité

2.3.2.3.1 Distribution spatiale

Si on définit l'obliquité des vecteurs de déplacements par la grandeur D = Artg (dh/dv), dh


et dv étant les déplacements relatifs obtenus en plan et suivant la verticale, il est intéressant
de noter les évolutions suivantes :
¾ en valeurs moyennes, l'obliquité décroît nettement avec le niveau NGF, à savoir :
i D de l'ordre de 40° à 214 NGF
i D de l'ordre de 33° à 223 NGF
i D de l'ordre de 21° à 232 NGF

2.3.2.3.2 Évolution de l’obliquité ave le temps


¾ au niveau du couronnement, les courbes D (t) accusent une forte décroissance jusqu'à
fin 1980, et croissent ensuite continuellement depuis le début de la mise en eau
jusqu'actuellement, où on observe des valeurs paliers comprises entre 17°et 23° (si on
exclut les profils extrêmes), sauf au droit du profil 8.9. - le plus stable en déplacement
horizontal - où cette valeur n'est que de 11°;
¾ au niveau 223 NGF, on observe des valeurs quasi constantes depuis 1982 comprises
entre 22 et 32°, excepté pour le repère RD18 (profil 16) où la valeur dépasse
légèrement 50°
¾ au niveau 214 NGF, on a observé des courbes plutôt décroissantes de 1979 à 1985,
suivies de valeurs de palier comprises entre 30° et 50°

En se ramenant aux valeurs moyennes, on constate finalement que cette obliquité :


¾ décroît avec le temps au niveau 232 NGF,
¾ reste sensiblement constant au niveau 223 NGF,
¾ croît lentement au niveau 214 NGF,

Au global, les graphes laissent penser que les valeurs asymptotiques seront comprises dans
l'intervalle [25 -35°], soit en ordre de grandeur :

dh = dv tg.30° | 0,60.dv

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 10

2.4 ÉTUDE DES MESURES PIÉZOMÉTRIQUES


Le traitement statistique, appliqué aux 20 années de mesures émanant des 43 piézomètres
ouverts définis ci-avant montre que pour 34 d'entre eux, soit 80 %, le modèle HST
complété de la variable "pluie4" affiche des corrélations significatives.

Ce traitement a permis de procéder à un regroupement des piézomètres en 5 groupes


distincts correspondants à une typologie de "comportement" assez bien différenciés et
caractérisés comme suit :

2.4.1 Groupes de piézomètres G1a et G1b


Ce groupe de piézomètres se caractérisent par :
¾ un comportement sensible (G 1b) à très sensible (G 1a) à la charge hydrostatique
amont,
¾ pas d’effet saisonnier,
¾ peu ou pas de sensibilité à la pluie P15,
¾ peu ou pas d’augmentation asymptotique dans le temps,

Ce groupe serait constitué comme suit :

Horizon IVb V VII

Rive droite 1A, 2A, 3A, 12A, 1B, 2B, 3B, 5B,
-
13A, (19A) 12B, 4A

Rive gauche - 6A, 9A, 10B 6B, 9B

4 pluie cumulée des 15 derniers jours, notée P15

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 11

EXEMPLES GRAPHIQUES DE VARIATIONS PIÉZOMÉTRIQUES DU GROUPE 1A- 1B

Piézomètre 3A

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 12

Piézomètre 13A

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 13

Au global, la famille des piézomètres des groupes 1A et 1B représentent donc :


¾ En rive droite :
i environ 40 % (5 sur 13) de piézos qui auscultent l’horizon IVb ;
i la quasi totalité des piézomètres qui auscultent l’horizon V (6 sur 8).
Concernant ces piézos, on peut constater la décroissance des coefficients de
transmissivité de la charge entre la série 1A, 2A, 3A, située près de la retenue, dont les
coefficients 'p/'z sont proches de 1, et la série des piézomètres 12A, 12B et 13A de
mi-versant ou de base de versant pour lesquels ce même coefficient n’est plus que de
l’ordre de 0,50.
¾ En rive gauche ce groupe se répartit entre des piézos auscultant l’horizon V (6A, 9A,
10B), et l’horizon VII (6B, 9B) mais ne concerne aucun de ceux auscultant l’horizon
IVb ;
Sur cette rive, ces piézomètres ne traduisent une sensibilité à la charge hydrostatique
qu’à partir d’un certain niveau de la retenue évalué comme suit à partir des graphes
H(z) :

Piézos Horizon 'p/'z Sensibilité à partir de

6B VII 0,90 224 NGF

9B VII 0,70 226 NGF

9A V 0,75 227 NGF

10B V 0,70 226 NGF

Ces valeurs de niveaux se rapprochent assez bien des niveaux d'affleurement attendus pour
le niveau VII.

En définitive, les corrélations observées entre piézométrie et charge hydrostatique amont


permettent d’évaluer le niveau piézométrique maximum attendu au terme de la
surélévation (le plan d’eau nominal moyen passant de 226 NGF à 235 NGF) toutes choses
égales par ailleurs, c’est-à-dire, compte non tenu des modifications futures du dispositif
d’étanchéité, en particulier la future paroi moulée interceptant les niveaux VII et V.

Le résultat de cette extrapolation est fourni plus loin.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 14

2.4.2 Groupe de piézomètres G2


Ce groupe, constitué de 7 piézomètres (et des 24 puits de décharge), se caractérise
par :
¾ peu ou pas de sensibilité à la charge hydrostatique,
¾ pas d'effet saisonnier marqué,
¾ variations réversibles traduisant une nette sensibilité à la pluie des 15 derniers
jours,
¾ pas d’évolution marquée à conditions constantes.

La liste des piézomètres représentatifs de ce groupe serait la suivante :

Horizon IVb Horizon V Horizon VII

Rive droite 15A, (19A) 11B, 13B 4B, 11C

Rive gauche - - -

Dans l’emprise de l’ouvrage Piézo. R6 - -

Il s’agit donc pour l’essentiel des piézomètres de rive droite situés en milieu et en bas de
versant qui interceptent préférentiellement les horizons détritiques les plus hauts (VII et
V).

En outre, les piézos 15A, 19B et R6 qui interceptent l’horizon IVb suivant une « fenêtre »
commune autour des niveaux 196-197 NGF, et qui sont relativement proches les uns des
autres semblent constituer une entité assez homogène.

EXEMPLES DE VARIATIONS PIÉZOMÉTRIQUES REPRÉSENTATIFS DE CE GROUPE

Piézo 13B

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 15

2.4.3 Groupe des piézomètres G3


Les piézomètres du groupe G3 ont un comportement qui se caractérise par :
¾ peu ou pas de sensibilité à la charge hydrostatique,
¾ un effet saisonnier marqué à très marqué,
¾ pas de réaction apparente à la pluie P15,
¾ une nette tendance à l’augmentation dans le temps,

La composition de ce groupe serait la suivante :

Groupe G3 Horizon IVb Horizon V Horizon VII

Rive droite Piézos 14A, 16A, 17A, (12 B)


-
18A

Rive gauche Néant

Il s’agit donc d’un groupe de piézomètres parfaitement homogènes quant à leur


implantation (bas de versant de rive droite) - et quant à l’horizon géologique ausculté -
niveau IVb entre 194 et 197 NGF, pour les piézos 14A, 16A, 17A, et autour de 192 NGF
pour le 18A

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 16

Exemple du piézomètre 18A

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 17

On peut faire les observations suivantes sur ce type de comportement :


¾ l’effet saisonnier très marqué des piézos. 17A et 18A semble s'accompagner d'une
totale indépendance de la charge du plan d'eau
¾ On peut y voir en fait l’effet conjugué d’une augmentation irréversible de la
piézométrie dans le temps due à la mise en charge progressive d’un milieu peu
perméable, cette mise en charge étant elle-même très "saisonnalisée" du fait d’une
gestion très saisonnière de la retenue ;
¾ MECASOL analyse ces variations sinusoïdales comme la réponse d’une nappe captive
dans les horizons IVb aux fluctuations périodiques de la retenue dont les effets
d’amortissement et de retard peuvent être exprimés analytiquement.

Cette analyse a fait l’objet d’un rapport de MECASOL en 1996 dont nous joignons
l’essentiel en annexe.

2.4.4 Groupe des piézomètres G4


Les piézomètres de ce groupe se caractérisent par :
¾ pas d’effet de la charge hydrostatique (sauf, légèrement, pour le R1),
¾ peu ou pas d’effet saisonnier,
¾ pas de sensibilité à la pluie P15,
¾ une nette diminution dans le temps, à conditions constantes, suivie ou non d'un
palier (sauf pour R1, pour lequel la diminution est faible).

La composition de ce groupe est la suivante :

Niveau III, IV, IVb V VII

Rive droite - - -
Dans l’emprise du barrage Piézos. R1, R2, R3, R4, R5 - -
Rive gauche - - -

Il s’agit là d’une entité de piézomètres parfaitement homogène quant à leur implantation


qui équipent tous les fondations du barrage au droit du corps de digue.

La courbe de décroissance dans le temps est caractéristique d’un phénomène de dissipation


de pression interstitielle d’un milieu peu perméable soumis après chargement "instantané"
du à l’érection du barrage.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 18

La plus caractéristique est celle du piézo R2 qui semble n’avoir atteint sa valeur
asymptotique que vers 1996, les valeurs de paliers des autres piézos R1, R3, R4 et R5
pouvant se caractériser comme suit :

Niveau initial
Cote piézo Niveau de Palier atteint Soit au bout
théorique à
initiale palier vers de :
retenue pleine 5

R1 208,5 211,00 209,50 Début 88 + 8 ans

R2 214,5 215,50 < 205 1996 16 ans

R3 216,5 217,00 212 fin 91 + 11 ans

R4 212 213 207,50 fin 91 + 11 ans

R5 210,5 213 208 1989 + 9 ans

5 Valeur déduite des courbes F (t) à conditions constantes".

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 19

Exemple du piézomètre R2

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 20

2.4.5 Groupe des piézomètres G5


Les piézomètres de ce groupe se caractérisent par :
¾ une faible sensibilité à la charge hydrostatique,
¾ un effet saisonnier sensible,
¾ une forte sensibilité à la pluie P15,
¾ une tendance certaine à l’augmentation à conditions constantes.

Le groupe est constitué des seuls piézomètres R7, R8 et R9 qui, tous auscultent la recharge
aval du barrage,

Ce groupe de piézomètres se comporterait donc d'une façon analogue à ceux du groupe G2,
mais à la différence que la sensibilité à la pluie des piézos du groupe G2 semble
parfaitement réversible alors que l’on assiste pour les piézos du groupe 5 à une
combinaison d’augmentation réversible et irréversible.

Pour ce groupe de piézomètres, la réponse – réversible- de la piézométrie due à la pluie


peut se déduire des résultats du modèle d’après les droites de corrélations (cf. exemples ci-
après des piézos R8 et R9) et être quantifié comme suit :

Piézos Augmentation pour 100 mm de pluie observés


sur 15 jours consécutifs

R7 + 2,80 m

R8 + 2,50 m

R9 + 3,0 m

Ces graphes de corrélation mettent donc en évidence de manière assez probante l’effet de
la pluie météorique sur la piézométrie du remblai, telle que l’on peut la mesurer par ces
3 piézomètres ouverts.

Le milieu étant hétérogène et peu perméable, on conçoit facilement que cette augmentation
"réversible" due aux précipitations météoriques puisse être accompagnée d'une
augmentation asymptotique en fonction du temps.

L'augmentation "à conditions constantes" telle que lue sur les graphes calculés pour le
modèle serait de l'ordre de :
+ 3 m en 10 ans pour le piézomètre R7
+ 9 m en 15 ans pour le piézomètre R8
+ 2 à 3 m en 15 ans pour le piézomètre R9
Ces augmentations seraient pour le moins préoccupantes si elles étaient généralisées à tout
le remblai aval, ce qui fort heureusement a été contredit par une campagne faite aux piézo-
cônes. Il s’agit en fait de "micro-nappes" perchées dues essentiellement à des circulations
préférentielles aux abords de ces piézomètres consécutives d’une mauvaise maîtrise des
eaux de ruissellement.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 21

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 22

Les valeurs d’augmentation lues pour les piézomètres R8 et R9 sont tout à fait importantes.
C'est d'ailleurs cette constatation qui, fin 1993, avait déclenché les investigations d'urgence
au niveau du tapis de drainage, ainsi que la campagne au piézocône de début 1994.
Sensibilité du piézomètre R9 à la pluie :

2.5 CONCLUSIONS SUR L’ANALYSE COMPORTEMENTALE DU BARRAGE


AVANT TRAVAUX

2.5.1 Du diagnostic visuel sur l’état du barrage avant travaux


Après près de 25 ans d'exploitation normale et de suivi régulier, l'état du barrage avant
travaux peut être caractérisé par :
¾ une recharge aval plus "marneuse" que "gréseuse" (constituée pour l'essentiel par des
"marnes" argileuses et graveleuses) et donc peu perméable,
¾ des matériaux de recharge aval moyennement compressibles, légèrement surconsolidés,
dont certaines zones ont pu être observées comme insuffisamment compactées
¾ une protection thermique et hydromécanique du remblai aval insuffisante,
¾ une décompression de la partie supérieure des remblais "marneux" ; le ruissellement et
l'infiltration décomprimant naturellement ces matériaux mal protégés,

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 23

2.5.2 Sur le comportement géomécanique de l'ouvrage


¾ L'étude du comportement géomécanique du corps du barrage avant travaux permet de
confirmer la relative compressibilité des matériaux constitutifs, associée à une
consolidation à peine terminée, qui témoigne donc très probablement de la faible
perméabilité de l'ensemble -et, partant, du caractère argileux des matériaux- y compris
pour le recharge aval.
¾ Cette étude confirme également la plus grande déformabilité de la partie centrale du
barrage qui jouxte la rive droite (profil 13-14) où, très probablement, l'ouvrage est
fondé sur une plus grande épaisseur de matériaux compressibles. Ce point était déjà
mentionné dans le rapport de première mise en eau.
¾ Pour autant, les mesures récentes de déplacements horizontaux (postérieures à juillet
1992) ainsi que l'évolution globale de l'obliquité des vecteurs "déplacements" donnent à
penser que l'on s'achemine vers une lente stabilisation des phénomènes de fluage
observés.

2.5.3 Sur l’étude de la piézométrie


Les deux approches parallèles, statistiques et expérimentales, ont permis de mettre en
évidence de façon assez homogène l'effet des différents paramètres -charge amont,
pluviométrie, temps, qui influencent les mesures piézométriques, ainsi que le rôle
prépondérant des horizons détritiques plus perméables- niveaux VII, V et IV b, qui ne sont
pas tous refermés par les dispositifs d'étanchéité du barrage.

Corrélativement, il a été mis en évidence l'effet de la pluie météorique sur un groupe de


piézomètres tous situés en versant de rive droite, et, en particulier, l'effet très marqué de
celle-ci que les 3 piézomètres équipant le remblai aval probablement insuffisamment
protégé qui traduisent une piézométrie :
¾ erratique en position spatiale et en niveaux,
¾ sans relation évidente avec la retenue,
¾ plus ou moins bien corrélée avec la pluviométrie,
¾ traduisant très probablement une infiltration d’eau météorique alliée à une fissuration
plus ou moins prononcée du parement aval,
¾ Piézométrie qui, ça et là, peut se caractériser par une augmentation plus ou moins
erratique avec le temps pouvant devenir préoccupante.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 24

3. EVALUATION COMPORTEMENTALE DU BARRAGE


PENDANT ET APRÈS LA RÉHAUSSE

3.1 PRÉVISION DE L’EVOLUTION DE LA PIÉZOMÉTRIE DUE À LA


RÉHAUSSE

L'estimation de l'augmentation de piézométrie due à la rehausse obtenue à partir de l'étude


statistique multicritères et celle proposée par MECASOL à partir du modèle THERMIX
aboutissent à des résultats assez cohérents en ordre de grandeur, les valeurs déduites de
THERMIX semblant être systématiquement (mais modérément) plus fortes.

Ces prévisions sont rassemblées dans le tableau de synthèse suivant :

3.2 CONSÉQUENCES À TIRER DE L’ÉTUDE COMPORTEMENTALE POUR


LE PROJET DE RÉHAUSSE

De toutes les constatations présentées dans cette étude ont été tirées un certain nombres de
dispositions constructives concrètes destinées à stabiliser ces phénomènes, et partant à
sécuriser le barrage après rehausse vis à vis de développements intempestifs de pressions
interstitielles localisées.

Ces dispositions sont pour l’essentiel :


¾ un adoucissement de la pente des talus
¾ des dispositifs de drainage interne et d’interface conséquents
¾ une protection thermique et hygrométrique du talus aval,
¾ des dispositions permettant de garantir une meilleure maîtrise des eaux de
ruissellement qu’actuellement.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 25

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 26

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 27

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 28

ANNEXES "AUSCULTATION"

EXTRAIT DE L’ÉTUDE MECASOL

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 29

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 30

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 31

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 32

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 33

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
F. Auscultation 34

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004)

G. ÉTUDE COMPORTEMENTALE
DU BARRAGE EN COURS DE
CHANTIER DE REHAUSSE
(2004)

Éric VUILLERMET, Chef de Projet BRL Ingénierie

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 1

1. INTRODUCTION
Concernant le comportement de l’ouvrage, et compte tenu de la particularité qui réside en
la surélévation, et donc la construction sur un ouvrage existant, les études ont dû aborder le
volet du comportement des ouvrages présents sous l’effet de la recharge.

D’une part, le comportement de la digue a fait l’objet d’analyse soient des déformations et
plus exactement du tassement projeté, soit du développement des pressions interstitielles
au sein de la digue existante et son incidence sur la stabilité à cours terme.

D’autre part, le comportement des ouvrages "Génie Civil", et notamment des galeries
existantes a été approché. Cette analyse a plutôt été menée en vérifiant que la structure
existante était apte à supporter la surcharge de remblai.

Les principaux résultats et conclusions des études sont :


¾ Une évaluation des tassements globaux a environ 50 cm à 60 cm ;
¾ Un développement des pressions interstitielles au sein de la digue existante ;
¾ La nécessité de mettre en place une surveillance des ouvrages.

2. L’AUSCULTATION EN PHASE CHANTIER

2.1 LES ÉQUIPEMENTS


Dans le cadre de la réalisation de la surélévation du barrage de la Ganguise, les travaux de
montée du remblai aval s’accompagnent d’un suivi du comportement de la digue existante
et des ouvrages de génie civil.

Concernant les ouvrages de génie civil, le suivi comprend :


¾ La mesure de convergence "clé de voûte – radier" sur 10 profils situés en galerie de
vidange et dans les deux galeries de drainage ;
LOCALISATION GALERIE

Repère RIVE type N°
de repère élément
galerie

1 RD vidange P1R1 Tête "aval"


2 RD vidange P2R2 17
3 RD vidange P3R3 14
4 RD vidange P4R4 11
5 RD vidange P5R5 9
6 RD vidange P6R6 6

7 RD drainage P7R7 2

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 2

Localisation et repérage des mesures de convergence

3

)
 )


5
3 3 3 3 3
5 5 5 5 5

Position des équipements dans la galerie de vidange

Fissuromètre

¾ Le suivi de l’ouverture de fissures. Suite à un diagnostic des ouvrages avec repérage


des fissures existantes, dix fissures sélectionnées ont été équipées d’un fissuromètre.

Concernant le comportement de la digue existante, il a été retenu pour chacun des 3 profils
du barrage P5, P10 et P15 :
¾ La mise en œuvre d’extensomètre de forage SISGEO comportant 4 à 5 points de
mesures, calé en tête à la cote 221 NGF, et dont le capteur le plus profond se situe dans
la fondation ;
¾ La mise en œuvre de 9 cellules de pression GEOCIM. Mises en œuvre de façon
anticipée en 1996, leur cote de pose a été retenue au vu des résultats des calculs des
pressions interstitielles.
¾ L’ensemble de ces capteurs est câblé jusqu’à un boîtier de mesure situé en tête aval du
barrage.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 3

La fréquence d’acquisition de ces données est :


¾ Hebdomadaire jusqu’à ce que le remblai de la recharge atteigne la cote 212 NGF ;
¾ Bi-hebdomadaire depuis cette cote.

Profils d’auscultation

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 4

2.2 LES MESURES


Les résultats des mesures sont présentés ci-après :
¾ Mesures de convergence : Les mesures témoignent d’une convergence plus ou moins
marquée des sections de galerie.

Mouvement en mm des convergences Rive Droite

5.00

4.00

RD P1R1
3.00
RD P2R2
RD P3R3
2.00
RD P4R4
RD P5R5
1.00 RD P6R6
RD P7R7
mm

0.00

-1.00

-2.00

-3.00

-4.00

-5.00
4

4
00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00
/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2

/2
06

06

06

06

06

06

07

07

07

07

07

07

08

08

08

08

08

08

09

09

09

09

09
/

/
03

08

13

18

23

28

03

08

13

18

23

28

02

07

12

17

22

27

01

06

11

16

21
Date

¾ Le suivi de fissures : A ce jour, aucune observation significative n’est à mentionner.

Mouvement en mm des fissuromètres Rive Gauche


RG F6
0.50 RG F7
RG F11
0.40 RG F11
RG F13
0.30 RG F4
RG F16
0.20 RG F3

0.10
mm

0.00

-0.10

-0.20

-0.30

-0.40

-0.50
04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04

04
20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20
6/

6/

6/

6/

7/

7/

7/

7/

7/

8/

8/

8/

8/

9/

9/

9/
/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0

/0
04

11

18

25

02

09

16

23

30

06

13

20

27

03

10

17

Date

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 5

¾ Les mesures de tassement : on note une amorce de tassement des diverses couches,
tassements qui restent, pour l’instant, faibles.

Variation d'altitude de chaque ancre en mm


20

10

P15_4
P15_3
P15_2
0
P15_1
15-août-04 20-août-04 25-août-04 30-août-04 4-sept-04 9-sept-04 14-sept-04 19-sept-04 24-sept-04 29-sept-04 4-oct-04
P5_4
P5_3
P5_2
mm

-10 P5_1
P10_5
P10_4
P10_3
-20 P10_1
P10_2

-30

Valeur négative = Tassement


-40

Date

¾ Les pressions interstitielles : on observe actuellement le développement des pressions


internes. L’analyse de ces valeurs est l’objet du paragraphe suivant.

Variation en kPa des CPI Feuille 1

CPI_1
CPI_2
70.0
CPI_3
CPI_4
CPI_5
CPI_6
50.0
CPI_7
CPI_8
CPI_9
30.0
KPa

10.0

-10.0

-30.0
20 /04
23 /04
26 /04
29 04
02 /04
05 /04
08 04
11 /04
14 /04
17 /04
20 /04
23 /04

25 /04
28 /04
26 04

31 /04
03 /04
29 /04

06 /04
09 /04
12 /04
15 /04
01 /04

18 /04
04 /04

21 04
07 04

24 /04
10 /04

27 04
13 /04
16 /04

30 /04
04
19 /04
22 04
6/

7/

7/

9/
8/

9/
8/

9/
6
6
6

6
7

7
7
7

8
8
8
8
7
7

9
9
9
9
7
7

9
8

9
8
8
8
8

9
/0
/0
/0
/0
/0
/0
/0
/0

/0
/0

/0
/0
/0
/0
/0
/0
/0

/0
/0
/0
/0
/0

/0
/0

/0

/0
/0

/0
/0
/0
/0
/0

/0
/0
/0

/0
17

Date

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 6

3. OBSERVATIONS SUR LES PRESSIONS INTERSTITIELLES

3.1 OBSERVATIONS
On observe actuellement le développement des pressions sur la plupart des capteurs, avec
un maximum de pression pour les capteurs les plus sollicités compte tenu de la phase de
remblai considérée, soient les cellules de pression n°2 et 3 situées sous la risberme aval de
la digue existante (cote 214 NGF). Ces variations de pression sont en relation avec la
surcharge liée à la montée du remblai de la surélévation. Il est à noter qu’actuellement, on
néglige dans l’analyse, les effets de la charge hydraulique amont. Ce point n’est pas en
désaccord avec la présence actuelle d’un plan d’eau bas, voir en baisse.

On présente le premier graphe U = f(t) associé à la cote du nouveau remblai, où u est la


valeur de pression lue

On note une tendance à l’évolution plus ou moins marquée des pressions liée à la montée
des remblais. Cette évolution est associée, pour certain capteur, à une sensibilité accrue à la
vitesse de la montée du remblai se traduisant par une inflexion ou stabilisation des
pressions lors des arrêts de remblaiement (capteur n°2).

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 7

Pour l’analyse du développement des pressions, on fournit ci-dessous un


graphe complémentaire :
¾ Graphe 2 : Ru = f(t) avec ru = 'u / J.h où 'u est la variation de pression observée
depuis le début de la mise en remblai, J.h correspond à la surcharge crée par le nouveau
remblai avec J = 21,5 kN/m3 (valeur issue des résultats des contrôles du nouveau
remblai).
Évolution du coefficient Ru en fonction du temps

0.32
0.30
0.28
0.26
0.24
0.22
0.20
0.18
Ru

0.16
0.14
0.12
0.10
0.08
0.06
0.04
0.02
0.00
10-sept-04

14-sept-04

18-sept-04

22-sept-04

26-sept-04
2-sept-04

6-sept-04
5-août-04

9-août-04

13-août-04

17-août-04

21-août-04

25-août-04

29-août-04

CPI2 CPI3 CPI1 CPI4 CPI5 CPI6 CPI7 CPI8 CPI9

On notera les valeurs suivantes :

Cellules de pression Zone « sup / inf » / cote 212 Valeur Ru (dernière date)
1 Inf 0.03
2 Inf 0.23
3 Inf 0.14
4 Sup -
5 Sup 0
6 Sup 0.17
7 Limite inf/sup 0.18
8 Inf 0.22
9 Inf 0.04

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 8

En regard aux valeurs de Ru retenues dans les calculs de stabilité (cas des valeurs
moyennes : RU inf = 0.4 et Ru sup = 0.2), les valeurs observées restent actuellement
inférieures aux valeurs moyennes, mais il est à noter que le cas le plus critique est à venir
puisqu’il correspond à la phase de remblaiement de la partie sommitale. On s’attache
donc :
¾ A maintenir un suivi bi-hebdomadaire des cellules de pression, le suivi comprenant
l’acquisition et l’interprétation des données.
¾ A contrôler des valeurs de Ru avec une attention particulière
¾ Le suivi du respect des vitesses de montée du remblai tel que définies au marché est
maintenu avec l’anticipation de tout éventuel dérapage.
Quant aux valeurs de pressions, on met en parallèle les résultats issues d’une approche aux
éléments finis du comportement du barrage et les observations.

Valeurs calculées pour Valeurs observées pour la cote considérée


un profil de type P10 (on note l’accroissement de pression)
Calcul plaxis Ganguise Cellules de pression
2d
Cote A B C 1 2 3 4 5 6 7 8 9
remblai
213 5-10 - - - 0 0 0 0 0 0 - 0
218 40-50 10-20 10-20 - 5 5 2 0 0 0 2 0
227 60-70 50-60 50-60 8 63 36 10 0 12 13 19 3
232 50-60 90- 70-80 ¾
100
238 60 120- 70-80
130

On remarque de valeurs inférieures aux calculs qui peuvent provenir :


¾ Du choix conservateur des caractéristiques de sol pour les calculs ;
¾ D’une augmentation progressive des pressions avec éventuellement un « retard » dans
leur déclenchement ;
¾ On n’écartera pas non plus la possibilité de dysfonctionnement de certaines cellules.

La poursuite de l’acquisition et le suivi permettront peut être d’affiner l’analyse.

Un suivi attentif de l’évolution de ces pressions restent d’actualité, sachant que l’on peut
agir sur la vitesse de montée du remblai en cas d’observation d’anomalies.

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 9

Les extraits du calcul Plaxis illustrent le développement des pressions interstitielles au sein
du barrage et notamment de la digue existante.

Développement des pressions interstitielles Extrait de calculs Plaxis


Recharge cote 213
2
kN/m

20.000

15.000

10.000

5.000

0.000

-5.000

-10.000

-15.000

-20.000

-25.000

-30.000

-35.000

-40.000

-45.000

-50.000

-55.000

-60.000

-65 000

Recharge cote 218


2
kN/m

10.000

0.000

-10.000

-20.000

-30.000

-40.000

-50.000

-60.000

-70.000

-80.000

Recharge cote 227


2
kN/m

10.000

0.000

-10.000

-20.000

-30.000

-40.000

-50.000

-60.000

-70.000

-80.000

-90.000

-100.00

-110.00

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique
G. Étude comportementale du barrage en cours de chantier de rehausse (2004) 10

Recharge cote 232


2
kN/m

10.000

0.000

-10.000

-20.000

-30.000

-40.000

-50.000

-60.000

-70.000

-80.000

-90.000

-100.000

-110.000

-120.000

Recharge cote finie


2
kN/m

10.000

0.000

-10.000

-20.000

-30.000

-40.000

-50.000

-60.000

-70.000

-80.000

-90.000

-100.000

-110.000

-120.000

-130.000

p:\carlier\5505 - ganguise\6 - projet note technique cfgb sept.04\5505_cfgb_dossiertech_16.10.04.doc / Blanc

Comité Français des Grands Barrages – Journée technique au Barrage de la Ganguise (Aude)
Samedi 16 octobre 2004 - Dossier technique

Vous aimerez peut-être aussi