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ΓENNHΘHNAI "ANΩΘEN: LA VALEUR DE L'ADVERBE" ANΩΘEN EN JN 3,3 ET 7: II e partie

LES ACCEPTIONS DU TERME "ANΩΘEN EN GREC CLASSIQUE ET KOINÈ NON SÉMITISÉ


Author(s): Pierre-Marin Boucher
Source: Revue Biblique (1946-), Vol. 115, No. 4 (OCTOBRE 2008), pp. 568-595
Published by: Peeters Publishers
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/44090911
Accessed: 20-04-2020 06:36 UTC

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RB. 2008 - T. 115-4 (pp. 568-595).

TENNH0HNAI "ANQ0EN:
LA VALEUR DE L'ADVERBE "ANÍ20EN
EN JN 3,3 ET 7
IIe partie
LES ACCEPTIONS DU TERME "ANQ0EN EN
GREC CLASSIQUE ET KOINÈ NON SÉMITISÉ
PAR

Pierre-Marin Boucher

Université de Moncton (N.-B., Canada)


pierre-marin.boucher@umoncton.ca

Sommaire

Dans le but d'éclairer la compréhension du syntagme y8vvrļ0fjvai âvœGev


en Jn 3,3 et 7, cet article se propose de retracer l'histoire de la polysémie de
l'adverbe avcoGev (< desuper / denuo) en grec classique et koinè non sémitisé et
dresse un bilan des valeurs spatiales et temporelles du terme grec1.

Summary

In order to shed some light upon the understanding of the syntagm


Y8VVT10T1VCU avcoGev (John 3, 3. 7), this article relates the polysémie evolution
of the adverb avcoGev ( desuper / denuó) in classical and non semitized koinè
Greek and takes stock of the spatial and temporal senses of the Greek word.

Dans un article recent consacré à la réception chrétienne de l'expression


johannique y8WTļ0Tļvai dvooOev (cf. Jn 3,3. 7), nous avons montré que
la diversité des interprétations retenues par les versions anciennes et les

1 Je tiens à exprimer ma gratitude au professeur Christophe Rico (ÉBAF et Univer-


sité Hébraïque de Jérusalem) pour les judicieux conseils qu'il m'a prodigués pendant la
rédaction de cet article. Je remercie également ma collègue, M™ Hélène Destrempes
(Université de Moncton), pour le soin apporté à la révision du texte.

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L'ADVERBE "ANÎÎ0EN EN JN 3,3 ET 7 569

éditions récentes de l'Évangile selon Jean repose, en grande partie, s


ies deux valeurs différentes attribuées à l'adverbe avcoGev : nasci
desuper ('naître d'en haut') et nasci denuo ('naître de nouveau')2. Les
divergences des interprètes contrastent avec la conviction commune des
Pères grecs : ces derniers s'accordent à reconnaître que les propos de
Jésus relatés en Jn 3,1-21 se voulaient univoques : « [...] l'Évangile,
conclut Grégoire de Nysse, dit que la naissance de ceux qui sont sauvés
vient d'en haut (avcoGev).3 » Un tel consensus chez les Pères grecs sème
le doute sur l'amphibologie présumée de l'adverbe avcoGev à l'époque
de la rédaction du quatrième évangile.
Pour pouvoir déterminer la valeur exacte de ce mot en grec néo-
testamentaire, une étude de son évolution sémantique paraît s'imposer.
Seule une enquête philologique permettrait de répertorier les signifiés de
l'adverbe avcoGev en fonction de périodes déterminées (chronolectes) et
d'aires dialectales spécifiques (topolectes)4. Mis à jour par l'analyse sé-
mantique, ces acceptions devraient nous conduire à porter un jugement
sur le sens de l'adverbe en Jn 3,3 et 7.
Dans les pages qui suivent, nous limiterons notre enquête aux té-
moins de la langue koinè qui sont étrangers à l'aire proche-orientale pa-
lestinienne (grec koinè sémitisé), ce qui exclut du champ de notre étude,
entre autres, « les corpus littéraires suivants : LXX, Nouveau Testament
(sans doute à l'exclusion de l'Épître aux Hébreux et des deux Épîtres de
Pierre), Théodotion, Aquila, Justin de Naplouse, ainsi que V Apoca-
lypse de Sedrac.5 » L'analyse des emplois d'ctvcoGev en grec koinè
sémitisé fera l'objet d'une recherche ultérieure.
L'article qui suit présente d'abord un bilan des acceptions du terme
avcoGev chez les écrivains de la période classique (VI s. - III s. avant
J.-C.). Ce panorama s'ouvre sur l'analyse contextuelle des occurrences
de l'adverbe avcoGev en grec koinè non sémitisé, en particulier dans les
corpus de Polybe, Plutarque et Philon d'Alexandrie6.

2 Cf. P.-M. Boucher, « T evvr|0ñvav ctvcoGev : la valeur de l'adverbe avcoGev en Jn


3,3 et 7. Ira partie. La réception chrétienne », RB 115-2 (2008) 191-215.
3 Grégoire de Nysse, Oratio catechetica XXXIX, traduit par Winling (2000) 331
[<I>T|ai 8è to eôayyyéXtov avcoGev eivai iròv acpÇopévcov xf|v yévvr|aiv]. En plus de
cet extrait de Grégoire de Nysse, l'article cité à la note précédente présente des textes
peu connus d'ORiGÈNE, Jean Chrysostome, Cyrille d'Alexandrie et Ammonius
d'Alexandrie, traitant de la valeur d'avcoGev en Jn 3,3 et 7.
4 Cf. Rico (2005) 618-619 ; Boucher (2008) note 3, 192.
5 Rico (2005) 619.
6 Le terme « grec koinè » (III s avant J.-C. - V s après J.-C.) regroupe indistincte-
ment l'ensemble des états de langue et des différentes aires dialectales de la période
post-classique.

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1. Sens et valeur du terme en grec classique

Les dictionnaires et les index des auteurs consultés fournissent un


large éventail des emplois du terme avœOev en langue classique7. Ce
corpus permet dans un premier temps de dégager deux valeurs fonda-
mentales de l'adverbe : les dimensions spatiale {de super) et temporelle
{de superioribus temporibus ). De fait, la signification propre du terme
avcoOev met d'abord en valeur l'origine du mouvement spatial (« hors
du lieu »). Dérivé de l'adverbe avco, le terme avcoGsv désigne justement
le point de départ d'une action spatialisée : c'est « à partir d'en haut »
qu'un mouvement se dessine. Au sein d'une opposition spatiale « haut » /
« bas », certaines occurrences évoquent également l'aspect inessif de la
relation locative (« être dans un lieu ») réservé à l'adverbe avco8. Dans
ces conditions, trois valeurs différentes apparaissent à l'époque classi-
que :
a) l'acception superne , « en haut » {cf. avco) ;
b) le sens desuper , « d'en haut », « des parties supérieures », qui ap-
paraît en principe avec un verbe de mouvement indiquant la provenance
de l'action9 ;
c) la valeur ex superioribus temporibus , « depuis les temps anciens »,
qui peut selon les contextes, revêtir des nuances variées {ab initio ,
« depuis le commencement », initio , « depuis le début », supra , « ci-
dessus », « antérieurement »)10.

7 L'étude des emplois du terme en langue classique se fonde sur le corpus des 116
attestations rassemblées dans plusieurs ouvrages (Etienne (1831-1856), Sophocles
(1900), Baelly (1906), Preisigke (1925), Whal (1972), Liddell/Scott (1968), Ast
(1956) [Platon], Powell (1960) [Hérodote], Rumpell (1961) [Théocrite]) et dans le site
http : Uper seus.edu (auteurs classiques). Cf. « Tableau des occurrences d'avcoGev » à la
fin de cet article.
8 On appelle inessif « le cas indiquant le lieu à l'intérieur duquel se place le procès
du verbe » ; allatif celui qui décrit « la direction vers laquelle tend le procès exprimé
par le verbe », et élatif le cas signalant « le mouvement de l'intérieur d'un lieu vers
l'extérieur» [Dubois (1973) 257, 20 et 183]. Ces adjectifs traduisent, en somme, les
expressions prépositionnelles du grec décrivant les trois dimensions (ôiaaxáaeiç) loca-
tives : « dans le lieu » (xqv èv xcmcp), « vers le lieu » (xfļv elç xótcov), « hors du lieu »
(xqv èie xórcou). Cf Apollonius Dyscole, De la construction (Ile pi auvxá^BCDç)
[Lallot (1997) Vol. I 294 ; Vol. II 327]. Le terme avcoGev appartient à la catégorie des
adverbes élatifs et exprime, à l'occasion, l'aspect inessif de la relation locative.
9 Desuper , superne , ex superiori loco , ab alto : « von oben her », « from above »,
« from on high », « d'en haut ».
10 « Von Anfang an », « from the beginning », « from farther back » ; « depuis le
début », « antérieurement », « auparavant », «jadis ».

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À chaque catégorie de sens, correspond un type particulier de con


truction. Tantôt l'adverbe avcoGsv est précédé de l'article ; il peut a
être « enclavé » entre l'article et le nom (ou le participe) ; l'adve
comporte, dans ce cas, une valeur nominale ou adjectivale ; tantôt il
suivi d'un génitif ou d'une préposition régissant le génitif (èie).
d'altérer les axes de signification énumérés, ces tournures les déclin
d'après la diversité des emplois du terme avooGsv.

1.1. Position fixe : superne, « en haut »


En grec classique, l'adverbe avcoGev dénote quelquefois la posi
fixe, « en haut », à l'opposé de ce qui se trouve « en bas » (KáxcoG
Un passage du Philoctète de Sophocle illustre cet emploi. Ulysse y
mande à Néoptolème de lui trouver un abri sûr. « Je pense que j'ape
çois une grotte comme celle dont tu viens de parler », lui répond le
d'Achille. Ulysse réplique alors : « En haut (avcoGev) ? En
(KÚTOoGev) ? Je ne distingue point ». « Là, au-dessus [Tóô' èÇúrcepG
on n'entend aucun bruit de pas » lui répond Néoptolème11. On imag
sans peine Ulysse cherchant des yeux l'emplacement de l'abri. C
donc par métonymie que l'adverbe transpose sur l'entrée de la grott
mouvement oculaire du roi d'Ithaque.
Notre deuxième exemple est emprunté à Y Hélène d'Euripide. Mén
las arrive en Egypte pour délivrer sa femme Hélène des mains du
Théoclymène qui la retenait contre son gré. La sœur du roi, Théo
surprend alors les deux époux enfin réunis. Songeant d'abord à li
Ménélas à son frère, elle finit cependant par céder aux supplications
nouveau venu, par crainte des châtiments que les dieux réservent
femmes injustes : « C'est vrai, dit-elle : il est des châtiments pou
mortels, en haut (avcoGev), comme en bas (vepxépotç) pour les m
[Kaì yàp xlatç x©v8' èaxi xoîç xe vepxépotç Kai xoîç avcoGev jtã
àvGpcímotç].12 » « Les mortels », c'est-à-dire tous ces hommes qui v
vent « en haut », sur terre, risquent de connaître les mêmes châtim
que ceux qui sont déjà morts.
À l'occasion, le terme avcoGev peut donc recevoir, par effet de se
la valeur « en haut », premier aspect de la relation locative (cf. aveo

" Sophocle, Philoctète 28-29 [Masqueray (1924) 11].


12 Euripide, Hélène 1013-1014 [Grégoire/Méridier (1950) 91].
13 Autres emplois d'avcoOcv dénotant la position fixe : Eschyle, Agamemnon
1595 ; Les Choéphores 834 ; Les Suppliantes 596-597 ; Sophocle, Electre 1058-1
Hérodote, I 185, 2 (« en amont ») ; II 99, 2 (« en amont ») ; Thucydide, La guer
Péloponnèse II 52, 4 (« par-dessus ») ; 102, 2 ; III 21, 4 ; 68, 3 ; IV 75, 2 (« dan
haut pays ») ; 108, 1 (« en amont ») ; VI 102, 4 ; VII 63, 2 ; Aristophane

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572 PIERRE-MARIN BOUCHER

Le second exemple que nous avons cité illustre, d


jectivé de l'adverbe ctvoùGev : xoîç avcoGev tîôc

1.2. Desuper, ex superioribus, e superiori loco,


« D'en haut », « par la vertu d'en haut » : telle
tion propre du terme avcoGev. Délimitant un po
verbe indique ainsi la provenance et montre la d
définie par un verbe. Selon les contextes et l
terre, pays, la côte, etc.), les idées les plus va
Employé comme nom ou adjectif, l'adverbe avco
nière précise des intervenants et des régions15.
Le Cyclope d'Euripide permet d'illustrer cett
Silène de ne pas heurter les dieux, le Cyclope
n'effraie, reste sourd à ces avertissements. « Du
n'en ai cure, et comment je n'en ai cure, écoute.
épanche l'averse [ "Otav avcoGev öpßpov èK%
roc, d'un veau rôti ou de quelque bête sauvage je
arrosant mon ventre horizontal d'une amphor
suite, je fais, pour rivaliser avec le tonnerre de Z
ments ma tunique.16 »

Acharniens 433-434 ; La Paix 225-226, 1243 ; Les Oiseaux 843, 1525 ; Les
Thesmophories 1181 ; L'Assemblée des femmes 1108 ; Platon, C raty le 408D ; Critias
1 12A ; 1 15E ; Timée 74E ; République VII 514B ; X 616E ; 617B ; Xénophon, De l'art
équestre V 4 ; VII 7 ; De la chasse IV 1. 8 ; V 30 (2x) ; IX 14. 16 ; Aristote, Métaphy-
sique 990A ; Rhétorique 141 2A ; Démosthène, Contre Aristocrate 155 (en provenance
de la Phrygie d'en haut, c'est-à-dire de la Haute Phrygie) ; Théocrite, Chanteurs buco-
liques 18 et 22. Les contextes ne permettent pas toujours de choisir, pour avcoGev, entre
position et provenance («à partir de ») ; cf. Xénophon, Cyropédie V 1, 6 [Bizos (1973)
82] : «(...) Quand elle eut entendu ces paroles, elle déchira le haut de son péplos [eQç
ouv touto fjKooaev fļ yovf|, 7iepiKaTeppf|ÇaTÓ re tòv avcoGev (...)] et se mit
à gémir, tandis que ses servantes poussaient des cris. » ; de même Platon, République
V 449B (« saisir le haut d'un vêtement »).
14 Constructions semblables citées dans la note 13 : Démosthène, Contre Aristo-
crate 155 ; Xénophon, Cyropédie V 1, 6 et Platon, République V 449B. Voir égale-
ment : xoîç t' avcoGev, les « vivants » (Eschyle, Les Choéphores 834 [Mazon (1955)
112]) ; toùç avcoGev cppovípcoiáiouç olcovoúç, « [...] parmi les oiseaux de l'air, les
plus doués de raison » (Sophocle, Electre 1058-1059 [Dain/Mazon (1958) 176]) ; tcov
avcoGev, « ceux du dessus » : les soldats sur le pont du navire (Thucydide, VII 63, 2
[Bodin (1955) 136] ; cf. VI 102, 4 : ot avcoGev).
15 Cf. Hérodote, II (Euterpe) 17, 4 ; IV (Melpomene) 105, 1 ; Démosthène, Contre
Aristocrate 155 ; Xénophon, Anabase VII 7, 2. Forme nominale : xà avcoGev, « les
choses qui viennent d'un lieu supérieur » ; ó avcoGev, « celui qui vient d'un lieu supé-
rieur » ; xà ... avcoGev, « les honneurs supérieurs » (Platon, Les Lois IV 717B [des
Places (1951) 67]). Dans ces exemples, la tournure connote souvent les deux aspects de
la relation locative, l'inessif et l'élatif ; cf. Thucydide, IV 75, 2.
16 Euripide, Le Cyclope 323 [Méridier (1920) 27].

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L'ADVERBE "ANÍ20EN EN JN 3,3 ET 7 573

Le récit de la prise de Sardes fournit un deuxième exemple. D'aprè


Hérodote, Mélès s'abstint de protéger l'Acropole du côté que l'on dis
inexpugnable : il l'avait laissée sans surveillance, à cause de son es
pement. Or, Hyroiadès en tenta l'escalade, car il « avait vu la veille u
Lydien descendre de ce côté de l'Acropole pour venir chercher son c
que qui avait roulé de haut en bas (èni Ki)vér|v avcoGev KaxaKo
aGsïaav) et remonter avec ; il avait observé la chose et l'avait re
dans son esprit. Lui-même alors était monté ; d'autres, parmi les Pe
montèrent sur ses traces (...); ainsi Sardes se trouva prise (...)17 »
Dans les deux cas, l'adverbe avcoGev indique clairement l'orig
d'un mouvement. On pourrait aisément multiplier les exemples : re
der d'en haut18, observer de là-haut19, se précipiter d'en haut20, des
dre d'en haut21, envahir un territoire d'en haut, c'est-à-dire à part
l'intérieur des terres22, tirer d'en haut sur quelqu'un, etc.23

1.3. Sens temporel de l'adverbe


Le troisième foyer de signification regroupe les emplois tempo
d'avcoGsv. Ces derniers sont moins nombreux. L'adverbe grec peut ê

17 Hérodote, I (Clio) 84, 4 [Legrand (1932) 85-86]. Les 6 autres occurrences


l'adverbe avcoGev dans l'œuvre de l'historien d'Halicarnasse expriment parfois l'in
(cf. I 85, 2 ; II 99, 2), ou, plus souvent, l'aspect élatif de la relation locative. Cf. I
75, 5 (« de l'amont ») ; II (Euterpe) 17, 4 (« d'en haut » [le Nil descendant de la H
Egypte]) ; IV (Melpomene) 105, 1 (avcoGev ... èie) ; IX (Calliope) 51, 2 (avcoGev
18 Cf Platon, Phédon HOB ; Ion 535E (ävcoGev ànô). Autre emploi : « tom
d'en haut » : dans la recherche de l'essence des réalités les plus nobles, « celui
l'âme est petite » est limité. « La tête lui tourne de cette hauteur où il est suspendu.
regard tombe du ciel... » (Théétète 175D [Diès (1924) 207]). Cf. le commentair
Cyrille d'Alexandrie au sujet de la médiocrité de la pensée de Nicodème (In Jo
Evangelium , Liber II [PG 73, 241] ; texte cité et traduit dans Boucher (2008)]. A
exemples de la valeur desuper dans l'œuvre de Platon : Lois III 682B (avcoGev
Le Sophiste 220E (avcoGev elç) ; 246B (avcoGev èie) ; Cridas 118D (avcoGev à
République VII 518B (avcoGev èie) ; X 616B (avcoGev ôiá) ; Timée 22E (avcoGev èt
53D (« principes supérieurs »).
19 Cf. Eschyle, Agamemnon 1579 ; Aristophane, La Paix 821 ; Les Oiseaux 1
1551.
20 Cf. Sophocle, Philoctète 1002.
21 Cf. Thucydide, VII 44, 8 ; Aristophane, Les Oiseaux 1520 ; Eschyle, Les C
phores 427 ; Xénophon, Le Banquet VI, 7 (2x) ; Anabase V 2, 23 ; VII 7, 2.
22 Cf. Thucydide, I 59, 2 ; II 99, 4 (avcoGev pé/pt) ; III 115, 1 ; VII 44, 8 ; X
phon, De la chasse V 15.
23 Cf. Thucydide, VII 84, 4 ; Aristophane, Les Guêpes 205 ; Xénophon, Ana
IV 7, 12. Autres occurrences du sens desuper chez les auteurs classiques : Esc
Agamemnon 875 ; Sophocle, Œdipe à Colone 1080 (occurrence incertaine) ; Th
dide, III 23, 1 ; IV 107, 1 ; Aristophane, Les Cavaliers , 312 ; Les Oiseaux 1001 ; Les
Guêpes 816 ; L'Assemblée des femmes 697 ; Xénophon, Mémorables III 14 ; Helléni-
ques VI 4, 22.

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574 PIERRE-MARIN BOUCHER

utilisé pour situer un événement dans le passé («


dis », « auparavant » ou « antérieurement »). Le
alors la qualité et l'autorité qui s'attachent à c
qui appartient aux « temps anciens « (« les pè
La forme avcoGev peut également exprimer l
temps », « de longue date » ou indiquer le dé
passé : ab initio, èÇ áp%fjç / àn' àpxùç, « dès
« depuis le commencement ». L'emploi tempor
paraît finalement dans des tournures spécifique
contexte narratif, l'intérêt de remonter « plus h
qu'au début (avcoGev apÇaaGai, 8ieÇeÂ.Geïv,
commencerons ici par expliquer la référence « a

1.3.1. « Les temps anciens » (le passé)


Un premier exemple figure dans le plaidoyer d
Philippe. Devant le témoignage des anciens, la ve
semble superflue: «(...) le contraste que nous
clame-t-il, voilà ce que je veux vous faire voir
Xpóvotç öxt xávavxí' eîyev èyco ôr| tabaco) ; e
affirmations à moi, mais en vous mettant sous le
ont écrit (ypáppaxa xóč»v Tipoyóvcov).24 » Le
« les temps anciens », porte donc témoignage co
L'argument de l'ancienneté apparaît égalem
Léocharès. Le célèbre rhéteur entend « remon
l'histoire de sa famille) pour réfuter le droit à l
voquent le fait de l'adoption. Démosthène pourr
de la filiation. « Il faut donc, juges, que je rem
vous expliquer la filiation (ôtà xaCxa pucpà»
yévouç upiv ôie^eXGeîv) ; quand vous serez bi
leurs discours ne pourront plus vous donner l
attique réfute ainsi la défense de Léocharès, qui
à « suivre tous les degrés de [leur] parent

24 Démosthène, Troisième Philippique 41 [Croiset (1925


(ètc xœv avcoGev xpóvcov) ; Plaidoyers civils, « Contre Lé
Xpóvou). Sur les 10 occurrences de avcoGev que recèle
seule évoque la dimension spatiale de l'adverbe : il s'agit d
demment [cf. Contre Aristocrate 155 (èie tfjç avcoGev
l'emporte sur l'élatif.
25 Démosthène, Plaidoyers civils, « Contre Léocharès
Cf. Eschine, Discours, « Contre Timarque » I 170 (Mit
òiSáoKtiv òpãç).

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L'ADVERBE "ANÍÍ0EN EN JN 3,3 ET 7 575

èÇsxáÇeiv xò yévoç xò f||XÉX£pov), pour remonter jusqu'aux ori


de leur généalogie26.

1.3.2. « Depuis le début », « du début »


Le plaidoyer de Démosthène contre Stéphanos illustre plutôt un e
ploi ďtívcoGev qui marque un moment précis du passé, le point de d
part d'une action, la source d'un état. « C'est un homme vicieux, At
niens, s'exclame Démosthène, vicieux et malhonnête depuis sa sorti
marché aux esclaves (rcovt|pòç oôxoç ävoöev ¿ķ xoC 'Avcudou
aôiKoç). Cela se voit bien : s'il était probe, il serait resté pauvre
avoir géré les affaires de son maître (...).27 »

1.3.3. « Commencer depuis le début »


Chez Platon, l'expression ävcoöev apÇacrGai évoque aussi bien
« principe » sur lequel se fonde la réflexion que le début (l'ori
d'une période de temps (« depuis le début »). Dans une lettre q
adresse à Denys, le philosophe athénien répond aux rumeurs qui cou
au sujet de leur liaison. « N'ignore pas non plus que même dans l'ave
on ne la passera pas sous silence, si nombreux sont ceux qui en ont
la tradition, comme d'une amitié qui ne fut ni faible, ni cachée.
veux-je dire par là ? Je vais te l'expliquer en remontant au prin
('Ep5> av(û0ev ápÇápevoç). La sagesse et le pouvoir tendent natur
ment à s'unir [...]28 ».

26 Ibidem. Occurrences du terme ävcoöev dans un contexte de descendance, v


Platon, Timée 18D ; Ménoxène 236D ; Aristote, De la génération des animaux
(722A) ; IV 3 (768 A) ; Éthique à Nicomaque 7, 7 (1149B) ; Théocrite, Les Sy
saines 91 ; Les Dioscures 164 (antiquitus).
27 Démosthène, Plaidoyers civils , « Contre Stéphanos » I, 80 [Gernet (1957) 1
Barbare acheté au marché, Stéphanos a fait fortune en détournant l'argent de son m
(père de Démosthène). Près de l'Anakeion, sanctuaire des Dioscures, se tenait le
ché aux esclaves. C'est depuis (« dès », « aussitôt ») sa sortie du marché que Stép
se révèle perfide et malhonnête. Rien ne suggère que Démosthène remonte à la «
sance » de Stéphanos [cf. Bailly (1906) 192].
28 Platon, Lettres II 310E [Souilhé (1926) 6]. La traduction de Bury (1966) m
tient la valeur « from the beginning ». Pour le sens « ce qui est supérieur », « le
cipe », cf. Platon, Phédon 101D [Robin (1926) 75] : la thèse qui a le plus de v
(aAXqv au ímóOeaiv (moOépsvoç fjxtç xã>v avcoGev ßeÄ/uiaxr| cpaívoixo). Da
dialogue entre Socrate et Protarque, la valeur des plaisirs est mise en doute par les
locuteurs de Philèbe. Avant de soumettre la question à l'examen, Socrate prop
s'attacher aux objecteurs et de suivre leur argumentation. « Le raisonnement qu'ils
nent, j'imagine, reprend la question d'assez haut (àpxopévouç rcoGèv avcoOev), d
dant, par exemple, si, au cas où nous voudrions découvrir la nature de quelque f
disons de la dureté, nous l'apercevrions mieux en considérant les choses les plus
ou bien celles qui le sont au moindre degré. Là-dessus donc, Protarque, c'est toi q
répondre à ces gens difficiles, comme tu me répondrais à moi. » (Platon, Philèb

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576 PIERRE-MARIN BOUCHER

En résumé, on peut affirmer que les occurren


classique renvoient aux valeurs superne, « en
(aspect inessif de la relation locative), desupe
spatiale dynamique) et ab initio ( initio , supra),
ment », «au début», «jadis» (valeur temporel
denuo, il reste absent des auteurs classiques de n
avant J.-C.). Employé seul, le terme ctvcoGev n
répétition ( rursum , iterum )29.

2. Grec koinè non sémitisé

Cette absence du signifié denuo dans l'adverbe grec se vérifie-t-elle à


l'époque post-classique ? Pour nous en assurer, nous aborderons succes-
sivement des occurrences relevant de trois aires dialectales différentes,
représentées par les écrivains Polybe (Arcadie), Plutarque (Béotie) et
Philon d'Alexandrie30.

2.1. Polybe (200-118 av. J.-C.)


Sur l'ensemble de l'œuvre de Polybe, originaire de Mégapolis, en Ar-
cadie (Péloponnèse), nous ne connaissons que deux emplois du terme
ävö)0£v31. Dans les deux cas, l'adverbe est compris dans un sens spatial.
La première occurrence correspond à la valeur desuper, « d'en haut »,
point de départ et origine d'un mouvement, tandis que la seconde atteste
le sens « en haut », supra, en tant que position fixe.

[Diès (1941) 56-57]); cf. Aristote, Éthique à Nicomaque VI, 3 (1139B); VI, 13
(1 144A). Parfois, la locution avcoGev apÇactOai doit se comprendre selon la perspective
spatiale : cf. Thucydide II 49, 7 (le mal se répand en commençant par le haut, c'est-à-
dire la tête) ; Hérodote, I (Clio) 75, 5 [Legrand (1932) 78] (commencer à creuser à
partir d'un point situé en amont du camp). « Raconter depuis le début » (éÇ ápxñ<;),
« remonter plus haut » (ävcoöev) : Démosthène, Plaidoyers politiques, « Contre
Midias » 77, 160 [Humbert/Gernet (1959) 44, 71] ; Plaidoyers civils LIX 74 ; Pla-
ton, Lois, VI 78 1E (...êàv ôuïv ttvioGév ttoGev ērttretpeīv ôóLo»).
29 Cf. Etienne (1831-1856); Liddell/Scott (1968); Moulton/Nelligan (1914-
1929) ; http://perseus.edu. Des auteurs tels que Eschyle (7 occurrences), Sophocle (4),
Hérodote (7), Euripide (2), Thucydide (16), Aristophane (16), Platon (26), Xéno-
phon (17), Eschine (1), Aristote (6), Démosthène (10) ou Théocrite (4) ignorent la
valeur denuo pour l'adverbe avcūGev.
30 Le corpus des emplois d'ävwOev en langue koinè non sémitisée se fonde sur les
index de Mauerberger (1956) [Polybe], Wyttenback (1962) [Plutarque], Mayer
(1974) et Leisegang (1926) [Philon] et comprend 53 occurrences d'ävcoGsv (cf. « Ta-
bleau des occurrences d'avtûGev » à la fin de cet article).
31 Mauersberger (1956).

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L'ADVERBE "ANO0EN EN JN 3,3 ET 7 577

2.1.1. Desuper , origine du mouvement


Au livre V de ses Histoires , le général Polybe explique la st
que les Lacédémoniens avaient conçue pour mettre l'armée de Ph
en déroute. Contrainte de s'engager dans un corridor étroit,
d'un côté par la ville et de l'autre par les escarpements en bor
fleuve, l'armée spartiate se tenait prête derrière les murs de la ci
troupes de Lycurgue se préparaient à l'assaut sur les hauteurs. L
démoniens, raconte Polybe, « avaient barré le fleuve et l
répandu de l'amont dans l'espace situé entre la ville et les c
[cppdÇavxeç yàp xòv rcoxapòv ävcoGev ènì xòv pexa^î) xcm
7róÀ,scoç Kai xœv ßoovcov ècpqKav], de sorte que le sol détrempé
le passage impossible, non seulement pour la cavalerie, mais mêm
l'infanterie.32 » Ce passage illustre donc l'emploi de l'acception p
pale du terme avœGev, desuper , « d'en haut », point de départ et
d'un mouvement spatialisé33.

2.1.2. Supra , position fixe


Le second exemple apparaît dans la description de l'équipement
taire romain. La panoplie de la seconde classe de soldats com
le glaive, le javelot et le bouclier. Polybe fournit des indications
hauteur et la largeur du bouclier, sur les matériaux qui ont s
fabrication et sur le renforcement de sa structure. « La bordure,
que l'historien, porte en haut et en bas une garniture de fer r'E
Tiepi xiļv ïxov èK xœv avcoGsv Kai KàxœGsv pspœv aiSqpo
Xœpa], qui le renforce contre les coups de glaive portés de t
quand on l'appuie sur le sol. »34 Dans cet extrait, l'emploi de l'ad
avcoGsv ne connote, à l'évidence, aucune idée de mouvement
provenance, ni le point de départ d'un mouvement ne sont
L'auteur définit simplement l'état de la bordure du bouclier
trouve renforcé en ses points supérieur et inférieur.
Dans l'œuvre de Polybe, avcoGsv ne semble donc revêtir
dimension spatiale. L'acception temporelle de l'adverbe y rest
nue. Pour signifier les valeurs de superioribus temporibus ,
Polybe recourt plutôt au terme avœ. La présence du substantif

32 Polybe, Histoires V 22, 6 [Pédech (1977) 68]. Philippe se trouve pris en


mée des Lacédémoniens prête au combat, à couvert dans la cité, et les troupes d
gue en place sur les hauteurs.
33 L'historiographie ancienne connaît de nombreux exemples de cette str
détournement des eaux, depuis « l'amont », « l'en haut » d'un fleuve, dans l
dent de dérouter un adversaire. Cf. Hérodote I 185, 2 ; II 99, 2.
34 Histoires VI 23, 4 [Weil/Nicolet (1977) 99].

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578 PIERRE-MARIN BOUCHER

dans ce cas, identifie toujours, de manière cert


de ces occurrences. Tant pour avcoGsv que p
« de nouveau », reste en tout cas ignoré de l'his

2.2. Plut arque (40-120 AD)


L'immense corpus des œuvres de Plutarque,
en Béotie, n'offre guère qu'une quinzaine d'e
Gsv35. Les deux catégories de valeurs signalées
porelle : de superioribus temporibus / ab initio
sont représentées.
Pour l'acception temporelle, on y relève ci
avcoGsv. Une première occurrence se rencontre
l'origine de la famille d'Alcibiade36. Trois autre
vent dans l'introduction de récits, ont de ce fai
(« remonter au début des événements »)37. L
revanche, offre une particularité significative. C
porel, le terme avcoGsv y situe un événement «
principio , initio ). D'après Plutarque, la réputati
gue provenaient du fait qu'il avait accordé aux c
loisir. Le travail manuel leur était interdit : per
travailler pour amasser de l'argent puisque la
avaient perdu leur raison d'être. « C'étaient les
la terre pour eux en leur payant une redevan
[Oí 8s sïAxotsç aôxoïç sípyáÇovxo xqv yr'v àr

35 Wyttenback (1962).
36 Plutarque débute la Vie d'Alcibiade par le rappel de
cise-t-il, « dont la famille paternelle passe pour remonte
Eupuaaiaļ xòv Aïavxoç àpxx|yóv), fils d'Ajax, était par
Mégaclès, un Alcméonide » ( Vies III 19 IE [Flacelière/C
37 Élu consul, Paul-Émile fut appelé à mener la guerre
frontant Persée, fils de Philippe. Les Romains, cependan
efforts soutenus, mais secrets, de Philippe pour reconstrui
royaume. « Ils ignoraient, écrit Plutarque, que Philippe,
rendu la puissance des Macédoniens beaucoup plus forte e
vais expliquer brièvement, en remontant plus haut [Ilep
àpÇápevoç] » (Plutarque, Vies IV 7, 5 - Paul-Émile - [
78]). Aussitôt, Plutarque rappelle la succession des évén
puissant successeur d'Alexandre, Antigone, jusqu'à l'en
Autres exemples : cf. è v A,óyoiç yevéaôai Tie pi xo)v Ka0
áp^ápevov (« Marius se mit à parler de sa carrière en c
(Vies VI 432E - Marius - [Flacelière/Chambry (1966) 154]) ; dva>0év 7io0ev
àpÇápevoç : « [Clidemos], remontant très haut, raconte qu'il y avait une loi commune à
tous les Grecs qui interdisait de faire sortir d'un port quelconque une trière montée par
plus de cinq hommes (...). » ( Vies I 8C - Thésée - [Flacelière et alii (1957) 27]).

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L'ADVERBE "ANÍ20EN EN JN 3,3 ET 7 579

T8xayļi8vrļv (x 8 A,oO vt 8ç)] ,38 » Le contexte requiert ici la valeu


initio dépourvue de toute indication de durée : « au commencement
Répartis dans l'œuvre de Plutarque, les dix autres emplois du te
ävwÖev se comprennent selon une perspective spatiale. Parfois,
verbe grec indique le simple fait de se trouver à un endroit ( supern
supra, « en haut »). Le plus souvent, en revanche, c'est l'aspect élatif
la relation locative qui sera mise en valeur. Forme nominale et t
adjective sont ainsi bien présents dans l'œuvre du moraliste grec.

2.2.1. Aspect inessif


Un passage des Moralia permettra d'éclairer l'emploi inessif de l'ad
verbe. S 'entretenant des efforts à consentir en vue de progresser su
voie de la vertu, Plutarque rappelle l'importance du juste milieu en to
chose et prend pour modèle la réaction des éphores devant l'exubéra
de Phrynis de Mytilène. « Quand Phrynis eut tendu sur la lyre deux
des à côté des sept qui existaient, les éphores lui demandèrent s'il pr
rait leur faire couper celles du haut ou celles du bas (xàç avoGev iļ x
KÓX(O08V èKxepeîv) ; mais nous, nous avons en quelque sorte à coup
et ce qui dépasse en haut et ce qui dépasse en bas (xà ava) Ka
KÓxto), si nous voulons nous établir dans le juste milieu et la mesure
le progrès a pour premier effet d'atténuer les excès de l'acuité des p
sions, 'états auxquels précisément les insensés sont le plus fortem
portés' selon Sophocle. »39 Le parallélisme des formes nominales sou
gne ici l'aspect inessif de l'emploi de l'adverbe40.

2.2.2. Aspect dynamique


Pour illustrer l'acception principale d'avo)0ev ( desuper , « d'en haut
citons la vie de Thésée. Souhaitant éclairer l'étymologie d'« áveKÚ
Plutarque précise en même temps le sens d'âvo)0ev. Les Athéni
avaient offert le nom « ávexaç » (Anakès) aux Tyndarides qui l
avaient conquis. Or, les descendants de Tyndare, roi de Sparte, deve
maîtres d'Athènes, avaient demandé d'être initiés aux mystères, « com
parents des Athéniens, au même degré qu'Héraclès ». Aphidnos
adopta pour fils et ils reçurent les honneurs divins sous le

38 Plutarque, Œuvres morales III (Apophtegmes laconiens) 239D [Fuhrma


(1988) 243]. Cf. Démosthène, Plaidoyers civils (44) « Contre Léocharès » 5-6 [G
(1957) 133],
Plutarque, Œuvres morales I 84A (Des progrès dans la vertu) [Klaerr et
(1989) 183],
40 Emplois du sens local inessif : cf. Plutarque, Oeuvres morales IX 724E ; Vie
384D (Pyrrhos).

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580 PIERRE-MARIN BOUCHER

d'Anakès. « (Mais) certains prétendent que c'es


de leurs astres qu'on les appelle Anakès ; car les,
qui est en haut [tò ävto] par le terme anékas et
[äviDÖev] par le mot anékathen [ávéicaOev].41 »
Un récit de libération du service militaire offr
l'aspect dynamique de l'adverbe. Une fois le tem
le chevalier devait, selon la coutume, faire parad
sence du peuple devant deux censeurs chargés
gestes de leurs campagnes. Au cours d'une de
chevaliers défilaient en face (des censeurs) pou
on vit descendre vers le Forum Pompée [dt><p0r
èn áyopàv Kaxepxópevoç] entouré de tout l'a
conduisant son cheval par la bride. Lorsqu'il fut
bien en vue, il ordonna aux licteurs d'ouvrir les r
val devant le tribunal (...)42» L'illustration e
verbe et préposition contribuent dans ce texte à
de l'action depuis son point d'origine. L'accep
haut », « par la vertu d'en haut », est donc ici as
La même valeur spatiale (inessive et elative) tra
prépositionnels et les formes adjectivées. Deux e
Dans le premier, l'auteur des Vies relève un trai
Démosthène. Quand un conflit sérieux est engag
plus se fier à lui, car malgré sa loyauté, l'orateu
défendre contre la corruption. « Si l'or de Philip
ne réussit jamais à le séduire, il fut accessible à
de Suse et d'Acbatane [xa> 8' avto0sv èie Loù
èrtiPaxòç xpurátp yeyovœç], et s'en laissa inond
de louer les vertus des ancêtres, mais non de
second exemple, Plutarque raconte comment les
de suivre Thémistocle. « Certains disent que,
parlait ainsi du haut du pont de sa trière [ttepi
axpcopaxoç ava>0ev xfjç vecbç 8va^éyea0at] on
du côté droit de la flotte et se poser au sommet
que ce fut pour cette raison surtout que les Grec

41 Plutarque, Vies I 16AB (Thésée) [Flacelière et alii


42 Plutarque, Vies VIII 630B (Pompée) [Flacelière/Cha
exemples cf. Vies II 131 A (Camille); Vies II 116C (Thé
(Cleomène).
43 Plutarque, Vies XII 852C (Démosthène) [Flaceli
Tournure identique chez Hérodote, Démosthène et Xénop

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L'ADVERBE "ANÍÍ0EN EN JN 3,3 ET 7 581

et se préparèrent à combattre. Les exemples le montrent : tours


positionnels et formes adjectivées laissent intacte la valeur spatiale
l'adverbe.

De façon générale, les emplois répertoriés dans l'œuvre de Plutarque


concordent avec ceux des auteurs classiques. L'acception spatiale pré-
domine et le terme peut parfois, à l'instar d'autres adverbes de lieu,
revêtir une nuance temporelle. Ainsi l'un des emplois signale un point
fixe dans le temps (« au début »), alors que les autres exemples du sens
temporel reprennent la formule stéréotypée « commencer depuis le
début » (« remonter au tout début »), qui semble exprimer la durée.
Chez cet auteur prolifique, aucune occurrence d'avcoGsv n'atteste, en
tout cas, la valeur denuo ( iterum ), « de nouveau ». La grande majorité
des emplois de l'adverbe expriment donc la valeur desuper , « d'en
haut ».

2.3. Philon D'Alexandrie (vers 12 avant J.-C. - vers 54 AD)


On relève 36 emplois du terme avcoGsv dans l'œuvre de Philon
d'Alexandrie45. Une telle abondance d'occurrences pourrait laisser
croire que l'œuvre de ce philosophe offre une grande variété de valeurs
attribuées au terme avcoGev. Il n'en est rien. A l'exception d'un seul
emploi où le terme avcoGev est compris dans un sens temporel (ab
initio , « depuis le début »)46, les autres exemples correspondent tous à la
valeur desuper (« d'en haut »)47.

44 Plutarque, Vies II 118A (Thémistocle) [Flacelière et alii (1961) 116]; cf.


avcoGev tou axpaxorcéôou (Hérodote, I 75, 5) ; avcoGev xoC iXaaxripiou (Ex 25,22,
cité deux fois par Philon d'Alexandrie).
45 Cf. Mayer (1974) et Leisegang (1926). Les occurrences répertoriées se répartis-
sent comme suit : six exemples pour De fuga et inventione [Starabinski-Safran
(1970)] et quatre autres dans chacun des traités De vita Mosis Liber II [Arnaldez et alii
(1967)] et Quis rerum divinarum heres sit [Harl (1966)]. D'autre part, les traités De
s omniis II [Savinel (1962)], De Abrahamo [Gorez (1966)], De vita Mosis I [Arnaldez
(1967)], De virtutibus [Arnaldez et alii (1962)] et De praemiis et poenis [Beckaert
(1961)] offrent chacun deux occurrences. Enfin, l'adverbe apparaît une seule fois dans
les traités De opificio mundi [Arnaldez (1961)], Quod deterius potiori insidiari soleat
[Feuer (1965)], Quod Deus sit immutabilis [Moses (1963)], De agricultura [Pouilloux
(1961)], De sobrietate [Gorez (1962)], De migratione Ābrahami [Cazeaux (1965)], De
congressu eruditionis causa [Alexandre (1967)], De mutatione nominum [Arnaldez
(1964)], De somniis I [Savinel (1962)], De specialibus legibus I [Daniel (1975)], De
specialibus legibus III [(Moses (1970)] ; De aeternitate mundi [Arnaldez (1969)] et
De exsecrationibus [Beckaert (1961)].
46 Alors qu'il explique l'organisation des livres de l'Écriture sainte, Philon rappelle
ce qui a guidé Moïse dans ce projet. Le prophète « ne s'est pas attaché comme n'im-
porte quel historien à laisser à la postérité des événements passés en vue d'un plaisir
inutile de l'esprit, mais il a relaté les faits anciens en commençant directement par la
création de l'univers [ àXk ' r'pxcLioXòyr'G£V avcoGev ápÇápevoç ànò xrjç xou rcavxòç

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582 PIERRE-MARIN BOUCHER

Deux traits caractérisent les occurrences d'avcoöev dans l'œuvre de


Philon. D'une part, la présence d'une préposition (suivie du génitif),
placée en apposition à l'adverbe, identifie souvent de manière limpide la
nature de la source d'où procède le mouvement (2.3.1.)- De l'autre,
l'emploi du terme grec contribue maintes fois à envelopper le propos
d'une forte notation spirituelle. « L'en haut » désigne, en premier lieu,
ce point de l'espace sublunaire, le plus élevé, qu'est « le ciel » (2.3.2.),
mais il signale aussi « ce qui est supérieur », et à ce titre, le lieu ou la
source de tous les bienfaits divins (2.3.3.). C'est donc « d'en haut »
( coelitus , de coelo ) que nous viennent la vertu et la sagesse qui condui-
sent au bonheur. Considérons tout d'abord l'emploi de l'adverbe suivi
d'une préposition.

2.3.1. Emplois avec préposition


Dans son De Vita Mosis, Philon cherche une explication naturelle au
phénomène de la crue du Nil. Quand l'époque des vents arrive et que
ces demiers se déchaînent à l'entrée du grand cours d'eau, « le fleuve
(...) ne peut plus se déverser par là et la mer, sous la violence des vents,
se gonfle, se soulève et déploie ses flots comme un large rempart ; le
fleuve reflue à l'intérieur des terres ; par suite les courants se contra-
rient : le courant qui descend, venant d'amont, du côté des sources (xoC
te Kcmóvxoç avtuGev àrcò tœv ttriyœv) et celui qui devait s'ouvrir une
issue (Kai xoC GûpaÇe x®peîv) ... ; ni l'un ni l'autre ne peuvent s'éta-
ler, car des deux côtés des rives escarpées le resserrent ; aussi est-il na-
turel que le fleuve élève son niveau et que les eaux montent... ». La na-
ture pourvoit, enchaîne aussitôt Philon. Car elle « ne travaille pas en
vain : elle ne fournirait pas de pluies à une terre qui n'en a pas besoin ;

ysvéaecoç] pour démontrer deux choses absolument indispensables : l'une que la même
Personne, Père et Créateur du monde, était aussi en vérité le Législateur, l'autre que ce-
lui qui observerait les lois chérirait la nécessité d'obéir à la nature et conformerait sa vie
à l'ordre universel (...) » (De Vita Mosis II, 48 [Arnaldez et alii (1967), 212-213]).
Dans l'œuvre de Phblon, les deux autres emplois du syntagme avœGev ápÇápevoç
revêtent une dimension spatiale, ce qui souligne la qualité de l'origine ou du principe
évoqué (de super ioribus). Cf. De opificio mundi 117 [Arnaldez (1961) 220-221] : « la
raison de l'hebdomade, ayant tiré son origine des sphères supérieures, descend vers
nous, les races mortelles (Xoyòç dvcoOev àpÇápsvoç Kaxeßri) ». Dans le traité De
agricultura 134 [Pouilloux (1961) 78-79], Philon rappelle également l'importance de
ne garder que la mémoire du bien et s'interroge sur la pertinence de « disséquer la na-
ture des choses en commençant par les plus hautes [tejivsiv ävcoösv àp^ápevov] si
l'on s'arrête en chemin, sans parvenir à l'honnêteté et à la vertu. »
47 Toutefois, Philon cite Éx 25,22 en deux occasions (cf. De fuga et inventione 101
et Quis rerum divinarum heres sit 166). Dans ces cas, l'occurrence atteste le sens local
inessif.

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L'ADVERBE "ANQ0EN EN JN 3,3 ET 7 583

mais en même temps, elle aime la variété et la diversité des savants


vaux où elle réalise l'accord de l'ensemble par l'harmonie des op
tions ; et c'est pourquoi, dans l'intérêt des différents pays, elle tire t
d'en haut, c'est-à-dire du ciel (xotç pèv dvcoGsv è£ oôpavoC), ta
d'en bas, des sources et des fleuves (xoïç Se KáxcoGev èie rcriyco
Kai 7ioxapã)v), les bienfaits de l'eau {napé%ei xf|v oSaxoç c&
À,siav) ».48 Comme on le voit dans l'exemple précédent, l'adve
avcoGev, suivi d'une préposition, précise la nature de la source du m
vement : du ciel, des sources (du fleuve). Il arrive, en outre, que
verbe soit employé seul, sans que le sens en soit atténué pour au
Dans ce cas, le verbe décrit proprement le mouvement de l'action, q
vient d'en haut, comme le montre le texte suivant : « (...) ce qu'e
ciel en hiver pour les autres pays, le Nil l'est pour l'Egypte au plus
de l'été : l'un envoie d'en haut la pluie sur la terre [ó pèv yàp ävcoG
è7xi yfjv xòv ósxòv à7UoaxéAÀsi] ; l'autre se dirige de bas en haut
kóxcoGsv avo] - phénomène tout à fait étrange ! - et arrose les cha
comme d'une pluie.49 »

2.3.2. Valeur dynamique


Quel que soit le tour employé, simple ou élaboré, la valeur de
verbe avcoGsv, desuper , reste inaltérée. Les occurrences philonienne
flètent ainsi la situation observée chez les auteurs classiques. Les ex
ples foisonnent : répandre, s'abattre, repousser, tomber d'en haut (
ciel), etc.50, venir et descendre (de l'autel)51, renverser52, précipiter

48 De vita Mosis I, 115-117 [Arnaldez et alii (1967) 78-79; 80-81]; cf.


specialibus legibus III 2 (ävcoOev ànó) et la plupart des occurrences citées.
49 De fuga et inventione 179-180 [Starobinski-Safran (1970) 238-239]. Ce pa
reprend les affirmations du De vita Mosis I, 115-117. Expressions et locutions se
bles : cf. les deux causes essentielles de la corruption : d'abord le feu qui embrase
« quand le flot éthéré se déverse des régions supérieures (avcoGev ¿Kxsópevov)
répand en tout lieu » {De aeternitate mundi 147 [Arnaldez (1969) 172-173]) ; e
l'eau, quand déluges et crues soudaines inondent les isthmes. Au moment du délu
effet, la pluie s'abat d'en haut et s'élance d'en bas (...xoõ pèv avo&Gev Kaxapáxxo
xou ôè Káxcoõev èrcavióvxoç...) {De Abrahamo 43 [Gorez (1966) 41]). Cf. la de
tion de l'air étendu « depuis le haut jusqu'aux profondeurs les plus basses de la te
ce que symbolise le vêtement du grand-prêtre {De specialibus legibus I, 85 [
(1975) 62-63] et De vita Mosis II, 1 18 [Arnaldez (1967) 244-245]).
50 Philon interprète Lv 26,19 (« Je ferai... que le ciel vous soit d'airain et la ter
fer ») comme une annonce de guerres et de maux, car « le fer et l'airain sont la ma
des armes de guerre ». La suffocation, autre calamité, en résultera« : «(...) le sol
de la poussière et (...) de la terre en poudre tombera du ciel en pluie (Kai x°ûç av
èÇ oôpavoC Kaxax0T|CTSxai) (...)» {De exsecrationibus 133 [Beckaert (1961) 1
107]) ; cf. De fuga et inventione 192.
51 De vita Mosis II, 144 [Arnaldez et alii (1967) 254-255].
52 Cf. De s omniis II, 198 [Savinel (1962) 206-207] : par la force, la folie renve

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584 PIERRE-MARIN BOUCHER

haut53, venir de l'amont54, etc. De tout ce qui vi


retient pourtant l'attention de Philon : celui de l
tous, le plus précieux. Non seulement cette lumiè
et qui nous permet de voir, mais plus encore cett
impérissable qui « est apportée du haut du c
oopavoC 7tpòç f|pãç cpepópsvov)55. Grâce à elle,
à la contemplation des choses de l'univers. Par-d
plent le ciel « qui, pour parler vrai, a été créé co
l'univers (...)56 » Dès lors, la lumière illumine le
sagesse alors que « le désordre des eaux » représe
des sensations, à la source de la folie. Comme un
haut et d'en bas se fracturent (cf. De fuga et in
grane, le maître d'Alexandrie évoque, sous le mo
tial (cf. Gn 1, 2-3). On le voit: la perspective
quand la locution è£ oopavoC (ànó) vient renfo
2.3.3. « Du Ciel d'en haut »

Desuper , c'est-à-dire « du Ciel » : avcoGsv oupavoõ (ànó), lieu à


partir duquel Dieu dispense ses bienfaits et exerce sa seigneurie sur le
monde. En maintes occasions, Philon le redit. Rien n'échappe au regard
de Dieu, lui qui distribue « d'en haut » le pain, la sagesse et toute nourri-
ture céleste, régissant à la fois le vent qui souffle d'en haut et la pluie et la

l'âme du lieu qui lui est propre, c'est-à-dire le lieu le plus élevé de la vertu, pour la dé-
pouiller et la détruire (f| àcppoaóvq Kaxaßia^ouaa xf|v v|/i>xt|v avcoGsv...). Cf. De
virtutibus 42 [Arnaldez et alii (1962) 50-51] : précipiter le peuple tout entier du som-
met de la sainteté (ftrcaaav xiļv 7cA.T10òv avcoGsv èÇ ôucpaç òaióxr|xoç KaxapaXóvxeç
ôiacpGsîpai).
53 Cf. De sobrietate 57 [Gorez (1962) 152-153] : renverser, abaisser (du haut de sa
citadelle). Abraham, devenu fils unique de Dieu par adoption, bénéficie du plus grand
des bonheurs. La sagesse lui procure la liberté qui l'affranchit de « la maîtresse la plus
difficile, la vaine opinion, que Dieu le libérateur, à cause de son orgueil, a renversé du
haut de sa citadelle (ànò xqç àKpOTCó^scoç avcoGsv ò èXeuGeporcoiòç KaGsîA.6 ©eóç).
54 « De même donc que pour celui qui est emporté par un torrent, redoutable sans
doute est le flot qui l'emporte, mais plus redoutable celui qui fonce de l'amont
(cpoßspcoxspov 8s xo avcoGsv èrctcpepópevov), - car ce demier le pousse avec violence
et continuité par sa force vive et, gonflé par sa vague, le submerge, - de même les maux
du moment sont bien affligeants, mais plus pénibles ceux qui dérivent de la peur : car la
peur entretient comme de source ce qui est douloureux. » {De praemiis et poenis 73
[Beckaert (1961) 78-79]). Ce type d'emploi annonce la perspective allégorique que dé-
veloppe Philon d'Alexandrie : la vie, « le fleuve impétueux de la vie », comme un
torrent, déferle avec ses courants de difficultés, venant de toutes parts, « de haut en bas,
de part et d'autre, de tous les côtés à la fois (avcoGsv Kal éxaxépcoGsv Kai
TiavxayóGsv). Cf. De fuga et inventione 49 [Starobinski-Safran (1970) 132-133].
55 DeAbrahamo 157 [Gorez (1966) 88-89].
56 De Abrahamo 159 [Gorez (1966) 88-89].

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L'ADVERBE "ANÍÍ0EN EN JN 3,3 ET 7 585

neige venues d'en haut57. La comparaison ne trompe pas. L'a


nous renvoie constamment au Ciel (de Coelo). Le passage suivant
robore : « Nous, sur qui Dieu répand les sources de ses biens, com
neige ou une pluie venue d'en haut (ò 0sôç èrcivícpsi Kai ¿7to|ißp
áyaGéov rcriyàç avcoGsv), allons-nous boire à une citerne, allons
chercher de minces filets d'eau dans la terre (Kaxà yfjç Xx
ávaÇr|TOÍ)|i£v), quand, sans arrêt, le ciel fait pleuvoir sur nous un
ture meilleure que le nectar et l'ambroisie de la mythologie (oovx
àv87tiaxéxcoç oopavoC Tiļv véKxapoç Kai dqißpoaiaq xã>v ps
pévcûv ápeívcD xpocpf|v) ? (...) Quoi ! l'homme aux yeux de q
pluie, citerne, toutes choses créées, en somme, ne peuvent suffi
nourriture et qui, transcendant tout cela, parle par expérience du
me nourrit depuis mon enfance' (Gen. 48, 15), crois-tu qu'il juger
gloire de porter seulement un regard sur les nappes d'eau so
nes ?58 »
Ce qui vient du ciel, « d'en haut », provient du Maître du
Et c'est du ciel que provient l'intellect (ó voõç) par lequel la
reçoit en partage en son âme quelque chose du Créateur59. Plus e
si l'inspiration, le « souffle divin », saisit l'âme d'un proph

57 Toute sagesse jaillit du Logos. « Ceci est la nourriture céleste ; elle es


dans les Saintes Écritures de la part de la Cause en ces termes : 'Voici que je
voir pour vous du pain du ciel (èK tou oòpavou)'. En réalité, c'est la sages
que Dieu distille d'en haut (avcoGev è7tiv|/eKáÇei) sur les esprits doués et amis d
templation. » (De fuga et inventione 137 [Starobinski-Safran (1970) 204-2
similaires : (trouver) la sagesse d'en haut, « descendue en pluie du ciel (aoepia
ôpppqGeîaav àn oòpavoò) (De fuga et inventione 166 [Starobinski-Safra
228-229]) ; la sagesse, comme une pluie du ciel, « est envoyée d'en haut (.
èrcutépTtet) aux âmes possédées du désir de la vertu (...)» (De mutatione n
259-260 [Arnaldez (1964) 152-153]) ; la perfection morale reçue d'emblée «
dons qui ont plu du ciel » (ôià xàç öpßpqGeiaaq avcoGev ôcopeàç) (De som
[Savinel (1962) 90-91]) ; Dieu fait « pleuvoir du haut des cieux le bien qui
et s'apprend de lui-même (©eou yàp xò aòxopaGèç Kai aòxoôíôaxxov avc
oòpavoò KaA.òv ôpPpqaavxoç) », c'est-à-dire la persévérance [personnifié
becca] (De congressu 36 [Alexandre (1967) 130-131]).
58 Quod Deus sit immutabilis 155 [Moses (1963) 138-139].
Cf. ò voòç (...) ôç àn ' oòpavoò KaxarcveoaGeiç avcoGev (Quis rerum di
heres sit 184 [Harl (1966) 254-255]) ; àn oòpavou Kaxapàç avcoGev (Quis
divinarum heres sit 274 [Harl (1966) 304-305]) ; ò KaxaTtveuaOeiç avcoGe
vioi) xe Kaì Geíaç poípaç ènikax<bv (Quis rerum divinarum heres sit 64 [H
196-197]). Il s'ensuit, d'après Philon, que seul l'intellect peut hériter « des r
corporelles et divines », une fois délesté de ses attaches avec le corps, cette autr
de l'âme qui est « privée de raison » et « souillée de sang ».
60 C'est le cas d'Abraham. « Chaque fois qu'il était saisi par l'inspiration, to
se transformait : les yeux, le teint, la taille, le maintien, les gestes, la voix, car
divin, venant d'en haut établir sa demeure en son âme (xoõ Geíou rcveòpaxo
ävcoGev KaxaTtveuaGèv eiacpKÍaaxo xfi vj/uxfí), donnait à son corps une

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586 PIERRE-MARIN BOUCHER

Connaissance, contemplation, sagesse et perfecti


parenté de l'esprit avec Dieu : « le Créateur n'a pa
âme capable de voir par elle-même Celui qui l
qu'il serait d'un grand profit à la créature d'avoir
teur (...) et II lui a insufflé d'en haut quelque ch
(avcoGev èvéttvei xfjç ISloo Geióxr|xoç). »61 Déso
titude, la créature connaîtra-elle un sort heureux
moment où « l'Accomplisseur nous l'enverra
xeÀeatpópoo KaxaTcépij/avToç aôxò avcoGev árc'
Chez Philon d'Alexandrie, les emplois du ter
donc dans la continuité de l'usage classique. Bi
(dvco) ne soit pas attestée chez cet auteur, la dim
mine. L'exégèse allégorique va donner une
l'aspect élatif de la relation locative. Non seule
verbe se fond de manière originale avec les prépo
plus profondément, le sens même du mot grec
nouveau que laissent entrevoir les demiers liv
d'en haut », de coelo, proviennent quantité de b
quels la ressemblance et la filiation divines. L'un
origine de l'intellect « insufflé d'en haut ». Enfin
note 46), les nombreux traités du maître d'Alexan
la valeur temporelle attachée à l'adverbe avcoGev
ápÇápevoç est lui-même compris dans un sens sp
Il va sans dire qu'aucune des 36 occurrences
d'Alexandrie n'affiche la valeur denuo : pour le t
sémie de type desuper / denuo reste étrangère au

3. Conclusion

Au cours des deux époques observées (grec classique et koinè non


sémitisé), les acceptions fondamentales du terme avcoGev restent identi-
ques : superne (ävoo), desuper, de superioribus temporis. La distribution
de ces valeurs n'évolue que légèrement d'une période à l'autre.
beauté, rendait sa voix persuasive et réceptifs ses auditeurs. » (De virtutibus 217
[Arnaldez et alii (1962) 152-154]). Moïse fut également transformé par le souffle d'en
haut (cf. De vita Mosis II 69 [Arnaldez et alii (1967) 222-224] : avcoGev àn oòpavoO
KaxaTiveópevoç). L'inspiration inonde également l'expérience extatique que Philon ad-
met avoir éprouvée à quelques reprises et au cours de laquelle il fut « tout d'un coup rem-
pli de ces idées répandues comme neige et invisiblement semées d'en haut (cTTteipopévcov
avcoGev àcpavôoç) » (De mi gradone Ābrahami 35 [Cazeaux (1965) 114-115]).
61 Quod deterius potiori insidian soleat 86 [Feuer (1965) 72-73].
62 De somniis II 142 [Savinel (1962) 186-187].

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L'ADVERBE "ANO0EN EN JN 3,3 ET 7 587

Dans la période classique, les occurrences de l'adverbe grec émaille


la plupart des genres littéraires : poésie, théâtre, rhétorique et récit
exploiter l'ensemble des registres de signification de ce terme selon
dimensions propres aux adverbes de lieu (sens spatial premier et
temporel dérivé). Peu d'emplois y prêtent le flanc à l'ambiguïté sém
tique. Le contexte permet en effet d'identifier d'emblée la dime
spatiale ( desuper ) ou le sens temporel des occurrences {de superior
temporibus).
Toutes périodes confondues, le sens spatial élatif ( desuper ) reste de
loin le mieux attesté. Certains auteurs privilégient cette acception au
point de rendre exceptionnelles les autres valeurs de l'adverbe. Ainsi, à
l'instar de l'historien Hérodote {cf. note 17), Philon atteste surtout le
signifié desuper, qu'il décline avec finesse et originalité. La fréquence
des syntagmes où une préposition vient renforcer le mot grec (avcoGev
èK / ànó) rehausse chez lui l'aspect élatif de l'adverbe. Le formulaire
avcoGev [èie] àn ' oùpavoù, typique de l'œuvre philonienne, porte l'em-
preinte de ses références à l'Écriture {LXX).
Dans les textes dramatiques de l'âge d'or athénien, l'aspect inessif de
la relation locative (aveu, superne) l'emporte souvent sur la valeur dyna-
mique desuper {cf. Aristophane, Eschyle), bien que le suffixe de notre
adverbe (-9sv) ait d'abord exprimé l'origine d'un mouvement spatialisé
(« hors d'un lieu »). Sans être inédit, l'emploi inessif de l'adverbe reste
exceptionnel chez les prosateurs post-classiques : attesté chez Polybe et
Plutarque, il reste absent du corpus philonien {cf. note 47).
La langue classique offre peu d'exemples de l'acception temporelle
de l'adverbe {de superioribus temporibus, ab initio). Seul le rhéteur
Démosthène affiche une nette préférence pour celle-ci {cf. note 24). Son
emploi reste d'ailleurs circonscrit par des limites précises. Le plus sou-
vent, l'adverbe permet de marquer une période écoulée (« depuis le dé-
but »), un point déterminé (« au commencement »), ou une origine an-
cienne (« le passé », « les ancêtres », « depuis longtemps », « de longue
date »). Le mot grec répond par ailleurs aux besoins de la narration ou
du discours. Des tournures particulières, telles que « commencer 'au dé-
but' », « raconter 'depuis le début' », « remonter 'plus haut' », « men-
tionné, raconté 'ci-dessus' », balisent le récit. A l'occasion, la locution
avwGev apÇaaGat conserve la perspective spatiale dynamique de l'ad-
verbe (« commencer à partir des idées les plus élevées », « de principes
supérieurs », etc. ; cf. note 28). Suivant l'exemple de leurs prédéces-
seurs, les prosateurs Plutarque et Philon (mais non Polybe) connaissent
par exception les valeurs temporelles de l'adverbe {cf. note 46).

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588 PIERRE-MARIN BOUCHER

Tout comme leurs prédécesseurs de la pér


auteurs abordés pour le grec koinè ignorent
denuo. Compte tenu du caractère partiel de notr
tant prématuré de conclure à l'absence totale
koinè non sémitisé.
Tout compte fait, l'étude menée dans cet article souligne la valeur
elative première d'dvcoGev (desuper). Le bilan établi semble donc cor-
roborer la lecture patristique accordant aux occurrences johanniques de
l'adverbe la dimension spatiale dynamique. Cette enquête permet de
supposer que la valeur desuper prédominait largement en grec au
moment de la rédaction du quatrième évangile. L'hypothèse toutefois ne
saurait être tenue pour démontrée en l'absence d'une analyse sémanti-
que des emplois de l'adverbe dans l'aire dialectale du quatrième évan-
gile : le grec koinè sémitisé. Auparavant, la rigueur de la démonstration
impose de réaliser un sondage approfondi sur les valeurs de l'adverbe
dans l'ensemble de la littérature post-classique. Tel sera le propos de
notre prochain article sur la valeur d'avcoGev dans le récit de l'entretien
avec Nicodème (cf. Jn 2, 23-3,21).

Tableau des occurrences d'cxvcoOsv

SENS SPATIAL SENS TEMPOREL

superne , ex superioribus t empor is, antiquitus ,


desuper y ex superiori loco, ab alto ab initio (supra), initio
w [A] Superne , supra : en haut, au [C] Ex superioribus temporibus,
S dessus, par-dessus, en amont, au antiquitus : les temps anciens (passé,
> sommet, etc. (inessif) ; descendance, origine), déjà, autrefois ;
< forme nominale et tour adjective : depuis longtemps, de longue date.
^ ceux d'en haut, d'au-dessus, « le Forme nominale et tour adjective :
Q haut » (d'un vêtement), les hauteurs. les ancêtres ; ce qui est ancien.
en

g [B] Desuper , ex superiori loco : [D] Ab initio (supra) : depuis le


^ venant d'en haut, de l'intérieur des commencement ;
^ terres, de l'amont, de la partie haute tournures spécifiques : remonter plus
w d'un pays (nord) etc. ; sens dynami- haut , « en avant », commencer,
g que souvent construit avec préposition raconter depuis le début ; mentionne
^ ou le génitif. auparavant (ci-dessus),
forme nominale et tour adjective : F . . 1X ,
ceux qui viennent d'en haut ; régions, [E] ImUo F . . : des 1X le , debut' au debut'
principes supérieurs (sens voisin de aussitôt,
l'inessif), etc.

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L'ADVERBE "ANÍÍ0EN EN JN 3,3 ET 7 589

Grec classique

Auteurs ABC DE
et Périodes inessif élatif antiquitus ab initio initio
Eschyle
7 526-456 4 3 0 0 0
Sophocle

Hérodote

Euripide
2 480-406 1 1 0 0 0
Thucydide

16

Aristophane

16

Platon
26 427-348 7 14 2 3 0
XÉNOPHON

17

Eschine

Aristote
6 384-322 1 0 3 2 0
Démosthène

10

Théocrite
4 ±314-? 20 2 0 0

TOTAL

116 I

Grec koinè non sémitisé

Auteurs ABC DE
et Périodes inessif élatif antiquitus ab initio initio
POLYBE
2 210-126 1 1 0 0 0
Philon d'Alexandrie

36 20 av. -40 ap. 2 33 0


Plut arque
15 46-127 3 7 1 3 1

TOTAL
53 6 41 1 4 1

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590 PIERRE-MARIN BOUCHER

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592 PIERRE-MARIN BOUCHER

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Éditions du Cerf.

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L'ADVERBE "ANÍ20EN EN JN 3,3 ET 7 593

1966 De Abrahamo. Introduction , traduction et notes par J. Gorez


œuvres de Philon d'Alexandrie 20), Paris : Éditions du Cerf.
1966 Quis rerum divinarum her es sit. Introduction, traduction et notes
Marguerite Harl (Les œuvres de Philon d'Alexandrie 15), Paris
Éditions du Cerf.
1967 De congressu eruditionis gratia. Introduction , traduction et notes
Monique Alexandre (Les œuvres de Philon d'Alexandrie 16), Pari
Éditions du Cerf.
1967 De vita M osis /-//. Introduction , traduction et notes par Ro
Arnaldez, Claude Mondésert, Jean Pouilloux, Pierre Savinel (Les
œuvres de Philon d'Alexandrie 22), Paris : Éditions du Cerf.
1970 De fuga et inventione. Introduction , texte , traduction et commenta
par Elisabeth Starabinski-Safran (Les œuvres de Philon d'Alexan
drie 17), Paris : Éditions du Cerf.
1975 De specialibus legibus I et II. Introduction , traduction et notes
Suzanne Daniel (Les œuvres de Philon d'Alexandrie 24), Paris : É
tions du Cerf.
Platon,
1924 Platon. Œuvres complètes. Tome VIII - 2e partie. Théétète. Texte
établi et traduit par Auguste Diès (Collection des Universités de
France), Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1926 Platon. Œuvres complètes. Tome V - 2e partie. Cratyle. Texte établi
et traduit par Louis Méridier (Collection des Universités de France),
Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1926 Platon. Œuvres complètes. Tome IV - 1ère partie. Phédon. Texte
établi et traduit par Léon Robin (Collection des Universités de
France), Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1926 Platon. Œuvres complètes. Tome XIII - 1ère partie. Lettres. Texte
établi et traduit par Joseph Souilhé (Collection des Universités de
France), Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1941 Platon. Œuvres complètes. Tome IX - 2e partie. Philèbe. Texte établi
et traduit par Auguste Diès (Collection des Universités de France),
Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1942 Plato. Vol. VII. Timaeus ; Critias ; Cleitophon ; Menexenus ;
Epistles with an English Translation by R. G. Bury (Loeb Classical
Library), Cambridge, MA / London : Harvard University Press /
William Heinemann Ltd.
1951 Platon. Œuvres complètes. Tome XI. Les Lois. Texte établi et traduit
par E. des Places (Collection des Universités de France), Paris :
Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
Plutarque,
1957 Plutarque. Vies , Tome I. Thésée / Romulus - Lycurgue / Numa. Texte
établi et traduit par Robert Flaceuère, Emile Chambry et Marcel
Juneaux (Collection des Universités de France), Paris : Société d'édi-
tions « Les Belles Lettres ».

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594 PIERRE-MARIN BOUCHER

1961 Plutarque. Vies. Tome II. Solon / Publicóla


Texte établi et traduit par Robert Flaceuèr
Marcel Juneaux (Collection des Universités de France), Paris :
Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1964 Plutarque. Vies , Tome III Péricles / Fabius Maximus - Alcibiade /
Corolian Flacelière, R., Chambry, E., (Collection des Universités
de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1966 Plutarque. Vie. Tome IV Timoléon-Paul Emile - Pélopidas / Marcel-
lus. Texte établi et traduit par Robert Flacelière et Emile Chambry
(Collection des Universités de France), Paris : Société d'éditions
« Les Belles Lettres ».
1971 Plutarque y Vies, Tome VI. Pyrrhos / Marius - Ly sandre / Sylla. Texte
établi et traduit par Robert Flaceuère et Emile Chambry (Collection
des Universités de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles
Lettres ».
1973 Plutarque. Vies. Tome VII. Sertorius / Eumène - Agélisas / Pompée.
Texte établi et traduit par Robert Flaceuère et Emile Chambry
(Collection des Universités de France), Paris : Société d'éditions
« Les Belles Lettres ».
1976 Plutarque. Vies. Tome XI. Agis l Cléomène - Les Gracques. Texte
établi et traduit par Robert Flaceuère et Emile Chambry (Collection
des Universités de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles
Lettres ».
1976 Plutarque. Vies. Tome XII. Démosthène - Cicerón. Texte établi et
traduit par Robert Flaceuère et Emile Chambry (Collection des
Universités de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles
Lettres ».
1988 Plutarque. Œuvres morales. Tome III. Apophtegmes de rois et de
généraux - Apophtegmes laconiens. Texte établi et traduit par
François Fuhrmann (Collection des Universités de France), Paris :
Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
1989 Plutarque. Œuvres morales. Tome 1 - 2e Partie. Comment écouter -
Les moyens de distinguer les flatteurs d'avec l'ami - Comment
s ' apercevoir qu 'on progresse dans la vertu - Comment tirer profit de
ses ennemis - De la pluralité d'amis - De la fortune - De la vertu et
du vice. Texte établi et traduit par Robert Klaerr, André Phiuppon,
Jean Sirinelu (Collection des Universités de France), Paris : Société
d'éditions « Les Belles Lettres ».
POLYBE,
1977 Polybe. Histoires. Livre V. Texte établi et traduit par Paul Pédech
(Collection des Universités de France), Paris : Société d'éditions
« Les Belles Lettres ».
1977 Polybe. Histoires. Livre VI. Texte établi et traduit par Raymond Weil
et Claude Nicolet (Collection des Universités de France), Paris :
Société d'éditions « Les Belles Lettres ».

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L'ADVERBE "ANÍ20EN EN JN 3,3 ET 7 595

Sophocle,
1924 Sophocle. Tome II. Les Trachiniennes - Philoctète - Œdipe à Colone
- Les Limiers. Texte établi et traduit par Paul Masqueray (Collection
des Universités de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles
Lettres ».
1958 Sophocle. Tome II Ajax - Œdipe Roi - Electre. Texte établi par
A. D AIN et traduit par Paul Mazon (Collection des Universités de
France), Paris : Société d'éditions « Les Belles Lettres ».
Thucydide,
1955 Thucydide. La guerre du Péloponnèse. Livre VI et VII. Texte établi
et traduit par Louis Bodin et Jacqueline de Romilly (Collection
des Universités de France), Paris : Société d'éditions « Les Belles
Lettres ».
XÉNOPHON,
1973 Xénophon. Cyropédie. Tome IL Livres III-V. Texte établi et traduit
par Marcel Bizos (Collection des Universités de France), Paris :
Société d'éditions « Les Belles Lettres ».

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