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 Devenir chevalier

            Les seigneurs se préparent très jeunes au métier des armes. Ils sont tout
d’abord pages, c’est-à-dire qu’ils aident le suzerain à s’habiller et font de légères
tâches pour lui (messages, courses, etc.). Ils sont ensuite valets, puis, écuyers- ils
s’occupent alors des chevaux, entretiennent les armes, portent les bagages, etc. Vers
l’âge de quinze ans, ils sont enfin admis au combat. C’est par la cérémonie de
l’adoubement que l’écuyer devient chevalier. Le rituel, assez complexe, commence la
veille de la cérémonie :  le futur chevalier doit prendre un bain, jeûner et passer la
nuit en prières. Après la messe et la communion du matin, on remet au jeune homme
ses armes défensives et offensives. On le frappe ensuite violement, soit de la main,
soit du plat d’une épée : c’est la colée, qui vise à éprouver le jeune chevalier et à
montrer sa force. Il est ensuite invité à prouver son habileté et sa puissance au jeu de
la quintaine (jeu d’entrainement médiéval à percuter avec sa lance tendue bouclier
d’un mannequin). Enfin, le nouveau chevalier doit prêter serment sur la Bible,
promettre fidélité à son seigneur et protection aux pauvres, à la suite de quoi on le
fête en donnant un grand banquet en son honneur.

 Les valeurs chevaleresques

Le chevalier doit posséder diverses qualités. C’est un code moral, très strict qui lui
sert de valeurs de référence. Parmi ces qualités, il y a :

 La prouesse : le chevalier doit être preux, c’est-à-dire vaillant. Par le mot


‘’prouesse’’, on désignait l’ensemble des qualités morales et physiques qui font la
vaillance d’un guerrier.
 La force physique : le chevalier doit être fort physiquement et
psychologiquement. Il doit être fort, agile, rapide et courageux. Il doit être surtout
intrépide pour ne plus reculer devant le danger. Il ne craint pas pour sa vie, puisqu’il
la voue à protéger les faibles.
 La loyauté : le premier devoir du chevalier est de tenir parole comme le dicte
l’honneur. Il ne doit jamais rompre la foi qu’il a jurée, c’en est fait de sa réputation. Il
faut savoir que la chevalerie est une fraternité dont tous les membres s’entraident.
D’ailleurs, il est important que les chevaliers puissent se faire confiance, puisqu’ils
vont combattre ensemble : ils doivent être assurés que leurs camarades ne les
laisseront pas tomber.
 La largesse : être généreux est qualité du chevalier modèle. Il s’agit du mépris
du profit, voire de la prodigalité. Un chevalier ne devait pas s’attacher aux richesses,
mais les distribuer autour de lui dans la joie. Le chevalier se rend au service des
communautés. Il tue les dragons, arrête les voleurs, défend la veuve et l’orphelin. Il
est indispensable à la société.
 La mesure : un chevalier modèle est celui qui sait réprimer les excès de sa
colère, de son envie, de sa haine, de sa cupidité. Il est capable de rester maître de lui-
même dans le feu de l’action. Point de vengeance ni de vindicte.
 La beauté : un chevalier doit être non seulement fort et courageux mais beau
également. Dans le monde courtois, la laideur est une tare, une faiblesse. Les
chevaliers doivent aussi avoir du charme et de l’esprit, être polis et bien élevés, être
courtois. Chrétien de Troyes insiste sur la présence des femmes dans ses œuvres, car
celles-ci domestiquent les chevaliers dans un monde d’hommes.
 La courtoisie : le chevalier est un courtois, un galant envers les dames mais
tout en observant les règles morales selon une éthique de l’honneur. En fait, ce qu’un
chevalier doit redouter, c’est la honte, plus encore que la mort.
 La foi en dieu : dans une société purement chrétienne, le chevalier est un pieu.
Sa foi en Dieu est inaltérable, car avant de devenir chevalier, il doit prêter serment
sur la Bible.

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