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Introduction générale

INTRODUCTION
GENERALE

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Consolidation : fondements, intérêts, processus et méthodes

Le secteur privé tunisien a connu plusieurs mutations lors des deux dernières
décennies, notamment suite à des opérations de concentration de plusieurs sociétés,
donnant naissance à des groupes de taille plus ou moins importante ; les entreprises
ainsi regroupées jouent un rôle prééminent dans l’économie du pays. De ce fait, une
information financière fiable et pertinente devient nécessaire pour refléter la situation
financière et la performance du groupe. Cette information est primordiale aussi bien
pour les utilisateurs externes (bailleurs de fonds, actionnaires, partenaires etc.…)
que pour les utilisateurs internes (direction du groupe).

La prolifération de ces groupes et leur croissance justifient l’intérêt d’une information


financière décrivant l’activité, la situation financière et le résultat de ces derniers. En
effet, la lecture des états financiers individuels des sociétés composant le groupe
s’avère insuffisante pour donner une image réelle de l’entité économique qui est le
groupe. De même, la lecture des états financiers de la société mère ne peut en
aucun cas refléter la situation réelle du groupe étant donné que les titres de
participations figurant à son bilan sont valorisés au prix d’acquisition (éventuellement
réévalués ou dépréciés) et n’indiquant pas le détail des actifs qu’‘ils représentent et
que le montant des revenus de ses titres (généralement des dividendes) n’englobent
pas la totalité du bénéfice.

Ainsi, il faut absolument établir des états financiers consolidés semblables à ceux
publiés par chacune des sociétés, comme si elles ne formaient qu’une seule et
même entité. De nos jours cette information est demandée avec acuité eu égard aux
scandales financiers vécus ces dernières années au sein de certains groupes ayant
même causé l’effondrement de certains d’entre eux.

Face à cette situation, le législateur tunisien, à l’instar de ses homologues étrangers,


a vite réagi en instaurant un arsenal juridique et comptable relatif aux groupes de
sociétés, cherchant ainsi à garantir une meilleure qualité de l’information produite par
ces groupes.

L’article 24 de La loi n° 96-112 du 30 décembre 1996, relative au système comptable


des entreprises constitue le premier texte instaurant l’obligation d’établir des états
financiers consolidés, pour les entreprises qui contrôlent totalement ou partiellement
les opérations de direction d’une ou de plusieurs entreprises et leurs choix financiers,

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Consolidation : fondements, intérêts, processus et méthodes

ou qui exercent une influence notable sur le déroulement de leurs activités, selon les
conditions, les modalités et les procédures prévues par les normes comptables.

Cette obligation d’établir des états financiers consolidés s’est renforcée par la
promulgation de la loi n° 2001-117 du 6 décembre 2001 complétant le code des
sociétés commerciales et ajoutant le titre VI au livre V intitulé « Du groupe de
sociétés ». A travers cette loi le législateur tunisien a rendu une nouvelle fois
obligatoire l’élaboration des états financiers consolidés conformément à la législation
comptable en vigueur (les normes comptables ne vont être promulgués que deux
ans plus tard) et a soumis ces états financiers au contrôle d’un commissaire aux
comptes membre de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie en vue de
l’expression d’une opinion portant sur la régularité et la sincérité des états financiers
consolidés

La réglementation comptable des états financiers consolidés est enfin complétée par
l’arrêté du ministre des finances du 1er décembre 2003, portant promulgation des
normes comptables relatives à la consolidation.

Suite à la promulgation de ces différents textes, les groupes de sociétés doivent


établir des états financiers consolidés à partir de l’exercice 2003 et ces états seront
soumis au contrôle d’un ou de plusieurs commissaire aux comptes membre de l’Odre
des Experts Comptables de Tunisie.

Ainsi le commissaire aux comptes se trouve face à une mission d’audit dont la portée
et les risques différent de ceux des missions d’audit d’états financiers individuels. En
effet, la pratique du contrôle des comptes consolidés implique plusieurs spécificités
juridiques et comptables mais aussi fiscales qui représentent des zones de risques
pour le commissaire aux comptes qu’il doit maîtriser afin d’orienter efficacement sa
mission.
Pour cette raison nous allons dans le cadre de cette recherche essayer d’élaborer
une démarche d’audit appropriée à la mission de commissariat aux comptes des
états financiers consolidés. Cette démarche d’audit prendra notamment en
considération :
- Outre les risques classiques, les risques spécifiques des états financiers
consolidés notamment ceux liés au périmètre de consolidation, aux

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Consolidation : fondements, intérêts, processus et méthodes

opérations de retraitement des comptes et du choix des méthodes et


techniques appropriées ;
- Les aspects particuliers de fonctionnement et d’organisation ayant une
influence directe ou indirecte sur l’élaboration des états financiers
consolidés.

Pour réaliser cet objectif, nous allons traiter ce mémoire en trois parties.

La première partie sera consacrée en premier lieu à l’étude des fondements et


intérêts de la consolidation, ensuite elle s’attachera à analyser le processus de
consolidation avec ses différentes phases, enfin cette partie comportera un exposé
des méthodes et techniques de consolidation.

La deuxième partie de ce mémoire sera réservée à la présentation de la démarche


d’audit des états financiers consolidés, dans cette partie les volets suivants seront
successivement étudiés : l’approche d’audit, le contrôle des comptes consolidés et
enfin les travaux de fin de mission.

La troisième partie renfermera une illustration de notre étude théorique par un cas
pratique nous permettant de nous focaliser sur les spécificités de la mission d’audit
des états financiers consolidés.

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Consolidation : fondements, intérêts, processus et méthodes

PREMIERE PARTIE

Consolidation : fondements,
intérêts, processus et
méthodes

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Chapitre 1 : Fondements et intérêts.

Section 1 :Fondements.

1.1 Fondements juridiques.

Le législateur tunisien, soucieux de la complexité et du poids des groupes de


sociétés qui ne cessent d’évoluer, proclame en 2001 des dispositions afin de
réglementer ces derniers en obligeant ces groupes à établir des états financiers
consolidés. En effet la loi n°2001-117 du 6 décembre 2001, complétant le code des
sociétés commerciales, stipule au niveau de l’article 471 « La société mère ayant un
pouvoir de droit ou de fait sur d'autres sociétés au sens de l'article 461 du présent
code doit établir, outre ses propres états financiers annuels et son propre rapport de
gestion, des états financiers consolidés conformément à la législation comptable en
vigueur et un rapport de gestion relatif au groupe de sociétés »

Outre l’obligation d’établir des états financiers consolidés, le législateur tunisien a mis
à la charge de la société mère une obligation de publication de ces états. En effet
l’article 472 du code des sociétés commerciales stipule « La société mère doit
mettre, à son siège, à la disposition de tous les associés les états financiers
consolidés ainsi que le rapport de gestion du groupe et le rapport du commissaire
aux comptes de la société mère, au moins un mois avant la réunion de l'assemblée
générale de ses associés. La société mère doit publier ses états financiers
consolidés dans un journal quotidien paraissant en langue arabe, et ce, dans le délai
d'un mois de leur approbation ».

Le non respect de ces dispositions expose les dirigeants des sociétés mères à une
amende de cinq mille dinars. (Article 479 du CSC)

1.2 Fondements comptables.

Sur le plan comptable l’obligation d’établir des états financiers consolidés, résulte
des dispositions de l’article 24 de la loi n°96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises, qui stipule « Outre les dispositions prévues aux
articles précédents du présent chapitre, les entreprises qui contrôlent totalement ou
partiellement les opérations de direction d'une ou de plusieurs entreprises et leurs

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

choix financiers, ou qui exercent une influence notable sur le déroulement de leur
activité, établissent des états financiers consolidés selon les conditions, les modalités
et les procédures prévues par les normes comptables ». Au moment de la parution
de cette loi, elle était accompagnée d’un ensemble de normes comptables, mais
aucune d’elles ne traitait les conditions, modalités et procédures de consolidation.

En l’absence des normes relatives à la consolidation, l’élaboration des états


financiers consolidés était restreinte jusqu’en 2003, date à la quelle ces normes ont
été publiées, à savoir la NCT 35 « relative aux états financiers consolidés », la NCT
36 « relative aux participations dans des entreprises associées », la NCT 37« relative
aux participations dans des coentreprises » et la NCT 38 « relative aux
regroupements d'entreprises ».

Section 2 :Intérêts.

2.1 Financier.

Les informations financières publiées par les sociétés membres d’un groupe ne
peuvent rendre compte que d’une manière imparfaite de la rentabilité du groupe, de
l’activité et de la situation d’ensemble de celui-ci.

En effet, les comptes individuels peuvent englober des créances, des dettes, des
produits et des charges réciproques, issus d’opérations internes au groupe, non
représentatives de l’activité de ce dernier vis-à-vis du monde extérieur. Les
remontées de dividendes des filles vers la mère provoquent des produits financiers
décalés dans le temps, par rapport à l’enrichissement économique du groupe.

La consolidation permet la production d’une information financière traduisant d’une


manière plus fidèle les performances et la situation du patrimoine d’un groupe.

2.2 Gestion du groupe.

« La consolidation des comptes est un outil de gestion indispensable en matière


d’information externe, car les comptes individuels de la société mère et des
entreprises contrôlées sont insuffisants pour informer les tiers (personnel,
actionnaires, banquiers …).

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Elle assure également la synthèse des différentes activités, permet de mesurer les
résultats du groupe et d’apprécier ses performances économiques. Elle facilite ainsi
la prise de décision des dirigeants du groupe » (PALOU, 2005).

L’élaboration des états financiers consolidés doit répondre aux attentes des
dirigeants d’un groupe cherchant une information harmonisée et retraitée sur
l’ensemble des sociétés permettant un meilleur moyen de gestion du groupe.

2.2.1 La consolidation fournit un outil de gestion de l'entité économique.

La mise en place de procédures de consolidation permet à la direction du groupe de


disposer d’un ensemble d’information normalisé, maitrisé et contrôlé.

Ainsi, cette direction peut disposer d’une information homogène sur l’ensemble des
sociétés du groupe après la standardisation des méthodes d’évaluation, de
présentation et de gestion et ce, par l’élimination des divergences provoquées par
les différences de lieu d’implantation, de réglementation et d’activités. Ceci permet,
notamment, une décentralisation tout en maintenant le dialogue sur la base d’un
langage commun.

2.2.2 La consolidation permet la définition des options stratégiques du groupe.

Les décisions stratégiques touchant les participations du groupe, ne peuvent être


prises qu’en se basant sur une étude préalable de leur incidence sur la situation des
capitaux propres et du résultat consolidé du groupe.

En effet, avant toute décision de regroupement, d’achat complémentaire, de cession


ou de participation, la direction du groupe étudie les conséquences qui peuvent en
découler sur le groupe dans son ensemble.

2.2.3 La consolidation améliore la connaissance du groupe.

De manière complémentaire, l’organisation même de la consolidation doit permettre


d’obtenir des analyses particulières qui ne font pas nécessairement partie des
comptes consolidés publiés et notamment :

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

- des résultats par branche d’activité lorsque le groupe exerce des activités de
nature très diversifiées, pouvant ainsi mettre en évidence la contribution de chaque
branche à la rentabilité globale du groupe,
- la comparaison du rapport existant dans chaque branche entre le résultat et
les moyens mis en œuvre,
- la compréhension de l’évolution du groupe en matière de chiffre d’affaires, de
bénéfice, d’investissement et de développement.

Section 3 :Obligation d’audit.

3.1 Statut du commissaire aux comptes.

Le législateur tunisien a associé l’obligation d’établir des états financiers consolidés,


énoncée par l’article 471 du code des sociétés commerciales tel qu’ajouté par la loi
n°2001-117du 6 décembre 2001, à l’obligation d’audit de ces états financiers par un
commissaire aux comptes inscrit au tableau de l'ordre des experts comptables de
Tunisie.

D’autre part l’article précité stipule que « Abstraction faite de la possibilité d'effectuer
toutes les investigations auprès de l'ensemble des sociétés membres du groupe, qu'il
juge nécessaire, le commissaire aux comptes ne certifie les états financiers
consolidés qu'après avoir consulté les rapports des commissaires aux comptes des
sociétés appartenant au groupe lorsque celles-ci sont soumises à l'obligation de
désigner un commissaire aux comptes ».

Ainsi et afin de garantir la fiabilité des états financiers consolidés, le législateur


tunisien les a soumis à l’obligation d’audit par un membre de l’ordre des experts
comptables de Tunisie et a mis à la charge de ce dernier l’obligation de consulter les
rapports des commissaires aux comptes des sociétés appartenant au groupe lorsque
celles-ci sont soumises à l'obligation d’en désigner un avant de certifier les comptes
consolidés.

Par ailleurs, l’article 5 de la loi relative au renforcement de la sécurité des relations


financières (ajoutant l’article 13 quater du code des sociétés commerciales) rend
obligatoire la désignation de deux ou de plusieurs commissaires aux comptes inscrits
au tableau de l’ordre des experts comptables pour les sociétés tenues d’établir des

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

états financiers consolidés conformément à la législation en vigueur si le total de leur


bilan au titre des comptes consolidés dépasse un montant fixé par décret

Enfin, et avant la promulgation de la loi relative au renforcement de la sécurité des


relations financières le commissaire aux comptes des états financiers consolidés
peut être celui de la société mère ou un autre expert comptable inscrit à l’ordre des
experts comptables de Tunisie. L’article 6 de la dite loi est venu abroger les
dispositions du deuxième alinéa de l’article 471 du code des sociétés commerciales
en le remplaçant comme suit « les états financiers consolidés sont soumis à l’audit
du ou des commissaires aux comptes de la société mère qui doivent être inscrits au
tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie ».

3.2 Diligences particulières.

Le commissaire aux comptes des états financiers consolidés est amené lors du
déroulement de sa mission à accomplir un certain nombre de diligences particulières
par rapport aux autres missions de commissariat aux comptes ; ces diligences
découlent de la spécificité de cette mission.

En effet la loi n°2001-117 exige certaines conditions de formes, des limites de


participations et publicité qui doivent être remplies par les groupes de sociétés, et
vérifiées par le commissaire aux comptes des états financiers consolidés.

Ces diligences spécifiques peuvent être détaillées comme suit.

3.2.1 Conditions relatives aux formes juridiques, objet et finalité des sociétés.

Le commissaire aux comptes doit s’assurer que la société mère est une société
anonyme (article 462 du CSC).

Si la mère est dite holding, le commissaire aux comptes doit vérifier qu'elle n'exerce
aucune activité industrielle ou commerciale et que son activité se limite à la détention
et à la gestion des participations dans les autres sociétés (article 463 du CSC).

En outre il doit s’assurer que le groupe de sociétés n’a pas de finalité contraire à la
loi, telle que celle d'éluder l'impôt ou l'atteinte aux règles de la concurrence (article
464 du CSC).

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

3.2.2 Limites des participations réciproques.

a- Entre sociétés par actions.

Une société par actions ne peut posséder d'actions d'une autre société par actions,
si celle-ci détient une fraction de son capital supérieure à dix pour cent, dans le cas
contraire la société acquéreuse doit aviser l'autre dans un délai ne dépassant pas
quinze jours à compter de la date d'acquisition.

A défaut d'accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle qui
détient la fraction la plus faible du capital de l'autre doit aliéner l'investissement
qu'elle vient d'acquérir dans un délai ne dépassant pas un an à compter de
l'acquisition.

Si les investissements réciproques sont de la même importance, chacune des


sociétés doit réduire le sien de telle sorte qu'il n'excède pas dix pour cent du capital
de l'autre.

La société tenue d'aliéner son investissement est privée des droits de vote qui y sont
rattachés jusqu'à régularisation de la situation (Article 466 du CSC).

b- Entre sociétés par actions et autres que par actions.

Une société, autre qu'une société par actions, ne peut posséder d'actions d'une
société par actions, si celle-ci détient une fraction de son capital supérieure à dix
pour cent.

En cas d'inobservation des dispositions de l'alinéa premier du présent article, la


société est tenue d'en aviser l'autre, dans un délai ne dépassant pas quinze jours à
compter de la date d'acquisition et d'aliéner le dit investissement dans un délai ne
dépassant pas un an à compter de la date d'acquisition ; elle ne peut, en outre,
exercer les droits de vote rattachés aux dites actions, jusqu'à l'aliénation (Article 467
du CSC).

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

c- Entre sociétés autres que par actions ;

Lorsqu'une société, autre qu'une société par actions, détient une participation égale
ou inférieure à dix pour cent du capital d'une société, autre qu'une société par
actions, cette dernière ne peut détenir de participations dans le capital de l'autre que
dans la limite de la dite fraction.

Si elle vient à en posséder une fraction plus importante, elle doit aliéner l'excédent
dans le délai d'un an à compter de la date de son acquisition. Elle ne peut exercer
les droits de vote rattachés aux dites participations jusqu'à régularisation de la
situation (Article 468 du CSC).

d- Quorum et majorité.

Les participations et droits de vote revenant à une société filiale, telle que définie à
l'article 461 du présent code, ne sont pas pris en considération pour le calcul du
quorum et de la majorité dans les assemblées générales de la société mère (Article
469 du CSC).

3.2.3 Registre de commerce.

La société mère est tenue de mentionner au registre de commerce les sociétés


appartenant au groupe, et toute société doit mentionner son appartenance au
groupe, au même registre, ainsi que la cessation de celle-ci et la société mère dont
elle dépend.

Elle doit, le cas échéant, mentionner dans son propre rapport de gestion, son
appartenance au groupe de sociétés. La société holding est tenue de faire
mentionner au registre de commerce sa qualité de holding et, le cas échéant, la
cessation de cette qualité.

Les dispositions des alinéas premier et deuxième du présent article sont applicables
aux sociétés ayant leurs sièges en Tunisie et soumises au contrôle d'une société
mère ayant son siège en dehors de la Tunisie (Article 470 du CSC).

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

.3.2.4 Publication des états financiers.

La société mère doit publier ses états financiers consolidés dans un journal quotidien
paraissant en langue arabe, et ce, dans le délai d'un mois de leur approbation
(Article 472 du CSC).

3.2.5 Contenu du rapport de gestion.

Le rapport de gestion du groupe doit indiquer notamment ce qui suit : la situation de


toutes les sociétés concernées par la consolidation, l'évolution prévisible de la
situation du groupe, les différentes activités en matière de recherche, de
développement et d'investissement relatives au groupe de sociétés, les évènements
importants survenus entre la date de clôture des comptes consolidés et la date à
laquelle ils sont établis et les modifications ayant affecté les participations dans les
sociétés groupées (Article 473 du CSC).

3.2.6 Opérations financières.

Selon l’article 474 du CSCS, nonobstant toute disposition contraire, il est permis
d'effectuer des opérations financières entre les sociétés du groupe ayant des liens
directs ou indirects de capital, dont l'une dispose d'un pouvoir sur les autres, dû à la
détention de plus de la moitié du capital social. Sont considérées opérations
financières, tout prêt au sens de la législation relative aux établissements de crédit,
toute avance en compte courant ou garantie, quelles qu'en soient la nature et la
durée.

Ces opérations ne peuvent être effectuées qu'aux conditions suivantes :que


l'opération financière soit normale et n'engendre pas de difficultés pour la partie qui
l'a effectuée, que l'opération soit justifiée par un besoin effectif pour la société
concernée et qu'elle ne résulte pas de considérations fiscales, que l'opération
comporte une contrepartie effective ou prévisible pour la société qui l'a effectuée et
que l'opération ne vise pas la réalisation d'objectifs personnels pour les dirigeants de
droit ou de fait des sociétés concernées.

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

3.2.7 Rapport spécial.

Lorsque deux sociétés ou plus appartenant à un groupe de sociétés ont les mêmes
dirigeants, les conventions conclues entre la société mère et l'une des sociétés
filiales ou entre sociétés appartenant au groupe, sont soumises à des procédures
spécifiques de contrôle consistant en leur approbation par l'assemblée générale des
actionnaires de chaque société concernée, sur la base d'un rapport spécial établi par
le commissaire aux comptes si la société concernée est soumise à l'obligation de
désignation d'un commissaire aux comptes(article 475 du CSC).

Le contrôle n'est pas obligatoire si la convention porte sur une opération courante
conclue à des conditions normales.

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Chapitre 2 : Processus de consolidation.

Section 1 :Définitions et objectifs.

1.1 Définitions.

La consolidation est une technique permettant l’établissement des comptes uniques


représentatifs de l’activité globale et de la situation d’un ensemble de sociétés ayants
des liaisons d’intérêts commun (ou dépendants d’un centre de décision commun)
mais gardant chacune une personnalité juridique propre (LEFEBVRE, 1997).

La consolidation est la substitution du montant des titres de participation qui figure


chez la société mère, aux éléments de l’actif net de la société émettrice qui
correspondent à ses titres.

La consolidation ne concerne pas uniquement le bilan, mais également l’ensemble


composant les états financiers. Ainsi, les résultats et les flux de trésorerie des
sociétés concernées seront consolidés.

Le processus de consolidation comprend principalement quatre phases :


Homogénéisation, Intégration, Elimination, Répartition ; soit en abrégé « HIER »
(MONTIER et SCOGNAMIGLIO, 1995).

La première phase consiste à rendre les méthodes de présentation et d’évaluation


homogène pour toutes les sociétés entrant dans le périmètre de consolidation, suite
à cette homogénéisation les bilans et les états de résultats des filiales sont cumulés
en totalité et à hauteur du pourcentage d’intérêt pour les coentreprises, la troisième
phase consiste à éliminer les opérations et soldes intragroupe, enfin lors de la
quatrième phase les capitaux seront répartis entre le groupe et le hors groupe.

Selon MONTIER et SCOGNAMIGLIO, le processus de consolidation peut avoir le


schéma suivant :

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Comptes sociaux des entreprises entrant dans le


périmètre de consolidation

1ère phase
Reclassement s'il existe des différences dans la
présentation des comptes sociaux
Homogénéisation Retraitement si les comptes sociaux utilisent des règles et
méthodes d'évaluation différentes
Conversion des comptes des filiales situées à l'étranger

2ème phase

Intégration Comptes de bilan


Comptes de résultat

3ème phase
Elimination des opérations sans incidence sur le résultat
Elimination Elimination des opérations réciproques ayant une
incidence sur le résultat
Traitement de l'écart de première consolidation

4ème phase
Répartition des Elimination des titres
capitaux propres Ecart de première consolidation
entre groupe et
Répartition des capitaux propres
hors groupe

Etablissement des états consolidés:


Bilan consolidé
Etat de résultat consolidé
Etat de flux de trésorerie consolidé
Annexes aux comptes consolidés

1.2 Objectifs.

L’élaboration des états financiers consolidés répond à plusieurs objectifs, parmi ces
objectifs on peut citer :

 répondre à une obligation légale d’élaboration et de publication ; en Tunisie


cette obligation découle des articles 471 et 472 du code des sociétés
commerciales et de l’article 24 de la loi n° 96-112 du 30 décembre 1996,
relative au système comptable des entreprises.
 donner une vision financière de la situation patrimoniale du groupe dépouillée
des flux de financement intra-groupe.
 déterminer le résultat du groupe sans tenir compte des résultats internes
découlant des transactions entre sociétés du groupe.

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Section 2 :Périmètre de consolidation.

2.1 Etendue du périmètre.

On appelle périmètre de consolidation l'ensemble des sociétés retenues pour établir


les comptes consolidés, en général, le périmètre de consolidation comprend la
société mère et les sociétés qui seront consolidées.

En étudiant les fondements juridiques de la consolidation au niveau du premier


chapitre, nous avons évoqué le conflit des textes qui oppose l’article 24 de la loi n°
96-112 du 30 décembre 1996 relative au système comptable des entreprises a
l’article 461 du code des sociétés commerciales.

En effet au sens de l’article 461 du CSC seules les sociétés mères qui exercent un
contrôle de droit ou de fait sur une ou plusieurs sociétés, sont obligées de présenter
une information financière consolidée ; par contre et selon l’article 24 de la loi n°96-
112 l’obligation d’établissement d’états financiers consolidés incombe à toute
entreprise qui contrôle totalement ou partiellement les opérations de direction d'une
ou de plusieurs entreprises et leurs choix financiers, ou qui exerce une influence
notable sur le déroulement de leur activité.

Ainsi on peut conclure que l’article 461 du CSC retient une conception étroite du
périmètre de consolidation regroupant la société mère et ses filiales (périmètre du
groupe), alors que l’article 24 de la loi n°96-112 retient une conception plus large
incluant la société mère, ses filiales, les sociétés associées au groupe et les sociétés
multi groupes.

Face a ce conflit c’est la conception large du périmètre qui a été retenue par la
littérature comptable tunisienne sur la base des arguments suivants :

 l’objectif assigné aux états financiers consolidés est la présentation de la


latitude du pouvoir de contrôle, quel qu’en soit sa forme (total, partiel ou
influence notable) exercé par l’entreprise consolidante sur d’autres
entités (HERGLI, 2005),

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

 les normes tunisiennes n°35, 36 et 37, à l’instar des normes


Internationales respectivement n° 27, 28 et 31, retiennent la conception
large du périmètre de consolidation (BEN AMOR, 2006).

2.2 Contrôle exclusif

Le paragraphe 4 de la NCT 35 définit le contrôle comme étant « le pouvoir de diriger


les politiques financières et opérationnelles d'une entreprise afin d'obtenir des
avantages de ses activités », c’est la même définition présentée par la norme
internationale IAS 27 au niveau du paragraphe 4.

D’autre part le paragraphe 12 de la norme 27 de l’IAS révisée, définit la notion de


contrôle comme suit : « Le contrôle est présumé exister lorsque la mère détient,
directement ou indirectement par l’intermédiaire de filiales, plus de la moitié des
droits de vote d’une entreprise, sauf si dans des circonstances exceptionnelles, il
peut être clairement démontré que cette détention ne permet pas le contrôle. Le
contrôle existe également lorsque la mère, détenant la moitié ou moins de la moitié
des droits de vote d’une entreprise, dispose

(a) du pouvoir sur plus de la moitié des droits de vote en vertu d’un accord
avec d’autres investisseurs;
(b) du pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle de
l’entreprise en vertu des statuts ou d’un contrat;
(c) du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres du
conseil d’administration ou de l’organe de direction équivalent; ou
(d) du pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du
conseil d’administration ou de l’organe de direction équivalent. »

Cette même définition de la notion du contrôle a été retenue par le paragraphe 10 de


la NCT 35, par ailleurs il ajoute une nouvelle présomption du contrôle « dès lors
qu'une entreprise détient directement ou indirectement quarante pour cent au moins
des droits de vote dans une autre entreprise, et qu'aucun autre associé n'y détienne
une fraction supérieure à la sienne. ».

Par ailleurs et selon l’article 461 du CSC « Est considéré comme étant contrôlée par
une autre société, au sens du présent titre, toute société :

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

- dont une autre détient une fraction du capital lui conférant la majorité du droit
de vote,

- ou dont une autre société y détient la majorité des droits de vote, seule ou en
vertu d'un accord conclu avec d'autres associés,

- ou dont une autre société y détermine, en fait, les décisions prises par les
assemblées générales, en vertu des droits de vote dont elle dispose en fait.

Le contrôle est présumé dés lors qu'une société détient directement ou indirectement
quarante pour cent au moins des droits de vote dans une autre société, et qu'aucun
autre associé n'y détienne une fraction supérieure à la sienne. »

L’examen de ces différentes définitions nous permet de distinguer les trois formes de
contrôle exclusif.

2.2.1 Contrôle de droit.

Ce contrôle résulte de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de


vote dans une entreprise, d’autre part les définitions ci-dessus présument l’existence
d’un contrôle de droit lorsque la majorité des droits de vote n’est pas détenue
directement ou indirectement mais à travers un accord conclu avec d’autres
associés.

2.2.2 Contrôle de fait.

Bien qu’elle ne dispose pas de la majorité des droits de vote (contrôle de droit), une
entreprise peut diriger les politiques financière et opérationnelle d’une autre
entreprise en s’appuyant sur un contrôle de fait.

Sur la base de l’article 461 du CSC et du paragraphe 10 de la NCT 35 ce contrôle


résulte :

- de la prise de décision dans les assemblées générales, en vertu des droits de


vote dont elle dispose en fait (Article 461 alinéa 2 du CSC),

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Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

- dés lors qu'une société détient directement ou indirectement quarante pour


cent au moins des droits de vote dans une autre société, et qu'aucun autre associé
n'y détienne une fraction supérieure à la sienne (Article 461 alinéa 2 du CSC),

- du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres du conseil


d'administration ou de l'organe de direction équivalent (§ 10-c NCT 35),

- du pouvoir de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du


conseil d'administration ou de l'organe de direction équivalent (§ 10-d NCT 35).

2.2.3 Contrôle contractuel.

Contrairement aux dispositions de l’article 461 du CSC, les textes normatifs ont
prévu un autre type de contrôle qui ne nécessite pas la détention d’une participation
directe ou indirecte dans le capital de la société appartenant au groupe de société.
En effet selon le paragraphe 10-b de la NCT 35 ainsi que le paragraphe 13-b de l’IAS
27 le contrôle contractuel existe lorsque, la mère détenant la moitié ou moins de la
moitié des droits de vote d’une entreprise dispose du pouvoir de diriger les politiques
financière et opérationnelle de l’entreprise en vertu des statuts ou d’un contrat.

Les textes normatifs rendent ainsi inopérant certains montages déconsolidants mis
en place par certains groupes afin d’éviter la consolidation des entités ad hoc.

Selon le paragraphe 1 de l’interprétation SIC-12, une entité ad hoc est une entité
créée « pour réaliser un objectif limité et bien défini ».

Par exemple une entité ad hoc peut être créée pour la :

 gestion d’un portefeuille de placements inscrit antérieurement à l’actif


d’une entreprise,
 gestion des placements des salariés dans le cadre d’un plan d’épargne
d’entreprise,
 réalisation des travaux de recherche et développement pour le compte
d’une entreprise qui assume les risques liés à cette activité,
 acquisition d’un bien financé par une banque et sa location aux sociétés
du groupe.

20
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Ainsi une entité ad hoc peut être définie comme étant « une structure juridique
distincte, créée spécifiquement pour gérer une opération ou groupe d’opérations
similaires pour le compte d’une entreprise. L’entité ad hoc est structurée ou
organisée de manière telle que son activité n’est en fait exercée que pour le compte
de cette entreprise, par mise à disposition d’actifs ou de fourniture de biens, de
service ou de capitaux » (PALOU, 2003).

Selon le paragraphe 9 de la SIC-12 interprétant l’IAS 27 « le contrôle peut exister


même dans des cas où une entreprise ne détient qu’une faible, voir aucune, part des
capitaux propres de l’entité ad hoc. L'application du concept de contrôle impose,
dans chaque cas, l'exercice du jugement à la lumière de tous les facteurs
pertinents »

En plus des situations décrites dans le paragraphe 13 de l’IAS 27, les circonstances
suivantes (paragraphe 10 de la SIC-12) peuvent, par exemple, indiquer une relation
dans laquelle une entreprise contrôle une entité ad hoc et doit en conséquence la
consolider :

(a) en substance, les activités de l'entité ad hoc sont menées pour le


compte de l'entreprise selon ses besoins opérationnels spécifiques de
façon à ce que l'entreprise obtienne des avantages de l'activité de
l'entité ad hoc ;
(b) en substance, l'entreprise a les pouvoirs de décision pour obtenir la
majorité des avantages des activités de l'entité ad hoc ou, en mettant en
place un mécanisme "de pilotage automatique", l'entreprise a délégué
ces pouvoirs de décision ;
(c) en substance, l'entreprise a le droit d'obtenir la majorité des avantages
de l'entité ad hoc et par conséquent peut être exposée aux risques liés
aux activités de l'entité ad hoc ; ou
(d) en substance, l'entreprise conserve la majorité des risques résiduels ou
inhérents à la propriété relatifs à l'entité ad hoc ou à ses actifs afin
d'obtenir des avantages de ses activités.

21
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

2.3 Contrôle conjoint.

Le contrôle conjoint est défini par le paragraphe 3 de la NCT 37 comme suit : « est le
partage en vertu d'un accord contractuel du contrôle d'une activité économique ».

Les coentreprises ont été définies par la même norme comme étant « un accord
contractuel en vertu duquel deux parties ou plus conviennent d'exercer une activité
économique sous contrôle conjoint ».

La norme tunisienne ainsi que la norme internationale identifient trois formes de


coentreprises à savoir :

 les activités contrôlées conjointement,


 les actifs contrôlés conjointement et
 les entités contrôlées conjointement

Les deux premières formes de coentreprise ne font pas l’objet de consolidation,


seules les entités contrôlées conjointement feront l’objet de travaux de consolidation.

En se basant sur les définitions proposées, on peut déduire que le contrôle conjoint
repose sur les deux conditions simultanées suivantes :

 le partage du contrôle,
 l’accord contractuel.

2.3.1 Le partage du contrôle.

Le partage du contrôle entre les différents coentrepreneurs suppose qu'aucun d’entre


eux pris individuellement n'est en mesure de contrôler unilatéralement l'activité et
d’aboutir ainsi à un contrôle exclusif.

Le contrôle conjoint s’exerce généralement entre un nombre limité de


coentrepreneur. Par contre l’existence d’un nombre important d’associé ou
d’actionnaire aboutit souvent à la dilution des pouvoirs effectifs des uns au profit des
autres.

22
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

D’autre part, il est à préciser que la présence d’un nombre limité de coentrepreneur
n’exclue pas la présence d’actionnaires ou d’associés minoritaires qui ne participent
pas au contrôle conjoint.

Enfin il faut préciser que le partage du contrôle ne signifie pas obligatoirement le


partage égalitaire des droits de vote. En effet, le partage du contrôle découle
généralement de l’accord contractuel entre les différents coentrepreneurs.

2.3.2 L’accord contractuel.

Selon le paragraphe 5 de la NCT 37 « les activités qui ne font pas l'objet d'un accord
contractuel pour établir le contrôle conjoint ne sont pas des coentreprises ».

Sur la base de ce paragraphe on déduit que l’accord contractuel constitue une


condition fondamentale pour l’existence d’une coentreprise. Ainsi quelques exemples
ont été présentés au paragraphe 6 de la NCT 37 prouvant l’existence de l’accord
contractuel :

 un contrat conclu entre les coentrepreneurs,


 le procès verbal de leurs discussions,
 dans certains cas, l'accord est incorporé dans les statuts ou dans les
règlements de la coentreprise.

Généralement cet accord est constaté par écrit et traite de questions comme :

(a) l'activité, la durée et les obligations de communication financière de la


coentreprise,
(b) la désignation du conseil d'administration ou autre organe de direction
similaire de la coentreprise et les droits de vote des coentrepreneurs,
(c) les apports en capital des coentrepreneurs, et
(d) le partage entre les coentrepreneurs de la production, des produits,
charges ou résultats de la coentreprise.

23
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

2.4 Influence notable.

L'influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de politiques financière


et opérationnelle de l'entreprise détenue, sans toutefois exercer un contrôle sur ces
politiques.

La norme tunisienne NCT 36 ainsi que celle internationale IAS 28 partent du principe
de la présomption de l’influence notable.

En effet le paragraphe 4 de la NCT 36 précise que « Si un investisseur détient,


directement ou indirectement par le biais de filiales, 20% ou plus des droits de vote
dans l'entreprise détenue, il est présumé avoir une influence notable, sauf à
démontrer clairement que ce n'est pas le cas. Inversement, si l'investisseur détient,
directement ou indirectement par le biais de filiales, moins de 20% des droits de vote
dans l'entreprise détenue, il est présumé ne pas avoir d'influence notable, sauf à
démontrer clairement que cette influence existe. L'existence d'une participation
importante ou majoritaire d'un autre investisseur n'exclut pas nécessairement que
l'investisseur ait une influence notable ».

Par ailleurs la norme présente quelques situations ou l’influence notable est mise en
évidence :

(a) représentation au conseil d'administration ou à l'organe de direction


équivalent de l'entreprise détenue,
(b) participation au processus d'élaboration des politiques,
(c) transactions significatives entre l'investisseur et l'entreprise détenue ;
(d) échange de personnels dirigeants,
(e) fourniture d'informations techniques essentielles.

L’analyse des situations décrites ci haut ainsi que les énonciations du paragraphe 4
de la NCT 36 nous amène à déduire ce qui suit :

 la preuve de l’influence notable repose sur des présomptions,


 le pourcentage de participation (20% et plus) ne confère pas à lui seul
de démontrer l’existence de l’influence notable.

24
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

2.5 Exclusions du périmètre de consolidation.

La règle générale qui doit être observée est que toutes les filiales, coentreprises et
les entreprises associées seront incluses dans le périmètre de consolidation.
Néanmoins, quelques situations décrites au niveau des textes normatifs tunisiens et
internationaux nous amènent à exclure certaines entités de ce périmètre.

2.5.1 Exclusions prévues par les normes tunisiennes :

Les situations d’exclusions du périmètre de consolidation ont été énumérées au


niveau des normes comptables, et ce pour les filiales, les coentreprises et les
entreprises associées.

a- Filiales exclues du périmètre de consolidation.

Selon le paragraphe 11 de la NCT 35 une filiale doit être exclue de la consolidation


lorsque :

(a) le contrôle est destiné à être temporaire parce que la filiale est acquise
et détenue dans l'unique perspective de sa sortie ultérieure dans un
avenir proche,
(b) la filiale est soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent de
façon importante sa capacité à transférer des fonds à la mère.

Néanmoins, il est important de préciser dans ce contexte que l’exclusion n’est pas
permise pour les filiales dont les activités sont dissemblables de celles des autres
entreprises du groupe. L'information fournie est meilleure en consolidant une telle
filiale et en fournissant des informations supplémentaires dans les états financiers
consolidés sur les différentes activités des filiales.

b- Coentreprises exclues du périmètre de consolidation.

La NCT 37 relative aux participations dans des coentreprises, a prévu dans son
paragraphe 32 deux cas d’exclusion du périmètre de consolidation, à savoir :

25
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

 lorsque la participation dans une entité contrôlée conjointement est


acquise et détenue exclusivement en vue de sa cession ultérieure dans
un avenir proche,
 lorsque l'entité contrôlée conjointement est soumise à des restrictions
durables et fortes qui limitent de façon importante sa capacité à
transférer des fonds au coentrepreneur.

c- Entreprises associées exclues du périmètre de consolidation.

Selon le paragraphe 8 de la NCT 36 une entreprise associée doit être exclue du


périmètre de consolidation lorsque :

(a) la participation est acquise et détenue dans l'unique perspective d'une


cession ultérieure dans un avenir proche ; ou
(b) l'entreprise est soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent
de façon importante sa capacité à transférer des fonds à l'investisseur.

Après avoir exposé les différentes exclusions prévues par les normes tunisiennes, on
peut conclure qu’elles se basent sur les deux critères suivants :

1) le caractère non durable du contrôle ou de la participation


2) la restriction durable et forte qui limite de façon importante la
capacité de transférer des fonds à la mère, au coentrepreneur ou
à l’investisseur.

2.5.2 Exclusions prévues par les normes internationales :

Les normes internationales ont prévu des situations limitées d’exclusion du


processus de consolidation. Ces exclusions seront détaillées pour chaque nature de
participation au niveau des paragraphes suivants.

a- Filiales exclues du périmètre de consolidation.

Selon le paragraphe 16 de l’IAS 27, une filiale doit être exclue du périmètre de
consolidation lorsqu’il y a des indications que :

26
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

(a) le contrôle est destiné à être temporaire du fait que la filiale est acquise
et détenue exclusivement en vue de sa cession dans un délai de douze
mois et que,
(b) la direction recherche activement un acquéreur.

Contrairement à la norme tunisienne, la norme IAS 27 n’a pas prévu l’exclusion des
filiales soumises à des restrictions durables et fortes qui limitent de façon importante
leurs capacités à transférer des fonds à la mère.

D’autre part il est à préciser que la norme IAS 27 prévoit qu’une filiale n’est pas
exclue du périmètre de consolidation du seul fait que l’investisseur est un organisme
de capital risque, un fonds commun, une forme de trust ou une autre entité similaire.

b- Coentreprises exclues du périmètre de consolidation.

La norme internationale IAS 31 traitant les participations dans des coentreprises a


prévu l’exclusion des participations qui sont acquises et détenues exclusivement en
vue de leur cession dans les douze mois de l’acquisition, et que la direction
recherche activement un acquéreur (paragraphe 42).

La même norme prévoit que lorsqu’une participation dans une entité contrôlée
conjointement, classée auparavant comme détenue en vue de la vente, ne satisfait
plus aux critères de cette classification, elle doit être comptabilisée selon la
consolidation proportionnelle ou la méthode de la mise en équivalence à compter de
la date de sa classification comme détenue en vue de la vente. Les états financiers
au titre des périodes depuis le classement comme détenue en vue de la vente
doivent être retraités.

Identiquement à l’IAS 27 la norme IAS 31 n’autorise pas l’exclusion des


coentreprises soumises à des restrictions durables et fortes qui limitent de façon
importante leurs capacités à transférer des fonds au coentrepreneur.

c- Entreprises associées exclues du périmètre de consolidation.

Une entreprise associée est exclue du périmètre de consolidation lorsqu’elle est


acquise et détenue en vue de sa cession dans les douze mois suivant son

27
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

acquisition. Il est indispensable qu’existent des indications que la participation est


acquise avec l’intention de la céder et que la direction recherche activement un
acquéreur.

Quand l’entreprise associée n’est plus détenue en vue de sa cession elle doit être
comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence à compter de la date de
son classement comme détenue en vue de la vente. Les états financiers au titre des
périodes depuis le classement comme détenue en vue de la vente doivent être
retraités

D’autre part la norme IAS 28 n’autorise pas l’exclusion d’une entreprise associée
lorsqu’elle est soumise à de graves restrictions à long terme limitant de façon
importante sa capacité à transférer des fonds à l’investisseur.

A ce stade, on peut conclure que contrairement aux normes tunisiennes les normes
internationales n’ont prévu l’exclusion d’une filiale, coentreprise ou entreprise
associée du processus de consolidation qu’en présence d’une intention de cession
de cette participation dans douze mois. En effet l’existence de graves restrictions à
long terme limitant de façon importante sa capacité à transférer des fonds ne
constitue pas une situation aboutissant à l’exclusion de la consolidation.

2.6 Mesure de contôle et de dépendance.

Après avoir exposé aux paragraphes précédents l’étendue du périmètre de


consolidation et les différentes natures de participation et de contrôle exercées par
une société sur une autre, nous allons étudier la mesure de ce contrôle et la
dépendance qui en découle.

2.6.1 Mesure de contrôle.

La mesure du contrôle se base sur le pourcentage des droits de vote détenu par une
société dans les assemblées d’une autre société. Ce pourcentage est déterminé par
une opération de cumul des différents pourcentages de droit de vote détenus par
l’entreprise consolidante dans les assemblées de l’entreprise à consolider, soit
directement ou indirectement par l’intermédiaire d’une entreprise sous contrôle
exclusif.

28
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Ce pourcentage nous permet de déterminer la nature du contrôle exercé sur une


société (contrôle exclusif, conjoint ou influence notable) et de déterminer ainsi la
méthode de consolidation qui devrait être appliquée.

Cependant le pourcentage de contrôle qui découle de la détention des droits de vote


(contrôle de droit) ne représente pas le seul critère à prendre en compte pour
déterminer les liens de dépendance entre sociétés. En effet il faut tenir compte des
autres types de contrôle à savoir le contrôle de fait et le contrôle contractuel.

Pour le calcul de la fraction des droits de vote détenus qui représente généralement
le pourcentage de participation dans le capital, il convient de tenir compte du
décalage qui peut provenir des situations suivantes :

 actions à dividende prioritaire sans droit de vote,


 détention de ses propres actions,
 actions revenant aux actionnaires défaillants,
 certificats de droit de vote (compris dans le calcul),
 action à droit de vote double (n’existe pas en Tunisie).

Exemples de calcul des droits de vote.

Les exemples suivants illustrent la méthode de calcul de pourcentage de droit de


vote, suivant la nature de la liaison.

1. Liaison directe.

Dans ce cas le pourcentage du droit de vote est égal au pourcentage détenu par
l’entreprise consolidante.

2. Liaison indirecte par chaîne.

Lorsqu’une entreprise est détenue exclusivement par le groupe, dans ce cas elle
assure un contrôle dans les entreprises pour lesquelles elle détient des parts ou des
actions au profit du groupe.

29
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Exemple 1.

55% Direct dans F1 = 55%

F1

65% Direct dans F2 par F1 = 65%

F2

Lorsqu’il y a rupture de la chaîne, les autres critères non basés sur les pourcentages
de contrôle doivent être pris en compte pour établir les liens de dépendance entre la
mère et une autre entreprise.

Exemple 2.

55% Direct dans F1 = 55%

F1

15% Direct dans F2 par F1 = 15%

F2

Concernant la participation de F1 dans F2 il faut vérifier l’existence d’autres critères


permettant d’établir une influence notable de M sur F2.

3. Liaison directe et indirecte par chaîne.

Si l’entreprise est sous contrôle exclusif ou d’influence notable d’une entreprise en


bout de chaîne ne comportant aucune rupture de chaîne, elle est elle-même sous
contrôle exclusif ou influence notable de la société mère.

30
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Exemple 3.

70%

F1 40%

20%
F2

55%

F3

Dans cette situation M contrôle F1 à 70% et F2 à 60% (40% directement et 20% par
le biais de F1), elle peut donc contrôler F3 à 55%.

4. Liaisons circulaires ou réciproques.

En présence d’une liaison circulaire il faut chercher les droits de vote pouvant être
utilisés lors d’une assemblée générale des sociétés concernées.

Exemple 4.

70%

F1

55%
30%

F3 F2
25%

Dans cette situation M contrôle F1 à 70%, F3 à 55% (les 30% détenue par F2 ne
peuvent être pris en compte vue la rupture de la chaine ce contrôle) et F2 à 25%.

31
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

2.6.2 Mesure de dépendance.

Le pourcentage d’intérêt exprime la fraction du capital détenue directement ou


indirectement par la société mère dans chaque société consolidée ; il sert à
l’évaluation de la part de l’actif net revenant aux actionnaires minoritaires.

Le calcul du pourcentage d’intérêt s’effectue par la somme des produits des


pourcentages de capital détenus, directement ou indirectement par la société mère
dans la société consolidée.

Dans la pratique, on distingue différentes formes de liaison entre la société mère et


les sociétés à consolider, résultant des situations juridique, fiscal et économique de
chaque groupe de sociétés. Néanmoins, en distingue cinq types de liaison unissant
les sociétés concernées avec la société mère.

a. Liaisons simples directes.

Dans cette situation le pourcentage de contrôle correspond au pourcentage d’intérêt,


c'est-à-dire en divisant le nombre de titre détenu par la société mère par le nombre
total des titres émis par la société à consolider.

b. Liaisons simples directes et indirectes.

C’est le même principe que dans le paragraphe précédent, sauf pour les liaisons
indirectes qui présentent une interruption pour absence de filiale au niveau de la
chaîne de liaison ; dans ce cas le pourcentage d’intérêt se limite à la somme des
produits des pourcentages de capital détenus juste avant l’interruption de la chaîne
(absence de filiale).

32
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Exemple 1.

60% 59%

35%

20%
F1 F2 F3

30%
40%
25%
F4
F5

Le tableau suivant détaille le calcul des pourcentages de contrôle et des


pourcentages d’intérêts.

Sociétés % de contrôle % d'intérêt


M 100% 100%
F1 60% 60%
F2 35% 35%
F3 59% 59%
F4 50% (a) 38% (b)
F5 25% 14,75% (c)

(a) 20% directement et 30% par F1


(b) 20% + (60% * 30%)
(c) 59% * 25%

c. Liaisons simples avec rupture de chaîne de contrôle.

La rupture de la chaîne de contrôle se matérialise par une participation dans une


société autre que filiale, dans ce cas les participations indirectes découlant de cette
dernière (autre que filiale) ne peuvent être retenues pour le calcul du pourcentage du
contrôle du groupe.

33
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Exemple 2.

25%
35%

F1 F2
55%

Le tableau suivant détaille le calcul des pourcentages de contrôle et des


pourcentages d’intérêts :

Sociétés % de contrôle % d'intérêt


M 100% 100%
F1 25% 25%
F2 35% 49%

La société M détient une participation directe dans la société F2 de 35% et 55%


indirectement par le biais de la société F1. Cependant la participation indirecte ne
peut être retenue pour le calcul du pourcentage de contrôle étant donnée qu’il y a
rupture de la chaîne de contrôle au niveau de la société F1 (elle n’est pas une filiale).

d. Liaisons circulaires.

Dans ce cas, le calcul des pourcentages d’intérêts se fait par itérations successives
mais, ces calculs qui sont longs et fastidieux, peuvent être résumés en utilisant la
formule mathématique algébrique (PALOU, 2003).

Le calcul algébrique se présente comme suit :

a b

F1

34
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

a et b désignent les pourcentages directs de participation.

Le calcul des intérêts majoritaires se présente comme suit :

1-b
Les intérêts majoritaires dans M =
1-ab
a(1 - b)
les intérêts majoritaires dans F1 =
1-ab

Exemple 1 :

Si on reprend la participation schématisée ci haut, avec M détenant 90% de F1 et F1


détenant 10% de M, le calcul des pourcentages d’intérêts s’effectue comme suit :

1 - 10%
Les intérêts majoritaires dans M = Soit 98,90%
1-(90%*10%)
90%*(1 - 10%)
Les intérêts majoritaires dans F1 = Soit 89,01%
1-(90%*10%)

Exemple 2 :

70%

F1

55%
5%

F2 F3
20%

Le calcul des pourcentages de contrôle, les méthodes de consolidation et les


pourcentages d’intérêts se présentent au niveau du tableau suivant :

35
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Société % de contrôle Méthode % d'intérêt


M 100% I.G 100%
70%
F1 70% I.G
1-( 55% x 20% x 5%)
= 70,39%
70% x 55%
F2 55% I.G
1-( 55% x 20% x 5%)
= 38,71%
70% x 55% x 20%
F3 20% M.E
1-( 55% x 20% x 5%)
= 7,74%

Section 3 : Retraitement des comptes sociaux et élimination des opérations et


des comptes réciproques.

Les états financiers consolidés sont définis par le système comptable des entreprises
(paragraphe 4 de la NCT 35) comme étant les états financiers d’un groupe présentés
comme ceux d’une entreprise unique.

Partant de cette unicité, ces états financiers doivent par conséquence être établis sur
la base des mêmes méthodes comptables, qui doivent être réservées aux opérations
similaires afin d’assurer leur homogénéité.

D’autre part, toutes les opérations réciproques doivent être annulées, c'est-à-dire
celles résultant des échanges de biens, services et des échanges financiers entre les
sociétés du groupe.

3.1 Retraitement des comptes sociaux.

3.1.1 Principe d’homogénéité des états financiers consolidés.

L’obligation d’homogénéisation des états financiers à consolider résulte du


paragraphe 18 de la NCT 35 qui stipule « Les états financiers consolidés doivent être
établis en utilisant des méthodes comptables uniformes pour des transactions et
autres événements semblables dans des circonstances similaires ».

Dans la pratique, on remarque l’existence de différences dans l’application des


normes comptables par les entreprises pour l’établissement des comptes individuels.

36
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Ainsi, des opérations similaires peuvent être comptabilisées différemment étant


donné que le système comptable offre le choix entre plusieurs types de traitement
(méthodes de références et méthodes autorisées) et ce, selon les circonstances de
chaque entité.

Ainsi, les sociétés se trouvant au sein du périmètre de consolidation sont obligées


d’opérer des retraitements sur leurs comptes propres afin de rectifier par des
écritures comptables (de consolidation) les différences entre les méthodes utilisées
pour la préparation des comptes individuels et celles applicables aux comptes
consolidés pour en assurer une homogénéité.

Le principe d’homogénéité porte sur :

 l’utilisation de comptes sociaux identiques à ceux de la société


consolidante ;
 l’évaluation et la présentation de l’ensemble des éléments d’actif et de
passif, de charges et de produits ainsi que des notes aux états
financiers.

a. Dates de clôture des comptes des entreprises consolidées.

La consolidation exige que les comptes des différentes sociétés, entrant dans le
périmètre, soient arrêtés à des dates identiques. En effet selon le paragraphe 16 de
la NCT 35 « quand les états financiers utilisés en consolidation sont établis à des
dates de clôture différentes, des ajustements doivent être effectués pour prendre en
compte les effets des transactions et autres événements importants qui se sont
produits entre ces dates et la date des états financiers de la mère. En aucun cas, la
différence entre les dates de clôture ne doit être supérieure à trois mois ».

Cette obligation d’homogénéité des dates de clôture s’applique a notre avis aussi
bien sur les filiales que sur les coentreprises, même si cette obligation n’a pas été
mentionnée clairement au niveau de la norme comptable 37 relative aux
participations dans des coentreprises. En effet selon le paragraphe 28 de la NCT 37
« De nombreuses procédures qui conviennent à l'application de la consolidation
proportionnelle sont similaires aux procédures utilisées pour la consolidation des

37
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

participations dans des filiales, lesquelles sont exposées dans la NC35 relative aux
états financiers consolidés ».

Contrairement à la NCT35 et 37, la NCT 36 relative aux participations dans des


entreprises associées, autorise l’utilisation d’états financiers arrêtés à des dates
différentes de celle de l’investisseur. En effet lorsque les dates de clôture de
l'investisseur et de l'entreprise associée sont différentes, l'entreprise associée
prépare souvent, à l'usage de l'investisseur, des états à la même date que les états
financiers de l'investisseur. Quand ceci n'est pas possible, on peut utiliser des états
financiers établis à des dates de clôture différentes. La convention de permanence
des méthodes exige que la durée des exercices et toute différence entre les dates de
clôture soient les mêmes d'un exercice à l'autre (paragraphe 13 de la NCT 36).

Quoique dans cette situation des ajustements devraient être effectués pour tenir
compte de l'effet de tout événement ou transaction important entre l'investisseur et
l'entreprise associée se produisant entre la date de clôture des états financiers de
l'entreprise associée et celle des états financiers de l'investisseur (paragraphe 13 de
la NCT 36).

L’homogénéité de l’évaluation et la présentation de l’ensemble des éléments d’actif


et de passif, de charges et de produits sera traité dans le paragraphe suivant.

3.1.2 Les retraitements d’homogénéisation.

Ces retraitements sont généralement effectués par les sociétés à consolider et ce,
dans le cadre de la préparation de la liasse de consolidation. C’est surtout le cas des
groupes bien structurés dotés d’un manuel de consolidation.

Nous signalons à ce stade, que notre objectif n’est pas de présenter une liste
exhaustive des retraitements d’homogénéisation mais plutôt d’en définir les
principales catégories.

Les retraitements d’homogénéisation sont soit, de nature économique, soit, de


nature technique (HERAIL & CHIARASINI, 1985).

38
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

a. Les retraitements de nature économique.

Ces écritures sont destinées à harmoniser les méthodes d’évaluation ou à rendre les
états financiers sincères.

a1- Harmonisation des méthodes comptables.

Elle est indispensable lorsque les règles retenues par les sociétés à consolider pour
l’élaboration de leurs états financiers, différent de ceux retenues par le groupe. Dans
ce cas des retraitements doivent être effectués pour les rendre en harmonie avec les
règles du groupe.

Les divergences de méthodes comptables les plus rencontrées concernent :

 l’évaluation des immobilisations,


 les méthodes et durées d’amortissements,
 la valorisation des stocks ou des travaux en cours, ainsi que leur
dépréciation,
 la dépréciation des créances,
 la comptabilisation du crédit-bail,
 le traitement du portage d’action, etc.…

a2- Sincérité des états financiers.

Les retraitements qui visent à rendre les états financiers d’une société à consolider
sincères, résultent généralement d’une impossibilité de constater ces écritures dans
les comptes individuels pour diverses raisons.

Les raisons les plus rencontrées dans la pratique sont d’ordre fiscal et de gestion.
Dans ce contexte, en peut citer l’exemple d’une filiale ne pouvant comptabiliser une
réévaluation libre au niveau de ses comptes individuels par souci fiscal ; la
réévaluation sera opérée au niveau consolidé afin de donner une présentation
sincère de la valeur des immobilisations de la filiale.

Ces écritures de retraitement sont en général effectuées par le service de


consolidation du groupe (contrairement aux écritures d’harmonisation), sur la base

39
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

de la liasse de consolidation et des autres informations recueillies auprès des


responsables des filiales, rapports des commissaires aux comptes, etc.….

b. Les retraitements de nature technique.

L’objet principal de ces retraitements est d’éliminer les doubles emplois, il s’agit
essentiellement des :

 les provisions pour risques et charges, destinées à couvrir des risques


encourus sur des opérations avec d’autres sociétés du groupe,
 provisions pour dépréciation des postes d’actif, constatées sur des
sociétés consolidées,
 les dividendes reçus des sociétés consolidées etc.….

La non constatation de ces retraitements aurait pour résultat de présenter parmi les
comptes consolidés des provisions constituées par le groupe sur lui-même ou de
présenter des dividendes reçus du groupe.

Il faut préciser en fin, que le principe d’homogénéisation s’applique à toutes les


entreprises consolidées, qu’elles soient sous contrôle exclusif ou conjoint ou sous
influence notable. Néanmoins, la NCT 35 dans son paragraphe 18 offre une certaine
souplesse en matière d’homogénéisation des comptes dans le cas ou il s’avère
impossible d'utiliser des méthodes comptables uniformes pour établir les états
financiers consolidés. Dans ce cas la norme exige que ce fait soit indiqué, de même
que les proportions respectives des éléments des états financiers consolidés
auxquels les différentes méthodes comptables ont été appliquées.

3.2 Elimination des opérations et des comptes réciproques.

C’est la troisième phase des travaux de consolidation qui porte sur l’ensemble
cumulé des sociétés entrant dans le périmètre de consolidation. Ces éliminations
sont réalisées par le service central de consolidation. En effet, c’est à ce niveau que
les opérations de consolidation, touchant deux ou plusieurs sociétés, peuvent être
opérées.

40
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

L’élimination des intra-groupes constitue en consolidation un travail des plus


conséquents. La lourdeur et la complexité de cette tache dépendent du travail de
rapprochement des transactions et comptes réciproques entre les sociétés entrant
dans le champ de la consolidation.

Afin de réconcilier les comptes intra-groupe, le manuel de consolidation doit prévoir


une procédure de rapprochement entre les entités consolidées avec notamment
(PALOU, 2003) :

 un recensement des transactions et comptes réciproques,


 l’identification des divergences entre les montants déclarés par chacune
des sociétés,
 la procédure de rapprochement des opérations intra-groupe.

Les soldes intra-groupe arrêtés à la clôture de l’exercice et servant ainsi aux travaux
de consolidation peuvent englober des divergences. Ces dernières peuvent être
dues à :

 des décalages dans les dates d’enregistrement (marchandises et


règlements en transit),
 des différences de date de clôture,
 a des effets escomptés et non échus,
 des litiges,
 d’erreurs matérielles dans le recensement des transactions,
 des différences de change.

3.2.1 Elimination des comptes intra-groupe.

Selon le paragraphe 15 de la NCT 35, les soldes et les transactions intra-groupe, y


compris les ventes, les charges et les dividendes, sont intégralement éliminés.

L’élimination des comptes réciproques ne couvre que les sociétés intégrées, c'est-à-
dire celles avec les filiales et les coentreprises. Ces opérations ne touchent
aucunement le résultat consolidé et par conséquent n’engendrent pas des écritures
d’impôts différés.

41
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

a. Comptes réciproques entre deux entreprises intégrées globalement.

L’élimination se matérialise par une écriture de contre passation des comptes


réciproques pour la totalité des soldes des filiales.

b. Comptes réciproques entre une entreprise intégrée globalement et une


entreprise intégrée proportionnellement.

Dans ce cas les comptes réciproques sont éliminés dans la limite du pourcentage
d’intégration de l’entreprise contrôlée conjointement. La différence entre le montant
éliminé et le montant des rubriques concernées chez l’entreprise intégrée
globalement, est assimilée à une dette ou créance envers les entreprises extérieures
au groupe.

c. Comptes réciproques entre deux entreprises intégrées proportionnellement.

Dans ce cas l’élimination se fait selon le pourcentage le plus faible d’intégration.

3.2.2 Elimination des pertes et profits internes.

Selon le paragraphe 15 de la NCT 35, les profits latents résultant de transactions


intra-groupe qui sont compris dans la valeur comptable d'actifs, tels que les stocks et
les immobilisations, sont intégralement éliminés. Les pertes latentes résultant de
transactions intra-groupe qui viennent en déduction de la valeur comptable des actifs
sont également éliminées, sauf si le coût ne peut pas être recouvré. Les différences
temporaires qui proviennent de l'élimination des profits et des pertes latents,
résultant de transactions intragroupe, sont traitées selon les règles comptables
relatives à l'impôt sur les résultats.

Les pertes et profits internes réalisés entre les entreprises consolidées et affectant le
résultat consolidé doivent être éliminés, ils résultent essentiellement des opérations
suivantes :

 le résultat interne sur stocks,


 les plus ou moins values résultant des cessions internes d’élément
d’actif immobilisé,
 les provisions sur les sociétés du groupe,

42
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

 les dividendes reçus des sociétés du groupe.

L’élimination de ces pertes ou profits dépend de la nature de la liaison entre les deux
sociétés consolidées.

a. Entre deux entreprises intégrées globalement.

Lorsque les pertes et profits résultent d’une transaction entre deux entreprises
intégrées globalement, ils doivent être éliminés en totalité ensuite répartis entre les
intérêts de l’entreprise consolidante et les intérêts minoritaires dans l’entreprise ayant
réalisé le résultat.

b. Entre une entreprise intégrée globalement et une entreprise intégrée


proportionnellement.

Dans ce cas, l’élimination est limitée au pourcentage de l’intégration proportionnelle.

c. Entre une entreprise intégrée globalement et une entreprise mise en


équivalence.

Les pertes et profits résultants de transactions entre une entreprise intégrée


globalement et une entreprise mise en équivalence, sont éliminés à hauteur du
pourcentage de participation détenu par le groupe dans le capital de l’entreprise mise
en équivalence.

d. Entre deux entreprises intégrées proportionnellement.

L’élimination est limitée au pourcentage d’intégration le plus faible des deux


participations intégrées proportionnellement.

e. Entre une entreprise intégrée proportionnellement et une entreprise mise en


équivalence.

Dans ce cas l’élimination est limitée au produit du pourcentage d’intégration de


l’entreprise intégrée proportionnellement et du pourcentage de participation dans
l’entreprise mise en équivalence.

43
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

f. Entre deux entreprises mises en équivalence.

L’élimination est limitée au produit des pourcentages de participation dans les


entreprises mises en équivalences.

Section 4 : Repartition des capitaux propres et élimination des titres.

A cette étape les capitaux propres doivent être partagés entre le groupe et les
minoritaires en fonction du pourcentage d’intérêt. Ce partage s’accompagne de
l’élimination des titres de participation.

La mise en œuvre de ces opérations suppose que la valeur des titres soit égale à la
quote-part de la société mère dans la situation nette de la société consolidée. Or, il
s’avère qu’il n’y a pas toujours égalité entre ces deux éléments. Cela est dû, en
général, au fait que le coût d’acquisition des titres est différent de leur valeur
comptable. Cet écart provient principalement (BEN AMOR, 2006) :

 de la valorisation de tous les actifs, passifs et passifs éventuels acquis à


leurs justes valeurs,
 de l’existence éventuelle d’un goodwill.

4.1 Valorisation des actifs, passifs et passifs éventuels.

Selon le paragraphe 21 de la NCT 38 les actifs et passifs identifiables acquis doivent


être les actifs et passifs de l'entreprise acquise qui existaient à la date d'acquisition
ainsi que toute provision qui n'était pas un passif de l'entreprise acquise à cette date
se rattachant à la restructuration de l’entreprise acquise et doivent être comptabilisés
de façon séparée à la date d'acquisition si, et seulement si :

a) il est probable que tous les avantages économiques futurs s'y rapportant
iront à l'acquéreur ou que des ressources représentatives d'avantages
économiques futurs sortiront de chez l'acquéreur; et
b) l'on dispose d'une évaluation fiable de leur coût ou de leur juste valeur.

La comptabilisation des provisions à la date d’acquisition doit être effectuée si


l’acquéreur :

44
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

a) a élaboré avant la date d’acquisition ou à cette date les principales


caractéristiques d’un plan qui implique l’arrêt ou la réduction de l’activité de
l’entreprise acquise,
b) en annonçant les principales caractéristiques du plan, à la date d'acquisition
ou à une date antérieure, crée chez les personnes concernées une attente
fondée qu'il mettra en œuvre le plan; et
c) développera les principales caractéristiques de la restructuration en un plan
détaillé et formalisé, dans un délai de trois mois à compter de la date
d'acquisition et sans dépasser la date d'approbation des états financiers.

4.2 Existence d’un goodwill.

Un écart entre le prix d’acquisition et la part dans les capitaux propres retraités, c'est-
à-dire, après comptabilisation de ces actifs et passifs identifiables et éventuellement
les provisions pour restructuration, peut être identifié. Cet écart représente un
goodwill. Lorsqu’il est positif dans ce cas, l’acquéreur a payé un montant supérieur à
sa quote-part dans les capitaux propres, Ce goodwill négatif lorsque le prix
d’acquisition est inférieur à sa quote-part dans les capitaux propres.

La NCT 38 a prévu deux modèles de traitement comptable du goodwill :

 dans le modèle de référence, on retient seulement la quote-part d’intérêt


de l’acquéreur dans l’écart d’évaluation,
 dans le modèle autorisé, on retient la totalité de l’écart d’évaluation avec
détachement de la part des intérêts minoritaires.

4.2.1 Traitement comptable du goodwill positif.

Tout excédent du coût d'acquisition sur la part d'intérêts de l'acquéreur dans la juste
valeur des actifs et passifs identifiables acquis à la date de l'opération d'échange doit
être décrit comme goodwill et comptabilisé en tant qu'actif (NCT 38 paragraphe 36).

a. Amortissement du goodwill.

Le goodwill comptabilisé au bilan doit être amorti sur une base systématique sur sa
durée d’utilité. Cette durée doit refléter la meilleure estimation de la période durant

45
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

laquelle il est attendu que des avantages économiques futurs iront à l'entreprise.
Selon la NCT 38 cette durée ne doit pas dépasser vingt ans à compter de la
comptabilisation initiale du goodwill, sauf dans le cas ou il est démontré qu’elle peut
être supérieure.

Le mode d’amortissement linéaire est le plus approprié sauf, éléments probants et


convaincants qu'un autre mode est plus approprié en la circonstance. En tout cas le
mode d'amortissement retenu doit traduire le rythme attendu de consommation des
avantages économiques futurs résultant du goodwill.

La NCT 38 paragraphe 43 avance plusieurs facteurs qui doivent être pris en


considération pour déterminer la durée d'utilité du goodwill à savoir :

a) la nature et la durée de vie prévisible de l'entreprise acquise,


b) la stabilité et la durée de vie prévisible du secteur d'activité auquel
correspond le goodwill,
c) les informations publiques sur les caractéristiques du goodwill dans des
entreprises ou secteurs d'activité similaires et les cycles de vie types
d'entreprises similaires,
d) les effets de l'obsolescence des produits, des modifications dans la
demande et des autres facteurs économiques sur l'entreprise acquise,
e) l'espérance de vie professionnelle des personnes ou des groupes de
salariés clés et la question de savoir si l'entreprise acquise pourrait être
gérée efficacement par une autre équipe dirigeante,
f) le niveau des dépenses de maintenance ou de financements requis pour
obtenir les avantages économiques futurs attendus de l'entreprise
acquise, et la capacité et l'intention de l'entreprise d'atteindre ce niveau,
g) les actions attendues de la part des concurrents ou des concurrents
potentiels, et
h) la durée du contrôle sur l'entreprise acquise et les dispositions légales,
réglementaires ou contractuelles affectant sa durée d'utilité.

La durée et le mode d’amortissement du goodwill doivent être examinés à la clôture


de chaque exercice. En effet, selon le paragraphe 49 de la NCT 38, si la durée
d'utilité attendue du goodwill est significativement différente des estimations

46
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

antérieures, la durée d'amortissement doit être modifiée en conséquence, si le


rythme attendu des avantages économiques du goodwill a connu un changement
important, le mode d'amortissement doit être modifié pour traduire le nouveau rythme

b. Pertes de valeur du goodwill.

A la clôture de chaque exercice, une estimation de la valeur recouvrable du goodwill


qui est amorti sur une durée supérieure à vingt ans à compter de sa comptabilisation
initiale doit être effectuée lorsque des éléments indiquent que le goodwill a perdu de
la valeur si l’amortissement est réalisé sur une période inférieur à vingt ans.

Lorsque l’estimation effectuée révèle que la valeur recouvrable du goodwill est


inférieure à sa valeur comptable, une perte de valeur doit être comptabilisée.

4.2.2 Traitement comptable du goodwill négatif.

Le goodwill négatif correspond à l’excédent de la part d'intérêts de l'acquéreur dans


les justes valeurs des actifs et passifs identifiables acquis par rapport au coût
d’acquisition. Il résulte de l’une des situations suivantes :

 l’acquisition est effectuée dans des conditions avantageuses,


 l’acquéreur anticipe des pertes futures.

Le traitement comptable du goodwill négatif prévu par la NCT 38 est le suivant :

a) lorsque le goodwill négatif ne correspond pas à des pertes et des


dépenses futures identifiables attendues pouvant être évaluées de
manière fiable à la date d'acquisition, il doit être comptabilisé en produit
dans l'état de résultat, de la manière suivante :
i. le montant du goodwill négatif n'excédant pas les justes valeurs
des actifs non monétaires identifiables acquis doit être
comptabilisé en produits sur une base systématique sur la durée
d'utilité moyenne pondérée restant à courir des actifs
amortissables identifiables acquis; et

47
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

ii. le montant du goodwill négatif excédant les justes valeurs des


actifs non monétaires identifiables acquis doit être comptabilisé
immédiatement en produits,
b) lorsque le goodwill négatif correspond à des pertes et des dépenses
futures attendues identifiées dans le plan d'acquisition de l'acquéreur,
qui peuvent être évaluées de manière fiable, mais qui ne représentent
pas à la date d'acquisition des passifs identifiables, cette fraction du
goodwill négatif doit être comptabilisée en produits dans l'état de résultat
lorsque les pertes et les dépenses futures sont comptabilisées.

Un goodwill négatif doit être présenté en déduction des actifs de l’entreprise


présentant des états financiers, dans la même rubrique du bilan que le goodwill (NCT
38 paragraphe 59).

4.2.3 Répartition dans le cadre d’une intégration globale.

Dans cette situation, la répartition et l’élimination des titres se résument comme suit :

 élimination des titres de participation sur les titres de la filiale,


 constatation de la part du groupe dans le capital, les réserves et le
résultat de filiale,
 constatation des intérêts hors groupe en fonction du pourcentage
d’intérêt détenu dans le capital, les réserves et les résultats.

4.2.4 Répartition dans le cadre d’une intégration proportionnelle.

La répartition des capitaux propres et l’élimination des titres de participation dans le


cadre d’une intégration proportionnelle se déroulent comme suit :

 élimination des titres par imputation sur le capital de la coentreprise,


 constatation de la part du groupe dans le capital, les réserves et le
résultat de la société consolidée.

4.2.5 Répartition dans le cadre d’une mise en équivalence.

Dans cette méthode, il n’y a ni répartition ni élimination des titres.

48
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Chapitre 3 : Méthodes et techniques de consolidation.

Après avoir exposé au niveau du chapitre précédent le processus de consolidation


nous allons présenter dans ce chapitre les différentes méthodes et techniques de
consolidation.

La première section sera réservée à l’étude des méthodes de consolidation et les


modalités pratiques d’application de chaque méthode, la seconde section sera
consacrée à la présentation des techniques de consolidation.

Section 1 : Méthodes de consolidation.

Consolider, c’est substituer au montant des titres de participation qui figure au bilan
d’une entreprise la part des capitaux propres éventuellement retraités de l’entreprise
émettrice détenue par l’entreprise consolidante, y compris la quote-part du résultat
de l’exercice qui correspond à ces titres (règlement 99-02)

Cette substitution sera effectuée en fonction de la nature et de l’importance des liens


existant entre l’entreprise consolidante et les entreprises consolidées. Ainsi, elle peut
prendre plusieurs formes.

Lorsque la société consolidée se trouve sous contrôle exclusif, la substitution est


opérée par l’intégration globale des postes de bilan, de l’état de résultat et de l’état
de flux de trésorerie de la filiale à ceux de la société mère.

Dans le cas ou la société consolidée se trouve sous contrôle conjoint, la substitution


est opérée par l’intégration globale des postes de bilan, de l’état de résultat et de
l’état de flux de trésorerie proportionnellement aux intérêts de la société
consolidante.

Lorsque la société consolidée se trouve sous influence notable, la consolidation


consiste à substituer, à la valeur comptable des titres détenus par la société
consolidante, celle à laquelle ils correspondent dans la situation nette de la société
consolidée.

Le schéma suivant récapitule la liaison entre les différents types de contrôle et les
méthodes de consolidation :

49
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Formes de contrôle Méthodes de consolidation


Contrôle exclusif Intégration globale
Contrôle conjoint Intégration proportionnelle
Influence notable Mise en équivalence

1.1 Méthode de l’intégration globale.

Selon le paragraphe 13 de la NCT 35 « Pour établir des états financiers consolidés,


les états financiers individuels de la mère et de ses filiales sont combinés ligne à
ligne en additionnant les éléments semblables d'actifs, de passifs, de capitaux
propres, de produits et de charges. Afin que les états financiers consolidés
présentent l'information financière du groupe comme celle d'une entreprise unique,
les étapes ci-dessous sont alors suivies :

(a) la valeur comptable de la participation de la mère dans chaque filiale et la


quote-part de la mère dans les capitaux propres de chaque filiale sont éliminées (voir
NC38 relative aux regroupements d'entreprises, qui décrit également le traitement du
goodwill en résultant) ;

(b) les intérêts minoritaires dans le résultat net des filiales consolidées de
l'exercice sont identifiés et soustraits du résultat du groupe afin d'obtenir le résultat
net attribuable aux propriétaires de la mère; et

(c) les intérêts minoritaires dans les capitaux propres des filiales consolidées
sont identifiés et présentés dans le bilan consolidé séparément des passifs et des
capitaux propres de la mère. Les intérêts minoritaires dans les capitaux propres
comprennent:

(i) le montant à la date du regroupement d'origine, calculé selon NC38,


relative aux regroupements d'entreprises; et

(ii) la part des minoritaires dans les mouvements des capitaux propres
depuis la date du regroupement. »

Sur la base de cette définition, on peut conclure que la méthode de l’intégration


globale se résume dans les étapes suivantes :

50
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

1.1.1 Cumul des comptes.

L’opération de cumul consiste à additionner ligne par ligne pour leur montant total
chacun des postes des bilans et des comptes de résultats de la société consolidante
et de ses filiales.

1.1.2 Elimination des comptes et opérations réciproques.

Les comptes et opérations réciproques entre l’entreprise intégrée globalement et les


autres entreprises consolidées doivent être éliminés (cette étape est décrite au
niveau du paragraphe 3.2 du chapitre précédent).

1.1.3 Répartition des capitaux propres et du résultat de l’entreprise intégrée


globalement et élimination des titres de participation.

Cette étape consiste à réaliser la répartition des capitaux propres et du résultat entre
les intérêts de l’entreprise consolidante et les intérêts des autres actionnaires.

En effet, les éléments de bilan ainsi que ceux de l’état de résultat de la filiale ont été
cumulés à 100% alors que l’entreprise consolidante ne détient pas la totalité du
capital de la filiale ; il est donc nécessaire d’effectuer cette répartition entre les
intérêts de l’entreprise consolidante et ceux des autres actionnaires ou associés
dans la filiale.

La comptabilisation de la part de la société mère dans les capitaux propres de la


filiale s’accompagne par l’élimination de sa participation.

1.1.4 Présentation des intérêts minoritaires.

Selon le paragraphe 36 de la NCT 35, les intérêts minoritaires doivent être présentés
dans le bilan consolidé séparément des passifs et des capitaux propres de la mère.
Les intérêts minoritaires dans le résultat du groupe doivent également être présentés
séparément.

51
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

1.2 Méthode de l’intégration proportionnelle.

Selon le paragraphe 28 de la NCT 37, l'application de la consolidation proportionnelle


signifie que le bilan consolidé du coentrepreneur inclut sa quote-part des actifs
contrôlés conjointement et sa quote-part des passifs dont il est conjointement
responsable. L'état de résultat consolidé du coentrepreneur comprend sa quote-part
des produits et charges de l'entité contrôlée conjointement.

Pour l’application de l’intégration proportionnelle, ce sont les mêmes étapes à suivre


que dans l’intégration globale avec une différence essentielle lors du cumul des
éléments constituant le patrimoine et le résultat de l’entreprise sous contrôle conjoint
qui sera, effectué au prorata de la fraction représentative de la participation de
l’entreprise détentrice des titres et sans constatation des intérêts minoritaires.

L’application de l’intégration proportionnelle se résume dans les étapes suivantes.

1.2.1 Cumul des comptes.

L’opération de cumul des comptes consiste à additionner ligne par ligne la fraction
représentative des intérêts de l’entreprise détentrice des titres dans les éléments du
bilan et du compte de résultat de l’entreprise consolidée.

1.2.2 Elimination des comptes et opérations réciproques.

Les comptes et opérations réciproques entre l’entreprise intégrée


proportionnellement et les autres entreprises consolidées doivent être éliminés (cette
étape est décrite au niveau du paragraphe 3.2 du chapitre précédent).

1.2.3 Répartition des capitaux propres, du résultat net et élimination des titres de
participation.

L’intégration proportionnelle est opérée sur la base du pourcentage de participation


de l’entreprise détentrice des titres, les intérêts minoritaires dans cette entreprise
n’apparaissent pas au bilan et au compte de résultat consolidés.

52
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

L’élimination des titres de participation s’effectue par la substitution de la valeur de


ces derniers à la fraction représentative des intérêts de la société détentrice dans les
éléments d’actifs et passifs constitutifs des capitaux propres de cette entreprise

1.3 Méthode de la mise en équivalence.

Selon le paragraphe 3 de la NCT 36, la méthode de la mise en équivalence est une


méthode de comptabilisation selon laquelle la participation est initialement
enregistrée au coût et ensuite ajustée pour prendre en compte les changements
postérieurs à l'acquisition de la quote-part de l'investisseur dans les capitaux propres
de l'entreprise détenue. L'état de résultat reflète la quote-part de l'investisseur dans
les résultats de l'entreprise détenue.

Les étapes suivantes seront suivies lors de l’application de la mise en équivalence.

1.3.1 Substitution à la valeur des titres de participation d’une quote-part des capitaux
propres.

La mise en équivalence consiste à substituer dans le bilan consolidé, à la valeur


comptable des titres de l’entreprise mise en équivalence, la part des capitaux
propres de cette entreprise. Cette part des capitaux propres est portée sur une ligne
distincte du bilan consolidé intitulée « titres mis en équivalence ».

1.3.2 Reprise d’une quote-part du résultat de l’entreprise mise en équivalence.

Lors de l’établissement de l’état de résultat consolidé, la fraction du résultat net de


l’entreprise mise en équivalence revenant au groupe, doit être inscrite sur une ligne
spécifique intitulée « quote-part dans les résultats des entreprises mises en
équivalence ».

1.3.3 Elimination des opérations réciproques.

Les opérations réciproques entre l’entreprise mise en équivalence et les autres


entreprises consolidées doivent être éliminées (cette étape est décrite au niveau du
paragraphe 3.2 du chapitre précédent).

53
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

Certaines situations spécifiques peuvent être rencontrées lors de l’application de la


méthode de la mise en équivalence.

a. Existence d’actions à dividendes prioritaires.

Selon le paragraphe 16 de la NCT 36, si une entreprise associée a des actions de


préférence cumulatives en circulation telles que les actions à dividende prioritaire
sans droit de vote, détenues par des intérêts tiers, l'investisseur calcule sa quote-part
de résultats après ajustements pour tenir compte des dividendes de préférence, que
ceux-ci aient été décidés ou non.

b. Quote-part de l'investisseur dans les résultats déficitaires d'une entreprise


associée est égale ou supérieure à la valeur comptable de la participation.

Dans cette situation et selon le paragraphe 17 de la NCT 36, l'investisseur cesse


habituellement de prendre en compte sa quote-part dans les pertes à venir. La
participation est alors présentée pour une valeur nulle. Les pertes supplémentaires
sont provisionnées dans la mesure où l'investisseur a assumé des obligations ou a
effectué des paiements pour le compte de l'entreprise associée afin de remplir les
obligations de cette dernière que l'investisseur a garanties ou pour lesquelles il s'est
engagé par quelque moyen que ce soit. Si l'entreprise associée enregistre
ultérieurement des bénéfices, l'investisseur ne reprend en compte sa quote-part dans
ces profits qu'après qu'elle ait dépassé sa quote-part de pertes nettes non prises en
compte.

Section 2 :Téchniques de consolidation.

La consolidation peut être réalisée selon deux techniques, soit directement par
l’entreprise consolidante, soit par paliers c'est-à-dire en consolidant successivement
des sous ensembles consolidés dans des ensembles plus grands.

2.1 Consolidation directe.

Cette technique consiste à consolider chaque société faisant partie du groupe


directement dans la société mère en utilisant les pourcentages d’intérêts de la
société mère. Ceci se fait en appliquant aux capitaux propres de chacune des

54
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

sociétés le pourcentage d’intérêt de la société mère dans la société concernée d’une


part, et le pourcentage d’intérêt complémentaire qui correspond aux intérêts
minoritaires d’autre part.

L’utilisation de cette technique nécessite le passage par quatre étapes :

 le calcul du pourcentage d’intérêt de la société mère afin de déterminer


sa part dans les capitaux propres et dans le résultat,
 le cumul des comptes des sociétés à consolider,
 la répartition des capitaux propres et l’élimination des titres des sociétés
consolidés (sauf pour la société mère),
 le transfert des réserves et du résultat de la société mère en résultat et
réserves groupe.

2.2 Consolidation par palier.

La consolidation par palier consiste à consolider successivement chaque société


dans la société détentrice de ses titres. Les consolidations successives doivent
nécessairement commencer par la société placée à l’extrémité inférieure de la
chaîne en remontant vers la société mère. Ceci conduit à effectuer des
consolidations séparées pour chacun des sous-groupes.

Cette méthode permet de produire une information financière segmentée au sein du


groupe et d’augmenter les compétences comptables au sein du groupe. Mais elle a
l’inconvénient d’être coûteuse et difficile à utiliser lorsque les relations financières
entre les sociétés sont complexes.

55
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE.

L’élaboration de l’information financière consolidée nécessite la mise en œuvre d’un


processus permettant d’obtenir des états financiers consolidés à partir des états
financiers individuels des sociétés composants le groupe. Cette information présente
des intérêts tant pour les utilisateurs interne qu’externe du groupe et elle est fondée
sur des textes juridiques ayant rendu son élaboration obligatoire selon des
techniques bien précises.

En effet l’élaboration des états financiers consolidés requiert l’application des règles
édictées par les normes comptables ayant trait au :

- périmètre de consolidation, qui permet de définir les sociétés qui doivent être
consolidées et celles qui doivent être exclues sur la base du type de contrôle
exercé sur chaque société,
- retraitement des comptes individuels et à l’élimination des comptes
intragroupe,
- répartition des capitaux propres.

La multiplicité des cas de figure pouvant être rencontré dans l’élaboration des états
financiers consolidés d’un groupe de sociétés au niveau de chaque étape du
processus ne peut être surmontée que par une connaissance parfaite de la
normalisation comptable, de la spécificité du groupe en question et par la mise en
place des moyens humains (service de consolidation, personnel compétent) et
matériels (manuel de consolidation, logiciel spécifique, etc.…) nécessaires.

Chaque étape du processus de consolidation renferme des risques spécifiques


pouvant entacher la régularité et la sincérité des états financiers consolidés et induire
ainsi les utilisateurs en erreur. Ces risques seront développés au niveau de la
deuxième partie de ce mémoire avec la proposition d’une approche d’audit
appropriée.

56
Proposition d’une démarche d’audit des comptes consolidés

DEUXIEME PARTIE

Proposition d’une démarche


d’audit des comptes
consolidés

57
Etude de cas

Chapitre 1 : Approche.

L’approche d’audit des groupes doit être structurée et intelligible en ce sens que les
différentes étapes de compilation et d’évaluation des éléments d’audit sont intégrées
et coordonnées de telle manière que tous les aspects de l’audit soient considérés du
point de vue de l’audit dans son ensemble. Des programmes d’audit spécifiques à un
groupe, des questionnaires à remplir par les auditeurs, des programmes d’audit des
systèmes informatiques et parfois des cours de formation destinés à des auditeurs
contrôlant des postes ou systèmes spécifiques sont mis en place et revus chaque
année (SIMONS, 1987).

Section 1 : La compréhension générale du groupe et de ses différentes


activités.

1.1 Prise de connaissance générale du groupe.

Afin d’exécuter sa mission le commissaire aux comptes doit acquérir une


connaissance suffisante du groupe et des secteurs d’activités pour identifier et
comprendre les événements, opérations et pratiques de celui-ci. Sur la base du
jugement du commissaire aux comptes, ces éléments peuvent avoir une incidence
significative sur les comptes, sur son audit ou sur l’opinion exprimé dan son rapport.

Cette étape permet au commissaire aux comptes de constituer son dossier


permanent, d’évaluer le risque inhérent et celui lié au contrôle pour déterminer la
nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit qu’il doit mettre en place.

Les informations recherchées par le commissaire aux comptes portent généralement


(LEFEBVRE, 2006) :

- sur la structure du groupe et l’importance relative des entreprises qui le


composent (organigramme, inventaire des participations, secteurs
d’activités, chiffres d’affaires),
- sur la nature et l’importance des transactions intragroupe,
- sur les principes comptables retenus pour l’établissement des comptes
consolidés,

58
Etude de cas

- sur l’organisation de la consolidation (traitement centralisé/décentralisé


de l’information, système d’information, procédures),
- sur les événements exceptionnels de l’exercice,
- sur l’appréciation qualitative des équipes internes de consolidation
(compétences, formation, effectif).

A ce sujet, la norme internationale d’audit n° 315 « Connaissance de l’entité et de


son environnement et évaluation du risque d'anomalies significatives » stipule dans
son paragraphe 20 « La connaissance qu’a l'auditeur de l'entité et de son
environnement consiste en la prise de connaissance des caractéristiques suivantes:

a) secteur d’activité, environnement réglementaire et autres facteurs


externes, y compris le référentiel comptable applicable,
b) nature de l'entité, y compris le choix et l'application des principes
comptables retenus par celle-ci,
c) objectifs, stratégies et risques qui leur sont liés et qui peuvent avoir
comme conséquence une anomalie significative dans les états
financiers,
d) mesure et analyse des performances financières de l'entité,
e) contrôle interne ».

La connaissance de la nature de l’entité dans une mission d’audit des comptes


consolidés diffère sensiblement de celle lors d’une mission d’audit classique, en
effet, l'entité peut avoir une structure complexe avec des filiales ou d'autres
composantes dans de multiples endroits. Outre les difficultés liées à la consolidation
dans ces structures complexes, d'autres aspects peuvent générer des risques
d’anomalies significatives comme par exemple: l'affectation du goodwill aux secteurs
d'activité et sa dépréciation, la question de savoir si des investissements constituent
des sociétés en participation, des filiales ou des participations comptabilisées selon
la méthode de la mise en équivalence, ou si le traitement comptable d'entités ad hoc
est approprié (ISA 315).

La prise de connaissance est généralement obtenue par le commissaire aux


comptes :

59
Etude de cas

- à travers de contacts avec les dirigeants et avec les responsables


financiers et comptables des entreprises consolidées,
- par l’analyse des comptes consolidés des exercices précédents, s’ils
existent,
- par l’analyse des comptes annuels et rapports de gestion des exercices
précédents pour les différentes entités consolidées,
- par l’examen des procès-verbaux des conseils d’administration des
sociétés consolidées importantes,
- par l’analyse des rapports émis dans le passé par les contrôleurs
internes et externes,
- par la revue des budgets, plan de développement, plan de financement
relatifs au groupe,
- par la lecture des diverses publications internes décrivant les activités
du groupe.

L’auditeur pourra également rechercher des sources d’informations externes lui


permettant de prendre connaissance :

- des rapports publiés par des groupes exerçants des activités similaires,
- de la presse financière et des revues spécialisées dans le secteur
d’activité du groupe.

1.2 Prise de connaissance des opérations intragroupe.

Selon la nome internationale d’audit ISA 315 la connaissance de la détention du


capital et des relations entre les détenteurs et d'autres personnes ou entités est
également importante afin de déterminer si les opérations entre parties liées ont été
identifiées et comptabilisées de façon appropriée.

Ainsi le commissaire aux comptes doit accorder dans cette phase de compréhension
et de prise de connaissance une importance particulière aux opérations intragroupe.
En effet la nature, la complexité et le nombre de ces opérations qui peuvent exister
au sein du groupe présentent pour le commissaire aux comptes un domaine
significatif vu les risques juridiques et fiscaux qui peuvent en être associés.

60
Etude de cas

A ce stade, le commissaire aux comptes, doit effectuer un recensement des types de


transactions intragroupe afin d’appréhender la stratégie du groupe en la matière.
Cette compréhension peut être réalisée sur la base d’entretien avec la direction
générale du groupe et des sociétés dépendantes afin de comprendre la stratégie
adoptée concernant ces transactions. Ces entretiens doivent être complétés par des
réunions avec les directeurs financiers du groupe et des autres sociétés, qui sont
chargés dans la pratique d’appliquer les stratégies et consignes de la direction
générale concernant les transactions intragroupe. En effet, selon l’ISA 550
« L'auditeur doit examiner les informations fournies par les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise et par la direction identifiant les transactions entre parties
liées et doit être attentif à d’autres transactions significatives réalisées entre parties
liées »

A partir de cette compréhension préliminaire, suite à ces entretiens et des divers


documents collectés (organigramme du groupe, dépendance des sociétés, nature
des activités, complémentarité, etc.), le commissaire aux comptes doit s’attarder à
effectuer une analyse du fonctionnement du groupe afin de déterminer la place
occupée par chaque société au sein du groupe à savoir, les activités exercées par
chaque société et sa contribution au processus de fonctionnement ainsi que les
actifs d’exploitation utilisés pour cette activité et la propriété juridique de ces actifs.

Cette analyse permettra au commissaire aux comptes de comprendre la nature des


transactions intragroupe et de s’enquérir par la suite auprès du service d’audit
interne sur les activités de contrôle relatives à l’autorisation et à l’enregistrement de
ces transactions.

La connaissance des transactions et les activités de contrôle mises en place par la


direction, permettra au commissaire aux comptes d’évaluer le caractère adéquat de
ces contrôles afin de planifier par la suite des tests d’évaluation (des points forts) du
système de contrôle interne relatif aux transactions intragroupe.

Après avoir exposé la spécificité de la phase de compréhension, nous allons étudier


dans le paragraphe suivant la relation de l’auditeur des états financiers consolidés
avec les auditeurs des entités consolidées.

61
Etude de cas

1.3 Prise de contact des auditeurs des entités consolidées

Selon le deuxième paragraphe de l’article 471 du code des sociétés commerciales


« le commissaire aux comptes ne certifie les états financiers consolidés qu'après
avoir consulté les rapports des commissaires aux comptes des sociétés appartenant
au groupe »

Cette obligation, mise à la charge du commissaire aux comptes des états financiers
consolidés de consulter les rapports des commissaires aux comptes des entités à
consolider, découle de l’importance du contenu de ces rapports et d’une manière
générale de l’importance de la collaboration sur la qualité des travaux d’audit.

Ainsi, à cette étape de compréhension du groupe, le commissaire aux comptes des


états financiers consolidés, doit contacter les commissaires aux comptes des entités
à consolider afin de coordonner les travaux d’audit des entités consolidées.

A ce stade, et selon le mémento pratique Francis LEFEBVRE audit et commissariat


aux comptes 2007-2008 les principaux travaux à mettre en œuvre par le
commissaire aux comptes de la société consolidante sont :

- la définition des travaux qui sont de la responsabilité des commissaires


aux compte du groupe et ceux incombant aux auditeurs des filiales,
- le recensement des commissaires aux comptes ou réviseurs
contractuels des entités consolidées, l’évaluation de leur compétence
professionnelle et des budgets d’audit dont ils disposent pour effectuer
leurs travaux,
- l’émission d’instruction précises aux auditeurs des filiales (nature et
étendue des travaux à effectuer, seuil de signification groupe, calendrier,
remontée des synthèses, revue des événements postérieurs),
- la transmission des principes comptables du groupe à tous les
auditeurs.

Cette coordination a été même prévue par la norme internationale d’audit ISA 600
« utilisation des travaux d’un autre auditeur ». En effet, le paragraphe 8 de la dite
norme stipule « L'auditeur principal doit mettre en œuvre des procédures afin de
recueillir des éléments probants suffisants et appropriés faisant apparaître que le

62
Etude de cas

travail de l'autre auditeur est adéquat au regard des besoins de l'auditeur principal,
dans le cadre de sa mission spécifique ».

D’autre part le paragraphe 9 de ladite norme stipule que l’auditeur principal informe
l'autre auditeur:

a) des règles d'indépendance visant l'entité et le composant et obtient une


déclaration écrite attestant du respect de celles-ci,
b) de l'utilisation prévue des travaux et du rapport de l’autre auditeur, ainsi
que des modalités définies lors de la planification initiale de l'audit,
permettant de coordonner leurs efforts. L'auditeur principal informe
également l'autre auditeur des questions nécessitant une attention
particulière, des procédures d'identification des opérations inter-
sociétés susceptibles de devoir être fournies dans les états financiers,
et du calendrier de réalisation de l'audit, et
c) des obligations comptables, d'audit et de contenu du rapport et obtient
une déclaration écrite attestant de leur respect.

Dans la pratique, l’ensemble des documents et informations matérialisant cette


coordination sont regroupés dans un même document appelé « instructions d’audit »
adressé à tous les auditeurs des entités consolidées ; de plus et dans la mesure du
possible une réunion entre les auditeurs et le commissaire aux comptes des états
financiers consolidés peut être planifiée avant le commencement des travaux d’audit.
Cette réunion portera sur les points présentés au niveau du paragraphe précédent.

Le caractère obligatoire de la coordination entre les auditeurs prévu par la loi


française, nous amène à conclure que cette dernière est plus explicite que la loi
tunisienne, En effet, l’article 471 du code des sociétés commerciales prévoit
uniquement une obligation à la charge du commissaire aux comptes de la société
consolidante de consulter les rapports des auditeurs des sociétés consolidées avec
la possibilité d’effectuer tous les travaux qu’il juge nécessaire auprès de ces sociétés
sans pour autant définir les relations entre les commissaires aux comptes des
sociétés consolidés et le commissaire aux comptes des états financiers consolidés.

63
Etude de cas

La loi française prévoit par contre, une définition précise de cette relation. A ce sujet,
l’article 823-9 du code de commerce français stipule « la certification des comptes
consolidés est délivrée notamment après examen des travaux des commissaires aux
comptes des personnes et entités comprises dans la consolidation ou, s’il n’en est
point, des professionnels chargés du contrôle des comptes des dites personnes et
entités »

L’examen des travaux des commissaires aux comptes des entités consolidées mises
à la charge du commissaire aux comptes des états financiers consolidés, a fait
même l’objet d’une norme de la compagnie nationale des commissaires aux comptes
(N° 2-501) qui, prévoit « pour satisfaire à l’obligation d’exprimer une opinion sur les
comptes consolidés et d’en assurer la responsabilité, le commissaire aux comptes de
l’entité consolidante examine, dans le respect des règles de confraternité, les travaux
des professionnels chargés du contrôle des comptes des entités comprises dans la
consolidation, sauf cas particuliers qu’il lui appartient de justifier, il apprécie dans
quelle mesure il est nécessaire de procéder à des investigations directement auprès
de ces mêmes entités ».

De même la fédération internationale des comptables « IFAC » à publié en octobre


2007 la norme internationale d’audit ISA 600 révisée « considérations spéciales –
audit des états financiers d’un groupe (incluant le travail des auditeurs des
composantes) ». Cette norme a été réservée aux spécificités de la mission d’audit
des états financiers d’un groupe et la relation entre l’auditeur du groupe et les
auditeurs des composantes du groupe.

A cette étape de compréhension générale, la norme exige dans son paragraphe 19


« que lorsque l'équipe d’audit du groupe projette de demander au commissaire aux
comptes d’une entité d’exécuter un travail sur l'information financière de cette entité,
l'équipe d’audit du groupe obtiendra une compréhension des éléments suivants :

a) si le commissaire aux comptes de l’entité comprend et se conformera


aux exigences d'éthique qui sont pertinentes à l'audit du groupe et, en
particulier, s’il est indépendant,
b) la compétence professionnelle du commissaire aux comptes de l’entité,

64
Etude de cas

c) si l'équipe d’audit du groupe sera capable d'être impliqué dans le travail


du commissaire aux comptes de l’entité avec l'ampleur nécessaire pour
obtenir des éléments d'audit appropriés et suffisants; et
d) si le commissaire aux comptes de l’entité opère dans un environnement
régulateur qui surveille activement les commissaires aux comptes ».

Par ailleurs la même norme stipule au niveau du paragraphe 20 « que lorsque le


commissaire aux comptes d’une entité ne satisfait pas aux exigences de
l'indépendance pertinentes en rapport avec l'audit du groupe, ou lorsque l'équipe
d’audit du groupe a des inquiétudes sérieuses au sujet des autres matières inscrit
dans les paragraphes 19(a)-(c), l'équipe d’audit du groupe obtiendra des éléments
d’audit suffisants et appropriés concernant l'information financière de l’entité sans
demander au commissaire aux comptes de l’entité d’exécuter un travail sur
l'information financière de cette entité ».

Section 2: Revue de l'organisation de la consolidation.

Suite à la compréhension du groupe, exposée au niveau de la section précédente,


l’auditeur devra s’attarder à une revue de l’organisation de la consolidation mise en
place. Cette étape permettra à l’auditeur d’identifier les principales défaillances et
d’essayer d’en remédier en collaboration avec la direction du groupe.

L’organisation de la consolidation peut être plus au moins complexe en fonction des


caractéristiques de chaque groupe, notamment :

 de son importance ;
 de son caractère national ou international ;
 de sa structure : activités diversifiés ou homogènes, organisation
centralisée ou décentralisée (PALOU, 2003).

Lors du déroulement de cette étape l’auditeur s’attachera à examiner les points


suivants :

 revue des systèmes de traitement de l’information,


 analyse de la structure mise en place,
 revue du système de contrôle interne,

65
Etude de cas

 analyse du manuel et liasse de consolidation,


 analyse du périmètre de consolidation,
 calendrier de consolidation.

2.1 Revue des systèmes de traitement de l’information.

Cette tache consiste à analyser le processus de consolidation mise en place, c'est-à-


dire, prendre connaissance des différentes étapes de la consolidation et le lieu de
déroulement de chaque étape à savoir :

1. collecte des comptes annuels,


2. retraitements et homogénéisations des comptes,
3. cumul des comptes retraités,
4. élimination des opérations intragroupe,
5. établissement des comptes consolidés.

A ce sujet, la norme belge relative à la certification des comptes annuels consolidés


stipule dans son paragraphe 2.2.1 « Le réviseur s’assurera de l’existence d’un
système d’organisation administrative garantissant que :

 les procédures mises en place conduisent à intégrer dans la


comptabilité consolidée toutes les entreprises à consolider et seulement
elles,
 les méthodes de consolidation appropriées sont appliquées à chaque
entreprise comprise dans la consolidation et aux entreprises associées,
 des règles comptables et des méthodes d’évaluation harmonisées sont
adoptées au sein du groupe et diffusées en temps voulu aux filiales et
entreprises associées afin d’en assurer la bonne application ».

La même norme stipule dans son paragraphe 2.2.5 « Le réviseur étudiera le système
mis en place en vue d’établir des comptes consolidés. Ce système peut, entre
autres, comprendre :

 la validation des informations fournies par les filiales et entreprises


associées,
 le traitement des données dans la comptabilité de consolidation,

66
Etude de cas

 les mesures de contrôle interne spécifiques à l’établissement des


comptes consolidés, notamment le contrôle des écritures, l’existence
d’une documentation, la cohérence de l’ensemble ».

A cette étape et selon le Mémento pratique Francis LEFEBVRE audit et


commissariat aux comptes 2007-2008, l’auditeur s’attachera aussi à effectuer une
prise de connaissance du système informatique de consolidation utilisé par le
groupe, afin de se prononcer sur :

 « la fiabilité des fichiers de base comportant les informations


nécessaires à la consolidation,
 l’adéquation du paramétrage aux besoins de la société consolidante,
 la rigueur dont font preuve les intervenants dans l’application des
procédures d’utilisation,
 le niveau de contrôle automatisé que permet le logiciel utilisé.

Lors de la réalisation de cette tache, l’auditeur peut se faire assister par un


spécialiste en informatique.

On peut conclure ainsi, que cette étape de revue permettra à l’auditeur de prendre
connaissance des défaillances liées aux systèmes mis en place et d’en informer la
direction de ses recommandations et corrections, qui devraientt être observées avant
le commencement des travaux de consolidation de l’exercice audité.

2.2 Analyse de la structure mise en place.

L’auditeur devra s’assurer que la structure mise en place, chargée de l’élaboration


des comptes consolidés, répond aux objectifs suivants :

 elle est cohérente avec l’importance et la composition du groupe,


 sa place dans l’organigramme de la société consolidante lui permet
d’assurer ses attributions,
 elle est dotée de moyens de contrôle permettant la vérification de
l’exactitude et l’exhaustivité des opérations de consolidation,
 elle est dotée d’un système comptable cohérent, permettant de réserver
un traitement standard et adéquat à toutes les opérations.

67
Etude de cas

D’autre part, la norme belge relative à certification des comptes annuels consolidés
stipule que le réviseur évaluera la compétence des collaborateurs de l’entreprise
chargés de l’élaboration des comptes consolidés, leur autorité ainsi que leurs
relations avec les filiales, entreprises associées et certains services centraux du
groupe.

2.3 Evaluation du système de contrôle interne et possibilité d’utilisation des


travaux de l’audit interne.

Après avoir eu une connaissance adéquate de l'entité et de son environnement, y


compris de son contrôle interne, au niveau du paragraphe « 1.1 Prise de
connaissance générale du groupe », le commissaire aux comptes réservera à ce
stade une attention particulière à l’évaluation du fonctionnement du système de
contrôle interne associé au processus de consolidation et à la possibilité d’utilisation
des travaux de l’équipe d’audit interne.

2.3.1 Evaluation du système de contrôle interne.

a- Evaluation du système de contrôle interne associé au processus de consolidation.

L’identification des points forts de contrôle interne associés au processus de


consolidation n’est pas une fin en soit pour le commissaire aux comptes. Ce dernier
cherche à s’assurer, à ce stade, du bon fonctionnement de ces contrôles par la mise
en place de tests de permanences pour valider l’existence des points forts et
mesurer l’impact réel sur la couverture des risques.

Lorsque les tests de permanence des points forts permettent de conclure que le
fonctionnement de ces points est permanant, le commissaire aux comptes peut
s’appuyer sur eux lorsqu’il détermine les contrôles substantifs à mettre en œuvre.

A titre d’exemple, le commissaire aux comptes vérifie à cette étape l’efficacité


et la permanence des contrôles mis en place par la direction du groupe afin
d’assurer :

- l’exhaustivité du périmètre de consolidation,

68
Etude de cas

- le retraitement des états financiers des sociétés consolidés suivant les


principes comptables du groupe,
- le rapprochement des opérations et soldes intragroupe.

b- Evaluation du système de contrôle interne associé aux transactions intragroupe.

Le commissaire aux comptes réalise des tests lui permettant de s’exprimer sur la
permanence des contrôles instaurés par la direction du groupe et permettant de
s’assurer que :

- toutes les transactions intragroupe qui auraient dû être enregistrées, ont


été comptabilisées,
- les transactions enregistrées correspondent réellement à des échanges
de biens ou de services se rapportant à l’entité,
- les prix de transfert sont :
 proches de ceux appliqués sur le marché dans des conditions
similaires,
 périodiquement révisés,
 autorisés par une personne compétente et habilitée.
- les transactions intragroupe ont été comptabilisées dans les comptes
appropriés,
- les transactions intragroupe ont été enregistrées dans la bonne période
comptable,

Ces procédures constituent, à première vue, des points forts et doivent faire l’objet
de tests de permanence de fonctionnement. Dans le cas où ces tests confirment la
permanence de ces procédures, le commissaire aux comptes peut en tenir compte
lors de l’exécution des tests substantifs des transactions intragroupe.

D’autre part, ces procédures feront l’objet d’autres tests de fonctionnement, par le
service d’audit interne du groupe. Selon la norme internationale d’audit ISA 610, ce
service dont « le rôle et les objectifs sont très variables et dépendent de la taille et de
l'organisation de l'entité, ainsi que des exigences de la direction », se chargera de la
revue des contrôles, la gestion et le suivi de leur fonctionnement et la formulation de
recommandation en vue de les améliorer.

69
Etude de cas

Ainsi, certains moyens mis en œuvre par le service d’audit interne afin d’atteindre les
objectifs qui lui ont été assigné, sont souvent similaires à ceux du commissaire aux
comptes et peuvent donc être utiles pour définir la nature, le calendrier et l'étendue
des procédures d'audit à mettre en œuvre.

Cette relation entre le commissaire aux comptes et le service d’audit interne, fera
l’objet d’un développement au niveau du paragraphe suivant.

En effet, la norme ISA 610 stipule « L'auditeur externe doit prendre en compte les
travaux de l'audit interne ainsi que leur incidence potentielle sur les procédures
d'audit externe ».

2.3.2 Utilisation des travaux de l’audit interne.

A cette phase, le commissaire aux comptes doit acquérir une connaissance


suffisante des travaux de l’audit interne associés au processus de consolidation pour
identifier et évaluer le risque d'anomalies significatives au niveau des états
financiers.

D’autre part et en corrélation avec l’ISA 610 –prise en compte des travaux de l’audit
interne- la norme internationale d’audit ISA 550 –parties liées- précise au niveau du
paragraphe n°10 que lors de sa prise de connaissance du contrôle interne de l’entité,
l'auditeur doit prendre en compte le caractère adéquat des activités de contrôle
relatives à l'autorisation et à l'enregistrement des transactions entre parties liées.

Selon la norme internationale d’audit ISA 610, l'auditeur externe doit procéder à une
évaluation de la fonction d'audit interne lorsqu'il s'avère que celle-ci peut être utile à
son évaluation des risques.

Cette évaluation sera effectuée eu égard aux critères suivants :

- statut du service audit interne dans l’organisation du groupe,


- la nature et l’étendue des missions d’audit interne effectuées,
- les compétences techniques des membres de l’équipe d’audit interne, et
- les diligences professionnelles mises en œuvre.

70
Etude de cas

Suite à cette évaluation, le commissaire aux comptes doit procéder à une autre
évaluation qui touchera cette fois les travaux effectués par le service d’audit interne.
En effet selon la norme ISA 610 -Prise en compte des travaux de l’audit interne-
paragraphe n°16 stipule que « Lorsque l'auditeur externe a l'intention d'utiliser des
travaux spécifiques de l'audit interne, il doit évaluer et examiner ces travaux pour
confirmer leur adéquation avec ses propres objectifs ».

2.4 Analyse du manuel et liasse de consolidation.

Le manuel de consolidation est constitué par l’ensemble des procédures et des


éléments d’organisation de la consolidation, destiné à l’usage du service de
consolidation et des sociétés du groupe. En effet, un certain nombre de choix ou
d’options doivent être formalisés au niveau des principes comptables, des règles
d’évaluation et de l’organisation de la consolidation.

Le manuel de consolidation a pour objet de présenter l’ensemble des opérations à


effectuer et de décrire les techniques pour mener à bien chacune d’entre elles.

Le manuel de consolidation doit comporter un certain nombre de rubriques qui


varient selon les groupes (taille, nature des documents demandés, objectifs de la
consolidation …), et doit inclure au minimum les informations suivantes :

 plan comptable du groupe,


 la liste des sociétés avec l’organigramme du groupe,
 définition du rôle du service consolidation et de celui des entités
consolidées,
 le manuel des principes et méthodes comptables du groupe,
 les règles de présentation de l’ensemble des documents,
 le type de consolidation appliqué (directe, palier, informatisée,
manuelle…),
 l’explication détaillée de l’utilisation de la liasse de consolidation,
 les procédures de confirmation intragroupe,
 le calendrier de consolidation.

Le commissaire aux comptes se fait communiquer le manuel de consolidation, afin :

71
Etude de cas

 d’examiner son contenu pour vérifier sa conformité avec la législation et


les principes comptables généralement admis. Cet examen portera
sur :
- les critères de définition du périmètre,
- le chois des méthodes de consolidation,
- l’information à fournir dans les comptes consolidés,
- les options comptables retenues en consolidation qui
différent des règles comptables appliquées dans le
comptes annuels.
 de prendre connaissance des autres dispositions du manuel de
consolidation et d’apprécier leur validité technique. Cet examen portera
notamment sur :
- l’annulation des comptes et opérations intragroupe,
- les méthodes de conversion des entreprises étrangères,
- le traitement des écarts d’acquisition et d’évaluation,
- le traitement des intérêts minoritaires.

Après l’examen du manuel de consolidation, l’auditeur devra étudier les


composantes de la liasse de consolidation. Ce document de synthèse contient
généralement les états suivants :

 une fiche d’identification de la société à consolider ;


 le bilan et compte de résultat présentés selon le format retenu pour la
consolidation ;
 des tableaux annexes détaillant les comptes susceptibles de nécessiter
des retraitements, en particulier tous les postes du bilan et de l’état de
résultat retraçant des opérations intragroupe, par exemple :
- détail des comptes réciproques (bilan et résultat),
- titres de participation consolidés,
- dividendes reçus des entreprises consolidées et provisions
rattachées à ces titres,
- stocks intragroupe et marge à éliminer,
- cessions intragroupe d’actifs immobilisés avec calcul du
résultat de l’opération.

72
Etude de cas

 un état détaillé de la variation du capital et des réserves, en précisant le


nombre d’action, leur nature et leur valeur,
 une analyse des flux de trésorerie, permettant d’établir l’état de flux de
trésorerie consolidé,
 un questionnaire de consolidation, récapitulant les principes et
méthodes utilisées.

Selon le Mémento pratique Francis LEFEBVRE audit et commissariat aux comptes


2007-2008, lors de l’étude des composantes de la liasse de consolidation le
commissaire aux comptes cherchera à s’assurer :

 que le plan comptable groupe et la liasse de consolidation sont conçus


de façon à bien faire remonter les informations nécessaires pour la
réalisation de la consolidation,
 que le contenu des états de synthèse est conforme aux principes
comptables du groupe et que ces états permettent :
- d’accumuler les comptes,
- d’identifier les retraitements à opérer,
- d’effectuer les éliminations des opérations et soldes
intragroupe,
- de connaitre le détail de chaque poste afin d’établir les
états financiers consolidés.

A ce sujet, la norme belge relative à l’audit des comptes consolidés stipule « dans le
cadre des procédures de consolidation, le réviseur prêtera une attention particulière
à la communication normalisée des données financières et comptables par les filiales
(liasse de consolidation). Cette liasse comprend normalement la présentation des
états financiers, des tableaux annexes détaillant des rubriques susceptibles de
retraitement ou pour lesquelles des informations sont nécessaires, ainsi qu’une
description des règles et des méthodes d’évaluation utilisées (dans la mesure ou
celles-ci diffèrent de celles utilises pour la présentation des comptes consolidés) ».

73
Etude de cas

2.5 Analyse du périmètre et des méthodes de consolidation.

2.5.1 Périmètre et méthode.

L’analyse du périmètre et des méthodes de consolidation constitue un élément


fondamental dans cette phase de revue de l’organisation. En effet, elle permet de
détecter les éventuelles divergences d’appréciation entre le commissaire aux
comptes et la direction du groupe. A ce stade et en collaboration avec la direction,
des mesures de correction doivent être prises.

Le contrôle du périmètre de consolidation consiste à effectuer un recensement des


participations à partir de l’organigramme détaillé du groupe, dans le cas contraire il
convient :

 « d’analyser les éléments du compte titres de participation de


l’ensemble des entités consolidées en les comparant à l’organigramme
du groupe et aux comptes de l’exercice précèdent s’ils existent,
 d’analyser les postes ‘’autres titres de participation’’ et ‘’valeurs
mobilières de placement’’,
 de compléter cette analyse par un examen de la composition du capital
de chacune des entreprises ainsi identifiées afin de s’assurer que
toutes les actions ou parts sociales ont été prise en compte »
(LEFEBVRE, 2006).

En plus de ces contrôles, le commissaire aux comptes peut réaliser les contrôles
complémentaires suivants :

 « vérifier la classification effectuée entre entreprises intégrées


globalement, entreprises intégrées proportionnellement, entreprises
mises en équivalence et autres titres de participation, par référence aux
règles énoncées,
 vérifier le calcul des pourcentages de contrôle déterminés par
l’entreprise (consistant par exemple à refaire le calcul des
pourcentages des droits de vote),
 s’assurer qu’il, n’y a pas de changement non justifié par rapport à
l’exercice précédent,

74
Etude de cas

 s’assurer en cas de participation circulaire que les calculs des


pourcentages de contrôle reflètent correctement les limitations de droit
de vote imposées par la législation,
 analyser les engagements donnés ou reçus sur les titres de
participation,
 vérifier la date de prise ou de perte de contrôle ou d’influence notable»
(LEFEBVRE, 2006).

2.5.2 Exclusion du périmètre et entités ad hoc.

Par ailleurs, en effectuant la revue du périmètre de consolidation, le commissaire aux


comptes doit vérifier que les entités exclues du périmètre répondent aux conditions
d’exclusion prévues par les normes comptables en vigueur.

Pour les filiales exclues, les conditions suivantes doivent être vérifiées :

 le contrôle est destiné à être temporaire parce que la filiale est acquise
et détenue dans l'unique perspective de sa sortie ultérieure dans un
avenir proche,
 la filiale est soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent de
façon importante sa capacité à transférer des fonds à la mère.

Pour les coentreprises exclues, les conditions suivantes doivent être vérifiées :

 la participation dans une entité contrôlée conjointement est acquise et


détenue exclusivement en vue de sa cession ultérieure dans un avenir
proche,
 l'entité contrôlée conjointement est soumise à des restrictions durables
et fortes qui limitent de façon importante sa capacité à transférer des
fonds au coentrepreneur.

Pour les entreprises associées exclues, les conditions suivantes doivent être
vérifiées :

 la participation est acquise et détenue dans l'unique perspective d'une


cession ultérieure dans un avenir proche, ou

75
Etude de cas

 l'entreprise est soumise à des restrictions durables et fortes qui limitent


de façon importante sa capacité à transférer des fonds à l'investisseur

A la clôture de cette phase, le commissaire aux comptes portera une attention


particulière à l’identification des entités ad hoc qui devraient être intégrées dans le
périmètre de consolidation.

Les contrôles suivants peuvent être mis en place :

 « identification des variations à la baisse des postes d’actifs par rapport


à l’exercice précédent, pouvant traduire la mise en place d’une
opération de « déconsolidante »,
 discussion avec la société sur les principaux modes de financement
des actifs mis en place au cours de l’exercice,
 évolution des frais financiers et honoraires de conseils,
 dès lors que l’opération est identifiée, appréciation de sa substance et
notamment de l’identité de la structure détenant les risques et
avantages liés aux actifs,
 obtention de l’ensemble des contrats liés à l’opération,
 obtention des contrats définitifs, le caractère « déconsolidant » d’une
opération de financement pouvant être remis en cause si le niveau ou
mode de rémunération revient à ne pas transférer les risques et
avantages liés aux actifs,

Les commissaires aux comptes s’appuierons par ailleurs sur la lettre d’affirmation,
signée par la direction de la société pour obtenir l’assurance de la prise en compte
dans les comptes consolidés de l’exhaustivité des entités ad hoc » (LEFEBVRE,
2006).

A ce sujet, et suite à la défaillance de plusieurs importantes sociétés européennes,


ainsi que des critiques formulées sur la fiabilité de l’audit de leurs comptes, l’Autorité
des marchés financiers française en liaison avec le département Appel Public à
l’Epargne (APE) de la CNCC, a attiré l’attention des commissaires aux comptes dans
un communiqué de presse en date du 21 janvier 2004 que les audits qu’ils mettent
en .œuvre sur les comptes des exercices clos à fin 2003 doivent prendre plus

76
Etude de cas

particulièrement en considération la consolidation des entités ad hoc. « Certaines


situations exigent des auditeurs des comptes consolidés une vigilance accrue qui
peut se traduire par un accroissement ou une modification des procédures d’audit
envisagées. Ainsi, la présence dans le périmètre de consolidation, ou en-dehors de
celui-ci, de filiales ou d’entités situées dans des « paradis fiscaux », des transactions
importantes avec de telles entités, ou encore des montants d’actifs, passifs ou
engagements significatifs portés par de telles entités, devraient conduire, au-delà de
la compréhension de la réalité et de la justification économiques des dites
transactions, à la mise en œuvre de vérifications directes appropriées dès lors que
l’impact sur la situation financière et les résultats peut être significatif ».

2.6 Calendrier de consolidation.

Le calendrier de consolidation est un outil fondamental du bon déroulement du


processus de consolidation. Sa fonction est la planification des étapes de la
procédure de consolidation et le suivi des dates d’établissement des états financiers
consolidés.

Le calendrier de consolidation doit indiquer avec précision la chronologie des


opérations de consolidation de la société ou service qui doit accomplir cette
opération

1. Opérations de pré-consolidation au service central de consolidation :


- mise à jour du manuel de consolidation,
- définition du périmètre et des méthodes de consolidation de
chaque entité,
- préparation des liasses de consolidation,
- élaboration des instructions de consolidation,
- envoi des instructions et des liasses de consolidation.
2. Opérations de pré-consolidation chez les entités à consolider :
- arrêté des comptes annuels,
- remplir les liasses de consolidation,
- opérer les écritures de retraitement,
- rapprochement intra groupe,

77
Etude de cas

- envoi des liasses de consolidation au service central de


consolidation.
3. Opérations de consolidation :
- contrôle des liasses de consolidation,
- cumul des comptes,
- passation des écritures de consolidation (élimination des soldes
et opérations réciproques, élimination des titres et répartition du
résultat consolidé groupe et hors groupe),
- élaboration des états financiers consolidés.
4. Opérations de contrôle :
- audit des états financiers des entités consolidées,
- audit des états financiers de la société consolidante.

Lors de l’élaboration du calendrier de consolidation, il convient de fixer d’abord la


date de l’assemblée générale qui doit approuver les comptes consolidés et ensuite,
par compte de rebours, les autres dates.

En sachant que la dite assemblée doit être réunie dans les six mois qui suivent la
clôture de l’exercice comptable (article 275 du CSC) et que « La société mère doit
mettre, à son siège, à la disposition de tous les associés les états financiers
consolidés ainsi que le rapport de gestion du groupe et le rapport du commissaire
aux comptes de la société mère, au moins un mois avant la réunion de l'assemblée
générale de ses associés » (Article 472 di CSC) en peut conclure que la date limite
de remise du rapport du commissaire aux comptes est le 31 mai qui suit la clôture de
l’exercice.

Le planning suivant schématise les différentes étapes, les chargés de chaque étape
et le calendrier respectif :

Chargé Etapes Calendrier


Début
Opérations de pré-consolidation au service central de
Service septembre au
consolidation.
central de 15/12/N-1

consolidation 1. Mise à jour du manuel de consolidation,


2. Définition du périmètre et des méthodes de consolidation

78
Etude de cas

de chaque entité,
3. Préparation des liasses de consolidation,
4. Elaboration des instructions de consolidation,
5. Envoi des instructions et des liasses de consolidation.
12/12/N-1

Opérations de pré-consolidation chez les entités à


consolider. Du 01/01/N

Service 1. Arrêté des comptes annuels, Au

comptabilité 2. Remplir les liasses de consolidation,


filiales et 3. Opérer les écritures de retraitement,
mère 4. Rapprochement intra groupe,
5. Envoi des liasses de consolidation au service central
de consolidation. 28/02/N

Opérations de consolidation.
Du 01/03/N
Service 1. Contrôle des liasses de consolidation,
central de 2. Cumul des comptes, Au
consolidation 3. Passation des écritures de consolidation,
4. Elaboration des états financiers consolidés, 31/03/N

Contrôle des comptes individuels et consolidés.


Du 01/04/N
1. Réception des rapports des commissaires aux comptes
Auditeurs des entités à consolider, Au
2. Contrôle des états financiers consolidés,
3. Etablissement du rapport, 30/05/N

Mise à la disposition des actionnaires des états financiers


Société
consolidée, rapport de gestion et rapports du commissaire aux 31/05/N
consolidante
comptes.
Société
Tenue de l’assemblée générale ordinaire. 30/06/N
consolidante

Le commissaire aux comptes doit veiller à ce que le calendrier de consolidation soit


communiqué :

79
Etude de cas

- à tous les responsables de la consolidation,


- aux services comptables des entités consolidées,
- aux directions générales des entités consolidées,
- aux commissaires aux comptes des entités consolidées.

A la clôture de cette étape on peut conclure que la pluralité des intervenants dans le
processus de consolidation, ainsi que la contrainte temps, sont des facteurs à
prendre en considération par le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés lors de l’élaboration de son approche.

Section 3: Objectifs du réviseur et principaux risques.

L’accomplissement de la mission d’audit des états financiers consolidés, amène


l’auditeur à s’exprimer sur les comptes pour apprécier si ces derniers sont réguliers
et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice
écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de l’ensemble constitué
par les entités comprises dans la consolidation.

Eu égard à la spécificité de certains volets de cette mission, le commissaire aux


comptes doit aménager ses objectifs d’audit en fonction des risques qu’il a identifiés
lors des deux dernières phases de compréhension générale du groupe et de sa
revue de l’organisation de la consolidation.

Selon la norme internationale d’audit ISA 200 le risque d’audit peut être défini
comme étant le risque que l'auditeur exprime une opinion inappropriée sur des états
financiers erronés de façon significative.

Ce risque comprend deux composantes.

A- le risque d'anomalies significatives dans les comptes.

Ce risque est propre à l'entité; il existe indépendamment de l'audit des comptes. Il se


subdivise en risque inhérent correspondant à la possibilité que, sans tenir compte du
contrôle interne qui pourrait exister dans l'entité, une anomalie significative se
produise dans les comptes et risque lié au contrôle correspondant au risque qu'une

80
Etude de cas

anomalie significative ne soit ni prévenue ni détectée par le contrôle interne de


l'entité et donc non corrigée en temps voulu.

B- le risque de non-détection de ces anomalies par le commissaire aux comptes.

Ce risque est propre à la mission d'audit : il correspond au risque que le commissaire


aux comptes ne parvienne pas à détecter une anomalie significative.

Les risques d’audit liés aux comptes consolidés découlent des différentes étapes du
processus de consolidation et peuvent être subdivisés en trois types de risques :

- risques liés au périmètre et méthodes de consolidation,


- risques liés aux opérations de pré-consolidation,
- risques liés aux opérations de consolidation.

3.1 Risques liés au périmètre et méthodes de consolidation.

Ces risques découlent de l’une des situations suivantes : la non prise en compte
d’une entité au niveau de la consolidation, alors qu’elle devrait être prise en compte,
ou l’inverse, c'est-à-dire, la prise en compte d’une entité au niveau du périmètre de
consolidation alors qu’elle en devrait être exclue.

Comme nous l’avons exposé ci haut au niveau de l’analyse du périmètre de


consolidation, le commissaire aux comptes identifie les risques qui entachent la
détermination du périmètre de consolidation. A ce sujet, une attention particulière
devrait être réservée à la détection des entités ad hoc et les montages
déconsolidants qui peuvent les accompagner.

Le risque lié aux méthodes de consolidation peut être défini comme étant le risque
d’erreurs au niveau du choix de la méthode de consolidation approprié.

Les situations suivantes peuvent indiquer un risque accru entachant le choix des
méthodes de consolidation :

- un faible niveau de maitrise des normes comptables et de la législation


en vigueur de la part du service central de consolidation,
- l’existence de participations complexes (réciproque, croisées),

81
Etude de cas

- une mauvaise connaissance de la structure du capital des entités


susceptible d’être consolider.

3.2 Risques liés aux opérations de pré-consolidation.

Il convient de rappeler que les opérations de pré-consolidation concernent les


travaux suivants:

- arrêté des comptes annuels,


- remplir les liasses de consolidation,
- opérer les écritures de retraitement,
- rapprochement intra groupe.

Chacune de ces étapes de l’opération de pré-consolidation présente un risque


spécifique. Ces risques doivent être identifiés et analysés par le commissaire aux
comptes, afin d’élaborer un plan d’audit adéquat.

3.2.1 Risques liés aux comptes individuels.

Le commissaire aux comptes doit évaluer le risque rattaché aux comptes des
sociétés à consolider (filiales, entreprises associées ou coentreprises). Ce risque doit
être analysé pour chaque entité significative.

L’existence des situations suivantes est de nature à augmenter ces risques :

- les entités à consolider ne font pas l’objet d’audit par un


professionnel compétent,
- des anomalies significatives ont été relevées au cours des
exercices précédents,
- la nature de l’activité sensiblement différente de celle de la
société consolidante.

3.2.2 Risques liés à l’élaboration des liasses de consolidation.

Ce risque est d’autant plus important lorsque les situations suivantes sont détectées :

82
Etude de cas

- niveau de maitrise insuffisant des personnes chargées de


compléter la liasse de consolidation au niveau des sociétés à
consolider,
- la liasse de consolidation n’est pas soumise à l’audit par un
professionnel compétent,
- la structure de la liasse de consolidation ainsi que sont contenue
ne sont pas de nature à permettre la transmission d’information
adéquate au service centrale de consolidation.

3.2.3 Risques liés aux opérations de retraitements.

Les opérations de retraitement des comptes individuels réalisées au sein des


sociétés à consolider peuvent être entachées des risques suivants :

- les retraitements effectués ne sont pas exhaustifs,


- les retraitements effectués ne sont pas conformes aux méthodes
comptables du groupe,
- la complexité de certains retraitements, associée à la
compétence insuffisante de personnes chargées de les effectuer.

3.2.4 Risques liés au rapprochement des opérations intragroupe.

Comme nous l’avons exposé au niveau de la première partie de ce mémoire, les


soldes et opérations intragroupe doivent faire l’objet d’écritures d’élimination. Cette
tache nécessite au préalable l’identification de ces soldes et opérations, qui peut être
réalisée par la confirmation des soldes et opérations intragroupe à la clôture de
chaque exercice entre les sociétés faisant partie du périmètre de consolidation.

La non identification des transactions intragroupe qui touchent les comptes de bilan
n’est pas de nature à permettre leur élimination et de présenter ainsi parmi les
postes d’actif ou de passif consolidés des soldes de transaction réalisée avec des
entreprises incluses dans le périmètre de consolidation.

La non identification des transactions intragroupe qui touchent le résultat est de


nature à présenter dans le résultat consolidé des charges ou produits non encore
réalisés, est de nature à surévaluer ou sous-évaluer le résultat consolidé.

83
Etude de cas

3.3 Risques liés aux opérations de consolidation.

Les risques liés aux opérations de consolidation peuvent être regroupés au niveau
des deux subdivisions, à savoir, les risques liés aux opérations de cumul des
comptes et les risques liés aux opérations d’élimination des titres et capitaux
propres.

3.3.1 Risques liés aux opérations de cumul des comptes.

Le cumul des comptes consiste à additionner ligne par ligne pour leur montant total
chacun des postes des bilans et des comptes de résultats de la société consolidante
et de ses filiales.

Les principaux risques qui peuvent entacher l’opération de cumul sont les suivants :

- omission d’additionner les comptes de toutes sociétés faisant


partie du périmètre de consolidation (intégration globale ou
proportionnelle),
- regroupement de poste de natures dissemblables,
- erreurs au niveau du pourcentage de cumul des entités intégrer
proportionnellement.

3.3.2 Risques liés aux opérations d’élimination des titres et capitaux propres.

Cette opération se résume à une substitution de la valeur des titres de participation


par les éléments d’actifs et de passifs de ces mêmes sociétés.

Les risques associés à cette opération se rattachent généralement au traitement de


l’écart de première consolidation :

- erreurs de calcul de l’écart de première consolidation,


- erreurs dans l’affectation de l’écart d’acquisition entre corrections
de valeurs apportées aux actifs et passifs de l’entreprise acquise
et solde non affecté correspondant à l’écart d’acquisition,
- erreurs dans la durée d’amortissement de l’écart d’acquisition.

84
Etude de cas

3.4 Fixation du seuil de signification.

Après identification et analyse des risques exposés ci-dessus, l’auditeur se penchera


à déterminer le seuil de signification pour cette mission.

Le seuil de signification est défini par la norme d’exercice professionnel française de


la CNCC, comme étant le montant au-delà duquel les décisions économiques ou le
jugement fondé sur les comptes sont susceptibles d'être influencés.

C’est le montant à partir duquel l’auditeur estime que l’ensemble des erreurs
constatées est susceptible d’entacher la régularité et la sincérité de l’information
financière que donnent les comptes consolidés. La détermination du seuil de
signification fait appel au jugement de l’auditeur. En effet, il n’est pas le résultat d’un
calcul automatique.

Dans le cas de l’audit des grands groupes, il est important de distinguer le seuil de
signification applicable aux comptes consolidés et celui applicable pour chaque entité
du groupe. En effet, si le seuil de signification appliqué au groupe l’est à une petite
filiale de distribution, il ne sera pas possible de certifier valablement les comptes du
groupe dans lequel elle est incluse (SIMONS, 1987)

Par ailleurs la norme internationale d’audit ISA 600 révisée « spécial consideraions-
Audits of Group Financial Statements (Including the Work of Component Auditors) »
stipule dans le paragraphe 21 que « L'équipe d’audit du groupe déterminera:

a) le seuil de signification pour les états financiers du groupe dans son


ensemble lors de l’établissement de la stratégie d'audit du groupe,
b) si, dans les circonstances spécifiques du groupe, il y a des classes
particulières de transactions, comptes ou révélations dans les états
financiers du groupe pour lesquelles des erreurs dont le montant est
inférieur au seuil de signification relative aux états financiers du groupe
dans son ensemble pourraient être raisonnablement supposées
influencer les décisions économiques des utilisateurs prises sur la base
des états financiers du groupes. Dans tels circonstances, l'équipe d’audit
du groupe déterminera le seuil de signification à appliquer pour ces
classes particulières de transactions, comptes ou les révélations,

85
Etude de cas

c) le seuil de signification pour les entités où les commissaires aux comptes


de ces entités exécuteront un audit ou une révision pour le but de l'audit
du groupe. Pour réduire le risque que le total des erreurs détecté ou non
détecté dans les états financiers du groupe dépasse le seuil de
signification du groupe, le seuil de signification de l’entité devra être
inférieur au seuil de signification des états financiers du groupe,
d) le seuil au-dessus duquel des erreurs ne peuvent pas être considérées
comme clairement insignifiant par rapport aux états financiers du
groupe ».

3.4.1 Seuil de signification des comptes consolidés.

La littérature professionnelle propose plusieurs critères quantitatifs qui peuvent être


utilisés dans certaines circonstances par le commissaire aux comptes, pour guider
son jugement lors de la détermination du seuil de signification, généralement en se
référant à un pourcentage appliqué à l’une des composantes des états financiers
jugée pertinente, tels que :

- le résultat (avant ou après impôt),


- les capitaux propres du groupe,
- le chiffre d’affaires,
- le total des actifs.

3.4.2 Seuil de signification des comptes des sociétés consolidées.

La fixation de ce seuil relève aussi du jugement professionnel du commissaire aux


comptes, on l’appelle aussi seuil de remontée des points d’audit, c'est-à-dire le
montant en deçà duquel les ajustements en provenance des entités consolidées ne
sont pas communiquées au commissaire aux comptes des états financiers
consolidés (considérés comme non significatifs).

Dans ce sens la norme internationale d’audit ISA 600 révisée exige au niveau du
paragraphe 23 « que lorsque l’équipe d’audit des états financiers consolidés décide
d’utiliser les travaux d’audit de l’auditeur de l’entité consolidée, (qui accomplit sa
mission dans le cadre d’un audit statutaire, réglementaire ou autre) elle doit
déterminer si :

86
Etude de cas

a) le seuil de signification déterminé pour les états financiers de l’entité


dans son ensemble, et
b) les montants inférieurs déterminés dans le but de répartir les risques
d’erreurs matérielles et le fait de concevoir des procédures d'audit
supplémentaires pour répondre aux risques répartis au niveau de l’entité,

satisfont les exigences de la norme ISA 600.

Pour la détermination de ce seuil le commissaire aux comptes peut se baser sur les
critères suivants :

- « la structure du groupe et des risques inhérents à l’activité des


différentes entreprises,
- la structure du groupe et l’identification des risques spécifiques
qui peuvent rendre nécessaires la fixation de plusieurs seuils de
signification différents par catégorie d’entreprise consolidé,
- la volonté de la société consolidante qui peut souhaiter avoir une
connaissance approfondie des anomalies relevées dans
l’ensemble du groupe,
- le désir du commissaire aux comptes d’obtenir le maximum
d’informations afin notamment, de rédiger une lettre de
recommandation incluant des points qui, bien que non significatifs
sur les comptes de l’exercice, révèlent des faiblesses de
procédures importantes » (LEFEBVRE, 2006).

Généralement le commissaire aux comptes des états financiers consolidés


détermine deux seuils de signification :

- le premier concerne les ajustements ayant un effet sur le résultat


et les capitaux propres,
- le second concerne les reclassements entre les différentes
rubriques du bilan (en pratique ce seuil est nettement plus élevé
que le premier seuil).

87
Etude de cas

Chapitre 2 : Contrôle des comptes.

Ce deuxième chapitre sera consacré aux opérations de contrôle des comptes


consolidés, se basant sur les conclusions tirées lors du précédent chapitre.

Suite à l’identification des principaux risques entachant la mission d’audit des


comptes consolidés et la fixation des objectifs d’audit permettant la couverture de
ces risques, exposées au niveau du chapitre précédent, le commissaire aux comptes
mettra en application son approche d’audit des comptes en tenant compte des
risques identifiés.

Ce chapitre sera consacré dans une première section à l’audit du périmètre et


méthodes de consolidation.

La deuxième section sera réservée aux travaux de revue analytique des comptes
consolidés.

Ensuite la troisième section sera consacrée aux opérations de contrôles des


comptes consolidés de toutes les entités.

Enfin les diligences spécifiques seront étudiées au niveau de la quatrième section.

Section 1. Périmètre et méthodes de consolidation.

L’examen du périmètre de consolidation constitue la première étape à réaliser lors de


la phase de contrôle des comptes. Dans ce paragraphe nous allons exposer les
contrôles à mettre en place par le commissaire aux comptes afin de couvrir les
risques identifiés lors de la phase de revue de l’organisation de la consolidation.

Les objectifs du commissaire aux comptes quant au périmètre et méthodes de


consolidation peuvent être résumés comme suit :

- s’assurer de l’exhaustivité du périmètre,


- vérifier le calcul des pourcentages de contrôle et l’application des
méthodes de consolidation adéquates,
- vérifier les exclusions du périmètre de consolidation,
- vérifier les situations de variation du périmètre de consolidation,

88
Etude de cas

- s’assurer qu’un traitement comptable adéquat à été réservé aux


nouvelles participations.

1.1 S’assurer de l’exhaustivité du périmètre.

Selon le Mémento pratique Francis LEFEBVRE audit et commissariat aux comptes


2007-2008, afin de s’assurer de l’exhaustivité du périmètre de consolidation le
commissaire aux comptes doit mettre en place les contrôles suivants :

 « obtenir des dirigeants et des responsables comptables et financiers de


l’entreprise consolidante une information sur les prises ou cession de
participation depuis la revue préliminaire,
 analyser les éléments du compte titres de participation de l’ensemble
des entités consolidées en les comparant à l’’organigramme du groupe ;
 mette en œuvre, pour les mouvements intervenus depuis la phase de
planification les diligences nécessaires,
 s’assurer que l’annexe donne toutes les informations utiles sur les
entreprises retenues et les modifications éventuelles par rapport à
l’exercice précédent, conformément aux dispositions réglementaires,
 s’assurer que les règles définies par la loi concernant les différences de
dates de clôture entre les comptes consolidés et les entreprises
consolidées ont été respectées,
 Mettre à jour les contrôles réalisés lors de la phase de planification de la
mission concernant les entités ad hoc ».

En plus de ces contrôles le commissaire aux comptes dispose d’autres moyens de


recoupements permettant de s’assurer de l’exhaustivité du périmètre de
consolidation, à savoir :

 le rapprochement entre la composition du capital de chaque entité


indiqué au niveau des annexes des liasses de consolidation et le détail
des participations tel que présenté par le service central de
consolidation,

89
Etude de cas

 circulariser les banques et conseillers juridiques afin d’identifier les


cautions données par la société consolidante et les sociétés consolidées
en faveur de sociétés hors groupe,
 analyser les variations des rubriques immobilisations financières,
placements et autres actifs financiers susceptibles d’indiquer des prises
ou cessions de participation,
 circulariser le ou les intermédiaires en bourse chargés d’effectuer les
transactions boursières de chaque société.

1.2 Vérifier le calcul des pourcentages de contrôle et l’application des


méthodes de consolidation adéquates.

Lors de la réalisation de cette étape, le commissaire aux comptes vise à s’assurer de


l’exactitude des pourcentages de contrôle et l’utilisation de la méthode de
consolidation appropriée.

Afin d’obtenir cette assurance le commissaire aux comptes devra mettre en place les
contrôles suivants :

 effectuer le calcul des pourcentages de contrôle,


 circulariser les conseillers juridiques des sociétés entrant dans le
périmètre de consolidation afin d’identifier l’existence d’éventuels
contrôle de fait ou contractuel,
 vérifier la permanence des méthodes de consolidation par rapport à
l’exercice précédent et valider les changements.

1.3 Vérifier les exclusions du périmètre et l’existence d’entités.

Le commissaire aux comptes doit revoir toutes les exclusions avec les motifs de
chaque exclusion présentés dans les notes aux états financiers. Les deux motifs
d’exclusion du périmètre de consolidation présentés par les normes tunisiennes se
présentent comme suit :

3) le caractère non durable du contrôle ou de la participation,


4) la restriction durable et forte qui limite de façon importante la capacité de
transférer des fonds à la mère, au coentrepreneur ou à l’investisseur.

90
Etude de cas

Selon les motifs d’exclusion présentés par le service de consolidation le commissaire


aux comptes devra pousser ses investigations. Si l’exclusion a pour origine l’absence
du caractère durable du contrôle ou de la participation, le commissaire aux comptes
veillera à ce que les points suivants soient étudiés :

 historique du titre en question,


 vérifier sa cession après la clôture de l’exercice,
 vérifier les démarches effectuées par le groupe afin de céder cette
participation si elle n’est pas encore cédée à la date de son intervention.

Par ailleurs si l’exclusion a pour motif l’existence de restrictions durables et fortes


limitant de façon importante la capacité de transférer des fonds à la mère, au
coentrepreneur ou à l’investisseur, le commissaire aux comptes devra vérifier :

 la nature et les causes des restrictions (pays politiquement instable),


 vérifier la date du dernier transfert de fonds à la société consolidante,
 circulariser l’entité exclue.

1.4 Vérifier les situations de variation du périmètre de consolidation.

A l’occasion de vérification du périmètre de consolidation le commissaire aux


comptes doit détecter les variations du périmètre, qui peuvent résulter de :

 augmentation du pourcentage de contrôle (avec ou sans changement de


la méthode de consolidation),
 nouvelles acquisitions de participation,
 cession d’un pourcentage de contrôle (avec ou sans changement de la
méthode de consolidation et avec possibilité de sortie du périmètre),

Ces situations ajoutées à d’autres qui peuvent être rencontrées par le commissaire
aux comptes des états financiers consolidés selon les circonstances propres de
chaque groupe, doivent faire l’objet d’analyse détaillé afin de déterminer l’impact de
chaque situation sur le périmètre et les méthodes de consolidation.

Le contrôle à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes pour la détection des
éventuelles variations du périmètre de consolidation, consiste à vérifier la variation

91
Etude de cas

de la rubrique participation entre l’exercice audité et l’exercice précédent de toutes


les entités consolidées.

A la détection de variations du périmètre de consolidation, le commissaire aux


comptes devra réaliser d’autres contrôles lui permettant de vérifier l’adéquation des
traitements comptables réservés à ces variations.

A cet égard il doit valider le calcul et le traitement comptable réservé à l’écart


d’acquisition associé à une nouvelle prise de participation ou à une augmentation
d’une ancienne participation.

1.5 S’assurer qu’un traitement comptable adéquat à été réservé aux nouvelles
participations.

Le contrôle des traitements comptables des nouvelles acquisitions est un élément


important pour le commissaire aux comptes. En effet, la complexité de certaines
situations nécessite de la part du commissaire aux comptes une revue détaillée de
ces opérations.

Les volets suivants doivent être étudiés successivement :

 la date d’acquisition (entrée en périmètre),


 le coût d’acquisition,
 détermination de l’écart d’acquisition et affectation de l’écart de première
consolidation.

1.5.1 Validation de la date d’entrée en périmètre de consolidation.

Le commissaire aux comptes doit vérifier la date d’entrée en périmètre de


consolidation de chaque nouvelle acquisition, elle doit correspondre à la date de
prise de contrôle des politiques financières et opérationnelles de la société à
consolider. En effet, selon la NCT 38 paragraphe 15 « Les résultats d'une entreprise
acquise sont inclus dans les états financiers de l'acquéreur à compter de la date
d'acquisition, qui est la date à laquelle le contrôle de l'entreprise acquise est
effectivement transféré à l'acquéreur. En substance, la date d'acquisition est la date

92
Etude de cas

à partir de laquelle l'acquéreur a le pouvoir de diriger les politiques financière et


opérationnelle d'une entreprise afin d'obtenir des avantages de ses activités ».

1.5.2 Validation du coût d’acquisition.

Le commissaire aux comptes portera une attention particulière à l’examen de la


valeur comptabilisée d’une nouvelle acquisition, selon la NCT 38 paragraphe 16
cette valeur correspond au « montant de liquidités ou d'équivalents de liquidités
versé ou la juste valeur, à la date d'échange, des autres éléments du prix
d'acquisition consentis par l'acquéreur en échange du contrôle de l'actif net de l'autre
entreprise, plus tous autres coûts directement attribuables à l'acquisition ».

En résumé les composantes essentielles de la valeur des titres de participation se


détaillent comme suit :

 le prix d’acquisition des titres,


 les coûts d’inscription des titres,
 les courtages versés aux intermédiaires en bourse,
 les frais d’émission des titres,
 les honoraires versés aux consultants ayant participé à l’opération.

Le commissaire aux comptes doit vérifier que la valeur de ces titres a fait l’objet de
retraitement afin d’ajouter les composantes non prises en compte lors de la
comptabilisation au niveau des comptes individuels.

1.5.3 La détermination de l’écart d’acquisition et affectation de l’écart de première


consolidation.

Selon la NCT 38 paragraphe 36 « Tout excédent du coût d'acquisition sur la part


d'intérêts de l'acquéreur dans la juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis
à la date de l'opération d'échange doit être décrit comme goodwill et comptabilisé en
tant qu'actif ».

L’écart d’acquisition représente donc la différence ente le prix d’acquisition des titres
et la valorisation des actifs et passifs (à la juste valeur) à la date d’acquisition.

93
Etude de cas

A ce stade le commissaire aux comptes des états financiers consolidés doit contrôler
le calcul de l’écart d’acquisition, en procédant à la validation des justes valeurs des
éléments d’actif et de passif. En effet, le prix d’acquisition est déjà validé lors de
l’étape précédente.

La juste valeur a été définie par la NCT 38 paragraphe 8 comme étant « le montant
pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif éteint entre parties bien
informées et consentantes et agissant dans des conditions de concurrence
normale ».

D’autre part la NCT 38 a fourni au niveau du paragraphe 34 des indications


générales permettant d'établir la juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis,
le commissaire aux comptes doit rapprocher les justes valeurs utilisées par le service
central de consolidation et ceux prévues par la norme.

Le tableau suivant récapitule les modes de détermination des justes valeurs des
éléments d’actif et de passif :

Désignation Juste valeur


Titres négociables sur un Valeur de marché.
marché
Valeurs estimées qui prennent en considération des caractéristiques telles
Titres non-négociables sur que le ratio cours/bénéfice, les rendements sur dividendes et les taux de
un marché croissance attendus de titres comparables d'entreprises ayant des
caractéristiques similaires.
Valeur actualisée des montants à recouvrer, déterminée avec des taux
d'intérêt actuels appropriés, diminuée le cas échéant, des corrections de
valeur pour irrécouvrabilité et des coûts de recouvrement. Toutefois,
Créances
l'actualisation n'est pas requise pour les créances à court terme lorsque la
différence entre le montant nominal de la créance et son montant
actualisé n'est pas significative.
Prix de vente diminué de la somme des coûts de sortie et d'une marge
Stocks produits finis et
raisonnable pour rémunérer l’effort de vente de l'acquéreur sur la base de
marchandises
la marge constatée pour des produits finis et marchandises similaires.
Stocks travaux en cours Prix de vente des produits finis diminué de la somme des coûts à
terminaison, des coûts de sortie et d'une marge raisonnable sur les coûts
restant à engager pour la terminaison et la vente, sur la base de la marge
constatée pour les produits finis similaires.

94
Etude de cas

Stocks matières premières Coût de remplacement.


Terrains et constructions, Valeur de marché.
Valeur de marché, normalement déterminée par évaluation à dires
d'expert Lorsqu'on ne dispose d'aucune indication de la valeur de marché
Installations et en raison de la nature spécialisée des installations et équipements ou
équipements parce que ces biens sont rarement vendus, sauf dans le cadre d'un
transfert d'activité, ils sont évalués à leur coûts de remplacement net
d'amortissement
Par référence à un marché actif qui est un marché pour lequel sont
réunies les conditions suivantes :

 les éléments négociés sur ce marché sont les mêmes,


 on peut normalement trouver des acheteurs et des vendeurs
consentants, et
Immobilisations  les prix sont mis à la disposition du public.
incorporelles
En l'absence d'un marché actif, sur une base reflétant le montant que
l'entreprise aurait payé pour l'actif dans une transaction entre parties
consentantes et bien informées, effectuée dans des conditions de
concurrence normale, en se fondant sur la meilleure information
disponible. Pour déterminer ce montant, l'entreprise prend en compte les
résultats des transactions récentes pour des actifs similaires.
Montant du crédit d'impôt lié au déficit fiscal ou des impôts à payer sur le
résultat net, apprécié dans la perspective de l'entité regroupée ou du
groupe issu de l'acquisition. L'actif ou le passif d'impôt est déterminé
après prise en compte de l'effet d'impôt lié au retraitement des actifs et
Actifs et passifs d'impôts
passifs identifiables à leur juste valeur et n'est pas actualisé. Les actifs
d'impôt incluent tout actif d'impôt différé de l'acquéreur qui n'avait pas été
comptabilisé avant l'acquisition mais qui, du fait du regroupement
d'entreprises, répond désormais aux critères de comptabilisation.
Valeur actualisée des sommes à débourser pour éteindre le passif,
Fournisseurs et effets à
déterminée en fonction des taux d’intérêts actuels appropriés. Toutefois,
payer Emprunts à long-
l'actualisation n'est pas requise pour les passifs à court-terme lorsque la
terme Passifs, Charges à
différence entre le montant nominal du passif et le montant actualisé n'est
payer et autres
pas significative.
Contrats déficitaires et Valeur actualisée des sommes à débourser pour éteindre l'obligation,
autres passifs identifiables déterminée en fonction des taux d'intérêt actuels appropriés.
Provisions pour arrêt ou Selon la NC 14 : Eventualités et évènements postérieurs à la date de
réduction des activités clôture.

95
Etude de cas

Après la détermination de l’écart d’acquisition et l’affectation de l’écart de première


consolidation, le commissaire aux comptes s’attachera à vérifier le traitement réservé
à l’écart d’acquisition, ce traitement diffère selon qu’il s’agit d’un écart positif
« Goodwill » ou d’un écart négatif « Goodwill négatif ».

a- Amortissement et dépréciation de l’écart d’acquisition positif

Selon la NCT 38 paragraphe 39 « Le goodwill doit être amorti sur une base
systématique sur sa durée d'utilité. La durée d'amortissement doit refléter la
meilleure estimation de la période durant laquelle il est attendu que des avantages
économiques futurs iront à l'entreprise. Il existe une présomption qui peut être
réfutée que la durée d'utilité du goodwill n'excède pas vingt ans à compter de sa
comptabilisation initiale ».

D’autre part et à la clôture de chaque exercice l’entreprise acquéreuse devra


effectuer un test de dépréciation de la valeur du Goodwill s’il est amorti sur une
durée supérieure à vingt ans.

Ainsi le commissaire aux comptes devra procéder aux vérifications suivantes :

 vérifier la durée d’amortissement du goodwill en discutant avec la


direction générale du groupe les bases retenues pour estimer la période
de réception des avantages économiques futurs,
 dans le cas ou la durée d’amortissement choisie est supérieur à vingt
ans, vérifier que la société consolidante a procédée à l’estimation de la
valeur recouvrable à la clôture de l’exercice et valider ce calcul.

b- Traitement de l’écart d’acquisition négatif :

Selon le paragraphe 54 de la NCT 38 « Tout excédent, à la date de l'opération


d'échange, de la part d'intérêts de l'acquéreur dans les justes valeurs des actifs et
passifs identifiables acquis, sur le coût d'acquisition doit être comptabilisé en tant que
goodwill négatif »

Dans cette situation l’acquéreur vient de payer en contrepartie de son acquisition une
valeur inférieure à la juste valeur des actifs et passifs, c'est-à-dire soit qu’il a fait une

96
Etude de cas

bonne affaire, ou la rentabilité de l’entreprise est tellement faible qu’une décote


devrait être constatée.

Selon la NCT 38 le traitement comptable du Goodwill négatif diffère selon qu’il


correspond à des pertes et des dépenses futures attendues identifiées dans le plan
d'acquisition de l'acquéreur, ou à d’autres hypothèses.

Dans le premier cas le goodwill négatif devrait être rapporté en résultat lorsque les
pertes et les dépenses futures sont comptabilisées.

Dans le deuxième cas le goodwill négatif devrait être rapporté au résultat comme
suit :

 le montant du goodwill négatif n'excédant pas les justes valeurs des


actifs non monétaires identifiables acquis, doit être comptabilisé en
produits sur une base systématique sur la durée d'utilité moyenne
pondérée restant à courir des actifs amortissables identifiables acquis;
et
 le montant du goodwill négatif excédant les justes valeurs des actifs non
monétaires identifiables acquis doit être comptabilisé immédiatement en
produits.

Section 2. Revue analytique des comptes.

La procédure analytique est définie par la norme d’exercice professionnel n°520 du


CNCC comme étant une « technique de contrôle qui consiste à apprécier des
informations financières à partir :

 de leurs corrélations avec d'autres informations, issues ou non des


comptes, ou avec des données antérieures, postérieures ou
prévisionnelles de l'entité ou d'entités similaires,
 et de l'analyse des variations significatives ou des tendances
inattendues ».

Selon la norme internationale d’audit ISA 520 procédures analytiques, « Les


procédures analytiques peuvent être appliquées aux états financiers consolidés, aux

97
Etude de cas

états financiers de composantes (tels que des filiales, des divisions ou des secteurs
d'activité) et à différents éléments d'informations financières pris isolément. Le choix
des procédures d'audit, des méthodes et de leur degré d'application, relève du
jugement professionnel de l'auditeur ».

A ce stade il est utile de préciser que le commissaire aux comptes peut appliquer
l’examen analytique sur des données financières du groupe c'est-à-dire à partir des
états financiers consolidés ou sur des données financières des entités consolidées.
En effet, selon le paragraphe 29 de la norme internationale d’audit ISA 600 révisée
« Pour les entités non significatives, l'équipe d’audit des comptes consolidés doit
exécuter des procédures analytiques à niveau du groupe ».

D’ailleurs la même norme ajoute « Selon les circonstances de la mission,


l'information financière des entités peuvent être agrégée à plusieurs niveaux dans le
but d’effectuer des procédures analytiques. Les résultats des procédures analytiques
corroborent les conclusions de l'équipe d’audit du groupe qu'il n'y a pas de risques
considérables d’erreurs matérielles dans l’information financière agrégée des entités
non significatifs ».

A ce stade de contrôle des comptes consolidés, le commissaire aux comptes fait


recours à l’examen analytique comme technique de contrôle de substance, en tenant
compte des facteurs suivants :

 l'intérêt de mettre en œuvre des procédures analytiques de substance


au regard des assertions visées par celles-ci;
 la fiabilité des données disponibles en interne, ou externe, à partir
desquelles les montants attendus ou les ratios sont calculés;
 de résultats attendus suffisamment précis pour identifier une anomalie
significative au regard du niveau d'assurance désiré;
 le caractère acceptable du montant des écarts constatés entre les
montants enregistrés et ceux attendus.

Selon les circonstances de chaque mission le commissaire aux comptes pourra


utiliser les procédures analytiques appropriées. Parmi les procédures analytiques
usuelles on peut citer :

98
Etude de cas

2.1 Revue de vraisemblance.

La revue de vraisemblance consiste à procéder à un examen critique des


composantes d’un solde (ou d’un journal) pour identifier celles qui sont a priori,
anormales (Collection notes d’informations CNCC n°6, 1986)

Par exemple une revue du journal consolidation peut révéler :

 des écritures débitrices dans un compte normalement créditeur,


 des comptes sans nom ou encore,
 une écriture d’harmonisation des comptes normalement passée chez la
filiale est constatée au journal de consolidation,
 un libellé incohérent avec la nature de l’écriture.

2.2 Comparaison des données absolues.

Elle consiste à réaliser une comparaison de certaines rubriques des états financiers
de l’exercice en cours avec les exercices antérieurs afin de déterminer si l’évolution
est cohérente ou non, la comparaison des données par rapport au budget pour
savoir si les objectifs ont été atteints ou encore par rapport aux donnés d’une
entreprise similaire.

2.3 Comparaison des données relatives :

Cette technique consiste à calculer et analyser certains ratios pour l’exercice audité,
par rapport aux exercices antérieurs ou par rapport au secteur.

Les ratios les plus utilisés dans cette technique sont les suivants :

i. ratio de couverture des emplois fixes (capitaux permanent / actif


immobilisé), ce ratio permet de mesurer le taux de couverture des
emplois fixes par des ressources permanentes,
ii. ratio d’autonomie financière (capitaux propres / dettes), ce ratio permet
de mesurer l’autonomie financière du groupe, plus ce ratio est élevé, plus
le groupe est indépendant,
iii. ratio d’endettement à long et moyen terme (dette à LMT / Capitaux
propres), ce ratio mesure l’endettement du groupe,

99
Etude de cas

iv. ratio des frais financiers (frais financiers / chiffre d’affaires), ce ratio peut
être révélateur de difficultés financières du groupe, l’analyse de ce ratio
peut être complétée par le ratio suivant,
v. résultat d’exploitation / frais financiers, permettant de mesurer la capacité
du groupe à supporter les charges et frais financiers.

2.4 Analyse des tendances.

Cette technique consiste à retracer l’évolution des différents ratios décrits au


paragraphe précédent par rapport aux exercices antérieurs afin de détecter les
évolutions anormales.

Section 3. Contrôle des comptes.

Après avoir exposé au niveau de la section précédente les procédures d’examen


analytique à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes en tant que contrôle
de substance des comptes consolidés, nous allons étudier dans cette section les
différents types de contrôle des comptes consolidés en tenant compte des risques
identifiés au niveau du premier chapitre, à savoir, les risques liés aux opérations de
pré-consolidation et ceux liés aux risques de consolidation.

3.1 Contrôle des opérations de pré-consolidation.

Dans cette étape le commissaire aux comptes doit effectuer les contrôles
nécessaires répondants aux objectifs d’audit qu’il s’est fixé lors de l’identification des
risques spécifiques entachant les opérations de pré-consolidation, ainsi nous allons
développer les contrôles adéquats concernant :

 les comptes individuels,


 les liasses de consolidation,
 les opérations de retraitement, et
 les opérations intragroupe.

3.1.1 Contrôle des comptes individuels.

Le contrôle des comptes individuels constitue pour le commissaire aux comptes des
états financiers consolidés l’une des taches les plus ambigus dans cette mission. En

100
Etude de cas

effet, étant le premier responsable de l’opinion qu’il va formuler sur les comptes, « le
contrôleur du groupe assume la responsabilité pleine et entière du rapport d'audit
pour ce qui concerne les comptes consolidés » (Article 27 de la directive 2006/43/CE
du parlement européen), sans pour autant être en mesure d’effectuer un audit des
comptes individuels des sociétés consolidées qui constituent une partie intégrante
des états financiers consolidés, étant donné le budget temps restreint alloué à son
intervention.

A ce sujet, le législateur tunisien met à la charge du commissaire aux comptes des


états financiers consolidés l’obligation de consulter les rapports des commissaires
aux comptes des sociétés appartenant au groupe lorsque celles-ci sont soumises à
l'obligation de désigner un commissaire aux comptes avant de certifier les comptes
consolidés et ce, abstraction faite de la possibilité d'effectuer toutes les investigations
auprès de l'ensemble des sociétés membres du groupe, qu'il juge nécessaire.

Ainsi on peut conclure que le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés doit réaliser le contrôle des états financiers des entités consolidées en
tenant compte de :

 la responsabilité qu’il assume,


 budget temps restreint alloué à sa mission, et
 la possibilité d'effectuer toutes les investigations qu’il juge nécessaire
auprès de l'ensemble des sociétés membres du groupe.

Pour répondre à ces exigences, le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés doit mettre en place les procédures d’audit qu’il juge adéquates pour
chaque entité, selon qu’il s’agit d’une entité significative ou non.

A ce sujet une entité est considérée comme significative lorsque :

- les états financiers de cette entité sont significatifs par rapport au


groupe,
- il est possible qu’elle inclue des risques spécifiques d’erreurs matérielles
aux états financiers du groupe dues aux circonstances ou à sa nature
spécifique.

101
Etude de cas

a- Contrôle des entités significatives.

Lorsque les états financiers de l’entité sont considérés significatifs par rapport au
groupe, le commissaire aux comptes des états financiers consolidés doit effectuer un
audit des états financiers de l’entité en question en utilisant le seuil de signification
alloué à cette entité.

Il faut noter à ce sujet que la norme internationale d’audit ISA 600 révisée, permet au
commissaire aux comptes de la société consolidante de charger l’auditeur de l’entité
d’effectuer ces travaux d’audit à sa place, bien entendu lorsque le dit auditeur répond
aux exigences d’indépendance et de compétence exposés au niveau du premier
chapitre paragraphe « 1.2 Prise de contact des auditeurs des entités consolidées ».

Par ailleurs lorsque l’entité à consolider est considérée significative eu égard aux
circonstances ou à sa nature spécifique amenant le commissaire aux comptes à
conclure qu’elle peut inclure des erreurs matérielles au niveau des états financiers du
groupe, il exécutera (ou charge l’auditeur de l’entité) l’une ou l’ensemble des
procédures suivantes :

 audit des états financiers de l’entité en utilisant le seuil de signification


alloué à cette entité,
 audit d’un ou de plusieurs comptes, types de transactions en relation
avec les risques d’erreurs significatives identifiés et pouvant affecter les
états financiers consolidés,
 procédures d’audit spécifiques relatives aux risques d’erreurs
significatives identifiés et pouvant affecter les états financiers
consolidés.

b- Contrôle des entités non significatives.

Pour ces entités, l'équipe d’audit des comptes consolidés doit exécuter des
procédures analytiques au niveau du groupe (les tests d’examen analytique ont été
présenté au niveau de la deuxième section).

Lorsque le commissaire aux comptes juge que les éléments probants recueillis à
partir :

102
Etude de cas

 du travail réalisé sur les états financiers des entités significatives,


 du travail réalisé sur les contrôles généraux du groupe et sur le
processus de consolidation,
 des procédures d’examen analytiques réalisées au niveau du groupe.

ne sont pas suffisamment appropriés pour être une base de l’opinion de son audit, il
doit sélectionner une ou plusieurs entités afin de réaliser (ou charger l’auditeur de
l’entité) un ou plusieurs des travaux suivants :

 audit des états financiers de l’entité en utilisant le seuil de signification


alloué à cette entité,
 audit d’un ou de plusieurs comptes, types de transactions,
 revue des états financiers de l’entité en utilisant le seuil de signification
alloué à cette entité,
 procédures spéciales.

Selon la norme internationale d’audit ISA 600 l’équipe d’audit doit varier sa sélection
des entités à vérifier d’un exercice à l’autre.

Cette norme avance au niveau du paragraphe A51 un certain nombre de facteurs


susceptible d’affecter le choix de l’auditeur lors de la sélection des entités à contrôler
et la nature du travail à effectuer :

- l’ampleur des éléments probants attendus à être obtenue à partir des


états financiers des entités significatives,
- si l’entité a été créée récemment ou acquise,
- si des changements considérables ont eu lieu dans l’entité,
- si l'audit interne a réalisé des travaux au niveau de l’entité et effet de
cela sur l'audit du groupe,
- si les entités appliquent des systèmes et procédures communes,
- l'efficacité du fonctionnement des contrôles au niveau du groupe,
- variations anormales identifiées lors de l’exécution des procédures
analytiques au niveau du groupe,
- sa signification financière individuelle de, ou le risque posé par, l’entité
en comparaison avec d’autres entités dans cette catégorie,

103
Etude de cas

- si l’entité est soumise à un audit statutaire, réglementaire ou autre.

3.1.2 Contrôle des liasses de consolidation.

Etant donné que la liasse de consolidation constitue un document important dans le


processus d’élaboration des états financiers consolidés, le commissaire aux comptes
doit réserver une attention particulière à sa vérification.

Les travaux du commissaire aux comptes diffèrent dans cette étape selon qu’il s’agit
d’une organisation centralisée ou décentralisée de la consolidation.

a- Contrôle de la liasse dans une organisation centralisée de la consolidation.

Dans ce cas le commissaire aux comptes doit vérifier que les données présentées
au niveau de la liasse concordent avec ceux des états financiers audités de la filiale
et que l’ensemble des informations requises pour les travaux de consolidation ont été
mentionnées.

Cette tache peut être réalisée en effectuant les contrôles suivants :

- si la liasse fait l’objet de travaux d’audit par le commissaire aux comptes


de la filiale, vérifier qu’elle est correctement intégrée au niveau du
journal consolidation par le service consolidation,
- si la liasse n’est pas auditée par le commissaire aux comptes de la filiale
effectuer un rapprochement des postes significatives des états
financiers audités avec les données de la liasse,
- parcourir la liasse afin d’identifier les éventuelles omissions de
renseignement.

b- Contrôle de la liasse dans une organisation décentralisée de la consolidation.

A coté des contrôles déjà mentionnés dans le paragraphe précédent le commissaire


aux comptes doit vérifier que les retraitements d’homogénéisation ont été apportés
aux comptes de la filiale.

104
Etude de cas

3.1.3 Contrôle des opérations de retraitement.

Dans cette étape le commissaire aux comptes doit effectuer ses travaux afin
d’obtenir une assurance raisonnable que :

- les retraitements ont été effectués conformément aux principes


comptables du groupe,
- tous les retraitements nécessaires ont été effectués,
- les retraitements de l’exercice précédent ont été repris.

Les travaux à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes doivent répondre
aux risques identifiés au niveau du chapitre précédent, ces travaux peuvent être
détaillés comme suit :

- les retraitements ont été validés par l’auditeur de la filiale lors de la


vérification de la liasse de consolidation (dans le cas d’une organisation
décentralisée),
- vérifier que les méthodes d’évaluation, présentation et de
comptabilisation des filiales sont conformes aux méthodes retenues par
le groupe,
- vérifier l’exhaustivité des retraitements,
- vérifier que les écritures des exercices antérieurs affectant les capitaux
propres ont été correctement repris,
- effectuer le rapprochement entre les capitaux propres retraités et les
capitaux propres sociaux,
- effectuer le rapprochement entre le résultat retraité et le résultat social,
- comparer les retraitements réalisés pour chaque entité durant l’exercice
en cours avec les exercices précédents.

3.2 Contrôle des opérations de consolidation.

Après avoir étudié les contrôles à réaliser par le commissaire aux comptes
concernant les opérations de pré-consolidation, nous allons exposer dans cette
étape les travaux de vérifications des opérations de consolidation.

105
Etude de cas

Ces travaux seront matérialisés par des tests et des contrôles, dont l’objectif est de
collecter des éléments probants sur lesquels le commissaire aux comptes pourra
fonder son opinion.

3.2.1 Contrôle des reports à nouveau et cumul.

Au début le commissaire aux comptes doit vérifier que les reports à nouveaux du
journal de consolidation sont conformes aux écritures définitives enregistrées à la
clôture de l’exercice précédent.

Ensuite il doit procéder à l’examen des opérations de cumul, qui ne présente pas en
général des risques particuliers, néanmoins il doit procéder à certaines vérifications
lui permettant de s’assurer que :

- tous les comptes de la société consolidante et des filiales ont été


cumulés en totalité,
- les comptes des coentreprises ont été cumulés suivant le pourcentage
de contrôle,
- l’opération de cumul porte sur des données homogènes,
- les montants cumulés correspondent aux soldes figurants sur les
balances retraitées des liasses de consolidations.

Afin d’obtenir cette assurance le commissaire aux comptes peut procéder aux
vérifications suivantes :

- retracer la comptabilisation des comptes significatifs à partir des liasses


au journal de consolidation,
- pour un échantillon de comptes, vérifier la bonne application du
pourcentage d’intégration,
- retracer le chemin d’audit de certaines écritures en partant du journal de
consolidation jusqu'à la balance retraitée pour vérifier l’imputation
adéquate et l’utilisation de soldes provenant de la balance retraitée.

106
Etude de cas

3.2.2 Contrôle de l’élimination des opérations réciproques.

Il faut noter au départ que le risque d’anomalies significatives pouvant être associées
aux opérations d’élimination dépend de l’ampleur des travaux de confirmation
réalisés à la clôture de l’exercice entre les sociétés du groupe et de la vérification
des données des liasses de consolidation par les auditeurs des différentes sociétés.

Comme nous l’avons exposé au niveau de la première partie de ce mémoire les


travaux d’élimination toucheront deux volets :

 l’élimination des comptes intragroupe, et


 l’élimination des pertes et profits interne

a- Contrôle de l’élimination des comptes réciproques.

Le commissaire aux comptes doit cerner dès la phase de compréhension du groupe


les risques associés aux travaux d’éliminations qui découlent essentiellement des
situations suivantes :

o des décalages dans les dates d’enregistrement (marchandises et


règlements en transit),
o des différences de date de clôture,
o à des effets escomptés et non échus,
o des litiges,
o d’erreurs matérielles dans le recensement des transactions,
o des différences de change.

Les vérifications à mettre en œuvre consiste à :

o recenser les comptes intragroupe et vérifier l’égalité et


l’élimination des comptes réciproques,
o recenser les postes n’ayant pas fait l’objet d’élimination, et vérifier
l’origine des éventuelles écarts,
o s’assurer que les effets à payer intragroupe et escomptés par
l’une des sociétés ont été éliminés par la contre partie des
concours bancaires consolidés,

107
Etude de cas

o vérifier que l’élimination concernant les sociétés intégrées


proportionnellement est effectuée à concurrence de la fraction
revenant au groupe,
o vérifier que l’élimination des comptes et transactions entre les
entreprises intégrées proportionnellement est effectuée selon le
pourcentage le plus faible d’intégration.

b- Contrôle de l’élimination des pertes et profits internes.

Le commissaire aux comptes doit procéder aux vérifications nécessaires afin de


s’assurer que le résultat du groupe se compose uniquement du solde des
transactions avec les tiers, et par conséquent les pertes et profits internes ont été
éliminés.

Les pertes et profits intragroupe résultent essentiellement des opérations suivantes :

o le résultat interne sur stocks,


o les plus ou moins values résultant des cessions internes
d’élément d’actif immobilisé,
o les provisions sur les sociétés du groupe,
o les dividendes reçus des sociétés du groupe.

b1- Contrôle de l’élimination des marges intragroupe comprises dans les stocks.

La lourdeur et la complexité de cette tache dépend de la procédure mise en œuvre


pour identifier ces marges, de la bonne application de ces procédures par les
sociétés du groupe, du détail fourni dans les liasses concernant les stocks à la
clôture de l’exercice.

Selon le Mémento pratique audit et commissariat aux comptes 2007-2008 Francis


LEFEBVRE le commissaire aux comptes doit réaliser les travaux suivants :

o « apprécier la procédure utilisée pour identifier les stocks


intragroupe,
o contrôler l’application des principes retenues par le groupe,

108
Etude de cas

o s’assurer que les achats-ventes intragroupe, par rapport à


l’exercice précédent, n’accusent pas une forte hausse susceptible
de générer des stocks groupe,
o vérifier les transactions proches de la clôture de l’exercice,
o s’informer de la manière dont ont été traité les cas d’impossibilité
d’identification du stock intragroupe rotation rapide des stocks,
etc.),
o analyser les cas de marges négatives pour déterminer s’il y a lieu
de constituer une provision pour dépréciation des stocks dans les
comptes consolidés ».

b2- Contrôle de l’élimination des résultats de cession d’immobilisation intragroupe.

Les procédures à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes pour obtenir
suffisamment d’éléments probants lui permettant de s’assurer que ces pertes et
profits ont été éliminés, se résument comme suit :

o à partir des informations sur les cessions intragroupe contenues


dans les liasses de consolidation, remonter au journal
consolidation et vérifier l’exactitude de la comptabilisation des
opérations significatives de l’exercice,
o vérifier que les pourcentages d’élimination correspondent aux
taux suivant :

Méthodes
I.G I.P M.E
d'intégrations

I.G En totalité % I.P % de participation groupe

Produit du % I.P et % de
I.P le plus faible des %
participation dans la société M.E

M.E Produit des % dans les sociétés M.E

o lorsque l’élimination dégage une moins value, vérifier qu’elle ne


correspond pas à une dépréciation de l’immobilisation ;
o s’assurer que les écritures d’élimination relatives aux exercices
antérieurs ont été correctement reprises.

109
Etude de cas

b3- Contrôle de l’élimination des provisions intragroupe.

Le commissaire aux comptes doit procéder aux vérifications suivantes, pour


s’assurer que les provisions intragroupe ont été entièrement éliminées :

o à partir d’une balance consolidée vérifier les comptes de


provision qui subsistent en remontant aux états financiers des
sociétés consolidées,
o vérifier que les provisions sur titres de participations qui
subsistent se rattachent à un risque sur participation au niveau du
groupe, c'est-à-dire lorsque l’activité de la société provisionnée
est très déficitaire et le groupe sera amené à refinancer son
activité,
o après vérification du bien fondé des provisions maintenues, il faut
s’assurer du reclassement au niveau des provisions pour risques
dans le bilan des entités consolidées.

b4- Contrôle de l’élimination des dividendes reçus des sociétés du groupe.

Le commissaire aux comptes doit s’assurer que les dividendes servis à l’intérieur du
groupe ont été intégralement éliminés, pour se faire, il doit :

À partir du dossier juridique qu’il vient de constituer (PV des assemblées) vérifier
l’affectation du résultat de chaque société consolidée et les dividendes accordés aux
sociétés du groupe, ensuite vérifier la comptabilisation de ces dividendes au niveau
des liasses de consolidation (produits des participations des sociétés du groupe) et
l’écriture d’élimination constatée au journal consolidation.

3.2.3 Contrôle de l’élimination des titres et capitaux propres.

A cette étape le commissaire aux comptes doit s’assurer de l’exactitude des écritures
d’élimination des titres de participation et la répartition des réserves et du résultat de
la société consolidée entre groupe et hors groupe, ainsi il doit :

o vérifier le calcul des intérêts minoritaires pour le partage des


réserves et du résultat,

110
Etude de cas

o vérifier que le poste « titres de participation » apparaissant au


bilan consolidé ne renferme que des participations dans des
entités non consolidées,
o dans le cas d’un écart d’acquisition constaté initialement, vérifier
sa reprise et le calcul de l’amortissement.

Par ailleurs, il est important de signaler la spécificité des titres mis en équivalence
lors de cette étape. En effet, les comptes de l’entreprise mis en équivalence n’ayant
pas fait l’objet d’intégration dans les comptes consolidés ainsi aucune écriture
d’élimination n’est à comptabiliser. Par contre ces titres doivent faire l’objet d’une
réévaluation sur la base des éléments d’actifs et de passifs corrigés.

Le commissaire aux comptes doit ainsi vérifier le calcul des capitaux propres
retraités de la société mise en équivalence à partir des derniers états financiers
audités et calculer la nouvelle valeur des titres mis en équivalence.

3.3 Contrôle des opérations intragroupe.

Les transactions intragroupe présentent pour le commissaire aux comptes un risque


non négligeable lors de l’accomplissement de sa mission et ce, malgré la
réglementation d’une partie de ces transactions par le législateur tunisien à travers
les dispositions de la loi 2001-117 à savoir les transactions financières.

Pour développer ce volet nous allons étudier au début les transactions financières
intragroupe telles que définies par l’article 474 du CSC, ensuit nous allons exposer
les autres types de transaction et enfin les diligences à mettre en œuvre par le
commissaire aux comptes.

3.3.1 Les transactions financières intragroupe.

L’article 474 du CSC autorise les sociétés appartenant à un même groupe d’effectuer
des transactions financières intragroupe. Cependant cette autorisation est assortie
de plusieurs conditions, qu’on peut regrouper en trois catégories se rattachant :

o à la relation entre les sociétés,


o à l’objet de l’opération, et

111
Etude de cas

o aux modalités de réalisation de l’opération.

a- Relation entre les sociétés.

D’après l’article 474 du CSC, ces opérations sont permises lorsqu’elles sont
effectuées entre les sociétés du groupe ayant des liens directs ou indirects de capital
et dont l'une dispose d'un pouvoir sur les autres résultant de la détention de plus de
la moitié du capital social, il s’agit donc d’une opération entre une mère et une filiale
ou une filiale et une sous filiale, ce qui exclu :

- les opérations réalisées entre deux filiales si aucun lien direct ou


indirect de capital n’existe entre elle,
- Les opérations réalisées entre la société mère et une société
contrôlée par un type de contrôle autre que de capital (contractuel,
de fait etc.).

b- Objet de l’opération financière.

Le législateur tunisien a présenté une définition des opérations financières autorisées


dans le cadre d’un groupe de sociétés au niveau de l’alinéa 2 de l’article 474 du CSC
« sont considérés opérations financières, tout prêt au sens de la législation relative
aux établissements de crédit, toute avance en compte courant ou garantie, quelles
qu'en soient la nature et la durée ».

Ainsi trois types d’opérations financières ont été présentés par l’alinéa 2 de l’article
474 du CSC :

 Les prêts,
 Les avances en compte courant, et
 Les garanties.

b1- les prêts.

Selon l’alinéa 1 de l’article 4 de la loi n° 2001-65 l’opération de prêt consiste dans


« tout acte par lequel une personne, agissant à titre onéreux, met ou promet de
mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ».

112
Etude de cas

Suivant cette définition on peut dégager les principales caractéristiques du prêt :

o le prêt est accordé contre une rémunération qui dépend du taux


d’intérêt,
o la mise à la disposition (ou la promesse) au profit du bénéficiaire
de la somme d’argent.

b2- les avances en compte courant.

A la différence des prêts, les avances en compte courant ne sont pas assorties d’un
échéancier et leur montant n’est pas déterminé d’avance, ainsi elles ont été définies
comme étant « un contrat par lequel les parties en relation d’affaires, conviennent de
porter réciproquement en compte les opérations successives, chaque créance
perdant son individualité propre et seul le solde du compte étant exigible » (Francis
LEFEBVRE Mémento comptable 1995).

b3- les garanties.

« La société mère est souvent appelée à garantir les engagements de ses filiales à
l’égard des tiers, cette garantie peut revêtir diverses formes » (Francis LEFEBVRE :
Mémento pratique groupe des sociétés 2001-2002).

Ainsi la société mère se trouve dans l’obligation d’honorer les engagements de la


filiale garantie en cas de défaillance de cette dernière. Dans la pratique les garanties
peuvent revêtir plusieurs formes, les plus connues sont les garanties personnelles se
matérialisant par le cautionnement ou l’aval et les garanties réelles se matérialisant
par l’hypothèque ou la gage.

c- Modalités de réalisation de l’opération financière.

Selon l’article 474 du CSC ces opérations ne peuvent être effectuées qu'aux
conditions suivantes :

o que l'opération financière soit normale et n'engendre pas de


difficultés pour la partie qui l'a effectuée.

113
Etude de cas

Le caractère normal de l’opération doit être déterminé par rapport aux opérations
similaires dans le temps et dans l’espace, c'est-à-dire qu’elle doit être conclue dans
des conditions similaires avec des opérations de même nature entre des sociétés qui
n’ont aucun lien. En plus l’opération ne doit en aucun cas mettre l’une des sociétés
contractante en difficultés ou l’exposer à un risque particulier.

o que l'opération soit justifiée par un besoin effectif pour la société


concernée et qu'elle ne résulte pas de considérations fiscales.

Le besoin effectif se matérialise souvent par des situations de difficultés


économiques ou financières nécessitant l’injection des fonds par le groupe au sein
de l’entreprise en difficulté, bien que, dans certaines situations le besoin effectif peut
avoir comme origine des situations autres que la difficulté économique ou financière.
C’est l’exemple d’une filiale qui s’endette (ou se fait garantir par) auprès de la société
mère pour financer l’acquisition d’une autre entreprise ou pour développer son
activité.

o que l'opération comporte une contrepartie effective ou prévisible


pour la société qui l'a effectuée,

Cette condition vise essentiellement à protéger les intérêts minoritaires dans la


société effectuant l’opération, ces derniers n’étant rémunérés qu’avec les dividendes
à la clôture de l’exercice et évidemment des opérations sans contre partie effective
sont de nature à diminuer le résultat distribuable.

Par ailleurs la contre partie effective n’est pas toujours monétaire, ainsi le groupe
peut être amené à injecter des fonds dans une société pour des raisons stratégiques
(mauvaise réputation du groupe en cas de faillite de l’une de ses composantes, ou
encore la perte d’un partenaire dont l’activité est complémentaire par rapport au sien
etc.).

o que l'opération ne vise pas la réalisation d'objectifs personnels


pour les dirigeants de droit ou de fait des sociétés concernées.

Certaines opérations financières entre les sociétés du groupe peuvent avoir comme
origine des intérêts personnels des dirigeants qu’ils peuvent tirer directement ou

114
Etude de cas

indirectement à travers la société qui va en bénéficier néanmoins il est difficile de


démontrer l’objectif personnel d’un dirigeant à travers une opération financière de ce
genre lorsque les conditions présentées ci haut ont été respectés.

3.3.2 Les transactions non financières intragroupe.

Ces transactions constituent une catégorie parmi d’autres que le groupe réalise dans
le cadre de son activité, mais elles se caractérisent par le fait qu’elles sont effectuées
à l’intérieur du groupe. Dans la pratique on distingue deux types de transactions, la
première dite classique regroupant les transactions similaires au niveau de la forme
aux transactions réalisées avec les tiers, comme les opérations d’achats et ventes de
produits et services, sous-traitances, la deuxième catégorie concerne les opérations
spécifiques aux groupes de sociétés c'est-à-dire qu’il est plus habituel de les
rencontrer dans le cadre des groupes que dans d’autres situations. Généralement
les transactions les plus rencontrées se rattachent au partage des frais communs du
groupe, la mise à la disposition de personnel et les transactions portant sur les
éléments d’actif immobilisé.

Le commissaire aux comptes doit réserver une attention particulière à ces


transactions qui englobent souvent un risque significatif de transfert de résultat
découlant de transactions déséquilibrées, il s’agit en fait de déterminer si le prix de
transfert interne des produits et services pratiqué se rapproche des prix dans un
environnement de concurrence entre sociétés ne présentant aucun lien.

3.3.3 Les diligences à mettre en œuvre par le commissaire aux comptes.

a- Contrôle des opérations financières.

Lors de la réalisation de sa mission le commissaire aux comptes doit allouer une


attention particulière au contrôle des opérations financières, les vérifications à
effectuer se rattachent aux points suivants :

o parcourir les balances retraitées afin d’identifier les éventuelles


dissimulations d’emprunt (prêt) dans des comptes inappropriés ;
o consulter les rapports spéciaux des commissaires aux comptes
de chaque société du groupe,

115
Etude de cas

o vérifier pour chaque opération financière détectée que les


conditions requises par l’article 474 du CSC sont remplies,
o lorsqu’une société du groupe est en difficulté économique, vérifier
s’il est nécessaire de constater une provision pour dépréciation
des créances sur cette société et éventuellement la nécessité de
constater une provision pour risque en cas d’action en
comblement de passif de la société défaillante,

b- Contrôle des opérations non financières.

A ce stade le commissaire aux comptes met en œuvre des tests de validation, étant
donné qu’il a déjà testé les points forts de contrôle interne associés à ces
transactions au cours de l’étape précédente.

Comme nous l’avons précisé le principal souci étant de se prononcer sur


l’adéquation entre le prix de transfert interne et le service rendu (ou produit vendu),
l’exhaustivité, la réalité des transactions, l’appropriation des comptes utilisés et la
séparation des exercices.

Le commissaire aux comptes doit mettre en œuvre les tests de validation


nécessaires en tenant compte de sa compréhension du groupe, des procédures de
contrôle interne identifiées et vérifiées.

A titre d’exemple on propose un ensemble de tests qui peuvent être utilisés :

b1- Validation des prix de transfert interne :

Les principaux risques associés aux prix de transfert interne peuvent être
identifiés comme suit :

- les prix appliqués différent sensiblement des prix du marché,


- les prix sont figés et ne tiennent pas compte des évolutions internes et
externes au groupe,
- les prix sont appliqués sans autorisation préalable d’une personne
compétente et dûment habilitée.

116
Etude de cas

Au départ le commissaire aux comptes doit effectuer une comparaison entre les prix
fixés dans les contrats ou conventions exposants les engagements réciproques des
sociétés contractantes et les prix appliqués réellement, par la suite il doit comparer
ces prix avec ceux appliqués dans des transactions identiques sur un marché libre.
Dans cette comparaison il doit tenir compte des caractéristiques techniques des
produits ou des services attachés qui peuvent être une source de différence de prix.
Cette comparaison ne doit pas être limitée aux seules sociétés contractantes. En
effet, il doit étendre ces travaux aux autres sociétés du groupe afin de déterminer s’il
y a des différences de prix de transfert à l’intérieur du groupe, ces différences
peuvent cacher des intérêts personnels des dirigeants.

A partir de sa connaissance du groupe et des stipulations des contrats et


conventions déterminant les prix de transfert, le commissaire aux comptes peut
détecter des insuffisances relatives à l’évolution des prix de transfert, c’est le cas par
exemple lorsqu’il constate une augmentation des charges de personnel d’une société
chargé des affaires financières et comptables des autres sociétés du groupe
moyennant la facturation trimestrielle d’une quotepart des charges de personnel pour
les autres sociétés sans pour autant que la facturation évolue.

L’autorisation préalable des prix de transfert interne découle généralement des


décisions de la direction du groupe, ces décisions sont matérialisé dans la pratique
par des contrats, conventions ou même des notes adressées aux services
concernés. Le commissaire aux comptes doit vérifier lors du contrôle des opérations
intragroupe que les prix de transfert interne ont fait l’objet d’une autorisation
préalable par une personne compétente et dûment habilitée.

b2- Validation de l’exhaustivité des transactions.

Afin d’obtenir une assurance raisonnable que l’ensemble des transactions


intragroupe qui auraient dû être enregistrées ont été comptabilisées, le commissaire
aux comptes doit effectuer un rapprochement entre les contrats, conventions ou
notes autorisant ces transactions avec les écritures comptables conséquentes.

D’autre part le rapprochement des informations sur les opérations avec les parties
liées contenue dans les notes aux états financiers des sociétés du groupe peuvent

117
Etude de cas

révéler pour le commissaire aux comptes des insuffisances d’enregistrement


comptables de l’une des sociétés contractantes.

b3- Validation de la séparation des exercices.

Les opérations intragroupe effectuées à la clôture de l’exercice présentent un risque


accru de chevauchement des exercices. Ce risque peut être diminué par les travaux
de rapprochement des opérations et solde entre les sociétés du groupe.

Néanmoins, le commissaire aux comptes doit mettre en place les travaux


nécessaires lui permettant de s’assurer que ces opérations ont été enregistrées au
niveau des exercices concernés. Dans ce cas il peut parcourir les opérations
comptabilisées au début de l’exercice suivant afin de vérifier s’ils se rattachent
réellement au dit exercice.

b4- Validation de la réalité des transactions.

La réalité des transactions intragroupe, constitue pour le commissaire aux comptes


l’une des zones de risque les plus importantes lors de l’accomplissement de ses
travaux. En effet, ces transactions fictives peuvent avoir pour objectif le transfert de
résultat d’une entité à l’autre et porter ainsi atteinte aux intérêts des minoritaires et
des tiers (créanciers, bailleurs de fonds, personnel etc.) au profit des intérêts des
dirigeants du groupe. Dans d’autres cas ces transactions résultent de la pression
menée par la direction du groupe à propos des résultats déficitaires d’une entité,
amenant ainsi les responsables concernés à utiliser cette pratique pour équilibrer le
résultat.

Ainsi ces transactions impliquent généralement des responsables bien placés dans
l’organisation du groupe, ce qui alourdi la tache du commissaire aux comptes, qui
doit chercher des éléments probants à partir des comptes en effectuant une analyse
détaillée des transactions enregistrées à la clôture de l’exercice et la comparaison
avec les transactions de l’exercice précédent. La comparaison du produit ou service
objet de la transaction avec l’activité des sociétés contractantes et sa connaissance
générale du groupe.

118
Etude de cas

b5- Validation de la comptabilisation appropriée.

Le commissaire aux comptes doit mettre les diligences nécessaires afin de détecter
l’existence de transaction intragroupe comptabilisées dans des comptes appropriés.
En effet, la comptabilisation des opérations intragroupe dans des comptes de résultat
inappropriés peut avoir comme origine des erreurs et des omissions ou des
manœuvres voulant les camoufler ou dissimuler avec d’autres opérations courantes.

Dans ce contexte on peut citer l’exemple d’une transaction fictive facturée à une
société du groupe pour des fins de transfert des résultats (libellée sous forme
d’assistance technique) et comptabilisée au niveau des achats et ventes de
marchandises afin de la dissimiler entre des opérations de type classique.

Le commissaire aux comptes doit réaliser des contrôles détaillés sur les transactions
réalisées à la clôture de l’exercice en les comparants avec ceux de l’exercice
précédent afin de s’assurer que les opérations intragroupe ont été enregistrées au
niveau des comptes appropriés.

Après avoir exposé dans cette section les différents types de contrôles qui peuvent
être exécutés par le commissaire aux comptes lors de la réalisation de sa mission,
nous allons étudier dans la section suivante les diligences spécifiques à mettre en
œuvre pour l’accomplissement de cette mission.

Section 4. Diligences spécifiques

Lors de la réalisation de sa mission le commissaire aux comptes est amené à


effectuer des diligences spécifiques qui découlent de situations associées au
déroulement de sa mission, dans le contexte de l’audit des états financiers
consolidés ces situations résultent des prescriptions de l’article 478 du CSC.

Selon cet article « les procédures de faillite et de redressement ouvertes contre l'une
des sociétés appartenant au groupe de sociétés peuvent être étendues aux autres
sociétés y appartenant », ce qui présente un risque de remise en cause de la
continuité d’exploitation des sociétés du groupe et même du groupe dans son
ensemble, ainsi le commissaire aux comptes des états financiers consolidés se
trouve dans l’obligation d’accorder une attention particulière à ce sujet.

119
Etude de cas

Selon le même article ces procédures sont étendues aux autres sociétés du groupe
dans les cas suivants :

- confusion de leurs patrimoines, d'escroquerie ou d'abus des biens de la


société faisant l'objet de procédures de faillite ou de redressement, ou
- s'il est établi que la société débitrice était fictive, et que les sociétés
appartenant au groupe ont donné l'apparence d'y être associées.

Lors de l’exécution de sa mission le commissaire aux comptes des états financiers


consolidés n’a pas à effectuer des diligences spécifiques pour la recherche des
pratiques décrites ci haut, par contre il a l’obligation d’identifier les sociétés en
difficultés appartenant au groupe afin d’évaluer le risque de remise en cause de la
continuité d’exploitation du groupe.

Pour se faire il dispose des moyens suivants :

- consulter les états financiers et rapports des commissaires aux comptes


des sociétés appartenant au groupe, à la recherche d’une information
indiquant la situation de difficulté d’une entreprise,
- demander un extrait du registre de commerce de toutes les sociétés du
groupe pour s’assurer qu’aucune procédure collective n’a été ouverte à
leur encontre,
- demander par écrit aux dirigeants du groupe si l’une des sociétés est en
difficultés économiques.

A l’identification d’une société appartenant au groupe dans une situation de difficultés


économiques ou de redressement judiciaire, le commissaire aux comptes doit
procéder à l’évaluation de l’impact de cette situation sur la continuité d’exploitation du
groupe dans son ensemble. Cette évaluation présente dans la pratique des difficultés
non négligeables. En effet, le commissaire aux comptes doit s’enquérir à ce stade
sur les raisons de la situation de difficultés économiques de l’une des sociétés du
groupe et vérifier si elle est imputable aux agissements du groupe et par conséquent
il est possible qu’elle soit étendue à ce dernier. Ce qui relève en pratique du
jugement professionnel du commissaire aux comptes. En effet le paragraphe 30 de
l’ISA 570 stipule « A partir des éléments probants recueillis, l'auditeur doit déterminer

120
Etude de cas

si, sur la base de son jugement professionnel, il existe une incertitude significative
révélée par les événements ou les conditions relevés qui, pris isolément ou
ensemble, sont susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l'entité à
poursuivre son activité ».

Lorsque le commissaire aux comptes juge que la continuité d’exploitation du groupe


est probablement remise en cause, il doit s’enquérir auprès de la direction du groupe
sur ce sujet et l’évaluation qu’elle a fait des possibilités d’extension des procédures
de faillite ou de redressement, en effet, selon la norme international d’audit ISA 570,
l'auditeur doit apprécier l'évaluation faite par la direction quant à la capacité de
l'entité à poursuivre son activité.

Enfin le commissaire aux comptes doit tenir compte dans son rapport de la position
adoptée par le groupe, c'est-à-dire soit, que les états financiers vont tenir compte de
cette incertitude de continuité d’exploitation ou non. Dans le premier cas « l'auditeur
doit exprimer une opinion sans réserve mais apporter une modification au contenu
de son rapport, par l'ajout d'un paragraphe d'observation attirant l'attention sur
l'existence d'une incertitude significative provenant d'événements ou de conditions
susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l'entité à poursuivre son
activité, et soulignant la situation décrite dans une note aux états financiers » (ISA
570).

Dans le deuxième cas il doit « exprimer une opinion avec réserve ou une opinion
défavorable. Le rapport doit comporter une référence précise au fait qu'il existe une
incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de
l'entité à poursuivre son activité » (ISA 570).

121
Etude de cas

Chapitre 3 : Travaux de fin de mission:

Ce troisième chapitre sera réservé aux travaux de fin de mission de commissariat


aux comptes, à ce stade les derniers contrôles et revues vont être mis en place afin
de corroborer les éléments probants obtenus jusqu'à cette phase.

La première section sera réservée aux documents de synthèses des travaux de


consolidation à savoir le tableau de rapprochement des résultats sociaux avec le
résultat consolidé et le tableau de rapprochement des capitaux propres sociaux avec
les capitaux propres du groupe retraités.

La deuxième section sera consacrée à l’étude des derniers contrôles à effectuer par
le commissaire aux comptes par le biais de l’examen analytique final et la revue des
états financiers consolidés dans leur ensemble.

Enfin les notes de synthèses de clôture de la mission et l’avis du commissaire aux


comptes seront étudiées au niveau de la troisième section.

Section 1. Les documents de synthèse.

A cette phase de finalisation de la mission de révision des comptes consolidés le


commissaire aux comptes doit porter une attention particulière à la vérification des
documents des synthèses permettant d’une part de s’assurer de la concordance des
informations émanant des comptes sociaux des entités consolidées et l’information
obtenue à partir des états financiers du groupe, et de s’assurer que les états
financiers consolidés ont été présentés conformément aux normes comptables en
vigueur.

1.1 Tableau de rapprochement des résultats.

Ce tableau permet d’effectuer le rapprochement entre les résultats sociaux des


entités consolidées et le résultat consolidé. A cet effet, il regroupe tous les
retraitements de consolidation effectués aux résultats sociaux pour parvenir au
résultat consolidé du groupe.

L’examen du tableau permettra au commissaire aux comptes de visualiser dans un


seul document l’ensemble des retraitements effectués (par type de retraitement ou

122
Etude de cas

par société) et d’avoir ainsi une vue globale des retraitements permettant le passage
des résultats sociaux au résultat consolidé.

Le tableau de rapprochement du résultat peut être présenté comme suit :

Société Société Société Société


Cumul
A B C D
Résultats sociaux

Retraitements d'homogénéisation
- Méthode d'amortissement
- Valorisation des stocks
- Dépréciation des créances

Retraitements de consolidation
- Annulation des dividendes
- Annulation marge interne sur stock
- Annulation plus value sur cession
immobilisation
- Amortissement écart d'acquisition

Résultat consolidé après retraitement

1.2 Tableau de variation des capitaux propres.

Ce document de synthèse élaboré par le service central de consolidation permet


d’expliquer les mouvements intervenus dans le montant des capitaux propres
consolidés entre le début et la fin de chaque exercice, il permet de s'assurer du
respect du principe d'intangibilité du bilan d'ouverture et de la correcte prise en
compte dans le processus de consolidation des opérations spécifiques pouvant
affecter la situation nette du groupe.

123
Etude de cas

Le tableau de variation des capitaux propres peut être présenté comme suit :

Part du groupe Part des minoritaires


Capitaux propres N-1
Variations:
- Résultat de l'exercice
- Différence de conversion
- Augmentation de capital (mère)
- Augmentation de capital (filiales)
- Variation du périmètre (entrées)
- Variation du périmètre (sorties)
- Acquisition partielle de titres (augmentation
du pourcentage d'intérêt)
- Dividendes versés (mère)
- Dividendes versés aux minoritaires (filiales)
Total (1)
Capitaux propres de clôture (2)
Ecart (1)-(2) 0 0

Sur la base de ce tableau, le commissaire aux comptes procède à l’analyse des


différents retraitements touchants les capitaux propres en partant de l’exercice N-1
jusqu’ à l’exercice audité.

D’autre part, le commissaire aux comptes doit s’assurer que les capitaux propres
consolidés (part du groupe et part des minoritaires) correspondent à la somme des
capitaux propres des entités consolidées.

1.3 Etats financiers consolidés.

A la réception des états financiers consolidés définitifs le commissaire aux comptes


doit s’attarder à vérifier que leur présentation et contenue répond aux exigences du
système comptable des entreprises.

Les états financiers consolidés se composent des éléments suivants :

- le bilan ;
- l’état de résultat ;

124
Etude de cas

- l’état de flux de trésorerie ;


- les notes aux états financiers.

La norme comptable générale fourni au niveau de son annexe n° 1 des modèles des
composantes des états financiers, qui peuvent être appliqués pour les états
financiers consolidés sous réserves de quelques modifications afin de les adapter
aux exigences de présentation spécifiques aux normes traitant les états financiers
consolidés. À ce sujet, la norme comptable générale stipule au niveau du paragraphe
21 que « Les formats annexés à cette partie de la norme sont fournis à titre de
modèles. Des rubriques et postes supplémentaires doivent y être ajoutés dès qu'une
norme le requiert ou quand un tel ajout est nécessaire pour présenter fidèlement
l'aspect que l'état financier concerné est censé représenter ».

1.3.1 Spécificité du bilan consolidé.

En plus des rubriques prévues par la norme comptable générale, le commissaire aux
comptes doit vérifier que certaines rubriques ont fait l’objet d’une présentation
adéquate dans le corps du bilan, tels que :

 les intérêts des minoritaires dans les réserves,


 les titres mis en équivalence,
 l’écart d’acquisition.

1.3.2 Spécificité de l’état de résultat consolidé.

Le commissaire aux comptes doit s’assurer que les rubriques suivantes ont été
présentées distinctement au niveau de l’état de résultat consolidé :

 le résultat net des entreprises intégrées,


 la quote-part dans les résultats des entreprises mises en équivalence,
 la dotation aux amortissements des écarts d’acquisition,
 le résultat net de l’ensemble consolidé,
 la part du résultat revenant aux intérêts minoritaires,
 le résultat revenant à l’entreprise consolidante.

125
Etude de cas

1.3.3 Spécificité de l’état de flux de trésorerie consolidé.

Le commissaire aux comptes doit accorder une attention particulière à la vérification


de l’état de flux de trésorerie consolidé, cette attention doit se manifester dès la
phase de prise de connaissance du groupe. À ce stade il doit s’assurer si les entités
consolidées adoptent la même méthode de présentation (autorisée ou de référence),
dans le cas contraire un traitement devrait être exigé au niveau des liasses de
consolidation.

L’élaboration de l’état de flux de trésorerie consiste à effecteur le cumul de la totalité


des rubriques pour les entités intégrées globalement et à concurrence du
pourcentage d’intégration pour les entités intégrées proportionnellement.

Le commissaire aux compte doit s’assurer lors de la vérification de l’état de flux de


trésorerie consolidé que :

- les flux liés aux changements de périmètre de consolidation et de


pourcentage de contrôle ont été pris en considération,
- les flux intragroupe ont été éliminés.

1.3.4 Spécificité des notes aux états financiers consolidés.

Selon le paragraphe 69 de la norme générale n°1 les notes aux états financiers d'une
entreprise doivent :

a) informer sur les bases retenues pour l'élaboration des états financiers et sur
les choix particuliers des principes comptables adoptés afférents aux transactions et
événements les plus significatifs,

b) divulguer et motiver les cas de non respect des normes comptables


tunisiennes dans l'élaboration des états financiers,

c) fournir des informations supplémentaires ne figurant pas dans le corps des


états financiers eux mêmes et qui sont de nature à favoriser une présentation fidèle.

126
Etude de cas

D’autre part la même norme ajoute au niveau du paragraphe 70 que « … Elles


comprennent les informations dont les normes comptables tunisiennes requièrent la
publication et d'autres informations qui sont de nature à favoriser la pertinence ».

Ainsi le commissaire aux comptes doit s’assurer que les notes aux états financiers
consolidés contiennent les informations exigées par les normes comptables traitant
de la consolidation en plus des informations habituelles.

Section 2. Les derniers contrôles.

S’approchant de la clôture de sa mission de révision des comptes consolidés, le


commissaire aux comptes est amené à ce stade à mettre en œuvre des procédures
d’audit dans le but de corroborer les éléments probants déjà collectés.

Selon la norme internationale d’audit ISA 520, l'auditeur doit mettre en œuvre des
procédures analytiques vers la fin ou à la fin de l'audit pour tirer une conclusion
générale sur la cohérence d'ensemble des états financiers s’appuyant sur sa
connaissance de l'entité.

L’examen analytique final vise à corroborer les conclusions auquel le commissaire


aux comptes est parvenu au cours de l’audit des états financiers et l’aide à tirer une
conclusion générale quant au caractère raisonnable des états financiers.

En effectuant l’examen analytique final le commissaire aux comptes cherche à


s’assurer :

- que les états financiers consolidés ne comportent pas des anomalies


significatives non précédemment identifiées,
- que les règles de présentation des états financiers consolidés ont été
observées,
- de la comparabilité des données avec l’exercice précédent,
- que les états financiers définitifs concordent avec les documents de
travail.

127
Etude de cas

L’examen analytique final est susceptible de mettre en évidence d’éventuelles


anomalies que les travaux mis en œuvre jusqu'à cette date n’ont pas pu détecter, il
s’agit notamment :

- des éliminations de titres incomplets (titres de participation dans une


entreprise consolidée figurant au niveau du poste immobilisations
financières),
- des transactions intragroupe non éliminées,
- des retraitements d’homogénéisation non réalisés.

Par ailleurs la compréhension des principales variations des postes de bilan et de


l’état de résultat permettra au commissaire aux comptes de juger la pertinence et
l’exhaustivité de l’information fournie au niveau des notes aux états financiers par
rapport aux exigences des normes comptables.

Section 3. La synthèse de la mission

Cette section sera réservée aux travaux de synthèses de la mission permettant à


leur achèvement d’établir le rapport du commissaire aux comptes sur les états
financiers consolidés. Ces travaux consistent à effectuer au début une note de
synthèse de la mission, ensuite la réalisation d’une revue indépendante du dossier
d’audit et enfin l’obtention d’une lettre d’affirmation de la direction du groupe.

3.1 Note de synthèse de la mission.

A la clôture de chaque mission le commissaire aux comptes établira une note de


synthèse de sa mission. Cette note permet de récapituler l’ensemble de la démarche
d’audit, les éléments significatifs relevés au cours de cette intervention et de justifier
l’opinion émise sur les états financiers consolidés.

La note de synthèse de mission peut être structurée comme suit

A. Environnement de l’entreprise.

Cette partie sera réservée aux principaux renseignements sur le groupe :

128
Etude de cas

a- description des activités,


b- les faits marquants de l’exercice (entrée ou sortie du périmètre de
consolidation).
B. Situation financière.

Cette partie récapitule les renseignements tirés par le commissaire aux comptes sur
la situation financière du groupe, les principaux indicateurs à prendre en compte
sont :

a- l’évolution des chiffres clés par rapport à l’exercice précédent,


b- les sources de financement du groupe,
c- l’évolution de la situation financière du groupe.
C. Stratégie d’audit.
a- risques identifiés lors de la prise de connaissance,
b- implication de ces risques dans la détermination de la stratégie
d’audit,
c- description de la stratégie d’audit appliquée.
D. Seuil de signification et éléments probants recueillis.
a- rappel du seuil de signification alloué à cette mission et les
ajustements proposés et calcul de l’impact des ajustements sur
l’opinion à émettre.
b- description des incertitudes éventuelles.
c- les limitations rencontrées lors de l’accomplissement de la
mission.
E. Résumé des faiblesses relevées.
a- faiblisses du contrôle interne,
b- points d’audit,
c- les aspects juridiques et fiscaux relevés.

3.2 Revue indépendante du dossier d’audit.

La revue indépendante du dossier d’audit consiste à évaluer d’une manière objective


les appréciations significatives de l’équipe d’audit et les conclusions qui seront
formulées dans le rapport sur les comptes.

129
Etude de cas

Selon la norme internationale d’audit ISA 220 « La responsabilité de la revue des


travaux est assignée en fonction du critère d'expérience: les personnes les plus
expérimentées de l'équipe affectée à la mission, y compris l'associé responsable de
la mission, revoient le travail effectué par les moins expérimentées. Les personnes
chargées de la revue examinent si:

(a) les travaux ont été effectués selon les normes professionnelles et
conformément aux obligations légales et réglementaires,

(b) des questions importantes ont été relevées pour être prises en
compte ultérieurement,

(c) des consultations appropriées ont été menées et si les conclusions


auxquelles elles ont abouti ont été documentées et suivies,

(d) il convient de modifier la nature, le calendrier et l'étendue des


travaux effectués,

(e) les travaux effectués permettent de fonder les conclusions


formulées et sont correctement documentés,

(f) les éléments probants collectés sont suffisants et appropriés pour


fonder l’opinion exprimée dans le rapport d'audit, et

(g) les objectifs fixés lors de la définition des procédures d’audit ont été
atteints ».

3.3 Lettre d’affirmation.

Lors de la réalisation de sa mission de révision des comptes consolidés, le


commissaire aux comptes est amené à utiliser des déclarations orales de la direction
en tant qu’éléments probants. A la clôture de la mission, de préférence à une date
proche de la date d’émission de son rapport, il doit obtenir une confirmation écrite
des déclarations de la direction.

130
Etude de cas

La lettre de direction permettra au commissaire aux comptes d’obtenir une


confirmation sur les éléments significatifs des comptes consolidés pour lesquels
l’obtention d’éléments probants est difficile à mettre en œuvre.

Selon le Mémento pratique audit et commissariat aux comptes 2007-2008 Francis


LEFEBVRE, le contenu de la lettre d’affirmation peut principalement concerner :

 la définition du périmètre de consolidation, et notamment :


- l’absence d’entités ad hoc non consolidées et pour lesquelles
aucune information n’est donnée dans l’annexe aux comptes
consolidés,
- l’absence de contrats de portage non mentionnés dans l’annexe
aux comptes consolidés,
- la justification des méthodes de consolidation qui apparaitraient
non conformes aux règles décrites,
- l’absence de participations non consolidées sur lesquelles le
groupe exerce au minimum une influence notable.
 l’exhaustivité des engagements hors bilan,
 l’exhaustivité du recensement des risques, soit par comptabilisation
dans les comptes consolidés, soit par la production d’une information
adéquate en annexe,
 l’existence d’événements postérieurs à la clôture de l’exercice.

Le commissaire aux comptes doit conserver dans ses dossiers de travail la trace des
déclarations de la direction, sous forme de résumé des entretiens oraux avec cette
dernière, ou les déclarations écrites elles-mêmes.

En cas de refus de la direction de fournir une lettre d’affirmation, le commissaire aux


comptes considère ce fait comme étant une limitation de l’étendue de ses travaux
d’audit et doit exprimer une opinion avec réserve ou formuler une impossibilité
d’exprimer une opinion.

131
Etude de cas

3.4 Avis du commissaire aux comptes.

C’est la dernière étape de cette mission, matérialisée par l’élaboration d’un rapport
contenant l’avis du commissaire aux comptes sur la régularité et la sincérité des
états financiers consolidés. L’expression de cet avis n’engage que la responsabilité
du commissaire aux comptes des états financiers consolidés même si les entités
consolidées (faisant partie intégrante des états financiers audités) ont été auditées
par d’autres professionnels. En effet, le commissaire aux comptes des états
financiers consolidés est tenu de consulter les rapports des autres auditeurs, selon
l’article 471 du CSC « le commissaire aux comptes ne certifie les états financiers
consolidés qu'après avoir consulté les rapports des commissaires aux comptes des
sociétés appartenant au groupe lorsque celles-ci sont soumises à l'obligation de
désigner un commissaire aux comptes », mais il demeure le seul responsable de son
opinion et sa responsabilité ne peut être dégagée ou atténuée par le fait que les
comptes de certaines entités du groupe ont été certifiés par d’autres professionnels.

La spécificité de cette étape nous amène à soulever les points suivants.

3.4.1 Impact de l’avis des autres auditeurs sur l’opinion du commissaire aux
comptes.

a- Avis sans réserve émis par l’auditeur de l’entité consolidée.

Dans cette situation le commissaire aux comptes doit apprécier si cette réserve doit
être reprise dans les comptes consolidés. En effet, en dépit de l’absence de réserve
dans rapport du dit auditeur, le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés peut, en fonction des travaux qu’il a effectués et de son jugement
professionnel, décider autrement et formuler une réserve ou un refus de certification
de l’entreprise consolidée.

b- Avis avec réserve émis par l’auditeur de l’entité consolidée.

Le commissaire aux comptes des états financiers consolidés doit étudier les réserves
formulées par un auditeur d’une entité consolidée et décider s’ils vont être maintenus
au niveau de son rapport sur les états financiers du groupe ou décider qu’elles sont
techniquement non fondées. C’est le cas par exemple d’une provision sur une

132
Etude de cas

société du groupe non constatée étant donné que ce type d’écriture fera l’objet
d’élimination.

3.4.2 Expression de l’opinion du commissaire aux comptes.

Selon la norme internationale d’audit ISA 700, le rapport élaboré par le commissaire
doit clairement exprimer son opinion sur les états financiers.

Le rapport élaboré par le commissaire aux comptes peut contenir :

- une certification sans réserve,


- une certification avec réserve,
- l’impossibilité d’exprimer une opinion,
- le refus de certification.

a- La certification sans réserve.

Selon le paragraphe 39 de l’ISA 700 « Une opinion sans réserve doit être exprimée
lorsque l'auditeur conclut que les états financiers donnent une image fidèle, ou
présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au
référentiel comptable applicable ».

Cette certification ne peut être effectuée que dans la mesure où le commissaire aux
comptes estime que :

- Il a pu mettre toutes les diligences jugées nécessaires en réponse aux


exigences professionnelles sans aucune limitation,
- Il a une assurance raisonnable que les éléments probants recueillis
durant tout sa mission permettent de conclure que les comptes sont
établis et présentés selon le système comptable des entreprises.

b- Certification avec réserve.

Selon la norme ISA 701 « Une opinion avec réserve doit être exprimée lorsque
l'auditeur estime qu'une opinion sans réserve ne peut pas être donnée et que
l'incidence des désaccords avec la direction, ou la limitation de l'étendue de ses
travaux, n'est pas d’une importance telle et ne concerne pas un nombre important

133
Etude de cas

d’éléments contenus dans les états financiers, qu’elle conduirait à une opinion
défavorable ou à une impossibilité d'exprimer une opinion ».

Le commissaire aux comptes doit décrire clairement dans son rapport toutes les
raisons essentielles qui la motivent et, à moins que cela soit impossible, en quantifier
l’incidence éventuelle sur les états financiers.

D’autre part lorsqu’il s’agit d’une limitation il doit décrire la limitation et indiquer que
des ajustements éventuels des états financiers auraient pu se révéler nécessaires si
la limitation n'avait pas existé.

c- Impossibilité d’exprimer une opinion.

L’impossibilité d'exprimer une opinion par le commissaire aux comptes doit être
formulée lorsque l'incidence d'une limitation de l'étendue des travaux

- est importante et
- concerne un nombre important d’éléments contenus dans les états
financiers.

De tel sorte que l'auditeur n'a pas été en mesure de recueillir des éléments probants
suffisants.

Le commissaire aux comptes doit décrire la limitation et indiquer que des


ajustements éventuels des états financiers auraient pu se révéler nécessaires si la
limitation n'avait pas existé, il doit en outre décrire clairement dans son rapport toutes
les raisons essentielles qui la motivent et, à moins que cela soit impossible, en
quantifier l’incidence éventuelle sur les états financiers.

d- Opinion défavorable.

Selon le paragraphe 14 de la norme internationale d’audit ISA 701 « Une opinion


défavorable doit être exprimée lorsque l'incidence du désaccord sur les états
financiers est si importante et concerne un nombre important d’éléments contenus
dans les états financiers que l'auditeur estime qu'une réserve dans son rapport ne
suffirait pas à informer sur la nature incomplète ou trompeuse des états financiers ».

134
Etude de cas

Comme pour la certification avec réserve le commissaire aux comptes doit décrire
clairement dans son rapport toutes les raisons essentielles qui la motivent et, à
moins que cela soit impossible, en quantifier l’incidence éventuelle sur les états
financiers.

135
Etude de cas

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.

Nous avons essayé de présenter tout au long de cette partie la démarche d’audit des
comptes consolidés, cette démarche a été conçue en tenant compte des spécificités
des états financiers consolidés présentés au niveau de la première partie.

Cette démarche a été structurée en vue de permettre au commissaire aux comptes


de recueillir le maximum d’éléments probants lui permettant de se prononcer sur la
régularité et la sincérité des états financiers consolidés.

Il est à signaler que l’objectif de cette deuxième partie n’est pas d’établir un
inventaire détaillé des contrôles usuels possibles des comptes consolidés mais plutôt
de définir les axes d’audit spécifiques à cette mission et de répondre à des
problèmes d’ordre pratique que le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés pourrait rencontrer.

En effet les contrôles et les vérifications pouvant être réalisés par le commissaire aux
comptes différent d’un groupe à l’autre suivant la spécificité de chaque groupe.

La troisième partie de ce mémoire sera réservée à une étude empirique portant sur
un cas pratique, dont l’objectif est de mettre en œuvre la démarche d’audit
développée au niveau de la deuxième partie.

136
Etude de cas

TROISIEME PARTIE

Etude de cas

137
Etude de cas

Après avoir étudié au niveau de la deuxième partie de ce mémoire l’approche d’audit


des comptes consolidés, nous allons exposer dans cette troisième partie une étude
empirique portant sur un cas pratique pour illustrer la mise en place de cette
démarche par le commissaire aux comptes. Le but est de mettre en exergue
l’essentiel des contrôles sur les éléments significatifs suivants :

- la prise de connaissance du groupe,


- le périmètre et les méthodes de consolidation,
- les bases de mesure et les principes comptables appliqués,
- le contrôle des opérations réciproques,
- le seuil de signification alloué aux états financiers consolidés,
- les écritures d’élimination des comptes et opérations réciproques,
- l’élimination des titres et la répartition des capitaux propres.

Section 1 : Données relatives au groupe.

1.1 Présentation du groupe « MEDICAT ».

Le groupe « MEDICAT » est un groupe au capital de 5.000.000,000 dinars, composé


par la société mère « MEDICAT » et ses deux filiales « CODIM » et
« COSMETICA ».

La société « MEDICAT », ainsi que les sociétés « CODIM » et « COSMETICA » sont


des sociétés anonymes établies en Tunisie. La société mère a pour objet la
fabrication des produits pharmaceutiques, les deux autres sociétés ont pour objet
l’importation et la commercialisation des produits cosmétiques.

Les états financiers individuels des sociétés « MEDICAT », « CODIM » et


« COSMETICA » se présentent à la clôture de l’exercice 2006 comme suit :

138
Etude de cas

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


BILAN ACTIFS ARRETE AU 31/12/2006
(Exprimé en dinars tunisien)
ACTIFS MEDICAT CODIM COSMETICA
Actifs non courants
Actifs immobilisés

Immobilisations incorporelles 38 987,542 5 755,215 9 350,125


Moins: amortissements -14 563,827 -2 514,652 4 251,548
Valeur comptable nette 24 423,715 3 240,563 13 601,673

Immobilisations corporelles 18 754 012,824 380 542,128 349 462,387


Moins: amortissements -10 524 312,555 -205 425,670 -78 496,652
Valeur comptable nette 8 229 700,269 175 116,458 270 965,735

Immobilisations financières 912 500,000 105 425,878 138 437,000


Moins: provisions
Valeur comptable nette 912 500,000 105 425,878 138 437,000

Total Actifs immobilisés 9 166 623,984 283 782,899 423 004,408

Autres Actifs non courants 12 548,728 0,000 0,000

Total des Actifs non courants 9 179 172,712 283 782,899 423 004,408

Actifs courants

Stocks 3 014 259,988 998 032,919 1 266 268,425


Provisions -335 429,840 -15 274,901 0,000
Valeur comptable nette 2 678 830,148 982 758,018 1 266 268,425

Clients & comptes rattachés 2 578 269,314 665 901,456 1 236 168,441
Provisions -358 417,125 -45 122,882 0,000
Valeur comptable nette 2 219 852,189 620 778,574 1 236 168,441

Autres actifs courants 353 543,698 275 902,657 415 985,312


Provisions -2 574,200 -1 056,205 0,000
Valeur comptable nette 350 969,498 274 846,452 415 985,312

Placements et autres actifs financiers 75 000,000

Liquidités et équivalents de liquidités 39 936,658 80 040,132 82 145,981

Total Actifs courants 5 289 588,493 1 958 423,176 3 075 568,159

Total des Actifs 14 468 761,205 2 242 206,075 3 498 572,567

139
Etude de cas

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


BILAN PASSIFS ARRETE AU 31/12/2006
(Exprimé en dinars tunisien)
CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS MEDICAT CODIM COSMETICA
CAPITAUX PROPRES

Capital social 5 000 000,000 500 000,000 750 000,000


Réserves 1 524 910,221 78 519,221 62 514,992
Autres capitaux propres 300 000,000 0,000 0,000
Résultats reportés 1 525 468,911 289 543,211 201 982,652
Total des capitaux propres avant résultat 8 350 379,132 868 062,432 1 014 497,644

Résultat de l'exercice 1 140 611,135 402 327,794 773 160,412

Total des capitaux propres avant affectation 9 490 990,267 1 270 390,226 1 787 658,056

PASSIFS

Passifs non courants

Emprunts 630 000,000 0,000


Autres passifs financiers 0,000 0,000 0,000
Provisions 25 000,000 15 226,878 0,000

Total des passifs non courants 655 000,000 15 226,878 0,000

Passifs courants

Fournisseurs et comptes rattachés 2 675 499,147 840 659,704 1 405 424,987


Autres passifs courants 421 455,827 105 426,589 305 489,524
Concours bancaires 1 225 815,964 10 502,678 0,000

Total des passifs courants 4 322 770,938 956 588,971 1 710 914,511

TOTAL DES PASSIFS 4 977 770,938 971 815,849 1 710 914,511

Total des capitaux propres et des passifs 14 468 761,205 2 242 206,075 3 498 572,567

140
Etude de cas

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


ETAT DE RESULTAT 2006
(Exprimé en dinars tunisien)

LIBELLE MEDICAT CODIM COSMETICA


PRODUITS D'EXPLOITATION

Revenus 27 425 658,115 4 512 908,542 7 518 425,904


Autres produits d'exploitations 52 116,302 0,000 1 022,209
Productions immobilisée 0,000 0,000 0,000

Total des produits d'exploitation 27 477 774,417 4 512 908,542 7 519 448,113

CHARGES D'EXPLOITATION

Achats consommés -21 825 072,771 -3 476 260,571 -5 658 541,692


Charges de personnel -642 379,355 -273 447,568 -315 696,976
Dotations aux amortissements et aux
provisions -2 724 305,987 -52 891,524 -48 653,218
Autres charges d'exploitation -591 183,293 -121 785,497 -389 931,081

Total des charges d'exploitation -25 782 941,406 -3 924 385,160 -6 412 822,967

Résultat d'exploitation 1 694 833,011 588 523,382 1 106 625,146

Charges financières nettes -210 587,320 -5 625,879 -18 204,632


Produits financiers 1 524,214 12 545,912 10 250,114
Autres gains ordinaires 12 534,545 1 578,912 2 145,891
Autres pertes ordinaires -26 548,147 -325,479 1 255,498

Résultat des activités ordinaires avant impôt 1 471 756,303 596 696,848 1 102 072,017

Impôt sur les bénéfices -331 145,168 -194 369,054 -328 911,605

Résultat des activités ordinaires après


impôt 1 140 611,135 402 327,794 773 160,412

Eléments extraordinaires (gains/pertes) 0,000 0,000 0,000

Résultat net de l'exercice 1 140 611,135 402 327,794 773 160,412

141
Etude de cas

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


ETAT DE FLUX DE TRESORERIE 2006
(Exprimé en dinars tunisien)
LIBELLE MEDICAT CODIM COSMETICA
Flux de trésorerie liés à l'exploitation
Résultat net 1 140 611,135 402 327,794 773 160,412
Ajustement pour
Amortissement 2 724 305,987 52 891,524 48 653,218
Variation des
Stocks -1 150 455,206 129 138,289 -627 406,305
Clients et comptes rattachés -889 144,901 -291 508,972 -325 655,402
Autres actifs courants -37 678,727 -19 822,273 -86 646,842
Fournisseurs et autres dettes -982 930,410 -194 486,994 267 470,281
Reprises / provisions 0,000 0,000 0,000
Produits des placements 0,000 0,000 0,000
TVA / investissements 0,000 1 025,478 0,000
Frais d'émission / crédit mobilisé -3 000,000 0,000 0,000

Flux de trésorerie provenant des activités 801 707,878 79 564,846 49 575,362


d'exploitation

Flux de trésorerie liés aux activités d'investissements


Décaissements provenant de l'acquisition des -1 280 424,980 -52 546,870 -31 458,124
immobilisations corporelles et incorporelles
Décaissements provenant de l'acquisition des 0,000 0,000 0,000
immobilisations financières

Flux de trésorerie provenant des activités -1 280 424,980 -52 546,870 -31 458,124
d'investissements

Flux de trésorerie liés aux activités de financement


Encaissement suite à l'émission d'actions 0,000 0,000 0,000
Dividendes et autres distributions 0,000 0,000 0,000
Encaissements provenant des placements courants 0,000 0,000 0,000
Décaissements provenant des placements courants 0,000 0,000 -75 000,000
Produits des placements courants 0,000 0,000 7 500,000
Encaissements provenant des bons et emprunts 600 000,000 0,000 0,000
Remboursement d'emprunt -325 705,000 0,000 0,000
Flux de trésorerie affectés aux activités 274 295,000 0,000 -67 500,000
de financement

Variation de la trésorerie -204 422,102 27 017,976 -49 382,762

Trésorerie au début de l'exercice -981 457,204 42 519,478 131 528,743


Trésorerie à la clôture de l'exercice -1 185 879,306 69 537,454 82 145,981

142
Etude de cas

1.2 Données de la consolidation.

1.2.1 Périmètre de consolidation.

Le périmètre de consolidation du groupe « MEDICAT », se présente comme suit :

MEDICAT

75% 70%

CODIM COSMETICA
10%

1.2.2 Mesure du contrôle et de la dépendance.

Le tableau suivant récapitule les pourcentages de contrôle, d’intérêt et la méthode de


consolidation de chaque société du groupe « MEDICAT ».

Société % de contrôle Méthode de consolidation % d'intérêt


MEDICAT 100% Intégration globale 100,00%
CODIM 75% Intégration globale 75,00%
COSMETICA 80% Intégration globale 77,50%

1.2.3 Les bases de mesure et principes comptables appliqués.

Les états financiers consolidés du groupe « MEDICAT » ont été préparés en se


référant aux principes comptables généralement admis, à la norme comptable 35
relative aux états financiers consolidés et à la norme comptable 38 relative au
regroupement d’entreprise.

Les sociétés du groupe ont appliqué l’ensemble des normes comptables en vigueur.

Les états financiers consolidés sont exprimés en dinars tunisiens.

143
Etude de cas

1.2.4 Les retraitements d’homogénéisation.

Les états financiers des sociétés « CODIM » et « COSMETICA » ont fait l’objet des
retraitements nécessaires pour se conformer aux méthodes comptables choisies par
le groupe et ce conformément aux prescriptions du manuel de consolidation.

1.2.5 L’intégration des comptes..

S’agissant de filiales, les différents postes des états financiers des sociétés
« MEDICAT » et « CODIM » ont été cumulés avec les postes de la société mère
« COSMETICA».

1.2.6 Les écritures d’élimination des opérations et soldes intragroupe.

Conformément à la norme comptable 35, les opérations et soldes réciproques ont


été annulés. Ces opérations portent sur les ventes et achats de marchandises et
services et d’opération financières.

Les flux et soldes réciproques ont été annulés totalement étant donné que les trois
sociétés ont fait ‘objet d’une intégration globale.

Les écritures d’élimination d’opérations et de soldes réciproques se présentent


comme suit :

Vente MEDICAT 980 659,500


Achat CODIM 980 659,500
Elimination des opérations achats-ventes entre MEDICAT et CODIM

Vente MEDICAT 1 575 328,958


Achat COSMETICA 1 575 328,958
Elimination des opérations achats-ventes entre MEDICAT et COSMETICA

Vente COSMETICA 35 850,000


Achat CODIM 35 850,000
Elimination des opérations achats-ventes entre COSMETICA et CODIM

Vente COSMETICA 3 598,600


Achat MEDICAT 3 598,600
Elimination des opérations achats-ventes entre COSMETICA et MEDICAT

Fournisseur MEDICAT 26 580,000


Client CODIM 26 580,000
Elimination des opérations Fournisseur-Client entre MEDICAT et CODIM

144
Etude de cas

Fournisseur MEDICAT 12 920,000


Client COSMETICA 12 920,000
Elimination des opérations Fournisseur-Client entre MEDICAT et
COSMETICA

Fournisseur COSMETICA 397,500


Client CODIM 397,500
Elimination des opérations Fournisseur-Client entre COSMETICA et CODIM

Fournisseur COSMETICA 525,300


Client MEDICAT 525,300
Elimination des opérations Fournisseur-Client entre COSMETICA et
MEDICAT

Vente MEDICAT 7 500,000


TVA collecté MEDICAT 1 350,000
Immob en cours CODIM 8 662,500
TVA récupérable CODIM 187,500
Elimination des opérations entre MEDICAT et CODIM mois 12/2006

Emprunt MEDICAT 130 000,000


Prêt COSMETICA 130 000,000
Elimination de l'opération d'emprunt-prêt entre MEDICAT et COSMETICA

Produits financiers COSMETICA 6 500,000


Charges financières MEDICAT 6 500,000
Elimination des charges financière-produits financiers entre MEDICAT et
COSMETICA

Revenus des loyers MEDICAT 48 000,000


TVA collecté MEDICAT 8 640,000
Location COSMETICA 53 904,000
TVA récupérable COSMETICA 2 736,000
Elimination des loyers entre MEDICAT et COSMETICA du mois 12/2006

1.2.7 Les écritures d’élimination des titres de participation.

Cette étape constitue la dernière phase du processus de consolidation. Elle consiste


à passer les écritures d’élimination des titres de participation et la répartition des
capitaux propres des sociétés entrant dans le périmètre de consolidation.

Les écritures d’élimination et de répartition se résument comme suit :

 élimination des titres par imputation sur le capital des filiales,


 constatation des intérêts hors groupe en fonction du pourcentage
d’intérêt dans les capitaux propres et les résultats,

145
Etude de cas

 constatation de la part du groupe dans les capitaux propres et les


résultats des filiales.

Les écritures nécessaires se présentent comme suit :

Réserves MEDICAT 1 524 910,221


Autres capitaux propres MEDICAT 300 000,000
Résultats reportés MEDICAT 1 525 468,911
Réserves consolidés MEDICAT 3 350 379,132
Répartition des réserves MEDICAT

Résultat MEDICAT 1 140 611,135


Résultats consolidés MEDICAT 1 140 611,135
Répartition du résultat réalisé par MEDICAT

Capital COSMETICA 750 000,000


Réserves COSMETICA 62 514,992
Résultats reportés
COSMETICA 201 982,652
Titres COSMETICA chez MEDICAT 525 000,000
Titres COSMETICA chez CODIM 75 000,000
Réserves consolidés COSMETICA 204 985,674
Intérêts des minoritaires COSMETICA 209 511,970
Répartition des capitaux propres et élimination des titres COSMETICA

Résultat COSMETICA 773 160,412


Résultats consolidés COSMETICA 599 199,319
Intérêts des minoritaires COSMETICA 173 961,093
Répartition du résultat réalisé par COSMETICA

Capital CODIM 500 000,000


Réserves CODIM 78 519,221
Résultats reportés CODIM 289 543,211
Titres CODIM chez MEDICAT 375 000,000
Réserves consolidés CODIM 276 046,824
Intérêts des minoritaires CODIM 217 015,608
Répartition des capitaux propres et élimination des titres CODIM

Résultat CODIM 402 327,794


Résultats consolidés CODIM 301 745,845
Intérêts des minoritaires CODIM 100 581,948
Répartition du résultat réalisé par CODIM

1.2.8 Présentation des états financiers.

Les états financiers du groupe « MEDICAT » se composent du bilan consolidé, l’état


de résultat consolidé, l’état de flux de trésorerie consolidé et les notes aux états
financiers consolidés. Ils se présentent comme suit :

146
Etude de cas

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


BILAN ACTIFS CONSOLIDE RRETE AU 31/12/2006
(Exprimé en dinars tunisien)
ACTIFS Note 2006 2005
Actifs non courants
Actifs immobilisés
Immobilisations incorporelles Note (1) 54 092,882 54 092,882
Moins: amortissements -12 826,931 -4 776,480
Valeur comptable nette 41 265,951 49 316,402

Immobilisations corporelles Note (2) 19 475 354,839 18 110 924,865


Moins: amortissements -10 808 234,877 -8 091 596,147
Valeur comptable nette 8 667 119,962 10 019 328,718

Immobilisations financières Note (3) 51 362,878 47 589,147


Moins: provisions 0,000 0,000
Valeur comptable nette 51 362,878 47 589,147

Total Actifs immobilisés 8 759 748,791 10 116 234,267

Autres Actifs non courants 12 548,728 20 914,546

Total des Actifs non courants 8 772 297,519 10 137 148,813

Actifs courants

Stocks Note (4) 5 278 561,332 3 614 838,110


Provisions -350 704,741 -350 704,741
Valeur comptable nette 4 927 856,591 3 264 133,369

Clients & comptes rattachés Note (5) 4 439 916,411 2 423 128,173
Provisions -403 540,007 -278 061,044
Valeur comptable nette 4 036 376,404 2 145 067,129

Autres actifs courants Note (6) 1 042 508,167 710 266,905


Provisions -3 630,405 -3 630,405
Valeur comptable nette 1 038 877,762 706 636,500

Placements et autres actifs financiers 75 000,000 0,000

Liquidités et équivalents de liquidités Note (7) 202 122,771 152 487,200

Total Actifs courants 10 280 233,528 6 268 324,198

Total des Actifs 19 052 531,047 16 405 473,011

147
Etude de cas

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


BILAN PASSIFS CONSOLIDE ARRETE AU 31/12/2006
(Exprimé en dinars tunisien)
CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS Note 2006 2005
CAPITAUX PROPRES

Capital social 5 000 000,000 5 000 000,000


Réserves consolidés Note (8) 3 831 411,630 1 158 905,471
Résultats consolidés Note (9) 2 039 960,299 1 697 677,735

Situation nette consolidée 10 871 371,929 7 856 583,206


Réserves hors groupe Note (8) 426 527,578 150 920,414
Résultat hors groupe Note (9) 274 543,041 158 722,194

Intérêts des minoritaires 701 070,619 309 642,608

PASSIFS

Passifs non courants

Note
Emprunts (10) 500 000,000 325 705,000
Autres passifs financiers 0,000 0,000
Provisions 40 226,878 40 226,878

Total des passifs non courants 540 226,878 365 931,878

Passifs courants

Note
Fournisseurs et comptes rattachés (11) 4 881 161,039 5 918 161,039
Note
Autres passifs courants (12) 822 381,940 995 258,097
Note
Concours bancaires (13) 1 236 318,642 959 896,183

Total des passifs courants 6 939 861,621 7 873 315,319

TOTAL DES PASSIFS 7 480 088,499 8 239 247,197

Total des capitaux propres et des passifs 19 052 531,047 16 405 473,011

148
Etude de cas

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


ETAT DE RESULTAT CONSOLIDE 2006
(Exprimé en dinars tunisien)
LIBELLE 2006 2005
PRODUITS D'EXPLOITATION

Revenus 36 854 055,503 31 252 458,901


Autres produits d'exploitations 5 138,511 11 452,804
Productions immobilisée 0,000 0,000

Total des produits d'exploitation 36 859 194,014 31 263 911,705

CHARGES D'EXPLOITATION

Achats consommés -28 364 437,976 -24 520 145,872


Charges de personnel -1 231 523,899 -909 446,554
Dotations aux amortissements et aux provisions -2 825 850,729 -2 124 250,415
Autres charges d'exploitation -1 048 995,871 -980 589,704

Total des charges d'exploitation -33 470 808,475 -28 534 432,545

Résultat d'exploitation 3 388 385,539 2 729 479,160

Charges financières nettes -227 917,831 -189 981,542


Produits financiers 17 820,240 15 203,971
Autres gains ordinaires 16 259,348 25 901,487
Autres pertes ordinaires -25 618,128 -37 589,475

Résultat des activités ordinaires avant impôt 3 168 929,168 2 543 013,601

Impôt sur les bénéfices -854 425,828 -686 613,672

Résultat des activités ordinaires après impôt 2 314 503,340 1 856 399,929

Eléments extraordinaires (gains/pertes) 0,000

Résultat net de l'ensemble consolidé 2 314 503,340 1 856 399,929

Résultat revenant à l'entreprise consolidante 2 039 960,299 1 697 677,735

Résultat revenant aux intérêts minoritaires 274 543,041 158 722,194

149
Etude de cas

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


ETAT DE FLUX DE TRESORERIE CONSOLIDE 2006
(Exprimé en dinars tunisien)
LIBELLE 2006 2005
Flux de trésorerie liés à l'exploitation
Résultat net 2 314 503,340 1 856 399,929
Ajustement pour
Amortissement 2 825 850,729 2 124 250,415
Variation des
Stocks -1 648 723,222 -1 644 671,777
Clients et comptes rattachés -1 506 309,275 -528 214,529
Autres actifs courants -144 147,842 -75 428,904
Fournisseurs et autres dettes -908 351,122 -516 827,132
Reprises / provisions 0,000 -318 537,786
Produits des placements 0,000 -2 499,900
TVA / investissements 1 025,478 -3 851,160
Frais d'émission / crédit mobilisé -3 000,000 995,130
-2 655,000
Flux de trésorerie provenant des activités 930 848,086 888 959,286
d'exploitation

Flux de trésorerie liés aux activités d'investissements


Décaissements provenant de l'acquisition des -1 364 429,974 -473 227,033
immobilisations corporelles et incorporelles
Décaissements provenant de l'acquisition des 0,000 2 500,000
immobilisations financières

Flux de trésorerie provenant des activités -1 364 429,974 -470 727,033


d'investissements

Flux de trésorerie liés aux activités de financement


Encaissement suite à l'émission d'actions 0,000 0,000
Dividendes et autres distributions 0,000 -150 248,000
Encaissements provenant des placements courants 0,000 0,000
Décaissements provenant des placements courants -75 000,000 0,000
Produits des placements courants 7 500,000 0,000
Encaissements provenant des bons et emprunts 600 000,000 0,000
Remboursement d'emprunt -325 705,000 -400 575,000
Flux de trésorerie affectés aux activités 206 795,000 -550 823,000
de financement

Variation de la trésorerie -226 786,888 -132 590,747

Trésorerie au début de l'exercice -807 408,983 -674 818,236


Trésorerie à la clôture de l'exercice -1 034 195,871 -807 408,983

150
Etude de cas

LES NOTES AUX ETATS FINANCIERS CONSOLIDES

A. Faits marquants le l’exercice.

Le résultat consolidé réalisé par le groupe « MEDICAT » durant l’exercice 2006


s’élève à 2.314.503,340 dinars, contre 1.856.399,929 pour l’exercice 2005, soit une
augmentation de 24,68%.

Le bilan consolidé affiche un total de 19.052.531,047 dinars au 31 décembre 2006,


soit une augmentation de 2.647.058,036 dinars par rapport à l’exercice 2005.

B. Les notes aux états financiers.

Note (1) – Immobilisations incorporelles.

Les immobilisations incorporelles s’élèvent à la clôture de l’exercice 2006 à


54.092.892 dinars, elles sont enregistrées à leur coût d’acquisition.

Note (2) – Immobilisations corporelles.

A la clôture de l’exercice 2006 cette rubrique se détaille comme suit :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Terrain 1 250 144,700 0,000 0,000 1 250 144,700
Construction 3 547 985,124 0,000 0,000 3 547 985,124
A.A.I 325 148,250 3 578,289 9 845,215 338 571,754
Matériel et outillage 12 803 998,398 49 357,915 35 412,857 12 888 769,170
Matériel de transport 325 789,102 277 523,149 258 939,461 862 251,712
Equipements de bureau 175 488,995 37 895,405 45 264,854 258 649,254
Immobilisations en cours 325 458,255 3 524,870 0,000 328 983,125
TOTAL 18 754 012,824 371 879,628 349 462,387 19 475 354,839

Note (3) – Immobilisations financières.

Les immobilisations financières se détaillent à la clôture de l’exercice 2006 comme


suit :

151
Etude de cas

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Titres de participation non
24 000,000 24 000,000
consolidés
Dépôts et cautionnements 12 500,000 6 425,478 437,000 19 362,478
Autres immobilisations financières 8 000,000 8 000,000
TOTAL 12 500,000 30 425,478 8 437,000 51 362,478

Note (4) – Stocks.

Les valeurs d’exploitation s’élèvent à la clôture de l’exercice à 5.278.561,332 dinars,


les stocks ont été évalués par toutes les sociétés du groupe au dernier prix d’achat,
les provisions pour dépréciation des stocks accusent un solde de 350.704,741
dinars.

Le détail de cette rubrique se présente au niveau du tableau suivant :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Stock 3 014 259,988 998 032,919 1 266 268,425 5 278 561,332
Provision -335 429,840 -15 274,901 -350 704,741
TOTAL 2 678 830,148 982 758,018 1 266 268,425 4 927 856,591

Note (5) – Clients et comptes rattachés.

Les créances clients d’élèvent au 31 décembre 2006 à 4.314.437,448 dinars, les


provisions pour dépréciation de ces créances s’élèvent à 403.540,007 dinars.

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Clients et comptes rattachés 2 577 744,014 638 923,956 1 223 248,441 4 439 916,411
Provision -358 417,125 -45 122,882 -403 540,007
TOTAL 2 219 326,889 593 801,074 1 223 248,441 4 036 376,404

Note (6) – Autres actifs courants.

Les autres actifs courants totalisent à la clôture de l’exercice 2006 un montant de


1.038.877,762 dinars, le détail de cette rubrique se présente au niveau du tableau
suivant :

152
Etude de cas

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Personnel et comptes rattachés 12 875,000 10 555,000 9 850,000 33 280,000
Etat, impôts et taxes 95 828,590 35 254,300 102 542,018 233 624,908
Produits à recevoir 13 588,504 17 840,000 7 250,800 38 679,304
Charges constatées d'avances 17 542,500 13 589,250 37 585,240 68 716,990
Débiteurs divers 38 875,905 124 886,722 157 496,504 321 259,131
Fournisseurs débiteurs 174 833,199 73 589,885 98 524,750 346 947,834
Provision -2 574,200 -1 056,205 -3 630,405
TOTAL 350 969,498 274 658,952 413 249,312 1 038 877,762

Note (7) – Liquidités et équivalents de liquidités.

Cette rubrique accuse un solde de 202.122,771 dinars au 31 décembre 2006 et se


détaille comme suit :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Chèques à encaisser 18 750,575 15 986,500 34 737,075
Soldes bancaires 11 186,083 51 553,632 75 845,981 138 585,696
Caisses 10 000,000 12 500,000 6 300,000 28 800,000
TOTAL 39 936,658 80 040,132 82 145,981 202 122,771

Note (8) – Réserves.

Les réserves du groupe « MEDICAT » s’élèvent à la clôture de l’exercice 2006 à


4.257.939,208 dinars, se détaillant comme suit :

Désignation Exercice 2006


Réserves consolidés 3 831 411,630
Réserves hors groupe 426 527,578
TOTAL 4 257 939,208

 Réserves consolidées.

Désignation Exercice 2006


Réserves groupe MEDICAT 3 350 379,132
Réserves groupe CODIM 276 046,824
Réserves groupe COSMETICA 204 985,674
TOTAL 3 831 411,630

153
Etude de cas

 Réserves hors groupe.

Désignation Exercice 2006


Réserves hors groupe CODIM 217 015,608
Réserves hors groupe COSMETICA 209 511,970
TOTAL 426 527,578

Note (9) – Résultats.

Le résultat de l’exercice 2006 s’élève à 2.314.503,340 dinars, il se détaille comme


suit :

Désignation Exercice 2006


Résultats consolidés 2 039 960,299
Résultats hors groupe 274 543,041
TOTAL 2 314 503,340

 Résultats consolidés.

Désignation Exercice 2006


Résultats groupe MEDICAT -1 460 778,723
Résultats groupe CODIM 1 318 255,345
Résultats groupe COSMETICA 2 182 483,677
TOTAL 2 039 960,299

 Résultats hors groupe

Désignation Exercice 2006


Résultats hors groupe CODIM 100 581,948
Résultats hors groupe COSMETICA 173 961,093
TOTAL 274 543,041

Note (10) – Passifs non courants.

A la clôture de l’exercice 2006, cette rubrique affiche un solde de 1.104.826,775


dinars, le détail des passifs non courants se présente au niveau du tableau suivant :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Emprunt 500 000,000 500 000,000
Provision pour paiement du
25 000,000 25 000,000
principal et des intérêts
Provision pour risque et charges 15 226,878 15 226,878
TOTAL 525 000,000 15 226,878 0,000 540 226,878

154
Etude de cas

Note (11) – Fournisseurs et comptes rattachés.

Les dettes fournisseurs s’élèvent au 31 décembre 2006 à 4.881.161,039 dinars.

Le tableau suivant détaille cette rubrique :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Fournisseurs et comptes
2 635 999,147 840 659,704 1 404 502,187 4 881 161,038
rattachés

Note (12) – Autres passifs courants.

Cette rubrique affiche un solde de 822.381,940 dinars au 31 décembre 2006 et se


détaille comme suit :

Désignation MEDICAT CODIM COSMETICA TOTAL


Rémunérations dues au personnel 13 250,870 19 524,250 20 254,150 53 029,270
Etat, retenue à la source 10 524,891 3 425,874 3 988,544 17 939,309
TCL à payer 5 524,589 957,805 1 917,463 8 399,857
FOPROLOS à payer 535,312 227,850 265,487 1 028,649
TFP à payer 535,312 455,700 530,974 1 521,986
Autres impôts et taxes à payer 402,500 850,420 1 245,147 2 498,067
CNSS à payer 40 260,400 34 182,458 19 732,587 94 175,445
Charges à payer 52 357,850 32 584,214 25 412,000 110 354,064
Produits constatés d'avance 5 291,169 5 291,169
Etat, TVA à payer 52 750,418 45 218,905 97 969,323
Créditeurs divers 175 814,209 7 976,148 147,154 183 937,511
Avances clients 54 218,307 5 241,870 186 777,113 246 237,290
TOTAL 411 465,827 105 426,589 305 489,524 822 381,940

Note (12) – Concours bancaires et autres passifs financiers.

Les concours bancaires et autres passifs financiers totalisent au 31 décembre 2006


un montant de 1.236.318,642 dinars et se détaillent comme suit :

Désignation MEDICAT CODIM TOTAL


Découverts bancaires 1 013 564,544 10 502,678 1 024 067,222
Échéances à moins d'un an 125 000,000 125 000,000
Intérêts courus 7 251,420 7 251,420
Autres passifs financiers 80 000,000 80 000,000
TOTAL 1 225 815,964 10 502,678 1 236 318,642

155
Etude de cas

Section 2 : Contrôle des comptes consolidés.

2.1 Prise de connaissance.

La première étape de la mission du commissaire aux comptes des états financiers


consolidés consiste à effectuer une prise de connaissance du groupe et du système
de contrôle interne. A ce stade il doit constituer son dossier permanent, évaluer le
risque inhérent et celui lié au contrôle pour déterminer la nature, le calendrier et
l’étendue des procédures d’audit qu’il doit mettre en place.

Le commissaire aux comptes du groupe « MEDICAT » est lui-même le commissaire


aux comptes de la société « MEDICAT » et de la société « COSMETICA », par
contre la société « CODIM » est audité par un autre confrère, dans ce cas la prise de
connaissance ne concernera que la filiale « CODIM » étant donné que les travaux de
prise de connaissance des autres sociétés ont été effectués précédemment. Pour
réaliser cette prise de connaissance il doit obtenir les documents juridiques de cette
société ainsi que les derniers états financiers afin de comprendre :

 le secteur d’activité et l’environnement réglementaire,


 la nature de l'entité,
 la nature de la société « CODIM » ainsi que ses objectifs, stratégies et
risques qui leur sont liés et qui peuvent avoir comme conséquence une
anomalie significative dans les états financiers,
 les performances financières de la société.

Cette compréhension doit être approfondie par des entretiens avec la direction du
groupe et la direction financière afin de connaitre la place occupée par la société
« CODIM » au sein du groupe et la nature des opérations réalisées par le groupe
avec cette société.

Ces entretiens doivent permettre au commissaire aux comptes d’évaluer le caractère


adéquat des contrôles mis en place concernant les transactions du groupe avec la
société « CODIM » afin de planifier par la suite des tests d’évaluation (on suppose
dans notre cas que les contrôles mis en place par la direction sont satisfaisants et les
tests d’évaluation ont prouvé leur application permanente).

156
Etude de cas

Suite à cette compréhension le commissaire aux comptes des états financiers


consolidés doit s’entretenir avec le commissaire aux comptes de la société
« CODIM », cette réunion permettra de :

 transmettre le manuel de consolidation au commissaire aux comptes de


la société « CODIM »,
 l’informer de la date limite de réception de son rapport,
 recueillir plus d’information sur la société « CODIM »,
 attirer son attention sur le caractère significatif des opérations
intragroupe, afin d’accorder plus d’importance à ces opérations lors de
son intervention dans la société « CODIM ».

Après cette réunion le commissaire aux comptes du groupe décidera est ce qu’il va
s’appuyer sur les travaux du commissaire aux comptes de la société « CODIM » ou
non ; pour cela il doit prendre en considération l’indépendance du commissaire aux
comptes de la société « CODIM » et sa compétence professionnelle (on suppose
dans notre cas que le commissaire aux comptes des états financiers consolidés a
jugé adéquat de s’appuyer sur les travaux de son confrère).

2.2 Contrôles spécifiques.

Avant d’entamer les contrôles d’ordre comptable le commissaire aux comptes du


groupe « MEDICAT », doit vérifier le respect des dispositions du code des sociétés
commercial par le groupe. Les contrôles à effectuer se résument comme suit.

2.2.1 Co commissariat aux comptes.

A ce sujet le commissaire aux comptes des états financiers consolidés doit vérifier, si
la société mère « MEDICAT » doit désigner deux ou plusieurs commissaires aux
comptes inscrits au tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie.

Selon le décret n° 2006-1546 du 6 juin 2006, cette désignation est obligatoire lorsque
le total brut du bilan consolidé dépasse 100.000.000 dinars. Dans le cas du groupe
« MEDICAT » le total brut du bilan consolidé s’élève à :

157
Etude de cas

19.052.531,047 + 12.826,931 + 10.808.234,877 + 350.704,741 + 278.061,044 +


3.630,405 = 30.505.989,045 dinars

Ainsi le total brut bilan consolidé est inférieur au seuil prévu par le décret cité ci haut
et la société mère n’est pas obligée de désigner deux ou plusieurs commissaires aux
comptes.

2.2.2 Forme juridique de la société mère.

Le commissaire aux comptes doit s’assurer que la société mère est une société
anonyme. Au niveau de la présentation du groupe « MEDICAT » nous avons précisé
que le groupe est composé de trois sociétés anonymes.

2.2.3 Information sur le groupe.

La vérification des prescriptions de l’article 470 du CSC ne suscitent pas de la part


du commissaire aux comptes des remarques particulières, En effet, la société mère
« MEDICAT » mentionne au niveau de son registre de commerce ainsi que dans son
rapport de gestion les sociétés appartenant au groupe ; de même pour les filiales
« CODIM » et « COSMETICA » elles mentionnent leur appartenance au groupe au
niveau de leur registre de commerce et rapports de gestions.

2.2.4 Opérations financières.

Lors de son intervention le commissaire aux comptes des états financiers consolidés
a remarqué l’existence d’une opération financière entre la société « MEDICAT » et la
société « COSMETICA ». En effet, la société « COSMETICA » a accordé au début
de l’exercice 2006 un prêt pour un montant de 130.000 dinars à la société mère
« MEDICAT » rémunéré au taux de 5% l’an.

Pour se prononcer sur cette opération et sa conformité avec les dispositions de


l’article 474 du CSC, le commissaire aux comptes a procédé à l’étude des termes du
contrat de prêt et s’est entretenu avec la direction du groupe à ce sujet. Suite à ces
travaux les conclusions suivantes ont été tirées :

 le prêt est accordé dans des conditions normales et similaires aux


conditions du marché financier et il n’est pas de nature à mettre l’une

158
Etude de cas

des sociétés contractantes en difficultés ou l’exposer à un risque


particulier.
 ce prêt est contracté par la société « MEDICAT » afin de financer une
grande compagne publicitaire d’une nouvelle gamme de produits.
 la rémunération du prêt est fixée à 5% l’an et durant le mois de janvier
de l’exercice 2007 la société « MEDICAT » a procédé au paiement des
intérêts de l’exercice 2006.

2.2.5 Conventions réglementées.

Aucune convention règlementée entrant dans le champ d’application de l’article 475


du CSC n’a été relevée au cours de l’intervention du commissaire aux comptes.

2.2.6 Dépôt et publicité des états financiers.

Le commissaire aux comptes s’est assuré que les états financiers consolidés ainsi
que le rapport de gestion ont été déposés au siège social de la société « MEDICAT »
un mois avant la date de la réunion de l’assemblée générale des actionnaires de la
société mère et ce conformément aux dispositions de l’article 472 du CSC.

D’autre part, la formalité de publicité (concernant les états financiers de l’exercice


2005) prévue par le même article a été respectée. En effet, les états financiers de
l’exercice 2005 ont été publiés dans un journal quotidien paraissant en langue arabe
un mois après leur approbation par les actionnaires lors de l’assemblée générale
ordinaire statuant sur les états financiers de l’exercice 2005.

2.3 Seuil de signification.

Le commissaire aux comptes des états financiers consolidés du groupe


« MEDICAT » détermine avant le commencement des travaux de vérification, sur la
base de son jugement professionnel, le seuil de signification des comptes consolidés
et le seuil de signification alloué aux comptes des filiales « CODIM » et
« COSMETICA ».

2.3.1 Seuil de signification des comptes consolidés.

159
Etude de cas

Sur la base de sa connaissance du groupe et de son jugement professionnel, le


commissaire aux comptes du groupe « MEDICAT » a décidé d’utiliser le critère des
capitaux propres du groupe pour déterminer le seuil de signification. D’autre part il a
estimé qu’une erreur supérieure à un pour cent des capitaux propres du groupe est
susceptible d’influencer les décisions économiques ou le jugement fondé sur les
comptes consolidés.

Critère utilisé Montant et pourcentage


Capitaux propres du groupe 10 871 371,929 dinars
Pourcentage appliqué 1%
Seuil de signification 108 713,719 dinars

2.3.2 Seuil de signification des comptes des sociétés consolidées.

La fixation de ce seuil relève aussi du jugement professionnel du commissaire aux


comptes. Ce dernier a jugé adéquat d’appliquer un pourcentage de 1% des capitaux
propres de chaque société membre du groupe pour obtenir le seuil de signification
alloué aux comptes des filiales « CODIM » et « COSMETICA ». Ainsi les seuils de
significations respectives s’élèvent à 12.703,902 dinars et 17.876,581 dinars.

2.4 Contrôle du périmètre et méthodes de consolidation.

Le commissaire aux comptes doit s’assurer à cette étape de l’exhaustivité du


périmètre de consolidation, du calcul des pourcentages de contrôle et d’intérêt et de
vérifier enfin le bon choix des méthodes de consolidation.

2.4.1 Contrôle de l’exhaustivité du périmètre de consolidation.

Sur la base de l’organigramme du groupe, le commissaire aux comptes constate que


le périmètre de consolidation du groupe « MEDICAT » est constitué de la société
mère « MEDICAT » et des deux filiales « CODIM » et « COSMETICA ».

L’examen de la rubrique ‘’Immobilisations financières’’ des états financiers


consolidés, indique la présence de titres de participations non consolidés s’élevant à
24.000 dinars détenues par la société « CODIM » ; la consultation des états
financiers de la société « CODIM » permettra au commissaire aux comptes du
groupe d’identifier la nature de ces titres. Il s’agit en fait d’une participation dans une
entreprise associée appelée « PROGES MEDICAL » à hauteur de 15%, acquise

160
Etude de cas

depuis l’exercice 2004 ; cette participation n’a pas été retenue dans le périmètre de
consolidation vu que le pourcentage de contrôle est inférieur à 20%. Par ailleurs la
société « MEDICAT » a mis à la disposition de la société « PROGRES MEDICAL »
trois ingénieurs lors de la mise en place de la nouvelle chaine de production installée
par la société « PROGRES MEDICAL » pendant l’exercice 2006, en plus la société
« CODIM » est représenté au conseil d’administration de l’entreprise associée
« PROGRES MEDICAL » par quatre administrateurs.

Le commissaire aux comptes des états financiers du groupe conclut que la société
« PROGRES MEDICAL » est une entreprise associée du groupe « MEDICAT » et
doit donc être consolidée suivant la méthode de mise en équivalence.

Les éléments suivants ont été recueillis à partir des états financiers de la société
« PROGRES MEDICAL » arrêtés au 31 décembre 2006.

1. Capital 160.000 dinars


2. Réserves 40.000 dinars
3. Résultat 200.000 dinars

Sur la base de ces données, le commissaire aux comptes du groupe « MEDICAT »


conclut que :

 les réserves consolidées du groupe ont été minorées de 6.000 dinars,

Désignation Montant
Capital + réserves de la société "PROGRES MEDICAL" 200 000,000
Part du groupe "CODIM" soit 15% 30 000,000
Valeur des titres "PROGRES MEDICAL" revenant au groupe 24 000,000
Différence 6 000,000

 Les résultats consolidés du groupe ont été minorés de 30.000 dinars.

Désignation Montant
Résultat de la société "PROGRES MEDICAL" 200 000,000
Part du groupe "CODIM" soit 15% 30 000,000

2.4.2 Calcul du pourcentage de contrôle, d’intérêt et détermination des méthodes de


consolidation.

161
Etude de cas

Etant donné que les droits de vote sont égaux aux droits dans le capital détenu et en
l’absence de participations circulaires, le calcul du pourcentage de contrôle et
d’intérêt ne présente aucune difficulté pour le commissaire aux comptes ; le tableau
suivant récapitule ces calculs :

Société % de contrôle % d'intérêt


MEDICAT 100% 100%
CODIM 75,00% 75,00%
COSMETICA (a) 80,00% (b) 77,5%

(a) le pourcentage de contrôle du groupe dans la société


« COSMETICA » est obtenu en faisant l’addition du pourcentage de
contrôle détenu par la société « MEDICAT » soit, 70% et le
pourcentage de contrôle obtenu par le biais de la société « CODIM »
soit 10%.
(b) Le pourcentage d’intérêt du groupe dans la société « COSMETICA »
est égal au pourcentage d’intérêt détenu directement par la société
« MEDICAT » ajouté au pourcentage d’intérêt détenu indirectement
par la société « CODIM » qui est obtenu par la multiplication du
pourcentage de contrôle du groupe dans la société « CODIM » (75%)
au pourcentage de contrôle de la société « CODIM » dans la société
« COSMETICA » (10%).

D’après le tableau ci haut le commissaire aux comptes du groupe conclut que la


société « MEDICAT » exerce un contrôle exclusif sur les sociétés « CODIM » et
« COSMETICA » ; ainsi la méthode de consolidation de ces deux sociétés est
l’intégration globale.

2.5 Contrôle des écritures de consolidation.

Lors de l’accomplissement de cette étape, le commissaire aux comptes des états


financiers consolidés s’assure que toutes les opérations et soldes intragroupe ont été
éliminés ; dans ce sens il doit vérifier que les comptes intragroupe ont été soldés et
que les états financiers consolidés ne comportent aucun solde intragroupe.

Ensuite il s’est assuré de la bonne comptabilisation des éliminations des opérations


et soldes intragroupe identifiées. En effectuant le contrôle des écritures d’élimination,

162
Etude de cas

il a vérifié l’adéquation du prix de transfert interne, avec le service ou produit rendu,


et la réalité de la transaction. Dans ce sens et lors de la vérification de l’écriture
d’élimination du loyer facturé par la société « MEDICAT » à la société
« COSMETICA », le commissaire aux comptes a vérifié qu’il s’agit d’une location
effective d’un dépôt dans la zone industrielle utilisé par la société « COSMETICA » et
que le prix facturé se rapproche des loyers appliqués dans cette zone.

Après avoir vérifié les écritures d’élimination des opérations et soldes réciproques, le
commissaire aux comptes s’est assuré que les écritures d’élimination des titres de
participation et de répartition des capitaux propres et résultat ont été correctement
comptabilisées. A cet égard il a vérifié le partage des réserves et résultats entre les
intérêts groupe et hors groupe pour chaque société.

2.5.1 Partage des réserves et résultat de la société « MEDICAT ».

Etant donné que la société « MEDICAT » est détenue à 100% par le groupe, les
réserves de cette société (1.524.910,221 + 300.000,000 + 1.525.468,911) ont été
comptabilisées en réserves consolidées « MEDICAT », soit 3.350.379,132 dinars.

De même pour le résultat de l’exercice 2006 il est transféré en résultat consolidé


« MEDICAT » pour une valeur de 1.140.611,135 dinars.

2.5.2 Elimination des titres et partage des réserves et résultat de la société


« COSMETICA ».

a) Partage des réserves.

Groupe

(750.000,000 + 62.514,992 + 201.982,652) x 77.50% - 525.000,000 – 75.000,000 x


75% = 204.985,674 dinars.

Minoritaires

163
Etude de cas

(750.000,000 + 62.514,992 + 201.982,652) x 22.50% – 75.000,000 x 25% =


209.511,970 dinars.

b) Partage des résultats.

Groupe

773.160,412 x 77.50% = 599.199,319 dinars

Minoritaires

773.160,412 x 22.50% = 173.961,093 dinars

2.5.3 Elimination des titres et partage des réserves et résultat de la société


« CODIM ».

a) Partage des réserves.

Groupe

(500.000,000 + 78.519,221 + 289.543,211) x 75% - 375.000,000 = 276.046,824


dinars.

Minoritaires

(500.000,000 + 78.519,221 + 289.543,211) x 25% = 217.015,608 dinars.

b) Partage des résultats.

Groupe

402.327,794 x 75% = 301.745,845 dinars.

Minoritaires

402.327,794 x 25% = 100.581,948 dinars.

Suite à ces calculs le commissaire aux comptes s’est assuré de la concordance des
valeurs trouvées avec les écritures d’élimination comptabilisées. Il peut donc

164
Etude de cas

conclure que les écritures d’élimination des titres et le partage des réserves et
résultats des sociétés consolidées ont été correctement effectués.

Toutefois, le commissaire aux comptes a remarqué que le groupe « MEDICAT » n’a


constaté aucune différence de première consolidation lors de la répartition des
capitaux propres. En effet, l’examen des opérations d’acquisition des titres des
sociétés du groupe « MEDICAT » à permis de constater qu’il y a toujours égalité
entre le coût d’acquisition de ces titres et la part de la société consolidante dans la
situation nette de la société consolidée. Aucun écart d’évaluation ni écart
d’acquisition n’a été constaté par le groupe.

2.6 Contrôle des comptes de la société « CODIM ».

Ayant jugé adéquat de s’appuyer sur les travaux effectués par le commissaire aux
comptes de la société « CODIM », le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés a réalisé une réunion avec ce dernier afin de constater l’étendue des
travaux effectués et les éléments probants recueillis. A la clôture de cette réunion il a
conclu que les comptes de la société « CODIM » ne comportent pas d’anomalies
significatives, à l’exception d’une réserve formulée par le commissaire aux comptes
indiquant qu’une vente non comptabilisée pour un montant de 15.000,000 dinars
réalisée à la clôture de l’exercice 2006.

Cette anomalie constatée au niveau des comptes de la société « CODIM » est


inférieur au seuil de signification attribué par le commissaire aux comptes du groupe
« MEDICAT » aux états financiers de la société « CODIM », en effet elle ne
représente que 0,138% des capitaux propres consolidés, de ce fait elle n’est pas
significative pour les comptes consolidés.

Section 3 : Opinion sur les comptes consolidés.

C’est la dernière phase dans la mission du commissaire aux comptes des états
financiers consolidés. Elle consiste à établir la synthèse de la mission et la rédaction
du rapport de commissariat aux comptes.

3.1 Synthèse des travaux.

165
Etude de cas

A la clôture de cette mission, le commissaire aux comptes consignera dans une note
de synthèse la démarche d’audit suivie, les éléments significatifs relevés au cours de
cette intervention ainsi que la justification de l’opinion émise sur les états financiers
consolidés.

La note de synthèse établie par le commissaire aux comptes du groupe


« MEDICAT » se présente comme suit :

F. Environnement de l’entreprise.

Le groupe « MEDICAT » a pour objet social la fabrication, l’importation et la


commercialisation des produits pharmaceutiques et cosmétiques. La société
« MEDICAT » est une société industrielle de fabrication des médicaments. La société
« CODIM » a pour objet l’importation et commercialisation du matériel médical.
Quant à la société « COSMETICA » elle a pour objet l’importation et la vente des
produits cosmétiques.

Durant l’exercice 2006 aucun événement significatif n’a été constaté ayant un impact
sur le processus de consolidation.

G. Situation financière.

Les principaux indicateurs relevés lors de cette mission sont les suivants :

 une augmentation du chiffre d’affaires du groupe de


5.601.596,602 dinars, soit 17.92% par rapport à l’exercice 2005,
 les valeurs d’exploitation du groupe ont enregistré une
augmentation de 1.663.723,222 dinars par rapport à l’exercice
2005, soit 46.02%.

H. Stratégie d’audit.

Lors de phase de prise de connaissance aucun risque spécifique n’a été identifié et
les tests de validation des contrôles mis en place ont permis de s’assurer de la
permanence de ces contrôles. Ainsi le commissaire aux comptes a décidé d’effectuer
des tests de validation allégés étant donné qu’il va s’appuyer sur les points forts du
contrôle interne.

166
Etude de cas

Pour le contrôle des états financiers de la société « CODIM » il s’est assuré de la


qualité des travaux effectués par le commissaire aux comptes de cette société, de
son indépendance et de ses compétences professionnelles et il a jugé convenable
de s’appuyer sur les contrôles réalisés par ce dernier

Etant donné que le commissaire aux comptes des états financiers consolidés est lui-
même commissaire aux comptes des sociétés « MEDICAT » et « COSMETICA » il a
jugé que les travaux de contrôle seront focalisés sur les volets suivants :

 vérification du périmètre et des méthodes de consolidation,


 vérification des écritures d’élimination des opérations et soldes réciproques,
 vérification des écritures d’élimination des titres de participation et partage des
réserves et résultats,

I. Seuil de signification et éléments probants recueillis.

Le seuil de signification alloué aux comptes consolidés est établi sur la base des
capitaux propres du groupe. Etant donné le caractère significatif de cette
composante au niveau des états financiers consolidés, il à jugé adéquat d’appliquer
un taux de 1% de cette rubrique pour déterminer le seuil de signification des comptes
consolidés et de 1% pour déterminer le seuil de signification des comptes des
sociétés consolidées.

D’autre part aucune limitation n’a été rencontrée lors de l’accomplissement de ses
travaux.

J. Résumé des faiblesses relevées.


a- Faiblesses du contrôle interne.

Les contrôles mis en place par la direction du groupe « MEDICAT » ont été jugés
satisfaisants et les tests de vérification de la permanence de ces contrôles ont été
concluants.

b- Points d’audit.

167
Etude de cas

La non prise en compte au niveau du périmètre de consolidation de la société


« PROGRES MEDICAL » constitue le seul point d’audit relevé au cours de cette
intervention.

L’impact de cette anomalie sur les états financiers consolidés se détaille comme
suit :

i. Minoration des réserves consolidées du groupe pour 6.000,000 dinars,


ii. Minoration des résultats consolidés du groupe pour 30.000,000 dinars.
c- Les aspects juridiques et fiscaux relevés.

Les vérifications effectuées par le commissaire aux comptes concernant le respect


par le groupe « MEDICAT » de la réglementation juridique et fiscale, n’ont pas
dégagé d’anomalies significatives.

3.2 Opinion sur les comptes consolidés.

Après l’élaboration de la note de synthèse sur le déroulement de la mission, le


commissaire aux comptes des états financiers consolidés se penchera sur la
rédaction de son rapport.

Le rapport suivant a été établi par le commissaire aux comptes du groupe


« MEDICAT » sur les états financiers consolidés arrêtés au 31 décembre 2006.

168
Etude de cas

RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES

SUR ETATS FINANCIERS CONSOLIDES

EXERCICE CLOS LE 31 DECEMBRE 2006

Messieurs les actionnaires du groupe « MEDICAT »

En exécution du mandat de commissariat aux comptes qui nous a été confié par
votre assemblée générale, nous avons l’honneur de vous présenter notre
rapport sur le contrôle des états financiers consolidés du Groupe « MEDICAT »
pour l'exercice clos le 31 Décembre 2006, tels qu’annexés au présent rapport et
faisant apparaître un total du bilan net d’amortissements et de provisions de
19.052.531,047 dinars et un résultat consolidé bénéficiaire de 2.314.503,340,
ainsi que sur les vérifications et informations spécifiques prévues par la loi et les
normes professionnelles.

Nous avons effectué l'audit des états financiers consolidés ci-joints du groupe
« MEDICAT », comprenant le bilan arrêté au 31 Décembre 2006, ainsi que l’état
de résultat, l'état de flux de trésorerie, et des notes contenant un résumé des
principales méthodes comptables et d'autres notes explicatives.

I- Responsabilité de la direction dans l'établissement et la présentation


des états financiers

La direction de la société « MEDICAT » est responsable de l’arrêté, de


l’établissement et de la présentation sincère de ces états financiers consolidés,
conformément au système comptable des entreprises. Cette responsabilité
comprend la conception, la mise en place et le suivi d'un contrôle interne relatif
à l'établissement et la présentation sincère d'états financiers ne comportant pas
d'anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d'erreurs, ainsi
que la détermination d'estimations comptables raisonnables au regard des
circonstances.

169
Etude de cas

II- Responsabilité de l’auditeur

Notre responsabilité est d'exprimer une opinion sur ces états financiers
consolidés sur la base de notre audit. Nous avons effectué notre audit selon les
normes professionnelles applicables en Tunisie. Ces normes requièrent de
notre part de nous conformer aux règles d'éthique et de planifier et de réaliser
l'audit pour obtenir une assurance raisonnable que les états financiers
consolidés ne comportent pas d'anomalies significatives.

Un audit implique la mise en œuvre de procédures en vue de recueillir des


éléments probants concernant les montants et les informations fournies dans
les états financiers consolidés. Le choix des procédures relève du jugement de
l'auditeur, de même que l'évaluation du risque que les états financiers
consolidés contiennent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de
fraudes ou d’erreurs.

Un audit comporte également l'appréciation du caractère approprié des


méthodes comptables retenues et le caractère raisonnable des estimations
comptables faites par la direction, de même que l'appréciation de la
présentation d'ensemble des états financiers consolidés.

Lors de l’examen du poste « titres de participations hors groupe » nous avons


remarqué l’existence d’une société « PROGRES MEDICAL » détenue par la
société « CODIM » à hauteur de 15%, qui répond aux critères prévus par les
dispositions du paragraphe 5 de la NCT 36. Cependant, cette société n’a pas
été consolidée par le groupe « MEDICAT ». Cette situation est de nature à
minorer les réserves consolidées du groupe pour un montant de 6.000,000
dinars et les résultats consolidés pour un montant de 30.000,000 dinars.

D’autre part, aucune différence de première consolidation n’a été constatée par
le groupe « MEDICAT » lors de la répartition des capitaux propres des sociétés
consolidées.

Nous estimons que les éléments probants recueillis sont suffisants et


appropriés pour fonder notre opinion.

170
Etude de cas

III- Opinion sur les états financiers consolidés

A notre avis, et sous réserve des points prévues dans le paragraphe précédent,
les états financiers consolidés du Groupe « MEDICAT », annexés au présent
rapport, sont réguliers et sincères et donnent, pour tout aspect significatif, une
image fidèle de la situation financière du groupe au 31 Décembre 2006, ainsi
que de la performance financière et des flux de trésorerie pour l'exercice clos à
cette date, conformément au système comptable des entreprises en vigueur en
Tunisie.

IV- Vérifications spécifiques

Nous avons procédé aux vérifications spécifiques prévues par la loi et les
normes professionnelles.

Sur la base de ces vérifications, nous n’avons pas d’observations à formuler sur
la sincérité et la concordance avec les états financiers consolidés, des
informations d'ordre comptable données dans le rapport de gestion au titre de
l'exercice 2006.

Fait à Sfax le 31 mai 2007

Le commissaire aux comptes

171
Etude de cas

CONCLUSION

GENERALE

172
Etude de cas

Dans les économies contemporaines, les groupes de sociétés jouent un rôle


dominant, d’où l’intérêt pour leurs partenaires économiques et sociaux, de disposer
de comptes les décrivant. Ce besoin d’information sur l’activité, la situation financière
et le résultat du groupe se trouve amplement justifié par la nature et l’importance des
décisions à prendre par ces partenaires sur la base de cette information.

En effet, les comptes individuels des différentes sociétés composant le groupe ne


peuvent traduire le patrimoine et le résultat du groupe, seuls les états financiers
consolidés de l’ensemble des sociétés répondent à ce besoin d’information en
présentant les comptes de plusieurs sociétés contrôlées par une même entité
comme s’il s’agissait des comptes d’une seule entreprise.

Le but des comptes consolidés est de donner des informations financières sur un
groupe de façon à présenter une image fidèle du résultat et de la situation financière
du groupe pris comme un tout sans tenir compte des frontières juridiques qui
séparent les sociétés le constituant. Cela permet aux utilisateurs interne et externe,
de connaître la performance de l'ensemble du groupe.

Face à ce besoin d’information financière fiable sur la situation des groupes de


sociétés le législateur tunisien a associé l’obligation d’établissement des états
financiers consolidés à l’audit de ces états par un ou plusieurs commissaires aux
comptes membres de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie afin de s’assurer
qu'ils ont été correctement établis lors de leur élaboration et qu'ils donnent une
image fidèle des résultats globaux et de la situation financière du groupe pris comme
un tout.

Cette mission présente pour le commissaire aux comptes plusieurs spécificités par
rapport aux missions d’audit des états financiers individuels ; en effet, nous avons
essayé dans le cadre de ce travail de recherche de mettre en évidence les diligences
à mettre en œuvre dans le cadre de l’audit des états financiers consolidés à travers
une synthèse des normes professionnelles applicables et en tenant compte de la
particularité des comptes consolidés.

Lors de l’élaboration de sa stratégie d’audit le commissaire aux comptes des états


financiers consolidés doit tenir compte des risques spécifiques liés à cette mission.

173
Etude de cas

Ces risques ont été regroupés en trois types, qui découlent du processus de
consolidation :

 risques liés au périmètre de consolidation,


 risques liés aux opérations de pré-consolidation,
 risques liés aux opérations de consolidation,

Par ailleurs, parmi les spécificités de cette mission le commissaire aux comptes est
amené à coordonner le travail de plusieurs intervenants (service central de
consolidation, auditeurs des autres sociétés du groupe, service d’audit interne etc.…)
étant donné les courts délais accordés à cette mission. En effet, la planification de la
stratégie d’audit doit tenir compte de cette contrainte qui ne peut être négligée.

Dans le même ordre d’idée, la coordination entre le commissaire aux comptes des
états financiers consolidés et les auditeurs des autres sociétés membres du groupe
constitue une tache importante pour la réussite de la mission d’audit des états
financiers consolidés, néanmoins le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés demeure le seul responsable de l'opinion qu'il émet sur ces états; aussi
est-il obligé, tout en tenant compte de l'importance relative de chacune des sociétés
dans le groupe, d'obtenir un faisceau suffisant et pertinent de preuves fiables auprès
de ses confrères pour pouvoir asseoir son opinion.

Nous notons à ce sujet que le caractère obligatoire de la coordination avec les


auditeurs des entreprises entrant dans le champ d’application de la consolidation et
même la planification de certains travaux à réaliser par ces derniers par le
commissaire aux comptes du groupe a fait l’objet d’une règlementation à l’échelle
internationale. En effet, contrairement au législateur tunisien son homologue français
donne au commissaire aux comptes des états financiers consolidés les prérogatives
nécessaires pour intervenir dans les travaux des auditeurs des sociétés appartenant
au groupe, étant donné l’impact de ces travaux sur l’audit des états financiers du
groupe dans son ensemble.

Enfin il est important de signaler que l’arsenal des textes juridiques et comptables
mis en place par le législateur tunisien manifeste sa volonté de garantir la divulgation
d’une information financière fiable sur les groupes de sociétés. Il serait plus

174
Etude de cas

approprié que cet arsenal juridique soit complété par d’autres textes qui
réglementent la relation entre le commissaire aux comptes des états financiers
consolidés (le seul responsable de l’opinion sur ces états) et les autres auditeurs des
sociétés entrant dans le périmètre de consolidation. En l’absence d’une telle
réglementation associée aux courts délais de l’accomplissement de cette mission, la
conduite des travaux d’audit des grands groupes s’avère de nos jours très difficile et
ne peut être réalisée sans l’implication des autres auditeurs.

175
Etude de cas

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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Yaich, 2006.

 Collection notes d’informations CNCC n°6, « Examen analytique »,


février1986.

 HERGLI MOHAMED NEJI, « Maitriser la consolidation des comptes », cours


de comptabilité 2005.

 HERAIL JAQUE & CHIARASINI CHRISTIAN, « Pratique de la consolidation


des comptes », édition Dunod, 1985.

 LEFEBVRE FRANCIS, « audit et commissariat aux comptes 2007-2008 »,


édition Francis Lefebvre 2006.

 LEFEBVRE Francis Mémento comptable 1995.

 LEFEBVRE Francis: Mémento pratique groupe des sociétés 2001-2002.

 MONTIER JEAN & SCOGNAMIGLIO GILLES, « Techniques de


consolidation », édition Economica 1995.

 PALOU JEAN-MICHEL, « Manuel de consolidation principes et pratiques »,


3éme édition, édition Groupe Revue Fiduciaire, 2003.

 SIMONS PASCAL, « Audit financier », édition d’organisation, 1987.

176
Etude de cas

TEXTES JURIDIQUES

 Loi n° 96-112 du 30 décembre 1996, relative au système comptable des


entreprises.

 Loi n° 2001-117 du 6 décembre 2001 complétant le code des sociétés


commerciales.

 Loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité


des relations financières.

 Règlement CRC 99-02 du 29 avril 1999 relatif aux comptes consolidés des
sociétés commerciales et entreprises publiques.

 Directive 2006/43/CE du parlement européen et du conseil du 17 mai 2006


concernant les contrôles légaux des comptes annuels et des comptes
consolidés.

NORMES COMPTABLES

 NCT 35 relative aux états financiers consolidés.

 NCT 36 relative aux participations dans les entreprises associées.

 NCT 37 relative aux participations dans les co-entreprises.

 NCT 38 relative aux regroupements des entreprises.

 IAS 27 États financiers consolidés et individuels.

 IAS 28 Participations dans des entreprises associées.

 IAS 31 Participations dans des coentreprises.

 SIC 12 Consolidation— Entités ad hoc

177
Etude de cas

NORMES D’AUDIT

 ISA 200 Objectif et principes généraux en matière d’audit d’états financiers

 ISA 220 Contrôle qualité des missions d’audit d’informations financières


historiques.

 ISA 315 Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du


risque d'anomalies significatives.

 ISA 520 Procédures analytiques.

 ISA 550 Parties liées.

 ISA 570 Continuité d’exploitation.

 ISA 600 utilisation des travaux d’un autre auditeur.

 ISA 600 révisée Considérations spéciales – audit des états financiers d’un
groupe (incluant le travail des auditeurs des composantes).

 ISA 610 Prise en compte des travaux de l’audit interne.

 ISA 700 Rapport de l’auditeur (indépendant) sur un jeu complet d’états


financiers à caractère général.

 ISA 701 Modifications apportées au contenu du rapport de l’auditeur


(indépendant).

 Norme CNCC n° 2-501.

 Norme relative à certification des comptes annuels consolidés de l’Institut des


Réviseurs d’entreprises Belge.

 Norme d’exercice professionnel française n° 315 Anomalies significatives et


seuil de signification.

 Norme d’exercice professionnel française n° 520 Relative aux procédures


analytiques.

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