Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Remerciements
Guides de voyage Ulysse tient également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt
pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres.
Écrivez-nous
Nous apprécions au plus haut point vos commentaires, précisions et suggestions, qui permettent l’amélioration
constante de nos publications. Il nous fera plaisir d’offrir un de nos guides aux auteurs des meilleures contributions.
Écrivez-nous à l’une des adresses suivantes, et indiquez le titre qu’il vous plairait de recevoir.
Guides de voyage Ulysse
4176, rue Saint-Denis, Montréal (Québec), Canada H2W 2M5, www.guidesulysse.com, texte@ulysse.ca
Les Guides de voyage Ulysse, sarl, 127, rue Amelot, 75011 Paris, France, voyage@ulysse.ca
Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement
interdites sous peine de poursuite judiciaire.
© Guides de voyage Ulysse inc.
Tous droits réservés
ISBN 978-2-76582-684-2 (version numérique ePub)
Le meilleur du Mexique
Pour admirer les plus beaux vestiges
précolombiens
Maya
Chichén Itzá est l’un des sites archéologiques les mieux restaurés et les plus
importants au pays par le nombre et la qualité de ses structures, temples et palais
Cliquez ici
Entourée d’une jungle luxuriante, magnifiquement conservée, Palenque abrite les
vestiges parmi les plus éloquents laissés par la civilisation maya à l’époque
classique Cliquez ici
Érigé sur une falaise surplombant la mer turquoise, Tulum dévoile de belles
structures, de magnifiques paysages et un lieu idyllique propice à la baignade
Cliquez ici
Le site d’Uxmal, paisible et agréable, est entouré de forêts et présente une
architecture de style Puuc saisissante Cliquez ici
Aztèque
Au cœur du centre historique de México, le Templo Mayor fut le plus grand
temple de la capitale aztèque de Tenochtitlán et dévoile ses impressionnants
vestiges et artéfacts Cliquez ici
Unique en son genre, le fascinant centre cérémoniel aztèque de Cuauhtinchan
abrite un temple sculpté à même la falaise Cliquez ici
Teotihuacán
L’une des plus grandes cités de l’Amérique préhispanique, Teotihuacán
impressionne par l’ampleur de ses dimensions et ses temples massifs Cliquez ici
Toltèque
Ancien cœur commercial, politique et religieux de la civilisation toltèque, Tula est
considéré comme l’un des plus importants empires mésoaméricains Cliquez ici
Olmèque
Cholula est doté d’un site «surnaturel» où la pyramide, dédiée au dieu olmèque de
la pluie, est littéralement dominée par une église Cliquez ici
Le Museo de Antropología de Xalapa abrite l’une des plus impressionnantes
collections d’artéfacts et d’éléments architecturaux provenant de sites
archéologiques précolombiens, dont plusieurs têtes colossales olmèques Cliquez
ici
Zapotèque
Les spectaculaires ruines de Monte Albán, véritable carrefour des civilisations
préhispaniques, sont juchées au sommet d’une montagne nivelée par l’homme
Cliquez ici
Au début du XXe siècle, près de 90% des Mexicains vivaient en zone rurale. En 1960,
les citadins deviennent majoritaires. Aujourd’hui, environ 78% des Mexicains vivent en
milieu urbain. Bien que la population autochtone habite encore surtout en zone rurale,
elle devient elle aussi de plus en plus urbaine. Ainsi, selon l’Institut national de
statistique et de géographie (INEGI), en l’an 2000 environ 12% des Mexicains parlant
une langue autochtone avaient émigré de leur communauté d’origine, généralement pour
travailler dans les villes. Ces chiffres témoignent du développement industriel, de la
croissance des grandes agglomérations et de l’exode rural qui y est lié.
Le nord
Le nord du Mexique se caractérise par un climat désertique, sauf du côté du golfe du
Mexique. Plus encore qu’une région climatique, le nord est marqué, sociologiquement et
physiquement, par la présence d’une interminable frontière avec les États-Unis. Au
nord-ouest, l’étroite Basse-Californie, plus longue péninsule au monde, s’étire sur une
distance de plus de 1 000 km. L’ossature montagneuse qui la traverse est le
prolongement de la Sierra Nevada américaine.
Le plateau central
Le Mexique est traversé du nord au sud par deux chaînes de montagnes baptisées Sierra
Madre occidentale et Sierra Madre orientale. Entre ces deux échines se dresse un haut
plateau qu’on nomme l’Altiplano, berceau de la civilisation aztèque, dont l’altitude
oscille entre 1 000 m et 3 000 m. La plupart des grandes villes sont situées sur ces
hauteurs, jouissant d’un climat sec et plus tempéré que sur le littoral. Au Mexique,
l’altitude détermine essentiellement la température. Le pays présente d’autres systèmes
topographiques mineurs comme la chaîne californienne (Basse-Californie) et la Sierra
Madre du Sud (Oaxaca et Chiapas), où se rejoignent la Sierra Madre occidentale et la
Sierra Madre orientale.
La péninsule du Yucatán
Le Mexique, essentiellement montagneux, présente pourtant une portion de territoire
complètement plate, pratiquement au niveau de l’océan : la péninsule du Yucatán.
Contrairement à la côte ouest, la péninsule du Yucatán, terre des Mayas, abrite une vaste
plaine côtière. Divisée en trois États (Yucatán, Campeche et Quintana Roo), cette
péninsule se caractérise par son sol calcaire percé de cenotes. Partout sur la péninsule,
l’eau de surface s’écoule rapidement dans un véritable réseau souterrain de rivières et
d’étangs aux eaux fraîches et transparentes. Les Mayas considèrent encore les cenotes,
ces rivières et puits d’accès qui parsèment l’hydrographie occulte du territoire, comme
sacrés. La péninsule est baignée d’un côté par les eaux du golfe du Mexique (et la baie
de Campeche) et de l’autre par la mer des Caraïbes.
Un cenote près de Valladolid, au Yucatán.
© iStockphoto.com/JoseIgnacioSoto
Le tropique du Cancer, parallèle de 23° 26’ 15” de latitude nord, traverse la partie
septentrionale du pays et la Basse-Californie méridionale. Il sert également de division
en deux autres zones climatiques, l’une subtropicale et l’autre tropicale (humides ou
arides selon leur longitude par rapport à la Sierra Madre orientale). Au nord du
tropique du Cancer, les températures sont plus froides l’hiver, tandis qu’au sud, elles
demeurent presque constantes à longueur d’année. Elles varient considérablement en
fonction de l’altitude. Les terres chaudes comprennent les plaines côtières jusqu’aux
versants situés à moins de 900 m au-dessus du niveau de la mer. Ce sont celles du golfe
du Mexique qui sont irriguées par deux fleuves importants du pays, le Pánuco et le
Grijalva. Fleuve au plus grand débit du pays, l’Usumacinta trace la frontière avec le
Guatemala.
Histoire
L’époque précolombienne
Le territoire du Mexique actuel a été découvert et habité par des groupes de chasseurs-
cueilleurs nomades ayant traversé le détroit de Béring il y a plus de 30 000 ans. La
douceur du climat et le sol volcanique en firent une terre fertile, apte à l’agriculture.
C’est ainsi que s’y développèrent des sociétés très avancées, complexes et sédentaires,
qui s’établirent tour à tour, parlant des langues différentes. Elles ont entre autres laissé
des vestiges importants comme la ville de Teotihuacán, les têtes olmèques, les
gigantesques statues de Tula, sans compter les spectaculaires pyramides mayas.
Le préclassique ancien (2500 à 1500 av. J.-C.) marque le début de la civilisation
mésoaméricaine : on assiste à l’apparition de la poterie et des premiers villages
agricoles. C’est à cette époque que commence à rayonner la civilisation maya, une des
plus anciennes du continent. Durant le préclassique moyen (XIVe siècle au IVe siècle
av. J.-C.), la culture olmèque s’étendra pour sa part à travers toute la Mésoamérique.
Les anthropologues avancent que les Olmèques seraient à l’origine du calendrier
mésoaméricain et de l’écriture en hiéroglyphes, qui plus tard sera perfectionnée par les
Mayas.
Bien que les origines de la civilisation maya remontent à la préhistoire, les premières
constructions mayas importantes datent du préclassique (1500 av. J.-C. à 250 de notre
ère). Les civilisations des basses terres (sud du Mexique et Guatemala actuels)
érigèrent des cités-États telles que Copán, Tikal et Palenque. Elles connurent leur plus
grand essor à la période classique, surtout entre les VIIe et IXe siècles de notre ère,
mais furent soudainement abandonnées entre la fin du IXe siècle et le début du XIe
siècle, pour des raisons qui demeurent nébuleuses. Parmi les hypothèses expliquant le
déclin de cette grande civilisation, notons l’épuisement des sols fragiles dû à une
densité de population trop forte, ou encore les troubles sociaux liés aux guerres entre
cités et aux incursions de guerriers mexicas (aztèques) venus du Tabasco, porte d’entrée
de la péninsule du Yucatán.
Principales civilisations de l’époque précolombienne
Quelques sites
Civilisation Chronologie
archéologiques
Yucatán :
Mayapán, Chichén Itzá,
Établissement : 2000 av. J.-C. Uxmal
Chiapas : Palenque,
Yaxchilán
Olmèque Apogée : entre 1200 av. J.-C. et 600 av. J.-C. Veracruz : Tres Zapotes,
Laguna de los Cerros, San
Déclin : à partir de 600 av. J.C. jusqu’à 200 av. J.-C. Lorenzo
Les Espagnols, à bout de victuailles, décidèrent de tenter une sortie, pendant la nuit
pluvieuse du 30 juin 1520, laquelle passera à l’histoire sous le nom de Noche Triste.
Aux côtés de leurs alliés autochtones, ils s’enfuient, chargés de l’or dérobé au palais.
Des 1 000 combattants tlaxcaltèques participant à la bataille, seule une centaine
survécut au massacre. Bernal Díaz del Castillo, soldat et principal historien de la
Conquête, affirme que plus de la moitié des Espagnols furent massacrés ou périrent
noyés dans les canaux de cette Venise précolombienne, construite au milieu d’un lac. On
raconte que Cortés éclata en sanglots à l’ombre d’un cyprès de marais (ahuehuete,
arbre national du Mexique).
Hernán Cortés. © iStockphoto.com/GeorgiosArt
L’ayant échappé de justesse, Cortés, voyant ses troupes décimées et l’or perdu, décide
de rallier tous les ennemis des Aztèques pour se constituer une armée, qui attaque alors
Tenochtitlán. Le siège durera près de trois mois. Les hostilités détruisent une partie de
la cité et font entre 120 000 et 240 000 morts chez les Aztèques, ce qui entraîne la
reddition de Cuauhtémoc, le 13 août 1521. Le dernier tlatoani (empereur) aurait
d’ailleurs demandé à Cortés de le tuer avec son propre poignard. Cortés préféra le
torturer (la légende veut qu’on lui brûlât les pieds) dans l’espoir qu’on lui révélât
l’emplacement des trésors impériaux. Soupçonné de trahison par Cortés, Cuauhtémoc
mourut par pendaison en 1525.
Cortés ordonne à Moctezuma de persuader son peuple de les laisser partir. © Jean-
Michel Moreau (1741-1814), Bibliothèque du Musée de l’Homme. Réserve D 28 R
27 1780 t.2, Paris.
Après avoir été impliqué dans une série d’intrigues et de trahisons, Cortés retournera en
Castille réclamer le poste de gouverneur de Nouvelle-Espagne, mais il n’obtint qu’un
titre de marquis, se voyant céder des terres lointaines à Oaxaca. Il mourut le
2 décembre 1547 dans sa contrée natale.
La Nouvelle-Espagne (1531-1821)
Une fois Tenochtitlán conquise, s’établit pendant le règne du roi d’Espagne, Charles
Quint, un vaste empire colonial dénommé la Nouvelle-Espagne. Cet empire s’étendra
jusque dans le sud-ouest des États-Unis actuels (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique
et Texas). On y fonde celles qui seront ses principales villes : México (dont le
cimetière souterrain est la somptueuse Tenochtitlán), Guadalajara, Puebla et Monterrey.
Dès l’an 1535, on confie l’administration du territoire à un vice-roi, Antonio de
Mendoza, nommé par Charles Quint.
La colonisation espagnole va bon train. Les missionnaires, dont le plus remarquable fut
Bartolomé de las Casas, ardent défenseur des autochtones, viennent au pays afin
d’évangéliser la population. L’Espagne s’enrichit considérablement grâce à
l’exploitation des mines d’argent, alors les plus riches au monde. On introduit la culture
de la canne à sucre et du café, tandis qu’un intense et très complexe processus de
métissage prend place.
La population autochtone succombe néanmoins aux épidémies (particulièrement celles
de petite vérole) et aux travaux forcés auxquels elle est soumise. On estime qu’avant
l’arrivée des Blancs, le Mexique central comptait 25 millions d’habitants, dont il n’en
restera qu’un million vers 1650.
Bartolomé de las Casas. Huile sur toile par Félix Parra (1845 - 1919).
© Museo Nacional de Arte, México
Durant les trois siècles de vice-royauté, les indigènes ne furent pas entièrement soumis.
De très nombreuses révoltes marquèrent la période coloniale (de 1550 à 1590, les
Chichimèques se soulèvent; en 1761, le Maya Jacinto Canek prend la tête d’un
mouvement armé). Bien qu’on eût promulgué en 1542 les Lois Nouvelles visant à
améliorer la condition des indigènes, une ère convulsée s’ensuivit, marquée par
l’exploitation des richesses et la conversion des autochtones au christianisme.
L’établissement d’haciendas et d’encomiendas (régimes fonciers apparentés aux
seigneuries), qui furent abolies en 1720, règlementa la soumission des autochtones, sans
pour autant que ne soit institué un régime d’esclavage.
L’indépendance
Le 16 septembre 1810, dans la ville de Dolores Hidalgo, un curé créole du nom de
Miguel Hidalgo y Costilla invite les citoyens de sa paroisse à l’insurrection contre les
Espagnols en proclamant, du haut de la chaire : « Vive le Mexique, vive la Vierge de
Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement! » La date de cet
événement historique, connu sous le nom de Grito de Dolores (le cri de Dolores),
correspond aujourd’hui à la Fête de l’indépendance au Mexique. Après avoir tenté de
s’emparer de México, Miguel Hidalgo y Costilla sera exécuté en 1811. Toutefois, le
mouvement qu’il avait amorcé prend de l’ampleur sous la coupe de José María Morelos
y Pavón, qui mènera la guerre d’indépendance (1811-1815) aux côtés d’autres
révolutionnaires.
Le Congrès d’Anáhuac.
© (Inconnu), Ayuntamiento Morelia
Guerre américano-mexicaine
En 1836, le Texas proclame son indépendance : la guerre éclate entre le Mexique et son
voisin du nord. Elle durera de 1846 à 1848, se terminant par la signature du traité de
Guadalupe Hidalgo, par lequel le Mexique reconnaît comme sa frontière nord le Río
Grande (que lui-même appelle le « Río Bravo »). Les Mexicains doivent donc céder
plus de 40% de leur territoire aux États-Unis, soit le Texas, la Californie, l’Arizona et
le Nouveau-Mexique.
Les troupes américaines envahissent le pays de 1847 à 1848. Après la bataille de
Chapultepec, le 14 septembre 1847, les forces d’occupation hissent le drapeau
américain sur le Palais national. Après la guerre, deux factions politiques, libéraux et
conservateurs, continuent à s’affronter, et le dictateur Antonio López de Santa Anna
monte au pouvoir. En 1854, les libéraux prennent les armes sous la direction de Juan
Álvarez. En 1855, ils renversent Santa Anna et s’installent à la tête du gouvernement.
Les Américains remportent la bataille de Chapultepec. © United States Library of
Congress
On assiste à la promulgation des Lois de Réforme, qui affectent les intérêts de différents
groupes, particulièrement l’Église, et à l’entrée en vigueur, en 1857, de la nouvelle
Constitution mexicaine. Benito Juárez, un indigène zapotèque né le 21 mars 1806, qui
présidait alors la Cour suprême sous le règne d’Ignacio Comonfort, devient président en
1858 (il le sera jusqu’à sa mort, en 1872). Presque un accident de la nature, Juárez
représente un cas unique, symbolisant à lui seul l’âme mexicaine et les défis que devrait
affronter la nation. Peu de héros ont la stature, dans l’imaginaire collectif d’une nation,
de celui que ses concitoyens actuels surnomment le Benemérito de las Américas (le très
digne d’honneur des Amériques), ou le père du Mexique moderne.
Le Mexique d’alors était écartelé entre deux forces contraires : les centralistes et les
fédéralistes. Alors qu’il était encore ministre de la Justice et de l’Éducation, Benito
Juárez commença à s’attaquer aux privilèges du clergé (l’un des principaux
propriétaires terriens) et de l’armée. Il promulgua ensuite sa célèbre « Loi sur la
nationalisation des biens de l’Église », qui jetait les bases de la laïcité au Mexique,
ayant réussi à surmonter l’opposition féroce des forces conservatrices déterminées à
miner son gouvernement.
L’intervention française
En 1862, les Français envahissent le Mexique. Ils imposent comme chef suprême
l’empereur autrichien Maximilien de Habsbourg. Benito Juárez, anti-monarchique
jusqu’à la moelle, mena le mouvement de résistance, dont le coup de théâtre fut la
suspension du paiement de la dette extérieure (la France étant l’un des créanciers du
Mexique). Secondé par l’Espagne et l’Angleterre (la guerre de Sécession battait son
plein, appauvrissant le grand voisin du Nord), Napoléon III, jouissant de la bénédiction
papale, se mit en frais d’établir au Mexique un empire « latin » catholique qui
contrebalancerait le pouvoir grandissant des Américains protestants.
La France dut continuer sa bravade sans ses alliés, à la suite de leur retrait. C’est
Benito Juárez, pourtant, qui eut le dessus : Maximilien mourut fusillé à Querétaro. Cet
épisode presque surréaliste de l’histoire nationale (la noblesse européenne s’éventant à
l’ombre des fromagers et des avocatiers) est dépeint avec brio par Fernando del Paso
dans son roman-fleuve Des nouvelles de l’empire (1987).
Le porfiriato
Héros de la guerre menée contre les Français, francophile malgré le fait qu’il ait chassé
de son pays ceux qui parlaient la langue de Molière, le général Porfirio Díaz devient
président du Mexique. Il gouvernera de 1876 à 1911. L’ordre et le progrès deviennent
ses chevaux de bataille. Il se propose de moderniser le pays, établissant une dictature
déguisée. Les voleurs de grands chemins disparaissent, le pays s’industrialise et, pour
la haute bourgeoisie, c’est la Belle Époque. Ce long règne tenu de main de fer apporte
une période ininterrompue de tranquillité et d’ouverture aux investisseurs étrangers.
En contrepartie, les politiques du porfiriato (mandats présidentiels de Porfirio Díaz, de
1876 à 1911) creusent un fossé encore plus profond entre les très riches et une classe
moyenne arriviste qui réclame sa part du gâteau. Si les pauvres sont laissés pour
compte, le mécontentement gronde aussi chez les moins démunis. Une source vive
d’eaux empoisonnées que personne n’a remarquée bouillonne sous l’apparente stabilité.
Bien qu’alors le Mexique se targuât de tenir des élections libres, les pratiques
antidémocratiques étaient de mise. Ainsi, Díaz (utilisant un système de subterfuges) est
systématiquement réélu. Le suffrage truqué, la grogne des Métis et de la classe moyenne
instruite (qui lorgnaient la position des riches), la baisse du prix de l’argent et du
pouvoir d’achat, tout cela préparait le terrain pour une révolution.
La Révolution mexicaine
La Révolution mexicaine (1910-1920), la première du XXe siècle, a fait un million de
morts sur une population de 10 millions. Porfirio Díaz, qui avait d’ailleurs plaint son
pays en déclarant « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si proche des États-Unis! »,
voulait se présenter à la présidentielle de 1910 après 30 ans au pouvoir. Son
adversaire, Francisco Madero, ne recueillit que quelques centaines de voix à travers le
pays. Les citoyens crièrent à la fraude : c’est le début de la Révolution mexicaine.
Alors que Francisco (Pancho) Villa prenait les armes à Chihuahua, les troupes
d’Emiliano Zapata avançaient au sud, revendiquant des terres pour les paysans
autochtones affamés. En 1911, sous l’assaut des révolutionnaires, Ciudad Juárez
(aujourd’hui une des villes les plus violentes au monde) capitule. Porfirio Díaz, qui
tient à éviter une guerre civile, préfère s’exiler en France.
Pancho Villa (au centre) et sa troupe. © Horne, W. H. (photographe), domaine public
La gauche mexicaine
Au Mexique, la gauche a évolué à partir de ses multiples partis d’allégeance
socialiste, qui témoignent de son atomisation, dont le PPS (Parti populaire
socialiste) fondé en 1948. Aujourd’hui, le PRD (parti de la Révolution
démocratique) regroupe avec le PT (parti du Travail) la plupart des gauchistes. Le
parti a vu le jour officiellement en 1989, après la scission de l’aile plus libérale du
PRI. Au sein de leur nouvelle formation politique, les partisans aspiraient à une
véritable démocratie et à un combat direct contre la pauvreté, considérée à juste
titre comme le cancer de la nation. Ce schisme s’est produit comme un émondage
idéologique naturel, vu le glissement du centre vers la droite qui dénaturait les
valeurs historiques du PRI.
Cuauhtémoc Cárdenas (fils de l’ex-président), considérant qu’on avait trahi les
idéaux de la Révolution, fonda avec Porfirio Muñoz Ledo, en 1986, le Front
démocratique national, une coalition qui attira les partisans d’une gauche
progressiste, modérée. Date importante, car c’est alors que le prix du pétrole chuta
de façon désastreuse, entraînant le Mexique dans une crise économique sans
précédent caractérisée par un taux d’inflation record. La coalition obtint 30% des
voix au scrutin de 1988, au cours duquel le PRI fut soupçonné de fraude électorale.
D’autres petits partis tels que la Nueva Alianza (PNA) et le Mouvement citoyen
s’allièrent également aux plus grands partis au moment du suffrage. Étonnamment,
le Parti vert écologiste du Mexique (PVEM) est un parti de droite.
Cárdenas encouragea aussi le syndicalisme, bien que par la suite les syndicats soient
devenus des outils de contrôle des ouvriers. Dans ces institutions corrompues, la loi
patronale avait paradoxalement plus de poids que les demandes ouvrières. Une partie
du vote y était parfois systématiquement promise au PRI, comme dans le cas du plus
important syndicat national, la Confédération des travailleurs du Mexique (CTM).
C’est sous le mandat de Cárdenas que fut créé en 1939 le PAN (parti de l’Action
nationale), un parti de droite d’inspiration catholique qui formait l’opposition officielle.
Le successeur de Cárdenas au PRI, Manuel Ávila Camacho (1940-1946), freine alors la
répartition des terres, se réconciliant avec la bourgeoisie industrielle montante. Le
Mexique ne participera que marginalement à la Seconde Guerre mondiale. En 1946, le
PRM devient le PRI actuel, qui commence à s’épuiser et à chasser de son sein
quiconque souhaite des réformes profondes. Faisant office de parti ramasse-poussière
sans projet idéologique défini, il attire ceux qui lorgnent le pouvoir, et se déplace
lentement vers la droite libérale.
Durant les années 1950, le pays connaît un essor économique remarquable que l’on
baptisera « le miracle mexicain ». L’infrastructure nationale se développe, de grands
travaux publics sont lancés et des avantages sociaux, dont un système de santé publique
(soins médicaux universels pour tous les salariés) et de pensions, sont institués. En
1960, le gouvernement nationalisera l’électricité. Malgré la tenue d’élections, l’État
autocratique se consolide. Le parti au pouvoir a toujours la mainmise sur la marche des
choses, et ce, dans tous les domaines. Mais la société civile commence à exiger plus de
liberté. Ces revendications se soldent par la grève des chemins de fer en 1959, des
soulèvements ouvriers, le mouvement étudiant de 1968, violemment réprimé par
l’armée, et des foyers de guérilla qui éclatent dans les années 1970.
À la fin des années 1970, l’économie mexicaine montre des signes d’épuisement : c’est
le début de crises périodiques marquées par de fortes dévaluations du peso. L’État
légalise les partis d’opposition de gauche, mais il privatise de nombreuses entreprises
parapubliques. Durant le gouvernement de Carlos Salinas de Gortari (1988-1994), le
pays jouit d’une certaine reprise économique instrumentalisée sur les privatisations et
l’ouverture aux investissements étrangers. Le point culminant de cet essor est la
signature de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), qui fait du Mexique
un partenaire commercial des États-Unis et du Canada. De cette entente trilatérale
signée avec des pays beaucoup plus riches que lui, émerge l’image d’un David donnant
la main à deux Goliath. Un peso surévalué, une dette fiscale énorme et un grave
endettement extérieur plongèrent le pays dans une crise internationale surnommée «
Effet Tequila ».
Population
Pays de grandes villes et de vastes espaces verts, le Mexique affiche un taux
d’urbanisme de 78%. Parmi les principales villes du pays, notons le District fédéral
(México) (23 millions d’habitants), Guadalajara (5 millions), Monterrey (3 millions),
Puebla (2 millions).
En 2014, la population totale du Mexique était estimée à 119 426 000 habitants.
Environ 60% des Mexicains sont Métis, 10% sont Blancs et 30% sont autochtones.
Baptisé en nahuatl (langue aztèque) Méxihco (« dans le nombril de la lune »), le
Mexique est le foyer de 67 langues autochtones et sa langue officielle est l’espagnol.
La Danza de los Viejitos à Morélia. © Marc Rigole
Selon la Constitution mexicaine, tous les groupes ethniques et autochtones vivent sur un
pied d’égalité au pays. Aux yeux des Mexicains, tous les groupes autochtones sont
égaux et aucun n’est favori. Cependant, il existe une discrimination subtile qui se traduit
surtout en termes de standards de beauté et en assomptions a priori de statut
socioéconomique : plus on est blanc, plus on fait l’objet de déférence. Comme dans
plusieurs autres cultures, la blancheur de la peau est associée à la noblesse. Toutefois,
ce racisme déguisé est en voie de dissolution à long terme, car la mobilité sociale, bien
qu’embryonnaire, permet maintenant aux non-Blancs, donc aux Métis et aux autochtones,
d’accéder à des postes de pouvoir. Cette mobilité a donné lieu, au cours des dernières
décennies, à un métissage encore plus intense. Le mot raza dans la langue populaire,
lorsqu’il est utilisé par les Mexicains eux-mêmes, signifie « les gens, la populace ». Il
fait référence à la fois au concept d’hispanité et à l’appartenance autochtone et s’avère
le reflet d’un peuple fortement métissé.
Ainsi, sur une fiche signalétique mexicaine, on ne parle pas de « race » (concept
impossible à définir au Mexique), mais plutôt de « teint » (à savoir « couleur de peau »,
tez en espagnol). Là, les gradations sont très nuancées. Elles comprennent plusieurs
termes qui vont du blanc (blanco) au brun très foncé (prieto), en passant par le type
méditerranéen (apiñonado), le brun clair (moreno claro) et le brun foncé (moreno
oscuro).
Lorsque les Mexicains actuels parlent de leurs ancêtres, ils se réfèrent généralement aux
peuples qui habitaient le territoire à l’époque précolombienne. Lorsqu’ils y font
référence par ces jolis mots, nuestros antepasados, il est entendu qu’ils parlent des
autochtones, non pas des Espagnols. Voilà un paradoxe qui peut paraître étrange pour
quiconque n’est pas familiarisé avec le Mexique, où la langue du conquérant a pourtant
écrasé les langues des peuples conquis au point où aucune de ces langues n’a de statut
de langue officielle. Toutefois, certaines sont encore largement parlées et protégées par
des droits constitutionnels, étant qualifiées de « langues nationales ».
La problématique de l’intégration
En dépit de l’oppression dont elle est souvent victime, la population indigène
d’Amérique latine se révèle, aux yeux de l’histoire, un exemple extraordinaire de
résistance pacifique. Justo Sierra, intellectuel illustre, ministre de l’Éducation du
Mexique de 1905 à 1911, ne suggérait-il pas de mettre fin à tous les dialectes (lire «
langues autochtones ») qu’il considérait, dans un zèle nationaliste tordu, un obstacle à
l’unité nationale?
Le respect des ethnies autochtones que préconise le discours officiel ne suffit pas à
effacer la honte, la pauvreté et la marginalisation issues de 500 ans de dominance
culturelle. Dans les faits, les autochtones sont souvent victimes de discrimination, ne
serait-ce que du seul fait de parler chez eux une langue autre que celle dans laquelle
sont écrits tous les panneaux, les documents ou les étiquettes. Une langue qu’on n’entend
jamais à la télévision et rarement à la radio. Plus qu’une politique d’oppression ouverte
(qui contredirait d’ailleurs le concept, colporté haut et fort, de « mexicanité »), il y a
érosion insidieuse des modes de vie non hispaniques.
Toutefois, dans la foulée de l’ouverture d’esprit accrue des dernières décennies, on voit
surgir une plus grande sensibilité face aux revendications et à l’autonomie des peuples
autochtones. L’importance croissante de la question des droits de l’homme et de la
diversité culturelle à l’échelle mondiale, la démocratisation de la société mexicaine et
l’ouverture du pays au tourisme international ont certainement contribué à cette
évolution des mentalités. Certains gestes symboliques sont posés : en février 2010, par
exemple, dans le cadre des fastueuses célébrations commémorant le bicentenaire du
Mexique, on a présenté officiellement, et pour la première fois, une traduction de la
Constitution politique des États-Unis du Mexique (nom officiel du pays) en nahuatl.
Avec quelque peu de retard, pourrait-on dire ironiquement…
Souvent rurales, les communautés autochtones jouissent d’un certain degré d’autonomie
qui varie grandement selon l’endroit, chaque État ayant au moins un groupe ethnique
prédominant. C’est dans le sud (Oaxaca, Chiapas, les États de la péninsule du Yucatán)
que l’on retrouve les plus grandes concentrations de groupes autochtones. Le degré
d’autonomie dépend surtout de la force de revendication du groupe concerné, de son
degré d’isolement et de sa cohésion. Par exemple, dans le comté de Chamula, au
Chiapas, la population tzotzil choisit tous ses dirigeants, civils et religieux, qui
possèdent un important pouvoir décisionnel.
Les immigrants
Le Mexique n’est pas un pays particulièrement cosmopolite. Néanmoins, il a quand
même été terre d’asile au XXe siècle en raison du fait qu’il n’a pas connu de dictatures
militaires semblables à celles qui ont affligé le continent au sud de sa frontière. Sans
être une nation fondée sur l’immigration comme ses voisins septentrionaux, le pays a
ouvert grand ses portes aux victimes de la guerre civile espagnole et aux réfugiés fuyant
les dictatures sanguinaires d’Amérique du Sud, surtout celles du Cône Sud (Chili,
Argentine, Uruguay). Il s’agissait d’immigrants instruits qui ont grandement contribué au
développement de la vie nationale.
Le Mexique accueille aussi des immigrants allophones, qui arrivent au pays à la suite
d’un mariage ou pour profiter du soleil. Le coût de la vie relativement bas favorise la
migration des retraités. Les Américains, au nombre de 800 000, sont de loin le groupe
le plus nombreux. Ils forment des communautés parfois saisonnières à San Miguel
Allende, Ajijic (Lago de Chapala), Puerto Vallarta, Los Cabos, Taxco et sur la Riviera
Maya. Mentionnons aussi les immigrés originaires d’autres pays latino-américains
(environ 130 000, majoritairement d’origine guatémaltèque), quelque
140 000 Européens (dont les Espagnols représentent la moitié des effectifs), quelque
10 000 arabophones (surtout originaires du Liban) et près de 70 000 Juifs (dont 60%
vivent dans la capitale). Ces chiffres confirment que les immigrants représentent moins
de 2% de la population du pays.
Les mennonites, au nombre de 100 000, ne sont pas à strictement parler des immigrants.
Ils sont en effet établis au Mexique (surtout dans l’État de Chihuahua, où leur présence
est notoire) depuis plus de 100 ans. Ils conservent toutefois leurs coutumes et parlent,
outre l’espagnol, un dialecte bas-allemand.
Les attraits
México, le nombril de la lune
Au creux d’une vallée entourée de collines, la trépidante
mégapole de México (qui signifie « nombril de la lune » en
langue nahuatl), ou Distrito Federal, présente autant de
facettes que les innombrables quartiers qu’elle englobe.
Véritable concentré d’histoire et de culture, la capitale
nationale se laisse idéalement apprivoiser depuis son
magnifique centre historique, puis à travers des balades
dans ses quartiers limitrophes, révélant chacun leur
personnalité propre et leurs attraits incontournables.
L’immense ville, d’environ 20 millions d’habitants, recèle
des places verdoyantes et animées, de splendides
complexes religieux, d’importants vestiges archéologiques,
les meilleurs musées du pays et d’excellentes tables où
découvrir la gastronomie mexicaine, et internationale, à
son meilleur.
Le cœur de México se situe à l’endroit même où était
érigée la capitale aztèque de Tenochtitlán, sur une île du
lac Texcoco, aujourd’hui asséché. Elle incarne le carrefour
où se sont croisés, et où se côtoient toujours, les
civilisations autochtones et espagnoles.
Depuis quelques années, les efforts déployés par
l’administration de la ville en matière de réduction de la
pollution et d’amélioration de la sécurité portent leurs
fruits et les visiteurs y respirent mieux. La revitalisation
de plusieurs quartiers et l’effervescence culturelle
contribuent grandement au plaisir d’arpenter cette
capitale riche en histoire et des plus dynamiques.
Centre historique
Endroit classique pour entreprendre la visite du centre historique de la ville, le zócalo,
jadis connu sous le nom de Plaza de la Constitución, est une vaste place bétonnée,
plantée en son centre d’un immense drapeau mexicain et entourée des bâtiments et
attraits emblématiques de la métropole. Érigé directement sur les ruines de l’ancienne
cité de Tenochtitlán, qui fut rasée en 1521 par les Espagnols, le zócalo est
régulièrement animé par des événements culturels, pris d’assaut par des kiosques
ambulants et les visiteurs.
Au nord du zócalo, la Catedral Metropolitana, ou Catedral de la Asunción de María
de México , compte une quinzaine de chapelles et cinq nefs. Les travaux de
construction, qui ont débuté dès 1524, se sont échelonnés sur plusieurs centaines
d’années. D’abord érigée avec les pierres provenant du Templo Mayor (voir ci-
dessous), elle affiche un amalgame de style baroque churrigueresque, Renaissance et
néoclassique. Sa façade, achevée en 1813, se pare de sculptures à l’iconographie
évangélisatrice. À l’intérieur, les visiteurs peuvent admirer des orgues immenses, des
retables magnifiques et la statue d’un Christ noir, le Cristo del Veneno (ou Señor del
Veneno), qui, associé à des guérisons, attire une foule de dévots.
La Catedral Metropolitana (à gauche), et le Palacio Nacional (à droite) sur le
zócalo. © iStockphoto.com/stockcam
Au nord-est de la cathédrale, la Zona Arqueológica del Templo Mayor ,
accessible par la Plaza Manuel Gamio, correspond aux vestiges du Huey Teocalli («
Grand Temple » en langue aztèque), dédié notamment à Huitzilopochtli, dieu de la
Guerre et du Soleil, et à Tláloc, dieu de la Pluie. Le cœur du site, dissimulé sous le
tissu urbain, fut découvert fortuitement en 1978 par des travailleurs de la construction
qui s’affairaient dans le secteur. Investissant la zone, où se dressaient des bâtiments
coloniaux le long d’une rue, les fouilles ont mis au jour les ruines du principal
sanctuaire aztèque, au cœur de la cité, le Temple Mayor.
La Zona Arqueológica del Templo Mayor. © iStockphoto.com/stockcam
Érigé entre 1325 et 1519, ce temple à double escalier comporte plusieurs phases de
construction, les unes s’imbriquant dans les autres. Les ruines permettent d’admirer, à
travers les différentes étapes d’édification, le sanctuaire de Huitzilopochtli, des
sculptures de têtes de serpent, une représentation de Coyolxauhqui, la déesse de la
Lune, un autel dédié à Tláloc, des colonnes et cloisons de pierres crénelées et sculptées
de bas-reliefs, souvent peints de couleurs vives, une pierre de sacrifice et une sculpture
de chac-mool. La Casa de las Águilas (maison des aigles) abrite des banquettes aux
bas-reliefs colorés d’influence toltèque. Cette pièce était destinée à l’élite religieuse et
guerrière de la société aztèque.
L’excellent Museo del Templo Mayor , inauguré en 1987, expose les artéfacts
retrouvés sur les lieux et présente une maquette qui révèle concrètement l’ampleur et
l’importance de la cité et du temple. Le musée expose les pièces originales telles que le
disque sculpté à l’effigie de la déesse Coyolxauhqui, démembrée par son frère
Huitzilopochtli alors qu’elle s’apprêtait à tuer leur mère, et le monolithe de 12 tonnes
représentant Tlaltecuhtli, découvert en 2006.
Au sud du Templo Mayor, sur le côté est du zócalo, s’allonge la façade de l’immense
Palacio Nacional , avec sa suite d’auvents et de fenêtres en arcades. Hernán
Cortés l’a fait construire, telle une forteresse, dès 1521 sur le site même du Templo
Mayor, et dans les mêmes dimensions que le principal temple de Tenochtitlán. Maintes
fois transformé au fil du temps et des aléas de l’histoire, il sera entre 1562 et jusqu’à
l’indépendance, la demeure du vice-roi de la Nouvelle-Espagne. Le palais, où loge
toujours le bureau du président mexicain, abrite des trésors nationaux, dont une dizaine
de fresques peintes par le célèbre muraliste Diego Rivera. Parmi ces fresques,
l’Epopeya del Pueblo Mexicano (1929-1935) est un triptyque historique qui présente
l’ère préhispanique, la colonisation, l’indépendance et la période moderne, que l’on
admire sur les murs de l’escalier principal. D’autres fresques honorant les peuples
autochtones ornent les murs de la galerie supérieure qui encadre la principale cour
intérieure. Le palais compte également un jardin botanique et les anciens appartements
de Benito Juárez.
De l’autre côté de la rue, à l’ouest, se dresse, dans toute sa splendeur Art nouveau, le
Palacio de Bellas Artes . Construit de marbre blanc entre 1904 et 1934, il s’agit
de l’un des bâtiments emblématiques de México. L’intérieur de style Art déco dévoile
d’impressionnants vitraux ainsi que plusieurs murales de Diego Rivera, Rufino Tamayo,
David Alfaro Siquero et José Clemente Orozco. Les représentations du Ballet
Folklórico de México ont lieu régulièrement dans la ravissante salle de spectacle.
L’édifice abrite également l’incontournable Museo del Palacio de Bellas Artes ,
l’un des premiers musées d’art au pays, et le Museo de la Arquitectura , un musée
d’architecture contemporaine.
Le Palacio de Bellas Artes donne sur la Plaza Alameda Central , un agréable et
verdoyant parc urbain qui recèle plusieurs fontaines à thématiques mythologiques et
divers monuments tels que l’Hemiciclo a Juárez.
La Plaza Alameda Central (au centre) et le Palacio de Bellas Artes (en bas à droite).
© iStockphoto.com/SerrNovik
Lucha libre
à l’Arena México
L’Arena México, situé à quelques rues au sud du Mercado de Artesanías La
Ciudadela, présente régulièrement des parties de lucha libre. Cette lutte (voir
Cliquez ici) hautement théâtrale rappelle l’âge d’or de la lutte professionnelle au
Canada et aux États-Unis avec la WWF (World Wrestling Federation) dans les
années 1980. Sport emblématique de la culture populaire au Mexique, l’image de la
lucha libre est associée aux cagoules que portent souvent les luchadores (lutteurs).
Les prises sont spectaculaires et les athlètes, hautement divertissants!
La Biblioteca Vasconcelos.
© iStockphoto.com/Gerardo_Borbolla
Élégamment perché sur une colline, au cœur du parc, trône le Castillo de Chapultepec
. Érigé au XVIIIe siècle, cette ancienne résidence d’été du vice-roi a abrité un
collège militaire et fut la résidence de l’empereur Maximilien Ier et de Porfirio Díaz.
Depuis 1939, le château abrite le Museo Nacional de Historia . En plus de son
magnifique jardin et des vues panoramiques qu’il offre sur la ville, ce musée d’histoire
présente des peintures murales, des expositions d’artéfacts et d’objets usuels, de
l’époque de la colonisation à celle de la Révolution.
Non loin de là, le Museo de Arte Moderno (MAM) abrite pour sa part les œuvres
de grands peintres mexicains des XXe et XXIe siècles, entre autres la célèbre toile Las
dos Fridas, de Frida Kahlo, ainsi qu’une belle collection de photographies dont
plusieurs de Manuel Álvarez Bravo, et il propose aussi des expositions temporaires
d’art contemporain.
Le Museo Nacional de Antropología (MNA). © iStockphoto.com/Gerardo_Borbolla
Polanco
Situé au nord-ouest du Parque Bosque de Chapultepec, le paisible et chic quartier de
Polanco, où se sont installées de nombreuses ambassades, s’avère l’un des plus
agréables et des plus sécuritaires secteurs de la ville. Le Parque Lincoln se révèle
particulièrement invitant avec son théâtre en plein air, ses arbres matures et ses étangs.
En plus des kiosques ambulants de cuisine de rue, d’excellents restaurants, boutiques
d’antiquités, d’artisanat, de design ainsi que des galeries d’art y ont pignon sur rue. En
poursuivant vers le nord, la promenade mène au Parque América et à la monumentale
église de la Parroquia de San Agustín , dont la façade constituée d’une immense
niche de pierre mérite le coup d’œil. Encore plus au nord, le tissu urbain change et les
gratte-ciel se dressent le long des rues modernes où sont érigés le Museo Jumex
(musée d’art actuel) et le Museo Soumaya . Ce dernier, qui loge dans un édifice à
l’architecture contemporaine dont l’extérieur est constitué de milliers de carreaux
d’aluminium, expose la collection de la Fondation Carlos Slim, et dévoile surtout des
œuvres européennes du XVe au XXe siècle, dont une impressionnante sculpture de
Rodin.
Zona Rosa
Près du Parque Bosque de Chapultepec, l’effervescent petit quartier de la Zona Rosa est
situé dans les limites du Paseo de la Reforma, de l’Avenida Chapultepec, de l’Avenida
de los Insurgentes et de la Calle Florencia. Cette « zone rose », cosmopolite et
éclectique, abrite un grand nombre d’œuvres d’art public, de boutiques en tout genre et
de boîtes de nuit gays. L’une des icônes de la ville de México, El Monumento a la
Independencia, connue aussi sous le nom d’El Ángel de la Independencia, s’élève
gracieusement au milieu d’un rond-point à l’angle du Paseo de la Reforma et de la Calle
Florencia. Inaugurée en 1910, cette colonne, magnifiquement illuminée le soir venu, est
coiffée de l’ange de l’indépendance, cette célèbre statue qui représente une femme ailée
tenant une couronne de lauriers.
El Ángel de la Independencia.
© iStockphoto.com/maiteali
Coyoacán
Au sud de la ville, le quartier incontournable de Coyoacán abrite des musées majeurs,
des espaces verts, des bâtiments coloniaux et un sympathique marché, le Mercado
Coyoacán . Les amateurs d’histoire pourront partir à la découverte du quartier en
faisant une visite rapide de l’ancienne résidence (1939-1940) du révolutionnaire russe
León Trotsky, aujourd’hui connue sous le nom du Museo Casa de León Trotsky . Le
musée expose entre autres des photos d’archives et des objets personnels, et compte des
pièces chargées de meubles d’époque et un jardin dans lequel on peut se recueillir sur
les tombes de Trotsky et de son épouse.
À quelques rues au sud, le très populaire Museo Frida Kahlo , ou Casa Azul en
raison de sa façade d’un bleu éclatant, est aménagé dans l’ancienne demeure familiale
(1904-1958) de la plus célèbre peintre latino-américaine du XXe siècle. Cette belle
maison ainsi que les artéfacts et les œuvres qui la parsèment traduisent avec justesse,
humanité et tendresse l’univers de l’artiste, ses lieux de créativité et son quotidien. Le
jardin, la cuisine traditionnelle, le studio et les salles d’exposition constituent les points
forts de la visite.
En poursuivant vers le sud, en direction du Jardín Plaza Hidalgo , il ne faut pas
manquer d’admirer l’Antiguo Palacio de Ayantamiento de Coyoacán (XVIIIe
siècle), parfois nommé à tort Casa de Hernán Cortés. Tout juste à l’est, le très beau
Museo Nacional de Culturas Populares propose un tour d’horizon complet de la
diversité culturelle et de l’art traditionnel autochtone du Mexique. Au sud du Jardín
Plaza Hidalgo se dresse la façade plateresque de la Parroquia y Ex Convento de San
Juan Bautista (1552), qui figure parmi les plus anciennes églises de México. À
l’est, le Jardín Centenario, avec sa Fuente de los Coyotos , s’avère une halte des
plus rafraîchissantes.
Il faut suivre l’Avenida Pacífico vers le sud pour atteindre le surprenant Museo Diego
Rivera Anahuacalli , créé et conçu par Diego Rivera pour exposer sa collection
personnelle de près de 60 000 artéfacts préhispaniques et accueillir des événements
culturels variés (théâtre, danse, concerts). L’édifice, austère et massif, est constitué de
pierres volcaniques. Sa structure rappelle les pyramides aztèques et mayas, mais
s’accompagne d’un style vaguement communiste. L’intérieur, qui incorpore aussi
plusieurs éléments architecturaux empruntés aux civilisations précolombiennes, est
impressionnant. En plus des trésors archéologiques, on y admire de grands croquis
réalisés par Diego Rivera dans l’élaboration de ses murales.
Véritable trésor d’architecture moderne dans l’ouest du quartier de Coyoacán, la
Ciudad Universitaria, vaste campus de l’Université nationale autonome du Mexique
(UNAM), est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et comporte
plusieurs attraits incontournables. Œuvre des architectes Juan O’Gorman, Gustavo
Saavedra et Juan Martínez de Velasco, la Biblioteca Central (1956) s’avère
l’un des plus saisissants bâtiments du campus. La culture et l’esprit contemporain du
Mexique s’expriment en harmonie sur ses quatre façades couvertes de mosaïques qui
illustrent les principaux symboles propres à son histoire et à ses racines
préhispaniques.
Plus au nord, le Museo Estudio Diego Rivera y Frida Kahlo est constitué de
quatre édifices modernes de style fonctionnaliste, en partie reliés par une passerelle.
L’ensemble, conçu par l’architecte Juan O’Gorman en 1931, a fait office de résidence et
d’atelier de Diego Rivera (1934-1957) et de Frida Kahlo (1934-1941). Bordés de
cactus élancés, les édifices abritent, dans des pièces lumineuses, des photos d’archives,
des toiles, des artéfacts provenant des collections personnelles du couple, des objets
usuels et des personnages en papier mâché plus grands que nature.
À l’est, le Museo de Arte Carrillo Gil , un excellent musée d’art contemporain,
expose les œuvres d’artistes mexicains actuels et de grands peintres modernes
européens. Il compte également l’une des meilleures sélections des œuvres du peintre
muraliste José Clemente Orozco.
Xochimilco
Au sud-ouest du centre historique de México, à Xochimilco, il est possible de
prendre part à une excursion festive à bord d’un bateau dénommé trajinera, à
travers les canaux qui séparent une multitude de chinampas, ces larges îlots dédiés
à l’agriculture. Largement utilisé par les Aztèques, ce système de culture a persisté
ici jusqu’à nos jours.
Excursion en trajinera.
© iStockphoto.com/Bruno Monteny
Les environs de México
À l’écart du tumulte de la capitale, sur les hauteurs de
l’Altiplano, les environs de México regorgent d’une foule
d’attraits majeurs, tant historiques que culturels et
naturels. Culture autochtone, villes coloniales, complexes
religieux et splendides volcans raviront les voyageurs en
quête d’authenticité. Ce chapitre couvre une région très
riche en histoire, tant préhispanique, par le biais de
prestigieux sites archéologiques tels que Teotihuacán et
Tula, que coloniale, par les rayonnantes villes de Puebla et
Cholula. D’une étape à l’autre, vous voyagerez dans le
temps sur plus de deux millénaires et serez à même de
constater non seulement le haut niveau de civilisation
atteint par les humains qui ont habité cette région, mais
aussi les conséquences du choc des cultures. Du point de
vue pratique, toutes ces villes peuvent faire l’objet d’une
excursion d’une journée au départ de México. Elles
peuvent aussi s’inscrire dans un itinéraire de quelques
jours qui décrit un demi-cercle autour de la capitale; nous
vous présentons ici ces villes en suivant
approximativement un arc de cercle qui démarre au nord
de México, contourne la capitale par l’est et se termine au
sud-ouest de México. Partout vous pourrez trouver des
établissements agréables pour l’hébergement et la
restauration.
Tepotzotlán
À une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale, la petite ville de Tepotzotlán
recèle l’un des plus importants musées d’histoire, d’art et d’ethnologie coloniale au
pays : le Museo Nacional Virreinato . Le musée loge dans la partie de l’ancien
Colegio de San Francisco Javier (1580), qui correspond à l’école et l’église.
L’intérieur de l’église dévoile une collection inégalée de retables de style baroque
churrigueresque.
Le Museo Nacional Virreinato, à Tepotzotlán. © Dreamstime.com/Jesús Eloy Ramos
Lara
Tula de Allende
Au nord de Tepotzotlán, dans l’État de Hidalgo, la ville de Tula de Allende est surtout
connue pour ses vestiges archéologiques. Située à l’intérieur du Parque Nacional de
Tula, la Zona Arqueológica de Tula serait l’ancien cœur commercial, politique
et religieux de la civilisation toltèque (entre les années 960 et 1150), considérée comme
l’un des plus importants empires mésoaméricains. Parmi les bâtiments et structures du
site (parfois nommé Tollan-Xicocotitlan), qui s’étendait probablement sur près de
10 km et hébergeait des dizaines de milliers de personnes, on retrouve deux terrains de
jeu de balle et le Templo de Tlahuizcalpantecuhtli, dédié à Quetzacóatl. Sur la
plateforme de cette pyramide se dressent quatre statues de guerriers monumentales, tels
des atlantes, derrière chacun desquels se trouve une colonne ornée de bas-reliefs à
l’iconographie guerrière, qui relatent vraisemblablement la rivalité entre les dieux-rois
Topilzin et Tezcatlipoca (voir Cliquez ici).
La Zona Arqueológica de Tula.
© iStockphoto.com/piginka
Vraisemblablement pluriethnique, la cité aurait été dirigée par les Mexicas (Aztèques),
les Otomis ou les Totonaques. Quoi qu’il en soit, certains éléments architecturaux de
Teotihuacán témoignent d’un lien avec la culture olmèque, et les chercheurs ont mis au
jour des preuves de la présence d’habitants d’origine maya, zapotèque et mixtèque. Il
est aussi convenu que la civilisation de Teotihuacán ait laissé des traces de son
influence un peu partout au Mexique, jusqu’au Honduras, surtout par le biais de son
expression artistique et architecturale, en particulier sur les peuples mayas de l’époque
préclassique et classique. C’est effectivement grâce aux hiéroglyphes et aux fresques
narratives mayas que les chercheurs ont pu en apprendre davantage sur Teotihuacán.
Même après sa destruction, probablement liée à des émeutes incendiaires en 650, le site
demeura un lieu sacré, et les Aztèques, dont Moctezuma, continuèrent à y faire des
sacrifices ponctuels. La récente découverte de mercure liquide, un métal rare et
difficilement accessible à l’époque, dans un tunnel sous la pyramide de Quetzalcóatl
indiquerait, selon les chercheurs, la présence d’une tombe royale.
Teotihuacán est aussi l’un des premiers sites archéologiques à être fouillé (1864) et
restauré (1905-1910). Son artère principale, nommée Calzada de los Muertos, est
bordée des plus éloquents bâtiments religieux du site, entre autres la Pirámide del Sol
(achevée vers l’an 150, haute de 60 m), la Pirámide de la Luna et le Palacio de
Quetzalpapálotl. L’organisation urbaine de l’ancienne cité répond à une logique
astronomique précise. Ainsi, la Pirámide del Sol (pyramide du Soleil) est érigée en
harmonie avec la position du Soleil à son zénith.
Le site comprend deux musées, le Museo de Sitio de la Cultura Teotihuacana, au sud
de la Pirámide del Sol, qui présente des artéfacts et des objets usuels provenant du site,
et le Museo de Murales Teotihacanos Beatriz de la Fuente, non loin de la pyramide
de la Lune, qui expose des fresques récupérées dans divers bâtiment de l’ancienne cité.
Il est également agréable de se balader dans les sentiers bordés d’arbres fruitiers et de
cactus du Jardín Botánico Teotihuacán, près de la Pirámide del Sol.
Entre México et Puebla
À l’est de México, la route 150D mène à la ville de Puebla. Parmi les excursions et
haltes touristiques dignes de mention en périphérie de cette route, notons la capitale
étatique de Tlaxcala , qui bien que petite possède néanmoins une place importante
dans l’histoire de la colonisation espagnole. En effet, au XIVe siècle, cette cité-État
était habitée par les Tlaxcalèques, un peuple guerrier qui, malgré une culture semblable,
rivalisait farouchement avec les Aztèques de Tenochtitlán afin de préserver leur
indépendance. Cortés dut affronter les Tlaxcalèques au moment où il se dirigeait vers
Tenochtitlán, en 1519. Il a toutefois su profiter de leur rivalité avec Tenochtitlán pour
les convaincre de conclure une alliance. Cette alliance stipulait que les Tlaxcalèques
aideraient le conquistador à vaincre les Aztèques en échange du maintien de leur
souveraineté territoriale. Ils prirent part activement à la chute de Tenochtitlán : plus de
30 000 de leurs soldats accompagnaient les hommes de Cortés!
Lors d’une visite à Tlaxcala, il ne faut pas manquer d’admirer les magnifiques fresques
historiques du Palacio de Gobierno (érigé en 1545 et reconstruit en 1711), peintes
par Desiderio Hernández Xochitiotzin, un muraliste né à Tlaxcala. Tout près, aussi
installé autour de la jolie Plaza de la Constitución, le Museo Vivo de Artes y
Tradiciones Populares de Tlaxcala expose une grande variété de pièces d’artisanat
régional. Plus à l’est, la Basílica de Nuestra Señora de Ocotlán aurait été
construite à la suite d’un apparition mariale en 1541. L’impressionnant bâtiment,
encadré de tours immaculées, recèle un intérieur opulent de style baroque et chargé
d’une multitude de sculptures.
La Zona Arqueológica Xochitécatl. © Dreamstime.com/Valery Shanin
Puebla
À la différence de nombreuses villes coloniales du Mexique construites à même les
vestiges d’anciennes cités autochtones, Puebla fut fondée en 1531, sur un territoire
inoccupé, à une trentaine de kilomètres d’un des plus hauts volcans au pays, le
Popocatépetl. Son emplacement avantageux, à mi-chemin entre México et Veracruz, a
contribué au fantastique développement économique de la ville tout en lui insufflant un
dynamisme cosmopolite. Plusieurs bâtiments de la ville sont d’ailleurs recouverts
d’azulejos, ces carreaux de céramique typiquement andalous. Inscrite sur la Liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO, Puebla revêt une importance à la fois historique,
culturelle et architecturale. C’est effectivement à Puebla que s’est déroulée la célèbre
bataille du 5 mai 1862 (Batalla de Puebla) marquant la victoire de l’armée mexicaine
républicaine, menée par Ignacio Zaragoza, contre les troupes françaises, alliées au
gouvernement conservateur. Le Cinco de Mayo est une grande célébration nationale qui
commémore cette victoire.
Une rue du centre historique de Puebla. © iStockphoto.com/robertcicchetti
Le Museo Amparo , situé au sud du zócalo, est considéré à juste titre comme
l’un des meilleurs musées au Mexique. Ses salles d’exposition présentent des artéfacts
précolombiens (entre autres olmèques, mayas et aztèques) dont des sculptures, des bas-
reliefs et des poteries, ainsi que des œuvres d’art de l’époque coloniale contemporaine.
L’architecture du musée révèle un amalgame très réussi des styles coloniaux et
modernes, comme en témoignent le magnifique hall et le café-terrasse sur le toit avec
vue sur la cathédrale.
C’est dans la Zona Histórica de Los Fuertes , juchée sur une colline au nord-est du
zócalo, que s’est déroulée la bataille de Puebla, le 5 mai 1862. Le Fuerte de Loreto et
le Fuerte de Guadalupe sont d’anciennes chapelles (XVIe siècle) transformées en
fortifications en 1816. Le petit musée du fort Loreto, très informatif, explique le
contexte historique de la bataille. L’endroit offre un magnifique point de vue sur la ville.
S’y trouve aussi le Museo Regional de Puebla, qui traite d’histoire et d’ethnologie.
Cholula
Perchée à plus de 2 000 m d’altitude et facilement accessible depuis Puebla, Cholula
est habitée en continu depuis quelque 2 500 ans et est considérée comme l’une des plus
anciennes villes d’Amérique. Dans ce véritable carrefour culturel et économique,
plusieurs groupes autochtones se sont tour à tour établis, notamment les Olmèques-
Xicalancas, les Toltèques et les Mixtèques. Cholula a cependant vu son influence et sa
population décliner à la suite de l’abandon de Teotihuacán, dont elle était la principale
alliée et la principale partenaire commerciale. Ce ne fut qu’une question de temps pour
que la cité reprenne sa place enviable d’épicentre culturel et commercial, pour
ultimement entretenir des liens étroits avec Tenochtitlán et son peuple ami, les
Aztèques. En 1519, Cholula, qui comptait une population d’environ 100 000 habitants, a
été prise par Cortés et ses soldats, associés aux Tlaxcaltèques. Des milliers d’habitants
ont péri au cours de cet événement sanglant, connu sous le nom du « Massacre de
Cholula ». C’est ainsi que l’on doit en partie l’important patrimoine catholique de
Cholula à Cortés, qui aurait ordonné de construire une église sur chacun des nombreux
temples autochtones de la cité.
Ainsi, l’exemple le plus frappant est le lumineux Santuario de Nuestra Señora de los
Remedios, avec, toile de fond, le majestueux volcan Popocatépelt. Bien que l’église
semble juchée au sommet d’une colline, elle est bel et bien posée directement sur la
Gran Pirámide de Cholula, un temple préhispanique dédié au dieu olmèque de la pluie
Chiconquiahuitl, érigé au Ier siècle av. J.-C. et recouvert de verdure. La Zona
Arqueológica de Cholula comprend cette pyramide, l’une des plus importantes
au monde en termes de volume, les vestiges mis au jour à son pied et un musée qui
expose entre autres choses la reconstitution de l’une des magnifiques fresques
retrouvées sur le site. Près d’une dizaine de kilomètres de tunnels permettent d’arpenter
l’intérieur de la pyramide, constituée de sept temples distincts, marquant différentes
époques de construction, qui s’emboitent à la manière des poupées russes.
Au sud de Cholula, il faut absolument faire une halte au coloré Templo de Santa María
Tonantzíntla (XVIe siècle), dont le nom réfère à la déesse mère des Aztèques
(associée à la fertilité, au maïs et à la protection). Érigée dans un but précis
d’évangélisation, cette église très particulière se révèle être un flamboyant exemple du
style baroque mexicain, fusion de l’art hispanique alors en vogue avec les thèmes
indigènes. D’ailleurs, sa décoration est surchargée, truffée de dorures, de personnages
et d’un amalgame de symboles autochtones et espagnols. Non loin de là, une autre église
incarne la quintessence du style baroque mexicain et mérite le détour : le Templo de
San Francisco Acatepec (XVIIe siècle), qui présente une extraordinaire façade
recouverte de carreaux de céramique colorés, fabriqués par des artisans de Puebla et
connus sous le nom d’azulejos de Talavera. L’intérieur n’est pas en reste et dévoile un
opulent décor.
Le Templo de San Francisco Acatepec.
© Marc Rigole
Parmi les exemples les plus éloquents, notons l’Ex Convento de San Mateo (1570)
à Atlatlahucan, l’Ex Convento de la Inmaculada Concepción (1535-1567) à
Zacualpan de Amilpas, le Templo y Ex Convento de San Miguel Arcángel (1529-
1550) à Huejotzingo (1525-1570), l’Ex Convento de San Juan Bautista
(1535-1541) à Yecapixtla, l’Ex Convento de Santiago Apóstol (premier monastère
augustin, fondé en 1534) à Ocuituco, ainsi qu’un autre monastère appelé Ex Convento
de San Juan Bautista (1554) à Tlayacapan , dont certains des murs sont ornés
de fresques et dont le réfectoire abrite un musée fort intéressant exposant des sculptures
et des toiles du XVIe siècle et des momies découvertes sur le site pendant sa
restauration.
L’Ex Convento de la Natividad, à Tepoztlán.
© Marc Rigole
Cuernavaca
Cuernavaca, capitale de l’État de Morelos, est célèbre pour son climat d’éternel
printemps qui attire depuis des lustres de nombreux (et célèbres) vacanciers venus de
México et des environs ainsi que de l’étranger. Établie dès 1500 av. J.-C., elle fut
habitée par des groupes olmèques, toltèques et tlahuicas, puis conquise par les Aztèques
sous le règne de Moctezuma. Cortés et les colons espagnols ont pour leur part pris
possession de la ville en 1521.
Près du zócalo, nommé Plaza de Armas , et du Jardín Juárez sont érigés
quelques bâtiments historiques parmi les plus importants au pays. Construit entre 1526
et 1535 sur l’emplacement d’une forteresse autochtone, le Palacio de Cortés fut la
résidence du conquistador et de sa famille au cours des premières années de l’époque
coloniale. Ce bâtiment civil à l’aspect médiéval, l’un des plus anciens au pays, a abrité
une prison, le siège du gouvernement d’État et loge aujourd’hui le Museo Regional
Cuauhnáhuac . Cet incontournable musée d’art, d’histoire et d’archéologie
expose entre autres des fresques peintes en 1930 par le célèbre muraliste Diego Rivera.
Taxco
Fondée en 1529 par l’un des capitaines de Cortés, Taxco s’est développée à la suite de
l’exploitation d’un important filon d’argent au XVIIIe siècle par l’Européen José de la
Borda, qui fit fortune ici. Cette ville coloniale fort attrayante, littéralement accrochée à
flanc de montagne, dévoile un environnement d’une saisissante beauté. Il faut d’ailleurs
emprunter le Teleférico au nord de la ville ou grimper jusqu’au Mirador del
Cristo Monumental pour bénéficier des meilleurs points de vue. Taxco, qui fait
également partie du réseau des Pueblos Mágicos, se démarque par son ambiance
sereine, ses rues étroites et sinueuses qui suivent le relief, et qui sont bordées
d’élégants bâtiments de stuc blanc, coiffés de toits recouverts de tuiles d’argile.
Le cœur historique de la ville s’organise autour de l’agréable zócalo, aussi nommé
Plaza Borda en l’honneur de cet entrepreneur minier qui participa à l’essor de
l’endroit en injectant une partie de sa grande richesse dans les infrastructures de Taxco.
Il fit entre autres construire la Parroquia de Santa Prisca y San Sebastián , ce
bâtiment emblématique qui se dresse sur le zócalo et dont les tours élancées et le dôme
recouvert d’azulejos dominent le paysage. Érigée rapidement et achevée en 1758, cette
magnifique église en pierres rosées affiche un style baroque churrigueresque
harmonieux et expose, tant sur sa façade qu’à l’intérieur, des ornements d’un raffinement
inouï.
Malinalco
Au sud-ouest de México, la jolie et sympathique bourgade de Malinalco, qui fait partie
du réseau des Pueblos Mágicos, mise sur plusieurs atouts pour attirer les voyageurs.
Son cadre magnifique, ses vestiges préhispaniques ainsi que son monastère datant du
XVIe siècle en font une halte de choix sur le chemin de Toluca.
Le complexe religieux de la Parroquia del Divino Salvador, qui comprend le
Convento Agustino de la Transfiguración , construit à partir de 1540, évoque une
architecture médiévale. L’église arbore une façade plateresque plutôt sobre, mais
l’intérieur du complexe religieux se distingue par la qualité et l’authenticité des
peintures murales à motifs organiques, végétaux et animaliers.
La Zona Arqueológica Cuauhtinchan.
© Dreamstime.com/Jesús Eloy Ramos Lara
À même la falaise sur les hauteurs du Cerro de los Ídolos se trouve la Zona
Arqueológica Cuauhtinchan , qui protège un ancien et fascinant centre
cérémoniel aztèque. Grimper la volée de marches pour le découvrir en vaut amplement
l’effort. Le site était vraisemblablement occupé bien avant l’arrivée des Aztèques,
comme en témoignent certains éléments de style Teotihuacán trouvés sur place. La plus
importante des structures, le Cuauhcalli (Maison des Aigles), directement sculpté dans
la falaise, est unique en son genre. Ce temple faisait probablement office de lieu
d’initiation pour l’élite de l’armée aztèque (les guerriers aigles et les guerriers jaguars).
Toluca de Lerdo
Capitale de l’État de México, la grande ville industrielle de Toluca (officiellement
Toluca de Lerdo) est perchée à plus de 2 500 m dans une vallée qui fut habitée, à
travers le temps, par divers groupes autochtones dont les Matlatzincas et les Otomíes.
Les Aztèques s’installèrent à Toluca au cours de leur conquête de la région (vers 1475).
Dès 1521, les hommes de Cortés prirent la ville et y fondèrent, quelques années plus
tard, une colonie espagnole. Aujourd’hui, le centre historique de cette ville, la plus
haute du pays avec pour toile de fond le volcan Nevado de Toluca , recèle d’élégants
édifices, dont le Palacio de Gobierno, le Palacio de Justicia, la cathédrale (1867) et
le Museo de las Bellas Artes . Ce musée, aménagé dans le magnifique Ex
Convento de la Purísima Concepción (XVIIIe siècle), présente une belle collection de
peintures et de sculptures couvrant la période du XVIe au XIXe siècle. Tout juste à l’est
se dresse le Cosmovitral Jardín Botánico , un ancien marché de style Art nouveau
converti en jardin botanique intérieur. L’attrait principal du site réside dans les
captivants vitraux colorés, conçus par l’artiste mexicain Leopold Flores, qui encadrent
de manière grandiose le bâtiment.
Valle de Bravo
À l’ouest de Toluca, bordant le lac Avándaro, Valle de Bravo, qui fait partie du réseau
des Pueblos Mágicos, est une bourgade enchanteresse et un lieu de villégiature prisé
par l’élite mexicaine. Accroché à la falaise, le charmant village, ponctué de bâtiments
aux toits de tuiles, attire aujourd’hui de nombreux amateurs de vol libre, qui viennent au
Mirador de Monte Alto pour pratiquer ce sport dans des conditions idéales.
En plus d’offrir des possibilités de randonnées pédestres (le Mirador la Peña , à
environ 45 min du centre, offre des vues superbes) et d’excursions lacustres (kayak,
voile, etc.), le village abrite plusieurs attraits et bâtiments coloniaux tels que la
Parroquia de San Francisco de Asís et le Museo Arqueológico, qui présente des
artéfacts découverts dans la région.
Valle de Bravo. © Dreamstime.com/Jesús Eloy Ramos Lara
Les villes coloniales au nord-ouest de
México
Le centre du Mexique, au nord de la grande région de
México, est truffé de villes et de villages agréables qui
renferment de véritables trésors d’architecture coloniale.
Établies dans de magnifiques vallées propices à la
viniculture (entre 1 500 m et 2 000 m au-dessus du niveau
de la mer), entourées de montagnes sillonnées de filons
d’or et d’argent, ces villes ont connu un développement
important et leur dynamisme perdure encore aujourd’hui.
En prime, de nombreux sites archéologiques parsèment la
région, certains mis en valeur depuis quelques années
seulement. Partout on peut profiter de villes à échelle
humaine; même Guadalajara, qui fait partie de la
deuxième agglomération du Mexique (près de 5 millions
d’habitants), conserve encore une atmosphère de ville de
province.
De novembre à mai, on note de faibles probabilités de
pluie tandis que les températures varient relativement peu
tout au long de l’année, bien que les nuits soient en
général fraîches. La région bénéficie d’un très bon niveau
d’ensoleillement. Ces conditions favorables tiennent au
fait que toute la région se trouve sur l’Altiplano mexicain,
à une altitude moyenne de 1 800 m; elles ont permis, bien
avant l’arrivée des Espagnols, de développer une
agriculture sophistiquée et des sociétés évoluées et
hiérarchisées.
Morelia
D’abord baptisée Valladolid (1541), l’éblouissante capitale de l’État du Michoacán fut
renommée Morelia en 1828, en l’honneur du héros indépendantiste José María Morelos
y Pavón (1765-1815), qui y est né. Le centre historique de cette ville coloniale, d’une
richesse architecturale étonnante, est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO. Il compte quelque 250 édifices et monuments patrimoniaux, dont plusieurs
ont été érigés dans un style baroque à l’aide d’une pierre rosée extraite dans la région.
Véritable carrefour culturel, Morelia compte de nombreux musées et propose plusieurs
événements importants, tel le Festival Internacional de Cine de Morelia.
La Catedral de Morelia (à gauche) et le Palacio de Gobierno (à droite). © Marc
Rigole
De l’autre côté de la rue, dans une ancienne église du XVIIe siècle, prend place
l’imposante Biblioteca Pública de la Universidad Michoacana . Elle renferme
d’anciens et précieux ouvrages, en plus de présenter, sur ses voûtes et ses murs, des
toiles et des fresques fort intéressantes. Érigé en 1660 dans un style baroque, le Palacio
Clavijero avoisine la bibliothèque. Cet ancien séminaire jésuite, avec ses cours
intérieures flanquées d’arches élégantes, représente l’un des joyaux architecturaux de la
ville. Le palais abrite aujourd’hui le Centro Cultural Clavijero et compte une
dizaine de salles d’exposition dont l’une est dédiée aux artistes de la région. L’office de
tourisme de Morelia y a pignon sur rue. Dans l’escalier principal et sur la voûte, les
visiteurs peuvent également admirer une imposante murale, réalisée par l’artiste natif du
Michoacán Adolfo Mexiac, en 2002. Donnant sur la rue Valentín Gómez Farías, le
Mercado de Dulces y Artesanías Morelia propose une variété de sucreries
typiques de la région ainsi que des bijoux et des instruments de musique artisanaux.
Plus au nord, l’ancien Convento Dominico de Santa Catalina de Siena (1595) loge le
premier conservatoire d’art et de musique d’Amérique, le Conservatorio de las Rosas
, fondé en 1743. Outre son architecture magnifique et l’agréable jardin dans la cour
intérieure, le conservatoire est reconnu pour son chœur d’enfants. Devant le
conservatoire, le Jardín de las Rosas forme une jolie place publique ombragée. On
s’y rend pour prendre un verre ou un café et flâner devant les kiosques d’artisanat. Tout
près, le Museo del Estado de Michoacán propose des expositions traitant
d’histoire, d’archéologie et d’ethnologie, dont une étonnante qui présente du matériel de
laboratoire et des meubles provenant d’une ancienne pharmacie (1868).
Non loin de là, au nord-est du musée d’État, le Templo y Ex Convento del Carmen
, dont la construction débuta en 1593, figure parmi les beaux exemples d’architecture
baroque de Morelia. Aujourd’hui, les bâtiments de l’ancien complexe religieux
accueillent la Casa de la Cultura (salles d’exposition, événements culturels).
Le papillon monarque
Lors de sa migration printanière (vers le nord) et automnale (vers le sud), le
monarque, ce grand papillon orange, noir et blanc parcourt des milliers de
kilomètres entre le Canada et les montagnes du Michoacán, son aire d’hivernage.
Sa population est malheureusement en net déclin depuis une vingtaine d’années et
on l’aperçoit de plus en plus rarement dans les plates-bandes des jardins nord-
américains. Parmi les causes possibles de ce déclin, figurent la trop grande
utilisation d’insecticides et d’herbicides dans l’agriculture industrielle, la lente
disparition de l’asclépiade qui constitue son habitat naturel (plante dont se nourrit
exclusivement la chenille du monarque) et les phénomènes météorologiques
extrêmes liés aux changements climatiques (gel prolongé, sécheresse, inondation).
Afin de venir en aide à la population de monarques, une réserve de la biosphère a
été créée au Mexique et, en attendant que les gouvernements légifèrent pour limiter
l’utilisation d’herbicides dans les corridors de migration, les citoyens américains
et canadiens sont invités à cultiver l’asclépiade pour compenser la perte de
l’habitat naturel du monarque.
Papillons monarques au Santuario Mariposa Monarca El Rosario. ©
iStockphoto.com/AlbertoLoyo
Au nord de Morelia, une excursion par la route 43 mène à deux jolies villes lacustres et
bucoliques qui abritent d’anciens couvents. À Cuitzeo, qui fait partie du réseau des
Pueblos Mágicos, le Convento Agustino de Santa María Magdalena (1550)
est magnifiquement conservé et abrite aujourd’hui le Museo de la Estampa (un
musée d’art et d’estampes). Une vingtaine de kilomètres plus au nord, dans les limites
de l’État de Guanajuato, le Convento de Yuriria (aussi connu sous le nom de
Templo y Ex Convento de San Agustín) se trouve dans le Pueblo Mágico de Yuriria.
Cet ancien couvent, aux allures d’impressionnante forteresse médiévale, a été érigé
entre 1550 et 1599.
Tzintzuntzan
Capitale du peuple Purhépecha (Tarasque) au moment de la Conquête espagnole, le
village de Tzintzuntzan constitue une étape intéressante entre Morelia et Pátzcuaro.
Dans la Zona Arqueológica Tzintzuntzan , il ne subsiste plus de l’ancienne cité
qu’une succession de cinq pyramides arrondies (appelées Yácatas), érigées au XIIIe
siècle sur une vaste plateforme. Un musée se trouve également sur le site.
Tout près des ruines se dresse le complexe religieux de l’Ex Convento de San
Francisco , dont la construction a débuté en 1570. Le complexe abrite le Templo
de San Francisco (XIXe siècle), le Templo de la Soledad (XVIIe siècle), l’excellent
Museo Antiguo Franciscano de Santa Ana, qui renferme une belle collection d’art
local et d’artéfacts dans un bâtiment restauré avec soin, et l’Atrio de los Olivos de Don
Vasco, une cour où s’élèvent d’antiques oliviers, plantés par Vasco de Quiroga, premier
évêque du Michoacán. Plusieurs artisans se rassemblent pour vendre leurs créations au
Portales de los Artesanos de Tzintzuntzan , derrière le complexe.
Pátzcuaro
Pátzcuaro, qui a également été une capitale purhépecha, se présente comme une jolie
ville coloniale. En plus de sa richesse architecturale, elle possède toujours un caractère
autochtone palpable et bénéficie d’une situation enviable, tout près du Lago de
Pátzcuaro. Il est d’ailleurs possible d’y faire des excursions en bateau jusqu’à l’île de
Janitzio , au sommet de laquelle trône une colossale statue de José María Morelos.
À l’intérieur du monument, un escalier bordé de fresques historiques, peintes entre
autres par le muraliste Ramón Alba de la Canal, mène, tout en haut du bras tendu de
Morelos, à un belvédère offrant une vue saisissante sur le lac et les environs.
À l’ouest de la place centrale s’étend le Parque Nacional Eduardo Ruiz, mieux connu
sous le nom de Parque Nacional Barranca del Cupatitzio . Cette rafraîchissante
oasis de verdure au cœur de la ville est sillonnée de sentiers et de ponts en pierre qui
traversent une rivière tumultueuse, avec cascades naturelles et bassins d’eau limpide.
Des cantines ambulantes sont garées le long des sentiers. Plusieurs kiosques d’artisanat
se trouvent près de l’entrée du parc.
La petite ville de Paracho de Verduzco , à quelques kilomètres au nord d’Uruapan,
est réputée pour le savoir-faire de ses luthiers, qui fabriqueraient les meilleurs
instruments à cordes au pays.
Villégiature et inspiration
Située à 48 km au sud de Guadalajara, Chapala a été la source d’inspiration de
poètes, de musiciens et de peintres depuis le XIXe siècle. Son cadre naturel,
rehaussé par un climat printanier tout au long de l’année, en fait un lieu de
villégiature très prisé. Cela a séduit un très grand nombre d’étrangers installés sur
les rives du grand lac éponyme de 1 690 km2. Parmi les personnalités ayant vécu à
Chapala, notons l’écrivain anglais D.H. Lawrence, qui y écrivit Le Serpent à
plumes. Selon les archives du consulat des États-Unis à Guadalajara, déjà un
millier d’Américains y résidait au début du XXe siècle. Actuellement, la
communauté d’expatriés, qui compte des dizaines de milliers de Nord-Américains
et d’Européens, double en hiver.
La présence de nombreux artistes au sein de cette communauté a favorisé la vie
culturelle de la région. Il existe une troupe de théâtre, The Lakeside Little Theatre,
qui se produit régulièrement en langue anglaise. Plusieurs peintres, graveurs,
sculpteurs et photographes organisent des expositions et des stages par le biais
d’associations telles que l’Ajijic Society of Arts (ASA).
La Laguna de Chapala. © iStockphoto.com/fuffa
Laguna de Chapala
Les rives de la Laguna de Chapala, le plus grand lac du Mexique, constituent l’une des
premières régions habitées de l’ouest du pays. Des pointes de flèche trouvées près du
lac prouvent que des groupes de nomades y arrivèrent il y a environ 6 000 ans. Mais ce
ne fut qu’au XIIe siècle que s’y établirent des habitants sédentaires. Lors de l’arrivée
des Espagnols, les moines commencèrent l’évangélisation des autochtones et
construisirent des églises et des couvents à Chapala et à Ajijic. Vers la fin du XIXe
siècle, des bourgeois mexicains et étrangers découvrirent ce bel endroit au bord du lac,
entouré de collines.
Chapala
La visite de Chapala débute au Gobierno Municipal , un intéressant édifice construit
dans le style en vogue au début du XXe siècle à l’angle de la Calle Madero et de la
Calle Hidalgo. Un peu plus loin, de l’autre côté de la Calle Madero, se dresse la
Parroquia de San Francisco de Asís, qui date du XVIIIe siècle. Ses tours
asymétriques, couronnées d’une structure pointue recouverte de tuiles jaunes, rappellent
la cathédrale de Guadalajara. À l’angle de la Calle Madero et de la Calle Ramón
Corona, ne manquez pas de jeter un coup d’œil sur la célèbre Casa Braniff , une
ancienne villa d’allure européenne, devenue un symbole de Chapala.
La Calle Madero aboutit au Malecón (promenade en front de mer aussi appelée
Paseo Ramón Corona) et au quai, long de 130 m. Situé près d’une petite plage,
l’endroit ne manque pas de charme, et des bateliers proposent diverses excursions sur
le lac. Les amateurs d’histoire ne doivent pas manquer l’excursion menant à l’Isla de
Mezcala , localisée à environ 25 km à l’est de Chapala. Un bagne fut construit sur
cette île, la plus grande du lac, vers la fin du régime colonial. L’île ayant été
transformée en forteresse pendant la guerre d’indépendance, les patriotes mexicains la
défendirent vaillamment pendant quatre ans. Mais ils furent vaincus à la suite d’un long
siège. On y observe toujours les parapets, les murs de défense et le portail néoclassique
de l’édifice historique, envahi par une exubérante végétation. À quelques pas de ce site
gisent les ruines d’une petite église en pierre.
L’exploration de Chapala se poursuit dans l’agréable Calle Ramón Corona. En partant
de la Calle Madero, vous pourrez contempler quelques beaux hôtels particuliers à la
française, des témoins d’une époque où Chapala était fréquentée par une bourgeoisie
cosmopolite. Enfin, la découverte des lieux s’achève à l’ancienne gare, localisée au
bout de l’Avenida de la Estación. Derrière sa façade, affichant un mélange de styles
Belle Époque et Art déco, cet intéressant édifice, situé au bord du lac, abrite le Centro
Cultural J. Jesús González Gallo . Construit à la fin de la Première Guerre
mondiale, il remplissait une double fonction : celle de gare riveraine desservie par les
petits bateaux à vapeur mis en service en 1885 entre les différents ports du lac et celle
de gare ferroviaire desservant la ligne Chapala-Guadalajara. Le centre culturel présente
deux expositions, l’une portant sur l’histoire de l’ancienne gare et l’autre présentant les
vestiges archéologiques de la région.
Les deux plus grandes fêtes traditionnelles des lieux sont le carnaval, tenu en février, et
les Fiestas Patronales de San Francisco de Asís, qui célébrent le patron de la ville,
entre la fin de septembre et le 4 octobre, fête de saint François d’Assise.
Ajijic
Ajijic, une pittoresque bourgade riveraine aux rues pavées et aux maisons colorées, se
trouve à 7 km de Chapala. La place principale comporte un kiosque autour duquel
d’énormes arbres couverts de feuilles ombragent des bancs en fer. Du côté nord de la
place se dresse la Capilla de Señora del Rosario, une chapelle construite au XVIIe
siècle. En poursuivant jusqu’à la rue suivante, vous parviendrez à la Calle Marcos
Castellanos, où se trouve la Parroquia de San Andrés Apóstol . Cette belle église,
construite en pierre et agrémentée d’une façade blanche soulignée de contours jaunes,
est au cœur des célébrations de la Semaine sainte. Le Malecón (promenade en front
de mer) et le quai offrent tous deux une magnifique vue sur le lac Chapala. La vie
paisible d’Ajijic se transforme lors de la Fiesta de San Andrés, une fête vouée au saint
patron du village. Ces neuf jours de fiesta trouvent leur apogée le 30 novembre, au
moment de l’allumage des castillos (feux d’artifice typiquement mexicains).
Tapalpa et la montagne
La sierra était habitée bien avant l’arrivée des Espagnols et même des Aztèques. Les
immenses pierres gravées de symboles préhistoriques, localisées à l’entrée de Tepec,
confirment la présence de groupes humains il y a environ 6 000 ans. Sur l’emplacement
de Tapalpa, des autochtones d’origine aztèque fondèrent le village de Tlacpacpan vers
le XIIe siècle. Pendant le régime colonial, les gisements d’or et d’argent de la Sierra de
Tapalpa attirèrent des aventuriers à la recherche de richesses. Mais bientôt ces
gisements s’épuisèrent et le fer fut alors exploité, comme en témoignent les vestiges de
la Fundidora de Ferrería de Tula (à une vingtaine de kilomètres), une fonderie
datant du XXe siècle.
Guadalajara
Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco dont l’agglomération est la plus importante du
Mexique après celle de México, doit sa renommée à son essor commercial, à son
folklore et à l’hospitalité de ses habitants. De plus, deux symboles qui identifient le
Mexique dans le monde entier – les mariachis et la tequila – trouvent leurs origines
dans cette région.
La Plaza de Armas, à Guadalajara.
© Dreamstime.com/Arturo Osorno
En poursuivant un peu plus loin dans la même rue, après être passé devant le Palacio de
Justicia , on aperçoit le célèbre Teatro Degollado , l’un des plus importants
monuments de la ville. Inspiré du théâtre de la Scala de Milan, il fut construit dans un
style néoclassique à forte influence italienne. L’intérieur est tout aussi opulent avec ses
toiles et ses fresques allégoriques dont celle du plafond qui représente une scène du
Chant IV de la Divine Comédie de Dante. Le soir venu, la terrasse s’anime devant le
théâtre joliment illuminé.
Juste derrière le théâtre, la Plaza Fundadores abrite une sculpture immense (21 m de
long) représentant la fondation définitive de la ville, en 1542. À deux pas de là, en
empruntant le Paseo Degollado, on arrive à la Secretaría de Turismo. Derrière une
façade moderne se cache l’ancien siège de la Santa Inquisición, une des premières
grandes constructions de la ville.
La Inmolación de Quetzalcóatl, sur la Plaza Tapatía. ©
iStockphoto.com/Robert_Ford
S’il ne fallait visiter qu’un lieu à Guadalajara, ce serait sans conteste l’Instituto
Cultural Cabañas , le plus impressionnant monument de Guadalajara, situé au
bout de la Plaza Tapatía. Érigé par l’évêque Juan Cruz Ruiz de Cabañas y Crespo pour
accueillir les orphelins pauvres de la ville, ce magnifique édifice fut inauguré en 1810.
Depuis 1983, il abrite un des plus importants centres culturels du pays et, en 1997,
l’UNESCO l’a déclaré « patrimoine mondial ». À l’intérieur, au fond du Patio de los
Naranjos (cour des orangers), la Capilla Clementina, surnommée la « chapelle Sixtine
des Amériques », étonne vraiment. Elle est totalement recouverte d’une peinture murale
réalisée par José Clemente Orozco. Il faut prendre le temps d’explorer les recoins de ce
véritable labyrinthe. De nombreuses salles sont consacrées à l’exposition d’œuvres
d’art.
Le Mercado Libertad. © iStockphoto.com/JVT
Ceux qui apprécient l’artisanat du Mexique ne doivent pas manquer de faire un détour
par le Mercado Libertad , mieux connu sous le nom de Mercado de San Juan
de Dios. Les boutiques sont achalandées et les prix, très accessibles. On y accède en
descendant les escaliers localisés au sud de l’entrée de l’Hospicio Cabañas. Les
passionnés de mariachis trouveront la Plaza de los Mariachis tout près du marché.
Cette place est animée jour et nuit par ces sympathiques musiciens en costumes
traditionnels, qui viennent proposer une chanson contre un pourboire aux clients des
restaurants.
En suivant la Calle Liceo en direction nord, à deux pâtés de maisons du Museo
Regional, on atteint une belle demeure ancienne, la Casa Museo José López Portillo
. Aménagée dans l’ancienne résidence de l’écrivain à qui le musée doit son nom, la
Casa Museo présente des meubles et des objets d’art datant des XVIIIe et XIXe siècles.
En prolongeant la balade par la Calle San Felipe, vers l’ouest, on aboutit au Jardín de
la Reforma . Ce paisible jardin fut un champ de bataille pendant la guerre de la
Réforme au XIXe siècle. Du côté nord de la place se dresse l’Iglesia San José de
Gracia , un bel exemple d’architecture néoclassique, avec une seule tour. À l’opposé
du jardin, sur l’Avenida Alcalde, se trouve le Museo del Periodismo y las Artes
Gráficas (MUPAG) (musée du journalisme et du graphisme), également connu sous
le nom de Casa de los Perros (maison des chiens) pour les sculptures canines
embellissant sa façade. Ce lieu historique fut le site de la première imprimerie de la
ville (1793). Au début de la guerre d’indépendance, en 1810, y parut le premier journal
des insurgés. La maison est de style néoclassique et date de la fin du XIXe siècle. Elle
renferme d’intéressantes expositions illustrant le développement de la presse, de la
radio et de la télévision à Guadalajara, ainsi que des expositions temporaires.
En empruntant la Calle Reforma, toujours en direction ouest, jusqu’à l’angle de la Calle
Santa Mónica, on peut admirer le Templo de Santa Mónica , le monument
baroque le plus important de l’Ouest mexicain. Cette magnifique église, construite au
XVIIIe siècle, faisait partie d’un ensemble conventuel, démoli pendant la guerre de la
Réforme.
Pour une visite plus approfondie de Guadalajara, les amateurs d’histoire ne doivent pas
manquer le Museo de la Ciudad de Guadalajara . Le noyau de cette ancienne
demeure date du XVIIIe siècle. À l’aide d’objets, de tableaux, de maquettes et de
photos, une intéressante exposition retrace l’histoire de la ville. Le musée compte
également une bibliothèque.
La Biblioteca Iberoamericana Octavio Paz.
© iStockphoto.com/Arturo Peña Romano Medina
Les voyageurs à la recherche de calme et de verdure opteront pour une balade dans
l’extraordinaire Parque Agua Azul , qui comporte une biosphère renfermant des
papillons, une volière abritant de nombreuses espèces d’oiseaux, une serre d’orchidées
(la floraison est plus abondante en mars et en octobre) et un petit lac. À travers ses
viviers, laboratoires de recherche, bibliothèque et salle d’exposition, le Parque Agua
Azul réalise une importante activité éducative auprès des habitants de la région et des
visiteurs. S’y trouve également le Museo de Paleontología , qui présente entre
autres des fossiles de mammifères de l’ère cénozoïque trouvés dans la région, tels que
des tigres à dents de sabre et des mammouths.
Les passionnés d’artisanat longeront le Parque Agua Azul, en passant devant l’important
Teatro Experimental de Jalisco, et feront quelques pas sur la Calzada González Gallo
pour atteindre l’Instituto de la Artesanía Jalisciense . Véritable paradis de l’art
populaire, cet institut présente d’extraordinaires pièces fabriquées par des artisans des
différentes régions de l’État de Jalisco.
Dans le quartier d’Analco se trouve le célèbre Centro Cultural Patio de los Ángeles
, un important centre culturel empreint d’histoire et de légendes. L’édifice actuel fut
conçu dans un style harmonieux, moderne, mais les arcs et les colonnes du patio,
sculptées il y a plus de 250 ans, correspondent à l’ancien cloître du couvent de Santa
Mónica. Selon la légende, ce cloître fut bâti par de jeunes maçons ayant disparu sans se
faire payer. Persuadées qu’en réalité c’étaient des anges qui l’avaient construit, les
sœurs le baptisèrent le « Patio de los Ángeles ».
Une fresque de la Rectoría de la Universidad de Guadalajara. ©
Dreamstime.com/William Perry
Dans la Calle Escorza, du côté nord du Parque Expiatorio s’élève le superbe Templo
Expiatorio , œuvre d’Adamo Boari, l’architecte de la célèbre poste centrale de
México. Cette église fut construite selon la tradition artisanale du Moyen Âge, sans
structures de fer ni béton. Sa façade de style gothique italien, ornée de mosaïques
fabriquées au Vatican, ses portes sculptées en bois et embellies de parements en bronze,
ses vitraux et son horloge allemande d’où sort un défilé d’apôtres marquant l’heure au
rythme de la musique du carillon ne manquent pas d’émerveiller les visiteurs.
Les passionnés de meubles anciens et de petites antiquités se rendent le dimanche matin
à la Plaza de la República , située le long de l’Avenida México entre l’Avenida
Chapultepec et l’Avenida General San Martín, alors que les brocanteurs et antiquaires
de Guadalajara s’y donnent rendez-vous une fois par semaine pour proposer un
intéressant choix de beaux objets, dans un endroit sympathique qu’ils appellent El
Trocadero . Tout près, l’Avenida Chapultepec offre une occasion parfaite de
flâner sur un agréable terre-plein, ponctué de fontaines et d’arbres verdoyants, ou de
faire une pause dans un de ses nombreux cafés-terrasses.
À l’ouest de l’Avenida Chapultepec, la Fuente de la Minerva demeure sans
conteste l’un des symboles les plus représentatifs de Guadalajara. Cette sculpture
monumentale, qui fait 8 m de haut, se dresse au milieu d’un beau rond-point, à
l’intersection de l’Avenida Vallarta, de l’Avenida López Mateos, de la Circunvalación
Agustín Yáñez et de l’Avenida Golfo de Cortés. Entourée de jets d’eau, Minerve, la
déesse de la Sagesse des anciens Grecs et Romains, garde fièrement l’entrée ouest de la
ville.
La municipalité de Zapopan , à l’ouest de la ville, abrite des vestiges d’un centre
cérémoniel d’autochtones venus du nord-ouest du Mexique entre les IVe et VIe siècles.
À l’arrivée des Espagnols, Zapopan était devenu un lieu sans importance. La ville fut
néanmoins fondée en 1541 et les Franciscains entreprirent l’évangélisation des
habitants. Un an plus tard, Fray Antonio de Segovia offrit, aux indigènes nouvellement
convertis au christianisme, une petite sculpture de la Vierge fabriquée avec une pâte de
maïs par des autochtones du Michoacán. Depuis ce temps, des miracles lui furent
attribués et, de nos jours, la Virgen de Zapopan attire des pèlerins de tout le Mexique.
La Zona Arqueologica El Ixtépete est située à l’intersection de la Prolongación
Mariano Otero et du Periférico Sur, au sud-ouest de la ville. Ces intéressantes ruines
précolombiennes sont constituées d’une structure principale de 6 m de haut, construite
avec un mélange d’argile et de pierres, un ensemble d’habitations et une place bordée
de deux petites structures. L’ensemble fut construit par les aïeux des Aztèques lors de
leur long pèlerinage à Tenochtitlán (aujourd’hui México), lieu signalé par les dieux
comme leur patrie définitive. C’est dans l’ouest du Mexique, dans les États de Jalisco,
Colima et Nayarit, que ceux-ci développèrent des aspects de leur première culture,
notamment les tombes à puits, la céramique « cloisonnée » et la métallurgie.
La Basílica de Nuestra Señora de Zapopan. © iStockphoto.com/camaralenta
Bien qu’une visite à Tlaquepaque soit agréable à n’importe quelle période de l’année,
il est recommandé d’y aller entre le 15 juin et les premiers jours de juillet, lors de la
fête du village. Parmi les nombreux événements organisés à cette occasion, les défilés
folkloriques, le festival de mariachis, les expositions d’artisanat et surtout le concours
national de céramique sont à ne pas manquer.
Tonalá
Bien avant l’arrivée des Espagnols, Tonalá était déjà un important lieu de commerce.
Ses habitants produisaient toutes sortes d’objets en argile qu’ils troquaient contre des
légumes et des céréales. De nos jours, Tonalá, une importante banlieue de Guadalajara
située à l’est de San Pedro Tlaquepaque, a su préserver son ambiance pittoresque et
conserve une allure rurale. L’économie de Tonalá se consolide autour de l’activité
artisanale, notamment la production et la commercialisation d’une extraordinaire
variété d’objets en argile.
Dans la ville, la place principale abrite un agréable jardin embelli d’un beau kiosque
aux arcs en pierre. À côté se dresse le Santuario del Sagrado Corazón , un
intéressant exemple du style néogothique en vogue au Mexique vers la fin du XIXe
siècle. La Presidencia Municipal, un édifice de style néocolonial, et la Parroquia de
Santiago Apóstol , une belle église datant du XVIIe siècle contribuent au charme de
la place.
Les deux musées suivants présentent d’intéressantes collections : le Museo Nacional de
la Cerámica Jorge Wilmot , qui compte plusieurs salles consacrées à l’exposition et
à la vente d’objets en argile et en céramique provenant de toutes les régions du
Mexique, et le Museo Regional Tonallan , une rustique maison villageoise (1845)
convertie en un musée ethnologique reflétant l’atmosphère traditionnelle tonaltèque.
Tequila
Des autochtones d’origine aztèque avaient fondé une seigneurie dans la région de
Tequila avant l’arrivée des Espagnols. En 1530, Cristóbal de Oñate conquiert les
autochtones, tandis que les Franciscains s’occupent de leur évangélisation. À cette
époque, l’économie de la région était basée sur l’agriculture et l’élevage. En 1600, Don
Pedro Sánchez de Tagle, marquis d’Altamira, y installe la première distillerie de
tequila. Cette industrie devient vite l’activité principale des haciendas des environs et
les collines se couvrent alors de plantations d’agaves bleus (Agave azul tequilana
weber), la matière première de la tequila. D’élégantes demeures coloniales furent
construites et le profil de cette petite ville se transforma peu à peu. Au début de la
guerre d’indépendance, Tequila fut le quartier général des opérations dans la région.
Aujourd’hui, Tequila fait partie du réseau des Pueblos Mágicos et retient l’attention des
visiteurs venus des quatre points cardinaux. Ce fief de la célèbre boisson du même nom,
situé au pied du volcan éteint de Tequila, à 50 km au nord-ouest de Guadalajara,
constitue un attrait à ne pas manquer.
Le plaisir de la découverte de Tequila consiste à parcourir ses rues et à se laisser
envoûter par son charme. L’agréable place centrale, agrémentée d’un kiosque
d’inspiration française, s’entoure du Templo de Santiago Apóstol , construit au
XVIIe siècle et agrémenté d’une façade baroque, et du Museo Nacional de Tequila
(MUNAT) . Ce musée relate l’histoire du développement de l’industrie et de la
fabrication de la tequila à travers l’exposition d’outils utilisés autrefois et de
photographies d’archives. Un peu plus loin se trouve l’ancien quartier des
producteurs et des distilleries importantes, où il fait bon flâner. Au sud du musée, la
distillerie Casa Sauza, toujours active, organise des visites guidées de ses plantations,
avec dégustation.
Aguascalientes
Desservie par un aéroport international, la capitale de l’État d’Aguascalientes réserve
de belles surprises aux visiteurs. Son zócalo, nommé Plaza de la Patria , est
flanqué de bâtiments coloniaux comme le Palacio de Gobierno , construit en
pierres volcaniques, qui renferme des fresques peintes par le muraliste chilien Oswaldo
Barra Cunningham. Parmi les autres édifices historiques qui s’y dressent avec élégance,
notons le Palacio Municipal, le Palacio Legislativo, la magnifique Catedral Basílica
Nuestra Señora de la Asunción (1738) et le Teatro Morelos (1885).
À quelques rues à l’ouest, au bout de la Calle Venustiano Carranza, s’étend le luxuriant
Jardín de San Marco , entouré d’une balustrade de pierres roses, percée aux quatre
points cardinaux par d’élégantes arcades. À l’extrémité ouest du jardin se dresse la
façade baroque du Templo de San Marcos (1655-1765), dédié à la Vierge de
Carmen et à saint Marc. C’est d’ailleurs ici que débutent les trois semaines de
célébrations de la Feria Nacional de San Marcos , de la mi-avril au début de
mai, chaque année. En plus des concerts, spectacles, danse, tauromachie et combats de
coqs, une foule d’autres activités sont organisées au cours de cette importante fête.
Une œuvre du Museo Nacional de la Muerte, à Aguascalientes. © Rockhevy1000
Zacatecas. © iStockphoto.com/elevationare
Tout juste à l’est, autour de la Plaza de Armas , dotée d’une agréable gloriette et
d’espaces ombragés, se dresse la Catedral Metropolitana (ou Santa Iglesia
Catedral), construite en 1730 sur le site de l’ancienne église paroissiale de San Luis
Potosí (1593). Sa façade baroque est complètement illuminée le soir venu. Tout près, le
Palacio de Gobierno , érigé dans un style néoclassique entre 1798 et 1827, expose
de magnifiques fresques ainsi qu’une plaque commémorant le refus de Benito Juárez de
recevoir la grâce de l’empereur Maximilien en 1867. Au sud du Palacio de Gobierno se
trouve le Centro Cultural , aménagé dans la Caja Real , un bel édifice baroque
du XVIIIe siècle, dans lequel sont présentées des expositions d’œuvres de peintres
mexicains.
Donnant sur la Plaza del Carmen , le Templo de Nuestra Señora del Carmen
(1749) fait étalage d’une façade baroque surchargée, typique du style
churrigueresque. L’intérieur opulent abrite de splendides retables dorés et de
magnifiques peintures. À côté, l’ancien couvent abrite aujourd’hui le Museo del
Virreinato , qui expose des meubles et des objets des XVIIIe et XIXe siècles. Autour
de la Plaza del Carmen s’élèvent également le Teatro de la Paz (inauguré en
1894), l’un des plus importants théâtres du pays, construit dans un style néoclassique,
ainsi que le Museo Nacional de la Máscara , un musée qui expose de nombreux
masques mexicains colorés provenant de la région et d’ailleurs au pays.
Avec sa fontaine et ses îlots de verdure, le Jardín de San Francisco s’avère
l’endroit tout indiqué pour faire une pause et admirer la magnifique façade baroque du
Templo de San Francisco de Asís (1591-1692). Derrière l’église, donnant sur la
vaste Plaza de Aranzazú , une partie de l’ancien couvent (1586) abrite le Museo
Regional Potosino , un musée d’histoire. Il ne faut pas manquer de visiter l’étonnante
Capilla de Aranzazú de style churrigueresque, à l’étage du musée.
Plus au sud se dresse, telle une forteresse, le Centro de las Artes de San Luis Potosí
Centenario , qui loge dans l’ancien et massif pénitencier étatique (1884). Il
s’agit d’un excellent et très dynamique musée d’art contemporain, qui favorise les arts
visuels, les arts de la scène, les arts numériques et la musique.
Guanajuato
Véritable trésor architectural niché au cœur d’une vallée splendide, la capitale de l’État
de Guanajuato est sans aucun doute l’une des villes coloniales les plus agréables du
Mexique. Son ambiance détendue, sa scène culturelle vibrante, son dynamisme de ville
universitaire et ses nombreux attraits en font une destination de premier choix.
L’impressionnant centre historique de la ville, sillonné de ruelles pavées et de tunnels,
est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Chaque année, au mois
d’octobre, le Festival Internacional Cervantino , l’un des plus importants
événements culturels d’Amérique latine, présente des expositions, concerts, spectacles
et pièces de théâtre, produits par des artistes provenant de partout dans le monde, tout
en mettant en vedette les œuvres hispanophones.
Endroit tout indiqué pour entreprendre la visite de la ville, la petite Plaza de la Paz ,
ornée d’un monument dédié à l’indépendance, est l’une des plus anciennes places de
Guanajuato. De forme triangulaire, elle est flanquée de la Basílica Colegiata de
Nuestra Señora de Guanajuato , construite dans un style baroque entre 1671 et
1696. Au fil du temps et des travaux de conservation, se sont ajoutés des éléments
néoclassiques. À l’intérieur de l’église se trouve la statue de Nuestra Señora de
Guanajuato, offerte par Philippe II, roi d’Espagne, en 1557.
Au sud-est de la plaza, le Jardín de la Unión est un parc doté d’une belle gloriette et
entouré d’arbres dont le feuillage dense forme un véritable mur végétal. Du côté sud se
dresse l’Iglesia de San Diego , qui fut originellement construite en 1663 et rebâtie
en 1694 puis en 1780 dans un style churrigueresque à la suite des inondations. Cette
ravissante église avoisine le grandiose Teatro Juárez (1872-1903), l’un des
plus beaux théâtres du Mexique. Sa façade affiche un style néoclassique et comporte
plusieurs éléments de l’ordre dorique, tandis qu’à l’intérieur règne un éclectisme
opulent. Derrière le théâtre, un funiculaire mène au Monumento al Pípila (voir plus
loin).
En remontant cette ruelle vers le nord, on accède à quelques jolies places telles que la
Plaza de Los Angles, la Plazuela de San Fernando et la Plaza de San Roque, sur
laquelle est érigé le Templo de San Roque (1726), qui présente une façade baroque
très sobre. Le Jardín Reforma , dotée d’un magnifique portique formé d’une arche
et de colonnes, se trouve immédiatement à l’ouest.
Derrière son entrée de pierres roses finement ouvragées et sous son impressionnante
structure de métal, le très couru Mercado Hidalgo (1910) prend des airs de
cathédrale. Principal marché de la ville, ce lieu très animé abrite des kiosques de
restauration, de fleurs, de produits maraîchers et d’artisanat, le tout à bon prix.
Le Mercado Hidalgo. © Marc Rigole
Il faut emprunter la Calle Cuesta de Mendizábal vers le nord pour accéder au Museo
Regional de Guanajuato Alhóndiga de Granaditas , un musée d’art et d’histoire
aménagé dans un bâtiment historique aux airs de forteresse construit entre 1797 et 1809.
C’est ici qu’eut lieu la première victoire des insurgés contre les Espagnols, le 28
septembre 1810, lors de la guerre de l’indépendance. Avant d’être un musée, l’endroit
servit tour à tour d’entrepôt à grains, de baraque militaire et de prison. L’intérieur
présente de magnifiques fresques, peintes par José Chávez Morado.
À quelques rues à l’est, le Museo Casa Diego Rivera loge dans le lieu de
naissance du muraliste et relate sa vie tout en exposant les premières œuvres de cet
artiste incontournable. Le Museo del Pueblo de Guanajuato se trouve quant à lui
plus à l’est dans la Calle Positos, dans une belle demeure coloniale. Y sont présentées
des œuvres contemporaines, des fresques de José Chávez Morado et une variété
d’objets anciens tels que des jouets et des armes.
Dolores Hidalgo
La charmante ville de Dolores Hidalgo est reconnue comme le berceau de
l’indépendance mexicaine. La ville, qui fait partie du réseau des Pueblos Mágicos offre
quelques attraits intéressants. Sur sa place centrale, soit l’agréable Jardín del Grande
Hidalgo , se dresse un monument en l’honneur du père de la nation, Miguel Hidalgo
y Costilla. Celui-ci a lancé, le 16 septembre 1810, son célèbre appel à la lutte pour
l’indépendance, le Grito de Dolores, dans l’église de la Parroquia de Nuestra Señora
de los Dolores (1778), au nord de la place, dont l’intérieur recèle de superbes
retables de bois sculpté. Le soir venu, la magnifique façade de l’église est la toile de
fond d’un spectacle son et lumière qui retrace l’histoire de l’indépendance du pays.
La Parroquia de Nuestra Señora de los Dolores. © Marc Rigole
Atotonilco
Au nord de San Miguel de Allende se dresse comme une forteresse le Santuario de
Jesús Nazareno de Atotonilco (aussi connu sous le nom de Santuario de Dios
y de la Patria), fondé en 1740 par le père Luis Felipe Neri de Alfaro. Surnommé « la
chapelle Sixtine du Mexique » en raison de sa coupole, sa nef et ses voûtes recouvertes
de fresques baroques, le sanctuaire figure sur la Liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO. La bannière à l’effigie de la Vierge de Guadalupe, dont se servait Miguel
Hidalgo dans sa lutte pour l’indépendance, proviendrait de ce site.
À faible distance du musée, vers le nord, le Centro Cultural Ignacio Ramírez «El
Nigromante» loge dans un ancien couvent, renferme la fresque inachevée de
David Alfaro Siqueiros et fait partie de l’Instituto Nacional de Bellas Artes. On y
trouve des galeries d’art, des salles d’exposition et de spectacle ainsi qu’une agréable
terrasse. Derrière sa jolie façade néoclassique, le Teatro Ángela Peralta (1873),
nommé ainsi en l’honneur de cette soprano mexicaine reconnue mondialement, présente
encore aujourd’hui des pièces de théâtre, des concerts et des spectacles variés.
À une rue au nord du théâtre se trouve la Biblioteca Pública , un endroit paisible
et charmant qui mérite une visite. Sa cour intérieure invitante, ses peintures murales aux
couleurs vibrantes et son importante collection de livres en espagnol et en anglais
garantissent une halte plaisante. À quelques rues vers le nord s’aligne une quarantaine
de cafés, galeries d’art, boutiques et ateliers d’artistes dans le centre d’art et de design
qu’est la Fábrica La Aurora .
Le Templo del Oratorio.
© Marc Rigole
La Calle Juárez mène vers le sud au Templo de San Francisco (1778), qui s’orne
d’une magnifique façade de style baroque churrigueresque. Non loin de là, dans la Calle
San Francisco, il ne faut pas manquer de visiter La Esquina - Museo del Juguete
Popular Mexicano , un musée ludique qui expose une importante collection de
jouets anciens et artisanaux. À l’ouest de La Esquina, le gîte touristique Casa de la
Cuesta abrite une galerie d’artisanat et organise des visites sur demande de son musée
de masques, Another Face of Mexico . En continuant vers l’est, on atteint
facilement la réserve naturelle et le jardin botanique El Charco del Ingenio . Le
site dévoile une belle variété de cactus et d’autres plantes que l’on peut observer en
arpentant les sentiers pédestres.
Détail de la fresque de l’Instituto Allende. © Marc Rigole
En retournant vers La Esquina par la Calle Núñez et en poursuivant vers le sud sur
plusieurs pâtés de maisons, on arrive à l’étroit et sinueux Paseo El Chorro , un
chemin qui traverse le plus ancien quartier de la ville, et qui mène au Parque Benito
Juárez , une véritable oasis de verdure au cœur de la ville. À l’ouest du parc,
l’école d’arts visuels Instituto Allende , aménagée dans un bâtiment colonial,
ouvre ses portes aux visiteurs. L’endroit ne manque pas de charme avec sa cour
intérieure dotée d’une jolie fontaine et sa terrasse, idéale pour prendre un café ou une
bouchée tout en bénéficiant d’une vue panoramique sur la ville et la Parroquia de San
Miguel Arcángel. Il faut absolument jeter un coup d’œil à l’impressionnante peinture
murale à caractère historique qui s’étire sous les arcades et, bien sûr, flâner dans les
galeries et boutiques d’art.
La Zona Arqueológica Cañada de la Virgen. © EneasMx
Santiago de Querétaro
Habitée par le peuple otomi jusqu’à la domination aztèque en 1440, Santiago de
Querétaro, aujourd’hui la capitale de l’État de Querétaro, fut colonisée par les
Espagnols dès 1531. Ceux-ci ont alors bénéficié de l’aide d’un précieux allié, le chef
otomi Conín, qui s’est vu attribuer le rôle de gouverneur de la région. Conín divisa la
ville en deux zones distinctes, l’une pour les colons espagnols, l’autre pour les
autochtones. Inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le centre
historique de Santiago de Querétaro correspond à la portion coloniale de la ville et
présente une architecture d’une impressionnante richesse. Au-delà du tourisme,
l’important développement économique apporte aux habitants de cette ville, dynamique
et sécuritaire, une qualité de vie parmi les plus enviables au pays.
Parmi les plus impressionnantes structures du site trône la Pirámide de los Nichos
, dont les six étages sont ornés de 365 niches, une pour chaque jour de l’année, selon
le cycle solaire. Les bas-reliefs sculptés sur les panneaux du Juego de Pelota Sur
éblouissent également par leur richesse, leur complexité et leurs qualités narratives.
Les visiteurs peuvent assister à une représentation de la danse des Voladores de
Papantla , qui se pratique sur un grand mât dressé à l’entrée du site. Au cours de
cette cérémonie rituelle totonaque, cinq danseurs grimpent au sommet du mât, puis
quatre d’entre eux, attachés par les pieds, se laissent tomber, tête première, et tournoient
autour du mât, tandis que le cinquième joue de la flûte. Un musée présente des objets
provenant pour la plupart de la Pirámide de los Nichos et d’autres sculptures, pièces et
fragments architecturaux intéressants.
Construit près du site, le Parque Temático Takilhsukut accueille des événements
culturels, entre autres le festival totonaque Cumbre Tajín au mois de mars.
Xalapa
Entourée d’un magnifique paysage dominé par la cime enneigée du volcan qu’est le
Pico de Orzizaba, Xalapa, capitale de l’État de Veracruz, abrite l’un des musées les
plus importants du Mexique. Le Museo de Antropología de Xalapa possède la
plus importante collection d’artéfacts et d’éléments architecturaux provenant de sites
archéologiques précolombiens, après celle de México. On y admire des têtes colossales
olmèques, dont celle dénommée El Rey (« le roi »), qui daterait de 3 000 ans et qui fait
environ 3 m de haut, ainsi que d’étonnantes caritas sonrientes, soit des figurines ou des
masques souriants d’origine totonaque.
Les scientifiques ont statué que l’on doit à ce peuple influent l’invention du
calendrier mésoaméricain et de l’écriture hiéroglyphique (à la base de l’écriture
maya). L’étude des vestiges archéologiques indique que la société olmèque,
antérieure aux Mayas, était technologiquement avancée, connaissait l’astronomie et
avait développé dans ses villes des réseaux de canalisation en pierre, une
hiérarchie sociale, une architecture (pyramides, terrains de jeu de balle) et un art
typiques de la région.
Parmi les formes d’art olmèques les plus marquantes, notons les têtes colossales
qui peuvent peser jusqu’à 25 tonnes, les stèles ouvragées et les nombreuses
représentations de la figure mythique du jaguar.
Si l’existence de la société olmèque a été révélée en 1862 par la découverte, à
Hueyapan (l’actuel Tres Zapotes), des têtes colossales, il faut attendre les années
1940 et 1950 pour statuer officiellement de son ancienneté et de son importance
capitale. Les vestiges découverts ont pour la plupart été enfouis dans les anciennes
cités. Les chercheurs avancent que les Olmèques auraient détruits eux-mêmes leurs
villes au moment de leur chute.
Les artéfacts les plus importants de la civilisation olmèque ont été transférés dans
différents musées de la région, dont ceux de La Venta et de Xalapa.
Veracruz
On visite Veracruz, établie en front de mer, davantage pour son ambiance agréable et
détendue que pour son architecture, quelque peu dépareillée ou pour ses plages, trop
polluées pour s’y baigner. Son port historique fut la porte d’entrée des conquistadors...
et le lieu de transit d’innombrables richesses qui prirent le large vers l’Espagne.
Fondée par Hernán Cortés en 1519, Veracruz est le plus ancien établissement européen
au Mexique et fut maintes fois mise à sac par les pirates.
Dans la vieille ville, le zócalo (parc central), souvent nimbé de musique, est un
lieu de rassemblement vibrant où l’on peut observer, le soir venu, des couples prenant
part au célèbre danzón. Il s’agit d’une danse d’origine cubaine pratiquée en plein air
par des couples élégamment vêtus accompagnés d’un orchestre. Autour du zócalo se
dressent de splendides édifices coloniaux tels que le Palacio Municipal, la cathédrale
et le Portal de Miranda.
Le Faro Venustiano Carranza.
© iStockphoto.com/jejim
Parmi les attraits situés près du centre historique, notons le Museo de la Ciudad, qui
traite de l’histoire locale, le Museo Histórico Naval (musée d’histoire maritime) et
le Baluarte de Santiago , un ancien bastion qui abrite une petite exposition de bijoux
anciens. Au bout du malecón , soit la promenade en front de mer, s’élève
l’impressionnant Faro Venustiano Carranza, de facture néoclassique.
Le Baluarte de Santiago, à Veracruz. © iStockphoto.com/abalcazar
Situé sur une petite île dans la partie nord du port de Veracruz, le Fuerte de San Juan
de Ulúa est un fort datant de 1535 qui a servi de prison et qui accueille
aujourd’hui un musée. Son histoire, qui met en scène les conquistadors espagnols, les
pirates et l’armée française, est palpitante.
Au sud du port, les visiteurs ne manqueront de faire une pause à l’Acuario de
Veracruz , l’un des plus importants aquariums d’Amérique latine. On y admire
une foule d’espèces marines (dont certaines dans des bassins tactiles), mais aussi des
mammifères et des oiseaux, qui évoluent dans différents écosystèmes que l’on traverse
en suivant un sentier.
L’Acuario de Veracruz. © golo
Tlacotalpan
Au sud de Veracruz, en bordure du Río Papaloapan, se trouve la très jolie ville
coloniale de Tlacotalpan, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Restaurée avec soin, elle dévoile, le long de ses larges rues paisibles, une architecture
singulière constituée de maisons à colonnade et de portiques à arcades aux couleurs
éclatantes. Tlacotalpan est célèbre pour les importantes festivités entourant la
célébration de sa sainte patronne, la Virgen de la Candelaria, au début du mois de
février. Au cours de cette fête, on organise la procession de l’image de la sainte, des
défilés et une course de taureaux dans les rues de la ville.
Tlacotalpan. © scanudas
Villahermosa
L’État du Tabasco, sillonné par de majestueux fleuves et largement couvert de lacs, de
marais et de forêts humides, bénéficie d’un climat tropical. Berceau de la civilisation
olmèque, ce territoire constitue également le carrefour des peuples maya et aztèque, qui
ont tour à tour façonné l’identité locale. Sa population maya a d’ailleurs vu débarquer
sur ses côtes les conquistadors dès 1518. C’est à cet endroit, à l’embouchure du fleuve
Grijalva, que fut fondée l’une des plus anciennes villes en Amérique, Santa María de
Victoria. En raison de sa vulnérabilité devant les attaques de pirates, la ville fut
transférée plus loin dans les terres, en bordure du fleuve Grijalva, sur l’emplacement de
l’actuelle Villahermosa.
Le Museo de Historia de Tabasco à Villahermosa. © Alfonsobouchot
Maison typique du XIXe siècle, la Casa Museo Carlos Pellicer Cámara expose des
objets ayant appartenu à Carlos Pellicer (1897-1977), un poète moderne natif de
Villahermosa et associé au Grupo de los Contemporáneos. En 1976, il fut élu sénateur
du Tabasco pour le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).
Le Parque Museo de La Venta. © Olivier Bruchez
Oaxaca
Oaxaca est à la fois l’un des États les plus pauvres et les plus spectaculaires du pays.
Comme le Chiapas, il abrite une importante population autochtone. On y parle plus
d’une quinzaine de langues et les possibilités ethnotouristiques sont vastes, surtout au
nord de la belle capitale, Oaxaca (de Juárez). Le site archéologique majeur de Monte
Albán se trouve aussi tout près de ce centre urbain. L’artisanat et la gastronomie
d’Oaxaca se révèlent être d’une qualité exceptionnelle. La côte de l’État d’Oaxaca est
décrite dans le chapitre « La côte Pacifique ».
Dans les environs immédiats du zócalo, le Museo Textil de Oaxaca , qui occupe
une partie bien restaurée de l’ancien monastère de Santo Domingo Soriano, mieux
connu sous le nom d’Ex Convento de San Pablo (1529), représente une halte des plus
agréables. Les visiteurs profitent de sa jolie cour intérieure et des expositions de
broderies et de vêtements artisanaux ainsi que des explications sur leurs
caractéristiques et leur processus de fabrication. On y tient également des expositions
d’art contemporain. Le majestueux Teatro Macedonio Alcalá, qui se dresse tout près,
mérite le coup d’œil.
Deux musées avant-gardistes sont situés à proximité, le Museo de los Pintores
Oaxaqueños (MUPO) et le Museo de Arte Contemporáneo de Oaxaca (MACO)
. Ils proposent plusieurs activités et événements culturels, en plus de tenir des
expositions d’art contemporain.
Bien aménagé dans une maison coloniale, le petit Museo de Arte Prehispánico de
México Rufino Tamayo présente pour sa part une belle variété de stèles, poteries
et autres artéfacts provenant des sites archéologiques de la région.
Monte Albán
À 10 km à l’ouest de la ville d’Oaxaca, juchées au sommet d’une montagne nivelée par
l’homme, se dressent les spectaculaires ruines de Monte Albán, inscrites sur la Liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO. Dès 500 av. J.-C., cette ancienne cité a été tour à
tour sous l’influence des Olmèques, occupée par les Zapotèques, conquise par
Teotihuacán, abandonnée, récupérée par les Mixtèques, qui en auraient été chassés par
les Aztèques, tout juste avant que les conquistadors n’y construisent des fortifications
vers 1520. Les Zapotèques, qui habitaient le lieu au moment de son apogée (entre 200 et
800 de notre ère), auraient façonné les terrasses accueillant des sépultures et des
maisons, érigé les principaux édifices et temples de la Gran Plaza et construit
des conduites d’eau. Certains chercheurs estiment qu’en l’an 800, la population de
Monte Albán comptait 50 000 habitants.
Comme Yagul, la Zona Arqueológica de Mitla est le site d’une ancienne cité-État
zapotèque qui s’est principalement développée à la période postclassique (950-1521),
à la suite du déclin de Monte Albán. Sa particularité réside dans son emplacement, au
cœur d’une ville, et à son amalgame de styles architecturaux précolombiens (zapotèques
et mixtèques) et coloniaux. Ainsi, les Espagnols ont érigé l’Iglesia San Pablo avec
les matériaux provenant des temples zapotèques qu’ils détruisaient. Mitla présente
également de splendides murs ouvragés et recouverts de grecques raffinées, notamment
sur la façade et à l’intérieur de l’impressionnant Palacio du Grupo de las
Columnas .
Tuxtla Gutiérrez
Les voyageurs friands de tourisme culturel et de plein air doivent impérativement
visiter le Chiapas. Cette région montagneuse, couverte de pins et de forêts humides
luxuriantes, abrite une biodiversité foisonnante, de superbes villes coloniales,
d’importantes ruines mayas et de nombreuses communautés autochtones qui représentent
le quart de la population de l’État.
Tuxtla Gutiérrez, capitale de l’État de Chiapas, s’avère un bon point de départ pour
explorer la région. Quelques attraits méritent une visite, dont le Zoológico Miguel
Álvarez del Toro , l’un des plus importants zoos d’Amérique latine. On y observe
entre autres des animaux originaires d’Amérique du Sud, tels que le jaguar et le tapir,
dans un magnifique cadre naturel à flanc de colline.
Autre incontournable de la ville, le Jardín de la Marimba accueille tous les soirs,
sous sa jolie gloriette, des groupes de musique festifs qui font danser petits et grands.
Les résidents s’y retrouvent dans la bonne humeur, profitant de l’ambiance plaisante et
sécuritaire ainsi que des kiosques alimentaires de toutes sortes, installés autour du parc.
Le Museo Regional de Antropología e Historia de Chiapas présente pour sa part
des artéfacts provenant des sites archéologiques mayas, zoques et olmèques de la
région, ainsi qu’une exposition historique et artistique couvrant l’époque coloniale. Il
renferme l’une des plus anciennes tombes mésoaméricaines abritant les restes d’un
dignitaire.
Chiapa de Corzo
À quelques kilomètres au sud-est de Tuxtla Gutiérrez, de l’autre côté du Río Grivalva,
se trouve la plus ancienne ville de l’État, Chiapa de Corzo, qui fait partie du réseau des
Pueblos Mágicos. Selon les vestiges archéologiques trouvés dans cette petite ville, son
occupation remonte à 1250 av. J.-C. et son âge d’or précolombien se situe entre 700 av
J.-C. et 200 de notre ère. Des Zoques, influencés par les cultures olmèques et mayas,
s’y sont entre autres établis et y ont laissé leurs traces. Les fouilles ont mis au jour le
plus ancien calendrier mésoaméricain de compte long (datant de 35 av. J.-C.) et l’une
des plus anciennes tombes trouvées dans une pyramide (datant entre 700 av. J.-C. à 500
av. J.-C.). La tombe et le squelette du dignitaire qu’elle contient sont exposés à Tuxtla
Gutiérrez au Museo Regional de Antropología e Historia de Chiapas (voir plus haut).
Malheureusement, peu de structures et de plateformes subsistent aujourd’hui. Au sud de
la ville, la Zona Arqueológica Chiapa de Corzo permet d’en voir quelques-unes.
La Fuente de La Pila, à Chiapa de Corzo.
© iStockphoto.com/Arturo Peña Romano Medina
Cette paisible ville coloniale présente quelques attraits dignes de mention. Construite
en brique en 1562, l’harmonieuse Fuente de La Pila aligne en cercle ses huit arcs
mauresques sur la place centrale. L’ensemble, flanqué d’arcs-boutants et de tourelles
rappelle la couronne d’un souverain. Tout près, au bord du Río Grijalva, s’élève la
belle Iglesia Santo Domingo de Guzmán (1554), blanche et rouge, de facture
romane et mauresque. Bien conservée, elle abrite une énorme cloche de cuivre datant de
1576.
Le meilleur moment pour visiter Chiapa de Corzo est au mois de janvier, lorsque se
déroule la Fiesta Grande de Enero , une célébration inscrite sur la Liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO. D’origine préhispanique, l’événement s’échelonne
sur plusieurs jours et intègre des éléments catholiques tels que les offrandes faites à
divers saints par les Parachicos et des danseurs portant des masques à l’effigie des
colons espagnols.
Le Cañón del Sumidero.
© iStockphoto.com/DC_Colombia
Chiapa de Corzo est aussi le point de départ des excursions en bateau sur le Río
Grijalva, entre les parois vertigineuses et verdoyantes du célèbre Cañón del Sumidero
. Les excursions guidées permettent de voir des chutes et une faune abondante
(crocodiles, singes, oiseaux aquatiques).
Le mouvement zapatiste
L’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), ou Armée zapatiste de
libération nationale, est un groupe révolutionnaire toujours actif qui milite pour
l’amélioration de la qualité de vie, des soins de santé et une éducation autonome
dans les communautés autochtones du Chiapas. Le jour de l’entrée en vigueur de
l’ALENA, en 1994, marque le début de la révolte armée des zapatistes qui, sous
leurs désormais célèbres cagoules, prennent le contrôle de plusieurs villes dont
San Cristóbal de las Casas. Parmi leurs revendications, figurent le droit des
autochtones à la terre, au travail, à la santé, à l’éducation et à la démocratie, ainsi
que le rejet du néolibéralisme. Après quelques semaines d’affrontement contre
l’armée fédérale, une trêve est proclamée et un dialogue s’amorce entre les
militants zapatistes avec leur porte-parole, le sous-commandant Marcos, et le
gouvernement.
Ces échanges aboutissent à la signature de l’accord de San Andrés, en 1996, qui
devaient apporter des changements constitutionnels, assurer l’autonomie et protéger
les droits des groupes autochtones. L’accord n’est toutefois pas ratifié et la
constitution demeure inchangée. L’EZNL va toutefois de l’avant en appliquant les
principes de l’accord et crée une quarantaine de municipalités autonomes dans cinq
régions du Chiapas, dont la forêt Lacandón. Ces communautés autonomes sont
autogérées et ont leurs propres services de santé et d’éducation. En guise de
représailles, le gouvernement augmente sa présence militaire autour des
municipalités zapatistes et va même jusqu’à développer, soutenir et armer des
paramilitaires qui sèment la violence au nom de la contre-insurrection. Cette
violence atteint son paroxysme lors du massacre d’Acteal, en 1997, au cours
duquel 45 villageois sont assassinés (dont des femmes enceintes et des enfants) par
des paramilitaires, sous les yeux de l’armée fédérale.
Murale illustrant un caracol dans la région du Chiapas.
© sari_dennise
Depuis le centre historique, une agréable balade mène à l’Iglesia de Nuestra Señora
de Guadalupe , qui trône au sommet d’une colline, au bout d’une longue volée de
marches. Les gravir nécessite un effort amplement récompensé par la vue imprenable
sur la ville qu’offre le parvis de l’église.
La Catedral de San Cristóbal.
© iStockphoto.com/elnavegante
Plusieurs attraits touristiques jalonnent la route entre San Cristóbal de las Casas et le
site archéologique de Palenque. La route passe par la ville d’Ocosingo depuis laquelle
il est possible d’accéder à la Zona Arqueológica de Toniná . Cette ancienne cité
maya, jadis rivale de Palenque, dévoile aujourd’hui d’intéressantes ruines dont des
pyramides, un terrain de jeu de balle et plusieurs autres structures, ornées de gravures et
de sculptures datant de l’époque classique (VIe au IXe siècle de notre ère).
Sur la route vers Palenque, au nord d’Ocosingo, une halte rafraîchissante aux Cascadas
de Agua Azul s’impose. Un sentier ombragé des plus agréables mène au sommet
de cette magnifique série de cascades aux eaux turquoise. Les visiteurs peuvent s’y
baigner et bénéficient d’une foule de services (guides locaux, boutique d’artisanat,
restaurants, cabañas).
Plus au nord, située à 20 km du site archéologique de Palenque, la Cascada de Misol-
Há est une jolie chute d’une hauteur d’environ 30 m. Une agréable passerelle conduit
vers une grotte que l’on peut explorer derrière la chute. Des cabañas et un restaurant
accueillent les visiteurs qui peuvent aussi faire trempette dans le bassin au pied de la
chute.
Peuple Lacandón
Habitant dans la forêt tropicale qui porte leur nom, notamment aux abords du Río
Usumacinta, les Lacandones ont vécu en autarcie jusqu’au début du XXe siècle.
Isolés de l’influence et de l’autorité espagnoles, ils partagent plusieurs éléments
culturels avec les Mayas, dont le dialecte et le culte aux divinités. Au moment de
leur découverte par les Occidentaux, les temples des sites de Yaxchilán et de
Bonampak étaient fréquentés par les Lacandones, qui y célébraient certains rituels
ancestraux. Aujourd’hui, l’une des communautés Lacandón parmi les plus
importantes demeure dans le village Lacanjá Chansayab, près du site archéologique
de Bonampak, et y gère une entreprise écotouristique florissante.
Habitée dès 350 de notre ère, Yaxchilán a connu son apogée à l’époque classique tardif
(600 à 800 de notre ère). Si le site se démarque par son emplacement magnifique, il a
également la particularité d’abriter de nombreuses sculptures, stèles et autres linteaux
ornés de bas-reliefs et de hiéroglyphes qui relatent avec un grand raffinement les détails
de la vie des Mayas, les événements importants, les exploits des rois, les batailles
(notamment la rivalité avec Palenque), les alliances (avec Tikal), etc. La zone
archéologique compte trois groupes de structures, la Gran Plaza, la Gran Acrópolis et
la Pequeña Acrópolis. Un long escalier de pierres mène au groupe du Gran Acrópolis,
où se trouve l’impressionnant Edificio 33, le plus saisissant et le mieux préservé de
l’ancienne cité.
Jadis sous la domination de Yaxchilán, l’ancienne cité maya de Bonampak est
aujourd’hui célèbre pour les splendides fresques colorées qui ornent les murs des trois
salles du Templo de las Pinturas. Signées par les artistes et dépeignant une bataille,
une cérémonie de victoire et un rituel d’automutilation, elles sont les fresques mayas les
mieux conservées, quoique les couleurs en soient un peu défraîchies. Le site, érigé entre
580 et 800 de notre ère, est représentatif de la période classique tardive.
Laguna Miramar
Au sud-ouest de Bonampak, la Laguna Miramar se trouve dans la Reserva de la
Biosfera de Montes Azules, qui abrite près de 30% des espèces de mammifères du
pays. Ce lac aux eaux douces et turquoise est entouré d’une jungle épaisse et abrite une
faune et une flore exubérantes. Le Centro Ecoturístico Emiliano Zapata gère
l’hébergement et les excursions guidées (notamment en canot) au cours desquelles il est
possible d’apercevoir des singes hurleurs, des toucans et des crocodiles.
Tapachula
La ville moderne de Tapachula est facilement accessible de Puerto Chiapas, qui
accueille depuis 2005 les bateaux de croisière. Autour du Parque Central Miguel
Hidalgo se trouvent le Museo Arqueológico del Soconusco , aménagé dans la
Casa de la Cultura (ancien hôtel de ville), un superbe bâtiment néoclassique, et
l’Iglesia de San Agustín, érigée en 1818. La ville est également dotée d’un centre des
sciences, la Casa de Ciencia y Cultura, qui abrite l’intéressant Planetario de
Bachilleres .
À une dizaine de kilomètres de Tapachula, la vaste Zona Arqueológica de Izapa
se présente comme le plus important centre cérémoniel maya de la côte Pacifique
mexicaine. Fondé en 1500 av. J.-C., ce centre est aussi l’un des plus anciens. Les
chercheurs avancent que des groupes mixe-zoques, en perpétuelles relations avec les
Mayas, l’auraient habité. Aujourd’hui, cette zone expose des monticules, des
plateformes et de nombreuses stèles dont le style et la datation dénotent également une
influence olmèque.
Parmi les vestiges qui ont survécu aux aléas du temps, sept bastions (baluartes) sur les
huit d’origine abritent aujourd’hui divers musées et attraits que l’on peut visiter en
suivant le Circuito Baluartes . S’y trouvent le Museo de la Arquitectura Maya
dans le Baluarte de la Soledad, qui présente notamment des stèles ouvragées et de
superbes bas-reliefs, le Museo de la Ciudad, dans le Baluarte San Carlos, qui expose
des artéfacts illustrant l’histoire de Campeche, le Museo de Barcos y Armas, installé
dans les anciennes chambres des sentinelles du Baluarte San José el Alto, qui possède
des reproductions d’armes et des navires miniatures, et le Jardín Botánico X’much
Haltún, dans le Baluarte de Santiago.
À l’est de la ville se trouve le Fuerte San Miguel, qui abrite le très intéressant Museo
de la Cultura Maya . Le fort dispose de canons et offre une vue splendide sur
Campeche et la mer.
Edzná
Figurant parmi les plus importantes villes mayas de la péninsule du Yucatán entre les
années 400 et 900, Edzná comptait jadis quelque 70 000 habitants. Aujourd’hui, le site
archéologique d’Edzná présente de nombreux édifices et temples de styles Péten,
Chenes et Puuc, dont l’impressionnante acropole qui renferme un temple pyramidal de
cinq étages, que les visiteurs peuvent gravir. Sur le site, on peut également admirer des
masques de stuc, un juego de pelota et d’anciens canaux. Le site se trouve à une
soixantaine de kilomètres au sud-est de la ville de Campeche.
Uxmal
En excellent état de conservation, l’impressionnant site archéologique d’Uxmal fait
partie d’un chapelet d’anciennes cités mayas situées entre les villes de Campeche et de
Mérida, et qui ont connu leur apogée à la fin de la période classique, soit entre 600 et
900 apr. J.-C. Cette région ponctuée de collines est le berceau du style Puuc (qui
signifie littéralement « colline » en maya), que l’on reconnaît aux longs bâtiments en
pierre dotés d’une façade dont la partie supérieure présente des motifs géométriques et
des masques de Chaac, dieu de la Pluie.
Uxmal. © iStockphoto.com/hanoded
La visite d’Uxmal s’avère des plus agréables. En plus d’être bien conservé et de
présenter une architecture saisissante, le site, entouré de forêt, est moins fréquenté que
Chichén Itzá, et les visiteurs sont autorisés à grimper sur de nombreux temples et
structures. Il s’agit là d’un véritable privilège! Parmi les édifices les plus
spectaculaires, notons la Pirámide del Adivino, une haute pyramide aux bords arrondis
composée de cinq temples, le Palacio del Gobernador et les structures formant le
Cuadrángulo de Las Monjas.
Ruta Puuc
D’autres petits sites archéologiques mayas, tels Kabah, Sayil et Labná, se trouvent tout
près, au sud d’Uxmal, et forment la Ruta Puuc. Ils comportent tous d’intéressantes
structures (arches, palais, temples, façades sculptées) dans un cadre plus sauvage. À
l’est du site de Labná, les Grutas de Loltún méritent définitivement une visite. Ces
vastes grottes comportent des peintures rupestres mayas.
Mérida
Magnifique ville coloniale bâtie sur le site d’une ancienne cité maya, Mérida est la
capitale étatique et culturelle du Yucatán. D’une richesse architecturale extraordinaire,
sa partie historique est l’une des plus importantes au pays.
Mérida. © iStockphoto.com/compassandcamera
Au nord de la Plaza Grande, on emprunte la Calle 60, puis le Paseo de Montejo afin
de poursuivre la promenade urbaine au cœur d’un splendide ensemble d’architecture
coloniale. S’y trouve l’élégant Palacio Cantón, de style baroque et néoclassique, qui
abrite le Museo Regional de Antropología de Yucatán .
Plus au nord, un bâtiment à l’architecture contemporaine et organique accueille le Gran
Museo del Mundo Maya , qui présente des expositions faisant appel à divers médias
et traitant d’une foule d’aspects de la civilisation maya.
Izamal
À mi-chemin entre Mérida et Chichén Itzá, Izamal, la « ville jaune », s’avère une halte
en tout point charmante. Construite sur le site d’un ancien et important centre religieux
maya, elle se distingue par la cohabitation de bâtiments coloniaux et de plusieurs
vestiges archéologiques datant de la période classique, dont la pyramide Kinich
Kakmó , qui offre une belle vue sur la petite ville. Le splendide Convento de San
Antonio de Padua , lui-même érigé sur les ruines d’une ancienne pyramide maya,
renferme le plus vaste atrium au monde, après celui du Vatican. Il abrite aussi une statue
de la Vierge d’Izamal, sainte patronne du Yucatán, offerte par le pape Jean Paul II lors
de sa visite en 1993. Le site, jadis sacré pour le peuple maya, est devenu un lieu de
pèlerinage catholique.
Chichén Itzá
On ne peut oublier de visiter la grande ville archéologique de Chichén Itzá, inscrite sur
la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, lors d’un séjour dans la péninsule du
Yucatán. Sur un site parmi les mieux restaurés de la péninsule, et aussi l’un des plus
importants, s’étalent de nombreux temples et palais témoins de l’époque où Chichén Itzá
régnait sur tout le nord de la péninsule.
Le meilleur moment pour découvrir les charmes de la cité de Chichén Itzá est tôt le
matin, avant les grandes chaleurs du jour, et surtout avant l’arrivée des cars remplis de
touristes. Si vous êtes de passage lors de l’équinoxe de printemps ou d’automne, vous
pourrez assister à la « descente du serpent » sur El Castillo (pyramide de Kukulcán).
Coiffé d’un temple, El Castillo domine tous les autres par sa hauteur (24 m). Ce temple
pyramidal conjugue les cultures maya et toltèque et arbore plusieurs symboles
cosmologiques.
Sur le site s’étend entre autres le plus vaste juego de pelota (terrain de jeu de pelote)
jamais découvert dans le monde maya. La réverbération du son, à l’intérieur du terrain
de jeu, est impressionnante.
À quelques kilomètres des ruines de Chichén Itzá, vous pourrez admirer le
spectaculaire Cenote Ik Kil , où la baignade est possible.
À 18 km à l’ouest de Pisté sur la route 180 Libre se trouve le Parador Ecoturístico
Yokdzonot , qui abrite un superbe cenote bien aménagé pour la baignade, un
restaurant et une aire de pique-nique sous palapa. Cet endroit charmant est bien géré
par une coopérative formée de villageois mayas.
El Observatorio Chichén Itzá. © iStockphoto.com/ventdusud
Juego de pelota
Le juego de pelota ou pok-ta-pok fut pratiqué d’abord par les Olmèques et plus
tard repris par les Mayas. On sait que le jeu se déroulait à l’intérieur d’un terrain
de forme géométrique particulière, aux dimensions variées et aux murs de pierres.
Sur chacun des deux murs longitudinaux bordant le terrain, était scellé au centre un
monumental anneau de pierre. Les adversaires devaient s’échanger une balle dure,
d’un diamètre d’environ 15 cm, sans la faire tomber au sol et sans se servir de
leurs mains ou de leurs pieds, puis la lancer à travers l’anneau de pierre pour
s’inscrire au pointage.
L’enjeu? Certains affirment qu’à l’époque maya les vainqueurs avaient le privilège
d’offrir des sacrifices aux dieux. D’autres prétendent que, lorsque la culture
guerrière des Toltèques s’est fondue à celle des Mayas, la victoire a pris une tout
autre signification. Parfois, les perdants se voyaient trancher la tête, mais d’autres
fois l’équipe gagnante, dans un suprême honneur, était sacrifiée aux dieux.
Le juego de pelota de Chichén Itzá. © iStockphoto.com/123455543
Isla Holbox
Située à la pointe nord-ouest du Yucatán, la petite île de Holbox fait partie de la
Reserva Ecológica Yum-Balam. Du côté sud de l’île, vous trouverez le débarcadère et
des mangroves, refuges d’une faune très variée qui compte plus de 150 espèces
d’oiseaux. Le côté nord de l’île est une longue plage de 35 km qui s’ouvre sur une mer
riche de multiples espèces de poissons. Si la plage est splendide, le sable et la mer ne
sont toutefois pas aussi beaux que sur la Riviera Maya, par exemple.
Cancún
Récente et plutôt fonctionnelle, la ville de Cancún possède toutefois un charme bien à
elle, et il est agréable de s’y balader, surtout autour du Parque Las Palapas, dont la
grande place s’anime régulièrement (particulièrement les dimanches soir) grâce aux
concerts en plein air et aux familles venues s’y rencontrer, danser, flâner et manger.
Le verdoyant et rafraîchissant Parque Urbano Kabah , abrite des coatis et des
tortues. De larges sentiers bien aménagés permettent d’admirer une flore variée et
colorée. On y trouve un étang, une aire de jeux et la réplique d’un camp traditionnel que
les Mayas dressaient durant la période de récolte du latex (chiclé).
Playa Delfines , une très belle plage, est l’une des plus grandes de la zone hôtelière.
En face s’étend la Zona Arqueológica El Rey , le plus important site maya de
Cancún.
L’Interactive Aquarium Cancún.
© Dreamstime.com/Alexandre Fagundes De Fagundes
C’est à Punta Nizuc que se trouve l’une des expositions sous-marines du Museo
Subacuático de Arte (MUSA) . Il s’agit de statues de personnages locaux ou
d’archétypes du Mexicain moderne, en taille réelle, réalisées par l’artiste Jason
deCaires Taylor. On en retrouve aussi au récif de Manchones entre l’Isla Mujeres et
Cancún. Le MUSA a pour vocation de protéger l’écosystème marin de Cancún. Il attire
les plongeurs à l’écart des sites naturels et les œuvres elles-mêmes sont vouées à se
transformer avec le temps en hôtes pour les coraux et la faune marine.
Isla Mujeres
Si près de Cancún mais si différente, l’Isla Mujeres (l’île des Femmes) évoque un
paradis ensoleillé, bordé à l’ouest de sable blanc et d’une mer turquoise. Les habitants
ont su préserver jusqu’à présent la dimension humaine de leur île, et ce, malgré
l’inévitable étalement urbain. L’Isla Mujeres est très appréciée pour la beauté de ses
plages, de ses récifs de corail, de ses paysages et de son ambiance bon enfant.
La ville d’Isla Mujeres. © Dreamstime.com/Lunamarina
Playa Norte s’étend du côté nord de la ville d’Isla Mujeres. Son sable est blanc et
doux sous les pieds, et la mer, turquoise et calme, crée un magnifique paysage. La plage
est cependant très prisée par les visiteurs. On y trouve des cafés, des restaurants, des
hamacs et des palapas.
Sur la côte ouest de l’île, Tortugranja est une ferme de tortues vouée à l’élevage,
à l’étude et à la sauvegarde de différentes espèces de tortues marines. Chaque année, on
y élève et protège des milliers de petites tortues jusqu’à ce qu’elles atteignent une taille
suffisante pour retourner à la mer sans danger.
Bien plus qu’un simple musée, le Museo Capitán Dulché regroupe une agréable
plage privée (accès aux palapas moyennant l’achat de consommations), un intrigant «
resto-bar-bateau » ainsi que des jardins ponctués d’œuvres d’art et d’antiques pièces de
navires. Le musée, intéressant et étonnamment fourni, traite de la vie du capitaine
Ernesto Dulché Escalante à travers une collection de plus de 150 photos et de plusieurs
modèles réduits de navires.
Les cenotes
La plateforme calcaire du Yucatán renferme le réseau de rivières et de grottes sous-
marines le plus long au monde. Ces grottes peuvent atteindre plusieurs dizaines de
mètres de profondeur et sont remplies d’une couche inférieure d’eau salée et d’une
couche superficielle d’eau douce. En certains endroits, le phénomène de
dissolution du calcaire a causé un effondrement de terrain et la création de puits
naturels appelés cenotes (terme d’origine maya qui signifie une dépression
karstique fermée occupée par un petit lac).
Les Mayas considéraient ces puits comme un moyen de communication avec les
dieux et d’accès au Xibalbá (l’inframonde), le gouffre représentant une bouche.
Utilisés jadis comme réserves d’eau douce, les cenotes servaient donc également
de lieux de culte où des offrandes et des victimes sacrificielles étaient jetées.
D’ailleurs, on a découvert des objets en or au fond du Cenote Sagrado de Chichén
Itzá, notamment.
Aujourd’hui les cenotes de la région font le bonheur des baigneurs, mais surtout
des plongeurs de tous les niveaux. La clarté de leur eau permet en effet une grande
visibilité pour observer la faune aquatique qu’ils abritent. Bien que de nombreux
cenotes soient accessibles à partir de la route 307 et de la Ruta de los Cenotes à
partir de Puerto Morelos, pour une expérience plus riche et mieux encadrée, il est
conseillé de prendre part à une excursion organisée par l’un des nombreux centres
de plongée de la région.
Plongée dans un cenote de la Riviera Maya. ©
iStockphoto.com/Predrag Vuckovic
Le sanctuaire maya, qui s’élève sur le site de Punta Sur (pointe sud de l’île), est
un petit édifice de style Tulum probablement consacré à Ixchel, la déesse maya de la
Lune et de la Fécondité. Autour du sanctuaire, on a disposé çà et là sur la pointe une
dizaine de sculptures contemporaines . Or, ce qui est le plus impressionnant ici,
c’est la falaise qui tombe dans la mer et qui donne une impression de bout du monde. En
soirée, la vue des lumières de Cancún à l’horizon est superbe.
Le récif de Manchones, au large de Punta Sur, abrite l’une des expositions sous-
marines du Museo Subacuático de Arte (MUSA) , que l’on peut atteindre en
prenant part à une excursion de plongée sous-marine ou de plongée-tuba. Les sculptures
abritent déjà nombre de coraux et d’animaux marins.
Puerto Morelos
À 36 km au sud de Cancún se trouve la ville de Puerto Morelos, qui marque le début de
la région touristique de la Riviera Maya, laquelle s’étend, toute en plages et en
complexes récréotouristiques et hôteliers, jusqu’à Tulum. Malgré son récent
développement touristique, Puerto Morelos demeure plus authentique et décontractée
que ses voisines. La plage, longue et large, est protégée par un récif corallien, idéal
pour la plongée sous-marine et la plongée-tuba.
Le Ya’ax Che Jardín Botánico Dr Alfredo Barrera Marín est en fait un agréable
sentier naturel qui permet de découvrir les richesses écologiques de la région, loin des
hordes de touristes. Vous y verrez, en plus des plantes, arbres et fleurs de la région, des
singes-araignées (atèles), des iguanes, environ 150 espèces d’oiseaux, un intéressant
petit temple maya et un campement traditionnel de chicleros.
Le Croco Cun Zoo est à la fois une ferme d’élevage de crocodiles et un zoo
interactif voué à la conservation des animaux de la région. Accompagnés de guides, les
visiteurs peuvent toucher à plusieurs animaux, dont des bébés crocodiles.
Bordant une plage publique près du quai des traversiers pour Cozumel, l’animé Parque
Fundadores abrite le Portal Maya, impressionnante œuvre du sculpteur José
Arturo Tavares, et dispose d’un grand mât servant à la cérémonie rituelle de la danse
des voladores.
La plage qui borde la ville de Playa del Carmen est superbe et l’accès en est gratuit.
Pour ceux qui désirent une place avec parasol, il suffit de s’installer devant l’un des
nombreux clubs de plage (ou beach clubs) moyennant le plus souvent quelques dollars
ou une consommation.
Isla Cozumel
Plus grande île du Mexique, entourée d’une mer turquoise et d’un spectaculaire chapelet
de récifs coralliens, l’Isla Cozumel demeure un paradis pour les plongeurs.
À San Miguel, l’activité se concentre sur la Plaza Principal , le grand parc de la
ville. Le dimanche soir, vous aurez le bonheur d’y entendre des groupes de musique
(rock ou latine).
Le Museo de la Isla de Cozumel , situé au nord de la Plaza Principal, a été
aménagé dans un hôtel chic construit en 1936. Les récifs coralliens, la civilisation maya
et l’histoire de Cozumel font partie des thèmes abordés.
La côte ouest regroupe les plus belles plages, les complexes hôteliers et les sites de
plongée. L’étonnante Stingray Beach propose des activités interactives avec des
raies convenant à toute la famille.
Au sud du muelle de Puerta Maya (embarcadère), Discover México retrace
l’architecture des différentes régions du pays au travers de reproductions miniatures de
bâtiments fameux. La visite se déroule dans un agréable et grand jardin ombragé. Le site
abrite une salle d’exposition d’art populaire mexicain et une boutique de souvenirs.
À 10 km au sud de San Miguel se trouve l’un des plus beaux sites de l’île, le Parque
Chankanaab , qui propose de nombreux services, attraits et activités (location
de kayaks à fond transparent, palapas, musée, cantines). La lagune de Chankanaab, «
petite mer » en langue maya, est un aquarium naturel alimenté en eau de mer par des
canaux souterrains.
San Gervasio , le site archéologique le plus important de l’île, aurait été habité par
les Mayas des années 300 à 1500. C’était sûrement à cette époque la capitale de l’île.
On y trouve un groupe de petits sanctuaires et de temples érigés en l’honneur d’Ixchel,
déesse maya de la Lune et de la Fécondité.
La multitude de récifs, leur grande beauté et l’extrême diversité de la faune et de la
flore marines ont fait la réputation de Cozumel. Du débutant au plongeur chevronné,
l’île reçoit annuellement des centaines de milliers de plongeurs. Le récif Palancar
, sans aucun doute le plus spectaculaire en raison de son étendue, de ses grottes et
tunnels, et de ses bancs de poissons fabuleux, attire à lui seul des milliers de nageurs
chaque année.
Le récif Yucab se prête parfaitement à la photographie sous-marine d’espèces qui
restent immobiles pour éviter le courant. C’est un endroit idéal pour les débutants.
Le populaire récif Santa Rosa , surnommé « le mur », de même que le récif
Colombia , offrent aux plongeurs intermédiaires et chevronnés de magnifiques
falaises descendant jusque dans les abîmes.
La plage d’Akumal , qui fait 15 km de long, est bordée d’un côté par la mer et de
l’autre par un chapelet d’immeubles en copropriété, d’hôtels et de villas. On y trouve un
centre de villégiature et une zone résidentielle à l’atmosphère agréable et au caractère
authentique. Au nord, la tranquille Bahía de Media Luna, d’environ 500 m de long, est
parfaite pour la voile, le surf et la plongée-tuba.
La Laguna Yal-Ku est située juste au nord de la Bahía de Media Luna. Jadis peu
visité, l’endroit est de plus en plus populaire auprès des plongeurs. L’abondance de
poissons ainsi que les eaux peu profondes et sécuritaires font de la lagune Yal-Ku un
site idéal pour initier les enfants.
Le Centro Ecológico Akumal sensibilise les visiteurs à la protection et à la
conservation des sites naturels de la région, tels les cenotes, les plages, la mangrove,
etc. Le centre est aussi promoteur d’un programme de protection des récifs de corail et
des tortues marines, et gère un programme de compostage des déchets. De mai à
octobre, il organise des sorties éducatives, les Turtle Walks .
Reconnu pour son parcours à pied qui emprunte un véritable labyrinthe souterrain,
Aktun Chen propose une plongée guidée avec masque et tuba dans un cenote
couvert aux fonds exceptionnels, ainsi qu’un réseau de 10 tyroliennes, des ponts
suspendus et un petit zoo.
Entre le village de Chemuyil et le site de Xel-Há, au bout d’une route de terre
apparaissent la jolie plage de Xcacel et le Santuario de la Tortuga Marina
Xcacel/Xcacelito. La plage est considérée comme le lieu de nidification de tortues
marines le plus important du Mexique. L’accès en est parfois limité du début mai à la fin
octobre.
À Chemuyil, une expérience familiale à ne pas manquer est la visite interactive du
Jungle Place – Spider Monkey Conservancy , un centre d’hébergement et de
protection des singes-araignées. Avec une approche pédagogique et respectueuse des
animaux, il invite les visiteurs à interagir et à jouer avec les singes ou encore à les
nourrir.
Xel-Há. © Captain DJ
Xel-Há vaut résolument le détour. Plus grand « aquarium naturel » du monde et
vieux de 125 000 ans, Xel-Há (qui veut dire « où naît l’eau »; prononcer Chel-Ha) fut
notamment le port de commerce de la ville maya de Cobá pendant la période classique.
Au total, cinq rivières souterraines s’y rejoignent pour se jeter dans la mer. En plus de
la plongée-tuba, notons, parmi les installations et activités, l’accès aux superbes
sentiers dans la jungle (praticables en poussette), la descente de rivière sur tube le long
des mangroves, la randonnée à vélo pendant laquelle on peut parfois observer des
agoutis et des coatis et les tyroliennes.
Si l’archéologie vous intéresse, sachez que la Zona Arqueológica de Xel-Há est
située du côté ouest de la route 307, à quelques centaines de mètres de l’entrée du parc
de Xel-Há. Le site est paisible et charmant. Apportez votre maillot, car on peut s’y
baigner.
Idéal pour les familles, le parc Hidden Worlds abrite un excitant réseau de
tyroliennes de toutes sortes. On y organise des sorties au Cenote Takbelum, l’un des
plus beaux cenotes pour la plongée-tuba, et des activités de tyrolienne dans des grottes
aux stalactites impressionnantes (et parfaitement naturelles). Relié au plus vaste réseau
de cenotes de la péninsule du Yucatán, ce site de plongée sous-marine très populaire
comprend deux cenotes partiellement couverts. La plongée-tuba permet d’observer des
poissons et des formations rocheuses. La beauté du Cenote Dos Ojos fut
immortalisée dans le film IMAX Journey into Amazing Caves, paru en 2001.
Le Cenote Dos Ojos. © iStockphoto.com/diegocardini
Le Cenote Sac Actún est l’un des cenotes les plus appréciés des visiteurs et
des plongeurs. Il est possible de s’aventurer dans les cavernes en nageant dans une eau
limpide sous les stalactites. L’endroit s’avère calme et peu fréquenté.
En face de la Bahía Soliman, un peu au sud du restaurant Oscar & Lalo, se trouve le
Labnaha Eco-Park , aussi nommé A Magic Mayan World. Il s’agit d’un «
écoparc » dans le sens propre du terme : un nombre limité de visiteurs, des profits qui
sont investis dans la protection de la faune et de la flore, le souci concret d’être
authentique et de préserver la beauté des lieux. On y propose des excursions en petits
groupes pour la plongée sous-marine en cenote, mais la visite classique du parc inclut
deux tyroliennes, une sortie en canoë, la plongée-tuba dans le Cenote Labnaha et la
visite du fascinant réseau souterrain qui relie les cenotes.
Tulum
La région de Tulum se divise en trois zones distinctes : la zone archéologique (zona
arqueológica de Tulum), la ville (Tulum Pueblo) et la plage (Tulum Playa ou zona
hotelera).
Tulum (mot maya signifiant « mur ») a connu son apogée entre l’an 900 et l’an 1540,
soit au moment du déclin des grandes villes de l’intérieur. C’était l’un des seuls centres
cérémoniels encore en activité quand les Espagnols arrivèrent au Mexique au XVIe
siècle. La zone archéologique se trouvant sur une falaise qui surplombe la mer,
vous pourrez y admirer de magnifiques paysages et vous baigner dans la mer.
Parmi les bâtiments les plus impressionnants, notons le temple des Fresques, dont les
fresques colorées représentent l’univers tel que l’imaginaient les Mayas. Face à la mer,
au point le plus élevé, vous verrez le Castillo. Tout à côté se trouve le temple du Dieu
descendant. Quelques autres structures de moindre importance sont disséminées aux
alentours.
Il règne toujours une ambiance décontractée sur Tulum Pueblo et l’on y trouve tous
les services nécessaires aux voyageurs, une artère commerciale dotée de belles
boutiques d’artisanat et de bons restaurants. Le village est relié à la plage par une
agréable voie cyclable (et pédestre) en retrait de la route. Cette voie de 2 km, qui n’est
malheureusement pas éclairée le soir, débute à l’intersection de l’Avenida Tulum et de
la route 109, qu’elle suit jusqu’à Tulum Playa.
Sur la route menant à Cobá, ne manquez pas de visiter le Tulum Monkey Sanctuary
, qui, en plus d’abriter une population de singes-araignées, offre un agréable sentier
de randonnée dans la jungle. Il est possible d’y apercevoir des cerfs, des canards, des
dindons, des chevaux et des ânes. Le sentier mène jusqu’à un pont suspendu ainsi qu’à
des grottes et des cenotes que les visiteurs peuvent explorer. Deux cenotes sont
propices à la baignade et à la plongée-tuba.
Tulum Playa (zona hotelera) se trouve entre les ruines et l’entrée de la Reserva de
la Biosfera Sian Ka’an. Elle présente, dans une ambiance bohème, un chapelet continu
de restaurants, boutiques, cabañas et hôtels, petits ou moyens (pas de tout-inclus ni de
mégacomplexes), qui donnent sur la magnifique plage ou sur la jungle. Cette plage
bordée de palmiers s’avère plus sauvage en direction sud, vers la Reserva de la
Biosfera Sian Ka’an.
Cobá
Témoin muet de l’élégance intemporelle de la glorieuse époque maya, à jamais
disparue mais pas tout à fait oubliée, la Zona Arqueológica de Cobá se dresse
solennellement à 44 km à l’ouest de Tulum. On suppose qu’entre 800 et 1100 apr. J.-C.
Cobá, alors à son apogée, comptait environ 55 000 habitants et rivalisait de prestige
avec la splendide cité de Tikal, au Guatemala. D’ailleurs, contrairement à Chichén Itzá,
où prime un mélange d’architectures maya et toltèque, l’architecture de Cobá est du
style Petén qui caractérise Tikal.
L’attrait principal de l’ancienne ville, Nohoch Mul (temple du Dieu descendant),
détient le titre de la plus haute pyramide du Yucatán. On n’en atteint le sommet, à 42 m,
qu’après avoir gravi 120 marches. Au sommet, vous pourrez admirer une fresque
représentant le Dieu descendant. À côté de la pyramide se trouve une stèle haute de 4 m
où sont gravés des hiéroglyphes qui indiquent la date du 30 novembre de l’an 780 de
notre ère. Elle porte l’illustration de personnages des différentes classes sociales
mayas.
Laguna de Bacalar
Juste au nord de Chetumal, capitale tranquille de l’État de Quintana Roo, les eaux
turquoise de la Laguna de Bacalar, calmes et invitantes, accueillent les voyageurs en
quête d’un lieu de villégiature authentique et paisible. Des hôtels et des restaurants
bordent la lagune à Bacalar, où le Fuerte San Felipe abrite un petit musée sur l’histoire
locale et la piraterie.
Parmi les lieux les plus propices à la baignade, notons Playa Entrega , située dans
la Bahía Santa Cruz , qui accueille quelques fois par mois les bateaux de croisière.
Les amateurs de plongée sous-marine et de plongée-tuba opteront pour la Bahía San
Agustín tandis que les surfeurs trouveront les meilleurs spots à la Bahía
Conejos et la Bahía Chahue . Reconnue pour ses restaurants de fruits de mer
sympathiques et son ambiance détendue, la plage de la Bahía Maguey propose
plusieurs sports nautiques.
Le Parque Nacional Huatulco. © iStockphoto.com/CharlieRamos
Plusieurs de ces baies (dont San Agustín, Chachacual, Riscalillo, Cacaluta, Maguey et
Organo) sont protégées par le Parque Nacional Huatulco . Les voyageurs qui
souhaitent observer les oiseaux se rendent en bateau à la Bahía Chachacual .
L’écosystème du parc, caractérisé par une forêt tropicale sèche, abrite près de 300
espèces d’oiseaux, plus d’une centaine d’espèces de mammifères (dont des fourmiliers
et des félins tels que les ocelots et les jaguarondis) et 400 espèces de papillons.
À l’est de la Bahía Conejos, La Bocana marque le point de rencontre du Río
Copalita avec le Pacifique, à l’extrémité est de la zone de villégiature. La plage est
dotée d’installations touristiques et de restaurants. Toujours vers l’est en quittant La
Bocana, vous atteindrez, environ 6 km plus loin, à la limite est de la station balnéaire de
Huatulco, le village de Copalita , un petit bled paisible niché à l’intérieur des terres
sur le Río Copalita, et qui abrite le Parque Eco-Arqueológico Copalita . Récemment
mis au jour, ce joli site archéologique fut occupé dès 900 av. J.-C. En plus d’un
intéressant musée, on y trouve un sentier qui mène à un ancien terrain de jeu de balle, à
quelques structures et au sommet d’une falaise sur laquelle est posée une pierre
sacrificielle.
Entre Huatulco et Puerto Escondido
À 50 km à l’ouest de l’aéroport de Huatulco se trouve la bourgade de Puerto Ángel.
Son port, construit vers 1850 pour le transport maritime du café et du bois, a été
pendant une courte période le port le plus achalandé de l’État. Après le boom du
développement touristique (1960-1980), l’endroit a quelque peu perdu de son lustre. Si
sa plage principale n’est pas recommandée pour la baignade, les environs disposent
néanmoins d’agréables baies aux eaux plus calmes. Du côté est, les baies abritent Playa
Estacahuite (baignade et plongée-tuba, service de restauration et location), Playa
La Mina (baignade et plongée-tuba, sans service), Playa La Boquilla (baignade
et plongée-tuba, service de restauration) et Playa La Tijera (plongée-tuba, sans
service).
À l’ouest de Puerto Ángel s’étend la célèbre plage de Zipolite , qui, bien qu’elle
compte aujourd’hui plusieurs établissements de moyenne et haute gamme, a su
conserver son atmosphère décontractée et accueille toujours les nudistes. On s’y rend
pour pratiquer le surf dans un spot magnifique et vivre le farniente avec une
sympathique communauté de voyageurs. Le site offre encore la possibilité de loger
directement sur la plage sans se ruiner. La longue plage de Zipolite est rarement propice
à la baignade, mais tout près, la baie qui abrite Playa del Amor , une plage nudiste,
est paisible et parfaite pour se baigner.
Un surfeur à Playa San Agustinillo. © Dreamstime.com/Carlos Sanchez Pereyra
Playa Mazunte , la plage principale, s’avère un bon spot pour les surfeurs
expérimentés et est un site idéal pour assister au coucher du soleil. Plus à l’ouest, la
petite Playa Riconcito se veut familiale et propice à la baignade. Un agréable
sentier sur la péninsule rocheuse de Punta Cometa relie Playa Riconcito et Playa
Mermejita , une belle plage sauvage qui convient à la promenade et au bain de
soleil, et qui est située encore plus à l’ouest. La péninsule offre une vue splendide sur
l’océan et, selon la saison, il n’est pas rare d’y apercevoir des baleines et d’autres
mammifères marins tels les dauphins.
En route vers Puerto Escondido, on arrive au village de La Ventanilla (la formation
rocheuse rappelle une « fenêtre », d’où son nom), qui propose des excursions
d’observation de la faune à bord d’embarcations naviguant à travers les mangroves.
D’une riche biodiversité, les mangroves abritent des crocodiles, des tortues et plusieurs
espèces d’oiseaux aquatiques.
Puerto Escondido
Puerto Escondido, le « port caché », est un havre tropical parfaitement serti autour
d’une baie en fer à cheval où la température annuelle moyenne est de 28°C, rarement
sous 22°C ou au-dessus de 31°C.
La municipalité comme telle s’étend au-delà de la Bahía Principal en direction du sud-
est jusqu’à Playa Zicatela, une plage de surf réputée à travers le monde; mais aussi sur
les flancs de la colline qui se dresse au nord de la baie, là où les résidents du principal
secteur de la ville contemplent les magnifiques plages qui s’étirent en contrebas; et
enfin vers l’ouest jusqu’à des anses idylliques – Playa Puerto Angelito, Playa
Manzanillo, Playa Carrizalillo – et Playa Bacocho, une autre large étendue sablonneuse
en bordure du majestueux Pacifique.
Playa Zicatela se présente comme une étendue apparemment sans fin de sable
farineux, engagée dans un affrontement perpétuel, et pour ainsi dire surnaturel, avec
l’impitoyable Pacifique. Les forces déployées dans cette bataille produisent les
fabuleuses vagues qui ont fait de Zicatela une destination de rêve pour les surfeurs des
quatre coins du globe. La mer est ici très dangereuse et on enjoint instamment les
visiteurs de ne pas s’y baigner. L’action se concentre autour d’El Cafecito, où les
surfeurs se réunissent le matin, autour de la ligne de démarcation entre les sections de
surf et de bodyboard de la plage, plus ou moins en face du poste de secours des
sauveteurs. Les surfeurs sont des lève-tôt et l’atmosphère d’El Cafecito, aux environs
de 6h ou 7h, est chargée d’anticipation. La plage est magnifique et bordée d’excellents
restaurants, de sorte qu’il n’est pas si difficile de rester hors de l’eau d’autant plus
qu’elle ne se prête pas à la baignade.
Playa Manzanillo et Playa Puerto Angelito sont, dans l’ordre, les deux
premières plages à l’ouest de Playa Principal et elles partagent une petite baie bordée
de restaurants-palapas, dotés de hamacs et garnis de chaises et de parasols de plage.
Manzanillo est la plus tranquille des deux et on y pratique le volleyball de plage, mais
toutes deux attirent beaucoup de monde, surtout les fins de semaine, plutôt familiales, ce
qui contribue à créer une merveilleuse atmosphère de fête. Ces plages se prêtent à la
baignade, au bodyboard et à la plongée-tuba.
Acapulco
C’est en 1532, lors de l’exploration de la côte du Pacifique, que les conquistadors
espagnols découvrent la baie d’Acapulco et la baptisent « Puerto Marqués », connu
aujourd’hui sous le nom d’Acapulco. Après la période coloniale, cependant, le petit
port sombre dans l’oubli et la stagnation, et ce n’est qu’à l’aube du XXe siècle que la
baie d’Acapulco suscite un regain d’intérêt. Cette fois, c’est la beauté de son site, alliée
à son emplacement idéal, pas trop loin de México, qui lui assure ce renouveau. Entre
les années 1930 et 1960, un nombre impressionnant de personnalités de tout ordre
(vedettes, hommes d’État, écrivains, millionnaires, etc.) défilent sur les lieux et
succombent littéralement au charme de la « perle du Pacifique ». Le panorama, avec ses
plages de sable doré blotties au creux d’une baie entourée d’une impressionnante chaîne
de montagnes, la Sierra Madre del Sur, est mémorable.
Acapulco. © iStockphoto.com/Jodi Jacobson
Un plongeur à La Quebrada.
© iStockphoto.com/rickeyre
Nul ne saurait quitter la magique Acapulco sans avoir observé au moins une fois les
célèbres clavadistas. C’est en empruntant un chemin du nom de La Quebrada que
vous accéderez au sommet des falaises d’où vous pourrez admirer d’athlétiques
Mexicains exécutant des plongeons d’une hauteur de 25 m à 35 m dans les eaux du
Pacifique. Le soir, ils plongent avec des torches enflammées en main et offrent un
spectacle saisissant!
Zihuatanejo et Ixtapa
Installées dans de splendides baies bordées par la Sierre Madre et offrant des couchers
de soleil d’une beauté émouvante, les stations balnéaires voisines de Zihuatanejo et
d’Ixtapa possèdent un charme complètement différent. Zihuatanejo se veut authentique,
paisible et décontractée, tandis qu’Ixtapa se révèle plus moderne, achalandée (elle
attire de nombreux touristes mexicains) et ponctuée de nombreux complexes hôteliers
dont certains très luxueux. Au sud de l’aéroport international qui dessert les stations se
trouve la belle Playa Blanca (restauration et services, mais pas de baignade) à partir
de laquelle on peut apercevoir, au large, les fantomatiques Morros de Potosí , ces
rochers blancs (couverts de guano) qui émergent de l’océan et accueillent des colonies
d’oiseaux. Plus au sud, le tranquille village de Barra de Potosí est agréablement
situé entre une jolie plage et une lagune qui foisonne de vie. Il est possible d’y faire du
kayak et de l’équitation.
Zihuatanejo. © iStockphoto.com/Arturo Peña Romano Medina
Au nord de l’aéroport, avant d’atteindre Zihuatanejo, ne manquez pas de faire une pause
à la paisible Playa Larga . On ne s’y baigne, pas mais la plage est magnifique, peu
fréquentée et on y trouve quelques restaurants et hôtels.
Situées au nord de Playa Larga, Playa Manzanillo (sauvage) et Playa Las Gatas
(service de restauration) sont accessibles par bateau depuis le quai municipal de
Zihuatanejo et demeurent à l’écart des foules. Elles sont propices à l’observation des
mammifères marins (dauphins et baleines), à la pratique de la plongée-tuba et du surf.
Parmi les meilleures plages de la baie de Zihuatanejo, notons la charmante Playa La
Ropa . Cette plage à l’ambiance familiale et décontractée est l’une des rares
plages qui convient à la baignade. La petite Playa Madera , où il est parfois
possible de faire trempette, est aussi calme et appréciée des voyageurs. Enfin, l’animée
Playa Principal (ou Playa del Puerto) se trouve au centre de la ville et offre un bon
choix de restaurants et de splendides panoramas. Depuis le quai, plusieurs entreprises
et des marins proposent des excursions de pêche et font le taxi jusqu’aux plages des
alentours. Agréable pour flâner, la plage ne convient toutefois pas à la baignade.
La plaisante ville de Zihuatanejo se prête bien au lèche-vitrine et au farniente. Sa
promenade en front de mer (malecón), nommée Paseo del Pescador , permet de
faire de belles trouvailles. La ville abrite aussi le tout petit (mais très intéressant)
Museo Arqueológico de la Costa Grande , qui expose des artéfacts
précolombiens ainsi que des œuvres d’artistes locaux.
À Ixtapa, Playa El Palmar , la plage principale, est idéale pour les randonnées
matinales, le surf et l’observation des dauphins et des baleines. La marina propose des
services de location d’équipement pour tous les sports nautiques imaginables! La
station balnéaire compte deux terrains de golf, et certains établissements hôteliers sont
accrochés aux falaises surplombant l’océan. Au nord de la petite péninsule de Punta
Ixtapa s’étend la belle Playa Quieta , à l’ambiance familiale et souvent propice
à la baignade. Non loin, au large, se trouve l’Isla Ixtapa . Accessible en bateau-
taxi depuis Playa Linda (au nord de Playa Quieta), elle est renommée pour la plongée-
tuba et abrite une jolie plage qui convient à la baignade.
De retour sur la côte Pacifique, en route vers Puerto Vallarta, vous verrez les villages
de Barra de Navidad et Melaque, qui entourent de part et d’autre la Bahía de Navidad.
Barra de Navidad est un sympathique village bordé par deux lagunes et l’océan. Il
abrite de beaux complexes hôteliers, plusieurs restaurants et possède un superbe
malecón, parfait pour une balade et une séance de lèche-vitrine. Ne manquez pas les
marchés du mercredi et du samedi! De l’autre côté de la Laguna del Tule, le village de
Melaque est un lieu de prédilection pour les retraités mexicains, et la partie ouest de la
plage principale convient à la baignade.
Au nord de Melaque, l’accueillant petit village de pêcheurs de La Manzanilla
offre une ambiance bon enfant et sans prétention. En plus de sa plage, qui convient au
bodyboard et à la baignade, on y trouve des restaurants et des résidences hôtelières.
Plusieurs retraités américains et canadiens passent l’hiver ici. Un circuit pédestre
nommé Camino del Arte de La Manzanilla propose de faire découvrir les œuvres
d’artistes qui résident au village (toute l’année ou en partie).
La Costa Careyes. © Dreamstime.com/Otto Dusbaba
Plus au nord se dévoile la saisissante Costa Careyes , occupée entre autres par
de luxueux établissements hôteliers intimes au charme chic-rustique. Plusieurs des
petites baies et anses sont propices à la baignade et au kayak. Derrière cette côte
s’étend la Reserva de la Biosfera Chamela-Cuixmala, où la forêt tropicale sèche
abrite une flore et une faune abondantes et diversifiées.
Puerto Vallarta
Avantageusement située au creux de la Bahía de Banderas avec pour toile de fond
les massifs rocheux de la Sierra Madre, la station balnéaire de Puerto Vallarta se révèle
être beaucoup plus qu’une simple destination soleil. Ville dynamique, généralement
sécuritaire et animée de jour comme de soir, elle offre de splendides plages, des
activités de plein air dont une multitude de sports nautiques, un parc aquatique, un zoo
et un jardin botanique.
La Parroquia de Nuestra Señora de Guadalupe et la Bahía de Banderas, à Puerto
Vallarta.
© iStockphoto.com/rolfe_tessem
Viejo Vallarta , le secteur historique (aussi nommé Zona Romántica) de cette ville
coloniale aux paisibles rues pavées, est ponctué de magnifiques bâtiments au cachet
indéniable, notamment la magnifique Parroquia de Nuestra Señora de Guadalupe
. Ce quartier est traversé par une rivière où trône l’Isla Cuale , une petite île
verdoyante accessible par de petits ponts et dotée d’un agréable marché et de quelques
cafés.
À l’embouchure du Río Cuale se trouve Playa Los Muertos , qui attire une foule
bigarrée composée de familles mexicaines et de touristes provenant de partout dans le
monde et parmi lesquels la communauté gay est particulièrement bien représentée. À
l’extrémité sud de la plage débute le malecón et se trouve le Muelle de Playa Los
Muertos , le quai d’où partent de nombreux bateaux-taxis et sur lequel s’élève une
magnifique structure rappelant une voile. Jalonné de sculptures et de divers commerces,
le malecón, très animé, est aussi idéal pour faire des emplettes, s’attabler dans un
excellent restaurant ou contempler le soleil plonger doucement dans l’océan.
Depuis le Muelle de Playa Los Muertos, il est possible d’atteindre des plages plus
sauvages et intimes au sud de la ville, comme Playa Yelapa et Playa Las Ánimas
, ou de prendre part à des excursions de plongée-tuba autour des rochers du Parque
Marino de Los Arcos .
Au nord de la section historique se trouve la marina, qui s’entoure d’un terrain de golf
et d’un quartier huppé, tout juste flanqué par l’aéroport international. Puis, le Río
Ameca marque la limite de la station balnéaire avec la frontière de l’État de Nayarit et
le secteur de Nuevo Vallarta, qui abrite de nombreux complexes hôteliers le long d’une
belle plage animée offrant tous les services. La baignade y est généralement possible.
Sayulita. © iStockphoto.com/beklaus
À une heure de l’aéroport de Puerto Vallarta, San Francisco , souvent appelé San
Pancho, est un autre village authentique, accessible et charmant, qui se démarque par la
qualité de son accueil et des services offerts aux voyageurs, qui peuvent s’adonner au
kayak de mer, à la randonnée pédestre, au golf, le surf et à la baignade.
Dans une plaine agricole fertile, au pied des montagnes de la Sierra Madre, la ville de
La Peñita de Jaltemba est certes plus étendue que les villages de Sayulita et de San
Francisco, mais n’en offre pas moins un cadre paisible et agréable. Chaque jeudi, son
marché en plein air (produits maraîchers et artisanat) attire les foules! Au sud du Río
Arroyo Guinea se déploient la plage animée de Rincón de Guayabitos, une station
balnéaire populaire, et celle de Los Ayala, plus tranquille et en retrait. Toute deux
feront le bonheur des baigneurs.
Plus au nord, la Bahía de Matanchén abrite Las Islitas , un spot de surf très prisé
pour ses longues vagues. Puis suit la ville de San Blas , nichée entre deux rivières.
Il s’agit d’un point de chute parfait pour explorer les alentours, riches en attraits
naturels et touristiques. La plage principale de San Blas, la vaste Playa el Borrego ,
bénéficie d’une large section peu profonde. Il est agréable de se promener dans les
jolies rues de la ville, qui présente quelques beaux exemples d’architecture coloniale
ainsi que des ruines intéressantes, dont celles de La Contaduría (ancien fort) et de
l’Iglesia Nuestra Señora del Rosario . Des excursionnistes proposent des sorties
guidées à bord d’embarcations motorisées à travers les mangroves peuplées de
crocodiles et d’oiseaux aquatiques. D’autres agences se spécialisent dans l’organisation
d’excursions d’observation des baleines (novembre à avril) ainsi que de randonnées
pédestres.
Baja Med
Tendance culinaire issue de Tijuana, Baja Med est une intéressante fusion de la
cuisine mexicaine, méditerranéenne et asiatique. Si le tout peut sembler étonnant,
les saveurs s’harmonisent parfaitement, en toute fraîcheur. S’appuyant sur les
produits et ingrédients locaux et souvent biologiques, cette cuisine fait la part belle
aux poissons et fruits de mer ainsi qu’aux légumes, vins et olives du Valle de
Guadalupe.
Au sud de Tijuana, Rosarito se présente comme une station balnéaire festive, populaire
et très fréquentée. Une foule d’activités nautiques y sont proposées et l’on peut s’y
adonner à l’équitation et même faire des balades à dos de chameau! En poursuivant vers
le sud, les visiteurs croiseront Ensenada, l’un des plus importants ports du pays. En
hiver, il est possible d’y observer les baleines au large. Ensenada est le point de départ
idéal pour arpenter la magnifique route des vins du Valle de Guadalupe (plus
de 60 vignobles), dont les paysages verdoyants, qui s’étalent au pied des montagnes,
charmeront les amateurs de produits viticoles de qualité.
Du côté du golfe de la Californie, Bahía de Los Ángeles est l’endroit idéal pour une
excursion de pêche et pour nager avec les requins-baleines, ces immenses poissons
inoffensifs, au cours des mois d’août, septembre et octobre.
En poursuivant vers le sud, à mi-chemin entre Tijuana et Cabos San Lucas, il ne faut pas
manquer de faire un arrêt à San Ignacio , une merveilleuse oasis bordée de dattiers.
La jolie ville abrite une mission érigée par les Dominicains en 1768. Construit en
pierres volcaniques, ce majestueux édifice domine la paisible place. Non loin de San
Ignacio, sur la côte du golfe de la Californie, la petite ville minière de Santa Rosalía
a de quoi surprendre les visiteurs qui s’y arrêtent. Vers la fin des années 1880, une
entreprise française s’est installée à Santa Rosalía pour exploiter la mine de cuivre.
Encore aujourd’hui, les bâtiments aux façades de bois, une rareté au Mexique, et
l’église, dessinée par nul autre que Gustave Eiffel, rappellent l’influence française sur
la bourgade. Un traversier relie Santa Rosalía et Guaymas, dans l’État de Sonora.
Le Parque Nacional Bahía de Loreto. © iStockphoto.com/Sam Camp
Plus au sud sur la côte, nichée dans un magnifique paysage montagneux ponctué de
cactus, et bordée d’une baie aux eaux turquoise, Loreto a beaucoup à offrir aux
visiteurs. Protégé par le Parque Nacional Bahía de Loreto, l’endroit est calme et se
prête bien aux randonnées de vélo de montagne et aux activités nautiques telles que le
kayak de mer, la plongée, l’observation des baleines et l’exploration des îles qui
émergent au large, où il est possible de faire du camping sauvage. Jadis capitale de
l’État, la jolie petite ville, plus ancienne de la péninsule de Baja California, se parcourt
aisément à pied et abrite la Misión de Nuestra Señora de Loreto Conchó , érigée en
1740.
Les peintures rupestres de la Sierra de San Francisco. © iStockphoto.com/yourmap
Dans les montagnes environnantes de la Sierra de San Francisco se trouvent des grottes
dont les parois sont ornées de peintures rupestres parmi les plus admirables au
monde et dont certaines dateraient de 9 000 ans.
La Paz. © iStockphoto.com/Sam Camp
Dotée d’une ambiance détendue et conviviale, la mignonne petite ville de San José del
Cabo abrite la Misión de San José , une jolie église d’allure sobre et aux douces
couleurs jaune paille et blanc. En face de l’église, le zócalo reçoit les visiteurs et les
habitants de la ville qui viennent s’y détendre à toute heure du jour. Plus à l’est s’étend
la Plaza Teniente José Antonio Mijares , un agréable jardin fréquenté par les
artistes, qui apporte un peu de fraîcheur au centre de la ville.
Sur le boulevard Antonio Mijares s’élève le Palacio Municipal (1891), qui présente
une jolie architecture néoclassique. Le plus vieux quartier de San José, grosso modo
situé entre la Calle Degollado et la Calle Hidalgo, au nord de Zaragoza, s’avère aussi
le secteur le plus joli et le plus intéressant. Un charme certain émane de ses petites rues,
dont certaines ne sont pas revêtues, et de ses vieilles maisons à étage peintes de
couleurs chaudes, qui portent sur leur toit, en guise de coiffe, une terrasse enjolivée de
bougainvillées. Qui plus est, le quartier commence à se peupler de bons restaurants et
de jolies boutiques, ce qui ajoute à son charme.
L’Estero de San José s’étend juste à l’est de la ville. Il s’agit d’une zone
écologique protégée, au cœur de laquelle le Río San José, une petite rivière, coule
depuis la Sierra de la Laguna jusqu’à la mer de Cortés. Bordé par une belle palmeraie,
ce territoire attire une foule d’oiseaux. Avant de se jeter dans la mer houleuse, la rivière
s’élargit considérablement en créant une belle nappe d’eau aux multiples petites
criques, en partie séparée de la mer par une étroite bande de sable qui ferme la plage
Costa Azul. L’endroit est tout simplement magnifique. Les visiteurs peuvent s’y balader
à pied ou louer une embarcation pour y naviguer tranquillement.
La portion entre San José del Cabo et Cabo San Lucas est sillonnée par une belle route
ponctuée de paisibles plages de sable blanc, de belvédères et bordée de terrains de golf
et d’hôtels, dont d’immenses et luxueux complexes. Lovée à la pointe d’une longue
péninsule, dans la Bahía San Lucas , Cabo San Lucas possède un charme certain
et de magnifiques attraits naturels.
Au centre d’un petit parc à l’entrée de la ville, un grand marlin sculpté dans la pierre
représente bien l’un des principaux attraits de Cabo, la pêche aux gros poissons. Le
Paseo de la Marina compte un musée marin, des boutiques, des bars et des restaurants
et bourdonne en soirée d’une animation particulièrement fébrile. La Marina est un
endroit des plus agréables qui grouille d’activités tournées vers la mer. Longeant la
marina, le Malecón , une voie piétonne revêtue, côtoie la mer sur une bonne
distance et permet de déambuler tranquillement et de s’arrêter dans l’un des restaurants
flanqués de jolies terrasses. Dans la ville, le zócalo, vaste et joli avec son kiosque et
ses arbres, accueille, le soir, les amoureux et les familles.
Le Malecón de Cabo San Lucas.
© iStockphoto.com/SPrada
Playa del Amor compte parmi les plus beaux attraits de Cabo. Cette superbe
plage de sable blond est baignée par deux mers et lovée entre les roches du Finisterra.
Le site s’avère idéal pour la plongée-tuba et la plongée sous-marine, puisque l’eau du
côté de la Bahía San Lucas est d’une limpidité parfaite et abrite une riche vie marine.
Attention toutefois, du côté du Pacifique il n’est pas recommandé de se baigner, la mer
étant dangereuse; la plage porte d’ailleurs de ce côté le nom de Playa del Divorcio
(plage du divorce)! Vous pourrez y admirer à loisir les aspérités de la pierre et la
végétation qui s’y accroche, observer les otaries qui se tiennent sur les rochers des
alentours ou explorer l’une des cavernes creusées par le ressac. Bref, un lieu idéal pour
la détente et l’exploration!
Longue plage de sable blanc qui entoure presque toute la Bahía San Lucas, la très jolie,
populaire et festive Playa El Médano propose les formations rocheuses du
Finisterra comme toile de fond. Ses eaux tranquilles sont propices à la baignade, mais
sur de courtes distances, puisque les nageurs doivent partager l’espace avec les
nombreux bateaux et motomarines.
Longer la côte Pacifique en direction nord, vers Todos Santos, offre une belle occasion
d’admirer des scènes grandioses : entre la mer, qui se brise sur des rochers escarpés, et
la montagne, le désert se hérisse de majestueux cactus. Todos Santos est une jolie
et agréable petite ville où plusieurs artistes venus du nord ou d’ailleurs au Mexique ont
choisi de s’établir. On y trouve donc de nombreuses galeries d’art et d’artisanat. Face
au zócalo s’élève l’Iglesia Nuestra Señora del Pilar (1748), dont le parvis offre
une belle vue sur les environs. Derrière l’église se dresse l’Hotel California, qui
attire les inconditionnels du rock qui prétendent qu’il a inspiré la chanson mythique du
même nom au groupe américain The Eagles.
Un peu plus loin dans la Calle Obregón, le dynamique Centro Cultural abrite un petit
musée d’histoire locale qui renferme toutes sortes d’objets permettant de se faire
une bonne idée de l’histoire de la région. Le hall d’entrée du Centro Cultural se pare
d’une belle fresque datant de 1930, au fort caractère révolutionnaire.
Todos Santos s’anime au mois de février pendant la Fiesta de Artes, un festival qui
attire des artistes de tous les courants, et au mois d’octobre lors des célébrations
religieuses et culturelles de la Fiesta de la Virgen del Pilar.
Les visiteurs qui veulent se rendre dans l’État de Sinaloa, de l’autre côté du golfe de la
Californie, peuvent prendre le traversier à La Paz. Ils débarqueront au port de
Topolobampo (Los Mochis) ou de Mazatlán.
La ville portuaire et balnéaire de Mazatlán est surtout reconnue pour son Carnaval
, l’un des plus importants au monde, qui a lieu au mois de février et dont les
festivités s’étendent sur plus d’une semaine. La ville est aussi appréciée pour ses
plages, avec pour toile de fond les îles de Pájaros et de Venados, son très joli malecón
et sa zone touristique appelée zona dorada, avec hôtels, boutiques et restaurants. Ne
manquez pas de visiter l’Acuario Mazatlán , qui est beaucoup plus qu’un simple
aquarium! On y propose en effet une foule d’activités et d’installations dont un musée,
un sentier parcourant un jardin botanique abritant des aires zoologiques (oiseaux,
grenouilles, crocodiles), de la plongée avec des requins, des otaries et des raies, des
spectacles animaliers et des bassins tactiles.
Los Mochis offre pour sa part quelques attraits dignes de mention, entre autres le très
agréable Jardín Botánico Benjamín F. Johnston (dans le Parque Sinaloa), un vaste
espace verdoyant qui recèle aussi les vestiges de la Casa Grande Mansión. Ce
bâtiment appartenait jadis à l’Américain Benjamin Francis Johnston, qui a implanté un
important moulin à canne à sucre à Los Mochis. Près de là se trouve le Museo
Regional del Valle del Fuerte, un musée d’art contemporain et un très dynamique
promoteur de la culture régionale.
C’est à Los Mochis que débute le chemin de fer panoramique qu’est le Ferrocaril
Chihuahua al Pacífico , aussi appelé El Chepe, qui traverse les paysages à
couper le souffle des Barrancas del Cobre (les « canyons du cuivre » : une
vingtaine de canyons dont les sommets frôlent les 3 000 m d’altitude) et qui termine son
périple d’une quinzaine d’heures à Chihuahua, dans l’État du même nom. Il est possible
de faire des arrêts dans quelques petites villes, dont Creel, dotées d’hôtels et de
services touristiques, afin de mieux profiter du périple.
De Chihuahua à Monterrey
Capitale étatique fondée en 1709, la ville de Chihuahua possède des attraits
majeurs, entre autres le Museo Histórico de la Revolución , installé dans la «
Quinta Luz », l’ancienne résidence du héros de la Révolution mexicaine Pancho Villa.
Le musée traite de l’histoire de ce personnage et de la Révolution par le biais de
photographies, murales, meubles et objets, dont la voiture dans laquelle Pancho Villa se
trouvait lorsqu’il fut assassiné à Hidalgo del Parral, en 1923.
Chihuahua. © iStockphoto.com/Esdelval
Les amateurs d’histoire et d’archéologie ne manqueront pas de faire une excursion aux
ruines pueblos de Paquimé , situées près de la ville de Casas Grandes, à quelque
240 km au nord de Chihuahua. Le peuple Pueblo, qui disparut à l’arrivée des
Espagnols, occupa le site dès 700 de notre ère et y prospéra au cours des XIVe et XVe
siècles. La zone présente les ruines d’innombrables habitations délimitées par d’épais
murs d’adobe, toujours visibles. Les habitants de Paquimé auraient entretenu des
relations commerciales et culturelles à la fois avec les Pueblos du sud des États-Unis et
les différents groupes autochtones du sud du Mexique et de l’Amérique centrale.
Capitale du Nuevo León, Monterrey , entourée de montagnes, est située dans un
cadre d’une beauté saisissante. Le Cerro de la Silla, qui lance ses quatre pointes
rocheuses caractéristiques vers le ciel, apporte une touche dramatique au paysage.
Fondée en 1596, la ville est aujourd’hui un centre économique et industriel des plus
importants. Jeune et dynamique, Monterrey est également considérée comme la capitale
culturelle du nord du Mexique et un endroit où la qualité de vie est parmi les meilleures
au pays.
Près de la splendide Catedral Metropolitana de Nuestra Señora de Monterrey, le
Barrio Antiguo est le quartier historique de Monterrey. Les visiteurs s’y rendent le
jour (le secteur n’est pas recommandé le soir venu) et déambulent dans les rues pavées
parmi les édifices anciens dont les façades ont été admirablement préservées.
Non loin de là, le Museo de Arte Contemporáneo de Monterrey se distingue
par ses expositions d’avant-garde de grande qualité et la beauté de ses installations. Le
musée borde la Macroplaza , ce long parc compris entre le Río Santa Catarina et
le Palacio de Gobierno, qui présente un intéressant amalgame de monuments,
bâtiments, fontaines et autres éléments architecturaux de facture coloniale et moderne. À
l’est du Palacio de Gobierno, une promenade piétonne longe le magnifique Paseo de
Santa Lucía , un canal de 2,5 km aux eaux turquoise, achevé en 2007.
Le canal se termine dans le Parque Fundidora , un vaste parc urbain aménagé sur le
site d’une ancienne fonderie (1900). En plus d’exposer un intéressant patrimoine
industriel, dont de hautes cheminées, le parc abrite des musées, un amphithéâtre, un
centre d’art et un parc thématique. Ancien haut fourneau converti en musée et restaurant,
le Museo del Acero Horno 3 est un excellent centre interactif de sciences et
technologies qui mérite qu’on s’y attarde. Une promenade, installée au sommet de la
structure, permet de bénéficier d’une superbe vue. Les plus courageux pourront
descendre en combinant les joies de la tyrolienne et de la descente en rappel, et
traverser ensuite un pont suspendu.
Le Museo del Acero Horno 3, à Monterrey. © Berenice Garcia
Le football
S’il y a un sport qui enflamme la passion des Mexicains, c’est bien le football (fútbol)!
Il s’agit d’un sport universel qui allie la force physique à la stratégie et qui peut se
pratiquer de façon rudimentaire dans la rue, par des enfants (et des plus grands)
provenant de tous les milieux sociaux. En termes de popularité, il est l’équivalent du
hockey pour les Canadiens ou du football américain pour les citoyens des États-Unis.
Les parties importantes, disputées dans le cadre de championnats, mobilisent le pays
tout entier.
Il existe plusieurs tournois nationaux et continentaux de football professionnel,
fidèlement suivis par les partisans. La Ligue mexicaine de football comprend quatre
divisions : la Liga MX, la Liga de Ascenso, la Segunda División et la Tercera División.
Les trois premières catégories regroupent à elles seules une soixantaine d’équipes.
L’équipe nationale participe généralement à la Coupe du monde et aux Jeux olympiques.
Le Mexique a participé à 14 Coupes du monde, remporté neuf trophées continentaux
pour la Coupe d’or de la CONCACAF et une médaille pour la Coupe des
Confédérations de la FIFA, obtenue en 1999. Les plus grandes victoires de l’équipe
nationale sont celles du Coupe du monde Sub-17 en 2005 et sa médaille d’or lors des
Jeux olympiques de Londres en 2012. En 1970, le Mexique a été l’hôte de la Coupe du
monde, deux ans après avoir accueilli les Jeux olympiques de 1968.
Avec ses quelque 100 000 sièges, le stade Aztèque (Estadio Azteca), situé à México,
est l’un des plus grands stades au monde en termes de capacité (nombre de spectateurs
assis).
Dans le nord du pays, la popularité du baseball et du basketball s’explique par la
proximité des États-Unis.
La tauromachie
Legs controversé de l’Espagne, la tauromachie a fait son entrée au Mexique dès le début
du XVIe siècle. En 1527, Juan Gutiérrez de Altamirano, un cousin de Hernán Cortés,
importe un couple de taureaux et de vaches de la province de Navarre. Le 13 août 1529,
a lieu la première corrida pour commémorer l’anniversaire de la prise de Tenochtitlán,
après une guerre d’usure et un siège qui avait réduit ses habitants à la famine.
Depuis 2011, plusieurs États mexicains ont déclaré la corrida patrimoine culturel
immatériel. L’État d’Aguascalientes, qui accueille la plus grande foire de tauromachie
au pays, soit la célèbre fête foraine, bovine et équine de San Marcos, a été le chef de
file de cette initiative. Les États de Hidalgo, Guanajuato, Zacatecas, Querétaro et
Tlaxcala ont depuis emboîté le pas. Ces décrets ont pour objectifs la protection, la
promotion et la valorisation de la tauromachie. Ils protègent la tenue des corridas, qui
ont fait l’objet, comme partout d’ailleurs, de campagnes visant leur abolition en raison
de la cruauté envers les animaux. Les gouvernements de ces États sont tenus de diffuser
toutes les manifestations culturelles, sociales et économiques liées à la tauromachie.
La charrería
Équivalent mexicain du rodéo, la pittoresque charrería est considérée par plusieurs
comme le sport national. Haute en couleur, cette démonstration d’habileté physique et
manifestation du folklore mexicain a donné naissance au personnage archétypal du
charro. Le spectacle officiel comprend toujours des prétendues escarmouches
(escaramuzas), à savoir des chorégraphies réalisées au trot ou au galop par des femmes
montant en amazone et habillées en Adelita, le personnage féminin emblématique de la
Révolution mexicaine.
Un spectacle de charrería. © iStockphoto.com/GomezDavid
La boxe
La boxe jouit au Mexique d’une grande popularité. À preuve, le Mexique compte le plus
grand nombre de champions du monde dans cette discipline. Chez les hommes,
Salvador Sánchez, Ricardo López (alias El Finito), Rubén Olivares (alias El Púas),
Raúl Macías (alias El Ratón) et Érik « le Terrible » Morales ont laissé leur marque
dans les annales de ce sport. Chez les femmes, on a vu illuminer le ring des boxeuses
mythiques comme Ana María Torres (alias La Guerrera) et Jackie Nava, entre autres.
Les boxeurs de l’heure sont Saúl Álvarez (alias El Canelo) et Julio César Chávez
Junior.
La lutte
La lutte (lucha libre) est un sport ou un spectacle (selon l’œil qui la regarde) qui jouit
d’une longue et solide tradition au Mexique, surtout au sein des classes populaires. Mis
à part la question de savoir s’il s’agit d’un sport ou d’une manifestation pittoresque (ou
vulgaire) du « showbiz », elle représente au pays un passe-temps non négligeable. Elle
a engendré des héros presque mythiques (qui sont toujours masqués) comme El Santo,
le lutteur au masque d’argent, et son rival Blue Demon, qui ont acquis une célébrité
telle qu’ils font maintenant partie du patrimoine national.
Même en niant leur valeur sportive, on ne peut cesser d’admettre que les
représentations de lutte constituent un spectacle haut en couleur, plein d’acrobaties. Au
Mexique, la lutte n’est pas seulement un sport accessible à tous, mais aussi un
événement collectif qui frise tantôt l’hystérie, tantôt la magie du cirque, où le public
participe activement.
L’écotourisme
Avec son extraordinaire biodiversité et sa géographie particulière qui présente déserts,
forêts tropicales, cimes de volcans enneigés, mangroves, récifs coralliens et chaînes de
montagnes, le Mexique possède un énorme potentiel d’activités écotouristiques. Bien
qu’elle ne capte actuellement que 5% du tourisme au pays, il s’agit d’une industrie qui
se développe lentement mais sûrement. On trouve aujourd’hui à loger, le plus souvent
dans des chalets ou de petits bungalows, dans des endroits parfois difficiles d’accès ou
éloignés des centres touristiques de masse.
Plusieurs agences de voyages régionales ou nationales organisent des excursions pour
observer la migration des baleines au large des côtes du Pacifique (de décembre à
avril), pratiquer la plongée sous-marine et la plongée-tuba dans les récifs coralliens
(les deuxièmes au monde après la Grande Barrière), visiter les sanctuaires de
reproduction du papillon monarque à Michoacán, admirer les cascades de la Huasteca
(dans la partie centrale de la Sierra Madre orientale), faire du parapente dans les zones
montagneuses d’Orizaba (État de Veracruz), l’El Salto (État de Guanajuato), de Tapalpa
(État de Jalisco) ou dans le Valle de Bravo (État de México).
Les sports extrêmes comme le rafting et le kayak sont de plus en plus populaires. Les
rapides de la rivière Lacanja (au Chiapas) comme ceux de la rivière Tampaón (San Luís
Potosí), ceux des rivières Filobobos et La Antigua (Veracruz) et ceux de la rivière
Amacuzac (Morelos) sont devenus des destinations populaires pour le rafting.
Les aires protégées qui couvrent le territoire du Mexique sont réparties en 41 réserves
de biosphère, 66 parcs nationaux, 38 zones de protection de la faune, 18 sanctuaires et 5
monuments naturels.
La faune et la flore
La biodiversité, sceau du Mexique
Le Mexique, de plus en plus conscient de la richesse que représente la grande variété
de ses écosystèmes, développe en ce moment une stratégie globale de conservation. Il a
signé en 1992 l’Accord international sur la diversité biologique et, à travers certains
organes comme la Commission nationale de la biodiversité (CONABIO), il a établi un
programme de protection à plusieurs volets qui vont de l’éducation du public à
l’établissement de zones protégées en passant par les campagnes spécifiques à une
espèce comme celle visant à sauver la tortue marine par la surveillance des lieux de
ponte. Le commerce d’espèces animales exotiques est contrôlé. Le pays compte 176
aires protégées (parcs nationaux, réserves, sanctuaires) administrées par la Commission
nationale des zones naturelles protégées (CONANP).
Un Tamandua du Mexique.
© iStockphoto.com/MikeLane45
Parmi les espèces animales endémiques, citons le jaguar (qui a une place importante
dans les légendes et les mythes du pays), le tatou à queue nue, le lamantin, le singe
hurleur, le quetzal, le cacomixtle (un genre de raton), le pejelagarto (une sorte de
brochet crocodile), le marsouin du golfe de Californie et le xoloitzcuintle (aussi appelé
« chien nu du Mexique »), une race de chien sans pelage très ancienne et rare. Bien sûr,
la protection de l’environnement, comme partout ailleurs, fait face aux graves défis
posés par les intérêts du capital et l’appât du gain à court terme.
Le Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC), une agence
du programme des Nations unies pour l’environnement, a inventé le concept de
mégadiversité et accordé ce statut à 17 pays dans le monde, dont le Mexique. Bien que
les pays mégadivers, mis ensemble, occupent moins de 10% de la surface terrestre, ils
abritent pourtant 70% des espèces trouvées sur Terre.
Avec ses 200 000 espèces végétales et animales, le Mexique est non seulement classifié
comme pays mégadivers, mais il affiche aussi une des plus grandes richesses
biologiques par mètre carré, préservant à lui seul de 10% à 12% de la biodiversité
mondiale. L’historien américain Daniel Boorstin, dans son bijou d’érudition intitulé Les
découvreurs, parle du choc idéologique que causa la découverte de cette véritable
pléthore d’animaux inconnus rapportée par les conquistadors, navigateurs et
explorateurs du XVIe siècle.
Malgré cette abondance peu commune de ressources naturelles, le Mexique, comme de
nombreux pays tropicaux, accuse un grand retard économique. Le fait que la moitié de
sa population vit dans des conditions matérielles précaires prouve que le
développement est une question de gestion et de politique, et qu’il a peu à voir avec les
dons de la nature. C’est ce manque d’opportunité qui fait du Mexique un pays de
diaspora. Pourtant les premiers Européens à fouler son sol y avaient vu un Eldorado.
Un caracara du Nord.
© iStockphoto.com/EcoVentures-Travel
Palenque. © iStockphoto.com/ChepeNicoli
Art churrigueresque
Caractérisée par une spectaculaire surcharge ornementale, l’architecture de style
baroque churrigueresque foisonne d’éléments décoratifs dorés, aux motifs réalistes.
L’origine de son nom provient de la famille espagnole Churriguera, dont les trois
frères sculpteurs se sont principalement démarqués par leurs réalisations
architecturales dans la ville de Salamanque, au XVIIIe siècle. Fait curieux, leurs
œuvres, plutôt sobres, s’avèrent peu représentatives de ce courant artistique,
pourtant nommé en leur honneur. En réalité, d’autres architectes espagnols, comme
Pedro de Ribera, incarnèrent ce style flamboyant qui fut très en vogue dans les
bâtiments religieux des villes coloniales mexicaines, comme le Templo de la
Compañía de Jesús (voir Cliquez ici) à Guanajuato.
Templo de la Compañía de Jesús, à Guanajuato. © Marc Rigole
La littérature
Pays de grands écrivains, le Mexique peut se vanter d’avoir vu naître le lauréat du prix
Nobel de littérature 1990, le poète et essayiste Octavio Paz. Son poème Pierre de soleil
(1957) et Le labyrinthe de la solitude (1950), un brillant essai sur la « mexicanité »,
sont ses livres les plus connus. Néanmoins, c’est une femme, religieuse de surcroît,
Sœur Juana Inés de la Cruz (1651-1695), qui est le premier génie littéraire national.
Avant elle, le poète autochtone du XVe siècle Netzahualcóyotl fut une figure importante
de la culture précolombienne.
Octavio Paz en 1988. © Jonn Leffmann
Parmi les auteurs classiques, citons Amado Nervo et Manuel Acuña. Des romanciers
comme Mariano Azuela ou Agustín Yáñez décrivent dans leurs œuvres Los de abajo
(1916) et Al filo del agua (1947), devenues incontournables, l’époque convulsée de la
Révolution. Dans le contexte du conflit armé, ils abordent brillamment le sujet de la
pauvreté de la paysannerie. Ramón López Velarde et José Juan Tablada s’ouvrent pour
leur part à la poésie moderne, alors que du courant réformiste du milieu du XXe siècle
est issu un groupe littéraire de poètes baptisé les Contemporáneos. Ce groupe, qui vit
le jour avec Xavier Villaurrutia, Gilberto Owen, Carlos Pellicer et Salvador Novo,
innove avec une poésie moderne, éloignée de la métrique traditionnelle.
La Malinche
La figure indigène emblématique de la Conquête est sans aucun doute La Malinche.
Alonso Hernández Puertocarrero, membre de l’expédition de Cortés issu de la
noblesse, fit cadeau à ce dernier de cette jeune autochtone qui lui avait été « donnée
». Cortés, la sachant très utile, l’utilisa pour faciliter ses contacts avec les
populations locales. Elle apprit vite l’espagnol et, parlant déjà plusieurs langues
régionales, ne tarda pas à devenir interprète (voir Cliquez ici). À la fois symbole
de trahison et de victime consentante, parce qu’elle partageait le lit du conquérant,
avec qui elle eut un fils, reconnu comme le premier Métis du Mexique, elle
contribua largement à la Conquête et elle est considérée par plusieurs comme la
mère symbolique du peuple mexicain.
Parmi les prosateurs, le plus connu est indubitablement Carlos Fuentes, célèbre pour sa
polyvalence et considéré comme le père de l’essor littéraire latino-américain. Dans La
región más transparente (1958), Fuentes examine un sujet abordé pour la première fois
dans la littérature nationale, la vie complexe et moderne d’une mégapole comme
México. Dans Aura (1962), il offre au lecteur un exemple raffiné de littérature
fantastique. Fernando Del Paso, avec son chef-d’œuvre Noticias del Imperio (1987),
apporte à la littérature mondiale un roman historique des plus imagés, qui dépeint le
court règne de Maximilien au Mexique et la folie de Charlotte de Belgique. Juan José
Arreola fait pour sa part irruption sur la scène littéraire nationale comme premier
nouvelliste mexicain expérimental, avec les récits imprégnés de surréalisme, de thèmes
fantastiques, de parodies et d’humour noir de Confabulario (1952) et de La Feria
(1963).
Les romans et chroniques des chefs de file des nouvelles générations, Xavier Velasco,
Daniel Sada, Jorge Volpi, entre autres, s’inscrivent dans la foulée de la littérature
contemporaine, qui aborde une multitude de thèmes et souscrit à tous les courants
littéraires. Avec Diablo guardián (2003), Velasco aborde le sujet de la prostitution et
de la drogue qui préoccupe la société mexicaine. De son côté, Sada, auteur du roman
Casi nunca (2008), explore à fond les possibilités de la narration à un rythme effréné,
par des prouesses langagières mélangeant la prosodie (étude du rythme) de la poésie et
les expressions du langage familier.
Les sujets abordés dans la littérature mexicaine sont souvent traités avec la touche
magique ayant caractérisé l’essor de l’art latino-américain moderne. On y retrouve la
richesse mythologique des traditions autochtones ainsi que des éléments d’hagiographie,
des exploits de personnages légendaires dont la vie frise souvent le mythe.
L’idiosyncrasie du Mexique, avec ses couleurs, son désert, sa religiosité, sa
problématique sociale centrée sur la pauvreté, les inégalités, le monde autochtone, les
déboires politiques d’une société en voie de démocratisation, les magnicides, la
corruption, la migration et le crime organisé, donne certainement matière à écrire.
Toutefois, les deux chefs-d’œuvre qu’a donnés le pays à la littérature universelle sont le
recueil de nouvelles Le llano en flammes (1953) et le roman Pedro Páramo (1955) du
monumental écrivain Juan Rulfo (1917-1986). Le llano en flammes porte sur la guerre
des Cristeros (voir Cliquez ici), aussi nommée la Guerra Cristera, une confrontation
armée ayant fait rage de 1926 à 1929 entre l’Église et les révolutionnaires fédéraux.
Rulfo racontera que l’image de « la plaine en flammes » lui venait des troupes
gouvernementales parcourant la campagne durant la nuit, flambeaux à la main. Ces
troupes s’opposaient aux fanatiques catholiques qui criaient « Vive le Christ Roi » à
leur approche.
La peinture
Les débuts de l’art pictural mexicain se perdent dans la nuit des temps. Dans des grottes
de Basse-Californie, on retrouve des peintures rupestres datant de 7 500 ans. Les
cultures précolombiennes accordaient une grande importance aux fresques. À preuve,
les dessins ornant les codex aztèques (dont le plus célèbre est le Codex Moctezuma) et
mayas, la céramique et les tenues traditionnelles, sans compter les murales qui décorent
les temples et pyramides de Bonampak, Teotihuacán, Cacaxtla ou Monte Albán.
À l’époque coloniale et durant la vice-royauté, la peinture murale visant à embellir les
couvents et les résidences des nantis connut un grand essor. Les œuvres étaient réalisées
surtout par des peintres autochtones travaillant sous la direction d’un prélat. Ces artistes
très habiles, aux côtés de maîtres européens et néo-hispaniques, ont enrichi leurs
pinceaux de l’art baroque et maniériste. Ils nous ont laissé des chefs-d’œuvre de
peinture religieuse. Parmi les noms à retenir figurent ceux de Baltasar de Echave Rioja,
qui a peint L’église militante (environ 1685) et Le triomphe de l’Église et de
l’Eucharistie (1675), de Cristóbal de Villalpando, à qui l’on doit La lactation de
Santo Domingo (environ 1690), et de Juan Correa, qui a autographié La Pâques de
Marie (1698).
Le XIXe siècle est marqué par le paysagisme et l’art du portrait. On retiendra pour la
richesse de leur palette les noms, entre autres, de Santiago Rebull, José Obregón et
Julio Ruelas, qui, avec des tableaux comme La mort de Marat (1875) ou La découverte
du pulque (1869), traitent avec dramatisme les événements historiques. Le paysagiste
ayant la plus grande renommée au XIXe siècle est José María Velasco Gómez, qui a
laissé sur toile des paysages exquis où sont dépeints les volcans, les villages et les
agaves des hautes terres semi-arides que l’on croirait sortis du roman Au-dessous du
volcan de Malcolm Lowry, publié en 1947. Les toiles à sujets fantastiques de Julio
Ruelas (1870-1907), qui seront reprises plus tard par le surréalisme, apparaissent
comme un point de rupture du style paysagiste.
C’est toutefois au XXe siècle que l’art pictural mexicain se déploie dans toute sa
splendeur. Aucun autre pays d’Amérique latine n’a apporté de si grands noms à la
peinture mondiale. Diego Rivera, David Alfaro Siquieros et José Clemente Orozco, les
trois piliers du muralisme, ont exercé, avec leur « art public », une influence décisive
sur les générations suivantes. Leurs impressionnantes murales, commanditées par les
gouvernements postrévolutionnaires (et même les États-Unis), présentent un amalgame
de thèmes, ancestraux, autochtones et modernes. Elles constituent un retour aux sources.
Le chef-d’œuvre d’Orozco, L’homme de feu (murale peinte en 1938 et 1939), qui orne
les murs de l’Institut Cabañas à Guadalajara, fait partie d’une série de fresques
dépeignant l’histoire violente de la Conquête et de la colonie.
De surcroît, on ne saurait omettre au XXe siècle les noms suivants : Dr. Atl, Rufino
Tamayo, Frida Kahlo, José Guadalupe Posadas (un génie de l’illustration et de la
gravure ayant créé le personnage du squelette qui traversera tout l’art contemporain du
pays), Manuel Felguérez, Saturnino Herrán, Francisco Toledo, María Izquierdo, José
Luis Cuevas, Rafael et Pedro Coronel, Raúl Anguiano et Juan Soriano. Parmi ces
grands peintres modernistes, Rufino Tamayo (1899-1991), maître de l’abstraction
figurative, a laissé des œuvres comme Trois personnages (1970), où le traitement des
couleurs vives s’allie à des formes à cheval entre le figuratif et l’abstrait. Avec des
œuvres comme Nos anciens dieux (1916), Herrán a pour sa part dépeint magistralement
le passé autochtone du Mexique.
Chez les surréalistes, Leonora Carrington, Britannique installée au Mexique, et
Remedios Varo Uranga ont capturé, sur leurs toiles regorgeant d’êtres surnaturels, des
symboles cabalistiques, des alchimistes et des mages, membres d’un bestiaire
fantastique. En peinture comme en littérature, la créativité est foisonnante.
Parmi les artistes visuels qui se démarquent au Mexique, notons également le
photographe de premier ordre Manuel Álvarez Bravo, qui a dépeint par de dramatiques
clairs-obscurs le monde paysan et autochtone.
La sculpture
La sculpture mexicaine puise elle aussi ses racines dans son passé précolombien,
comme en témoignent les géants de Tula (qui rappellent les statues de l’île de Pâques)
et les monumentales têtes olmèques exhibées entre autres à Villahermosa. Chez les
sculpteurs métis et créoles du XVIIe siècle, le classicisme européen prédomine.
Jusqu’au tournant du XIXe siècle, les sculpteurs s’évertuent à représenter tantôt des
scènes religieuses ou bibliques, tantôt des allégories symbolisant les mouvements
d’insurrection ayant secoué le pays. Parmi les œuvres de cette époque se trouvaient des
statues de personnages préhispaniques, de membres de cette aristocratie qui voyait
s’amenuiser son pouvoir et de la bourgeoisie montante, des chefs et caudillos
révolutionnaires. Plus tard, on glissera subrepticement de la sculpture à teneur
religieuse aux motifs civils, d’abord ceux affichant un caractère nationaliste, pour
développer ensuite des courants propres à la sculpture contemporaine.
Au XXe siècle, plusieurs peintres se démarquent par leurs œuvres sculpturales : c’est
le cas de Juan Soriano, José Luis Cuevas, Enrique Carbajal dit Sebastián (créateur de
plusieurs sculptures urbaines monumentales) et Leonora Carrington.
Une statue de Sebastián près de Cabo San Lucas. © iStockphoto.com/wwing
La musique
Divers genres musicaux, dont certains sont associés à une danse, ont fleuri au Mexique.
Ils s’inspiraient souvent de la musique classique européenne de l’époque, comme la
valse mondialement connue Sur les vagues de Juventino Rosas, ou des rythmes
originaires de la musique folklorique comme le huapango ou le son huasteco.
Des joueurs de marimba.
© iStockphoto.com/Jorgeinthewater
Bien que l’opéra n’y ait jamais connu un grand essor, la musique d’orchestre compte
d’illustres représentants, dont les compositeurs Manuel M. Ponce et José Pablo
Moncayo (avec son fameux Huapango, inspiré du son traditionnel de Veracruz et joué
pour la première fois en 1941, et que plusieurs considèrent comme le second hymne
national du Mexique). Arturo Márquez est l’auteur de nombreux danzones (voir Cliquez
ici) pour orchestre de chambre. Sa composition la plus célèbre est le Danzón número 2,
devenu un classique du répertoire latino-américain. On ne saurait passer sous silence
Consuelo Velázquez, qui a composé Bésame mucho, chanson qui, à l’échelle mondiale,
a fait l’objet du plus grand nombre d’arrangements.
Les Espagnols ont introduit au pays les instruments à cordes, dont le seul connu chez les
peuples précolombiens était l’arc percuteur. Davantage rythmique que mélodique, la
musique préhispanique cherchait principalement à créer une atmosphère. Plus tard, ce
sont les rythmes d’origine antillaise qui devinrent populaires. Le boléro (ballade
accompagnée de guitare), grand favori du public, a connu un âge d’or entre 1940 et
1960. Des trios pour guitare et voix comme Los Panchos ont fait époque. Le son lui
aussi, né de la confluence autochtone, espagnole et africaine, figure parmi les rythmes
importants. Il s’agit d’un genre musical (mesure à six croches) dont l’instrumentation
varie selon les régions.
Les instruments de musique populaire ou folklorique varient d’ailleurs énormément d’un
État à l’autre : cordes et accordéon dans le nord; la harpe, le requinto (guitare à quatre
cordes), le tambourin et la jarana (guitare à huit cordes) à Veracruz; le marimba, genre
de gros xylophone, au Chiapas et au Yucatán.
La musique ranchera, un genre musical qui s’apparente à la musique western nord-
américaine, a connu son essor dans le nord du Mexique à compter de la Révolution.
Cette composition lyrique, chantée généralement en solo par une voix masculine ou
féminine, peut être accompagnée de divers instruments (principalement des cordes et un
accordéon). Des chanteurs ou interprètes contemporains tels que Vicente et Alejandro
Fernández interprètent des classiques de la musique ranchera. Le style norteño, aussi
populaire dans le nord du pays, s’inspire de la polka d’Europe de l’Est, jouée
essentiellement sur des instruments traditionnels comme l’accordéon et le bajo sexto
(guitare à 12 cordes). Le huapango classique, dont l’origine est très ancienne,
correspond au trio violon, huapanguera (guitare à 8 cordes) et jarana huasteca (petite
guitare à 5 cordes). D’une métrique très complexe, il s’allie habituellement à la danse à
claquettes.
La Plaza de los Mariachis à Guadalajara. © Liz Saldaña
La danse
C’est probablement la danse qui fournit les meilleurs exemples du métissage culturel
entre hispaniques et autochtones. Plusieurs danses traditionnelles puisent leurs racines
dans les carnavals, organisés par les élites durant l’ère coloniale, auxquels Métis et
indigènes se voyaient refuser l’accès. Pour satiriser le faste de ces bals, les castes
populaires ont commencé à se masquer, parodiant les costumes somptueux des Blancs,
ornés de paillettes, de miroirs et de perles. C’est le cas de la danse des vieillards de
Michoacán, des chinelos de Morelos, des Parachicos du Chiapas et du carnaval de
Tlaxcala. D’autres danses obéissent à des considérations rituelles, comme la « danse
des chevreuils », dans le nord-ouest du pays, qui imite le rituel de la chasse chez les
Yaquis et les Mayos.
La danse des petits vieux de Michoacán.
© Eneas De Troya
Le cinéma
La production cinématographique mexicaine a connu son âge d’or au siècle dernier,
avec la création des studios Churubusco, donnant au monde, durant les années 1940 et
1950, des chefs-d’œuvre comparables aux classiques d’Hollywood. L’œuvre d’Emilio
Fernández, María Candelaria (1943), a d’ailleurs remporté la Palme d’or au Festival
de Cannes en 1946. Situés à México, les studios Churubusco, la plus grosse entreprise
cinématographique d’Amérique latine, et aussi la plus ancienne, ont ouvert leurs portes
en 1945. Depuis 1958, leur financement dépend du gouvernement fédéral. Environ 95%
des films produits au Mexique depuis 2000 utilisent les services proposés par les
studios Churubusco. Les thèmes abordés dans la cinématographie mexicaine
classique sont les disparités sociales, la vie des laissés-pour-compte et des paysans, les
amours contrariées, les événements entourant la Révolution, l’évolution des mentalités
face à la religion et la modernisation du pays.
Une exposition d’affiches du Festival international du film de Guadalajara en 2011.
© Enrique Vázquez
Le Mexique a lui aussi son Jerry Lewis (ou son Louis de Funès) : le comédien du grand
écran Mario Moreno (1911-1993), alias Cantinflas. Il a développé un style tellement
sui generis que le verbe cantinflear en est venu à signifier « parler pour ne rien dire ».
Aux côtés de Tin Tan (Germán Valdés, 1944-1973), lui aussi Mexicain, il est la grande
figure de la comédie hispanophone.
Après une période de creux, en grande partie parce que le gouvernement avait cessé de
financer l’industrie cinématographique jusque dans les années 1990, il y a eu
récemment, avec l’avènement du Nouveau cinéma mexicain, résurgence de cet art à
l’échelle nationale, grâce au travail de directeurs tels qu’Arturo Ripstein, Felipe
Cazals, Alejandro González Iñárritu, Guillermo del Toro, Carlos Reygadas et Alfonso
Cuarón. Ripstein nous a donné des classiques comme Le Château de la pureté (1972),
La reina de la noche (1994) ou Carmin profond (1996). Le plus connu des réalisateurs
mexicains, Alejandro González Iñárritu, a tourné des films à grand succès qui pourtant
abordent des sujets difficiles, mais traités avec une grande profondeur, comme Amours
chiennes (2000), 21 Grammes (2003), Babel (2006) et Biutiful (2010). Puis, en 2015,
son film Birdman a remporté trois Oscars. Il est aussi le premier parmi ses
compatriotes à avoir obtenu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, en 2006.
Mario Moreno, dit Cantinflas, en 1964.
© Iberia Airlines
Alfonso Cuarón a pour sa part signé des longs-métrages comme Y tu mamá también
(2001) et Gravity (2013), ce dernier lui ayant permis de remporter sept Oscars, dont
celui du meilleur réalisateur. Guillermo del Toro, qui s’inscrit dans le courant du
cinéma fantastique, a aussi atteint la célébrité, notamment en tournant le film d’horreur
Cronos (1993) et Le labyrinthe de Pan (2006) ainsi qu’en participant à la scénarisation
du film Le Hobbit : La désolation de Smaug (2013) et à la production du film
d’animation La légende de Manolo (2014). Son style très particulier, amalgame de
l’iconographie religieuse, des insectes, des créatures monstrueuses et des antiquités,
compte parmi les plus originaux du cinéma mexicain. La légende de Manolo aborde
d’ailleurs la mort de façon typiquement mexicaine. Festive et colorée, elle représente le
cœur de ce film d’animation.
Des acteurs comme Salma Hayek, Gabriel García Bernal et Diego Luna sont maintenant
des personnalités bien connues du grand écran.
Luis Buñuel
Que serait le cinéma sans Luis Buñuel, citoyen espagnol naturalisé Mexicain, qui
s’est fait le champion du surréalisme dans le septième art? Quel cinéphile averti
oublierait ses œuvres Un chien andalou (1929) ou L’Âge d’or (1930),
coscénarisées avec Salvador Dalí? Le film Los Olvidados (1950) a même été
déclaré « Mémoire du monde » par l’UNESCO en 2003. Le charme discret de la
bourgeoisie (1972), quant à lui, s’est vu décerner l’Oscar du meilleur film étranger
en 1973.
Le théâtre
On sait par les missionnaires de la Conquête que les Aztèques étaient friands de théâtre,
où figuraient la musique et la danse. La vice-royauté favorisa un théâtre séculaire qui
calquait les goûts et les modes d’Espagne. Les guerres du XIXe siècle entraînèrent une
diminution de la production théâtrale, mais on passa quand même du classicisme
européen au romanticisme. Tandis que pointaient des velléités nationalistes, des
dramaturges comme Ignacio Rodríguez Galván (1816-1842) introduisaient dans leurs
pièces les légendes du Nouveau Monde. C’est après la Révolution mexicaine que le
théâtre tourne définitivement le dos à l’Espagne, cherchant à mettre en valeur l’identité
et le mode d’expression mexicain. En abordant des thèmes qui reflétaient la société
mexicaine de l’époque, le réalisme des années 1950 cèdera le pas à un théâtre plus
expérimental, plus osé.
Le Teatro Juárez à Guanajuato. © Marc Rigole