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1Audit du Cycle Trésorerie

Introduction :
Vu l’importance de la trésorerie dans le cycle d’exploitation de
l’entreprise, et aussi compte tenu des flux importants (encaissements et
décaissements) que connaît l’entreprise quotidiennement ; Ses fonds
peuvent faire l’objet de détournements ou de malversations.

C’est pourquoi les auditeurs ont jugé nécessaire d’intégrer le cycle


trésorerie parmi les cycles fondamentaux qui doivent faire l’objet des
missions d’audit à savoir (les achats, les ventes, les stocks, les
immobilisations, le personnel et la trésorerie)

L’audit du cycle trésorerie a pour objectifs de s'assurer que la situation de


la trésorerie de l’entreprise à la clôture de l’exercice est reflétée de façon
exacte par les montants inscrits au bilan, s'assurer que les frais et produits
financiers concernant les opérations de trésorerie inscrits au compte de
résultat reflètent bien l’intégralité des frais et produits pour l'exercice
considéré, et de porter un jugement sur un certain nombre de postes
principaux.

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2Audit du Cycle Trésorerie

I - Mission et démarche d'Audit


financier
Dans le but de cerner les enjeux d'une mission d'audit comptable et
financier, il serait intéressant de déterminer les obligations des
intervenants et la méthodologie poursuivie.

1) La mission de l’auditeur légal (commissaire aux


comptes) :

La mission du commissaire aux comptes est de certifier l'information


financière contenue dans les états de synthèse des sociétés. Ainsi, l'article
166 du Dahir n° 1-96-124 portant loi n° 17-95 relative à la société
anonyme prévoit :

"Le ou les commissaires aux comptes ont pour mission permanente ,


à l'exclusion de toute immixtion dans la gestion, de vérifier, les valeurs et
les livres, les documents comptables de la société et de vérifier la
conformité de sa comptabilité, aux règles en vigueur. Ils vérifient
également la sincérité et la concordance, avec les états de synthèse, les
informations données dans le rapport de gestion du conseil
d'administration ou du directoire et dans les documents adressés aux
actionnaires sur le patrimoine de la société, sa situation financière et ses
résultats."

Ainsi, les commissaires aux comptes doivent certifier la régularité et


la sincérité des états de synthèse. La certification est un engagement
personnel des commissaires, fondé sur l'accomplissement des diligences
normales du métier, sous peine d'engager leur responsabilité à l'égard de
la société et des tiers en conséquence de négligences commises dans
l'exercice de leur mission.

Il est à noter que la régularité s'entend comme la conformité aux


règles de présentation et d'évaluation en vigueur. La sincérité est
l'expression de la situation sociale établie avec loyauté et de bonne foi. A
cela s'ajoute, le fait que les commissaires doivent certifier que les comptes
annuels donnent une image fidèle de la situation financière de la société
et ses résultats.
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Pour atteindre cet objectif, le commissaire aux comptes doit


notamment s'assurer que les comptes annuels soumis à son contrôle
répondent aux principes fondamentaux de la comptabilité définie par le
code de normalisation comptable, à savoir :
- La permanence des méthodes
- Le coût historique
- La prudence
3Audit du Cycle Trésorerie

- La clarté
- La spécialisation des exercices
- La continuité d'exploitation
- L'importance significative

De ce fait, l'image fidèle découle du respect des 7 principes


fondamentaux de la comptabilité.

Il est à noter que la mission du commissaire aux comptes demande


des diligences considérables, au regard des conséquences de sa décision
sur le devenir de la société, surtout dans le cas de sociétés cotées à la
bourse.

Ainsi, le législateur a octroyé aux commissaires aux comptes des


pouvoirs considérables dans le but d'assurer une prise de décision saine et
indépendante.
A toute époque de l'année, ils opèrent toutes vérifications qu'ils jugent
opportunes et peuvent se faire communiquer sur place toutes les pièces
qu'ils estiment utiles à l'exercice de leur mission (Art.167 Alinéa .1 de la loi
sur la S.A).
En contrepartie de ces dispositions, les commissaires aux comptes
sont tenus au secret professionnel (art.177 de la loi sur la S.A).

L'audit comptable et financier est exercé par des professionnels


indépendants dont le point commun est une méthodologie de travail
rigoureuse visant une normalisation de la profession à travers une
démarche d'audit universelle.

Ce qualificatif doit être compris dans le sens que cette démarche


s'applique à toutes les formes d'organisations (multinationales, PME,
entreprise publique et administration) et assure une application des
diligences requises.

2) La démarche générale de l'audit financier :

La démarche générale de l'audit financier et comptable est une


démarche visant la simplicité, la rigueur et la performance d'une mission
d'audit. Elle se subdivise en trois phases essentielles :

2.1- La prise de connaissance générale de l'entreprise :

A) Les objectifs :
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Cette étape consiste dans la familiarisation du commissaire aux


comptes avec l'entreprise et son organisation dans le but de "connaître
son sujet". Cette connaissance se trouve justifier par le fait de :
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- Avoir dés le départ une bonne vision d'ensemble de l'organisation


objet de la mission et des contrôles internes mis en place pour la
maîtriser.

Cette approche synthétique est le préalable nécessaire à toute


démarche analytique ultérieure.

- Identifier les problèmes essentiels concernant le sujet ou la fonction afin


d'éviter d'omettre les aspects fondamentaux et les systèmes significatifs.
- La nécessité de définir les objectifs de la mission, le but étant de
l'organiser, de la planifier, de mieux en estimer le temps et le coût ; c'est
donc un gage d'efficacité.
- L'auditeur donne de lui-même, de son métier et de son action, une image
de rigueur et de professionnalisme qui facilite les contacts et contribue
largement au succès de la mission.

Cette approche a pour objectif de déterminer les risques pouvant


avoir une incidence significative sur les comptes et conditionne ainsi la
programmation initiale des contrôles et la planification ultérieure de la
mission qui conduisent à Déterminer la nature et l'étendue des contrôles,
eu égard au seuil de signification ; Organiser l'exécution de la mission afin
d'atteindre l'objectif de certification de la façon la plus rationnelle possible,
avec le maximum d'efficacité et en respectant les délais prescrits" (Norme
2101 de la CNCC).

B) Le contenu :

La prise de connaissance de l'entreprise ne doit pas se faire au


hasard et dans le désordre. L'auditeur planifie sa prise de connaissance
générale de l'entreprise dans le but d'acquérir le savoir nécessaire à la
réalisation de sa mission. Ce savoir se résume en trois thèmes essentiels :
l'organisation, les objectifs, l'environnement et les techniques.

Tout d'abord, la connaissance de l'organisation du cycle faisant


l'objet de l'audit s'entend au sens le plus large puisqu'elle concerne
l'organisation des hommes (organigramme), leur degré de formation et la
répartition des tâches.

A cela s'ajoute, les éléments chiffrés autour desquels le cycle


s'organise: budgets, effectifs, investissement. L'étude des objectifs et
l'environnement de l'unité faisant l'objet de l'audit contribue dans la
connaissance des contraintes et des points forts qui vont permettre à
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l'auditeur d'avoir une vue d'ensemble de l'unité et ses problèmes.

Enfin, l'auditeur se doit de connaître les techniques de travail


utilisées dans le but de maîtriser le métier de l'entreprise ce qui va
permettre l'instauration d'un dialogue entre le personnel de l'entreprise et
l'auditeur. La connaissance des techniques implique la connaissance des
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contrôles existants ce qui va permettre de développer ultérieurement le


questionnaire de contrôle interne.

C) Les moyens:

Pour une meilleure prise de connaissance générale de l'entreprise,


l'auditeur dispose d'un ensemble de moyen de collecte de l'information
dont le plus important est le Questionnaire de Prise de Connaissance. Pour
ce faire, l'auditeur doit procéder à l'examen de toute la documentation
existante sur le sujet (Rapport d'audit antérieurs, notes de service, manuel
de procédure etc..).

Chaque année, l'ensemble de ces informations devront être


actualisées. A côté de ce type d'information, l'auditeur doit procéder à des
interviews des responsables dont le but est à la fois de connaître
l'organisation et de se faire connaître.

D'autres outils peuvent également être utilisés pour une meilleure


connaissance de l'entreprise tels que:

- Les grilles d'analyse des tâches pour bien comprendre la répartition des
travaux entre les principaux acteurs,

- les ordinogrammes pour analyser le circuit des documents


essentiels.

Il est à noter que l'utilisation de ces divers outils est réalisée non pas à
des fins de tests mais comme moyen d'acquérir des connaissances, c'est à
dire que nous ne rentrons pas dans le détail opérationnel des tâches.
Dés que la phase de prise de connaissance globale de l'entreprise est
achevée, l'auditeur dispose d'une idée sérieuse sur les risques majeurs de
la mission ce qui va le guider dans l'élaboration du Questionnaire du
Contrôle Interne.

La prise de connaissance générale de l'entreprise débouche sur une


appréciation des risques généraux, une identification des domaines et
systèmes significatifs pouvant avoir une incidence sur les comptes annuels
et elle permet d'orienter et planifier l'intervention du commissaire aux
comptes.
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2.2- Les travaux d'achèvement

A la suite des tests de cohérence et de validation, l'auditeur achève son


audit par les éléments suivants :
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- Revue des options comptables retenues par l'entreprise et vérification de


l'application des normes comptables prévues par le code de normalisation
comptable.

- Examen des événements et faits importants survenus après la clôture de


l'exercice afin de communiquer aux tiers les éléments susceptibles
d'entraver la continuation de l'exploitation de l'entreprise.

- Examen de la présentation des comptes et de l'information


complémentaire contenue dans les annexes (Etats des informations
complémentaires).

- Revue des papiers de travail de l'équipe d'audit par le commissaire


aux comptes afin de s'assurer de la qualité et le respect des normes
d'audit et que le travail effectué motive l'opinion de l'auditeur.

Au regard de l'ensemble de ces éléments, le commissaire aux comptes


émet son opinion sur la sincérité, la régularité et l'image fidèle des états
de synthèse.

II : délimitation des opérations auditables :


1- Aperçu sur la notion de la trésorerie de l’entreprise
-Les flux de trésorerie de l’entreprise: lorsqu'une entreprise réalise une
vente, c'est en réalité une série d'opérations qui peuvent s'enchaîner.
L'entreprise facture, émet une traite accepté e par son client, escompte la
traite auprès de sa banque, puis le banquier facture des agios pour cet
escompte. C'est l'ensemble de ces opérations qui conditionne la formation
de la trésorerie.
-La gestion de la trésorerie concerne la planification et le contrôle des flux
monétaires.
-Les entreprises conservent un niveau d’encaisse approprié pour répondre
aux quatre exigences suivantes:
1. Effectuer des transactions habituelles
2. Faire face aux dépenses imprévues
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3. Profiter des occasions d’affaires


4. Satisfaire aux obligations liées au financement des
investissements.
-Le cycle des flux de la trésorerie se présente comme suit :
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1) DELIMITATION DES OPERATIONS AUDITABLES DANS LE


CADRE DU MODULE.

Le module de trésorerie de l’entreprise est toujours besoin d’un audit par


Le commissaire aux comptes ayant pour objectifs d’émettre une opinion
sur la régularité, la sincérité des comptes et l’image fidèle des états
financiers, mettra en œuvre un audit financier dont la conformité des
opérations à des règles préétablies représente l’aspect prédominant.
Sa démarche passe par l’appréciation des dispositifs de contrôle
interne relatifs à la trésorerie. L’étendue de son programme de contrôle
des comptes (banques et caisses) dépend du degré de confiance qu’il se
fait de ces dispositifs.
Dans le cadre de notre approche du module TRESORERIE
a) Les Paiements
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- par caisse (espèces) : représente les espèces que l'entreprise


possède. La caisse est un compte d'actif qui mesure les variations des
liquidités en cours d'exercice et leur montant à la fin de l'exercice.
- par banque (Chèque, Virement)
b) Les Encaissements
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- par caisse (espèces)


- par Banque (Chèque, Virement)
c) Frais Financiers relatifs aux opérations de Trésorerie.
- Agios
- Commissions facturées.

III- Caractéristiques d’un bon contrôle


interne des opérations de Trésorerie
1) Objectifs de l’audit des opérations de
trésorerie
Pour les dépenses
 S’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes
 S’assurer que tous les paiements effectués sont saisis et
comptabilisé
 S’assurer que les règlements comptabilisés correspondent a
des dépenses réelles de l’entreprise
 S’assurer que tous les paiements réalisés sont enregistrés sur
la bonne période
 S’assurer que les dépenses réalisées sont correctement
évaluées
 S’assurer que toutes les dépenses réalisées sont correctement
imputées, totalisées et centralisées
Pour les recettes
 S’assurer que les séparations de fonctions sont suffisantes
 S’assurer que toutes les recettes de l’entreprise sont
enregistrées et encaissées (exhaustivité)
 S’assurer que toutes les recettes enregistrées correspondent à
des recettes réelles de l’entreprise
 S’assurer que toutes les recettes sont enregistrées a la bonne
période
 S’assurer que les recettes enregistrées sont correctement
évaluées
 S’assurer que toutes les recettes sont correctement imputées,
totalisées et centralisées
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2) Différents contrôles à effectuer


2.1) Contrôle des paiements :

La plupart des règlements effectués habituellement dans une entreprise le


sont aujourd’hui par chèque ou par traite. Cette pratique s'explique par la
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commodité que présente ce mode de paiement, mais aussi par les


avantages qu'il offre à l’entreprise en matière de contrôle. Les fonds
bancaires sont par nature moins accessibles que les espèces déposées
dans une caisse. En outre, les mouvements bancaires sont retracés sur
des états tenus par un tiers, la banque, et envoyés régulièrement à la
société qui peut les contrôler.

Il en résulte que, si le contrôle; interne est bon, les sorties de caisse ne


concernent que des sommes réduites ou nécessitant une extrême
urgence, telles les avances sur frais, petites fournitures, menus frais de
transports, Notons cependant que, dans certaines entreprises, une part
importante des salaires est payée par caisse.

1. Paiements par chèque ou virements :

Même si le fait d'effectuer tous les règlements par chèques offre en soi
une sécurité, des procédures complémentaires de contrôle interne doivent
être prévues. II est important en effet que tous les chèques émis soient
signés uniquement par des personnes autorisées, que soient prévues des
pièces justificatives attestant leur bien fondé, enfin que leur
Enregistrement et leur expédition soient menés rapidement et
correctement.

a. Les signatures autorisées :


• Les personnes qui disposent de la signature des chèques
agrégées auprès des banques, doivent être limitativement désignées
(procès-verbaux du conseil d’administration, pouvoirs transmis aux
banques). Il sera utile de prévoir soit la nécessité d’une double signature à
partir d’une certaine somme, soit un montant maximum pour chaque
signature.
• Les signatures ne doivent pas avoir accès à la préparation et à
l’enregistrement des chèques et, lorsqu’est possible, il est souhaitable
qu’ils ne soient pas habilités à approuver les pièces autorisant un
règlement.

b. Etablissement des chèques ou des ordres de virement :


• Les chèques présentés aux signataires doivent être barrés et
établis au nom des bénéficiaires nommément désignés (donc non « au
porteur » ou « en blanc ».
• La responsabilité de leur conservation jusqu’au moment où ils
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sont envoyés à leurs destinataires incombe aux signataires ou à des


personnes en dépendant directement. Ils ne doivent en aucune
circonstance être retournés à la personne qui les a préparés : il est
préconisé de les envoyer le plus rapidement possible.

c. Examen et annulation des pièces justificatives :


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• Les personnes ne doivent signer les chèques qu’après avoir


vérifié leur bien-fondé, c’est-à-dire examiné les éléments justificatifs
joints. Ces justificatifs doivent en principe être, soit un simple original de la
facture correspondante si l’approbation par les différents services
responsables des calculs, prix, quantités livrées et conditions y figurent de
manière claire, soit la facture originale vérifiée et enliassée avec les
documents qui portent ces indications. Dans cas comme dans l’autre, les
signataires doivent refuser les documents justificatifs qui ne
constitueraient pas des originaux.
• une fois le chèque correspondant aux pièces justificatives
émis, ces pièces doivent être annulées par une mention de paiement
inscrite manuellement ou avec l'aide d'un tampon.
Les signataires des chèques, en examinant ces pièces, peuvent ainsi voir
immédiatement si elles ont déjà fait l’objet d’un règlement : les doubles
règlements, préjudiciables à l’entreprise et à son image de marque, sont
de la sorte évités.

2. Paiement par caisse :

a. Principe de base :

En matière d’opérations de caisse, un principe fondamental de contrôle


interne est que les encaissements reçus ne doivent pas être affectés
directement au paiement des dépenses.

b. Signatures autorisées :

Les autorisations de dépenses peuvent être le fait de personnes


différentes, selon leur nature ou le service de l’entreprise concerné.
Néanmoins, il est nécessaire de prévoir une organisation stricte
d’autorisations qui doivent être le fait de personnes limitativement
désignées.

c. Examen et annulation des pièces justificatives :

• Le caissier doit s’assurer que les pièces qui lui sont présentées, afin
de justifier la dépense, ont été dûment autorisées en comparant les
signatures y figurant avec les modèles dont il dispose
préalablement ;
• Il doit également s’assurer de l’identité du bénéficiaire, notamment
pour les avances, les salaires et les remboursement de frais ; le
bénéficiaire doit obligatoirement signer un reçu que lui préserve le
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caissier et que celui-ci conservera, ou encore il lui faudra


contresigner des pièces justificatives lui faisant reconnaître qu’il a
bien reçu les sommes demandées ;
• Avant l’enregistrement comptable des dépenses, le caissier doit
aussi annoter les justificatifs, afin de prévenir leur réutilisation. Ceci
peut être le fait d’une mention manuscrite telle que « payé par
caisse le … » et d’une numérotation. Les pièces sont ensuite
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comptabilisées (ou font l’objet préalablement d’un récapitulatif par


période) et classées selon leur suite numérique, ce qui constitue une
défense efficace contre les risques d’omission ou de double
enregistrement.

2.2) Contrôle des encaissements :

1. les encaissements par chèques :


Le courrier doit parvenir non décacheté à un service « réception du
courrier « (ou secrétariat de direction) dont les membres ne doivent en
aucun cas avoir accès à la trésorerie et aux comptes « clients ». Les
chèques doivent être systématiquement barrés s’ils ne le sont pas et
complétés si la mention du bénéficiaire n’y figure pas.

2. Les encaissements par caisse :

a. Principe de base :
Ce principe est le même que celui énoncé par les décaissements :
Les recettes de caisse ne doivent pas être affectées au paiement des
dépenses. L’application de ce principe permet un contrôle renforcé des
différents types de recettes.
On peut distinguer deux catégories d’encaissements :
 Ceux effectués par des agents de l’entreprise (livreurs,
représentants, …) ou par des tiers ;
 Ceux provenant des ventes de marchandises au comptant en usines,
dépôts ou magasins.

b. Les ventes au comptant :

L’entreprise doit d’abord s’assurer qu’elle possède un contrôle sur toutes


les recettes provenant de ventes au comptant. A cet effet, il lui faudra
recenser les différents points de vente (dépôts, usines, magasins). Lors de
la récupération des fonds, elle pourra alors s’assurer, par comparaison
avec le recensement primitivement effectué, que toutes les recettes ont
été centralisées à la caisse principale et remises en banque.
Les contrôles à prévoir porteront ensuite sur les deux phases constitutives
d’une vente au comptant, c’est-à-dire , d’une part, la livraison de la
marchandise et le paiement du client à la caisse du lieu d’émission,
d’autre part, le suivi comptable de l’opération et le transfert des fonds.
Tous les fonds reçus (espèces ou chèques) doivent être remis rapidement
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au caissier principal. Le vendeur doit aussi envoyer ses fonds à la fin de


chaque journée, sous déduction éventuelle d »un montant fixe autorisé
par la direction et destiné à assurer son « fonds de roulement » (et qui
devra être justifié par des pièces comptables). Une personne des services
comptables n’ayant pas accès à la trésorerie compare alors le total de la
bande d’enregistrement relative aux transactions de la journée avec les
sommes reçues par le caissier ou avec le bordereau de remise en banque
remis au trésorier (compte tenu du fonds fixe de roulement).
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Toute différence au-delà d’un seuil de tolérance fixé doit faire


immédiatement l’objet d’investigations et éventuellement d’un rapport à
une personne responsable.

Enfin, le caissier remet immédiatement en banque les fonds ainsi collectés


sans les imputer au paiement des dépenses.

3-PROTECTION ET CONSERVATION DES


VALEURS :
a) Garde et conservation des carnets de chèques :
Les carnets de chèques non utilisés ou en service doivent être conservés
en lieu sur (coffre fort) sous la seule responsabilité de la personne chargée
de leur préparation.
Les chéquiers utilisés et terminés seront gardés plusieurs années, afin de
conserver ainsi une des traces du paiement. Les chèques annulés doivent
être eux aussi conservés après avoir été détériorés pour prévenir leur
réutilisation. Une pratique courante est d’accrocher le numéro du chèque,
après l’avoir découpé, au talon du chéquier.
b) Dépôt rapide des chèques et des espèces en
banque :
Des instructions internes doivent prévoir une remise en banque aussi
rapide que possible des espèces et des chèques. Il s’agira généralement
d’une remise journalière.
Cette disposition permet de limiter le montant des fonds en « transit » et
les risques afférents de perte ou de fraude ; elle constitue également pour
l’entreprise un gain de trésorerie et une réduction d’agios à payer. Un bon
contrôle interne sur les opérations de recettes en banque implique que les
personnes qui assurent le dépôt en banque des chèques et
l’enregistrement des mouvements passés aux comptes « clients » soient
indépendantes.
Le suivi de l’entreprise ne s’arrête pas au moment où la remise en banque
est effectuée. Il convient de contrôler par sondage les écritures de crédit
passées par la banque dans les jours qui suivent le dépôt et, de vérifier,
pour un certain nombre de remises, les bordereaux de remises, les avis de
crédit et les relevés correspondants ainsi que les dates de valeur servant à
calculer les agios.
c) Tenue et conservation des valeurs en caisse :
Les fonds et les valeurs comprennent les espèces, les timbres fiscaux, les
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timbres postes, les tickets restaurant etc. Si des caisses sont disséminées
en plusieurs endroits, chacune doit être placée sous la responsabilité
d’une personne unique (le caissier).
Ce caissier ne doit avoir accès à d’autres fonds, ni de participer à
l’approbation des justificatifs de règlement, à leur autorisation et à leur
envoi.
13Audit du Cycle Trésorerie

Les fonds et les valeurs doivent être gardés dans un lieu sûr et non
accessible à tous (coffre-fort). La fermeture du coffre-fort sera faite tous
les soirs et sa combinaison ne doit être connue que de son responsable
(caissier) et d’un nombre limité de personnes choisies parmi la Direction.

4) ENREGISTREMENT COMPTABLE DES OPERATIONS DE


TRESORERIE ET LEUR SAISIE :
a) Séparation des tâches et supervision :
Les journaux de trésorerie doivent être établis par un service ou une
personne n’ayant pas accès aux comptes « clients » ou « fournisseurs », à
l’établissement et à la signature des chèques, ainsi qu’à l’ouverture du
courrier et au dépôt des fonds en banque.
Cette séparation des fonctions de caissier (ou de trésorier) et de
comptable (journaux de Trésorerie) est fondamentale. En son absence, les
risques de fraude son importants. En cas d’impossibilité de séparation de
ces fonctions (cas de la PME), il est nécessaire pour l’entreprise de prévoir
des contrôles complémentaires.
Par ailleurs, les personnes responsables de l’établissement des journaux
de trésorerie ne devraient pas établir seules les rapprochements
bancaires. Toutefois, lorsque le service comptable dispose d’effectifs
restreints (petite société), cette duplication des tâches peut être admise à
condition que les rapprochements bancaires soient vérifiés régulièrement
par une autre personne, de la comptabilité générale, qui y appose alors
son avis. La séparation des tâches est donc dans ce cas accompagnée par
une supervision.
b) Contrôle sur les enregistrements :

 L’enregistrement des chèques émis selon une suite


numérique. En pointant les journaux de trésorerie, et éventuellement en
les comparant avec les talons des chéquiers ou les listes récapitulant les
chèques émis (pour identification des chèques annulés), il est alors
possible de vérifier que tous les chèques ont été enregistrés.
 L’utilisation d’un journal différent, d’autre part, pour
chacune des devises qui constituent l’encaisse.
 Une comptabilisation rapide des enregistrements. Les
chèques doivent être comptabilisés dès leur émission et les sommes
reçues dès leur réception, ceci afin d’éviter tout oubli ou retard.

c) Les rapprochements bancaires :


Les soldes des comptes de banque doivent être régulièrement rapprochés
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des montants apparaissant sur les relevés bancaires, afin de détecter les
erreurs éventuellement commises par la banque ou par la société.
Les soldes des comptes de banque et ceux figurant sur les relevés ne sont
en effet pratiquement jamais identiques, car un certain nombre
d’opérations peuvent ne pas avoir été enregistrées provisoirement (soit en
banque, soit dans les comptes).
14Audit du Cycle Trésorerie

Les réconciliations bancaires jouent un rôle fondamental dans le contrôle


interne. Elles ne sont pleinement efficaces qu’à certaines conditions que
l’on récapitulera en fonction des développements précédents :
 Leur établissement doit être régulier ; une fois par mois semble être
un minimum communément pratiqué ;

 L’employé responsable ne doit avoir aucun accès à la réception et à


la manipulation des chèques émis ou reçu. Les relevés bancaires (en
particulier celui de fin de mois) doivent lui parvenir directement de
la banque pour éviter que des modifications quelconques y soient
apportées ;

 Si l’employé responsable passe également les écritures sur les


journaux de trésorerie les rapprochements doivent être vérifiés et
supervisés par une personne indépendante ;

 La procédure de réconciliation comprendra non seulement une


récapitulation des éléments en suspens mais également une
vérification de l’authenticité de ces éléments.

IV- Evaluation et Constats de


l’auditeur
1- Evaluation du contrôle interne :
Une fois le processus d’audit est terminé, le commissaire aux comptes
communique à l’entreprise un rapport bien détaillé sur l’état actuel des
choses et sur la situation du contrôle interne tt en adressant des avis et
recommandations à la direction générale.
Pour éviter toute confusion entre le terme audit et celui de contrôle
interne, une petite définition s’impose.
A- Définition
 Le contrôle interne est un dispositif de la société, défini
et mis en œuvre sous sa responsabilité, qui vise à
assurer :
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- la conformité aux lois et règlements ;


- l’application des instructions et des orientations fixées par la
Direction Générale ou le Directoire ;
- le bon fonctionnement des processus internes de la société,
notamment ceux concourant à la sauvegarde de ses actifs ;
- la fiabilité des informations financières ;
15Audit du Cycle Trésorerie

B- Les objectifs du contrôle interne:


Le contrôle interne concourt à la réalisation d'un objectif général qui est la
continuité d'exploitation de l'entreprise. Pour ce faire, on assigne au
contrôle interne des objectifs permanents qui peuvent être regroupés sous
4 rubriques :

- La sécurité des actifs: un bon système de contrôle interne doit viser à


préserver le patrimoine de l'entreprise.

- Qualité des informations: le contrôle interne doit permettre à la


chaîne des informations d'être fiables, vérifiables, exhaustives, pertinentes
et disponibles afin d'assurer que l'information donne une image fidèle de
l'entreprise,

- Le respect des directives: le contrôle interne doit veiller à l'application


des instructions de la Direction en respectant les politiques, plans,
procédures et budgets. A cela s'ajoute bien évidemment le respect des
dispositions législatives et réglementaires.

- L’amélioration des performances: le contrôle interne doit permettre


l'utilisation économique et efficace des ressources de l'entreprise afin
d'assurer l'efficacité et l'efficience de l'entreprise.

En ce sens que le commissaire aux comptes s'appuie sur la fiabilité du


contrôle interne pour élaborer son programme d'intervention.
Ainsi, la norme 2102 émise par la commission nationale des commissaires
aux comptes (CNCC) relative à l'appréciation du contrôle interne dispose
que:
"Le commissaire aux comptes effectue une étude et une
évaluation des systèmes qu'il a jugé significatifs en vue
d'identifier d'une part les contrôles internes sur lesquels il
souhaite s'appuyer et d'autre part les risques d'erreurs dans le
traitement des données afin d'en déduire un programme de
contrôle des comptes adapté."
En effet, le commissaire aux comptes évalue le contrôle interne des
systèmes significatifs de l'entreprise en deux étapes:
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- la première consiste à comprendre les procédures de traitement


des données et à évaluer les contrôles internes mis en place;
- la deuxième consiste à vérifier le fonctionnement des contrôles
internes sur lesquels le commissaire aux comptes a décidé de s'appuyer,
afin de s'assurer qu'ils produisent bien les résultats escomptés à savoir les
quatre objectifs du contrôle interne.
16Audit du Cycle Trésorerie

L’existence des moyens du contrôle interne va permettre à l'auditeur


d'apprécier l'efficacité et l'efficience du contrôle interne, à travers les tests
de conformité et les tests de permanence.
 Ainsi, cette évaluation du contrôle interne de la trésorerie porte sur
les éléments suivants:
 L’exhaustivité des enregistrements;
 Examen théorique des dispositifs de contrôle (tests de conformités)
 Examen pratique des dispositifs de contrôle (tests de permanence).

1) EXHAUSTIVITE DES ENREGISTREMENTS


S’assurer que tous les paiements et les encaissements ont été
enregistrés.
1.1. Omission dans enregistrements de paiements effectués:
Cette omission peut provenir de deux facteurs:
- un paiement est effectué sans qu’il y ait établissement de pièce
justificative. Celle-ci servant de base à la comptabilisation;
- un paiement est effectué avec une pièce justificative mais celle-ci n’est
pas comptabilisée.

1.2. Omission dans l’enregistrement des recettes (risque et


fraude)

2- Examen théorique des dispositifs de contrôle

Cet examen se traduit par les différents tests de conformité :


L'auditeur s'attache à suivre des transactions représentatives tout le long
du circuit de contrôle interne en s'assurant que les documents,
classements, contrôles décrits sur les manuels de procédures
correspondent à la réalité structurelle de l'organisation.
L'objectif est de s'assurer que le commissaire aux comptes dispose d'un
descriptif qui correspond bien à la conception de la procédure.
Exemples de dispositifs de contrôle à examiner:

 Procédure de mise en paiement:

Existence d’une pièce justificative dûment signée par un responsable pour


toute mise en paiement;
Définition et nombre de personnes pouvant autoriser ces mises en
paiement. Ces personnes devant être connues du caissier et du signataire
Master : MSFE

des chèques;
Conservation en lieu sûr des carnets de chèques et des avoirs en caisse;
établissement des chèques barrés;
-existence de paiements exceptionnels (par exemple: procédure
d’avances au personnel).
 Contrôle des enregistrements sur les livres de trésorerie:
17Audit du Cycle Trésorerie

-contrôle réciproque (on ne peut tenir les livres de trésorerie et être


chargé soit de l’ouverture du courrier, soit de la tenue, des comptes
débiteurs et créditeurs -clients notamment -soit de la signature des
chèques);
-pré-numérotation des pièces justificatives;
-contrôle arithmétique des écritures à partir des pièces justificatives (liste
de recettes, bordereau de remises, etc.);
-émission des chèques en suite numérique;
-supervision à intervalle régulier des journaux de trésorerie par une
personne indépendante : rapprochement avec les relevés de banque et
avec les comptes.

 Suivi des comptes:

-réconciliation bancaire mensuelle supervision du rapprochement, suivi


des éléments en suspens;
-inventaires de caisse (inventaires réguliers et inventaires surprise).
 identification la recette

-distinction entre recette et dépenses;


-listage des recettes arrivées par voie postale avant remise au caissier ou
en banque;
-supervision par un responsable indépendant de la remise des fonds;
-procédure pour les recettes recueillies par des tiers;
-ventilation des recettes par l’entreprise;
-contrôle mis en place pour les recettes ayant un caractère particulier
(cantine. magasin pour le personnel, règlements reçus pour des créances
amorties, etc.).
 Protection physique des recettes

-rapidité de la remise en caisse;


-fréquence et rapidité des remises en banque;
-protection des avoirs au sein de l’entreprise (coffre-fort. accès réglementé
a la caisse, etc.);
-barrement des chèques a ouverture du courrier et éventuellement
désignation sur le chèque du bénéficiaire.

3- Examen pratique des dispositifs de contrôle (tests de


permanence).
Master : MSFE

L'objectif de ce test est de s'assurer que les points forts du processus de


contrôle interne relevés lors des précédentes misions d'audit sont encore
appliqués.
 Concernant les paiements:
-partir des enregistrements sur le relevé bancaire et vérifier
l’enregistrement en comptabilité des paiements
18Audit du Cycle Trésorerie

-partir des rapprochements bancaires et examiner systématiquement les


paiements qui figurent en rapprochement pour s’assurer de leur bon
enregistrement sur la base de la pièce justificative;
-vérifier les enregistrements a partir des chéquiers;
-vérifier que les chèques annulés ne peuvent être réutilisés (numéro
découpé et agrafé sur le talon);
-sélectionner des pièces justificatives de paiement et rechercher leur
enregistrement;
 Concernant les recettes:
-à partir des relevés bancaires, s’assurer que les recettes en banque
figurent en comptabilité;
-partir des enregistrements extra comptables des recettes (relevés au
courrier, dossiers détenus dans divers services. etc.) et vérifier
l’enregistrement en comptabilité.

 Obtenir l’assurance que les paiements et les recettes


enregistrés correspondent a la réalité (réalité des
enregistrements)

 Enregistrement des paiements non autorisés.

Ce risque comporte deux aspects:


-ou bien il s’agit de paiements effectués sans autorisation qui
correspondent soit à un paiement que Ia direction entendait n’effectuer
que plus tard, soit à un paiement déjà effectué (ou qui le sera de nouveau
plus tard avec autorisation) avec les risques de double règlement qui s’y
attachent;
-ou bien il s’agit de paiements (non autorisés) et fictifs et qui se traduisent
par un détournement de fonds.
 Enregistrement de recettes fictives:

 Examen théorique de dispositifs de contrôle:

Exemples de dispositifs de contrôle a examiné:


a) Nature et établissement des pièces justificatives:
-procédure d’autorisation des paiements et de saisie des encaissements;
-création de pièces autorisant les dépenses (formulaire spécial, signature
nécessaire, mode de transmission et possibilité d’altération du document);
-identification d:s encaissements des leur réception (le document de saisie
peut-il être altéré ?);
-pièce justificative autorisant les dépenses rendues inutilisables après
usage.
Master : MSFE

b) Contrôle sur des pièces justificatives:


-contrôle et rapprochement des écritures passées sur les livres de
trésorerie;
-suivi des comptes (réconciliation bancaires et inventaire de caisse) pour
détecter les erreurs éventuelles.
 Examen pratique de dispositifs de contrôle:
19Audit du Cycle Trésorerie

Exemples de tests de permanence:


- Confirmer d’autorisation des paiements

A partir des relevés bancaires et des journaux de trésorerie:


- Retrouver la pièce justificative;
- Vérifier qu’elle est signée par une personne habilitée a
autoriser le paiement;
- Contrôler le montant, la date du paiement;
- Vérifier que la pièce justificative a été annulée (par exemple
au moyen d’un tampon);
- Vérifier la contrepartie dans un compte créditeur ou débiteur.
- Recherche de recettes fictives.

- Effectuer des recoupements (voir, à cet égard, l’audit analytique)


- Partir de la comptabilité et examiner l’encaissement effectif des sommes
dans les relevés bancaires;
- Partir des rapprochements bancaires et examiner systématiquement les
recettes figurant aux rapprochements (sommes non comptabilisées par la
banque et enregistrées par l’entreprise.
Suite à l'appréciation du contrôle interne par le commissaire aux comptes,
il détermine les points forts et les faiblesses d'application et de conception
du système.
Suivant ce diagnostic, le commissaire aux comptes allège ou renforce son
programme d'intervention et de contrôle des comptes. Par exemple un
bon système de contrôle interne peut limiter l'intervention de l'auditeur à
un simple examen analytique.
Le commissaire aux comptes doit s'assurer par l'examen que les états
financiers respectent les obligations et la législation quant à leur
présentation et contenu. Il doit également s'assurer de la validité des
imputations comptables pour chaque poste du bilan afin de se faire une
opinion sur la qualité informative des états financiers.
Au regard de l'ensemble de ces éléments, le commissaire aux comptes
émet son opinion sur la sincérité, la régularité et l'image fidèle des états
de synthèse.

2- les techniques de détournements et examens


particulier :
On distingue entre les détournements de recettes et ceux de fonds en
caisse ou en banque.

2.1 Détournement des recettes:


Master : MSFE

Pour masquer ces détournements, on peut utiliser les moyens suivants :


- Ne pas enregistrer les recettes (bordereaux des ventes détruits factures
portant des numéros bis);
- Enregistrer des avoirs fictifs;
- Enregistrer des escomptes de règlement;
- Laisser des comptes <<clients >> débiteurs alors que le règlement a été
fait (et détourné);
20Audit du Cycle Trésorerie

- Solder les comptes << clients >> par pertes;


- Manipuler les rapprochements de banque (majorer ou minorer les
éléments en suspens) ;
- Faire des enregistrements en cascade pour dissimuler le détournement
initial.

2.2 Détournements de fonds en caisse ou en banque


Pour les masquer, les moyens suivants sont parfois employés :
 Utilisation de justificatifs fictifs de dépenses pour le montant du
détournement:

- Etablir des justificatifs fictifs de dépenses pour le montant du


détournement ;
- Réutiliser des pièces justificatives de périodes précédentes en changeant
des dates.
 Utilisation de chèques à son profit (en les émettant, en utilisant des
chèques en blanc) ;

- Majorer le total des règlements (manipulation des comptes fournisseurs);


- Minorer les escomptes de règlements;
- Ne pas enregistrer les avoirs des fournisseurs;
- Créer des effectifs fictifs.
4 Procédures et examens particuliers:

Nous mentionnerons à titre indicatif quelques procédures de vérification


typiques:

2.1 Rapprochements de banque:


- Examen des relevés de banque pour détecter les modifications (grattage,
surimpression, montage de photocopie). Eventuellement, demander à la
banque de nouveaux exemplaires de relevés bancaires;
- Faire des rapprochements de banque pour les comparer avec ceux émis
par l’entreprise.

4.2 Encaissements:
- Pointage systématique des recettes et des remises en relevant les
décalages entre dépôt et enregistrement par la banque. Eventuellement,
demander à la banque des copies des bordereaux de remise (pour
contrôle des imputations décalées);
- Contrôle des escomptes accordés aux clients pour vérifier qu’ils n’ont pas
été majorés.
Master : MSFE

- Contrôle des totaux des registres des recettes;


- Pointage systématique des recettes enregistrées avec les justificatifs;

4.3 Paiements:
- Pointage des chèques émis avec les relevés bancaires;
21Audit du Cycle Trésorerie

-Faire revenir des chèques de la banque et examiner si le bénéficiaire


correspond aux enregistrements faits par l’entreprise;
- Analyser en détail les chèques en suspens;
- Relever les dates de paiement des chèques et les comparer avec les
dates d’émission et les dates d’enregistrement comptable;
- Contrôler les virements inter-banques.

5. vérification finale de cohérence:


Cette étape consiste essentiellement à revoir rapidement l’ensemble des
différents comptes et journaux de trésorerie ainsi que l’information à
caractère extracomptable (juridique, fiscale; rapports de conseil
d’administration, procès verbaux.. .etc.)
Une fois arrêté, l’auditeur procède à une récapitulation de l’ensemble des
opérations examinées en dressant des tableaux de synthèse et des
rapports qui vont servir au mieux à la rectification des failles détectés.

V- cas pratique :
Etat de rapprochement bancaire

L'entreprise DUPONT S.A a réuni côte à côte une édition du compte 5141
Banque, et l'extrait de compte qui lui a été adressé par son banquier
(annexe 1) le 16/03/2009 :

Travail à faire :
1) Etablir l’état de rapprochement bancaire au 16 mars 2009.

2) Enregistrer au journal de l’entreprise DUPONT les écritures de


régularisation.

Annexe 1

Compte 5141 BMCE


Date Nature des opérations Débit Crédit
01-mars Report à nouveau 10 683,26
02-mars Remise de chèques 8 723,80
03-mars Chèque 643640 (oubami) 1 723,36
05-mars Remise à l'escompte 27 120,00
06-mars Chèque 643641 (Trésor public ) 16 207,00
Master : MSFE

07-mars Retrait d'espèces 3 000,00


07-mars Remise de chèques (Mosafys) 6 340,00
10-mars Domiciliations échues 12 827,50
11-mars Chèque 643643 (Saiss trvx) 1 007,20
14-mars Chèque 643644 (Fabet SA) 3 140,50
15-mars Chèque 643645 (SAGEC) 4 887,00
22Audit du Cycle Trésorerie

15-mars Remise de chèques (Zinelec) 2 529,50


15-mars Solde débiteur au 15/03 12 604,00

Extrait du compte de l'entreprise DUPONT à la BMCE


Date Nature des opérations Débit Crédit
01-mars Report précédent (solde créditeur) 10 683,26
03-mars Remise de chèques 8 723,80
03-mars Chèque 643640 (oubami) 1 723,36
06-mars Retrait d'espèces 3 000,00
06-mars Chèque 643641 (Trésor Public) 16 207,00
07-mars Montant net sur remise à l'escompte 26 956,45
08-mars Prélèvement France Télécom 4 630,00
11-mars Remise de chèques (Mosafys) 6 430,00
11-mars Règlement de traites domiciliées 12 827,50
11-mars Revenus des tp 3 230,00
11-mars Chèque 643642 (Courrie) 1 731,00
11-mars Chèque 643643 (Saiss trvx) 1 007,20
15-mars Frais de tenue de compte TTC 90,45
15-mars Solde en votre faveur au 15/03 14 807,00

CORRIGE

1°) Etablir l’état de rapprochement bancaire au 16 mars 2009.


Relevé envoyé par la
banque Libellés Compte 5141
Débit Crédit Débit Crédit
Soldes de fin de
14 807,00période 12 604,00
Remise à l'escompte 163,55
Prélèvement France
Télécom 4 630,00
Rectification chèque
Mosafys 90,00
Revenus de VMP 3 230,00
Chèque 643642
Master : MSFE

(Courrie) 1 731,00
frais de tenue de
compte 90,45
Chèque 643644 (Fabet
3 140,50 SA)
Chèque 643645
4 887,00 (SAGEC)
23Audit du Cycle Trésorerie

Remise de chèque
2 529,50(Zinelec)
8 027,50 17 336,50 totaux 15 924,00 6 615,00
9 309,00 Soldes rapprochés 9 309,00

4°) Enregistrer au journal de l’entreprise Dupont les écritures qui


conviennent.
Frais/Services
16-mars6147 bancaires 139,63
6147 Frais /effets à recevoir 21.53
TVA
3455 récupérable/charges 2.39
5141 163,63
frais postaux et de
16-mars6145 telec 4 630,00
5141 4 630,00
Fournisseur courrie,
16-mars4411 chèque 642 1 731,00
5141 1 731,00
Frais/Services
16-mars627 bancaires 75,38
TVA
3455 récupérable/charges 15,07
5141 90,45
Rectification client
16-mars5141 mosafys 90,00
Master : MSFE

4411 90,00
16-mars5141 3 230,00
Revenus de TITRES DE
7331P 3 230,00
24Audit du Cycle Trésorerie

En Guise de Conclusion…
L’audit du cycle trésorerie a pour objectifs de s'assurer que la situation de
la trésorerie de l’entreprise à la clôture de l’exercice est reflétée de façon
exacte par les montants inscrits au bilan, s'assurer que les frais et produits
financiers concernant les opérations de trésorerie inscrits au compte de
résultat reflètent bien l’intégralité des frais et produits pour l'exercice
considéré, et de porter un jugement sur un certain nombre de postes
principaux.
L’audit de trésorerie est de plus en plus en demandé par les différentes
firmes vu l’importance de la trésorerie dans le fonctionnement et la
Master : MSFE

continuité de l’exploitation de l’entreprise.

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