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E.N.I.T.

Unité Pédagogique de Mathématiques Appliquées


Examen – Analyse Numérique non Linéaire Janvier 2017
Classes : 1ère année: GC–GHE–GI– GM–MIndS. Durée 2H00
Documents non autorisés 2 pages

Exercice 1. Soit f une fonction de classe C 4 sur [−1, 1].


1. Montrer qu’il existe un unique polynôme de degré inférieur ou égal à 3 vérifiant :
0 0 00 00
P (1) = f (1), P (−1) = f (−1), P (0) = f (0) et P (0) = f (0). (1)

solution:
Montrons que ∃!P ∈ R3 [x] verifiant (1).

Soit P ∈ R3 [x] verifiant (1).


on a P ∈ R3 [x] alors ∃(a0 , a1 , a2 , a3 ) ∈ R4 tel que :

P (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3

or
0 0
P (0) = f (0) = a1
00 00
P (0) = f (0) = 2 a2
P (1) = f (1) = a0 + a1 + a2 + a3
P (−1) = f (−1) = a0 − a1 + a2 − a3 .

donc
00
0 f (0)
a1 = f (0), a2 = ,
2
00 0
f (1) + f (−1) − f (0) f (1) − f (−1) − 2f (0)
a0 = , a3 = .
2 2
d’ou l’existance et l’unicité.
2. On suppose que f est paire sur [−1, 1].
(a) Qu’elle est la parité de f 0 ?

solution:
on a f est paire alors f (−x) = f (x) ∀x ∈ [−1, 1] et en derivant cette dernière
0 0 0
équation on trouve que f (−x) = −f (x) ∀x ∈ [−1, 1] d’ou f est impaire.
(b) Si P (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + a3 x3 est le polynôme vérifiant (1), montrer alors que
a1 = a3 = 0. En déduire que P est aussi paire.

solution:
0
Comme P verifie (1), alors d’apres la question 2 on a a1 = f (0) et a3 =
0
f (1) − f (−1) − 2f (0) 0
. De plus puisque f est paire et f impaire, alors f (1) =
20
f (−1) et f (0) = 0. D’ou a1 = a3 = 0, se qui veut dire que P est paire.
(c) Soit le polynôme W (x) = 1 − x4 . Calculer W (−1), W (1), W (0), W 0 (0) et W 00 (0).

solution:
00
W (1) = W (−1) = W 0 (0) = W (0) = 0 et W (0) = 1.
(d) Pour x ∈]0, 1[ fixé, on considère la fonction F définie, pour t ∈ [−1, 1] par :

f (x) − P (x)
F (t) = f (t) − P (t) − W (t).
W (x)

Calculer F (1) et F (x). En déduire qu’il existe c1 ∈]0, 1[ tel que F 0 (c1 ) = −F 0 (−c1 ) = 0.

solution:
E(x)
F (1) = E(1) − W (1) = 0 (car E(1) = f (1) − P (1) = 0 et W (1) = 0).
W (x)
E(x)
F (x) = E(x) − W (x) = E(x) − E(x) = 0.
W (x)
∀x ∈ [0, 1] on a F est continue sur [x, 1] derivable sur ]x, 1[ alors d’apres le
0
théorème de Rolle ∃c1 ∈]x, 1[ tel que F (c1 ) = 0.
0
Comme f, P et W sont paire alors F et paire et parsuite F est impaire. D’ou
0 0
F (c1 ) = −F (−c1 ) = 0
(e) Montrer que F 0 admet au moins trois racines deux à deux distinctes dans ] − 1, 1[. En
déduire il existe ξx ∈ [−1, 1] vérifiant

f (4) (ξx )
f (x) − P (x) = − W (x).
4!

solution:
0 0 0 0 0 f (x) − P (x) 0
On a F (c1 ) = F (−c1 ) = 0 or F (0) = f (0) − P (0) − W (0) = 0.
W (x)
0
Donc F admet au moins trois racines deux à deux distinctes dans ] − 1, 1[ et
00
d’apres le théorème de Rolle F admet au moins deux racines distinctes de
c1 , −c1 et 0. Comme F (2) (0) = 0 alors F (2) admet au moins trois racines deux
à deux distinctes dans ] − 1, 1[. D’ou d’après le thèorème de Rolle F (3) admet
au moins deux racines distinctes et F (4) admet au moins une racine dans ]−11[.
Soit ξx ce racine.
on a F (4) (t) = f (4) (t) − P (4) (t) − f (x)−P (x)
W (x) W
(4) (t). avec P (4) (t) = 0 (P ∈ R [x])
3
et W (4) (t) = −4!.
(4) (ξ )
d’ou f (4) (ξx )− f (x)−P (x)
W (x) W
(4) (ξ ) = 0 et par suite f (x)−P (x) = − f
x 4!
x
W (x).

3. Soit la formule d’intégration numérique :


Z 1
f (t)dt = αf (−1) + βf (1) + γf 00 (0) + E(f ) (2)
−1

(a) Trouver α, β et γ pour que la formule (2) soit de degré le plus élevé possible.

2
solution:
La formule (2) admet 3 inconus donc on peut imposer à cette formule d’être de
degré de précision au moins 2.


E(1) = 0 =⇒ 2 = α + β


E(t) = 0 =⇒ 0 = −α + β
E(t2 ) = 0 =⇒ 2 = α + β + 2γ


3
2
D’ou α = β = 1 et γ = −
3
(b) Déterminer le degré exact de cette formule d’intégration.

Solution:
Z 1
On a t3 dt = 0 = −α + β + E(t3 ). D’ou E(t3 ) = 0 et la formule (2) est de
−1
degré Zde précision au moins 3.
1
2 8
On a t4 dt = = α + β + E(t4 ) alors E(t4 ) = − 6= 0.
−1 5 5
Conclusion: E(1) = E(t) = E(t2 ) = E(t3 ) = 0 et E(t4 ) 6= 0 =⇒ la formule
(2) est de degré de précision égale à 3
(c) Montrer que la formule d’intégration (2) est exacte pour toute fonction impaire f sur
[−1, 1].

Solution: Z 1
00 00
Si f est impaire alors f est impaire et parsuite f (0) = 0. Or f (t)dt =
−1
00
0 = αf (−1) + β f (1) + γf (0) + E(f ).
Donc si f est impaire alors E(f ) = 0
1 (4)
(d) Si f est paire, montrer qu’il existe η ∈ [−1, 1] tel que : E(f ) = f (η).
15
Indication : On pourra considérer le polynôme d’interpolation de la question (1) et
utiliser son erreur d’interpolation.

3
Solution:
Soit P le polynome d’interpolation de f verifiant (1). Alors d◦ P ≤ 3 et
E(P ) = 0.

Z 1
00
P (t)dt = αP (−1) + βP (1) + γP (0),
−1
00
= αf (−1) + βf (1) + γf (0),
Z 1
= f (t)dt − E(f )
−1
R1
D’ou: E(f ) = −1 f (t) − P (t)dt.
Si f est paire alors d’apres la question (2) ∀t ∈ [−1, 1] il existe ξt ∈ [−1, 1]
(4) (ξ )
vérifiant f (t) − P (t) = − f 4!
t
W (t), et parsuite:
1
f (4) (ξt )
Z
E(f ) = − W (t)dt
−1 4!
1
f (4) (ξt )
Z
=− (1 − t4 )dt
−1 4!

1 − t4
or t 7−→ est continue est positive sur [−1, 1] et t 7−→ f (4) (ξt ) est continue
4!
sur ] − 1, 1[ alors d’après le théorème de la moyenne généraliser ∃η ∈ [−1, 1] tel
que
1
f (4) (η)
Z
E(f ) = − (1 − t4 )dt
4! −1
f (4) (η)
=−
15

Exercice 2. Soit le problème de Cauchy


 0
y (x) = f (x, y(x)), x ∈ [a, b]
(3)
y(a) = Y0 ,

où f est une fonction de classe C 2 ([a, b] × R) et Y0 est donné. On suppose qu’il existe une
constante L > 0, telle que

∀x ∈ [a, b], ∀(y, z) ∈ R × R, |f (x, y) − f (x, z)| ≤ L|y − z|. (4)

On considère, pour N ∈ IN ∗ , la subdivision a = x0 < x1 < ... < xN = b avec xn = a + nh et pour


b−a
h= . Afin de résoudre numériquement (3), on considère, pour y0 = Y0 , le schéma (Sc)
N
suivant:
h i
yn+1 = yn + h αf (xn+1 , yn+1 ) + βf (xn + h, yn + hf (xn , yn )) + γhf (1) (xn , yn ) , (5)

∂f ∂f
où f (1) = +f .
∂x ∂y
1. Dans cette partie on suppose que α = 0.

4
(a) Ecrire le schéma (Sc) sous la forme :

yn+1 = yn + hΦ(xn , yn , h),

où Φ est une fonction à déterminer.

solution:
Φ(x, y, h) = βf (x + h, y + hf (x, y)) + γhf (1) (x, y)

(b) Trouver une condition sur β et γ pour que le schéma (Sc) soit consistant avec
l’équation différentielle (3).

solution:
le schéma (Sc) est consistant avec (3) si et seulement si Φ(x, y, 0) = f (x, y)

Φ(x, y, 0) = f (x, y) ⇐⇒ βf (x, y) = f (x, y) ⇐⇒ β = 1

(c) Donner une condition suffisante sur f (1) pour que le schéma (Sc) soit stable.

solution:
Supposont que f (1) est lipschitzienne par rapport à la deuxième variable:

∃L1 > 0; ∀x ∈ [a, b], ∀(y, z) ∈ R×R, |f (1) (x, y)−f (1) (x, z)| ≤ L1 |y−z|.

et soient x ∈ [a, b], (y, z) ∈ R × R, h ∈ [0, h∗ ] avec h∗ = b − a



|Φ(x, y, h) − Φ(x, z, h)| = β f (x + h, y + hf (x, y)) − f (x + h, z + hf (x, z))

(1) (1)

+ γh f (x, y) − f (x, z)


≤ β f (x + h, y + hf (x, y)) − f (x + h, z + hf (x, z))


(1) (1)

+ γh f (x, y) − f (x, z)

 

≤ β L y − z + hf (x, y) − hf (x, z)




+ |γ|h L1 y − z

 


≤ |β| L y − z + h f (x, y) − f (x, z)




+ |γ|h L1 y − z
 
∗ ∗

≤ |β| L 1 + h L + |γ|h L1 y − z

Conclusion: Si f (1) est lipschitzienne par rapport à la deuxième variable alors


le schéma (Sc) est stable ∀β ∈ R, ∀γ ∈ R

5
(d) En déduire dans ce cas que le schéma (Sc) est convergent.

solution:
Dans le cas où f (1) est lipschitzienne par rapport à la deuxième variable on a:

i. Le schéma (Sc) est consistant avec (3) si et seulement si β = 1

ii. Le schéma (Sc) est stable ∀β ∈ R, ∀γ ∈ R

Alors pour β = 1 et ∀γ ∈ R le schéma (Sc) est convergent.


(e) Donner une condition sur β et γ pour que le schéma soit convergent et d’ordre au
moins 2.

solution:
Le schéma (SC) est d’ordre au moins 2 si et seulement si:

• Φ(x, y, 0) = f (x, y),


 
∂Φ 1
• x, y, 0 = f (1) (x, y)
∂h 2
or
   
∂Φ ∂f ∂f
x, y, h = β (x + h, y + hf (x, y)) + (x + h, y + hf (x, y)) f (x, y) + γf (1) (x, y)
∂h ∂x ∂y

alors

   
∂Φ ∂f ∂f
x, y, 0 = β (x, y) + (x, y) f (x, y) + γf (1) (x, y)
∂h ∂x ∂y
= (β + γ)f (1) (x, y)

Conclusion: Le schéma (SC) est d’ordre au moins 2 si et seulement si β = 1 et γ = −0.5.

On suppose dans toute la suite que f (x, y) = sin(y).

2. (a) Montrer que le problème de Cauchy (3) admet une solution unique.

solution:
On a f est continue sur [a, b] × R et de plus f est lipschitzienne
Z y par rapport aux deuxième
variable (car ∀(y, z) ∈ R × R, | sin(y) − sin(z)| = | cos(t)dt| ≤ |y − z|) alors d’après le
z
théorème de Cauchy Lipschitz le problème (3) admet une solution unique.
(b) Pour α = 0 et les valeurs trouvées dans (1e), vérifier que le schéma (Sc) est convergent
et qu’il est d’ordre au moins 2.

6
solution:
on a f est lipschitzienne par rapport aux deuxième variable et

∂f ∂f
f (1) (x, y) = (x, y) + f (x, y) (x, y)
∂x ∂y
= sin(y) cos(y)

Soit S : y 7−→ sin(y) cos(y). Comme S est de calasse C 1 sur R alors d’après le thèorème
des acroissement finis ∀(y, z) ∈ R × R, ∃ξ ∈ R, tel que:
0
|S(y) − S(z)| ≤ S (ξ)|y − z|
0
or S (y) = cos2 (y) − sin2 (y) = cos(2 y) ≤ 1, ∀y ∈ R,
donc |S(y) − S(z)| ≤ |y − z| ∀ (y, z) ∈ R2 .
Conclusion:
On a f et f (1) sont lipschitziennes par rapport aux deuxième variable alors d’après les
resultas trouvées dans (1e), (1d) et pour α = 0, β = 1, γ = −0.5 le schéma (Sc) est
convergent et il est d’ordre au moins 2.

3. Si α = 1 et β = γ = 0, on obtient le schéma d’Euler implicite suivant :

yn+1 = yn + h sin(yn+1 ) (6)

Afin de calculer yn+1 connaissant yn , on se ramène à résoudre sur R une équation non
linéaire du type
F (z) = z − h sin(z) − yn = 0. (7)
On suppose dans la suite que la pas h est tel que 0 < h < 1.
(a) Montrer que pour tout yn ∈ R, l’équation (7) admet une solution unique (qui est yn+1 ).

solution:
0
on a F (z) = 1 − h cos(z) > 0, ∀z ∈ R (car 0 < h < 1). Donc F est strictement croissantes
sur R et comme lim F (z) = ±∞ alors d’après le thèorème des valeurs intermédiaires, pour
±∞
tout yn ∈ R, l’équation (7) admet une solution unique qui est dans notre cas yn+1 .
(b) Ecrire la méthode de Newton dans ce cas pour calculer yn+1 . Donner son ordre de
convergence.

solution:
Métode de Newton pour résoudre (7):

F (zk )

k+1 = zk − k ≥ 0,
z
F 0 (zk )
z0 donner

on a:

• F est de calasse C 2 sur R en particulier au voisinage de yn+1 ,


0
• yn+1 est une racine simple de F (F (yn+1 ) = 0 et F (yn+1 ) 6= 0)

alors d’après le thèorème de cours la méthode de Newton est localement convergente est
à convergence au moins quadratique (≥ 2).

7
(c) On considère la méthode du point fixe suivante:

z0 donné
, (8)
zk+1 = g(zk ) ∀k ≥ 0

avec g(z) = yn + h sin(z).


Montrer que cette méthode est localement convergente pour calculer yn+1 et donner
son ordre de convergence.

solution:
Il est claire que si la méthode (8) converge alors elle va converger vers l’unique solution
de (7) c-à-d yn+1 . Or

• g est de classe C 1 sur R en particulier au voisinage de yn+1 .


0 0
• |g (yn+1 )| < 1 (car pour 0 < h < 1 on a |g (z)| = h | cos(z)| < 1, ∀z ∈ R)

alors la méthode de point fixe (8) est localement convergente pour résoudre (7).

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