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Définition de la Supply Chain Management

L’intensification des échanges internationaux a mené à l’apparition et au


développement d’un ensemble de concepts nécessaires à la fluidification des différents flux
tout au long de la chaine logistique globale.

Paragraphe 1/ Généralités sur une chaine logistique

La première question qui se pose dans cet axe concerne la signification du terme
chaine logistique. Dans ce paragraphe, nous présentons plusieurs définitions afin d’éclaircir
le sens de ce terme en lui-même et les concepts qu’il englobe.

1/ la logistique :

Le mot « logistique » apparaît en France au XVIIIe siècle, lorsque les problèmes de


soutien à la stratégie militaire ne furent plus négligés, et désigne « la partie de l’art militaire
ayant trait au ravitaillement et de transport des armées » (Définitions de Petit Larousse).

Ce terme s’est ensuite répandu, dans le milieu industriel notamment, pour


évoquer principalement la manutention et le transport des marchandises. Il a donné lieu à une
lente évolution dès la fin de la seconde guerre mondiale avec l’évolution du marché et des
systèmes industriels.

Aujourd’hui, la logistique est devenue une des clés essentielles pour assurer la
compétitivité des entreprises et sa fonction concerne l’ensemble des domaines qui touchent
aux flux physiques, aux flux d’informations et aux flux de décisions. Elle devient une culture
organisationnelle qui se préoccupe prioritairement de coordonner les différents fonctions de
l’entreprise qui concourent à la circulation des flux.

La littérature retrace une panoplie de définition de la logistique et ce depuis l’érosion


du terme. Certaines sont spécialisée à un domaine bien précis d’autre font l’unanimité de
toutes les disciplines.

L’ASLOG1 (l’association pour la logistique d’entreprise) définit la logistique comme


étant « une fonction qui a pour objet la mise à disposition au moindre coût de la quantité d’un
produit, à l’endroit et au moment où la demande existe ».

1
L’ASLOG, fondée en 1972, son siège est à Paris. En 1983 LASLOG est devenue l’association française des
logisticiens d’entreprise, puis en 1991 est devenu l’association française des logisticiens d’entreprise.
L’AFNOR (NF X50-600)2 définit la logistique comme la planification, l’exécution et
la maitrise des mouvements et des mises en place des personnes ou des biens, et des activités de
soutien liées à ces mouvements et mises en place, au sein d’un même système organisé pour
atteindre des objectifs spécifiques.

Dans le domaine de gestion, la logistique est considérée comme un ensemble des


méthodes et moyens mis en œuvre par une organisation en vue de mettre disponible le bon
produit (ou service) au bon client en temps voulu, en quantité voulue et au lieu voulu à
moindre coût.

Du même, la logistique est considéré comme un ensemble des activités ayant pour but
la mise en place, au meilleur coût, d’une quantité de produit, à l’endroit et au moment où une
demande existe. La logistique concerne toute les opérations déterminant le mouvement des
produits, telles que la localisation des usines et des entrepôts, les approvisionnements, la
gestion physique des encours de fabrication, l’emballage, le stockage et la gestion des stocks, la
manutention et la préparation des commandes, le transport et les tournées de livraison.

Lorsque ce terme est répondu dans le milieu industriel, il désignait principalement la


manutention et le transport des marchandises : «  ce sont les techniques d’obtention
(commande ou production) et de distribution des produits et sous-produits ».

Durant les années 90, le concept logistique a considérablement évolué face aux
nouvelles contraintes et problèmes qui pèsent sur les entreprises. En effet, d’une part les
consommateurs sont de plus en plus exigeants sur les produits, sur la qualité et les délais et
d’autre part les entreprises éprouvent de plus en plus de difficultés à réduire leurs coûts de
production. Comme l’indique la définition de Pierre. M qui avait parfaitement anticipé
l’arrivée de cette période coopérative : « la fonction de la logistique dans l’entreprise est
d’assurer au moindre coût la coordination de l’offre et de la demande à long terme de la
qualité des rapports fournisseurs-clients qui la concernent ».

2/ La chaine logistique :

La chaine logistique n’a pas une définition universelle et ce terme dépend souvent des
différents points de vue. Généralement, la chaine logistique se décrit comme une succession
d’éléments reliant les fournisseurs aux clients finals.

2
L’Association française de normalisation (abrégée AFNOR) est un groupe international de services
organisés autour de 4 grands domaines de compétences : la normalisation, la certification, l’édition
spécialisée et la formation.
La littérature expose différentes définitions de la Supply Chain sans qu’elle soit
contradictoire et on peut dire qu’elles sont complémentaires et chacune trouve son origine
dans une phase particulière de développement.

« La chaîne logistique peut être considérée comme le réseau d'entreprises qui
participent, en amont et en aval, aux différents processus et activités qui créent de la
valeur sous forme de produits et de services apportés au consommateur final. En
d'autres termes, une chaîne logistique est composée de plusieurs entreprises, en amont
(fourniture de matières et composants) et en aval (distribution), et du client final. »
(Christopher, 1992).

« Une chaîne logistique est un ensemble d'entreprises qui se transmettent des matières.
En règle générale, plusieurs acteurs indépendants participent à la fabrication d'un produit
et à son acheminement jusqu'à l'utilisateur final - producteurs de matières premières et
de composants, assembleurs, grossistes, distributeurs et transporteurs sont tous membres de
la chaîne logistique. » (La Londe et Masters, 1994).

« Une chaîne logistique est un réseau d’organisations ou de fonctions


géographiquement dispersées sur plusieurs sites qui coopèrent, pour réduire les coûts et
augmenter la vitesse des processus et activités entre les fournisseurs et les clients. Si l’objectif
de satisfaction du client est le même, la complexité varie d’une chaîne logistique à l’autre. »
(Génin, 2003).

« Un réseau d’organisations concernant tous les processus et les activités associées,
directes ou indirectes allant de l’amont à l’aval, pour répondre à une demande de client. »
(Christopher, 2005).

Ces définitions peuvent cependant se catégoriser suivant leur orientation principale.


La chaîne logistique peut ainsi se définir en tant que :

Une vision entreprise :

Dans ce cadre l’entreprise est considérée comme le cœur de la chaine logistique. En


effet, cette approche se focalise sur une entreprise référence pour étudier ses relations avec les
autres acteurs de la chaine ainsi que tous les produits qu’elle manufacture.

La londe et Masters (1994) ont mis l’accent sur les différents membres d’une chaine
logistique notamment, les producteurs de matières premières, les grossistes les distributeurs et
les transporteurs. Dans cette vision le consommateur final est considéré comme partie
intégrante de la chaine.
La vision structure :

Dans ce cas la chaîne logistique est définie d’un point de vue architectural. Cette
approche permet de structurer les différentes entités dans le réseau ainsi que les relations
existantes entre elles.

Génin (2003) définit la chaîne logistique comme un réseau d’organisations ou de


fonctions géographiquement dispersées sur plusieurs sites qui coopèrent, pour réduire les
coûts et augmenter la rapidité des processus et activités entre les fournisseurs et les clients.
Cette définition met en valeur un point clé dans l’organisation des chaînes logistiques : la
dispersion géographique des centres de fabrication de la chaîne logistique. Cette dispersion
entraîne des besoins de coopération entre ces sites pour améliorer, de façon globale,
l’efficience de la production.

La chaine logistique comprend le fournisseur du fournisseur et le client du


client:

Enfin, la définition la plus générique est étendue et définit la chaîne logistique comme
un système dont les composants sont les fournisseurs, les usines de production, les services de
distribution, et les clients reliés entre eux par les flux matières de l’amont vers l’aval et les flux
d’information dans l’autre sens. Cette définition permet d’étendre la chaîne logistique au-delà
des limites de l’entreprise, et du trio fournisseur/entreprise/client. En effet, une organisation
peut faire partie de plusieurs chaines logistiques en se retrouvant ainsi dans une chaine
logistique inter-reliée, et il s’avère qu’il est indispensable de préciser les frontières de toute
chaine logistique dans laquelle l’entreprise opère pour pouvoir assurer sa gestion.

Paragraphe 2/ : la gestion de la chaine logistique

Dans ce paragraphe, nous allons présenter le concept de « gestion de la chaine


logistique », plus connus sous l’appellation anglophone « Supply Chain Management »(SCM).
La chaine logistique existe avant même la naissance du SCM mais l’amalgame des deux termes
est très courant. Dans le paragraphe précèdent nous avons présenté les différentes définitions
de la chaine logistique qui mettent l’accent sur l’aspect statique du réseau. Dans ce qui suit,
nous définissons à travers le SCM l’aspect dynamique de ce dernier.

 Définition :

Dans la littérature, le paradigme « SCM » ou « GCL » existe depuis la fin des années 80


mais a suscité un vif intérêt des chercheurs pendant les années 90.
D’entrée du jeu, les anciens outils de gestion de production, de planification et de
pilotage des entreprises sont devenus insuffisants car dépassés par les demandes nouvelles et
les réorganisations des entreprises en réseau, ainsi que l’émergence de la chaine logistique a
fait naitre des besoins en matière d’intégration des entreprises et de coordination des flux des
matières, des flux d’informations et des flux financiers à des niveaux jamais atteint
auparavant. C’est la SCM qui englobe les approches, les méthodes et les outils permettant de
satisfaire ces besoins.

L’adoption de la démarche SCM apparait donc comme un outil de performance pour


l’entreprise, puisque son ambition affiché est de répondre au triple objectif d’amélioration des
niveaux de services, de réduction des couts et de création de valeur, en gérant les relations,
tant en amont qu’ en aval, avec les fournisseurs et les clients.

Les définitions de ce terme sont abondantes et différentes selon les auteurs et la vision
adoptée. La définition suivante est universelle et a été avancé par le CSCMP qui est le premier
leader professionnel dans ce domaine: « la planification et le management de toute activité
relevant de la recherche de fournisseurs, de l’approvisionnement et de la transformation, ainsi
que toutes les activités logistiques. Cela inclut notamment une coordination et une
collaboration entre les partenaires de la chaine, qui peuvent être des fournisseurs, des
intermédiaires, des prestataires de service et des clients. Fondamentalement, le SCM intègre
donc la gestion de l’offre et la gestion de la demande dans l’entreprise et entre les
entreprises». (CSCMP,2007).

Aujourd’hui, cette définition peut être considérée comme la définition du SCM,


puisqu’elle insiste sur la coordination et la collaboration nécessaire au sein de la chaine
logistique. Elle traduit de plus assez bien le fait que la SCM concerne à la fois les niveaux
stratégiques, tactiques et opérationnels. Ainsi Le SCM est définit par Mentzer et autre auteurs 3
comme : « la coordination systémique, stratégique des fonctions opérationnelles classiques et
de leurs tactiques respectives à l’intérieur d’une même entreprise et entre des partenaires au
sein de la chaine logistique, dans le but d’améliorer la performance à long terme chaque
entreprise membre et de l’ensemble de la chaine ».

Les définitions de gestions des chaines logistiques sont alors classées selon la
proposition de Mentzer et autres auteurs4 en trois catégories : une philosophie de gestion, une
mise en œuvre et un ensemble de processus à gérer.

3
 Mentzer J T, Dezitt W, Keebler J S, Min S, Nix N W, Smith C D et Zacharia Z G « Defining the supply chain
managment », Journal of Business logistics, vol 22, n 2.
4
 Mentzer J T, Dewitt, Keebler J S, Min S, Nix N W, Smith C D et Zacharia Z G, “Defining the Supply chain
managemen”, Journal of Busniness logistics, vol 22, n 2, 2001, p 14-15.
La SCM comme « philosophie de gestion » :

En tant que philosophie de management, le SCM adopte une approche systémique qui
considère la chaine logistique comme une entité unique et non comme une mosaïque
d’éléments fragmentés ayant chacun une fonction spécifique.

En d’autres termes, cette philosophie du management de la chaîne logistique étend le


concept de partenariat pour en faire un effort commun de gestion des flux de matières depuis
le fournisseur jusqu’au client final. Son principe fondateur est que
chaque acteur de la chaîne a une influence directe et indirecte sur la performance individuelle
des autres et, in fine, sur la performance globale de la chaîne.

De ce fait, le niveau stratégique, qui fait du SCM une sorte de philosophie, se manifeste
à travers trois éléments : l’importance donnée au client, la place de la collaboration entre les
membres d’une SCM et la vision systémique, qui conduit à rompre avec la philosophie
cartésienne classique.

La SCM comme un ensemble d’activité :

Les niveaux tactique et opérationnel s’intéressent à la façon dont cette « philosophie »


va être mise en œuvre concrètement au sein des entreprises de la chaine logistique. Dans cette
optique, les chercheurs se sont efforcés de définir les activités nécessaires afin d’implémenter
efficacement le SCM comme il est défini par la philosophie. Mentzer et al. (Mentzer et al.,
2001) ont recensé dans leurs travaux de recherche les principales activités du SCM en se
basant sur une abondante bibliographie. Ces activités définissent le SCM comme une
mise en place effective des bonnes pratiques sur le terrain et que nous pouvons décliner en :

 Un comportement d’intégration des acteurs : dans ce cas le SCM est considéré


comme un ensemble d’activités qui nécessitent une collaboration totale entre
tous les partenaires du réseau (du fournisseur au client final) et un effort
de coordination des tâches afin de répondre dynamiquement aux attentes du
client.
 Un partage mutuel de l’information : Ce partage entre les membres de la
chaîne logistique est indispensable à la mise en œuvre d’une philosophie de
SCM, notamment pour la planification et la surveillance des processus, ce qui
donnera lieu à une mise à jour continuelle des données circulant entre
les acteurs de la chaîne. Par conséquent, ceci entraînera une réduction
de l’incertitude entre les partenaires et une meilleure performance de la
gestion de la chaîne logistique.
 Un partage mutuel des risques et des récompenses : Afin de créer un avantage
concurrentiel, ce partage doit être pris en compte par les différents acteurs
dans une optique de coopération à long terme.
 Une alliance de partenaires et un maintien des relations à long terme : Selon
Cooper et al, l’horizon de la relation s’étend au-delà de la vie du contrat –
peut-être à l’infini – et, dans le même temps, le nombre de partenaires doit
être limité pour favoriser une coopération plus intense Ainsi, la formation
des alliances stratégiques entraine un avantage compétitif à travers la
création de la valeur ajoutée auprès du client.

La SCM comme un ensemble de processus à gérer :

A l’opposé de l’entreprise verticale basée sur les fonctions, va progressivement naitre,


l’entreprise horizontale (ou transversale par référence aux organismes verticaux) basé sur les
processus et sur les « équipés de projet ».

La Londe (La Londe, 1997), à son tour présente le SCM comme des processus de
gestion des relations entre les acteurs, de l’information et des ressources au-delà des frontières
de l’entreprise afin de renforcer le service client et la valeur ajoutée à travers une
synchronisation des flux physiques et informationnels de l’approvisionnement jusqu’à la
livraison au client final.

En d’autres termes, un processus peut être défini en général comme étant un


ordonnancement des activités dans le temps et dans l’espace, avec un début et une fin
clairement identifiés et avec une structure de plan d’action. Cette vision du SCM se focalise sur
« les processus clés» répondant aux besoins du client. Les acteurs de la chaîne
logistique sont organisés autour de ces processus clés.

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