Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L'épuisement des ressources de pétrole dans le monde est prédit, attendu avec impatience par
tous ceux qui souhaitent tourner la page de cette histoire sombre et polluante de notre
civilisation. Et pourtant, les découvertes de gisement se poursuivent tandis que la pandémie de
COVID-19 a poussé les réserves à leurs maximums et les prix à leurs minimums.
En outre, en mars 2017, un gisement géant de 1,2 milliard de barils (168 millions de tonnes de
brut) a été découvert en Alaska. Selon la compagnie pétrolière espagnole Repsol, il s'agit de "la
plus grande découverte conventionnelle d'hydrocarbures des 30 dernières années sur le sol
américain", sans parler des sables bitumineux au Canada...
10 € de réduction immédiate
Mais c'est l'Arctique qui suscite la convoitise : avec la fonte continue de la banquise à cause du
réchauffement climatique, l'exploitation de cette zone permettrait de voir les productions
d'hydrocarbures grimper en flèche.
Dans l'est du Mexique a été localisé le plus important gisement de pétrole en 15 ans. Il est
estimé à 1,5 milliard de barils de pétrole brut (210 millions de tonnes).
Fin novembre 2017, la compagnie pétrolière chinoise PetroChina annonçait la découverte de l'un
des plus importants gisements de pétrole du pays, relate l'agence de presse Chine Nouvelle ou
Xinhua.
Le champ pétrolifère de la zone de Mahu, situé dans le basin de Junggar (région autonome
ouïgoure du Xinjiang, en Chine du nord-ouest) possède déjà une réserve avérée de 520 millions
de tonnes de brut, mais devrait en fait en contenir 1,24 milliard selon les résultats des dernières
prospections annoncés par le géant pétrolier PetroChina.
Et ce n'est pas fini ! "Tang Yong, géologue de PetroChina, a précisé que la zone disposait de
conditions naturelles permettant la découverte d'une autre réserve d'un milliard de tonnes",
indique Xinhua.
i Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le seuil symbolique des 100 millions de
barils par jour a été battu plus tôt que prévu, au dernier trimestre 2018, il devrait s'établir à 125
millions en 2050.
En théorie, la nouvelle réserve chinoise de 1,24 milliard de tonnes pourrait donc satisfaire près
de 100 jours de consommation.
Début avril 2018, le petit pays du Golfe, Bahreïn, annonçait la découverte du plus grand champ
pétrolier jamais découvert sur le territoire : 80 milliards de barils de pétrole de schiste.
Situé dans des eaux de faible profondeur au large des côtes ouest de Bahreïn, ce champ s'étend
sur une surface de 2 000 km², face au géant mondial du Pétrole : l'Arabie saoudite. Le directeur
de l'exploration de la compagnie nationale Bahrain Petroleum Co., Yahia al-Ansari a indiqué que
l'exploitation ne devrait pas débuter avant cinq ans.
C'est la compagnie pétrolière mexicaine Pemex qui assurera l'exploitation de ces deux
principaux gisements :
Manik, situé dans l’état mexicain de Campech à 4 765 mètres de profondeur, a un potentiel
de 80 millions de barils.
Mulach, situé dans l’état de Tabasco, compte cinq puits avec un potentiel total de 100
millions de barils.
"C’est une bonne nouvelle, cela confirme que nous avons encore beaucoup de brut qu’il faut le
chercher, le trouver et le sortir pour l’intégrer dans la production nationale", a déclaré Carlos
Alberto Treviño, directeur général de Pemex, lors d’une conférence de presse.
Un nouveau gisement pétrolier a été découvert en Égypte dans le désert de l'Ouest, a annoncé
début juin 2020, la compagnie pétrolière égyptienne Borg Al-Arab Petroleum Company. "Cette
nouvelle découverte a été inscrite sur le plan de production avec un niveau de 4 100 barils de
pétrole brut par jour et de près de 510 000 mètres cubes de gaz naturel par jour", précise la
compagnie dans un communiqué.
Déjà, fin 2019, cette même compagnie avait annoncé la découverte de pétrole dans la zone
d'ASH-2 à Abu Sennan, avec une capacité de production de 7 000 barils de pétrole brut et de 283
168 mètres cubes de gaz naturel par jour.
Redoutée, inéluctable, mais imprévisible et mal gérée, cette pandémie a des conséquences
majeures et systémiques sur nos sociétés. Début mars 2020, le prix du baril de pétrole s'est
effondré pour passer sous la barre des 16 dollars (BRENT) le 22 avril 2020 (au 10 juin 2020, il
est remonté à 40 dollars, loin des 60 dollars d'avant crise).
Résultat : les pays exportateurs de pétrole (OPEC et non OPEC) se sont entendus pour diminuer
leur production de 9,7 millions de barils du 1er mai au 30 juin 2020 puis de 7,7 millions de barils
du 1er juillet au 31 décembre 2020 et de 5,8 millions du 1er janvier 2021 au 30 avril 2022, pa
rapport à la production d'octobre 2018.
Partout dans le monde - sauf dans les pays sous embargo économique et/ou militaire - les
réserves sont pleines et les tankers, plein, attendent par dizaines à l'entrée des ports...
Début juin 2020, le département de l'Énergie des États-Unis a annoncé que les États-Unis ont
augmenté leurs réserves de pétrole à 538,065 millions de barils, battant le record historique de
mars 2017, contrairement aux prévisions des analystes qui prévoyaient une baisse des réserves.
Enfin, les réserves stratégiques de pétrole des États-Unis ont encore augmente pour atteindre
650 millions de barils.
Alors que la date d'arrivée du pic de production de pétrole reste controversé, l'Agence
Internationale de l'Energie estime que la trajectoire actuelle de consommation (et donc de
production) ne devrait pas s'infléchir clairement avant 2030 (World Energy Outlook 2019).
Dans les scénarios étudiés en 2019 par l'Agence Internationale de l'Energie, "la consommation
de pétrole dans les voitures particulières atteint un pic à la fin des années 2020 (...) Il n'y a pas
de pic définitif dans l'utilisation du pétrole dans l'ensemble, car il y a une augmentation continue
dans la pétrochimie, les camions et les secteurs du transport maritime et de l'aviation."
Dans un scénario où les Etats font preuve de politiques engagées en faveur de l'environnement,
"la demande baisse de plus de 50% dans les économies avancées entre 2018 et 2040 et de 10%
dans les économies en développement."
Le rapport 2018 du Global Carbon Project notait également, avec surprise, la tendance à la
hausse de 1,4% de l’utilisation mondiale du pétrole entre 2013 et 2017, alors que le pic de
consommation semblait atteint. D’après l'article de Jackson et al., cette augmentation est
principalement liée à une croissance des émissions du transport avec une augmentation de +4
% par an du nombre de véhicules, dont une très faible part est électrique. Et à une hausse de
+27% de la consommation de fuel par l’aviation commerciale depuis 10 ans.
Autre signe : "le nombre de personnes employées dans le monde par les secteurs liés à
l’extraction de combustibles fossiles a augmenté de 8 % entre 2016 et 2017, venant inverser la
forte baisse qui avait été observée depuis 2011" (The 2018 report of the Lancet Countdown on
health and climate change: shaping the health of nations for centuries to come, 28/11/2018).
Bien que le regain d'intérêt pour le charbon soit le principal moteur de cette hausse, l'extraction
de combustibles fossiles emploie encore 11 millions de personnes dans le monde, contre 10,3
millions dans les énergies renouvelables.
Finalement, n'en déplaise aux collapsologues qui prédisent la fin du monde avec la raréfaction
du pétrole, ce n'est pas l'épuisement des réserves qui mettra fin à l'ère du pétrole mais la
transition technologique du transport qui voit la démocratisation de véhicules hybrides,
électriques et à hydrogène. Dans quelques décennies, les moteurs thermiques seront
minoritaires et par conséquent la demande en pétrole fortement réduite alors qu'elle est déjà
durement affectée par la crise économique liée à la pandémie.
Selon le rapport World Energy Outlook 2019, la moitié des voitures et la plupart des bus urbains
seront électriques en 2040 et c'est l'aviation et le transport maritime et routier qui continueront
de consommer autant de carburant. Soulignons que la pétrochimie est le seul secteur qui
devrait continuer de croître, malgré le taux de recyclage du plastique qui devrait passer de 15 %
à environ 35 % en 2040.
Auteur
Les découvertes de gisements géants de pétrole se poursuivent, repoussant la fin de l'ère du pétrole ; 11/06/2020 -
wwww.notre-planete.info
10 € de réduction immédiate