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MOOC Evaluation

Environnementale

Le cadre juridique posé par le droit européen en matière d’évaluation


environnementale des projets
Agathe Divay, chargée de mission évaluation environnementale

Le cadre juridique

La première directive concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur
l’environnement est la directive 85/337/CEE entrée en vigueur dans l’Union le 3 juillet 1988. Elle
s’applique à de nombreux projets qui sont énumérés dans des listes annexées au texte de la directive.
Les projets listés à l’annexe I sont par leur nature susceptible d’impacts importants sur
l’environnement et devront donc faire systématiquement l’objet d’une évaluation de ces impacts.

Les projets listés à l’annexe II devront faire l’objet d’un examen préalable reposant sur des critères
définis à l’annexe III qui aura pour objectif de déterminer s’ils sont susceptibles d’avoir un impact
important sur l’environnement. Cet examen préalable correspond « l’examen au cas par cas » que l’on
retrouve en droit français.

La directive de 1985 a été codifiée par la directive 2011/92/UE du 13 décembre 2011.

Enfin, cette dernière a été modifiée par la directive 2014/52/UE. L’objectif de cette modification est
d’aider les Etats-membres à réduire la charge administrative et d’améliorer le niveau de protection de
l’environnement. Cette directive modificative tient en outre compte des menaces et des défis qui ont
vu le jour depuis l’entrée en vigueur des règles d’origine, telles que l’utilisation efficace des ressources,
le changement climatique et la prévention des catastrophes, qui sont à présent mieux reflétés dans le
processus d’évaluation.

Cette directive de 2014 vise à simplifier et rationaliser les procédures d’évaluation environnementale.
La directive contient désormais des critères environnementaux permettant de fonder la décision
d’examen au cas par cas. La directive exige que les autorités publiques prouvent leur objectivité afin
d’éviter des conflits d’intérêt dans le cadre du processus d’évaluation environnementale. En outre, la
directive précise les exigences en matière de contenu et de clarté du rapport d’incidence, notamment
concernant les évaluations de l’état actuel de l’environnement et les alternatives au projet. Enfin, la
directive exige que les motifs de la décision soient clairs et davantage transparents pour le public.

Ce cadre juridique a été complété au fil des ans par une jurisprudence abondante de la Cour de justice
européenne, qui fera l’objet d’une vidéo cette semaine.

Le processus d’évaluation environnementale introduit par le droit européen

1. L’évaluation environnementale est un processus :


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• le maître d’ouvrage doit fournir des informations sur l’incidence environnementale de son
projet dans un document appelé « étude d’impact » ;
• le maître d’ouvrage peut demander à l’autorité compétente préciser le contenu que devra
avoir son étude d’impact (cadrage préalable);
• les autorités environnementales et le public, ainsi que les collectivités régionales et locales, (et
tout pays de l’Union touché) doivent être informés et consultés sur ce projet ;
• l’autorité compétente pour autoriser le projet prend une décision en tenant compte des
résultats de la consultation; cette décision inclut également une conclusion motivée sur les
effets significatifs du projet sur l’environnement ;
• cette même autorité informe le public de sa décision ;
• le public peut contester en justice la décision.

2. La participation du public

La participation du public fait partie intégrante du processus d’évaluation environnementale. Pour


garantir une participation du public efficace, l’étude d’impact et les autres informations et documents
doivent être fournis le plus tôt possible par voie électronique, par des avis publics, par affichage ou
dans la presse locale. La directive prévoit également que le public concerné puisse participer au
processus décisionnel de façon effective. Elle fixe néanmoins un délai minimal de 30 jours de
consultation du public.

3. La responsabilité des autorités nationales

Les autorités compétentes pour autoriser le projet doivent décider dans un délai raisonnable si elles
approuvent le projet ou non. Cette décision doit exposer les principales raisons qui ont conduit à cette
décision ainsi que les éventuelles mesures qu’elle impose au porteur de projet.

Définitions et principes issus du droit européen

Les définitions figurant à l’article 1 de la directive 2011/92/UE modifiée ont été reprises dans le code
de l’environnement.

L’« évaluation des incidences sur l’environnement » : est un processus devant permettre au maître
d’ouvrage d’intégrer la protection de l’environnement dès la conception de son projet, à l’autorité
compétente de prendre une décision éclairée par l’avis d’une autorité environnementale et de l’avis
du public.

La directive définit également les termes « projet », « maître d’ouvrage », et « autorisation ».

Le projet est : la réalisation de travaux de construction ou d’autres installations ou ouvrages ou


d’autres interventions dans le milieu naturel ou le paysage, y compris celles destinées à l’exploitation
des ressources du sol.
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La notion de projet, pierre angulaire de la réforme de 2016 sera abordée dans un autre module.

Le maître d’ouvrage est, selon la directive : soit l’auteur d’une demande d’autorisation concernant un
projet privé, soit l’autorité publique qui prend l’initiative à l’égard d’un projet.

L’autorisation est : la décision de l’autorité ou des autorités compétentes qui ouvre le droit du maître
d’ouvrage de réaliser le projet.

Cette notion d’autorisation a une acception plus large que la notion d’autorisation en droit français,
liée à une procédure précise et à un régime d’autorisation bien spécifique.

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