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ABSTRACT — Rock mass fall case studies presented in this paper show that rupture
occur after a more or less long preparation stage which is link to different parameters
such as the rate of displacement, the volume or the morphology of the unstable
mass. In all sites efficient safety decision could have been taken early enough, with
an appropriate monitoring system, even in the case of cliff or scarp collapses that are
generally considered as sudden movements impossible to anticipate. Kinematics
criteria that allow fixing in advance threshold displacement values for different alarm
levels have been proposed.
1. Introduction
Plusieurs sites instables ont été étudiés et surveillés par le CETE de Lyon pendant
plus de trente ans. Certains d'entre eux ont été concernés par une crise suivie d'un
effondrement important. Deux sites choisis parmi d'autres nous ont donné l'occasion,
grâce à l'analyse de données combinée avec la connaissance du contexte structural
et les observations de terrain, d’acquérir une meilleure compréhension des
phénomènes en terme de variation du taux de déplacement avant rupture
Les deux sites considérés comme représentatifs de différentes études de cas, sont
les suivants (Figure 1) :
le Piton de la Becqua, situé au-dessus du village de La Perrière (Savoie,
France),
la route nationale 1 dans la partie nord de l'île de la Réunion (France).
Le premier, surveillé pendant plus de vingt ans avant l'effondrement, a permis
d’enregistrer beaucoup de données. Le second site a été surveillé seulement
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pendant deux mois avant effondrement mais la crise qui s'est produite quelques jours
avant l'événement a pu être contrôlée efficacement.
b)
a)
2. Le Piton de la Becqua
2.1. Le contexte
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De 1975 à 1992, nous pouvons voir sur le graphique figure 2a l'importance des
variations saisonnières et une petite accélération du taux de déplacement qui passe
de 4mm/an à 8mm/an.
L'analyse détaillée de la courbe de vitesse d’ouverture de la fracture, pour la période
1992-1998, montre en 1996 une augmentation de celle-ci de 16 mm/an à 35 mm/an
(Figure 2b).
b)
a)
c)
La dernière semaine de février 1999, une accélération a été amorcée pour atteindre
1 mm/j le 1er mars 1999, valeur considérée comme seuil de mise en vigilance, puis
rapidement 20 mm/j le 22 mars et 26 mm/j le 23 jusqu’à l’éboulement survenu le 24
(figure 2c).
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Il a été admis que la divergence menant à la rupture pouvait intervenir dès que la
vitesse de 10mm/j (critère d’alerte) serait atteinte. Le pas d’acquisition des mesures a
été abaissé à 15 minutes. Un modèle exponentiel de divergence, basé sur la vitesse
moyenne des 24 heures précédentes, a été utilisé pour déterminer le jour et l'heure
de l'effondrement. La variable choisie pour l'analyse fut LogVm24 en une fonction du
temps (Figure 3). L'intersection de la courbe avec la valeur-seuil de 10 mm donne le
délai de rupture.
2.5. Conclusions
La surveillance d'une masse rocheuse instable sur une période de 25 ans est une
étude de cas très intéressante. Un déplacement total de 400 mm a été nécessaire
avant la rupture. La vitesse, très basse (0,005 mm/j) pendant les dix-sept premières
années, s'est accrue modérément trois ans avant la rupture et très fortement au
cours du dernier mois. L'analyse des données, avec un critère de divergence basé
sur un déplacement de 10 mm quotidien, a été utilisée pour gérer efficacement
l'évacuation de la population.
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Nous retiendrons que les chutes de masses rocheuses ne se font pas brutalement et
que, sous réserve de disposer d’un système de suivi performant, il est possible
d’anticiper la rupture quelques jours avant celle-ci.
Nous retiendrons également que l’approche utilisée à La Perrière est plutôt adaptée
au pronostic qu’à la prévision en raison des incertitudes liées à la survenance
toujours possible de phases de rémissions au cours du processus de rupture des
versants instables.
Malgré ces réserves, cette méthode est intéressante pour le suivi de l’évolution finale
des instabilités déclarées et pour l’aide à la prise de décisions en rapport avec la
mise en œuvre des plans de secours.
Après la rupture de 2006, une analyse précise des zones (Potherat et al., 2010),
considérées comme les plus dangereuses a été effectuée dans le but d'identifier les
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secteurs les plus actifs. L'un d'eux a été caractérisé par une fracture ouverte de
15 cm pouvant créer un éboulement potentiel d'environ 10 000 mètres cubes. Un
système de surveillance a été installé sur ce site dans le but de mettre en évidence
les premiers signes d’une rupture. À la fin de février 2007, quatre extensomètres
automatiques (C1 à C4) ont été mis en place (Figure 4a). Les données ont été
collectées toutes les minutes, transférées via Internet et analysées quotidiennement
par le CETE de Lyon.
b)
c)
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Le tableau 1 résume les vitesses enregistrées sur trois capteurs du 15 mars au 6 mai
2007.
C3 0,02 0,02 HS HS HS
L’analyse des données était effectuée chaque jour par le CETE de Lyon en
concertation avec les autorités locales afin de renseigner en temps réel les
responsables de la sécurité du trafic à la Direction Départementale de l’Équipement
de Saint-Denis.
La valeur du seuil d'alarme a été atteinte le jeudi 3 mai dans l'après-midi. Afin
d’anticiper tout accident au cours du week-end, nous avons recommandé d'arrêter le
trafic routier sur les deux voies les plus proches de la falaise, et de le basculer sur les
voies coté mer. L’éboulement de 4000 mètres cubes est tombé dans le piège à
cailloux et aucun bloc n’a atteint les voies circulées.
3.5. Conclusion
Au cours de la première période, les vitesses étaient plutôt modérées (<1 mm/j),
mais suffisamment élevées pour justifier la mise en place d'un système de
surveillance. Même dans le cas d’une écaille rocheuse en falaise, la rupture ne se
produit pas immédiatement au moment de la divergence, mais trois jours plus tard.
Ce délai fut suffisant aux autorités locales pour prendre les mesures de sécurité
adéquates.
4. Conclusion
Le tableau 2 résume les principales caractéristiques et les données de pré-rupture
pour chaque site. Ces paramètres sont différents d'un site à l'autre en raison de
contextes variables (massif rocheux, falaise, gros volume ou pas,...). Les
déplacements mesurés avant rupture sont plus élevés pour les volumes de roche
importants que pour les chutes de blocs.
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(Durée)
Le Piton
Masse
de la 300 (25 ans) 1500 0,1-1-10-23 10
rocheuse
Becqua
La Falaise
90 (2 mois) 4000 ?-0,9-0,9-7 5
Réunion rocheuse
Références bibliographiques
Effendiantz L., Rochet L. (2000). Suivi d’une instabilité rocheuse jusqu’à l’éboulement. Commune de
la Perrière (Savoie). Bulletin des laboratoires des Ponts et Chaussées –225 – Ref. 4312 , 47-56.
Potherat P., Duranthon J.-P., (2010). The monitoring of unstable rock masses applied to risk
management, IAEG congress 2010, Auckland.
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