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Les actifs bruts gérés par les sociétés de gestion de portefeuilles françaises
sont assez importants et dépassent 3 500 milliards d’actifs.
Les principaux supports (types de Fonds) de gestion collective sont les OPC
(SICAV et FCP) :
Une SICAV est une société anonyme à capital variable qui gère un portefeuille de
valeurs mobilières et qui émet des actions au fur et à mesure des demandes de
souscriptions. L'acheteur d'actions de la SICAV devient donc actionnaire de
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celle-ci avec les droits qui y sont attachés (droit de vote, droit aux dividendes,
etc.).
Le FCP est une copropriété de valeurs mobilières, qui émet des parts. En
achetant des parts, l'investisseur devient membre d'une copropriété de valeurs
mobilières mais ne dispose en revanche d'aucun des droits liés à la qualité
d'actionnaire. La gestion du FCP est assurée par une société commerciale dite
"société de gestion" qui agit dans l'intérêt des porteurs de parts ou
actionnaires.
Les Fonds monétaires sont investis dans des produits à court terme allant de 3
mois à 2 ans. En général émis par l'Etat, ces produits sont des titres de
créances négociables (TCN). Ils peuvent être également émis par les banques ou
les entreprises. Les OPC monétaires permettent d'obtenir des rémunérations
proches de celles offertes par le marché monétaire. L'OPC monétaire est un
produit peu risqué au rendement faible en période de taux bas.
Les Fonds obligataires sont investis dans les obligations. Les emprunts
obligataires peuvent être émis à taux fixes ou à taux variables à moyen terme et
long terme. Les émetteurs des obligations sont des sociétés, des États, des
collectivités ou des entreprises publiques.
Le risque lié à l'investissement en obligation est celui d'insolvabilité, de taux ou
encore de liquidité. Il reste donc généralement limité.
Les portefeuilles des Fonds actions sont exposés majoritairement sur le marché
des actions. Les portefeuilles sont avant tout alloués de manière sectorielle ou
géographique. Le risque d'un OPC action correspond à celui des marchés sur
lesquels il est exposé.
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Les Fonds diversifiés sont composés de portefeuilles d'actions, d'obligations et
de titres monétaires. Le niveau de risque du portefeuille se situe en fonction de
la répartition entre ces différents produits. Il existe trois types de profils
diversifiés :
- prudent : les portefeuilles prudents affichent une exposition actions de 0 à
30%,
- équilibré : exposition actions de 30 à 70%,
- dynamique : exposition actions de plus de 70%.
Les Fonds alternatifs sont des Fonds composés d'autres OPC (plus de 10%) qui
élaborent des stratégies dites "alternatives". Le gérant du Fonds arbitre entre
différents fonds suivant ces objectifs. Cette OPC permet une grande
diversification de l'investissement puisqu'en acquérant une part, l'investisseur
acquiert un grand nombre d'entreprise dans différents secteurs et à la fois dans
différents pays, mais le risque est forcément élevé.
Utilité et caractéristiques
La gestion collective ouvre des horizons de gestion inaccessibles à un particulier
tout en assurant une meilleure diversification des actifs et par effet de
courroie, une meilleure maîtrise du tandem rendement/risque.
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Des parts ou des actions représentant une quote-part de ce portefeuille de
placement collectif sont émises en contrepartie des avoirs détenus par ce
véhicule d’investissement. Elles font l’objet d’une cotation en bourse quotidienne
ou quinzomadaire.
Fonctionnement pratique
Le prix d'achat, la souscription, correspond à la valeur liquidative du Fonds
majorée de frais d'entrée (droits d'entrée). Le prix de vente, aussi appelé "prix
de rachat", correspond à la valeur liquidative à laquelle on soustrait les frais de
sortie.
Même dans le cadre d'une gestion collective, avant tout investissement, il est
bien évidemment recommandé de prendre connaissance dans le détail des
caractéristiques de chaque fonds. L'investisseur peut trouver une information
complète et réglementaire dans le prospectus de l'OPC. Comme le veut la
formule consacrée, "les performances passées ne préjugent pas des
performances futures, ne sont pas constantes dans le temps et ne constituent en
aucun cas une garantie future de performance ou de capital", même si c'est un
professionnel qui est aux manettes.
Cet OPC investit les sommes que lui ont confiées les épargnants dans différents
types de valeurs mobilières : Actions, obligations, produits dérivés, devises, etc.
Dans leur majorité, les OPC appartiennent à la famille des SICAV ou des FCP.
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Différence entre gestion collective et gestion
individuelle
La gestion directe (ou gestion individuelle) consiste pour l'épargnant à investir
directement en Bourse par l'achat à son nom, via un compte titres ou un PEA (Le
plan d'épargne en actions est une forme de compte-titres de droit français qui
bénéficie de certains avantages fiscaux pour les résidents français : les revenus
et les plus-values réalisés sur ce compte sont sous certaines conditions,
notamment de durée de détention faiblement imposés) , d'actions, d'obligations, de
titres de créances, etc. Il ne doit pas nécessairement disposer d'un capital de
départ important (quelques centaines d'euros suffisent) mais doit tout de même avoir le
goût, le temps et les compétences nécessaires pour pouvoir réaliser en direct ce type
de placement en toute connaissance de cause.
Réglementation
L'ordonnance n° 2017-1107 du 22 juin 2017, entrée en vigueur le 3 janvier 2018,
a organisé la séparation du régime juridique des sociétés de gestion de
portefeuilles assurant la gestion de produits collectifs de celui des
entreprises d'investissement.
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La commercialisation des OPC est encadrée et surveillée par l'Autorité des
marchés financiers (AMF).
C’est l’AMF qui agrée les sociétés de gestion de portefeuille et qui suit les
professionnels en publiant régulièrement de la doctrine et des guides pratiques.
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Une gamme de fonds permet de répondre aux préférences des épargnants, en
terme de risque, d’horizon de placement, d’univers de placement et de
préférences extra-financières (fonds solidaire, fonds socialement responsable,
proximité locale). L’épargnant a désormais l’embarras du choix, qu’il décide de se
focaliser sur des profils de gestion ou de composer un portefeuille de fonds
purs, illustrant chacun une classe d’actifs spécifique. Il dispose, souvent sans le
savoir d’une palette de fonds de bonne qualité (5 à 10 % du total), qui offre une
performance régulière et constante dans le temps avec une bonne gestion des
risques de leur portefeuille. Il peut avoir recours aussi à des3 gestions aux
styles de gestion pointus, capables de faire la différence en termes de
performance et de rétribution des risques financiers assumés. Reste à maitriser
la gestion de son portefeuille, dans la durée : le processus de gestion, la
régularité des décisions d’investissements, l’application des arbitrages, le calcul
de la performance et des risques qu’il prend. Si la palette de fonds existe, la
question principale reste l’éducation de l’épargnant et la formation des
conseillers afin de proposer des produits ni standardisés ni pré-choisis mais
adaptés aux désirs de chacun.
Du fait de leur obligation de performance, les gérants sont censés appliquer une
politique d’investissement faite de rigueur et de grande sélectivité, en
s’appuyant sur des études et des expertises. Ils devraient être à même de
choisir les sociétés les plus performantes et les innovations les plus pertinentes.
Sous cette condition, lors des émissions primaires de titres, l’allocation de
l’épargne collectée serait effectivement affectée aux projets d’investissement
les plus rentables. Une boucle vertueuse serait générée à l’initiative de la gestion
collective : les gérants détectent les entreprises en croissance, leur apportent
des capitaux pour soutenir leurs investissements et permettre au final une
croissance, une hausse des cours et des dividendes qui récompenseront les
souscripteurs initiaux. Les bienfaits annexes sont eux aussi conséquents : une
incitation pour les firmes innovantes à expliciter leurs projets et à convaincre
les gérants avec la production d’informations publiques, un effet boule de neige,
les OPCVM jouant un effet signal sur les sociétés retenues qui inciterait l’entrée
d’autres investisseurs, la croissance économique de long terme.
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Pour répondre encore plus spécifiquement à cet objectif de financement des
secteurs innovants et des petites entreprises, la France s’est dotée d’une gamme
de fonds dédiés spécifiquement au financement de certains secteurs de
l’économie : le financement de l’innovation (FCPI), l’investissement de proximité
(FIP), le capital investissement (FCPR).
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rétablissement de la trajectoire de croissance, de la hausse de leur pouvoir
d’achat et de l’accroissement de la valorisation de leur patrimoine mobilier et
immobilier. Le vieillissement de la population a engendré une montée générale de
l’épargne et du poids des patrimoines financiers (11 % par an entre 1995 et
1999), alors que le revenu n’augmentait que de 4 %, (étude faite par Babeau en
2003). Le patrimoine des ménages a crû par l’effet combiné du cycle de vie et de
choix intergénérationnels. Le patrimoine des ménages des français était de
229,6 % du PIB en 2000 contre 137,3 % en 1990 (étude faite par Byrne et Davis
en 2002).
Il fallait donc créer des dispositifs d’épargne de masse, destinés aux classes
moyennes et non plus exclusivement un service personnalisé à quelques riches
familles fortunées. La gestion collective satisfaisait pleinement à cette nouvelle
donne de dispersion et de massification de l’épargne. Elle apparaît donc comme le
médiateur privilégié entre l’épargne populaire et les marchés dans le contexte de
globalisation financière qui émerge simultanément.
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Démocratisation de la finance et
désillusions économiques
Le bilan que nous allons dresser de l’introduction de la gestion collective en
France considère les objectifs explicitement attendus de cette innovation
institutionnelle.
Cette industrie s’avère très rentable. En moyenne, sur les dix dernières années,
le rapport résultat d’exploitation/produits d’exploitation évolue sensiblement.
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La part très importante des titres monétaires dans le portefeuille et la part
relativement faible des actions françaises (3 %). Cette tendance peut s’expliquer
d’un point de vue conjoncturel compte tenu de la baisse de la capitalisation
boursière survenue avec la crise financière. Le poste monétaire a ainsi constitué
un refuge pendant la crise (41 % en octobre 2009) et connaît une légère
inflexion avec la reprise. Toutefois, si l’on considère les données statistiques
moyennes entre 2009 et 1994, on constate que cette répartition est
structurellement en faveur du monétaire (37 %) et minoritairement tournée vers
les actions françaises (6 %) et européennes (6 %).
Sur les milliards collectés par les OPCVM de droit français une fraction mineure
est allouée sur le marché action français, quasi-exclusivement sur du marché
secondaire. Une part infime concernerait les petites capitalisations (4 % des
sommes placées sur le marché action, selon une estimation de l’AMF), la part
largement majoritaire étant investie sur les grandes capitalisations du CAC40.
La France constitue une singularité au sein des pays développés par l’importance
du monétaire.
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l’aversion au risque des ménages français ou par la structure particulière de
cette industrie où dominent les groupes bancaires et les assurances.
Conclusion
La gestion collective a été pensée et voulue comme un outil de réconciliation
nationale, qui rendrait la finance accessible à tous les épargnants et assurerait le
financement de l’économie réelle française. Grâce aux dispositifs mis en place
par l’État (participation et intéressement, assurances-vie), le patrimoine de
l’ensemble des ménages français s’est détourné des placements traditionnels
vers les fonds collectifs gérés par les investisseurs institutionnels. L’objectif de
démocratisation de la finance a donc été pleinement atteint. Cependant
l’allocation de cette manne s’avère orientée vers des titres de court terme,
principalement du monétaire et faiblement financer l’investissement de long
terme de la sphère réelle. Cette tendance structurelle a été renforcée par la
conjoncture récente et les pertes importantes subies sur le marché des actions.
L’épargnant français n’a pas accès à l’ensemble des produits existants et s’avère
très peu éduqué en la matière. Il suit donc bien souvent les conseils prodigués
par son conseiller bancaire ou d’assurances.
Informer mieux le client sur les risques réels supportés, sur la finalité du
placement, sur ses possibilités d’allocation du portefeuille permettrait une réelle
démocratisation de la finance. L’épargnant pourrait alors devenir acteur de
l’affectation de son épargne et choisir de l’orienter vers des produits plus
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risqués mais sources d’emplois locaux plutôt que d’alimenter le marché monétaire
ou le marché secondaire des titres du CAC 40. Le risque, s’il doit être assumé en
connaissance de cause par les épargnants, doit se baser sur des outils d’aide à la
décision accessibles et à l’usage aisé. À ce prix, il nous semble possible
d’améliorer le financement de l’économie réelle.
Il faut enfin reconsidérer le principe de la finance pour tous, tant du côté des
entreprises que du côté des ménages. Ceci passe par une meilleure connaissance
opérationnelle de la clientèle ; certains peuvent supporter ce risque (âge,
richesse, préférences), d’autres non. Une meilleure formation des épargnants,
afin qu’ils puissent mieux maîtriser les risques et les caractéristiques de chacun
des produits au sein d’un portefeuille financier s’avère plus que jamais
nécessaire.
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