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Installation et configuration d'un serveur IPBX Asterisk 1.

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Sommaire

1 - Installation d’Asterisk
1.1 Prérequis
1.2 Récupération des sources
1.3 Compilation

2 - Configuration d’Asterisk
2.1 sip.conf
2.2 extensions.conf
2.3 Prise en compte des configurations

3 - Ajout de fonctions
3.1 Transfert d’appel
3.2 Mise en attente
3.3 Messagerie vocale
3.4 Configuration du MTA pour la messagerie vocale

4 - Asterisk en temps réel avec MySQL


4.1 Prérequis
4.2 Récupération des sources Asterisk Add-Ons
4.3 Compilation
4.4 Configuration initiale
4.5 Migration du fichier sip.conf
4.6 Migration du fichier extension.conf

1 - Installation d'Asterisk

1.1 Prérequis

Liste des dépendances nécessaires à l’installation :

- glibc-source
- ncurses-dev
- zlib1g-dev

1.2 Récupération des sources

Direction www.asterisk.org pour récupérer les sources.


Il est conseillé de choisir la version LTS (Long Time Support), ici la version 1.4.

On télécharge l’archive dans le répertoire /usr/src/, puis on détare :


1.3 Compilation

On se déplace dans le répertoire détarré et on compile:

On crée des fichiers de configuration d’exemple.

On copie le bon script init pour le lancement automatique au démarrage suivant sa distribution,
ici Debian.
# cp /usr/src/astrisk/contrib/init.d/rc.debian.asterisk /etc/init.d/asterisk

Attention : Ce script semble problématique sur Debian 5. En effet, si Asterisk est lancé
par ce biais, la consommation du CPU monte à 99% en permanance.

Un moyen de contourner ce problème peut être de passer par inittab, en ajoutant dans celui-ci :

Le 2 correspond au runlevel, donc de cette manière asterisk se lance au démarrage et se


relance grâce au respawn si le processus meurt pour n’importe quelle raison. On n’oublie pas
de désactiver le script init au démarrage :

2 - Configuration d’Asterisk

Pour qu’Asterisk fonctionne de manière basique, il est nécessaire de modifier seulement deux
fichiers de configuration : sip.conf et extensions.conf.
Ces fichiers de configurations se trouvent dans /etc/asterisk.
2.1 sip.conf

C’est dans ce fichier que l’on définit les comptes sip des utilisateurs. Pour être fonctionnel, un
compte a besoin d’au minimum 6 lignes :

Voyons en détail chaque ligne :

[utilisateur1] est le début du bloc SIP. Les informations présentes après cette ligne
concerneront le compte [utilisateur1].
type=friend permet d’appeler et d’être appelé.
host=dynamic l’adresse ip du client est définie par DHCP. Si son IP était fixe on l’aurait
précisé ici.
user=utilisateur1 le nom utilisateur
secret=mysceret le mot de passe en clair
context=default le contexte auquel le compte est associé dans le dialplan (servira pour le
fichier extensions.conf)

Une liste des options possibles :

http://www.voip-info.org/wiki/view/Asterisk+config+sip.conf\#SIPconfigurationspeersandclients

A noter qu’en utilisant ’secret’, le mot de passe est stocké en clair. Il est préférable d’utiliser
’md5secret’, qui, comme son nom l’indique, utilisera un hash md5. Voici la structure nécessaire
pour la génération du hash :

Par défaut le realm est ’asterisk’. Pour générer le hash de l’utilisateur toto qui a pour mot de
passe ’tutu’ avec bash, on fait donc :

2.2 extensions.conf
C’est dans ce fichier que l’on définit le dialplan, c’est à dire le plan de la numérotation. On
explicite l’action qui se déroulera si l’on compose un numéro. Voici ce que pourrait contenir
ce fichier :

Le [default] est ce qu’on appelle un contexte. Le contexte est une zone où la portée des
actions est limitée. Cela permet par exemple d’attribuer deux numéros identiques à des
utilisateurs différents, l’un ou l’autre sera contacté suivant le contexte définit dans le compte
SIP de l’utilisateur cherchant à les joindre.

La ligne suivante nous montre comment enregistrer une extension.


On commence par le mot clé exten suivi d’une flèche =>.
Le 100 est le numéro que l’on souhaite associer, c’est ce que l’on composera sur le téléphone.
Le 1 est le numéro de séquence. On peut en effet ordonner plusieurs actions pour une même
extension.
Dial(SIP/utilisateur1) est l’action à effectuer. On appelle ici la fonction Dial(), qui déclenche
l’appel, avec pour argument SIP/utilisateur1 pour appeler le compte SIP utilisateur1.
Ici donc, pour tous les utilisateurs du contexte default, composer le 100 appelera l’utilisateur1

Un petit exemple pour assimiler la notion de séquence :

Ici, j’attends 5 secondes avant de sonner, puis j’appelle l’utilisateur1.De nombreuses actions
sont possibles, au dela du simple appel. En voici une liste :

http://www.voip-info.org/tiki-index.php?page=Asterisk+-+documentation+of+application+commands

2.3 Prise en compte des configurations

Pour toute modification du sip.conf et du extensions.conf, il est nécessaire qu’Asterisk


recharge ces fichiers. Pour cela, on se logue sur la console d’Asterisk :

Puis on recharge Asterisk :

La commande suivante permet de recharger uniquement le dialplan (extensions.conf) :


A ce moment-là, le serveur est opérationnel. L’utilisateur1 possède un compte SIP et un numéro
lui est associé. Il ne reste plus qu’à ajouter d’autres utilisateurs et mettre à jour le dialplan.

3 - Ajout de fonctions

Il faut noter que le transfert d’appel et la mise en attente sont souvent directement implémentés
dans les softphone et les terminaux SIP. Les manipulations suivantes permettent de les activer
directement dans Asterisk, ce qui permet de s’affranchir d’un logiciel ou matériel particulier.

3.1 Transfert d’appel

Il est nécessaire avant tout d’activer les tonalités DTMF à la fois côté client et serveur. Pour
Asterisk, il suffit d’ajouter la ligne suivante dans sip.conf, dans le contexte [général] ou pour
chaque utilisateur :

La démarche à suivre côté client dépend du client, il faut regarder du coté des paramètres SIP.
Pour activer le transfert d’appel, il suffit simplement de modifier les paramètres de la fonction
Dial dans extensions.conf :

Après SIP/utilisateur1, nous avon ajouté les options t et T qui autorisent l’appelé et l’appelant
à transférer l’appel (nous reviendrons sur les deux virgules précédentes dans une prochaine
section).

Pour effectuer le transfert, il faut appuyer durant une communication sur le # (on entend à ce
moment la ”transfer”) suivi du numéro sur lequel on souhaite transférer l’appel.

3.2 Mise en attente

La mise en attente permet de mettre une communication en pause. Cela est très utile, car du
coup la ligne est libérée. On peut alors composer un autre numéro, ou récupérer l’appel sur un
autre poste.

Il est là aussi nécessaire d’activer les tonalités DTMF (cf section précédente). Pour activer la
mise en attente, il suffit d’ajouter la ligne suivante dans le contexte default du fichier
extensions.conf :
Pour mettre son interlocuteur en attente lors d’un appel, il faut composer le #700. Le serveur
attribue un numéro au sein du parc d’attente. On peut alors raccrocher, changer de poste, et
reprendre l’appel en composant le numéro annoncé par le serveur.

3.3 Messagerie vocale

Si on veut que la voix de la messagerie soit en français, il faut le spécifier lors de la


compilation d’Asterisk à l’aide de la commande :

Il faut ensuite ajouter dans le contexte [general] de sip.conf la ligne suivante :

On crée une boite vocale dans le fichier /etc/asterisk/voicemail.conf, dans la partie [default] :

Le 100 est le numéro de téléphone auquel on associe la boite vocale.


Le 1010 est le mot de passe de la messagerie.
Suivent le nom de l’utilisateur, ainsi que son mail. Le mail servira à l’alerter en cas de
réception de message vocal, à condition qu’un MTA soit correctement configuré (nous le
verrons plus tard).

La boite vocale est maintenant déclarée, il reste à l’inclure dans extensions.conf pour qu’elle
soit utilisée :

Nous avions déjà vu un exemple de séquences, en voici un nouveau.


La première action effectuée lorsque l’on compose le 101 est l’appel de l’utilisateur1. Le 10
situé après la virgule est le timeout avant de passer à la deuxième séquence. C’est pour cela
que l’on avait mis deux virgules de suite dans la section transfert d’appel.
Une fois le timeout atteint, on bascule sur la deuxième séquence, qui est l’appel de la boite
vocale avec la fonction Voicemail.
Enfin, on raccroche avec la fonction Hangup.

3.4 Configuration du MTA pour la messagerie vocale

Il est en effet très intéressant de passer par une alerte mail lors de la réception d’un message :
l’utilisateur est alors au courant qu’il a un message, et peut l’écouter directement en pièce jointe.
On a déjà renseigné l’adresse mail de l’utilisateur dans voicemail.conf, il ne reste plus qu’à
configurer un MTA.

J’ai ici arbitrairement choisi exim4, car c’est le MTA par défaut de Debian.
Puisque exim4 est déjà installé, on va simplement le reconfigurer :

dpkg-reconfigure exim4-config
Type de configuration : Distribution directe par SMTP (site Internet)
Nom de courriel du système :le FQDN
Liste d’adresses IP où Exim sera en attente de connexions SMTP entrantes : 127.0.0.1
Autres destinations dont le courriel doit être accepté : vide
Domaines à relayer : vide
Machines à relayer : vide
Faut-il minimiser les requêtes DNS (connexions à la demande) ? Non
Méthode de distribution du courrier local : Format "mbox" dans /var/mail
Faut-il séparer la configuration dans plusieurs fichiers ? Non

Le serveur mail va se relancer, Asterisk est désormais capable d’envoyer des mails d’alerte avec le
message vocal en pièce jointe.

4 - Asterisk en temps réel avec MySQL

Comme nous venons de le voir, pour que toute modification de sip.conf ou extensions.conf
soit prise en compte, il est nécessaire de recharger le serveur Asterisk. Si on a un vrai besoin
d’une prise en compte en temps réel et d’une plus grande souplesse dans la configuration, la
migrer vers MySQL peut être extrêmement intéressant.
On peut en fait se servir de tables au lieu de fichiers de configuration. Lorsque l’on modifiera
ces tables, celles-ci seront prises en compte instantanément, sans avoir besoin de recharger le
serveur.
Cette fonctionnalité, bien que puissante, est considérée comme experimentale. C’est pour
cette raison qu’elle n’est pas présente directement dans les sources. Il est nécessaire de
télécharger et installer les Add-Ons d’Asterisk.

4.1 Prérequis

Dépendances nécessaires :

- mysql-client
- mysql-server
- libmysqlclient-dev

4.2 Récupération des sources Asterisk Add-Ons

Toujours sur www.asterisk.org, on télécharge les sources dans /usr/src puis on détarre :

4.3 Compilation
On se déplace dans le répertoire détaré et on compile :

Il est conseillé de vérifier avec make menuselect si les modules dépendants de mysql sont bien
activés et s’il ne manque aucune dépendance.

4.4 Configuration initiale

Une fois la compilation effectuée, il on copie ces 2 fichiers :

Les paramètres de connexion d’Asterisk à MySQL sont définis dans le fichier res_mysql.conf :

4.5 Migration du fichier sip.conf

En premier lieu il est nécessaire de créer la base ’asterisk’ dans MySQL.


On entre la requete SQL suivante à l’aide du client mysql en ligne de commande ou au travers
d’une interface web de type phpmyadmin :

Puis on crée la table ’sip’ :

mysql>CREATE TABLE ‘sip‘ (


‘id‘ int(11) NOT NULL auto_increment,‘name‘ varchar(80) NOT NULL default ’’,
‘accountcode‘ varchar(20) default NULL,‘amaflags‘ varchar(13) default NULL,
‘callgroup‘ varchar(10) default NULL,‘callerid‘ varchar(80) default NULL,
‘canreinvite‘ char(3) default ’yes’,‘context‘ varchar(80) default NULL,
‘defaultip‘ varchar(15) default NULL,‘dtmfmode‘ varchar(7) default NULL,
‘fromuser‘ varchar(80) default NULL,‘fromdomain‘ varchar(80) default NULL,
‘fullcontact‘ varchar(80) default NULL,‘host‘ varchar(31) NOT NULL default ’’,
‘insecure‘ varchar(4) default NULL,‘language‘ char(2) default NULL,
‘mailbox‘ varchar(50) default NULL,‘md5secret‘ varchar(80) default NULL,
‘nat‘ varchar(5) NOT NULL default ’no’,‘deny‘ varchar(95) default NULL,
‘permit‘ varchar(95) default NULL,‘mask‘ varchar(95) default NULL,
‘pickupgroup‘ varchar(10) default NULL,‘port‘ varchar(5) NOT NULL default ’’,
‘qualify‘ char(3) default NULL,‘restrictcid‘ char(1) default NULL,
‘rtptimeout‘ char(3) default NULL,‘rtpholdtimeout‘ char(3) default NULL,
‘secret‘ varchar(80) default NULL,‘type‘ varchar(6) NOT NULL default ’friend’,
‘username‘ varchar(80) NOT NULL default ’’,‘disallow‘ varchar(100) default ’all’,
‘allow‘ varchar(100) default ’g729;ilbc;gsm;ulaw;alaw’,
‘musiconhold‘ varchar(100) default NULL,‘regseconds‘ int(11) NOT NULL default ’0’,
‘ipaddr‘ varchar(15) NOT NULL default ’’,‘regexten‘ varchar(80) NOT NULL default ’’,
‘cancallforward‘ char(3) default ’yes’,‘setvar‘ varchar(100) NOT NULL default ’’,
PRIMARY KEY (‘id‘),
UNIQUE KEY ‘name‘ (‘name‘),
KEY ‘name_2‘ (‘name‘)
) TYPE=MyISAM ROW_FORMAT=DYNAMIC;

La requête est intentionnellement lourde pour avoir tous les champs disponibles dès le départ.
Cela permet d’affecter des valeurs par défaut sur certains champs, et d’avoir les autres déjà prêts
pour plus tard, au cas où.

On va créer un compte avec cette requête :

Pour vérifier, on va utiliser le CLI de MySQL. On se connecte sur la base asterisk :

On regarde les champs précédemment remplis :

Enfin, on va spécifier à Asterisk d’aller chercher les paramètres SIP dans MySQL. Il suffit
d’ajouter ces 2 lignes à la fin du fichier extconfig.conf :
Au prochain redémarrage d’Asterisk, il ira chercher les données des comptes SIP dans la table
sip de MySQL en complément du fichier sip.conf.

4.6 Migration du fichier extension.conf

On crée la table SQL ’extensions’ :

On renseigne cette table avec un numéro de téléphone associé au compte SIP précédemment
créé :

On vérifie à l’aide de la requête suivante :

La structure est quasiment identique au fichier extensions.conf.

Comme précédemment, il faut rajouter une ligne à extconfig.conf pour dire à Asterisk d’aller
chercher les extensions dans MySQL :

# echo ’extensions => mysql,asterisk,extensions’ >> /etc/asterisk/extconfig.conf

Enfin, il faut rajouter à la fin de extensions.config une ligne renvoyant vers la base SQL :

Au prochain redémarrage d’Asterisk, les extensions seront chargées à partir de la table MYSQL
’asterisk’, en complément du fichier extensions.conf.

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