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36G LA HûUlLLE BLANCHE N° :~ - Mai-Juin 1959

Uti 1isation d'une méthode graphique simple


pour l'étude de phénomènes transitoires
dans des systèmes d'amenée d'eau
The use a graphical method for investigating
transient phenomena ln water supply systems

PAR G. COMBES

Les yrallds am(;llilyemenls urbains el hydro- Great urban and hydro-agricullural develop-
Ilyricoles nécessilenl des inslallations d'adduc- ment schemes require larye aud often comple:r
tion d'eau importalltes el sOlwenl",complexes. llIater supply installations. Dischafge control
La régulation des dd>ils Il est Ill!' problème is a delicate problem and necessitates wllOle
délicat el exiye Ulle conceplion parliculière de installations of this kind being specially de-
l'enscmble de l'inslallalion el un cerlain siyned ancl a certain ((mOllnl of mltomalic
nombre d'appareils de réglage aulomalique. conlrol equipmcnl has to be usecl.
L'élude de la stabilité de fonctionnement ft Ihen often becomes very dilJicull to inves-
devient souvent difficile pal' les moyens tiyate opera/ional stability by standard analylic
habituels du calcul analytique. Il apparait que 'methods. By making full use of the pos-
l'exploilation de toutes les possibililés des sibililies of uraphical methods, it is seen thal
méthodes graphiques permet de résoudre, dans problems oj'ten considered ta be 100 complicatcd
ce domaine, des problèmes juyés parfois inex- (;(ln no'/lJ be solvcd ancl, above ail, il then be-
tricables et, surtout, de facililer l'appréciation cames easy ta appreeïate the part played by
du rôle joué par les différents paramètres. the various faclors.

Parmi les méthodes graphiques utilisées pour et Molbert (2). Elle s'appliquait aux installations
l'étude des mouvements non permanents dans hydroélectriques pourvues de cheminées d'équi-
les systèmes d'amenée d'eau, il en est une uni- libre. Son emploi était plus limité que celui de
versellement connue: la méthode Bergeron. la méthode Bergeron mais, chaque fois qu'elle
Si elle a pu rendre de très grands services pouvait s'appliquer, elle présentait l'avantage de
c'est, entre autres raisons, grâce à la simplicité permettre la prise en edmpte d'une unité de
de sa construction. Les utilisateurs de métho- temps plus grande et, de cette façon, d'augmen-
des graphiques ne négligent jamais le moindre ter la rapidité d'exécution dans de nombreux cas
perfectionnement pratique capable de rendre d'épures.
l'exécution d'une épure plus rapide (1). C'est En réalité, elle eùt pu présenter, dans de nom-
en efTet de la rapidité d~exécution qlle dépend breux eas, une rapidité d'exéeution plus grande
l'emploi plus ou moins grand d'une méthode et eneore si elle s'était inspirée plus étroitement,
par suite son intérêt pratique pour l'hydrau- dans les détails de eonstruetion, de la méthode
licien. de Bergeron.
Une autre méthode, fort intéressante, fut ex- C'est en utilisant le prineipe de cons1rlletion
posée dans cette même revue par MM. Bouvard graphique de eette dernière et en faisant inter-

(2) BOlIVARD et l\fOLBEHT, « Méthode graphique pour


(1) y, PONSAR,« Méthode pratique d'exécution des le calcul des cheminées d'équilihre », la Houille Blanche,
calculs graphiques », la Houille Blanche, n" 2, 1947. Il''' 5, 1950, et 2 ct 3, 1951.

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1959044


Mai-Juin 1(J59 - N° :3 G. COMBES :3G7

venir, chaque fois qu'il est nécessaire, la notion piézométrique pivote autour du plan d'eau de
cie hauteur accélératrice de la méthode de mise en charge jusqu'à devenir horizontale. La
MM. Bouvard et lVIolbert, que l'on peut forger un pression à débit nul est donc plus devée qu'à
outil d'application très générale et d'utilisation débit partiel et, pour cette raison, on est conduit
commode; nous allons montrer quelques exem- parfois à diviser la conduite d'amenée en plu-
ples de son utilisation. sieurs tronçons limités par un brise-charge dans
Ces exemples ont été choisis dans le domaine lequel une vanne automatique règle un plan
des grandes adductions d'eau. Cependant, la mé- d'eau qui sert de plan de mise en charge pour le
thode s'applique aussi bien à l'étude des instal- tronçon suivant (fig. 2).
lations hydroélectriques et le lecteur pourra faire
lui-même les rapprochements avec ses problè- Vonne automatique
mes particuliers (Robinet à flotteur)

L'ingénieur chargé de l'établissement de 2Tands .-.. .._....•.. ...._._~:~


_ _

projet~ d'aménagel~lCnts hydro-agrieoles o~ d'ad- L'Retenue ._~ -----~

duction d'eau potable se trouve souvent en pré- ---n;;d;I=!1"'-----~O~ !~


sence de « troncs COlllllluns » en charge ou à Brise - charge .,~.,_J
surfaee libre destinés à véhiculer, de la prise
d'eau jusqu'à la tête du réseau de distribution, Réservoir de distribution~-
des débits allant de quelques centaines de litres
par seconde à quelques dizaines de mètres cubes FIG. 2
par seconde.
Pour de nombreuses raisons, telles que écono- Un autre exemple d'installation en « com-
mie d'eau, souplesse et sécurité d'exploitation, le mande par l'aval» est celui des grands canaux
projeteur est parfois amené à concevoir, pour ces d'irrigation dans lesquels on peut, grâce à un
canaux ou ces galeries, un fone[ionnement auto- jeu de vannes automatiques séparant des biefs
matique dans lequel le débit véhiculé est main- successifs, transmettre hydrauliquement les re-
tenu cons~amment sous ]a dépendance du débit fus ou demandes de débit de l'aval vers l'amont
réellement utilisé; on di't alors que l'on réalise (fig. :~).
une « conllnande par l'aval des débits ,).
L'exemple le plus simple d'installaticll1 en __ ',ë~- L~~_Q,,--d~e...::o:--u_---L-,/vanne ~~niveauaval constant
« commande par l'aval » est donné par une con-
duite en pression reliant une retenue à un ré- -'---Ü,9ne d'eau
a 0 max.
0= ° rPerte de charge à Ornax
1de la vanne grande ouverte
servoir de dis tribu tion situé en tête d'un réseau. 0= malXxc.-\=;;d==--..QQ'=.=QO _
IPion d'eou de mise en charge o~-_
1

. . ~~__
_____ _.L,gne statique• .=0_=.:::0 _
- - ---1,
_ .. _~._ __,_ ~ 1
"-" rLigne piézométrique pour 0 max FIG. :-l
"-" 1

~"~'''~
Tronc commun-.J
Dans tous les projets relatifs à ce genre d'ou-
vrages, il est nécessaire de se pencher avec soin
sur les conditions dans lesquelles la stabilité de
fOllctionnement peut être assurée.
DÏ>verses méthodes sont à notre disposition
FIG. 1 pour cela: calcul analytique, constructions gra-
phiques, modèles réduits.
L'extrémité aval de la conduite est obturée par Nous allons voir commènt peut intervenir une
lUI robinet à flotteur qui règle automatiquement méthode purement graphique dans l'analyse du
le niveau dans le réservoir et asservit ainsi le fonelionnement d'un système d'adduction. Nous
fonctionnement de la conduite aux besoins des le ferons à l'aide de quelques exemples rencon-
abonnés du réseau (fig. 1). trés dans l'établissement de projets de grands
Au moment d'une diminution du débit, la ligne aménagements.

PREMIER EXEMPLE

Un tronc commun comprend une série de gale- s'agit d'équiper de manière à ce que les débits
ries en charge et de cuvettes à ciel ouvert qu'il transportés s'ajustent automatiquement aux de-
368 LA HOUILLE BLANCHE N° 3 - Mai-.Tuin 1959

mandes de la consommation. Cette régulation des menée que pour des oscillations de faible am-
débits (commande par l'aval) nécessite l'implan- plitude autour d'une position d'équilibre.
tation, au sortir des galeries, de vannes automa- Or, il était intéressant de connaître l'H1npli-
tiques réglant un niveau sensiblement constant tude et le coefficient d'amortissement des oscil-
en tête du canal à ciel ouvert ou de la conduite lations que produirait un appel ou un refus de
en charge qui suit. Ces vannes évitent ainsi les débit d'importance donnée.
débordements du canal au moment des refus de C'est ainsi que l'on pensa il une méthode
débit. graphique.
En certains points, olt la longueur du canal On connaît diverses méthodes graphiques
entre deux éléments en charge successifs est d'analyse des Inouvelnellls en masse. Nous avons
négligeable, ces vannes sont encore nécessaires, déjà cité celle qui fut exposée dans la revue
car elles permettent de diminuer l'accroissement la Houille Blanche par MM. Bouvard et Mol-
de pression sur la conduite aval lorsqu'on passe bert (l). Pour analyser les variations du plan
du débit maximum au débit nul. d'eau dans une cheminée d'équilibre, les auteurs
C'est ainsi que le projeteur s'est tnluivé devant font intervenir la notion de « hauteur accéléra-
le schéma hydraulique suivant: t rice », d'expression:
Un bassin à ciel ouvert, une galerie de pente H,,=!:L .~Q-
voisine de 1 m/km et de diamètre moyen voisin !! ~t
de 4,00 m, une vanne automatique réglant un
et la notion de continuité
plan d'eau constant; _,
Un bassin de faibles dimensions, une con-
duite en charge, 'etc. ;lvec :
Ces galeries, ou ces conduites, sont, pour le L = longueur de la galcrie,
d(~bitmaximum de 30 m 3 /s, légèrement et unifor- r = section de cette galerie,
mément en charge (2 m environ). A débit nul, la <J c :=c débi t en provenance de la galerie,
ligne de oharge devenant horizontale, l.~ pression <Js = débit demandé à l'aval,
varie de 2 m à l'extrémité amont, à 10 ou 15 m,
suivant le cas, il l'extrémité aval (fig. 4). S = seetion de la chcminée.
~h = variation du niveau dans la cheminée
pendant l'intervalle de temps/::,.[.
r- Cheminée d'équilibre
Bassin à ciel ouvert Nous avons conservé le principe de base de
1
cette méthode mais en modifiant, pour augmen-
ter la rapidité d'exécution, certains détails de
/ Conduite ou galerie en charge --J
son application de manière ù ce qu'elle ressem-
ble, dans son mode de construction, à celle de
Vanne secteur Bergeron que nous avons l'habitude d'employer.
FIG. 4
Un auteur anglais, M. Blackmore, a d'ailleurs
exposé, dans la revue 1Vatel' Power de 1952,
Une des solutions possibles pour effectuer, un,e méthode exactement semblable et nous em-
dans ces conditions, le réglage du débit, consiste ploierons ses expressions pour la résumer briè-
à placer, à la sortie de chaque galerie, une vement:
vanne-secteur manœuvrée par un servo-moteur
électrique asservi au niveau dans le bassin. Continuité
Si, à la suite d'un appel de débit, le niveau a
tendance à baisser dans le bassin, un flotteur Appelons:
détecteur agit SUI' le servo-moteur et la vanne (qJt le débit entrant dans un bassin (ou une
s'ouvre; la position du flotteur doit être asservie cheminée) à un instant t,
il la position de la vanne. Ainsi, à chaque niveau
dans le bassin correspond une position, et une (qe)t+ilt le débit entrant dans un bassin (ou
seule, de la vanne. une cheminée) à un instant t+6.t,
Au cours de l'établissement du dossier d'uvant- ((h) t+(M/2) le débit sortant du bassin (ou de
projet, une étude analytique fut menée pour dé- la cheminée) à l'instant t+(M/2).
terminer la condition de stabilité d'un tel ensem-
ble de tronçons fonctionnant en régulation par La montée de niveau dans le bassin pendant
l'aval des débits.
Mais, à moins de faire intervenir des procédés
de calcul complexes, cette étude ne pouvait être (1) La Houille Blanche, n'" 5/HJ50, 2 et 311%1.
Mai-Juin 1959 - NU:i _ ..~ ... G. COMBES 3G9

l'intervalle III sera oblenue en faisant enlre nue grâce à un zig-zag appelé ( ligne 'V » entre
les abscisses de fIc el de q" un zig-zag appelé les cotes du plan d'eau dans la cheminée aux
« ligne z » dont les droites ont une pente inslants l el l+M, le « poinl de réflexion »
(1/2).(M/s); s étant la surface du bassin. élant l'ordonnée (Ize) t+(~t/2)
On relie ainsi aulomatiquement la variation 2L
de niveau à la valeur moyenne des débits pen- La pente des demi-droites VV esl: -i- gfM
dant chaque intervalle de temps. La conslruction d'uùe épure de fermeture
dans le cas d'une installation simple: galerie et
Inertie cheminée à caracléristique unique, s'effectue
donc comme indiqué sur la figure 5.
La variation de vitesse dans une conduite, A partir des éléments de celle épure, nous
dans un intervalle de temps donné, est inverse- avons choisi de procéder à une construction où
ment proporlionnelle à la masse d'eau en mou- l'on travaillerait simultanémenl sur deux dia-
vement et proportionnelle à une force représen- grammes:
lée par la différence entre l'état de pression un diagramme N (Q) (N : tlÏveau dans la che-
(hauleur dans la cheminée, par exemple) au mo- minée),
ment considéré el l'état de pression qui régnerait un diagramme n (Q) (n : niveau dans le bas-
en régime normal pour la même vilesse moyenne sin de restitution de la vanne).
pendant cet intervalle.
Appelons: Sur le premier sera portée la parabole repré-
sentative des pertes de charge dans la galerie.
(hJt la cote du plan d'eau dans la cheminée à Sur le second seront porlées les droites repré-
l'instant t; sentatives de la loi de la vanne automalique el
(h,,) 1 tM la cole du plan d'eau dans la cheminée de son régula leur : pour un niveau donné dans
li l'inslant l+M; la cheminée et en régime permanent, le niveau
du bassin esl par conslruction lié linéairement
(h,.) t+ (!!.lI:?) la cote du plan d'eau qu'il y au- à l'ouverture de la vanne el par suite au débit
rait dans cette cheminée en régime per- passant sous celle-ci (dans l'hypothèse olt la
manent normal, pour un débit dans la contraction de la veine liquide sous la vanne
conduite égal à : varie peu avec l'ouverture de celle-ci).
On lracera un faisceau de droites n (Q) nu-
(q,,) 1+ (.11/2) mérotées en niveau cheminée.
La variation élémentaire du débil dans la ga- Remarquons que dans le cas étudié, el en rai-
lerie pendant l'intervalle de temps M est obte- son du calage des difTérents élémenls, les varia-
lions de niveau dans le bassin de restitution de
rNlv. maximum dans la cheminée
1 la vanne sont faibles devant la perle de charge
aU- de la vanne et sans influence sur son débit.
- - ..... 7~
D'autre part, la vitesse de manœuvre de la
"""''-'-,,- ,Pente de la ligne Z
vanne (fonction du type de servo-moleur uti-
"6~~ lisé) est supposée toujours suffisanle pour que
dO
dh 1 lit celle-ci puisse suivre sans retard les varialions
dQ=2S
les plus rapides du niveau dans le bassin.
La construction ainsi élablie n'est valable que
si, à chaque position du plan d'eau dans le bas-
Pente de la ligne W
dh 2L sin, correspond llne seule' position bien déter-
dO = gl.6t
minée de la vanne; c'est-à-dire, si la vitesse de
montée ou de descenle de ce plan d'eau est tou-
jours plus faible que la vitesse à laquelle le
sel'Vo-mécanisme peut, à lui seul, le faire bou-
ger par son action sur la vanne.
Enfin, la marge d'insensibilité du régulateur
esl négligeable vis-à-vis des amplitudes étudiées
La vanne est fermée et il n'en est pas tenu compte.
en 5 intervalles -.- - - 86 Niv. ,nitial dans la cheminée
85
Il est alors possible de mener deux épures de
front.
400 200 0 200 400 600 800 \000 La figure 6 montre une construction réalisée
0= Débit en m 3/s entrant et sortant du réservoir
pour étudier l'amortissement d'une impulsion
FIG. fi initiale constituée par une variation de 1 m 3 /8
370 LA HOUILLE BLANCHE N" :1 -Mai-Juin 1959

379,50 3,6 Il

3,4 40 376,10
3,2 09
379,00 3 Q>
06 '0
50 Q>

378,50
2,8
2,6
Pertes de charge
en galerie l 07
06
[!'
o
-5
~ 1 .- _

~
2,4 60 376,05-
2,2 04 § Ci.. 0,8-- ~ _
378,00 03 ":2 S -------- -!ri -- .
1,8 70~ 02~§ ~
,ai ~ 01 ~ ~ 0,6-_______ ~
377,50 . c: 1,6
;E,~
Q> 1,4' 80 ~ 376,0 ~ .~-----~
'5 ~ .2 ~ g
.Q 1,2- ~ 99 2 D 'cu
§ ~ ~ 98 ~ § 0,45- -.___ §
377,00

~
1

0,8 ~
90 ~
.2 97
.g "'B 0 ,42-
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------_======____ E ~

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2> 0,6 ~ 96~0 ,~ :~
376,50 Z 04 ~
,00 .l'0=3"'75<.9"'5,u:Z=- -::o-:-~_~ _ _0=:l:,__-L--L-~'=t0"_;;___.
376,35 0 () ";0/;- 24 25 26 Q m 3/s M ~ ~Qm~
Débits dons la chemioee Débits galerie(points cl et débits vanne (points v) Débits appelés (points a) et débits vanne ( pOints v1

FIG. 6

376,15

14 1-- ... - , ..

"'~
,;;-'" -
.ô; , .. __ .
E 26,0 E 13 ......

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Q> 9 \ 1 c:
Q> 12
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8 1
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6
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376,10

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25,5 08

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6
/ 99·

24,5 98

4 / 97 , .. _...

/
3 -
I
Temps en D.l ---I -
D.t choisi' 25 sec.
375,95
96
):= ---- Temps en ----- -
D. 1 choisi: 25 sec.

o
1
2
3 1
4
5
6
'7 9
10
Il 1 13 1 151 17 1 19
12 14 16 18 20
21
0
1
2
3
4
56 7 il 10
11113115.l17.l19i
12 14 16 18 20

FIG. ï
Mai-Juin 1959 - N° 3 G. COMBES ---------.-.. --.-.---~~---~---- 371

du débit appelé par la conduite aval (variation La figure 7 montre les résultats que l'on ob-
de 26 à 25 m:1/s en 70 secondes). tient en dépouillant des épures de ce genre.
POUl" plus de clarté, SUl" cette figure, nous L'amplitude des oscillations et leur amortis-
avons dissocié le diagramme des droites Z de la sement sont parfaitement déterminés.
cheminée (à l'extrême-gauche) du diagramme Des renseignements importants, tels que vi-
des droites VV (au centre). Pour la compréhen- tesse de manœuvre de la vanne, degré d'ou-
sion de l'épure, il suffit de remarquer, par verture, vitesse de montée dans la cheminée,
exemple, que le segment de droite 10" - lOI' est peuvent en être également tirés.
égal à l'abscisse du point 10 N.

DEUXIf:ME EXEMPLE

Il était intéressant de savoir si une telle mé- suspendue à un fléau de balance. Cette chemise
thode d'investigation pouvait s'appliquer aux est arasée à une cote supérieure à celle du plan
difTérents types d'organes de r.égulation habituel- d'eau amont. Sa levée est asservie, par l'inter-
lement utilisés en irrigation ou en adduction médiaire du fléau et d'un flotteur, au niveau
d'eau. aval.
Ce genre d'appareil peut remplacer avanta-
Dans l'exemple qui précède, la vanne automa- geusement les vannes-secteur à servo-moteur
tique étudiée possédait les caractéristiques sui- asservi au niveau aval chaque fois que la charge
vantes: Perte de charge dans la condui~
" li dans la vanne,
Nlv.max ~~_

-~~:::~~L
Elle était insensible à la charge amont;
Niv. aval réglé
Elle poss~dait une loi bien déterminée liant
le niveau aval à l'ouverture;
;~~:-:0 :hargJ i
Son inertie propre et les caractéristiques de
son servo-moteur étaient telles que dans sa
FIG. 8
manœuvre elle pouvait exécuter sans retard
tous les ordres donnés par le niveau.
amont (à débit nul) reste dans des limites ac-
ceptables (de l'ordre de 10 m par exemple); c'est
Un autre type de vanne possède des caracté- en efTet cette charge qui impose les dimensions
ristiques sensiblement analogues: il s'agit de la verticales de la cheminée cylindrique et, par
vanne cylindrique (1) dont la figure 8 permet de suite, l'importance de la vanne.
comprendre le fonctionnement: Une épure de stabilité de fonctionnement
L'extrémité aval de la canalisation d'amenée d'une vanne cylindrique, placée en bout de con-
est équipée d'un seuil profilé; au-dessus de ce duite et réglant un niveau dans un bassin, se
seuil, une chemise cylindrique obturatrice est conduira donc comme l'épure de la figure 6.

TROISIf:ME EXEMPLE

Par contre, une légère complication apparaît dier le fonctionnement d'un « obturateur à dis-
lorsque l'on veut étudier la stabilité d'une que» (1), sorte de robinet-vanne automatique à
installation comportant un organe sensible à la flotteur dont l'obturateur (à centrage hydrauli-
pression qui règne dans la conduite. que Sur sa buse) est sensible à la pression amont.
Il est arrivé, par exemple, que l'on veuille étu- Dans un tel type d'appareil, l'effort hydraulique

(1) Appareil breveté par les Etablissements Neyrpie. (1) Appareil breveté par les Etablissements NeYl'pie.
372 LA HOUILLE BLANCHE N" :l - Mai-Juin 195!l

auquel le disque est soumis ne dépend, pour des tion du débit) qui aura l'allure indiquée sur la
caractéristiques déterminées de la buse et du dis- figure 11.
que, que de la pression dans la conduite et non Les figures 10 et 11 montrent le principe de
du degré d'ouverture (pour autant que cette ou- construction d'un point de l'épure.
verture reste inférieure à une certaine limite). Le passage du point t au point t+M s'effec-
La manœuvre de l'obturateur est commandée tue de la manière suivante:
par l'intermédiaire d'un fléau et d'un flotteur On sait que le point caractéristique de l'état
plongeant dans le niveau à régler. L'appareil est en A à l'instant t+M dans le diagramme pres-
placé au débouché d'une conduite dans un bas- sion-débit se trouve sur une droite Bergeron is-
sin dont il règle le plan d'eau.
Dans ces conditions, voyons comment peu t être H § N
.~
Perte de charge en galeTie
construite l'épure représentative des conséquen-
ces d'un appel ou d'un refus de débit dans un
bassin disposé comme l'indique la figure 9.
1
i
Droite Bergeron
de pente
-0
gs
.~

Perte de charge résiduelle / pertoe de charge dans la conduite


Ni.... mm de dans la vanne
la retenue Plan stat! ue

! Niv. "0
D~
Niv. Q max.
Q m3/s

--- FIG. 10

sue du point caractéristique de l'état en B ù


l'instant t.
Supposons, cette fois~ qu'il n'y ait l)as de che- On peut tracer facilement un élément xx' de
minée d'équilibre et que l'élasticité de l'eau et la transfonnée de celle droite Bergeron dans le
de la conduite ne puisse être négligée; qn utili- diagramme N (Q) (niveau-débit).
sera pOUl: lignes W les « droites Bergeron » de On connaît, d'autre part, le débit sortant du
pente +- (algs) (a : célérité des ondes de pres- bassin à l'instant t+(M/2) :
sion dans la conduite; s: section de la con-
duite) . (Qs) t+ (::'1/2)
Le diagramme de gauche de la figure 6 dispa-
raîtra. Le diagramme central gardera la même Un zig-zag effectué à l'aide des droites de
allure: il sera simplement gradué (en ordonnées) pente (1/2) . (MIS) (où S est la surface du bassin)
en pression à l'amont de l'obturateur et sera entre les ordonnées du débit entrant dans le bas-
eonstitué par une épure Bergeron classique. sin par l'obturateur et du débit sortant donne, à
Un changement important apparaîtra dans le l'intersection avec ;rx/, le point cherché: débit de
diagramme de droite (niveaux bassin en fonc- l'obturateur à l'instant t+M.

QUATRŒME EXEMPLE

Dans certaines installations, il n'est pas possi- par une tringlerie appropnee à un flotteur plon-
ble, sans grands frais, d,e disposer au voisinage geant dans le niveau à régler. Malheureusement,
de la vanne d'une source d'énergie: courant ces systèmes présentent un « décrément» de ni-
électrique par exemple. Un servo-moteur du type veau important: nous voulons dire qu'ils ne rè-
décrit dans le premier exemple traité ne peut glent le niveau qu'ù quelques dizaines de centi-
être utilisé. D'autre part, si la charge est impor- mètres près, alors qu'on peut avoir besoin d'un
tante, on ne peut songer ù l'emploi d'une 'vanne réglage beaucoup plus fin.
cylindrique. On leur adjoint alors parfois le dispositif
On peut alors avoir recours à un dispositif « à danaïde », sorte de relais hydraulique dont
entièrement hydraulique: obturateur à disque le schéma (fig. 12) permet de comprendre le
comme ci-dessus (ou vanne-secteur) suspendu fonctionnement: un petit débit de fuite traverse
Mai-Juin 1959 - N" 3 G. COMBES

Flotteur
ce débit qui crée l'impulsion et met l'ensemble
11 DéverSOir.d:alimentatiO~.
1

du bac du système en mouvement).


/ Déblr~q.
On en déduit qc à l'instant t+(M/2); un zig-
Débit appelé
l,Os zag efTectué entre qs et qc avec des droites Z de
pente 0/2). (M/:f.) (:f.: surface du bac) permet

Niv. mi~.
~
à i Q ma~.
d'obtenir le niveau n dans le bac, à l'instant
t+M.
==== <Jj==~ On a pu, d'autre part, construire dans le dia-
gramme n (Q) la transformée xx' de la droite
Bergeron de pente - (a/gs). L'ordonnée n (t+M)
coupe xx' en un point qui donnera les caracté-
1

'--Conduite d'omen~e
ristiques débit et charge de l'obturateur à l'ins-
tant t+Lit.
FIG. 12

Remarque
le bac du flotteur; le circuit auxiliaire ainsi
formé est constitué au départ par un petit dé- Nous avons vu que la montée de niveau Lin
versoir calé à quelques millimètres au-dessous
du niveau à régler, et à la sortie par un dia-
phragme réglable relié à l'égout.
Niveau
bac H, >H 2 0
Si le niveau dans le bassin. tend à monter, le
débit auxiliaire déversé dans le bac croît et la H,
charge nécessaire pOUl' l'évacuer par le dia-
phragme augmente. On arrive ainsi à faire cor-
respondre à une variation très faible de niveau
dans le bassin, une variation beaucoup plus im-
portante de niveau dans le bac.
SUppOS0I1S que nous ayons à étudier "le fonc-
Oobt
tionnement d'une installation comportant une qs rQlt+L'>;
conduite en charge alimentée à son extrémité
amont par un réservoir et terminée à son ex-
trémité aval par un obturateur à disque (donc ® 1

sensible à la pression) équipé d'un système à It+ !::It


danaïde.
L'épure exigera la mise en place des diagram-
Courbe caractéristique -.--...--.'.
mes indiqués sur la figure 13. du déversoir d'alimentation
du bac
Nous y retrouvons d'abord un diagramme
analogue à celui de la fig~lI'e 10 et représentant
les caractéristiques débit, pression amont et ou- q.
verture de l'obturateur en fonction des niveaux H
dans le bac du flotteur (et non plus du bassin L épure commence par le cadran - CD 1
aval comme dans le cas de l'obturateur direct). (etl cannait (Osl, + ~ ) 1
1
A côté de ce diagramme se trouve la courbe continue par ® ce qui donne qe
H1'+II') 1
caractéristique de l'orifice de fuite du bac: dé- puis par @ ce Qui donne LJ. n
bit de fuite (q,,) en fonction de la hauteur d'eau
dans le bac.
En dessous, nous placerons le diagramme
« niveaux bassins-débit » à côté duquel sera re- -a
95
présentée la courbe caractéristique du déver-
{Ol, Oc
soir d'alimentation du bac: débit auxiliaire (qc)
en fonction de la hauteur d'eau dans le bassin. N,veau bac lIC représcnle tin la va-
Enfin, nous disposerons 'le diagramme H (Q) rialion tolalc du ni-
x' vcau
(pression-débit) de l'épure « Bergeron» du coup \
de bélier dans la conduite. t +6 t'=----+ (lb rcprésenle tie, varia-
lion dc nivcau due il
Sa construction pourra s'effectuer de la fa- l'enjaugcagc du f1ot-
çon suivante: soit un état caractéristique, à teur.
l'instant t bien connu. bc représente !lc, varia-
On connaît le débit Q" qui sortira du bassin tion de niveau due à
la conrse du flotteUl'
à l'instant t+(M/2) (c'est une donnée du pro- Q obt'
blème puisque, en général, c'est la variation de FIG. 13
374 LA HOUlLLE BLANCHE N° 3 - Mai-Juin 1959

dans le bac pouvait s'obtenir à partir d'un zig- On a donc en fait:


zag etrectué entre ge et gs à l'aide de droites de
pente (1/2). (MIL). On traduit ainsi graphique-
ment la relation:
L'exemple de construction de la figure 13 sup-
(ge-qs) t=L.t::.n
pose que s. t::.e est petit devant L. t::.n. Lorsqu'il
,~ . section totale du bac n'en est pas ainsi, on fait intervenir une correc-
tion à la construction au passage du cadran 3 au
Or, cette relation ne tient pas compte de tous cadran 4, de manière à obtenir le t::.n réel, c'est-
les éléments du problème. En etret, pendant l'in- à-dire:
tervalle de temps t::.t, la pression dans la con-
duite passe de H t à Ht-tM (avec par exemple
H t+""t > H t ); le flotteur s'enjauge donc d'une
certaine quantité t::. c à laquelle correspond un dé- Cette correction est facilitée par la lecture sur
placement d'eau: le graphique de la valeur 6.e de la différence
r;.6.e (r; : surface du flotteur) d'en jaugeage du flotteur (voir fig. 13).

CINQUIÈME EXEMPLE

Si l'installation précédente avait comporté, à la seraient réduites à une seule caractéristique


place de .l'obturateur à ,disque, une vt,ume cylin- (H n'intervenant plus comme paramètre).
drique ou secteur insensible à la pressIon dans la Il n'y aurait pas eu besoin de construire la
conduite, la construction eût été un peu plus transformée xx': l'intersection de l'ordonnée
simple. n t-j-M avec la caractéristique n (Q) eùt donné
En etre't, les caractéristiques n bac ={ (QObt) se directement l'abscisse du point H t-tM •.

SIXIÈME EXEMPLE

On veu t placer, à l'aval d'une galerie en dant du bassin dans lequel s'écoule le débit prin-
charge et au débouché de cette galerie dans un cipal. Un débit auxiliaire, prélevé sur la galerie
bassin, un systèine permettant à l'installation de grâce à une tuyauterie, est amené au bac d'où il
fonctionner cn commande par l'aval des débits. s'échappe par l'intermédiaire d'une vanne cylin-
Il s'agit de concevoir un système réglant auto- drique identique à celle figurée sur la figure 8.
matiquement le plan d'eau dans le bassin avec Le flotteur de cette vanne cylindrique plonge
une précision suffisante et sans apport d'énergie dans le niveau du bassin: il provoque la fer-
extérieure (absence de ligne électrique dans le meture lorsque ce niveau monte et son ouverture
voisinage) . dans le cas contraire.
On place, à la sortie de la galerie, une vanne- En simplifiant, on a donc le processus sui-
secteur capable de laissel' passer, à pleine ouver- vant : une montée de niveau dans le bassin (due
ture, 35 mals sous 0,80 m de charge (voir fig. 14). à une diminution de la consommation d'eau en
La manœuvre de cette vanne doit être comman- aval) provoque une fermeture de la vanne cylin-
dée par le niveau du bassin, de façon à ce qu'une drique. Cette fermeture provoque une montée
montée de quelques centimètres du niveau de ce de niveau dans le bac : le contrepoids de la vanne-
dernier provoque une fermeture partielle de la secteur reçoit une poussée vers le haut et la
vanne. vanne-secteur se ferme à son tour.
Un contre-poids équilibre le poids propre de En somme, l'ensemble bac-contrepoids est as-
la vanne et plonge dans l'eau d'un bac indépen- similable à un m.oteur de manœuvre, alors que
90

o 100
15 i 0,5 o 30' . 35
, la vanne cylindrique Im 3/s! ,Débit passant sous la vanne Im 3/s) O.
--12 (00 39 1
!
i
• 38,5 1
1
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1
1

t"
1 38
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1 c
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37 1
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® 6
1
1
1
®
1

~---------------
------

o
1,5 1 ~O,5 3 022 25 30
entrant dans le bac du flatteur moteur lm Ys) Débit Im 3/s)
c 0,4
iiï-
2~
25_
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0,3
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00.
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1
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Os ,Qe

37·
-- ...
Débit (m 3/s)

FIO. 14
7*
376 LA HOUILLE BLANCHE - - - - - - - . N°;{ - Mai-Juin 1959

la vanne cylindrique constitue un servo-méca- QUATRIÈME QUADRANT: Niveau dans le bac (ou
nisme et son flotteur, un détecteur de la quan- encore charge sur la vanne cylindrique) en fonc-
tité à régler, en l'occurrence le niveau. tion du débit auxiliaire traversant la vanne cy-
Un dispositif d'asservissement de la positioD lindrique. On peut tracer un réseau de courbes
de la vanne cylindrique (organe de commande) graduées en valeurs du niveau dans le bassin.
au degré d'ouverture de la vanne-secteur (or- A toute valeur du niveau dans le bac correspond
gane commandé) est nécessaire. une position de la vanne-secteur et, par suite,
Il est réalisé simplement de la manière sui- de la poulie du fléau de la vanne cylindrique.
vante: le fléau de la vanne cylindrique ne sup- Pour chaque valeur de ce niveau on peut donc
porte pas directement le flotteur mais une pou- connaître la valeur de l'ouverture de la vanne
lie sur laquelle passe un câble. Une extrémité de cylindrique et par conséquent le débit auxiliaire
ce câble est liée au flotteur plongeant dans le q s de cette vanne.
bassin. L'autre extrémité est fixée à la vanne-
secteur. CINQUIÈME QUADRANT: Débit de la conduite ali-
Grâce à ce dispositif, à chaque niveau du mentant le bac du contrepoids en fonction de la
bassin correspond, en régime permanent, une po- charge amont (c'est-à-dire du niveau dans la che-
sition, et une seule, de la vanne-secteur. minée et du niveau dans le bac).
La complexité d'une telle installation rend dif-
ficile la détermination des conditions pour les-
quelles son fonctionnement présentera toutes les Nous n'entrerons pas dans le détail de la con-
garanties de stabilité.' struction de l'épure; cette construction est très
On peut cependant, grâce à une méthode gra- semblable à celles qui ont déjà été décrites.
phique du même type que celle examinée au Dans le premier quadrant, on observe des
quatrième exemple, suivre l'évolution dans le montées élémentaires de niveau en fonction de
temps des niveaux dans le bassin, le bac et la la difl'érence (pendant chaque intervalle de
cheminée d'équilibre, à la suite d'une perturba- tem.ps) entre le débit sortant du bassin Qs et le
tion en provenance, par exemple, de l'aval. débit Qe entrant dans ce bassin par l'intermé-
L'épm'e constitue alors une sorte \,de modèle cliaire de la vanne-secteur.
mathématique de l'installation. Dans le deuxième q1.ladrant, on obtient la
Les courbes de base permettant la construc- montée du niveau dans la cheminée d'équilibre,
tion de cette épure sont placées dans cinq qua- compte tenu de la différence entre les débits dans
drants : la galerie et sous la vanne-secteur, et aussi de
l'inertie de la maSSe d'eau en mouvement dans
PREMIER QUADRANT: Niveau dans le bassin en la galerie.
fonction du débit. L'axe des abscisses porte la
même graduation que les deuxième et troisième Dans le troisième quadrant, on trouve la va-
quadrants. La courbe en trait mixte repTésente, leur de l'ouverture de la vanne-secteur et par
pour le Tégime permanent, la loi théorique du suite la position du niveau dans le bac du con-
débit entrant dans le bassin en fonction du ni- trepoids en fonction du débit et de la charge SUI'
veau dans ce dernier. la vanne.
Le quatrième quadrant permet de connaître les
DEUXIÈME QUADRANT: Charge en amont de la montées élémentaires de niveau dans le bac du
vanne-secteur (ou niveau dans la cheminée) en contrepoids en fonction de la différence entre
fonction du débit. On introduit ici la loi des per- les débits entrant et sOl'tant de ce dernier.
tes de charge dans la galerie d'amenée en fonc- Le cinquième quadrant permet de vérifier si
tion du débit qui paTcourt cette galerie. le débit entrant dans le bac et déjà trouvé, véri-
fie bien la loi de débit de la tuyauterie d'alimen-
TROISIÈME QUADRANT: Pourcentage d'ouver- tation de ce deTnier.
ture de la vanne-secteur en fonction du débit. Dans l'exemple traité sur la figure, on note
L'axe des ordonnées est gradué à la fois en une nette instabilité du fonctionnement; une pe-
ouverture de la vanne et en niveau dans le bac. ti te perturbation dégénère en grande oscillation
La position de la vallIie est en effet liée, par de l'ensemble du système.
l'intermédiaire du contrepoids, au niveau de ce En résumé, le canevas constitué par les cinq
dernier. an peut tracer un réseau de courbes quadrants de cette épure représente une sorte de
graduées en valeurs de la charge sur la vanne- modèle sur lequel on peut faire les manœuvres
secteur. que l'on désire et étudier leur évolution.
Mai-Juin 1959 - N" 3 G. COMBES 377

SEPTltME EXEMPLE

Tous les exemples qui précèdent avaient un dît être maintenu et faire ainsi fermer un peu
caractère commun: il s'agissait d'organes de ré- trop la vanne-secteur.
glage sur canalisations en charge. Mais on peut s'assurer d'un bon ou mauvais
Lorsqu'il s'agit d'étudier la stabilité de fonc- fonctionnement du système à l'aide d'une épure
tionnement d'une vanne automatique placée en- Bergeron et de la loi niveau-débit de la vanne
tre deux biefs successifs d'un canal à ciel
ouvert, l'intervention de la méthode graphique
d'investigation paraît plus difficile. En effet,
alors que les IllOuvements transitoires faisant
intervenir l'inertie des masses d'eau en mouve-
ment dans les systèmes en charge peuvent être
traités par des méthodes relativement simples
d'application cScholdischt ou Bergeron), les mou-
vements transitoires dans les canaux à surface
libre exigent du projeteur l'application de mé-
thodes graphiques telles que celle exposée par ...
M. A. Craya dans la Houille Blanche de novem- Diaphragmes imaginaires
bre 1945. Or, cette dernière méthode est relati- (perte de charge du canal)
HYPOTHESE DE CALCUL
vement plus complexe et son emploi deviendrait Débit initial 1500 lis - Vanne soulevée volontairement
lourd si on voulait faire intervenir les \caracté- Dabit instantané passant de 1500 0.1600 lis
El 1
ristiques hydrauliques des vannes automatiques ':;1 Perte de charge dans
~i le diaphragme
placées dans les canaux.
Heureusement, dans un assez grand nombre ~! 20

de cas, il est possible d'appliquer, aux mouve- :~I


"Oi
ments transitoires dans les canaux, la méthode ~<>
,/ Hi
graphique Bergeron. M. Bergeron a traité un i-----+--l------++-_'------1'io b".,L--,.~-+-~-
exemple dans son livre Du coup de bélier au 40
1
tabilité Oc'
coup de foudre et nous ne reviendrons pas sur i I~~~~~~~~~~l ld' leM
le principe de la construction. L'emploi de cette 1 !

~I
il
méthode se justifie chaque fois que les vitesses ~'
:::1 5 -
0, [10 0
de l'eau sont faibles par rapport aux vitesses de '
5\
I!
Di

~I
~i
propagation d'ondes. al 0
Supposons que l'on ait à étudier une installa- DÉCRÉMENT DU SYSTÈME FLOTTEUR- VANNE
tion comprenant une vanne-secteur placée en
haut d'un coursier et asservie par l'intermé-
diaire d'un câble et d'un flotteur au niveau qui Durée de parcours
du coursier' 3 x 6t
règne dans le canal à écoulement fluvial faisant
suite au coursier (fig. 15).
Si un refus de débit se fait sentir en aval
du canal, une courbe de remous apparaît et le Q
niveau monte à l'aplomb du flotteur; ce dernier
commande alors la fermeture de la vanne.
FIG. 15
La stabilité de fonctionnement d'un tel sys-
tème est douteuse a priori.
En effet, tout changement de niveau dans le (à tout niveau en A correspond une ouverture
canal au point A ne produit pas instantané- de la vanne, donc un débit en V).
ment un changement de débit en ce point. Il y On s'aperçoit ainsi que le système n'est stable
a un retard dû à la propagation de l'onde de que pour ces « décréments )} suffisants de la
débit le long du coursier. vanne, c'est-à-dire si on peut tolérer une dif-
Le niveau en A va donc, au cours d'un refus férence de cote suffisante entre le niveau cor-
de débit, dépasser la valeur à laquelle il aurait respondant à un état de fermeture de la vanne
378 LA HOUILLE BLANCHE W 3 - Mai-Juin 1959

et le niveau correspondant à l'état de pleine ques heures, un agent technique qualifié peut
ouverture. en avoir fait plusieurs et apprécié les conditions
L'épure se mène sans difficulté et, en quel- de stabilité à tous régimes du système étudié.

CONCLUSION

On vient de voir qu'il est possible, par des De permettre au projeteur de suivre l'évo-
constructions graphiques simples, d'analyser le lution des phénomènes physiques et d'appré-
fonctionnement d'un grand nombre de disposi- cier ainsi plus facilement l'influence des di-
tifs de régulation utilisés en irrigation ou en ad- verses caractéristiques de l'installation étu-
duction d'eau potable. diée.
Cela ne signifie pas que cette méthode per-
mette à elle seule de résoudre tous les problè- L'expérience a prouvé que, dans de nombreux
mes et particulièrement tous ceux relatifs à la cas, elle p~rmettait d'obtenir rapidement une
stabilité de fonctionnem~nt de ces divers sys- idée claire et précise du fonctionnement d'un
tèmes. système et par là, de projeter plus facilement
des modifications améliorant ce fonctionnement.
Elle a cependant l'avantage: Enfin, elle devrait être appréciée de l'ingé-
D'être rapide dans son application, car elle nieur d'études car, grâce à sa simplicité, ce der-
ne met en jeu que des constructions très nier peut se décharger de la construction de
simples; l'épure sur des agents qualifiés.

EMPRESAS PUBLICAS DE MEDELLIN


(Colombia S.A.)
lance un appel d'offres pour la construction du barrage Troneras sur
la rivière Guadelupe.
Les caractéristiques sont les suivantes :
Barrage en terre compactée d'un volume de 750000 mètres., cubes;
Excavations de l'ordre de 1 million de m 3 ;
Longueur de crête : 400 m;
Hauteur maximum: 35 m;
Galerie de dérivation de 460 mètres de longueur pour un diamètre de 4 m.

Les entreprises intéressées sont priées de s'adresser à :


APARTADO AÉREO 940, MEDELLIN, COLOMBIA, S.A.
pour tous renseignements.

Les offres ne seront acceptées que des sociétés observant les règle-
ments en vigueur et qui se seront inscrites avant le 22 juin 1959.

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