Vous êtes sur la page 1sur 30

Université M’Hamed Bougara de Boumerdes

Faculté des sciences


Département d’informatique

Support de cours (2019/2020)

 
Matière 

Plateformes collaboratives
Promotion Master 02

Enseignante : Mlle LOUNAS Razika

1
Plan du cours

Concepts et enjeux du travail collaboratif

- Définitions (plateformes, travail collaboratif, plateformes collaboratives)


- Différence entre travail coopératif et collaboratif
- Processus cyclique de la collaboration
- Intelligence collective
- Les outils du travail collaboratif
Une classification selon les taches
Une classification spatio-temporelle
Une classification selon le modèle du trèfle fonctionnel
- Bénéfices et apports du travail collaboratif
- Défis du travail collaboratif

Le web 2

- Introduction
- Le concept du web2
- Les principes du web 2
- Comparaison web1/web2
- Bases technologiques du web 2 (ajax, RSS)
- Etudes d’application du web 2 : (présentation, fonctionnalité, utilisation en
entreprises, organisations, enseignement.
- Le web 2 et les entreprises
- Le web 2 et l’enseignement
- Apport du web 2 dans le travail collaboratif.

Applications collaboratives et applications web 2

- Les groupwares
- Les Mash up
- La gestion électronique des documents
- Les wikis, blogs, réseaux sociaux
- Les portails

Mener un projet collaboratif

- Les architectures pour la collaboration Framework de collaboration


- Méthodologie de développement pour les applications collaboratives (analyse,
conception, développement et déploiement)
- Annexe : Architectures de collaboration (C/S Vs P2P)

2
Chapitre 01 : Concepts et enjeux du travail collaboratif

1- Définitions

1.1 Plateforme 
En informatique, une plateforme désigne un cadre de travail fournissant un
ensemble d’outils (SE, environnement de développement, moyens de communications…)
permettant à un ou plusieurs utilisateurs de réaliser une taches ou un projet. On parle par
exemple de plateformes linux, windows…

1.2 Travail collaboratif


Le travail collaboratif désigne un travail effectué par plusieurs personnes
aboutissant à une œuvre commune. L’expression « travail collaboratif » est toujours
orientée vers la réalisation d’un produit final tangible ; ce qui n’est pas toujours le cas
d’un travail d’équipe qui n’aboutit pas forcément à un travail tangible.

1.3 Plateforme collaborative


Une plateforme de travail collaboratif est un espace de travail virtuel ; C’est un
site (un cadre) qui centralise tous les outils liés à la conduite d’un projet et les met à la
disposition des acteurs. Elle intègre des outils informatiques, des logiciels, des méthodes
de travail en groupe pour améliorer la communication, la coordination et la production.
Une plateforme collaborative permet donc de :

- Travailler ensemble pour les membres de l’équipe tout en


partageant des documents, des taches…
- Accéder à des informations hors connexion
- Gérer des projets ne équipe
- Favoriser la circulation de l’information
- Créer rapidement des espaces de discussion
- Rédiger (co rédiger) des document et gérer leurs versions.
- …

2- La différence : travail collaboratif et travail coopératif

Réunir des individus autour de la résolution d’un problème n’est pas nouveau ;
c’est même la base de la constitution des organisations ou tout travail collectif est
fondé sur le partage d’intérêts communs. Le travail collectif se situe dans le
continuum, entre la coopération et la collaboration.

3
2.1 Travail coopératif

Le travail coopératif peut être définit comme une organisation collective du


travail dans laquelle la tache à satisfaire est fragmentée en sous taches. Chacune des sous
taches est ensuite affectée à son acteur. La distribution des taches est soit équivalente soit
selon les compétences particulières de chacun. Le travail est organisé, le partage des
taches est précis, chaque acteur échange et communique pour arriver à son objectif
individuel. A la fi, le travail de chacun est réuni pour créer un objet unique de travail.

2.2 Travail collaboratif

La différence entre le travail coopératif et collaboratif se situe au niveau des


relations existantes entre les membres du groupe. Le travail collaboratif ne fait pas la
répartition à priori des rôles. La collaboration exprime une situation de travail collectif ou
les taches et les buts sont communs. Chacun des membres travaille sur les mêmes points.
La responsabilité est collective et incombe au groupe en tant que totalité. Le travail
collaboratif va au delà des apports individuels qui n’ont de sens que par leurs
intégrations.
Le travail collaboratif implique un engagement mutuel entre les acteurs ainsi
qu’un forte interactivité et requiert plus de motivation et de confiance inter personnelle.

3- Processus cyclique de la collaboration

La collaboration peut être vue comme un processus cyclique comportant les


étapes suivantes : co-analyse, co-définition, co-réalisation et co-évaluation.

4
Figure 1.1 : La collaboration vue comme un processus cyclique (Source : Serge K. Levan, 2004)

- Co-analyse : C’est un travail de diagnostic qui permet à un groupe de


comprendre une situation donnée.
- Co-définition : Les interactions collectives permettent au groupe de formuler
l’objectif à atteindre.
- Co-réalisation : fixer les règles du travail, un plan et un calendrier et réaliser les
actions.
- Co-évaluation : Juger les résultats du travail mais aussi de la valeur de la co-
décision et du co-apprentissage tout au long du processus.

4- L’intelligence collective

Les récentes avancées des technologies de la communication et information ont


permis l’apparition de nouveau outils et concepts comme la notion de l’intelligence
collective. Cette expression réfère à l’intelligence réalisée à différents niveaux de
l’organisation du travail ; c’est l’intelligence du groupe de travail. C’est une capacité qui
par le combinaison et l’interaction des connaissances idées et opinions de plusieurs
personnes, génère de la valeur supérieure à la simple addition des connaissances.

5- Les outils du travail collaboratif

5.1 Classification des outils du travail collaboratif

Les outils du travail collaboratifs peuvent être classés en quatre catégories :


a- Les outils de communication : Ils servent à faire circuler
l’information entre collaborateurs (messagerie, chat…)

5
b- Les outils de partages d’applications et de ressources : Ils
permettent aux membres d’une équipe de travailler ensemble sur le même
document ou application par exemple dans le cadre d’un projet (exemple :
outils d’écriture collaborative, plateforme collaborative)
c- Les outils d’information et de gestion des connaissances : Ils
sont connus aussi sous l’appellation de « knowledge managememnt ». Ils
permettent de rendre l’accès à l’information plus aisé : faciliter la création,
la validation, l’organisation et la distribution de l’information n retrouve
donc des outils pour diffuser l’information, rechercher l’information et
rechercher des compétences (information détenue par un expert)
exemples : moteurs de recherche, outils de IA, plateformes de e-learning,
bibliothèque électronique, encyclopédie en ligne.
d- Les outils de coordination : Ils permettent de gérer des projets
collaboratifs en permettant la synchronisation entre les collaborateurs, le
control des interactions entre contributeurs et personnes chargées de la
validation d’un projet, assister un groupe à atteindre les objectifs dans le
respect des délais et des coûts. Exemples : agendas partagés, logiciels de
workflow (gestion des taches , acteurs…)
5.2 Classification spation-temporelle des outils

Chaque outil de travail collaboratif correspond à un usage spécifique à un temps


donné (synchrone ou asynchrone) en un lieu donné (même endroit ou endroits différents).
Ceci est illustré par le schéma suivant :

Figure 1.2 Modélisation des dimensions spatio-temporelles de R. Johanson (source : E. Lamidieu, 2007)

5.3 Modèle du trèfle fonctionnel

C’est un modèle de classification qui permet de caractériser les trois fonctions


principales des outils collaboratifs (communication, coordination et production).

6
Figure 1.3 Le trèfle fonctionnel (Source : Gilles Balmisse, 2005)

6- Apports du travail collaboratif

1- Un des bénéfices du travail collaboratif est de réduire les contraintes liées à la


synchronisation des emplois de temps et à la dispersion géographique des
membres d’une équipe.
2- Le travail collaboratif repose sur le partage des connaissances entre les acteurs.
Ce partage permet à chacun de bénéficier du savoir, du savoir faire et des
expériences des autres. Ceci favorise l’apprentissage et la capitalisation des
connaissances.
3- Le travail collaboratif offre de fortes possibilités en terme de coordination en
offrant des outils permettent la gestion et le suivi du projet en offrant à chacun des
informations lui permettant de pouvoir juger l’avancement, les taches à accomplir,
les délais, les modes de validation …Ceci offre à chacun une représentation
globale du projet.

7- Défis du travail collaboratif

1- Les méthodes et outils du TC reposent sur la faculté qu’aura le groupe à se fédérer


autour du projet commun et sur l’investissement de chacun. Les apports seront
réels si la motivation et la participation de chaque membre sont réelles et
constantes.
2- Une des contraintes du TC est la difficulté de trouver des moments synchrones
permettent au membres de travailler en même temps à cause de l’incompatibilité
de leurs agendas.
3- Une autre contrainte est soulevée dans le cas ou l’un des membres ne se
préoccupe pas de communiquer ses résultats aux autres membres.
4- Saturation des emails. Les emails étant le moyen ayant le plus de succès dans la
communication, leurs gestions peut devenir difficile comme la recherche de
l’information dans les emails.

7
Chapitre 02 : Le web 2.0

1- Le concept du web 2.0

Le terme web 2.0 désigne une évolution d’un web statique (web 1.0) et
unidirectionnel vers un réseau dynamique et interactif caractérisé par une large
participation des usages à la création et à l’échange du contenu. Dans ce concept, le www
passe aussi d’une collection de sites web à une plateforme fournissant des applications
aux utilisateurs. Le concept web 2.0 est récent, la première conférence web 2.0 a eu lieu
en octobre 2004. elle a été publié en septembre 2005 sous le titre « what is web 2.0 ».

2- Les principes du web 2.0

3.1- La participation : Le web 2.0 est caractérisé par la participation des internautes.
En effet, la majorité des internautes maintenant en ligne du contenu qu’ils créent.
Les
3.2- L’ouverture : Le web 2.0 a été conçu comme un espace de contribution et
d’interaction public. Les contenus sont souvent ouvert à tous et peu ou pas
censurés (bien que des restrictions existent).

8
3.3- La personnalisation : Le web 2.0 représente la personnalisation qui s’explique
par le fait que beaucoup de contenu est représentatif d’un individu (profils,
photos, opinions…) ou d’un groupe d’individus.
3.4- L’abondance : Du fait de la participation des internautes à la création du contenu
du web 2.0, la quantité d’informations diffusée et de données générées est
phénoménale. La quantité de l’information est considérable mais elle est aussi de
qualité très diverse. L’utilisateur doit donc apprendre à utiliser et à gérer ces
informations.
3.5- La connectivité : Le web 2.0 repose sur une architecture de participation. Les
contributions des utilisateurs même quand elles sont individuelles s’inscrivent
généralement dans un environnement favorisant l’interaction entre personnes et
échange des données.

3- Les bases technologiques du web 2.0

Le web 2.0 repose sur des concepts et des technologies qui permettent de développer
considérablement l’ergonomie et les fonctionnalités d’un site. La programmation est dite
légère, les internautes peuvent eux même développer des applications (API). La plupart
des technologies ne sont pas nouvelles, c’est plutôt leur exploitation qui l’est. Voici
quelques technologies à la base du web 2.0.

5.1 Les flux RSS (Really Simple Syndication)

Définition

La technique RSS permet de suivre de manière automatique les nouveautés d’un


site web et de mettre les nouveautés de son propre site web à la disposition des autres.
Ceci est réalisé avec les flux (ou fils) RSS qui se présente sous la forme d’un fichier
XML qui répertorie les nouveautés d’un site.

Comment diffuser un flux RSS ?

Un flux RSS est un fichier dont le contenu est généralement produit


automatiquement en fonction des mises à jour d’un site. Pour diffuser un flux, il faut
d’abord créer un fichier XML pour ce flux. Voici le format d’un fichier XML pour un
flux RSS :

<xml version…>
<RSS version = « 2.0 »>
<channel>

9
<titre> titre du flux </titre>
<link> lien vers le flux </link>
<description> décrire le site </description>
<item>
<titre> titre d’un article ou d’une information </titre>
<link> lien vers l’article ou l’information </link>
<description< décrire l’article </description>
<pubDate> date de publication </pubDate>
</item>

</channel>
</RSS>

- Pour ajouter une nouvelle information, il suffit de créer une


nouvelle balise <item>…</item> et de modifier le contenu.
- Sauvegarder ensuite le fichier et le placer sur le serveur du site.
- Pour que chaque internaute puisse le trouver, il serait interessant de
l’ajouter à des annuaires spécialisés tels que Top-RSS ou Google
FeedBurner

S’abonner à un flux RSS

Pour s’abonner à un flux RSS et recevoir ainsi à jour des informations qui
l’intéressent, un utilisateur doit d’abord disposer d’un agrégateur. Un agrégateur est un
logiciel qui permet de suivre plusieurs fils de syndication en même temps. L’agrégateur
détecte la mise à jour et informe l’utilisateur. Il se base sur l’interprétation des contenus
des balises. Il existe deux types d’agrégateurs :
a- En ligne : comme igoogle, Netvibes
b-  Local : Mozilla firefox ou internet explorer à partir de la version 7.

5.2 AJAX (Asynchronous Javascript And XML)

AJAX est une combinaison de technologies (Javascript, DOM, XMl, XHTML,


CSS…). C’est un concept qui capture deux idées : Une approche de travail pour le web
plus un ensemble de techniques.
Ces outils apportent un gain considérable pour l’utilisateur en terme de suppression
des lourdeurs (longueur d’attente) qui caractérisaient certains sites, si ceux la sont
développés en HTML (une page doit être entièrement rafraîchie dés qu’une simple partie
est modifiée). En effet, AJAX permet de faire communiquer un navigateur et un serveur
web sans effectuer le rechargement de la totalité de la page. La réponse du serveur peut
être du texte ou du XML. Les traitements sont réalisés avec Javascript (grâce à la création
d’objets appelés XMLHTTPRequest associés à chaque méthode de traitement pour
chaque réponse du serveur). Il rend les applications web plus dynamique et attractives
(ex : google Map)

10
Fonctionnement des applications web classiques

Les échanges sont opérés de manière synchrone. Chaque appel nécessitant un traitement
coté serveur impose un rafraîchissement complet de la page. Chaque appel du serveur
retourne la totalité de la page qui est totalement reconstruite et retournée au navigateur
pour affichage.

Figue 2.1 Relation client /serveur statique

Avec l’utilisation d’AJAX

11
Figure 2.2 Relation client /serveur dynamique

Les communications sont asynchrones dans le sens ou l’utilisateur reste dans la page
courante qui n’est pas bloquée car le rafraîchissement est partiel et invisible pour
l’utilisateur.

4- Le web 2.0 et les entreprises

Même si l’utilisation du web 2.0 dans les entreprises est assez limitée, quelques
exemples d’utilisation existent. Les technologies web 2.0 offrent plusieurs opportunités
pour accroître la compétitivité dans de nombreux domaines : le marketing, les finances,
les ressources humaines. Une classification de ces utilisations est la suivante :

1- Interface consommateurs : améliorer la qualité de service, obtenir les avis des


consommateurs, des informations le concernant, …
2- Interface partenaires commerciaux : Par exemple les fournisseurs, améliorer la
communication, …
3- Outils de management interne : Gérer les connaissances en interne,…

5- Le web 2.0 et l’enseignement

Le web 2.0 offre de larges opportunités dans l’enseignement et la pédagogie. Voici


quelques pistes ou le web 2.0 peut être utilisé :

12
1- Apprentissage et enseignement : Le web 2.0 permet aux étudiants et aux
enseignants d’accéder en permanences à des travaux, communiquer, discuter d’un
problème, de l’état d’avancement dans un projet, la gestion du temps, le suivi des
étudiants (travaux individuels ou de groupes) suivi des projets des étudiants,
programmation des devoirs et des réunions…
2- Publication des recherche : La rapidité des communications offre en bénéfice à
la publication d’articles universitaires et de travaux de recherche. Le web 2.0
permet à des éditeurs scientifiques d’offrir aux chercheurs le moyen de
communiquer des références partage des ressources, évaluation des articles…
3- Recherche : La nature ouverte du web 2.0 et les outils qu’il offre favorisent la
recherche en offrant des techniques pour la recherche (les tags, les ontologies…)

6- Apports du web 2.0 dans le travail collaboratif

Au delà de l’aspect social (partage et communication), les articles du web 2


développent la possibilité du travail collaboratif. Cette approche consiste en la création de
contenu par plusieurs utilisateurs. Les outils offerts par le web 2.0 permettent à des
personnes, qui ne se connaissent pas forcément, de travailler ensemble et de générer des
documents, des applications, et des connaissances.
1- Les calendriers : gérer le temps : Les outils du web 2 offrent la possibilité
d’éviter certaines situations comme fixer des rendez vous qui n’arrangent pas les
membres d’un équipe, oublier un événement programmé très à l’avance…Parmi
ces outils : Google Agenda qui rend possible le partage des agendas entre
collègues, faire apparaître un agenda sur un site, recevoir les RDV et les rappels
téléphoniques…
2- Gestion des taches : Les outils du web 2.0 permettent l’organisation des taches
d’un projet.
3- Création, stockage, diffusion : Exemples : google documents : ensemble
d’outils de bureautique pour créer des documents (tableurs, traitement de
textes…)
4- Communication : Messagerie, chat, forums, blogs…
5- Recherche de l’information : Pour rechercher l’information, l’utilisateur dispose
de : moteurs de recherche qui permettent à l’utilisateur de rechercher avec des
mots clé, profils de l’utilisateur (exemple : google),

13
6- Chapitre 03 : Applications collaboratives et applications du web
2.0
1. Les groupwares
1.1 Définition

Un groupware ou collecticiel est un logiciel permettant le travail collaboratif, c'est-à-


dire l’échange et le partage des documents, partage des agendas, les services de
messagerie…Ils permettent à deux utilisateurs ou plus de prendre en charge une tache
commune et fournit une interface pour un environnement partagé.

1.2 Typologie

Nous distinguons deux types de groupwares : les groupwares libres ou toute personne
intéressée peut s’y joindre et le groupware fermés ou l’utilisation est restreinte à un
groupe d’utilisateurs seulement. Un collecticiel peut être ouvert (ouvert) en lecture ou en
écriture seulement.

1.3 Notions de base dans un collecticiel

1. Tache commune : Tache à réaliser par un groupe d’utilisateurs.


2. Environnement partagé : Un ensemble d’objets ou d’actions visibles pour un
groupe d’utilisateurs. Exemple : les systèmes de conception commune de documents
« co-authoring ».
3. Conscience des autres : Dans les applications mono utilisateur, un individu a
naturellement conscience de son travail. Dans un collecticiel, un utilisateur a
conscience de la présence des autres. On a conscience d’un individu si on connaît la
position et son activité dans le groupe dans l’espace partagé ainsi que son rôle.

1.4 Exemples de collecticiels

14
1. eGroupware (www.egroupware.org) : C’est un collecticiel libre de niveau
professionnel. On y trouve les fonctionnalités suivantes : calendrier, carnet
d’adresses, base de connaissances, messagerie, forum, gestion de projets.
2. Dotproject (www.dotproject.net): C’est un collecticiel libre pour le suivi de
projets collaboratifs ses principales fonctionnalités : gestion des utilisateurs et des
permissions, liste des projets, affichage hiérarchique des taches et sous taches,
calendriers privées et partagés, forums liées à un projet.
3. Le logiciel Lotus d’IBM : c’est un logiciel propriétaire.

2. Le mashup

2.1 Définition
Le mashup est une technique qui consiste à créer un site web à partir de sites web
existants dans le but de proposer de nouveaux services.
2.2 Principe
Les principes de base du mashup sont : combinaison, agrégation et visualisation. Le
contenu des applications du mashup provient d’autres sites web mis à disposition de
l’utilisateur par le biais d’API (Application Programming Interface). Ces APIs sont des
programmes en ligne (appelés aussi services web) autorisent l’extraction et le traitement
de l’information.

Figure 2.1 : Le mashup


2.3 Intérêt
L’intérêt du mashup est la réutilisation d’informations et de services pour les besoins
personnels ou professionnels. Ceci permet la possibilité de livrer rapidement des
applications web et de dépenser moins de temps et d’argent que lors d’un développement.
2.4 Inconvénient
Malgré le potentiel d’innovation dans la création de nouveaux services web, les mashup
présentent des inconvénients liés surtout à l’aspect sécurité :
- Des développeurs peuvent créer des mashup sans réellement
comprendre l’application (le site) qu’ils réutilisent.

15
- L’utilisation d’un site d’une autre personne peut donner à cette
personne la possibilité de prendre le contrôle sur la machine.
- Les retombées de point de vue légalité sont significatives pour ce
type d’applications : les mashup ne sont pas régulés sur ce qu’ils
peuvent et ce qu’il ne peuvent pas faire avec les données.
- Un hacker peut alimenter l’application mashup avec de fausses
informations.
- Les mashup peuvent être utilisés pour atteindre à la vie privée d’une
personne.
- Problématique de la propriété intellectuelle.

2.5 Solutions
L’enjeu est de trouver un modèle économique reposant sur une définition précise de
protocole, d’architecture, standards et outils pour le développement d’application mashup
robustes et sécurisées. Pour mettre en place une plateforme sécurisée :
- Créer une procédure de fonctionnement et de développement de
mashup claire.
- Assurer le suivi et la sécurité.
- S’assurer que la procédure du mashup ne tombe pas entre de
mauvaises mains.
- Contrôler l’accès aux données pour s’assurer que l’information
extraite par un mashup ne sera pas compromise et mal utilisée. (mot
de passe). Le mashup doit fournir des certificats d’authentification
pour consommer des données, protéger les services.
- Il faut avoir des procédures officielles pour protéger les sites et
détecter les pratiques non conformes aux procédures définies.

16
4. La gestion électronique des documents (GED)
Lorsqu’il s’agit de gérer des données de systèmes d’informations d’entreprises, les
SGBD sont satisfaisants. Ce n’est pas le cas quand ‘il s’agit de mettre en œuvre une
gestion des documents de l’entreprise. Ces documents peuvent contenir du texte, de
l’image ou du son. Pour répondre à ces exigences, les bases de gestion documentaires
sont utilisées. La GED s’inscrit dans cette voie.

6.1 Définition

La GED désigne un système informatisé visant à organiser et à gérer des documents


électroniques d’une organisation. La gestion électronique de documents permet de
remplacer des "documents papier" par leur représentation sous forme de "documents
électroniques", en réponse à la fois aux problèmes d’archivage et de recherche des
documents complets. La GED ne concerne cependant pas l’élaboration du contenu du
document mais seulement le suivi de celui-ci à partir de sa création. Il s’agit, avant tout,
de pouvoir organiser et contrôler son évolution, son classement, sa transmission ou sa
diffusion, son archivage, et à tout moment, sa recherche pour consultation ou action.

Les étapes de la GED)

1- La sélection : Cette étape se réfère à un travail


documentaire classique : dresser une typologie des documents. Ceux-ci sont
identifiés en fonction de leurs natures et leurs fréquences de consultation. Les
critères de sélection reposent pour les documentalistes sur deux considérations :
les besoins de l’entreprises et de chaque collaborateur dans son travail.
2- La numérisation : Cette étape consiste à transformer à
l’aide d’un scanner un document papier en une simple image numérisée. Cette
étape est simple mais elle est longue et coûteuse (dégrafer, défroisser les
documents et les scanner). Les techniques de compression permettent de diminuer
la taille de stockage en mode image et d’accélérer la transmission des documents
depuis un serveur documentaire par exemple vers le poste demandeur. (résolution
d’un scanner : nombre de points par pouce dpi : dots per inch). L’information
image est non structurée dans le sens qu’elle ne constitue pas une suite de
caractères exploitables par l’utilisateur. Dans ce cas, le document image peut étre
traité avec un logiciel de reconnaissance de caractères (OCR : Optical Character
Recognition) permettant de convertir le mode image en format ASCII.
3- L’indexation : Cette étape représente un moyen de décrire
formellement un document en utilisant des métadonnées (type, titre, auteur, …).
Ces métadonnées seront utilisées pour la recherche des documents. L’indexation
peut aussi porter sur des termes contenus dans le document.
4- Le stockage : Cette étape consiste à stocker les documents
numérisés sur plusieurs types de support (optique, magnétique…) et ceci selon le

17
volume de l’informations à stocker, sa fréquence d’utilisation en lecture ou en
écriture… (disuqes de type WORM : Write Once Read Many qui sont des disques
optiques numériques).
5- Recherche, restitution et diffusion : Rechercher les
documents selon plusieurs critères, restitution du document informatique sur
écran ou par impression, diffusion du document entre collaborateurs. Il est
possible de donner à l’utilisateur la possibilité d’interroger une base documentaire
à partir d’un poste muni d’une connexion Internet pour qu’il consulte les
documents gérés par GED en définissant des mots de passe et des droits d’accès.
Le résultat de la recherche est converti et affiché sous format HTML.

6.2 Les notions (aspects) techniques

1. Notion de document : Selon l’ISO, un document correspond à un ensemble d’un


support d’informations et des données enregistrées sur celui-ci, sous une forme en
général permanente et lisible par l’homme ou par une machine.
2. Traiter un document : On distingue deux opérations dans le traitement d’un
document électronique : la numérisation et le stockage ou l’archivage.
3. Gérer des documents électroniques : Ce terme regroupe l’ensemble des
opérations conditionnant l’exploitation d’un document : numériser, indexer,
classer, rechercher, consulter, modifier, faire circuler.

6.4 Les applications dans l’entreprise

1. Exploiter, partager, distribuer l’information nécessaire à l’activité de


l’entreprise : La GED devient un enjeu économique pour l’entreprise dans le
sens ou elle permet d’exploiter les documents d’une manière profitable : gain de
productivité dans les méthodes de travail, simplicité et rapidité d’accès à
l’information, meilleur partage des connaissances.
2. La GED et la gestion des données techniques : En plus de la gestion des
documents relatifs aux activités administratives (personnel, comptabilité…) la
GED est appliquée aussi aux données techniques (GEDT). Il s’agit des activités
d’études, de développement d’un produit, activités de contrôle et de maintenance
des produits. Exemple de données : mesures, tests liés à un produit.
3. Autres apports : Réduction des emplacements de conservation documentaire ;
simplicité et rapidité d'accès à l'information ; accessibilité par plusieurs personnes
avec niveaux de sécurité ; possibilité de recherches multi critères ; pertes de
dossiers et erreurs de classement sont évitées

5. Les portails Web


7.1 Définition

C’est un site qui offre une porte d'entrée commune à un ensemble de ressources et
de services accessibles sur l'Internet et centrés sur un domaine d'intérêt ou une
communauté particulière. Les ressources et services peuvent être des sites ou des pages
web, des forums de discussion, des adresses de courrier électronique, espaces de

18
publication, moteur de recherche, etc. Le site portail permet également de rediriger
l'internaute vers le site de l'organisme qui correspond le mieux à ses attentes en fonction
de son profil.
7.2 Fonctionnalités
Le portail est une application centrale qui prend en charge les fonctionnalités de
fédération, la recherche puis la récupération et enfin la personnalisation des contenus.
- Le portail offre la possibilité de personnaliser la page en fonction de l'utilisateur :
celui-ci verra des Informations qui lui sont destinées plus particulièrement
exemple : finances, techniques, marketing etc. Il aura uniquement accès aux outils
auxquels il est autorisé.
- Authentification : un identifiant et mot de passe pour accéder aux différents outils
Web.
- Le portail permet de restreindre l'accès de certaines fonctions et/ou contenu à des
groupes prédéterminés. Ainsi, le grand public peut avoir accès à une partie du
portail d’une entreprise, les employés de la compagnie à encore plus de parties.
- Propositions d’abonnement à différents services.
- Il permet à un utilisateur d’accéder à l’information désirée que celle-ci se trouve
dans une base de données, une base de courrier, une base de document (un
système de gestion de fichier par exemple), ou un serveur web.
- Offre un moteur de recherche par lequel l’utilisateur doit pouvoir formuler sa
requête.

7.3 Typologie

Nous distinguons les types de portails suivants :

1. Le portail décisionnel décisionnel : Il regroupe les informations nécessaires à la


prise de décision dans le cadre d’un travail. Ces informations sont des indicateurs
sur l’activité du métier et des centres d’intérêt de l’utilisateur. (exemple, l’activité
financière). Il est en lien avec les applications de data warehousing, data mining
et des applications d’intelligence économique (BI-Business Intelligence)
2. Le portail de publication (institutionnel) : Il est en lien direct avec les
applications de gestion de contenu. Il sert de voie d'accès vers les différents sites
d'un organisme.
3. Le portail opérationnel : Il ouvre un accès aux applications professionnelles de
l’organisation (administration, production).
4. Le portail collaboratif : réunit les applications de groupware, ou de travail
collaboratif (courrier électronique, forum de discussion, conférence électronique)
5. Le portail d’entreprises : Les portails d’entreprises permettent de gérer
l’information interne à l’entreprise et d’intégrer des services et des informations
à l’attention des fournisseurs et des clients de l’entreprise et un accès aux
ressources internes de l’organisation pour un collaborateur à l’extérieur. ils
permettent de fonctionner n’importe quand, depuis n’importe où et chaque

19
collaborateur peut accéder aux ressources de l’entreprise en fonction de son
profil. Il donne au personnel d'une entreprise et aux partenaires de celle-ci accès à
une série de sites Web ou de portails qui se rapportent à la sphère d'activités de
l'entreprise

Chapitre 04 : Mener un projet collaboratif

Partie 01 : Les architectures collaboratives

1. Introduction

Les entreprises subissent une influence considérable du développement des


technologies de l’information. La façon traditionnelle d’utiliser les moyens informatiques
(pour la production, la gestion, la communication) se trouve face à de nouveaux défis.
Pour rester compétitive, l’entreprise doit adopter une nouvelle génération d’applications
qui intègrent la collaboration. Le développement d’une nouvelle génération
d’applications nécessite une nouvelle génération d’architectures. Ces architectures
doivent intégrer des supports de collaboration et inclure les concepts du web 2.0.

Une architecture permet de définir comment une application est structurée,


comment la technologie est utilisée pour enrichir les applications et comment ces
applications améliorent l’entreprise.

2. Une architecture générique

La figure suivante montre une architecture à trois couches pour les applications
collaboratives :

20
Collaboration
Partage de documents, wikis,…
Communication
Emails, blogs, son, …
Infrastructure
Réseau, mobilité, identité, présence…

Figure 4.1 Une architecture générique de collaboration

- Couche 1 (infrastructure) : Fournit la plateforme d’exécution capable de fournir


les ressources nécessaires : bande passante, performance,…
- Couche 2 (communication) : Contient un ensemble de ressources pour la
communication indispensable à un environnement collaboratif.
- Couche 3 (collaboration) : Fournit le niveau application qui supporte la
collaboration. Elle fournit des applications pour le partage des documents, la
publication, …

3. Une architecture 3-tiers

L’architecture 3-tiers applique un concept clé qui est celui de la séparation de la


logique de l’application (le métier) des données. C’est un style prédominant dans les
applications web. Le problème avec cette architecture est le non séparation des vues
utilisées par un utilisateur unique des applications utilisées pour implémenter le processus
métier et la gestion des ressources.

Figure 4.2 : Architecture 3 tiers

4. L’architecture n-tiers

21
Figure 4.3 : Architecture n-tiers

- Le tiers utilisateur (user) : Couche d’interaction du système avec un utilisateur


avec une certaine présentation. Elle permet à l’application de fonctionner sur
plusieurs plateformes comme les browsers et les téléphones mobiles. Ce tiers
gère l’interface utilisateur pour fournir une présentation unique.
- Le tiers workspace : Cette partie fournit un espace de travail virtuel pour un
utilisateur. Il comporte la gestion de la session de l’utilisateur et des données de la
session, gestion des multiples activités d’un même utilisateur, envoyer, recevoir
des données à partir de l’entreprise. L’interface entre le tiers utilisateur et le
workspace possède l’avantage de permettre à un même espace de travail d’être
utilisé par différents matériels. Les deux tiers utilisateur et workspace supportent
l’interaction entre le système et l’utilisateur. Il y a une instance des tiers user et
workspace pour chaque utilisateur du système ; contrairement aux tiers ressources
et entreprise qui fournissent les ressources et les services pour tous les utilisateurs
du système, ils en ont chacun une instance partagée par tout les utlisateurs.
- Le tiers entreprise : Représente l’implémentation du processus métier de
l’entreprise). Il fournit des fonctions via des interfaces orientées services. Ce
tiers maintient l’intégrité des ressources et fournit un contrôle des transactions sur
les ressources. L’interface entre les tiers entreprise et workspace fournit une
séparation clair entre l’entreprise et les ressources demandées (required) pour un
seul utilisateur. Ceci permet une meilleure gestion des accès.
- Le tiers ressources : Responsable de la gestion et des accès aux ressources
partagées de l’entreprise. Fournit un accès aux données, ressources et système
legacy. L’interface entre les tiers ressources et entreprise fournit une séparation
entre les technologies spécifiques de chaque tiers de telle sorte que le changement
dans un tiers ne perturbe pas l’autre. Le système legacy représente l’expérience de
l’entreprise.

22
Un framework de collaboration

Les services fournis par les couches de l’application pour supporter la


collaboration sont représentés dans un framework de collaboration qui définit les
différentes fonctionnalités et les relations entre elles. Ce framework est une manière de
structurer, organiser la collaboration au sein d’une application.

Figure 4.5 : Framework de collaboration

 Le moteur de collaboration : Fournit les caractéristiques suivantes :

- Présentation et édition : Composants pour construire des interfaces utilisateurs,


contenant l’édition, vérification de l’orthographe…
- Recherche : Fournit des fonctions de recherche à travers les community features,
storage and media type.
- Intégration : Connexion entre différentes fonctions de collaboration comme les
carnets d’adresses dans les IM…
- Mashup : Faciliter la construction de nouveaux services en composant des
applications.

 Les applications individuelles pour la production personnelles inclut : les carnet


d’adresses, calendrier, emails, personnalisation (optimisation et sauvegarde des
préférences personnelles)
 Les services de gestion de communauté (dans management) sont des mécanismes
pour gérer et administrer une communauté, ils incluent :
- Groups : création des groupes de certains membres et la définition des
rôles titres dans le groupe.

23
- Modération : Caractéristique permettant une vue d’ensemble et la
modération des moyens de publication.
- Administration : Fournit des outils pour gérer et suivre tout les aspects de
la communautés : ressources, utilisation des caractéristiques
collaboratives…
- Compliance (conformité) : Capacité de gérer et maintenir la conformité
avec certaines politiques (vis-à-vis d’un métier par exemple)

 Les services communs de collaboration sont partagés avec d’autres groupes dans
le framework de collaboration, dans un mashup ou une autre application. Ils
incluent :
- Identité : Fournir une identité sécurisée et un role pour chaque participant.
- Présence : Fournit des informations à propos de la localisation et du statut
d’un participant.
- Sécurité : Fournit des moyens d’authentification, autorisations, cryptage
et d’autres services de sécurité.
- Partage de fichiers : Permettre aux participants de partager des fichiers
avec d’autres membres de la communauté.
- Les données : Sauvegarder les données de la communauté comme les
entrées dans les blogs, les forums, les wikis…

Partie 02 : Méthodologie de création d'applications collaboratives

1. Introduction

Le processus de création d'applications collaboratives est généralement organisé


en trois phases:

24
- Analyse des besoins: C'est la première phase ; elle concerne la traduction des
besoins des utilisateurs dans les spécifications fonctionnelles pour lesquelles une
conception détaillée peut être faite.
- Conception : cette phase se concentre sur la construction à effectuer et sa
réalisation.
- Déploiement : ici, on se préoccupe des détails d'introduction et de mise en place
de l'application chez le client ou l'utilisateur.

2. Analyse des besoins

2.1 Particularités de la phase d'analyse pour les collecticiels

L'analyse est l'étape initiale de tous les processus de développement. Avant de


pouvoir produire quelque chose, il faut être en mesure de cerner le contexte et les
contraintes du milieu dans lequel sera utilisée cette chose. Pour les applications
collaboratives, cette phase est principalement axée sur les exigences et les besoins des
groupes utilisateurs. L'analyse des besoins se décompose alors en deux niveaux :
- le niveau des besoins externes, qui explore quelles sont les fonctionnalités que
doit supporter l'application pour satisfaire son environnement d'utilisation. Dans
Ce niveau externe, on rencontre beaucoup de spécificités dans l'analyse. En effet,
l'aspect collaboratif des applications que l'on considère, induit la prise en compte
de facteurs supplémentaires qui n'apparaissent pas dans l'analyse des applications
classiques. Il s'agit de la relation entre le temps et l'espace, et l’analyse des
facteurs humains

- le niveau des besoins internes, qui traite de la façon dont l'application supporte ces
fonctionnalités. Ce niveau est similaire à ce que l'on traite dans la phase d'analyse
des applications classiques : on est confronté au problème de devoir mettre en
place une fonctionnalité et on doit donc étudier et formaliser les aspects mis en
jeu afin de la spécifier.

2.2 Analyse de l’espace et du temps

L’espace et le temps sont des éléments clés qui doivent être analysés dans les
applications collaboratives. La combinaison de ces deux éléments donne différents modes
de travail possibles qui sont synthétisés selon la classification spatio temporelle vue en
chapitre 1. Il faut envisager des fonctionnalités adaptées aux différents modes auxquels
sont soumis les membres de l’équipe de travail ;

2.3 Analyse des facteurs humains

Dans l’analyse d’un collecticiel, il faut prendre en plus des utilisateurs individuels, la
notion du groupe. En plus des facteurs psychologique, ergonomique et linguistique qu’on

25
prend en considération pour une application classique, pour les collecticiels, il faut
considérer les facteurs suivants :
- Sociologie
- Psychologie du groupe
- Ethnographie.

2.4 Méthodes d’analyse

Les trois approches suivantes sont utilisées pour étudier le travail des utilisateurs ne
situation de collaboration :

2.4.1 Approche ethnographique

Il s’agit d’appliquer des méthodes inspirées de l’ethnographie qui se concentrent


sur l’observation et l’étude des individus dans leur cadre de travail dans le but de fournir
des détails sur la pratique routinière du travail, d’identifier les phénomènes qui peuvent
en résulter, la façon dont les utilisateurs s’accommodent de ces phénomènes et la façon
dont la technologie peut gêner ou supporter ces activités.

2.4.2 Participatory design

Les utilisateurs sont pris en compte dés les premières étapes du développement.
Ils interviennent dans la prise de décision et co déterminent le développement du
système.

2.4.3 Action recherche

C’est une méthode axée sur la psychologie sociale qui met l’accent sur les groupes et
leurs désires. Son objectif est de changer, pour les améliorer, les comportement et
performances de l’équipe.

3. Déploiement

Pour qu’un collecticiel soit fonctionnel, il faut que plusieurs copies soir disponibles et
installées. Un ensemble d’éléments doit être déjà disponible dans l’environnement
comme par exemple les artefacts de la communication nécessitent parfois des composant
matériels spécifiques, exemple : périphériques d’entrée/sortie vidéo, audio. Ainsi qu’un
implication organisationnelle du déploiement de l’application. Nous avons les aspects
suivant à prendre en considération :
- Préparation organisationnelle
- Simulation et motivation des utilisateurs
- La masse critique.

26
Partie 03 : Architecture pour la collaboration (une annexe)
C’est supplémentaire, pas contenu dans le module.

Deux grandes architectures s’opposent lorsqu’il s’agit de collaborer grâce à Internet :


l’architecture client/serveur et l’architecture d’égal à égal ou peer to peer (Figure).

1. L’architecture client/serveur
Cette architecture est très répandue sur Internet. Le web est l’exemple le plus évident.
Les navigateurs envoient des requêtes aux serveurs qui leur fournissent des pages HTML
et d’autres éléments de présentation en retour. Les serveurs hébergent des données mais
peuvent aussi exécuter des opérations à l’aide de Servlets java. Du fait de sa topologie, le
modèle C/S contraint tous les messages à passer par le serveur. Il apparaît alors que si le
serveur tombe en panne, la session de travail collaboratif ne peut plus continuer.
Le coté serveur présente aussi des contraintes :
- il faut une machine de plus que le nombre des participants ;
- le coté serveur de l’application doit être développé séparément et il doit être
administré.
Malgré ces contraintes, le C/S propose certaines facilités :
- Gestion centralisée du groupe de travail ;
- Gestion centralisée d’une partie de la gestion des messages ;
- Possibilité d’attribuer au serveur certaines taches comme la sauvegarde et la
gestion des différentes versions des données.
Il existe des variantes de l’architecture C/S :
- L’architecture 3 tiers : la présentation est sur le client, les traitements sont pris
par un serveur intermédiaire, les données sont sur un serveur de données, on a un
contexte multi utilisateur Internet
- L’architecture n tiers : la présentation est sur le client, les traitements sont pris
par plusieurs serveurs intermédiaires c'est-à-dire que la charge des traitements

27
est répartie sur plusieurs serveurs ; les données sont sur un serveur de données, on
a un contexte multi utilisateur Internet.

Figure 4.7 Architecture C/S 3 tiers et n tiers.

2. L’architecture peer to peer

Cette architecture n’utilise pas de serveur central. L’idée est que chaque machine est à
la fois client et serveur. Ce genre d’application est à la base lancé par une application de
partage de fichiers musicaux. La gestion du réseau est prise en charge par les machines
appelées les pairs (peers).
Les avantages de cette architecture sont :
- communication directe entre les machines donc rapide ;
- Si une machine tombe en panne le travail collaboratif peut continuer ;
- Pas de travail à consacrer à un coté serveur.
Mais avec cette architecture, il faut :
- Mettre en place une gestion distribuée des groupes et des messages ;
- Programmer chaque machine de telle sorte qu’elle soit serveur.
- Exemple d’application utilisant le p2p : Groove.
Domaines d’applications du P2P : On distingue quatre grands domaines
d’application pour le modèle P2P (mettre sous forme de figure)
- Plateformes de développement ; Partage et distribution du contenu ;
Collaboration ; Calcul distribué.

3. Comparaison des deux architectures


Le tableau suivant compare les deux architectures selon les critères suivants :

Critères C/S P2P


Communication Transmission indirecte, tous les Transmission directe, chaque
messages passent par le serveur machine connaît les autres
machines
Gestion du groupe Centralisée Répartie
Tolérance aux pannes La session de travail termine si le La panne d’une machine ne
serveur est en panne pénalise pas la session de travail
Sécurité Les machines sont clientes Les machines sont aussi serveur
Installation Un serveur est nécessaire et il Les machines participantes
doit faire l’objet d’un suffisent
développement spécifique et doit
être administré

28
Gestion des messages Le serveur peut faciliter la Une gestion distribuée, son
gestion des messages assistance est nécessaire

29
Principales Références

1. Christophe PAOLI: Mener des projets en travail collaboratif à distance. Université de


Corse, 2006.
2. Alexandre PIQUET : Guide pratique du travail collaboratif : Théories, méthodes
et outils au service de la collaboration. TELECOM Bretagne, DPT LUSSI, 2009. 
3. Denis Payet: Patterns et Applications collaboratives. Université Montpellier II, DEA,
1999.
4. Cisco Public Information: Blueprint for Collaborative Application Architecture. 2008-
2009 Cisco Systems.
5. Paul Anderson: What is Web 2.0? Ideas, technologies and implications for Education.
JISK Technology & Standards Watch, 2007.
6. Guide pratique des outils de collaboration, Exploration des Stratégies et des
Technologies de l’Apprentissage Collectif à Distance. Centre des lettres et des mots
(CLEM), Québec, 2004.
7. OGIER Aude, MARTOS Sébastien et GERARD Fréderic : Le Web 2.0 : De nouveaux
usages qui donnent du pouvoir aux internautes, réelle révolution ou utopie du Web ?
Mémoire Théories de l'information et de la Communication, 2006.
8. Alexander Ritt, Philipp Hörtler Security Aspects in Web 2.0 Mashup Systems. Johannes
Kepler University , Austria.

30

Vous aimerez peut-être aussi