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Informations pour projeteurs, architectes et ingénieurs
Le travail en sécurité
Suva
Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents
Sécurité au travail
Renseignements:
Case postale, 1001 Lausanne
Tél. 021 310 80 40-42
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www.suva.ch/waswo-f
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1 Introduction 3
3 Exigences 13
3.1 Choix des paramètres 13
3.2 Temps de réverbération 13
3.3 Coefficient d’absorption acoustique moyen
s 14
3.4 DL2 et DLf 15
4 Solutions pratiques 16
4.1 Variantes fondamentales 16
4.2 Indications pour l’utilisation de matériaux absorbant le son 16
4.3 Constructions nouvelles 17
4.3.1 Toitures en tôle profilée 17
4.3.2 Locaux annexes 18
4.3.3 Panneaux combinés pour l’isolation thermique et l’absorption phonique 18
4.4 Corrections acoustiques 19
4.5 Valeurs moyennes des coefficients d’absorption acoustique 19
4.6 Coût 20
4.7 Exemples 20
1
5.6 Coefficient d’absorption moyen s 27
5.7 Estimation de la répartition des niveaux sonores 28
5.8 Résumé 29
6 Parois mobiles 30
6.1 Introduction 30
6.2 Effet acoustique d’une paroi mobile 30
6.3 Caractéristiques requises 30
6.4 Efficacité d’une paroi mobile 31
6.5 Exemple de calcul 32
6.6 Exemples tirés de la pratique 32
6.7 Résumé 32
8 Conclusion 42
Références bibliographiques 43
Remerciements 44
2
1 Introduction
Distribuée à ce jour à plus de 30 000 exem- «Les bâtiments et parties de bâtiment doivent être
plaires en allemand, français et italien, cette aménagés de manière que le bruit ou les vibrations ne
portent pas atteinte à la santé ou à la sécurité.»
publication met en lumière un phénomène
observé dans de multiples constructions
2. L’article 6 de la Loi sur le travail (LTr du
industrielles, à savoir la propagation du son
13 mars 1964, état au 28 mars 2006) définit
dans les entreprises et ateliers. Un phéno-
les obligations des employeurs et des employés
mène que l’on peut réduire sensiblement en
en matière de protection de la santé.
améliorant l’acoustique des locaux. Depuis
la première édition de cette brochure, les mé- L’Ordonnance 3 relative à la Loi sur le travail
thodes d’appréciation du bruit et les dispo- (OLT 3 du 18 août 1993, état au 1er février 2000)
sitions légales ont évolué, ce qui a motivé la fixe dans son article 2 les principales exigen-
Suva à publier une nouvelle édition. Nous en ces. L’employeur est tenu de prendre toutes
avons profité pour actualiser les exemples. les mesures nécessaires afin d’assurer et
Projeteurs, architectes et ingénieurs sont d’améliorer la protection de la santé et de
invités à se référer à cette publication pour garantir la santé physique et psychique des
l’aménagement correct des locaux industriels travailleurs.
sur le plan acoustique.
L’article 22 est spécialement consacré au
problème du bruit:
Les réflexions des ondes sonores sur les sur-
«Le bruit et les vibrations doivent être évités ou combat-
faces intérieures (plafond, murs) des halles tus. Pour la protection des travailleurs, il importe en
d’usine peuvent être réduites par des moyens particulier:
acoustiques. On obtient ainsi une diminution a) de prendre des mesures en matière de construction
des bâtiments;
de la réverbération sonore et une réduction b) de prendre des mesures concernant les installations
du niveau acoustique aux postes de travail, d’exploitation;
où le niveau de bruit dépend largement du c) de procéder à l’isolation acoustique ou à l’isolement
des sources de bruit;
bruit en provenance des postes de travail
d) de prendre des mesures concernant l’organisation
voisins. du travail».
Quelles sont les raisons en faveur de l’utili- Le Commentaire de l’OLT 3 indique des
sation de matériaux qui absorbent le son? valeurs acoustiques de référence concrètes
relatives à certaines activités, les exigences
1. La Loi fédérale sur l’assurance-accidents en matière d’acoustique des locaux et des
(LAA) du 20 mars 1981 énumère à l’article 82, valeurs de référence concernant les bruits
alinéa 1, des règles générales sur la préven- de fond.
tion des accidents et des maladies profes- L’Ordonnance 4 relative à la Loi sur le travail
sionnels: (OLT 4 du 18 août 1993, état au 4 juin 2002)
«L’employeur est tenu de prendre, pour prévenir les acci- se réfère à l’acoustique des locaux: lors de la
dents et maladies professionnels, toutes les mesures
planification et de la réalisation de nouvelles
dont l’expérience a démontré la nécessité, que l’état de
la technique permet d’appliquer et qui sont adaptées aux constructions ou de travaux de rénovation,
conditions données.» il convient d’appliquer également les valeurs
acoustiques de référence figurant dans le
Cette disposition légale est concrétisée dans Commentaire de l’OLT 3.
l’article 34, alinéa 1 (bruit et vibrations), de
l’Ordonnance sur la prévention des accidents 3. La construction industrielle moderne n’utilise
et des maladies professionnelles (OPA) du souvent que des matériaux réverbérants
19 décembre 1983: (béton, verre, tôle profilée, etc.). Les locaux
3
sans mesures de correction acoustique sont 4. Les mesures de correction acoustique font
très bruyants et réverbérants (figure 1). Les partie depuis longtemps des outils de lutte
postes de travail dans ces locaux sont géné- contre le bruit. L’efficacité de ces mesures
ralement peu appréciés. est démontrée par de nombreux exemples.
Figure 1
Exemple typique d’une halle de fabrication sans correction
acoustique (local très réverbérant).
4
2 Principes de l’acoustique des locaux
5
l’énergie totale soit absorbée par les surfaces (bonne absorption des sons). Les temps de
délimitant le local. La durée du phénomène réverbération sont indiqués généralement
est en rapport direct avec le pouvoir absor- dans les bandes d’octaves (125 – 4 000 Hz)
bant du local (fig. 4) et, de même que le ou de tiers d’octave (100 – 5 000 Hz) (fig. 5).
coefficient d’absorption s, est dépendante La source sonore utilisée pour les mesures est
de la fréquence. Cette durée s’appelle temps soit une installation de haut-parleur (bruit
de réverbération T. rose) soit un pistolet ou fusil chargé à blanc
(impulsions sonores).
Le temps de réverbération T est défini comme
le temps pendant lequel un niveau de pression Les valeurs limites relatives aux temps de
acoustique donné diminue de 60 dB après la réverbération sont rassemblées au point 3.2.
cessation de l’émission sonore. Par consé-
quent, le temps de réverbération est long dans
le cas d’une mauvaise acoustique et court 2.4 Surface d’absorption acoustique
dans le cas d’une bonne acoustique du local équivalente
i
1 A = i x S i [m2] [formule 3]
temps de réverbération court 1
(bonne acoustique)
6
Dans certaines normes (p. ex. ISO 3746 et 2.5 Réduction du niveau sonore
DIN 45635), on montre comment il est pos- au moyen de mesures de
sible d’évaluer la qualité acoustique d’un local correction acoustique
à l’aide du coefficient d’absorption moyen s
(voir aussi point 3.3). Le coefficient d’absorp- Les temps de réverbération peuvent être
tion moyen est déterminé par mesure directe réduits au moyen de surfaces absorbant le
ou par calcul selon la formule suivante: son.
V
s = 0,163 x ———— [-] [formule 4] Sur la base des temps de réverbération
T x SV
comparés, la réduction du niveau sonore L
S V = surface totale du local (sols, murs, plafonds) en m2 est donnée par la formule suivante:
Or, il s’avère que les locaux de travail (bureaux, 2.6 Taux de décroissance spatiale
ateliers) sont généralement des lieux bas qui DL2 et amplification du niveau
ne remplissent pas les conditions propres à de pression acoustique DLf
un champ sonore diffus. C’est pour cette
raison et parce que l’influence des émetteurs 2.6.1 Introduction
de bruit n’est pas prise en compte par ce
procédé que les calculs effectués selon cette Les temps de réverbération mesurés ou cal-
méthode sont souvent imprécis. culés pour un local ne fournissent encore
aucune information sur la diminution es-
comptée du niveau de pression acoustique
d’une source sonore en fonction de la
distance. En d’autres termes, il n’existe pas
de rapport utilisable en pratique entre le
temps de réverbération et la diminution du
niveau sonore par doublement de la distance.
7
Cependant, certaines évaluations permettent DL2
d’envisager la solution de ce problème en
Le premier paramètre établi à partir de la
utilisant le facteur d’absorption acoustique
courbe de décroissance sonore spatiale SAK
moyen s.
est la mesure DL2. Celle-ci indique la diminu-
tion moyenne du niveau de pression sonore
On sait en effet que, dans le cas d’un son émis
par doublement de la distance, pour une
par une source sonore ponctuelle (théorique)
échelle de distances donnée. Il n’est pas
et se propageant librement, on peut escomp-
nécessaire de connaître la puissance sonore
ter une diminution maximale du niveau de
de la source utilisée pour mesurer DL2 par
pression acoustique de 6 dB quand la distan-
des procédés techniques. C’est pourquoi les
ce est doublée. Toutefois, dans des locaux
mesures de ce type peuvent être effectuées
fermés, cette valeur n’est atteinte que si les
par des moyens relativement simples.
locaux sont exempts de réflexions (anéchoï-
ques).
DLf
La courbe de décroissance sonore spatiale, Le second paramètre, à savoir l'amplification
qui est actuellement de plus en plus utilisée, du niveau de pression acoustique DLf, indique
repose sur des conditions plus réalistes. l'écart entre le niveau de pression sonore émis
par une source sonore normalisée dans un
La courbe de décroissance sonore spatiale local et à une échelle de distances donnée et
(Schallausbreitungskurve, abrégée SAK dans le niveau sonore en cas de propagation libre
cette publication), qui indique la diminution du son (cas idéal, sans réflexions), le premier
du niveau de pression sonore en fonction de niveau étant supérieur au second. L'amplifi-
la distance, représente une grandeur intro- cation du niveau de pression acoustique DLf
duite en 1988 en Allemagne et en Suisse est un critère plus efficace que DL2 pour
dans le but d’améliorer l’appréciation des apprécier la qualité acoustique en raison d’une
conditions acoustiques dans les locaux indus- gamme de valeurs plus étendue et du rapport
triels. La courbe de propagation du bruit, direct avec la réduction sonore souhaitée
qu’elle soit calculée ou mesurée, tient compte pour DLf. DLf ne peut être déterminée qu’au
non seulement de l’absorption sonore, mais moyen d’un dispositif de mesure satisfaisant
aussi de la dispersion des faisceaux sonores aux exigences du point 2.6.3. Il faut connaître
dans un local (procédé de Jovicic). Comme notamment la puissance sonore de la source
les calculs sont très complexes, il a fallu utilisée.
attendre le développement de puissants
ordinateurs pour les appliquer. Selon le degré Le grand avantage de cette méthode réside
d’absorption de la surface de délimitation du dans une meilleure prise en compte de la pro-
local, ces ordinateurs doivent en effet être pagation effective du son pour apprécier la
capables d’additionner jusqu’à 50 000 com- qualité acoustique des locaux. L’influence
posantes sonores pour chaque point du local! des «diffuseurs» (machines et installations
Depuis lors, cette valeur a été introduite, du local) est enregistrée correctement. Ces
quoique sous une forme légèrement diffé- diffuseurs n’agissent pas en premier lieu
rente, dans divers projets de normes et de comme des absorbeurs de bruit mais comme
directives. L’appréciation de la qualité acous- des points de réflexion à effet diffus.
tique des locaux relativement grands ne se
fera d’ailleurs plus que par ce critère. Ces deux paramètres seront développés à
l’aide d’exemples dans les pages qui suivent.
Une distinction sera faite entre mesure et
8
calcul étant donné que les moyens utilisés acoustique dans les bandes d’octaves aux
(instruments de mesure, ordinateur) diffèrent fréquences centrales de 125 Hz, 250 Hz,
largement les uns des autres. 500 Hz, 1 000 Hz, 2 000 Hz et 4 000 Hz. Pour
ne pas fausser les résultats, les bruits étran-
gers devraient être inférieurs de 10 dB au
2.6.2 Normes et directives relatives à moins aux immissions de la source sonore
DL2 et DLf d’essai au point de mesure. La voie de
mesure doit se trouver à 1,5 m au moins des
La norme EN ISO 11690, partie 1 (1996), surfaces réfléchissantes. La hauteur de
présente entre autres les critères d’apprécia- mesure se situe habituellement à 1,5 m
tion DL2 et DLf. La directive VDI 3 760 (1996) au-dessus du niveau du sol.
contient par ailleurs des instructions détaillées
sur la détermination de ces valeurs. Les cri- On considère trois échelles de distances
tères obligatoires auxquels doivent répondre différentes pour évaluer les résultats:
les instruments de mesure y sont également – distance faible: 1mr 5m
décrits et ne seront donc pas développés ici – distance moyenne: 5 m r 16 m
(p. ex. caractéristiques obligatoires du sys-
– distance importante: 16 m r 64 m
tème de haut-parleur à utiliser).
2.6.3 Détermination de DL2 à partir de L’analyse des résultats des mesures s’effec-
mesures tue selon deux méthodes: la première consis-
te à reporter les résultats dans un tableau
La courbe de décroissance sonore spatiale (exemple: tableau 1), et à établir la valeur DL2
SAK est déterminée sur une ligne droite par un graphique (fig. 6), à l’aide des moyen-
partant d’une source sonore ponctuelle du nes déterminantes (moyennes arithmétiques).
type dit à propagation hémisphérique (p. ex. On trace alors une droite de régression entre
haut-parleur dodécaèdre émettant un bruit les points mesurés aux distances moyennes
constant). Aucun obstacle ne doit se trouver (droite descendante, rapprochée de la courbe
entre la source sonore et le microphone. Il est de mesure). Déterminer l'amplification du
recommandé de choisir, par exemple, des niveau de pression acoustique DLf avec
voies de mesure au centre du local et, si pos- cette méthode n’est pas très simple, c’est
sible, au moins deux qui soient orthogonales pourquoi elle ne sera pas développée
l’une par rapport à l’autre. davantage ici.
Les points de mesure doivent être placés aux La seconde méthode consiste à utiliser un
distances suivantes par rapport à la source programme informatique. Certains program-
sonore d’essai: 1, 2, 3, 4, 5, ..., 10, 12, 14, mes permettent en effet de saisir et d’exploi-
16, ..., 20, 24, 28, 32, ..., 40, 48, 56, 64, ...m. ter directement les données indiquées sur
En ces points, on mesure le niveau de pression l’instrument de mesure. Un exemple figure
9
dans le tableau 2 (mesures établies par pro-
gramme informatique) et à la figure 7 (repré-
sentation graphique de la voie de mesure et
L en
dB analyse). La diminution du niveau de pression
acoustique représente la différence entre le
→
10
– 5 – 5
Total
DLf (moyen) 12,8
– 10 DL2 (moyen) 2,1 – 10
– 15 – 15
– 20 – 20
– 25 – 25
– 30 – 30
– 35 – 35
1 2 3 4 5 10 20 50 100 1 2 3 45 10 20 50 100
Ecart source – récepteur en m Ecart source – récepteur en m
Figure 7
Représentation graphique de la voie de mesure et analyse
des valeurs mesurées (valeurs identiques à celles du
tableau 2).
Distance SAK en dB
en m 125 Hz 250 Hz 500 Hz 1 000 Hz 2 000 Hz 4 000 Hz Total
1 – 9,9 – 10,2 – 8,0 – 10,5 – 8,1 – 9,1 – 8,9
2 – 15,0 – 11,7 – 13,1 – 15,0 – 12,2 – 11,3 – 13,0
3 – 21,7 – 12,1 – 15,0 – 16,2 – 12,6 – 14,0 – 14,2
4 – 19,2 – 14,6 – 15,4 – 16,3 – 13,3 – 15,1 – 14,9
5 – 19,4 – 15,9 – 15,9 – 17,9 – 13,8 – 15,3 – 15,6
6 – 20,5 – 16,1 – 14,9 – 17,8 – 14,1 – 16,0 – 15,6
7 – 20,0 – 15,3 – 16,4 – 18,3 – 15,3 – 16,1 – 16,4
8 – 19,5 – 16,4 – 17,3 – 19,1 – 15,5 – 16,7 – 17,0
9 – 20,3 – 15,3 – 18,2 – 19,6 – 15,8 – 16,9 – 17,4
10 – 22,1 – 17,4 – 18,1 – 19,7 – 16,0 – 17,0 – 17,6
12 – 21,0 – 16,3 – 18,9 – 19,9 – 16,7 – 18,3 – 18,2
14 – 23,3 – 18,1 – 19,7 – 20,5 – 16,3 – 18,3 – 18,4
16 – 23,1 – 18,0 – 20,4 – 20,3 – 17,4 – 19,0 – 19,0
18 – 22,4 – 19,2 – 18,6 – 20,6 – 16,9 – 19,3 – 18,7
20 – 22,3 – 17,8 – 21,5 – 22,7 – 18,4 – 20,5 – 20,3
24 – 24,5 – 21,4 – 21,6 – 23,6 – 19,2 – 21,6 – 21,2
28 – 25,0 – 20,3 – 21,3 – 24,2 – 19,7 – 22,6 – 21,5
32 – 24,7 – 22,6 – 23,7 – 24,4 – 20,7 – 23,4 – 22,7
36 – 24,9 – 22,9 – 22,7 – 24,7 – 21,5 – 23,9 – 23,0
40 – 26,4 – 24,4 – 23,0 – 25,5 – 21,1 – 24,4 – 23,2
48 – 26,5 – 25,1 – 24,7 – 25,7 – 22,3 – 25,3 – 24,2
Tableau 2
Valeurs fournies par l’instrument de mesure et directement exploitées par le programme informatique.
11
2.6.4 Estimations à partir de DL2 établi
par calcul
12
3 Exigences
3.1 Choix des paramètres installations de même que des objets intégrés
tels que les cabines ou les conduites d’aéra-
Les exigences en matière d’acoustique des tion. Le coefficient d’absorption sonore moyen
locaux peuvent être exprimées par trois para- sera par contre calculé pour des locaux vides
mètres: vu avant tout comme un instrument de travail
1. Temps de réverbération T simple pour des projets de construction.
2. Facteur (coefficient) d’absorption
acoustique moyen s
3.2 Temps de réverbération
3. Nouveaux critères d’appréciation de
l’acoustique des locaux: taux de décrois-
Les valeurs limites relatives aux temps de
sance spatiale DL2 et amplification du
réverbération dans les locaux de travail
niveau de pression acoustique DLf
indiquées dans le tableau 4 ne doivent en
aucun cas être dépassées:
Quelle grandeur de référence faut-il utiliser et
où? En principe, on peut toutes les calculer. Volume du local V en m3 Temps de réverbération
Les techniques de mesure ne permettent ce- maximal T*) en s
< 50 0,5
pendant que de calculer les temps de réver-
50 – 200 0,5 – 0,8
bération et les valeurs DL2 et DLf (DL2 et DLf
200 – 1 000 0,8 – 1,2
avec certaines restrictions pour les petits 1 000 – 5 000 1,2 – 1,4
locaux). 5 000 – 20 000 1,4 – 1,6
> 20 000 1,6
Compte tenu des bases énoncées au point Tableau 4
2.6.2, les différents paramètres sont à Valeurs limites relatives aux temps de réverbération dans
les locaux de travail.
appliquer selon le tableau 3.
*) Soit la valeur moyenne dans le domaine de fréquences de
125 à 4 000 Hz. Limite inférieure de la fourchette de
Les temps de réverbération ainsi que les deux volume: temps de réverbération plus court, limite
supérieure de la fourchette de volume: temps de réver-
valeurs DL2 et DLf sont en principe valables bération plus long.
pour des locaux prêts à être exploités, c.-à-d.
des locaux contenant des machines, des
Tableau 3
Paramètres retenus.
X Priorité (X) 2 e priorité
Si deux croix figurent sur la même ligne, le choix du paramètre est libre.
13
Tempe de réverbération en s Cela signifie que, pour des locaux cubiques,
2,4
un plafond acoustique ne suffit pas pour rem-
2,2
2
125 Hz plir la condition
s 0,25 . Il faut éventuelle-
1,8 250 Hz ment prévoir des revêtements muraux en
1,6 500 Hz plus du plafond.
1,4 1000 –
1,2 4000 Hz
On peut aussi convertir l’exigence relative au
1
0,8
temps de réverbération selon le point 3.2 en
0,6 un facteur d’absorption moyen spécifique du
0,4 local considéré (en fonction des dimensions de
0,2 celui-ci). On utilise dans ce cas la formule 4
0
10 100 1000 10 000 (point 2.4).
Volume du local en m3
Figure 9 Exemple
Représentation graphique des valeurs limites relatives
aux temps de réverbération dans les locaux de travail. Local de fabrication de 30 x 20 x 8 m3.
Les valeurs sont toujours arrondies au 5/100 e seconde
supérieur ou inférieur. V = 4 800 m3, SV = 2 000 m2
(surface intérieure totale du local).
Les temps de réverbération du tableau 4 sont Selon figure 9, pour 4 800 m3, Tm = 1,4 s
représentés sous une forme graphique à la (moyenne arithmétique).
figure 9.
Donc
s 0,25
14
3.4 DL2 et DLf
DL2 4 dB
15
4 Solutions pratiques
Le pouvoir absorbant des matières poreuses Dans certains locaux, les matériaux acous-
augmente à mesure que la fréquence est plus tiques doivent répondre à des exigences
élevée. particulières. C’est le cas dans l’industrie
chimique, alimentaire et dans les hôpitaux par
Couche d’air exemple. Bien que les matériaux absorbants
Grâce à une couche d’air de quelques centi- utilisés dans ces locaux doivent présenter
mètres entre le matériau absorbant et le mur une surface cellulaire, ils peuvent atteindre
(ou le plafond) sur lequel il est posé (montage des coefficients d’absorption très satisfaisants.
sur treillis de lattes), on améliore sensiblement Les prescriptions européennes sur le contrôle
le pouvoir absorbant dans la gamme des de l’hygiène faisant défaut, c’est la norme
basses fréquences (absorption accrue de la américaine US FS 209d exigeant en général
résonance). la classe 100 qui est appliquée dans ces cas.
16
entre les conditions climatiques extérieures leurs coefficients d’absorption, sont présen-
et intérieures, les premières dégradations tés fig. 11.
(taches sur les panneaux acoustiques, gout- Cette solution efficace tant du point de vue
tes d’eau, délitescence des panneaux acous- acoustique que de la technique du bâtiment
tiques) apparaîtront tôt ou tard. entraîne une conséquence importante pour
C’est pourquoi le montage de panneaux le projet:
acoustiques sur des parties de construction
en contact avec l’extérieur doit satisfaire à les projets de halles industrielles avec
une exigence essentielle: dans tous les cas, toiture en tôle profilée, dans lesquelles
il faut choisir un type de montage permettant il faut s’attendre à une exposition au
une aération par derrière, c’est-à-dire que l’air bruit élevée, doivent comporter une
du local doit pouvoir circuler entre le matériau toiture en tôle profilée perforée.
acoustique et la partie extérieure de construc-
tion. Cette mesure impérative nécessitée par
les caractéristiques physiques du bâtiment Toiture froide s
1,4
entraîne, en fait, la perte de la capacité d’iso- 1,2
lation thermique du matériau acoustique. 1,0
0,8
0,6
17
4.3.2 Locaux annexes
0,6
5
0,4 ll est donc nécessaire de procéder à un
0,2 contrôle des montages directs ultérieurs qui
3 0
0 125 250 500 1000 2000 4000 Hz
apportent des résultats satisfaisants sur le
Fréquence → plan esthétique et des caractéristiques
7
physiques du bâtiment, sans entraîner en
général de frais supplémentaires.
6
4.3.3 Panneaux combinés pour l’isolation
thermique et l’absorption phonique
Figure 13
Panneaux pour murs extérieurs, combinés pour l’isolation thermique et l’absorption Des panneaux de murs ou de toiture servant
phonique (source: Sonotec SA, Villmergen).
à la fois à l’isolation thermique et à l’absorp-
1 Pilier métallique
2 MONTANA bardage WP 100/333 A, 1,00 mm, acier galvanisé, perforé,
tion du son se trouvent dans la construction
perforation 25,2 % légère (p. ex. éléments sandwich en acier ou
3 Bande d’étanchéité G 410, 19 x 3,2 mm, mousse PVC expansée à cellules aluminium fig. 13, panneaux légers en laine de
fermées
4 Panneau de fibre minérale 25/23 mm, ISOVER type PS 81 (80 kg/m3), bois avec doublure, etc.) ou dans la construc-
avec barrière vapeur en aluminium 0,05 mm tion en dur (p. ex. Durisol).
5 Panneau d’isolation thermique 80 mm, FLUMROC type 1 (32 kg/m3)
6 Profil en PVC rigide expansé (4 x 64 mm)
7 SWISS Panel SP 41, 0,70 mm, acier galvanisé, prélaqué
18
4.4 Corrections acoustiques 4.5 Valeurs moyennes des
coefficients d’absorption acoustique
Il convient de déterminer la nécessité d’une
correction acoustique dans une halle sur la Pour procéder à des appréciations sommai-
base des mesures acoustiques. Seules les res, il suffit de connaître les valeurs moyennes
mesures fournissent des résultats sûrs en des coefficients d’absorption s de certains
vue d’une appréciation correcte. Lorsque groupes de matériaux acoustiques (tableau 5).
l’acoustique d’une halle industrielle a besoin Les fournisseurs de ces matériaux sont en
d’être améliorée, le choix des matériaux et le mesure d’indiquer les coefficients d’absorp-
type de montage dépendent d’une série de tion de leurs produits.
conditions de compatibilité.
쐍 du fait de la structure de la charpente, Toiture Durisol – 0,50 0,73 0,75 0,80 0,85 0,90 0,75
la dimension modulaire des panneaux Tôle profilée lisse – 0,06 0,20 0,15 0,14 0,10 0,05 0,12
acoustiques est prédéterminée; Tôle profilée perforée – 0,50 0,85 0,92 0,85 0,75 0,70 0,76
Pavaroc avec dessin 200 0,35 0,45 0,50 0,70 0,85 0,95 0,63
쐍 des matériaux spéciaux à surface com- Plafonds métalliques
perforés trous 10 –12 % 250 0,35 0,70 0,75 0,85 0,90 0,80 0,72
pacte sont nécessaires pour les locaux trous 20 – 25 % 250 0,40 0,75 0,85 0,90 0,95 0,95 0,80
humides et les locaux d’hygiène; Panneaux légers en
laine de bois 50 mm 50 0,20 0,45 0,60 0,75 0,85 0,90 0,63
쐍 dans le cas de halles à toiture en redents Absorbeurs en feuille
pour locaux humides 50 0,10 0,70 0,80 0,80 0,75 0,45 0,60
(sheds) avec versants vitrés, il faut savoir Panneaux pyramidaux
où le matériau acoustique peut être fixé; en matériau alvéolaire – 0,15 0,40 0,80 1,05 1,05 1,05 0,75
Crépi acoustique 20 mm – 0,05 0,15 0,35 0,57 0,72 0,64 0,41
쐍 l’installation d’éclairage et/ou de ventilation Panneaux de fibres
minérales verre/laine
existante ne doit pas être modifiée. de pierre 50 mm 0,20 0,70 1,00 1,00 1,00 1,05 0,83
Baffles, h/d = 1/1 – 0,20 0,40 0,70 0,80 0,85 0,80 0,63
Il est toujours possible, après analyse des Tableau 5
conditions de compatibilité, de trouver une Coefficients d’absorption acoustique s (valeurs moyennes de produits divers).
19
4.6 Coût Lorsqu’on projette la construction d’un
nouveau bâtiment, il est intéressant de com-
Il est très difficile de donner des prix indicatifs parer le coût des éventuelles corrections
de matériaux absorbant le son, car ils ont subi acoustiques et celui du gros-oeuvre (unique-
de fortes pressions ces dernières années et ment les locaux destinés à la fabrication, sans
dépendent des facteurs suivants: le bâtiment des bureaux, ni les machines et
쐍 surface à couvrir en m2, installations). Selon les expériences faites, ce
rapport se situe entre 1 et 2 % environ. Les
쐍 type de montage (grille de lattes,
grands projets de construction demandent
construction métallique, etc.),
parfois de gros investissements (en francs,
쐍 type de construction porteuse (béton, tôle, non en %) pour les corrections acoustiques.
maçonnerie, etc.), Cependant, il faut bien tenir compte du type
쐍 hauteur du local, d’entreprise: si la construction d’un atelier de
serrurerie se chiffre à 1 million de francs,
쐍 accessibilité (local vide ou occupé),
l’investissement acoustique s’élèvera à
쐍 travaux d’adaptation (éclairage, conduites 10 000 ou 20 000 francs tandis qu’une
d’énergie, chemin de roulement pour nouvelle usine chimique coûtant 100 millions
grue, etc.) de francs consacrera 1 à 2 millions de francs
쐍 moment du montage (jour, nuit ou durant aux corrections acoustiques.
le week-end).
Encore un conseil à propos des coûts: deman-
Il convient néanmoins d’avoir à disposition dez des offres à plusieurs entreprises, car il
une évaluation des coûts des divers systèmes vaut la peine de comparer les prix.
acoustiques (tableau 6).
Ici comme ailleurs: le plus cher n’est pas
toujours le meilleur!
Matériau, montage Coût en CHF par m2
Valeur moyenne Echelle de prix
Comparez aussi le rendement acoustique
Enduit acoustique 50.— 40.— à 75.—
Tôle profilée perforée (supplément de prix) 25.— 20.— à 35.— des systèmes offerts (valeur s seulement).
Panneaux légers en laine sur grille 55.— 40.— à 70.—
Panneaux de fibres minérales (Pavaroc,
Armstrong, Rockfon, etc.) sur grille 55.— 42.— à 75.—
Panneaux pyramidaux en mousse 100.— 70.— à 120.— 4.7 Exemples
Plafonds en métal perforé 70.— 55.— à 100.—
Baffles 85.— 55.— à 140.—
Le montage de matériaux absorbant le bruit
Tableau 6
s’effectue de différentes manières. Les fig. 14
Coût approximatif de systèmes acoustiques complètement
montés (2006). à 19 présentent quelques possibilités utilisées
dans l’industrie.
20
Figure 14 Figure 15
Panneaux acoustiques en fibres minérales dans Panneaux acoustiques doublés de laine minérale dans
une entreprise de mécanique. une ferblanterie.
Figure 16
Baffles en panneaux acoustiques en laine minérale dans l’industrie des boissons (installation de remplissage).
21
Figure 17
Correcteurs compacts absorbeurs dans un atelier
de découpage.
Figure 18
Tôles en métal profilées et perforées
dans un atelier de serrurerie
(les zones sombres sont perforées).
Figure 19
Pierres spéciales fissurées avec
vides et éléments amortisseurs dans
un atelier de serrurerie.
22
5 Estimation de l’acoustique des locaux
Chaque variante vise à fournir les estimations 5.2.3 Calcul des données de base
les plus précises possibles. Les variantes 1 à
4 sont en fait un peu moins précises, car elles V = 40 x 20 x 5,5 = 4 400 m3
se fondent en général sur un champ diffus.
Surface sol/plafond = 800 m2
Comme ces méthodes de calcul sont encore
largement appliquées dans la pratique, nous Surface des fenêtres = 220 m2
en présenterons toutefois un exemple. Afin Surface des murs en tôle = 220 m2
de permettre une comparaison entre les dif-
Murs crépis = 220 m2
férents procédés, nous calculerons d’abord
un exemple avec la méthode classique de
détermination du temps de réverbération sans
et sous l’influence des diffuseurs puis avec la
méthode de la courbe de propagation du son
(et la méthode basée sur le remplacement
des sources sonores par des sources virtuel-
les réfléchies par les cloisons, selon le point
2.6.4).
23
5.2.4 Calcul de la capacité d’absorption Nous calculons ensuite (tableau 8) la capacité
du son d’absorption du son pour les deux variantes
de plafond (S = 800 m2).
Nous calculons d’abord la capacité d’absorp-
tion du son (surface d’absorption équivalente) Nous calculons enfin la capacité d’absorp-
A du local sans le plafond (tableau 7). Nous tion totale A1 et A2 et les temps de réverbé-
tirons les valeurs moyennes s du tableau 5. ration (tableau 9).
Variante 1
A1 = 103 241 191 188 157 106 m2
0,163 x V 0,163 x 4400
T1 = —————— = ——————–—— = 6,95 3,00 3,75 3,80 4,55 6,75 s
A1 A1
Variante 2
A2 = 455 761 807 756 677 626 m2
0,163 x V
T2 = —–———— —= 1,60 0,95 0,90 0,95 1,05 1,15 s
A2
Valeur limite selon figure 9: T = 1,85 1,50 1,3 1,2 1,2 1,2 s
Tableau 9
Calcul de la capacité d'absorption totale et des temps de réverbération.
24
5.2.5 Calcul des temps de réverbération
T 7
Les temps de réverbération calculés ou en s
→
mesurés sont représentés habituellement 6
4
T 7
en s 3
→
6
2
5
1
4
0
3 63 125 250 500 1 000 2 000 4 000
→ f en Hz
2 Figure 21
Résultats des calculs informatisés des temps de réver-
1 bération pour un nouveau bâtiment (peu de machines
installées).
0 –—––– Variante 1: plafond en tôle lisse
63 125 250 500 1 000 2 000 4 000
→ f en Hz ------- Variante 2: plafond en tôle perforée
IIIIIIIIIIII Valeurs limites pour les temps de réverbération
Figure 20
Résultats des calculs des temps de réverbération pour
un nouveau bâtiment
–—––– Variante 1: plafond en tôle lisse
------- Variante 2: plafond en tôle perforée
IIIIIIIIIIII Valeurs limites pour les temps de réverbération
T
en s
→
25
Critères d’appréciation Plafond lisse Plafond perforé Les estimations par ordinateur permettent en
Moyenne des temps de réverbération outre de calculer les valeurs DL2 pour des
de 125 – 4000 Hz
Calcul par la méthode traditionnelle
densités de diffuseurs variables (parc de
(point 5.2) 4,80 s 1,10 s machines d’importance variable).
Calcul par ordinateur
(point 5.3)
Densité de diffuseurs
très faible 4,00 s 1,05 s 5.4 Calcul de la courbe de
faible 3,36 s 1,00 s
forte 2,32 s 0,88 s
décroissance sonore spatiale
SAK et détermination de DL2
2
Diminution de la distance DL2
Densité de diffuseurs
très faible 1,2 dB 2,9 dB Les calculs du point 5.3 nous montrent direc-
faible 1,8 dB 3,7 dB tement l’évolution envisageable des courbes
forte 3,2 dB 5,3 dB
de décroissance sonore spatiale ainsi que la
Tableau 10
valeur DL2 nécessaire pour l’appréciation. La
Comparaison des estimations calculées par différents procédés.
figure 23 présente les résultats pour les va-
riantes 1 et 2 pour un petit parc de machines.
-5
Les résultats pour DL2 sont rassemblés
dans le tableau 10.
Niveau de pression/de puissance sonore en dB
-10
26
5.5.2 Interprétation 5.6 Coefficient d’absorption
moyen s
a. Temps de réverbération
Les moyennes de s sont déterminées grâce
Comme prévu, les deux méthodes de calcul
à la capacité d’absorption A (point 5.2.4,
(traditionnelle/informatique) ne donnent pas
calcul des temps de réverbération) et à la
de différence notoire pour la variante «plafond
surface totale du local. On établit d’abord les
en tôle lisse» lorsque le local est vide. En
valeurs moyennes de A pour toutes les
revanche, si l’on tient compte des installations
fréquences:
dans les locaux (machines en tant que diffu-
seurs), on obtient des résultats totalement variante 1: A m1 = 164 m2
différents. variante 2: A m2 = 680 m2
27
93 5.7 Estimation de la répartition
Presse-plieuse
94 Découpeuse
automatique Zone de montage 1
des niveaux sonores
94 93
95
93
92
L’estimation de la répartition des niveaux
Zone de montage 2
sonores dans un local de travail (topographie
acoustique) est sans doute la méthode de
92 prévision la plus efficace. Sur ce plan, il est
Cisaille-guillotine 95
94 surtout intéressant de comparer les locaux
96 Zone de montage 3
avec et sans corrections acoustiques. Pour
Scie circulaire 93
94
93 à onglets 92 ce faire, il faut connaître les valeurs d’émis-
sion des machines et installations (niveau de
Figure 24 puissance acoustique LW) ainsi que la dispo-
Répartition des niveaux de pression sonore dans une halle de fabrication sans cor-
rection acoustique (DL2 = 1,8 dB, DLf = 14,2 dB). sition des machines. Une fois de plus, ces
Le niveau de pression sonore estimé dans toute la halle se situe entre 92 et 96 dB(A). calculs ne sont possibles qu’avec l’aide d’un
programme informatique performant. Un
exemple de calcul pour le même local (prin-
88
Découpeuse
cipe: caractéristiques des locaux selon le
Presse-plieuse automatique Zone de montage 1
point 5.2.3) est présenté (pour de raisons
92
86 90 88 86
84 82
techniques, malheureusement seulement en
88 noir et blanc) aux figures 24 (sans corrections
Zone de montage 2 acoustiques) et 25 (avec corrections acous-
90 84 tiques). Les calculs se basent sur les niveaux
82
90
Cisaille-guillotine d’émission sonore suivants:
86
92
88
Zone de montage 3 쐍 Presse plieuse: LW = 95 dB(A)
88 Scie circulaire
86
à onglets 84
82
쐍 Cisaille-guillotine: L W = 102 dB(A)
쐍 Découpeuse
Figure 25
Répartition des niveaux de pression sonore dans une halle de fabrication avec des automatique: L W = 105 dB(A)
corrections acoustiques (DL2 = 4,2 dB, DLf = 8,2 dB).
쐍 Scie circulaire à onglets
Le niveau de pression sonore tombe à environ 82 – 84 dB(A) dans la direction de
la zone de montage. pour aluminium: L W = 107 dB(A)
쐍 Zones de
montage 1-3: LW = 80 dB(A)
28
Interprétation
Sans correction acoustique (fig. 18), le niveau
de pression sonore estimé s’établit à 92 dB(A).
Il faut donc porter des protecteurs d’ouïe dans
toute la halle. Les corrections acoustiques
(plafond acoustique) par contre ramènent
le niveau de pression sonore à 82 – 84 dB(A)
dans la zone de montage. Dans ce cas, le
port de protecteurs d’ouïe n’est indispen-
sable qu’à proximité des quatre machines.
5.8 Résumé
29
6 Parois mobiles
h
Q E
(1) (2)
HW
SW
d1 d2
Figure 26
Caractéristiques acoustiques des parois mobiles.
Q = source sonore
E = récepteur
SW = paroi mobile
d1 = écart source – paroi
d2 = écart paroi – récepteur
Hw = hauteur de la paroi
h = hauteur efficace de la paroi
30
6.4 Efficacité d’une paroi mobile
D
L’efficacité d’une paroi mobile est déterminée
par l’indice de qualité d’isolement contre
a b H
les sons aériens Le. Cette méthode consis- h
te à mesurer le niveau de pression sonore à Q E
31
Le 15 D = 0,05 Le 15
D = 0,65 Ce résultat peut surprendre à première vue.
15 Pourtant, il correspond aux expériences pra-
15
10 10 10 tiques et indique nettement les conditions
10
dans lesquelles la paroi mobile est la plus
dB
0 0
0,25 0,5 1 2 4 0,25 0,5 1 2 4
6.6 Exemples tirés de la pratique
r/H r/H
Le 15
D = 0,4 Le 15
D = 0,86
15 15 Nous avons retenu trois exemples présentés
10
aux figures 30 à 32. La paroi mobile de la
10 10 10
figure 30 est quasiment inefficace puisque
dB
dB
LZ = 5 dB
5
LZ = 5 dB le plafond n’a pas de pouvoir absorbant
5
(la diminution du niveau sonore mesurée par
0 0
des moyens techniques est de 2 à 3 dB(A)
0,25 0,5 1 2 4 0,25 0,5 1 2 4 selon l’écart). La figure 31 donne un exemple
r/H r/H
de séparation dans un local par un «écran»
Figure 29 placé à environ 3 mètres du sol et atteignant
Indice de qualité d’isolement contre les sons aériens Le en fonction de l’indice
théorique d’isolation contre les sons aériens Lz, de la capacité d’absorption du
le plafond. Son efficacité est tout à fait com-
plafond et du rapport r/H pour des halles basses. parable à celle d’une paroi mobile. Le but d’un
D = 0: béton, plafond en métal profilé écran étant de créer une séparation acous-
D = 0,4: plafond acoustique, couche du milieu (p. ex. matériaux intégrés dans tique des différentes zones de bruit, il se
le coffrage)
D = 0,65: plafond acoustique de qualité, courant dans les locaux industriels prête en particulier aux locaux de grandes
D = 0,86: plafond acoustique de très bonne qualité, uniquement dans les locaux dimensions. La figure 32 présente un modèle
spéciaux.
de paroi mobile utilisé dans l’industrie.
6.5 Exemple de calcul
Déterminer: L e
Par conséquent
L e = 5 dB(A)
32
Figure 30 Figure 31
Paroi mobile peu efficace (plafond non absorbant). Ecran de séparation acoustique des zones de travail très
bruyantes.
Figure 32
Exemple d'une paroi mobile industrielle à grande résistance mécanique utilisée dans les entreprises de
constructions métalliques (source: Otto Ramseyer, Berne).
33
7 Exemples tirés de la pratique
7.1 Généralités
Tableau 11
Moyenne des temps de réverbération mesurés.
34
On peut constater que les temps de réver- Il ressort clairement du tableau 12 que les
bération diffèrent considérablement entre les exigences du point 3.4 (DL2 욷 4 dB) ne
deux types de construction. Les valeurs peuvent pas être satisfaites sans correction
moyennes de 26 locaux jugés «mauvais», acoustique.
appartenant à ces deux catégories, sont ras-
semblées à la figure 35.
T 5
en s
On peut déduire de la figure 35 que dans les 4,5
→
constructions métalliques les temps de réver-
bération maximums correspondent aux 4
35
7.2 Exemples réalisés
Ce chapitre présente quelques exemples de mesures que la Suva a rassemblés. Ils concer-
nent des locaux industriels et artisanaux déjà corrigés. Parmi ces exemples, on trouvera,
outre les informations sur l’efficacité des mesures prises, des indications sur leur coût.
Exemple 1
Figure 36 Figure 37
Vue de l’atelier de découpage (exemple 1). Un plafond Revêtement du plafond et d’une paroi.
acoustique a été installé.
36
Exemple 2
Figure 38 Figure 39
Atelier d’étampage (exemple 2) avant correction acoustique Après correction acoustique.
avec son plafond en béton brut.
37
Exemple 3
Figure 40 Figure 41
Ferblanterie-plomberie (exemple 3) avant correction Après correction acoustique.
acoustique avec un plafond en béton brut.
38
Exemple 4
80 2
75
70
65
60
1 10
Ecart en m
Figure 42
Courbes de décroissance sonore spatiale dans une unité
de confection dans l’industrie des matières plastiques.
Courbe 1 avant correction:
DL2 = 1,7 dB, DLf = 14,5 dB
Courbe 2 après correction:
DL2 = 4,6 dB, DLf = 7,6 dB
39
Exemple 5
Figure 43 Figure 44
Menuiserie d’aluminium, avant correction acoustique, Après correction acoustique.
avec un plafond en tôle perforée.
40
-5
Niveau de pression/de puissance sonore en dB
-10
-15
1
-20
3
2
-25
-30
-35
1 2 3 4 5 10 20 50 100
Ecart source – récepteur en m
Figure 45
Courbes de décroissance sonore spatiale dans une menuiserie d’aluminium.
————— courbe 1: avant correction acoustique DL2 = 1,8 dB
————— courbe 2: estimations avec un plafond acoustique DL2 = 3,8 dB
————— courbe 3: résultats des mesures avec un plafond acoustique DL2 = 3,8 dB
41
8 Conclusion
Nous avons démontré à quel point l’acous- Il n’est plus concevable aujourd’hui que le
tique des locaux industriels influe sur l’amé- maître d’ouvrage, l’entrepreneur, l’architecte
nagement de postes de travail «humains». Si ou l’ingénieur fasse l’impasse sur les mesu-
le coût de l’insonorisation paraît souvent très res acoustiques dans un bâtiment industriel.
élevé, il ne représente qu’une part relative- Il existe non seulement des recommandations
ment faible du coût total d’une construction. en la matière mais aussi de nouvelles prescrip-
tions légales sur l’art de construire. C’est
Nos estimations sont aujourd’hui beaucoup donc pour sensibiliser le lecteur à ces problè-
plus fiables que par le passé grâce aux mes que nous venons d’énumérer les diffé-
nouveaux procédés de mesure et d’appré- rentes possibilités d’estimations, d’appré-
ciation (comme les cartes de bruit), qui per- ciation et de mise en pratique.
mettent de démontrer l’efficacité des surfaces
absorbantes dans un local. Simultanément, Il existe à l’heure actuelle des bâtiments
ces méthodes modernes mettent en évidence industriels exemplaires sur le plan de
les limites de telles corrections acoustiques. l’acoustique (voir par exemple figure 46).
Figure 46
Usine avec des baffles au plafond.
42
Référence bibliographiques
Sauf indication contraire, tous les résultats des mesures figurant dans cette brochure sont
extraits de la collection de la Suva.
43
Remerciements
Nous adressons nos remerciements aux entreprises qui nous ont autorisés à publier des
photographies de leurs locaux de fabrication.
44
Référence: 66008.f