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Estimation des effets de site géotechniques

par méthodes expérimentales


Validité et utilisation de la technique de Nakamura

D. Fouissac

Janvier 1997
R39246

BRGM
Estimation des effets de site géotechnique par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Mots clés : Effets de site, Méthodologie, Technique de Nakamura.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Fouissac D. (1997) - Estimation des effets de site géotechniques par méthodes


expérimentales. Validité et utilisation de la technique de Nakamura. Rapport BRGM,
R39246, 105 p., 39 fig., 4 Tbl, 1 annexe.

©BRGM, 1997, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM.

Rapport BRGM R39207


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Synthèse

Les effets de site sont des phénomènes liés à la géologie. Ils modifient localement les
ondes sismiques émises lors d'un tremblement de terre en agissant sur l'amplification, la
durée et le contenu fréquentiel du signal.

De nombreuses techniques théoriques, numériques ou instrumentales ont été


développées pour estimer ces effets. Les techniques expérimentales font très souvent
appel à un site de référence pas toujours bien défini et pouvant engendrer des erreurs
dans l'estimation des caractéristiques du site étudié. C'est pourquoi, des techniques plus
récentes, ne faisant pas intervenir le site de référence, ont été créées. Nous nous sommes
plus particulièrement intéressés à une de ces nouvelles techniques : celle-ci fait
intervenir, à partir de l'enregistrement du bruit de fond ambiant, le rapport spectral entre
les composantes horizontales et la composante verticale : le rapport spectral HA^
(technique de Nakamura). Seuls les effets liés aux formations superficielles ont été
analysés, en excluant la composante liée à la topographie.

Après un rappel bibliographique et après avoir montré par quelques tests et une étude
paramétrique la stabilité de ce rapport, nous l'avons utilisé pour réaliser un microzonage
de la région industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Il a ainsi été possible de
déterminer ime carte des fréquences propres et une carte des amplifications des ondes
sismiques en fonction de la fréquence sur tout le site. Nous sommes ensuite allés plus
loin en utilisant les résultats obtenus par la technique de Nakamura pour estimer la
fonction de transfert en chaque point du site, de manière à déterminer, à termes, un
spectre de réponse en fonction d'un séisme de référence donné. Nous avons ainsi pu
comparer ces résultats avec ceux obtenus par le calcul numérique monodimensionnel de
la réponse d'une colonne de sol à une sollicitation sismique (programme SHAKE).

Les résultats obtenus sur le site industriel de Fos-sur-Mer ainsi que d'autres études
montrent que la technique de Nakamura permet d'estimer la fréquence de résonance d'un
site sous certaines conditions géométriques de ce site. Dans le cas de la région
industrielle de Fos-sur-Mer, la fréquence de résonance obtenue par cette méthode est en
accord avec la carte des épaisseurs des sédiments.

En revanche, la comparaison avec im calcul numérique sur une colonne de sol confirme
de nombreuses observations montrant que l'amplification obtenue par la technique de
Nakamura ne correspond pas toujours à celle déterminée par d'autres techniques
instrumentales ou numériques. Ceci peut être en partie expliqué par l'ellipticité des
ondes de Rayleigh, ces demières étant à la base des hypothèses du rapport spectral HA^.

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Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

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Sommaire

pages

Synthèse 3

Glossaire 9

1. Introduction générale 13

2. Les effets de site 17

2.1. Effets de site engendrés par la géologie de surface 17


2.1.1. Le phénomène physique 17
2.1.2. Conséquences dans le domaine fi"équentiel 18
2.1.3. Conséquences dans le domaine temporel 19

2.2. Le comportement non linéaire 19

3. Les méthodes expérimentales 21

3.1. Les techniques avec site de référence 21


3.2. Les techniques sans site de référence 22
3.3. Nature du bruit sismique 22
3.4. Les ondes de Rayleigh 24

4. Les techniques avec site de référence 27

4.1. Rapport site/référence classique 27


4.2. Rapport spectral d'inversion généralisée 28
4.3. Conclusion . 28

5. Les techniques sans site de référence 29

5.1. La technique de paramétisation de la source et d'inversion du trajet 29


5.2. La méthode du rapport HA^ 29
5.3. Etudes théoriques réalisées sur le rapport HA^ 33
5.4. Conclusion 36

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pages

6. Comparaison entre la méthode WV et la méthode du rapport spectral classique39

6.1. Utilisation d'enregistrements de bruit de fond 39


6.2. Utilisation d'enregistrements de mouvements sismiques 41
6.3. Conclusion 44

7. Etude paramétrique du rapport HA^ 45

7.1. Traitement des données du bruit de fond 45


7.2. Sélection des fenêtres 47
7.3. Apodisation ......49
7.4. Lissage 52
7.5 Estimation de la fréquence de résonance et de l'amplification 54
7.6. Stabilité du rapport HA'^ dans le temps 56
7.7. Stabilité du rapport HA^ suivant le type de capteur 58
7.8. Conclusion 61

8. Application de la méthode HA'' au microzonage de la zone industrielle de Fos-


sur-Mer 63

8.1. Les cartes de microzonage 63


8.2. Conclusion 73

9. Comparaison entre la méthode HA^ et SHAKE 81

9.1. Les fonctions de transfert 84


9.2. Les spectres de réponse 89
9.3. Conclusion 93

10. Limitations de la technique de Nakamura 95

11. Conclusion générale et perspectives 99

Bibliographie 101

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Liste des figures

pages

Figure 1.1 - Effets de site engendrés par la géologie de surface 14


Figure 2.1- Ondes sismiques piégées dans une couche surmontant un substratum. ..17
Figure 3.1 - Variation en fonction de la profondeur des composantes x et z du
déplacement du sol pour une onde de Rayleigh 24
Figure 3.2 - Géométrie de propagation des ondes de Rayleigh 25
Figure 5.1 - Illustration du modèle proposé par Nakamura 30
Figure 5.2 - Rapport spectral de Nakamura pour un site rocheux (Fos-sur-Mer) 32
Figure 5.3 - Rapport spectral de Nakamura pour im site sédimentaire (Fos-sur-
Mer) :....32
Figure 5.4 - Modélisation numérique en surface 34
Figure 5.5 - Modélisation numérique à l'interface entre le substratum et la couche
sédimentaire 35
Figure 5.6 - Comparaison entre la technique site / référence (Kagami ratio) et la
technique de Nakamura (Nakamura ratio) 36
Figure 6.1 - Comparaison entre trois techniques expérimentales sur les données
de trois sites étudiés dans la ville d'Acapulco 40
Figure 6.2- Comparaison entre les rapports spectraux HA^ modifiés et les
rapports spectraux classiques pour des accélérogrammes réels et
synthétiques 43
Figure 7.1 - Schéma de principe de la technique de Nakamura 46
Figure 7.2 - Différentes tailles de fenêtre de bruit de fond 48
Figure 7.3 - Fonction d'apodisation à 20 % appliquée à un enregistrement de bruit
de fond 49
Figure 7.4 - Les trois types d'apodisation disponibles sous SAC : Hanning,
Hamming et Cosinus 50
Figure 7.5 - Influence des différents types d'apodisation 51
Figure 7.6 - Influence du pourcentage d'apodisation 52
Figure 7.7- Influence de la valeur du lissage 53
Figure 7.8 - Cas où le rapport HA^ présente un pic bien défini 54
Figure 7.9 - Cas où le rapport HA' présente une amplification sans pic précis sur
une longue gamme de fréquence 55
Figure 7.10 - Cas où le rapport HA'^ présente deux pics très proches 56
Figure 7.1 1 - Stabilité dans le temps du rapport HA' 57
Figure 7.12 - Stabilité du rapport HA' suivant le type de capteur 58
Figure 7.13 - Stabilité du rapport HA' suivant le type de capteurs 59
Figure 7.14 - Stabilité du rapport HA^ dans le temps 60
Figure 8.1 - Localisation des points d'enregistrement du bruit de fond 65
Figure 8.2 - Carte des fréquences de résonance du site de Fos-sur-Mer 67
Figure 8.3 - Carte des amplifications à la fi-équence de résonance du site de Fos-
sur-Mer 69
Figure 8.4 - Carte des isopaques des formations superficielles en mètres 71

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Figure 8.5 Les fonctions de transfert regroupées par zones 75


Figure 8.6 Carte des différentes zones définies par les fonctions de transfert
issues des campagnes de bruit de fond 77
Figure 8.7 Carte des amplifications moyennes calculées dans la gamme de
fréquence 4-6 Hz 79
Figure 9. 1 Les sept sites de Fos-sur-Mer 83
Figure 9.2 Les fonctions de transfert moyennes de chaque site 87
Figure 9.3 Les fonctions de transfert sur le site de GDF 88
Figure 9.4 Schéma de la procédure proposée pour la détermination de
mouvements sismiques tenant compte des conditions locales de site,
par approche expérimentale ; 90
Figure 9.5 - Les spectres de réponses moyens de chaque site 92
Figure 10.1 Polarisation des ondes de Rayleigh 96

Liste des tableaux

Tableau 1 - Les différents accélérogrammes utilisé pour les calculs par SHAKE 81
Tableau 2 - Epaisseur des colonnes définies pour le calcul par SHAKE 84
Tableau 3 - Fréquences de résonances et amplitudes maximales obtenues par le
rapport HA' et par SHAKE 89
Tableau 4 - Valeur du pic du spectre de réponse obtenu à partir du rapport HA' et
de SHAKE 91

Annexe

Les fonctions de transfert ainsi que leurs moyennes pour le site industriel de
Fos-sur-Mer 105

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Glossaire

Accéléromètre : sismomètre destiné à l'eru-egistrement des mouvements de forte


amplitude, qui se produisent près de l'épicentre du séisme.

Aléa sismique local : (i) identification des failles actives et estimation des déformations
de surface qu'elles peuvent engendrer, (ii) quantification et cartographie des
effets de site, (iii) études des effets induits (liquéfaction, mouvement de
terrain, ...)

Amortissement : atténuation des ondes sismiques au cours de leur propagation.

Bruit sismique : ensemble du bruit enregistrable par une station sismologique

Bruit de fond bruit de courte période (< 2 s) engendré par une source locale
:

superficielle.

Comportement linéaire : dans le domaine fi-équentiel, le signal d'entrée est transformé


imiformément en signal de sortie sur toute la gamme de fi-équence. Il y a
proportionnalité entre la contrainte appliquée et la déformation subie en tout
point.

Comportement non linéaire : dans le domaine fréquentiel, modification du signal de


sortie par rapport au signal d'entrée. La transformation entre les deux ne se fait
pas uniformément au delà d'un certain niveau de déformation.

Effets de site : modifications du mouvement sismique par la lithologie, la géotechnique


ou la topographie du site considéré. Ces modifications se traduisent par une
variation de l'amplification, de la durée et du contenu fi^quentiel du
mouvement.

Effets de source : caractéristiques de la source pouvant modifier les amplitudes


spectrales observées sur un site.

EUipticité des ondes de Rayleigh : rapport spectral entre le mouvement radial et le


mouvement vertical pour une onde de Rayleigh.

Fonction de transfert : rapport de la transformée de Fourier du mouvement en surface


à la transformée de Fourier du mouvement donné au rocher horizontal en
surface.

Fréquence de résonance : fréquence propre du sol pour laquelle les amplifications du


mouvement sismique sont maiximales.

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Microséisme : dans ce rapport les microséismes représentent un bruit de longue période


(> 2 s). Mais les microséismes sont aussi très souvent associés à des petits
séismes de magnitude inférieure à 2.

Module de cisaillement : résistance au mouvement de cisaillement.

Ondes de surface : ondes sismiques se propageant le long de la surface terrestre. Elles


sont constituées d'ondes de Rayleigh et d'ondes de Love.

Ondes de Love : ondes de surface générées par l'interférence constructive des


ondes SH. Elles se propagent horizontalement à la surface de a terre et sont
polarisées transversalement à la direction de propagation. Elles ne peuvent pas
se propager dans un demi-espace homogène, ni à travers un fluide. Ces ondes
sont dispersives (la vitesse de propagation est dépendante de la fréquence).

Ondes de Rayleigh : ondes de surface générées par l'interférence constructive des


ondes P et SV. Elles se propagent horizontalement à la surface de la terre et
sont polarisées longitudinalement à la direction de propagation et
verticalement. Lorsqu'elles se propagent dans un demi-espace homogène, ces
ondes ont une vitesse de propagation constante. Dans un milieu à couches, leur
vitesse de propagation devient dépendante de la fréquence et elles deviennent
alors dispersives.

Ondes de volume : ondes sismiques transmises à l'intérieur de la terre. Elles sont


constituées d'ondes P et d'ondes S.

Ondes P : ondes Primaires, ce sont des ondes de compression. Le champ de


déplacement engendré par la propagation des ondes P varie suivant la direction
de propagation.

Ondes S : ondes Secondaires, ce sont des ondes de cisaillement. Le champ de

déplacement engendré par la propagation des ondes S varie


perpendiculairement à la direction de propagation. Ces ondes ne se propagent
pas dans les milieux liquides ou gazeux.

Rapport spectral HA' : rapport en fréquence des spectres de Fourier du mouvement

horizontal en surface au mouvement vertical en surface.

Site de référence : site " rocheux " correspondant à im affleurement du substratum. Il


est défini par une vitesse des ondes S au moins supérieure à 700 m/s.

Spectre de Fourier : Spectre en fréquence obtenu en réalisant la transformée de Fourier


d'un signal temporel.

Spectre de réponse : graphique en représentation linéaire (ou logarithmique) donnant


les valeurs maximales prévisibles de la réponse d'un site (accélération ou
vitesse ou déplacement) en fonction de la période (ou de la fréquence).

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Sismomètre : instrument capable d'enregistrer les mouvements de la surface du sol


produit par les séismes. Un type particulier d'instrument est choisi en fonction
des mesures que l'on désire effectuer.

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1. Introduction générale

Depuis de nombreuses années, nous savons que les effets de la surface géologique sur le
mouvement sismique existent et peuvent être très importants : les destructions observées
dans la baie de San Francisco au cours du séisme de San Francisco en 1906, dans la ville
de Mexico lors du séisme de Michoacan en 1985 ou plus récemment les séismes
d'Arménie en 1988 ou de Northridge en 1994, en sont les meilleures preuves.

Lors du séisme de Michoacan, dans la ville de Mexico, située à environ 400 km de


l'épicentre du séisme, pratiquement tous les dommages observés ont eu lieu dans la zone
de la ville construite sur les sédiments d'un ancien lac asséché. Alors qu'à quelques
kilomètres de ce site de destruction, dans un lieu situé sur de la roche volcanique, le
séisme ñit ressenti avec peu ou pas de dommages (Singh et al., 1988).

Ainsi, l'amplitude du mouvement du sol produit par un tremblement de terre peut être
amplifiée par les propriétés et la configuration du sol près de la surface : ce sont les
effets de site engendrés par la géologie de surface. L'enregistrement d'une réplique, de
magnitude 4.3, du séisme de Cozilinga, Californie en 1993 en différentes stations situées
sur du rocher ou des alluvions met en évidence ce phénomène (figure 1.1). Les
amplitudes et les durées des mouvements forts sont plus grandes aux sites situés sur les
alluvions qu'aux sites situés sur le rocher. Il existe d'autres types d'effets de site (par
exemple liés aux effets de topographie), mais ils ne seront pas abordés dans le cadre de
ce travail..

Tout au long de ce rapport, l'effet de site étudié correspond à la réaction d'une couche
plane, de faible caractéristique mécanique, surmontant un demi-espace, et soumise à une
excitation. Généralement, l'excitation est extérieure à la couche et correspond à un
séisme. Cependant, dans cette étude, l'excitation sera locale et correspondra au bruit de
fond ambiant.

Considérons une couche plane et homogène surmontant un demi-espace. Si elle est


soumise à im séisme faible, pour des accélérations inférieures à 0.3 - 0.4 g environ, la
couche superficielle transformera uniformément la plage fréquentielle d'entrée,
correspondant au séisme, en plage fréquentielle de sortie : elle aura une fransformation
linéaire. Le facteur d'amplification de la couche dépendra alors de la période propre et
de l'épaisseur de la couche superficielle, ainsi que de la vitesse des ondes S. Par contre,
lorsque le séisme incident est fort, les contraintes dans la couche sédimentaire
augmentent et le comportement de la couche devient non linéaire! La non linéarité du
sol sera exprimée en termes d'amortissement et de module de cisaillement variant
fortement avec le niveau des déformations.

Lorsque le niveau de contrainte augmente avec un séisme, l'amortissement augmente et


le module de cisaillement décroît. L'amortissement aura pour principal effet de réduire
l'amplitude du mouvement (Campbell, 1989), alors que la dégradation du module de
cisaillement entraînera une modification de la réponse du sol (Sun et al., 1988).

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couramment utilisée dans les mesures expérimentales, appelée méthode site/référence,


ainsi que la méthode récente, appelée technique de Nakamura ou du rapport
spectral HA'. Le sixième chapitre fera une synthèse des comparaisons réalisées entre les
résultats obtenus par ces deux techniques aussi bien sur des enregistrements sismiques
que sur du bruit de fond. Le septième chapitre sera consacré à une étude paramétrique
du rapport HA^. Pour finir, nous essayerons dans les chapitres 8 et 9 de voir s'il est
possible d'utiliser les résultats obtenus par la méthode HA' pour déterminer des cartes de
microzonage et les spectres de réponse nécessaires aux études du génie parasismique.
Enfin, dans le chapitre 10, nous délimiterons l'utilisation de la technique de Nakamura.

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2. Les effets de site

Les effets de site sont des phénomènes induits par les caractéristiques géométriques et
géomécaniques des structures géologiques superficielles ou par la topographie du site
considéré. Ils jouent un rôle important car ils peuvent considérablement modifier les
mouvements enregistrés en surface (figure 1.1). Ces effets se produisent dans une bande
de fréquence comprise entre 0.1 Hz et 20 Hz, correspondant au domaine fréquentiel
intéressant le génie parasismique. C'est pourquoi il est essentiel de comprendre ces
phénomènes.

Ce chapitre définit les effets de site engendrés par la géologie de surface, c'est-à-dire par
des couches superficielles peu consolidées surmontant un substratum rigide, ainsi que
par le comportement non linéaire du sol. La France étant un pays à sismicité modérée, il
n'est pas rare d'utiliser les petits séismes pour définir la réponse d'un site à un séisme de
plus forte intensité. Or, les effets de non linéarité du sol conditionnent l'applicabilité aux
mouvements forts des études de réponse d'un site à partir de petits séismes. Nous
essaierons donc de synthétiser les connaissances actuelles sur ce phénomène.

2.1. EFFETS DE SITE ENGENDRES PAR LA GEOLOGIE DE SURFACE

Les formations géologiques correspondant à une formation peu rigide (bassins


sédimentaires, alluvions, vallées fluviales, etc.) surmontant un substratum rigide sont
très répandues et sont le siège des effets de site les mieux connus de nos jours. Ces
effets sont frès importants en génie parasismique car de nombreuses villes sont
localisées le long de vallées alluviales ; en France, nous avons entre autres les villes de
Nice et de Grenoble.

2.1.1. Le phénomène physique

La configuration d'une couche surfacique molle sur un demi-espace constitue un


" piège " pour les ondes sismiques, dû au contraste mécanique entre la surface et le
substratum rigide (figure 2.1).

surface

couche peu rigide

substratum

ondes incidentes

Figure 2.1 - Ondes sismiques piégées dans une couche surmontant un substratum.

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Lorsque les formations sont quasi horizontales et de grande extension latérale (comme
par exemple Mexico), le " piégeage " des ondes n'affecte que les ondes de volume. Les
modifications spectrales et temporelles engendrées sont alors relativement simples à
calculer à partir d'un modèle monodimensionnel (ID). Par contre, lorsque des
hétérogénéités latérales sont présentes (épaisseurs variables, vallées alluviales
encaissées), la structure est alors à 2 ou à 3 dimensions (2D ou 3D) et les modifications
apportées au signal sont plus complexes car les ondes de surfaces sont elles-mêmes
piégées par la structure (par exemple le bassin de Los Angeles, Californie).

Les interférences venant de ces ondes piégées entraînent un phénomène de résonance


dont les caractéristiques sont liées à la géométrie et aux propriétés mécaniques de la
formation superficielle.

2.1.2. Conséquences dans le domaine fréquentiel

Dans le domaine fréquentiel, la résonance est caractérisée par des pics spectraux (fortes
amplifications). La fréquence de ces pics dépend de l'épaisseur h de la formation
superficielle, de la vitesse Vj des ondes S dans cette structure et de sa largeur pour les
structures à 2D et à 3D. Pour ime sfratification monodimensionnelle, les fréquences de
résonance peuvent être approchées par les relations suivantes :

fo = Vg / 4h pour le mode fondamental


fn = (2n + l)fopour les modes harmoniques

La valeur de fg est généralement comprise entre 0.2 à 0.4 Hz (pour des dépôts très épais
ou pour des matériaux peu consolidés) et 10 Hz (pour des couches très minces ou des
roches altérées).

L'amplitude de ces pics specfraux dépend du contraste d'impédance entre la formation


de surface et le substratum, de la valeur de l'amortissement des sédiments et, dans un
ordre moindre, des caractéristiques du champ d'ondes incident (type d'ondes, angle
d'incidence, champ proche ou lointain, etc.). Pour les structures à 2D ou 3D, il faut
ajouter la géométrie des structures géologiques superficielles. Pour une structure
monodimensiormelle constituée d'une seule couche sollicitée par des ondes S
verticdement incidentes, l'expression de l'amplitude est (dans le cas où les effets sont
linéaires) :

1
A =
P2 VS2 + 5 B
P. Vs, 2
Avec

- pi, P2 : densités de la couche superficielle et du substratum respectivement ;


- Vgi , Vs2 : vitesses des ondes S dans la couche superficielle et dans le substratum
respectivement ;
- p : amortissement de la couche superficielle.

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D'après des études expérimentales, la valeur de A varie généralement entre 6 et 10, et


peut parfois atteindre la valeur de 20 (cas de Mexico).

2.1.3. Conséquences dans le domaine temporel

Dans le domaine temporel, les réponses du sol seront modifiées par les caractéristiques
physiques des sédiments et du rocher sous-jacent (densité, vitesse des ondes de
cisaillement, épaisseur de la couche sédimentaire). Cette modification se fera aussi bien
sur l'amplification que sur la durée du signal.

Aki (1993) l'amplification du mouvement était en relation avec l'âge des


a montré que
sédiments : entre 0 et 12 Hz, des sites sédimentaires jeunes ont un facteur
d'amplification plus élevé que des sites sédimentaires plus âgés. Par exemple, à 1.5 Hz,
l'amplification A peut être reliée à l'âge des sédiments par la relation suivante :
A = (âge)0-36 et à 12 Hz la relation devient A = (âge)0-22. D'une manière générale,
l'accélération maximale sur les sols non consolidés est comprise entre 0.1 et 0.4g.

D'un autre côté, les variations latérales du sous sol conduisent à une nette prolongation
de la durée des mouvements dans la couverture sédimentaire (figure 1.1). Cependant,
aucune démonstration physique n'a encore été frouvée pour expliquer ce phénomène.

2.2. LE COMPORTEMENT NON LINEAIRE

Dans le cas d'une couche superficielle molle surmontant un demi-espace, le


comportement de la structure peu rigide est non linéaire lorsque les contraintes sont
fortes, c'est-à-dire, généralement, sous l'influence d'un séisme ayant une accélération
supérieure à 0.4g. La non linéarité du sol s'exprime en termes de module de cisaillement
et d'amortissement et modifie le contenu spectral du champ d'ondes sismiques incident.

Le cisaillement est la composante principale de déformation du sol sous sollicitation


sismique. Les sols étant naturellement peu rigides, ils se déforment facilement. La
résistance offerte par le sol à la déformation en cisaillement est exprimée sous la forme
d'un module de cisaillement.

L'amortissement est un phénomène non linéaire qui se présente lorsque la contrainte


appliquée aux sédiments augmente. Chaque type de sédiment possède sa propre
caractéristique d'amortissement. On suppose que l'amortissement est indépendant de la
fréquence, au moins dans le domaine de fréquences [0.1 - 25 Hz] qui englobe la gamme
des fréquences sismiques intéressant le génie parasismique.

Dans une étude non linéaire, la réponse du sol dépend du couplage entre les
caractéristiques de la sollicitation (la source sismique), la géométrie du site et les
propriétés physiques du matériau (exprimées à travers le module de contrainte et
l'amortissement).

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Les effets de site liés au comportement non linéaire sont particulièrement visibles dans
le domaine fréquentiel. En effet, la non linéarité non seulement modifie le contenu
fréquentiel de la réponse du sol par rapport à celui du champ d'ondes incident, mais de
plus, il génère des fréquences additionnelles. Lorsque le cheunp d'onde incident ne
présente pas de fréquence dominante, les effets non linéaires sont plus difficiles à
détecter. Ceci pose un problème car il devient alors délicat de définir à partir de quelle
amplitude de sollicitation et de quel type de sollicitation, pour un site donné, le
comportement non linéaire du sol doit être pris en considération dans les modélisations.

20 Rapport BRGM R39246


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3. Les méthodes expérimentales

Lorsque l'on fait une estimation des dommages créés par un séisme, on se rend compte
que pour une même magnitude, les dégâts observés sur les bâtiments peuvent être
considérablement différents. Ces différences peuvent êfre dues aux structures elles-
mêmes, ou à des différences au niveau de la réponse sismique du sol. Ainsi, pour se
protéger efficacement des séismes, il est important de définir les caractéristiques de cette
réponse. Pour cela, il est possible de réaliser des modèles théoriques et numériques ou
bien d'utiliser des données instrumentales recueillies sur les sites étudiés.

Les techniques dites instrumentales peuvent être classées en deux groupes :

* les techniques avec site de référence ;

* les techniques sans site de référence.

Le site de référence représente les conditions géologiques dans lesquelles l'événement


sismique s'est produit, et ne présente donc aucune variation engendrée par des
conditions de surface. Pour cela, le site de référence correspond à un site " rocheux ",
c'est-à-dire soit à un affleurement du substratum (calcaire, granite, ...), soit, lorsque ce
demier n'est pas disponible dans la région étudiée, à un sol " dur " défini par une vitesse
des ondes de cisaillement au moins supérieure à 700 m/s (Hays, 1986).

3.1. LES TECHNIQUES AVEC SITE DE REFERENCE

Dans ce cas précis, la procédure la plus généralement utilisée consiste à comparer les
enregistrements d'un même événement sur deux sites voisins, à travers le rapport en
fréquence de leurs spectres de Foiuier. On définit ainsi l'amplification spectrale d'un site
par rapport à un autre site, ce demier servant de référence. Si le site choisi comme
référence est libre de tout effet de site, alors le rapport spectral donnera une estimation
relativement fiable de la réponse du sol à l'autre site considéré. Dans le cas contraire,
l'estimation de l'amplification du site étudié devra tenir compte de l'amplification
existante sur le site de référence. De manière à éliminer les phénomènes liés à la source
sismique et au frajet des ondes, les deux sites sont considérés comme étant très proches
l'un de l'autre comparé à la distance les séparant de la source : la distance site - source
est au moins trois^à quatre fois plus grande que la distance site - référence.

Cette méthode initialement appliquée à des enregistrements de séismes a ensuite été


testée sur des enregistrements de bmit, en considérant, là encore, que la source est
identique pour les deux sites étudiés.

Rapport BRGM R 39246 21


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

3.2. LES TECHNIQUES SANS SITE DE REFERENCE

Il existe deux méthodes couramment utilisées dans le cas d'une étude sans site de
référence.

La première est une technique de paramétisation de la source sismique et d'inversion du


trajet des ondes dans le milieu (Boatwright et al., 1991 ; Field et Jacob, 1995). Cette
méthode a initialement été proposée pour éliminer les effets de site et estimer les
caractéristiques de la source et du frajet. Bien qu'elle élimine le problème de l'existence
d'un site de référence, elle reste cependant fortement dépendante des paramèfres
définissant la source sismique, ce qui entraîne une forte possibilité d'erreur sur
l'estimation de l'amplification du site étudié.

La deuxième est une technique simple proposée par Nakamura (1989) et qui consiste à
prendre le rapport spectral enfre les composantes horizontales et la composante verticale
d'un signal engendré par le bmit de fond ambiant. Plus récemment encore, la technique
de Nakamura a été appliquée sur des enregistrements sismiques en lui combinant la
méthode sismologique (appelée technique des fonctions - receveurs) utilisée par
Langston (1979) pour déterminer la stmcture en vitesse de la croûte, à partir du rapport
spectral enfre les composantes horizontales et verticales des ondes P télétransmises
(HVSR pour Horizontal over Vertical Spectral Ratio). Elle consiste alors, à faire le
rapport specfral enfre les composantes horizontales et la composante verticale de la
partie active des ondes S d'un signal sismique (Lermo et Chavez-Garcia, 1993, 1994 ;
Theodulidis et Bard, 1995 ; Field et Jacob, 1995).

3.3. NATURE DU BRUIT SISMIQUE

Sachant que dans les régions à sismicité modérée, comme la France, il est parfois
difficile de réaliserdes études expérimentales à partir d'enregisfrements sismiques, une
alternative a été proposée par l'utilisation du bmit sismique (c'est-à-dire du bmit
eru-egistrable par une station sismologique) pour caractériser la réponse du sol. De
nombreuses recherches ont été menées sur la nature de ce bmit et sur son utilisation
pour estimer les effets de site, l'idée étant que la réponse des sédiments aux sources de
bmit est reliée à la réponse des sédiments aux mouvements forts des fremblements de
terre.

Le schéma ci-dessous classe les événements enregistrables par une station sismologique
en deux' groupes. D'un côté la sismicité (à laquelle on ajoute les tirs de carrières et les
explosions) et de l'aufre le bmit sismique.

22 Rapport BRGM R39246


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Validité et utilisation de la technique de Nakamura

^^ /\
(événements sismiques! [ bruits sismiques)

microséismes (BF) bruit de fond (HF)


séismes
forts explosions microséismes /^ \
M<2.0 Aagues>v
seismes V vent J
faibles
En ce qui conceme la nature du bmit sismique on distingue deux groupes

* les microséismes : confrairement à ce que pourrait laisser penser l'étymologie du


mot, les microséismes ne sont pas forcément de tous petits séismes. Dans certains
cas, ils sont considérés comme étant du bmit engendré par les perturbations
atmosphériques sur les océans, ou plus localement par le mouvement des arbres au
gré du vent. Ces microséismes correspondent au bmit de longue période, jusqu'à 5 s
environ (par exemple les vagues cortespondent à une période d'environ 2 à 3 s ou
plus) et sont constitués principalement d'ondes de Rayleigh. Dans le reste de cette
étude, lorsque nous parlerons de microséisme, nous considérerons ce bmit de longue
période.

* les microtremors : ce mot vient de l'anglais et signifie bmit de fond. C'est im bmit
de courte période généré par une source locale superficielle telle que le trafic urbain
ou les activités industrielles. En 1957, Aki a monfré que ces vibrations de plus haute
fréquence étaient composées d'ondes de surface (ondes de Rayleigh et de Love), et
d'ondes réfractées (P et S) qui n'ont pas nécessairement fraversé toute la profondeur
des dépôts. Cependant, on peut dire qu'elles sont principalement constituées d'ondes
de Rayleigh excitées localement près du site d'enregisfrement (Nogoshi, 1978 ;
Lermo et Chavez-Garcia, 1994 ; Yamanaka et al., 1994).

L'utilisation des microséismes pour étudier les effets de site a été discutée à de
nombreuses reprises (Otha et al., 1978 ; Kagami et al., 1982 ; Kagami et al., 1986). Ces
études ont monfré que l'utilisation des microséismes permet une bonne estimation des
effets de site et que l'amplitude du rapport specfral sur un sol mou par rapport à un sol
rocheux est bien corrélée avec l'épaisseur des sédiments. Cependant, cette approche ne
permet pas de donner vme estimation précise du facteur d'amplification car l'influence
des effets de la source reste inconnue. En effet, théoriquement, les effets de source sont
négligés lorsque la distance source - récepteur est beaucoup plus grande que la distance
enfre les deux sites considérés. L'enregisfrement des microséismes étant réalisé
localement, toutes les distances sont du même ordre de grandeur et les effets de sources
précédemment négligés peuvent en réalité intervenir et modifier les résultats.

Les microtremors, quant à eux, sont utilisés depuis de nombreuses années,


principalement par les japonais, pour évaluer les effets de site (Kanai et Tanaka, 1954,
1961 ; Kanai, 1983 ; Kobayashi et al., 1986). Ils considèrent qu'il est possible d'estimer
la période dominante et le niveau d'amplification d'une couche sédimentaire en mesurant
directement la période prédominante des microfremors et leurs amplitudes maximales.
Ils montrent en effet, que le comportement spectral du bmit de fond présente une frès
forte corrélation avec les conditions géologiques d'un site.

Rapport BRGM R 39246 23


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

3.4. LES ONDES DE RAYLEIGH

Les microséismes et le bmit de fond étant principalement constitués d'ondes de


Rayleigh, revenons à la définition de ce type d'ondes. Ce sont des ondes de surface, dont
l'énergie reste concenfrée près de la surface de la terre. Elles sont générées par
l'interférence constmctive enfre des ondes P et SV.

Pour un milieu solide, le déplacement d'une particule de sol au passage d'une onde de
Rayleigh, est défini par :

"x (kx,t) = A kx sin(<at - k^ x) [exp(a kx z) -c exp(- b kx z)] (1)


"z (kx,t) = A kx cos(cot - kx x) [- d exp(a kx z) + e exp(- b kx z)] (2)

Où A, a, b, c, d et e sont des constantes positives, kx est le nombre d'onde horizontal,


Ux le déplacement horizontal et u^ le déplacement vertical.

Le déplacement peut être caractérisé par ses variations en profondeur et le long de la


surface. Comme les deux composantes sont des fonctions sinusoïdales de (cot - kxX), ce
sont des ondes harmoniques qui se propagent suivant la direction x. Le comportement
en profondeur, représenté sur la figure 3.1, est décrit comme une décroissance
exponentielle en exp(-kx z) pour les composantes horizontale et verticale du mouvement.

HALFSPACE RAYLEIGH WAVE


i '
1

0
^^ ¡
/ /
0.5 - (
' U
/ z
X

1
a..
UJ

° 1.5 (
1

t
1

2 -
^

2.5 1

-0 .5 Ü 0.5 1

DISPLACEMENT

Figure 3.1 - Variation en fonction de la profondeur des composantes xetz


du déplacement du sol pour une onde de Rayleigh.

La direction x est celle de la propagation des ondes.

24 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Pour visualiser le déplacement à la surface libre, considérons une particule de sol dans
un plan contenant la source et le récepteur. A la surface libre, z = 0, les équations de
déplacement deviennent :

Ux (kx,t) = A kx sin(©t - kx x) (3)


Uz (kx,t) = A kx cos(cût - kx x) (4)

At= 0 et X = 0, U2 est au maximum (en prenant le sens positif vers le bas) et u^ = 0.


Lorsque t augmente, le mouvement combiné, u^ et U2, de la particule correspond à une
ellipse verticale rétrograde dans un plan perpendiculaire à la surface de la terte
(figure 3.2). C'est-à-dire que la direction du mouvement est celle d'une roue roulant à
l'envers par rapport à la progression de l'onde.

Par contre en profondeur, le sens du mouvement ellipsoïdal est inversé il devient


prograde, lorsque la décroissance exponentielle de Ux devient négative.

récepteur

Onde de Rayleigli

Figure 3.2- Géométrie de propagation des ondes de Rayleigh.

Les ondes de Rayleigh apparaissent suivant les composantes radiales


et verticales dans le plan vertical contenant la source et le récepteur.
La direction x correspond à la direction de propagation des ondes.

Rapport BRGM R 39246 25


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Validité et utilisation de la technique de Nakamura

26 Rapport BRGM R39246


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Validité et utilisation de la technique de Nakamura

4. Les techniques avec site de référence

Le principe de la méthode site/référence peut êfre décrit de la manière suivante :

Soit un réseau de I sites ayant enregisfré J événements. L'amplitude specfrale R¡j(f) du


mouvement j enregistré au site i peut s'écrire dans le domaine fréquentiel sous la forme :

R¡j(0 = Ej(f) . P¡j(f) . Si(f) (5)

avec :

f = fréquence
Ej(f) = terme de la j-ième source
Pjj(f) = terme du frajet des ondes enfre la j-ième source et le i-ème site
Si(i) = terme de l'effet du i-ème site

En prenant la forme logarithmique, on obtient une équation linéaire simple :

In [R¡j(0] = In [Ej(0] + In [Pij(f)] + ln[S¡(f)] (6)

Quelques applications de cette méthode sont discutées dans le chapifre 5.

4.1. RAPPORT SITE/REFERENCE CLASSIQUE

Dans le cas d'un rapport specfral site/référence classique (Borcherdt, 1970), les
hypothèses sont les suivantes :

* Au site de référence i = R, l'effet de site est négligeable : Sr « 1 soit (In (Sr) « 0).

* La distance enfre les différents sites est négligeable face à la distance enfre la source
et les stations. Alors quelque soit le site i étudié, on peut supposer que Pij(f) = PRj(f)-

* Les effets d'une même source sont identiques pour tous les sites.

Ainsi, la réponse sismique de chaque site i est définie à partir des J événements
enregisfrés simultanément sur les sites i et R par :

ln|i- =lnSr = Ti:in^ (7)

Rapport BRGM R 39246 27


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

4.2. RAPPORT SPECTRAL D'INVERSION GENERALISEE

Dans le cas du rapport spectral d'inversion généralisée (Boatwright et al., 1991; Field et
Jacob, 1995), l'équation (6) est reprise pour tous les termes de source et d'effets de site
simultanément : les (I + J) termes Ej(f) et S[(i) sont estimés à partir, d'au plus
I*J observations (si les J événements sont enregistrées par les I stations) généralement
par une inversion au moindre carré.

L'effet du frajet des ondes, représentant l'atténuation géométrique, est supposé suivre
une loi a priori (par exemple : Pij (f) = 1/rjj, avec r¡j, distance épicentrale enfre
l'événement j et le site i, mais d'autres lois peuvent êfre utilisées).

Le système d'équation devient alors :

ln[Ej(0] + ln[Si(f)] = ln[Rk(i)] + ln(rk) - (8)

k représentant la k-ième observation et i et j sont fonctions de k.

4.3. CONCLUSION

Les résultats obtenus par ces deux types de technique (rapport spectral site / référence
classique et inversion généralisée) sont similaires. Par confre la précision de l'estimation
dépend du schéma de pondération choisi. Field et Jacob (1995) proposent un schéma de
pondération simple : il suffit d'éliminer toutes les données dont le rapport signal / bmit
reste inférieur à une valeur prédéfinie (aux environs de 3), puis de prendre toutes les
données restantes avec le même poids imitaire. Cette procédure peut être appliquée
indifféremment sur ces deux types de méthode.

Lorsque l'on a peu d'enregisfrements ou lorsque tous les événements ne sont pas
enregisfrés sur l'ensemble des sites, il est préférable d'utiliser une méthode d'inversion
généralisée. Par contre, lorsque le rapport signal sur bmit varie d'une station à une autre
ou lorsque la réponse de certains sites est intrinsèquement plus variable qu'à d'aufres
(dans le cas d'une forte sensibilité azimutale par exemple), il est préférable d'utiliser le
rapport site/référence classique. Cependant, Field et Jacob (1995) estiment que pour les
techniques site/référence, il est nécessaire d'avoir au moins 80 enregisfrements pour que
l'estimation moyenne du rapport specfral ait une précision de 10%.

Dans le cas de la France, où la sismicité est modérée, il esf souvent difficile d'obtenir un
aussi grand nombre d'enregisfrements.

28 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

5. Les techniques sans site de référence

Lors de l'étude des effets de site dans une région donnée, il n'est pas toujours aisé de
trouver un site de référence ne présentant aucune amplification. Pour palier à ce genre
de problème, de nouvelles méthodes, ne nécessitant pas de site de référence, ont été
développées.

5.1. LA TECHNIQUE DE PARAMETISATION DE LA SOURCE ET


D'INVERSION DU TRAJET

Bien que cette méthode ait été initialement développée pour éliminer les effets de site,
elle peut être utilisée pour les étudier. Dans l'équation (5), les termes de la source
sismique et des effets du frajet des ondes dans le milieu sont exprimés à travers des
formules donnant la forme spectrale comme une fonction de quelques paramèfres
(fréquence coin, facteur de qualité,...).

Avec cette paramétisation, le problème revient à résoudre un ensemble d'équations pour


un certain nombre d'inconnues. Puisque le nombre de paramèfres de source est
important, l'inversion est divisée en deux parties : tout d'abord on suppose les effets de
site nuls pour tous les sites et à toutes les fréquences (Si(f) = 0), ce qui permet de définir
les paramèfres régissant les effets de source, les effets de site Si(f) sont ensuite déduits
des résultats précédents. Ces deux étapes sont répétées jusqu'à ce que la solution
converge.

Cette technique peut donner une bonne estimation de la réponse d'un site sans nécessiter
de site de référence. Cependant, les fréquences de résonance peuvent fortement
influencer les estimations des paramèfres caractérisant la source qui, en retour,
influenceront les estimations de la réponse du site (Field et Jacob, 1995).

5.2. LA METHODE DU RAPPORT H/V

Le premier à avoir infroduit l'étude du bmit de fond ambiant pour évaluer l'amplification
des sédiments est Kanai en 1957. L'hypothèse principale est que la réponse des
sédiments aux sources de bmit est d'une certaine manière reliée à celle des ondes
sismiques incidentes. Cette hypothèse a récemment été confirmée théoriquement par les
fravaux de Field et Jacob (1993).

En 1989, Nakamura reprend cette idée et développe une méthode simple permettant de
définir la réponse sismique d'un site à partir du rapport specfral enfre les composantes
horizontales et verticales du bmit de fond enregistré sur le site étudié.

Rapport BRGM R 39246 29


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Cette technique est basée sur les hypothèses suivantes :

1) Le bmit de fond est composé de sources locales superficielles (frafic, bmit industriel)
et n'a aucune confribution venant de sources profondes. Il est composé principalement
d'ondes de Rayleigh se propageant dans une couche superficielle molle surmontant un
demi-espace. Quafre specfres de Fourier représentent les composantes du mouvement
horizontal et vertical à la surface (Hg, Vg) et sur le substratum (Hg, V3) (figure 5.1).

ondesjle Rayleigh
surface
Vs
"'"Hs
U-
couche sédimentaire

Vb
U-
Hb

substratum

Figure S.l - Illustration du modèle proposé par Nakamura.

2) L'amplification de la composante verticale du mouvement à la surface est reliée


uniquement aux effets des ondes de Rayleigh (observé dans le cas de la ville de Mexico
et discuté par Campillo et al, 1988).

3) Nakamura suppose que l'effet des ondes de Rayleigh sur le mouvement est le même
pour les composantes horizontales et verticales.

4) D'après l'étude de frois sites (par des stations dans des puits), Nakamura obtient que
le rapport H^qIVb ~ ^ Po^r une grande gamme de fréquences. Cette hypothèse a été
vérifiée à l'aide d'enregisfrements de mouvements forts, sur des stations en puits, à
Gamer Valley en Californie (Theodulidis et al., 1996).

Généralement, l'effet de site, qui cortespond à la modification des ondes S enfre la base
et la surface des sédiments, s'exprime à travers une fonction de fransfert définie par :

St = Hs/Hb (9)

Or d'après l'hypothèse 1, le bmit de fond est principalement composé d'ondes de


Rayleigh, dont il faut s'affranchir pour estimer la fonction de fransfert à partir de
l'enregisfrement du bmit de fond.

L'hypothèse 2 permet d'évaluer l'effet des ondes de Rayleigh sur le mouvement vertical
en surface par rapport au mouvement vertical en profondeur, par le rapport Eg défini
par :

Es = Vs/Vb (10)

30 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Plus les ondes de Rayleigh seront amplifiées en surface et plus Eg sera supérieur à 1.

A partir de l'hypothèse 3, Nakamura s'affranchit des effets des ondes de Rayleigh en


définissant une nouvelle fonction de transfert Sjy = Sj /Eg indépendante des effets des
ondes de Rayleigh :

Stt = (Hs/Hb)/(Vs/Vb) (11)

Or d'après l'hypothèse 4, HbA^B ~ 1- ^^^i signifie que l'on peut s'affranchir des effets
de source. En effet, HbA^b "^ contient que la signature de la source et d'après les
hypothèses 1 et 3, Hb = Vb.

L'équation 1 1 revient donc à une nouvelle fonction de transfert définie par :

Stt = Hs/Vs ,(12)

Ainsi la fonction de fransfert empirique des couches surfaciques définie par Nakamura,
S-pT, est constituée simplement du rapport specfral entre les composantes horizontales
et verticales du bmit de fond enregisfré à la surface du sol.

Bien que cette technique s'appuie sur de nombreuses hypothèses vérifiées


instmmentalement et numériquement, ces demières ne sont malheureusement pas
encore démonfrées physiquement. Nous en reparlerons donc à la fin de ce rapport, et
pour l'instant, nous considérons suffisantes les validations réalisées numériquement.

Pour un site rocheux, ne présentant aucune amplification, le rapport specfral de


Nakamura sera proche de 1, ou du moins ne dépassera pas une amplification de 2
(figure 5.2)

Pour im site sédimentaire, le rapport spectral présentera im " pic " correspondant à une
fréquence de résonance et une amplification (figure 5.3).

Rapport BRGM R 39246 31


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Slle rocheux
2 1 1 1 - 1 1 1 1 1 1 1 ' '

10^
8
6
"
4

1- 2 k .llii
lio°8 -
q; .
/-^ v^-^ y-^-NyvV^
^ ^ym É
6 -

4 -

2 -

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 L. 1 1 1 1 1 1

10-^ 6 8 , 2
2 4 6 8 2 4
1C -1 10° 10^

Frequence (Hz)

Figure 5.2 - Rapport spectral de Nakamura pour un site rocheux (Fos-sur-Mer).

Site sédimentaire
amplitude I I I I I I I I 1 I r"TI 1 TT"

10

::
o
2
O-

^ 10^

10' -1 I 1111 -I ' ' 1 1 ' I

6 8 2 64 8.
10' 10 frequence de resonance io
Frequence (Hz)

Figure 5.3 - Rapport spectral de Nakamura pour un site sédimentaire (Fos-sur-Mer).

32 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

5.3. ETUDES THEORIQUES REALISEES SUR LE RAPPORT HN

Il n'existe que très peu d'études réalisées sur le rapport HA'^ de manière à valider
physiquement et théoriquement les hypothèses nécessaires à cette technique. Ce
paragraphe résume les principales conclusions obtenues à ce sujet.

En comparant l'énergie spectrale engendrée par l'enregistrement des mouvements issus


du bmit de fond et des fremblements de terre sur un même site, Lu et al. (1992) ont
montrés que les sources du bmit de fond et des fremblements de terre sont différentes.
Ils en concluent que les mouvements horizontaux et verticaux du bmit de fond sont
originaires de la même source, tandis que pour les fremblements de terre, le mouvement
horizontal est généré par les ondes S alors que le mouvement vertical est engendré par
les ondes S et les ondes P. Ceci permet de confirmer l'hypothèse 4 de la technique de
Nakamura qui consiste à s'affranchir des effets de la source (HbA^b ~ !)

Lachet et Bard (1994) utilisent des simulations numériques du bmit de fond pour mieux
comprendre la signification du rapport HA^. Ils se sont plus particulièrement intéressés à
la stabilité en fréquence du pic HA^ et à sa relation avec la fréquence de résonance pour
différents types de source et des geologies variées. De plus, ils ont essayé de préciser les
différents paramètres contrôlant l'amplitude de ce rapport spectral.

En conclusions :

" la position en fréquence du pic HA^, cortespondant à l'amplification maximale du


site, est indépendante de la fonction d'excitation de la source et est caractéristique de
la stmcture géologique du site considéré ;

* la forme du rapport HA'^ est confrôlée par la courbe de polarisation des ondes de
Rayleigh, le pic principal correspondant au mode fondamental de résonance des
sédiments ;

* la position du pic HA^ n'est pas influencée par les variations d'angle d'incidence des
ondes P et SV dans le milieu, par confre l'amplitude du pic dépend de la valeur de
l'angle d'incidence.

Lermo et Chavez-Garcia (1994) ont validé certaines hypothèses utilisées dans la


technique de Nakamura en modélisant numériquement la propagation des ondes de
Rayleigh dans une couche reposant sur un demi-espace (Takeuchi et Saito, 1972). Ils
montrent ainsi que :

* L'ellipticité des ondes de Rayleigh (rapport du mouvement radial sur le mouvement


vertical) calculée à la surface définit la même fréquence de résonance (c'est-à-dire
1.5 Hz) que la fonction de transfert à ID des ondes S. Ceci est représenté sur la
figure 5.4, où l'ellipticité des ondes de Rayleigh est en trait gras et la fonction de
fransfert est en trait fin. De plus, les modes supérieurs de la fonction de transfert à ID
correspondent aux pics en fréquence des modes supérieurs des ondes de Rayleigh (les
autres courbes sur la figure 5.4).

Rapport BRGM R 39246 33


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

|H/Vl

T[M

Figure 5.4 - Modélisation numérique en surface de rellipticiié des ondes de Rayleigh


et de la fonction de transfert à ID des ondes S.

Le trait épais continu correspond au rapport absolu entre les composantes


horizontales et verticale du mouvement en surface pour le mode
fondamental des ondes de Rayleigh (modeO). Le trait fin continu
correspond à la fonction de transfert des ondes S. Les autres traits
correspondent aux modes supérieurs des ondes de Rayleigh comme indiqué
sur la figure (Lermo et Chavez-Garcia, 1994).

* En considérant le mouvement à l'interface enfre les sédiments et le subsfratvmi


(figure 5.5), l'ellipticité des ondes de Rayleigh au mode fondamental (frait gras sur la
figure) est proche de 1 à la fréquence de résonance de la fonction de transfert des
ondes S (frait fin sur la figure). Ce qui revient à dire que HbA^b = 1 à la fréquence
de résonance de la couche surfacique (hypothèse 4). D'aufre part, les modes
supérieurs de la fonction de fransfert se produisent à une fréquence proche des pics
en fréquence des modes supérieurs des ondes de Rayleigh (autres courbes de la
figure). Le rapport de Nakamura, ne peut donc pas donner d'informations aux modes
supérieurs puisque l'hypothèse 4 n'est plus vérifiée.

34 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

lH/V|

TfM

Figure 5.5 - Modélisation numérique à l'interface entre le substratum et la couche


sédimentaire de l'ellipticité des ondes de Rayleigh et de la fonction de transfert à ID
des ondes S.

Le trait épais continu correspond au rapport absolu entre les composantes


horizontales et verticale du mouvement à la base de la couche sédimentaire pour le
mode fondamental des ondes de Rayleigh (mode 0). Le trait fin continu
correspond à la fonction de transfert des ondes S. Les autres traits correspondent
aux modes supérieurs des ondes de Rayleigh comme indiqué sur la figure (Lermo
et Chavez-Garcia, 1994).

Dravinski et al. (1996) ont évalué théoriquement, pour des ondes de Rayleigh
incidentes, l'utilisation du rapport specfral de Nakamura pour des bassins sédimentaires
profonds en considérant des vallées semi-circulaires et semi-sphériques. Les modèles à
deux et à frois dimensions monfrent que la technique de Nakamura prédit de manière
cortecte la fréquence de résonance fondamentale des vallées sédimentaires profondes,
mais reste imprécise dans la détermination de l'amplification du sol. Par ailleurs, la
technique semble inadéquate poiu- estimer les fréquences de résonance d'ordre supérieur
au mode fondamental et les résultats obtenus monfrent que l'erreur sur l'estimation de la
fréquence de résonance fondamentale par la technique de Nakamura augmente aux
cenfres des vallées. En effet, la figure 5.6 présente les résultats obtenus par Dravinski et
al. (1996) pour des ondes de Rayleigh incidentes sur une vallée semi-circulaire. Plus on
s'éloigne du cenfre de la vallée et plus la fréquence de résonance obtenue par la
technique de Nakamura appliquée aux ondes de Rayleigh théoriques correspond à celle
obtenue par la technique site/référence. Cependant, il faut attendre que x^O.5 (x
distance enfre le cenfre de la vallée et le point de mesure) pour que la technique de
Nakamura commence à estimer cortectement la fréquence de résonance de la vallée.

Rapport BRGM R 39246 35


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Kagami ratio Nakamura ratio


20
x=0.0;0.1:0.2 x=0.0:0.1;0.2

1.5 2.5 3.5

«20 «
ce x=0.3: 0.4; 0.5 x=0.3; 0.4; 0.5
«10 «4^
o S2

CO
1.5 CO

20
x=0.6: 0.7; 0.8: 0.9 x=0.6; 0.7; 0.8; 0.9
10

1.5 2 2.5 3 3.5 1.5 2 2.5 3 3.5


Nondimensional Frequency Nondimensional Frequency

Figure 5.6- Comparaison entre la technique site/référence (Kagami ratio) et la


technique de Nakamura (Nakamura ratio).

Cette comparaison est réalisée pour des ondes de Rayleigh incidentes sur une
vallée semi-circulaire. La position x sur la figure correspond à la distance entre le
centre de la vallée et le point de mesure (au centre x = 0, au bord de la vallée
x=l). Pour chaque figure, les lignes continues, à tirets, à tirets-points et en
pointillés correspondent à la valeur de x dans l'ordre croissant. (Dravinski et al.,
1996)

5.4. CONCLUSION

Nous avons détaillé, dans ces deux chapifres, deux méthodes expérimentales pour
déterminer les effets de site d'une couche surfacique.

La méthode du rapport spectral classique sert généralement de référence dans une étude
comparative, mais sa limitation est importante non seulement par la nécessité de frouver
un site de référence convenable, mais aussi par celle d'avoir une source suffisamment
éloignée pour pouvoir en négliger les effets. Cette méthode a été appliquée sur du bmit,
mais dans ce cas précis, il faut êfre exfrêmement pmdent quant à son utilisation et à
l'interprétation de ses résultats, car les effets de sources, toujours négligés, ne sont pas
forcément identiques sur les deux sites. Il est donc préférable d'utiliser cette méthode sur
des signaux peu bmités (il faut que le rapport signal/bmit soit au moins supérieur à 3) et
provenant de séismes lointains (de façon à ce que la distance site - référence soit trois à
quatre fois plus petite que la distance source - site).

36 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

La méthode du rapport spectral HA'^ dépend des ondes de surface mais aussi des
réflexions des ondes de volume dans la couche surfacique. Pour que les réflexions des
ondes de volume ne modifie pas le résultat, il faut que la topographie du site observé
corresponde à une couche horizontale surmontant un demi-espace. En effet, pour des
vallées plus complexes (2D ou 3D), la technique de Nakamura ne permet pas de
déterminer frès précisément la valeur de la fréquence de résonance du site étudié.

Rapport BRGM R 39246 37


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

38 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

6. Comparaison entre la méthode HN et


la méthode du rapport spectral classique

Les deux méthodes, rapport specfral classique et rapport WV, ont été appliquées, par de
nombreux auteurs, indifféremment sur des enregistrements sismiques et sur du bmit de
fond. Ce paragraphe résume les différentes observations réalisées sur la comparaison
entre ces deux méthodes, principalement faites pour valider la technique de Nakamura.

6.1. UTILISATION D'ENREGISTREMENTS DE BRUIT DE FOND

L'utilisation des méthodes basées sur le bmit de fond est préférable dans les zones
urbaines, car le niveau important de bmit ne permet pas toujours d'appliquer la méthode
du rapport specfral classique sur des enregisfrements sismiques. Pour l'étude d'un site
constitué d'une couche surfacique surmontant un demi-espace, la comparaison enfre les
techniques du rapport specfral classique et du rapport HA^ appliquées sur le bmit de
fond, permet d'obtenir les conclusions suivantes :

* Par l'étude de trois sites du Mexique (Mexico, Oaxaca et Acapulco) et à partir de


frois techniques utilisant le bruit de fond (interprétation des amplitudes specfrales
de Fourier, calcul des rapports specfraux site/référence et calcul des rapports
spectraux HA^), Lermo et Chavez-Garcia (1994) monfrent que ces techniques
permettent d'évaluer la période dominante de l'amplification induite par les
sédiments, avec ime bonne fiabilité dans la gamme de fréquences comprises enfre 0.3
et 5 Hz. De la même manière, la comparaison enfre la technique de Nakamura sur le
bmit de fond et des modèles théoriques à ID valide l'utilisation du bmit de fond pour
estimer la réponse d'un dépôt fin d'alluvions en terme de fréquence de résonance.

* Des frois techniques utilisées sur le bmit de fond pour estimer la réponse d'un sol
mou (l'interprétation de l'amplitude du specfre de Fourier, le calcul du rapport
specfral par rapport à une station de référence et le rapport spectral HA^ défini par
Nakamura), la méthode de Nakamura est la plus fiable pour déterminer la fréquence
de résonance du site étudié. La figure 6.1 (Lermo et Chavez-Garcia, 1994) illusfre ce
résultat par im exemple. Elle compare frois techniques de rapport specfral siu" frois
sites de la ville d'Acapulco au Mexique. On observe une bonne cortélation enfre la
fréquence de résonance évalluée par les mesures sur les mouvements forts et celle
estimée à partir du bmit de fond. Le rapport specfral de Nakamura présente le-
meilleur accord avec le rapport specfral classique appliqué aux mouvements forts.

Rapport BRGM R 39246 39


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Figure 6.1 - Comparaison entre trois techniques expérimentales sur trois sites de la
ville d'Acapulco au Mexique.

Sont représentés, le rapport spectral site/référence appliqué aux mouvements forts (trait
fin continu), le rapport spectral de Nakamura (trait épais continu) et le rapport spectral
site/référence appliqué au bruit de fond (tirets) (Lermo et Chavez-Garcia, 1994).

* La technique de Nakamura ne permet pas d'obtenir des renseignements sur les modes
harmoniques (figure 6.1) (Lermo et Chavez-Garcia, 1994 ; Teves-Costa et al, 1995 ;
Seekinse/û/., 1996).

* La technique de Nakamura permet d'estimer approximativement la valeur du facteur


d'amplification sur le site (Lermo et Chavez-Garcia, 1994 ; Lachet et al, 1996).

" Cependant, confrairement à toutes les études précédemment citées, Malagnini et al.
(1996) trouvent que la méthode de Nakamura ne permet d'estimer ni la fréquence de
résonance fondamentale, ni le niveau d'amplification, obtenus par la technique
site/référence classique. Ceci est probablement dû à la stmcture de la vallée étuduiée,
constituée de sédiments pliocenes (située près de la ville de San Casciano dei Bagni,
Toscane, Italie cenfrale), favorisant fortement l'apparition d'ondes diffractées et
réfractées. Ceci confirme les observations de Dravinski et al. (1996) sur l'importance
de la forme de la vallée étudiée (figure 5.6).

40 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

6.2. UTILISATION D'ENREGISTREMENTS DE MOUVEMENTS SISMIQUES

En dehors du bmit de fond, la technique de Nakamura a été appliquée sur la partie active
des ondes S d'un enregisfrement sismique (c'est-à-dire sur la partie des ondes S
présentant les plus fortes amplifications), en prenant le rapport specfral enfre les
composantes horizontales et la composante verticale des ondes S. Cette nouvelle façon
d'utiliser la technique de Nakamura sera par la suite appelée méthode fonction - receveur
ou rapport spectral HA'^ modifié.

Nous détaillons ici quelques résultats obtenus par la comparaison de la méthode


fonction - receveur avec la méthode site/référence classique et la technique de
Nakamura appliquée aux enregistrements de bmit de fond :

* Comme pour le rapport specfral HA^ appliqué au bmit de fond, le rapport


specfral HA'^ modifié donne non seulement la valeur de la fréquence propre du site
étudié, mais identifie aussi sa dépendance fréquentielle (Field et Jacob, 1995).

* Les résultats obtenus par la méthode de Nakamura sur le bmit de fond, par la
méthode fonction - receveur et par la méthode classique du rapport specfral
site/référence ont une forme générale identique et déterminent la même fréquence de
résonance (Lachet et al., 1996).

* Le rapport specfral HA^ modifié a des amplitudes supérieures au rapport specfral


site/référence classique pour des fréquences supérieures à 1 Hz, alors que pour des
fréquences inférieures à 1 Hz, le confraire se produit (Theodulidis et Bard, 1995).

* Par des études théoriques de la non linéarité du sol, Yu et al. (1991) monfrent que
l'amplification de la composante verticale est pratiquement identique à celle des
composantes horizontales. Theodulidis et Bard, (1995) en déduisent alors que le
rapport specfral HA'^ modifié ne permet pas de visualiser les effets de la non linéarité
du sol, puisque ces demiers sont pratiquement identiques dans les directions
horizontales et verticales.

* A partir d'accélérogrammes générés par la méthode des nombres d'onde discrets,


Theodulidis et al. (1996) monfrent que les mécanismes au foyer ne semblent pas
affecter la forme générale du rapport HA^ modifié, mais semblent influencer son
niveau absolu par leurs modèles de radiation.

* Par ailleurs, le niveau absolu du rapport spectral HA^ appliqué à la partie active des
ondes S semble êfre dépendant de la distance source - site et de la magnitude
(Theodulidis et al., 1996). La figure 6.2 monfré un exemple pour deux des séismes
enregisfrés sur le même site. Les séismes choisis sont de magnitude 3.4 et 4.6 et ont
été enregisfrés respectivement à une distance épicenfrale de 16 km et 107 km. Pour le
séisme de plus forte magnitude et le plus éloigné du site, l'amplitude du rapport HA/
est plus faible que pour le séisme de plus faible magnitude mais plus proche du site
étudié (6 au lieu de 1 1).

Rapport BRGM R 39246 41


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

*
La. figure 6.2, monfré que lorsque l'on utilise des accélérogrammes synthétiques
générés par la méthode des nombres d'onde discrets, les amplitudes des rapports
specfraux obtenus par la technique site/référence classique et la méthode fonction -
receveur sont identiques. De même, quelque soit les accélérogrammes, réels ou
synthétiques, le rapport spectral classique évalue toujours la même amplitude. Par
contre, le rapport spectral HA^ modifié estime deux amplitudes différentes suivant le
type d'accélérogrames. De plus, dans le cas des accélérogrammes réels, l'amplitude
estimée par cette technique diffère de celle calculée par la technique site/référence
classique. Par conséquent, on peut supposer que la différence observée entre
l'amplitude spectrale classique et l'amplitude specfrale du rapport HA^ modifié sur
des enregisfrements sismiques est due à l'enrichissement de la composante verticale
du mouvement par le champ d'onde diffracté, celui-ci n'étant pas modélisé par le
modèle synthétique (Theodulidis et al., 1996).

42 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

a/ J I 1- b/ J I 1_

M,=3.4. R = 16lan Mu=4.6. R = 107fcin

IQ.O-

60-

10-

06-

T I I I I I 1 1 I I I I I 1 1
1 I I r I I < I Mil
04 0.7 10 20 40 70 100 MO 04 0.7 MO 2.0 40 7.0 10 0
lq (Hi) Inq (Hl)

d/
MO- Ml=4.6, R = 107fcm

lo¬

ot- 06

0.3-

T ' 'MM r I I I I I I I T I 'I'll -] 1 I M ' I


04 07 1.0 20 40 70 100 04 or 1.0 20 40 7.0 100
iq <Hz) k«q (Hz)

Figure 6.2- Comparaison entre les rapports spectraux H/V modifiés et les rapports
spectraux classiques pour des accélérogrammes réels et synthétiques.

Les traits continus correspondent aux accélérogrammes réels et les pointillés


aux synthétiques calculés à partir de la méthode des nombres d'ondes
discrets.
a/ et b/ correspondent aux rapports spectraux HA^ modifiés et c/ et d/ aux
rapports spectraux classiques.
Les calculs sont réalisés pour deux séismes de magnitude 3.4 à 16 km du
site (a et c) et de magnitude 4.6 à 107 km du site (b et d). (Theodulidis et al.,
1996).

Rapport BRGM R 39246 43


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

6.3. CONCLUSION

Dans le chapifre 3, nous avons vu que les hypothèses de base de la technique de


Nakamura étaient confirmées. Les nombreuses études expérimentales effectuées depuis
le début des années 90, monfrent que la fréquence de résonance d'une couche
superficielle peut être évaluée à partir de la technique de Nakamura appliquée sur le
bmit de fond ou sur la partie active des ondes S. Dans les régions à sismicité modérée,
cette technique simple et présentant un faible coût d'utilisation (en ne nécessitant qu'une
seule station d'enregistrement confrairement aux techniques site/référence) permet
d'obtenir rapidement la fréquence propre d'un site ainsi qu'une estimation de son
amplification. Cependant, l'utilisation de cette méthode sur des vallées complexes (à
deux ou à frois dimensions) ne permet pas d'estimer de manière fiable la fréquence de
résonance car l'assimilation du site à une couche surmontant im demi-espace
homogène (ID) ne tient pas comptes des ondes réfractées et diffractées par la stmcture
de la vallée.

44 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

7. Etude paramétrique du rapport HIM

Tout au long de l'année 1996, quatre stations sensibles et trois accéléromètres étaient
installés à proximité de la faille de Salon-Cavaillon et à Fos-sur-Mer de manière à
surveiller la sismicité de cette région.

En 1995, une campagne " bmit de fond " a été réalisée siu: différents sites industriels de
Fos-sur-Mer de manière à estímer les effets de site par la technique de Nakamura
(BRGM, 1996). En 1996, ime seconde campagne " bmit de fond " a permis de
compléter les mesures par de nombreux points supplémentaires et donc d'affiner les
résultats obtenus en 1995 (Dominique, 1996). Ces campagnes ont été réalisées avec une
station Lennartz Mars88 munie d'un accéléromèfre à trois composantes CMG-5T
Guralp. En 1995, un total de 83 points de mesure ont été effectués sur les sites
industriels d'Air Liquide, d'Arco Chimie, d'Atochem, des Dépôts Péfroliers de Fos
(DPF), d'Esso, de Gaz de France (GDF), des dépôts péfroliers de La Crau, de Sollac et
de la Société de Pipeline Sud Européen (SPSE). En 1996, en dehors de quelques points
complémentaires sur le site d'Esso, et de frois points de recouvrement dont nous
parlerons ultérieurement, les 54 points de mesure supplémentaires ont été réalisés autour
des sites industriels de manière à recouvrir le mieux possible la totalité du site de Fos-
sur-Mer. Ce qui fait un total de 137 points de mesure enfre 1995 et 1996.

7.1. TRAITEMENT DES DONNEES DU BRUIT DE FOND

Pour chaque point de mesure, un enregisfrement continu d'une durée de 10 mn a été


réalisé. Les étapes suivantes sont alors appliquées sur chaque enregisfrement
(figure 7.1) :

* Sélection de dix fenêfres de 4096 points (16.384 s) sur chaque composante

* Apodisation de type Hanning sur 20 % de la trace

* Calcul du specfre de Fourier pour chaque composante

" Lissage des specfres par moyenne glissante sur frois points

* Moyenne des dix specfres pour chaque composante : Hqq, H^s ^^ V.

* Le rapport specfral HA^ est alors défini par :

Où Hgo et Hns sont les spectres moyens des composantes horizontales suivant la
direction Est-Ouest et Nord-Sud respectivement, et V est le specfre moyen de la
composante verticale.

Rapport BRGM R 39246 45


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Nous allons détailler par la suite les différentes étapes du traitement des données du
bmit de fond, et discuter de l'évaluation de l'amplitude et de la fréquence de résonance à
partir du rapport spectral HA^ sur le bmit de fond.

Uomposonle horizonlole Composonle verlicole

5 10 5 10 15
Temps (sec) Temps (sec)

FFT + lissage
T T
Composante horizontale Composante verticole
I I I lllj 1 1 I I I Mil ^-5 -1 I I 1 1 ii| 1 I I I 1 1 iij
-ë 10
o

10'

^
o
10

^10' _i ''II'"
68
' ' I I ' I "1
68.
2 4 2 4 2 2 4 6- 8 2 4 6 8. 2
io" io' 10" 10*
Frequence (Hz) Frequence (Hz)

"1
\
I I Mill
rapport

I I I 1 Mill

Frequence (Hz)

Figure 7.1 - Schéma de principe de la technique de Nakamura,

46 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

7.2. SELECTION DES FENETRES

Pour chaque fenêfre sélectionnée sur les dix minutes d'enregisfrement, le nombre de
points, N, utilisé détermine la précision en fréquence du specfre résultant. En effet, ce
nombre de point intervient dans le calcul de la fransformée de Fourier rapide (FFT). Il
doit donc impérativement êfre vm multiple de 2 soit N = 2^.

D'une manière générale, sur toutes les études réalisées sur la technique du rapport
specfral HA^ le nombre de points sélectionné par fenêfre varie enfre 1 024 et 8 192,
suivant le pas d'échantillonnage choisi. Pour un pas d'échantillonnage de 4 ms
(cortespondant à celui.de nos mesures), ime fenêtre comprenant 4 096 points permet
d'obtenir suffisamment de précision sur les amplifications observables. Sur la figure 7.2,
trois largeurs de fenêfres de bmit de fond sont représentées avec le rapport specfral HA^
correspondant: 512, 4 096 et 16 384 points. Pour la fenêfre ne comprenant que
512 points les informations données par le rapport specfral HA^ sont fronquées enchâsse
fréquence. Par confre lorsque la fenêfre comprend 16 384 points, de nombreuses
informations ponctuelles apparaissent pouvant aller jusqu'à cacher l'essentiel du résultat.
Il est donc nécessaire de choisir une fenêfre comprenant suffisamment d'échantillons
pour ne pas perdre des renseignements, mais pas frop pour ne pas couvrir l'essentiel du
résultat par des variations ponctuelles. La fenêfre de 4 096 points sur la figure 7.2
cortespond bien à cette représentation.

Rapport BRGM R 39246 47


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Brull de food a 512 points Rapport H/V. pour 512 points


1
o1 -i
,A r


- /f \^
J
•2-2
i .. i
4 6 8 . 2 4 6 8 . 2
1
IOP lo
Bruit de fond a 4096 poinls Ropporl H / V , pour 4096 poinls

Bruit de fond o 16384 points Rapport H / V . pour 16384 poinls

10' r-

20 4D 60
lemps (s)
Frequence (Hz)

Figure 7.2 - Différentes tailles de fenêtre de bruit de fond.

a) 512 points,
b) 4 096 points et
c) 16 384 points.
Les résultats sont présentés sans lissage et avec une apodisation de 20 %.

D e manière à avoir u n m a x i m u m de renseignements, il est important de réaliser


plusieurs fenêtres de mesures sur un m ê m e enregistrement. Pour ne pas privilégier une
portion de bruit par rapport à une autre, toutes ces fenêtres seront indépendantes les unes
des autres et aucun recouvrement entre les fenêtres ne sera réalisé, dans la mesure o ù
l'enregistrement est suffisamment long. D e m ê m e , pour qu'un bruit ponctuel, tel que le
passage d'un véhicule ou d'un train à proximité, n'influence pas les résultats, nous avons
cherché à sélectionner un bruit uniforme pour chaque fenêtre. Il est cependant important
de noter, que cette sélection ne modifie que très peu l'amplification maximale o u la
fréquence de résonance déterminée par le rapport H / V . Elle limite uniquement
l'apparition de faibles pics ponctuels. Pourfinir,c o m m e nous l'avons v u précédemment
(figure 7.2), chaque fenêtre sélectionnée comportera 4 096 points, de façon à optimiser
les résultats obtenus.

48 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

7.3. APODISATION

L'apodisation est une fonction temporelle, de forme cosinusoïdale et variant entre 0 et 1.


Elle s'applique symétriquement aux traces temporelles de manière à ce que le premier et
le dernier point des signaux soient nuls et croissent doucement jusqu'aux valeurs
originales dans la partie centrale du signal (figure 7.3). L'apodisation permet d'éliminer
tous les problèmes numériques engendrés par les effets de bords créés lorsque l'on
coupe brutalement un signal.

Siqnai brut, 4096 points

Fonction d'opodisotion o 20%

Signol opodise

S -4

Figure 7.3 - Fonction d'apodisation à 20 % appliquée


à un enregistrement de bruit de fond.

Rapport BRGM R 39246 49


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

La fonction d'apodisation s'écrit de la manière suivante

faO) =Fo - F, *cos (G * 5j - 1) (13)

Cette fonction s'applique sur la partie gauche du signal. Pour la partie droite, la fonction
symétrique sera appliquée. Dans le logiciel SAC, utilisé pour calculer le rapport
specfral, il existe trois types d'apodisation : Harming, Hamming et Cosinus présentés sur
la figure 7.4. Le tableau suivant donne la valeur des différents paramèfres de l'équation
13 suivant le type d'apodisation choisi (avec 2n = nombre total de points subissant
l'apodisation). Le pourcentage d'apodisation peut varier de 0% à 50% du signal.

Type e Fo F,
Hanning 7i/n 0.50 0.50
Hamming 7i/n 0.54 0.46 -
Cosinus 71 / (2n) 1.00 1.00

r r
_j I j-_

T 1
"T

opodisotion type Manning 20%

i t I I I I < I

10

i 1 I I I I I I r^

" opodisotion type Homing 20%

_i I i i_
10

1 1 1 1 1 1 1 1 1 - 1 1 1 1 1
' '
1.0

0.8 \
0.6 - / \ -" opodisotion type Cosinus 20%
0.4 - / \-
0.2
, , 1 , , , 1 1
l\
O.C
5 10 15
Temps

Figure 7.4 - Les trois types d'apodisation disponibles sous SAC :


Hanning, Hamming et Cosinus.

50 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Nous avons comparé ces frois types d'apodisation à 20% de la frace (« 1 638 points
concemés sur im signal de 4 096 points au total). Sur la figure 7.5, les apodisations sont
réalisées sur un point de mesure du site d'Air Liquide. Le premier dessin représentant le
rapport spectral sans apodisation. Ces différentes apodisations définissent un rapport
specfral HA^ équivalent : ni les valeurs de fréquence de résonance et d'amplification
maximale ne varient. Le type d'apodisation a donc une influence négligeable sur le
calcul du rapport spectral, mais le fait même d'apodiser le signal modifie ce rapport
specfral.

Air Liquide
T I I I I

Manning

Hamming

Cosinus

10^
Frequence (Hz)

Figure 7.5- Influence des différents types d'apodisation.

Nous avons ensuite réalisé une apodisation de type Hanning à 10%, 20% et jusqu'à 50%
de la trace. Les tests ont été réalisés sur le même site que dans l'étude précédente et les
résultats sont représentés sur la figure 7.6. De nouveau, le pourcentage d'apodisation
influence le rapport HA^ seulement sur des points de détail, la forme générale du rapport
spectral et l'amplification maximale n'étant pas modifiés par la variation du pourcentage
d'apodisation.

Rapport BRGM R 39246 51


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Air Liquide
T I I I I I r

_l I 1 1 LJ_
4 6 8 2 6 8
10 io" 10'
Frequence (Hz)

Figure 7.6- Influence du pourcentage d'apodisation.

En conclusion, l'apodisation, en évitant les phénomènes de recouvrement du signal joue


un rôle important dans le calcul du rapport specfral. Cependant, le type même et le
pourcentage d'apodisation des différentes fraces modifie très peu le rapport specfral. Il
n'est donc pas nécessaire de faire les calculs avec différents types d'apodisation et de
nombreuses variations du pourcentage, et dorénavant, nous considérerons toujours ime
apodisation du type Hanning réalisée sur 20% de la frace.

7.4. LISSAGE

Le lissage permet de " gommer " toute information parasite. Cependant, pour ne pas
perdre d'importants renseignements, le lissage ne doit pas fortement modifier les
résultats.

On détermine une fenêfre de lissage par un entier n correspondant à la demi-longueur de


la fenêfre : la fenêfre de lissage contiend n points de chaque côté du point lissé (si n = 2,
la fenêfre de lissage contiend 5 points). Le lissage calcule une valeur moyenne à partir
de tous les points de la fenêfre et l'affecte au point cenfral.

Nous avons fait varier la longueur de la fenêtre de lissage. Le résultat est représenté sur
la figure 7.7 pour quafre points de mesure du site d'Air Liquide. Plus la fenêfre de
lissage est grande et plus le lissage est important : la valeur maximale de l'amplitude est
alors de plus en plus fronquée. Cependant la forme générale du rapport specfral reste
stable. De manière à limiter la perte d'informations par le lissage, il est préférable de le
réduire le plus possible.

»-* nmr^ñM nono^ír»


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

En conclusion, nous prendrons toujours un lissage de demi-longueur de fenêfre 1, ce qui


revient à une fenêfre glissante de frois points.

Air Liquide
10'

F Site 1

10^

1 1 1 1 I 1 I 1-1

1-1
10 -1 1 1 1 I r T-r T 1 1 I I I I I

10^

1-1
10 -I 1 1 1 I r TT 1 r-¡n I 1111

10" -1 I I I I I ' ' -I I 1 1.11


6 8 2 4 6 8
10" io" 10'
Frequence (Hz)

Figure 7.7- Influence de ¡a taille de la fenêtre de lissage.

Rapport BRGM R 39246 53


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

7.5 ESTIMATION DE LA FREQUENCE DE RESONANCE ET DE


L'AMPLIFICATION

Très souvent, le rapport spectral HA^ obtenu en un point donné par la technique de
Nakamura présente un pic bien défini pour une fréquence donnée (figure 7.8). Dans ce
cas précis, il n'y a aucune ambiguïté pour mesurer la fréquence de résonance et
l'amplification maximale qui lui est associée.

Pic du rapport H/V clairement défini


-I 1 1 1 1 rrr I 1 1 I 1 I I
amplitude

10' -
8^
6-
4-

lioo
8
6

4-

10' _l 1 I ' ' '


6 8 2 4 6 8
10' 10 frequence de resonance iq
Frequence (Hz)

Figure 7.8- Cas où le rapport H/V présente un pic bien défini

54 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Cependant, il arrive parfois que l'amplification soit importante pour une gamme de
fréquence assez large (figure 7.9). Dans ces conditions, il n'est pas possible d'identifier
un pic précis. La fréquence de résonance correspond alors à la valeur centrale de la zone
d'amplification et l'amplification sera déterminée par sa valeur maximale sur la gamme
de fréquence amplifiée.

Le ropport H/V est amplifie sur une lorge bande de frequence


"T I 1 1 1 1 TT" "1 1 1 1 1111

amplitude g

2f-

-1 _l I I I
10 1

6 8 2 4 6 8
-1 10^ frequence de resonance io
10

Frequence (Hz)

Figure 7.9 - Cas où le rapport H/V présente une amplification


sans pic précis sur une large gamme defréquence.

Pour finir, il peut y avoir deux pics distincts et d'amplitudes voisines, situés dans une
bande de fréquence où l'amplification générale n'est pas négligeable (figure 7.10). La
fréquence de résonance est alors déterminée en prenant une valeur à égale distance enfre
les deux pics. L'amplification cortcspondra à l'amplification moyenne enfre les deux
pics.

Rapport BRGM R 39246 55


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Le rapport H/V presente deux pics 1res proches


-i 1 1 I I I *I I 1 1 1 1 TT"

10^ b
8 =

amplitude 6

10 _I I I 1 I 1 1
I -1 1 1111
4 6 8 2 4 6 8.
10 10 frequence de resonance jo
Frequence (Hz)

Figure 7.10 - Cas où le rapport H/V présente deux pics distincts et d'amplitudes
voisines.

Il semblerait que dans certains cas particuliers, il est possible d'obtenir deux pics
distincts apparaissant dans deux gammes de fréquences différentes. Dans ce cas précis,
on peut supposer que le pic de plus forte amplitude correspond à la fréquence propre et
que le second pic correspond à la fréquence d'un mode harmonique. Cependant, nous
n'avons jamais observé de tels dédoublements de pics sur les différentes mesures
exécutées sur le site de Fos-sur-Mer.

Les différents exemples exposés dans ce paragraphe mettent en évidence l'impossibilité


d'automatiser la détermination de la fréquence de résonance et de l'amplification
cortespondante.

7.6. STABILITE DU RAPPORT H/V DANS LE TEMPS

Au cours de la campagne de mesure du bmit de fond de 1996, trois mesures de la


campagne 1995 ont été refaites. Ces frois points permettent de confirmer les
observations réalisées par différents chercheurs (Teves-Costa et Matias, 1994 ; Suzuki
et al, 1995 ; Duval, 1996) et qui monfrent que le rapport HA^ est stable dans le temps
(figure 7.11).

56 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Day
a/ Vertical Horizontal

S
a

2 S 10 20 OJ 1 2 5
Frequency Frequency
Night
b/ Vertical Horizontal
20
10
5
2
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/i v'^'^-^^fV
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'i^W^.
I-*'
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c/

1 2 5
Frequency

Figure 7.11 - Stabilité du rapport H/V dans le temps (Duval et al., 1995).

a) 20 spectres de Fourier et leurs moyennes (en gras) des composantes


horizontales et verticales enregistrées le jour.
b) la même chose mais les enregistrements se sont fait la nuit.
c) rapports spectraux HA^ et leurs moyennes (en gras) calculés à partir des
spectres précédents.

Poiu- deux des trois points de mesure : site 2 et site 3 présentés sur la figure 7.12 c) et d),
la forme générale du rapport HA^ et la fréquence de résonance déduite de ce rapport sont
idenfiques et ne présentent pas de variation dans le temps. Pour le froisième point de
mesure, site 1 (figure 7.12.a) : une amplification, qui n'existait pas en 1995, apparaît, en
1996, dans le domaine des basses fréquences (< 1 Hz). De plus, l'amplification
maximale. A, observée, bien qu'étant toujours à la même fréquence de résonance, est
sensiblement différente entre les deux années de mesure (A w 5 en 1996 et A « 12 en
1995). En séparant la composante Est-Ouest de la composante Nord-Sud, nous voyons
(figure 7.1 l.b) que l'amplification dans le domaine des basses fréquences disparaît. Il est
alors possible que cette amplification soit due à im bmit n'apparaissant que sur la
composante Nord-Sud et ayant une frès grande période. Par confre, même en séparant

Rapport BRGM R 39246 57


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

les deux composantes, la valeur de l'amplification maximale du rapport enfre 1995 et


1996 reste différente.

Malgré la différence obtenue pour un de ces frois points de recoupement, la fréquence


de résonance déterminée par le rapport HA^ reste stable. Seule l'amplitude du rapport
semble pouvoir subir des modifications dans le temps mais de manière toujours
relativement faible. Ces résultats associés à ceux précédemment obtenus par d'aufres
chercheurs ne permettent pas de remetfre en doute l'utilisation du rapport HA^ pour
l'évaluation de la fréquence de résonance d'un site ni pour une estimation approximative
de son amplitude.

a/ Slle 1. Ropport sqrt(W2iNS2)/2V) Site 1. Ropport EW/2V


\ I I I I 1 1 1

10' r

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10
4 6 4 6
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10 10'

1995

1996

Slle 2. Ropport sqrt{EW2*NS2)/2V) d/ Site 3, Rapport sqrt(EW2+NS2)/2V)


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10' io" 10' 10°
Frequence (Hz) Frequence (Ht)

Figure 7.12 - Stabilité dans le temps du rapport H/V sur le site de Fos-sur-Mer.

Le trait plein correspond aux mesures de 1995 et les pointillés aux mesures de
1996.

7.7. STABILITE DU RAPPORT HA^ SUIVANT LE TYPE DE CAPTEUR

La comparaison enfre deux mesures de bmit de fond sur un même site au même moment
et par deux captevu^ différents a été réalisée sur seulement deux sites rocheux situés le
long de la faille Salon-Cavaillon : au mas de Lunard et au mas de Guerin. Il est donc

58 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

difficile d'en tirer une conclusion définitive. La comparaisona été réalisée entre un
accéléromètre tridimensionnel Guralp CMG-5T (de bande passainte 0,05 Hz-50 Hz) et
trois vélocimètres Mark Product L4-C de fréquence propre (1 Hz) (figure 7.13).

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mas de Guerin
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CMG-5T Guralp
Frequence (Hz)
L4-C Mark Products

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1 / I I I I I I
10'
,2 t 6 8 - 2 4 6 8,
10'' lo" 10'
Frequence (Hz)

Figure 7.13 - Stabilité du rapport H/V suivant le type de capteur.

En trait plein, l'accéléromètre CMG-5T et en pointillés les trois vélocimètres L4-


C.

Rapport BRGM R 39246 59


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Pour les deux types de capteurs, et excepté à basse fréquence, les rapports obtenus sont
sensiblement équivalents et cortespondent bien à des sites rocheux. Cependant, en
dessous de 1 Hz, le rapport spectral calculé à partir des mesures des vélocimèfres
présente ime amplification beaucoup plus faible que celle obtenue à partir de
l'accéléromèfre. Or, les vélocimèfres L4-C ont une fréquence propre de 1 Hz, en dessous
de cette fréquence, les résultats obtenus ne peuvent donc pas êfre exploitables car le
capteur ne permet pas d'enregisfrer le bmit sous cette fréquence. Il est à noter que la
cortection instrumentale n'influence en aucun cas le rapport spectral obtenu.

En conclusion, il semblerait que les mesures effectuées avec les deux types de capteurs
identifient les sites comme étant des sites rocheux avec des amplifications négligeables
(proches de 1). Cependant ce type de résultat ne permet pas de conclure définitivement
que le capteur n'a aucune influence sur le rapport HA^. En particulier dans le domaine
fréquentiel inférieur à sa fréquence propre. De leur côté, Teves-Costa et al. (1995)
montrent que la position en fréquence du pic WV reste stable suivant le type de capteur,
alors que son amplitude varie. La figure 7.14 représente leurs résultats. Les capteurs
utilisés pour ce test de stabilité sont trois sismomèfres Lennartz. L'un a une période
propre de 1 seconde (trait fin) et les deux autres ont une période propre de 5 secondes
(pointillés et frait gras).

Figure 7.14 - Stabilité du rapport H/V suivant le type de capteur


(d'après Teves-Costa et al., 1995).

Les résultats monfrés dans ce paragraphe ne permettent pas de bien quantifier l'influence
du capteur sur le rapport HA'^. Cependant, il semblerait que la position en fréquence du
pic WV reste constant suivant le type de capteur, mais que son amplitude varie. Pour
mieux metfre en évidence ce type d'observations, il est indispensable de faire de
nouvelles mesures simultanées avec différents capteurs sur des sites présentant une
amplification.

60 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

7.8. CONCLUSION

La première partie de ce chapifre monfré que les différentes étapes de fraitement du


signal, nécessaires au calcul du rapport specfral HA^, n'avaient qu'une faible influence
sur les résultats. Dans la deuxième partie, nous avons vu que la position en fréquence du
rapport spectral HA^ était stable dans le temps et suivant le type de capteur, mais que
l'amplitude de ce rapport était beaucoup plus instable. Ces observations, ne remettent
donc pas en cause l'utilisation de la technique de Nakamura pour estimer la fréquence de
résonance d'un site, mais confirment les doutes au sujet de la valeur de l'amplification
définie par cette technique.

Rapport BRGM R 39246 61


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

62 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

8. Application de la méthode HA/ au microzonage


de la zone industrielle de Fos-sur-Mer

Sur la figure 8.1 apparaissent les 137 points de mesure " bmit de fond " réalisés en 1995
et en 1996 dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer sur une superficie totale d'environ
65 km2. Les trois points rouges cortespondent aux accéléromèfres " permanents "
(installés depuis le début de la surveillance sismique de la région en 1995) situés à Arco
Chimie (A), GDF (G) et Esso (E). Les points bleus cortespondent aux points de mesure
réalisés en 1995 et les points jaunes aux points de mesure réalisés en 1996. Les frois
points verts sont les points de recouvrement enfre 1995 et 1996.

Chaque enregisfrement a subit les différentes étapes définies dans le paragraphe 7.1.
Nous avons ensuite estimé l'amplification maximale et la fréquence de résonance poiu*
chaque point de mesure. Puis les cartes en fréquence et en amplification sur tout le site
de Fos-sur-Mer ont été réalisées par interpolation des valeurs ponctuelles.

8.1. LES CARTES DE MICROZONAGE

La fréquence de résonance et l'amplification sont évalués pour chaque point de mesure.


Nous en déduisons alors deux cartes représentant les fréquences de résonance
(figure 8.2) et les amplifications (figure 8.3) pour toute la zone industriel de Fos-sur-
Mer (représentée sur la figure 8.1). Les latitudes et les longitudes sont exprimées en
degrés décimaux, et les limites des différentes cartes sont les mêmes que celles de la
figure 8.1.

Théoriquement, pour une couche molle surmontant un demi-espace homogène, la


fréquence de résonance est définie par fo = Vs/4H, avec Vg vitesse des ondes de
cisaillement dans la couche molle et H l'épaisseur de cette couche. D'après cette relation,
on voit que la fréquence de résonance est d'autant plus grande que la couche est fine.
Ainsi, d'après la carte 8.2, le dépôt en surface du site de Fos-sur-Mer est plus fin au
Nord-Est de la zone et plus épais au Sud-Ouest de la zone. Ce résultat est en accord avec
la carte des isopaques des sédiments (c'est-à-dire les courbes de même épaisseur)
déterminée par Dominique et al. (1996) pour cette région. Cette carte est représentée sur
la figure 8.4, les coordonnées en latitude et en longitude sont en Lambert II étendu, mais
représentent exactement la même surface que les deux cartes précédentes. ««

Rapport BRGM R 39246 63


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

64 Rapport BRGM R39246


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Points de mesure '*bruit d« fond", campagne 1996 J

Poinis de recouvrement entre 1995 et 1996

Stations S M A C H instollées en permanence

I Points de mesure "biuit de tond", campagne 1995

O) Figure 8.1 - Localisation des points d'enregistrement du bruit de fond dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer.
en
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de ¡a technique de Nakamura

66 Rapport BRGM R39246


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Figure 8.2 - Carie des fréquences de résonance de la zone industrielle de Fos-sur-Mer.

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Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

68 Rapport BRGM R39246


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Figure 8.3 - Carte des amplifications à la fréquence de résonance


de la zone industrielle de Fos-sur-Mer.
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Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de ¡a technique de Nakamura

70 Rapport BRGM R39246


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Longitude en Lambert M étendu (km) to
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Figure 8.4 - Carte des is opaques des formations superficielles en mètres
pour la zone industrielle de Jh'os-sur-Mer (Dominique et ai, 1996).
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

72 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

En reprenant les différents rapports spectraux calculés sur tous les points de mesure,
nous avons remarqué que ces derniers pouvaient se rassembler en différents groupes
possédant une fréquence de résonance et une amplification similaires. La figure 8.5
représente le regroupement de ces rapports spectraux. La figure 8.6 présente, quant à
elle, les différentes zones ainsi sélectionnées sur la carte du site de Fos-sur-Mer. La
zone 1 cortespond à des rapports specfraux ayant une amplification dans une bande de
fréquence comprise entre 3 et 7 Hz environ. Elle englobe les sites d'Air Liquide, de
GDF, de DPF et une partie de Sollac et d'Esso. La zone 2 a une fréquence de résonance
déterminée clairement à 2.8 Hz. Elle regroupe les sites d'Arco Chimie et d'Atochem. La
zone 3 correspond à un site " rocheux ". L'amplification maximale reste faible et
inférieure à 2 sauf aux frès hautes fréquences. Elle cortespond aux sites de La Crau,
SPSE et au nord du site d'Esso et englobe toute la partie Nord-Est du site industriel de
Fos-sur-Mer. La zone 4 présente une particularité : les rapports specfraux
cortespondants à cette zone proviennent de points situés au Nord de la zone 1 et au Sud
de cette même zone 1, dans deux régions bien distinctes. Elle englobe la partie sud et la
partie nord du site de Sollac. Les zones 5 et 6 regroupent uniquement deux points de
mesure voisins ne pouvant pas appartenir à une des différentes zones précédemment
identifiés. Les zones 7, 8 et 9 correspondent à des points uniques n'appartenant à aucune
aufre zone.

La carte des amplifications, de la figure 8.3, correspond aux amplifications maximales


observées à la fréquence de résonance. De manière à mieux connaîfre les amplifications
possibles dans une gamme de fréquence, nous avons isolé quafre gammes de
fréquences : 2 - 4 Hz, 4-6 Hz, 6 - 8 Hz et 8 - 10 H, pour lesquelles nous avons calculé
automatiquement l'amplification moyenne (et non pas maximale). Nous en avons ainsi
déduit quafre cartes dont l'une d'enfre elles est présentée sur la figure 8.7. Cette carte
montre ime amplification moyenne dans la bande de fréquence 4 - 6 Hz pour une région
correspondant à la zone 1 définie sur la carte 8.6. Ceci est en accord avec la gamme de
fréquence d'amplification mise en évidence par les rapports specfraux de la figure 8.5. Il
est à noter que l'amplification maximale calculée par ces moyermes sur ime gamme de
fréquence ne dépassent pas une amplification de 8, alors que la valeur précise de
l'amplification mziximale à la fréquence de résonance peut dépasser 15.

8.2. CONCLUSION

L'utilisation de la technique de Nakamura sur le site industriel de Fos-sur-Mer a permis


de définir vme carte de microzonage du site étudié. Les résultats monfrent ime bonne
corrélation enfre les fréquences obtenues et la variation des épaisseurs des couches
sédimentaires. Nous avons pu aussi estimer les amplifications moyennes attendues sur
le site par gamme de fréquences.

Rapport BRGM R 39246 73


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

74 Rapport BRGM R39246


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Figure 8.5- Les rapports spectraux regroupées par groupes.

En trait gras, le rapport spectral moyen du groupe considéré. '


En pointillés, tous les rapports spectraux appartenant à ce groupe.

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Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

76 Rapport BRGM R39246


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Points d e mesure "bruit de fond", c a m p a g n e 1996

Poinls de recouvrement enlre 1995 et 1998

Slaliorm S M A C H installées en permanence

Pointa de mesure "bruil de fond", c a m p a g n e 1395

Figure 8.6 - Carte des différentes zones définies par les fonctions de transfert issues des campagnes de bruit de fond
pour la zone industrielle de Fos-sur-Mer.
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

^® Rapport BRGM R39246


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Figure 8.7~ Carte des amplifications moyennes calculées


dans la gamme de fréquence 4-6 Hz.
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

80 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

9. Comparaison entre la méthode HA/ et SHAKE

Nous avons sélectionné sept sites dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer (figure 9.1)
dont les connaissances géotechniques permettaient de réaliser une colonne de sol
utilisable par le programme SHAKE (Schnabel et ai, 1972). Le programme SHAKE
calcule la réponse sismique d'un dépôt sédimentaire formé de couches horizontales et
surmontant un demi-espace homogène. L'excitation sismique incidente est une onde de
cisaillement se propageant verticalement. L'analyse se fait dans le domaine fréquentiel
avec un modèle linéaire équivalent. La fonction de fransfert du site étudié est obtenu en
prenant le rapport specfral enfre le mouvement obtenu à la surface de la colonne de sol
par le programme SHAKE et le mouvement incident correspondant au mouvement à la
base de cette même colorme.

Pour le calcul par SHAKE, nous avons utilisé des accélérogrammes au rocher comme
excitation sismique à la base de la colonne de sol. Ces accélérogrammes sont les
suivants : frois accélérogrammes synthétiques correspondant aux deux séismes proches
et lointains estimés pour le site de Fos-sur-Mer, huit accélérogrammes réels venant de
données italiennes et frois accélérogrammes réels venant de données californiennes. Le
tableau ci-dessous (tableau 1) résume les caractéristiques de ces différents
accélérogrammes :

Nom Pga (g) type d'accélérogramme


proel 0.30 synthétique, proche
proc2 0.20 synthétique, proche
loint 0.21 synthétique, lointain
153ew 0.14 réel, proche italien
153ns 0.06 réel, proche italien
718ew 0.10 réel, proche italien
718ns 0.07 réel, proche italien
72 lew 0.09 réel, proche italien
721ns 0.08 réel, proche italien
89 lew 0.15 réel, lointain italien
891ns 0.14 réel, lointain itzdien
calgl 0.10 réel, proche californien
calg2 0.10 réel, proche californien
cal2g 0.20 réel, lointain californien

Tableau 1 - Les différents accélérogrammes utilisés pour les calculs par SHAKE.

Rapport BRGM R 39246 81


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

82 Rapport BRGM R39246


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Figure 9.1 - Les sept sites de Fos-sur-Mer utilisés pour la comparaison entre le rapport spectral H/V
et la fonction de transfert calculée par SHAKE.

Les 137 points de mesures sont représentés par des croix.


00
CO
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Dans le tableau ci-dessous, nous donnons les épaisseurs des différentes colonnes
définies pour le calcul des fonctions de fransfert par le programme SHAKE.

Atochem Arco GDF Sollac Air DPF Esso


Chimie Liquide
épaisseur
totale de la 18 16 11 10 7 6 2
colonne (m)

Tableau 2 - Hauteur totale des colonnes de sol pour les sept sites
industriels de Fos-sur-Mer

9.1. LES FONCTIONS DE TRANSFERT

Dans ce paragraphe, nous comparons les fonctions de transfert calculées à partir du


programme SHAKE avec les rapports specfraux WV :

* A chaque point de mesure " bmit de fond " réalisé sur le site étudié correspond im
rapport specfral HA^. Le rapport specfral cortespondant à la moyenne de tous les
rapports specfraux HA^ calculés sur un site (enfre 5 rapports spectraux pour Air
Liquide et 1 8 rapports spectraux pour Sollac) sera considéré comme représentatif du
site.

" Pour SHAKE, chaque accélérogramme définit une foncfion de fransfert. La moyenne
se fait sur les 14 fonctions de fransfert.

Sur la figure 9.2, les fonctions de transfert obtenues à partir de SHAKE (frait fin) et les
rapports HA^ (trait gras) sont représentés pour les sept sites sélectionnés. On observe
que :

* Les fonctions de transfert définies par SHAKE présentent vme fréquence propre et
une fréquence d'un mode harmonique. Cette demière n'apparaît pas sur le
rapport HA'^.

* Dans le cas d'Esso, la fonction de fransfert obtenue par SHAKE est égale à 1 sur ime
longue gamme de fréquence (0.1 à 20 Hz). La modélisation numérique à ID identifie
donc ce site comme étant rocheux. Le rapport HA^ l'assimile lui aussi à un site
rocheux puisque l'amplification maximale ne dépasse pas 3 (ce qui peut êfre assimilé
à un site rocheux pour un rapport specfral WV).

84 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

* Pour les sites d'Air Liquide et de DPF, la fonction de transfert obtenue par SHAKE et
le rapport spectral HA'^ présentent non seulement la même fréquence de résonance
mais aussi la même amplitude.

* Pour les sites d'Arco Chimie et d'Atochem, seules les fréquences de résonance sont
équivalentes.

* Pour Sollac, la fréquence de résonance obtenue par SHAKE est légèrement différente
de celle du rapport HA^ (5.2 Hz pour SHAKE et 4.8 pour HA^).

* La fonction de fransfert et le rapport specfral HA^ du site de GDF sont sensiblement


différents. La fréquence de résonance obtenue par SHAKE ne se situe pas dans la
gamme de fréquence d'amplification définie par le rapport HA^. Or le rapport H/Vest
comparable en fréquence et en amplification à celui obtenu sur le site d'Air Liquide
(site accolant au site de GDF). Cependant, les deux colonnes de sols définies
géotechniquement pour les calculs de SHAKE ont de grandes différences
d'épaisseurs (7 m pour le site d'Air Liquide et 1 1 m pour le site de GDF). Cette forte
variation de hauteur permettrait d'expliquer la différence observée entre les résultats
de SHAKE et ceux deHA'^. En effet, sur la figure 9.3, nous avons recalculé la
fonction de transfert pour le site de GDF avec une épaisseur de 8 m (épaisseur
comparable à celle du site d'Air Liquide), et cette nouvelle foncfion de transfert
cortespond au rapport HA^. Le rapport HA^ correspond donc plutôt à une colonne
d'épaisseiu: de couche de 8 m qu'à une épaisseur de couche de 11 m environ donnée
par les mesures géotechniques.

"' Pour finir, sur les sept sites industriels, le rapport spectral HA^ évalue une
amplification toujours supérieure à celle estimée par la modélisafion numérique à ID.

Rapport BRGM R 39246 85


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

86 Rapport BRGM R39246


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Atochem
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4^ Shoke + écart type

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CD
Frequence (Hz) Frequence (Hz) Frequence (Hz) Frequence (Hz)

Figure 9.2- Les fonctions de transfert moyennes de chaque site.

En traits fin les fonctions provenant de SHAKE et en traits gras celles provenant du rapport HA^.
Les écart types sont donnés en pointillés.

00
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Gdf, colonne de 11 m
10' "1 I I I Mill "I I I Mill

10^
Frequence (Hz)
h/v
Shake moyen

Gdf, colonne de 8 m Shake +/- écart type


10' T 1 I M I II T I I 1111

10"
Frequence (Hz)

Figure 9.3 - Les fonctions de transfert sur le site de GDF.

En gras pour celle venant du rapport HA' et en trait fin pour celle venant de
SHAKE. En pointillé, les écarts-types pour le calcul par SHAKE.
a) Colonne de sol d'épaisseur totale de 1 1 m.
b) Colonne de sol d'épaisseur totale de 8 m.

88 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Dans le tableau suivant, nous avons noté les fréquences de résonance fg, calculées à
partir du rapport HA' et de SHAKE, ainsi que les valeurs des amplitudes A, obtenues.
Ainsi, on voit rapidement que les fréquences de résonance estimées par ces deux
méthodes sont équivalentes (toujours en dehors du site de GDF). Par confre,
l'amplificafion donnée par le rapport HA' est toujours supérieure à celle de SHAKE.

Atochem Arco GDF Sollac Afr DPF Esso


Chimie Liquide
fo-.wv 2.7 Hz 2.7 Hz 3.9 Hz 4.8 Hz 4.5 Hz 4.0 Hz -

fo : SHAKE 2.2 Hz 2.3 Hz 2.8 Hz 5.2 Hz 4.5 Hz 4.1Hz -

AiWV 9.7 9.0 4.8 6.3 4.9 3.5 -

A : SHAKE 2.2 2.5 2.5 3.2 3.0 3.2 -

Tableau 3 - Fréquences de résonance et amplitudes maximales obtenues


par le rapport H/V et par SHAKE.

Si on cherche une corrélation enfre les amplitudes obtenues par SHAKE et par HA', on
voit que pour des épaisseurs de couche inférieures à 10 m, les amplitudes obtenues par
les deux méthodes sont équivalentes, alors que pour des épaisseurs de couche
supérieures à 10 m, le rapport HA'^ a tendance à surestimer l'amplification du site par
rapport à la modélisafion d'une colonne de sol à ID.

9.2. LES SPECTRES DE REPONSE

Les fonctions de fransfert précédemment étudiées sont supposées êfre équivalentes au


rapport suivant :

St = S(îû)/R((û) (12)

Où S(cû) est la transformée de Fourier du site sédimentaire étudié et R(o)) la fraivsformée


de Fourier du site rocheux.

Nous reprenons la technique utilisée par (Sfieltjes et al., 1996) dans le cadre de l'étude
GEMITI S/Nice pour déduire les specfres de réponse à partir des rapports spectraux HA'
précédemment obtenues (figure 9.4) :

Le programme SHAKE permet de calculer directement l'accélération au sommet de la


colonne de sol s(t). Pour mesurer cette accélération à partir du rapport HA' il suffit de
convoluer le rapport spectral WV par le specfre au rocher R((û). Nous obtenons alors la
transformée de Fourier du site S(tû) puis l'accélération du site par transformée de Fourier
inverse. Pour cela, il est nécessaire d'avoir la phase et l'amplitude de S(cû). La phase est
choisie comme étant celle calculée au sommet de la colonne de sol par le programme
SHAKE. Le calcul du specfre de réponse élastique en accélérafion est alors immédiat.

Rapport BRGM R 39246 89


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Figure 9.4 - Schéma de la procédure proposée pour ¡a détermination


de mouvements sismiques tenant compte des conditions
locales de site, par approche expérimentale (Stieltjes et al., 1996).

90 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Puisque le choix de la phase a été réalisé de manière arbifraire, nous avons testé
différentes phases numériques correspondants aux phases des différents
accélérogrammes au rocher, précédemment proposés (tableau 1). Nous avons pu voir
que l'influence de cette phase sur le specfre de réponse était négligeable.

Par la suite le calcul des specfres de réponse a été réalisé avec les 14 accélérogrammes
au rocher que nous avons sélecfionné (tableau 1). Nous avons ensuite moyenne tous les
specfres ainsi obtenus, et nous les avons représentés sur la figure 9.5.

D'une manière générale, les specfres élastiques calculés par les deux méthodes ont une
forme générale similaire et présentent un maximum d'amplification à la même période.
Cependant :

* L'amplificafion maximale des sites Air Liquide et DPF ne se fait pas à la même
période que celle du specfre venant du rapport WV.

* Atochem et GDF ont des spectres dont la forme générale diffère d'une méthode à
l'aufre.

* L'amplificafion du specfre issu du rapport HA' est environ deux à frois fois plus
importante que celle du specfre de SHAKE sur tous les sites.

* Les specfres issus de HA' sont beaucoup plus dépendants de l'accélérogramme au


rocher que ceux issus de SHAKE. En effet, l'écart type du specfre de HA' est plus
grand que celui du specfre de SHAKE.

Dans le tableau suivant, sont données les valeurs du pic du specfre de réponse obtenu à
partir de SHAKE et à partir du rapport HA', cortespondant à la figure 9.5.

Atochem Arco GDF Sollac Air DPF Esso


Chimie Liquide
A moyen : 1.3 1.2 1.1 1.4 1.2 1.0 0.7
HA' (g)
A moyen : 0.4 0.4 0.5 0.8 0.8 0.8 0.4
SHAKE (g)

Tableau 4 - Valeur du pic du spectre de réponse


obtenu à partir du rapport H/V et de SHAKE.

Rapport BRGM R 39246 91


Air Liquide Arco Chimie Atochem
2.5 2.5
' I ' T
2.0
h/v
Shake moyen Co

Shake + écart type


So,3"
h/v + écart type

CD. Q_
r^r'TT"^ 2t::iiUi^ X-:-~.
1.0 0.5 1.0 1.5 2.0 10 0.5 .1.0 1.5 2.0 I.O 0.5 1.0 1.5 2.0
Période (s) Période (s) Période (s)
c5£S.
S. ^
Esso Sollac
2.5 2.5 -T-
' 1 ' 1 ' 1 ' _ ' 1 ' 1 ' 1

CD
CD
i
2.0 2.0
1\
i";
- CÎ^
1.5 1.5 3 CD,
Si. et
'i\ Q S"
1.0 1.0 _

c 2
TA
0.5
K*-.. 0.5 -
¡Rsic^^ »l

^¥2::::::^..^...' f^^^
1 "r~-i- -; r-.

1'
1

0.! 0.1
0.5 1.0 1,5 2.0 .0 0.5 1.0 1.5 2.0 10 0.5 1.0 1.5 2.0 0 0.5 1.0 1.5 2.0
1.0
3 3
Période (s) Période (s) Période (s) Période (s)
II Q)
cB"
9>

Figure 9.5 - Les spectres de réponses moyens de chaque site.


o
En traits fin les fonctions provenant de SHAKE et en traits gras celles provenant du rapport HA'.
Do
73 Les écart types sont donnés en pointillés.
Q

Co
«3
M
.U
Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

9.3. CONCLUSION

Sur les sept sites plus particulièrement étudiés (Air Liquide, Arco Chimie, Atochem,
DPF, Esso, GDF et Sollac), seul le site de GDF présente une fréquence de résonance
différente enfre la méthode expérimentale et le calcul numérique d'une colonne de sol
à ID. Cependant, ceci ne permet pas d'affirmer que la méthode instrumentale utilisée
présentait im défaut de mesure sur ce site. Par ailleurs, le rapport specfral HA' évalue
une fréquence de résonance et une amplification voisine du site d'Air Liquide situé juste
à côté. On pourrait donc envisager une erreur possible dans la connaissance
géotechnique du sol. Pour savoir ce qu'il en est; il serait intéressant de refaire une
campagne " bmit de fond " sur ce site de manière à voir si le rapport HA' reste stable ou
s'il se modifie en se rapprochant du résultat obtenu par la colonne de sol à ID.

Le passage du rapport specfral HA' en specfre de réponse élastique permet d'évaluer la


forme générale du specfre, mais l'amplitude maximale de ce specfre est généralement
surestimée par rapport à celles déduites des simulations numériques sur une colonne de
sol à ID. Ceci cortespond bien aux observations que nous avions faites sur les fonctions
de fransfert obtenues par ces deux techniques. Dans l'état actuel de ces observations, le
specfre élastique déduit des mesures expérimentales du bmit de fond ne peut pas êfre
exploité.
Le rapport specfral HA' peut donc êfre exploité pour l'estimation de la fréquence propre
du site étudié, il est à noter qu'il ne permet d'obtenir aucun renseignement sur les
fréquences des modes harmonniques.

Rapport BRGM R 39246 93


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

94 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

10. Limitations de la technique de Nakamura

La limitation principale de la technique de Nakamura vient des valeurs des


amplifications obtenues, celles-ci ne correspond pas forcément à l'amplification réelle
du site étudié, et semble êfre dépendantes du type de capteur utilisé (cf. paragraphe 7.7).
Cependant, Lachet et al. (1996) ont monfré que la carte des corrélations enfre les
amplifications déterminées par la technique site/référence et les intensités des dégâts
observés dans la région de Thessalonique (Grèce) n'était pas plus probante que cette
même corrélation réalisée avec les amplitudes définies par la technique du rapport HA'.
Ce résultat unique ne met pas en doute la technique site / référence généralement ufilisée
pour estimer les effets de site, mais indique une nouvelle direction de recherche pour
valider les techniques instrumentales d'estimation des effets de site.

Les différents résultats obtenus dans cette étude et dans d'aufres articles monfrent
que la méthode du rapport HA' permet de calculer la fréquence de résonance
d'un site constitué d'une couche molle sur un demi-espace. Comme le rapport HA'
semble cortespondre au mode fondamental de propagation des ondes de Rayleigh, cette
méthode ne définit pas les modes harmoniques. Par ailleurs, lorsque la géométrie de la
vallée est complexe (2D avec des hétérogénéités latérales, 30) ou lorsque la couche
sédimentaire est frès épaisse (250 - 300 m), cette technique risque d'évaluer une
fréquence de résonance ne cortespondant pas exactement à celle du site considéré, mais
seulement à celle de la partie supérieure du dépôt sédimentaire.

Nous avons vu que les amplitudes obtenues par cette technique sont généralement
différentes de celles calculées par le rapport site/référence classique ou par le calcul
numérique à ID. Lorsque l'on considère le bmit de fond, on peut expliquer ce
phénomène en reprenant les définitions des ondes de Rayleigh et du rapport de
Nakamura. Ce rapport est défini initialement par : S 77 = (Hg / Vg) / (H3 / Vq).
L'ellipse des ondes de Rayleigh cortespond au rapport du mouvement horizontal sur le
mouvement vertical en fonction de la fréquence pour une onde de Rayleigh. La
polarisation du mode fondamental des ondes de Rayleigh est représentée sur la
figure 10.1, oùUr représente le mouvement horizontal (radial) et Uv représente le
mouvement vertical. A la fréquence de résonance, Uv = 0, et l'ellipticité est alors
théoriquement infinie. Ainsi; à la fréquence de résonance, l'ellipse des ondes de
Rayleigh change de sens et de réfrograde devient prograde. Le rapport specfral de
Nakamura -appliqué aux ondes de Rayleigh devient alors théoriquement., infini
(Vg = V3 = 0). L'amplitude ainsi mesurée ne cortespond donc pas exactement à
l'amplification du site étudié. Si tel est le cas, le rapport HA', calculé à partir des
hypothèses de Nakamura, ne permettra pas d'effectuer une estimation cortecte de
l'amplification.

Par confre lorsque la technique de Nakamura est appliquée à la partie active des
ondes S, ce n'est plus l'ellipse des ondes de Rayleigh qui intervient mais ime possible
amplification de la composante verticale par diffraction des différentes ondes dans le
milieu.

Rapport BRGM R 39246 95


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Ur/Uv

0 0
Fréquence de résonance Freq
Uv = 0

Figure 10.1 - Polarisation des ondes de Rayleigh.

Avant d'atteindre la fréquence de résonance, l'ellipticité de l'onde de Rayleigh est


rétrograde. A la fréquence de résonance, la composante est verticale et l'ellipticité
est théoriquement infinie. Puis l'ellipticité devient prograde.

Le tableau ci-dessous résume les limitations de la méthode de Nakamura et les résultats


de la comparaison enfre cette technique et d'aufres méthodes.

Conditions Fréquence de résonance Amplification maximale


Comparaison avec la bonne moyenne
technique site/référence
Comparaison avec d'aufres
techniques utilisant le bmit meilleure précision meilleure précision
de fond
Comparaison avec une
technique numérique à ID bonne dépend de l'épaisseur du
(SHAKE) dépôt sédimentaire
Site rocheux Pas de fréquence de pas d'amplification (< 2)
résonance
Dépôt sédimentaire frès fin correcte cortecte
(<10m)
Dépôt sédimentaire moyen correcte approximative
(10<-<200m)
Dépôt sédimentaire épais seulement les couches approximative pour les
(250-300 m) supérieures couches supérieures
Géométrie de la vallée approximative approximative
complexe (2D, 3D)

96 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

La première partie du tableau conceme la comparaison enfre la méthode du rapport


spectral HA' et de nombreuses techniques instmmentales. Comme nous l'avons déjà vu,
de tous les outils applicables sur le bmit de fond (étude du specfre de Fourier, rapport
site/référence appliqué sur le bmit de fond, rapport specfral HA') la méthode de
Nakamura est celle permettant d'obtenir de manière précise la valeur de la fréquence de
résonance et xme bonne estimation l'amplification.

La deuxième partie du tableau est consacrée aux limitations de la technique de


Nakamura. Plus le dépôt sédimentaire est fin et plus la fréquence de résonance et
l'amplification évaluées par le rapport specfral HA' sont cortcctes. Lorsque l'épaisseur
du dépôt sédimentaire augmente, les ondes issues du bmit de fond ne peuvent pas
exciter les couches inférieures du dépôt et la fréquence de résonance correspond alors
uniquement aux couches superficielles. De même, le rapport specfral HA' est défini
pour une couche surmontant un demi-espace. Si la géométrie du substratum et/ou des
formations géologiques formant le remplissage sédimentaire de la vallée étudiée devient
plus complexe (2D ou 3D), la technique de Nakamura ne tiendra pas compte des ondes
diffractées par les hétérogénéités latérales et la fréquence de résonance n'exprimera pas
les caractéristiques exactes du site.

Rapport BRGM R 39246 97


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

98 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

11. Conclusion générale et perspectives

Au cours des années 1995 et 1996, différentes campagnes " bmit de fond " ont été mises
en oeuvre sur le site de Fos-sur-Mer. L'exploitation des données ainsi acquises a permis
de réaliser des études paramétriques, qui pourtont dans le fiitur êfre approfondies pour
mieux comprendre l'influence du matériel d'exploitation sur les résultats. Les cartes des
fréquences de résonance et des amplifications ont pu êfre réalisées sur la zone
industrielle de Fos-sur-Mer à partir de ces mesures. Les résultats obtenus sont en accord
avec les profondeurs des dépôts sédimentaires estimés à partir des données
géotechniques. Les rapports specfraux H/V provenants des mesures du bmit de fond ont
permis de réaliser un microzonage sismique en séparant le secteur industriel en
différentes zones possédant des amplifications et des fréquences de résonance
équivalentes.

Cependant, la détermination de la fréquence de résonance ne peut pas faire l'objet d'une


automatisation car la forme générale du rapport spectral HA' influence le choix de la
fréquence de résonance et de l'amplification qui lui est associée. Dans ce cas, il est
évident que la fréquence de résonance et l'amplification ainsi estimées sont relativement
subjectives. Pour éviter d'observer de frop grandes disparités dans les évaluations de
fréquences et d'amplitudes effectuées par deux personnes différentes, il est essentiel de
se tenir à quelques " règles " qui cortespondent dans nofre cas aux différents exemples
présentés dans le paragraphe 7.5.

Il existe de nombreuses techniques instrumentales permettant d'évaluer les effets de site.


Ces techniques utilisent un site de référence (technique site / référence classique,
technique d'inversion généralisée) ou pas (technique de paramétisation de la source et
d'inversion du trajet, technique du rapport spectral HA' appliqué sur le bmit de fond ou
sur la partie active des ondes S). Dans un pays à sismicité modérée comme la France, il
est essentiel de pouvoir utiliser des méthodes applicables sur le bmit de fond (rapport
specfral site / référence, rapport HA', interprétation de l'amplitude du specfre de Fourier)
pour l'évaluation des effets de site. Parmi toutes ces techniques, la méthode de
Nakamura est la plus précise quant aux résultats obtenus.

Comparée aux aufres approches décrites dans ce rapport, la méthode du rapport


specfral HA' a comme principaux avantages d'êfre peu coûteuse (utilisation d'ime seule
station sismologique) d'êfre rapide (en particulier par la mesure du bmit de fond) et
simple d'utilisation.

Rapport BRGM R 39246 99


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Nous avons plus particulièrement discuté des effets de site engendrés par une ou
plusieurs couches sédimentaires sur un demi-espace. Or les méthodes expérimentales
décrites ici (en particulier la technique site / référence) permettent aussi d'estimer les
effets de site engendrés par la topographie. Jusqu'à présent la technique de Nakamura n'a
pratiquement pas été exploitée pour étudier ce type d'effet de site (en dehors de
Nechtschein et ai, 1995). Compte tenu de sa simplicité et de son faible coût, il serait
intéressant d'appliquer cette technique aux effets de topographie et ainsi de savoir si elle
permet d'obtenir la fréquence de résonance et l'amplification engendrées par les reliefs.

Les connaissances sur la physique de la méthode de Nakamura sont pratiquement


inexistantes. Bien que quelques études théoriques et numériques aient été réalisées, elles
ne permettent pas d'expliquer les amplifications obtenues. Il est donc important
d'appuyer les études expérimentales par des études sur la physique du phénomène de
manière à mieux confraindre cette méthode. Une première étape peut êfre réalisée en
validant les différentes hypothèses à la base de la technique de Nakamura par des études
théoriques, numériques et expérimentales. Ceci permetfrait peut-êfre d'expliquer les
différences observées dans l'estimation de l'amplification enfre cette technique et la
technique du rappport spectral site/référence.

100 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

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104 Rapport BRGM R39246


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Annexe

Les fonctions de transfert ainsi que


leurs moyennes pour le site industriel
de Fos-sur-Mer

Rapport BRGM R 39246 1 05


Estimation des effets de site par méthodes expérimentales.
Validité et utilisation de la technique de Nakamura

Cortespondance entre les fonctions de fransfert des différents sites et les points de
mesure de la carte 7.6.

Pour les sites d'Air Liquide, Arco Chimie, Atochem, Esso, GDF, DPF, La Crau et
SPSE, les fonctions de fransfert correspondent à tous les points de mesures réalisés sur
ces sites lors de la campagne " bmit de fond " de 1995.

Le site de Sollac a été divisé en frois parties : Sollac 1, Sollac 2 et Sollac 3.

Les points de mesures cortespondent aux points bleus du site de Sollac de la carte 7.6.
Les frois parties sont divisées comme suit :

- Sollac 1 : points de mesure 1, 9, 10, 1 1, 12 et 13, région nord du site ;


- Sollac 2 : points de mesure 7 et 8, région sud-ouest du site ;
- Sollac 3 : points de mesure 2, 3, 4, 5, 6, 14, 15, 16, 17 et 18, région cenfrale du site.

Les points complémentaires cortespondent aux points de mesure réalisés en 1996. Ces
points, en jaune sur la carte 7.6, délimitent différentes zones possédant les mêmes
fonctions de transfert :

- Complémentaire 1 : points de mesiu-e 1, 2, 3 et 4, à l'Ouest d'Atochem ;


- Complémentaire 2 : points de mesure 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 et 13, à l'Est d'Arco
Chimie et enfre Arco Chimie et Atochem ;
- Complémentaire 3 : points de mesure 14, 15, 16, 17, 26, 34, 35 et 37, autour de GDF
et d'Air Liquide ;
- Complémentaire 4 : points de mesure 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 28 et 29, au Nord
de SPSE et près de La Crau ;
- Complémentaire 5 : points de mesure 38, 39, 40 et 42, près de Sollac ;
- Complémentaire 6 : points de mesure 27 et 36, entte Sollac et GDF ;
- Complémentaire 7 : points de mesure 30, 3 1 et 32, au Sud-Est d'Esso ;
- Complémentaire 8 : points de mesure 33, 41, 43 et 44, enfre Esso et Sollac ;
- Complémentaire 9 : points de mesure 45 et 46, au Sud-Ouest de SPSE.

Rapport BRGM R 39246


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