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Par Pierre Demoux

Publié le 23 nov. 2016 à 1h01Mis à jour le 6 août 2019 à 0h00


Un robot vaut-il une bonne fée ? Dans le célèbre conte, la marraine de Cendrillon lui
crée en un coup de baguette magique des pantoufles de vair uniques et sur mesure
qu'elle seule peut enfiler. Demain, à défaut de baguette magique, c'est une
imprimante 3D qui fabriquera sous vos yeux votre prochaine paire de chaussures,
adaptée spécialement à la morphologie de vos pieds, à votre démarche, à vos
usages. Une pantoufle de vair personnalisée pour chacun en somme - le côté
magique en moins. Et inutile d'aller dans une contrée fort lointaine pour invoquer ce «
robot-fée » : il vivra dans la boutique à côté de chez vous ou vous livrera même à
domicile. En fait, on peut déjà (presque) le rencontrer dans le pays des chaussures
de sport.

Depuis quelques années, certains équipementiers sportifs utilisent des imprimantes


3D pour tester et améliorer leurs prototypes. Au fil des innovations technologiques,
Nike, Adidas, Reebok, Under Armour, New Balance sont aujourd'hui capables
d'intégrer des pièces créées par impression 3D dans des modèles destinés au
football, à l'athlétisme, au running... Pourquoi dans le sport en particulier ? Parce que
la recherche constante d'amélioration des performances, pour les athlètes comme
pour les sportifs du dimanche, alimente la course à l'innovation - et au marketing qui
va avec. L'association de nouveaux matériaux et de logiciels de design reliés à des
imprimantes 3D (le « generative design ») permet de créer des textures et des
assemblages uniquement réalisables par une machine, qui feront gagner ici un
meilleur amorti, là une plus grande flexibilité...

En allant plus loin, ces technologies de production couplées avec les outils de
mesure et de modélisation 3D permettent de fabriquer des chaussures à la tête
(enfin, aux pieds) du client. Fini les essayages, la recherche de la bonne pointure et
même les dispositifs de correction orthopédiques : un algorithme adapte le
processus de fabrication du soulier aux particularités de chaque pied et de chaque
morphologie. Certaines stars du sport en profitent déjà pour créer leur « outil de
travail » avec leur équipementier. Une start-up américaine, Feetz, vise, elle, le grand
public : après avoir choisi et personnalisé son modèle en ligne, le client envoie
quelques photos de ses petons via une application; après modélisation, il faut douze
heures à une imprimante 3D pour accoucher d'une paire sur mesure, expédiée dans
la foulée. Cela n'égale pas le coup de baguette magique du conte de fées, mais on
s'en approche...

Reste qu'il s'agit de productions à petite échelle. Pour le moment. Les multinationales
du sport appliquent le « plus vite, plus haut, plus fort » de la devise Olympique à
leurs chaînes de fabrication en les dopant aux nouvelles technologies. Adidas vient
de lancer en Bavière une mini-usine baptisée « Speedfactory » capable de produire
un modèle en série de manière quasi automatisée, dont les premières paires sont
déjà vendues dans ses magasins allemands. Une deuxième unité verra le jour l'an
prochain outre-Atlantique et le groupe compte les multiplier d'ici à cinq ans. Ces
petites unités automatisées doivent permettre de relocaliser la production dans les
pays où vivent leurs consommateurs. Ce qui veut dire moins de coûts logistiques et
plus de flexibilité pour s'adapter aux ventes locales ou tester des innovations - voire
peut-être un jour lancer la production sur mesure. Aux Etats-Unis, Under Armour
développe aussi son concept d'usine du futur automatisée, tout comme Nike, qui
parle de « manufacturing revolution ».
Devis pour une modélisation en 3D.

https://graphiste.com/categories/3d/projects

https://fr.scribd.com/document/375073035/Autodesk-Crispin-Shoemaker

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