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Les révolutions arabes : le tournant frontalier ?

Qu’est-ce qu’une frontière?


• Limite d’un Etat et de sa compétence territoriale.
• Limite séparant deux zones, deux régions, deux entités.
• frontière moderne/ ligne, confins/bordures
• Limite/ interface de part et d’autres de laquelle se créent des liens.

Territoire? Espace approprié? Espace revendiqué?


Le plus souvent elles renvoie à l’existence d’un Etat (entité politique, juridique,
d’autant plus légitime qu’elle garantit l’intégralité territoriale, les frontières).
Les révolutions ont lieu dans les frontières nationales.
Rappel de la constitution de ces frontières : elles sont héritées de la colonisation !
Le cadre territoriale a-t-il été touché par ces révolutions? Oui, dislocation d’une partie
des territoires (Syrie…) dans le Sinaï, espace marginaux qui commencent à se
manifester. Depuis 2011 y a t’il une nouvelle carte qui se dessine? Sachant que ces
processus de fragmentation territoriaux apparaissent en lien avec d’autres
phénomènes : terrorismes djihadistes internationaux + interventions
internationales (EU, Russie, France) + implication du Maghreb, Turquie, Arabie
au Yémen + conflit sunnite/chiite.

cet affaiblissement des frontières est lié à l’affaiblissement des Etats.

I- La remise en cause des frontières actuelles, nouveaux acteurs transnationaux?

A- Daesh ou la remise en cause des frontières au Moyen-Orient

• Aux origines de l’Etat Islamique :


En 2004, Al Zarqawi fonde une branche d’Al Qaïda en Mésopotamie en
réaction à l’invasion américaine en l’Irak qui a eu lieu en 2003.
Les trois communautés le plus importantes en Irak : sud chiite, centre sunnite, Nord
Kurde. L’Amérique favorise les chiites et les Kurdes contre les sunnites. Les
mouvements djihadistes apparaissent dans ce contexte là.
En 2007 : la création de l’Etat Islamique en Irak.
En 2014 le califat est élu. (Syrie, Irak)

2. Un nouveau Califat ? Pour quel territoire ?


L’EI déteind en Syrie et la frontière existante entre ces 2 Etats n’est pas considérée.
Entre 2014 et jusqu’en 2015 il y a une progression fulgurante des conquêtes
territoriales. Suite à Mossoul, d’autres villes sont prises notamment la ville de la
Raqqa qui en est le bastion ; Palmyre etc, ce qui montre la fragilité du territoire.
Aujourd’hui nous sommes dans une phase de recul territorial notamment avec un
travail côté kurde. Plus récemment en Irak la reconquête de Mossoul, appuyée par
les combattants américains. Il y a une quasi conquête de Mossoul depuis octobre
2016 avec quand même une résistance de Daesh. Cette fragilité des Etats a conduit a
une présence plus forte en Libye menaçant le Liban, la Jordanie. Plusieurs pays
sont victimes de leurs attentats (Europe, Maghreb etc).

La question est : est-ce que L’Etat islamique est un vrai Etat? En tout cas, Daesh gère
son « Etat » par une vrai administration mise en place avec des ministères et pour
grande particularité l’importance des populations étrangères venant de la région
même, de l’Europe ou de l’Asie. Donc Etat ou Réseau?

3. La fin des accords Sykes-Picot


Remise en cause des frontières coloniales? Un partage lâche entre la France et la GB :
mensonge et trahison. Frontières construites sous mandat.
Dans les accords Sykes-Picot étaient prévus la création d’un Kurdistan qui allait sur
le territoire turc mais Ataturk s’est battu et à récupérer toute l’Anatolie : traité de
Lausanne.
Daesh en tout cas a réussi à faire ce que n’ont pas réussi à faire les mouvements
panarabes : la RAU entre la Syrie et l’Egypte n’a duré que 3 ans (58-61).

B- AQMI : la remise en cause des frontières sahariennes

Ce sont des espaces où la souveraineté étatique est malmenée. Si l’on prend AQMI, à
la fin des années 90, c’est déjà présent mais 2011 va accroître l’échange d’armes etc.

Au Mali, conflit : mouvement contestant la souveraineté de l’Etat malien.


2 grands groupes : les rebelles touareg (désir d’indépendance) qui avaient proclamer
l’indépendance d’un territoire, l’Azawad et une nébuleuse de groupe djihadiste
parmi lesquels Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui est une scission du
GIA, groupe islamique algériens qui a prêté allégeance à Al Qaida.
Un autre groupe est Ansar Dine qui regroupe les islamistes touareg.
Ces mouvements se sont amplifiés après les révolutions de 2011. Ces louvetants
s’inscrivent dans une logique de réseau. Au début c’est en opposition des logiques
de territoire mais ça crée des territoires.
Dans le cas du Mali, ces mouvements islamistes ont pris une partie des territoires, en
2013 Gao à Tombouctou a été occupé ce qui a mené à l’intervention française au
Mali.
Le financement de ces mouvements est notamment du à des trafics : d’armes, de
drogues et humains, surtout au Sahara.

C- Des Etats déstabilisés sur leur marge : le Sinaï égyptien

On se place à l’échelle d’un Etat où une zone échappe de plus en plus au pouvoir
centrale. Le Sinaï est un espace de marge très stratégique pour l’Egypte puisqu’il a
pour frontière Gaza voisine d’Israel. Le Sinaï est très peu peuplé, sa population est
bédouine. Ils ne sont donc pas considérés comme de vrais égyptiens et les nomades
ne respectent naturellement pas les frontières. Il y a des ressources économiques avec
le canal de Suez. Les Bédouins facilitent l’implications des djihaditses. Espace de
trafic d’armes venant notamment de Libye; trafic de personnes : les immigrés
venant de la corne d’Afrique (Erythréens etc) : torture, trafic d’organe etc…
Instabilité qui s’est dégradée après 2011. Un mouvement djihadiste local qui a prêté
allégeance à l’Etat islamique.
Si le Sinaï échappe au contrôle du pouvoir c’est qu’il y a des attentats contre les
forces égyptiennes, contre les coptes qui vivaient dans le Sinaï. Il y a eu aussi
récemment un avion russe attaqué. Il y a une lutte systématique entre le pouvoir
centrale et les mouvements djhadistes : l’Etat en a tué récemment 20.

II- Des Etats disloqués

A- la guerre civile syrienne et le démembrement du territoire nationale

Le régime Assad a 3 alliées régionaux : l’Irak, l’Iran et le Hezbollah -> des chiites.
A l’internationale il y a la Russie comme allié fort.
A l’intérieur il y a des rebelles contre Assad eux-même extrêmement divisés en
groupes islamistes nationalistes, salafistes ou relevant d’al Qaida ; des groupes
non-islamistes; les forces kurdes (PKK) et l’Etat Islamique qui n’a ni allié
régional ni international.
Daesh se bat contre tout le monde, Assad contre les coalitions rebelles ; Assad
contre Daesh etc… les affrontements diffèrent selon les lieux, ceux qui sont dans un
lieu à un certain temps ennemi, sont alliés qq kilomètres plus loin ou à un autre
moment. La Turquie bombarde les kurdes… eux-mêmes divisés certains la soutenant.
Les conflits en Syrie sont d’une complexité rare.

Pourquoi y’a-t-il un risque de dislocation?


Si Bachar al Assad abandonne le pouvoir et garde une partie du pouvoir sur les
alaouites.
Donc la minorité est au pouvoir en Syrie et prend un risque a lâcher le pouvoir ce qui
explique l’extrême violence du chef sur les rebelles.

La seule solution pour sortir de se conflit serait alors l’abandon du pouvoir de Bachar
al Assad ce qui force une dislocation du territoire syrien.

B- L’implosion de la Libye

Il y a une importante dimension tribale.


La structuration de la Libye est différente de celle de la Syrie. En Syrie il y avait un
fort parti, le baas. Mais là, tout le pouvoir était autour de Kadhafi. A partir du
moment où Kadhafi est tué en mars 2011, l’Etat est perdu. Il y a un système de
transition mis en place pour gérer l’après Kadhafi. Le pays est coupé en 2 :
- à l’Ouest autour de Tripoli, un gouvernement autoproclamé correspondant à
une coalition des milices islamistes et des Frères Musulmans
- à l’Est, le gouvernement de Tobruk reconnu par la communauté internationale
puis notamment dans le Fezzan une montée en puissance de mouvements
identitaires, les Toubous (population noir de Libye) ou aussi les mouvements
identitaires touareg avec des affrontements entre les 2 groupes pour s’assurer le
contrôle des trafics frontaliers avec un autre territoire qui émerge dans les montagnes
berbères… bref c’est le chaos à l’image de l’Irak.
Kadhafi tenait tout cela par la distribution du pétrole comme une chanson douce,
mais maintenant tout lien est rompu. La construction unitaire de la Libye est
compliquée et problématique.
Les Toubouk ont été armés par Kadhafi qu’il utilisait pour réprimer d’autres. Donc
certains conflits ont été semés par Kadhafi… pour ne pas dire qu’il était un
unificateur parfait. Vu le délitement de l’Etat libyen, les armes libyennes ont
circulées partout ce qui a facilité les ressources en armes pour les djihadistes :
important trafic d’armes. L’armée libyenne utilisait beaucoup de mercenaires
africains qui, après la chute de kadhafi sont rentrés chez eux et c’était aussi le
chaos.
La Libye est un facteur de déstabilisation pour toute la région.

III- Le Kurdistan, vers plus d’autonomie ?

Kurdes : combattent Daesh, en avril 1991 suite à l’opération « gravide Comfort », L’ONU
décide d’une zone autonome pour le peuple Kurde au nord de l’Irak. Ils n’ont pas d’état
souverain suite à la nationalisation de la Turquie par Ata turc. De nombreux conflits sont
encore présents entre kurdes et Turques, qui s’établissent entre la Turquie et l’Irak, leur zone
étant séparée en 3 administrations : gaza, UPK, PDK (cf carte fascicule p.38)

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