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 ACTUALITE

 L’ASSEMBLEE VA (ENFIN) PRENDRE LE TEMPS DE MIEUX CONTROLER ET EVALUER L’ACTION


PUBLIQUE

L’Assemblée va (enfin) prendre le


temps de mieux contrôler et évaluer
l’action publique
18 avr. 2018, PAR Sylvain Henry

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© Nicolas Messyasz/SIPA

L’Assemblée nationale a annoncé, mardi 17 avril, vouloir dès ce printemps expérimenter un


changement dans les processus budgétaires pour mieux contrôler et évaluer l’action du
gouvernement. Les députés passeront plus de temps à plancher sur le budget réellement exécuté et à
débattre de la loi de règlement.

C’était une volonté du président de la République affirmée en janvier devant la Cour des comptes :
que les députés et sénateurs passent davantage de temps à contrôler l’exécution budgétaire qu’à
examiner le projet de loi de finances. Un premier pas été fait en ce sens, a-t-on appris mardi 17 avril :
l’Assemblée nationale va, dès ce printemps, expérimenter un changement dans le processus
budgétaire pour davantage d’évaluation dans l’usage des fonds et des politiques publics, ont
annoncé son président, François de Rugy, et plusieurs poids lourds de la commission des finances.

Par ce “travail transpartisan”, lors duquel “tous les membres du gouvernement seront auditionnés” en
commission des finances, “il s’agira de contrôler le bon emploi des fonds publics et l’efficacité des
politiques publiques”, a tweeté le président (LREM) de l’Assemblée nationale après le feu vert donné à
cette réforme en conférence des présidents.

Rééquilibrer le calendrier parlementaire

Pour “commencer à rééquilibrer, dès 2018, le calendrier parlementaire”, dont “l’évaluation des
politiques publiques est le chaînon manquant”, le président de la commission des finances, Éric
Woerth (LR), et le rapporteur général, Joël Giraud (LREM), prévoient un “semestre budgétaire” en
deux temps.

Dans un communiqué, ils affichent comme “priorité” commune “d’intensifier le rapport coût/efficacité
de la dépense publique”. Au printemps, un “nouveau temps fort” sera consacré à l’évaluation
des politiques publiques et à l’orientation des finances publiques, pour en finir avec l’exercice jugé trop
expéditif de la loi de règlement des comptes de l’année précédente.

Pour toutes les missions budgétaires, 17 commissions d’évaluation des politiques publiques (contre
25 jusqu’alors à l’automne) se réuniront les deux premières semaines de juin, avec l’intervention des
rapporteurs spéciaux, ministres et députés sur l’exécution des crédits, mais aussi sur les résultats de
contrôle et d’évaluation.

L’objectif est de permettre “une réelle mise en valeur de l’ensemble des travaux d’évaluation de
l’Assemblée (rapports spéciaux, missions d’évaluation et contrôle, Comité d’évaluation et de contrôle
des politiques publiques, missions d’information…), mais aussi des travaux des organismes
externes, comme la Cour des comptes”.

Rectifications

Pour “valoriser” l’examen dans l’Hémicycle de la loi de règlement, sont prévus entre autres des débats
sur des thématiques ainsi que des votes de résolutions, par exemple pour “prendre parti sur
l’évaluation d’une politique publique et suggérer des rectifications”, selon Éric Woerth. Et à l’automne,
viendra l’examen, raccourci, des crédits budgétaires de l’année suivante.

“Nous sommes l’une des démocraties qui passe le plus de temps à débattre des lois financières mais
nous n’avons que très peu de débats sur l’exercice passé et sa réalisation”, avait déclaré Emmanuel
Macron en janvier. Car si les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale sont
débattus pendant des semaines, le projet de loi de règlement, qui évoque le budget réellement
exécuté l’année précédente, est voté en quelques heures. Emmanuel Macron souhaitait donc un
“printemps de l’évaluation” pour que les parlementaires exercent réellement leurs missions
d’évaluation et de contrôle des politiques publiques.

Avec AFP

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