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Afrique occidentale française (AOF).

Décret du 16 juin 1886, rattachant les établissements français de la Côte d'Or et du


golfe du Bénin à la colonie du Sénégal (JORF, 18 juin 1886, p. 1735).
Décret du 2 août 1889, réglant l'organisation politique et administrative des
Rivières du Sud du Sénégal, des Établissements français de la Cote d'or et des
Établissements français du golfe du Bénin (JORF, 3 août 1889, p. 3799).
Décret du 16 juin 1895, instituant un gouvernement général de l'Afrique
occidentale française (JORF, 17 juin 1895, p. 3385)
Décret du 18 octobre 1904, portant réorganisation du Gouvernement général de
l'Afrique occidentale française (JORF, 21 octobre 1904).
Décret du 4 décembre 1920, portant réorganisation des conseils d'administration et
des conseils du contentieux administratif des colonies du Haut-Sénégal-Niger, de la
Guinée française, de la Côte d'Ivoire, du Dahomey et de la Haute-Volta (JORF du
9 décembre 1920, p. 20242).
Décret du 4 décembre 1920, portant dénomination des colonies et territoires
composant le gouvernement général de l'Afrique occidentale française (JORF, 9
décembre 1920, p. 20250).
Décret du 30 mars 1925, portant création, organisation et fonctionnement des
collèges électoraux indigènes en Afrique occidentale française (JORF, 5 avril 1925,
p. 3461).

L'Afrique occidentale française est créée en 1895 pour regrouper au sein d'un même
ensemble, sous une administration commune, les colonies françaises d'Afrique occidentale,
initialement le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire et le Soudan. Elle est étendue rapidement
au Dahomey en 1899 ; ensuite, la Mauritanie en 1920, le Niger en 1922 sont érigés en
colonies. En 1919, la Haute-Volta est constituée à partir de territoires enlevés au Soudan ;
dissoute en 1932, dépecée entre la Côte-d'Ivoire, le Soudan et le Niger, elle est reconstituée en
1947. L'AOF, étendue, de fait, au territoire sous mandat du Togo, réunit ainsi 4 689 000 km2,
avec 10 millions d'habitants à sa formation, 13 millions en 1921 et 25 millions en 1958. Elle
était alors sans doute trop vaste et trop diverse pour constituer une unique fédération
indépendante.
Les limites et le régime des différentes colonies furent modifiés à plusieurs reprises,
notamment par les décrets du 1er octobre 1902, du 18 octobre 1904, du 1er mars 1919, pour
tenir compte de l'avancée de la conquête. C'est seulement dans les Quatre Communes du
Sénégal, tôt acquises à la France, que les représentants de la population sont élus au Conseil
général et que les indigènes reçoivent le droit de suffrage, sans abandonner leur statut
personnel. Mais cela reste une exception ; dans les autres colonies, on voit seulement la
présence de deux, puis quatre notables désignés, à parité entre citoyens français et sujets
indigènes, par le gouverneur.
Des décrets, pris le 30 mars 1925, doivent associer les Africains à la gestion de leurs
intérêts, en instituant des collèges électoraux indigène, sur le modèle adopté en 1920 pour le
Sénégal. Toutefois ces collèges sont limités à plusieurs catégories de notables, âgés de plus de
vingt-cinq ans, et ils désignent seulement trois membres des conseils d'administration dans les
colonies jugées les plus avancées : Soudan, Côte d'Ivoire, Guinée et Dahomey. En Mauritanie
et Haute-Volta, il y a seulement quatre notables nommés : deux citoyens français et deux
sujets indigènes ; et au Niger, deux notables nommés : un citoyen et un sujet.
La loi électorale de 1946 pour les élections législatives établit le collège unique en AOF.
Elle prévoit deux députés pour le Sénégal, un pour la Mauritanie, un pour la Guinée, trois
pour le Soudan, un pour le Niger, trois pour la Côte-d'Ivoire et un pour le Dahomey ; 1
également pour le Togo. L'AOF compte vingt sénateurs au Conseil de la République, vingt-
deux conseillers à l'Assemblée de l'Union française.
Les assemblées territoriales sont organisées sur la base du double collège. Elles ont des
compétences un peu plus importantes que les conseils généraux métropolitains. Le corps
électoral, formé de catégories de plus en plus larges, passe de 939 454 inscrits en 1947 à 3
202 235 en 1951, avant que soit institué le suffrage universel.
La loi-cadre du 23 juin 1956 dote les huit territoires d'AOF d'un conseil de gouvernement
dont les ministres sont élus par l'Assemblée territoriale, elle-même élue au suffrage universel
avec un collège unique.
À la suite du référendum du 28 septembre 1958, la Guinée devient immédiatement indépendante, tandis que
les assemblées territoriales des autres territoires d'outre-mer choisissent le statut d'État membre de la
Communauté, conformément à la Constitution de la Ve République française et de la Communauté. Dès 1960,
ces États obtiennent leur pleine indépendance.

Voir la page sur la colonie du Sénégal.


Voir la page sur l'évolution de la France d'outre-mer, de 1945 à 1958.

Décret rattachant les établissements français de la Côte d'Or et du golfe du


Bénin à la colonie du Sénégal.

Paris, le 16 juin 1886.


Monsieur le Président,
Les établissements français du golfe de Bénin et de la Côte d'Or dépendent
actuellement du commandant supérieur de nos établissements du golfe de Guinée
en résidence à Libreville.
Bien que Grand Bassam, Assinie et Kotonou soient respectivement séparés de
Libreville par une distance de 829, 805 et 550 milles, cette organisation pouvait
s'expliquer tant que notre action administrative se limitait, du côté du Gabon, a des
terrioires peu éloignés du littoral. Mais, depuis que le Congo a été rèuni au Gabon,
les préoccupations des représentants de l'autorité française dans ces régions ont dû
se porter principalement sur nos possessions nouvelles. C'est dans cette pensée
qu'un décret du 27 Avril 1886 a nommé M. de Brazza commissaire général du
Gouvernement
dans le Congo français, en instituant au Gabon un lieutenant-gouverneur placé sous
son autorité. Il semble difficile de laisser nos établissements du golfe de Bénin et de
la Côte d'Or sous la dépendance du commissaire général du Congo français, dont
l'action s'exercera surtout à l'intérieur
J'ai été, dès lors, amené à penser qu'il serait préférable de les rattacher à la colonie
du Sénégal et de les placer sous l'autorité du lieutenant-gouverneur de cette colonie.
Cette mesure serait d'autant plus justifiée que Grand-Ramassai et Assinie ont de
fréquentes relations commerciales avec les rivières du Sud et que ces
établissements, comme ceux de Porto-Novo, Kotonou, Agwey, se rattachent
géographiquement au bassin du Niger, auquel nous avons réussi à relier également,
dans ces dernières années, notre colonie du Sénégal.
J'ai, en conséquence, l'honneur de vous proposer de vouloir bien bien signer le
projet de décret ci-joint qui distrait des établissements français du golfe de Guinée,
pour les rattacher au Sénégal, nos possessions du golfe de Bénin et de la Côte d'Or.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l'hommage de mon profond respect.
Le ministre de la marine et du colonie :
AUBE.

Décret.

Le Président de la République française,


Sur le rapport du ministre de la marine et des colonies,
Vu le décret du 4 février 1879, par lequel le territoire de Kotonou est rattaché
administrativement et financièrement à la colonie du Gabon ;
Vu le décret du 14 avril 1882, concernant l'exercice du protectorat de la France sur
le territoire de Porto-Novo ;
Vu le décret du 19 juillet 1883,plaçant sous le protectorat de la France divers
territoires parmi lesquels le Grand-topo et Agwey ;
Vu le décret du 16 décembre 1883, portant organisation des établissements français
de la côte d'Or ;
Vu le décret du 9 janvier 1885, portant fixation du droit d'exportation à percevoir
sur l'huile de palme dans les établissements de la Côte d'Or ;
Vu le décret du 21 juillet 1885, approuvant le traité par lequel le pays des
Dispatching a été placé sous la souveraineté de la France ;
Vu le décret du 17 octobre 1885, aux termes duquel le commandant particulier de
Cotonou, investi du titre de commandant particulier des établissements français du
golfe de Bénin, relève, à ce titre, du commandant supérieur des établissements
français du golfe de Guinée,
Décrète:
Art. premier — Les établissements français de la Côte d'Or et du golfe de Bénin
sont rattachés administrativement et financièrement à la colonie du Sénégal et
dépendances.
Ils sont placés sous l'autorité du lieutenant-gouverneur chargé de l'administration
des rivières du Sud.
Art. 2. — Sont abrogés les décrets des 4 février 1879, 16 décembre 1883 et 7
janvier 1885, ainsi que l'article 2 du décret du 17 octobre 1885.
Art. 3. — Le ministre de la marine et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret, qui sera inséré au Bulletin des lois et au Bulletin officiel de la
marine, ainsi qu'au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 16 juin 1886.
JULES GRÉVY.
Par le Président de la Républiques
Le ministre de la marine et des colonies,
AUBE

Décret réglant l'organisation politique et administrative des Rivières du Sud


du Sénégal, des Établissements français de la Cote d'or et des Établissements
français du golfe du Bénin.

Paris, le 1er août 1889.

Monsieur le Président,
L'administration des colonies s'est préoccupée depuis plusieurs années de la
nécessité de donner à nos Établissements des Rivières du Sud, de la Côte d'or et du
golfe de Bénin une organisation administrative en rapport avec l'importance
croissante que tendent à prendre ces possessions françaises sur la côte occidentale
d'Afrique. Le
système actuel de rattachement pur et simple au Sénégal est condamné par
l'expérience et doit être remplacé par un régime nouveau, plus approprié aux
besoins et à la situation du pays.
Très éloignées de la colonie proprement dite, n'entretenant avec elle que des
relations peu suivies, les Rivières du Sud en font toutefois partie intégrante au point
de vue administratif. Il y a là une anomalie d'autant plus frappante que les intérêts
du Sénégal et ceux des Rivières du Sud sont le plus souvent distincts et quelquefois
même opposés au point de vue commercial.
En plaçant ces possessions sous l'autorité du lieutenant-gouverneur du Sénégal, le
décret du 12 octobre 1882 n'avait pas défini, d'ailleurs, d'une manière précise les
attributions de ce haut fonctionnaire qui est resté, dans la pratique, en dehors des
missions spéciales dont il se trouvait chargé, un simple intermédiaire entre les
services installés dans la région et le gouverneur du Sénégal, il n'en pouvait être
autrement, du moment que le décret plaçait les Rivières du Sud sous la dépendance
complète du gouverneur au point de vue politique, administratif et financier.
Cet état de choses a paru défectueux à tous ceux qui, connaissant le pays, savent
qu'il est appelé à un grand développement commercial. Il importait donc d'étudier
dans quelle mesure une nouvelle organisation permettrait de doter ces régions d'un
régime autonome, condition indispensable de leur prospérité.
Telle est la mission qui a été confiée par M. le sous-secrétaire d'État des colonies à
une commission dont les travaux et les enquêtes ont permis de préparer, en
connaissance de cause, un projet complet d'organisation.
La commission a dû examiner tout d'abord si les Rivières du Sud avaient les
ressources financières nécessaires à l'alimentation d'un budget spécial, sans avoir
recours soit au Sénégal, soit à la métropole.
L'étude de la question n'a laissé aucun doute sur ce point et a démontré qu'en l'état
actuel, les ressources des Rivières du Sud, telles qu'elles figurent même au budget
des recettes du Sénégal, permettraient de couvrir leurs propres dépenses.
J'ai été dès lors amené à penser qu'il y avait un intérêt très sérieux à accorder à cette
région la gestion d'un budget propre et de lui attribuer une autonomie complète au
point de vue administratif et financier, tout en laissant subsister entre les Rivières
du Sud et le Sénégal une sorte de lien politique qui, sans gêner en rien leur action
respective, tendrait uniquement à régler leurs relations dans l'éventualité possible
d'une action commune sur certains points.
D'accord avec la commission, j'estime que cette autonomie doit s'arrêter à la limite
que je viens d'indiquer et qu'il serait
inutile, et non peut-être sans inconvénient pour le moment, de séparer
complètement du Sénégal les Rivières du Sud en les érigeant en colonie distincte.
Placé directement sous les ordres de la métropole, jouissant d'une indépendance
réelle et de pouvoirs propres, bien définis, disposant d'un budget spécial, le
lieutenant-gouverneur sera réellement en mesure d'assurer d'une manière utile et
complète le développement des intérêts considérables dont il aura la charge.
La réorganisation administrative des Rivières du Sud doit avoir pour conséquence
naturelle une importante modification dans l'organisation de nos établissements de
la Côte d'or et du golfe de Bénin qui, bien que considérés comme dépendances du
Sénégal, sont, tant par leur éloignement que par la différence de leurs intérêts
politiques et économiques, restés en dehors de l'action directe de la colonie.
Ces établissements, rattachés tantôt à nos possessions du Gabon, tantôt à la colonie
du Sénégal, ont été placés par le décret du 16 juin 1885 dans la sphère d'action du
lieutenant - gouverneur des Rivières du Sud.
Ces rattachements successifs témoignent des efforts infructueux qui ont été faits
pour donner à nos comptoirs du Grand-Bassam et de Porto-Novo une organisation
en rapport avec leur situation géographique.
Aussi éloignés du Sénégal que du Gabon, ces établissements ne doivent en réalité
faire partie intégrante ni de l'une ni de l'autre de ces colonies, et il m'a paru en effet
qu'il convenait de leur donner la plus grande autonomie au point de vue
administratif et financier. Les résidents chargés de représenter le Gouvernement
tant à la Côte d'or qu'au golfe de Bénin correspondraient directement avec le
département ; mais comme il pourrait y avoir des inconvénients
à laisser ces fonctionnaires sans contrôle, sans direction supérieure, ils seraient
placés sous l'autorité du lieutenant-gouverneur des Rivières du Sud, auquel ils
transmettraient la copie de leur correspondance.
En résumé, la nouvelle organisation prévoit l'institution de trois groupes distincts
au point de vue financier et administratif : les Rivières du Sud, les Établissements
de la Côte d'or, les Établissements du golfe de Bénin, sous la réserve, d'une part,
qu'au point de vue politique, le gouverneur du Sénégal continuera à être au courant
des affaires
des Rivières du Sud ; d'autre part, que l'autorité générale du lieutenant-gouverneur
des Rivières du Sud s'étendra également sur nos {Établissements de la Côte d'or et
du golfe de Bénin.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l'hommage de mon profond respect.

Le président du conseil,
ministre du commerce, de l'industrie et des colonies,
P. TIRARD.

Décret.

Le Président de la République française,


Sur le rapport du président du conseil, ministre du commerce, de l'industrie et des
colonies,
Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854,
Décrète:

Chapitre premier. Administration des Rivières du Sud.

Art. premier. — Le lieutenant-gouverneur du Sénégal est spécialement chargé de


l'administration des Rivières du Sud. Les territoires placés sous son autorité,
s'étendent des limites de la Guinée portugaise à celles de la colonie anglaise de
Sierra-Leone.
Art. 2. — Le lieutenant-gouverneur correspond directement avec le sous-secrétaire
d'État des colonies pour les diverses parties du service ; toutefois, il doit adresser au
gouverneur du Sénégal copie de ses rapports politiques et le tenir régulièrement au
courant de tous les faits se rattachant à la situation générale de la colonie.
Art. 3. — Le lieutenant - gouverneur exerce dans les Rivières du Sud les pouvoirs
politiques, administratifs et financiers
dévolus au gouverneur du Sénégal par les décrets et règlements en vigueur et
notamment par l'ordonnance organique du Sénégal du 7 septembre 1840.
Art. 4. — Il est créé pour les Rivières du Sud un budget local spécial, distinct du
budget du Sénégal.
Ce budget, préparé par le lieutenant-gouverneur avec le concours d'un conseil con-
consultatif dont la composition sera ultérieurement fixée, est, après approbation du
sous-secrétaire d'État, rendu exécutoire par le lieutenant-gouverneur, qui est
ordonnateur de toutes les dépenses.
Art. 5. — Pour les affaires administratives et financières, le lieutenant-gouverneur
est assisté d'un fonctionnaire qui prend le titre de secrétaire général et qui est choisi
dans le personnel supérieur des directions de l'intérieur ou parmi les administrateurs
coloniaux.
Un agent du Trésor est chargé du service de trésorerie.
Art. 6. — Tout le personnel en service dans les Rivières du Sud relève uniquement
du lieutenant-gouverneur qui en dispose suivant les besoins du service.
Art. 7. — Le lieutenant-gouverneur a à sa disposition, pour assurer la police des
territoires qui lui sont dévolus, les gardes civiles indigènes et les milices qui seront
organisées, ainsi que les bâtiments de la marine locale qui pourront être armés au
compte de la colonie.
Art. 8. — Le lieutenant-gouverneur a sa résidence à Conakry ; il doit visiter deux
fois l'an les différents postes des Rivières du Sud ; il rend compte immédiatement
du résultat de ces tournées au sous-secrétaire d'État des colonies et au gouverneur.
Art. 9. - Le lieutenant-gouverneur des Rivières du Sud est chargé de l'exercice du
protectorat de la République sur le Fouta-Djallon, conformément aux traités en
vigueur.
Art. 10. — En cas de décès ou d'absence de la colonie, le lieutenant-gouverneur est
remplacé par le secrétaire général, à moins d'une désignation spéciale faite par le
secrétaire d'État.

Chapitre II. Administration des Établissements de la Côte d'Or,

Art. 11. — L'administration des Établissements Français de la Côte d'or est confiée
à un représentant du
Gouvernement portant le titre de résident, choisi dans le corps des administrateurs
et qui est placé sous l'autorité du
lieutenant-gouverneur des Rivières du Sud.
Ce résident correspond directement avec le sous-secrétaire d'État des Colonies, et
adresse une copie de sa correspondance au lieutenant-gouverneur, qui fait parvenir,
s'il y a lieu, ses observations au sous-secrétaire d'État.
Art. 12. — Il est créé pour les Établissements Français de la Cote d'or un budget
local spécial, distinct de celui des Rivières du Sud. Ce budget, préparé par Ier
résident, est soumis par le lieutenant-gouverneur à l'approbation du sous-secrétaire
d'État ;
Il est rendu exécutoire par arrêté du lieutenant-gouverneur, qui est ordonnateur des
dépenses et qui peut, en cette
qualité déléguer ses pouvoirs au résident.

Chapitre III. Administration des Établissements du golfe de Bénin.

Art. 13. L'administration des Établissements Français du golfe du Bénin est confiée
à un représentant du
Gouvernement portant le titre de résident, choisi dans le corps des administrateurs
et qui est placé sous l'autorité du
lieutenant-gouverneur des Rivières du Sud.
Ce résident correspond directement avec le sous-secrétaire d'État des Colonies, et
adresse une copie de sa correspondance au lieutenant-gouverneur, qui fait parvenir,
s'il y a lieu, ses observations au sous-secrétaire d'État.
Art. 14. — Il est créé pour les Établissements Français du golfe de Benin un budget
local spécial, distinct de celui des Rivières du Sud.
Ce budget, préparé par le résident, est soumis par le lieutenant-gouverneur à
l'approbation du sous-secrétaire d'État ;
Il est rendu exécutoire par arrêté du lieutenant-gouverneur, qui est ordonnateurs des
dépenses et qui peut, en cette
qualité déléguer ses pouvoirs au résident.

Chapitre V. Dispositions générales.

Art. 15. — La nouvelle organisation des Rivières du Sud, des Établissements


français de la Côte d'or et du golfe du Bénin entrera en vigueur à compter du 1er
janvier 1890.
Art. 16. — Toutes les dispositions contraires au présent décret sont abrogées.
Art. 17. — Le président du conseil, ministre du commerce, de l'industrie et des
colonies, est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au journal
officiel de la République, au Bulletin des lois et au Bulletin officiel de
l'administration des colonies.
Fait à Paris, le 2 août 1889.
CARNOT.
Par le Président de la République :
Le président du conseil, ministre du commerce, de l'industrie et des colonies,
P. TIRARD.

Décret du 16 juin 1895, instituant un gouvernement général de l'Afrique


occidentale française

RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

Paris, le 15 juin 1895.

Monsieur le Président,
La situation créée dans le Soudan méridional par les opérations militaires qui ont eu
lieu récemment au sud de Kong et les conflits d'attributions qui s'étaient produits
déjà l'année dernière entre des gouverneurs voisins au
sujet d'incidents survenus dans les contrées avoisinant notre protectorat du Fouta-
Djallon ont appelé mon attention
sur la nécessité, devenue impérieuse, de donner plus d'unité, dans nos possessions
du Nord-Ouest africain, à la direction politique et à l'organisation militaire. C'est
pourquoi j'ai l'honneur de proposer à votre haute approbation un décret qui
constitue un gouvernement général de l'Afrique occidentale française, s'étendant
sur les territoires du Sénégal, de la Guinée française, du Soudan et de la Côte
d'Ivoire, mais laissant à chacune de ces quatre colonies son autonomie
administrative et financière.
Le Dahomey demeurera en dehors de ce gouvernement général ; toutefois, la
nécessité de suivre une même politique dans tout l'ouest africain m'a conduit à vous
proposer, monsieur le Président, d'imposer au gouverneur de cette colonie
l'obligation d'envoyer en duplicata tous ses rapports politiques et militaires au
gouverneur général de l'Afrique occidentale française.

Dans le but d'assurer à la conduite des opérations militaires la même unité qu'à la
direction politique, il m'a paru nécessaire de donner le commandement en chef des
troupes de l'Afrique occidentale française à un officier général ou supérieur placé
sous la haute autorité du gouverneur général.

J'ai fait préparer dans cet ordre d'idées le projet de décret ci-joint, que j'ai l'honneur
de soumettre à votre haute sanction.

Je vous prie d'agréer, monsieur le Président, l'hommage de mon profond respect.

Le ministre des colonies,


CHAUTEMPS.

Décret.

Le Président de la République française,


Sur le rapport du ministre des colonies,
Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854,
Décrète:

Art. premier.

Il est institué un gouvernement général de l'Afrique occidentale française.

Art. 2.

Le gouverneur général de l'Afrique occidentale française est le représentant du


gouvernement de la République dans les territoires du Sénégal, du Soudan français,
de la Guinée française et de la Cote d'Ivoire.

Art. 3.

Le Sénégal est placé sous l'autorité immédiate du gouverneur général.


Les colonies de la Guinée française, de la Côte d'Ivoire et du Soudan français sont
placées avec le Sénégal sous la haute direction politique et militaire du
gouvernement général ; elles gardent respectivement leur autonomie administrative
et financière sous l'autorité de gouverneurs résidant à Conakry et à Grand-Bassam
et d'un lieutenant-gouverneur résidant à Kayes. Le cercle de Bakel et la région du
Bambouck dans le cercle de Kayes sont distraits du Soudan français et rattachés au
Sénégal.
Le cercle de Faranah est rattaché à la Guinée française.

Art. 4.

Le gouverneur général de l'Afrique occidentale française centralise toute la


correspondance du Soudan ainsi que la correspondance politique et militaire des
gouverneurs de la Guinée française et de la Côte d'Ivoire.
Le gouverneur du Dahomey lui adresse un duplicata de tous ses rapports politiques
et militaires.

Art. 5.

Le gouverneur général est responsable de la défense intérieure et extérieure de


l'Afrique occidentale française. Il dispose, à cet effet, des forces de terre et de mer
qui y sont stationnées. Les gouverneurs de la Guinée française et de la Côte d'Ivoire
et le lieutenant-gouverneur du Soudan français ne peuvent entreprendre aucune
opération militaire sans son autorisation, sauf le cas d'urgence où il s'agirait de
repousser une agression.
Le gouverneur général ne peut en aucun cas exercer le commandement direct des
troupes. La conduite des opérations militaires appartient à l'autorité militaire qui
doit lui en rendre compte.

Art. 6.

Un officier général ou supérieur remplira les fonctions de commandant en chef des


troupes de l'Afrique occidentale française.

Art. 7.

Toutes les dispositions contraires au présent décret sont abrogées.

Art. 8.

Le ministre des colonies est chargé de l'exécution du présent décret.

Fait à Paris, le 16 juin 1895.

FÉLIX FAURE.
Par le Président de la République:
Le ministre des colonies,
CHAUTEMPS.
Décret du 18 octobre 1904, portant réorganisation du Gouvernement général
de l'Afrique occidentale française.

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,


Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854 ;
Vu le décret du 20 novembre 1882 sur le régime financier des colonies ;
Vu le décret du 6 avril 1900, portant réorganisation du personnel des Gouverneurs
des colonies;
Vu le décret du 1er octobre 1902 portant réorganisation du Gouvernement général
de l'Afrique occidentale française;
Sur le rapport du ministre des colonies,
DÉCRÈTE :

Article premier.

Le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française comprend :


1° La colonie du Sénégal, qui se compose, d'une part, des territoires
d'administration directe formant la circonscription actuelle du Sénégal et, d'autre
part, des pays de protectorat de la rive gauche du Sénégal, qui cessent de faire
partie de la Sénégambie-Niger ;
2° La colonie de la Guinée française ;
3° La colonie de la Côte d'Ivoire ;
4° La colonie du Dahomey ;
(Ces trois colonies avec leurs limites actuelles);
5° La colonie du Haut-Sénégal et du Niger, qui comprend les anciens territoires du
Haut-Sénégal et du Moyen-Niger et ceux qui forment le troisième territoire
militaire. Le chef-lieu sera établi à Bamako ;
Cette colonie se compose : a) des cercles d'administration civile parmi lesquels sont
compris ceux. qui forment actuellement le deuxième territoire militaire ; b) d'un
territoire militaire, dit « territoire militaire du Niger », qui comprend les
circonscriptions actuelles des premier et troisième territoires militaires).
6° Le territoire civil de la Mauritanie.

Article 2.

Le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française est le dépositaire des


pouvoirs de la République dans les colonies ci-dessus énumérées.
Il a seul le droit de correspondre avec le Gouvernement.
Article 3.

Le Gouverneur général est assisté d'un secrétaire général du Gouvernement général,


d'un conseil de gouvernement dont la composition et les attributions sont
déterminées par un décret spécial.
Il organise les services, à l'exception de ceux qui sont régis par les actes de
l'autorité métropolitaine; il règle leurs attributions.
Il nomme à toutes les fonctions civiles, à l'exception des emplois de lieutenants
gouverneurs, de secrétaires généraux, de magistrats, de directeurs du contrôle et des
services généraux, d'administrateurs et de ceux dont la nomination est réservée à
l'autorité métropolitaine par des actes organiques. Pour ces divers emplois, les
nominations se font sur sa présentation.
Le mode de nomination des comptables du Trésor reste soumis aux dispositions
spéciales qui 'le régissent.

Article 4.

Le Gouverneur général peut déléguer aux lieutenants gouverneurs, par décision


spéciale et limitative et sous sa responsabilité, son droit de nomination.

Article 5.

Le siège du Gouvernement général est à Dakar.


Le Gouverneur général détermine, en conseil de gouvernement et sur la proposition
des lieutenants-gouverneurs intéressés, les circonscriptions administratives dans
chacune des colonies de l'Afrique occidentale française.

Article 6.

Les colonies composant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale


française possèdent leur autonomie administrative et financière dans les conditions
déterminées ci-après :
Elles sont administrées chacune, sous la haute autorité du Gouverneur général, par
un Gouverneur des colonies portant le titre de lieutenant-gouverneur et assisté par
un secrétaire général.
Le territoire civil de la Mauritanie est administré par un commissaire du
Gouvernement général de l'Afrique occidentale française.
Le territoire militaire dépendant de la colonie du Haut-Sénégal et Niger est
administré sous l'autorité du lieutenant-gouverneur par un officier supérieur portant
le titre de commandant du territoire militaire.

Article 7.

Les dépenses d'intérêt commun à l'Afrique occidentale française sont inscrites à un


badge général arrêté en conseil de gouvernement par le Gouverneur général et
approuvé par décret rendu sur la proposition du ministre des colonies.
Ce budget pourvoit aux dépenses :
1° Du Gouvernement général et des services généraux;
2° Dû service de la dette ;
3° De l'inspection mobile des colonies ;
4° Des contributions à verser a la métropole ;
5° Du service de la justice française ;
6° Des travaux publics d'intérêt général dont la nomenclature est arrêtée chaque
année par le Gouverneur général en conseil de gouvernement et approuvée par le
ministre des colonies ;
Et 7° aux frais de perception des recettes attribuées au budget général.
Il est alimenté 1° par les recettes propres aux services mis à sa charge ; 2° par le
produit des droits de toute nature, à l'exception des droits d'octroi communaux,
perçus à l'entrée et à la sortie dans toute l'étendue de l'Afrique occidentale française
sur les marchandises et sur les navires. Le mode d'assiette, la quotité et les règles de
perception de ces droits seront à l'avenir établis par le Gouverneur général en
conseil de gouvernement et approuvés par décret en conseil d'État.
Le budget général peut, en outre, recevoir des contributions des budgets des
diverses colonies de l'Afrique occidentale française ou leur attribuer des
subventions. Le montant de ces contributions et subventions, est annuellement fixé
par le Gouverneur général en conseil de gouvernement et arrêté par l'acte portant
approbation des budgets.

Article 8.

Les budgets locaux des colonies de l'Afrique occidentale française sont alimentés
par les recettes perçues sur les territoires de ces colonies, à l'exception de celles
attribuées au budget général ou aux communes; ils pourvoient à toutes les dépenses
autres que celles inscrites à ce budget ou à celles des communes. Ces budgets
locaux, établis conformément à la législation eau vigueur, sont arrêtés par le
Gouverneur général en conseil de gouvernement et approuvés par décret rendu sur
la proposition du ministre des colonies.
Les recettes et les dépenses des territoires d'administration directe et des pays de
protectorat du Sénégal forment deux budgets distincts : le premier établi
conformément à la législation en vigueur dans la colonie actuelle du Sénégal; le
second établi par le lieutenant-gouverneur du Sénégal en conseil privé du Sénégal
qui fonctionne
comme conseil d'administration en ce qui concerne les pays de protectorat après
adjonction de deux notables indigènes.
Les recettes et les dépenses de la Mauritanie forment un budget annexe à celui du
Gouvernement général.

Article 9.

Le Gouverneur général est ordonnateur du budget général. Il a la faculté de confier


ce pouvoir par délégation spéciale au secrétaire général du Gouvernement général.
Il peut déléguer les crédits du budget général aux lieutenants-gouverneurs.
Chaque lieutenant-gouverneur est, sous le contrôle du Gouverneur général,
ordonnateur du budget de la colonie qu'il administre.
Le commandant du territoire du Niger est, sous le contrôle du lieutenant-
gouverneur du Haut-Sénégal, ordonnateur des crédits du budget annexe de ce
territoire militaire.
Le commissaire du Gouvernement général en Mauritanie est, sous le contrôle du
Gouverneur général, ordonnateur du budget annexe de la Mauritanie.
Les comptes des budgets de l'Afrique occidentale française sont arrêtés par le
Gouverneur général en conseil de gouvernement.
Les dispositions du décret du 20 novembre 1882 sur le régime financier des
colonies sont applicables aux budgets de l'Afrique occidentale française.

Article 10.

Le mode de payement, en Afrique occidentale, des dépenses intéressant l'un des


budgets du Gouvernement général, effectuées par un trésorier-payeur autre que
celui chargé de l'administration de ce budget, sera déterminé par un arrêté pris de
concert entre le ministre des colonies et le ministre des finances.

Article 11.

Le trésorier-payeur du Sénégal est trésorier-payeur de l'Afrique occidentale


française. Il effectue ou centralise les opérations en recettes et en dépenses du
budget général de l'Afrique occidentale française; du budget annexe de Mauritanie,
des budgets des territoires d'administration directe et des pays de protectorat du
Sénégal.
Les trésoriers-payeurs effectuent directement les opérations en recettes et en
dépenses des budgets de la Guinée française, de la Côte d'Ivoire, du Dahomey, du
Haut-Sénégal et Niger et budget annexe militaire du territoire du Niger.
A cet égard, ils ont une gestion personnelle et sont justiciables de la Cour des
comptes.
Ils agissent pour le compte du trésorier-payeur du Sénégal en ce qui concerne les
opérations du budget général de l'Afrique occidentale française.
Sont maintenues au profit des trésoriers-payeurs des différents budgets locaux les
remises qui leur sont actuellement allouées à l'occasion de la perception des droits
de toute nature qui frappent les marchandises et les navires à l'entrée et à la sortie
dans toute l'étendue de l'Afrique occidentale.

Article 12.

Sont abrogées toutes les dispositions des décrets ou arrêtés antérieurs en ce qu'elles
ont de contraire aux présentes dispositions dont l'application sera réglée par des
arrêtés du Gouverneur général.

Article 13.
Le ministre des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui
le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Journal officiel de
la République française, au Bulletin des lois et au Bulletin officiel des colonies.

Fait à Paris, le 18 Octobre 1904.

Signé : ÉMILE LOUVET.


Le Ministre des finances,
Signé BOUVIER.
Le Ministre des colonies,
Gaston DOUMERGUE.

Décret du 4 décembre 1920, portant réorganisation des conseils


d'administration et des conseils du contentieux administratif des colonies du
Haut-Sénégal-Niger, de la Guinée française, de la Côte d'Ivoire, du Dahomey
et de la Haute-Volta.

Le Président de la République française,


Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854 ;
Vu l'ordonnance du 7 septembre 1840 ;
Vu le décret du 5 août 1881 concernant l'organisation et la compétence des conseils
du contentieux administratif dans les colonies de la Martinique, de la Guadeloupe
et de la Réunion, et réglementant la procédure à suivre
devant ces conseils, rendu applicable à toutes les colonies par le décret du 7
septembre 1881 ;
Vu le décret du 18 octobre 1904 portant réorganisation du gouvernement général de
l'A.O.F. ensemble le décret du 1er mars 1919 créant la colonie de la Haute-Volta ;
Vu le décret du 4 mars 1903 portant réorganisation des conseils d'administration de
la Guinée française, de la Côte d'Ivoire et du Dahomey ; ensemble le décret du 18
octobre 1904 déterminant les règles applicables à la nomination
des membres de ces conseils ;
Vu le décret du 18 octobre 1904 portant institution d'un conseil d'administration
dans la colonie du Haut-Sénégal- Niger ;
Vu le décret du 1ermars 1919 instituant un conseil d'administration dans la colonie
de la Haute-Volta,
Sur le rapport du ministre des colonies,

Décrète :

TITRE PREMIER. CONSEILS D'ADMINISTRATION.

Article premier.
Les conseils d'administration des colonies du Haut-Sénégal-Niger, de la Guinée
française, de la Côte d'Ivoire, du Dahomey et de la Haute-Volta sont composés
comme suit :
Le licutenant-gouverneur, président,
Le secrétaire général,
Le procureur de la République ou, à son défaut, un magistrat désigné par le
gouverneur général sur la présentation du lieutenant-gouverneur et après avis du
procureur général, chef du service judiciaire,
Le commandant militaire de la colonie ou, à son défaut, l'officier
réglementairement appelé à le suppléer en cas d'absence ou d'empêchement,
Un chef de service annuellement désigné par le lieutenant-gouverneur,
Le président de la chambre de commerce du chef-lieu de la colonie,
Quatre notables, dont deux citoyens français et deux sujets français,
Les notables sont nommés par arrêté du gouverneur général sur la présentation du
lieutenant-gouverneur ; leur mandat a une durée de deux ans ; il est indéfiniment
renouvelable ; ils doivent savoir parler couramment le français.
Quatre notables membres suppléants, choisis dans les mêmes conditions et nommés
dans la même forme, remplacent en cas de besoin les membres titulaires.
[...]

Fait à Paris, le 4 décembre 1920.


A. MILLERANDÉ.
Par le Président de la République :
Le ministre des colonies,
A. SARRAUT.

Décret du 4 décembre 1920 portant dénomination des colonies et territoires


composant le gouvernement général de l'Afrique occidentale française.

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,


Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854 ;
Vu le décret du 18 octobre 1904, réorganisant le gouvernement général de l'Afrique
occidentale française ;
Vu le décret du 1er mars 1919, portant division de la colonie du Haut-Sénégal-
Niger et création de la colonie de la Haute-Volta ;
Vu le décret du 4 décembre 1920, portant transformation en colonie du territoire
civil de la Mauritanie ;
Vu le décret du 4 décembre 1920, portant réorganisation administrative du Sénégal
;
Sur le rapport du ministre des colonies,
DÉCRÈTE

Article premier.

Le gouvernement général de l'Afrique occidentale française comprend :


1° La colonie du Sénégal ;
2° La colonie de la Guinée française ;
3° La colonie de la Côte d'Ivoire ;
4" La colonie du Dahomey ;
5° La colonie du Soudan français, qui comprend les territoires de l'actuelle colonie
du Haut-Sénégal-Niger ;
6° La colonie de la Haute-Volta ;
7° La colonie de la Mauritanie ;
8° Le territoire du Niger.

Article 2.

Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à celles du présent


décret.

Article 3.

Le ministre des colonies est chargé de l'exécution du présent décret, qui entrera en
vigueur à compter du 1er janvier 1921.

Fait à Paris, le 4 Décembre 1920.

Signé A. MILLERAND.
Le Ministre des colonies,
Signé A. SARRAUT.

Décret du 30 mars 1925, portant création, organisation et fonctionnement des


collèges électoraux indigènes en Afrique occidentale française

Le Président de la République française,


Vu l'article 18 du sénatus-consulte du 3 mai 1854 ;
Vu l'ordonnance du 7 septembre 1840 ;
Sur le rapport du ministre des colonies,
Décrète :
Article premier.

Il est créé dans les colonies ou régions de colonies de l'Afrique occidentale


française qui seront désignées ou déterminées par arrêté du gouverneur général en
conseil de gouvernement ou en commission permanente de ce conseil, un collège
électoral ainsi composé :
A. — Les fonctionnaires sujets français appartenant à des cadres régulièrement
constitués et justifiant de versements à la caisse locale des retraites depuis cinq ans
au moins au 1er janvier de l'année de l'établissement des listes prévues à l'article 3
du présent décret et les retraités de même catégorie.
Ne sont pas compris dans cette catégorie les fonctionnaires ou agents des cadres
constituant les forces de police, ainsi que ceux appartenant aux cadres qui ne
prévoient aucune connaissance spéciale pour y être agréés et dont les services ou la
tache sont ceux de manoeuvres ou de gardiens.
B. — Les chefs de province, de canton ou de groupements de canton.
C. — Les sujets français commerçants patentés qui réunissent les conditions
exigées des électeurs appelés à élire les membres des chambres de commerce.
D. — Les sujets français propriétaires de biens urbains immatriculés, dont la valeur
est estimée à 5.000 fr. au moins. E. — Les sujets français propriétaires ruraux
faisant valoir leur bien d'une façon pérenne et justifiant d'une mise en culture ou
d'une exploitation sur une superficie dont l'étendue sera déterminée par arrêté des
lieutenants gouverneurs.
F. — Les sujets français membres de l'ordre national de la Légion d'honneur ou
titulaires de la médaille militaire.
G. — Les sujets français ayant rendu des services exceptionnels à la cause française
et nommément désignés par les lieutenants gouverneurs.

Article 2.

Les sujets français des catégories spécifiées ci-dessus doivent, en outre, remplir,
pour être électeurs, les conditions suivantes :
1° Être âgés de vingt-cinq ans au moins au 1ter janvier de l'année de l'établissement
des listes électorales prévues à l'article 3 ci-dessous ;
2° Être domiciliés dans la colonie où Ils sont appelés à voter depuis au moins un an
au 1ter janvier de cette même année ;
3° Ne pas avoir subi de condamnation pour crime ; ne pas avoir été condamnés
pour vol, escroquerie ou abus de confiance ; ne pas avoir, dans les cinq années qui
précèdent celle de l'établissement des listes électorales, une peine
d'emprisonnement supérieure à un mois ; ne pas être en cours de peine
d'internement ou de résidence obligatoire.

Article 3.

Une commission, nommée par le lieutenant gouverneur, sur la proposition des


administrateurs chefs de circonscription, des maires, des administrateurs maires,
dressera, dans chaque cercle ou commune, la liste
électorale indigène.
Cette commission sera composée :
1° De l'administrateur chef de circonscription ou du maire ou de l'administrateur
maire, président ;
2° D'un magistrat européen ou, à défaut, d'un membre des tribunaux indigènes ;
3° D'un membre des chambres de commerce ou d'agriculture, ou, à défaut, d'un
commerçant notable ;
4° D'un chef indigène.

Art. 4.

La liste est établie annuellement, dans le courant du mois d'octobre, et affichée dans
chaque chef-lieu de cercle ou de subdivision et dans chaque mairie, du 15 au 31
octobre.
Toute réclamation pour être recevable, doit être formulée pendant cette période
d'affichage.
Ces réclamations sont présentées oralement ou par écrit aux administrateurs chefs
de cercle, aux maires ou aux administrateurs maires, et consignées sur un registre
spécial.

Art. 5.

A l'expiration de ce délai, la commission statue sur les réclamations produites et


adresse au lieutenant gouverneur, avant le 15 décembre, la liste arrêtée par ses
soins, ainsi que les dossiers des réclamations qu'elle a rejetées.
En cas de partage des voix au sein de la commission celle du président est
prépondérante.
Le lieutenant gouverneur, en conseil d'administration, statue en dernier ressort sur
les réclamations qui lui ont été transmises régulièrement, conformément aux
dispositions de l'article 4 précédent, et arrête définitivement la liste électorale.
Cette liste est publiée au Journal officiel de la colonie, et reste seule valable
pendant le cours de l'année de sa publication.

Art. 6.

Nul ne peut voter s'il n'est inscrit sur cette liste.

Art. 7.

Le collège électoral indigène participe à l'élection des membres des assemblées,


dont les textes organiques prévoient cette participation.

Art. 8.

Le ministre des colonies est chargé de l'exécution du présent décret.


Fait à Paris, le 30 mars 1925.

GASTON DOUMERGUE.
Par le Président de la République :
Le ministre des colonies,
DALADIER

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