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COURS SUR L’installation sur les côtes du komo de l’Estuaire

Le territoire du Gabon au contact des Européens

Au XVème siècle, les Européens explorent les côtes gabonaises.

II.1. L’exploration de la côte

C’est en 1472 que les portugais découvrent les côtes du Gabon, notamment le delta de l’Ogooué
(Port-Gentil). Puis, ils entrent en contact avec les riverains de l’estuaire du Komo, les Mpongwé.
Continuant leur exploration, les portugais atteignent les pays du sud-ouest du Gabon, Sette Cama et
Mayumba. En 1475, l’ensemble de la côte gabonaise est déjà exploré par les portugais.

Assimilant, la forme de l’estuaire à un manteau de marin (Gabao en portugais), ils baptisent cette
région "Rio do Gabao", d’où le nom Gabon.

II.2. Les conséquences de la découverte des côtes gabonaises : la traite négrière

Les portugais sont les premiers négriers des côtes gabonaises, suivis des Hollandais, des Français, des
Anglais… Les esclaves sont capturés à l’intérieur du Gabon par des guerriers Bakélé, Fang, Bayaka…
qui les revendent aux populations de la côte, Vili et Myénè ou directement aux négriers européens.
Les premiers esclaves enlevés du Gabon sont vendus en Caroline du Sud (USA). Au total, plus de dix
huit mille esclaves sont partis des côtes gabonaises.

Les principaux entrepôts d’esclaves au Gabon sont Nengué-awoga (dans l’Estuaire), Sangatanga
(dans les régions du Cap Lopez) du Fernan vaz, Adolinanongo (actuelle Lambaréné), Mayumba…

III. L’implantation française au Gabon

Les français s’installent officiellement sur les côtes gabonaises dans la première moitié du XIXème
siècle.

III.1. Les raisons

L’installation française sur les côtes gabonaises est motivée par :

• La raison humanitaire : lutter contre les négriers qui contrevenaient à l’interdiction de la traite
négrière et civiliser les populations par l’action des missionnaires chrétiens. En effet, abolie en 1815
dans toute l’Europe, en 1833 dans les colonies anglaises et en 1848, dans les colonies françaises, la
traite se poursuit illégalement sur les côtes africaines, notamment dans le golfe de Guinée.

• Les raisons politique et économique : La France veut créer des points d’appui pour sa flotte. En
plus, elle veut supplanter le monopole commercial de l’Angleterre dans l’estuaire du Gabon. Aussi
envoie-t-elle le lieutenant de vaisseau Bouët-Willaumez explorer la côte gabonaise.

III.2. La fondation du comptoir du Gabon

Arrivé au Gabon, Bouët-Willaumez, assisté de Broquant, signe une série de traités dits d’amitié avec
les chefs côtiers de l’estuaire.
• Le traité du 09 février 1839 : Bouët-Willaumez signe avec Antchuwé Kowe Rapotchombo (Roi
Dénis) un traité qui amène le roi Dénis à céder à perpétuité à la France une partie de ses terres, sur la
rive gauche de l’estuaire. En échange la France lui offre 20 pièces d’étoffes assorties, 10 barils de
poudre de 25 livres, 20 fusils à un coup, 2 sacs de tabac, 1 baril d’eau-de-vie et 10 chapeaux blancs.

• Le traité du 18 mars 1842 : Bouët-Willaumez signe avec Anguilet Ré-Dowé (Roi Louis) un traité qui
permet à la France d’acquérir des terres sur la rive droite de l’estuaire.

• Le traité du 27 avril 1843 : Baudin signe avec Kaka Rapono (Roi Quaben) un traité qui permet à la
France d’acquérir tout le territoire compris entre le village Quaben et le cap Estérias.

• Le traité du 28 mars 1844 : Ravony (Roi Will Glass) signe avec la France un traité qui donne à cette
dernière le village Mpongwé de Glass (Olamba).

• Le traité du 1er avril 1844 : Bouët-Willaumez signe avec les chefs Antchuwé Kowe Rapotchombo,
Anguilet Ré-Dowé, Kaka Rapono, Ravony Glass, Kringer un traité qui cède à la France tout le territoire
compris entre le cap estérias et le fond de l’estuaire.

• Le 1er août 1846 : Tous les signataires du traité du 1er avril 1844 cèdent à la France le Mont Bouët
et toutes les dépendances, le Cap Santa clara, l’île Coniquet, Owendo.

Document : Libellé du traité avec Louis Dowé

Article 1 : La souveraineté du territoire du roi Louis situé entre le village du Roi Glass et celui

de Quaben est considérée pleine et entière au Roi français.

Article 2 : Le roi Louis cède de plus en toute propriété aux français le terrain de l’ancien village de son
père pour y élever telle bâtisse ou fortification qu’il leur plaira et, s’ils changent d’idée plus tard, il
s’entendra avec eux pour un autre emplacement favorable (…).

Article 3 : Tous les bâtiments des autres nations pourront venir mouiller à l’ancre devant le village.

Article 4 : En cas de naufrage, le tiers des objets sauvés sera concédé aux sauveteurs.

Article 5 : Le roi Louis ne stipule aucune condition de cadeaux d’échange et s’en rapporte tout à

fait à la générosité du gouvernement français.

Source : Aperçu historique du Gabon. IPN /Libreville 1973

A la lecture des traités ci-dessus mentionnés, il apparaît qu’en échange de l’occupation de leurs
terres, les français apportent aux autochtones cadeaux et sécurité (militaire). Les chefs autochtones
"se rangent (…) sous la protection et la souveraineté de la France".

III.3. La fondation de Libreville

Libreville est née de la libération des esclaves. En effet, en 1846 un vaisseau français arraisonne un
négrier (l’Elizia) chargé de 261 esclaves capturés au Congo. Ils sont débarqués au Sénégal le 28 juin
1846 afin d’être soignés. Le 16 octobre 1849, les survivants de l’Elizia sont envoyés au Gabon qui
manque de main d’œuvre. Ils sont installés dans la zone de Montagne sainte. Bouët-Willaumez
donne à cette agglomération le nom de Libreville.

III.4. Les débuts de l’église chrétienne au Gabon

Les premiers missionnaires chrétiens arrivent au Gabon le 22 juin 1842. Il s’agit des pasteurs Wilson
et Griswold. Ils fondent l’église de Baraka.

Le 28 septembre 1844, le père Bessieux et le frère Grégoire débarquent au Gabon. Ils installent la
mission Sainte Marie et créent la première école française en 1845.

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