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Leçon 7 :

 O.G. – Comprendre la Conférence coloniale de Berlin.


 O.S. 1 – Enumérer les causes de la Conférence coloniale de Berlin.
 O.S. 2 – Distinguer les différentes décisions de la de la Conférence de Berlin.
 O.S. 3 – Analyser les conséquences de la Conférence coloniale de Berlin.

Introduction
Dès 1870, les puissances européennes cherchent à se tailler le maximum de zones
d’influence possible. Cependent, cette volonté impérialiste conduit à une occupation
anarchique du continent africain, rendant inévitables les risques de conflit entre
puissances européennes. Pour atténuer ces rivalités, une réunion est convoquée à
Berlin, en Allemagne.
I. Les raisons de la conférence de Berlin
1. La conquête anarchique de l’Afrique
Avec le développement des intérêts privés en Afrique, l’engagement européen
s’intensifie. On assiste à une compétition serrée entre les puissances européennes.
Chaque Etat tenait à renforcer sa puissance par la création d’un empire colonial.
En 1881, l’Angleterre s’installe dans le Bas-Niger et en 1885 en Afrique de l’Est. De
son côté, la France met la Tunisie sous son protectorat en 1881 aux dépens de la
Turquie et de l’Italie, ainsi que Madagascar en 1885. De même, les Anglais et les
Français sont présents en Sénégambie. L’Italie quant à elle s’empare de l’Erythrée
tandis que l’Allemagne annexe le Sud-Ouest africain en 1884, étend son influence au
Cameroun et au Togo et menace les Anglais en Afrique de l’Est en créant la colonie
d’Afrique orientale allemande (actuels Etats de Tanzanie, du Burundi et du Rwanda).
On constate une imbrication des diverses positions européennes. Il y a alors un
transfert des rivalités européennes en terre africaine. Ce phénomène atteint son
paroxysme dans le bassin du fleuve Congo.

2. La rivalité franco-belge au Congo

Le roi des Belges Léopold II (1835-1909, roi des Belges de 1865 à sa mort) veut
explorer et coloniser le bassin du fleuve Congo. Ainsi, il convoque, en septembre
1876, un Congrès (à Bruxelles) qui devait étudier les moyens d’« ouvrir l’Afrique à
la civilisation ». A cet effet, le Congrès crée l’Association internationale africaine
(AIA), une société privée confiée à l’explorateur et journaliste Stanley et dont le
président est Léopold II. Mais l’objectif des Belges est de placer sous leur autorité
tous les territoires parcourus par Stanley. Or, au même moment, les Français ont
envoyé dans la région Savorgnan de Brazza qui signe avec le roi des Batéké,
Makoko Ier, un traité de protectorat français le 10 septembre 1880. Outre la France et
la Belgique, d’autres puissances européennes entrent dans la compétition en raison
des opportunités offertes par le Congo.
Ainsi l’Angleterre, qui veut obtenir des privilèges commerciaux dans cette région,
signe, le 26 février 1884, avec les Portugais (déjà présents en Angola et dans
l’enclave de Cabinda) un traité par lequel elle reconnaît le contrôle de l’embouchure
du Congo par le Portugal. Mais ce traité a suscité les protestations de la Belgique, de
la France et surtout de l’Allemagne, qui est venue dans le mouvement impérialiste
sur le tard (avril 1884) et soucieuse d’établir une liberté commerciale sur le fleuve
Congo. Alors, la France et l’Allemagne proposent à l’Angleterre l’organisation d’une
conférence à Berlin afin de régler les litiges coloniaux.

II. La Conférence coloniale de Berlin

Convoquée par Bismarck (1815-1890) chancelier de l’Allemagne (1871-1890), la


réunion s’est tenue à Berlin du 15 novembre 1884 au 23 février 1885. la Conférence
de Berlin réunit les délégués de quatorze nations : Allemagne, Autriche-Hongrie,
Belgique, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Portugal,
Royaume-Uni, Russie, Suède et Turquie. Le 23 février 1885, les Etats participants
édictent, dans un « acte général », deux principes essentiels de la colonisation. Le
premier proclame la liberté de navigation sur le Niger et le Congo et la liberté de
commerce dans le bassin du Congo ; le second, aux objectifs plus vastes, développe
la théorie des zones d’influence : chacune des puissances contractantes peut
revendiquer l’annexion de territoires occupés en reculant indéfiniment ses frontières
jusqu’à ce qu’elles rencontrent une zone d’influence européenne voisine. Cette
extension territoriale suppose une occupation effective et une notification immédiate
des accords conclus avec les dirigeants autochtones aux autres puissances
contractantes. C’est par ce traité que Léopold II de Belgique a obtenu la
reconnaissance de sa souveraineté directe sur le territoire du Congo. Il s’agissait
ainsi de créer un Etat-tampon entre les possessions européennes. (En 1890, le roi
des Belges, voulant éponger ses dettes envers son pays, lègue cette souveraineté
au gouvernement de Belgique qui en fait la colonie du Congo belge).

Conclusion

La Conférence de Berlin constitue une étape importante dans l’histoire de l’Afrique et


du monde. D’un côté, elle a permis d’atténuer les rivalités coloniales. De l’autre, elle
a précipité le partage de l’Afrique. Ainsi, cette balkanisation a séparé des peuples,
accéléré l’exploitation économique du continent, soumis l’Afrique à la domination
politique et culturelle européenne et favorisé la naissance de micro-Etats au moment
des indépendances. Ce partage, qualifié d’apocalyptique, explique les nombreux
problèmes de l’Afrique d’aujourd’hui.

Bibliographie

Rioux (J. P.), La Révolution industrielle, Paris, Seuil, 1971.


Renan (E.), L’Avenir de la science, 1848.
Mantoux (P.), La Révolution industrielle, éd. Th. Génin, 1959.
Manuel d’Histoire Seconde, Belin, 1987.
Manuel d’Histoire 4e, Belin, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Nathan, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Hâtier, 1992.
Manuel d’Histoire 3e, EDICEF, 1988.

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