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Maya
Beauvallet,
Les
stratégies
absurdes,
Comment
faire
pire
en
croyant
faire
mieux,
Seuil,
coll.
Points
Essais,
2009
Introduction
Alors
que
les
hommes
sont
des
êtres
compliqués
et
peu
prévisibles,
des
«
orgues
changeantes
»
selon
Montaigne,
les
économistes
ont
développé
des
incitations
pour
encourager
les
individus
à
agir
de
telle
manière,
grâce
à
des
récompenses
ou
des
pénalités,
en
élaborant
la
stratégie
de
la
carotte
et
du
bâton.
La
mise
en
place
d’indicateurs
performants
depuis
trente
ans
influe
en
effet
les
comportements
des
individus,
mais
pas
forcément
dans
le
bon
sens.
Les
stratégies
se
révèlent
parfois
naïves
dans
le
sens
où
on
ne
peut
pas
réduire
les
comportements
des
agents
de
manière
binaire,
ils
calculent
mieux
et
plus
que
les
incitations
ou
indicateurs
le
prévoient.
La
théorie
«
d’économie
du
personnel
»
par
exemple
cherche
à
élaborer
des
incitations
plus
fines,
car
il
ne
s’agit
pas
de
condamner
ces
stratégies,
mais
comprendre
en
quoi
elles
peuvent
parfois
conduire
au
pire.
Chapitre 1. Quand on aime on ne compte pas, comment l’argent tue le plaisir
Alors
qu’aux
Etats
Unis
les
dons
du
sang
sont
rémunérés,
le
pays
manque
de
donneurs
comparé
au
RU
qui
ne
rémunère
pas
l’acte.
Bruno
Frey
met
en
évidence
les
effets
décourageants
de
telles
incitations.
Deux
motivations
poussent
les
individus
à
agir
:
celles
intrinsèques
(motivation
de
la
satisfaction)
–
celles
extrinsèques
(compensation
monétaire).
Les
deux,
contrairement
à
la
doxa,
s’annulent,
et
en
particulier
les
motivations
extrinsèques
affaiblissent
les
intrinsèques.
L’action
altruiste
est
détruite
si
elle
est
rémunérée,
il
n’y
a
plus
d’action
morale.
Dans
le
cas
des
actions
civiques
(bonnes
pour
la
collectivité
mais
qui
demandent
un
coût
aux
citoyens),
le
stockage
des
déchets
nucléaires
a
souvent
pour
réponse
la
position
du
NMBY
(pas
dans
mon
jardin).
La
théorie
des
incitations
propose
un
dédommagement,
il
existerait
un
prix
pour
vendre
à
peu
près
tout.
Mais
B.
Frey
montre
qu’en
Suisse,
en
1993,
le
gouvernement
voulait
construire
deux
lieux
de
stockages.
Le
résultat
des
entretiens
avec
les
citoyens
montre
que
50,8%
auraient
votés
pour
en
ayant
conscience
des
risques
du
projet
;
et
24,6%
seulement
auraient
accepté
avec
proposition
de
dédommagement.
L’ardeur
civique
s’effondre.
L’idée
d’une
volonté
de
dédommagement
plus
fort
ou
l’attitude
des
agents
soumis
à
leur
émotion
n’est
pas
retenues,
l’incitation
monétaire
a
été
désincitative.
Sur
le
volontariat
cette
fois
ci
(de
l’ordre
de
7%
aux
USA,
4%
en
France),
d’après
la
Swiss
Labor
Survey
de
1997,
B.
Frey
voit
que
les
incitations
monétaires
réduisent
le
temps
de
travail
des
volontaires.
L’étude
:
les
volontaires
qui
travaillent
dans
des
organisations
politiques
–
les
rémunérés
travaillent
d’autant
plus
que
le
montant
est
gros
–
mais
–
les
non
rémunérés
travaillent
plus
que
les
plus
rémunérés.
Payer
désincite
le
volontaire
(baisse
de
4h/mois),
il
faut
un
montant
minimum
pour
arriver
au
même
temps
de
travail
que
sans
rémunérations.
D’où
«
pay
enough
or
don’t
pay
at
all
».
Uri
Gneezy
et
Aldo
Rustichini
s’intéressent
au
respect
des
normes
sociales
:
dans
les
écoles
ou
les
crèches,
les
parents
doivent
venir
chercher
leur
enfant
à
une
certaine
heure,
mais
il
y
a
toujours
un
parent
en
retard.
En
Israël,
ils
mènent
une
expérience
dans
une
dizaine
de
crèches,
faire
payer
une
amende
après
dix
minutes
de
retard
au
prix
d’une
heure
de
baby-‐sitting.
Le
résultat
:
la
proportion
de
retard
a
augmenté
de
manière
régulière
(x2
à
x3).
Interprétation
:
le
contrat
crèche-‐parent
est
implicite
et
incomplet
;
avec
le
système
des
amendes,
l’équilibre
est
modifié
et
les
parents
se
disent
que
le
retard
n’est
donc
pas
grave,
il
n’en
coute
pas
plus
qu’une
heure
de
baby-‐sitting.
Chapitre 2. Le dilemme des déménageurs de piano. Comment décourager les meilleurs
Le
travail
peut
se
faire
soit
–
les
uns
avec
les
autres
–
soit
–
les
uns
à
côtés
des
autres.
Selon
le
type
de
travail,
les
indicateurs
de
performances
et
les
incitations
doivent
tenir
compte
de
l’aspect
collectif
ou
individuel.
L’exemple
canonique
des
déménageurs
de
piano
:
il
faut
être
minimum
deux,
et
il
n’est
pas
question
de
sanctionner
ou
mériter
l’un
ou
l’autre
indépendamment,
ils
sont
condamnés
à
travailler
en
équipe.
Alors
que
les
indices
de
performances
individuelles
sont
plus
difficiles
à
mesurer
que
les
indicateurs
collectifs,
il
parait
judicieux
de
se
rabattre
sur
ces
derniers
qui
développent
la
coopération
et
est
facile
à
mesurer.
Seulement,
leur
fragilité
principale
se
résume
dans
le
phénomène
du
«
passager
clandestin
»
(ne
rien
faire
et
profiter
de
l’effort
d’autrui).
Ce
raisonnement
peut
avoir
des
conséquences
collectives
fâcheuses
comme
le
non
aboutissement
d’un
projet.
La
théorie
éco
propose
deux
solutions
:
la
construction
par
l’état
(d’un
bateau
par
exemple)
qui
oblige
tous
ces
contribuables
à
payer
–
par
lune
entreprise
privée
qui
contrôle
de
près
ceux
qui
montent
dans
le
bateau.
Cependant,
ce
raisonnement
est
à
nuancer
car
par
expérience,
le
dilemme
s’épuise
en
«
jeux
répétés
»
:
le
clandestin
est
vite
soumis
à
la
pression
de
ses
pairs
et
il
change
de
comportement.
En
1987,
Andrew
Weiss
étudie
la
système
de
rémunération
dans
une
industrie
électronique.
Pendant
les
trois
premiers
mois,
le
salarié
est
payé
selon
un
indicateur
de
performance
individuelle
;
après
il
bascule
dans
un
système
de
rémunération
collective.
On
observe
alors
un
changement
de
la
production
selon
le
type
d’incitation.
Les
résultats
:
les
salariés
réduisent
leur
production,
mais
encore,
les
meilleurs
ralentissent
d’avantage
que
les
moins
bons.
Les
indicateurs
collectifs
conduisent
à
une
sorte
de
standardisation
:
pour
les
mauvais,
il
y
a
un
effet
de
sélection
(ils
partent
ou
doivent
s’améliorer)
–
les
meilleurs
sont
désincités
(pression
des
autres
à
ne
pas
en
faire
trop).
L’hypothèse
erronée
:
être
payé
selon
un
indicateur
personnel.
Pourtant,
dans
un
entreprise
ou
les
salaires
sont
fixes,
les
meilleurs
travaillent
2x
plus
que
ce
qui
est
attendu,
et
les
mauvais
80%
de
ce
qui
est
attendu.
Le
système
de
salaires
fixes
a
des
avantages
de
performance.
Daniel
Hansen
met
aussi
en
évidence
l’effet
en
U
des
incitations
collectives
(les
meilleurs
et
les
moins
bons
travaillent
moins).
Néanmoins,
il
parle
d’une
amélioration
de
la
performance
des
salariés
moyens.
Dans
deux
centraux
téléphoniques
de
la
société
American
Express,
entre
1991
et
1992,
il
observe
la
mise
en
place
d’incitation
collective
:
un
même
bonus
selon
la
performance
moyenne
des
employés.
En
moyenne,
le
temps
d’appel
s’est
amélioré
de
10%
(réduction).
Les
indicateurs
collectifs
Semelet
Camille
Fiche
économie
ont
finalement
des
effets
multiples.
Ils
fonctionnent
lorsque
le
groupe
de
salariés
à
un
fort
degré
d’homogénéité
puisqu’il
«
lisse
les
productivités
».
Chapitre 3. La stratégie du sabotage. Comment encourager les tricheurs
On
peut
aussi
travailler
les
uns
contre
les
autres.
Alors
qu’une
telle
stratégie
semble
illogique
au
sein
d’une
même
entreprise,
certains
adoptent
parfois
des
dispositifs
pour
exacerber
les
conflits
Alors
que
les
indicateurs
de
performance
collective
et
individuelle
comportent
des
inconvénients,
il
existe
un
indicateur
relatif
de
performance
qui
mesure
la
performance
d’un
salarié
par
rapport
à
celle
de
ses
collègues.
La
relativité
de
cet
indicateur
évite
les
problèmes
de
mesure.
Il
s’agit
alors
d’organiser
une
sorte
de
tournois
sportif
permanent,
avec
en
vue
une
performance
globale
pour
l’entreprise
du
fait
de
l’importance
de
la
méritocratie
qui
pousse
les
salariés
à
donner
le
meilleur
d’eux-‐mêmes.
Pourtant,
l’effet
peut
être
aussi
le
suivant
:
les
salariés
peuvent
se
contenter
de
saboter
le
travail
de
leurs
collègues.
La
compétition
pénalise
l’entraide.
C’est
ce
constat
que
le
théoricien
de
«
l’économie
du
personnel
»,
Edward
Lazear,
fait
au
niveau
des
salariés
en
situation
multitâches
(devoir
réaliser
son
travail
et
aider
les
autres),
l’indicateur
relatif
diminue
l’entraide.
Robert
et
Gerald
Garvey
valident
cette
idée
par
l’expérience
:
en
Australie
en
1988
ils
étudient
839
employés
regroupés
en
86
groupes
de
travail,
ils
doivent
répondre
à
un
questionnaire
avec
11
questions
portant
sur
l’entraide
des
autres,
et
non
d’eux-‐mêmes.
On
sait
aussi
si
l’employé
reçoit
des
rémunérations
suite
à
des
indicateurs
individuels
ou
collectifs.
Les
résultats
corroborent
le
constat
d’E.
Lazear,
et
ils
montrent
qu’une
réduction
du
«
prix
»
du
tournois
de
35dollars
par
semaine
augmente
de
30%
la
proba
d’appartenir
à
la
catégorie
des
salariés
qui
aident
le
plus.
L’esprit
compétitif
est
bon
pour
la
performance
individuelle
mais
pas
pour
celle
de
l’entreprise,
son
seul
avantage
reste
qu’il
est
plus
simple
de
classer
que
de
mesurer.
Chapitre 4. Le patineur et les moutons. Des béni-‐oui-‐oui et autres « yes men »
Le
management
à
«
l’ancienne
»
est
aussi
un
indicateur
utilisé,
de
type
subjectif.
Le
jugement
du
chef
tient
une
place
de
choix
(expérimenté,
réfléchi).
Le
problème
est
qu’il
n’est
pas
vérifiable
puisqu’il
dépend
d’une
appréciation,
c’est
une
sorte
d’évaluation
soumise
à
l’injustice
ou
le
favoritisme,
tout
dépend
du
système
d’incitation.
En
éco,
les
«
yes
men
»
(béni-‐oui-‐oui)
sont
ceux
qui
disent
oui
pour
ne
pas
déplaire
au
chef.
Ce
comportement
atteint
ces
limites
pour
l’entreprise
lorsque
le
chef
demande
une
recherche
d’info
particulière
et
que
le
salarié
se
contentera
de
donner
des
informations
bateau.
On
retrouve
ce
phénomène
des
«
yes
men
»
dans
le
sport,
et
notamment
le
patinage
artistique.
Jungmin
Lee
a
étudié
les
évaluations
des
juges
dans
les
compétitions
de
patinage
artistique
(championnats
du
monde
entre
2001
et
2003).
Il
montre
comment
l’indicateur
subjectif
produit
un
douteux
consensus.
L’évaluation
subjective
des
juges
est
elle-‐même
doublée
d’une
évaluation
de
leur
évaluation,
pour
repérer
les
écarts
de
notation
trop
importante.
A
cet
égard,
se
distinguer,
c’est
Semelet
Camille
Fiche
économie
prendre
des
risques.
Les
données
recueillies
permettent
d’isoler
les
facteurs,
notamment
celui
du
biais
en
défaveur
de
l’évaluation
exceptionnelle
des
patineurs.
Observation
:
la
note
artistique
est
plus
subjective
que
celle
technique,
mais
le
calcul
de
la
variance
montre
que
les
note
artistiques
des
juges
ont
une
variance
plus
faible
(=homogénéité)
que
pour
les
notes
techniques.
Le
système
d’incitations
des
juges
est
le
suivant
:
la
probabilité
qu’ils
soient
présent
l’année
d’après
dépend
des
notes
qu’ils
délivrent.
Cela
pousse
donc
au
consensus.
Les
juges
vont
tenter
d’anticiper
les
notes
des
autres
;
pour
les
meilleurs
patineurs,
l’enjeu
est
d’autant
plus
important
que
la
variance
doit
être
de
l’ordre
de
0.1.
La
réforme
de
2002
dans
l’évaluation
avec
l’anonymat
des
juges
a
permis
de
limiter
cette
homogénéité
et
de
libérer
les
juges
de
la
pression
qu’ils
subissent.
La
concurrence
entre
les
opinions
fait
plutôt
émerger
un
consensus
qu’il
ne
fait
émerger
des
infos
;
ce
qui
peut
être
pénalisant
au
sein
d’une
entreprise
par
exemple.
Chapitre 5. La technique du salami. Plus ça va bien, plus c’est pareil
Les
indicateurs
sont
censés
mesurer
des
réalités
difficiles
à
évaluer,
mais
il
arrive
qu’ils
ne
rendent
compte
que
de
fiction.
La
«
technique
du
salami
»
:
un
indicateur
de
performance
est
installé
dans
une
entreprise
de
charcuterie
sur
le
nombre
de
tranche
de
salami
découpé
par
jour.
Les
employés
découpent
des
tranches
de
plus
en
plus
fines
ce
qui
ne
change
pas
la
production
au
poids.
Il
n’y
a
pas
d’effet
sur
le
profit
de
l’entreprise
ou
la
conso
alors
même
que
l’indicateur
«
fonctionne
».
L’effet
salami
est
le
moins
grave
de
tous
les
effets,
on
améliore
l’indicateur
en
oubliant
l’objectif
initial.
Dans
l’éducation,
on
voit
que
les
résultats
s’améliorent
après
un
laps
de
temps
suivant
la
mise
en
place
du
test,
et
lors
d’un
changement
du
test,
les
résultats
se
détériorent.
Comme
si
il
n’était
pas
question
de
leur
niveau
global
mais
de
leur
adaptation
aux
exigences
du
test.
Robert
Linn
étudie
aux
USA
un
système
de
rémunération
et
sanction
des
écoles
sur
la
base
de
test
des
élèves
(mis
en
place
depuis
trente
ans.
Les
résultats
:
inattendus,
les
indicateurs
s’améliorent
toujours
après
la
mise
en
place
du
test,
mais
ceci
n’est
pas
dû
à
une
progression
de
leur
niveau
réel.
D’après
une
étude
en
Floride,
on
voit
même
qu’après
une
rapide
progression
de
l’indicateur,
les
taux
ont
tendance
à
décroitre
du
fait
du
désintéressement
croissant
des
élèves
pour
l’indicateur
;
ils
n’orientent
plus
leurs
efforts
dans
sa
direction.
R.
Linn
montre
aussi
que
l’introduction
d’un
nouveau
test
est
une
nouvelle
difficulté.
Néanmoins
il
est
plus
facile
de
faire
réussir
un
test
à
des
élèves
que
de
leur
faire
améliorer
leur
niveau
en
français
ou
maths.
Thomas
Kane
et
Douglas
Staiger
se
sont
intéressés
à
ces
niveaux
chez
300
000
élèves
de
Caroline
du
Nord.
Les
résultats
aux
tests
semblent
très
volatils.
Ils
montrent
qu’avec
de
telles
incitations,
les
professeurs
sont
poussés
à
se
rapprocher
de
l’objectif
de
l’indicateur
au
détriment
de
pédagogies
essentielles
pour
les
élèves
mais
que
le
test
ne
mesure
pas.
Chapitre
6.
La
loi
des
garagistes.
Plus
ça
va
mieux,
plus
ça
va
mal
Semelet
Camille
Fiche
économie
Eté
2005
on
enregistre
une
baisse
des
accidents
de
la
route,
et
parallèlement
une
baisse
des
revenus
des
garagistes.
Si
les
garagistes
avaient
le
pouvoir
de
diagnostiquer
les
révisions
nécessaires
des
véhicules,
leur
nombre
augmenterait
suite
à
la
réduction
du
nombre
d’accidents.
Jonathan
Gruber
et
Maria
Owings
ont
étudié
ce
phénomène
avec
les
médecins
gynécologues.
Entre
1970
et
1982
la
baisse
du
taux
de
fécondité
atteint
13,5%
aux
USA.
Ce
phénomène
démographique
était
une
nouvelle
dramatique
pour
les
obstétriciens
qui
y
voyaient
une
baisse
de
revenus.
Dans
cette
même
période,
on
observe
que
les
accouchements
par
césarienne
on
augmenter
de
240%
!
On
peut
faire
l’hypothèse
que
cette
hausse,
du
aussi
à
des
raisons
très
nobles
(progrès,
chgt
mode
de
vie
des
femmes…),
serait
la
réponse
à
l’incitation
«
baisse
du
taux
de
fécondité
».
En
effet,
grâce
à
des
soins
excessifs,
les
médecins
auraient
préconisé
cet
accouchement
car
il
est
plus
cher,
mais
aussi
plus
rentable
(programmable,
rapide).
Les
auteurs
ont
mené
une
étude
économétrique
expliquant
la
probabilité
de
faire
une
césarienne
selon
des
critères
particuliers
(démographique,
historique,
biographique,
institutionnel…),
entre
autre
la
densité
des
obstétriciens.
Les
résultats
:
une
corrélation
entre
la
baisse
du
taux
de
fécondité
et
une
hausse
du
taux
de
césarienne
(baisse
de
10%
implique
hausse
de
0.97points
de
%).
La
densité
des
médecins
agit
comme
une
variable
de
pression
financière,
ils
soignent
plus
lorsqu’ils
y
sont
incités
financièrement.
Cependant,
soigner
plus
c’est
parfois
soigner
trop
et
il
importe
d’examiner
les
effets
collatéraux
sur
les
agents
non
directement
concerné
par
ce
gain.
Chapitre
7.
Ne
jamais
remettre
à
demain
ce
qu’on
peut
faire
dans
six
mois.
Comment
se
reposer
entre
deux
évaluations
Fixer
des
objectifs
à
long
terme
:
atteindre
un
seuil
ou
remplir
des
quotas
;
voilà
un
dispositif
qui
semble
incontournable.
Et
pour
preuve,
il
fonctionne,
mais
le
problème
est
que
les
salariés
en
reste
là.
A
NY,
un
hôpital
met
en
place
un
système
d’incitation
avec
un
seuil
de
mortalité
à
ne
pas
dépasser
au
bloc
opératoire.
Le
taux
n’était
plus
dépassé,
mais
les
chirurgiens
opéraient
moins,
surtout
les
cas
les
plus
grave
:
les
patients
mourraient
dans
le
chambre
et
non
plus
au
bloc.
Ce
cette
façon,
ils
attendent
le
bon
moment
pour
fournir
leur
effort,
«
rien
ne
sert
de
courir,
il
faut
partir
à
point
».
Comment
les
recruteurs
vont-‐ils
répartir
leur
effort
dans
le
temps
?
D’après
l’étude
de
125
agents
dans
le
district
de
Chicago,
B.
Asch
établis
une
moyenne
en
1986
de
2,59
recrues
par
mois
et
par
Semelet
Camille
Fiche
économie
agents.
Il
observe
le
nombre
de
contrats
signés
ou
de
recrutements
signés
par
l’agent
en
fonction
du
mois
de
l’année.
Les
constats
:
la
productivité
des
agents
augmentent,
et
particulièrement
les
trois
derniers
mois
de
l’année.
Ceci
peut
s’expliquer
ainsi
:
les
agents
travaillent
moins
en
début
d’année
en
privilégiant
les
loisirs
et
concentrer
leur
effort
après.
L’incitation
a
eu
pour
effet
de
modifier
les
cycles
de
travail,
on
fait
tout
et
le
plus
tard
possible
;
même
à
l’armée.
Il
y
a
aussi
une
tendance
à
l’homogénéisation
de
la
productivité
des
agents.
Le
timing
joue
un
rôle
et
les
efforts
sont
fournis
au
bon
moment.
Enfin,
on
remarque
aussi
une
chute
de
la
productivité
après
la
récompense,
soit
le
salarié
estime
qu’il
a
«
trop
»
travaillé,
soit
il
décide
la
date
où
il
signera
des
contrats.
La
manipulation
du
cycle
éco
implique
des
ruptures,
et
pourtant,
cette
méthode
est
utilisée
car
–
avoir
des
objectifs
c’est
pouvoir
se
rassurer
quand
on
les
atteints
sur
sa
maîtrise
des
choses
–
les
agents
cherchent
à
maximiser
leur
utilité,
ie
ils
souhaitent
toujours
plus
et
pour
obtenir
leur
récompense,
il
reportera
l’effort
le
plus
tard
possible
pour
profiter
de
la
récompense
tout
de
suite
après
l’effort.
Le
problème
reste
que
dans
l’armée
par
exemple
la
qualité
du
recrutement
est
incertaine
(passer
à
côté
de
bonnes
recrues).
Autre
problème
:
Paul
Oyer
en
1998
étudie
les
salariés
des
professions
commerciales
qui
ont
la
variation
de
revenu
infra-‐annuelle
la
plus
importante.
Il
étudie
surtout
«
l’effet
fiscal
»
(les
salariés
travaillent
surtout
en
fin
d’année,
lorsque
les
comptes
vont
être
bouclés).
Résultats
:
les
ventes
augmentent
de
2,7%
le
quatrième
trimestre.
Cette
hausse
est
due
à
une
réduction
des
prix
(de
1,7%)
pour
augmenter
la
consommation,
et
par
un
effort
de
vente.
L’impact
de
tels
résultats
:
un
effet
pervers
qui
aboutit
à
une
inefficacité
collective.
Chapitre 8. De quelques effets indésirables. Comment déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Les
indicateurs
de
performances
ont
des
effets
parfois
imprévus.
Ken
O’Brien,
un
joueur
de
football
au
plus
haut
niveau
dans
les
années
80
avait
le
seul
défaut
de
rater
beaucoup
de
passes
et
de
donner
la
balle
à
ses
adversaires.
Son
équipe,
Les
New
York
Jets,
lia
alors
le
montant
de
son
salaire
à
un
indicateur
de
passes
manquées.
Les
résultats
étaient
là,
mais
avec
un
problème
:
il
ne
passait
plus
la
balle
à
ses
propres
coéquipiers.
Pousser
les
agents
à
atteindre
tel
ou
tel
indicateur
revient
à
leur
faire
améliorer
des
tâches
mesurables,
alors
même
que
la
qualité
est
cruciale
et
moins
quantifiable.
Linda
Butler
étudie
le
système
de
financement
des
recherches
aux
USA.
Les
financements
du
gouvernement
sont
croissants
en
fonction
du
nombre
de
leurs
publications
dans
les
revues
réputées
«
bonnes
»
(le
nombre
de
publication
compte
pour
12%).
Suite
à
une
inflation
des
fonds
liés
à
la
publication,
la
valeur
de
la
recherche
à
augmenter
et
les
chercheures
ont
finalement
augmenté
leur
publication
dans
les
«
mauvaises
revues
».
Le
mécanisme
de
l’incitation
:
la
quantité
prime
au
détriment
de
la
qualité.
Le
service
public
peut-‐il
utiliser
les
mêmes
indicateurs
de
performances
que
les
entreprises
privées
pour
faire
des
bénéfices
?
Du
fait
de
la
multiplicité
des
tâches
à
accomplir,
les
salariés
sont
parfois
amenés,
suite
à
la
mise
en
place
d’indicateurs,
à
délaissés
certaines
tâches
non
mesurables
par
les
indicateurs
au
profit
des
autres.
Olivier
Hart,
Andrei
Shleifer
et
Robert
Vishny
s’intéressent
aux
prisons
publiques
et
privés
(de
l’ordre
de
3%)
aux
USA
et
montre
que
ce
délaissement
peut-‐être
Semelet
Camille
Fiche
économie
dommageable.
Les
prisons
privées
sont
en
moyennes
10%
moins
chères
que
les
publics.
En
termes
de
qualité,
l’évaluation
est
plus
complexe,
l’ACA
(american
correctionnal
Association)
propose
463
standards
qui
servent
d’indicateurs
à
la
qualité
des
prisons.
Cependant,
ces
règles
sont
très
vagues
concernant
l’usage
de
la
force
et
la
qualité
des
gardiens
nécessaires.
Finalement,
dans
les
prisons
privés,
il
semble
que
le
faible
coût
aille
de
pair
avec
les
la
faible
qualité.
Comme
les
indicateurs
de
qualités
ne
sont
pas
facilement
mesurables,
ils
sont
délaissés
au
profit
d’une
réduction
des
coûts.
Cela
donne
lieu
à
des
situations
telles
que
la
révolte
du
18
juin
1995
dans
une
prison
du
New
Jersey
dirigé
par
l’entreprise
ESMOR,
où
les
gardiens
se
sont
rués
sur
les
téléphones
pour
appeler
la
police
du
fait
de
leurs
faibles
compétences.
Chapitre 9. La tête du client. Comment favoriser les inégalités.
En
1990,
le
CJRA
aux
USA
devait
réduire
les
délais
de
justice,
il
a
donc
mis
en
place
un
indicateur.
Les
résultats
se
sont
toute
suite
fais
sentir
:
une
réduction
des
délais,
mais
accompagné
d’une
hausse
du
coût
monétaire
des
affaires
(avocats
plus
sollicités,
travail
dense)
et
le
temps
des
affaires
standards,
à
durée
moyenne,
a
lui
augmenté
car
les
agents
se
concentrent
sur
les
deux
extrémités
de
la
distribution
du
système,
ie
les
affaires
brèves
et
celles
longues.
Dans
les
relations
salariés
usagers
des
services
publiques
:
la
salarié
va
tourner
ses
efforts
vers
des
usagers
avec
plus
de
qualité
pour
améliorer
son
indicateur.
Exemple
:
le
programme
de
formation
des
chômeurs
aux
USA
(JTPA)
illustre
l’arbitrage
nécessaire
entre
les
incitations
et
les
inégalités
:
le
personnel
est
incité
financièrement
à
améliorer
le
taux
de
placement
des
chômeurs
;
ils
vont
donc
se
concentrer
sur
les
chômeurs
les
plus
faciles
à
placer,
et
non
ceux
qui
ont
le
plus
besoin
de
ce
programme.
Déjà,
seul
un
nombre
limité
de
chômeur
peut
participer
à
la
formation
du
JTPA,
et
la
probabilité
d’intégrer
ce
dispositif
dépends
des
plusieurs
variables
positivement
corrélées
avec
la
probabilité
de
retrouver
un
emploi.
La
sélection
est
donc
biaisée.
Le
critère
de
réinsertion
est
l’indicateur
du
JTPA
(taux
de
placement
trois
mois
après
la
formation).
Les
résultats
d’une
analyse
économétrique
montrent
que
les
centres
de
formations
tiennent
bien
compte
de
la
probabilité
de
retrouver
un
emploi
au
moment
de
leur
sélection.
La
variable
éducation
est
la
plus
discriminante,
vient
ensuite
le
fait
d’être
urbain
qui
diminue
de
10%
les
chances
de
sélection.
Si
la
sélection
aurait
été
faite
de
manière
aléatoire,
on
aurait
une
baisse
de
9,1%
du
taux
de
placement.
L’effet
pervers
des
indicateurs
est
ici
de
prendre
soin
de
certain
client
au
détriment
d’autres
pour
améliorer
l’indicateur.
Les
indicateurs
:
recueillir
des
infos,
les
saisir
et
les
transmettre.
A
priori
c’est
un
travail
à
la
portée
du
premier
venue,
mais
ce
sont
les
plus
intéressés
qui
s’occupent
de
ces
indicateurs
et
qui
peuvent
finalement
manipuler
les
informations
à
loisir.
En
1997,
Pascal
Courty
er
Gerald
Marschke
étudie
le
Job
Training
Partnership
Act.
Le
JTPA
avait
pour
but
d’augmenter
le
«
capital
humain
»
des
chômeurs,
soit
d’améliorer
leur
compétence.
Le
Congrès
retient
alors
comme
mesure
le
taux
de
placement,
il
s’agit
d’un
système
incitatif
(un
chômeur
est
Semelet
Camille
Fiche
économie
libre
d’intégrer
un
centre
et
reste
en
formation
pendant
une
durée
variable.
Dans
un
premier
temps,
les
centres
de
formation
ne
renseignèrent
que
les
chômeurs
ayant
trouvé
un
emploi
à
la
fin
de
la
formation,
le
taux
était
donc
proche
de
100%
!
Après
5
ans
le
ministère
du
Travail
découvrit
enfin
la
supercherie
et
obligea
les
centres
à
communiquer
leur
vrai
chiffre
:
les
centres
continuèrent
selon
la
méthode
«
business
as
usual
»,
mais
communiquaient
tout
de
même
les
chiffres
après
les
trois
mois
suivant
la
fin
de
la
formation.
La
deuxième
manipulation,
celle
de
la
date
:
les
années
fiscales
se
terminant
en
juillet,
on
observait
un
pic
de
fin
de
formation
en
juin
pour
augmenter
les
taux,
mais
cela
n’a
aucun
rapport
avec
une
hausse
du
capital
humain
(les
formations
débutent
aléatoirement
au
cours
de
l’année).
Troisième
manipulation
:
joué
sur
les
mots,
qu’est-‐ce
qu’être
employé
veut
dire
?
Suite
aux
incitations,
les
centres
placent
d’autant
plus
les
chômeurs
dans
des
empois
à
court
terme
et
pas
de
bonne
qualité.
Le
ministère
a
donc
voulu
mesurer
le
taux
d’emploi
trois
mois
après
le
début
du
premier
emploi.
Les
centres
ont
alors
cherché
à
maintenir
au
maximum
les
emplois
par
divers
moyens,
passé
cette
date
s’en
sont
complètement
désintéressés.
Le
taux
d’emploi
n’a
donc
pas
été
amélioré,
signer
un
objectif,
c’est
garantir
de
le
réaliser
mais
d’en
rester
là
aussi.
Les
centres
jouent
aussi
sur
leur
stock
:
s’ils
ont
atteint
leur
objectif
avant
la
fin
de
l’année,
ils
garderont
en
réserve
des
bons
candidats
pour
les
comptabiliser
dans
la
performance
de
l’année
suivante.
Finalement,
une
cascade
de
stratégie
déjoue
le
dispositif
car
ce
sont
les
intéressés
qui
renseignent
l’indicateur.
Ils
ont
une
connaissance
du
contexte
éco
que
n’ont
pas
la
hiérarchie,
ce
qui
leurs
permettent
de
mieux
maitriser
les
infos
et
de
les
manipuler.
Avant
les
indicateurs,
les
employés
cherchaient
à
améliorer
l’employabilité
des
chômeurs,
même
s’ils
n’étaient
pas
très
ardents
à
la
tâche.
Chapitre 11. La valeur du chercheur. Quand on ne sait plus très bien ce que l’on observe
Les
indicateurs
doivent
aider
au
diagnostic
et
orienter
les
actions
en
traduisant
simplement
des
données
objectives
et
difficiles
à
apprécier.
Dans
les
cas
les
plus
durs,
les
indicateurs
ont
parfois
tendance
à
complexifier
d’avantage
ce
qu’il
était
censé
simplifier.
La
bibliométrie
rend
compte
de
cet
aspect
avec
l’évaluation
des
performances
de
la
recherche.
L’indicateur
repose
sur
deux
critères
:
nombre
de
publication
d’un
chercheur
–
le
nombre
de
citations
de
ses
travaux
ailleurs.
L’INRIA
en
France
en
mai
2007
publie
ses
recherches
sur
les
outils
bibliométriques
:
90%
des
articles
publiés
ne
sont
cité
nulle
part
(ccl
:
les
chercheurs
sont
nuls,
ou
la
bibliométrie
raconte
n’importe
quoi).
Mais
cela
suppose
plutôt
une
erreur
de
mesure
:
la
Thomson
Company
fournit
les
instruments
de
mesure
de
la
recherche
et
elle
utilise
elle-‐même
le
Web
of
Science
qui
relate
les
différentes
revues
scientifique
:
l’indicateur
Science
Citation
Index
est
calculé
sur
cette
base
depuis
1964.
Mais
il
existe
des
concurrents
à
cette
évaluation
de
la
recherche,
notamment
avec
Google
Scholar,
de
nombreux
outils
sophistiqués
sont
apparus
(Anne-‐Will
Harzing
et
le
«
Publish
or
Perish
»
-‐
J.
E.
Hirsh
et
l’index
h
–
Jin
Bihui
et
le
a-‐index…)
et
qui
mesurent
de
manière
différentes.
Selon
la
manière
dont
on
compte
les
citations
ou
les
publications,
on
n’obtient
pas
le
même
résultat.
Mais
le
problème
vient
surtout
de
la
différence
de
niveau
et
de
qualification
des
institutions
qui
publient.
Erreurs
de
mesure
relatées
par
l’INRIA
:
les
individus
chercheurs
sont
durs
à
identifier
(les
patronymes
mal
orthographiés,
les
individus
changent
des
fois
de
noms)
–
les
articles
recensés
sont
parfois
complexes
à
identifier
(les
recherches
publiés
plusieurs
fois
sous
différentes
formes,
dans
leur
version
préliminaire,
puis
dans
celle
finale)
–
les
trois
bases
de
données
ne
comptabilise
pas
les
livres,
ce
qui
pose
problème
pour
des
disciplines
telles
que
la
socio,
l’histoire,
la
philo
–
selon
les
modes
de
calcul,
les
chercheurs
peuvent
avoir
d’excellente
note
alors
qu’ils
ne
produisent
rien
du
tout
(le
h-‐
index
par
exemple
dépend
de
l’âge,
le
chercheur
peut
être
cités
par
ses
paires
alors
même
qu’il
ne
produit
rien,
cet
indicateur
ne
mesure
en
aucun
cas
l’effort).
Par
une
comparaison
des
systèmes
de
données,
on
voit
que
presque
deux
citations
sur
trois
sont
suspectes.
La
solution
:
les
chercheurs
s’autoévaluent,
ils
savent
mieux
que
personne
ce
qu’ils
ont
publié,
les
différences
avec
les
données
des
bases
sont
frappantes.
Chapitre 12. La politique du chiffre. Quand on ne sait plus très bien ce que l’on cherche
L’exemple
de
la
justice
qui
est
mal
jugée
par
les
citoyens,
il
faudrait
mettre
en
place
des
indicateurs
pour
la
pousser
à
faire
mieux.
Mais
comment
définir
le
mieux
?
Il
est
toujours
préférable
de
déterminer
un
objectif
avant
de
construire
un
instrument.
Mais
ce
n’est
pas
si
simple.
Des
chercheurs
se
sont
déjà
posé
la
question
de
savoir
ce
qu’est
une
justice
de
qualité
et
quels
sont
ses
objectifs.
Par
l’étude
de
cas
étrangers
:
la
mise
en
place
en
1987
aux
USA
de
la
TCPS
induisait
un
brouillard
encore
plus
épais
(pas
de
consensus
sur
les
objectifs,
pas
de
définitions
de
la
«
performance
»…).
Finalement,
ils
arrivent
à
mettre
en
place
cinq
objectifs,
avec
en
plus
22
standards
et
75
indicateurs.
Rien
n’est
laissé
au
hasard
et
le
travail
est
fait
méticuleusement.
Alors
que
le
projet
initial
était
de
rendre
plus
lisible
les
dépenses
publiques
et
l’efficacité
de
la
gestion,
la
profusion
des
détails
et
des
contrôles
demandent
en
1994
le
secours
d’interprètes.
Au
niveau
de
l’impartialité
définit
par
les
indicateurs,
elle
harmonise
le
travail
des
magistrats
mais
se
heurte
à
un
mur
dans
les
cas
les
plus
délicats.
L’impartialité
se
dit
aussi
à
plusieurs
niveaux
de
mesure
et
d’interprétation.
Le
Canada
s’est
livré
lui
aussi
à
l’évaluation
de
son
système
judiciaire
en
plaçant
également
l’impartialité
comme
objectif
général,
mais
mesurer
selon
différents
critères.
La
France
a
fait
pire
en
mettant
en
place
un
système
d’indicateur
très
précis
de
son
système
judiciaire
sans
faire
allusion
au
notions
d’impartialité
ou
égalité
;
les
objectifs
de
la
LOLF
(loi
organique
relative
aux
lois
de
finance)
en
2007
:
rendre
des
décisions
de
qualité
dans
des
délais
raisonnables
en
matière
civile
–
pénale
–
amplifier
et
diversifié
la
réponse
pénale
–
améliorer
l’exécution
des
décisions
pénales
–
maitriser
la
croissance
des
frais
de
justice
–
garantir
un
enregistrement
rapide
des
décisions
judiciaires
et
accélérer
la
délivrance
des
bulletins.
Les
listes
d’indicateurs
relatives
aux
objectifs
sont
très
détaillées.
Les
listes
sont
pour
autant
utiles
car
elles
renseignent
les
magistrats
des
objectifs
sous-‐jacents.
Le
problème
réside
dans
la
dualité
de
la
justice
:
alors
qu’elle
«
produit
»
elle
«
rend
»
aussi
la
justice,
on
a
donc
une
dimension
sociale
qui
pourrait
être
évalués
avec
des
indicateurs
de
discriminations
par
exemple.
La
définition
des
objectifs
est
primordiale
car
elle
donne
un
sens
à
l’action
et
ne
doit
pas
être
auto
générée
par
l’indicateur
mais
définie
par
les
acteurs
au
niveau
politique.
Semelet
Camille
Fiche
économie
Comment faire couler les bateaux dans le port de Stockholm
Deux
indicateurs
ont
joué
un
rôle
dans
la
crise
des
subprimes
de
2007.
Que
ce
soit
les
«
working
rich
»
selon
l’expression
d’Olivier
Godechot
qui
cherchaient
à
avoir
le
maximum
de
bénéfices
en
oubliant
les
règles
primordiales
de
sécurité
;
et
les
indicateurs
de
marchés
financiers
qui
ont
mal
évalué
et
signaler
l’ampleur
de
la
menace
des
mauvais
actifs
détenus
par
les
banques.