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Mohamed Cherif

3°9
Année Scolaire : 2015-2016

Porte Vue
Histoire Des
Arts
L’histoire des arts est l’étude des œuvres d’art, elle examine les conditions de créations, le
role des artistes ou encore l’importance du public à travers le temps selon le contexte
religieux, culturel et politique.
Art,
Etats,Pouvoirs
Le Dictateur

Brève biographie de l’auteur : Charles Chaplin est né en 1889 (quelques jours avant un certain Adolf
Hitler…), dans l’un des quartiers les plus pauvres de Londres. En 1914, il débute au cinéma (muet) et
impose le personnage de Charlot. Il tourne de nombreux films, dont The Kid (1921), La ruée vers l’or
(1925), Le cirque (1928), Les lumières de la ville (1931)… et deux chefs d’œuvre : Les temps modernes
(1936) et le Dictateur (1940). Après la guerre, l’Amérique le rejette. Au temps du maccarthysme, il est
accusé de bolchevisme. Il est interdit de territoire américain en 1952. Cependant sa popularité
mondiale reste intacte (même si ses films n’ont plus autant de succès). A la fin de sa vie, il se retire en
Suisse où il s’éteint discrètement la nuit de Noël 1977, entouré de ses enfants …

Contexte (historique, social, artistique) : 1933 : Hitler est au pouvoir. A la tête du parti Nazi, il met en
place une politique raciste, nationaliste, populiste et guerrière. Il multiplie les agressions qui
conduisent en 1939 à la 2e guerre mondiale. Charlie Chaplin conçoit ce film en 1939, alors que la
guerre n’a pas encore éclaté. Il le réalise film en 1940, alors que les Etats-Unis ne sont pas encore
entrés en guerre.

Analyse de l’œuvre Forme : « The Great Dictator » : premier film parlant réalisé par Charles Chaplin.
Production : United Artists. Film en noir et blanc. Durée : 2 h. Sortie en salles : 1940 (1945 en France)
Charles Chaplin est à la fois le réalisateur, scénariste, acteur (rôles du dictateur Adénoïd Hynkel et du
barbier juif). Il a même composé une partie de la musique du film.

Technique : Scène « Hynkel maître du monde ». C’est une séquence chorégraphique où Hynkel
danse avec un globe terrestre. En fait, il joue avec le monde, qu’il tient entre ses mains et qui peut lui
éclater au visage (ce qui se produit à la fin de cette séquence). L’élégance avec laquelle Chaplin
exécute cette chorégraphie séduit et glace en même temps. La séduction de ce ballet, auquel ne
manque que le tutu de la danseuse étoilée, ne sont-elles pas l’arme la plus terrifiante et la plus
perverse du pouvoir absolu ? (Joël Magny) Le fond sonore est le 1er acte du prélude de Lohengrin, de
Wagner.

Signification : C’est une dénonciation de l’Allemagne nazie, antisémite, nationaliste, une


dénonciation de la brutalité du régime, de la folie, de la mégalomanie du dictateur Adénoïd Hinkel
(alias Adolf Hitler)… Il joue avec le monde, ce qui nous ramène à l’idée de conquête de l’espace vital,
à l’idée de guerre, voire de fin du monde (le globe explose) C’est une œuvre politique, qui dénonce le
nazisme, qui incite peut-être les Etats-Unis à entrer en guerre ? Œuvres liées, références : « La vie est
belle » de Roberto Benigni, « To be or not to be » (Lubitsch)
Guernica

1. Présentation de l’œuvre : Guernica est une peinture (huile sur toile) peinte en 1937 par le peintre
Espagnol Pablo Ruiz Picasso. C’est une œuvre aux dimensions exceptionnelles : 3.51m x 7.52 m, qui
représente le village basque de Guernica, bombardé par les forces nazies le 26 avril 1937.

2. Contexte : Cette œuvre doit impérativement être replacée dans son contexte historique pour être
comprise. En 1936, l’Espagne est une République depuis 5 ans mais cette République connaît bien
des difficultés et les chefs de l’armée espagnole y sont hostiles. Avec à leur tête les généraux Franco,
Mola et Sanjurjo, ils se soulèvent et engagent une guerre civile qui opposera le camp « Nationaliste »
(les militaires, une partie du clergé, des politiques de droite… soutenus par l’Allemagne nazie et
l’Italie fasciste) au camp « Républicain ». Le début du soulèvement a lieu le 18 juillet 1936. Les villes
de Madrid et Barcelone seront des fronts de résistance républicains, ainsi que le Nord de l’Espagne,
dont le Pays Basque. En 1937 le Général Mola, décidant d’affaiblir le front Nord, demande l’aide de
l’Allemagne nazie. C’est ainsi que le 26 avril 1937 la Légion Condor bombarde Guernica. Pourquoi
Guernica ? C’est une petite ville du Pays Basque, symbole des libertés du peuple Basque, et qui
s’oppose aux Nationalistes. Elle sera bombardée un jour de marché, la Légion Condor s’attaquant
délibérément à un objectif civil. Picasso a peint ce gigantesque tableau en quelques semaines, juste
après l’annonce de ce massacre. Le Guernica fut exposé pour la première fois dans le pavillon
espagnol de l’exposition Universelle de Paris, en 1937. 3. Analyse : Il s’agit d’une huile sur toile de
3.51m par 7.52m, elle est uniquement colorée de noir, blanc et diverses nuances de gris parfois
bleuté, sans doute pour traduire la terreur et le deuil. Ce tableau contient des figures humaines et
animales.  Au sol, se trouve un soldat dont l’épée est brisée, le visage (détaché du reste du corps)
est agonisant. Il pourrait représenter l’écrasement de la résistance républicaine.  A gauche du
tableau, juste au-dessus de la tête du soldat se trouve une femme qui rappelle le figure de la piéta,
ou Marie tenant le corps de son fils, Jésus. Cette femme porte son enfant mort, elle lève les yeux au
ciel hurlant sa douleur et son désespoir. Nous observons que ses yeux sont en forme de larmes et sa
langue pointue, comme une arme.  Du même côté du tableau, se trouve un taureau assez
imposant. Il est un symbole de l’Espagne et pourrait aussi représenter la brutalité, la cruauté des
Nationalistes.  Si nous déplaçons notre regard vers la droite nous voyons un cheval blessé, lui aussi.
Placé au centre du tableau, il pourrait être symbole du peuple martyrisé, en opposition au taureau.
Comme la femme à l’enfant lui aussi a une langue pointue comme une arme. Cette langue serait-elle
le symbole de la force de l’expression contre la violence et la barbarie ? L‘arme ultime ?  Ensuite,
nous voyons deux femmes dont l’une tient une lampe et l’autre s’enfuit en direction de la lumière.
Leurs regards sont portés vers la lumière, il y a donc une lueur d’espoir dans ce désastre.  Enfin, à
l’extrême droit du tableau, une femme est prise par les flammes d’un incendie. Elle exprime elle
aussi la souffrance et la mort du peuple. Ses bras tendus vers le ciel vous rappellent-ils l’homme qui
est sur le point d’être fusillé dans le tableau « 3 de mayo », de Goya ? D’un point de vue plus général,
si nous nous attachons aux couleurs du tableau, nous pouvons penser que Picasso a peint cette
œuvre cubiste en créant en même temps l’impression d’une photo de presse. Cette hypothèse a du
sens, car n’oublions pas que Picasso vivait à Paris en avril 1937 et qu’il apprit le bombardement par la
presse. Le « Guernica » se trouve dans le musée d’art contemporain madrilène Centro Cultural de
Arte Reina Sofia depuis 1981. Pendant la dictature de Franco, il n’était évidement pas le bienvenu en
Espagne et était exposé au MoMA (Museum of Modern Art) de New York. 4. Interprétation : Par la
création de ce tableau, Pablo Picasso exprime le sentiment d’horreur que lui procure l’événement du
bombardement de Guernica, c’est évident. Mais son œuvre est aussi la dénonciation de la violence
franquiste et nazie. En effet, Picasso aurait déclaré lors de l’élaboration du tableau : « Dans le
panneau auquel je travaille et que j'appellerai Guernica et dans toutes mes œuvres récentes,
j'exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de
douleur et de mort. » Chaque élève doit donner son sentiment par rapport à l’œuvre : l’aimezvous ?
Pourquoi ? N’oubliez pas que l’œuvre d’art n’a pas forcément une fonction décorative, il ne s’agit pas
de savoir si vous aimeriez avoir une reproduction du Guernica dans votre salon mais de savoir ce que
vous appréciez ou n’appréciez pas dans chaque œuvre. N’oubliez pas non plus que vous n’êtes pas
obligés d’aimer les œuvres proposées !
Espoir De Paix

Description : c’est une accumulation de 78 chars d'assaut, jeeps et pièces d'artillerie diverses
(canons,…) coulés dans du béton. Le monument se développe à la verticale, en prenant la forme d’un
parallélépipède rectangle.

Particularité technique : La plus grande sculpture faite par Arman à ce jour. Une des plus grandes
sculptures contemporaines dans le monde.

Rôle du titre : "Espoir de Paix"permet de dénoncer de manière ironique la folie des hommes.

Sens voulu par l’artiste : L’oeuvre symbolise la paix retrouvée. Elle s’accorde remarquablement par
sa taille, sa découpe, son aspect d'ensemble, à cette image de la ville qu'une sinistre actualité réduisit
longtemps à la vision d'immeubles éventrés. Elle concentre et la cause et ses effets : elle mêle les
machines de guerre au résultat de leurs destructions.

Sens perçu par le spectateur : On se prend à rêver d'un temps où toutes ces machines à tuer seraient
noyées dans de pareilles masses de béton, matériau qui les empêche ainsi de nuire à jamais. On peut
aussi y voir une sorte de fortification et un ouvrage militaire. De plus, il est à coté du Ministère de la
défense, sur la route de Damas. Moyens plastiques évoquant l’idée de mémoire Le choix d’ériger un
monument (ouvrage d’architecture ou de sculpture destiné à perpétuer le souvenir). L’auteur de ce
monument, le sculpteur français ARMAN est mort à New York le samedi 22 octobre 2005. Il avait 76
ans et avait choisi la nationalité américaine en 1973.
L’affiche
Rouge
LE CONTEXTE HISTORIQUE - Seconde guerre mondiale, lors de la domination de l'Allemagne nazie sur
l'Europe et de la collaboration des Etats occupés avec le pouvoir nazi (pour la France le
gouvernement de Vichy ou de l’Etat français) –

Lieu : France occupée (chef de l'Etat = le maréchal Pétain).

En 1955, on inaugure à Paris une rue « Groupe Manouchian », du nom du poète arménien chef d'un
groupe de résistants étrangers, fusillé par les Allemands avec ses compagnons le 21 février 1944.
L'annonce de leur condamnation s'était faite par une affiche reproduisant leurs photographies,
placardée sur les murs de Paris en 150.000 exemplaires et qui est restée sous le nom de « l'affiche
rouge. Le choix des couleurs participe de la volonté de capter, de loin, l’œil des passants. Au rouge,
couleur du sang, des « crimes commis », mais aussi du communisme, répond le noir symbole de mort
et de violence Deux textes ou bandeaux structurent l’’affiche : - Une question : Des libérateurs ? -
Une réponse : La libération par l’armée du crime ! Les hommes représentés sur l’affiche se font
passer pour des libérateurs, alors qu’ils ne sont que des criminels. COMPOSITION Mise en page
agressive, censée susciter la peur du passant. Dix portraits d’hommes en noir et blanc dans des
médaillons cerclés de noir sur fond rouge. Leur disposition dessine une flèche, dont la pointe
s’achève sur le visage du chef, Missak Manouchian. Retouchées pour masquer les traces de torture,
ces photos évoquent délibérément celles de détenus de droit commun. La flèche ainsi créée désigne
à son tour six photos illustrant les accusations retenues contre les résistants : assassinats, caches
d’armes, déraillements et autres actions de sabotage. Des légendes, enfin, indiquent le nom, la
nationalité, les convictions politiques…et l’appartenance au peuple juif. (= individus à éliminer selon
la doctrine nazie), EN HISTOIRE HOMMES DE L’AFFICHE - Après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne
nazie, des communistes deviennent résistants (=après juin 1941). Un mouvement de résistance
particulier, au sein de la résistance communiste se développe : la MOI (Main d'œuvre immigrée) - La
MOI fut d'abord une organisation de type syndical (= défense des intérêts professionnels),
regroupant les travailleurs immigrés de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU). Ce
mouvement regroupe des travailleurs étrangers dont beaucoup avaient fui les dictatures
européennes alliées des Nazis (Espagnols, Italiens, Hongrois) ou étaient des rescapés du génocide des
Arméniens. Certains d’entre eux étaient Juifs et athées, engagés dans le parti communiste. - Après la
1ère grande rafle contre les Juifs, dite rafle du "Vel d'Hiv", le 15 juillet 1942, les groupes parisiens
s'engagent un peu plus dans l'action et l'organisation donne naissance à un groupe armé au sein des
FTP (Franc tireurs et partisans), les FTP-MOI, dont le dirigeant fut Joseph Epstein. - Pistés par la
Brigade spéciale n° 2 (BS2) des Renseignements généraux, un service français donc, presque tous les
combattants de la MOI sont repérés à la fin de l'été 1943. A l'automne 1943 la police française les
arrêta .Ils furent alors livrés aux Allemands. Le 15 février 1944 s’ouvrit à Paris, devant le tribunal
militaire allemand, le procès de vingt-trois membres du groupe dirigé par Missak Manouchian. -
Condamnés à mort, ils furent exécutés le 21 février 1944 au Mont Valérien. Olga Bancic, la seule
femme du groupe, fut transférée en Allemagne pour y être décapitée. CONCLUSION OBJECTIFS DE
L’AFFICHE L’affiche veut montrer l’image de la Résistance selon l’occupant et le régime de Vichy : des
« terroristes apatrides », une « armée du crime » dressée. Affiche destinée à choquer le spectateur, à
susciter chez lui un sentiment d’indignation à l’égard des terroristes. Est censée révéler la vérité sur
leurs activités, leurs méthodes, afin de mettre en garde les Français qui voudraient les soutenir, les
protéger ou les rejoindre. Présente ces résistants comme des fous dangereux, des criminels sans
scrupules, des terroristes dont il faut se méfier. Etrangers, Juifs et communistes = criminels
dangereux à éliminer. Les Français doivent aider l’occupant allemand à les supprimer.
Art, Créations,
Cultures
Palette

La légende L’artiste : Tony CRAGG né en 1949, 63 ans

Nationalité : Anglaise

Le titre : Palette

La date de réalisation : 1985, fin du XXe siècle

La technique : Installation d’objets en plastiques récupérés et disposés au mur.

Genre : art contemporain

Information sur l’artiste : Tony (Anthony) CRAGG est un artiste anglais. Il a travaillé en France et a été
directeur des beaux-arts de Düsseldorf en Allemagne. Il est proche des artistes du Nouveau réalisme :
Mouvement artistique qui fait référence à la société de consommation en présentant très souvent
des objets récupérés puis mis en scène.

Information sur la technique : Installation (appelle aussi environnement) : Désigne des œuvres
conçues pour un lieu donné, ou du moins adaptées à ce lieu. Divers éléments hétérogènes sont
rassemblés. Des objets peuvent être posés à même le sol ou disposés au mur, parfois ils sont
suspendus au plafond…; de manière à créer un certain rapport et sens entre eux pour le spectateur
et quelque fois sa participation.

Description de l’œuvre = Ce que nous voyons Nous reconnaissons l’ « image » d’une palette (de
peintre). Nous observons que les objets ou débris d’objets ne sont pas organisés au hasard, ils sont
regroupés par couleurs comme les couleurs des tubes du peintre. Information sur la démarche
artistique de Tony Cragg : C’est comme si T.Cragg nous disait qu’il fait de la peinture sans peinture !
Comme si l’acte traditionnel de peintre était peut être dépassé et que aujourd’hui « le monde est la
palette de l’artiste » comme le dit l’artiste américain Robert Rauschenberg. Puisqu’il y a beaucoup
d’objets (à récupérer), pourquoi ne pas les utiliser comme des matériaux à part entière pour créer
des œuvres ? Comme tous ces débris sont voués à disparaître, ses installations sont aussi éphémères,
et ne sont présentées que pour une durée déterminée, avant d’être définitivement démontées.
Seule la photographie et les souvenirs garderont les traces de ses réalisations.
Super Market
Lady

Auteur : Duane Hanson (1925-1996), né aux Etats-Unis (Minnesota) dans une famille de fermiers,
étudie les beaux-arts aux Etats-Unis puis en Europe et devient célèbre dans les années 1960 par ses
nombreuses sculptures hyperréalistes réalisées à partir de moulages qui mettent en scène des
américains dans leur vie quotidienne. Il participe à une exposition d’art contemporain en Allemagne
en 1972 (la Dokumenta 5) où il obtient une reconnaissance internationale.

Titre : Supermarket Lady (ou Caddie)

Date de réalisation : 1969

Dimensions : grandeur nature (166 cm de hauteur)

Matériaux principaux : fibre de verre, résine de polyester.

Lieu de conservation : Ludwig forum, Aix-la-Chapelle.

Contexte de la réalisation : Les Etats-Unis comme l’Europe connaissent un rapide développement


économique et des bouleversements dans la société : ce sont les « Trente glorieuses ». C’est une
période de hausse continue du pouvoir d’achat des populations et de consommation de masse
(apparition des supermarchés et des centres commerciaux, standardisation des produits par
l’industrie manufacturière et agro-alimentaire). C’est une ère d’abondance et de prospérité, en
particulier pour les classes moyennes. Les modes de vie sont transformés : amélioration du confort
dans la vie quotidienne (électroménager, ameublement moderne), généralisation de l’automobile,
place de plus en plus centrale de la télévision.

Technique : La femme a été sculptée en moulant le corps d’un modèle avec des bandes de silicone,
puis en coulant de la résine de polyester dans le moule et en renforçant ce moulage avec de la fibre
de verre. C’est donc une sculpture grandeur nature. La femme a ensuite été minutieusement peinte,
habillée et dotée d’accessoires réels, parmi lesquels le caddie en métal. Tous les objets sont « vrais ».
Tout cela donne un effet très réaliste et cru au personnage.

Analyse de la sculpture La sculpture représente une femme poussant un caddie. -Le personnage
représenté est une femme plutôt bien enrobée (symbole d’opulence alimentaire), chaussée de
pantoufles d’intérieur (signifiant à la fois le confort et la mollesse), vêtue d’une jupe bleue et d’un
haut rose (couleurs et formes banales), collier de petites fleurs jaunes autour du cou (kitch), montre
et bracelet dorés au poignet gauche et sac à main de skaï noir au bras droit (ostentation), cigarette
au coin des lèvres (la cigarette est un produit de consommation de masse comme un autre à cette
époque). Un fichu bayadère recouvre des bigoudis roses fixés dans les cheveux et ses collants sont
effilés (apparence négligée). Ses sourcils sont excessivement épilés. Elle a le regard vide, fatigué. Elle
a des boutons et ses membres sont couverts de bleus (référence à la maltraitance ?). Son attitude est
tout à la fois décontractée et pataude. L’ensemble (apparence, vêtements, accessoires) donne au
personnage une image disgracieuse, de mauvais goût, voire vulgaire. On peut penser que cette
femme est âgée d’une bonne quarantaine d’années et fait partie d’une catégorie sociale plutôt
modeste. -Le caddie (grand « panier à roulettes » conçu pour le supermarché) déborde de nombreux
produits de consommation courante : papier toilettes, pain, croquettes pour chien, produits
ménagers, Coca-Cola, jus de fruits, café, oeufs, poulet, dinde, jambon, biscuits au chocolat, pâtes,
raviolis, haricots, etc. Tous les produits sont conditionnés selon les standards de l’industrie agro-
alimentaire (boîtes en carton, emballages en plastique, boîtes de conserve). Aucun produit frais
(fruits, légumes…) n’est visible. L’ensemble symbolise l’abondance de la société de consommation.
-Le contexte implicite de cette scène est un lieu public : le supermarché. L’achat de cette masse de
produits dans un supermarché suppose l’usage de la voiture (déplacement, capacité du coffre), d’un
réfrigérateur (conservation), mais suggère aussi le rôle en amont de la propagande publicitaire
véhiculée par la télévision pour conditionner le consommateur. V-Synthèse du message de l’±uvre : A
travers cette sculpture à la plastique extrêmement réaliste, Duane Hanson dresse un portrait peu
flatteur de la ménagère étatsunienne moyenne de la fin des années 1960. Pourtant, cette °uvre n’est
pas une caricature : un tel personnage fait partie du quotidien de l’époque. Dans cette scène, c’est la
médiocrité de l’« American way of life » et plus généralement de la société de consommation
occidentale qui est soulignée, dressant face à chacun de nous un miroir. Le consommateur apparaît
comme un drogué ou un zombie errant dans les rayons d’un supermarché, seul. L’acte d’achat est
présenté comme une aliénation et un avilissement. La consommation de masse, qui se traduit par
l’achat par tout le monde des mêmes choses au même endroit (et souvent au même moment : fin
d’après-midi, week-end), nous prive de notre liberté (alors même que nous croyons nous émanciper
en accumulant des biens grâce à notre « pouvoir » d’achat) et de notre personnalité (nous sommes
standardisés, à l’image des produits que nous achetons). Cette femme, par sa médiocrité, son
désespoir et sa solitude, suscite à la fois des sentiments de répulsion, de pitié et de compassion.
Campbell’s
Soup Cans

Auteur: Andy Warhol

Date de création: 1962

Lieu d’exposition en 1962: Galerie Ferus à Los Angeles

Lieu d’exposition : Musée d’art moderne de New York

Dimension: 32 toiles de 50.8cm par 40.6cm

Type: 32 toiles d’acrylique peinte

On ne sait pas réellement pourquoi Andy Warhol a peint des boites de soupe, on sait que Warhol
mangeait de ces soupes à presque tous ses repas, il declare même à GR Swenson (un critique d’art)
“J’avais l’habitude d’en manger, j’ai mangé le même repas tous les jours pendant vingt ans”. On
pourra remarquer que Warhol ne peint que des choses qui lui tiennent à coeur, c’était un adorateur
de l’argent, il a peint des billets de dollar... D’autres raisons peuvent y être liées, lorsque un
journaliste lui rappela que sa mère faisait des % eurs à partir de boîte de soupe, il repondit au
journaliste “Oh mon Dieu, oui, c’est vrai, les % eurs en fer blanc étaient fabriquées à partir de
conserves de fruit, c’est la raison pour laquelle j’ai peint mes premières boîtes de conserve…” Une
autre possibilité aurait été que Muriel Latow lui ait conseillé de peindre des boîtes de conserves,
c’est elle qui aurait expliqué à Warhol qu’il faut peindre quelque chose que l’on voit tous les jours. 2-
Quel message, quelle signification O n pourrait penser en tant que spectateur que Warhol a voulu
faire une critique de la société de consommation à travers cette oeuvre, en e+ et, via les techniques
utilisées Warhol associe l’art à de simples produits de consommation. On peut aussi y voir une
critique du capitalisme qui pousse les sociétés à produire de nombreux produits à la chaine. Mais ceci
est du point de vue du spectateur, pas de Warhol qui lui avait une vision positive de la culture
ordinaire. Comme énoncé précedemment, Warhol a surement peint ces peintures sur un coup de
tête ou sur conseil, Warhol a surement voulu exprimer sa vision positive de la culture ordinaire et
non le contraire. Je pense qu’il n’y a pas d’arrière pensée de Warhol dans cette oeuvre et qu’elle
n’est juste le re% et de sa personnalité, c’est à dire un produit de la société de consommation,
n’oublions pas qu’il a été publiciste avant d’être artiste.

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