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HISTOIRE

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1REVUE GENERALE
ARCH
ËT DESI R UX,f VBL CS
gy§ 1

INTRODUCTION. - 2" ANNÉE (1841).

La Revue de l'Archilleclure et des Travaux Publics loutes 'les faces de notre vaste -spêcialité , et cela ,
compte iujourd'hui mie année d'existence, et les nom- parce que les rédacteurs étaient peu nouibreux, la
breux suffrages qu'elle a obtenus , la considération correspondance étrangère tout à fait nulle, et les ca-
(.lu elle a su acquérir, sout la légitime récompense pitairx insuffisants. Malheureusement, en succombaut,
des efforts qu'elle a faits pour surmonter les obstacles ces publications laissèrent en héritage à leurs suc-
qui s'opposaient à ses progrès. cesseurs la méfiance d'un public trop souvent trompé
Lorsque nous nous décidâmes à fonder cette Revue, dans son espoir. Mais , persuadé que nous avioi-is
nous n'avions pas oublié le malheureux sort de nos compris les causes de l'insuccès de nos devanciers, et
devanciers; c'est, an contraire, en étudiant sérieuse- convaincu d'ailleurs que nous possédions les moyens
ment la nature des publicatioiis qui ont précédé la de les éviter, nous mîmes courageusement la main à
nôtre, et en les comparant avec les besoins auxquels l'uvre. Nous avions d'abord à donner un gage, une
elles prétendaient répondre, que nous ivons senti se garantie de notre pouvoir et de notre volonté de bieu
fortifler en nous la conviction qu'un recueil périodi- faire; nous avons compris ce devoir, cette nécessité, et
que établi sur d'autres bases iii.;Iait lieu espérer un dès le commencement nous avons tenu à nous établir
autre résultat. tels que nous voulions demeurer. Ainsi, avant de pti-
Les travaux de nos prédécesseurs,, bien que fort blier un seul numéro, il nous a paru utile de visiter les
utiles , étaient reuferuiés entre des bornes très-res- pays étrangers pour y étudier l'état de notre art et v
treintes, et sadressaieut par conséquent à un pu- organiser ces relations si utiles, si indispensables polir
Mie très-limité; ces travaux ne répondaient pas a l'intérêt et le succès d'une ceuvre telle que la nôtre.
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Le Royaume-Uni, ce berceau de la grande industrie et trouver intéressants des mémoires se rattachant aux bois, de gravures sur métal et de lithographies. Si riaux, et une rigueur scientifique n'est pas, d'habi-
de toutes les inventions utiles, dut tout d'abord appe- grands travaux publics plus habituellement du ressort la régularité des publications ordinaires de cette es- tude, le plus grand souci des littérateurs de nos jours.
ler notre attention. MM. Coste et Teisserenc , élèves des ingénieurs; à ceux-ci il fallait faire comprendre pèce rencontre tant d'entraves, queues ne doivent Plusieurs des articles les plus importants annoncés
distingués de l'Ecole Polytechnique, dont nos lecteur3 que l'art n'était point une superfétation, et que les pas être celles que la Revue de l'Architecture doit pour l'année qui vient de s'écouler, et qui n'ont pu
out pu apprécier le savoir et la capacité, y acconrpa- constructions ne pourraient qu'infiniment gagner à surmonter, elle qui réunit à la fois toutes les na- être publiés par défaut d'espace, seront donnés à nos
quèrent le directeur de la Revue. Cinq mois furent cm- se modeler sur les règles d'une architecture conforme tures de difficultés qui se trouvent séparément ail- lecteurs dès les premières livraisons de cette nouvelle
ployés à visiter en détail les ouvrages d'architecture et aux lois de l'esthétique. leurs ? La Revue de l'Architeclure et des Travaux série. - Ainsi nous nous proposons de publier suc-
les travaux publics de l'Angleterre, de l'Irlande et de Nous ne savons pas si nous sommes parvenu à publics est en même temps une revue d'art et de cessivement
l'lcosse, et pendant ce temps d'autres personnes s'oc- maintenir dans la rédaction de la Revue un équilibre science; on y rencontre simultanément les formes va- L'Histoire Architecturale de 1'Hô.tel-de-'Ville de
cupaient de nos relations avec le continent. Ce ne fut tel que nous ne puissions être accusé par les archi- riées qui distinguent les diverses époques de l'archi- Paris;
qu'à la suite de ces travaux préliminaires que nous coin- tectes d'avoir trop sacrifié aux exigences des ingé- tecture, et des détails de construction, des dessins de Un 'l'ravail Archéologique sur la cathédrale de
nrençîunes notre publication, au mois de janvier t 840. nieurs, et par les ingénieurs d'avoir fait à l'architec- machines, etc. Il lui faut le concours d'une armée de Chartres;
Les premiers numéros de la Revue furent justement ture une part trop large. savants et d'artistes; car le dessinateur de machines Un Traité d'Architecture rurale;
aItl>réciés; mais néanmoins la grande majorité de Du reste, cet équilibre est le but que nous nous ignore le dessin d'architecture, et réciproquement; Un Mémoire sur les différentes espèces de couver-
ceux auxquels elle s'adressait se tenait sur la réserve proposons, et, dans la nouvelle série out nous entrons, le dessinateur d'architecture ne peut pas non plus re- tures;
et déclarait vouloir attendre, pour s'assurer que l'en- nous aurons constamment présente à l'esprit cette produire indifféremment tous les styles d'architecture: Une Méthode nouvelle pourconstruite des terrasses
treprise était sérieuse et ne serait pas abandonnée au préoccupation. chacun a sa spécialité plus ou moins restreinte. 11 en Des articles concernant divers édificesnouvellenie t
bout de quelques mois; certains exprimaient aussi la Beaucoup de nos lecteurs se sont étonnés de ren- est de même des metteurs sur bois, des graveurs, construits ou en train de construction;
crainte de voir promptement décliner le soin que nous contrer dans la Revue si peu de travaux de critique, et des lithographes; et ces dessins variés correspondent L'Architecture privée en Angleterre;
apportions à l'exécution de nos dessins et de nos nous avons souvent reçu des observations à ce sujet. à une rédaction également variée. Il suffit souvent Quelques-unes des plus belles maisons récennuenr
gravures. Nous avions prévu cette disposition des es- C'est que nous avons jugé en effet que, par deux qu'un accident imprévu, peu important en soi, ar- construites a Paris;
prits, et nous savions que leiemps seul pouvait la mo- raisons, les écrits de cet ordre devaient figurer rare rive à une seule de ces personnes, pour que les De l'éclairage, du chauffage et de la ventilation des
difier. II l'a modifiée en effet, grâce à notre persévé- ment dans la première année de notre publication. efforts de toutes les autres soient annulés. Indépen- édifices, etc., etc., etc.:
rance : nous pensons pouvoir dire que chacun de nos D'abord, l'influence de ces écrits, indépendamment damment de la longue nomenclature de personnes Telle est la part que nous ferons aux architectes.
numéros a été un progrès sur le numéro précédent; de la valeur intrinsèque des idées qu'ils peuvent ren- que nous venons d'énumérer, et dont le concours est Pour ce qui concerne la seconde division de la
et ceux-là qui doutaient autrefois de l'avenir de la Re- fermer, est proportionnelle à la réputation de leurs nécessaire à l'exécution de la Revue, nous n'avons Revue:
vue veulent bien reconnaître aujourd'hui que jamais auteurs et à celle du recueil qui les publie. Nous avons pas parlé encore des entraves qu'on rencontre à chaque Les Plans Inclinés du canal Morris;
encore il n'a paruune publication Périodique dont les donc pensé que, dans l'intérêt même de la critique que pas chez le graveur de lettres, chez l'imprimeur en Une Notice sur l'emploi des Poteries;
dessins et les gravures aient été exécutés avec autant nous voudrions faire plus tard, il convenait de com- taille-douceouI'im1trimeurlithographe, àl'imPrimerie La Manutention des '.ivres, quai de Billy;
de perfection que dans la nôtre, et à la rédaction de mencer par conquérir une réputation de compétence typographique, au tirage,. satinage, pliage, etc. Pour Des Statistiques des Chemins de fer de l'Allemagne
laquelle on ait apporté plus de soin et de conscience. et de loyauté. peu que l'on veuille bien réfléchir un instant sur cette et des principaux Ltats dont n'a point encore parlé
Le public et nos confrères ont donc enfin reconnu Ensuite on aurait pu se méprendre sur notre but, extrême complication, ort comprendra aisément qu'il la Revue;
qu'il existait un recueil sérieux, utile et élégant, ré- et confondre la Revue avec des publications qui n'ont faut du temps pour qu'une publication semblable à la Un Mémoire sur la substitution de la Vis de M. Smitb
pondant simultanément aux besoins littéraires, scien- pas pour objet principal la diffusion des connaissances nôtre puisse s'organiser de manière à marcher avec aux Roues à Palettes des bateaux à vapeur;
tifiques et industriels de notre spécialité. utiles. une grande discipline. C'est, au reste, un but vers La suite des Stations et Gares de Chemins de fer
En Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Russie, Jusqu'ici nous nous sommes renfermé presque ex- lequel nous tendons de toutes nos forces, et que nous avec les détails de leur construction ;
en EsP auner là Revue compte de nombreux abonnés clusivement dans des questions d'histoire, d'art ou de sommes résolu d'atteindre. Quelques charpentes en fer, - en fer et bois, -

tr,
et des correspondants éclairés; car tout d'abord, l'é- science; niais nous sentons qu'il convient que nous
urger, qui avait vu s'établir et tomber moins de pu- descendions enfin dans le champ clos où se discutent
hlications de cette espèce, devait les accueillir avec les questions spéciales de notre compétence, et que
Nous ajouterons. encore un mot avant de quitter ce en fer, bois et fonte..
sujet. De toutes les publications scientifiques qui aient Tels sont les matériaux intéressants qui vont tou:
paru depuis longtemps en France, la Revue est celle qui d'abord être publiés dans la seconde année de la Revue.
plus de faveur, et moins douter de leur longévité : nous nous donnions régulièrement notre avis sur tout ce a paru le plus régulièrement, et le dernier numéro de Quant aux gravures, bien que cellesde' notre pre-
n'avions pas à redouter au dehors les influences et les qui se passe autour de trous , tant dans le départe- l'année n'a été en retard que de dixjours , qu'il faut mier volume aient paru belles, celles de l'année I8'ri
craintes qui, en France, s'opposaient au premier dé- ment des travaux publics que dans celui des con- reporter sur toute l'année. Il est d'ailleurs facile de leur seront encore très-supérieures. Nous pouvons
veloppement de la Revue , et que nous ne sommes structions particulières. comprendre comment il se fait que les publications promettre cette amélioration ànos abonnés avec d'au-
parvenu à dissiper qu'à force de constance, de cou- Nous avons aussi à nous justifier des retards qu'ont scientifiques sont moins exactes que les publications tant plus de certitude, que plusieurs de celles qui pa-
rage et de sacrifices. parfois éprouvés nos abonnés dans la réception des littéraires : c'est que les premières nécessitent des raîtront prochainement sont déjà terminées, et que
Une des graves difficultés qui se présentaient dans numéros de la Revue; mais cette justification ne sera recherches; les faits qu'elles rapportent doivent être nous n'épargnons aucune dépense pour encourager
la conduite de la Revue, était la distribution régulière nécessaire qu'auprès de ceux qui ignorent absolument d'une rigoureuse exactitude; il faut v éviter les à-peu- nos graveurs.
des diverses branches d'études dont nous devions les complications innombrables qu'offre la publication près; tandis que dans les publ ications littéraires, c'est, Nous ne craignons pas de donner la vue générale
trai!er : Aux architectes, il fallait foire accepter et d'ouvrages accompagnés à la fois de gravures sur le plus souvent, l'imagination oui fournit les maté-. deFi ôtcl-Je'Ville,.dont M. iluguenet vient de ternri-
I S 0 to

On pense qu'avant l'existence de cette déchirure, laRomanche,


ner la gravure, comme rm modèle de gravure d'arcn:- vent prendre à sa rédaction une part active, et leur DEsculprloN GÉNÉRALE DE LA VALLÉE DE LA R0MANcuE. tournant à l'est au-dessus de Vizille, suivait la gorge de Vauna-
tecture, et les vues à effet de la cathédrale de Chai'tres, concours permet d'espérer que les diverses parties vey, qui se rend à l'Isère au-dessus de Grenoble ; tandis qu'à
dues au burin de M. Thomas, graveur anglais, comme traitées acquerront de jour en jour une importance La vallée de la Romanche, comprise dans le département de présent, au moyen de l'ouverture dont on vient de parler, le
un travail d'art d'une supériorité remarquable. On plus grande. l'Isère, estcreusée dans la chaîne de montagnes située au sud-ouest torrent, dirigé vers le nord, se réunit au Drac et arrive avec lui
nous a engagé à indiquer sur nos planches de détails Nous ne pouvons mieux faire en terminant que de de la ville de Grenoble. Le torrent qui coule dans cette vallée, et dans l'Isère, à peu de distance au-dessous de la ville.
de construction les dimensions des pièces autrement répéter ici l'appel à tous les hommes spéciaux que qui porte le même nom, prend sa source à peu de distance du col
Origine de l'ancien lao d'Oisa+a.a. - Revenons maintenant à la
du Lantaret (qui est un des passages desAlpes cottiennes, oudan-
que par l'échelle. Nous suivions ce conseil toutes les nous avons fait dans l'introduction qui se trouve en partie de la vallée de la Romanche nommée les Sables, laquelle
phinoises). Il passe au Villard-d'Arêne, coule ensuite dans une
fois que l'échelle du dessin le permettra; lorsque cela tête du ter volume de la Revue; c'est aux Architectes, gorge étroite entre des rochers très-escarpés, sous la Grave, jus-
est, comme nous l'avons dit plus haut, presque horizontale et
nous sera impossible, nous suivrons notre système ha- aux Ingénieurs, aux Archéologues que nous nous qu'au Frénay, où la vallée forme un court évasement; immédia-
composée entièrement de sables très-fins : nous ferons remarquer
que cette masse de sable si considérable et si unie ne peut avoir
bituel, et nous indiquerons les dimensions dans le adressons formellement pour leur demander de nous tement après , la Romanche descend, en bouillonnant, dans un
été déposée que par des eaux presque stagnantes, et qu'il est na-
texte. seconder dans l'oeuvre commune que nous avons en- précipice bordé de part et d'autre par des rochers de gneiss, ou
turel de conclure de l'état des lieux, que cette partie de la vallée
Pour répondre au désir exprimé par plusieurs de treprise; la Revue doit être pour eux nu centre utile; granit feuilleté, qui sont excessivement durs et presque entière-
formait anciennement un lac, lequel a disparu par la rupture d'un
rement à pic, puisque sur 1O mètres environ de hauteur ils
nos abonnés, de voir plus souvent les descriptions c'est l'organe spécialement consacré à la défense de n'ont pas plus de 5 à G mètres de talus. En sortant de cette gorge
barrage qui devait être situé à l'extrémité des Petits-Sables, où
écrites remplacées par des dessins, presque toujours leurs droits et de leurs intérêts; c'est elle qui doit être étroite et sauvage que l'on nomme l'Inferney, le torrent, tour-
cessent à la fois les dépôts de sable et l'horizontalité de la
plus puissants à faire comprendre soit des dispositions le dépositaire de leurs réclamations, comme aussi des vallée.
nant à droite, débouche aussitôt dans une vallée ouverte presque
On n'a aucun document sur l'époque à laquelle s'est formé le
de détails, soit des effets d'ensemble , il nous arrivera, améliorations introduites dans la science, des procédés horizontale, dirigée du nord-est au sud-est, où il serpente sur
barrage qui a retenu les eaux et submergé la vallée d'Oisans;
dans certains numéros de cette nouvelle série, de nouveaux, etc. C'est là une double mission à laquelle un sol entièrement formé de sable d'une grande profondeur; au
mais il est évident que ce barrage a existé. Quant à sa formation,
milieu de cette vallée se trouve le bourg d'Oisans.
donner un plus grand nombre de gravures; mais on la Revue ne faillira pas. comme son emplacement, qui se reconnait facilement, se trouve
Au-dessous de ce bourg ,jusqu'au hameau de Farfayet, sur
comprendra facilement que les exigences financières CÉSAR DALI'. une étendue de deux. lieues, le fond de la vallée, qui a près d'une
précisément entre les débouchés des deux ravins de Vaudaine
de notre entreprise ne peuvent pas nous permettre de et de lInferney, situes, comme nous l'avons déjà dit, l'un a
demi-lieue de largeur, est presque horizontal et formé entière-
nous éloigner beaucoup du cadre que nous nous som- gauche et l'autre à droite du même point de la Romanche , on
ment de sable fin sur 3 à 4 mètres de profondeur; celte partie se
est porté à penser qu'à une certaine époque, après des pluies
mes tracé;. et nous nous trouverons dès lors obligé de nomme les Grands-Sables. A Farfayet, la vallée, qui était dirigée
abondantes, les deux ravins, en jetant de chaque côté, au mdmc
supprimer parfois une feuille de texte, en ayant soin du sud a: nord, tourne brusquement à angle droit et se dirige
moment, des ruasses considérables de débris de rochers dans le
toutefois que, dans cette compensation, le public vers l'est; la partie supérieure de celte seconde direction , qui
lit du torrent, y ont formé, par la rencontre de ces deux masses
est beaucoup moins large que la première, est aussi plano qu'elle,
trouve toujours son profit. Nous satisferons de cette et également composée de sables; elle porte le nom des Petits-
arrivant simultanément en sens contraire, un véritable bar-
manière à toutes les exigences, et nous serons à la rage ou digue naturelle, et que ce barrage, en arrêtant le cours
Sables, et s'étend depuis Farfayet jusqu'à la rencontre de deus
fois précis et complet. des eaux, a transformé la plaine supérieure en un véritable lac.
grands ravins qui sont creusés profondément dans les flancs es-
On peut juger, d'après les traces existantes, que ce barrage de-
Lors(lue nous finies imprimer notre premier pro- carpés des hautes montagnes qui encaissent celte partie étroite
vait avoir au moins 10 mètres de longueur sur 12 à 15 mètres
spectus, nous y avions joint la liste de uoscollabora- de la vallée. Ces deux ravins sont situés exactement en face Iun
de largeur, et de à 5 mètres de hauteur moyenne, ce qui fai-
de l'autre; celui qui est sur la rive droite de la Romanche se
leurs ; muais , nous étant rappelé combien on avait sait une masse d'environ 5000 mètres cubes (I).
nomme Vaudaine, et celui de la rive gauche , l'Inferneg. Ils dé-
abusé, dans un intérêt puremment mercantile, de ce bouchent tous deux au même point du torrent et perpendicu- Rupture da barrage et disparition du lac. - L'époque de la
moyen de séduction, et craignant d'être mal compris, lairement à son cours , et y amènent tour à toue des amas de rupture de l'ancien barrage et de la disparition du lac, qui en
nous prél'érîtmes donner un nouveau prospectus qui. terres, de tronçons d'arbres et de quartiers de rochers détachés était la conséquence inévitable, est mieux connue que celle de
ne portàt point de liste. de leurs flancs. Ces ravins étant tous deux en forme d'enton- leur formation, parce qu'elle est beaucoup moins ancienne, et
Ceux que lions voulions annoncer à cette époque noirs renversés, il résulte de cette disposition singulière que les parce qu'ayant été la cause d'immenses désastres, elle a laissé
coltine devant être nos collaborateurs ont effective- matières qui descendent des sommités de leurs évasements, arri- de profonds souvenirs.
NOTICE vant à la- fois et ensemble de tous côtés à leurs débouchés, se Cet événement a eu lieu il y a G?t ans, le 15septembre t?10.
ment presque tous donné des articles. L'on peut faci- pressent, saccumulent et se précipitent en grandes masses et
lement voir que nous avons rattaché à la Relue, comme avec une grande violence dans le lit du torrent. La plupart des
sut LES l'ESTIGES D'UN ANCIEN CIIEME' DE COMMUNICATION ENTRE (m) La vraisemblance de l'ILypothôse que je tiens de présenter s'appuie sur
rédacteurs réels, les noms les plus ho.norablenment débris sont entraînés par son courant, mais il arrive souvent que des exemples récents. Lorsque j'étais chargé de i'exécutin: d'une route uml-
L'ILILIE ET LES GAULES,
connus. des quartiers de rochers, trop volumineux pour céder à cette ac- velle de Grenoble a Brlançon , par le Lantaret et la vallée d'Oisans, que j'ai
L'abondance et la variété des nmatériaux que ren- QUI TRAVERSAIT LES ALPES COTI LE\NES OU IIAUPHIN01SES, ET QUI, tion, restent, en sorte que les eaux gênées par ces obstacles re- habitée trois ans, j'ai vu deux fuis, après dcs pluies abondantes, les deux ravins
DU TEMPS DES IIOHAINS, ÉTAIT PII:'TICARLr1 :1US. t01'rrfES fluent au-dessus, où la pente est très-douce, et forment une es- latéraux jeter à dill'ércutes épugtICS, mais alternativement, dans le lit de la
fi'rme le volume de 1 Si.() peuvent faire espérer à bon mmomanche, des masses do pierres, des quartiers de roches et des trom;ous de
DANS TOUTE SON ÉTENnUE. pèce de cascade à l'aval. Au-dessous de ce passage neciden.té,- la
droit que la nouvelle série sera d'un haut intérêt sapins; ces masses étaient telles que les dépbts d'un seul de ces ravins out
vallée est étroite, profonde et sauvage, jusqu'à .Séchilienne, où suffi plusieurs fois pour arrêter le cours du torrent pendant plusieurs heures,
(r nOUS a1'O115 p0U1' la commencer une expérience
cesse l'encaissement des hautes montagnes et où commence l'é- si complélernent, qu'à l'aval on prenait les truites à la main dans son lit; et je
qui ne peut jaulais s'aaluérir que par le temps et Avant de parler des vestiges d'une ancienne communication vasement que l'on nomme le Bassin de Vizille. suis persuadé que si les deux ravins avaient donné en màme temps, l'ancicu
au prix de sacrifices sottvetl-t pénibles,. et tout nous entre l'Italie et les Gaules, qui passait par le col du Lantaret et La Romanche débouche de ce bassin, dans la vallée du Drac, barrage aurait pu être reformé.
suivait la vallée de la Romanche, il est nécessaire de faire con- J'ai cherché à prévenir le retour de cette calamité, par des digues obliques et
(1011e l'assurance que de sensibles améliorations par une échancrure étroite, ouverte dans un banc de rocher qui très-fortes, qui obligeaient les dépôts amenés par les ravins a descendre tan-
naître cette vallée et l'ancien lac qui en a pendant longtemps séparaitjadis les deux vallées,. et qui paraît avoir été corrodé et
pourront encore ètre introduites dans la composition. occupé une partie, pour rendre plus intelligibles l'indication
gentiellement au cours de la Romanche, au lien d'arriver perpeudiculaire-
de la Relue. De nouveaux collaborateurs, également ouvert par l'action puissante d'une grande irruption des eaux, ou ment à son cours, et depuis cette époque il l'y a eu aucune interruption, du
de la direction de ce chemin etles descriptionsde ses parties les d'un. tremblement de terre.. courant.
tlistinagués pal' leur science et leur exlpérience, dol '- plus importantes.
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il 12
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de chemins de Le canal 14lorris est, comme ce tableau le montre, une des


La cause de cette rupture n'est pas bien connue : elle a pu ré- lée supérieure, au-dessus de Grenoble, devenant libre, descendit cml; achevé déjà une grande quantité de canaux et principales lignes destinées à l'écoulement des produits des
fer pour en amener les produits au marché. L'Etat de Pensylva-
sulter de l'accroissement progressif de l'infiltration des eaux à sur la ville avec une telle impétuosité, qu'elle renversa toutes les le canal mines d'anthracite. Partant d'Easton, qui est au confluent du
travers les pierres et les roches irrégulieres dont était fôrmé le nie y a joint quelques lignes fort utiles, telles que
maisons, la majeure partie des tours, des églises, et le pont sur recèle Lehigh et de la Delaware, il amène l'anthracite des bords du
barrage. lequel. s'étaient réfugies beaucoup d'habitants qui périrent en. latéral à la Delaware, d'Easton à Bristol. Le terrain qui Lehigh à la ville de New-York, qui est la plus populeuse et la plus
On prétend , dans le pays , qu éile a été déterminée, ou au l'anthracite a été de toute part sillonné de voies de communi-
masse,. comme tous ceux qui n'avaient pu se retirer sur les mon- la sa- riche des États-Unis. D'Easton, ou plutôt de Phihpsburg, qui
moins accélérée, par le propriétaire d'une usine qui était pla- tagnes ou dans l'église de Saint-André, qui est citée comme le cation perfectionnées. Comme c'est un pays de montagnes, est vis-à-vis, sur la rive gauche de la Delaware, il va rejoindre
cée au débouché des eaux du lac; que cet homme, qui cher- seul édifice qui soit resté debout. gacité et l'esprit de ressources qui distinguent la race anglo- la Passaïc, affluent de l'IIudson, qui s'y décharge au-dessous
chait à augmenter l'issue principale par laquelle les eaux s'é- américaine ont eu à s'y déployer. On y rencontre des chemins
Nous allons maintenant donner la description des vestiges de de New-York, en franchissant un contrefort élevé de 231m 80
coulaient, finitpar désunir les roches, et qu'alors une ouverture de fer à plans inclinés rapides, tels que celui de Carbondale
l'ancien chemin attribué aux Romains, qui suivait la vallée de au-dessus d'une des extrémités du canal, et de 278" 77 au-dessus
considérable s'étant opérée sur ce point, la violence des eaux la Romanche.
à Ilonesdale dû à M. Jarvis, et surtout celui de Pottsville à
de l'autre. Il offre ainsi une pente et contre-pente de510m 57. Ra-
creusa au pied du barrage et le renversa bientôt entièrement. Sunbury, où M. llioncure Robinson s'est signalé par les dis-
(La suite au prochainnuméro.) cheter une chutepareille aumoyen d'écluses eût été fort dispen-
positions économiques qu'il a conçues, et qu'il a fait exécuter
O. POLONCEAU, dieux; on s'est donc décidé à recourir à des plans inclinés, le long
Inondation de Grenoble. - Quoi qu'il en soit de la cause de avec une perfection rare dans les travaux publics du Nouveau-
[nsp. div. des Ponts-et-Chaussées desquels les bateaux, sortant de l'eau , sont hissespar le moyen
cette rupture, toujours est-il qu'elle a été subite et que ses Monde. de chars sur lesquels on les amarre. Ces plans inclinés sont au
effets ont été terribles, comme le prouventles traces de l'irrup- Nous allons donner, au surplus, le tableau des canaux et des
nombre de 23, ils rachètent une pente de 438" 89. Le reste de
tion des eaux du lac, qui sont encore visibles en plusieurs en- chemins de fer achevés ou en cours très-avancé de construction
la pente, qui est de 71m 68, est racheté par 25 écluses. Les ta-
droits, et les actes authentiques conservés dans les archives de au fer janvier 1840, qui ont pour destination à peu prés exclu-
bleaux suivants indiquent les dimensions des plans inclinés, la
Grenoble, constatant les désastres qui en ont été la suite. sive l'exploitation du territoire à anthracite de la Pensylvanie.
distribution des écluses et les autres données principales du
Les traces de cette inondation se reconnaissentdans le creuse- Nous n'y avons pas compris d'autres lignes qui servent aussi à
ment de 6 à 7 mètres de profondeur dans le sol de la vallée au- transporter de l'anthracite, mais qui ont été entreprises dans canal.
dessous de l'emplacementde l'ancienne digue naturelle, en sorte une vue moins spéciale.
que sur chacune des deux berges du lit actuel on voit deux gra- L PLANS INCLiriS Du CANAL Montas.
dins réguliers et parallèles qui indiquent la hauteur de l'an-
Canaux.
cien lit du torrent avant l'irruption des eaux du lac. NUMÉROS ET SITES CES PLANS INCLINÉS .
Inclinaison.
On considère encore comme résultat de cette irruption l'é- à partir de la Passaïc.
Canal de l'Hudson à la Delaware (en deux tronçons). 1751/2 kilom.
chancrure formée dans le banc de rocher qui barrait perpendi-
7 - du Schuylkill.................. 174
culairement le courant de la Romanche au-dessous de Vizille, et
par laquelle ce torrent passe maintenant et communique avec le _
i

lllu!IIPd]lu
- Morris ...... ...............
- du Lehighjusqu'aUWright'SCreek.116
163
Ne
l'eraanl de l'Ése ou de l'Hudson.

I. A Newark ............... . 1!11 21m

Drac. 1351I1 No 2 A B!oomlield............. 1112


Navigation descendante du Lelligh, de No 3. Aux plaines de Pumpton.., 1112 17 08 201 96
Les désastres causés à la ville de Grenoble sont constatés par S(oddartsville au WVright's Creek ... 19 912 No 4. A Blontville.............. 4l11 -22
No 5. Id ...................... 1/11 23
un mandement écrit en latin qui fut publié à cette époque par Canal de la Delaware au Baritan ..... 69 ) No 1110 21 o
105112 (ï. A Boonton ..............
Jean de Sassenage, alors évêque de Grenoble; mandement dans taraude rigole navigable.......... 36 11 9 Ne 7. A Rockavay.............. 1112 15
N'' 8. Au delà de Dover........ 1/10 20
lequel se trouve consigné le récit touchant des malheurs causés PLAN INCLINÉ DU CANAL MORRIS
Canal latéral' la Delaware.............. 96 No 9. Au plateau deSukasuny'... 1110 15

par cet événement, et qui était conservé aux archives de l'an- du Bald Eagle . ................. 40 Ne 10. A Drakesville............
No 11. ld ..............._....... .
1/11
1/10
11
21 v

cienne Cour des Comptes du liauphiné (1). du Wisconisco ..... . ........... 20 No 12. Près du lacd'Hopatcong.,., 1/11
( ÉTAT DE NEw-JERSEY. - AMüRIQOE DU NORD. 'ersanl de l'Ouest ou de la Delaware.
Vincent de Beauvais a aussi décrit cet événement dans son ou- TOTAL DES CANAUx......... 909 112 kilom.
vrage intitulé Speculum historiale (lib. 31, c. 85.). Ne 13. Près du lac d'Hopateong .. 1/10 17
( Planche, 2. ) Ne 14. A Stanhope ..............:. 1/10 21
D'après ces auteurs, les premiers effets de l'inondalion se Ne 15. A Sa)ers li'ood........ 111 16
Chemins de fer. Ne 1(i. A Old Andol'er........... 1/10 2'4 a
firent sentir à Grenoble au commencement de la nuit du 15 sep- No 17. A Anderson ............. .1)11 19

tembre 1219, la veille du jour de l'Exaltation de la sainte Croix. Ne J8......................... 1/10 15


La Pensylvanie recèle , entre ta Sasquehannah et la De- Chemin (le Philadelphie à Mount Carbon....... 154 Ne 19. A Washington.........,.. 1/11 27
Les habitants,.surpris par l'élévation subite des eaux au-dessus
du premier étage, se réfugièrent sur les tours et sur les bàtimcnts
laware, un terrain à anthracite partagé en trois bassins. Ce
combustible est devenu, dans les métropoles du littoral'
--de Pottsville à Sunbury et à Danville.....
des mines de Beaver Meadow... 42
83
No 20. Au-dessous de New-village
No 21 ...........................
No o ........................
1/11
1111
3110
18

13
50

Ne 23, A Phihpsburg.,.......... 1/12 10


les plus élevés, tels que les églises, l'évêché, etc., et sur les ro- Embranchementsur le chemin du Schuyl- 61 1/2
de l'Union, d'un usage presque général pour le chauffage do- .
chers qui dominent la ville. La cause du plus grand désastre mestique : on a imaginé à cet effet des poêles fort ingénieux (I). killà la Susquehannah......... 19 1/2
F

ne fut pas l'arrivée des eaux du lac d'Oisons;. et en effet, leur On le brûle, au reste, fôrt commodément aussi sur des grilles Chemin du Petit Schuylkill........ . ..... 34112
élévation dut être progressive parce qu'elles pouvaient s'éten-
dre dans le grand évasement, ou espèce de del:a, que forme la
convenablement disposées, et qui ne diffèrent des grilles usi- -- de Mine llill à Schuylkill ilaven...., .. 32
de Wliite's Haven à Wilkesbarre., ..... 31 112
Il. INTEItv:tli.Es COMPI1IS ENTIIE LES PLANS INCLINÉS
-ET Dis'rlLIcuTION DES ECLUsEs.

rencontre des deux vallées de l'Isère et du Drac. Cette cause fut


le retour des eaux de l'Isère cette rivière, arrêtée entièrement
tées en Europe pour la houille, que par un tirage plus vif (f1).
On s'en sert pareillement avec succès pour chauffer les chau- -- (le Lyken's Valley. .............
de Carbondale à Ilonesdale,..
26 1/2
2G NOMEUE PENTE
dières dans les manufactures et fn"eme sur quelques bateaux à
au-dessous de Grenoble par l'énorme courant qui arriva a l'em- vapeur. -- de Schuylkill Valley...............
de Hazelton ............ . ..... :I6
16
INDICATION DES INTERVALLES. LONGUEUn.
des (cluses.

boucliure du Drac presque perpendiculaiiement à son lit, reflua


tout entière jusqu'à deux lieues au-dessus de Grenoble; mais
On se fait difficilement une idée des travaux auxquels ces
mines d'anthracite ont donné lieu. Quoique l'attention publique
-- de Mauclr Chunk................ 14112
............... 11
fersant de l'Iludson.

lorsque les eaux du lac, qui remplissaient toute la vallée au-


de Mount Carboa De JersevCity au plan Ne 1....... 18 869m
.f0 214
3
2
15
10
ne soit portée sur l'anthracite que depuis 1.825, les compagnies Chemins du Boom Run, de Buek Mountain, du Miil Du plan Ne 1 air 4 lais Ne
_ _ 41,
2......

)
dessous de la ville, eurent pris leur cours par l'Isère inférieure
vers le Rhône, la masse d'eau retenue et accumulée dans la val-
Creek, de Pine Grove, (les mines de Wyonliaig... 35
Embranchements divers, environ........... 50
-
No
Ne 3 - Ne
Ne
3 (1)....
4........ '
30796
.6 017
1
n O

(1) Vovez la description et l'es dessins de ces poiles dans noire lierne,
col. 399 et 456, fer volume. TOTAL DES CuExnns DE FER.... 591 12 hilom.
(1) Ce mandement a été imprimé dans la Minéralogie du I)auphiué, par (1) L'imporLmte ville manufacturière de Patlerson, sur la Passaïc, est daes cet
(2) On obtient ce résultat en réduisent l'ouverture par laquelle la ferre
(luillard, tome '2, page i52, et se trouve à la Bibliothèque de Grenoli.c; section se rend dans la cheminée à taie simple fente de 3 à 4 centimètres, uecupaiLi TOTALGÉNÉEAL.DES CANACx ET DES CIIEanNs DE FER. . 1501 ktlotil. intervalle d 23 JcilOm, de Nawark.
d'liistoi"°..^4e. d'ailleurs toute lu largeur de la grille.
15 1G
17 18
Suite. la législature de New-Jersey accorda comme encouragement un
privilége de banque. Les travaux commencèrent en 1825. Sic Sur le canal Morris, les frais de traction ne sont guère plus contenait une plus lourde masse, il serait compromis et pourrait
NOMBRE ans après, en 1831, il était terminé d'Easton à Newark, où la considérables que sur les canaux ordinaires à petite section ; la ployer sous le faix lorsqu'il serait hors de l'eau sur les plans in-
INDICATION DES INTERVALLES. LONGUEUR.
des écluses. rachelcc. Passa'fc offre une bonne navigation , sur une longueur de circulation y est au moins aussi rapide, car un plan incliné clinés.
147 kilom. La dépense montait alors à 9 918 533 francs , ou par n'absorbe guère que le dou' le du temps nécessaire au passage cc Le principal obstacle à l'emploi des plans inclinés provient
322°° e d'une écluse de 2° 50 de c. ute. Le seul surcroît de dépense du dommage qui résulte pour le bateau du poids de la cargaison
-- No 5 -- N° li......,
7 .....
2993
10248
1
$
3.0 66
76
kilom. , à 67 473 francs.
Alors commença l'exploitation; mais elle donna lieu à beau- qu'occasionnent les plans incl nés consiste en ce qu'il faut re- qui presse ses flancs, sans étre contre-balancé par rien, lorsqu'il
-
No fi No

I - Nb 7 No 8,,..... 8 689 ' 98


coup de mécomptes. Des accidents en grand nombre eurent lieu nouveler plus souvent les bateaux. est hors de l'eau. Cette circonstance limite le tonnage des ba-
- 2 Wi
-
-
No 8 No 9....... I

N Itl....... 6 791) 1 10 La traversée d'Easton à Jersey-City s'effectue en & jours; c'est teaux; car si en vue de mouvoir des bateaux plus chargés l'on
» sur les plans inclinés. Par patriotisme, la compagnie avait voulu
- No 10 - No 11....... 403 »
à raison de 40 kilom. par jour. augmentait la force motrice, ce qui serait facile à la rigueur,
- No 11 - No 12......, 1 287 » »
que la plupart des chaînes en fer, qui servent à hisser les bateaux
Rie ce Portage. sur ces plans, fussent de fabrique américaine.'l'reize chaînes, pro- Le succès des mécanismes employés sur les plans inclinés du on n'aurait pas levé l'obstacle. Il faudrait aussi augmenter,
Du plan No 13 au plan No 13....... 2 928 » » canal Morris, qui sont beaucoup plus parfaits que ceux en usage dans une forte proportion, la force de résistance du bateau, et
fersa»t de la Delaware.
venant ainsi de l'industrie nationale , éprouvèrent de fréquentes
sur les canaux construits en Angleterre par le duc de Bridgewa- par conséquent son poids, ce qui impliquerait, sans bénéfice,
156 » ruptures; il fallut, après quelque temps et plusieurs accidents, les
-- No15 --
Du plan No 13 nu plan No 19..... »
N° 19 No J3....., 2977 1 66 ter, a fait songer, dans l'Union, a recourir à ce système la ou il y une grande augmentation de charge, sans parler de l'augmen-
No16...... 1191 u e remplacer par des chaînes anglaises. A ces difficultés de mise en
avait de grandes pentes à racheter. pans l'état de New-Yorl{, tation de frais.
- -
No 1li N° 17....... 23 025 1 05 exploitation se joignirent des embarras financiers plus graves en-
en 1836, avant d'adopter un tracé définitif pour les canaux de
--
- ü Le principal objet qu'on transporte sur le canal Morris est
--
2 977
- N'o 17
No 18
No 18.......
N° 19....... x82
e
I
e
05 core, parce que le capital de la compagnie ayant été insuffisant,
No 19 No 2()......, 13 983 I 05 la Genesee et du Black-River, où il y avait sur quelques points l'anthracite, marchandise pesante et fragmentaire, qui se tasse
- No 20 - No 21....... ?ÿi78 » e elle avait été obligée de recourir à l'emprunt, et avait épuisé son
de grandes dénivellations, les Commissaires des Canaux (1) et s'adapte parfaitement aux exigences des plans inclinés. Au
- No 2f - No ?i ... ? 767
471'
» e
crédit. Cependant un fait était acquis; le succès des plans in-
- No 22 - No `?3....... 3 11 discutèrent la question de savoir s'ils emploieraient des écluses contraire, la plus grande partie du tonnage des canaux du Black-
clinés employés sur une grande échelle était constaté. Les ba-
Le plan No 23 est attenant à la De- ou des plans inclinés. Ils visitèrent en personne une partie du River et de la Genesee consistera en bois débité ou de sciage
iawarc. teaux portant 25 à 28 tonnes de charbon franchissaient les plans
canal Morris, et ils firent connaître dans leur rapport annuel à ( lumber) , marchandise d'encombrement qui convient peut-être
inclinés sans peine. Ainsi, en 1835, sur l'un des plans inclinés, la législature, l'opinion qui était résultée pour eux de cet exa- moins qu'aucune autre à ce mode de transport (1).
celui de Boonton (n° G, versant de l'Hudson) , on fit passer en men. Nous reproduisons ici un extrait de ce rapport (2), comme
III. 11É1'.t8TIT1ON DES PLANS INCLINÉS, DES ECLUSES ET DE L:x PENTE, tt L'examen de la question soulevée par les canaux du Black-
un seul jour, sans effort, quatre-vingt-dix-sept bateaux, et s'il un témoignage précieux en faveur des plans inclinés, quoiqu'il
ENTRE LES DEUX VERSANTS.
River et de la Genesee a confirmé cette opinion, que l'emploi
s'en fût présenté davantage, le service eût été aisément effectué. ne conclue pas à leur adoption à l'égard des deux lignes sur les- des plans inclinés convient parfaitement aux canaux isolés qui
L1.E1'JTION
En 1833, le canal transporta 57 181 ton. En 183' , il en re- quelles il avait été question de les introduire.
»OHBÏIE
des plaus. gravie. servent au transport d'articles peu variés et pesants, où il faut
çut 90 933. Dans le courant du mois d'août 1836 , les Commissaires des rapidement racheter de grandes pentes, et où le mouvement
228° 11 En 1835, on se mit à prolonger le canal de Newark à Jersey- Canaux, accompagnés de MM. Ilutchinson, Mills et Root, in-
Plans inclinés sur le versant de la Passaïc 12 commercial est limité. Le système des plans inclinés fournit le
-- delaDelaware 11 210 75 City, qui est sur l'ludson, vis-à-vis de New-York, afin d'éviter
le long détour qu'imposait la baie de Newark, dans laquelle
génieurs de l'État, spécialement chargés de la construction des moyen de faire franchir, à de petits bateaux peu chargés, de
Totaux ................... 23 .............38° 89 se jette la Passaïc. Le canal, ainsi étendu, a 163 kilom. Ses
canaux du Black-River et de la Cenesee, se rendirent dans l'État grandes différences de niveau avec plus de rapidité et de tanin-
Écluses sur le versant de la Passaïc...... 18 de New-Jersey. Ils examinèrent deux des plans inclinés du canal dres frais de premier établissement que le système ordinaire des
-- de la Delaware.... 7
dimensions sont Morris, voisin de Newark, et, grâce à l'obligeance du président
(directeur) de la Compagnie et de plusieurs autres personnes
canaux à écluses.»
25 71 68
Largeur à la ligne d'eau..... 9° 75 Les Commissaires des Canaux , d'accord avec les ingénieurs
Totaux ...................

Total de la pente et connepente........... 510° 37


Profondeur........... 122 attachées à cette entreprise, ils purent recueillir tous les ren-qui les avaient accompagnés, conclurent à l'adoption du système
seignements dont ils avaient besoin au sujet de ces plans. des écluses sur les canaux de la Genesee et du Black-River , de
A la même époque, on fit subir une réparation générale aux
«Les plans par eux examinés remplissaient parfaitement leur préférence aux plans inclinés, tant à cause des motifs précédents,
mécanismes des plans inclinés; on espérait par là pouvoir aug-
(V. PENTE ET LONGUEUR DES DEUX VERSANTS ET DU BIEN DE PARTAGE. but, et étaient dans un état de perfection qui fait beaucoup que parce qu'il leur sembla indispensable de maintenir l'unifor-
menter d'un quart la charge des bateaux, et la porter à 35lonnes;
d'honneur à la persévérante énergie de la compagnie du canal mité dans les canaux de l'État de New-York, tous, en effet, soli-
B ou à 45 en comptant le poids de l'embarcation elle-méme.
1410rris. daires les uns des autres, puisqu'ils forment un réseau bien lié.
PENTE. LONGUEUR. Aumoisde février 1837, onestimaitqu'il revenaità15 617232 f., n
La largeur du canal Morris est beaucoup amas considérable
ou par kilom. , à 95 811 francs. ( La suite au prochain numéro.)
que celle de nos canaux : sa profondeur est de 4 pieds (1'" 22);
Les affaires financières de la Compagnie, dérangées par des
les bateaux qui s'y meuvent ont 8 pieds 1/2 de large (2° 60), MICHEL CHEVALIER.
Versant de l'lludson .................. 2i8m 77 99 123° causes auxquelles les plans inclinés sont étrangers, ne s'étant
et leur poids moyen, cargaison comprise, est de 30 tonneaux,
Bief de partage ....................... )) 2 9?8 pas rétablies en 1840, la législature de New-Jersey s'est occupée
ce qui suppose une charge moitié moindre que celle des bateaux
Versant de la Delaware ............... 231m 86 60 999 de venir à son secours. La commission chargée de l'examen de de nos canaux. (1) En 1833 et 1834, les deux seules années pour lesquelles j'aie pu me pro-
la question a proposé de lui prêter le crédit de l'Etat (1)pour une curer le détail du mouvement commercial du canal Morris, l'anthracite, avec
a L'état présent de ces plans inclinés étant le résultat de beau- une petite quantité de houille bitumineuse, n'a formé que le tiers environ de
somme d'un million de dollars (5 333 333 fr.), qu'on aurait em-
Totaux ................ 510m 57 163 OOOm coup de modifications successives apportées à leur construction la masse des produits embarqués sur le canal. Le bois à brùier, auquel s'ap-
ployée, au moins en partie, à agrandir le canal et à en fortifier
première, il serait fort difficile d'évaluer ce qu'a coûté leur pliquerait l'objection soulevée par les Commissaires des Canaux de Ncw York,
le mécanisme, de manière à le rendre praticable pour des ba- a l'occasion du bois débité, y figure pour une quantité précisément égale à celle
construction. L'un d'eux, dont la hauteur verticale est de
teaux portant 50 tonnes. J'ignore quelle a été la conséquence de 5!a pieds (16m 47 ) , est revenu à environ 17 000 dollars (90 700 du combustible minéral; le dernier tiers comprend des produits de tome
Les mécanismes des plans inclinés sont mis en mouvement à cette proposition. nature, et en particulier des fers forgés et fondus. Le bois débité e compté
l'aide de l'eau du canal lui-méme. Le service des écluses exige francs) , c'est-à-dire à environ 300 dollars par pied d'élévation en 1833, pour 2114 tonnes, et en 183i , pour 2692.
Plusieurs ingénieurs ont successivement dirigé les travaux et verticale (5500 francs par mètre).
aussi un certain approvisionnement. Le canal s'alimente de divers
les perfectionnements du canal Marris. Celui qui a le plus con- (( Le poids indiqué plus haut pour le bateau et sa cargaison
cours d'eau et de quelques étangs ou lacs qu'il rencontre, etparti-
tribué à l'amélioration des mécanismes des plans inclinés est le est un maximum que l'on pense ne pouvoir étre dépassé sur les
culièrement au moyen du lac Hopatcong, situé au point de par- major I).-B. Douglass.
tage. La superficie de ce réservoir naturel est de 11000 hectares. plans inclinés, pour deux motifs : 1° la force motrice qui fait
L'eau y est à 3° 05 au-dessus de la ligne de flottaison du canal; avancer le bateau sur le plan incliné est bornée; 2° si le bateau
(1) Ce mode d'assistance, souvent pratiqué aux États-Unis, revient à garar:-
pour obtenir ce résultat, il a fallu barrer le débouché du lac par tir l'intérêt d'un eugnrunt cmurarté par la Compagnie. Ce sont des titres de
une digue. rente de l'Itat quo la Compagnie remet aux capitalistes qui lui prétcot ; mais I ) Fonctionnaires chargés de l'administration des canaux de l'Eut.
Le canal Morris a été entrepris par ur compagnie à laquelle elle donne àl'Gtat une lI )othequc sur sa ligne, t2) 4nnuat Report o f the Canal Comneissioners, 1837, page ri 7.
TOME U.
tJ 20 hl

facile ne pourrait satisfaire aux exigences de la ville de Paris,


de l'alignement ordonnancé au plan de la ville de Paris , et qui loir à une reconstruction complète, puisque indépendamment du
PROJET DE CONSERVATION DES PAVILLONS qui demande leur suppression; car nous ne verrions qu'avec uu
est indiqué dans la figure, en retraite de l'alignement actuel mur de façade et duraccordement des murs latéraux, il faudrait
DE L'INSTITUT. profond regret porter atteinte à l'ensemble d'un monument M M M; et de plus dans l'établissement du large pan coupé J. refaire le toit dans son entier , et modifier notablement les dis-
aussi recommandable. Il est certain, comme nous l'avons déjà On construirait sur ce pan coupé, et d'équerre avec la ligne des positions intérieures. D'ailleurs, le but si désiré de la conserva-
fait observr, que les deux pavillons que l'on propose d'abattre, quais, une façade qui s'harmoniserait avec le reste du monu- tion des pavillons ne serait qu'imparfaitement atteint, et le mo-
Dans sa dernière délibération (1) , le Comité des Monuments terminent très-bien les deux ailes et jettent une certaine variété ment, et remplacerait le mur hideux qui fait face au quai 111a1a- nument historique serait mutilé.
historiques au ministère de l'Intérieur s'est vivement préoccupé dans la silhouette de l'ensemble du palais; leur suppression se- quais. L'exécution de ce pan coupé deviendrait indispensable Enfin, par suite de ces objections, dont il comprend la valeur,
du sort de quelques monuments de Paris, dont la conservation rait donc extrêmement fâcheuse. si l'on adoptait le projet d'un débouché direct pour les voitures, M. Leceeur, se rattachant à son programme, laconservation des
est plus ou moins menacee parsuite de changements projetés par Cependant, quelque disposé que nous soyons à prendre parti de la rue de Seine à la place de l'Institut. pavillons de l'institut, propose une dernière solution qui nous
le Conseil municipal. Sur la proposition du Comité, M. le mi- dans l'intérêt de l'art nous concevons parfaitement qu'il et 30 Pour remplir ce dernier objet, M. Lecceurpropose de rem- paraît échapper à toute objection raisonnable. Cet architecte in-
nistre de l'Intérieur a recommandé ces monuments à l'attention les exigences de viabilité auxquelles on ne peut se soustraie; placer, par une seule arcade élevée jusqu'au-dessous de la cor- dique l'évidement des arcades qui supportent les pavillons comme
spéciale de M. le préfet de la Seine. sur les points où une circulation trop resserrée deviendrait la niche supérieure du palais, les deux petites arcades dirigées un moyen simple et peu dispendieux d'élargir convenablement la
Le plus important d'entre eux par sa position et son objet, cause incessante de nouveaux malheurs. C'est donc dans la con suivant la direction 1M, dont la façade sur le quai rattache aux voie publique. En effet, par cette disposition, indiquée sur la
le palais de l'Institut, est menacé de perdre ses deux ailes en ciliation possible des intérêts de l'art et de la viabilité qu'on doit gros pavillons la partie circulaire de l'édifice. Cette arcade au- partie I' du plan, on établirait sur le quai quatre voies dis-
corps avancé, que l'on veut sacrifier à l'élargissement du quai. chercher la solution du problème qui nous occupe. rait une largeur de im 30. L'arcade Colbert n'a que 511 80 de tinctes, dont trois, le quai actueletles deuxarcades avoisinantes,
Dans un précédent numéro, nous avons émis la pensée qu'il C'est en vue d'une solution semblable que M. Lecmur, ar,hi- largeur. seraient affectées au passage des voitures , tandis que l'arcade
ne conviendrait de procéder à la démolition des deux pavil- tecte. a proposé le projet dont le dessin ci-dessous montre les 4'0 Dans la suppression des rampes d'accès du pont des Arts , la plus rapprochée de la rue de Seine serait réservée aux pié-
lons de l'Institut qu'autant qu'aucun projet d'une exécution dispositions principales. ce pont étant inaccessible aux voitures; et dans leur remplace- tons.
ment par un escalier qui serait placé dans la partie cintrée en On obtiendrait facilement sous ces arcades une largeur d'à peu
avant du pont , afin de le mettre hors de l'atteinte des voitures. près 3 mètres , suffisante pour le passage des plus grandes voi-
50 Enfin, au passage bas et incommode qui existe aujourd'hui tures suspendues, qui seraient seules admises à circuler sous les
pour les piétons, de la rue de Seine à la place de l'Institut, et pavillons, les voitures non suspendues devant continuer à suivre
qui serait remplacé par la grande arcade projetée ci-dessus, la voie du quai actuel.
M. Lecur propose de substituer le passage K à travers la par- On aurait d'ailleurs à exécuter le pan coupé J, pour assurer
sie circulaire de l'édifice. le débouché de la rue de Seine sur la place de l'Institut, au
On voit qu'en adoptant le plan de 111. Leceeur, on assurerait moyen des deux arcades dirigées suivant IM; son exécution ne
largement la viabilité du quai et de la rue de Seine; à la vé- pourrait entraîner aucun inconvénient à l'égard du monument,
rité, il entraînerait une grande dépense; d'ailleurs, l'exécution Ce dernier passage serait utile pour les voitures qui se rendent
(le l'arcade de la rue de Seine nuirait à l'harmonie du monu- de la rue de Seine au Pont-Neuf, et réciproquement. A ce sujet,
ment; car nous ne pensons pas qu'on puisse adopter le remède nous croyons devoir indiquer sommairement un projet de per-
que proposait M. Lecur aux amateurs rigoristes de la symé- cement qui ne pourra pas manquer d'être exécuté dans un ave-
trie, et qui consisterait dans le percement d'une arcade sem- nir plus ou moins rapproché. Nous voulons parler du prolon-
blable à l'autre extrémité de l'édifice, pour servir de vestibule gement de la rue Jacob jusqu'au Pont-Neuf, soit par la rue
à la Bibliothèque Mazarine. Qu'on imagine un homme dont Guénégaud, qui serait poussée jusqu'à la rue de Seine en sui-
un côté du front serait déprimé par une profonde cicatrice, fau- vant la direction du passage du Pont-Neuf; soit, ce qui serait
dra-t-il lui en faire une autre symétrique, et de laid le rendre bien préférable , par l'élargissement et le prolongement de la
hideux? L'utilité de nouveaux besoins a pu entraîner certaines petite rue de Nevers, à travers la rue Idazarine, jusqu'à celle de
modifications dans une partie d'un monument, faudra-t-il faire Seine en face de la rue Jacob. Si, dans cette supposition, on
subir à l'autre partie, qui pourrait très-bien demeurer intacte, jugeait le pâté de maisons entre la rue Guénégaud et la rue de
les mêmes modifications? Il est certes évident qu'il vaut mieux Nevers trop rétréci pour qu'il fût possible d'y établir deux
A
' conserver, au moins d'une part, le caractère primitif de l'édi- façades, il serait alors convenable de disposer une belle place
c n
D -.... .............r... ,..... fice, caractère qui servira à rendre compte de la disposition qui s'étendrait devant la façade ouest de la Monnaie, et ferait
i
première du monument. bien ressortir ce monument, qu'elle détacherait parfaitement.
i I

L'auteur du projet que nous examinons en ce moment, com- Si cette dernière hypothèse ne se réalisait pas, il serait né-
prenant l'étendue des sacrifices pécuniaires auxquels il aurait cessaire de ménager à l'issue de la nouvelle rue Jacob , vis-h-vis
fallu se résoudre pour son exécution, l'avait réduit à de moin- le Pont-Neuf, une place en arc de cercle, pour éviter l'encom-
dres proportions, et proposait, pour l'élargissement du quai, de brement déjà si considérable aujourd'hui sur ce point.
reculer la façade du pavillon sur le quai, en supprimant seule- On ouvrirait ainsi, depuis le Palais-Bourbon jusqu'au Pont-
ment le rang d'arcades actuellement consacrées au passage des Neuf, une belle voie de communication dans la direction oiu
piétons; et, pour faire déboucher la rue de Seine sur la place de viennent déjà aboutir les principales rues transversales du fau-
l'Institut , d'évider dans toute leur largeur et hauteur les deux bourg Saint-Germain. Cette voie, parallèle au quai, diviserait
arcades IM qui devaient être remplacées, suivant le projet pri- le mouvement qui tend à s'y accroître de jour en jour, et aurait
Plan de la mortié du Palais de l'Institut.
mitif, par une arcade unique. Ces arcades, ainsi évidées, auraient surtout pour effet d'atténuer l'enconibremenl de la rue Dau-
10 Dans l'élargissement du quai, dont la largeur serait portée 3 mètres de largeur et 5 mètres 50 de hauteur sous clef; on phine , cause journalière de tant d'accidents.
Ce projet a éte conçu dans l'hypothèse de la conservation in-
à 20 mètres au moins, au moyen d'une galerie voûtée EE', sous conserverait d'ailleurs les autres dispositions du projet. En résumé, nous pensons qu'à l'aide des moyens que nous
tégrale des deux pavillons de l'Institut; il cgnsiste
laquelle on conserverait le passage existant aujourd'hui le long La dépense nécessaire pour réaliser le projet, ainsi modifié proposons il est possible d'améliorer, autant que cela est néces-
,

ue laisserait pas que d'être encore considérable; car le recule- saire, les voies publiques qui environnent l'Institut, sans porter
(i) Voyez, col. 51, l'Extrait des procès-verbaux de la Commission des Mo- de la rivière.
2° Dans l'exécution immédiate, aux abords de la rue de Seine, ment de la façade des pavillons ne serait pas éloigné d'égeiva- a'tcintc à l'heureux ensemble du palais de l'Institut, et que
numents historiques au Ministère de l'Intérieur.
23
24
25 2G
loin de nuire à la perspective générale des quais, la position j'ai eu l'occasion d'étudier, depuis
que je suis chargé, dans le de tirants à l'extrémité des entraits du comble, lesquels repo-
hors ligne de ce monument produit une heureuse diversion en département de l'Eure, de la
réparation ou restauration des édi- Extrait de la lettre de M. ZWIRYER, Architecte à Cologne, sent sur les sablières appuyées sur les murs, et y sont assemblés
brisant cette ennuyeuse ligne droite , bien désirable, sans doute, fices diocésains. Commençons par l'église la plus considérable, la
dans l'ensemble des dispositions des voies de communication chargé depuis quinze années de la restauration de la Cathédrale. à queue d'aronde;
cathédrale d')vreux. Dans tout le choeur et ses collatéraux,
d'une grande ville, mais dont la monotonie deviendrait acca- (Traduit de l'Allemand). « 2° L'existence des chaînes en fer est manifeste : j'ai eu l'oc-
ceux de la nef et toutes les chapelles qui sont autour de l'église,
blante si elle n'était rompue çà et là, sans inconvénient notable dont la construction fut commencée vers la fin du 11V° siècle, casion de le reconnaître dans les restaurations que j'ai fait faire
pour la circulation, par quelques parties saillantes d'une archi- «.... Jepartage entièrement votre opinion sur ce qui concerne dans l'abside du chour. Ces chaînes ont un échantillon de 0" 055
après la destruction de ce monument par les Anglais, il n'existe
tecture variée, sur lesquelles le spectateur pût un instant re- l'emploi du fer comme moyen de consolidation; car, dans les sur 0'" 01!r d'épaisseur, et afin de prévenir autant que possible
de fer employé ni en chaînes, ni en tirants, ni en ancres, etc,, etc.,
poser ses regards. travaux de restauration du dôme de la cathédrale de Cologne, l'oxydation, elles sont entourées de plomb ; car elles se trouvent
quoique toutes ces parties supérieures soient piliers butants,
C. D.
journellement occasion de me convaincre combien le contact
,j'ai dans le milieu ou à peu près de l'épaisseur du mur;
contre-forts et arcs servant de gjargouillesrampantes. J'ai acquis
(lu fer avec la pierre est nuisible à la construction. Permettez-
« 30 Jremarqué même que les voussoirs qui forment les
de ce fait la certitude la plus complète; car j'ai eu à faire re-
moi donc, pour traiter un point si important, d'entrer dans voûtes d'arêtes sont maintenus sur leurs lits supérieurs par des
construire une travée tout entière, pilier, arc, contre-fort et
quelques détails et de citer quelques faits. agrafes en fer dites côtes de vache; mais l'existence de ces
croisée, travée que j'ai fait établir sans fer, comme elle était au-
«Tout le soubassement, ou plutôt tout le rez-de-chaussée, agrafes n'est pas générale, et il ne s'en trouve qu'aux endroits
paravant. Partout, dans cette église, j'ai remarqué que le fer ainsi que la partie élevée du choeur de la cathédrale, est con- où il y aura eu sans doute quelque réparation ;
qui s'y trouve provient des réparations faites à diverses époques
struit en pierre avec mortier de chaux et de sable; on n'y trouve u 4°Tous les piliers des arcs-boutants sont maintenus ou reliés
DE L'EMPLOI DU PER et ne date point de la construction primitive. Il y a du fer em-
pas d'autre liaison, et très-rarement une agrafe en fer : aussi par des tirants en fer carré d'environ 0" 055, et fixés à chaque
ployé en traverses (et sur le raide et non le plat) pour les mon- toute cette partie de l'édifice est-elle admirablement conservée, pilier par un fort crochet, comme vous avez pu le remarquer
tants, meneaux et rosaces des croisées, et je ne sais pas si c'est
CO.IIIIE llOYE:Y DE COISOLID.tTION DANS LES MOIUlIETS GOTHIQUES,
même les frontons isolés, qui ont 10 mètres de haut et qui se trou- en visitant avec moi la cathédrale de celte ville.
au fer qui traverse ces meneaux que nous devons attribuer le vent placés au-dessus d'une élévation de 53 mètres. Cependant,
mauvais état de ces parties inférieures des croisées, mais il est «Les colonnettes qui divisent les croisées se trouvent mainte-
un de ces frontons, renversé par un ouragan en 1434., fut rétabli nues par des barres de fer platscellées dans lesdites colonnettes;
de fait, et vous devez l'avoir remarqué comme moi, que dans les
La commission de révision, à la ville, chargée d'examiner les avec des assises liées entre elles par des crampons en fer. ces barres servent en même temps à fixer les vitraux; mais ce
plans et le devis de l'église gothique projetée par M. Gau pour monuments que vous avez étudiés, les ornements, meneaux et « Les assises des ares-boutants et des contre-forts, construits mode est très-vicieux, car l'oxydation du fer à l'endroit de
la place Bellechasse, ayant voulu exiger que dans ce devis il rosaces sont toujours cassés ou éclatés au droit des traverses en plus tard, sont aussi généralement liées par des goujons en fer chaque scellement a fait éclater la pierre, et j'ai été obligé , à
fer.
frit porté une somme quelconque pour emploi des gros fers, entourés de plomb; mais, malgré cette précaution, et partout où cause de cela, d'y faire de nombreuses reprises.
comme chaînes, tirants, ancres, etc., ete.,1d. Gau fut obligé d'en «Ce que je viens de vous dire sur l'emploi du fer dans notre
le fer a été en contact avec la pierre, l'oxydation, en augmentant «Je ne vous cite, comme exemple, que la cathédrale de Beau-
appeler à l'expérience de plusieurs de ses confrères chargés, cathédrale, je puis vous l'assurer pour les autres principales
le volume du fer de 30 à !r0 pour cent, a fêlé la pierre et causé vais; car à celle de Sentis, où j'ai fait d'importantes restaura-
dans les provinces, de restaurer des monuments de ce genre, églises du département; car, quoique je n'y aie pas fait de tra-
sa destruction. tions, je n'ai pas eu lieu de remarquer l'existence de chaînes de
pour prouver à cette commission que l'emploi du fez, comme vaux aussi considérables qu'à la première, je les ai toutes étu- «On ne trouve point de traces ni de chaînes, ni de tirants et ceinture comme à Beauvais; mais dans les clochetons qui accom-
diécs avec soin.
moyen de consolidation., non-seulement n'est pas nécessaire, mais ancres dans toute la construction primitive de l'édifice. En 1822, pagnent la flèche; l'emploi du fer est manifeste, comme moyen
(( Maintenant, si nous remontons à un âge plus avancé, dans
que son emploi dans bien des cas est, au contraire, nuisible à la le mur du grand pignon étant fendu en deux, il fut lié par un ti- de liaison.
construction. le roman ou au commencement du style ogival, nous trouvons
rant en fer de 50 pieds de long. Dès le momentoù je fus chargé des « En général, l'usage du fer dans les monuments gothiques
Ces faits sont démontrés dans plusieurs lettres qui ont été une absence totale de fer; ainsi, je viens de faire opérer la dé-
travaux de restauration de cette cathédrale, je fis boucher soi- se réduit à peu de chose. »
adressées à M. Gau, et dont nous nous empressons de reproduire molition du chceur de l'ancienne chapelle d'lIarcourt (Z° siècle),
gneusement la crevasse de ce pignon. Pendant l'hiver, cette cer-
des extraits pour appeler l'attention des architectes sur cette après avoir numéroté toutes les assises (car cette chapelle doit
vasse resta fermée ; mais, l'ayant trouvée rouverte l'été suivant,
question importante de construction. Nous espérons que Mes- être reconstruite, et je puis vous certifier qu'il n'y avait pas un
je crus devoir attribuer ce changement au mauvais état du
sieurs de la commission se laisseront persuader d'abandonner kilogramme de fer, pas un, littéralement. D'après les observa-
mur; cependant, comme il se renouvelait à chaque variation
une théorie qui les amènerait à créer à grands frais les moyens tions que j'avais déjà faites sur ces monuments, cette circon-
de température, il fut clair que ce jeu ne pouvait être attribué
de précipiter la destruction des monuments. stance ne m'a point étonné.
qu'à la présence du tirant en fer, Ceci est donc une nouvelle
L'emploi du fer se rencontre très-rarement dans les construc- «A propos de fer, j'ai trouvé, à l'église de Louviers, un s
preuve du danger de l'emploi du fer comme moyen de liaison.
lionsdesédifices gothiques des premières époques; mais au fur singulier moyen de relier les pierres entre elles dans les diverses.
Mieux vaut, dans ces cas, l'emploi du bois, comme nous en trou-
et à mesure que les formes de cette architecture se sont allégées, parties du joli porche méridional, que je ne puis m'empêcher de
vons des exemples dans les constructions byzantines. Les murs
on a été parfois conduit à l'emploi du fer pour augmenter la vous en faire part, en vous priant de me dire si vous l'avez ren-
du chevet de l'église Saint-Cunibert, à Cologne, sont ainsi liés
résistance des parties, ou dans l'espoir de prévenir les effets des contré, comme moi, dans d'autres monuments, et de m'en don-
par des pièces de bois en chêne parfaitement conservé jusqu'à
tassements ou autres causes de déversement, dont les moindres ner l'explication, si explication il y a. Vous savez que les assises
ce jour.
auraient pu occasionner de sérieux accidents dans ces monu- des petites pyramides ou clochetons qui couronnent les piliers
«Du reste, un appareil bien combiné, des joints également
ments découpés et percés à jour dans tous les sens. Mais ces sont reliées entre elles par des goujons en fer. A Louviers, ces
garnis en bon mortier et une exécution pas trop précipitée, ce
monuments appartiennent à l'époque du déclin de l'art ogival, goujons, au lieu d'être en fer, sont en os, et ces os sont des os
sont là les meilleurs moyens de faire une bonne construction en
et, comme si le mensonge devait rencontrer en lui-même sa d'hommes, soit de bras ou de jambes, scellés en mortier, mais
maçonnerie..... n
punition, le fer, destiné à consolider ces édifices, n'a servi que d'un mortier d'autre composition que celui du reste de la con-
trop souvent a hâter leur destruction, par suite de sa sensibilité struction de l'église.
Extrait de la lettre de M. LARDON , Architecte de la ville de Beau-
aux influences atmosphériques. «Agréez, etc.» DES FORTIFICATIONS DE PARIS.
vais, en date du 21 Novembre 1880.
L'emploi de goujons en os s'explique d'abord par des raisons
Extrait de la lettre de M. BOURGUIGNON, Architecte du départe- Je réponds, mais pasaussi promptement quejel'aurais dé- La loi sur les fortifications a été votée par la Chambre des Dé-
d'économie; ensuite, ne s'oxydant pas, leur volume ne
ment de l'Eure, datée d'Evreux, le 22 Novembre 1840. peut être sire, a votre lettre du 10 courant, par laquelle vous me deman- putés, et la France semble se préparer à grands frais à comprimer
augmenté par cet effet, ainsi que cela arrive au fer, qui acquiert
dez des renseignements sur l'emploi du fer dans les églises go- et à annihiler cet élan industriel dont elle commençaità recueillir
quelquefois le double et presque le triple de son volume primi-
... «Je m'empresse de répondre à la demande que vous m'avez tif. La forme de ces os thiques, et principalement sur celui des ancres et tirants, et, les fruits. De quelque côté que nous tournions nos regards, nous
ressemble d'ailleurs fort souvent à celle
adressée relativement à l'emploi du fer dans les monuments que d'une double queue d'aronde. plus encore, pour ce qui a rapport à l'existence des chaînes. ne rencontrons que des faits propres à faire déplorer l'erreur
« 1° Dans la cathédrale de Beauvais , il n'y a point d'antres ni dans laquelle la Chambre vient de tomber; non que nous préten-
27 28 29 30

lions qu'il ne faille rien faire pour la défense particulière de compte de tous les éléments militaires connus de son temps. prépare une brochure sur la possibilité et la convenance qu'il y «Or, ya-t-il rien dans ces chiffres qui dépasse les besoins or-
Paris, mais nous pensons qu'on aurait obtenu le même résultat Mais aujourd'hui il y a un nouvel élément dont il faut savoir tenir aurait d'appliquer les chemins de fer à la défense du territoire. dinaires du public sur les grandes routes commerciales (1)?
par des moyens beaucoup plus avantageux. compte. La rapidité de locomotion a toujours joué un rôle im- ll nous a communiqué par avance son travail, dont le résumé se « Ce qui précède est relatif à un chemin de fer à une seule
De tout temps la France a été reconnue comme étant admira- portant dans toutes les guerres. La guerre d'Italie est un exemple trouve dans la partie bibliographique de ce numéro (1). voie; avec une voie double et un matériel double on pourrait,
blement disposée pour le commerce de transit. Il convenait dès remarquable de l'influence de la célérité sur le sort des batailles. en conservant, comme nous l'avons fait dans tous nos calculs,
lors de porter une extrême attention sur nos voies de communi- Par suite de l'invention des chemins de fer, les distances se trou- CÉSAR DALY. un intervalle de 20 minutes entre le départ de deux trains con-
cation, et pourtant l'Angleterre, la Belgique et l'Allemagne nous vent tellement diminuées, que les places fortes de nos frontières sécutifs, transporter dans le même temps un corps d'armée
ont dépassé dans l'exécution des chemins de fer. L'esprit public du nord et de l'Est pourraient ne plus former, pour ainsi dire, double, 51600 hommes. Dans le cas où l'on se trouverait ar-
commençait à être frappé de ce fait, et on avait le droit d'espérer qu'une véritable ceinture de forts détachés autour de Paris. A rêté par le manque de voitures, les wagons villes pouvant re-
(P1 un grand mouvement serait imprimé aux travaux publics. Il l'aide des chemins de fer, toutes les forces du centre pourraient venir avec une grande vitesse par la seconde voie, 51600 hom-
estjuste de dire que, depuis 1830, l'importance qu'il y avait à faire se diriger presque instantanément sur tel point de la circonfé- mes ne demanderaient que 4 jours pour parvenir à 480 kilo-
avancer rapidement nos travaux publics devenait de plus en plus rence qu'on voudrait, et réciproquement, des points extrêmes, mètres; enfin, sur les points où deux chemins de fer viennent se
manifeste, et les crédits extraordinaires alloués à cet. effet allaient toutes pourraient converger avec une égale rapiditévers le centre. BIBLIOGRAPHIE,
croiser, il serait possible de concentrer, presque instantané-
toujours en augmentant. En 1830, le crédit extraordinaire était M. Dufaure seul, à la Chambre, parait avoir compris tout ce que ment, une armée de 150 à 200 mille hommes.
de 20 millions , et il s'est successivement élevé à 30 millions de renfermerait de puissance ce système de défense. « Mais supposons, par impossible, que les bases si raisonna-
Du RÔLE DES CuE11Ns DE FER DANS LA DÉFENSE
1832 à 1837, à 50 millions de 1837 à 1840, et de 72 millions en Dans notre article du mois d'octobre 18'x0, nous avions appelé bles de ce calcul se trouvent au-dessus de la réalité; prenons
1841. l'attention des ingénieurs militaires sur le nouveau caractère DU PAYS.
qu'au lieu de trois jours il en faille quatre, il en faille cinq
Un avenir meilleur encore semblait s'ouvrir devant nous. Nous qu'il convenait de donner à la fortification moderne. Nous avons pour opérer ces merveilles, ce serait déjà beaucoup que cette
avions beaucoup à faire, il est vrai, pour atteindre nos rivaux; déclaré que le caractère de la civilisation moderne est essentielle- possibilité de recevoir à chaque instant de nouveaux renforts,
mais tout n'était pas désespéré: une impulsion vigoureuse pou- ment industriel et fort peu guerrier; que les économistes s'effor- M. Teisserenc commence par démontrer la possibilité de de nouveaux vivres, de nouvelles munitions; ce serait beau-
vait nous faire regagner le terrain perdu, et c'est dans ce moment çaientde chercher les moyens les plus convenablesde rendre pro- transporter de grands corps de troupes sur les chemins de fer. coup, un jour de bataille, que de pouvoir faire des diversions
que les fortifications viennent engouffrer les millions nécessaires ductives entemps depaixces immenses arméespermanentes qu'un « En réduisant, dit-il , à une moyenne de. 16 kilomètres à avec une foudroyante rapidité ; ce serait beaucoup que de pos-
pour nous relever de notre position ! Dans son rapport, M. I1u- reste des habitudes militaires des siècles passés nous faisait encore l'heure la vitesse des transports, vitesse bien suffisante, et qui séder ces avantages, et d'avoir en même temps la certitude de
mann , supposant que les fortifications ne coûteront que 140 mil- conserver; qu'il convenait de rechercher aussi un système de dé- serait d'ailleurs commandée par la prudence si l'on avait à ef- les interdire à une armée envahissante, par cela seul que l'on
lions, déclare que l'allocation de 228 269 000 fr., indispensable fense qui pût devenir productif en temps de paix, qui fût plus en fectuer un mouvement inusité de personnes, les plus faibles aurait le soin de tenir son matériel en arrière des lignes, et que
au service des ponts et chaussées pour l'achèvement seul des tra- harmonie avec les nouveaux instincts et besoins de notre époque. locomotives remorqueraient aisément 30 wagons contenant l'on adopterait pour les chemins de fer un écartement de voie
vaux votés jusqu'à ce jour, ne peut être mise à la disposition de Nous avions surtout appelé l'attention sur les canaux, comme chacun 3i soldats équipés; les plus puissantes pourraient en un peu différent de celui qui est en usage à l'étranger. n
ce département que dans un laps de six années, et par sommes moyen de fortification , et nous avons été étonnés que, dans un traîner 60 chargés de la même manière. Sur les chemins de fer M. Teisserenc entre ensuite dans l'examen de la question
qui varient de 33 à 40 millions. Aucun travail nouveau ne peut dire moment aussi propice pour l'éclosion d'idées nouvelles sur l'art belges et anglais une machine eu feu parcourt joueuelleuteut politique; il se demande si l'établissement des chemins de fer
entrepris amant 1848, et, pendant ce temps, l'étranger, déjà en de la fortification , aucun ingénieur militaire n'ait répondu à cet de 240 à 320 kilomètres. ne serait pas le gage le plus certain de notre influence ii l'exté-
avance sur la France, aura tout le temps d'assurer sa supério- appel. A notre avis, un camp retranché auprès de Paris et un « Nous restons donc au-dessous de la vérité en admettant rieur. Il retrace les circonstances dans lesquelles nous aurions
rité à notre détriment. Mais ce n'est pas en 1848 que nous pour- réseau de chemins de fer et de canaux convenablement étudié que 20 machines et 650 wagons suffiraient au transport de pu tourner à notre profit les travaux exécutés en Allemagne,
rons encore commencer de nouveaux travaux, à moins d'un eussent offert plus d'avantage à la France que ne lui en procurera 22000 fantassins, à une distance de 280 kilomètres, en 28 et le mauvais effet qu'a produit notre insouciance.
nouvel emprunt, car le devis estimatif de 140 millions est tout jamais l'exécution des gigantesques fortifications qu'on vient d'a- heures. Mais, en mémo temps que l'on fait avancer l'infante- Revenant à la question des fortifications, M. Teisserenc
à fait illusoire. Primitivement ce chiffre avait été porté à 60, dopter, et qu'on ne terminera jamais entièrement, nous le pen- rie , il faut aussi mettre en mouvement une quantité propor- ajoute
puis à 100 millions; M. Thiers, dans son rapport, l'a fixé à 140 sons. Nous avons appris avec un plaisir extrême que Vauban tionnelle de cavalerie et d'artillerie : 2400 cavaliers, 1400 « Du point de vue auquel nous nous sommes placés, il ne
millions, et il est connu que plusieurs membres du comité ad- avait déjà eu la pensée de se serviraussi de canaux comme d'un élé- hommes appartenant aux armes spéciales, 96 pièces de canon, s'agit pas de déterminer si la fortification de Paris est une aeuvre
mettent qu'il faut porter le devis d'estimation à 200 millions; des ment propre à la défense du pays. Du reste , les IIollandais, sans caissons, voitures d'approvisionnement, 2650 chevaux. Les utile, mais si par son exécution elle n'arrêtera pas des travaux
ingénieurs distingués l'ont estimé à 340 millions en minimum; avoir eu en vue la défense de leur territoire, mais bien un inté- cavaliers, artilleurs, etc., exigeront 112 voitures et 4 locomo- plus utiles encore, - si le projet ministériel atteint le but qu'il
nous-même, nous l'avons évalué à 500 millions, et le Journal rêt purement commercial, ayant sillonné leur pays de canaux, tives; les pièces de canon, les caissons, les voitures d'appro- se propose, rendre l'invasion impossible; mais s'il n'existe pas
des Sciences militaires a déclaré qu'il ne saurait être fixé à moins l'ont converti en une véritable forteresse. visionnement, placés sur les wagons plats qui servent main- telle combinaison qui, avec une dépense peu différente, met-
de 080 millions (1) Notre ami et collaborateur M. Edmond Teisserenc, dont las tenant au transport des voitures de poste et des courriers , né- trait tout aussi bien en sûreté l'indépendance nationale, en
Examinons maintenant une seconde face de la question. travaux ont déjà jeté tant de lumière sur quelques-unes des cessiteraient, au pis-aller, 4 locomotives; enfin, les 2650 che- même temps qu'elle augmenterait en temps de paix notre force
Le système de fortications dû au génie de Vauban correspon- questions les plus intéressantes concernant les chemins de fer, vaux, enfermés dans les wagons qui leur sont destinés, ou, les productrice au dedans et notre influence à l'extérieur. n
dait à de nouveaux procédés d'attaque résultant de l'introduction yeux couverts, dans les wagons qui servent ordinairement au « ................ La fortification de Paris est
d'un nouvel élément, la poudre, dans l'art de la guerre. Le sys- transport des bestiaux et des marchandises, occuperaient 20 un expédient, comme la plupart des mesures prises de nos jours;
doit être au moins de 3 millions; donc, pour cent fronts...... 300 millions.
tème deVauban étaitla conséquence logique de l'attaque, et tenait «vingt forts ou forteresses, y compris tes places do Charen-
locomotives et 1325 wagons, si l'on ne voulait pas trop les res- elle s'attaque au mal quand il est fait; elle n'empêche pas l'in-
ton, Saint-Denis et le Mont-Valérien, à 15 millions l'un dans serrer, et si l'on voulait conserver un petit emplacement au four- vasion, elle la combat après coup; le patriotisme français
l'autre .................. .. .... 300 millions. rage dont ils auraient besoin pendant le trajet. Total du matériel pourra donner une leçon sanglante à ses ennemis sur les rives
(1) Voici l'extrait du Journal des Sciences militaires:
« On estime le développement de l'enceinte continue à quarante-quatre ki-
« Bâtiments pour casernes, magasins, etc....
« Matériel d'artillerie,
.... Go nécessaire pour transporter en 36 heures un corps d'armée de de la Seine, mais les chefs-d'oeuvre de l'architecture moderne,
approvisionnements........ 20 (I) 25 800 hommes à 280 kilomètres : 64 locomotives (48 en feu, labourés par les éclats des bombes, perpétueront à jamais la
lomètres, et celui de la ligne des forts détachés à quatre-vingt-douze kilo-
mètres, en tout, cent trente-six kilomètres de lignes fortifides. Conçoit-on une 16 aux ateliers de réparation) , 762 wagons pour les personnes, trace du passage de l'invasion. L'établissement des grandes li-
n Total.... 080 millions.
1521 wagons pour les choses ou les bestiaux. Conservons le même
pareille profusion de fortifications sur un seul point et à l'exclusion de toute
« Ainsi la dépense s'élèverait à la somme effrayante de 080 millions.
autre position stratégique? Pourrait-on donner même un simple aperçu de la nombre de voitures, doublons celui des locomotives, et nous
dépense qu'occasionnerait l'exécution de ces projets gigantesques? L'auteur de u Et, à côté de ce capital énorme, enfoui dans des constructions stériles, il (f) L'expérience semble prouver que sur lés grandes lignes commerciales
faut rangerles frais de garde et d'entretien pendant de. longues années de paix.»
pourrons franchir en trois jours une distance de 480 kilomè-
l'article que nous citons essaie celle évaluation, et il arrive aux chiffres sui- il faut, moyennement par lieue ,1. machine 1t2, 3 voitures pour les personnes,
vants
tres, comme celle qui sépare Paris de Strasbourg. 12 wagons pour les marchandises et les animaux : le matériel d'un réseau de
« La dépense de construction d'un front de fortification dans toute autre par- (t) Ce chiffre n'est pas la moitié de celui fixé par M. le général Tugnot de L3moy. chemins de fer de 2400 kilomètres se composerait donc de 900 machines;
tie de la France est généralement estimée à un million; à Paris, celle dépense qui le porte â 45 nilltions. (1) Quelques extraits de cette brochure ont été déjà publiés dans la Presse. 3000 voilures-diligences et 7200 wagons.
31 33 34

gnes de chemins de fer est au contraire une mesure essentielle- enthousiasme qui se développe dans les masses réunies par une conclut de là qu'en évaluant la dépense à 350 millions, on reste que leur nom devient l'expression de toute une école, la propriété
ment préventive, qui aurait pour résultat de reporter sur les grande pensée, ou pour l'accomplissement d'un saint devoir. au-dessous de la vérité. Or, il n'en coûterait pas plus pour faire et la gloire de tout un pays. Tel fut Charles Percier, et ce peu de
frontières des états toutes les luttes européennes. , .... , . Leur présence relève le moral des troupes, abattu par la défaite; le réseau de chemins de fer qu'il propose. mots suffiraient déjà à son éloge, surtout si j'ajoutais qu'il fut placé,
comme architecte, au même rang que David comme peintre, dans
Concevons pour un instant la France sillonnée les places fortes , confiées à leur garde, rendent à la campagne M. Teisserenc termine en disant que c'est un danger que de
de chemins de fer ainsi distribués : une grande ligne de Paris à faire dépendre de la prise d'une ville le salut de la France ; il l'estime de leurs contemporains; si je disais enfin , pour exprimer
les garnisons quelles retenaient; cette armée, un instant dis-
d'un seul mol tout son mérite, qu'architecte du consulat et de l'em-
Lille, couverte par les canaux de Saint-Quentin et de la Sam- soute, se reforme plus formidable qu'elle ne l'a jamais été. » . . voudrait qu'en cas d'invasion on portât derrière la Loire le siège
pire, il fut à la hauteur de son emploi et de son époque. Mais si
bre, par l'Oise et l'Escaut. - Une seconde ligne de Paris à Stras- ....... «Mais ce réseau de chemins de fer, qu'une poli- du gouvernement. Quant à nous, nous dirons que ce danger dé-
Charles Percier fut un de ces hommes qu'on peut louer en le nom-
bourg, avec embranchement de Toul sur Metz, couverte par la tique prévoyante nous conseillerait d'établir, n'est-il pas devenu montre l'absurdité de tout concentrer dans Paris. Que Paris soit
mant, parce que leur nom rappelle à l'esprit ce qui caractérise toute
Marne et le canal de la Marne au Rhin et par la Moselle.- Une une nécessité impérieuse en présence des travaux exécutés au- le foyer, le centre de la France, soit; mais si la France avait une forme de l'art, il est de ceux aussi qu'on ne peut louer suffisam-
troisième, de Paris àToulon et à Cette, par Orléans, Vierzon, tourde nous?» quelques sous-centres, comme l'étaient par exemple les capi- ment, ni par le détail de leurs travaux ni par la liste de leurs élèves,
Saint-Étienne, Marseille, le canal latéral à la Loire, les canaux M. Teisserenc rappelle ici sommairement les travaux exécu- tales des anciennes provinces, la prise de fans n'entraînerait qui font aussi partie de leurs ouvrages, parce qu'il y o encore, dans
du Berry, de Briare, du Loing, et la Seine.-Une quatrième, de tés à l'étranger; il montre comment ces chemins de fer alle- plus comme conséquence nécessaire et immédiate la conquête de l'influence qu'exerce un homme supérieur, quelque chose qui ne tient
Paris à BaYonne, par Vierzon, Angoulême, Bordeaux, avec mands, dont la Revue publiera un examen détaillé, vont tous se la France entière. pas seulement au talent et au caractère, quelque chose qui est dans
embranchement de Bordeaux àToulouse. -Une ligne de cein- réunir et former un réseau complet. Ce réseau deviendra pour ü Le réseau de chemins de fer que nous avons proposé, dit la position et dans la personne même, et qui se refuse à l'analyse. u
ture également abritée derrière nos rivières ou canaux de la la France un véritable danger, puisqu'il sera alors plus facile et M. Teisserenc, le tracé que nous avons choisi, résolvent pleinement Charles Percier est né à Paris en 1761. Son père, d'origine suisse,
Saône; du Rhône au lthin, du Rhin, la Meuse, les canaux de plus court d'allerde Berlin à Kehl, que de venirdeParis à Stras- cette question. Notre système de communication a en effet deux était concierge de la grille du pont tournant des Tuileries; sa mère
était attachée à la lingerie de la reine.
Mons et de la Deule, et passant par nos principales villes bourg. De plus, il facilitera singulièrement l'invasion, puis- centres, l'un à Paris, l'autre en arrière de la Loire , à Bourges.
C'est donc encore un nom illustre qu'il faut ajouter à cette liste
fortes, Lyon, Dijon, Besançon, Bâle, Strasbourg, Sarrebourg, qu'il assurera les approvisionnements de la coalition envahis- Bourges devient dès lors le point central autour duquel doivent
nombreuse d'artistes célèbres nés dans les rangs du peuple, qui ont
Metz, Mézières, Rocroi, Charleville, Valenciennes, Lille, Dun- sante. être placés nos arsenaux; Bourges devient le point de ralliement eu à lutter contre la fortune et qui sont sortis de la foule à force de
kerque. «Sans doute, dit M. Teisserenc, il reste beaucoup à faire de l'administration, des armées battues. De Bourges, dans notre persévérance et de talent.
« A proximité et au centre du chemin de fer, plusieurs ar- pour donner aux travaux de l'Allemagne ce caractère d'unité et système , on va directement à Mulhouse, à Dijon, à Lyon, à Mar- Presque toujours l'enfance des grands artistes a révélé dans leurs
senaux abondamment fournis de ce matériel que l'on accumule de grandeur. 440 kilomètres sont à construire pour compléter la seille, àToulon, à Montpellier, àCette, à Toulouse, à Bordeaux, jeux, dans leurs amusements, dans leur travail, les précoces disposi-
aujourd'hui dans les places fortes de la frontière, et qu'un siége grande ligne qui doit relier Berlin à Lille; la jonction de Ber- à Bayonne, h Nantes, à Paris. Les convoisà grande vitesse rem- tions de leur esprit et de leur goût. Cette révélation ne manqua pas à
Malheureux peut faire tomber entre les mains ennemies et tour- lin à Kehl nécessitera des efforts non moins considérables ; mais placent le télégraphe; le service des lettres, déjà organisé par le Charles Percier; mais, plus heureux que beaucoup d'hommes de gé-
ner contre nous. c'est déjà trop que la moitié- de cette grande eeuvre ait pu être chemin de fer, continue comme auparavant; l'armée nationale, nie dont la vocation naturelle fut trop souvent contrariée par les pro-
«Sur les rails, des myriades de wagons et de machines loco- parachevée sans nous émouvoir. Le réseau de chemins de fer reformée, peut se porter avec une vilesse égale sur les derrières jets de leur famille, il eut le bonheur de rencontrer dans son père
des cohortes envahissantes ou en avant de Paris; la campagne assez d'intelligence pour favoriser la sienne.
motives prêtes à fendre l'air au premier signal. allemand, que nous venons de décrire, aurait une étendue de
n'est pas finie, elle n'est que commencée.» Dès son jeune àge, le goût du dessin s'était manifesté en lui; son
«Reportons-nous à 9814, et demandons-nous ce qu'aurait 4360 kilomètres ; les parties exécutées ou en cours d'exécution
père, voulant cultiver ses dispositions naissantes, le plaça chez un
l'ait d'une arme si puissante le grand capitaine qui sentit, à ne composent encore que ` î24 kilomètres, ce n'est guère que la tt Le jour où vous aurez pris cette grande décision, le jour
peintre distingué, M. Lagrénée. Mais la nature de son talent, qui dans
plusieurs reprises, l'impérieuse nécessité de faire voyager ses moitié de la tâche totale; mais pouvons-nous mesurer le chemin où vous aurez consacré l'établissement d'un chemin de fer na- tout ce qu'il avait à dessiner le portait à ajouter des maisons, fut heu-
soldats dans des chariots de poste? Quelle force n'aurait-il pas que les Allemands ont encore à parcourir, nous qui possédons tional, le jour où il deviendra clair pour tout le monde que les
su puiser dans cette prodigieuse mobilité, lorsque, refoulé en à peine 800 kilomètres de chemins de fer ! n
1814 par deux armées envahissantes , il volait de l'une à l'autre
.......... destinées de la France ne sont plus indissolublement liées à
celles du département de la Seine, ce jour-là vous aurez assuré
reusement encore reconnue par son père, qui, mieux inspiré cette
fois, le fit entrer dans l'atelier de 111. Peyre le jeune, architecte du roi.
Cette école jouissait alors d'une célébrité justifiée par la haute ca-
avec un noble désespoir, toujours favorisé par les armes, tou- rl Pour qui considère ce que l'Allemagne a produit en cinq l'inviolabilité de Paris, du foyer des beaux-arts et de la civilisa- pacité du maltre, par le nombre et le mérite des élèves. liés lore
jours devancé par le temps? Et quelques jours plus tard , lors- années, pour qui connatt l'enthousiasme de cette nation pour les tion, plus sûrement que vous ne pourriez le faire avec dix en- Charles Percier se trouva tout entier dans son élément; ses progrès
qu'à l'exemple d'Annibal il résolut de reporter la guerre sur le chemins de fer , enthousiasme qui a victorieusement subi l'é- ceintes continues superposées les unes aux autres.» furent rapides, et il acquit bientôt une habileté incontestable. Mais
sol ennemi, Napoléon n'aurait-il pas béni ces chemins de fer preuve difficile du temps et de l'expérience, il ne saurait être ( Ainsi, la France abandonnant encore une fois les éternels cette labih té même ne servit qu'à augmenter son désir de savoir, d'ap-
principes d'ordre et de travail, la France reniant les progrès prendre, et, tout en recevant des leçons de M. Peyre, il travaillait pour
qui le précipitaient sur la frontière allemande huit jours avant douteux que six à sept années de paix ne suffisent pleinement à
de son siècle , renonçant pendant huit années à toute améliora- M. Chalgrin, il dessinait pour M. Paris; il perfectionnait ainsi à cette
la capitulation de Paris? l'exécution de toutes les lignes les plus importantes:»
double école ce talent de dessiner qui fut son mérite éminent et son
«Mais ce qui était vrai alors que la nation, épuisée par l'im- M. Teisserenc se demande ensuite ce que coûteront les forti- tion intérieure, la France seule immobile au milieu du mou- occupation constante.
pôt du sang, lasse de despotisme, regardait d'un aeil sec la chute fications et ce que coûterait le système de chemins de fer qu'il vement progressif du monde entier, voilà quelques-unes des A peine âgé de dix-neuf ans, Charles Percier obtint le second prix;
de l'empire, acquiert bien plus d'importance aujourd'hui, que propose. Il fait ressortir toute l'insuffisance des devis qui ont été conséquences de la fortification de Paris. trois ans plus tard, en 1786, il remporta le premier prix sur un projet
la volonté nationale gouverne et défend le pays. présentés. On n'a tenu compte ni du renchérissement probable U La défense du sol plus sûre et plus facile, le territoire na- de palais pour la réunion des Académies. Avec le grand prix, M. Per-
IX Mettons les châses au pis : nous éprouvons un grave échec, de la main-d'ceuvre et des matériaux, ni de la situation tour- tional inviolable, la France forte et unanime défendant pied à cier reçut la pension de Rome , qui n'y était pas toujours attachée
une invasion devient possible , probable, certaine si elle n'est mentée des terrains que traverse l'enceinte continue. «A Mont- piedson indépendance, la fortune publique décuplée, toutes les comme elle l'est à présent. Le prix et la pension étaient alors deux
promptement arrêtée. A ce mot d'invasion, un frémissement rouge, àVaugirard, à Bercy, à Gentilly, à Saint-Mandé, dans une forces du pays utilisées, la France reprenant son influence so- avantages distincts dont l'un s'acquérait par le mérite, l'autre quel-
électrique d'indignation se communique d'un bout à l'autre de partie de la commune de Passy, existent d'anciennes et de nou- ciale, sa prépondérance politique , la guerre organisée au pro- quefois par la faveur; l'un était le résultat d'un concours, l'autre dé-
la France. La nation entière court aux armes. Bientôt tous les velles carrières de pierre et de plâtre , qui ont plusieurs déca- fit de la paix, tous les travaux de la paix grandissant les forces pendait des bonnes grâces d'un ministre, et il était arrivé plus d'une
de la guerre, voilà ce que promettent , ce que sauront tenir les fois que deux récompenses qui étaient unies par leur objet, fussent
hommes valides , équipés , organisés en compagnies depuis le mètres de profondeur, et qui sur plusieurs points menacent
chemins de fer.» séparées dans leur application. M. Percier, avec assez de talent pour
commencement des hostilités, se portent sur les bords du che- ruine : quand vous devrez traverser ces mines, ces carrières, ce obtenir le prix, eut assez de bonheur pour rencontrer un ministre qui
min de fer. Là, par les soins du gouvernement, de longues files qui vous arrivera souvent, combien amoncellerez-vous de tom- n'avait pas la prétention de se connaître en architecture mieux que
de voitures attendent ces courageux défenseurs du sol; chacun bereaux de terre pour les combler? combien accumulerez-vous l l'Académie d'Architecture.
se hâte d'y prendre place à un signal donné; le premier convoi de mètres cubes de moellons pour asseoir solidement votre mu- PERCIER, SA VIE ET SES OUVRAGES. M. Percier avait vingt-deux ans quand il arriva à Rome. Ou ne peut
se met en marche et traverse la France au milieu d'une double raille extérieure?» On n'a tenu compte non plus ni des acci- décrire l'effet que produisit cette ville prodigieuse avec ses monu-
haie de soldats citoyens qui se demandent si leur tour ne vien- dents qui arrivent toujours dans le cours de l'exécution des ments antiques, ses édifices de tous les styles et ses ruines de tous
dra pas bientôt ....................... . grands travaux , ni des dépenses de casernement, d armement, a C'est le privilége de quelques hommes rares, dit M. Raoul Ro- les àges, sur l'esprit d'un jeune homme aussi bien préparé que l'était
Ils arrivent enfin à leur destination , aussi nombreux, d'emmagasinage, ni des millions qu'exigera la construction des ehette dans son Mémoire sur la Vie et les Ouvrages de Percier, lu à M. Percier à la contemplation de tant de merveilles.
ta séance annuelle de l'Académie des Beaux-Arts, de s'identifier tel- Celte impression si vive, si ardente, ne s'effaça jamais de l'esprit
aussi dispos qu'ils sont partis, et ne conservantduvoyage que cet f portes avec les ouvrages destinés à les couvrir. M. Teisserenc
lement avec l'art qu'ils cultivent, et qu'ils honorpt. Qn le cultivant, de il. Percier. Jusqu'à sou dernier moment, l'espoir d'un nouveau
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voyage en Italie fut sa plus douce pensée, etl'amour qu'il avait conçu M. Percier, inspiré par un tel guide , dut se livrer, comme on le découvrait partout les hommes supérieurs pour les mettre partout à
toutes les époques, tous les siècles, toutes les formes architecturales,
pour celle pairie des arts et des grands artistes se refléta dans toutes comprend bien, avec mie ardeur très-vive à l'élude des monuments leur place, distingua dans la foule, où il était encore caché, notre
romains; l'immense quantité de dessins rapportée de Home par trouvent des panégyristes et des détracteurs.
ses oeuvres. Mais la manière dont M. Percier savait concevoir et ren- M. Percier ne négligeait l'élude d'aucun monument; les édifices artiste alors sans autre recommandation que son talent, et le fit du
M. Percier peut seule en donner une idée. L'étude de Rome et de ses
dre l'architecture des anciens, son organisation si délicate, son tact si premier coup architecte du Louvre et des Tuileries.
de la Renaissance, les ruines de l'Antiquité étaient à la fois l'objet de
lin, l'élévation de son esprit, ne lui permettaient pas de s'attacher monuments fut la pensée dominante, l'occupation constante de M. Per- ses laborieuses investigations; il ne s'épargnait aucune fatigue, ne re- M. Percier s'était lié à Rome d'une étroite amitié avec un artiste.
d'une manière absolue à telle forme ou à telle époque d'archilecture, à cier. Mais, comme l'observe M. Raoul-Rochette, e cette étude, toujours culait devant aucun travail. Nous allons encore emprunter au mémoire M. Fontaine, sorti à peu de distance de lui de la même école. Cette
l'exclusion de toutes les autres. Mnlheureusemeut, à notre avis, il est dirigée par une intelligence profonde, n'avait pas pour but de repro- de M. Raoul-Rochette un trait qui peint Lien le caractère de M. Percier, amitié devint une union de toute la vie, et des lors tout fut commun
arrivé que tous ses élèves n'avaient pas été doués par la nature dés duire servilement des édifices ou des formes d'architecture qui ne et qui nous dispensera d'en citer d'autres. entre eux. peines, plaisirs, besoins, travaux; aussi est-il difficile de
brillantes qualités qui rendront à jamais célèbre la mémoire de leur conviennent plus à nos mmurs ou qui n'entrent pas dans nos habi- a Il existe à Rome beaucoup de maisons religieuses renfermant des séparer le compte (les travaux de M. Percier de-celui qui appartient à
maître, et, pénétrés de ses leçons sur la beauté de l'art antique, ils tudes. C'est l'ouvre d'un talent vulgaire, ou plutôt c'est l'erreur d'or débris d'antiquités, et même construites en partie de matériaux an- une aube vie. Les restaurations de 1lalmaisomi , de Saiut-Cloud, de
n'ont pas su, comme lui, se défendre de sentiments exclusifs, et chez faux savoir, en architecture comme en toute chose, de copier les Compiègne, de l'ontainehleau, celles de l'intérieur des Tuileries, l'a-
tiques, mais qui sont interdites au public. M. Percier, tout en exploi-
quelques-uus l'amour d'une certaine période de l'antiquité leur a fait monuments au lieu de se borner à les imiter, et de croire qu'on pro-
tant le vaste champ que la Home des Césars et des papes offrait à sa chèvement du Louvre, l'embellissement de l'Elysée-Ruurbon, la rue
condamner les formes architecturales des autres périodes, môme de duit des chefs-d'oeuvre quand on ne fait que les calquer.ll mie man- de Rivoli, la place du Carrousel, l'Arc de Triomphe, telle est l'im-
studieuse ardeur, ne pouvait se résoudre à rester privé de la connais-
quera jamais d'hommes capables de refaire ce qui a été fait, de bâtir
l'antiquité. sance de ces précieux débris que le respect du lieu sacré dérobait à mense lâche qu'accomplirent ces deux hommes !
A l'époque où M. Percier visita l'Italie, l'exécution de notre école qui au XIX» siècle dans le style de la Renaissance, comme d'écrire dans Au milieu de tant de travaux auxquels il semble qu'ait pu suffire à
ses yeux profanes. Voici le moyen qu'il imagina pour pénétrer dans
suffisait à peine pour rendre l'architecture des Romains, était im- la langue de Rossard ou de peindre dans le goût de Cimabue. - Mais peine toule l'activité de deux vies laborieuses, M. Percier et son ami
ces retraites que la coutume du pays rend impénétrables. 11 avait re-
puissante à faire sentir l'élévation et la pureté du style antique. Déjà ces contrefaçons d'un art qui n'est plus ne servent en réalité qu'à n'ahandonnaient pas leurs éludes de Rome et de l'Italie. lis publièrent
marqué que, dans certaines fêtes solennelles, la procession des reli-
pourtant David Leroy, échauffé de l'esprit de 1Vinckelman, avait vu mettre en évidence l'impuissance de ceux qui s'en font un moyen de successivement un Recueil des Palais et maisons de doua, qui parut
gieux s'adjoignait un nombre plus ou moins considérable de person-
les monuments d'Athènes et s'était exercé à les reproduire. Mais ni succès, et c'est toujours en vain qu'on essaie de ressusciter , à l'usage
nes du monde, liées à la même confrérie, et que tous, moines et dès 7798, et un aube ouvrage du mème genre sur les maisons de plai
David Leroy, ni les meilleurs dessinateurs du temps, MM. Peyre, de d'une société nouvelle, des formes, des idées, des images créées laïques, confondus sous le même costume et portant un cierge à la sance de l'Italie.
Wailly et Desprez, n'eurent ce seutiment de l'antique qui rend seul pour le besoin d'une société défunte. Pour suffire à tant de travaux , pour satisfaire aux devoirs d'une
main , rentraient ensemble dans le cloilre après avoir suivi dévote-
capable de le reproduire. Chaque siècle a son génie , chaque civilisation ses éléments qui lui école qui s'accroissait d'année en aminée, et où se pressaient une foute
ment la procession. Il n'en fallut pas davantage pour que notre archi-
M. Percier, en arrivant à Rome , se trouvait donc abandonné à lui- sont propres, et vouloir faire de la Renaissance dans un temps tel d'hommes attirés, pan la renommée du chef, de tous les points de (Eu-
tecte, assimilé aux membres d'une confrérie, se mit à suivre toutes
même, sans que les leçons de l'école eussent pu exercer quelque in- que le nôtre, c'est prouver qu'on ne comprend pas la Renaissance et les processions, où il portait son cierge comme les autres, mais où il rope comme de la France, il fallait, ainsi que le remarque M. Raoul-
fluence sur son esprit, en présence de cette architecture antique à la qu'on tonnait mal notre siècle; c'est tenter ce qu'il y a de plus im- Rochette, que M. Percier eût toujours le crayon à la main pour des-
portait de plus son livre de dessin et son crayon; et c'est de cette ma-
fois si mâle et si élégante, si riche et si sévère, si imposante dans tou- possible au inonde, de donner de la vie à ce qui n'en a plus, et de l'o- siner; et il est certain qu'il sélait rendu cet. instrument si familier,
nière qu'introduit à la suite des religieux, et oublié dans un coin du
les ses masses et si étudiée dans tous ses détails. riginalité à ce qui manque d'invention : puérile et laborieuse fantaisie que, pour lui, dessiner c'était enseigner, c'était bâtir, c'était vivre.
couvent, il put mettre à profit le temps qu'on lui laissait, pour dessiner
M. Raoul-Rochette , dans son intéressant mémoire , en décrivant qui peut bien amuser des esprits faux sans trop d'inconvénients, tant C'est par là que M. Percier appartient à l'école de ces rands archi-
tout ce qui s'offrait à ses yeux, tout ce qui tombait sous sa main. Les
avec ce style animé, cette diction pure et noble qui lui sont or- qu'elle ne s'exerce que dans le domaine de la langue , mais qui peut tectes de la Renaissance, Bramante, Smlio, Palladio, fignole, Pirrn
camarades de M. Percier, surpris de celte habitude qu'on ne lui avait
dinaires, l'éblouissement que produisit chez M. Percier la vue des coûter cher à l'état, quand elle se prend à l'Architecture et qu'elle pas vue d'abord, le plaisantaient beaucoup sur cette ferveur de dévo- Ligorio, qui nous ont laissé tant et de si beaux dessins, qu'on s'é-
merveilles de Rome, rapporte le récit que faisait lui-même M. Per- s'attache au budget. u tonne, à voir ces dessins, qu'ils aient lait construit, et qu'on ne
lion dont il s'était tout à coup épris; les quolibets de l'école et les
cier de cette époque de sa vie, où plus d'un homme de talent peut se Certes, ce qui précède est d'une vérité incontestable; chaque s'étonne plus en les voyant qu'ils aient produit des monuments si
charges de l'atelier n'étaient pas épargnés à l'artiste qui se montrait
siècle a son génie, chaque civilisation ses éléments qui lui sont pro-
reconnaitre et plus d'une vocation s'éclairer. ainsi, dans les rues de Home, avec le cierge d'un pénitent. Mais parfaits.
((Jeté tout à coup, disait-il, au sein d'une ville si remplie de chefs- pres; et la conséquence que 91. Raoul-Rochelte en déduit, à propos
M. Percier resta ferme à toutes ces attaques; il continua de suivre L'autorité de la doctrine de M. Percier, jointe à celle de son exem-
d'oeuvre, j'étais comme ébloui et hors d'état de me faire un plan d'é- de l'architecture de la Renaissance, s'applique avec une égale vérité
tes processions, et môme les enterrements, pour peu qu'il eût l'espoir ple, rendit son école la première de l'Europe; peu de mailres, en au-
tudes. J'éprouvais, dans mon saisissement, ce tourment de Tantale qui à toutes les architectures passées; tenter de vouloir faire dominer
de découvrir et le temps de dessiner quelque fragment antique; et cun temps, ont joui d'une influence plus haute, plus étendue, plus du-
cherche vainement à se satisfaire au milieu de tout ce qu'il convoite. aujourd'hui une forme architecturale quelconque des siècles écoulés,
nous l'avons entendu dire, en nous montrant avec un air de triomphe rable. Mais où l'on peut apprécier cette influence de M. Percier, c'est
comme expression d'art dérivant de notre civilisation moderne, sera
J'allais de l'Antiquité au Moyen-Age, du Moyen-Age à la Renaissance, un beau vase antique qui figure dans un de ses frontispices, et dont dans les élèves qu'il a formés, c'est dans les travaux produits au sein
sans pouvoir me fixer nulle part. J'étais partagé entre Vitruve et Vi- toujours un effort irrationnel et vain.
l'original existe dans une sacristie de Home : e J'ai servi une messe de son école. MM. Ilaudebourt, Gauthier, Grandjean, Famin, Doucher,
gnole, entre le Panthéon et le palais Farnèse, voulant tout voir, tout Si dans la société actuelle il existait, comme dans les sociétés pas- Letarouilly, Debret et Lebas sont sortis de son école. Leurs travaux
pour avoir ce vase. e
apprendre, dévorant tout et ne pouvant me résoudre à rien étudier. sées,une communauté d'idées, de besoins, de sentiments, l'artiste, dans sont autant de résultats de son enseignement, et l'on pourrait dire
Les progrès de M. Percier à Rome avaient été si remarquables,
El qui sailjusqu'où se fût prolongé cet état de trouble et d'inquiétude, la conception et la réalisation de son oeuvre, ne pourrait manquer de autant d'expressions de son génie.
qu'au terme de sa pension il recul pour sujet de sa restauration
où l'enthousiasme tenait de l'ivresse, et où il y avait du charme jus- subir l'influence de cette unité profonde ; mais aujourd'hui qu'un dé- la colonne Trajane. C'était en 7790, et la révolution qui s'accomplis- La mort est venue frapper M. Percier sans l'abattre et sans le sur-
que dans la perplexité, si je n'eusse trouvé un guide qui me sauvât de plorable antagonisme divise tous les éléments de notre époque, le prendre. D'une santé chancelante depuis plusieurs années. il avait pu
sait alors en France avait porté la terreur dans les états du pape.
moi-mème, en me rendant à moi-même? Ce guide fut Drouais , qui goût est devenu individuel, et chaque artiste traduit celui qui lui est Sans se laisser troubler par l'émotion générale qui s'était emparée voir de loin s'approcher la mort, et il l'attendait avec celte patience
avait été témoin de mon anxiété, qui partageait ma passion, et qui ré- personnel dans la reproduction de l'architecture vers laquelle il se de tous les esprits, M. Percier prit tranquillement le chemin de la stoïque du sage, avec cette application laborieuse de l'artiste, qui ne
pondit à ma confiance par son amitié. Drouais joignait au sentiment sent entraîné par une sympathie plus vive, ainsi que par la con- l'avaientjamais quitté.
France.
élevé d'un artiste, les lumières d'un esprit cullivé; il entendait ma venance mème de certaines idées avec certaines formes. Qu'on ait En revenant à Paris, M. Percier n'y retrouvait plus ce qu'il y avait Quoiqu'il eût acquis par ses travaux une f 'rtune honorable, il ne fut
langue et il m'apprit la sienne. Travailleur infatigable, il venait me à bâtir, par exemple, une église; n'est-ce pas aux époques de fer- laissé, ni ce qui pouvait lui procurer, avec l'emploi de ses talents, le pas plus son esclave qu'en d'autres temps il ne l'avait été de la pau-
réveiller chaque jour. Je partais avec lui de grand matin. Nous al- vente piété où la foi enthousiaste des populations faisait surgir tant prix de ses travaux. Le 70 août 7792 avait bien changé l'aspect du vreté. 11 travailla toujours comme s'il avait besoin de travailler pour
lions voir ensemble quelqu'un de ces grands monuments dont Rome de magnifiques cathédrales, que l'on se sentira naturellement en- château desTuileries; l'humble demeure de son père était transformée vivre, et il laissa 100 000 francs à celte école gratuite de dessin où les
abonde; là il m'indiquait ma tâche de la journée, et le soir il me de- traîné à aller de préférence puiser ses inspirations? L'architecture en un corps-de-garde. Mais rien ne put abattre le courage de M. Per- enfants du peuple reçoivent cette première éducation de l'artiste dont
mandait compte de mon travail , en rectifiant mes éludes, si j'avais de la Renaissance, à laquelle sont dus tant de magnifiques palais' cier; lui qui jusqu'alors n'avait dessiné que les bas-reliefs de la co- il avait senti la nécessité. Tel fut celui qui, entre tous nos co tempu-
été obligé d'aborder la figure. M. Peyre, par ses savantes leçons, et qui est encore le type le plus complet des édifices privés, est le lonne Trajane et les moulures du Panthéon, il va dessiner des bu- rains, nous offre le modèle le plus accompli de la vie et du caractère
m'avait initié à la connaissance de l'antique; Drouais me le montrait modèle qu'on sera conduit à adopter pour une splendide demeure; et reaux, des fauteuils pour le fabricant de meubles chargé de la four- (le l'artiste; tel fut le grand architecte dont le savant secrétaire de
de l'âme et du doigt, et il me le montrait non plus seulement en per- si l'érection d'un arc de triomphe est la lâche qu'on a à remplir, on nilure du mobilier de la Convention, heureux encore que son obscu- l'Académie des liteaux-Arts a si dignement et si noblement déroulé les
spective, non plus aligné froidement sur le papier, mais debout sur le sera reporté sans effort vers l'époque où ces monuments ont été le rité lui eût valu la visite du riche entrepreneur. Aux formes surannées titres aux regrets de l'Institut et de la France entière (1).
terrain, mais vivant de toute l'a vie de l'art et animé par tous les sou- plus multipliés, c'est-à-dire dans l'antiquité.
du dernier siècle , il se hasarda à substituer quelque chose du goût
venirs de l'histoire. Sans Drouais, perdu au milieu de Home, j'aurais Il ne peut manquer d'en être ainsi à une époque critique comme antique. Cet essai lui réussit, et dès ce moment la plume et le crayon G. EYSEIBACII
jeut-ètre été perdu pour moi-même; avec Drouais, je me retrouvai celle où nous vivons, époque de transition où s'élabore l'avenir. Les de M. Percier ne furent plus employés qu'à dessiner des étoffes, qu'à
dans Rome tout ce que j'étais, et c'est à lui que je dois d'avoir connu souvenirs alors sont tout; les recherches historiques absorbent les esquisser des meubles. (t) Les élèves, les amis et les admirateurs de M. Percier sétaient unis
Home tout entière, en devenant moi-même tout ce que je pouvais intelligences, et doivent tout naturellement se refléter dans des ou- Enfin arriva le consulat, cette époque à jamais mémorable dans les pour faire frapper mie médaille qui consacrât la mémoire de ce grand ar-
être. n vres inspirées par elles. Chacun va où l'entratne son affection, et annales de notre pays. Napoléon, avec celte haute intelligence qui tiste. Ce monument de leur reconnaissance est achevé. L'exécution en avan
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mise, dit le rapporteur de la commission spéciale nommée pour exa-
miner la question, ce doit être, sans aucun doute, lorsqu'il s'agit, des rois, proposera de couvrir ses cendres des trophées mêmes de sa cier à une construction qui doit être aussi grandiose dans son exéca
DE LA N'ÉCEs51TÉ DE METTRE AU CONCOURS LE pour la nation, d'ériger à Napoléon un monument digne d'elle, digne gloire, au pied (le la Colonne. Un autre, ne considérant en lui que lion que dans son objet.
de celui qui l'avait placée si haut. En présence d'une pareille don- le fondateur d'une dynastie nouvelle, pensera qu'il convient de placer a En recommandant ces réflexions à toute la sollicitude de l'aulo-
MONUMENT DE NAPOLÉON.
née, quel est l'artiste dont l'imagination ne s'enflammera point, dont son tombeau dans l'église qui contient les sépultures des anciennes rité,la Société Libre des Beaux-Arts ne craint pas de se prononcer
l'enthousiasme ne rêvera pas quelque noble création? dynasties, là où lui-même en avait marqué la place, où il a fait pour l'emplacement du terrain de Chaillot, qui lui semble offrir, par
Dans un des précédents numéros de la Revue, en rendant compte a Un arrêté du ministère de l'intérieur, en date du 25janvier4831, graver son nom et sculpter ses traits. Combien de lieux, combien de ses entours, ses pentes et ses plantations, les conditions désirables,
d'une brochure sur la nécessité de mettre au concours le Monument avait chargé une commission spéciale des Beaux-Arts de faire un rap- monuments dans la capitale pourraient revendiquer à juste litre les pour imprimer au monument la poésie, le pittoresque et le caractère
de Napoléuu, nous avons exprimé notre opinion à cet égard, et fixé port sur le mode de jugement qu'il conviendrait d'adopter pour les restes du héros qui fut à la fois guerrier et législateur, qui régénéra héroïque dont il est susceptible.
les conditions indispensables, selon nous, pour qu'un concoure puisse concours entre les artistes. A cette époque, comme aujourd'hui, la notre France, et doit la grande ombre reflète tous les genres de c Cet emplacement réunit d'ailleurs toutes les convenances histo-
offrir-des résultats d'un grand et véritable intérêt. Société Libre des Beaux-Arts, jalouse de justifier la considération gloire! riques et réveille les puas grands souvenirs. Il domine l'école où le
Le projet d'ériger un monument aux cendres de Napoléon était dont elle est entourée, adressa à celte commission un Mémoire eu « Au surplus, en admettant qu'au gouvernement appartiendrait la héros perfectionna son éducation militaire; il s'étend entre le pont
une de ces pensées nationales qui font battre le cour de tout mn réponse à foutes les questions posées par le ministère. désignation de l'emplacement, au concours public devrait revenir d'léna et l'Arc de l'riomphe de l'Étoile, ces éternels témoignages de
rand peuple, qui enflamment l'imagination de tous les artistes. - (( Dans ce rapport se trouve un passage merveilleusement appro- l'exécution du monument. Sans doute il eût été préférable qu'un tra- sa gloire. Enfin, quelle idée plus puissamment inspiratrice que de
Les divers modes d'exécution cle ce projet ne pouvaient manquer de prié à la circonstance présente; il est ainsi conçu : a L'institution vail préparatoire, en forme de programme, eût été rédigé par des faire du lieu où dût être le herceau du roi de Borne, la base du tom-
soulever une polémique ardente ; tous les organes de la presse , et du concours pour les travaux nationaux est une chose résolue dans littérateurs et des artistes, de concert avec l'administration; on au- beau de son père !n
plus particulièrement les journaux et revues qui s'occupent d'art, l'opinion du gouvernement, puisqu'il ne s'occupe ici que de la ma- rait pu espérer par ce mode un meilleur résultat. Non que sous le
out dû prendre une part active à la lutte. Mais le gouvernement n'a- nière de les juger. La Société croit devoir en prendre acte, en dé- rapport de certaines convenances morales et politiques le dôme des
vait pas cru devoir mettre ce projet de monument au concours, et clarant toutefois qu'elle ne pense pas qu'il y ait nécessité pour le Invalides ne puisse obtenir les suffrages, nais parce que, sous le rap- HISTOIRE DE LA I RANC-jAÇONNERIE EN ANGLETERRE
avait préalablement chargé M. Marochelti de son exécution. gouvernement (le mettre indistinctement au concours tous les travaux portartistique, il laisse beaucoup trop à désirer. D'abord, l'effet gran-
diose qu'on doit attendre d'un tel monument pourra-t-il être obtenu A UNE ÉPOQUE RECULÉE,
Maintenant que cet artiste s'est montré au-dessous de cette ladre qu'il peut être dans le cas de commander, mais seulement ceux qui,
glorieuse et difficile, ne serait-ce pas le cas de satisfaire l'opinion pu- par leur destination et leur importance, peuvent être qualifiés du dans celle enceinte? Ce dôme, quelque vaste qu'en soient les pro-
blique, qui s'est si fortement prononcée en faveur du concours public?titre de nationaux. portions, pourra-t-il permettre à l'artiste de donner à s:n pensée tout Pin J. O. IIALLrnru., F. Il, S.,
ne conviendrait-il pas de profiter de celle circonstance pour étudier a Si, dans toits les temps, la justesse de cette réflexion est incon- le développement qu'elle comportera? Sera-t-il possible, dans celle
sérieusement toutes les difficultés des concours, pour s'efforcer de les
testable, elle acquiert aujourd'hui un caractère d'aclualilé qui la rend localité, d'embrasser l'ensemble et les détails d'un point de vue per- ,liecobre de la Société des Antiquaires de Londres, de France, d'Édimbourg,
résoudre, et créer un précédent qui pût enfin servir d'exemple pour encore plus frappante. En effet, tout, dans l'exécution du monument spectif convenable? Ne doit-on pas craindre aussi que le monument de Copenhague, etc. -I vol. in-8o. Londres,lSfa.
les concours à venir? La Revue s'est déjà occupée de cette question; en l'honneur de Napoléuu, doit être aussi national que la pensée qui de Napoléon, tant par ses dimeinsions que par les idées qui s'y rat-
l'a conçu, et comment lui imprimer ce caractère si tous les artistes
elle s'est efforcée de mettre en tutu ière les points faibles des concours, tachent, ne vienne, étant placé au milieu d'un édifice exécuté pour
et elle a même proposé des moyens de remédier à plusieurs d'entre une autre destination, non-seulement détruire l'harmonie nécessaire L'auteur de cet ouvrage a rendu mn véritable service à tous ceux
dont le talent honore la patrie ne sont pas appelés à concourir à la
eux ; mais ce qu'elle n'a pas résolu, ce qui mérite l'attention de tous
rédaction de sou programme? aux ouvres d'architecture, mais changer la nature même de l'édi- qui s'occupent des antiquités du Moyen-Age , en publiant un poème
les artistes, c'est l'organisation du tribunal qui devra juger et qui a Près de dix ans se sont écoulés depuis que la Société Libre des fice? Pour confirmer cette observation, l'on peut citer les paroles du quatorzième siècle , conservé en manuscrit dans la bibliothèque du
doit assurer par ava uce aux coucurrenls une décision impartiale, in- Beaux-Arts a posé en principe que ce mode de distribuer les travaux adressées par le Roi au président de la Société Libre des Beaux-Arts: Mhteée britannique. Ce poème contient un code complet de tous ira
dépendante. Pourtant, elle élabore en ce moment celte grave ques- est favorable au développement des arts libéraux, et que si, dans a Il est essentiel pour l'histoire des nations, disait Sa Majesté, de devoirs d'un maçon, ou, comme on disait alors, d'un franc-maçon ; cl
tion, et elle fera connaître prochainement le résultat de ses éludes. certains cas, il n'est pas indispensable, il devient en d'antres circon- conserver aux monuments leur caractère primitif et historique. » nous partageons l'avis de M. halliwell , quand il dit que nul mystère,
Le choix de l'emplacement a, comme nous l'avons déjà fait remar- stances d'une nécessité absolue. ü Ici se présente encore une considération purement matérielle, nul formulaire secret, aucun ensemble de pratiques occultes ne dis-
mais qui n'est pas sans importance. En donnant la préférence à la tinguait, il y n quatre cents ans, les franc-maçons de leurs conci-
quer, excité (le vives et nombreuses controverses, tandis que l'ur- a Quelque éloignée que soilla Société d'aborder les idées politiques,
gence de mettre au concours le monument de Napoléon avait été coupole des Invalides, on n'a peut-être pas songé que ses propor- toyens. En effet, l'auteur de ce poème , dont le nom nous est inconnu,
même indirectement, dans ses discussions toutes relatives à l'art,
tions, heureuses et hardies, n'ont été obtenues que par une construc- quoiqu'il rapporte quelques anciennes traditions qui démontrent
unanimement reconnue par tous les organes de la presse indépen- elle ne peut cependant s'empêcher de remarquer que chez une nation
tion en bois, c'est-à-dire par celle qui a le moins de chances de con- qu'une confrérie de maçons, comme les confréries des autres métiers,
dante. où tout le système gouvernemental procède de l'élection, rien n'est.
La Section des Beaux-Arts de l'Institut en a fait l'objet d'une lettre plus rationnel, en fait de travaux d'art, que le concours public. Dans
servation, de solidité, de durée; et c'est ici le cas de rappeler les existait à une époque antérieure et très-reculée, bien qu'il fasse
nombreux sinistres qui , en Italie, en Allemagne, en Angleterre ainsi remonter les principes du a noble art de géométrie, o comme il l'ap-
au ministre de l'Intérieur, et la Société Libre des Beaux-Arts a ex- l'élection politique, le candidat représente soit un intérêt, soit une
qu'en France, autorisent nos appréhensions à cet égard. pelle , jusqu'à Euclide, ne prescrit dans ses vers, aux maçons de son
primé le mème désir. opinion qui se résume dans un nom propre; en matière de concoûrs
tt Sans prétendre exprimer une désapprobation positive sur le choix temps, d'autres règles que celles qui résultent d'une morale saine et
Le rapport de la commission présente à cet égard des réflexions artistique, le candidat choisi représente la supériorité de l'ouvre;
de l'emplacement, on peut regretter que, pour l'homme extraordi- sensée, et d'une parfaite loyauté de conduite, soit envers leurs mai-
sages et judicieuses que nous croyons utile da placer sous les yeux dans l'on et l'autre cas, le mérite seul attire à lui la majorité des
naire et dont toute l'existence fut exceptionnelle, on n'ait point pensé Ires, soit envers leurs camarades. Il leur ordonne de prêter serment
de nos lecteurs suffrages.
à élever un monument à part, et pour ainsi dire exceptionnel comme à tous les statuts de la maçomerie, mais ces statuts se réduisent à des
a Si la nécessité d'un concours public doit être nécessairement ad- a Les motifs pour lesquels la Société s'interdit d'examiner les ques-
lui-même. Et quant à l'exécution, il fallait surtout éviter que l'en- règles de morale et de métier : il ne fait aucune mention de pratiques
tions politiques qui se rattachent au projet dont il s'agit, lui font éga-
tourage pût gêner ou même modifier le type et les proportions que bizarres à la réception d'un nouveau confrère; il leur conseille à tous
lement un devoir de ne pas s'occuper des considérations qui ont pu
rué confiée à M. Domard, qui s'est montré digne du choix que l'on a fait de l'artiste aurait pu concevoir. une dévotion fervente, et une observation exacte de tous les devoirs
déterminer le gouvernement é choisir telle localité plutôt que telle
Iii pour achever cet ouvrage. «Disons-le en terminant, aucune objection sérieuse ne peut s'é- d'un bon catholique. Cependant on découvre dans ce poème l'exis-
D'un eôté est la tète, vue de profil, de Charles Percier, avec ces deux in- autre pour l'emplacement du monument. Mais qu'au moins il lui soit lever contre le mode du concours public. Ce mode réunit, au con- tence d'une tradition dont l'origine est également inconnue. Cette Tra-
scriptions : «Né à Paris, le?? agit 17Gt, » et a Mort le 8 octobre 1838.» permis de regretter vivement que ce choix ail été si tôt arrêté. Elle traire, tous les avantages. Dans la circonstance actuelle, des talents dition fait remonter la science de la maçonneriejusqu'à hermès fils de
Cette tête, largement modelée, offre une ressemblance dont la perfection est fondée à croire que dans le nombre des propositions qui se se- même ignorés pourraient faire surgir une foule d'idées neuves, et Shem, et compte, parmi les premiers et les plus célèbres maçons,
frappera tous ceux qui ont connu Percier. raient produites, plusieurs auraient obtenu plus d'assentiment que
cet appel à toutes les intelligences donnerait la possibilité de modi- Nimrod et Abraham, u Euclide, dit assez naïvement cette tradition
Au revers, on voit l'Architecture, figurée par une jeune femme couronnée celle qui a prévalu près de l'autorité. Si la pensée première a été
àe cyprès, tenant un papier et un compas dans ses mains ; son attitude exprime approuvée d'une voix unanime et accueillie par acclamation, la plus
fier, ou de rectifier les unes par les autres, celles de ces idées gui ne fut l'élève d'Abraham; et dans son temps, le Nil fit une inonda lion
le regret douloureux qu'elle éprouve de la perle qu'elle vient de faire de grande divergence d'opinions s'est manifestée sur les détails d'exécu- présenteraient qu'une partie des conditions exigées. Nous aimons à le tellement étendue, que plusieurs habitations des Égyptiens en furent
l'un de ses plus chers favoris. répéter, de quelle émulation, de quel enthousiasme une semblable submergées. Euclide alors instruisit les Égyptiens dans l'art de con-
tion, notamment sur l'emplacement du dame des Invalides. Il en devait
Sur le champ, on voit d'un côté un vase lacrymatoire; de l'autre, on lit publicité n'animerait-elle pas les artistes? Tous répondraient au venu struire d'énormes murs et des fossés immenses , afin d'empêcher les
être ainsi, car le choix de ce local ne peut être que la conséquence général, tous voudraient payer leur tribut à la mémoire de celui qui
cette inscription : a d Chartes Percier, membre de l'Institut, ses élèves, eaux d'avancer plus loin; à l'aide de la science géométrique il me-
ses amis, et les admirateurs de son grand talent et de son noble caractère.»
du point de vue historique ou artistique auquel chacun se place pour savait si bien comprendre les arts et les encourager. sura la terre et la divisa en des parties distinctes, afin qu'il fût pos-
La composition et l'exécution de ce revers ne le cèdent en rien au portrait , concevoir et composer l'effet et le caractère qu'il veut donner au mo- e De tout ce qui précède, la conclusion est que le tombeau à ériger sible à chacun de distinguer ce qui lui appartenait. Ce fut Euclide
et le graveur a su donner de l'originalité et de l'agrément à l'aspect de cette nument. Tel qui ne verra dans Napoléon que le grand capitaine à Napoléon est une oeuvre trop nationale pour qu'elle ne soit pas qui donna à la maçonnerie le nom de géométrie. n La tradition ajoute
médaille, tout en observant les règles d'un goût pur et sévère. Cet ouvrage choisira le Champ-de-Mars comme étant un lieu consacré aux évolu- accomplie par la voie du concours public. Par ce moyen, toutes les que, durant son séjour en Égypte, il s'ytrouvaitunnombre tellement'
fait honner à M. Domard. tions militaires. Tel autre, frappé de l'idée d'honorer le vainqueur sympathies, toutes les convictions, tous les talents pourraient s'asso- grand d'enfants illégitimes, d'origine noble et même royale, qu'ont
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ne savait plus comment les diriger, ni même tes instruire. Euclide est un travail d'archéologie, dans lequel l'auteur s'attache à prou- qu'elles reproduisent. Chaque planche est accompagnée d'un texte
conseilla au roi de lui donner la permission de leur enseigner les sept ver que le monument connu sous le nom d'Arènes de Tinlignac (Cor- esplicalif, et chaque page de texte est ornée de capitales enluminées
rèze), n'est qu'en théâtre et non un amphithéâtre, comme l'avait CÉRÉMONIE DE LA TRANSLATION DES CENDRES
sciences libérales, « afin qu'ils pussent vivre honnêtement comme des et de vignettes. Le premier numéro contient un beau portrait en pied
gentilshommes. n Le roi lui concéda ce qu'il avait demandé, et Eu- prétendu Baluze et comme on l'avait cru d'après lui; il montre de de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, copié d'après un manuscrit
DE L'EMPEREUR NAPOLEON
clide fonda la première Loge de maçons. plus que le savant historien avait accordé à ces ruines une dimension du Muséum britannique; deux figures très-curieuses de la Vieillesse
Le poëme est sans litre, mais il porte cette épigraphe beaucoup plus considérable que celle qu'elles ont réellement. et de la Pauvreté, d'après unaulre manuscrit du quizième siècle, qui
«flic incipiunt Constiluciones anis Gemetriæ secundum Euclydem.n La seconde, plus importante et plus digne de fixer l'attention, est fait partie de la même collection; et l'intérieur d'une Chambre au C'était une oeuvre immense à entreprendre, magnifique à exécu-
Il se h ouve subdivisé en 15 articuli, auxquels sont ajoutées quel- destinée à répondre à la question posée par le Congrès historique de seizième siècle, rehaussée de couleurs brillantes, d'après une pein- ter, que cette décoration des funérailles de l'Empereur; c'était la ma-
ques lignes intitulées Plures constituciones; après, viennent 15 punch; 1839 ; Quellesfurentles causes de la décadence de l'art chez les Romains, ture à l'huile par John Schoreel. nifestation éclatante d'une tardive réparation nationale; c'était l'apo-
puis, Alia ordinacio artis Grmelriæ, et enfin une péroraison, assez lon- et à quelle époquee commencé cette décadence? C'est un résumé rapide et Dansl'impossibililé où nous nous trouvons de reproduire des des- théose de la plus grande figure historique des temps modernes; c'é-
gue, intitulée Ara quatuor coronatorum. Il contient en tout sept attachant de l'histoire de l'art chez les Romains; le cadre qu'il s'était sins choisis dans cette belle publication, nous essaierons du moins de tait le retour majestueux, dans la capitale de son empire, de la dé-
cent cinquante-quatre vers rimés, en anglais du quatorzième siè- tracé empêche l'auteur de donner de grands développements à cha- donner une idée de la conscience de recherches et d'études avec pouille terrestre d'un souverain proscrit; c'était l'ovation d'un cada-
cle. Comme s'il eût voulu prévenir un des fléaux de. notre époque, cune des parties qu'il traite, mais il n'a oublié aucun des traits sail- laquelle M. Shaw a exécuté cet ouvrage, en prenant un extrait du vre, le cadavre de Napoléon! àlort et victoire, grandeur et misère,
l'auteur anonyme du poëme s'efforce de faire les plus chaleureuses lants de cet imposant tableau. Peut-être pourrait-on lui reprocher de texte qui accompagne les gravures de celte belle publication: pompe funèbre et pompe triomphale, Austerlitz et Waterloo, le lé-
exhortations contre les actes de mauvaise foi des maîtres à l'égard des s'être fait plutôt historien que philosophe, de faire passer sous les yeux «Des écrivains contemporains parlenl,en termes chaleureux de la gislateur et l'homme de guerre, les Tuileries et Sainte-Hélène : voilà
ouvriers , et contre la coalition des ouvriers envers les maîtres. Il re-
de son lecteur toutes les phases de la décadence, plutôt que d'aller puissance et de la magnificence, de la grandeur et de la magnanimité ce qu'il fallait exprimer, ce dont il fallait faire souvenir sur un es-
commande soigneusement aux apprentis de ne jamais divulguer les chercher, au fond de cette civilisation corrompue, quelles étaient les du Bon Philippe de Bourgogne, né en 1393; il fut longtemps l'allié pace de près d'une demi-lieue, sur tout le terrain que devait par-
secrets de l'atelier ni du commerce de leurs maîtres à ses pratiques; causes qui devaicntdéraciner le sentiment du beau. M. Ernest Breton d'Henri V d'Angleterre, et fat longtemps le zélé partisan des intérêts courir le corlége, depuis Courbevoie jusqu'aux Invalides. Et toutes
il engage les maltres à ne jamais se supplanter les uns les autres , nous semble aussi avoir accordé une trop grande influence aux empe- anglais, jusqu'à ce que la politique maladroite d'Henri Vl l'obligea les magnificences de cette solennité impériale, toutes les splendeurs
mais, «quand quelqu'un d'entre eux aura soumissionné tel ouvrage, de reurs surla destinée des arts. Sans doute, un prince éclairé peut deviner de joindre le parti opposé. de ce convoi funèbre, il fallait les improviser en quelques semaines
lui laisser faire jusqu'à ce qu'il l'ait entièrement gâté, avant d'en de- les artistes et les encourager; mais il n'est lui-même que l'écho de e Le portrait de ce grand prince ést extrait d'un manuscrit de la col- à travers des difficultés sans nombre et de toute sorte.
mander la concession.)) son siècle , et c'est l'esprit des masses plutôt que le génie individuel lection arleïenne, contenant les lois et minutes de l'ordre de la Toison- Maisles architectes chargés de cet important travail n'out reculé
L'auteur dit expressément qu'Euclide, e le bon clerc, avait pu com- d'uuhomme qu'il fautapprécier.Ne va-t-ilpas également trop loin quand Or , don t il fu t le fondateur et le premier chef. Suivant la légende,
d'Or devant aucun des empêchements, qu'ils vinssent de l'insuffisance du
mencer dans les sept sciences par la grâce de notre Seigneur Jésus- il dit que, du temps d'Auguste, Athènes avait cessé d'être la patrie et Philippe établit cet ordre en l'honneur de la chevelure dorée de l'une temps, de l'intempérie de la saison ou de la mauvaise volonté des
Christ; » et puis il donné l'énumération de ces sciences ainsi qu'il le centre du bon goût? Comment croire alors que Dioclétien faisant de ses maîtresses; mais il est plus probable que la Toison était l'em- ouvriers; ils se sont mis à l'ouvre avec résolution sans s'inquiéter
suit construire à Borne le temple de Jupiter-Olympien, fit travailler à blème de ce qui formait la base du commerce entre ses sujets fla- de ce qu'on leur donnait cinq semaines à peinepour l'exécution d'un
« GuA1IATICA est la prerniére je trouve, Athènes, cette ville si déchue, les colonnes de marbre pentéligoe qu'il mands et hollandais. Ce manuscrit arleïen est un document histo- ouvrage dont la nécessité était prévue depuis six mois au moins;
DIALETIEA la seconde, j'en suis bien aise, destinait à l'édification de cet édifice, et qu'à Rome seulement, l'asile rique d'une haute valeur; il contient les minutes de tous les festins sans demander pourquoi on avait attendu les gelées pour commencer
RnETORICA la troisième, sans contredit, des artistes les plus distingués, ces belles colonnes perdirent, selon et chapitres tenus par l'Ordre depuis sa première fondation,à Bruges, des travaux qui auraient pu se faire plus convenablement dans
Mcsmt est la quatrième , comme je vous le dis, M. Breton, toute leur élégance lorsque les maîtres de l'art voulurent le 10 janvier 1429, jusqu'au chapitre tenu à Bois-le-Duc en Brabant, la belle saison. A force d'activité et de persévérance ils ont vaincu
ASTRONOAnA est la cinquième, par mon nez, y mettre la dernière main? Ce fait. que lll. Breton nous fournil etqu'il en 1481. toutes les résistances qui sont venues à se manifester. D'un côté ils
ARSMETICA la sixième, sans doute, emprunte à Plutarque, suffirait, sans doute, pour détruire son asser- « Les chapitres paraissent toujours avoir été tenus dans les villes du improvisaient de nouvelles dispositions toutes les fois que l'adminis-
GnaIETnIA la septième fait la terminaison tion, si les médailles qu'il invoque ne venaient encore précisément gouvernement du duc, et lejour de la réunion, fixé primitivement à tration revenait sur des dispositions arrêtées d'abord; de l'autre, ils
Parce qu'elle est douce et de bonne façon. n contredire son opinion. La Grèce, en perdant sa liberté, perdit, il est lafêle de saint André, fut, en 1445, transporté au deuxième jour de activaient par leur surveillance journalière, par leur résolution
Une partie considérable de la dernière division du poëme se rap- vrai, le droit de frapper des monnaies d'or et d'argent; mais les mé- mai. infatigable, l'apathie ou l'indifférence des légions de travailleurs
porte à la conduite que devait tenir tout franc-maçon pendant qu'il dailles de bronze que le temps nous a laissées luttent avec avantage «Le nom de plus d'un grand personnage se retrouve dans ces minu- employés à l'exécution de toutes les parties de leur immense projet.
était ii l'église. Le poëme est terminé par des exhortations \ Infidélité contre les plus beaux deniers consulaires et les as,reus d'Auguste les tes. Au dixième chapitre, tenu en 1444, Charles, duc d'Orléans et de Eu fin de compte, ils sont arrivés à temps, et, à l'exception du dé-
qu'on doit aux dames, aux seigneurs, au roi, et par les règles de plus purement gravées. Ce ne fut que plus lard, lorsqu'Alaric et les Valois, fut élu chevalier; au quinzième, tenu en 1445, fut élu Alphonse, barcadère de Courbevoie, doit il a fallu sacrifier une bonne part, tout
bienséance à observer à table et aux festins. Golhs se jetèrent sur la Grèce, que l'art alla chercher à Home, ce roi d'Aragon; et en 1461, son successeur Jean d'Aragon et de Na- le reste a été terminé, tant bien que mal.
M. llalliwell, qui, en ajoutant à ce poëme une préface et des notes foyer si vivace encore des idées antiques, un dernier refuge contre varre. Un char de trente pieds d'élévation, décoré de bas-reliefs et
pleines d'une profonde érudition, le signale comme le plus ancien la barbarie. C'est ce qui explique comment on trouve les mon- « En 1467, le quinzième jour de juin, Philippe de Bourgogne mou- de cariatides, orné d'étendards et de draperies flottantes, atten-
existant en anglais sur ce sujet, croit que l'auteur était un prètre. naies d'un Ruducla et d'un Tltéoda incontestablemént supérieures à rut à Bruges, et son fils Charles lui succéda comme chef de l'Ordre. dait à Courbevoie le cercueil de l'Empereur, sous un temple d'un
D'après plusieurs autres anciens documents qu'il cite, les vieilles celles que Justinien faisait frapper à Constantinople. Malgré cette Dans la même tenue chapitrale où le nouveau chef fut nommé, c'est- caractère sévère et imposant. A quelques pas de là, tout près du
sociétés de francs-maçons étaient, selon son opinion , à peu près les petite erreur de détail , le travail de M. Ernest Breton n'en est pas à-dire le 2 mai 1468, Edauard IV, roi d'Angleterre, fut élu che- pont de Neuilly, une colonne de cent quarante pieds indiquait une
mêmes que les «Benefit-Socielies, »u sociétés de secours et de pré- moins capable d'éveiller l'intérêt des curieux, et présente à l'homme valier. station à Notre-Dame-de-Grâce, la patronne des marins, représentée
voyance mutuels de nos jours. grave un tableau digne de fixer son attention. par une figure colossale d'une exécution pesante et embarrassée,
«Charles de Bourgogne mourut en 1473, et Maximilien, archiduc
Lue traduction allemande de ce poi me vient d'être publiée à l'in- d'Autriche, lui succéda comme chef de l'Ordre.
plutôt que gracieuse et élégante. L'Arc de l'Étoile, chargé de fes-
« Philippe de Bourgogne était un généreux patron de la littérature et
tons et de guirlandes de verdure, portait un couronnement com-
posé par M. Blond, l'architecte du monument. M. Blouet avait pro-
CHOIX DE MEUBLES, DE COSTUMES ET D'OBJETS DART des arts, et la célèbre collection de Contes, par la reine de Navarre,
filé de la circonstance pour faire l'essai d'un couronnement définitif.
connue sous le titre de Cent Nouvelles nouvelles , fut écrite à la cour,
DU MOYEN-AGE. et le portrait du manuscrit que nous avons mentionné fut probablement
Ce projet, arrivé après tant d'autres, sera-t-il exécuté plus que
NOTE SUR LE MONUMENT APPELÉ LES ARÈNES
ceux qui sont venus avant lui? Nous l'ignorons, mais nous exa-
DE TINTIGNAC, t'ouvre d'un des artistes à ses gages. n
minerons prochainement la convenance de son exécution. Toute
M. II. Shaw, architecte et antiquaire éminent, dont le nom est l'avenue des Champs-Elysées était décorée de colonnes ornées de
PAR M. E. BRETON, déjà connu par ses belles publications antérieures, Choix de Meubles drapeaux tricolores et surmontées d'aigles dorées; ces colonnes al-
Anciens (Specimens of antient furniture), et Détails de l'Architecture ternaient avec des trépieds fumants et de grandes figures de lie
Dcmbre de la Société Royale des Antiquaires de France. anglaise du temps d'ElisabeOi (Details of L+'lizabethan Architecture), nommées.
publie actuellement une suite de décorations et de costumes divers Au pont de la Concorde, c'était encore l'essai d'une décoration
soigneusement reproduits d'après les enluminures des plus beaux définitive, en même temps que la réalisation d'un ajustement tem-
Mémoire lu au Congrès historique.
manuscrits, des tableaux anciens, desobjets d'art, des tombeaux, etc. poraire : deux rangées de statues d'une exécution très-médiocre,
Cette collection précieuse a pour objet de jeter quelque lumière sur mais d'une proportion admirablement étudiée pour s'accorder avec
La Société des Antiquaires de France et le Congrès Historique ont la vie domestique au Moyen-Age. le monument, portaient sur des piédestaux fort convenablement dis-
publié, l'une dans ses mémoires, l'autre dans son compte-rendu, Les gravures sur cuivre, exécutées avec un grand luxe, sont de posés. L'entrée du pont était écrite à chacune des extrémités pat
deux intéressantes dissertations de M. Ernest Breton. La première véritables fac-simile pour la forme et pour la couleur des modèles deux colonnes triomphales qui arrêtaient les deux rangées de sta-
47 48 M) 50

Tous ces travaux, tous ces objets de décoration sont restés pen- (lu roi et autres dépendances. M. Demangeat avait moins bien réussi des trottoirs , e: la destruction de quelques parties de l'enduit en bi-
tees, et accentuaient énergiquement le caractère de tout cet ensem-
ble. liais l'espace nous manque pour apprécier convenablement ce dant un mois exposés aux regards du public, à la critique des artistes; dans les facades; son plan, du reste, conservai!, sans l'ajuster, la tour tume; mais sur ce point la Berne n'a pas tout dit.
du Bouffay (i). Ces candélabres ontélé posés si près du bord du trottoir, que l'un
beau projet, si digue d'ailleurs d'une attention particulière de la épreuve inattendue et un peu sévère pour les auteurs, qui pensaient
part des hommes d'art, et sur lequel nous reviendrons en temps que leurs rouvres ne devaient durer que le temps de la cérémonie, MM. Carnaud et Bou gerel étaient les auteurs du quatrième projet. d'eux a été brisé quelques jours après, probablement par le choc du
et lieu avec tous les développements nécessaires. l'espace d'un jour. Après celte longue épreuve, l'opinion est restée la - Leur plan, d'une simplicité remarquable, offrait de vastes salles moyeu d'une roue de voiture. Cet accident a nécessité un nouveau
Des estrades pavoisées avaient été disposées sur toute la longueur même; on a tenu compte aux architectes des difficultés que présen- d'audience, des dégagements habilement ménagés, deux issues prin- bouleversement du pavé pour la pose de chasse-roues reconnues in-
de l'esplanade des Invalides, décorées en outre de trépieds et de tait l'exécution de si grands travaux eu si peu de temps et par une cipales, et avait le grand avantage (le réunir au rez-de-chaussée les dispensables pour éviter de nouveaux sinistres. Ces chasse-roues
trois salles d'audience, toutes les trois éloignées du bruit de la rue.- sont en fonte de fer et d'une courhe assez allongée pour détourner les
statues colossales des plus brillantes illustrations militaires de saison si défavorable; l'administration leur a su gré d'avoir attein t le
';histoire de France. Ce cortège de rois et de héros, au milieu des- but proposé dans les délais prescrits par elle , d'avoir prévu tous les L'ornementation et la disposition des façades, qui étaient dans le style roues qui raseraient de trop près le trottoir, mais seulement dans les
çuels Jeauue d'Arc tient dignement sa place, commence par les ma- moyens d'ordre qu'exigeait la présence, sur un seul point de la capi- de l'architecture du Moyen-:1ge, offraient de la simplicité, de l'élé- parties rectilignes des bordures. Il n'en sera pas de même pour les
réchaux de l'empire pour s'arrêter à Clovis et è Charlemagne. tale, d'une population si nombreuse; d'avoir dressé en quelques se- gance et un cal acière :énéral un peu sévère, disposition convenable candélabres placés aux angles des trottoirs. Pour peu que les voitures
Eu avant de la grille des Invalides le char s'est arrêté sous un bal- maines d'immenses amphithéàlres capables de contenir 50 000 per- pour le temple de la justice. tournent court, la circonférence des roues, d'un certain diamètre, at-
daquin immense orné de tentures noires bordées d'argent et semées sonnes, sans qu'un seul accident ait assombri cette grande journée On pouvait reprocher à ce projet des marches assez maladroite- teindra les candélabres avant de loucher aux chasse-roues, qui sont
d'abeilles d'or. De là, le cercueil a été porté à bras jusque dans l'é- aussi, en ordonnant au bout d'un mois aux architectes de démolir tout ment placées dans le vestibule des assises, dont l'emplacement aux beaucoup plus courtes que la projection horizontale des grandes roues
extrémités des corridors était malheureusement situé; du reste, l'en- de voiture.
glise, en traversant le jardin et la cour Royale, décorée dans toute ce qui avait été construit pour lacérémonie, M. le ministre de l'lnté-
son étendue avec la plus grande magnificence. La cérémonie reli- rieur a témoigné toute sa satisfaction aux architectes, et a annoncé à semble était satisfaisant, et il concourait très-bien, par ses effets, à lineserait pasjuste, toutefois, de mettre ceci sur la conscience de
l'embellissement de la ville. l'administration.
gieuse a commencé en cet endroit sous une espèce de chapelle ar- l'un d'eux, M. Labrouste, que le Roi avait bien voulu le décorer de
dente, moitié temple, moitié arc de triomphe, qui prolongeait le l'ordre de la Légion-d'Honneur. M. Visconti, décoré depuis longtemps, Le projet de M. Bodichon, qui présentait une cour entourée de ga- Danssou mème numéro, la Revue décrit une explosion de chaudière
sanctuaire jusqu'à l'intérieur de la cour. Enfiu on a pénétré dans l'é- déjà nommé officier de la Légion-d'Honneur pour d'autres travaux, a leries, offrait mn avantage très-grand, si l'emplacement eût permis la à vapeur attribuée à l'électricité. Si telle est la cause de ce phéno-
glise, tendue de drap noir dans la partie inférieure, et de velours vio- reçu de M. le ministre de nouveaux et sincères témoignages de satis- disposition qu'il avait adoptée; mais la salle des assises avait dû être mène, il nie senible facile d'eu prévenir la manifestation. Il suffirait
faction, et nous le félicitons à notre tour et de ses nouveaux succès placée au premier étage, ce qui est un grave inconvénient. M. Bodi- d'adapter à la chaudière un conducteur métallique, mis en conmmni-
let aux armes de l'Empereur sous le dôme, depuis l'entrée du choeur
jusqu'à l'autel, transporté pour celte solennité à l'endroit le plus re- et de ta générosité, bien rare aujourd'hui, dont il a fait preuve dans chon conservait, comme M. Demangeat, la tour du Bouffay, sans l'a- cation avec une nappe d'eau souterraine , comme dans les paraton-
celle dernière circonstance à l'égard de son collaborateur. juster dans son élévation. nerres. Ce moyen serait d'une facile application et généralement peu
culé, et le cercueil a été déposé sous un catafalque somptueux décoré
de colonnes et de trophées, et doré en plein depuis le sommet jusqu'à Nous ne parlerons point d'un projet, anonyme avec raison, et qui dispendieux; car il est peu de localités où l'on ne trouve à peu de
CÉSAR DALV.
ne présentait que des dispositions confuses et mal étudiées. profondeur, sinon une nappe d'eau, au moins un terrain humide. Une
la base.
L'espace nous manque pour rendre compte de tous les détails de Le projet de M. Rabineau créait une place nouvelle entre le Bouffay barre de fer, de 15 millimètres de grosseur et de quelques mèlres de
et l'église Sainte-Croix, tout en conservant intacte la place du Bouf- longueur, en ferait souvent tous les frais.
cette marche funèbre et triomphale ; mais nous renverrons ceux de
nos lecteurs qui voudraient avoir une idée de l'effet pittoresque de fay. - Par ce moyen le palais, dégagé, offrait des façades régulières, Paris, 23janvier 1841.
l'ensemble de celte majestueuse solennité, à la relation brillante et un grand nombre d'issues, et était accessible de tous côtés. II, JANNIAnn, archit,
animée qu'en a publiée M. Laviron,dans l'Artiste, e seuljournal qui se CONCOURS POUR LE PALAIS-DE-JUSTICE DE NANTES. Le projet de M. Faroiiilh, l'architecte dont le plan a été adopté par Rue Neuve-Luxembourg, .1 !.
soit souvenu que l'art était pour quelque chose dans l'ordonnance de le conseil-général, est un bon ouvrage, consciencieusement travaillé,
celte pompe funèbre, et qui lui ait fait largement sa part. et dans lequel on retrouve avec beaucoup d'exactitude toutes les
Nous ne terminerons pas sans adresser nos félicitations aux ar- Le concours ouvert à Nantes pour un projet de Palais-de-Justice pièces demandées par le programme. - La distribution des pièces
chitectes qui ont présidé à l'exécution de ces immenses travaux. a été jugé, par le conseil-général. M. Faroiiilh est l'auteur du projet accessoires est heureuse et commode, et le service pourra y être sin
Déjà connus tous deux des artistes , MM. Visconti et Labrouste se qui a réuni la majorité des suffrages. gulièrernent facile. Les deux entrées sur le quai et sur la place sont
sont montrés dignes de leur réputation. Nous les féliciterons par- Les concurrents n'avaient eu que deux mois pour se préparer, et ce bien disposées. - Les façades ne sont pas la meilleure partie du
ticulièrement d'avoir introduit la sculpture dans la décoration des temps est certainement insuffisant pour qu'un concours puisse don- projet, et l'aspect total du monument embellira peu la ville; mais,
fètes publiques, et d'avoir, par conséquent, reporté sur des artistes ner tous les résultats heureux qu'on serait en droit d'en espérer. dans l'ensemble, il présente de grands avantages, et la rue de la DE LA DESTRUCTION DE MONUMENTS IUSTORIQUES
une partie des sommes qui jusqu'ici se dépensaient exclusivement Voici ce que dit à cet égard le Breton, journal de Nantes, publié sous Poissonnerie gagnera beaucoup à l'admission des boutiques que DANS PARIS
au profit des tapissiers, des doreurs ou des charpentiers. Trente l'habile direction de M. Simon, dont l'ouvrage sur l'Angleterre est si M. Faroüilh y a placées.
ou quarante sculpteurs, employés en cette circonstance, ont eu l'oc- justement estimé:
casion de produire une figure monumentale : c'est bien quelque chose eEn parcourant la salle d'Exposition où sont réunis les divers projets
L'Univers a publié une lettre de M. Didron, qui réclame en faveur
que cela. En effet, l'exécution d'une statue est toujours une étude de Palais-de-Justice pour Nantes, on se demande si c'est bien là le de plusieurs monuments historiques menacés d'une destruction pro-
pour le statuaire qui en est chargé, et le résultat d'une étude d'art est résultat que l'on devait attendre du concours, et cette question chaine. Ainsi que l'observe avec raison cet habile archéologue , !a pu-
un progrès; tandis qu'il importe assez peu pour le progrès du tapis- amène de pénibles réflexions. En effet, dans notre opinion, il n'y a blicité qu'on appelle-sur-de pareils actes de vhlolalisnie est l'arme la
sier qu'il aitàplier un morceau d'étoffe de plus ou de moins. Aussi nous pas un des concurrents qui ne soit capable de faire mieux que l'ou- plus puissante qu'on puisse opposer aux marteaux démolisseurs; c'est
espérons bien que, malgré le peu d'empressement que le plus grand vrage qu'il a présenté. Mais, loin d'entrer dans les intentions du CORRESPONDANCE.
ce qui nous a engagé à reproduire dans nos colonnes cette réclama-
nombre des sculpteurs ont apporté à seconder la bonne volonté des conseil-général, on a laissé s'écouler six mois sans informer le pu- tion, à laquelle,sauf quelques légèresdifférences d'appréciation d'art,
architectes, cette heureuse innovation n'en demeurera pas là. Peu de blic , sans rédiger le programme, et, deux mois seulement avant la nous déclarons nous associer complétement; heureux si nos efforts
A Monsieur le Directeur, Rédacteur en che f de la Revue de
figures sont satisfaisantes, plusieurs sont au-dessous de toute critique, réunion du conseil, on a annoncé le concours. Eh bien ! ces deux mois réunis, et l'influence de la Revue, achetée par tant de consciencieux
l'Architecture et des Travaux publics.
et cependant l'effet général du cortège de grands (tommes dressé sur ne pouvaient suffire. Et d'ailleurs, n'avait-on pas avancé que le péri- efforts, peuvent sauver d'une ruine imminente des édifices dignes à
l'esplanade pour honorer le passage du convoi de l'Empereur, était mètre laissé au Palais-de-Justice par les plans de la ville était insuffi- bon droit de l'intérèt général.
grandiose et imposant. D'ailleurs, quelle disposition de lampes et saut, que l'on ne pouvait rien faire dans un emplacement si biscornu, MossISGR,
d'étoffes aurait pu produire un effet moral plus imposant que ce cor- si resserré? Cependant quelques projets rentrent assez bien dans les Monsieur
tège de maréchaux et de rois? données du programme et dans le périmètre proposé. n La Revue de l'Architecture, dans son J2 numéro (année 1840), blàme
El puis ne faut-il pas que l'architecture se souvienne d'employer les M. Chenantais avait exposé deux projets. Un débat s'était élevé à bon droit la direction des Travaux Publics du peu d'ordre qu'elle Plusieurs fois vous avez accueilli des notes que j'avais l'tionnerr
met dans les travaux qu'elle fait exécuter. de vous envoyer, et qui intéressaient la conservation de nos monu-
autres arts dans toute la portée de leurs attributions, si elle ne veut entre lui et M. Seheult, sur une ressemblance assez grande entre
pas les voir s'éloigner d'elle? ne faut-il pas qu'elle fasse à chacun la leurs plans; mais on peut supposer que celle ressemblance s'est in- La Revue signale, entre autres choses, la pose tardive des candé- ments historiques; comme la publicité donnée à ces observations u ;r
part qui lui revient dans les travaux qu'elle dirige, si elle veut con- volontairement produite. labres du Poil-Royal, qui a entrainé te remaniement des bordures pas toujours été infructueuse, et que, gràce à elle, des monuments
server le rang qui lui appartient et demeurer ce qu'elle doit être en Le troisième projet était de M. Demangeat; le motif du plan était menacés ont pu-être sauvés, je fais un al.ipel nouveau à votre bien-
effet, le premier des beaux-arts, celui à qui il appartient d'imprimer heureux. La salle des Pas-Perdus régnait sur le quai, et donnai (I) La tour du Bouffay, construite en briques et en pierre, est un édifice veillance, non plus en faveur d'un seul monument, comme autrefois,
la direction, de fixer la mesure du concours de chacun, d'en régler le entrée aux trois salles d'audience, autour desquelles étaient dis- d'une grande simplicité qui n'offre rien de remarquable sous<lerapport arebi- mais de plusieurs qu'on veut détruire suecessivementet.peut-élre en
mouvement dans tous les travaux qui leur sont communs? posés les salles du conseil, les bureaux du président, du procureur tectural. même temps.
T. 11 i
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La basilique de Saint-Julien-le-Pauvre doit être décidément ren- sous le rapport arclféologigne, et qui en est l'un des plus anciens
Dans la rue de Nazareth, et débouchant sur celle de Jérusalem, s'é- Le gothique et la renaissance, le style de Philippe-Auguste et de
versée. Les constructions nouvelles non terminées encore, et qui On se propose de ruiner l'ancien couvent des Bernardins pour y
établir une caserne de garde municipale. Or, dans ce couvent existe lève un arc d'une grande pureté, d'une entière conservation, d'une Louis XIV (1), périssent en même temps!
l'encadrent, exigent, à ce qu'on dit, la démolition du vieil édifice.
une grande salle qui a trois fois l'étendue du beau réfectoire de Saint- rare solidité, d'une construction parfaite. 11 est du temps de llenri II Et cependant c'est à Paris que siégent les commissions chargée
Saint-Julien n'est pas dans l'axe des nouvelles bâtisses, et la régula-
et de Diane de Poitiers, dont les chiffres et les emblèmes, les II et les de conserver les monuments, et que demeurent les inspecteurs char-
rité veut ou qu'on le rase ou qu'on le range dans l'alignement. Baser Martin-des-Champs; moins belle et plus basse, elle est plus sévère
mf édifice parce qu'il contrarie la symétrie, ce serait admettre en encore que la salle de Saint-Martin. Elle est divisée en trois nefs D, les croissants et les fleurs de lis, reluisent aux soffites, sur la tète gés de les défendre. Il est fàcheux que ces commissions ue protes-
des consoles, et sont posés sur des fonds de feuillage comme des fruits tent pas officiellement contre ces actes qu'elles ne paraissent pas
principe qu'on pourrait, unjour ou l'autre, renverser soit le Louvre, égales par une double rangée de colonues. Au-dessous s'étendent des
symboliques dans des touffes d'arbre. Les mascarons du Pont-Neuf pouvoir conjurer. Du moins ces monuments ne tomberont pas ou ne
soit les Tuileries, parce que les Tuileries ne sont pas dans l'axe du caves qui suivent le plan des constructions supérieures, qui en ont
les dimensions et sont de même partagées en trois berceaux. Au-des- n'ont pas plus de beauté. Les impostes ioniques des pilastres, les en- seront pas mutités sans qu'une voix, foule faible qu'elle soit, et quoi-
Louvre, et que le Louvre est de biais sur les Tuileries.
I)'ailleurs, celte absence de symétrie a été faite par les bâtisses sus règne le dortoir, couronné d'une charpente solide et intacte, et cadrements des cartouches, les ornements semés sur l'édifice entier, que privée de tout caractère officiel, s'élève contre ces faits qui
qui s'achèvent, et l'on ne doit pas être admis à renverser un monu- qui peut, comme celle de nos cathédrales, s'appelela forêt. Les caves valent peut-être mieux encore que l'ornementation de l'ancien hôtel- nous déshonorent, surtout â l'étranger. On ne dit rien ici de la res-
ment pour un vice de régularité dont on est soi-même l'auteur. Il sont voùtées en pierre et à plein cintre; le réfectoire l'est en pierre de-Ville de Paris. Le Palais-de-Justice, la Préfecture de Police avaient tauration de Saint-Denis, qui équivaut à une destruction, parce qu'on
était facile d'ordonner les maçonneries nouvelles sur la disposition aussi, mais en ogive, avec arêtes et nervures qui retombent sur des besoin d'agrandissement et de nouvelles dispositions; un projet pro- se réserve d'en parler une autre fois, prochainement, spécialement
de Saint-Julien, et parce qu'on s'est trompé en faisant un mauvais colonnes ou des consoles sculptées. Il n'y a point à Paris d'autre mo- posé par un architecte du gouvernement, approuvé par le conseil mu- et en détail.
projet, Saint-Julien, qui est innocent de la faute, ne doit pas en être nument de cette nature; il est beau en soi et unique eut son genre. lt nicipal, ratifié par le conseil des bâtiments civils, abat l'arc de Hen- On dit qu'un membre influent du conseil municipal, M. Arago (je
responsable. Si quelque chose devait être démoli, ce serait la bâtisse n'y aurait pas de blâme assez fort pour réprouver la destruction d'un ri I1, et mutile la cour d'honneur de la Préfecture de Police. Dans cette le nomme Ifautement, parce que l'accusation est une calomnie ), est
qu'on vient d'élever, et non pas un monument historique. Mais édifice qui appartient à la ville de Paris, et qu'il est facile d'appro- cour, qui est de Henri IV ou de Louis Xlll, sont peints à fresque des le promoteur principal de ces actes de destruction, et qu'il les pro-
malgré l'erreur qu'on a commise, tout peut rester en place : Saint- prierà un usage qui le laisserait debout. connétables comme Duguesclin, et des maréchaux de France comme pose et les défend au nom du progrès. Puisque, dirait-il, la société
Julien se présentera sur angles au lieu de s'offrir sur côtés, voilà On va raser le couvent des Célestins, près de l'Arsenal, pour y bâ- Monlluc. Deux jeunes architectes connus par leur amour pour les an- marche et se perfectionne, il faut que les monuments se perfection-
tout, et c'est un petit malheur. On avait pensé à redresser Saint-Ju- tir une caserne de cavalerie. De ce couvent subsisle encore la cha- tiquités nationales et par leur science archéologique, ont été nommés nent aussi; les habitations doivent être à l'usage des habitants, et les
lien en déposant les pierres avec soin, pour les replacer ensuite dans pelle, petit édifice du XIVC siècle, d'une grande délicatesse, couvert pour inspecter et faire exécuter ces travaux de démolition, qui peuvent constructions anciennes doivent faire place aux constructions non-
une réédification de l'église d'après le nouvel alignement; mais on n'a autrefois de peintures à fresque qui percent encore, çà et là, sous les commencer aujourd'hui même. A de pareils faits, on ne peut opposer velles.
pas songé qu'un vieux monument est comme un vieux cadavre, etqu'il couches du badigeon. Serait-il donc impossible de laisser debout cet que le plus triste découragement. Les conseils, les représentations, la II n'y a pas de progrès à jeter au vent les cendres de son père,
tombe en poussière lorsqu'on y touche. De plus, si l'on s'endormait intéressant débris et d'en faire un magasin à fourrages ou même une lutte, tout devient inutile. pour se faire enterrer à sa place; mais à poser son propre tombeau à
sur cette espérance de réédification, on se réveillerait après la ruine écurie, puisqu'enfin on est réduit à de tels expédients pour obtenir On vient de restaurer l'Institut et de cacher sous un replâtrage les côté de ceux de ses ancêtres. Le progrès ne serait pas à brûler la Bi-
complète de Saint-Julien, comme on l'a fait après celle de la tourelle le salut des monuments gothiques? M. le ministre de la guerre a historiques blessures qu'il portait de la base au fronton, des pieds à bliotlièque Royale pour y mettre les livres que nous faisons ou que
Saint-Victor. On avait promis aussi de la déposer, cette tourelle, et de recommandé à MM. les officiers du génie la conservation des monu- la tète, depuis dix ans; mais on n'a eu garde de toucher aux deux ailes flou', ferons; mais bien à y déposer les rouvres de M. Arago à côté de
la reporter ailleurs, à quelques pas plus loin; une fois démolie, on ments historiques; il ne voudra pas renverser cette chapelle des qui encadrent l'échancrure au milieu de laquelle s'élance le portique, celles de Laplace, Laplace à côté de Newton et de Kepler, ceux-ci
en a dispersé les pierres, on:les a équarries à neuf, et avec elles on a Célestius, qui ne peul contrarier sérieusement les constructions de :a parce qu'on veut abattre ces deux ailes. On dit, mais on sait bien le en face de Copernic, et ainsi de suite en remontant jusqu'à Plolémée
élevé des maisons nouvelles. Saint-Julien démoli se relèverait assu- caserne. contraire, que ces ailes sont postérieures au monument, et l'on déclare et Ilipparque. Saint-Julien ne gène pas Notre-Dame-de-Lorette, ni
rément café, hôtel garni ou boutique d'épicier. 11 est probable qu'au moment où j'écris ces lignes, les démolisseurs qu'il faut dégager la voirie de cette superfétation. On sait bien que l'arc de Ilenri Il, l'arc de l'Eloile ou l'arc du Carrousel. Les gardes
J'admets qu'on puisse et qu'on veuille rebâtir Saint-Julien , en lui sont à l'ouvre dans l'hôtel de LaTrémouille (I). Ainsi, la ville de Paris, ces ailes, plus récentes que certaines parties, sont cependant contem- municipaux n'en réprimeront pas plus aisément les émeutes-quand le
faisant effectuer l'évolution qu'on propose; alors l'abside serait au qui avait besoin de cet hôtel pour y établir la mairie du 4e arrondis- poraines du portique, contemporaines de l'entrée orientale de l'In- réfectoire des Bernardins sera abattu, et la cavalerie n'en aurait pas
midi et le portail au nord. Mais nos églises doivent avoir leur sanc- sement, qui avait là, et à bon marché, un très-beau monument, un stitut, contemporaines de l'entrée occidentale de la rue Mazarine. Ce de plus mauvais chevaux parce qu'on emmagasinerait du fourrage
tuaire à l'orient; il faut qu'à la messe qui se dit le matin le lever-Dieu monument historique, un immeuble d'une grande valeur, un empla- sont les mêmes pilastres corinthiens, les mêmes arcades arcliivollées de dans la petite église des Célestins. Il y a, sous le soleil, place pour
se rencontre, après la consécration de l'hostie, avec le lever du soleil. cement au centre du quartier, un bâtiment commode, vaste, où tous rubans, les mêmes pieds-droits et chambranles des fenêtres, les mê- tout le monde et pour toutes choses, et Paris est assez grand pour
L'église, sous un rapport, est un dogme bâti; on ferait de l'hérésie les services auraient pu être réunis; la ville de Paris n'en a pas voulu mes entablements et attiques. On veut élargir la voie publique et dé- garder les monuments ou les débris de monuments dont on vient de
rhéologique et l'on détruirait le symbolisme, en mettant au sud ce et a préféré la mairie du Chevalier-du-Cuet, sale, ignoble, incom- gager l'Hôtel de la Monnaie; mais le quai est suffisant, comme on peut parler.
qui doit être à l'orient. On ne peut ni on ne doit faire virer de bord un mode, étroite, insuffisante, à l'extrémité de l'arrondissement, et qui s'en assurer (1) ; d'ailleurs il pourrait s'élargir aux dépens de la Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l'assurance de ma plus
monument comme un vaisseau à voiles. Il faut que Saint-Julien reste, ne peut être que provisoire. Le propriétaire abat son vieil hèle! pour Seine, comme on a fait pour ceux de la Ferraille et de l'École. hante considération,
et reste où il est. On (lit que M. le préfet de la Seine a du goût pour y ouvrir des magasins de toiles. Il est vrai que M. le préfet de la Enfin, dans l'IIôlel des Invalides, sous le dôme de Louis XIV, DIDRON.
les vieux monuments: il ne signera donc jamais la démolition de Seine avait ordonné à un architecte de dessiner l'hôtel de La Tré- l'autel à colonnes de marbre doré a été déposé; mais c'est pour
Saint-Julien-le-Pauvre. mouille et de retenir les pierres sculptées qui proviendraient de la rendre hommage à Napoléon, et si l'on ne pouvait ordonner des dis-
Une autre église, celle de Saiut-Martin-des-Champs, au Conserva- démolition; mais, lorsqu'on a voulu se mettre au travail, l'argent a positions différentes, le motif au moins est assez glorieux pour qu'on
toire des Arts et Métiers, est menacée, non pas d'une destruction, mais été refusé pour faire les dessins et acheter les pierres. Uu Anglais, en prenne son parti, Il faut espérer cependant qu'on n'ira pas plus
d'une mutilation. La nef est une des plus hardies constructions qui nous devrions en rougir, a dessiné l'ensemble et tous les détails de loin: c'est assez d'un pareil sacrifice à ce dieu des combats; il ne faut
pas lui offrir une hécatombe entière. EXTRAIT DES PROCBSVERBAUX DE LA COMMISSION DES
soient à Paris , et il s'agit de la couper en ]fauteur, en largeur et en l'hôtel (2), et un autre Anglais va-conclure.mn marché pour avoir les
longueur, pour y pratiquer des salles propres à l'étude du dessin. De pierres de la tourelle, de l'escalier, des balustrades et de la grande Après tout ce qui se passe depuis dix ans en France, il faut crain-
MONUMENTS HISTORIQUES.
celle nef on ferait une assez grande quantité de chambres, et, par un porte d'entrée. L'hôtel de la Trémouille nous sera donc enlevé pour dre de voir tomber en entier ou en partie Saint-Julien-le-Pauvre,
mur, on la séparerait de l'abside. La nef, ainsi coupée et refendue, passer chez les Anglais en nature et en dessin. Il était facile, dans Saint-Martin-des-Champs, les Bernardins, les Célestins, l'hôtel de la
Trémouille, l'arc de Henri Il, la cour de la Préfecture de police, les ( MINISTCRE nE L'INTLnlEIR.)
ressemblerait à un vaisseau à trois ponts et à nombreuses cabines; cette grave circonstance, d'appliquer la loi de l'expropriation forcée
l'abside, ainsi isolée, serait une chambre poire, un puits, un vrai trou pour cause d'intérêt public; les explications officielles fournies à la ailes de l'Institut, et peut-être même de voir dégrader une certaine
à charbon. Qu'un particulier en agisse ainsi, pour tirer parti d'un Chambre des Pairs, le 21 mai dernier, en donnaient l'autorisation; on portion des Invalides. Or, Saint-Julien est du douzième siècle, Saint-
éeorme bihnieut inutile, cela se conçoit; mais que le gouvernement, l'avait proposé, et on n'en a rien fait. La Commission des monuments Martin du douzième et du treizième, les Bernardins de la' fin du La commission des Monuments Ilistoriques ayant eu connaissance
qui met le plus haut prix et le plus louable zèle à conserver les monu- historiques ne peut pas, sans agir, sans parler, sans protester, laisser
treizième, les Célestins du quatorzième, l'hôtel de la Trémouille de d'un programme de concours proposé par le Conseil municipal de
ments, qui a fondé des comités et des commissions pour étudier et démolir un monument qui n'a pour rivaux etpour contemporains que la fin du quinzième, l'arc de Henri Il du seizième, la Préfecture de Toulouse pour la reconstruction du Capitole (le celte ville, programme
police du commencement du dix-seplièm:e, l'Institut est du courant qui aété publié dans le numéro de septembre de cette Revue, après
protéger les édifices historiques; que le gouvernement, qui, du reste, l'hôtel de Sens et celui de Cluny.
du dix-septième siècle, et le dôme des invalides est de l'aurore du un examen attentif des plans annexés, a signalé à M. le ministre de
a besoin de celle nef et de cette abside telles qu'eilesse comportent, ait
(1) Ce beau monument vient effectivement d'être abattu; mais le proprié- dix-huitième. Ainsi Les plus beaux siècles de notre art et de notre l'Intérieur, les résultats déplorables d'un projet qui sacrifie toutes les
songé à les déualurer, à les déshonorer, à les mutiler, cela ne peut pas
taire a fait don de la tourelle à l'administration, qui a dû la faire enlever à ses histoire sont attaqués, et tous à la fois, dais la seule ville de Paris!
ètre. D'ailleurs, le Comité des arts, dans le sixième numéro de son parties anciennes et historiques de l'ancien Capitole, pour conserver
frais, pour être déposée probablement au Palais des Beaux-Arts. (Note du D.)
bulletin, a faitjustice de cette désastreuse idée, et M. le ministre des (2) M. Longueville Joncs, collaborateur de la Revue de l'Architecture, seulement sa façade principale, monument assez médiocre du dernier
travaux publics ne signera certainement pas l'arrêté qui dégraderait auteur d'un beau travail sur les anciens châteaux,du pays de Galles et de plu- 11) Sur ce point, nous ne saurions partager l'avis de M. Didron. ( loir, dans
ainsi l'église de Saint-Martin, le plus curieux monument de Parie, sieurs Mémoires archéologiques d'un grand intérêt. (N. du D.) to Revue, l'article intitulé: Projet de Conservation des l'avivions de i'Jn-
sUtut, Cul ) (1) I.e déplacement momentané de l'autel de l'église des Invalides n'équi-
vaut pas à une destruction du monuofenL (ii, de D.
57 5$
JJ 56
les frais doivent être moins considérables. - L'éclairage Iu pont Notre-f ruse
siècle, et la salle de spectacle, qui ne se recommande en rien à l'in- plan général du nouvel hôtel-Dieu. Dans les deux cas, il servirail de C2E1VIIN DE FER D'ORLÉANS A VIEBZ0N. a reçu la rnéme rruodlficnton il y a quelques rouis, et la plupart dcs ponts de
térêt des amateurs éclairés. Les fragments remarquables que le Con- chapelle; mais la seconde proposition ne doit être adoptée qu'en der- Paria se trouvent artueltcmeut éclairés lrar le gaz. Nous répéterons ici la re-
nière analyse et si le premier projet présente de trop graves incon- marque qne umrs faisions, dans un de uns derniers numéros, au sujet du peu
seil municipal se propose de démolir sont: l° un bàlimeut du XVIle siè-
vénients pour le service intérieur de l'hospice, car ce second projet Nous avons aunoucé, dans note tutnéro du mois de scplenil re d'accord (luit ('Ciste dans les diverges administrations des travaux publics : c"est
cle, avec une facade fort élégante et liés-riche d'ornementation, en presque toujours loraqu'mi travail de pavage ou de bituruage vient d'être
nécessite la désorientation du climur; et d'ailleurs, l'opération dange- 180, (inc M. Casimir Leconle se proposait ale réaliser la pensée fon-
retraite de 20 mètres environ sur l'aile gauche; ce bâtiment est connu achevé qu'on etécutc les changements dans t"éclairage, pour l'établissement
sous le nous de la Contmulalio, et sert maintenant à loger l'adminis- reuse du transport exécuté sur un édilce très-ancien , présente de clametrlale sur laquelle repose le tracé de chemins de fer mis cu avant
duquel il faut ouvrir des trauehées dans la chaussée ou sous les trottoirs. Le
tration de l'octroi. 2° Une façade du même style, et une statue de grandes difficultés et compromet parfois la conservation des frag- par M. Edmond 'l'eissereuc, dans sou ouvrage sur les travaux publics pont Notre-Dame vient encore d'offrir un triste exemple, de ce résultat habi-
Ilenri IV dans la première cour. Cette cour a été le théâtre d'un évé- ments précieux auxquels on veut ainsi assurer une nouvelle duréa. 1
voir le Dunléro de février,' article Comptes-rendus), et qui consiste- tuel. I'endant plusieurs mois de l'hiver, la chaussée a été presgne impratica-
nement historique célèbre; transformée en salle funèbre, elle a vu Cependant, celte méthode a été souvent employée avec succès en rait à prolonger jusqu'à Vierzou le chemin de Paris à Orléans, lia- hle, par suite du peu d'ensemble et d'harmonie qui existe dans la marche des
tomber la tête du connétable de Montmorenci. 3° Le donjon, naonumett halle, en Allemagne, en L'elgique et en Angleterre, et elle permet. près les nouvelles que nous recevons aujourd'hui, celle comtiuuation diverses branches de travaux. - Dans un des numéros de 1blO, nous avons
d'allier la protection due aux vestiges intéressants du passé avec les si utile, qui permettrait de se rendre eu quelques heures an cour également parié de l'éclairage au gaz du pont du Carrousel, et nous avions
qui renferme plusieurs appartements d'un bon style de décoration, et
consacrés par plusieurs faits importants qui s'y sont passés; la salle besoins de la civilisation toulerue. même (le la b"sauce , serait sur le point de s'effectuer. Seulemeul, le prédit le triste effet que dceateut produire de minces candélabres isolés sur le
30 La porte Saint-Jean-de-Jérusalem et les façades intérieures dans projet de ?l. Leconle aurait subi une complète modilicaliou , puisque milieu de chacune des piles et au sommet des arrhes du pont. Aujourd'hui , le
qui servit de chapelle ardeule au connétable est au nombre de ces
la cour de la Préfecture de police, l'ragnienls remarquables du style la subveulion en uature qu'il demandait serait remplacée par la ga- travail est presque terminé, et l'on ne peut plus qu'en exprimer des regrets.
appartements. 4" Les façades, d'un merveilleux goût, dans le style
de la Renaissance du XVl° siècle, dans la troisième cour. 50 Un de la lenaissance, et qui sont menacés d'une destruction contplète rantie d'iuterèt. 'l'elfe est la configuration loul exceptio,aielle que La foute de fer, si heureusement enplol ée dans la construction de ce pont par
dans les plans de reconstruction d'une partie du Palais-de-Justice, présente la Suloguc, que le clteuin de fer d'Orléans à 1'ierrou, long l'habile ingénieur à qui nous le devons, ni aurait-elle pas pu se piéter à des
puits à margelles sculptées, et à couronnement en fer ouvragé
de vingt Nouas, ne coùterait pas dix Inillimls. Sept millions sont déjà fumes d'un caraclére plus grandiose?
,

dans cette même cour. qui avaient été préparés tai 11. lluyot, et dont l'exécution est actuel-
lement conliée à M. Duc. Cet habile architecte a exprimé ses sympa- garantis par les coutnauues et les conseils-généraux de 1 ladre et du Décoration du Pont de la Concorde.- C'est à tort que l'Artiste a au-
lll, le rapporteur conclut à ce que M. le ministre soit prié de vou- la llaute-Ficuite et de la Eoncé dernièrement que la décoration prosisoire du pont de la Concorde,
thies Four le scutinneut couscrvateur qui anime la Commission en fa- (:lier; ou espère quc les départeucuts de
loirbien annoncer au préfet de la llaute-Garonne qu'il n'approuvera
veur de l'ancienne demeure de nos rois , et réclame l'appui du Creuse l'eront le reste. Nous ne 1)OUVOI1S qu'applaudir à celle coura- exécutée récemment par MM.V'isconti et Labrousle, à l'occasion rte la céré-
l'exécution d'aucun des plans connus d'après les conditions du pro- Napoléon , avait été adaptée
euse initiative des départements du centre, qui va sari doute de- .nonie de la translation dcs cendres de l'empereur
gramme de concours qui a été publié, parce que cette exécution ministre de l'Intérieur pour la conservalion etl'engdoi des fragments récemment par l'administration, à titre de projet dcfiuitllf. Notre confrère, qui
v cuir 1(1(11 notre paya le signal d'une ère nouvelle de travail, et nous

lCe
nécessiterait la destruction des fragments historiques énumérés ci- précieux que nous venons de signaler. Dans la délibération de la a si bien apprécié ce qu'il y avait de vraiment beau et de remarquable dans
faisons des veux pour le succès o'uue entreprise qui ue saurait d'ttil- celte décoration, s'est laissé tromper, et a émis, comme un fait accompli, un
dessus , lesquels doivent être conservés , et dont l'emploi dans les Commission sur cette affaire , M. Lenormant a signalé un fait peu
bvis encouu en aucune olrpositiou de quelque valeur. vmuque nous partageons sincèrement. Cc serait heureux, au reste, que cet im-
nouvelles constructions, soit sur place, soit en placages incrustés sur cornu, et pour lequel M. Duc a manifesté tout son intérêt, en expri-
les façades extérieures, doit être l'une des conditions imposées aux mant toutefois ses regrets sur les difficultés d'exécution pour mn pro- cideut donuàt lieu à l'examen de celle proposition. Nous appelons celte dés i-
jet de restauration ; il s'agit de la conservation de l'ancienne salle des 5100 de tous nos veux, bien que nous craignions que des cor(-ideratious cirai-
architectes pour l'acceptation de leurs projets.
----.-__a U _ gères à l'art rien empêchent l'adoption.
Ces conclusions ont été adoptées par la Commission ; M. le Ministre Pas-Perdus de Louis IX, dont ta décoration a dû rester intacte sous
les a approuvées également, et et a fait part au préfet et au maire la décoratiou moderne qui y a été superposée en placage (i). PPSOI'INCE. - Thé(itre de Lille. - On parle déjà depuis longtcnips te
40 Et enfin, le Palais de l'institut, Bout les deux ailes en corps la réparation , et même de la reconstruction de la salle de spectacle de Lite.
de la ville de Toulouse. édifice étroit, mal distribué, et de mauvais goèt, était devenu depuis
M. le ministre de l'Intérieur; sur la proposition de la Commission avancés sont menacées pour élangir le quai, résultat qu'on pourrait NOUVELLES ET FANS DIVERS. longtemps insuffisant pour cette cité si riche et si populeuse. Le Conseil ma-
des Monuments Historiques, a recommandé particulièrernenl à M. le obtenir en mettant le trottoir eu eucorbellementau-dessus de la berge,
uicipal parait avoir compris qu'une restauration ue serait jamais qu'une me-
préfet de la Seine plusieurs in oii umonls remarquables de Paris qui au lieu de déligurer un mmlanent d'architecture recunmandable sure incomplète, et qu'il faudrait tôt ou lard en venir à une nouvelle con-
bout meuacis de démolition, et qui devraient être l'objet (l'une solli- d'un architecte justement célèbre, Leveau, pour satisfaire aux exi- struction; il a pris, dit-oui , ta résolution d'éleser, dans l'ennpluccorent mente
l':tlUs. L'Dôtcl-Dieu; l'Eclairage au Gaz du l'ont St-ti1c ici, du Pout'xotre-Dame et
citude constante pour le Conseil municipal, auquel la tour Saint- gences du goût déplorable de régularité poussé à ses conséquences du l'ont du Carrousel; décoration du l'eut de lu Cuucorde.-PltOVC CE : "1 hédtre
de l'ancienne salie, un monument en rapport avec l'importance de ta ville,
Jac4ues-la-Boucherie, l'église Saint-Ueusain-l'Auxerrois, etc., sont extrêmes, qui réduirait bientfit nos anciennes cités à l'ennuyeuse mo- de Lice. - Exploèiun d'uuc Gsiuu à SaiuGDizter. - Nooveae Loi.oaro'rauR, c.uv
et la question financière seule suspend encore l'exécution de cc projet.
iii. llunGE. -'l'n.tr.tu. ¢'r DuniE D'UNE ID.rcnme Locmrorire. - tticaeeaar
redevables d'avoir été sauvées d'une ruine imminente. Il n'y a pas à notuuie (les comptoirs alignés de New-York , sans caractère et sans M. Charpentier, le prompt re,taurateur de la salle Favart, aurait déja fuit
loua ivrrea nés nccruenis sua ces CuE]IINS nE Fan. - t'ONT 6itLEN.
douter que le Conseil municipal te s'occupe d'une matliere aussi effi- souvenir, nue étude à ce sujet, et il serait chargé d'élever cet édifice.
cace d'assurer la conservation des mo u(nels qui ouf été désignés à Il faut espérer que l'intervention de-M. le ministre de l'Intérieur. Tout en reconnaissant le talent de c(t artiste, tout en applaudissant à la.
ne sera pas sans fruit, et que la France ne montrera pas le singulier rapidité d'exécution qu'il sait imprimer aux travaux qu'il dirige et aux efforts
sa sollicitude par M. le ministre de l'Intérieur
PARIS.-L'tIdlel-Dieu, dont cous déplorions la lenteur des travaux dans qu'il fait pour mettre en ouvre tes éléments nouveaux et les perfectionue-
10 La maison connue sous le nom d'hôtel de la'l'rémouille, dans la contraste d'une administration qui couvre le pays d'agents préposés
notre dernier numéro de IS4o, est encore loin d'étre achevé. De longtemps memis de l'industrie, nous ne pouvon; nous empêcher de dire que, si la sine
rue des Bourdonnais, et qui n'est autre que l'ancien lieu de réunion à la conservation des anciens édifices, et demande aux Chambres des de Lille veut un théàte promptement étevé et décoré avec un certain éclat
encore, le public ne pourra jouir de la belle voie de conmruuication qu ou lui
des six corps de métiers principaux de la ville; on l'appelait encore fonds considéraldes pour cet utile service, tandis que dans la capitale promet depuis si longtemps par le proluugcuteut du quai Saint-Michel vers le que nous oserons appeler clinquant, son choit est parfaitement bien fait;
au XVII° siècle la maison des Carneaux ou des Créneaux, et son ori- et sous ses yeux, celle même administration ordonnerait la destine- quai des Degrés, sur I'eniî acemcut de la demi-épaisseur du là tiuielit Saiut- si, au contraire, elle veut fonder un nionumcnt qui réunisse à la fois tes con-
gine bourgeoise est constatée dans les mémoires du temps (1). Lion de momuienlsdtistoriques les plus dignes de sou intérêt. Chw9cs, dépcudaut de filète(-Dieu. Une diliiculte assez grave s'est élevice entre ditions de la durée à celles de l'art, nous craignons qu'an ne rencorure pas en
Cet édifice, du meilleur goût, dans le style de la Renaissance du l'adtuiuistratiou des hospices et la ville de Paris. Les hospice couseitaieut birr lui toutes les qualités nécessaires pour mener à bonne fin ce travail sérieux.
XVP siècle, est l'unique spécimen complet de l'architecture civile de toriques. Quant au mode à employer pour arriver à ce résultat, nous croyons à livrer un qui sur le bord de la Seine, dans l'emplaccn:ent de la moitié du Nous n'en voulons pour preuve que la restauration de la salle Favart, oùi le
celle époque qui ail été conservé à Paris. que le projet du transport par pierres uumérolécs serait peu propre à atteindre hàtiunemt qu'on a démoli à cet effet; niais nette cession ne devait se faire qu'a manque d'art et d'étude se fait sentir a chaque pas; qne sa grande renstruc-
2° L'église Saint-Julien-le-Pauvre, petit monumeul religieux du le but qu'on a en vue. Outre, comme nous l'avons déjà observé, l'inconvé- de centaures conditions, dont la priudpale était la suppression de la rue (le la tion du boulevard Poissonnière, et pourtant la, plus que partout ail'l'eurs, le
Dôcherie, l'aile au profit de l'hôtel-Dieu, qui s'en emparait pour l'établisse- génie pouvait s'exercer; cet eusernWe de bazars, de magasins, d'e cafés, de
style transitoire du Xlle siècle ; il est dans un état remarquable de nient qu'il y aurait à désorienter ainsi le choeur, cette tentative de déplace-
nient d'usé cour et de nouveaux bàlimeuts. Il paraitnrit qu'aujourd'hui l'é- mmisou5 particulières, devait inspirer quelque chose d'original ea dr pille-
conservation, sauf le portail, qui a été remplacé par un porche mo- ruent entrainerait inévitablement la ruine complète de l'église Saint-Julien-le-
change ne peut plus avoir lieu, et les choses restent, cri attendant, dais uu resque que l'on y chercherait ers vain.
derne. Malheureusement il est compris dans les plans (l'agrandisse- Pauvre. La vétusté des matériaux rend cette opération .absolument impos- On rencontre, en général, dans les travaux de cct artiste, tous les genres
stutu quo rléplorubic. Nous ayons déjà fait rcnmrquer la misérable ordor-
ment de l'Hôtel-Dieu. Jamais, toutefois, une administralion éclairée sible; et pour quiconque a examiné avec soin eefédiiee si intéressant, il ne lance architerturale des bàlimeus recunstiuits ou nmdihés, et la triste éco- d'architecture, toutes les variétés de furmes juxtapusccs,,mats non assoc ées
ne consentira à le sacrifier enlièreinent. Deux projets ont (té prupo- saurait y avoir le maûIdre doute sur cette question; le monument tomberait, nomie qu'eu devait UYO ( l'aile des huuoraiies d'eu architecte. La pauxreté de entre elles.
poire ainsi dire, en poussière au premier coup de marteau. (N, du D.)
sés pour en assurer la conservalion; l'un, de le comprendre dans les (1) Nous apprenons que h1M. Duc et Donmey, unis d`intention avec le Co- l'iuléncur répond a celle de l'extérieur. Certes, cc n'était pas là le résultat Laprlosion d'une L'sine à Saint-Dlciar. - Les glaces qui, dans le coaraut
nouvelles constructions en le masquant par des batinteuts qui a(Tec- mité des Nouurnents historiques, se prup.isent, Jars l'étude du projet de auquel oii devait s'atLeudne lorsqu'un a entrepris de reconstruire presque en- de la semaine dernière, ont arrété, dans la mémo nuit et u la rnéme heure ,
teraicut extérieurement une forme régulière; l'autre, de le transporter M. uluyot, de conserver et (l'employer les fragments qu'il protége de son inté- tièreuncut cet imporlant édifice. toutes nos forges, ont causé indirectemcut aux usines de Luuseuiont un si-
par pierres numérotées (2) dais un lieu où il pût s'agencer avec le rét, mais lU ils ne conservent pas le méurc espoir relativement à la salle des - L'L'clairoge au Gaa continue de s'étendre sur divers points. Le pont nistre sur lequel lieus appelons l'attention de MM. les mailres de forges.
Pas-Perdus, dont I'sidemo rtécoratjou, quoique regrettable, entra btersit, Saiut-Micliel se décoae de candélabres, et l'on fait disparaitre ces ignobles et La roue de soulage ne pouvant plus se mouvoir a eaux des gla;uns qui y
dans sa restauration, la destructon d'un des beaux nnonuii elits de I'arcui- gigantesques latences de l'en d'oô pendaient les obscures lanternes de l'an- étaiera adhércuts, MM. Rostaing frères, prupriélaires des usines de Loave-
(t) hlérinoires de Talleinand dos Réaux, volume IX, édition Dellove, histo-
lecture mnodcniie (N. du J).) cien sydélie. Ces charpentes de fer massif, qui ont ï ou S centimètres d'é- mmflt, prè: Saint-DiZler, houchèret le guculurd et la dunie du haut fouruci,u.
riette de Collctet. et brusquérect la tu ère. Quand la roue fut déburrassec des glaces, mr le-
quarrissoge sur plus de S mates de hauteur, doivent payer une partie du prix
() Nous volons avec une vive salisraction que les veux quc sou. exprirnIons,. hou ha le, unis issues du fourneau, et l'un mtt le suulllage cu action. Lu roue
des caudé',abres, et leu a rnéme peine a concevoir pourquoi ce travail ire s'est
pour la eenaertutiun de ce Immnmlleni pré1Jeux, taus lo numéro de la ltecue
p.s casruté plus tôt sur bien des points de la capitale, puisque là du muais li avcit uns chae son prcuiic leur, que lys pistous firent explusion et eu-
(acnl ISio), ont été accueillis avec tJvcur pur le (:omiti des Mormni uts lus-
61 62
59 60

levèrent la loiturede l'usine à une distance considérable.- Un homme aurait


pu porter sur son dos le peu de débris qui restèrent dispersés sur la propriété. Litai de répartition, entre les départements, du Fonds commun destiné
9o
5-o U
-
w

On doit croire que pendant que le haut fourneau était bouché, et la tuyère J
par la loi du 10 mai 1838 (article 17), et la loi des dépenses de 18-ii DiiPÀRTo-a I ISTS. OBSERVATIONS.
brusquée, des gaz pénétrèrent dans les pistons, par la beuse, et s'enllammè- DBPARTEMEST5.
r r, OBSERVATIONS.
(chapilreXdXV), d élre distribué en secours, pour coanpùrnenf de o;
repl aussitôt que le soufflage les renvoya dans la tour. Dans des circonstances
semblables on devrait, après avoir débrusqué la tuyère, vider les pistons en la dépense des travaux de construction des édifices départementaux F L

levant les soupapes, et eu y pratiquant une petite ouverture. d'inlérél général, et des ouvrages d'art dépendant des 'otites départc- 0
fr. e. l'r.
M. ltostaing ciné, qui était s quelques mètres des pistons, n'a pas été at- mentales. fre.
914 600
Report...... 5 I 299 559 85 489 000 , Report...... I 2 ace 205 20
G'int; un enfant a été très-légèrement blessé à la joue par un éclat de La demande tic secours n'est 'ta ru , ...... 45 769 84 17 000 Travaux neufs de bêlimeuts. !1-
) appuyée d'aucun vote du con- 'l'armerGarunuc 5 3l 000 00 14 000 5:unstrucl:aus de poufs.
planches. Gironde........ 5 41 095 87 n s'il ginirat sur lus [outils du 4an.........,.. 5 n » Neaul.
dcpartinnrot. ( Couslruction d'un hôtel dit
NOUVEAU LOCOMOTEUR, PAR M. RUDGÉ, - Cet appareil se compose de lircuustrn'tion des prisons 7000] sous-préfecune i Orange, ell
llérault.......,. 5 30 000 00 G0001
i de llontpulltcr. Vaucluse ....... 5 4 0 000 00 d'une cnsente de gendarnteric
deux, trois ou d'un plus grand nombre de cylindres verticaux ouverts par le ll'avuux de la sous-pritfee- a Ariguon.
haut; la vapeur, entrant au-dessous des pistons qui fonctionnent dans ce cy- 56 000 00 15000 turenie herbu et des trihuuaux 50001 Constructienrleponts et port-
IIEPARTEMENT5. OBSERVA'T'IONS. Ille-et-Vilaine... 5
de Menues et de Itedou, Vcndêe......... 11 184 00 t ceaux, rutile u. 2.
lindre, est condensée, ce qui met en jeu la pression atmosphérique, laquelle, Couslructiot des prisons de CitISIrnietb u du pont de
Indre........... 5 40000 00 50001I Cluiteauroux, Vienne......... 20 000 00 IOOUOti Meutrnerillun.
agissant successivement sur les pistons, procure la force voulue. Quand on Cmistrtictimt du palais di Construitimt du palais de
Vicnne (haute-), 5 000 00 50001I justice de limoges.
emploie des cylindres horizontaux, l'huile servant à lubrifier les cylindres 25 000 00 25000 justice', desprisanS et de la -ea-
0 Indre-cl-Loire . , D
( serne Je gendarmeric dcTovrs. Vosges.......... 62 925 00 100001 -iYavaux d'art sur les roules.
est introduite par un petit tuyau au sommet de la tige du piston, d'où clic fr. e. f r. I - Crusses reparaticus à la mai- Cmtst rireuiml d'une caserne
30 236 52 45000 solde Saint-Itobert, et travaux Yonne.......... 25 000 00 12000 de gendarmerie et de l'asile
s'écoule dans la partie creuse de cette tige, et de là dans une gouttière mé- tin............. 5 92 427 15 Construction du tribunal et
5000 d'une prison 8 Nautua .
Isère ........... 5
d'art sur les rotules. ( des alleues.
nagée autour du piston. Construction du la maisor Travaux - la casernede gen-
Aisne........... 5 50 000 00 25000 d'arrêt de Saint-Quentin 28 817 00 42000 darmerie de tllorez et rampe
I

Comme il devient quelquefois nécessaire de recourir à une force addition- . Jura............ de Trouillon. 5117084 04 1 0.[4 600
Corestruetiou d'un peut se. 'travaux d'art sur les routes,
74 000 00 31 600 I
nelle, l'auteur propose d'employer un réservoir de force renfermant de l'air Allier .......... 5 42 870 18 48000 la Rouble, route n.5, et cuu- Landes ......... a Néant.
strucliou de lu prison dc Mont- Loire-ct-Citer... '1 I
Travaux d'art sur les routes.
comprimé. Cet appareil consiste en un grand récipient cylindrique horizontal, luçon, Loire ........... 10 000 00 4000 Réserve â reparlir par ordonnance
Alpes (Basses-. 5 11 000 00 70001 Travaux d'art sur les rutiles. Construction du tribuual ci- royale supplémentaire .............. 94 586
50186 57 45000
avec une pompe de condensation de chaque côté, réunie à la manivelle de Alpes (hautes- 5 52 900 00 25000 'l'ravauxl'art sur' la colite n.l Loire (Haute-).. 5 k vil du l'uy.
tu pont de
l'arbre moteur.. Quand la force est en excès, c'est-à-dire quand on descend Ardèche........ 5 45 000 00 12000 'Travaux de ponts ot autres 5 10 030 14 40001 Cunstruclion
ouvrages d'art sur les rutiles. Loire-Itdérieune. j Blain. TOTAL du crôdit............ 1438 986
des pentes inclinées , les pompes sont mises en mouvement, et le récipient se Construction, ei Itetltel, d'uni G 0001
Reconstruction du pont de
Loiret.......... 15 948 11 Bcaugency.
maison penitentiait-e, d'une ci-
remplit d'air fortement condensé; quand, au contraire, la locomotive monte Ardennes....... 5 56200 00 50 0(0 sertie de gendarmerie et d'un Lot............. 71 925 00 44 000 I Travaux d'art sur les routes.
hôtel de sous-préfecture. Con- 'travaux de la cascrnc de Approuvé pour être annexé â notre ordonnante de _ce jour.
le long d'un plan incliné, une communication est ouverte entre le récipient Lot-et-Garonne . 21 755 02 120001I gendarmerie ni .gel.
struction de pouls . 'l'ruvaux d'art sur les roules. Au palais des Tuileries, le 20 décrutbrc 1840.
et un cylindre placé au-dessus, et dont la lige du piston est réunie avec l'arbre Construction d'un pont sui 26 000 00 200001
Ariége ......... 5 41000 00 SOOOÇ I,Mers.
LOzére.......... ruse Signé LOUIS-PHILIPPE.
moteur. L'air condensé, passaut alternativement devant et derrière le piston Mairie-et-Loire . 5 10 000 00 S OOü
de gcuda mterie ïi Samuur
Construction de l'hôtel de la Nraat.
par une soupape à détente, le fait agir, et par suite la manivelle principale. Aube........... 5 35 465 06 18 o00 Préfecture et de la caserne dt Manche......... 5 » D Par le Roi : Le,linislr'e de l'Inlérieur,
gend;irmerir. travaux du palais de justice,
C015tructiondecellulesdans 60 000 00 5000 de ht caserne de gcndarnterie Signé T. DL'CIIA'l'EL.
TRAVAIL ET DUIIGE D'UNE MACHINE LOcoaloTIT'E. - On se demande sou- Aude.... , ...... 5 s'a 000 o0 9000 les prisons de Carcassonne. Marne.......... 5
et les 1)ri5011s de Reims.
Construction d'un palais dr u n Néant.
veut quel peut étre le travail d'une locomotive, et quelle est sa durée. Voici Marne (haute-). 5 I
Aveyron..,..... 5 45 000 00 12000 justice â Rodez et dito riraisou 4layeuue........ 5.. n » Néant.
RItGI.EMENT court t.. uns BÂTIMENTS A VAPEOn, -
NAVIGATION
l d'arrêt â S tnt-EspaIjnn Travaux de ponts et pon-
8000 ceaux
I

les renseignements qui nous sont donnés sur la première locomotive qui a été M(urthe..... 5 55 400 00 1'rinity Ilouse. Londres, 30 octobre 1890. - l.es accideuts nombreux,
Bouche s-du-Rh. 5 20000 00 Construction du ftalais
2000Uj.lusticr, de 'l'ravaux de ponts.
reçue au chemin de fer de la Belgique. Cette locomotive est la Flèche; elle est i Marseille. Meuse.......... 5 110507 54 8 000.1
Travaux du tribunal de Po n- graves et quelquefois funestes qui out eu lieu par suite de l'abordage des bd-
entrée en sert ice eu niai 1835; depuis et jusqu'au 30 novembre dernier elle a Calvados........ 5 414 ann 00 40 000 Reconslruetimrdpont Fatu,
Constructions du prisons et llorbittan....... 5 89 264 00 22 000 liVy et te la prison de Pluit ru,eI.
Travaux d'art sur les routes. tintents à vapeur (eoyc: le ,nouait de novembre de l'auuée 1890 ), aytmt
parcouru 16 569 lieues de 5000 mètres, etn'a subi qu'une seule grande répa- Cantal.......... 5 4714.4 00 28000 de caserne de gendarmerie.
travaux de la caserne de appelé l'atteutiou de cette corporation, d a été reconnu indispensable, pour
( Construction de ponts.
ration, qui a coûté 9361 fr, geudarnterie de Grostenguin et
Achôvenrent de la caserne
(legendarnierie (l'An goutente, Moselle......... 5 20 000 00 8000 du ddpùt de Carre. Travaux prévenir le retour de semblables calamités, d'établir une règle pour Iii
RÈGLEMENT FOUIE i'SITE15 LES ACCIDENTS SUR LES CHEMINS DE FER. - Charente ......, 5 50 566 00 28000
Couslruction d'une prison n d'art sur tes routes. direction des personnes à qui le commandement de ces navires est confié ; et,
8000 Cousumctiou de ponts.
Les Directeurs des principaux chemins de fer anglais se sont réunis pour con- 1Mattsle, consuuUiun de ponts. Niôvre.......... 472ô8 OS
» Néant. attendu que la règle établie pour les bâtiments à voiles est que ceux qui out
Constructions du la titiisoo Nord........... I
Établissement du tribunal,
certer un ensemble de règlements, en vue d'éviter la répétition des terribles Charente-I Rfér.. 5 45290 00 50000 d'aliénés et du Pont de Saint.
l Fart. 5 000 il la suus-prôfeclure et de la le veut favorable doivent côtier le passages ceux qui naviguent au plus près;
Oise............ 5 60 000 00
accidents qui sont arrivés coup sur coup sur presque toutes les lignes princi- Constructions à la sous-pré- waismt d'urrôt de Senlis. Que lorsqu'ils navigueut tous les deux 'au plus près, celui qui court les
pales de chemin de fer en Angleterre. Nous ferons connaître les règlements Cher........... 40159 7.3 41000 fechrrc de Sancerre. Travaux Orne........... 5 U »
i
Néant.
Reconstruction de l'hôtel de amarres à tribord doit serrer le vent, et celui dont les amarres sonts bâbord,
de ponts.
prel'ectui-c et construction
qu'on vient d'adopter. travaux neufs à'. lâlimcnts
Pas-de-Calais ... 5 50 000 00 I8000(1a
d'une cascrire de gendarmerie arriver de façon ii .ce gd'ils passent à bàbord l'un de l'autre;
Corrêze.., ..... . 78 082 es 56 000 dépurlrnuauaux et construc-
ion de pouls. â Saiut-t'ol. Que , lorsque deux vaisseaux ayant le vent largue ou par le travers se ren
PONTS GREEN..-Notre correspondant de Newcast le nous écrit que MM.John l'ravaux neufs â la caserne toustruclion du tribunal et
et Benjamin. Green, auteurs des célèbres viaducs en bois du Newcastle and Corse........,.. 5 44 000 00 14000 de gendarmerie de. Bastia, et Puy-dc-Dente.,. 5 20 000 00 150001 de la maison d'arrêtd'Ambcrl. outrent, ils doivent rte la ntènue matière passer à bâbord l'un de l'aulne,
Elarglssenulent du pont de
Nocifs Shields railway , travaux qui ne sont guère connus en France que
ouvrages d'are sur les routes.
Recnnslructioin du pont de Pyrênécs (B.-).. 5 20 000 00 7000t Maulimt. portant à cet effet la barre chacun à bâbord;
t

de réputation,, mais dont la Revue va donner incessamment tous les détails de


Côte-d'Or....... 5 49 000 00 50001rSaint-Jean-dc-Losne.
150100 00
'travaux des bâtiments, et
530001 travaux d'art sur les routes. Et , attendu que les vaisseaux à vapeur doivent étre considérés commue navi-
Cules-du-Nord.. 450001 'frav;utx neufs de bâtiments _ Pyrétiôrs (Il.-)..
construction et de dépenses, étudient en ce moment plusieurs ponts et viaducs
5 23 755 80
Palais de justice deCbambon
'!'rivaux du palais de justice guant avec un vent favorable, et livrer passage aux vaisseaux à voiles navi-
Creuse ........ 5 76685 00 330001 et travaux d'art sur les rutiles. 550001 rlc l'crpiguan, et ooustruotimt
pour les chemins de fer de l'>cosse, qui seront. exécutés d'après le ntéme I' yrôuées-Oricut, 65 000 00
i de pouls. guant au plus près, sous l'une et l'autre amarre, il ne devient nécessaire de
Travaux de la sous-préfec-
principe.
Dordogne....... 5 25 000 00 180001t tore de Sarlut et punit de Vetz
140 000 00 400001 d aliénés.
,4grtudisscmcntdelamaison, fixer la règle que pour les cas où ils rencontrent d'autres bâtiments à vapeur
Travaux it la caseruc de gen- Rhin (Bas-).....

Les arcs en bois de ces ponts.offrent une grande analogie avec ceux du co- Doubs........... 5 59533 ll 45000} darnmrlt. de Bcsnuron et Ira- Rhin (haut-) 20000 00 6 000 Travaux d'art sur les roules. ou des bâtiments à voile courant au largue;
].a drununle est l'aile pour Par ces considératiouS, et dans le but ci-dessus indiqué, ce bureau s jugé
toncl Emy. Le Ouseburn viaduc bâti sur le Nortir Shields and lynentouth ( vaux d'art sur les roules. » ceustructiou de routes, et noir
Construction du pont de 45 000 00
Drôme......,,... convenable de fixer et promulguer la règle suivante, qui, d'après les commmr
Illtône..........
5 55 000 00 fi 0001
('test pour travaux d'art.
railwag, par M. Green , en 1838, et sur lequel passent journellement plus de 'l'ravaux i la caserne de gel
la Itemande est faite punir les
Saine (liante-).. 5 5 825 00 3 000 ( darmerie de Vesoul. cations obtenues des lords commissaires de l'amirauté, se trouve déjà adoptée
vingt convois, est formé de cinq arches en laois, chacune de 116 pieds anglais Iravnux neufs des rus tes, mais Coustructiondupains dejus-
d'ouverture ( 35m 35 )..
Eure............ s » le fonds ennuient nie peut être
Saônc-et-Loire.. 5 25 000 00 5 0001 lice et des prismes de Châlons. à l'égard des bâtiments à vapeur au service do l'Angleterre; et il désire qu
accordé que pour des travail:
Ce pont est terminé à ses deux extrémités par deux arches en pierre de d'art
Constructiendu palais de jus- joutes les personnes chargées de la.conduite de bâtiments à vapeur se coEf'on.
Eure-et-Loir.... Sarthe.......... 8000 lice de Saiut-Calais, et d'un
45 pieds anglais d'muverture ( 13' 72); la plus grande élévation des arches est
5 a I Néant.
Trarnrx i la caserne de gen-
4 S 000 00
pont, route n. 5. ment strictement à une règle dont elles ne peuvent méconuaitre la couve
darrnerie de Quinlpir; cou- Ilrstuuralion du pont de nanee et l'urgente nécessité.
de 108 pieds anglais ( 32m 92 ) ; le Willington Dean Bridge se compose de Finis10re ....... Seine........, . 45000 Saint-Cloud,et .conslructiondu
5 44- 000 slrtuaion de la prisant de Rresl,
et c ut de punis départe-
5 40 000 00
Iront de Creteil. Règle. Lorsque des bâtiments à vapeur naviguant dans des directions diffé-
sept arches clwcune de 120 pieds anglais ( 36e' 58) d'ouverture ; sa plus ru
Restauration du palais de. l'autre,
grande hauteur est de 82 pieds anglais ( 25m00).
mentaux. 40000' ;justice rie Rouen et travaux à rentes doivent inévitablement ou nécessairement passer si près l'un de
( 'Iravaux du tribunal de Ni- Seine-Inférieure. 5 52 900 00
l'asile des aliénis. qu'il y aurait risque d'abordage , cha-
Gard ........... 5 46 000 00 7 000 mes et ouvrages d'art sur les Reconstruction de ponts. en continuant leurs routes respectives,
Les dimensions des ponts que MM. Green projettent maintenant (l'établir ( routes. Seine et-Marne.. 5 25 044 22 50 000 la barre à bàbord, de manière à ce qui ils passent a
n Niant.
» que bâtiment doit porter
seront encore plus considérables; l'und'eux,,jeté sur la riv.kreTweed, près de Ce dêparlenteut pets pour- Seine-et-Oise... J
Construction du tribunal de
I
Garonne (Haute) .5 2000(' 00 » vain à sis dépr'nsrs avec ses
9000 Merle et d'une prison départe bâbord l'uu de l'autre.
Berwick, sur le chemin de fer qui doit s'étendre le long des tûtes de l'est, se propres ressort rers. Sêvres (Deux-).. 5 48654 50
'Ira v;uexris bâtinu'nls di la mentale. Le bâtiment à vapeur qui en passe un autre dans un chenal très-étroit, doit
composera de onze arches en bois avec des culées et des piles en pierre. Six de t'nli0ms, du tribunal Travaux neufs de bâtiments
G ers............
maison
de 1., hrz it tir 'feule uor- Scmme....,.... 57 000 00 45 000 etconsiructimu de ponts et pon- toujours laisser à bâbord le bâtiment qu'il passe.
ces arches auront chacune 152 pieds anglais (46'a 33) d'ouverture. Les cinq au- 5 42'080 45 12.'000
ecaux.
mal'. 'l'ravaux d'art sur les Le secrétaire de la Corporation,
Ires auront chacune 90 pieds (12m 19). La longueur totale de ce pont doit roules.
étre de 1970 pieds (000m l5 ). L'ensemble des frais s'èley'era à la somme de A reparler.. ...... 2 906 205 20 944 fi00a Signé: J.IIEREE1lx
20000 liv,sterling 1 74ri 7011 fr. ). A reporter.. 0 t
i

II

TABLEAU DU MOUVEMENT DES PRINCIPAUX CHEMINS DE FER ANGLAIS.

/. . i
2 DE TEMPS m: vovACnuns
DCSIGNATION n lET,1nL1556)II{\T, CALC UI.Ii do Ailoniùl'
n J transportés
c
des
HEMINS..
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,.? vn
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Totaux. l
par kil01111.1r. xci usiventent. inclusivement.
pendant
la pertode
ind'uluio
ci-eontrc.
p ciidunt
la période pnrjour.
entière.
Voya;eurs, l'a-
guets. Voitures,
Glioruur, Marchandises Total.
-1`'
_G
]tulles-fastes.
4ilométr. tilomélr, I. C. C. C. e. e. C.
Birmingham and Derby-J6nelion... 77,447 61.958 Si octobre 5 décemb. 036 » » 781.71 229.79
Birmingham and Glouceeler......... 85.293 49.889 id. id. 757 » » 679.99 » 679.29
Chester and Ilirkeuhehd ............. 24.440 21.140 12528550.79 » » » » » » » » » »

Dundee and Arbroalh ............... 26.950 26.930 5 401 686.00 125 985.00 7 novemb. 28 novemb. 2 911 » » 13 251.31 4111.62 17 362.63 30.62

Easlern Counties .................... 203.578 28.165 53 781 325.93 » 1 id. 6 d0cemb. 15 047 35 565 1 010 62 063.74 » 62 065.74 65.33

Glasgow and A}'r .................... 82.075 61.572 20 999 930.00 » 31 oclobre 5 id. 24 243 61 768 4 76, 92 891.20 » 92 891.20 41.47
1

Glasgow and l'aisley Joint........... 10.862 10.862 13 445 524.93 1222 302.27 51 ill. 5 id. 7 886 47 862 4 367 40 820.01 » 40 820.01 106.03

Gran(I-Jonction .................... 156.505 156.305 480.10260.00 306053.61 47 id. 28uobcmb. 193981 » » 719531.09 196534.20 916065.29 908.38

Ditto, Chester and Crewe branch.... 29.772 29.772 11535658.26 385121.93 » » » » » » » » »

Great Western ...................... 188.289 420.697 126 049 823.53 » 1 novemb. 6 d0cmub. 86 098 84 884 2 425 482 605.36 110 744.04 593 348.40 185.41

Hull and Selby ...................... 49.889 49.889 13 446 585.45 268 951.90 1 id. 6 id. 12 971 13 817 396 44427.05 22 436.98 66 864.02 38.21

Liverpool and Manchester........... 49.889 49.889 42 176 350.00 845 526.60 50 octobre 4 id. 35 920 )) » 299 537.85 247 501.25 546 639.10 312.56

London and Birmingham............ 181.047 181.017 138 655 000.00 766 049.47 51 id. 5 id. 140 698 » » 1 292372.25 311 690.10 1 604 062.35 255.20

London and Blackwall .............. 5.652 5.632 20168 000.00 5 361 355.35 5 novemb. 10 id. 15 530 » » 55436.24 » 55 436.24 263.98

LoiidonetBrigliton,Shorcllanl brauch. 9.6(46 9.656 » » 2 id. 7 id. 4 ,i58 117 004 5 345 7 (163.07 » 7065.07 90.19
London and Croydon ............... 16.808 16.898 18 648 680.00 1 096 981.17 5 id. 40 il] 46 6S0 8 122 232 49 900.23 41 425.88 61 526.11 103.07

LondonamiGrecunici] ............. 6.035 6.053 270:40530.60 4508388.33 5 id. 10 il 1. 25817 28006 800 100870.03 » 1(10870.05 480..13

London and South vVeslrru.......... 125.112 12.3.112 56 97.4 600.00 465 208.13 50 octobre 4 id. 64 956 129 589 3 402 547 003.65 73 545 63 420 547.28 97.69
Manchester, BOllonandBurv........ 16.095 16.095 16285660.00 1017855.75 29 id. 3 il 1. 11909 » » 47094.77 20616.6( 67711.43 100.91
Manchester and Birminglu,ni........ 72.419 8.047 70588000.00 » 2 novemb. 7 id. 6115 48752 1 593 56084.40 » 36084.10 128.87
Manchester and Leeds .............. 80.46.; 21.726 65 51-0790.00 » » » » » » » » » »

llaryltort and C:uliste .............. .43.061 11.265 6 050 100.00 » » » » » » » » » »

MidlandLoun!irs .................. 91.631 91.631 38616930.01) 420075.32 Si octobre 5 id. 36692 52718 955 100 269.70 58290.11 196 098-39 60.90

Ncwcaslle. and 4,arlish ............... 96.961 96.961 18 907 500.00 194 922.68 31 id. 5 id. 4015.4 » » 70 716.46 125 581.95 158 539.81 46.70

Norlhrrl ami E.as)ern ............. ;2.50.3 30.979 40352800.00 » 5 novemb. 8 id. 12191 20577 588 40'21..58 » 40221.38 57.07
North-191dim,d ..................... 116.273 116.273 75 650 000.00 651 982.75 31 octobre 5 il 1. 46:11)0 » » 222 060.99 75:105.95 297 6,6.9Il 53.32
North-Union ........................ 40.'_55 0. 2.13) 9 e78 119.00 241 952.97 30 id. 4 id. 20 116 17 11)1 401 100.248.48 16 061.5!1 116 510.07 85.08

Prestonand Wyre ................ 31.381 54.381 10081600.0 325290.32 51 id. 5 id. 6598 9591 267 16119.118 122._1 1.15 28531.01 26.15
Sheffield and RoLlwiliain............ 8.45!) 8.440 5 (49 000.06 630 30.00 » » » » » » » » »

Ulster .............................. 40.973 42.87.4 2» 168 000.(0 » 2 novemb. :9 novemb. 4 377 28 861 821 19 803.90 » 101,05.00 56.95

York and ............ 57.014 57.018 12 Dis 796.55 324 751.26 2 id. 50 id. 44 410 22 417 610 08 333.48 » 98 553.-48 9.9.91

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IDES D'UNE ATv1CI ENNE VOIE ROMAINE


'I'i aversant les Alpes Dauphinoises

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